n°13.98 1e r trimestre 2015 issn 11 53-0618 - autoportrait au chevalet, paris 1888, rijksmuseum vincent van Gogh
« aller à l’idéal et comprendre le réel » (Jean Jaurès)
ProJet Pour une «viLLa médiciS» À montmartre pHiLippe GaLoY NOUVEAU DIRECTEUR RéGIONAL DE METRO oLivier LeJeune l’insolence À la FranÇaise marceL Legay cHansonnier de l’ÂGe d’or des caBarets
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2015, ANNÉE VAN GOGH En cette année 2015, à l’occasion du 125e anniversaire de la mort de Vincent Van Gogh, on célèbre un peu partout dans le monde et notamment en Hollande, Belgique et en France, l’un des plus grands artistes contemporains. J’espère que notre dossier spécial Van Gogh vous incitera à découvrir les événements culturels originaux créés autour de son œuvre et de sa vie. Bien sûr, Montmartre, qui fut une importante étape de son parcours, s’inscrira pleinement dans cette célébration avec le Comité Régional du Tourisme Ile-de-France (CRT) et le Syndicat d’initiative de Montmartre (lire pages 28 à 35). Vincent van Gogh, génial et incompris de tous, était décrit par ses amis non pas comme un « pauvre malade » au bord de la démence, mais comme un artiste humaniste emporté par une quête esthétique et mystique, brûlant sa vie et son âme. Il a été malgré tout perçu comme l’archétype du peintre maudit. Cette représentation caricaturale, conséquente à la mythification, est d’autant plus dommageable qu’elle a fini par camoufler l’homme véritable, d’une grande érudition, d’une profonde bonté. Et contrairement aux clichés faciles de « la vie
édito
de bohème », l’homme a toujours été à l’abri de la misère – son frère Théo lui donnant les moyens de vivre et de peindre. Cependant, la survie d’un artiste n’est pas qu’une question matérielle. Le manque de reconnaissance, pour ne pas dire l’indifférence voire le mépris complet de la société, lorsqu’on met autant de passion et d’exigence dans l’élaboration de son œuvre, prend la dimension d’une tragédie. Relégué dans les marges celui qui marche sans trêve sous les étoiles, celui qu’on traite de « rapin », de « barbouilleur » ; celui qui donne aux autres le meilleur de lui-même, jusqu’au bout de ses forces, le voilà condamné à l’inexistence sociale. Aujourd’hui comme hier, de telles situations ne sont pas rares, même si elles passent inaperçues. Pour quelques stars du marché de l’art, qui font leur beurre de l’héritage de Marcel Duchamp sur fond de vieil avantgardisme devenu l’art officiel, combien d’artistes sincères continuent d’affronter les sarcasmes, et tentent d’exister aux confins de la société de consommation ! Société menée par le bout du nez par la publicité et le prêt à admirer et consommer… Ainsi, notre projet « Montmartre : une villa Médicis à Paris », aujourd’hui déposé
officiellement dans le cadre des budgets participatifs de la Ville de Paris (lire pages 20 et 21) est l’une des réponses à cet état de choses. Il ne s’agit pas là seulement de restaurer et reboiser l’un des plus beaux lieux de Montmartre, mais aussi de développer un pôle culturel et artistique de rencontres, de découvertes et d’activités diverses pérennisant la vocation du site. Souhaitons que cette année 2015, consacrée « année Van Gogh », à travers les manifestations organisées notamment en Europe sur tous les sites qui ont inspiré l’artiste, donnera à voir le véritable visage de ce grand créateur incompris de son vivant, et qu’elle conduira certains, en souvenir de lui, à mieux considérer les artistes d’aujourd’hui qui vivent en marge de la société et à l’ombre de la reconnaissance et du marché de l’art. Nous avons d’ailleurs proposé, avec le Collectif des associations montmartroises, que la Fête des vendanges et la cuvée du Clos Montmartre 2015 portent le nom de Vincent van Gogh, pour faire un symbole du produit de notre vigne. Même si une autre thématique avait déjà été choisie, il n’est pas impossible que cette idée ait trouvé auprès des élus une oreille attentive. Et une oreille, c’est précieux, non ? Alors, « Wait and see… » (Attendons…) midani
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Paris-Montmartre 1 er trimestre, mars 2015
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michou… un MaÎtre de Maison HeureuX ! Simone duFay « tous les passants sont des poètes, tous les voisins sont des aMis » PhiLiPPe gaLoy le nouveau directeur réGional de Metro, partenaire de la FÊte des vendanGes MontMartre : une « viLLa médiciS » À PariS ! micheL PrSKaWiec sculpteur MontMartrois van gogh 2015 125 ans d’inspiration mira BeLLe la vie en cHapeauX coMMe on n’en Fait plus
N°13.98 1e r trimestre 2015 ISSN 11 53-0618 - Autoportrait au chevalet, Paris 1888, Rijksmuseum Vincent Van Gogh
sommaire
« Aller à l’idéal et comprendre le réel » (Jean Jaurès)
PHILIPPE GALOY NOUVEAU DIRECTEUR RÉGIONAL DE METRO OLIVIER LEJEUNE L’INSOLENCE À LA FRANÇAISE MARCEL LEGAY CHANSONNIER DE L’ÂGE D’OR DES CABARETS
VAN GOGH 2015 HOMMAGE EUROPÉEN : « 125 ANS D’INSPIRATION »
REGISTRE DU COMMERCE paris B 420 740 045 RÉDACTION ET PUBLICITÉ 13, place du tertre, 75018 paris tél. 01 42 59 19 99 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr
DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr
RÉGIE PHOTO Jacques Habas, tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTEUR-CORRECTEUR Michel-a. daguet RÉDACTION Jean-paul Bardet, Yves Bertrand, alexandra cerdan, Michèle clary, Marie-France coquard, Michel-a. daguet, Bernard deharbre, Jacques Habas, alain Haimovici, sophia Mezières, JeanJacques sacquet, perrette souplex, Jean-Marc tarrit, Hervé valade-chassing. PHOTOGRAPHIES adelmo, Jacques Habas, Frédéric loup, Yves praturlon. ILLUSTRATION eric Boldron, Janbrun DÉPÔT LÉGAL 1er trimestre – mars 2015 RÉGIE PUBLICITAIRE Michèle dura 06 43 57 74 94 email : pmparismontmartre02@gmx.fr
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la traditionnelle céréMonie des vœuX de La réPuBLique de montmartre
s’est tenue à la mairie du Xviiie, comme à l’accoutumée, en présence du maire, eric lejoindre, de Michou, et de nombreuses personnalités artistiques et associatives. cette année, Joëlle et Joël, (Joëlle leclère et Joël Benayoun), les passionnés animateurs des p’tits poulbots, ont reçu le titre d’ambassadeurs de la rdM. et, en effet, quels meilleurs ambassadeurs de l’esprit montmartrois ?
Le « PouLBot chantant » aLain turBan a été mis à l’honneur lors du 35e festival « chelles Multiphot », manifestation annuelle de renommée internationale consacrée à la création audiovisuelle utilisant des images projetées, fixes ou animées. c’était le 8 mars, au centre culturel de chelles, où alain turban a proposé un « son et lumière » pour évoquer son parcours original d’enfant de la Butte rêvant de « faire l’artiste »… ce superbe spectacle musical et audiovisuel – avec projections sur un grand écran de 52 m2 dans une belle salle de 700 places – était proposé par chelles audiovisuel d’après le livre d’alain turban Un taxi dans les étoiles, avec la complicité de l’auteur-chanteur bien sûr, et la participation du théâtre de chelles, de la Gaité, l’asc danse et l’amicale artistique chelloise.
a l’occasion de la rencontre France-ecosse du tournoi des siX nations, le saMedi 7 Février 2015, pendant tout un WeeK-end, « L’eSPrit ScottiSh » et la Ferveur écossaise ont Fait Battre Le cœur de montmartre.
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en 2001 par l’association « un village dans paris : Montmartre » présidée par Michel cadin, « l’écosse à Montmartre » est une manifestation bi-annuelle, qui met à l’honneur la culture et l’esprit écossais, dans un esprit festif et populaire, en parallèle de la coupe du monde de rugby. a la fois spectaculaire et conviviale, elle remporte un franc succès à chaque édition. la traditionnelle grande
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parade du samedi accueillait les cornemuses des plus grands pipe Bands du monde entier, aux côtés des représentants des associations : la commanderie du clos Montmartre, les petits poulbots, la république de Montmartre, les compagnons de Montmartre…
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PoéSie, muSique et Peinture au Moulin de la Galette
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e fut une soirée exceptionnelle au Moulin de la Galette, le 19 janvier dernier, autour du nouveau recueil du poète italien Giovanni dotoli* : Chansons de Montmartre, illustré par des peintures de Midani, aux éditions thierry sajat. la séance de dédicaces, dans la salle du restaurant où étaient accrochées les toiles de Midani illustrant l’ouvrage, fut suivie d’un dîner-spectacle (poésie, musique et chansons), conçu à partir des textes de dotoli mis en musique par étienne champollion, (descendant
direct du grand accompagnateur de napoléon Bonaparte en égypte), chantés par le soprano océane champollion et chantés ou récités par le ténor damien roquetty. de nombreux artistes, musiciens, éditeurs, académiciens, figuraient parmi les convives : parmi eux, Jean-louis Boursin, président de la Fondation robert de sorbon ; dong nguyen et tan nguyen duy, pour l’association alliance internationale de la cité universitaire de paris ;
les poètes linda Bastide, Maggy de coster et Jean-François Blavin ; les professeurs thierry aimar, pierre Brunel, ancien vice-président de la sorbonne, Jean-claude séjourné, président de l’office de tourisme de la Ferté-Bernard etc. *Giovanni dotoli est le plus parisien des italiens. il est l’auteur, entre autres, de deux autres livres de poèmes sur paris, Paris Poème (2000), traduit en catalan et en japonais, avec des illustrations de François chapuis, et Paris en quatrains (2006).
Linda BaStide, écrivain poète MontMartrois,
a été l’invitée d’honneur du « Giovanni show » au café littéraire de la place saintsulpice. il s’agissait bien sûr d’évoquer son riche parcours artistique, de ses débuts cinématographiques à la poésie. pour ce faire, Giovanni dotoli, animateur de cette rencontre, a quelque peu emprunté les chemins de traverse, mais il est vrai que tous les chemins mènent… à linda ! pendant la présentation de son dernier recueil, 13 Pas sur les chemins bleus de Montmartre, suivie de quelques lectures, l’assistance pouvait admirer l’exposition des toiles colorées de larissa noury, dont l’univers pictural présente bien des similitudes avec celui de son amie poétesse.
La grande Parade du Jour de L’an, organisée par le Monde Festif
de Marcel campion, a circulé depuis la place de la concorde jusqu’au rond-point de l’etoile : une quinzaine de fanfares d’une dizaine de nationalités, des chars, acrobates, jongleurs et autres fantaisistes de cinq grandes compagnies de cirque (pinder, Bouglione, Muller, phénix et romanès), ont fait leur bel effet, ainsi que la superbe délégation de la république de Montmartre, avec celle des petits poulbots, toujours appréciées des spectateurs.
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MoYse, président de l’association des commerçants Lepic Abbesses, nous livre son coup de cœur pour un tout nouveau bistrot montmartrois, Le Persifleur, ouvert par deux jeunes gens dynamiques. Bienvenue à Montmartre ! Rice
LE CoUp de CŒUr DU PRéSIDENT « Le Persifleur » se présente comme un estaminet à touche contemporaine : les deux salles rapprochent une ambiance salon feutré, pour siroter un cocktail inattendu (créations maison), et un comptoir bien fourni. A l’origine de cette nouvelle adresse des Abbesses, à la déco inventive, deux amis et associés : Benoît, élève de l’école hôtelière de Glion, sur les hauteurs du lac Léman, qui
a œuvré chez Pierre Gagnaire à Londres et dans des hôtels de luxe. Et Simon qui, en parallèle d’un master en Gestion d’Entreprise, s’est toujours exercé dans le domaine de la restauration. Une pointe d’espièglerie gustative (l’esprit Poulbot) pour les cocktails originaux, une sélection minutieuse de vins et de bières, et une petite carte coupe fringale sympathique, voilà le programme du
Persifleur, qui, malgré son intitulé, ne se moque sûrement pas de sa clientèle, mais qui sait taquiner talentueusement ses papilles avec des produits atypiques ou inédits, sélectionnés pour leur saveur, leur originalité, et le savoir-faire de leurs producteurs. Le persiFLeUr 3 bis rue Durantin 75018 Paris
le saVieZ-VOUs ?... LE QUIZZ DE JEAN-MARC TARRIT…
QUestion
1
Ce peintre né en Italie en 1883 s’installe à Montmartre au début du XXe siècle, et son œuvre est un rare exemple de syncrétisme entre divisionnisme, cubisme et futurisme. Son élégance naturelle comme ses qualités d’excellent danseur l’amèneront à fréquenter les lieux célèbres de Montmartre, du Monico au bal Tabarin
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immortalisés sur des toiles figurant aux cimaises des plus grands musées du monde. Intellectuel et spirituel, il participera à l’un des courants les plus marquants de l’esthétisme d’avant-garde qui, à l’image du surréalisme, embrassa toutes les formes d’art… Et ce jusqu’à vouloir détruire Montmartre, qu’il aimait tant, dans un manifeste resté célèbre, publié en1913 dans Comoedia ! Terminant ses jours dans son atelier de la rue Schœlcher, à Montparnasse, son corps repose dans sa ville natale de la province d’Arezzo, sous les
cyprès de Toscane. Vous aurez sans doute croisé son ombre impasse Guelma… Qui était-il ?
QUestion
2
Son patronyme bien qu’homonyme et sans lien de parenté évoque un préfet de la Seine resté célèbre pour la création d’un concours né en 1901 afin de développer la commercialisation des jouets français…. Plus d’un siècle plus tard, il est toujours attribué aux inventeurs lors de la Foire de Paris….mais
notre artiste est d’une autre veine… Peintre vedutiste, né au plus beau tiers du XIXe siècle, il demeure, sans une reconnaissance pourtant amplement méritée, l’un des plus beaux paysagistes des bords de Seine et de Montmartre où il vivra plus de trente ans… Il est dans votre regard et dans notre patrimoine… Qui est-il ? (Les réponses sont à lire en pages 50-51).
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miCHoU… UN MAÎTRE DE MAISON HEUREUX !
Un Michou… un maître de maison heureux ! Un bon déjeuner entre amis Des invités toujours réjouis Des bénévoles pleins de dévouement Des tables joliment dressées et fleuries De la joie, de l’émotion, du bonheur Et… toujours le même président ! Un Michou… qui boit… du petit lait ! Un repas délicieusement gastronomique Un Louis, notre Chef, doublement étoilé Des ficelles picardes joufflues Du fromage qui fleure bon le terroir Des pâtes feuilletées qui craquent Et… toujours le même président ! Un Michou… avec à sa table… ses invités ! Un Bernard Menez et son nez pointu Rosa Bouglione, notre centenaire de 104 ans Et son bébé Emilien qui n’a que 80 et quelques… Jean-Jacques Debout et ses anecdotes hilarantes Pierre Richard sans chaussure mais toujours blond Et… toujours le même président ! Un Michou… qui lance le divertissement ! Des transformistes époustouflants Un Dureau au talent toujours plus fort Une France Fannel et sa gouaille parisienne La superbe voix d’opéra du petit cubain Tirso Les bravos sonores de nos invités Mais… encore… et encore… le même président ! perrette souplex (En collaboration avec Michel Delpech)
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siMONe DUFaY « tous les passants sont des poètes, tous les voisins sont des aMis »
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haut de la rue Lamarck, derrière le Sacré-Cœur, vit une poétesse montmartroise hors du commun : Simone Dufay. D’une parfaite élégance jusqu’au bout du foulard et de ses cheveux blancs… Elle vous prend chaleureusement les mains et vous comprenez par l’intensité du geste qu’aujourd’hui c’est la Rencontre inoubliable… n
Née à Biarritz – « Je me targue d’être née en 1924, l’année où a été signé le manifeste du surréalisme ! Le cœur des années folles… » – Simone va suivre des études secondaires en Philo-Lettres. Un jeune homme, étudiant en droit, la « kidnappe » : c’est son futur mari ! « Lui, il commandait, et moi j’obéissais ! » Elle éclate de rire. Simone se marie à Bordeaux. Son époux est nommé à Paris, à l’EDF, raison pour laquelle ils se retrouvent à Montmartre dans les années 50. Ils ont deux enfants : François et Arnaud. Son fils aîné, François, normalien, journaliste au Point puis à l’Express, est parti trop tôt, dans un accident. Il repose au cimetière St-Vincent. Ses deux enfants étaient de vrais petits poulbots qui ont usé leurs fonds de culotte sur la rampe des escaliers de la rue du MontCenis, en face de leur école. « Je suis naturalisée montmartroise ! La rue Lamarck est mon village et je ne m’en éloigne jamais plus de trois semaines par an ! » Simone est journaliste, poète, écrivain, conférencière… et auteur de chansons. « Je ne suis pas venue à l’écriture, je suis née avec de l’encre de stylo dans les veines. J’ai toujours écrit. C’est un état, c’est la substance. On nait avec ! »
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Elle débute sa carrière de Journaliste dans les pages féminines de L’Equipe, à l’époque où Jacques Goddet les avaient créées pour raison publicitaire, mais qui hélas ne durèrent qu’un an. C’est là où Simone apprend tout de son métier. Elle interview entre autres Jean Gabin, Simone Signoret, Yves Montand. Simone me tend les articles jaunis de journaux
en disant : « Mais il ne faut pas le dire, ça fait prétentieux ! Ah ! C’était merveilleux, l’Equipe ! » Ensuite, elle collabore en « free lance » à de nombreux magazines, entre autres Jeunesse Cinéma, fondé par Myrette Tiano (où elle tenait une rubrique), Ciné Révélation, Mademoiselle Magazine, Pariscope… « Je me prenais pour la star du raccourci ! Du temps où je collaborais
au journal La vie en fleur, dirigé par Sabine Berritz, grande dame de la presse, comme je lui apportais un texte encore plus court que les autres, elle me dit : - Bravo mon chou ! Il ne vous reste plus qu’une chose à apprendre ! - Quoi, madame ? - A délayer ! » Simone a aussi « parolé » des chansons, son regret étant de ne pas en avoir écrit une aussi belle qu’elle l’aurait voulu. Elle a finalement abandonné le journalisme pour la poésie et se dit très fière d’avoir été lauréate de l’Académie poétique de Montmartre, fondée par Suzanne Denglos-Fau, dont elle garde un souvenir aussi admiratif qu’ému. « Suzon » avait des mots merveilleux, par exemple : « La liberté a ses rigueurs », et cette phrase surréaliste : « On ne tire que sur les arbres en fleurs ». Simone publie plusieurs recueils et reçoit entre autres les prix Desbordes-Valmore et Marie-Noël. Actuellement, elle écrit un billet d’humeur dans la revue littéraire Le Cerf-Volant, et cela depuis 40 ans, sous le pseudonyme de Dorine. C’est une revue fondée en 1951 par Renée Garcia, montmartroise de la rue Lamarck, et parrainée par Jean Cocteau. « Chez Michaux, le traiteur de la rue Caulaincourt, les vendeurs qui sont des amis m’accueillent par ces mots : Salut Dorine, la Biarrotte ! »
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c’est aussi l’accordéon, l’orgue de barbarie. Aussi un lieu de poésie, de souvenirs littéraires… et surtout pas de chichis ! Par contre, le Montmartrois aime croiser des acteurs ! On est un peu snob avec ça ! » Quelques souvenirs à la hauteur du SacréCœur : « Le temps où Chantal organisait des soirées littéraires dans son restaurant Le clocher de Montmartre. Ainsi se sont réunis autour d’une longue table Dominique Blanchar et des acteurs de la ComédieFrançaise pour faire une lecture de « A la Quelques pépites précieuses de souvenirs : recherche du temps perdu ». Proust à Montmartre ? Inattendu ! Pourtant, cela a mer« La rue Lamarck est mon village ! Il faut veilleusement fonctionné. nous permettre un peu de Proust s’est senti bien rue nostalgie : j’ose le dire, Lamarck… » c’était mieux avant… Autre souvenir pittomême si c’est encore pas Je dirais que resque : « Nous allions mal ! » Autrefois dans cette je suis une chercher nos œufs au rue, tout s’animait par une carmel car les sœurs élemosaïque de commerdésordonnée vaient des cocottes ! Ce çants : Georges le boucher, qui aime l’ordre lieu, un havre de paix ! Et Largarde le marchand de quel joli jardin ! ». couleurs, la ville d’Ys les et une triste qui jouets, M. et Mme Le Pivert, aime rire ! Autre havre de paix : le boulangers pâtissiers, cimetière St-Vincent. FranPascaline pour les fruits et légumes, M. Guilchard, çois, son fils, disait que épicerie fine… « Mais ce si l’expression « cimetière que j’adore dans mon village, c’est de poude charme » existait, on pourrait l’attribuer voir rencontrer cinquante personnes avec à celui-ci. Des chats s’y promènent, des qui échanger les dernières nouvelles de étudiants y révisent et des vieilles dames nos enfants et du quartier. Tout le monde tricotent en échangeant les cancans du se connaît ! Tous les passants sont des quartier. Il y a même des figuiers ! « Il n’y a poètes, tous les voisins sont des amis ! » qu’ici que c’est possible ! » De même, aussi étrange que cela paraisse, Simone aime particulièrement la liberté Montmartre « interlope » entretient d’exceld’esprit, ce non conventionnel qui règne à lents rapports avec la religion ! Montmartre : le folklore, une sorte de légèSimone se souvient de Sœur Vaillant et de reté, l’humour, l’amitié. La séduction… Pas Sœur Marie-Etienne qui lui disait : « Priez d’esprit de classe. « Dans notre époque où le St-Esprit mon enfant, il est épatant ! » De tout est commercialisé, Montmartre garde Sœur Sautereau aussi qui lui conta cette une espèce de distance, de hauteur, c’est anecdocte : une montmartroise « pur jus » le cas de le dire ! avait perdu un fils de vingt ans, et le curé Nous ne sommes pas comme tout le de St-Pierre cherchait à la consoler : « Il monde… Ici règne quelque chose de est près du bon Dieu maintenant...» Alors, magique qui traverse le temps ! Montmartre la dame de lui répondre, le point sur la Comment vous décrivez-vous, Simone ? « Je dirais que je suis une désordonnée qui aime l’ordre et une triste qui aime rire ! Je suis une fourmi déguisée en cigale… J’aime aussi la gentillesse. » Elle dit aimer la sécurité, les choses très inscrites et avoir horreur de la fête. Avec son mari, beaucoup de valises faites pour aller au bout du monde… Mais Simone préfère rester à la maison. Pourquoi ? « Je suis une contemplative et ne veut pas être distraite de l’écriture. »
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hanche : « Et vous croyez que c’est une distraction à son âge ? ». « Montmartre c’est un creuset de poésie, la preuve, Nerval ! Marcel Aymé qui tapait le carton tous les soirs au Clairon des chasseurs avec quelques habitués ! Et puis Cité Véron, Prévert, Boris Vian… Comment se fait-il que ces deux écrivains si représentatifs de la rive gauche aient élu domicile sous les ailes du Moulin Rouge ? La réponse est peut-être tout simplement : la magie de Montmartre… » Simone est magnifiquement entourée par ses cinq petits-enfants et par son fils Arnaud qui, bien qu’ayant émigré dans le XVIe arrondissement, reste un inconditionnel de Montmartre : « Quand j’arrive à la frontière de la rue Lepic, je retrouve une odeur natale. » L’écriture a choisi Simone, sa poésie est scintillante de pureté. Elle nous offre ces moments montmartrois magiques. Elle incarne l’intelligence et un art de vivre, mais dans la simplicité. Une personne rare qui embellit la vie des autres de son écriture. Une rencontre merveilleuse de la rue Lamarck… Simone Dufay : Montmartre, c’est vous ! michèle Clary
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LOUIS BERLIOZ — à Montmartre — DEUXIÈME PARTIE
Paquebot postal La Guyenne
Le Corse
La carrière de Louis dans la Marine impériale Comme prévu, nous poursuivons ici la biographie de Louis Berlioz, au moment où il choisit une nouvelle orientation de sa carrière. Louis, qui désirait quitter la marine marchande, est heureux d’enfin pouvoir réaliser son voeu, par un premier embarquement, au sein de la Marine Impériale, fin juin 1851. Pour le jeune marin, cet engagement sera doublement important, car d’une part, il bénéficiera désormais d’une solde (certes modeste) de 40 Frs par mois, d’autre part il ne sera plus à la charge de son père, celuici n’ayant plus à payer de « pension de pilotin » au bénéfice de son fils. Navire de la Marine militaire, l’aviso à vapeur Le Corse a été le premier navire de guerre français à vapeur propulsé par hélice. L’introduction de l’hélice, comme nouveau mode de propulsion, fut une véritable révolution qui apportait une efficacité indéniable par rapport à la propulsion par roues à aubes, encombrantes et
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Le Phlégéton
très vulnérables. Désormais, ce mode de propulsion sera progressivement étendu à l’ensemble de la flotte. Mis en chantier au Havre fin 1842, aux chantiers d’Augustin Normand, ce navire, initialement destiné au service postal en Méditerranée, sous le nom de Napoléon, est semblable au paquebot postal Le Guyenne représenté ci-contre. Long de 47 mètres, gréé en trois-mâts goélette, il disposait d’une chaudière fournissant une puissance de 130 chevaux. Lorsque la Marine impériale le rachète en novembre 1850, il est rebaptisé Le Corse. Son armement effectué et terminé à Toulon, le bâtiment sera, comme tout aviso, principalement affecté à la protection du littoral, celui de la Manche, jusqu’en 1863. En 1854, pendant la guerre de Crimée, il sera exceptionnellement utilisé pour le transport de troupes en Baltique. Après de nombreuses autres missions, l’aviso sera missionné comme « mouche » à l’escadre de la Méditerranée, ce qui ne fera que le ramener à sa mission d’origine. La mobilité qu’impose son engagement dans la Marine impériale éloigne mal-
heureusement Louis de sa mère, Harriett, qui est bien malade depuis des années, à demi paralysée, et sur laquelle l’ami de son père, Auguste Morel, avait veillé un moment. Louis, bien entendu, était venu passer quelques temps auprès d’elle, avant de rejoindre Calais. Sa mère décèdera le 3 mars, quarante-huit heures après qu’il l’ait quittée. Hector Berlioz, seul, se chargera de toutes les démarches nécessaires : administratives ainsi que religieuse, en la recherche d’un homme d’église qui se révèlera être le pasteur Hosemann de l’église luthérienne. L’inhumation a eu lieu le lendemain au cimetière Saint-Vincent. Tout proche de la maison qu’elle habitait, elle n’aura pas un long trajet à accomplir pour venir y dormir de son dernier sommeil. Ses modestes funérailles seront accompagnées de l’ensemble des fidèles, que leur amitié pour le musicien a réunis autour de lui. Aspirant à bord de son aviso, Louis n’avait donc pas pu être présent. Cependant, Berlioz qui demeure immensément bouleversé par cette disparition, confiera à son fils, en ces termes, son immense détresse :
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Louis
Auguste Morel
« Je suis là, tout seul à t’écrire depuis le grand salon de Montmartre, à côté de la chambre déserte ; je viens encore du cimetière, j’ai porté sur sa tombe deux couronnes, une pour toi, une pour moi. Je n’ai pas la tête à moi, je ne sais pourquoi je suis rentré ici. J’ai gardé ses cheveux, ne perds pas cette petite épingle que je lui avais donnée. Tu ne sauras jamais ce que nous avons souffert, l’un par l’autre, ta mère et moi, et ce sont ces souffrances mêmes qui nous avaient attachés l’un à l’autre. Il m’était aussi impossible de vivre avec elle que de la quitter. » En ce mois de mars 1854, l’Angleterre et la France ayant déclaré la guerre à la Russie, les préparatifs du conflit sont déjà présents, la Marine est mobilisée. Bien que les opérations militaires doivent principalement se passer en mer Noire, l’état-major a prévu de faire diversion en Baltique : s’emparer de la forteresse de Bommarsund et, de ce fait, tenter de bloquer la flotte russe, un objectif qui sera atteint. La flotte russe ne se risqua pas à quitter la base navale de
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Cronstadt, située dans le golf de Finlande, à l’ouest de Saint Pétersbourg. L’aviso Le Corse n’étend pas disponible, Louis embarque le 25 avril sur Le Phlégéton, une corvette qui venait d’être mise en service. Aussitôt les opérations militaires achevées, l’escadre quitte la Baltique, elle sera Marie Recio de retour en France le 18 septembre. C’est à ce moment que Louis apprend le remariage de son père avec Marie Recio, mariage qu’il accepte aisément. A son retour à Cherbourg, Louis est admis suppléant du lieutenant à bord d’un autre navire, Le Laplace, qui avait aussi participé à la guerre de Crimée, en Baltique puis en mer Noire. Fin décembre, bien qu’affecté sur Le Fleurus, il ne semble pas vouloir reconnaître les bienfaits que lui avait accordé jusque là l’amiral Cécille qui, sur “recommandation” de son père, suivait sa carrière. A sa construction, Le Fleurus portait le nom de Dauphin royal. Il s’agit d’un trois-mâts qui avait été l’objet de plusieurs transformations, dont l’adjonction d’une machine à vapeur de 650 chevaux. Classé vaisseau de deuxième rang, il était armé de 90 canons.
