M I D A N I P A R F O N D É
"Aller à l’idéal et comprendre le réel"
N°13.113 3e trimestre 2019 ISSN 11 53-0618 Photo : ©Jodie Mann
(Jean Jaurès)
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Le Moulin Rouge fête ses
130 ans ! BON ANNIVERSAIRE
MICHOU !
BONNE FÊTE DES VENDANGES À TOUS !
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Agence o cédille - Photo Ben Massiot
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édito
MERCI NADINE !
COMME UN COUP DE CŒUR, UN COUP DE GUEULE, QUI VIENT DU CŒUR, PARLE AUX CŒURS DE TOUS !
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n grand Merci à Nadine Monfils, célèbre auteur, romancière et cinéaste Montmartroise, au caractère indépendant, décalé et coloré, qui a réjoui et touché beaucoup d’entre nous avec son « coup de gueule » sur Face book (cidessous) au sujet du réaménagement de la place du Tertre et son carré aux artistes. Voici son texte : « … J’ai décidé de pousser mes coups de gueule de cet été. Et d’octroyer des bidets aux endroits pourris. Aujourd’hui : La place du Tertre... Devenue une entreprise commerciale avec les terrasses des cafés qui ont tout envahi, laissant juste un trottoir étriqué aux peintres. En plus la structure métallique qui défigure cet endroit mythique est recouverte d’une moche bâche du genre linceul.
Malgré les pétitions des riverains qui n’ont rien pu faire. Mais c’est super, t’as l’impression de boire un verre dans un cercueil ! Comme disait Reiser, on vit une époque formidable. » Nadine Monfils De nombreux amoureux de Montmartre remercient Nadine et renchérissent. Alors, d’accord, pas d’accord ? Je vous encourage à suivre de près la page de notre talentueuse et réactive « écrivaine » dont le propos n’est jamais vain ni indifférent. Mais pour vous faire votre propre jugement, rien de mieux que de vous rendre place du Tertre, pour découvrir avec vos propres yeux (si vous n’en avez pas encore eu l’opportunité) ces nouvelles installations en contre-
terrasses : après, libre à vous d’aimer ou détester, de féliciter ou de critiquer ceux qui ont autorisé et laissé faire. Dans un sens ou dans l’autre, votre ressenti, à propos d’un site aussi sensible et emblématique de l’histoire et du mythe de Paris, sera l’occasion d’une réflexion qui s’impose à tous dans le cadre du rendez-vous électoral approchant, où se joue le devenir de la capitale. C’est aussi en ce sens, Paris-Montmartre souhaitant contribuer à nourrir la réflexion de chacun, que nous ferons parvenir un questionnaire précis aux candidats pour les municipales, dont vous pourrez découvrir, comparer et apprécier les réponses dans le prochain numéro. En attendant vos réactions et commentaires… Je vous souhaite à toutes et à tous une belle et colorée Fête des Vendanges !
Midani
ELECTIONS DES ARTISTES REPRÉSENTANTS À LA COMMISSION DU CARRÉ AUX ARTISTES DE LA PLACE DU TERTRE Le 27 septembre avait lieu le vote pour désigner les représentants des artistesà la commission du carré aux artistes du Tertre pour les 3 prochaines années. Voici les résultats de ces élections qui se sont déroulées dans la salle Poulbot à la mairie du 18ème arrondissement, avec un taux de
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participation de plus de 62 % des inscrits. Sont élus pour les peintres (86 exprimés) : Midani M BARKI avec 66% Jérôme Feugueur avec 53% Nicole Mathieu avec 36% J.L Leiva Chacon avec 31% Rodica Iliescu avec 30%.
Et pour les portraitistes et caricaturistes (66 exprimés) : Marie Noelle Romvos avec 53% Bactiar Raouf Namo avec 45% Farchad Parto avec 43%. Salim Sekkat avec 6 voix sur 8 caricaturistes Bon courage à cette équipe et bonne chance aux artistes du Tertre.
