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THÉMA : La Vie HLM, expo immersive à Aubervilliers

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Loin des clichés sur la cité

Deux visites guidées dans une barre d’Aubervilliers pour s’immerger dans l’évolution sociale des grands ensembles à travers des récits individuels. Une expo qui témoigne d’une histoire digne d’être transmise mais trop souvent déconsidérée, en avant-goût d’un « musée du Logement populaire ».

Sur la photo encadrée qui trône sur le poste de radio, on la voit, au milieu, avec sa poupée dans les bras. C’est Béatrice, la plus jeune, qui a raconté à l’Amulop (Association pour un musée du logement populaire) l’histoire de sa famille, les Croisille, dont on découvre le parcours en pénétrant dans l’appartement 176, transformé en logement témoin, de la cité Emile-Dubois, connue sous le nom de cité des 800 et toujours habitée. Après avoir passé une tête dans la petite salle de bains à baignoire sabot encore munie de sa planche à laver le linge, on s’installe autour de la table à napperon de la salle à manger et on embarque. « Il est 6heures du matin, sourit Ouda notre guide, les parents et les enfants dorment encore, on ne va pas les déranger.» Pour un peu, cette visite immersive nous ferait croire aux fantômes… Béatrice, c’est aussi la seule à être née à Emile-Dubois. Les deux autres enfants de Jacques et Jacqueline Croisille sont nés rue Bodin, où la famille occupait une pièce insalubre, sans chauffage, ni gaz, ni sanitaires. C’est en 1957 qu’ils pénètrent pour la première fois dans leur tout nouveau logement. « 51 m2 ça vous semble comment ? » interroge la guide. Pour Jacques, ouvrier chez Baccarat, même avec les trois gamins dans une seule chambre, c’était Versailles. Dans la pièce d’à côté, le bleu de travail est pendu à un cintre, prêt à être enfilé. Dans la cuisine, petite mais lumineuse, on repère la gamelle en fer-blanc, les assiettes sur la table en Formica… Au cours de la « Visite 1 », à travers le mobilier et les objets, qui semblent n’avoir pas bougé depuis le départ de leurs propriétaires, on plonge dans l’histoire d’une famille ouvrière des années 1960-1970 à une époque où 40 % de la population d’Aubervilliers travaille à l’usine. On découvre la question du mal-logement, les grands chantiers HLM, on apprend ce que signifie « faire la perruque », l’existence des « bons de la Semeuse » et plein d’autres choses encore... C’est passionnant.

MAYAFILLE DE PABLO

RUIZPICASSO

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> Les disques des enfants Di Meo, les photos de la famille Sokouna... Les histoires de La Vie HLM se racontent à travers le mobilier et les objets qui semblent n’avoir pas bougé depuis le départ de leurs propriétaires.

L’Amulop travaille à un projet de musée du logement populaire

Chaque visite est différente, selon le guide qui la mène et l’auditoire qui la suit, selon leurs questions. Plus immersive, la « Visite 1 » est la plus accessible pour les enfants, mais il est intéressant de suivre également la « Visite 2 », qui s’adapte aussi aux plus jeunes parce qu’elle évoque, dans un décor moins personnalisé, à travers l’histoire brièvement exposée de trois familles, des réalités sociales différentes. La famille Marie, originaire de Normandie, arrivée dans les années 1950 ; les Di Meo, issus de l’immigration italienne dans les années 1970 ; et, pour l’histoire la plus récente, Mme Sankouna et sa famille, originaires du Mali, dont on découvre le témoignage et le visage. Des fac-similés de documents administratifs piochés dans les archives municipales sont exposés aux murs, de nombreux entretiens avec des habitants ont été menés, des historiens et des sociologues ont apporté leur contribution. Au-delà de La Vie HLM, l’Amulop, inspirée par le Tenement Museum de New York, travaille à un projet de « musée du Logement populaire », soutenu par le département mais qui cherche encore son point d’ancrage en Seine-Saint-Denis. On vous recommande d’échanger avec les guides, Samir, Ouda et les autres, tous chaleureux et impliqués, qui partagent volontiers leurs connaissances du « terrain ». Ce qui s’appelle de l’histoire vivante ! n Maïa Bouteillet

u La Vie HLM, histoires d’habitant.e.s de logements

populaires. Aubervilliers 1950-2000. A partir de

9 ans. Visites guidées sur réservation, du mar au sam, jusqu’au 30 juin. Barre Charles-Grosperrin, cité Emile-Dubois, Aubervilliers (93). M° Fort-d’Aubervilliers. Amulop.org et Laviehlm-expo.com.

WEEK-END FAMILLE EXCEPTIONNEL SAMEDI 16

DIMANCHE 17 AVRIL 2022

VISITES, ATELIERS, SPECTACLE, ANIMATIONS, JEUX ...

TARIF RÉDUIT POUR 1 OU 2 ADULTES

ACCOMPAGNANT UN ENFANT

EXPOSITIONS 16.04.2022 — 31.12.2022

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