gué sur plusieurs navires, Le Fleurus, Le Navarin, effectué un passage sur La Zénobie, Louis finit, pour diverses raisons, par se trouver débarqué et congédié de la Marine impériale en juin 1856. Resté à Toulon durant les deux premiers mois de 1856, mais toujours affecté au Navarin, il attendait avec une certaine impatience, de Mrs Morel et Lecourt, contactés par son père, un possible recours vers une position plus lucrative, un embarquement sur un bâtiment marchand. Ce qui n’est pas du tout du goût de son père !
En ce début d’année 1856, Louis pense que sa carrière dans la Marine de guerre risque d’être pour lui une impasse, qu’elle ne lui permet pas d’accéder au grade qu’il vise désormais. Après avoir navi-
C’est l’occasion de revenir à Auguste Morel, ce compositeur et critique musical, à qui nous avons déjà fait référence. Comme Auguste Morel et Hector Berlioz partagent une activité commune, à savoir
Fin 1859, Louis émet le désir de se marier. Madame Lawson, une ancienne amie d’Harriet Smithson, tentera de lui faire accepter un mariage heureux avec Berthe Frosmont. Mais Berthe n’est âgée que de 17 ans et Louis n’a pas encore pu présenter ses examens de futur capitaine au long cours, car il est très souvent en mer. Le mariage n’aura pas lieu, même s’il semble se plaindre auprès de son père, de rester « sans famille », (un père qui ne fera d’ailleurs rien pour l’encourager, insistant fortement sur les inconvénients et les difficultés d’être souvent absent, en mer, une attitude qu’il finira par reprocher à son père !)
Le retour vers la marine marchande
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Tu m’aimes, mais d’une façon étrange. Je suis certain que tu souffrirais atrocement si demain on t’annonce ma mort,…. Mais je sais aussi, je sens que tes vrais enfants se nomment Roméo, Juliette, Faust… le journalisme, les deux hommes sont de façon évidente très liés, d’une amitié née de façon toute naturelle. Lorsque ce dernier retourna dans sa ville natale, à Marseille, il accueillit volontiers Louis en pension, dans sa maison. Dès septembre, afin d’aider son hôte, Auguste Morel faisant appel à ses relations, parviendra à obtenir à son protégé une place de lieutenant au sein d’une Compagnie maritime, propriété du baron James de Rothschild.
assurer cette préparation. Louis, après un moment de doute, finit par prendre conscience de l’importance des conseils de son père. Il intègre une école d’hydrographie, des écoles gratuites, qui sont ouvertes et accessibles à tous les inscrits maritimes. Il choisit de passer le brevet de « capitaine au long cours », un titre créé en 1786, confirmé par une ordonnance de 1826. Parmi les 24 écoles de ce type qui existaient en France, Louis
navires qui desservent l’Italie, au départ de Marseille, deux fois par semaine. Au cours de cette période, Louis verra son salaire annuel doubler, passant de 1800 à 3600 frs, soit de 7,5 à 15 « napoléons » (le louis de 20 frs) par mois. Cependant, malgré cette embellie, sa présence au sein de la compagnie des Messageries impériales sera de courte durée.
Queen of Clippers
Dès octobre, Louis effectue, comme lieutenant, au départ de Marseille, sa première campagne de navigation avec cette compagnie. Il embarque, à destination de Bombay, sur La Belle Assise. A son retour, au mois d’août de l’année suivante, La Belle Assise étant vendue, il trouve une place sur La Reine des clippers (The Queen of clippers), un superbe voilier de trois mâts, construit à Boston. Comme tous les navires de cette catégorie, renommés pour leur vitesse, La Reine des clippers sera réservé en priorité au transport des voyageurs et du courrier. A leur apparition, la supériorité des clippers s’affirmera vite et, c’est grâce à ce type de navires, jaugeant de l’ordre de 750 tonneaux, que la marine à voile a connu ses derniers plus beaux jours jusqu’à la fin du XIXe siècle. Dans l’attente d’embarquer pour son second voyage vers Bombay, Louis logera à nouveau chez Auguste Morel. Durant cette longue escale, son père le presse de profiter de ce temps libre pour réfléchir sur le futur déroulement de sa carrière. Il insiste surtout sur la préparation de ses examens et, si nécessaire, lui conseille de faire appel à un professeur de mathématiques pour
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Berlioz composant les Troyens par Lionello Balestrieri
Ernest Legouvé par Nadar
choisira celle de Dieppe. À la fin de la scolarité, les études se terminent par deux examens indispensables. Le premier, Louis le passe à Dieppe, le second au Havre. Le 10 juillet 1860, son brevet de « capitaine au long cours » lui est décerné. Diplôme en poche, sans tarder, Louis rejoint immédiatement Marseille. Suivant le conseil d’un autre de ses amis, Ernest Legouvé, Hector Berlioz prend contact avec Armand Bohic, directeur des Messageries impériales, dont l’agence marseillaise était située place Royale. A la suite de cette démarche, fin novembre, Louis Berlioz est embauché comme lieutenant. Voilà que débute une longue suite de campagnes de navigation sur différents navires : Le Philippe Auguste, L’Indus, Le Danube,…, des
Depuis son nouvel engagement, comme lieutenant, dans la marine marchande, Louis, qui navigue sur tous les océans, s’efforce, malgré ses longues absences, de correspondre le plus souvent et le plus régulièrement possible avec son père. A travers des échanges constants de nouvelles, chacun s’inquiète de la santé de l’autre, surtout Louis, depuis le jour où sont tombés entre ses mains ces quelques mots adressés par Liszt à la princesse Wittgenstein, après sa venue à Paris pour assister, début 1861, aux représentations de Tannhäuser à l’Opéra et sa rencontre avec le maître : « Tout son être semble s’incliner vers la tombe ! » Ce retour vers des relations apaisées, déclencha en lui une véritable et profonde admiration pour celui avec lequel il était resté un certain temps isolé. Défait face au triomphe de son rival, Wagner, Berlioz est anéanti. Ce triomphe est pour lui une véritable injustice qui expliquera, quelques temps plus tard, d’une part l’explosion de joie dont il salua le scandale de la première le 13 mars 1861, d’autre part le contenu du
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courrier qu’il adressa à son fils : « La deuxième représentation de Tannhäuser a été pire que la première. On ne riait plus autant : on était furieux, on sifflait à tout rompre, malgré la présence de l’empereur et de l’impératrice qui étaient dans leur loge… La presse est unanime pour l’exterminer. Pour moi je suis cruellement vengé. » Les premiers mois de 1862 seront à nouveau très pénibles pour Berlioz qui, après avoir échoué à se faire élire secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, toujours souffrant de sa névrose intestinale, ne cesse de sombrer dans le désespoir et la solitude, depuis le décès de sa seconde épouse, Marie Recio. Bien que son père lui ait écrit qu’il n’était pas nécessaire de venir le voir, Louis, qui venait d’être écar-
minante. Lorsque Louis se présente au siège de la compagnie, 15 place Vendôme, là où s’élève aujourd’hui l’hôtel Ritz, son entretien se termine par un engagement comme 1er lieutenant à bord d’un des vaisseaux de la compagnie. Le 17 décembre, Louis embarque comme 1er lieutenant sur l’un des plus grands navires de l’époque, La Vera Cruz. Suit une série de nombreux voyages, sur Le Louisiane, en compagnie de troupes peu disciplinées, exposées à diverses maladies, puis sur Le Nouveau Monde avec lequel il appareillera vers Cuba et le Mexique, ce qui n’est pas étonnant, puisque l’on se trouve au moment où se poursuivent les expéditions du Mexique décidées par Napoléon III.
Comme son père est de plus en plus souvent cloué au lit par la maladie, Louis profite de ses moments de liberté, entre deux voyages au Mexique, pour venir à Paris. Au cours de ses venues à Paris, Louis en profite pour passer de fréquentes soirées au Théâtre lyrique, soirées dont il ne manquait pas de rendre compte à son père ! En août 1863, Louis est heureux de trouver le temps d’accompagner son père au Le Louisiane festival de Bade. En novembre, té d’une prochaine mission, en raison de la alors que sont données les premières recrise de 1862 qui affectait la compagnie, présentations des « Troyens », il ne manse trouvant libre, vint le rejoindre, sans quera pas de lui faire part de son immense tenir compte de sa demande. Veuf pour la admiration pour le spectacle, spectacle seconde fois, Berlioz acceptera cependant auquel son père n’avait malheureusement la l’arrivée de son fils, pour une dizaine de pas pu assister. C’est enfin le moment où jours près de lui, et finira par apprécier une Louis reconnaît que son père est fier de sa présence qui lui sera très précieuse. réussite, le moment où Louis comprend également que son père ne vivait pas que De retour à Marseille, Louis, comprenant pour la musique, il lui écrira d’ailleurs ces que sa position auprès de la compagnie quelques mots, des mots terribles : devenait insoutenable, décida de donner sa démission. Adressée à la compagnie « Tu m’aimes, mais d’une façon étrange. le 24 juillet, elle fut acceptée. Si ses rela- Je suis certain que tu souffrirais atrotions auprès de son père s’étaient amé- cement si demain on t’annonce ma liorées, depuis son dernier séjour à Paris, mort,…. Mais je sais aussi, je sens que elles vont se tendre à nouveau : Berlioz tes vrais enfants se nomment Roméo, qui ne comprend pas, qui n’accepte pas Juliette, Faust… ». la démission que son fils a donnée aux Messageries impériales, s’inquiète de Nommé sur les lignes annexes des son avenir. Pendant que son fils partage Antilles, Louis y assure les traversées sur son temps libre entre Marseille, Grenoble Le Caravelle, Le Caraïbe et pour finir sur ou Paris, Berlioz recourt une nouvelle le cargo La Sonora, qui sera son vingt-sifois à l’aide de ses amis. En particulier, xième et dernier navire. Tous ces voyages, l’intervention d’Hippolyte Rodriguès, menés sur les lignes annexes des Antilles, auprès du banquier Péreire, fondateur de s’achèveront le 5 juin 1867 à La Havane, la Compagnie Générale Transatlantique, dans la maison de santé du Docteur appuyée par Ernest Legouvé, sera déter- Charles Belot, victime de la fièvre jaune.
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La fièvre jaune est une maladie virale transmise par certains moustiques, du genre Stegomyia, qui avait déjà causé, en 1861, à La Havane une épidémie des plus meurtrières. Voici le contenu de son acte de décès : Acte de décès de Louis Berlioz Du sixième jour du mois de juin mil huit cent soixante sept, à neuf heures du matin. Acte de décès de Louis Berlioz né le quatorze août mil huit cent trente quatre à Montmartre, département de la Seine, fils de Victor Louis et Henriette Singleton, inscrit à Paris f°8, n°119, comme capitaine au long cours, commandant le vapeur de la Compagnie Générale Transatlantique Sonora, décédé hier cinq juin mil huit cent soixante sept à sept heures du soir, à la maison de santé du Docteur Charles Belot à La Havane, la Quinta Sanitaria. Sur la déclaration à nous faite par M. Bonnard du Hanley, capitaine au long cours, 2e commandant du Vapeur Sonora et par Jean Roby, commissaire à bord dudit vapeur. Et ont signé après lecture faite.
L’annonce du décès de Louis à son père sera terrible, elle ne lui parviendra que le 29 juin, dans des conditions que nous avons déjà décrites, chez le marquis Arconati-Visconti. Le caveau de famille, qui se trouvait au cimetière de Montmartre, comportant quatre places, il restait donc une place que Louis aurait pu occuper, mais il ne l’occupera pas ! Sur le caveau, un petit socle supportera une petite chapelle en tôle dans laquelle était placé un médaillon sur lequel on pouvait lire : « A la mémoire de Louis Berlioz, décédé le 5 juin 1867 à La havane, capitaine de vaisseau, âgé de trente trois ans » Au dessous du médaillon était suspendu un petit portrait au daguerréotype de Louis. Ainsi, Louis, bien qu’absent, n’était pas oublié. Qu’est devenu son corps ? Il a vraisemblablement été inhumé dans le cimetière privé de la maison de santé du docteur Belot, car ce dernier avait l’habitude de pratiquer les inhumations de ses
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malades à leur décès. Il est donc vain de vouloir tenter toute nouvelle recherche de la tombe de Louis, dans ce lieu qui porte de nos jours, en souvenir de la présence de la maison de santé, celui de « Péninsule Belot ». Voilà qu’elle fut la destinée de l’unique enfant d’Hector Berlioz.
BIOGRAPHIES 2ème PARTIE
AUGUSTE MOREL (1809-1880) Compositeur et critique français, né à Marseille. Auguste Morel se lia à Berlioz lors de son installation à Paris. Tous deux critiques musicaux, ils se soutenaient réciproquement, Berlioz faisant l’éloge des mélodies de Morel, Morel soutenant la cause de berlioz. Demeurant rue de Provence, il était voisin de Berlioz, ce qui lui permit de veiller avec une sincère amitié sur Harriet tout au long du séjour du compositeur en Allemagne. De retour à Marseille, alors qu’il assurait la direction du conservatoire, il fit la rencontre de Louis Berlioz au moment où ce dernier effectuait son difficile apprentissage de marin. JEAN-JACQUES HOSEMANN est né le 15 février 1805 à Colmar. Nommé pasteur réformé à Nérac, son ministère fut particulièrement apprécié jusqu’à ce que ses vues, de plus en plus luthériennes, sur l’importance des sacrements, provoquent dans sa
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paroisse une crise qui le contraindra à la quitter. Quittant Nérac, la pasteur monte à Paris où il créé une nouvelle paroisse au nord de la capitale et prend la direction d’une « Maison des études » où l’on accueille de jeunes étudiants protestants venus terminer leurs études à Paris. Parmi ses multiples activités, on notera celle de rédacteur de la revue « L’Espérance » et la rédaction d’une « Histoire abrégée de Luther et de la Réformation ». Hosemann décèdera le 20 septembre 1886 à Saint-Dié. L’appel fait au pasteur par Berlioz, au décès de Harriet, de confession anglicane est surprenant, Berlioz n’avait sans doute pas eu d’autre choix. JEAN-BAPTISTE CÉCILLE est né à Rouen le 16 octobre 1787. Ce grand marin a débuté sa carrière en navigant comme mousse dans la marine de commerce, avant d’entrer au service de l’État. De novice, le voilà bientôt aspirant le 15 mai 1804, il est âgé de dix-sept ans, puis enseigne de vaisseau dès 1810 ! C’est à ce titre qu’il prit part déjà à plusieurs campagnes maritimes de l’Empire. Nommé lieutenant de vaisseau sous la Restauration, capitaine de frégate en 1829, il atteindra rapidement le grade de capitaine de vaisseau. Il participe à plusieurs expéditions maritimes en Extrême Orient. Contreamiral en 1844, vice-amiral, en 1848 le voilà élu à l’Assemblée constituante après la Révolution de 1848. Nommé ambassadeur de France en Angleterre, alors qu’il est réélu à l’Assemblée constituante, il démissionne afin de se pouvoir conserver ses fonctions de député. Membre du Comité de la Marine, il se range auprès de Louis Napoléon, puis rejoint le Sénat. L’amiral Cécille décède le 9 octobre 1873.
GABRIEL-JEAN-BAPTISTE ERNEST WILFRID LEGOUVÉ DIT (ERNEST LEGOUVÉ) Auteur dramatique français, poète, moraliste et critique, ce fidèle et très proche ami de Berlioz, est né à Paris le 14 février 1807. Son père, Gabriel Marie Legouvé était poète. Ses premières années furent terribles : orphelin de mère à l’âge de trois ans, il voit, peu de temps après, son père interné dans un asile psychiatrique, un père qui décèdera, peu après, il est âgé de cinq ans. Son éducation sera confiée à son tuteur, Jean Nicolas Bouilly, auprès duquel il appendra à aimer la Littérature. Dès 1829, il voit son poème : « La découverte de l’imprimerie » couronnée par l’Académie Française. En 1832, il publie un nouveau recueil de poèmes : « Les morts bizarres » suivi de plusieurs romans à succès. En 1847, ses cours professés au Collège de France, sur « L’histoire morale des femmes », qui seront suivis assidûment, seront réunis en un volume l’année suivante. Il restera célèbre pour ses conférences sur les droits des femmes, l’éducation progressiste des enfants pour lesquels il encourageait l’éducation physique. Parmi ses publications attenantes à ses conférences, on peut citer : « La femme en France au XIXe siècle » (1854), « Une éducation de jeune fille » (1884). En collaboration avec Eugène Scribe, Adrienne Lecouvreur triomphe à la Comédie française, puis en 1854 c’est la tragédie Médée. Ernest Legouvé était aussi librettiste pour certains compositeurs, par exemple : L’amour africain d’Émile Paladithe. Enfin, notons qu’il fut élu à l’Académie Française au fauteuil (n°30) de Jean François Ancelot. Ernest Legouvé a été promu Chevalier de la légion
d’honneur en 1845, Officier en 1864 et Commandeur en 1867. Au cours des années 1886-1887, il publia une intéressante autobiographie dans laquelle il consacre un important chapitre à celui qui fut un proche ami, il s’agit bien sûr d’Hector Berlioz. Ernest Legouvé est décédé à Paris le 14 mars 1903, il était âgé de quatre-vingt-seize ans. HIPPOLYTE-JACOB RODRIGUÈS-HENRIQUES (1812-1898). Ex agent de change et banquier, Hippolyte Rodriguès se retire vers 1855 pour se consacrer à la littérature et à la composition musicale. Membre de la Société des gens de lettre et de la Société des compositeurs de musique, il publia, à ce titre de nombreux ouvrages musicaux. CHARLES BELOT Diplômé des universités de Paris, Madrid et Leipzig, ce médecin, tenait une clinique privée, bien connue des marins, que son père, lui aussi médecin, spécialisé dans l’étude de la fièvre jaune, avait ouverte en 1821 à La Havane. Dans sa clinique étaient admis tous les marins français, ainsi que les matelots de commerce de toutes nationalités. Charles poursuivra les études menées par son père sur la fièvre jaune et publiera en 1865, avec son frère, un ouvrage ayant pour titre : « La fièvre jaune à La Havane, sa nature et son traitement ». Les deux bâtiments de la clinique n’existent plus, ils ont été détruits.