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sommaire
"Aller à l’idéal et comprendre le réel" (Jean Jaurès)
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18 DU 9 AU 13 OCTOBRE 2019
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18 JUIN : MICHOU FÊTE SES 88 ANS AVEC SES AMIS ET UN BEST OF CATHERINE ALRIC TOUT CE QUI EST ARTISTIQUE M’INTÉRESSE ! LE MOULIN ROUGE FÊTE SES 130 ANS ! ENTRETIEN AVEC JEAN-LUC PEHAU-RICAU PIERRE GROSCOLAS « MON AMOUR INFINI POUR LA MUSIQUE » « MONTMARTRE FÊTE LES COULEURS » BONNE FÊTE DES VENDANGES 2019 À TOUS !
N°13.113 3e trimestre 2019 ISSN 11 53-0618 Photo : ©Jodie Mann
Paris-Montmartre 3e trimestre, octobre 2019 Le Moulin Rouge fête ses
130 ans ! BON ANNIVERSAIRE
MICHOU !
CATHERINE ALRIC TOUT CE QUI EST ARTISTIQUE M’INTÉRESSE !
BONNE FÊTE DES VENDANGES À TOUS !
Couverture : Mathilde par Jodie Mann
XAVIER THOUMIEUX UN MONTMARTROIS AU SOMMET DE LA BUTTE
Edité par la SARL Paris Montmartre Chez Immopolis – 2, place Marcel Aymé 75018 Paris Co-gérants : Alain Coquard, Jean-Manuel Gabert, Midani M’Barki, Brice Moyse. RÉDACTION 13, place du Tertre 75018 Paris Tél : 01 42 59 19 99 PUBLICITÉ Chez Immopolis - 2, place Marcel Aymé, 75018 Paris Tél. 01 53 28 98 98 REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr
DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr
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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE
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L’ART MODERNE A UNE PATRIE : « MONTMARTRE »
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XAVIER THOUMIEUX UN MONTMARTROIS AU SOMMET DE LA BUTTE
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BONJOUR MONSIEUR COURBET
DE MONTMARTRE www.fetedesvendangesdemontmartre.com
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LE 18e FÊTE LES COULEURS
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RÉGIE PHOTO Jacques Habas, Tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTION Jacques Bachellerie, Jean-Paul Bardet, Linda Bastide, Chantal Brérot, Alexandra Cerdan, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Jean-Manuel Gabert, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Grégoire Lacroix, Nadia Laraba, Pascal Le Pestipon, Midani, Pierre Passot, Jean-Marc Tarrit. PHOTOGRAPHIES Jacques Habas, Midani, Alexandre Moyse, Frédéric Loup. DÉPÔT LÉGAL 3e trimestre – octobre 2019 - ISSN 11 53-0618
Vous retrouverez la petite anthologie des poètes et des chansonniers de Montmartre (septième et dernière partie), la rubrique de l’historien Jean-Paul Bardet, dans notre prochain numéro spécial fêtes de fin d’année.
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Au moment de mettre sous presse, nous apprenons avec une grande tristesse le décès de Jacques Chirac. Dans le prochain numéro, nous rendrons hommage à l’ancien président de la République, au maire de Paris, en se rappelant les liens profonds d’amitié fidèle qui l’unissaient à Montmartre, à ses artistes, à la République de Montmartre.
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© Reproduction même partielle interdite
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BON À SAVOIR
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PORTES OUVERTES D'ANVERS AUX ABBESSES
87 ARTISTES OUVRENT LEURS PORTES DU 15 AU 17 NOVEMBRE 2019
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'Association Anvers aux Abbesses organise la 24e édition de ses Portes Ouvertes : du 15 au 17 novembre, 87 peintres, sculpteurs, céramistes ou photographes vous ouvriront les portes de leurs ateliers. Un week-end toujours très attendu, riche en découvertes artistiques, rencontres et échanges. Les Emiles, petits formats réalisés par les artistes, seront exposés au Point d'Accueil (Atelier d'Orsel) et vendus 100 €.
INFOS PRATIQUES Ouverture des portes le vendredi 15 novembre de 18 h à 21h - le samedi 16 et le dimanche 17novembre de 11 h à 20 h L’affiche-plan avec les adresses des ateliers sera téléchargeable sur le site : www.anversauxabbesses.fr à partir du 1er novembre. Facebook : https://www.facebook.com/AssociationDAnversAuxAbbessesArtistesDeMontmartre Lieu d’exposition des Emiles et Point d’accueil : Atelier d'Orsel, 11 Rue d'Orsel 75018
LE CHŒUR DES ABBESSES RECRUTE DES CHORISTES AU DIAPASON ! www.choeurdesabbesses.fr
LE TOUR DE FRANCE DE L'OPTIMISME À COMMENCÉ Osez l’optimisme dans votre ville : au pire, ça marche ! « L’optimisme est la condition sine qua non à tout changement sociétal et un élément essentiel pour accéder au bonheur, aussi bien individuel que collectif. Il est le socle d’une société de confiance » affirme Catherine Testa. Pour la fondatrice du site loptimisme. com, premier site d’initiatives positives en France, chaque action a son importance, qu’elle se situe en milieu urbain ou rural, en entreprise, en institution ou dans la vie privée. Après la publication du best-seller « Osez l’Optimisme » aux éditions Michel Lafon, plus de
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200 conférences et 500 000 abonnés dans les 101 départements français, l’équipe de « l’Optimisme » démarre son Tour de France pour proposer des conférences gratuites et des échanges sur des thèmes choisis par les abonnés (oser l’entrepreneuriat, bonheur au travail…) et créer un réseau d’entreprises optimistes dans les régions. Le tour de France débute le 28 septembre 2019 à Trouville, à l’hôtel Les Cures Marines. L’équipe sillonnera la France de la Bretagne à l’Alsace, de la Normandie à la Corse, des Pyrénées à la Côte d’Azur, en passant par le Cher, les Alpes et Tahiti.
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BON À SAVOIR
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LA CHANTEUSE ELAINE KIBARO A REMIS LES TROPHÉES DE LA PAIX 2019
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laine Kibaro, la chanteuse de la Paix, qui organise depuis 2006 les événements dans le cadre de la Semaine Mondiale pour le Désarmement parrainée par l’ONU, a procédé à la remise des Trophées de la Paix 2019, le 13 septembre, à la Maison des Auteurs de la SACD, rue Ballu. Parmi les lauréats de cette édition : Claudia Cardinale, Fabienne Thibault, Jean-Claude Baudry, Pierre Santini, Danièle Gilbert, etc. Peu avant l’été, la chan-
teuse avait sorti son 24ème album, « Mon chat m’a dit », nouvel opus de 19 titres où elle proclame son amour inconditionnel pour la vie sous toutes ses formes, en passant par sa vision du couple comme voie de transformation et d’évolution (en téléchargement sur les plateformes). On peut retrouver Elaine Kibaro et suivre ses actions sur Bonneheure.tv, la chaîne de l’association ORIAN (club
UNESCO) qu’elle a fondée pour une éducation à la Paix. www.bonneheure.tv
“PAINT & PORTRAY“
LE SITE INTERNET QUI EXPORTE MONTMARTRE DANS LE MONDE !
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e concept de Paint & Portray est né pour amener Montmartre à votre porte, dans le monde entier ! Créé par deux passionnés de Montmartre, le site Paint & Portray", lancé en août
dernier, regroupe 25 artistes de la Place du Tertre et propose plus de 60 peintures de référence, chacune avec un style unique, couvrant une panoplie de techniques et d'options, pour vous permettre de faire réaliser votre tableau personnel sur commande, à distance. Un portrait, ou une caricature, de l’un de vos proches (ou de vous-même), un pay-
sage aimé, un lieu ou un moment inoubliable ? Il suffit de télécharger sur le site la photo représentant le motif de votre choix et de choisir un style de peinture : un artiste réalisera selon vos indications une œuvre d'art originale, à la fois personnelle et personnalisée. (Votre œuvre pourra aussi être imprimée sur des cartes de vœux téléchargeables ou sur des mugs, coussins, etc.) Au cœur du site se trouve une galerie virtuelle, animée et interactive.