Jean-Paul Bardet
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DIDIER roYan
UN AUTHENTIQUE « GAMIN DE PARIS »
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n charmant décor aux fresques montmartroises pour ce bar restaurant de la rue Doudeauville, qui apporte la gouaille du vieux Paname et les saveurs de l’Auvergne en plein cœur de la Goutte d’Or. Didier Royan, grand Manitou du lieu, est un vrai « gamin de Paris », un poulbot « pur jus de la treille » : notre gamin de Paris est fort en gueule, lanceur de blagues, tutoyeur à tout va, et mesure un mètre quatre-vingtdix. Bref, il ne passe pas inaperçu… Ensuite, si on s’en donne la peine, on découvre un garçon attachant, généreux, travailleur, qui
s’est créé un univers poétique dans son café-théâtre de poche. Le voilà qui vous embarque dans ses souvenirs d’enfance, des petits bouts d’histoires que l’on a du mal à situer dans le temps, tellement le débit suit son court entre les éclats de rire tonitruants. Sympathique, il vous met vite dans la confidence de ses aven-
tures, comme si vous étiez son copain de toujours. Voilà un homme qui ne s’ennuie jamais, un comédien né, en représentation permanente. Didier est arrivé à Paris en 1961 : son père tenait alors un établissement du boulevard Rochechouart, « Les nuits blanches d’Alger », à proximité de l’ElyséeMontmartre. A cette époque, les catcheurs de l’Elysée, les tapins, les truands, les artistes de Medrano électrisaient les jours et les nuits du boulevard. Cinq ans d’orphelinat et le poulbot revenu « at home » va plonger à son tour dans le grand bassin de la survie, agrémenté par le petit jet d’eau de Pigalle. Son style, sa gouaille, son côté « bon enfant », sa parole d’homme, en font l’ami de tous. C’est l’histoire d’un orphelin en quête d’aventures dans ce quartier du plaisir et du crime, familier de son atmosphère dangereuse, son odeur et sa lumière enveloppante qui se perd dans une épaisseur noire. Notre gamin de Paris est fasciné par toutes ces petites guerres quotidiennes que se livrent à Pigalle les gangsters corses, les Pieds Noirs, les arabes, au point qu’il finit par croire être des leurs. Il imite d’ailleurs parfaitement leur accent et se fond dans la bande des Zemmour, dont l’élégance et le style le fascine… Mais un poulbot au grand cœur ne tourne pas « youvoi », personne ne peut croire qu’il puisse jouer les méchants. Le voilà danseur en duo
à portées acrobatiques, pour les cabarets et les plateaux TV de la grande époque, ou « blablateur de vent » (traduisez « rabatteur ») pour les cabarets, aux temps du Folies Pigalle, du Cupidon et du Narcisse. Au cinéma, on apercevra dans plusieurs films son profil idéal de porte-flingue, copié sur
poulbot revient toujours sur les lieux de son enfance, comme un poète sur les lieux de ses rimes. L’ancienne Bougnate a été transformée par ses soins en une salle accueillante décorée aux couleurs légendaires de la Butte. Il ne faut pas manquer de s’attabler dans ce « morceau de Montmartre » qui se pointe dans le décor de Château-Rouge comme un zest d’exotisme : Didier Royan y développe toute la gamme gourmande des meilleurs produits de l’Auvergne à Paris. Aligot, lentilles du Puy, viandes de Salers, y courtisent une jolie gamme de vins du Val de Loire… Les familiers du comptoir se hèlent, Didier cuisine et anime, et le respect est de mise entre toutes les différences.
le modèle des truands rencontrés dans sa jeunesse… Aujourd’hui, c’est dans son restaurant Le Gamin de Paris que Didier Royan fait son cinéma : il l’a créé à l’emplacement d’un auvergnat traditionnel de la rue Doudeauville, la Bougnate, au retour d’un exil temporaire dans le Val de Loire – car un vrai
J. Habas / J.m. Gabert Bar à vin et restauration auvergnate AU GAMIN DE PARIS -- Bistrot Parisien -55, rue Doudeauville 75018 Paris 01 55 79 13 21
Histoires de réverbÈres (SUITE ET PAS FIN) Sur la Butte, la vie est dure pour les réverbères… Celui qui se tient en haut de l’escalier du Calvaire, près de la place du Tertre, a toujours le cou brisé et la tête dangereusement penchée (ainsi que nous
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l’avions signalé dans le précédent numéro, sans obtenir de résultat réparateur). Devant le Lapin Agile, c’est maintenant un réverbère entier qui s’est fait la malle : et « Pfuittt ! »
S’agirait-il d’un tour de Gérard Majax, habitant du quartier ? On aimerait le croire, ça nous ferait au moins sourire…
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LeS enSeigneS du Xviiie
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pHiLippe GaLoY
LE NOUVEAU DIRECTEUR RéGIONAL DE METRO, PARTENAIRE DE LA FêTE DES VENDANGES
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carrure de rugbyman, une poignée de main franche, un regard direct. Dès le premier contact, Philippe Galoy en impose. Depuis octobre dernier, il est à la tête de l’Ile de France, la première région française de Métro, accèdant à ce poste prestigieux, mais combien exigeant, au moment où la célèbre enseigne fête le cinquantième anniversaire de son implantation en France. C’est la récompense de Métro qui sait reconnaître les compétences en son sein. L’Ile de France est desservie par dix entrepôts alimentaires et non alimentaires. Parmi les plus importants, Chennevières-surMarne, Vitry, Bobigny, Villeneuve-la-Garenne et, bien sûr, ses deux intramuros : Paris 18 et Paris Bercy… Le siège de Nanterre étant le plus gros site. Métro est leader du secteur des grossistes alimentaires et de l’équipement des métiers de bouche. Eté comme hiver, debout à 4h30, Philippe Galoy se rend, depuis son havre de paix de Seine-et-Marne, à Nanterre. De 5h30 à 20h30, il manage, administre, contrôle plus de 2000 personnes et tous les sites franciliens. Il se revendique autodidacte, et il a raison. Pour ma part, je suis convaincue que ce sont les meilleurs… Du reste, 30% des directeurs de site chez Métro sont issus de l’interne. Son expérience de quatorze ans chez Métro est un atout supplémentaire. Il est entré en 2001 comme directeur de l’établissement de Saint Etienne, puis Marseille, Vitry sur Seine, Bobigny, ensuite le voici Directeur de l’Ouest basé à Rouen : il enchaîne, pendant plus de 3 ans, à la direction du Sud Ouest, basée à Toulouse. Aujourd’hui, il est à la tête de l’Ile de France qui génère à elle seule 25% du chiffre d’affaires de Métro France. Une ascension qui suscite l’admiration quand on connait la polyvalence de ses compétences en matière de produits et de gestion des équipes. En stratège avisé, Philippe Galoy analyse ne
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posément chaque situation qu’il évalue avec justesse. Si nous évoquons la crise économique actuelle, la concurrence des grandes surfaces, il nous répond : « Cela nous oblige à faire encore mieux et Métro poursuit et se développe sûrement, telle une force tranquille qui sait labourer le sillon ». Avec un coup d’œil infaillible, il assure la responsabilité de l’approvisionnement, la gestion et la vente des produits. Pour lui, c’est un travail au jour le jour, sans gros stocks – sources de factures trop lourdes. Les clients paient au comptant. C’est la règle fondatrice de Métro « cash & carry ». Avec lui, on fait du chiffre tout en faisant de la qualité et de la convivialité. Et à l’écouter, on finirait par croire que c’est simple !
Un amoUreUx des vrais prodUits dU terroir De toute évidence, Philippe Galoy est un meneur d’hommes en contact direct et quotidien avec ceux qui travaillent de bons produits dans un esprit d’équipe. Il souligne le peu de rotation de personnel chez Métro : « On a de vraies équipes soudées au seul objectif : le rayonnement et le développement. » Il est passionné par l’alimentation, et se tient à l’écoute de tout et de tous, personnels, fournisseurs, commerçants, restaurateurs. Il aime l’échange, le partage, la recherche constante de l’innovation, la création de nouveaux concepts sans jamais renier les traditions. Esprit curieux, il est convaincu que la nouveauté ne s’apprécie pleinement que si l’on cultive la connaissance et le respect de la tradition. Aux côtés des éleveurs, paysans, vignerons, il travaille
à une autre économie de la qualité, du goût, et pourquoi pas de la gourmandise ? La stratégie des produits Premium s’inscrit dans cette démarche. A Métro, on couvre toutes les gammes : le caviar, le foie gras mi-cuit au piment d’espelette, comme les harengs marinés au feu de bois… Une inventivité responsable pour une recherche constante du meilleur, mais pour cela il faut travailler par métier – chez Métro, il y a la boulangerie, la restauration, la cave, la pâtisserie, la boucherie, la charcuterie, la fromagerie, etc. – pour fournir quotidiennement 75 % de restaurateurs et 25 % de commerces de proximité. Son crédo : « Etre au plus près de nos clients, c’est-à-dire en milieu urbain, à moins de trente minutes de voiture ». Et de marteler avec force que Métro est au service du commerçant et du restaurateur indépendants dont il est le partenaire. Ce qui est totalement différent et surtout concurrentiel des grandes chaînes de distribution
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LeS enSeigneS du Xviiie
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gnon, auquel on ne la fait pas, qui recherche et trouve les meilleurs produits chez les petits producteurs. Son objectif : expérimenter, valoriser tout ce qui peut constituer la richesse du patrimoine local, régional, du terroir français. Il connait même notre vin du Clos-Montmartre, qu’il décrit avec indulgence et bienveillance… Merci pour lui ! Que l’émission Top Chef se déroule dans les locaux de Paris 18 n’est pas fait pour lui déplaire. Pas plus que la toute récente certification « Top Employer » attribuée à Métro pour sa politique de ressources humaines fondée sur le conseil, le soutien, l’accompagnement de ses clients, et sa qualité d’employeur en matière de formation, d’intégration, de promotion des vocations avec une culture d’entreprise exemplaire.
et de restauration. En particulier, il veut donner toute leur place aux circuits courts en fruits et légumes avec des produits de maraîchage local. Il insiste sur l’importance de la relation de proximité établie dans le partage des mêmes valeurs, la confiance, voire la complicité entre l’enseigne Métro et ses clients. L’éventail de Métro est tel qu’il sert aussi bien la clientèle du fastfood en pleine expansion que celle de la haute gastronomie. « Des kebab aux étoilés ! » lance le Directeur avec fierté ! Pour y parvenir, il souligne l’importance du département marketing, un mixage réussi de personnels formés sur le tas et de diplômés d’écoles de commerce. Rien n’échappe à Philippe Galoy. Passionné de cuisine, cet amateur de bonne chère possède un œil infaillible et jauge en un instant la composition d’un plat, l’origine et la qualité d’un vin à sa robe, son accroche au verre, son bouquet. Un regard de maqui-
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enerGie, voLonté, passion, entHoUsiasme
Tout cela caractérise l’homme de terrain et de terroir qu’est ce bourreau de travail. Un enfant de la banlieue de Paris, né à Pantin et élevé à Romainville. A l’époque, c’était le 75, département de la Seine. Il se souvient des vergers de Montreuil, des vignes et des choux d’Argenteuil, fierté des maraîchers. Il nous avoue combien leur goût incomparable reste gravé dans sa mémoire. S’il parle peu de lui-même, je dirais même avec économie, en revanche quand il parle de Métro c’est sans parcimonie et avec passion. On saura tout de même que Philippe est marié avec Sylvie et qu’ils ont deux enfants, Kévin, 26 ans, et Marion, 16 ans. L’ancien rugbyman a trouvé le temps de participer « au marathon des leveurs de coude », en 3 heures 6, tastevin de Beaujolais au cou, dans 42 bistrots de Saint-Germain-des-Prés, de Lipp aux Deux Magots, en passant par le Flore et le Danton… Vaste programme ! En fait, le prétexte d’une sympathique occasion pour un bon vivant de faire une fête bachique en équipe, sorte de 3ème mi-temps
de rugby ! Chaque soir, même fort tard, il lit les Echos, sans oublier romans et essais sur des thèmes de l’actualité. Dès qu’il le peut, il aime aller au cinéma et au théâtre. Sa vie personnelle, il tient à la préserver, ne pou-
on a de vraies équipes soudées au seul objectif : le rayonnement et le développement vant y consacrer beaucoup de temps. Il faut savoir que la plupart des magasins Métro sont ouverts 6 jours sur 7, de 5 heures à 2 heures du matin. Ceci afin de permettre à l’épicier et au restaurateur de venir s’approvisionner après le travail, soit autour de 23 heures, pour être livré le lendemain vers 6 heures. Si, pour garantir la fraîcheur, les volumes des marchandises sont calculés au plus près, néanmoins on ne s’autorise pas de rupture de stocks. Alors, Philippe Galoy et ses équipes calculent, prévoient, bref, gèrent avec une précision d’horloger. Horloger ? Je ne crois pas si bien dire quand on sait qu’ il est un amateur éclairé de belles montres de marques suisses, allemandes ou françaises ; l’essentiel, pour lui, étant là, comme pour tout, la qualité ! Notre souhait, Monsieur le Directeur : restez ce que vous êtes ! Gardez votre discours dynamisant, franc, clair, émaillé d’un humour à la française de bon vivant qui inspire confiance et empathie. Confiance que vous établissez entre Métro, les commerçants, les restaurateurs, les consommateurs et les 2000 personnes placées sous vos ordres. Demeurez le partenaire privilégié de nos activités montmartroises, particulièrement la Fête des Vendanges, avec votre premier magasin intramuros : Paris 18, au pied de la Butte, qui sert et dessert notre Montmartre légendaire. Continuez de permettre, pendant trois jours, aux quelques 500 000 curieux, de venir découvrir ou redécouvrir la richesse de nos terroirs. Philippe Galoy en est, ici aussi, l’homme orchestre. marie-France Coquard
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Patrimoine
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MONTMARTRE : UNE « viLLa médiCis » à paris ! Projet participatif pour la Cité des Arts 24, rue Norvins à Montmartre
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lecteurs savent presque tout de ce domaine exceptionnel, propriété de la Ville, auquel nous avons consacré de nombreux articles : pour les « nouveaux », rappelons rapidement l’histoire de ce site qui s’étend entre les rues Norvins, Girardon et de l’Abreuvoir. On y découvre, visible depuis la rue Norvins, le grand bâtiment de l’ancienne ferme du Point de vue (XVIIe siècle). Cette ferme historique, l’un des plus vieux témoins du village, est compléos
Le parc de la cité des arts, rue de l’Abreuvoir en 2009
tée d’une construction de 1840 et de deux petits pavillons de la même époque, dissimulés dans le grand jardin qui descend vers la rue de l’Abreuvoir, jusqu’à l’arrière de la Villa Radet, maison bourgeoise de 1870 s’ouvrant à l’angle de la place Dalida. Cette petite cité verdoyante, à la fois champêtre et bohème, dotée d’une buvette et d’un jeu de boules, fut habitée ou fréquentée par nombre de personnages légendaires de la Butte : Gérard de Nerval, la Goulue, Toulouse-Lautrec, Courteline, Modigliani, Marcel Aymé, Gen Paul, etc. En 1948, Paul Yaki et Claude Charpentier,
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de la société Le Vieux Montmartre, obtinrent que ce domaine exceptionnel, fortement menacé, fût acheté par la Ville de Paris afin de préserver son caractère et d’y créer une cité d’artistes, qui constituerait un pôle créatif essentiel pour Montmartre. Le 15 mars 1949, après l’inscription site de Montmartre sur l’Inventaire des monuments naturels et légendaires, les moyens nécessaires furent votés pour la restauration des bâtisses du 24 rue Norvins, qui
libre qui a été malheureusement déstabilisé par la coupe de nombreux arbres, ces dernières années. Aujourd’hui, une simple visite confirme à tous la dégradation des lieux : une rénovation générale s’impose à l’ensemble des bâtiments, de même qu’un réaménagement du parc avec de véritables replantations est devenu indispensable pour reconstituer le corridor biologique de la Butte.
Décembre 2010, l’allée sans nom sous la neige
furent réservées à l’installation de jeunes artistes. Des ateliers furent ensuite édifiés le long des murs mitoyens de la rue Girardon, sans empiéter sur le parc boisé. La Cité Internationale des Arts gère en ces lieux 37 ateliers, réservés à l’accueil temporaire d’artistes internationaux : ceux-ci ont la chance de travailler quelques temps à Montmartre, au côté d’artistes résidents permanents du 24. Le parc possède la valeur d’une véritable réserve naturelle pour la faune et la flore, où de nombreuses espèces d’oiseaux protégées avaient été répertoriées : équi-
Parc et la Villa Radet
C’est pour ces raisons que le Collectif des associations montmartroises a décidé de déposer un projet en ligne dans le cadre des budgets participatifs de la ville de Paris.
QU’est-Ce QU’Un bUdGet partiCipatiF ? tous les parisiens peuvent déposer leur projet en ligne sur la plateforme idee.paris.fr. (projets d’investissement pour leur arron-
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dissement ou pour tout Paris à hauteur de 5% du budget d’investissement de la ville, soit un demi-milliard d’euros jusqu’en 2020. En 2015, le budget participatif parisien est de 37 millions d’euros, tandis que le budget participatif d’arrondissement est de 38 millions d’euros). Les services de la ville analysent ensuite la recevabilité des projets qui doivent relever de l’intérêt général ; de la compétence de la Ville de Paris ; - du budget d’investissement et non du budget de fonctionnement. Le calendrier : - du 14 janvier au 15 mars : dépôt des projets sur idee.paris.fr - Jusqu’à fin mai : analyse des projets par les services de la Ville - en juin : annonce des projets parisiens soumis au vote lors d’une agora citoyenne - du 10 au 20 septembre 2015 : vote du budget participatif par les Parisiens sur budgetparticipatif.paris.fr ou sur bulletin papier.
voiCi Le texte de base de Ce proJet mis en LiGne par Le CoLLeCtiF : « La Cité des Arts du 24 rue Norvins est la propriété de la Ville de Paris. Sur une parcelle d’environ 8000 m2 plusieurs bâtiments sont implantés
Patrimoine
exceptionnel pour Montmartre et Paris se dégrade. Or sa remise en valeur pourrait en faire un véritable phare international de la création à Montmartre à l’image de la Villa Médicis. Nos propositions pour la Cité des Arts :
1 L’ouverture de la villa radet située en bordure de la rue de l’Abreu-
voir. Ce lieu deviendrait entièrement un centre culturel consacré en priorité à la création montmartroise par les artistes en résidence à la Cité Norvins et à la Cité de la rue Ordener ainsi qu’aux créateurs non résidents. Ce serait alors un espace de rencontre avec et entre les artistes qui vivent actuellement chacun dans leur atelier sans se connaitre pendant les six mois où ils y travaillent et habitent. Ce centre culturel comprendrait des salles d’expositions temporaires et accueillerait d’autres activités culturelles ouvertes à tous… La villa Radet trouverait ainsi la vocation qui devait être la sienne dans le projet d’origine de Claude Charpentier adopté par la Ville de Paris en 1956.
La traversée entre la rue Norvins et la rue de l’Abreuvoir a été fermée au public depuis quelques années. La Cité accueille des artistes plasticiens qui y logent et y travaillent pour un séjour de quelques mois. Quelques artistes, installés depuis longtemps, sont des résidents permanents. Faute de moyens suffisants, ce lieu
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2 La réhabilitation des bâtiments et des ateliers d’artistes. 3 La renaissancedesdureplantations parc avec
progressives d’espèces végétales locales. La traversée entre les rues Norvins et de l’Abreuvoir pourrait être rouverte au public en journée et un jardin pédagogique être créé dans le parc.
au milieu d’un espace boisé peu entretenu. Bien que cela ne soit pas autorisé des voitures stationnent dans le parc.
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Dans le cadre du vote sur les Par Constantin Bruni nouveaux budgets participatifs, nous invitons les parisiennes et les parisiens à choisir ce projet ambitieux ouvert sur la ville, pour sa qualité environnementale et le rayonnement culturel et artistique de Paris dans le monde. » Nous vous encourageons à faire circuler le contenu de ce projet et à mobiliser vos proches dès à présent. Aucune voix ne devra manquer pour le vote de septembre !
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FigureS d’artiSteS
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Michel Prskawiec
sculpteur MontMartrois
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enuisier de son premier métier, il est celui qui construit et déploie une foisonnante créativité dans sa vie d’artiste sculpteur. Mais avec humilité et une grande gentillesse, il communique la passion qui l’anime…
Comment avez-vous rencontré l’univers de la sculpture ? Et quelles furent vos premières approches ? J’ai commencé par des cours de dessin à la mairie de Paris et ensuite de peinture Place des Vosges. Puis j’ai eu envie de créer des modelages. Mais à un moment donné, un choix s’impose ! Le soir, je prenais des cours d’arts appliqués avec un professeur, talentueux sculpteur. Nous travaillions toujours d’après un modèle vivant : un homme ou une femme posait… Exercice avec de la terre grise que je démolissais quand le modelage était finalisé. Le dessin, la peinture, la sculpture : pour vous, existe-t-il un lien entre ces arts ? Le dessin m’a beaucoup servi pour le modelage. Tout est un peu lié. En peinture, vous cherchez les couleurs, les lumières… En modelage, vous captez les couleurs aussi, mais pas de la même manière. Ensuite, tout dépend du matériau travaillé : si c’est de la terre, de la pierre ou de la ferraille, ce sera encore d’autres subtiles nuances. Mais tout est en lien étroit de parenté.
à souder à l’arc (soudure électrique) et au chalumeau. Chaque matériau a une spécificité sur la vision des volumes. Quelle a été votre première œuvre ? Un oiseau imaginaire, un grand échassier
Le Chef d’orchestre
En tant que sculpteur, quel est votre choix de matériau ? Le Sumo J’aime particulièrement la sculpture de la ferraille et de la terre, car je peux travail- créé avec de la récupération de ferraille, ler par les vides. Dans un atelier, j’ai appris des vieilles faux soudées qui ont composé
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les ailes… Mais une sculpture intransportable, car tellement grande ! Un marchand de graines l’a pris en décoration dans son entreprise… Quel est le secret de vos sculptures ? Au début, j’ai une idée de volume et je me laisse une grande liberté pour le sujet. Pour faire les formes, je commence à composer une structure métallique en fil de fer recuit. Après, je prends de la terre et j’essaye de réaliser les volumes recherchés. La difficulté propre au travail du métal, c’est cette quête omniprésente d’interprétation, de modification, d’adaptation. De hautes exigences qui questionnent sans cesse. Dites-nous quelques mots de votre sculpture du chef d’orchestre, qui interpelle chaque visiteur dans l’atelier ? J’aime l’univers du spectacle. J’ai observé des chefs d’orchestre pour capter les expressions devant le jeu des musiciens... Ainsi, j’ai mélangé des visages et des expressions si particulières d’émotions pour donner naissance à un sujet unique. Une autre sculpture qui nous fige d’admiration, c’est le sumo ! Quelle est son histoire ? Je rêvais d’être un sumo, je n’y suis pas
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FigureS d’artiSteS
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le seul habit du sumo ! Muni de ma scie à métaux, j’ai découpé des morceaux de carrosserie pour les mettre dans mon sac à dos et j’ai pris le train pour Paris… Voilà comment est né le sumo !
Les Spectateurs
arrivé !… Ce qui m’intéresse chez lui, ce sont toutes ses courbes. Enfin, pour la petite histoire, une inspiration à réaliser ne vous quitte pas une seconde, c’est ainsi que dans le Périgord j’ai trouvé une 2CV bleue abandonnée en pleine forêt et là, j’ai tout de suite pensé au mawashi – la bande de tissu serrée autour de la taille et de l’entrejambe,
Quelle est votre sculpture actuellement en cours ? J’ai trouvé une photo d’Hélène Weigel, épouse de Bertolt Brecht. Mère courage issue de la pièce, en portrait d’une fumeuse de pipe. Actuellement, je suis en plein questionnement pour obtenir l’expression voulue.
d’artistes à Montreuil, car le lieu est plus adapté. Entre artistes, nous nous côtoyons dans nos différences qui sont autant d’enrichissement. Pouvons-nous vous commander une sculpture ? Oui, vous pouvez me commander la création d’une sculpture, à la seule condition d’être patient ! (sourire). michèle Clary
Où pouvons-nous contempler vos sculptures ? J’ai mon atelier rue Feutrier, à Montmartre, mais pour travailler les sculptures de grandes dimensions je partage un atelier
LES SCULPTURES SONT VISIBLES À L’ADRESSE SUIVANTE, SUR RENDEZ VOUS : Grand Atelier d’artistes 24, rue Saigne 93100 Montreuil Tel. de Michel pour rendez-vous : 06 50 45 74 38
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Jean-Louis ANDRÉ
MéDECIN GéNéRAL ET MéDECIN CHEF DE LA RéPUBLIQUE DE MONTMARTRE SON COMBAT POUR SAUVER L’HôPITAL DU VAL DE GRâCE
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ean-Louis
ANDRé est Médecin Général Inspecteur trois étoiles, Chef de Service Hors Classe. Il a terminé sa carrière active en ayant à lui seul la charge de l’Inspection de tous les services chirurgicaux de l’Armée Française. Professeur Agrégé du Val de Grâce, il est membre de l’Académie Nationale de Chirurgie. Son parcours exemplaire l’a conduit aux plus hautes responsabilités et ses compétences sont reconnues en France comme à l’étranger. Aujourd’hui, il est engagé dans l’action pour s’opposer à la fermeture du Val de Grâce, Hôpital d’Instruction des Armées, berceau historique du Service de Santé des Armées à la pointe des dernières technologies médicales servies par un personnel d’excellence.
UN BREF RAPPEL HISTORIQUE POUR UN INCOMPARABLE JOYAU, UN PôLE D’EXCELLENCE : L’Hôpital d’instruction des armées du val de Grâce : Son histoire s’inscrit dans la tradition de la médecine militaire française, celle qui a commencé avec Ambroise Paré, celle qui a fait le renom de la médecine militaire au sein des pays francophones où elle exporte son savoir-faire, ses matériels, ses technologies, ses formations.
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Pendant plus de dix ans, c’est dans cet établissement prestigieux que le Médecin Général Inspecteur Jean-Louis André a dirigé les services de chirurgie. La perspective de sa disparition est, pour lui, un véritable crève cœur.