ANTIQUITES - BROCANTES Rue Chaussée d’Antin et Rue de Mogador - 9e Sam. 5 et Dim. 6 Octobre Trinité d’Estiennes d’Orves
Rue Faidherbe - 11e
Avenue d’Italie - 13e Bd Beaumarchais - 11e
Sam. 12 et Dim. 13 Octobre Sam. 19 et Dim. 20 Octobre Sam. 26 et Dim. 27 Octobre Faidherbe-Chaligny
Bd Arago - 13e
Bd Pasteur - 15e
Les Gobelins
Pasteur
Sam. 2 et Dim. 3 Novembre Sam. 9 et Dim. 10 Novembre
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Place d’Italie
Bastille
www.ohvl-international.com
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LA VIE DU VILLAGE
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1939-2019 : JOYEUX ANNIVERSAIRE AUX P’TITS POULBOTS DE MONTMARTRE !
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h bien oui, ces jeunes et fringants petits tambours en costume de l’infanterie de 1813 ont 80 ans ! Ils nous enchantent toujours dans toutes les fêtes montmartroises et bien au-delà en faisant rayonner Montmartre dans le monde.
à eux-mêmes, ceux qu’il voyait chaque jour sur la Butte. Il est fondateur de la République de Montmartre, avec laquelle il ouvre un dispensaire rue Lepic, organisant sans relâche d’innombrables galas de bienfaisance et fêtes de Noël pour leur apporter secours et joie.
blique de Montmartre et le parrain de cet événement Alain Turban. Les Compagnons de Montmartre, Pattika, France Fannel, Véronica Antonelli, Sylvie Malys, Sandy et François Deblaye, et de nombreuses surprises nous attendent.
Marie-France Coquard
Dans le monde entier, Francisque Poulbot (1879-1946) est devenu le symbole de Montmartre. Pour le public, il est le père des gosses de Montmartre, ses chers petits Poul-
bots. Son œuvre est gigantesque, journaliste, dessinateur de presse, créateur de cartes postales, pionnier en matière de dessins et d’affiches publicitaires mais aussi de guerre, de bienfaisance, de fêtes, de cirque, de cinéma… peintre, sculpteur, graveur, illustrateur prolifique de 70 livres mais aussi de chansons, de menus. La célébrité de l’un des meilleurs affichistes et illustrateurs du XXe siècle n’occulte pas l’immense générosité du père des gosses auxquels il a consacré sa vie et qui portent son nom. Poulbot est devenu célèbre en créant ce gosse de Montmartre frondeur, courageux et rieur malgré l’absence d’hygiène, de soins, et la faim. Son crayon à la fois drôle et poignant a croqué avec tendresse et compassion des milliers de mioches miséreux ; ces moineaux piaillant et livrés
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Photo Frédéric Loup
Dans le monde entier, Francisque Poulbot (1879-1946) est devenu le symbole de Montmartre.
Cela mène en 1936 à la fondation, avec Lucien Pinoteau, de l’Œuvre des Gosses de la Butte Montmartre qui devient en 1939 l’Œuvre des P’tits Poulbots, dont la marraine est la République de Montmartre. Depuis 80 ans, la célèbre association perpétue la mémoire de ses fondateurs à travers ses actions caritatives, ses défilés, ses fêtes. Joëlle Leclercq, présidente de l'Association, Joël Ben Hayoun, chef tambour, et nos P'tits Poulbots fêtent leurs 80 ans ! Ils sont heureux de vous convier à cet anniversaire avec leur marraine la Répu-
Les P’tits Poulbots vous donnent rendez-vous le dimanche 6 octobre 2019 de 15 heures à 17 heures (entrée gratuite) aux Arènes de Montmartre, 22, rue Chappe, 75018 Paris. ŒUVRE DES P’TITS POULBOTS 3, place du Tertre à Montmartre
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LA VIE DU VILLAGE
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18 JUIN : MICHOU FÊTE SES 88 ANS AVEC SES AMIS ET UN BEST OF À la tête de son célèbre cabaret depuis 63 ans, la star Michou fête ses 88 ans en sortant un nouveau disque, «Le Best of». L’occasion d’une soirée inoubliable partagée avec ses nombreux amis du show-biz.