A l’origine, la volonté d’Anne d’Autriche de construire au cœur d’un immense parc, l’Abbaye Royale du Val de Grâce avec cloître, chapelle, potager. Son style classique à la fois baroque et austère suscite l’admiration générale. La première pierre est posée en 1624. Les travaux s’étendront jusqu’en 1645, à la mort de Louis XIII. Manque de fonds ? Le 31 juillet 1793, la Révolution française affecte cet ensemble monumental à un hôpital militaire qui deviendra l’Hôpital
d’Instruction des Armées. La merveilleuse chapelle Notre-Dame du Val de Grâce avec son dôme qui évoque le château d’Anet de Diane de Poitiers, son parvis majestueux. Ses dépendances sont devenus le Musée de Santé des Armées. D’abord musée anatomique, c’est pendant la guerre de 1914-1918 qu’il devient musée historique. Y sont alors rassemblés 100 000 documents d’archives, 20 000 objets et photographies pour retracer les secours aux bles-
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sés du champ de bataille à l’hôpital. A noter, la place importante attribuée à l’essor de la chirurgie maxillo-faciale liée aux « gueules cassées ». C’est à partir de cette sombre période que d’énormes progrès en chirurgie réparatrice ont été réalisés. Mesdames, sachez que c’est grâce à ces pionniers que la chirurgie esthétique a pu se développer. En 1979, le Président Valéry Giscard d’Estaing inaugure, dans le parc, un hôpital neuf qui compte 360 chambres et dispose des moyens médicaux et chirurgicaux les plus avancés. Ce qui lui donne un rayonnement et un retentissement mondial. Aucun autre établissement ne dispose d’équipements dotés des dernières technologies aussi modernes mais dont les appareils ne sont pas transférables. Célèbre pour la qualité de ses soins, le Val de Grâce accueille et soigne du soldat aux Présidents de la République, en passant par des Chefs d’Etat étrangers. Chacun, civil ou militaire, y est traité avec la même attention par d’éminents praticiens sans aucun dépassement d’honoraires. Ils reçoivent leur solde. C’est tout.
Alors pourquoi cette volonté de le fermer ? Comment transformer des chambres équipées de douches et de sanitaires individuels en salles de recherche ? Comment transférer des matériels par nature intransférables ? Quels mobiles ont pu conduire à ces aberrations ? On parle de règlements de compte internes, d’un moyen de conserver l’Hôpital de Marseille en sacrifiant celui du Val de Grâce… L’histoire le dira-t-elle ?
qui l’élève à la dure, l’inscrit à la Bibliothèque municipale de Dax, cet adolescent de 14 ans issu d’un milieu modeste tombe sur « La conquête de l’Afrique » puis sur « Les hommes en blanc » de Soubiran en 4 tomes. Cette lecture l’obsède et va forger son destin. Soulager la souffrance, sauver des vies, ignorer la fatigue, il n’aura plus que ces objectifs en tête. A 18 ans, il intègre l’Ecole de Santé de Lyon comme Elève Officier Médecin et va
QUEL AVENIR POUR LE VAL DE GRâCE ? A échéance de 2017, le Gouvernement a décidé de fermer cet hôpital exceptionnel pour en faire un centre de recherche et de formation. En espérant qu’en cette période de désengagement de l’Etat, il n’y ait pas d’autres arrières pensées pour cet ensemble immobilier unique… Dans ce projet, les activités médicales seraient, quant à elles, transférées vers deux autres hôpitaux militaires : Bégin à Saint-Mandé et Percy à Clamart. L’affectation d’un tiers des personnels n’est pas arrêtée. Pourtant, le Val de Grâce répond aux besoins que génèrent des crises sanitaires comme Ebola, quand se développent de nombreuses opérations extérieures en Afghanistan, Mali, Centre Afrique etc… En outre, l’Hôpital dispose d’un Pet Scanner tout récent de 7 M€, d’une radiothérapie ultra moderne non déplaçable de 10 M€, de l’unique service de médecine interne capable de prendre en charge un patient de A à Z. Et, qui plus est, fait rare, cet hôpital non endetté a généré 70 millions d’euros en 2013. Depuis plus de dix ans, ce sont des travaux ininterrompus qui visent les modernisations les plus pointues.
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Hôpital du Val de Grâce, bâtiments historiques
A l’heure actuelle, le Médecin Général JeanLouis André se bat. Je peux vous affirmer que cela ne change pas pour ce combattant. Il espère que le Gouvernement aura la sagesse de revenir sur cette décision.
APPROCHONS CET HOMME DISCRET, SUCCESSEUR DE DOMINIQUE LARREY Ce n’est pas très aisé car, réservé, Il livre peu de lui-même préférant, avec le courage et la formidable énergie qui le caractérisent, s’être consacré à sauver des dizaines de milliers de vie, ce depuis presque un demisiècle. Avec sa silhouette altière et mince, personne ne me croira… A ses yeux, sa très brillante carrière n’est que la réalisation d’un rêve d’enfant. Lorsque son père, cheminot chef de gare
réussir tous les concours. Médecin des Armées en 1974, il réussit l’Internat des Hôpitaux en chirurgie générale. A 30 ans, le jeune homme est nommé à Madagascar, Chef des Services Chirurgicaux de l’Hôpital Maritime de l’Armée Démocratique et Populaire de Diégo Suarez. Il sera le seul à porter ce titre. Après Madagascar, c’est
Dominique Larrey
l’Hôpital Universitaire de Bangui, au moment particulièrement dangereux de la destitution de l’Empereur Bokassa, puis la formation de
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contre l’Ambassade des Etats Unis. Il intervient avec une promptitude, une détermination et un courage physique remarqués afin de sauver les victimes de l’attentat. Il fait immédiatement dresser une tente dans la cour de l’Ambassade des Etats Unis. Sans perdre une seconde, il œuvre sous cette tente avec du matériel de campagne arrivé d’Orléans sur l’ordre du Président Mitterrand Tout s’enchaîne, les titres, lui-même. A ce titre, le 24 les grades, les distinctions, mai, il reçoit la plus haute les responsabilités… distinction américaine, la Croix de la Valeur Militaire Jean-Louis André, lui aussi avec Etoile de bronze, la chirurgien des champs de « Navy Commendation bataille, s’inscrit dans la Medal ». Depuis cette date, lignée de l’illustre chirurquand le Général André gien en Chef des Armées arrive aux USA, les autoriImpériales Dominique Lartés se mettent au garde à rey. « L’homme le plus vervous. Il teste de nouveaux tueux », selon Napoléon, a matériels opératoires dont suivi toutes les campagnes des radios développeurs. de la Grande Armée. Il Rapidité, précision, maiest le père de la chirurgie trise caractérisent cet moderne des champs de homme d’énergie, ce grand bataille, celle de l’urgence. chirurgien qui ne reconnait Mais le titre de Jean-Louis pas ses prouesses. Il a la André, Médecin Général modestie des plus grands. Inspecteur des Services Celle de Dominique Larrey, Chirurgicaux de toute pour lequel la seule asepsie l’Armée Française, n’est-il était l’amputation accompas comparable à celui de L’église du Val de Grâce, témoin de l’ancienne Abbaye royale pagnée d’une rasade de Larrey fait baron d’Empire sur le champ de bataille de Wagram ? Comme lui indifférent à la gnôle, avec comme seul souci de sauver la vie des blessés alliés ou ennemis. Aujourd’hui encore, quand le blessé est atteint à l’abdofatigue, il opère « sur le champ ». men, c’est sur place qu’on doit sortir les intestins et recoudre avant Dès son affectation en 1983 à la force Multinationale de Sécurité l’infection. Pendant la guerre de 1914-1918, c’est le contraire qui a - Mission Diodon - de Beyrouth où règne le terrorisme sous de quoti- été pratiqué : on emballait les blessés et on les conduisait à l’arrière diennes explosions, ses compétences techniques, son énergie infa- dans des trains et camions sans priorités. Au bout d’un transport tigable sont remarquées. Le 18 avril 1983, c’est l’attentat meurtrier de 3 ou 4 jours on ramenait des morts, des mourants ou des chirurgiens à Quito de 1990 à 1998. Au cours de ses missions africaines, il est à l’origine des commandes de matériels adaptés pour l’Afrique. Il crée la fondation médico-chirurgicale de Yaoundé au Cameroun. Les rêves d’Afrique et de Chirurgie de l’enfance se concrétisent. Jean-Louis André les portera à leur firmament.
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Abbaye du Val de Grâce
gueules à jamais cassées. Les services de santé étaient alors misérables, sans poste d’anesthésie, utilisant des ambulances hypomobiles comme en 1870… 1914-1918 fut un retour en arrière par rapport aux avancées de la chirurgie du premier Empire. Jean-Louis André, spécialiste de la chirurgie des champs de bataille, est une référence en la matière. Il a donné de nombreuses conférences dans le monde entier. Ainsi, en 2006, à l’occasion du 90ème anniversaire de la Bataille de la Somme, il est intervenu devant le Prince Charles d’Angleterre auquel il a expliqué la nécessité d’opérer sur place en urgence et surtout sans transport.
L’HOMME AUX 30 000 OPéRATIONS EN 44 ANS D’EXPéRIENCE DE MéDECINE ET DE CHIRURGIE, DONT 23 DANS LE PRESTIGIEUX HôPITAL DU VAL DE GRâCE A ce parcours professionnel mené à marches forcées et qui laisse sans voix, s’ajoutent plus de 300 communications écrites et orales, sans parler de la Présidence du Jury de l’Agrégation assurée par ce professeur Agrégé du Val de Grâce depuis 1986, également expert auprès de la Cour d’Appel.
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Mais cela ne suffit pas à une capacité de travail hors normes. Actuellement, il est le Conseiller du Président de Propreté Environnement Industriel ( P E I ) une société de 6000 personnes dans le nettoyage et l’hygiène. Président du Comité de Surveillance de Labeliance Invest et Agri, il impulse la création d’entreprises agricoles foncières, également médecin coordinateur du Groupe ORPEA, maisons pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer ; pour le Groupe Atalian TFM Propreté (45000 employés) il est Conseiller Santé dans le nettoyage des
titre, fier de son superbe bronze de Dali La Femme à la tête de rose. A titre confidentiel, d’innombrables visites au Louvre dont il ne se lasse pas pour admirer et admirer encore les inégalables sculptures de Praxitèle. Et puis le sport, cette discipline s’ajoute à celle qui a guidé toute sa vie. Champion de cross-country en demi-fond sur 1500 m pratiqué l’hiver, l’été étant consacré à l’athlétisme. Ce qui n’empêche pas cet humaniste de « cultiver son jardin » au propre comme au figuré dans sa propriété de Cluny.
Larrey soignant sur un champ de bataille par Charles-Louis Muller
hôpitaux, la réduction des maladies nosocomiales, la bio dégradation des produits. Justes reconnaissances de la République française, le Médecin Général trois étoiles André est Officier de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre National du Mérite, sans oublier la Croix de Commandeur avec Epée de l’Ordre de Malte et, bien entendu, la plus haute décoration militaire des Etats Unis déjà citée. Avec une carrière internationale aussi remplie, Jean-Louis André a trouvé le temps de se marier, à Lyon, avec Agnès, infirmière. Ils ont élevé deux filles et un fils. Tous trois ont fait de brillantes études sociales, juridiques et scientifiques. Mais il y a aussi son jardin secret : passionné d’art, en particulier de la peinture des XVIIIe et XIXe siècles, il possède des œuvres impressionnistes, paysages, scènes de genre, chevaux, de superbes fleurs de maitres lyonnais, des portraits de nos généraux et… celui d’une jolie duchesse en 1740 ! Amoureux de la statuaire, il est, à juste
Sur la Butte, vous pourrez croiser le Médecin Général André quand il l’escalade avec une prestance de jeune homme pour venir participer aux activités de la République de Montmartre dont, mais si, c’est tout à fait sérieux, il est le Médecin Chef aimé et admiré de tous… Sa modestie dut-elle en souffrir, c’est une personnalité d’exception que nous avons eu le plaisir de présenter aux lecteurs de ParisMontmartre. Un Médecin Général Inspecteur des Armées dans la lignée du célébrissime Dominique Larrey, un soldat au sens le plus noble du terme, un homme de cœur, un humaniste qui s’engage publiquement pour défendre l’incomparable fleuron de notre patrimoine qu’est le Val de Grâce. Bref, un Grand dont la République Française et la République de Montmartre s’honorent. marie-France CoQUard
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VaN GOGh 2015
125 ANS D’INSPIRATION UN HOMMAGE EUROPéEN POUR LES 125 ANS DE LA MORT DU PEINTRE 2015 est une année placée sous le signe de vincent van Gogh. Le 29 Juillet 2015, il y aura exactement 125 années que l’artiste est décédé et c’est un hommage européen qui lui est rendu avec des expositions et des festivités retentissantes en Hollande, en belgique et en France. Les musées, les sites historiques et les événements culturels se laissent inspirer en 2015 par van Gogh pour offrir un riche programme à tous ceux que fascine ce peintre « absolu », par sa vie et son œuvre. pour l’île-deFrance, deux sites majeurs se « rencontrent » grâce au Comité régional du tourisme (Crt ile-de-France) et au syndicat d’initiative de montmartre : montmartre, où vincent développe son art au contact de ses confrères et noue de belles amitiés, et auvers-sur-oise, où s’accomplit sa destinée, le village du dernier repos. De nombreuses institutions et localités européennes commémorent à travers des expositions, événements et expériences, la disparition de Vincent van Gogh (1853-1890). Impossible de les citer tous, car l’artiste a connu, en 37 années de vie, 38 adresses différentes aux Pays-Bas, en Belgique, au Royaume-Uni et bien sûr en France, sa véritable patrie artistique d’adoption : car c’est bien en France que Van Gogh réalise, en moins de cinq années, les œuvres qui lui valent l’exploit d’être considéré par les spécialistes aussi bien que par le grand public comme une figure majeure de l’histoire de l’art, à dimension quasi mythique. Il est vrai que peu de créateurs auront à ce point lié leur vie à leur art, dans une quête spirituelle, humaine et esthétique si élevée qu’elle transfigure et éclaire chaque motif.
les PriNciPales eXPOsiTiO Ns mons – beaUx-arts mons (bam) VAN GOGH AU BORINAGE LA NAISSANCE D’UN ARTISTE 25 Janvier – 17 mai 2015 Exposition dans le cadre de Mons 2015, Capitale européenne de la Culture Au cours de son séjour de près de deux ans (1879-1880) dans le Borinage, Vincent van Gogh mit un terme à sa carrière de pasteur et fit le choix d’une vie d’artiste. En Belgique, il a rapidement développé un amour des aspects de la vie quotidienne des paysans et des ouvriers, dont il avait partagé l’existence. L’exposition regroupe quelque 70 peintures, dessins et sept lettres originales provenant de différentes collections internationales, dont des prêts importants du Van Gogh Museum d’Amsterdam et du Kröller-Müller Museum à Otterlo. www.bam.mons.be
otterLo – mUsée KrÖLLer-mÜLLer VAN GOGH & CO. À TRAVERS LA COLLECTION 25 avriL – 27 septembre 2015 Le Musée Kröller-Müller possède la deuxième plus grande collection Van Gogh au monde. Anton et Helene Kröller-Müller, les fondateurs du musée, ont acheté entre 1908 et 1929 pas moins de 91 peintures et 180 œuvres sur papier, leur budget était pratiquement illimité. Des natures mortes, des motifs naturels, des vues sur la ville et le portrait de Vincent van Gogh seront comparés aux œuvres des contempo-
Le point culminant de sa première période néerlandaise est la peinture Les Mangeurs de pommes de terre, représentant une famille de paysans à Nuenen en Avril et mai 1885.
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« van GoGH eUrope » : Une CoLLaboration dans Un Contexte eUropéen
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Fondation Van Gogh Europe, à l’origine de cette année Van Gogh, est née sous l’impulsion de quatre institutions : le Van Gogh Museum, le Kröller-Müller Museum, Van Gogh Brabant et la Fondation Mons 2015, Capitale européenne de la Culture 2015. Ces quatre piliers représentent, sous l’appellation « Van Gogh Europe », le cœur d’une alliance entre une trentaine d’institutions situées aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Angleterre. a
Dans les différentes villes européennes qui ont
marqué la vie et l’œuvre de l’artiste, un programme d’expositions et d’événements de grande qualité est proposé : expositions, événements artistiques, mais aussi applications numériques, etc. Les activités auront lieu dans les différents endroits où Van Gogh a vécu et a travaillé durant sa vie, mais aussi dans les musées où ses œuvres sont conservées. Le thème commun qui a été choisi est «125 ans d’inspiration»… Car Vincent, plus « vivant » que jamais, n’a cessé depuis sa disparition de fasciner et d’inspirer la mémoire collective.
TiO Ns eN eUrOPe rains pratiquant les mêmes genres. Plus de cinquante peintures et dessins de Van Gogh seront exposés ainsi que de multiples œuvres d’autres artistes datant d’avant et d’après l’époque de Van Gogh. www.krollermuller.nl
amsterdam – mUsée van GoGH MUNCH : VAN GOGH 25 septembre 2015 – 17 Janvier 2016 A Amsterdam, la nouvelle présentation de la collection du musée occupe un rôle central : il s’y ajoute une exposition exceptionnelle réunissant Vincent van Gogh et Edvard Munch, qui présente, pour la première fois, les nombreux parallèles frappants dans leurs œuvres et leurs ambitions artistiques. « Munch : Van Gogh » est la confrontation entre deux artistes particuliers connus pour leurs œuvres à forte
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Autoportrait de Van Gogh, Paris 1887, Institut d’art de Detroit.
puissance émotionnelle et leurs vies difficiles. Mais il y a encore plus de similitudes entre Vincent van Gogh (1853-1890) et Edvard Munch (18631946). Tous deux ont voulu moderniser l’art, et opté principalement pour des thèmes existentiels et universels, en utilisant un langage très expressif. Enfin, ils ont exercé une grande influence sur les jeunes artistes, comme les expressionnistes et les fauvistes. Aucune exposition n’avait jusqu’alors été consacrée à l’association de ces artistes. L’exposition présente environ 70 peintures et 30 œuvres sur papier, et accorde une attention aux influences avant-gardistes parisiennes que l’on peut voir dans leur travail. www.vangoghmuseum.com Pour de plus amples informations : www.vangogheurope.eu www.vangogh2015.eu
SUR LES TRACES DE
vinCent à montmartre
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an Gogh a découvert la nouvelle peinture et ses meilleurs représentants (impressionnisme et déjà « post-impressionnisme ») pendant son séjour à Paris, entre 1886 et 1888. Il a suivi de près les derniers développements artistiques, dont les recherches d’approche scientifique de Seurat et Signac. La palette sombre du peintre Néerlandais s’efface à Paris au profit de couleurs vives qu’il applique sur la toile avec une
grande variété de coups de pinceau. Parmi ses rencontres humaines et artistiques les plus déterminantes à Montmartre : Henri de ToulouseLautrec, Emile Bernard, Georges Seurat, Paul Signac (les « pointillistes »), Pissarro et Paul Gauguin. Sous l’influence de ses confrères, il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Seurat l’initie aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette
de Vincent s’enrichit de couleurs vives, sa touche se « libère », s’anime, se fragmente. Ses compositions acquièrent à la fois plus de liberté et de puissance. Au cours de cette véritable période initiatique, Vincent va s’accomplir, devenir paradoxalement lui-même en expérimentant et « absorbant » les recherches de ses amis peintres. A la fin, il sera prêt à partir vers le Sud, toujours en quête de lumière.
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UN IMMEUBLE « BANAL »
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3e étage du 54 rue Lepic à Paris a été habité par Théo Van Gogh, qui y a hébergé son frère Vincent de 1886 à 1888. Dans cet appartement, les frères recevront leurs amis artistes, Emile Bernard, Anquetin, Pissarro... La fenêtre atelier de sa chambre donne sur les e
toits de Paris qui l’inspirent, ainsi que les paysages de Montmartre. Il entame alors l’extraordinaire série des autoportraits. Au rezde-chaussée de l’immeuble se trouvait la galerie d’Alphonse Portier, ex marchand de couleurs qui fut l’un des premiers à soutenir les Impressionnistes.
VaN GOGh
saiNT MarTYr À MONTMarTre Par Jacques Habas
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nom ne figure pas dans la Bible et pourtant tous ceux qui ont écrits sur l’artiste, tous ceux qui l’ont connus, font un tel usage de métaphores religieuses pour décrire la personnalité du peintre hollandais que l’on finit par croire à la légende, tout en cherchant dans les évangiles où peut bien se cacher ce « fou de Dieu », ce Vincent mythique, authentique artiste maudit, qui fit exploser le marché de l’art le 30 Mars 1987, lors de la vente de l’un de ses tableaux représentant des tournesols, peint en 1889, dont les enchères atteignirent la somme folle de vingt-quatre millions sept cent cinquante mille livres on
sterling. On pouvait compter sur les doigts d’une seule main les tableaux que l’artiste avait vendus de son vivant : le voilà hissé au panthéon des plus grands peintres du monde. L’hommage que vont lui rendre les différents musées dans le monde, à l’occasion du centvingt-cinquième anniversaire de sa mort, vont permettre au public de redécouvrir parmi les onze cents dessins et les quelques neuf cents toiles la part de l’œuvre que Van Gogh voulait laisser à la postérité, une œuvre géniale réalisée en à peine une décennie... Lorsque Van Gogh, le jeune Hollandais, arrive à Paris en
Boulevard de Clichy, Musée Van Gogh
« le MOUliN BlUTe-FiN De MONTMarTre » : le PreMier VaN GOGh aUTheNTiFiÉ DePUis 1995 Cette œuvre inconnue avait été achetée en 1975 par un collectionneur que personne n’avait voulu croire…
de l’œuvre, le conservateur Dirk Hannema, ex directeur du musée Boymans de Rotterdam, qui avait acheté ce tableau ainsi qu’un autre en 1975 à un marchand d’art En février 2010, au Museum parisien pour… 2000 euros. de Fundatie à Zwolle, au nordPersuadé d’avoir trouvé un est d’Amterdam, le directeur Van Gogh inédit (la toile n’est Ralph Keuning présentait pas signée), il l’avait fait officiellement à la presse «Le assurer pour 16 fois ce prix ! Blute-fin», saluant un « tableau M. Hannema se vantait d’avoir authentique » de Van Gogh, réuni dans sa collection sept daté de 1886. Authentifiée Vermeer, plusieurs Van Gogh par le Musée Van Gogh et quelques Rembrandt. Mais d’Amsterdam, la peinture à l’homme avait perdu tout l’huile de petites dimensions crédit dans le milieu de l’art (55,2 cm × 38 cm), qui du seul fait qu’il avait acheté dépeint des Parisiens en 1937 un tableau du peintre empruntant l’escalier de bois Vermeer qui s’était révélé être menant au belvédère du un faux. Sa collection d’art moulin Blute-Fin à Montmartre, appartient, depuis sa mort, au fit alors la une des medias. musée néerlandais Fundatie, l’un des plus petits du pays… Après trois années d’expertise, les experts Ce tableau de van Gogh venaient de confirmer ce que est le premier à avoir clamait en vain depuis des été authentifié depuis années l’ancien propriétaire 1995 et le sixième depuis
la dernière édition du catalogue de ses œuvres en 1970, rappelle Louis van Tilborgh, conservateur au musée Van Gogh d’Amsterdam. L’œuvre illustre les préoccupations esthétiques de Vincent à l’automne 1886 : il vient de découvrir le peintre Provençal Monticelli et expérimente une touche plus puissante qui introduit des couleurs vives étalées à grands traits sur la toile. Elle porte de plus le cachet d’un magasin d’art que Van Gogh fréquentait, et le tableau est peint avec des pigments fréquemment utilisés par l’artiste. Montmartre vient encore d’ajouter un chef-d’œuvre à son palmarès !
Moulin Blute-Fin, Zwolle, Museum De Fundatie
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1869, il n’a pas encore décidé de devenir peintre, il est employé par la célèbre maison Goupil fondée en 1827, une maison dans laquelle son oncle figure comme associé de 1861 à 1878. Devenu une institution, l’établissement, qui possède trois magasins à Paris et plus tardivement des succursales à Londres, Bruxelles et La Haye, exerce depuis 1860 un quasi monopole sur la vente de reproduction d’œuvres d’art, pour ensuite se consacrer uniquement à la vente de tableaux. Théo, le frère de Vincent, son double, dirige la succursale du boulevard Montmartre de la maison Goupil : il jouera un rôle capital tout au long de la carrière compliquée de son frère, en le soutenant financièrement et en tentant en vain de vendre ses œuvres. Devenu peintre, Vincent se plaindra dans ses lettres de « l’étrange mélange de bien et de mal exercé sur sa famille par Goupil et Cie », tant il espérait être exposé dans cette galerie prestigieuse. Montmartre exercera une influence déterminante dans la formation culturelle de Van Gogh lorsqu’il s’y installe avec son frère Théo après son arrivée à Paris en avril 1886, d’abord rue Laval et ensuite au 54, rue Lepic. Annexée à Paris depuis 1860, la Butte conservait un aspect campagnard, avec des lopins de terre cultivée et de grands jardins, occupée par une population pauvre, politisée et rebelle, tandis qu’alentour des boulevards formant une frontière vivaient de bons bourgeois et des artistes logés dans de grands ateliers, qui voyaient fleurir de leur balcons ces bals et ces cafés-concerts où le monde entier viendrait bientôt s’encanailler. Ce Montmartre « d’en bas », essentiellement commercial, est étranger à Van Gogh qui vit dans la pauvreté et la solitude. Il admirera les paysages qui s’offrent à lui en pensant à Corot qu’il vénère pour sa simplicité, sa vérité, et peindra en y mettant beaucoup de vert et de bleu les panoramas, les moulins, les jardins, et les vastes étendues qui se prolongent jusqu’aux fortifications de la porte de Clichy, le bastion 44, bien conservé aujourd’hui et qui forme déjà une protection devant la future Cité Judiciaire en construction. Il évoque dans ses toiles plusieurs vues de la fenêtre de sa chambre de la rue Lepic, ne pouvant échapper à la fascination qu’a toujours exercé Montmartre auprès des artistes qu’il admire. Il peint des myosotis, des coquelicots, des natures mortes, des bleuets, des roses, cherchant des tons rompus, des couleurs intenses. Les nombreuses vues de la ville proviennent de son carnet d’esquisses, regroupant des vues sur papier gris, des aquarelles, des dessins de nus d’après l’antique ainsi que des autoportraits. On ne sait pas à quel moment de l’année 1886 il s’inscrit à l’atelier du libéral Fernand Cormon qui donne ses cours au 104, boulevard de Clichy : Vincent fréquentera l’atelier un bon trimestre, travaillant seul à partir de plâtres d’antiques. Il y fera la connaissance de Toulouse Lautrec,
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d’Emile Bernard, de Louis Anquetin et de Russell qui peindra son portrait. Lautrec en fera un pastel, Lucien Pissarro, le fils de Camille, le dessine auprès du critique Felix Fénéon. Vincent découvre la peinture des impressionnistes en fréquentant le café de La Nouvelle Athènes. Il rencontre grâce à son frère Théo l’incontournable père Tanguy, figure emblématique de la vie artistique parisienne, marchand de couleurs et de tableaux installé rue Clauzel, dans le bas de la rue des Martyrs, dont il fera trois portraits. Il assiste, rue Tourlaque, aux réunions hebdomadaires dans l’atelier
des Impressionnistes, « ces Japonais de France ». Il fit le portrait d’Agostina et eut beaucoup de mal pour récupérer ses œuvres lorsqu’elle mit la clef sous la porte, après passage d’un huissier... On se souvient que son ami Toulouse Lautrec, invité au Salon des XX de Bruxelles en janvier 1890, défendit Van Gogh contre les attaques violentes d’Enry De Groux qu’il provoquera en duel parce que ce dernier refusait d’exposer ses toiles aux côtés de « l’exécrable pot de soleil de M. Vincent ».
Jardins maraîchers, Montmartre 1887, Stedelijk Museum Amsterdam
de Toulouse Lautrec en compagnie de ceux qu’il nomme « les Impressionnistes du petit boulevard », faisant référence à l’avenue de Clichy où s’étaient illustrés au café Guerbois de nombreux peintres qui, devenus célèbres, exposaient chez Théo sur le grand Boulevard. C’est dans cette avenue qu’en novembre 1887 Van Gogh organisa une exposition dans les vastes salles du restaurant au Grand Bouillon, restaurant du Chalet, 43 avenue de Clichy. La chronique de l’époque fait état d’une dispute du restaurateur avec Van Gogh faisant suite à des plaintes de clients qui demandaient que l’on retire ces « cochonneries » sur les murs… Ce qui fut fait. Van Gogh empila ses toiles et fit plusieurs paquets qu’il proposa aux passants de l’avenue pour la somme d’un centime la toile, sans succès… En mars 1887, Vincent organisa une nouvelle exposition de ses toiles ainsi que d’estampes japonaises chez son amie Agostina Segatori, ancienne modèle de Degas, tenancière du café-restaurant « Le Tambourin » où il prenait ses repas en échange de tableaux. Collectionneur de crépons Japonais qu’il avait découverts à Anvers, il voulait montrer leur ressemblance avec les recherches
Les relations de Van Gogh avec le monde artistique et le bouillon de culture montmartrois ont été déterminantes pour ses propres recherches picturales, lui l’éternel insatisfait, plongé dans le brouhaha engendré par les querelles esthétiques mêlées aux affrontements philosophiques et politiques de l’époque où les jeunes avantgardes artistiques brûlaient d’envie d’en finir avec le naturalisme de Zola, comme avec le symbolisme décadent : les « néo » de tous poils rejoignaient dans les cafés enfumés de Montmartre les fumistes et les critiques qui trempaient leur plume dans du vitriol, pour jeter aux orties le siècle agonisant, avec sa morale bourgeoise mercantile. Van Gogh, Lautrec et Gauguin n’étaient d’aucune école. L’art de Vincent irrigue la figure de son âme blessée, lui qui incarne l’expressionnisme le plus pur, lui qui porte si haut les couleurs, sans calcul, tantôt exalté, tantôt dépressif, tantôt colérique : mais fort de son instinct si pur, il ordonne à la couleur de servir ses sentiments et ses passions humaines. Estce Rembrandt, est-ce Hals qui hantent son esprit et lui demandent de quitter Paris après deux années d’apprentissage en compagnie des « Japonais de France » ? Jacques Habas
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MONTMarTre cÉlÈBre VaN GOGh eN 2015 vinCent Théâtre Ciné 13, 1 avenue Junot, 75018 du 4 mars au 4 avril 2015 de 13 à 26 €
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Beaucoup murmurent qu’il s’est donné la mort dans une crise de démence. Son frère Theo, le confident et le bienfaiteur de Vincent, est atterré et révolté. Ce soir, il espère bien rétablir la vérité. Ce beau spectacle, interprété par Jean-Michel Richaud, a été conçu par
soirée exCeptionneLLe van GoGH à montmartre Auberge de la Bonne Franquette 17 avril 2015 - 55 € Pour célébrer l’année Van Gogh, le syndicat d’initiative de Montmartre vous convie à une soirée exceptionnelle à l’auberge de la Bonne Franquette où Vincent peignit sa célèbre toile « La Guinguette ». Une soirée spectacle vous est proposée autour d’un menu « Van Gogh » : dégustation d’absinthe, découverte de Van Gogh l’écrivain à travers sa correspondance avec son frère Théo, chansons de la grande époque du Chat Noir et du cabaret d’Aristide Bruant, nombreuses surprises tout au long de la soirée. Vivez une soirée authentique à Montmartre, comme en 1886 ! renseiGnements et insCriptions
Août 1890. Quelques jours après la mort du peintre Vincent van Gogh, alors peu connu, les rumeurs vont bon train à Paris. Certains disent qu’il était un fou sans le sou, un habitué des prostituées, un clochard et un artiste médiocre qui serait bien vite oublié. D’autres l’appellent le prêtre rebelle ou l’étranger.
Leonard Nimoy à partir de la correspondance entre Vincent et Theo Van Gogh, et se complète d’une centaine de tableaux projetés sur grand écran.
Syndicat d’initiative de Montmartre 21, place du Tertre - 75018 Paris Tel. : 01 42 62 21 21
baLade a montmartre sUr Les pas de van GoGH « sur les pas de vincent van Gogh » : une visite guidée organisée par le syndicat d’initiative de montmartre pour refaire le parcours parisien du peintre, essentiel dans l’épanouissement de son art et de ses recherches. A Paris, entre 1886 et 1888, Vincent découvre les nouvelles tendances artistiques, néo-impressionnisme et cloisonnisme, qui vont enrichir sa palette. La promenade commence depuis la place St-Georges, conduit vers la boutique du père Tanguy, et conduit jusqu’ au jardin intérieur de l’ancienne auberge Les Billards en bois où fut peinte sa « Guinguette »… Une promenade pittoresque sur les pas du grand peintre, au cœur d’un Montmartre dont les paysages et l’effervescence créative agirent en révélateur de son génie. renseiGnements et insCriptions
Syndicat d’initiative de Montmartre 21, place du Tertre - 75018 Paris Tel. : 01 42 62 21 21
ViNceNT VaN GOGh À arles
Le 20 février 1888, Vincent Van Gogh, alors âgé de 35 ans, débarque du train en gare d’Arles, après 15 heures de voyage. Déprimé par la triste froidure de l’hiver parisien et par l’indifférence des milieux artistiques, le peintre rêvait d’un « soleil plus fort ». Commence alors une période de travail intense et passionné dans la lumière du midi. Le séjour arlésien est, dans la vie du peintre, l’époque la plus productive en toiles et en dessins : plus de 300 œuvres en l’espace de 15 mois forment l’un des plus éclatants chapitres de l’histoire de l’art. En mai 1889, Vincent quitte Arles pour l’asile de Saint-Rémy-de-Provence, laissant toujours le nom de Vincent Van Gogh lié à celui d’Arles. Il y resta 15 mois, et y écrivit près de deux cents lettres d’une poésie et d’une intensité d’expression frappantes. Le café de nuit 1888, Yale University Art Gallery, New haven
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Vincent habite la maison jaune, où il rêve de fonder une communauté d’artistes : Paul Gauguin vient le rejoindre le 23 octobre 1888 et ils commencent à travailler ensemble, mais s’affrontent violemment au quotidien sur le plan esthétique. Le 23 décembre 1888, Van Gogh est retrouvé allongé sur son lit, le lobe de l’oreille gauche tranché. On connait l’histoire célèbre : il aurait menacé d’un rasoir Gauguin qui se serait enfui. Plongé en pleine crise de démence, Vincent se serait alors coupé l’oreille avant d’aller l’offrir à une prostituée. Même si certains auteurs ont pu soutenir que cette blessure était le résultat d’une violente bagarre avec Gauguin… www.fondationcustodia.fr
saiNT-rÉMY De PrOVeNce : « sUr les Pas De ViNceNT VaN GOGh » Vincent van Gogh arrive le 8 mai 1889 à Saint-Rémy de Provence, en provenance d’Arles, pour être « interné », à sa demande, à l’Asile Saint-Paul de Mausole. Fasciné par la qualité de la lumière et l’ardente beauté des paysages qu’il découvre à Saint-Rémy. Très inspiré, heureux et soulagé de trouver enfin une ambiance sereine et compréhensive auprès des religieuses et du personnel qui l’accueillent, il réalise près de 150 peintures et de nombreux dessins en l’espace d’un an (Les iris, La méridienne, La nuit étoilée, Autoportrait…). Cette période Saint-Rémoise est considérée comme majeure dans l’œuvre de Vincent Van Gogh.
vinCent, des raCines JUsQU’aUx étoiLes exposition du 19 septembre au 21 octobre, 2015 Au cœur de Saint-Paul de Mausole, où Vincent Van Gogh a vécu à partir de mai 1889 à mai 1890, cette exposition de photographies et œuvres picturales présentera le travail des patients Saint-Paul de Mausole produites lors de l’atelier Valetudo art-thérapie, en partenariat avec la New York School of Visual Arts. L’Association Valetudo, qui fêtera 20 années en 2015, a été créé par les psychiatres et les travailleurs de soins de Saint-Paul, dans la tradition de leurs prédécesseurs, en réponse au rêve de Van Gogh de créer une association d’artistes dans le sud. Les visiteurs pourront découvrir successivement la partie monastique de Saint-Paul, les espaces naturels où Van Gogh a peint ses plus grands chefs-d’œuvre, la galerie Valetudo, et enfin sa chambre d’hôpital reconstituée. www.saintpauldemausole.fr Vincent quittera Saint-Rémy, le 16 mai 1890, pour Auvers sur Oise où il disparaîtra, un peu plus de deux mois plus tard, le 29 juillet 1890.
Portrait de Vincent van Gogh à Saint-Paul de Mausole.
L’Hospice Saint-Paul de Mausole, où Vincent van Gogh à été interné à Saint-Rémy de Provence.
aUVers-sUr-Oise : le DerNier VillaGe Auvers-sur-Oise, est la porte d’entrée du Parc Naturel du Vexin. En moins de 70 jours, Vincent y peint près de 80 œuvres. Certaines des peintures sont parmi ses plus célèbres, tels que Champ de blé aux corbeaux, Portrait du Dr Gachet ou L’Eglise d’Auvers. Vincent est mort à Auvers le 29 Juillet 1890 et est enterré dans le cimetière du village aux côtés de son frère Théo. Ces deux tombes jumelles modestes sont aujourd’hui un lieu de pèlerinage pour les amateurs d’art.
La ferme de Jorgus (Tate Londres)
C’est donc dans le charmant village d’Auvers-sur-Oise, que son parcours terrestre prend fin. Il y décède dans des conditions tragiques qui resteront sans doute à jamais voilées de mystère. Aboutissement d’une quête d’infini ou interruption brutale d’une destinée ? Van Gogh a emporté la réponse à cette question avec lui… Aujourd’hui, Auvers-sur-Oise est un véritable musée à ciel ouvert où l’émotion l’emporte sur l’histoire. Chemin en Provence la nuit, 1889
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pile sous son lit et dans le placard d’angle. Le 28 et le 29 juillet 1890, Théo van Gogh assiste aux derniers instants de son frère Vincent au deuxième étage de l’auberge. Devenue « la chambre du suicidé », la chambre n°5 n’a plus jamais été relouée. En revanche, les six autres meublés, également occupés par des peintres, furent par la suite équipés des commodités du « confort moderne ». C’est dans cet espace demeuré intact que l’Institut Van Gogh vous invite à renouer avec l’univers sensible du peintre. Ici, le visiteur se fait pèlerin, et chacun se laisse pénétrer de l’intense émotion que dégage cette enclave de silence, dans toute sa nudité et sa simplicité. Ce havre de paix où « il n’y a rien à voir… mais tout à ressentir » ne se visite pas, il se vit. On n’y monte que par petits groupes. Pour en profiter pleinement, prévoyez plutôt de venir en semaine. Ce voyage dans le temps s’achève dans le grenier de l’auberge par un audiovisuel « Sur les pas de Van Gogh » qui évoque le séjour de l’artiste à Auvers-sur-Oise. Dans un montage subtil conçu par Dominique-Charles Janssens, Président de l’Institut Van Gogh. Le 27 juillet 1890, Vincent van Gogh quitte l’auberge Ravoux avec son matériel. Il revient cinq heures plus tard, blessé, et meurt dans les bras de son frère Theo trente heures après. Selon le témoignage de la fille de l’aubergiste, Vincent van Gogh aurait répondu «oui» au docteur qui lui demandait s’il s’était suicidé.
L’église d’Auvers par Van Gogh
proGramme CULtUreL 2015 – dU 4 avriL aU 20 septembre – Château d’auvers : Exposition-Immersion « The Van Gogh Experience à l’Orangerie Sud » – maison du dr Gachet : Exposition « Goupil éditeur et marchand d’art - De Gérôme aux frères Van Gogh » (en partenariat avec le Musée Goupil à Bordeaux) – musée daubigny : Exposition « Un certain regard sur Vincent van Gogh : Minnelli, Kurosawa, Pialat » (en partenariat avec la Mission Images et Cinéma du Val d’Oise et la Cinémathèque Française) – Galerie d’art Contemporain : Exposition d’Hervé Di Rosa (en partenariat avec le Festival d’Auvers)
en 1985, est aujourd’hui l’unique maison où vécut Van Gogh préservée dans son état originel.
La CHambre de van GoGH à L’aUberGe ravoUx Le 20 mai 1890, Vincent van Gogh prend pension pour 3,50 francs par jour à l’Auberge Ravoux. Il est logé sous les toits, dans une modeste mansarde de 7m2, éclairée d’une simple lucarne. C’est là que, revenu du motif, il met à sécher ses toiles, puis les em-
Cette mort au caractère mystérieux, même si le suicide ne fait guère de doutes, a suscité bien des fantasmes : selon les auteurs Américains Gregory White Smith et Steven Naifeh, Vincent van Gogh ne se serait pas tiré une balle dans la poitrine, mais il aurait été tué par deux adolescents d’Auvers, dont l’un prétendait que le peintre lui avait volé son pistolet. Quoi qu’il en soit, cette mort prématurée fut un choc profond pour la communauté artistique, consciente de la valeur de l’artiste.
aU CHÂteaU d’aUvers-sUr-oise … Rendez-vous le 4 avril 2015 Dans le cadre de la saison culturelle de la ville d’Auvers-sur-Oise « Sur les Pas de Van Gogh » et de la commémoration des 125 ans de la mort de Vincent Van Gogh, le Château d’Auvers-sur-Oise présente :
tHe van GoGH experienCe Une approche immersive, sensible et décalée des 70 derniers jours de l’artiste à Auvers-sur-Oise. Vincent Van Gogh arrive à Auvers-sur-Oise le 21 mai 1890. S’ouvre alors pour l’artiste, une période à la fois très productive, (il peint 71 toiles à Auvers) et très tourmentée, qui l’amène à son geste fatal, le 27 juillet 1890 et à son décès, deux jours plus tard.
L’institUt van GoGH Créé en 1987, l’Institut Van Gogh se mobilise pour préserver l’âme et l’esprit de Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Il y assure l’animation culturelle de la dernière demeure du peintre, l’Auberge Ravoux. Ce site, lieu de mémoirelieu de vie, classé « Monument Historique » La Chambre à l’Auberge Ravoux
125 ANS D’INSPIRATION
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The Van Gogh experience
Le collectif d’artistes professionnels, choisi et animé par Arnaud Rabier Nowart (Eric Angels, Nico Kil’And, King’s Queer, Konte-Rast, Steve Wells, Thierry Paillard, Valérie Barral, Hervé Legrand, Aurore Jesset) s’attache à évoquer les différentes facettes de cette personnalité hors du commun. Art in Space, light painting, anamorphoses…une présentation originale, afin de vous plonger dans une expérience émotionnelle et interactive. CHâTEAU D’AUVERS Rue de Léry, BP 21 95430 Auvers-sur-Oise Tél : 01 34 48 48 48 « Nous arrivons au cimetière, un petit cimetière neuf émaillé de pierres neuves. C’est sur la butte dominant les moissons sous le grand ciel bleu qu’il aurait encore aimé… peut-être. Puis on le descend dans la fosse....
Qui n’aurait pu pleurer en ce moment… cette journée était trop faite pour lui pour qu’on ne songeât pas qu’il y aurait vécu heureux encore. Le Docteur Gachet (lequel est grand amateur d’art et possède une des belles collections impressionnistes d’aujourd’hui, artiste luimême) veut dire quelques paroles qui consacreront la vie de Vincent mais il pleure lui aussi tellement qu’il ne peut que lui faire un adieu fort embrouillé...(le plus beau, n’est-ce pas). Il retrace brièvement les efforts de Vincent, en indique le but sublime et la sympathie immense qu’il avait pour lui (qu’il connaissait depuis peu). Ce fut, dit-il, un honnête homme et un grand artiste, il n’avait que deux buts, l’humanité et l’art. C’est l’art qu’il chérissait au-dessus de tout qui le fera vivre encore. Puis nous rentrons. Théodore van Gogh est brisé de chagrin, chacun des assistants très
émus se retire dans la campagne, d’autres regagnent la gare. Laval et moi revenons chez Ravoux et l’on cause de lui... Mais en voilà bien assez mon cher Aurier, bien
Les tombes de Vincent et Theo van Gogh au cimetière communal d’Auvers-sur-Oise. Pour rappeler le lien d’amitié et de fidélité unissant les frères Van Gogh, le fils du docteur Gachet fit courir sur leurs deux tombes un lierre en provenance du jardin de son père, les transformant ainsi en une unique sépulture…
assez n’est-ce pas de cette triste journée. Vous savez combien je l’aimais et vous vous doutez de ce que j’ai pu pleurer. Ne l’oubliez donc pas et tâchez, vous son critique, d’en dire encore quelques mots pour que tous sachent que son enterrement fut une apothéose vraiment digne de son grand cœur et de son grand talent. Tout à vous de cœur » emile bernard
Van Gogh, champ de blé aux corbeaux, 1890, Musée van Gogh, Amsterdam
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Mira Belle Credit photo REEA
La vie en chapeaux comme on n’en fait plus
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écidément, il s’en passe des choses Place Charles Dullin… Entrons dans cette jolie boutique au numéro 6. Une véritable fourmilière affairée au milieu de chapeaux et d’accessoires de mode. Nous sommes chez « Mira Belle ». Sans formation de modiste, Marie Desnos, alias Mira Belle, est devenue une référence en matière de chapellerie et de mode. Un parcours atypique centré sur l’art et la créativité. Tous les chemins peuvent y conduire : d’abord une licence de lettres, puis le service public de l’Emploi qui oriente ses intérêts pour l’artisanat d’art. A noter que depuis trente ans Marie continue de s’investir dans l’insertion professionnelle. Des voyages d’études à l’étranger, en Inde et en Chine, lui donnent l’idée de concevoir des expositions culturelles
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en collaboration avec Dominique Jamet pour la Bibliothèque de France. Elle a réalisé une exposition au Centre Culturel Arturo Lopez de Neuilly en 1989 puis une autre sur les traces de l’écrivain voyageur Victor Segalen, en partenariat avec le musée Guimet et le musée d’Orsay. Exposition que l’on retrouve en 1994 au lycée Français de Hong Kong. pourquoi cette passion de développer le port du chapeau comme accessoire tendance ? Outre son bonheur d’être à Montmartre, Mira Belle se dit amoureuse de la beauté, de l’élégance qui lui a été communiquée par une mère qui rapportait des chapeaux de tous les continents. En la suivant aux prix de Diane, elle admirait les somptueux et délirants couvre-chefs des élégantes et a réalisé l’importance
du chapeau dans l’accomplissement raffiné de la beauté. Et puis, est-ce vraiment le hasard ? En 2007, en allant au théâtre de l’Atalante à Montmartre, elle va découvrir le petit atelier boutique « Brise Miche », au 6 place Charles Dullin, tenu par la charmante Michèle Bony. « C’est ma rencontre avec les créations de Michèle qui a été un véritable choc esthétique et qui m’a propulsée dans le monde de la chapellerie. Michèle a été mon initiatrice.» Une amitié se tisse mais Michèle prend sa retraite. Le concept Mira Belle naît d’un collectif d’une quinzaine de modistes, véritable plate-forme de créations inédites qui permet de présenter les styles les plus variés de capelines, chapeaux, voilettes, feutres, bijoux de tête, bibis, etc. Marie Desnos assure la direction artistique. Mira Belle
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Photo Zsuzsanna Wagenhoffer. Stylisme photo Suna Moya. Robes de Mariée Ana Quasoar. Vêtements Almire
chapeautés de canotiers, képis, bonnets, bérets et, bien sûr, la célèbre casquette de Poulbot, et signature des remarquables ouvrages de talentueux montmartrois : Poulbot et le livre de Jean-Pierre Doche, Vive la République de Montmartre de JeanClaude Gouvernon, Poulbot, gosse de Montmartre de Jean- Marc Tarrit, Un taxi dans les étoiles d’Alain Turban. En janvier dernier, c’était la Fashion Week Hommes, chapeaux melon aux couleurs flash et défilé pour le couturier Piere Talamon. En février, l’Ecosse à Montmartre, encore un défilé d’une collection créée avec son amie styliste Céline Jendly de Lune Paris. Avec son enthousiasme coutumier, Marie prépare la nouvelle collection été Hommes Femmes et les cérémonies de mariages chapeautées comme il se doit. Elle travaille sur un « gros shooting » pour cette collection sous le thème « wild and so chic ». Traduisez !!! Notez que le défilé de Diane aura lieu le 14 juin prochain et qu’il réunira mannequins et clientes. En novembre, ce sera le traditionnel concours des Catherinettes : on concocte déjà les chapeaux les plus originaux et étonnants. Avec son savoir-faire et son faire-savoir, la boutique de Mira Belle se veut un trésor de productions inédites à la portée de tous et toutes. Continue, Mira Belle, à créer dans l’esprit festif et convivial de la Butte dont tu es devenue une adresse incontournable. Et on te dit chapeau ! Marie-France Coquard
La technique reste toujours artisanale, les créations uniques à partir de matières nobles et de qualité pour toutes circonstances du quotidien, sous le soleil comme sous la pluie, les fêtes, les événements, les cérémonies, le théâtre, le cinéma, etc. Ses modistes viennent des lycées de mode préparant au CAP de modiste ou des autodidactes issues de la couture ou du stylisme. Ce qui importe pour Mira Belle, c’est le talent, l’originalité. son crédo : la communication et le partenariat Avec une tenace énergie, Marie ne cesse de développer la communication, les partenariats, la promotion de nouveaux talents de créateurs au travers d’événements qui se succèdent : défilés, concours, expositions dont Montmartre est souvent le théâtre. Ainsi, dès le 25 novembre 2007, elle avait lancé le premier concours de chapeaux des Catherinettes. Chacun le sait, Sainte Catherine est la patronne des modistes. La tradition veut qu’en son honneur, les jeunes filles créent un chapeau extraordinaire pour mieux trouver un mari… Mira Belle travaille avec des commerçants, des associations, des salles de cabarets de Montmartre. Les concours des Catherinettes se font avec la République de Montmartre. Des défilés de mode ont lieu avec des couturiers dont Lune Paris au Terrass Hotel, le défilé de jeunes créateurs à l ‘Hôtel de Crillon, participation au Prix de Diane chaque année, l’Ecosse à Montmartre avec Michel Cadin, etc. Pour elle, c’est aussi l’occasion de fédérer des écoles de mode, de réaliser des prouesses artistiques, de rassembler sans oublier de faire la fête. On est à Montmartre, ne l’oublions pas ! Le 14 novembre dernier, c’était un sympathique branle-bas place Charles Dullin pour un événement inédit : « Chapeau Monsieur Poulbot », placé sous le signe de Poulbot et de la République de Montmartre dont Mira Belle est Député. Au programme : une exposition de croquis et illustrations de Poulbot, et rencontres avec les Amis de Poulbot. Des Poulbots
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www.mira-belle.fr
Photo Zsuzsanna Wagenhoffer. Stylisme photo Suna Moya. Vêtements Almire
est l’anagramme de Michèle et Marie. Mira veut dire « regarde… comme je suis belle avec un chapeau » ! Sa devise, elle y tient : « J’aime être Mira Belle » est l’enseigne de sa boutique.
marie desnos Directrice artistique de la Collection mira belle 6, place Charles Dullin Ouvert du mardi au vendredi de 15h30 à 19h30 Le samedi de 14h à 19h30 Tél : 01 42 52 00 11
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artS et LettreS
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LA 17e FêTE DE LA LIBRAIRIE PAR LES LIBRAIRES INDéPENDANTS AURA LIEU LE SAMEDI 25 AVRIL 2015
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ette manifestation attendue par les amoureux du livre rassemble plus de 480 libraires indépendants en France et en Belgique francophone, qui participent à l’organisation d’événements littéraires. Dans un contexte de mise à l’épreuve du droit des auteurs et de grande mutation des habitudes de lecture, cette journée permet de mettre en valeur ce que la librairie apporte d’irremplaçable à la vie du livre et plus particulièrement à la création. Cette année encore – durant cette seule journée du 25 avril – un livre, tiré à 23 000 exemplaires, sera distribué gracieusement aux clients des librairies participantes.