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ne fête mémorable, époustouflante de gaité montmartroise enchante la cour du cabaret mythique du 80, rue des Martyrs. Tendu de blanc, le petit espace est envahi en début de soirée par les riverains, les habitués et amis qui font le quotidien du Roi de la fête. Des mamies du quartier, les associations montmartroises viennent trinquer avec le roi du Tout-Paris. Ici, on sirote du champagne,
des cocktails bleus à base de curaçao, des verres de blancs et des ballons de rouge. Dehors, des groupies, l’attendent, espérant l’apercevoir. « J’ai fait la route depuis Genève », confie Dominique, 60 ans, tandis que depuis leur fenêtre, les voisins amusés ne perdent pas une miette des allées et venues. Peu à peu, c’est le show-biz qui afflue vers le haut lieu de la nuit en bleu. Michou salue tous ses invités. Il est notamment entouré de Charles Dumont, 90 ans, auteur des plus fameuses chansons d’Édith Piaf, et du sourire éclatant de son complice de toujours Jean-Paul Belmondo, de deux ans son cadet.
Marie-France Coquard «Michou, le best of», 23 chansons chez Marianne Mélodie, 13,90 €, disponible sur www.mariannemelodie.fr
Photos : Jean Rauzier
Pour la rentrée, Michou, avec sa légendaire générosité, a convié les anciens de Montmartre autour d'un somptueux déjeuner-spectacle... Pierre-Yves Bournazel, député de Montmartre, n'a pas manqué cette occasion pour renouveler son soutien et son amitié à notre prince de la nuit.
Suit un nombre incalculable de people comme seul Michou sait les rassembler, du journaliste Christophe Hondelatte au producteur Orlando, frère de Dalida. Fabienne Thibault, Hervé Vilard, Pierre-Jean Chalençon ou encore l’animateur Jean-Luc Reichmann sont venus ponctuer le fameux dîner-spectacle de ses « Michettes ». La troupe des extraordinaires transformistes évolue sous le regard heureux mais néanmoins attentif du patron. Des moments d’émotion font chavirer la salle quand Anny
Duperey, qui a préfacé « Michou, Prince bleu de Montmartre » lui lance un émouvant hommage. Des larmes aux paupières au moment de la pièce montée, lorsque Nana Mouskouri lui dédie un vibrant « Joyeux anniversaire ». On vous le dit avec des fleurs, L’Homme à femmes ou encore un duo avec Annie Cordy intitulé 85 % d’amour et 60 ans de cabaret… Les tubes du « Prince bleu de Montmartre» rassemblés dans un « Best of » sont désormais dans les bacs, pour le plaisir de ses nombreux fans.
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MONTMARTRE C’EST VOUS !
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CATHERINE ALRIC
TOUT CE QUI EST ARTISTIQUE M’INTÉRESSE !
PAR MICHÈLE CLARY
Elle est une actrice française aux multiples talents, hors du commun, tour à tour mannequin, écrivain, peintre, passionnée depuis toujours par toutes les expressions artis-
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Photo : Jean Claude Woestelandt
lle a fait l’école des Beaux-Arts de Paris, l’Ecole Supérieure des Arts Modernes, puis à suivi son cursus à l’atelier de la Cité MontmartreAux-Artistes. En même temps, elle devient mannequin dans de prestigieuses agences parisiennes, elle tourne aussi de nombreux films publicitaires qui lui ouvrent un autre univers : celui de la caméra et de la comédie. De là, elle laisse de côté momentanément son chevalet pour intégrer le cours René Simon et ensuite le cours Claude Viriot. Mais elle sait qu’elle n’abandonnera jamais la peinture !
tiques. Catherine Alric personnifie le talent, l’élégance, la beauté en une artiste qui donne à aimer la vie aux autres ! De plus, notre étoile du cinéma a le cœur montmartrois...
ture de livres pour enfants. Actuellement, Catherine reprend ses pinceaux d’artiste, car au fond d’elle, la peinture ne l’a jamais quittée.