Intitulé « Une année dessinée, Faits et gestes de la librairie », l’ouvrage met à l’honneur le dessin, sous diverses formes : il se présente comme une éphéméride unissant 365 œuvres de 22 dessinateurs (vivants ou morts) et presque autant de faits, gestes, pensées et citations composés par les libraires à partir de leur quotidien : au résultat, un petit musée où se côtoient des gouaches, des lavis, des crayons, des encres, des stylos, des feutres, des fusains… et des mots de libraires (ouvrage réalisé en collaboration avec la collection des Cahiers dessinés dirigée par Frédéric Pajak).
MICAËL
Dessin extrait du livre «Une année dessinée, Faits et gestes de la librairie»
Ne manquez ce rendez-vous du 25 avril avec votre libraire « de quartier », dont l’indépendance garantit notre liberté d’esprit. A Montmartre, trois librairies vous accueilleront :
La Librairie des abbesses, bien sûr, Marie-Rose Guarnieri étant à l’origine de cette journée : 30, rue Yvonne-Le-Tac 75018 Paris 01 46 06 84 30 L’attrape-Cœurs 4, Place Constantin Pecqueur 75018 Paris 01 42 52 05 61 La Librairie montmartre 70, Rue Damrémont, 75018 Paris 01 42 55 03 62
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miss montmartre 2015 VEUT SERVIR MONTMARTRE Montmartre 2015 se nomme Stéphanie Doret. Elle vit rue Berthe : M pour elle, Montmartre représente beauiss
coup, c’est le village où elle a grandi, elle y a toutes ses petites habitudes et ses amis. Stéphanie, qui allie le charme et la discrétion, travaille dans l’événementiel. C’est une amie, participante de l’année passée, qui lui a conseillé de se présenter au concours : et voilà le résultat, d’ailleurs bien mérité ! C’est l’association Le Petit Montmartre, créée il y a cinq ans par Pascal Freulon (président) et Sébastien Zurcher (secrétaire général, agent déplacements) qui a eu l’idée de relancer cette fête traditionnelle, arrêtée en 1964. Le principe est simple : six candidates défilent en trois tableaux, robes de ville, maillots de bain et robes de soirée. Le jury est présidé par cinq personnalités, différentes chaque année, et l’heureuse élue est ensuite chargée de représenter Montmartre sur un grand nombre d’ événementiels parisiens et nationaux : il faut quand même compter une sortie de Miss et trois Dauphine chaque week-end, à Paris, en province ou à l’étranger. Parmi les points forts dans la capitale, la traversée de Paris en voitures anciennes, la grande parade des Champsélysées, l’ouverture de la Foire du Trône avec Marcel Campion, ou l’inauguration des chalets de Noël sur les Champs-élysées. Le 8 juillet, Miss Montmartre présidera une étape du Tour de France cycliste (Arras – Amiens). Le 12, elle présidera son premier trophée de pétanque en Suisse, à Gilly. Et pas question de se contenter d’une posture de « représentation » : selon Stéphanie et Sébastien, le rôle primordial de Miss Montmartre consiste à soutenir les projets et les grandes causes de Montmartre. Qu’on se le dise !
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LeS montmartroiSeS
LE CABARET D’ISABEAU, a lieu le der-
nier vendredi du mois à 20h dans le petit écrin de velours du Théâtre du Bonheur. Il se poursuivra jusqu’en juin avec un programme et des invités différents chaque fois, des auteurs compositeurs interprètes qui viennent présenter leurs spectacles en chansons. Ses prochaines soirées : 27 mars, 24 avril, 29 mai et 26 juin. Petit Théâtre du Bonheur 6, rue Drevet (dans les escaliers) (Métro Abbesses) Réservation : 09 54 48 44 83 www.isabeaupaname.free.fr
LA TALENTUEUSE ET ESPIÈGLE ISABEAU
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montmartre est depuis toujours un vivier pour les artistes de toutes sortes : peintres, musiciens, cinéastes… en matière de spectacle, la butte fourmille également d’hommes de l’ombre : managers, éditeurs, techniciens, etc. parmi eux, bertrand torpedo, producteur de spectacles depuis 2007.
BERTRAND
TORPEDO
UN MONTMARTROIS INTERNATIONAL
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é au Cameroun, ce métis arrive en France à l’âge de 6 ans. Enfance à Orléans, Bac et Université d’Orléans où il obtiendra une Licence en droit des affaires. C’est aussi à l’Université qu’il fera ses premiers pas dans la musique en rejoignant Radio Campus, la radio universitaire, pour une émission de rock qui durera cinq années ; parallèlement, il organise ses premiers concerts dans un bar local, puis dans des salles de la région : « C’était la belle époque, nous faisions jouer les petits groupes que l’on aimait, nous hébergions parfois quinze personnes dans l’appartement, nous collions les affiches la nuit… Nous ne gagnions jamais d’argent, voire même nous nous endettions ! » Devenu manager d’un groupe local, Bertrand entreprend des tournées en France puis en Europe au rythme de 30 concerts tous les deux mois. Les voyages du Portugal à la Russie, les groupes de plus en plus nombreux, les salles de plus en plus belles, les cachets
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plus importants : finis les concerts dans les bars, les soirées alcoolisées, le dodo chez l’organisateur, place à l’apprentissage du métier et au professionnalisme ! En 2000, lors d’une tournée en Bretagne, Bertrand rencontre celle qui deviendra sa
travailler avec des japonais, qui sont des gens très exigeants, nous a élevés à un niveau international que nous n’avions jamais imaginé. compagne, la chanteuse d’un groupe parisien nommé X Syndicate. Elle habite Montmartre : deux mois après,
il quitte son appartement orléanais et emménage rue des Martyrs, au pied de la Butte, à deux pas de chez Michou. C’est le paradis : en cinq minutes on est à La Cigale, au Divan du Monde, à L’Elysée Montmartre, La Loco, La Boule Noire, toutes ces salles qu’il rejoignait depuis Orléans pour assister à ses concerts préférés ! Pas de patron ! Jamais ! Bertrand est son seul maître, tour à tour régisseur, organisateur, technicien, etc. « Free lance », il loue ses services à des groupes américains, canadiens et japonais, pendant plusieurs années, depuis Paris, les tournées se succèdent. En 2005, une tournée avec les « Blackeyed Peas » lui fait découvrir les salles immenses et l’organisation à grande échelle : les semi-remorques de matériel, les équipes de 30 personnes, les hôtels de luxe, les grands Festivals, bref, le Show Bizz.
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Bertrand fait un stage technique à l’Elysée Montmartre afin de mieux comprendre tous les aspects de la production, il commence à produire des concerts dans les salles locales tout en continuant à organiser des tournées européennes. Sa femme et lui deviennent parents en 2005 puis en 2008, leurs filles fréquentent l’école maternelle Orsel, puis l’école élémentaire Foyatier. La famille vit au rythme de Montmartre et participe régulièrement aux festivités organisées dans le quartier : leurs deux filles, Rose (6 ans) et Louison (3 ans) ont intégré la formation musicale et folklorique des Petits Poulbots de Montmartre. En 2007, Bertrand crée sa Société baptisée Torpédo Productions. Il produit et gère alors des tournées euro-
péennes pour des artistes japonais, américains, anglais et français. L’expérience accumulée par les années d’apprentissage et les personnes rencontrées lors de ses tournées sont autant de contacts qu’il utilise pour consolider sa structure : aujourd’hui Torpédo Productions fait vivre cinq personnes et est impliquée dans la programmation du plus gros Festival russe, le Kubana Festival. Elle est également devenue une référence en Asie et un des deux plus grands importateurs européens d’artistes asiatiques avec une dizaine de tournées d’artistes japonais et coréens chaque année.
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En 2011, suite aux tragédies causées par le Tsunami et Fukushima, c’est naturellement à Torpédo Productions que le Japon a demandé d’organiser le plus gros concert de soutien au peuple japonais. Ce concert a eu lieu au Zénith de Paris, le 23 Juin 2011, avec le compositeur Joe Hisaishi. Un chèque de 30 000 euros a été reversé à une organisation caritative japonaise. Selon Bertrand Torpédo : « Travailler avec des japonais, qui sont des gens très exigeants, nous a élevés à un niveau international que nous n’avions jamais imaginé. Sur scène, nous développons désormais des spectacles ponctués d’effets spéciaux, de pyrotechnie, d’écrans à leds géants pour lesquels nous créons et gérons les visuels : nous avons d’ailleurs investi dans l’achat de ces technologies et nous sommes quasiment autonomes. »
« Je vis à Montmartre, je produis mes concerts à Montmartre, je dîne dans les restaurants de la rue des Martyrs, je sors dans les bars de Pigalle ou des Abbesses, je finis mes soirées aux « afters » du Divan. Pour moi, aller dans un autre arrondissement, c’est comme partir en voyage en province : il faut presque que je me prépare à l’avance ! »
Depuis peu, Bertrand Torpédo s’attaque à de nouveaux continents, plusieurs tournées ont eu lieu en Amérique latine en 2014, ainsi qu’en Asie : en 2015, il produira directement plusieurs artistes aux U.S.A. et en Afrique.
11 Avril, et joué par un orchestre symphonique. Mais l’avant première de ce spectacle, qui tournera partout en France, a eu lieu le 24 février 2015, bien entendu à Montmartre… Au Divan du Monde !
Mais revenons à Montmartre : Bertrand produit chaque année une dizaine de concerts dans les salles du Trianon, de La Cigale (dans laquelle il organisera même une soirée « Fight » avec un ring sur scène), La Boule Noire et surtout Le Divan du Monde qui reçoit la plupart de ses concerts parisiens et qu’il considère comme la meilleure salle 500 places de Paris.
Propos recueillis par Jean-Jacques sacquet
Toutefois, il lui arrive quand même de quitter Montmartre pour ses activités. Pour le 1er semestre 2015, il produira un concert avec des stars africaines à l’Olympia le 17 mai, un autre au Bataclan avec des japonais le 25 Avril, et pour les fanatiques des cultures de l’imaginaire, sa dernière production « Les Echos de la Terre du Milieu » en hommage aux musiques de la trilogie du Seigneur des Anneaux et du Hobbit qui sera produit au Grand Rex, le
www.torpedo-productions.com
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entre cour et Jardin
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eric BlaNc IL SORT DU NOIR ! INTERVIEW
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avait perdu de vue Eric Blanc, mais sans jamais oublier cet artiste qui, dans les années 80, nous faisait rire en imitant les anciens présidents Jacques Chirac, Valery Giscard d’Estaing, mais aussi d’autres personnalités comme Yannick Noah, Frédéric Mitterrand, etc. Sans oublier sa surprenante imitation d’Henry Chapier. Ce qui lui a valu une condamnation. Eric blanc sera alors « blacklisté » (sur liste noire) pendant des années. Indésirable aux yeux de ce critique de cinéma et certainement d’autres personnes, il est injustement interdit sur les plateaux de télévisions. Loin du star-système, il prend le temps d’écrire d’autres spectacles… n
Eric Blanc est né à Cotonou, au Bénin, d’un père magistrat et d’une mère puéricultrice. Après le coup d’état du général Kérékou, en 1975, la famille Blanc s’installe à Paris. En 1986, Eric abandonne ses études de droit pour se consacrer à la scène. Rapidement, il se fait remarquer lors de ses nombreux passages télévisés, comme dans l’émission « La classe ». Après avoir joué sur scène, puis dans quelques films et séries télévisées, il revient pour nous détendre et surtout nous faire rire. Actuellement en tournée dans toute la France.
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alexandra Cerdan : Lors de la cérémonie de remise des Césars en mars 1988, vous êtes sur la scène et vous parodiez avec beaucoup d’humour Henry Chapier. Mais que s’est-il passé ?
c’est bien sûr d’exagérer le portrait d’une personne. Pendant mon passage, j’étais explosé de rire, pas lui...
a.C. : On nous parle souvent des droits de l’homme, de la liberté d’expression, qu’en pensez-vous ?
a.C. : Quel a été votre ressenti face à cette injustice ?
eric blanc : Ce qui s’est exactement passé ce soir-là : j’étais sur scène et il était dans le public avec ses collègues, ses pairs. Il a dû se sentir ridicule.
e.b. : Tout d’abord la surprise, car je ne pensais pas que ça allait le blesser à ce point-là. Le préjudice a été en outre l’interdiction immédiate de
e.b. : Si on compare la France à d’autres pays, on n’a pas trop à se plaindre… Mis à part cette mésaventure à mes débuts, j’ai toujours pu m’exprimer comme je le voulais. Dieudonné, pour moi, c’est un cas à part. Il fait de la politique. La base de l’humour, c’est de rassembler et non de diviser. a.C. : Les téléspectateurs aussi ont été privés de votre humour. Qu’avez-vous fait pendant toutes ces années ?
Henry Chapier n’a pas du tout apprécié mon imitation, ma raillerie sur son personnage et non sur sa personne. Ce sketch, je l’avais interprété plusieurs fois à la télévision et personne n’avait jamais trouvé matière à critique. Je pense que dans cette affaire, il y a eu deux éléments : la médiatisation – car la remise des Césars était « La » cérémonie incontournable de l’époque, suivie par des millions de téléspectateurs – et sûrement, chez le sujet parodié, un sentiment d’être humilié publiquement. Mais le but de la caricature,
télévision. Sur le coup, c’est terrible. L’aspect positif de cet incident m’a permis de prendre conscience de la réalité et de la responsabilité de mon métier, d’être plus mesuré. On va dire que c’était une erreur de jeunesse.
MON FRÈRE BLANC
scène, le temps d’un spectacle, unique. Parfois féroces, souvent tendres, mais toujours drôles, les deux humoristes nous livrent leur point de vue sur la société moderne. Rien ni personne ne sera épargné au cours de cette rencontre explosive entre
Avec Eric Blanc et Gabriel Dermidjian Après avoir sillonné la France avec leurs solos respectifs, GAB et ERIC ont choisi de partager la
a.C. : Peut-on croire que cette histoire relève du racisme ? e.b. : Non ! Car quelques années après, j’ai parodié Yannick Noah, et il a aussi été offensé, alors...
e.b. : J’ai continué à faire des imitations pendant un certain temps. Après je suis passé aux sketchs, il y a eu des tournées et puis maintenant je joue en duo dans : « Mon frère blanc », un spectacle d’humour conçu et réalisé par Gabriel Dermidjian et écrit par Gabriel Dermidjian et moi-même. Je prépare aussi un nouveau spectacle en rapport avec le XVIIIe. a.C. : Que pensez-vous de l’humour de certains comiques ? e.b. : Je suis resté très critique. Il y a une belle nouvelle génération, certains... pas tous. Ce qui me gêne chez les jeunes, notamment issus de l’immigration, c’est qu’ils pratiquent un humour communautaire. J’en reviens donc à un humour rassembleur et non le contraire. Propos recueillis par alexandra Cerdan
deux univers diamétralement opposés. Rien. Sauf l’humour. Entrez donc dans les coulisses de l’exploit… Le site web :
www.eric-blanc.com
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ParoLeS et muSique
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MiCHÈle TOrr L’empreinte d’une Diva
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a dit que Michèle Torr était « has-been » ? Sûrement les langues de vipères. Elle est l’une des rares chanteuses qui mènent une carrière hautement récompensée. Plus de trente disques d’or et un disque de platine – avec 434 chansons enregistrées et 53 albums couronnés de succès ! Michèle Torr fait ses débuts en 1961 : elle participe à des concours de la chanson et remporte l’un d’entre eux, en concurrence avec une autre chanteuse, une certaine Mireille Mathieu. Grâce au succès d’Avignon, Michèle Torr est alors programmée en première partie de Jacques Brel au Palais des papes d’Avignon. Originaire du Vaucluse, Michèle est née à Pertuis. Dans son enfance, sa mère lui a transmis la passion pour le chant. De la grande chanson française, Michèle Torr en est aussi l’héritière. D’une exceptionnelle douceur et d’une voix authentique, elle nous ravit avec ses titres comme : Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la tendresse, A mon père, etc. Régulièrement invitée pour partager les plateaux d’artistes d’âge tendre et Tête de bois, Michèle Torr, par son grand talent et ses qualités humaines, incarne le meilleur de la chanson française populaire. ui
alexandra Cerdan
INTERVIEW alexandra Cerdan : Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
l’hôpital de la Timone, à Marseille. Les dons sont les bienvenus*.
michèle torr : Je n’ai pas vu passer le temps… Après 50 ans de carrière, je suis toujours là, mon public est fidèle, j’en suis fière.
a.C. : Lorsque vous partez en tournée, en croisière ou à l’étranger, votre famille vous manque-telle ?
a.C. : Vous allez vous produire à Las Vegas, chantez-vous aussi en anglais ?
m.t. : Oui, bien sur ! L’absence se fait sentir quand je suis loin d’eux. Mais partir en tournée ce n’est que du bonheur, c’est mon métier. Donc, cela l’emporte sur cette absence éphémère. J’ai besoin aussi de changer d’air, de retrouver mon public d’ailleurs.
m.t. : Pour cette tournée, j’interprèterai un seul titre, peut-être deux, en anglais. a.C. : Vous vous êtes engagée auprès de votre fils Romain, qui a créé une association. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Michèle Torr au casino de Paris, le diManche 14 juin 2015. www.micheletorr.com
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m.t. : Mon fils avait envie de se rendre utile. La sclérose en plaques est une maladie neurologique, auto-immune chronique du système nerveux central. Il récolte des fonds pour la recherche. Je participe aussi à ma façon, les recettes des galas organisés pour cette cause sont reversées à
a.C. : Que vous inspirent les nouveaux artistes ? m.t. : Il y a des interprètes très talentueux, mais l’industrie du disque a énormément changé : le progrès a fait diminuer la vente des disques, la manière d’acheter aussi a changé en téléchargeant sur internet. Aujourd’hui, la scène est primordiale pour que l’artiste puisse exister et durer.
a.C. : Justement, sur la scène, vous êtes prête à tout donner. Le public vous en est-il reconnaissant ? m.t. : Mon public est extraordinaire et d’une fidélité déconcertante. Il y a un échange entre lui et moi, c’est une longue histoire qui nous attache l’un à l’autre. a.C. : Que faites-vous pour vous ressourcer et pour paraître aussi sereine ? m.t. : Pas si sereine que ça (rires). Je suis constamment dans l’action, et je pratique un peu de yoga pour me relaxer avant d’entrer sur scène. être proche de la nature est primordial pour moi : j’aime simplement pouvoir me reposer sous un olivier… *Association : Sep Du Pays d’Aix – www. sep-paysdaix.fr / Facebook Sep (Sclérose en plaques).
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chanSonnier de L’age d’or
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l y a très exactement cent ans, le mardi 16 mars 1915, mourrait au pied de la Butte, au numéro 10 de la rue Mansart, le compositeur et chansonnier Marcel Legay, accompagné dans ses derniers instants par son amie la chanteuse Eugénie Buffet à qui il demanda de lui chanter une dernière fois sa chanson fétiche Ecoute, ô mon cœur. Depuis, il repose au cimetière Saint-Vincent, à deux pas du « Lapin Agile ».
Compositeur de talent unanimement reconnu, chanteur de rue à la voix tonitruante,
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Marcel Legay, fils de Charlemagne Legay et de Floride Duquesnoy, voit le jour le 8 novembre 1851, au sein d’une famille de mineurs à Ruitz (Pas-deCalais), petite localité à 8 km au sud de Béthune. Il a tout juste sept ans à la mort de sa mère et est alors placé dans une famille de Fampoux, près d’Arras. Son enfance est marquée par l’influence de son instituteur « Maître Brassard » avec lequel il restera en correspondance jusqu’à la fin de sa vie. Les bords
MARCEL LEGAY LE CHANSONNIER EMBLEMATIQUE DE L’AGE D’OR DES CABARETS ARTISTIQUES chansonnier de cabaret artistique à l’interprétation mémorable, directeur de plusieurs de ces cabarets, innovateur musical hors pair, pédagogue d’éducation populaire, sa renommée fut incroyablement grande de son vivant. Et pas seulement à Montmartre, … mais au Quartier Latin à travers ses cabarets, …mais dans tout Paris à travers ses galas, … mais dans toute la France à travers ses concerts, … mais en Europe à travers ses tournées allemande et scandinave. Des centaines de ses petits-formats seront distribués dans toute la France qui populariseront ses mélodies.
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de la Scarpe alimenteront ses souvenirs et inspireront sa chanson fétiche Ecoute, marceL Legay en chiFFreS 1000 chansons 12 livres de musique 100 enregistrements 500 petits-formats 40 ans carrière (= âge d’or des cabarets artistiques) 50 cabarets et cafés-concerts 5 directions de cabaret 20 œuvres de maîtres le représentant 30 caricatures diverses 300 articles de presse 1 thèse américaine lui est consacrée
ô mon cœur — Chanson du Pays d’Artois qui sera encore, longtemps après, chantée dans tous foyers
de l’Artois et du Nord de la France. Adolescent, il apprend l’art de la tonnellerie mais la guerre de 1870 arrive et il s’engage au 22e chasseur à pied. A la fin des hostilités, on le retrouve clarinettiste au 43e de ligne, puis élève du Conservatoire de Lille et baryton dans La Favorite à l’Opéra au Havre. Quand il arrive à Paris en 1876, il a tout juste vingtcinq ans. Cinq ans avant l’avènement du Chat Noir il fréquente les caveaux, chante dans les rues ses propres chansons et édite L’Heure du Rendez-Vous, « la première chanson du premier chansonnier ». Il fait partie des Hydropathes (1878) et
de la toute première équipe du Chat Noir (1881). Selon le Larousse du XXe Siècle : « Avec sa longue redingote, sa lavallière négligée, et son impériale qui le faisait ressembler au Maréchal Canrobert, Marcel Legay créa un type. Ses chansons sont pleines de rigueur et de tendresse. Les plus connues sont alors : L’heure du rendez-vous, Pour un baiser de femme, Le Moulin de la Galette ». A partir de 1881, la carrière artistique de Marcel Legay recouvre exactement la Grande Epoque des Cabarets Artistiques Parisiens qui se terminera en 1914 avec le début de la Grande Guerre. Pendant ces trente-
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trois années on le verra se produire dans tous les cabarets de Montmartre et du Quartier Latin et être directeur artistique de cinq d’entre eux. Il passera « en vedette » à l’Eldorado, participera à de très nombreux galas de bienfaisance, fera des tournées à succès dans plusieurs villes de Province, en Allemagne et au Danemark. Mais Marcel Legay est aussi un formidable innovateur artistique. Avec des auteurs de renom et des illustrateurs de génie il produit deux livres-albums magnifiques : Toute la Gamme en 1886 et Les Rondes du Valet de Carreau, l’année suivante. Le
marceL Legay, Le Premier chanSonnier montmartroiS ? c’est, dès 1913, l’avis de léon de Bercy [1], lui-même chansonnier et directeur de cabaret, témoin direct de la grande époque des cabarets artistiques : « … cette chanson [L’Heure du rendez-vous], la première du premier chansonnier montmartrois, est imprimée aux frais de legay, avec 30 francs que lui a prêtés son garçon d’hôtel ». marcel Legay, le chansonnier emblématique de la grande époque des cabarets artistiques ? c’est la thèse défendue, au sens propre du terme, par l’universitaire américaine Mary ellen poole [2], en 1994. marcel Legay, le compositeur aux mille chansons ? c’est le décompte qu’en a fait léon de Bercy : « l’œuvre de Marcel legay est considérable : elle compte près d’un millier de chansons dont une partie, réunie en recueils, a donné une douzaine de volumes. » mais, marcel Legay, chan-sonnier peu ou mal connu de nos jours c’est le constat un peu tristounet qu’en fait aujourd’hui son petit-neveu Yves Bertrand qui s’acharne à faire revivre, l’œuvre de ce grand chansonnier mont-martrois à l’occasion du centenai-re de sa disparition. www.marcel-legay.fr
6 juin 1889 (il a alors 38 ans et est en pleine ascension), il crée l’événement avec son spectacle : « Prose en musique – Audition unique », Salle Kriegelstein, à Paris.
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marceL Legay en BreF • Chanteur de rue, de cabaret • Hydropathe, il fait partie de première équipe du Chat Noir • Compositeur prolixe et inspiré • Interprète à la présence extraordinaire • Vedette de Caf’Conc’ • Vedette de tournées à succès en France et en europe • Innovateur musical reconnu par ses pairs (Prose en musique) • Professeur au Conservatoire Mimi Pinson de Gustave char-pentier • Militant infatigable des causes humanitaires et sociales • Apprécié par ses collègues, il sera Doyen des Chansonniers pendant plus de dix ans
L’idée originale de Marcel Legay est de faire chanter par des grandes voix de l’Opéra et de l’Opéra-Comique — Mlle Janvier, Mlle Baldo, Mélchissédec, Vergnet, Fournet, etc. — des textes, en prose, mis en musique par lui-même. Ces textes sont ceux de grands auteurs qui sont ses contemporains : Emile Zola, Ernest Renan, Jean Richepin, François Coppée, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant, Fréderic Mistral, Paul Arène, Charles Frémine, Louise Michel, Paul Arène, Emile Goudeau, etc. Le succès populaire est certes limité, — c’est, par essence même, une audition unique ! — mais, avec cette expérimentation Marcel Legay acquiert une certaine reconnaissance de la part de ses pairs compositeurs. On a du mal de nos jours à imaginer la très grande célébrité acquise en ce début de XXe Siècle par Marcel Legay. Le vecteur médiatique principal — dirait-on aujourd’hui — pour les chanteurs de l’époque est le « petitformat », cette partition bon marché de quatre pages. Et Marcel Legay en produit beaucoup de ces petitsformats : on en trouve encore actuellement plus de cinq cent disponibles sur le marché ou en bibliothèque. Et ce n’est pas tout : les chansons de Legay sont aussi diffusées par les très nombreux journaux et revues qui couvrent la France à cette époque : Le Gil Blas Illustré, Ma Revue, La Bonne Chanson, Paris qui Chante,
L’album musical, La musique pour tous, Les Hommes d’aujourd’hui, etc., pour ne prendre que les revues. Les chansons à succès de Marcel Legay sont nombreuses. Parmi elles, on notera : Va danser, Ecoute, ô mon
Partition : Le bleu des bleuets, dessin d’Henri Gabriel Ibels
Marcel Legay par Léandre, 1900, (Fonds familial)
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Exposition permanente des œuvres de
Viola Schiviz et
Midani M’Barki Sur rendez-vous 59 bis, rue du Mont-Cenis 75018 Paris Tél. : 06 78 78 90 84
cœur, Sans rien dire, Le bleu des bleuets, Et voilà pourquoi Madeleine, Tu t’en iras les pieds devant, Le soleil rouge, La femme libre, et tant d’autres… On ne possède aucune trace enregistrée de la voix de baryton de Marcel Legay mais il existe une centaine d’enregistrements de ses chansons. Parmi les interprètes les plus connus : Damia, Edith Piaf, Georges Brassens, Patachou, Cora Vaucaire, Colette Renard, Monique Morelli, Jacques une anecdote Sur marceL Douai, René-Louis Legay, raconté Par Son neveu Lafforgue, Yvonne guy Berthet[3] Darle, Marcel « une fois que je passais à ses côtés dans une rue dont je ne me souviens Amont, etc. Et la plus le nom, mais qui ne peut être que jeune génération la rue Blanche ou la rue d’amsterdam, n’est pas en reste nous entendîmes une faible voix qui, du fond d’une cour, modulait une avec les reprises chanson de mon oncle : récentes de Tu plairas peut-être à la Rei-ei-ne ... La Chanson de J’aime mieux garder mes moutons ! en un instant nous fûmes dans la Fou par Violaine place pour y voir un malheureux Schwartz et Hélène cul-de-jatte qui, de sa petite voiture, Labarrière en 2011 les yeux tournés vers les fenêtres de l’immeuble qui lui faisait face, et Va danser par la attendait que lui tombent du ciel (si chanteuse québéj’ose dire) les quelques sous qu’il coise Paule-Andrée espérait en voir venir. ce fut alors que je vis mon oncle se planter solidement Cassidy, en 2014. à quelques pas du pauvre bou-gre, lui faire signe de se taire, puis entonner de sa voix toni-truante la même chanson qu’il venait d’interrompre. les fenê-tres s’ouvrirent ; un murmure s’amplifia : « c’est Marcel ! » le peuple de paris comprend vite... et les pièces tombèrent de partout. Me montrant l’exemple mon on-cle me dit : « ramasse, petit ! » Je ramassais, mais je ne compris pas tout de suite pourquoi tant de piécettes allèrent gonfler la casquette que le vieux mendiant contemplait béatement. Je sais que Marcel legay a sou-vent renouvelé ce geste, mais pour moi celui de ce jour est resté profondément gravé dans ma mémoire ».
Par la finesse de ses compositions musicales et son activité artistique en faveur d’une chanson populaire de qualité, Marcel Legay établit un lien naturel entre les chansonniers du XIXe Siècle (Béranger, Gustave Nadaud, etc.) et la chanson « à texte » du XXe Siècle. A travers l’évolution de la chanson française au cours de ce XXe Siècle – de la chanson réaliste, en passant par les cabarets de Saint-Germain et nos grands auteurs-compositeurs – les chanteurs de langue française actuels, doivent tous un petit quelque chose à « Tonton Marcel », même s’ils n’en ont absolument pas conscience. Pour compléter votre information sur le chansonnier Marcel Legay (biographie, liste des chansons, enregistrements, paroles des chansons, iconographie) connectez-vous sur son site officiel : www.marcel-legay.fr Yves bertrand
4, place du Tertre - 75018 Paris Tél. : 01 46 06 71 73 www.cadet-de-gascogne.com
[1] Léon de Bercy, La Bonne Chanson, 6e année,article Marcel Legay, p. 65. [2] Mary Ellen Poole, Chansonnier and Chanson in Parisian Cabarets Artistiques, 1851-1914, Thèse en musicologie, Université de l’Illinois, USA, 1994. [3] Guy Berthet, archives familiales.
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eSPrit caBaret
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PaTTiKa ...De Montmartre D’UNe à Saint-Germaindes-Prés riVe À l’aUTre La chanteuse pattika, qui participe régulièrement aux soirées de Paris-Montmartre, lance une passerelle musicale entre montmartre et saintGermain-des-prés, les deux quartiers mythiques de la capitale. dans le superbe décor de l’art K Fé, rue dauphine, elle interprète quelques unes des plus belles chansons de paris, et d’autres extraites de son album « Le paris de t’aimer ». a montmartre, chez « mister Jo », elle a fait découvrir ses inédits…
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vec son double talent de comédienne chanteuse (ou l’inverse), sa générosité et cette énergie jamais dénuée d’élégance qui marque sa présence en scène, Pattika possède tous les atouts du meilleur esprit cabaret. Interprète remarquable de Barbara ou Piaf, auteur elle-même de chansons originales, elle fait depuis des années la preuve qu’il n’est d’artiste véritable sans une parfaite sincérité. Et le public ne s’y trompe pas, qui la suit du festival Piaf (pour le cinquantenaire de la mort de « la Môme ») à ses propres spectacles, voyageant entre comédie et musicalité (L’envol de la Caille au théâtre Darius Milhaud). Aujourd’hui, l’artiste a choisi de jeter une passerelle musicale et fraternelle entre la Butte, son port d’attache, et Saint-Germaindes-Prés, pour relier les deux
Grande soirée cabaret à l’Art K Fé
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plus célèbres villages d’artistes de Paris. Deux refrains suffisent pour que se croisent la rue Lepic et la rue de Buci, Sous le ciel de Paris : et voilà que la petite mendigote à taille fine de La complainte de la Butte prend un air léger de Jolie Môme germanopratine, toute nue sous son pull… Voilà que L’amant de Saint-Jean se retrouve esseulé dans un bal perdu, et rêve de revoir La Vie en rose… Par la voix envoûtante, chaude et sensible de Pattika, toujours au vif de l’émotion, ces chansons éternelles retrouvent intacte leur puissance d’origine et se gravent au cœur comme un dessin de Modigliani. Accompagnée au piano par Angelo Verdi, Pattika tresse ces belles reprises à certains titres de son dernier album, coécrit avec le compositeur Bruno Gef
– Le Paris de t’aimer ou Comme une rengaine ont déjà un air de classiques – ajoutant quelques morceaux remarqués (Les Gens, J’ai des amis), dont elle est l’auteur. Deux soirées ont déjà eu lieu dans le cadre splendide de « l’Art K Fé » (1), restaurant italien gastronomique et convivial qui occupe les murs de l’ancien Couvent des Frères Augustins, doté d’une belle cave voûtée et habillé par les œuvres de la galerie d’art voisine créée par Mario, propriétaire des lieux. A Montmartre, c’est dans le cadre du « Mister Jo »(2), rue Damrémont, qu’on a retrouvé Pattika : ce nouveau bar à vins, animé par l’excellent guitariste Herry, possède une salle souterraine aménagée pour le spectacle, au décor métissé de cave Saint-Germain et de XVIIIe créatif. Pattika y a présenté quelques unes de ses chansons origi-
Au Mister Jo, avec Herry et Jérôme
nales, encore inédites, soutenue par le saxo de Jérôme Trérémi et la ferveur de sa fille la petite Marie, qui n’a pas voulu quitter sa grande amie pendant le récital… A renouveler très vite ! Jean-manuel Gabert Pour tout savoir des prochaines programmations de Pattika, à Montmartre, Saint-Germain, ou ailleurs : www.pattika.com (1) art K Fé 9, rue Dauphine - 75006 Paris Tél : 09 53 08 43 98 Métro : Odéon Pont Neuf (La Monnaie) (2) mister Jo 45, rue Damrémont 75018 Paris Tél : 06 22 01 10 56
Angelo Verdi
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OLIVIER LEJEUNE
L’INSOLENCE À LA FRANÇAISE
C
e que le sympathique Olivier Lejeune a de commun avec l’exprésident de la République, c’est que, comme ce dernier, il a fait ses études à Neuilly : mais là s’arrête la comparaison, car il a obtenu au lycée Pasteur un bac littéraire (avec mention, s’il vous plait !) – ce qui ne fut semblet-il pas le cas de l’ex, si l’on se fie aux ragots… Nanti de ce prestigieux diplôme, il obtint un premier prix de comédie à l’ENSATT (Centre de la rue Blanche) et au Conservatoire National de Paris. Il partagea alors son temps et ses loisirs entre théâtre, écriture, mise en scène et music-hall. Il fut dirigé par R. Roulleau, S. Pitoeff, R. Dupuis, J. Meyer, M. Roux, J.L. Cochet, J.P. Lucet, M. Camoletti, P. Joffo, F. Perrin, F. Huster, J. Martinez… A ses débuts, Salvador Dali disait de lui : « Il fait œuvre de décrétinisation ! ».
Après avoir démarré sa carrière en première partie de Georges Brassens puis de Thierry Le Luron, grâce auquel il a rencontré Paul Lederman, il s’est produit à l’Olympia, à Bobino, au Théâtre des Variétés, et dans de nombreux cabarets, Caveau de la République, Dix Heures, Don Camillo, César Palace… Il a vendu alors deux millions de disques et a été lauréat du Prix Fernand Raynaud (C.D. et D.V.D. chez Sony). Son dernier One Man Show « Mieux vaut en rire » est un festival de rosseries et d’impertinences. Il a promené sa silhouette reconnaissable entre mille et son humour caustique sur tous les plateaux d’émissions, du regretté Guy Lux à Michel Drucker, du Petit Théâtre de Bouvard à La Classe, de l’Oreille en coin aux Grosses Têtes, de Patrick Sébastien à Cauet et J.L. Reichman… Ce bourreau de travail a aussi inventé
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et animé des jeux télés : La gueule de l’emploi (Canal Plus), Joyeuses plaques (TF1 et France 2), Pour le meilleur et pour le rire (FR3) L’escargot (France 2). Il a écrit et présenté des divertissements pour RTBF (Bon Week-end), TSR (Loges de stars)… créé des séries : « La Famille Astro » et « Douce France » sur France 2, « Intrigues et Mésaventures » sur TF1, et aussi des centaines de sketches pour Yves Lecoq, Michel Leeb, Patrick Sébastien, Gérald Dahan, Pascal Brunner, etc. Des émissions radio sur France Inter, Europe1, Nostalgie, Sud Radio pendant 3 ans. Cet auteur prolifique a aussi trouvé le temps d’écrire plusieurs livres : Le dictionnaire des horreurs, Le guide des petites méchancetés (hors collections), Mémoire d’éléphant et mémoire au top (Hachette), Mes sketches grands crus (Art et Comédie). De sa première mise en scène en 1969 au Lycée Pasteur avec Jugnot, Blanc, Clavier et Lhermite, à sa dernière en date avec Le Secret des Cigales de et avec Patrick Sébastien (qu’il avait déjà dirigé dans Le Kangourou), du petit rôle de ses débuts au cinéma dans Rabbi Jacob, à son dernier long métrage, Cortex de Nicolas Boukhrief avec André Dussolier, Olivier Lejeune, artiste aux multiples talents, n’a pas fini de nous étonner, nous émouvoir… et nous faire rire au détour d’une pièce de théâtre, Le bouffon du président, et d’un scénario de film en cours de production : Ma mort a changé ma vie. Une question me vient à l’esprit : où trouve-t-il une telle énergie ? Faudra-t-il lui faire passer un contrôle anti-dopage?
INTERVIEW J.J.sacquet : Quelle est la question que vous auriez aimé que je vous pose ? olivier Lejeune : Peut-être : quelles seraient vos envies et vos ambitions ? JJs : quelles seraient vos envies et vos ambitions ? oL : J’aimerais, après avoir réalisé des mini fictions pour la télé, avoir la chance de mettre un pied dans la mise en scène de cinéma, avoir la possibilité d’écrire de très longs métrages. JJs : Vous avez réalisé de nombreuses mises en scène de théâtre ? oL : Effectivement, j’ai aussi réalisé des gags visuels pour la R.T.B.F. et j’ai été pendant un temps animateur vedette de la station. Il faudrait que j’aie la chance de vivre encore longtemps, afin de pouvoir « pondre » un dixième de ce que j’ai noté dans mes folles années de jeunesse : j’ai un cahier de « scénars » et d’idées… mais le temps passe tellement vite ! JJs : Quel est votre principal regret ? oL : Je suis très généreux humainement : je ne sais pas dire non ! Pendant ma vie professionnelle (ça fait quarante-cinq ans que je travaille), je me suis beaucoup dévoué aux autres, ne mettant pas toute mon énergie, égoïstement, sur ma propre carrière : j’ai d’abord été « l’âme damnée » de Guy Lux pour La Classe puis de Philippe Bouvard pour Le Petit Théâtre et Les grosses têtes. Patrick Sébastien m’a ensuite engagé comme « plume » dans sa boîte, bref, j’ai beaucoup écrit pour les autres… JJs : Votre carrière a néanmoins été très riche ! oL : Bien entendu, je ne me plains pas, j’ai toujours bien travaillé, mais en étant dévoué
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LE BOUFFON (photo groupe par Stephane Andran)
aux autres. J’ai remarqué que beaucoup de mes copains sont passés très vite en haut de l’affiche, souvent en mettant toute leur énergie sur eux-mêmes. Donc, je vais essayer maintenant d’être un tout petit peu plus égoïste… Mais, on ne se refait pas ! JJs : N’avez-vous pas envisagé d’interpréter des personnages tragiques, de jouer le rôle d’un pourri ? oL : Ça m’est arrivé, il y a peu de temps, dans une série de TF1 ( Alice Nevers) où je jouais un avocat qui tuait son fils ! J’ai joué Oscar Wilde pris dans les affres d’une affaire tragique… Comme le disent tous les comiques, il est plus facile de provoquer l’émotion que de faire rire. Quand j’ai joué Le Nouveau Testament de Sacha Guitry à La Comédie des Champs Elysée il y avait une scène, avec ma fille, où nous finissions en larmes, évidemment cela surprend ! Ces rôles où l’on ne vous attend pas, c’est très grisant… et très valorisant. Beaucoup de mes copains, dont je ne citerai pas le nom, se sont fait une réputation de comédiens intellectuels parce qu’ils sont restés dans des textes classiques, prenant ainsi une valeur auprès de l’intelligentsia. Conclusion : c’est très valorisant de jouer des rôles dramatiques ! JJs : Dans la période agitée que nous traversons, le public a envie de rire : en a-t-il le cœur ? oL : Vous verrez avec « Le Bouffon ! » JJs : Merci de m’avoir fait part de vos envies et de vos ambitions… et que vos souhaits se réalisent !
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LE BOUFFON (photo groupe par Daniel Balco)
Le boUFFon dU president Pour donner vie aux personnages de cette comédie, l’auteur et metteur en scène Olivier Lejeune a choisi une équipe rompue à la discipline du répertoire que l’on dit « de Boulevard ». Il s’agit en réalité d’un divertissement de qualité où des spectateurs toujours plus nombreux viennent passer une soirée allant de la bonne humeur au rire débridé – et inversement ! Le bouffon du président nous entraîne dans un scénario invraisemblable : un ancien président de la République, François Nicoly, a vu son quinquennat gravement perturbé par un trublion, un amuseur très populaire nommé Jerry Guillos qui n’a eu de cesse de le brocarder, d’en faire sa tête de turc, et auquel le Président attribue l’échec de sa réélection. Dialogues percutants, quiproquos et rebondissements en rafale pour cette comédie désopilante menée par cinq comédiens dynamiques : michel GUidoni (François NICOLY) Précieux Sociétaire du Théâtre des Deux Anes depuis 1991. Il existe une telle osmose
entre l’imitateur chansonnier et l’ancien Chef de l’état qu’on ne sait plus qui doit le plus à l’autre…
Jérôme Deschamps et Macha Makeïef… Sa Roseline est fan du président déchu : jusqu’où et jusqu’à quand ?
Franck de Lapersonne (Jerry GUILLOS) Chevalier des Arts et Lettres au titre de la francophonie, il occupe une place particulière tant sur le petit que sur le grand écran : au théâtre, une vingtaine de pièces à son actif ainsi que des mises en scène. Une « personnalité singulière au physique imposant ».
Frédéric bodson (PIERRE) On a pu l’apprécier dans les films des frères Dardenne : Rosetta et l’enfant, dans des séries comme Le commissaire Maigret, Avocats et Associés, P.J., Trafics. Il incarne ici un rôle que je vous laisse découvrir… suspense oblige !
Cécile de menibUs (SOPHIE) Nouvelle venue dans la discipline théâtrale, elle tire avec bonheur son épingle du jeu dans cette distribution prestigieuse. Co-animatrice de « La Méthode Cauet » de 2003 à 2008, elle incarne une responsable de la régie très vive et pleine de charme. Fabienne CHaUdat (ROSELINE) Jouant des mots avec justesse et des notes avec brio, elle a joué sous la direction de JeanLaurent Cochet, Bernard Murat, Alain Sachs,
Jean-Jacques sacquet
au théâtre des variétés jusqu’au 30 avril 2015 7, boulevard Montmartre 75002 PARIS (Métro Grands Boulevards) Locations 01 42 33 09 92 Ticketnet. FNAC. Points de vente habituels www.theatredesvarietes. fr Du mardi au samedi : 20h Samedi et dimanche : 16h30 Autres dates : www.olivierlejeune.fr
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Le SavieZ-vouS ?
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les rÉPONses aU QUiZZ DE LA PAGE 8 réponse
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Gino Severini
Gino severini (1883-1966) ; Né à Cortona, non loin de Florence, d’une famille modeste, ce jeune garçon quelque peu dissipé sera, comme il en témoignera plus tard dans ses mémoires La pittore, vita di un pittore expulsé de toutes les écoles d’Italie ! A la séparation de ses parents, il suit sa mère à Rome qui s’y installe comme modiste. Il y exerce quelques petits Autoportrait 1908 métiers mais son destin va basculer dès l’âge de 16 ans grâce à la rencontre de Balla et de Boccioni qui vont l’initier à la peinture et notamment au courant dominant de l’époque, le postimpressionnisme. Son travail à Rome, épaulé par ses deux amis, est un juste équilibre entre un pointillisme méticuleux à la Seurat et un divisionnisme plus affirmé à l’image d’un Signac ou d’un Van Gogh. En 1906, par des contacts noués avec des artistes parisiens, il s’installe au 36 rue Ballu, dans ce bas-Montmartre qui n’est parisien que depuis l’érection du mur des Fermiers Généraux... Il rencontre Modigliani devant le moulin
Hiéroglyphe du Bal Tabarin
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de la Galette, qui vient en voisin du Bateau-lavoir, et que leurs origines italiennes vont rapprocher. Par son entremise, il va découvrir le Lapin Agile et la bohème montmartroise... Les Carco, Max Jacob, Salmon, Juan Gris, Picasso et Braque deviennent ses familiers. Sur la place du Tertre, c’est Suzanne Valadon qui le prend sous son aile et qui l’unit au « trio infernal ». En 1907, il s’installe rue Turgot, non loin du théâtre de l’œuvre, compagnie issue du Théâtre libre d’André Antoine, dont le directeur, LugnéPoë, le mettra rapidement en relation avec Filippo Tommaso Marinetti, le pape du futurisme italien. A l’image du surréalisme de Breton, le futurisme va couvrir tout le domaine artistique : peinture, sculpture, architecture, photographie, cinéma et bien sûr littérature et théâtre. Severini nous offre en 1909 une très belle toile intitulée Printemps à Montmartre, représentant dans un style encore pointilliste les escaliers Foyatier sous un ciel printanier. Il participe alors au Salon d’Automne comme à celui des Indépendants. La même année, le 20 février, est publié par Marinetti le Manifeste du Futurisme à la « une » du Figaro. Quinze années avant celui du surréalisme d’André Breton, érigeant en mode de pensée un nihilisme issu du mouvement Dada, Marinetti affirme le rejet du passé et de son héritage esthétique, au profit des vertus de l’époque moderne, éloge de la vitesse et du machinisme, des métropoles, du dynamisme universel et du mouvement qui disloque les formes… Une phrase restera célèbre : « Une voiture rugissante est plus belle que la Victoire de Samothrace ». Un an plus tard, en 1910, Severini emménage au
Festival dans Montmartre, 1913 Art Institute of Chicago, USA
Le printemps à Montmartre 1909
5 Impasse Guelma (aujourd’hui villa de Guelma) où il a comme voisins et amis Raoul Dufy, Braque et le « trio infernal ». Il adhère alors, retrouvant ainsi les amis de sa jeunesse romaine, Boccioni, Balla, Carra et Russolo, figures de proue du futurisme, au mouvement de Marinetti. Son style évolue : il se rapproche alors d’un destructivisme propre au cubisme naissant, laissant sans doute à la postérité ses toiles les plus majeures, évocatrices des cabarets du Montmartre et du Pigalle de l’époque : La danse du Pan Pan au Monico, immense tableau cubofuturiste vendu à un collectionneur berlinois puis détruit par les Nazis, qu’il repeignit à l’identique en 1960 et que l’on peut admirer au centre Pompidou ; La danseuse bleue, La danseuse obsédante, Hiéroglyphe du Bal Tabarin, Le train Nord-Sud, station Pigalle… toutes ces €uvres, illustrant le Montmartre éternel qui nourrissent
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Le SavieZ-vouS ?
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Danse de l’ours au Moulin Rouge, 1913
encore, si besoin en était, dans l’essence de notre village…
Au tournant des années 1930, Severini s’installe dans une plastique plus classique, voire académique, évoquant à la Derain des sujets se référant à la Commedia dell Arte, dans une touche à l’antique proche de Chirico. En chemin vers l’aube d’une fin de vie, il se réfugiera dans la foi, à l’image d’Utrillo, Max Jacob, Reverdy, Rouault et de tant d’autres…. Mais n’oublions pas cette merveille d’humour et de provocation pour nous, montmartrois… En 1913, le seul français de la bande futuriste, Félix Del Marle, publie le 15 juillet dans Comoedia, le « Manifeste futuriste contre Montmartre », au titre de Hardi les démolisseurs, place aux pioches, il faut détruire Montmartre, avec des illustrations de Warnod et Depaquit !!!… donnant lieu à des échanges musclés entre tenants de l’avant-garde et artistes de la Butte ! Montmartre y est dépeint comme « une vielle lèpre romantique, cerveau pourri couronné d’une calotte cléricale ! » Je vous laisse en juger : mais Gino Severini demeure l’un des plus grands artistes de l’art moderne, trop méconnu du grand public… montmartrois de surcroît !