Catherine Alric, lors d’une audition va faire une rencontre déterminante avec le metteur en scène et réalisateur Philippe de Broca. Il a tout de suite évalué le potentiel énorme de la jeune femme qui se présente à lui. Il la projette dans le 7ème art avec un premier rôle aux côtés de Jean-Paul Belmondo pour le film « L’Incorrigible ». Ensuite, elle enchaine de nombreux films à succès tels que Tendre Poulet, Le Cavaleur, On a volé la cuisse de Jupiter de Philippe de Broca ; Pétrole ! Pétrole ! De Christian Gion ; Liberté, égalité, choucroute de Jean Yanne et de nom- La boulangerie de la grand tante et de son mari à l'angle de la rue Tholozé breux autres. Elle a joué avec Daniel Auteuil, Michel Serrault, Jean-Pierre Marielle, Catherine a habité bd des Batignolles duJean Rochefort, Philippe Noiret, Ursula rant toute sa jeunesse avec ses parents. Andress, Francis Perrin, Danielle Darrieux, Dans les années soixante, sa grande tante Bernard Blier, Annie Girardot et la liste est Marie et son mari Claude Noally habitent 5 longue... Elle tourne également pour la rue Burcq. Quelques pas plus loin, à l’angle télévision. de la rue Tholozé et de celle des Abbesses, Elle écrit avec Jean-Loup Chrétien le livre ils ont là une boulangerie très jolie, tout Rêves d’étoiles. Se lance aussi dans l’écri- en mosaïque, style années 30 - remplacée
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aujourd’hui par une banque… « Quand j’allais les voir, ils me donnaient toujours quelques gâteaux, car j’étais gourmande à l’époque. » Certains peintres venaient à la boulangerie et n’avaient pas tous les moyens de payer. Mais parfois, ils s’acquittaient de leurs dettes avec un tableau… « Je me souviens de l’appartement montmartrois de ma tante qui était sans lumière. Dans la salle à manger, sur le mur trônait un très beau tableau de danseuses. Donc j’imagine plaisamment Edgar Degas qui est peut être passé payer sa dette de croissants à la boulangerie ?... » C’est la seule chose qu’elle trouve joli dans cet appartement si sombre. Ah! Ces danseuses… « Car moi je rêvais de faire de la danse. Quand je regardais ce tableau, cela m’égayait cet endroit. » Catherine toute petite a donc toujours fréquenté notre village. « Je n’ai jamais quitté ce quartier, sans y habiter. J’aime particulièrement Montmartre qui représente une partie de ma vie depuis toujours. » Catherine Alric fréquente le Théâtre de l’Atelier, le Théâtre 13 de Lelouch (devenu le Théâtre Lepic de Salomé Lelouch), le Studio 28. Elle a ses cafés où elle aime s’attabler, comme le Nazir, la Mascotte, la villa des Abbesses... Catherine découvre toujours quelque chose à Montmartre, un jardin, un escalier, un immeuble. « C’est un mélange de genre, fascinant, il y a des artistes, des artisans, des personnes âgées qui sont la mémoire des lieux. Une ambiance ! Un village attachant. »
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MONTMARTRE C’EST VOUS !