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réponse
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stanislas Lépine
Stanislas Lépine
de nos jours les plus grands musées et qui assureront sa célébrité mondiale. Dans ces mêmes années, il épouse Jeanne, fille du « Prince des poètes » Paul Fort, avec comme témoins Apollinaire et Marinetti qui l’ancreront
(1835-1892) ; né à Caen, il quitte sa Normandie en 1855 pour rejoindre son père ébéniste à Paris. Elève au lycée Chaptal, il fréquente davantage le musée du Louvre où il copie les grands maîtres. Trois ans plus tard, il s’installe à Montmartre qu’il ne quittera plus. Chaussée de Clignancourt tout d’abord, puis rue des Rosiers (actuelle rue du Chevalier de la Barre) où furent fusillés les généraux Lecomte et Thomas pendant les évènements de la Commune, et enfin au 18 rue de Clignancourt, son dernier domicile. Sa rencontre avec Camille Corot en 1859 sera décisive quant à sa gamme chromatique raffinée, la construction de ses sujets urbains dans lesquels abondent une sensibilité à l’atmosphère limpide et son sens de la lumière annonçant l’impressionnisme... Les deux hommes, l’un étant
Saint-Vincent, on retrouve chez Stanislas Lépine la tonalité claire et quelque peu diaphane de l’école de Saint-Siméon, à l’image d’un Charles Mozin qui immortalisera Trouville et la baie de Seine...Leurs origines normandes n’y sont sans doute pas étrangères ! Encouragé par Fantin-Latour et quelques mécènes tel le Comte Armand Doria, également bienfaiteur d’Adolphe-Felix Cals et Jongkind, et bien que médaillé d’or à l’exposition universelle de Paris en 1889, Stanislas Lépine a vécu
La Ruelle (St Vincent)
Le Pont de la Tournelle Paris, 1862
l’élève de l’autre, seront liés d’une amitié sincère jusqu’au décès en 1875 du célèbre cofondateur de l’école de Barbizon, non loin de Montmartre, au 56 rue du Faubourg-Poissonnière, après avoir laissé à la postérité une magnifique toile du moulin de la Galette...Sans atteindre la notoriété d’un Eugène Boudin qui, rappelons-le, repose au cimetière
modestement dans son village de Montmartre. Il nous laisse des œuvres lumineuses des rues Cortot, Saint-Vincent, des Saules et de l’Abreuvoir... Ne manquez pas d’aller lui rendre hommage au musée d’Orsay, à Carnavalet, au Petit Palais et dans tous les grands musées de province...Vous vous retrouverez à Montmartre ! Jean-marc tarrit
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LeS nouveLLeS du cieL
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Printemps 2015 Ce sera un climat printanier extrêmement audacieux, car, dès son entrée en bélier, le soleil donnera toute son intensité en signe de Feu afin que certains natifs puissent avoir une nouvelle vie. Les changements et autres réformes seront nombreux. sur un plan plus général, l’équinoxe du printemps, soit le 21 mars, sera une période menée par l’amas planétaire qui se formera dans le signe guerrier du bélier, ce qui laissera présager un mois de mars perturbé par des catastrophes nucléaires et climatiques. Cette tendance astrale inspirera à plus d’humanité et de reconnections avec soi !
a bélier du 21 mars au 20 avril Dès début Mars, le ciel favorisera votre travail, en multi-
pliant, non pas les petits pains, mais bien des rencontres opportunes. Si vous avez des projets qui vous tiennent à cœur, ce sera le moment de vous lancer. Profitez de cet amas planétaire, dans votre signe, pour restructurer votre carrière. Coté sentimental, avec une Vénus dissonante, vos histoires d’amour connaîtrons des revers de situations. A vous de vous alléger et de faire le grand ménage du printemps ! Portez des couleurs violettes et du vert pour illuminer votre quotidien. Vous en aurez bien besoin.
b Ce printemps sera marqué par l’arrivée de la planète taureau du 21 avril au 21 mai
Vénus dans votre secteur et cela favorisera grandement vos histoires de coeur et, si vous avez l’âme artistique, cette tendance facilitera également vos créations. Soyez davantage à l’écoute de votre mode intuitif, car celui-ci saura vous guider en cas de doutes. Le mois d’Avril dépendra des décisions prises en Mars. De toute manière, vous récolterez les fruits de vos efforts et vous pourrez même avoir quelques coups chanceux. Pour harmoniser votre capital énergétique, portez des couleurs qui vous apporteront de la confiance, tel que les verts et marrons.
c Mercure, votre planète, se trouvera en Poissons, ce qui
h La conjonction Mercure/Neptune vous permettra de briser
d Vos rapports familiaux et amoureux vont prendre une
i La pleine Lune du printemps laissera penser que vos
e Avec le très joli Trigone Mars/Jupiter, vous serez, ce
j Ce printemps, vous profiterez des verts pâturages et par-
Gémeaux du 22 mai au 21 juin
viendra troubler votre intellect et bloquer vos réflexions. Vous aurez bien du mal à rester concentré sur vos objectifs. Le monde, qui vous entourera, semblera vaciller et rendra instable vos relations de couple. La confusion règnera, notamment sur le mois de Mars. Tout devrait rentrer dans l’ordre en Avril, mais, malgré tout, ne vous découvrez pas d’un fil, car le ciel restera mitigé durant tout le printemps. Seul le mois de Mai vous donnera de nombreuses satisfactions. Portez des couleurs qui rehausseront votre teint, tel que les pêches et les mauves. Cancer du 22 juin au 22 juillet
tournure bénéfique grâce à une effervescence printanière extrêmement positive. A vous de réaliser tous vos rêves et projets qui vous tiennent à cœur. Pour le travail, début Mars, ne demandez pas l’impossible à vos collègues et n’exigez pas d’eux ce que vous-même n’arrivez pas à faire. Restez bien dans le cadre et menez votre petite vie calme et tranquille, vous ferez ainsi des merveilles. En Avril, vous pourrez sortir de l’ombre par votre ingéniosité. Côté couleurs, le rose et le rouge pivoine se marieront fort bien avec vos tenues et dynamiseront votre quotidien. Lion 23 juillet au 22 août
printemps, de très bonne humeur, prêt à faire tous les efforts nécessaires à la bonne pérennité de votre couple. Vous ferez même preuve d’inventivité pour surprendre votre partenaire. La chance devrait vous accompagner jusqu’en Août grâce à la présence exceptionnelle de Jupiter dans votre signe. Optimus Maximus est le plus grand et le meilleur. Sous une telle configuration, vous n’aurez aucun mal à multiplier les opportunités, ainsi que les coups de chance. Portez du bleu sous toutes ses variances, très tendance actuellement.
f Sous le poids des pressions, votre vitalité sera vierge du 23 août au 22 septembre
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soumise à des contrariétés et ce sera tout votre métabolisme qui pourrait bien en subir les conséquences. A commencer par votre couple qui sombrera de plus en plus dans une certaine monotonie. Côté pro, vous vous passionnerez pour tout ce qui sera minutieux, car vous serez un perfectionniste dans l’âme. Ne changez surtout pas vos méthodes de travail, car elles finiront par être payantes. Pour la longévité de votre bonne humeur générale, faite une cure de rire, vous verrez qu’il n’y aura rien de tel ! Le violet et le blanc seront les couleurs du mois qui doperont vos sens.
g
balance du 23 septembre au 22 octobre
Pour vos amours, toutes formes d’idées nouvelles vous stimuleront et doperont votre capital sensualité. Alors, faites de beaux projets exotiques au royaume de l’amour et du plaisir des sens. Ce sera un printemps où vous exprimerez vos sentiments avec élégance et originalité. Côté pro, vous pourrez constater bien des revers. La Nouvelle Lune annoncera une période d’enthousiasme qui vous donnera davantage confiance en vous-même et en vos capacités à accomplir vos objectifs. Pour avoir une forme d’enfer, osez portez des couleurs flashes qui sauront rehausser la subtilité de vos sens.
scorpion du 23 octobre au 22 novembre
les entraves qui se dressaient dans vos histoires de cœur et de lancer la flèche de l’amour dans le cœur de l’autre. Tel le roseau qui se plie, mais qui ne se brise pas, votre domaine affectif devrait se trouver très magnétique. Côté travail, à vous de trouver une mise en scène qui placera vos talents sous le feu des sunlights. Votre professionnalisme sera reconnu et apprécié. Si vous convoitez un nouveau poste, votre voix sera entendue. Pour vous dynamiser, portez des mauves, bleus et verts. Vous garderez la forme. sagittaire du 22 novembre au 21 décembre
émotions amoureuses seront délicates, car enrobées d’un voile trouble et léger, qui couvrira les doutes dans vos histoires de cœur. Vous semblerez un peu perdu face à tout ce désordre affectif, où tentations et rébellions seront présentes. Côté travail, le carré de Mercure pourra vous rendre sarcastique avec les autres. C’est pourquoi, ménagez vos propos et vos critiques, sinon, vous ne serez pas épargné par des représailles. Misez plutôt sur une concentration optimale, car avec Jupiter en Lion, vos rêves pourraient bien devenir réalité. Portez du bleu roi et du gris pour harmoniser vos sens. Capricorne du 22 décembre au 20 janvier
tirez batifoler dans de nouvelles prairies. Les nuances de votre vie affective se révéleront importantes et stimulantes pour votre libido et pour votre vie de couple en général. Côté job, il y aura sans doute des décisions importantes à prendre afin d’éviter les clashs et les gros coups de fatigue. Cette période vous fera tressaillir, un peu comme l’archer d’un violon. Ce seront les notes d’une ère nouvelle. Pensez à vous aménager des espaces de détente pour votre bien-être. Le violet, noir et bleu seront les couleurs de votre saison.
k Vos histoires d’amour vous donneront des vertiges et verseau du 20 janvier au 18 février
même des nausées ! Ce ne sera pas la panacée. C’est pourquoi vous devrez trouver une échappatoire afin de fuir toute conversation qui portera sur des critiques ou des jugements, car cela pourrait très mal se terminer. Côté pro, les grosses dissonances d’Uranus et de Pluton seront toujours là et votre printemps en sera complètement chamboulé. En conséquence, la vigilance sera donc en rouge vif et prudence dans vos échanges avec vos collègues. En effet, vous pourriez bien être désarçonné dans une joute verbale.
l Avec le Soleil, Mercure et Neptune comme hôte de marque poissons du 19 février au 20 mars
dans votre signe, vos histoires de cœur pourront très vite se retrouver au septième ciel. Mais gare aux mauvaises tentations de l’esprit qui, lui, pourra vous jouer de vilains tours. Côté pro, avec ce trio de choc, vous ne chômerez pas un seul instant. Ce sera une période hyper importante, car elle aura des résonances sur l’automne. Un conseil avisé : faites preuve d’une extrême organisation et surtout pour lancer vos projets. Afin de doper votre capital chance, portez des couleurs qui iront du rouge au rose, sans oublier des nuances de bleu/vert. Cet horoscope est rédigé par Sophia MEZIERES, Astrologue Diplômée. Pour une consultation, appelez au 0-892-236-010 ( 0.34 cts/minutes ) ou au 06-81-40-56-52 de 10 h à Minuit.
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hommage
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MINEO NAKAJIMA L
peintre mineo nakajima, décédé le 3 février dernier, était une figure de la place du tertre : un hommage lui sera rendu le dimanche 29 mars au café tartempion, à quelques pas du « Carré aux artistes » où il travaillait depuis plus de 30 ans comme portraitiste. E
Né en 1953 à Nagoya, Mineo Nakajima était arrivé en France à l’âge de vingt ans pour s’inscrire au stage de l’Académie de la Grande Chaumière. Depuis 1974, où son œuvre fut exposée au Salon, il y participait régulièrement, de même qu’au Salon national des Beaux-Arts depuis 1977. En 1982, une de ses œuvres fut présentée au Salon d’automne, dont il devint membre un an plus tard. Il a exposé, entre autres, à la Galerie Castle en 1989, à la Galerie Pékin en 1992 et en 1993 à Hakodate au Japon en tant qu’un des peintres montmartrois invités. Ses amis et collègues artistes de Montmartre présentent à sa famille toutes leurs condoléances. Motoichi Takemoto, Ambassadeur de la République de Montmartre, qui préside l’Association Sauver le Japon – Club ANFAA (Amitié Nippono-Franco-AraboAndalouse) organise un hommage à la mémoire de Mineo Nakajima pour ses amis
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Le Lapin Agile par Nakajima
artistes montmartrois et résidents amis japonais de Paris, qui aura lieu le 29 mars au café Tartempion, 15 bis, rue du MontCenis, de 14h à 17h30. Ses amis du club ANFFA seront présents pour animer cet hommage avec des chansons japonaises et françaises, du flamenco et de la danse orientale. L’hommage se poursuivra au restaurant Les Ambassades et à la cave du 27, rue Lamarck.
Tous ceux qui veulent partager ce moment seront les bienvenus. renseignements auprès de motoichi takemoto : 06 10 45 89 77 takemotomotoichi@yahoo.fr
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couPS de cœur cinéma et dvd
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COUP DE CœUR CINéMA
COUP DE CœUR DVD
enFant 44
« bad LUCK »
crédit photo : snd
Le scénario est digne des meilleurs thrillers : hiver 1952, Moscou. Leo Demidov est un brillant agent de la police secrète soviétique, promis à un grand avenir au sein du Parti. Lorsque le corps d’un enfant est retrouvé sur une voie ferrée, il est chargé de classer l’affaire. Il s’agit d’un accident, Staline ayant décrété que le crime ne pouvait exister dans le parfait Etat communiste. Mais peu à peu, le doute s’installe dans l’esprit de Léo et il découvre que d’autres enfants ont été victimes « d’accidents » similaires. Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Léo est contraint à l’exil avec sa femme, Raïssa. Prenant tous les risques, Léo et Raïssa vont se lancer dans la traque de ce tueur en série invisible, qui fera d’eux des ennemis du peuple…Beaucoup de suspens et de nombreuses surprises avec un casting en or : Vincent Cassel, Gary Oldman, Noomi Rapace…dirigé par Daniel Espinosa (suédois de naissance et chilien d’origine).
«
B
ad Luck » (« Malchance » en français) est un film américain hors normes (Seven Sept). Tout d’abord parce qu’il sort directement en DVD, malgré un casting exceptionnel : Sylvester Stallone (très convaincant dans un rôle inattendu), Tom Berenger, Danny Trejo, Danny Aiello…Ensuite, parce que le scénario de ce film-choral est particulièrement original. Des personnes qui n’ont rien en commun vont ainsi changer de vie et faire tout ce qu’elles ont toujours eu envie de faire grâce au livre qu’elles viennent de lire. Chaque personnage devra alors trouver le courage nécessaire pour réaliser son rêve et faire face à de nouveaux défis.
crédit photo : seven 7
V
incent casseL, qui a vécu à une époque à Montmartre avec sa famille, est aujourd’hui un acteur connu dans le monde entier. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver à l’affiche de ce film, adapté du roman du même nom.
Loin des films commerciaux, « Bad Luck » réalisé par John Herzfeld est une réussite qui mérite de ne passer inaperçue. Une bonne façon de retrouver le moral… alain Haimovici
rdv en salles dès le 15 avril 2015.
30 rue des Abbesses - 75018 Paris Tél : 01 46 06 50 14 www.leautey.fr - leautey@ aol.com
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ruBrique chanSonniÈre
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oilà plus de dix années que je participe à la rédaction d’articles divers pour Paris-Montmartre et cinq ans que j’assure la présente rubrique : c’est d’ailleurs la seule page où vous trouverez ma photo, car je ne cède pas au culte de la personnalité. Je tiens à vous dire que la peau d’ours servant de carpette ne me représente, pas plus que le personnage juvénile et bien sage s’y reposant ! Si vous êtes de ceux (il y en a) qui se précipitent sur cette rubrique dès la parution du journal, je tiens à vous en remercier chaleureusement. Hélas, je pense qu’il en est de même pour vous, mon personnage réel suscite, certes, des sympathies, mais aussi, à mon grand regret, de profondes antipathies. Aussi, me trouvant à l’aube d’un nouveau quinquennat qui sera sans doute (et à mon grand regret) le dernier, je veux tester
auprès de vous ma côte de popularité car, depuis le début de cette chronique (2010), la rédaction du journal ne m’a avisé d’aucune critique de votre part ! Peut-être par délicatesse ? Ou tout simplement par souci d’épargner ma grande sensibilité, si elles sont négatives, et de crainte de gonfler mon ego démesuré si elles sont (les critiques) trop positives. C’est pourquoi, chères lectrices (et lecteurs), j’avais envisagé de faire appel à un Institut d’opinion (l’IFOP pour ne pas le nommer) afin d’effectuer un sondage professionnel et objectif. Malheureusement, les modestes moyens dont je dispose m’ont empêché de retenir cette option : c’est pourquoi j’ai décidé de vous faire participer, si vous le voulez bien, à un sondage OPIF de ma composition pour lequel il vous suffira de cocher les cases appropriées.
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ique Rubsronnière Chan
par Jean-Jacques Sacquet
SONDAGE (veuillez cocher l’option retenue) A Cher Monsieur Sacquet, je vous admire depuis toujours, continuez, je vous en supplie… B Votre rubrique chansonnière me passionne ! C Je n’ai pas de temps à perdre avec vos élucubratio ns… D Je ne peux vraiment pas vous blairer ! E Allez planter vos choux et évitez de nous emm… Ce questionnaire devra m’être remis en main propre (si possible) à l’occasion de la sortie du P.M. 2ème Trimestre 2015, ou
expédié à la Direction du journal qui transmettra (?) Pour ceux d’entre vous qui désireraient : m’injurier, m’insulter, me traîner dans la boue, voire me faire parvenir des lettres aussi cruelles qu’anonymes, je m’engage à vous rembourser le prix de l’enveloppe et du timbre. Quant à vous qui avez coché les réponses A et B, je ne sais comment vous remercier : aussi, Mesdames, je vous biserai chaleureusement (plus si affinités). Messieurs, vous bénéficierez d’une virile accolade… que vous aurez bien méritée ! J.J. Sacquet
Une réalisation de CES DEUX-LA FONT LA PAIRE * Les « CHRONIQUES RYTHMEES D’UN MORT QUI MARCHE » passent à l’image, revisitées par le regard de Rujed, vidéaste, et de Christophe AUBRIAN, photographe : les textes de Jean-Jacques Sacquet s’ouvrent ainsi à un nouveau public. Utilisant les techniques de l’animation image par image (stop movie), les deux lascars mettent à profit l’outil numérique pour livrer une vision originale et poétique quelque peu délirante… … à voir et entendre sur YOU TUBE sous le titre : chroniquesrythméesd’unmortquimarche
*cesdeuxlafontlapaire@orange.fr
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ruBrique chanSonniÈre
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—— COURTES BRÈVES —— SELON L’ADAGE : NOËL AU BALCON, PÂQUES AUX TISONS… Députés indélicats : Noël à l’Assemblée, Pâques à la Santé ! 1er Ministre : Noël à Matignon, Pâques à la maison ! Président : Noël à l’Elysée, Pâques dans le lisier !
NON VŒUX 2015
ANAGRAMME
Pour des lendemains merveilleux, Merci mille fois de vos bons vœux, Même si cela est inutile, C’est la coutume, ainsi soit-il !
JE SUIS CHARLIE JESUS CRIE : AÏ
Ce rituel est un peu rassis, Nous en sommes d’accord, aussi, Pour que l’année qui vient soit belle, Faisons confiance au Père Noël !
O TAPIE AU TAPIS !
Je ne mets pas en doute votre sincérité, mais avouez que c’est plutôt mal parti. Le 7 Janvier 2015 est à marquer de dix-sept pierres blanches afin de se souvenir longtemps du Massacre des Innocents, perpétré par des fanatiques décérébrés : voilà une année qui commence bien mal ! Le pire est peut-être à venir (?) Je cède depuis 2004 à ma coutume des « non vœux » qui sont particulièrement justifiés en cette triste circonstance.
EXTRAIT DES RIEN DU TOUTISTES DE MICHEL LEBOURG …Sont-ce les religions qui font la part trop belle aux cons ? Ou bien sont-ce les cons qui dénaturent les religions ? Je crois avoir trouvé la réponse à ces deux questions Entre autre à la lueur des bûchers de l’Inquisition…
La vie est tellement dure, J’ai du tout bazarder : Ma femme, ma voiture, Mon yacht à Saint-Tropez Si la crise devait perdurer Il me faudrait me séparer De mon hôtel particulier !
A CEUX QUI M’ONT SOUHAITÉ UNE « BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2015 »
Je sais, il manque il manque le H Empruntons-le à la « KalacH »
LES POUSSE AU CRIME
Tout prêt à avaler n’importe quelle salade. Peut-on s’y retrouver dans Des prêcheurs arriérés, cette marmelade poussés par leur folie, D’où sortent les soldats des Fouillent les excréments de nouvelles croisades ? la théologie Et puis, imaginant leurs Comme ce sont ces propres liturgies, hommes qui inventent Propagent des idées de leurs dieux, haine et de mépris. Ils sont à leur image, cruels et belliqueux ! Elles feront leur chemin De discours en doctrines dans des cerveaux malades ils attirent derrière eux Pub ParisMontmartre 2012:Mise en page 1
Quelques illuminés répondant à leurs vœux. Voilà comment se fait le lit des assassins Colportant, à leur tour, de biens sombres desseins. Qui donc arrêtera ces hordes fanatiques Abruties de slogans et de passions mystiques?
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BON PLAN RÉSERVÉ AUX LECTEURS DE PARIS-MONTMARTRE
LE PETIT TRAIN DE
MONTMARTRE
Tarifs adultes 5,50€ au lieu de 6,50€ - Enfants : 4,50€
A ceux qui, comme moi, ont critiqué avec véhémence le Président pour les promesses qu’il ne tiendra pas, considérezles comme des vœux comparables à ceux que vous prodiguez généreusement à vos entourages. (Pour les personnels politiques à vos électeurs…)
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Circuit original commenté en musique de 35mns, tous les jours au départ de la Place Blanche avec arrêt Place du Tertre. De 10h à 18h, nocturne le week-end et en Été. Tel 01.42.62.24.00 promotrain@wanadoo.fr
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« Aller à l’idéal
et comprendre
le réel » (Jean Jaurès)
Fête de Parution
S
spéciale au cabaret « Chez ma cousine », pour fêter la parution du précédent numéro de Paris-Montmartre : pour l’occasion, à la talentueuse troupe du cabaret, conduite par Nelson Vega, s’ajoutaient quelques invités surprises de la « troupe » de ParisMontmartre, toujours fidèles et passionnés, comme Alain Turban et Pattika… L’assiette et la scène étaient au top, la salle plaine à craquer, l’humour, le charme et le talent au rendez-vous, comme toujours en ces lieux. Avant le dîner, les Montmartrois eurent même droit à un mini « salon du livre », animé par des auteurs très en verve…
2014 e N°13.97 4 trimestre
ISSN 11 53-0618
- © Moulin Rouge,
Photo Jacques
Habas
oiRée
AN LE FRENCH CANC E BAT DU MOULIN ROUG ! RDS TOUS LES RECO
SAUTET TRE DE RÉMI A LA RENCON CONCEPTEUR ARTISTIQUE ET RÉALISATEUR JACQUES WEBER CHOSE DU MONDE, « LA PLUS BELLE VIE » EN C’EST D’ÊTRE I e AVEC ERIC PORTELL XVIII RENCONTRE MAGASIN METRO DIRECTEUR DU
Jean Olivet
Alain Turban et Linda Bastide
Thierry Aimar, Pierre Passot et Alain Turban
Pattika
Michou et ses Dames, à droite Marie-laurence et Joëlle
Roger Dangueuger, Nelson Vega et Midani
Mohammed Ghannem, Midani et Pierre-Yves Bournazel
Amaury Gonzague
Bulletin d’abonnement à paris-Montmartre « Aller à l’idéal et comprendre le réel » (Jean Jaurès)
abonnement : 20 €, (30 € hors cee) et abonnement de soutien à partir de 50 €. chèque à l’ordre de Paris-montmartre. Bulletin à remplir en lettres majuscules et à retourner à Paris-montmartre 13, place du tertre, 75018 Paris
N°13.98 1e r trimestre 2015 ISSN 11 53-0618 - Autoportrait au chevalet, Paris 1888, Rijksmuseum Vincent Van Gogh
nom :
prénom :
adresse : PHILIPPE GALOY NOUVEAU DIRECTEUR RÉGIONAL DE METRO OLIVIER LEJEUNE L’INSOLENCE À LA FRANÇAISE MARCEL LEGAY CHANSONNIER DE L’ÂGE D’OR DES CABARETS
e-mail :
VAN GOGH 2015 HOMMAGE EUROPÉEN : « 125 ANS D’INSPIRATION »
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tél :
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