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On a volé la cuisse de Jupiter
Mas alla de la aventura
Liberté égalité
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Liberté égalité
Pétrol, pétrol On a volé la cuisse de Jupiter
©Photo : Jacques Beneich
Elle a beaucoup bougé dans Paris au fil des évènements de sa vie. « Mais je suis toujours fidèle à Montmartre. J’y suis chez moi, je rencontre beaucoup de gens du métier, d’auteurs, de peintres. Je bénéficierai peut-être de bonnes ondes de la créativité omniprésente de ces lieux. A Montmartre, il y a une âme. »
Catherine, petite, souhaitait devenir danseuse, suite à une série télévisée où jouait une jeune danseuse de l’Opéra. Elle s’identifie complètement au personnage. « Maman, je veux aller dans cette école qui a un grand toit tout vert pour apprendre à danser ! » Sa mère lui répond : « J’imagine que tu parles de l’Opéra ? Mais tu ne pourras pas danser ! » Privée d’entrechats à cause de ses rondeurs de petite fille, qui ont disparu deux ans plus tard ! Danseuse sous le grand toit vert, non ! Non ! « Il ne faut jamais empêcher un enfant de se lancer dans ce qu’il aime. » Tout en étudiant aux Beaux-Arts, Catherine devient mannequin dans des agences parisiennes, Models Internationals et Catherine Harlé. Quand vous lui parlez de l’atout de sa beauté, elle vous surprend par sa réponse : « Je ne me suis jamais trouvée belle ! Mais jamais ! Même si on me le dit. Cela ne me convainc pas ! »
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T’empêches tout le monde de dormir
Mannequin ou comédienne, elle trouve toujours les autres beaucoup mieux qu’elle. A ce sujet, Philippe De Broca s’est mis en colère lors du tournage en Grèce de « La cuisse de Jupiter ». A l’époque les bobines de film partent pour Paris et reviennent trois jours plus tard pour le visionnage. Un grand projecteur, pas de son, un grand drap sur le mur du hall de l’hôtel. Les rushes (épreuves de tournage) sont lancés. « Je regardais ça et j’étais effondrée ! » À chaque rush, même remarque... Philippe De Broca, fou de rage, lui a expliqué que si elle continuait comme cela, il lui interdirait de participer aux projections. « Alors j’ai gardé mes doutes, mes craintes, mes peurs. J’en étais malade ! On ne peut rien y faire. » Philippe de Broca : « Arrête de douter ! » « ... Sûrement à cause d’une histoire de l’enfance. Mes parents disaient de ma sœur : elle est une petite porcelaine et toi un petit baigneur. Alors pour moi un petit baigneur c’est moins bien qu’une poupée en porcelaine ! » Elle a une enfance pourtant merveilleuse avec des parents aimant.
« Mais on ne m’a pas donné confiance en moi. » Quand Catherine tournait beaucoup de films pour le cinéma, les gens du métier disaient surtout « ne fais pas de TV ! » Des films publicitaires « il ne faut plus en faire ! » « Fais attention tu as fait beaucoup de comédies, après tu ne pourras plus jouer des rôles dramatiques. » « Des carcans abominables ! Maintenant cela n’existe plus heureusement ! » Ce qui n’a pas évolué explique Catherine, c’est pour les femmes qui ont avancé en âge, il y a très peu de rôles intéressants. Quels sont les films préférés tournés par Catherine Alric ? Tous les films de Philippe de Broca car elle a adoré travailler avec lui. « Il m’a choisi, m’a donné ma première chance, il m’a appris le métier de la meilleure façon technique et artistique. » Tous les artistes étaient heureux de travailler avec lui. Il fallait bien savoir son texte car il allait très vite et n’était pas patient. Cependant, il savait mettre les comédiens à l’aise et cela n’est pas donné à tous les metteurs en scène. Avec lui tout finissait par un éclat de rire, avec cette impression que la vie était facile. « Tout parait simple mais en réalité tout est compliqué ! De l’extérieur on ne voit pas la
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MONTMARTRE C’EST VOUS ! complexité du métier de comédienne. » Il y a mille choses à penser et faire en même temps, bouger sur un plateau en donnant son texte, exprimer des sentiments en restant dans ses marques et en prenant le mieux possible la lumière. « Un tournage, ce sont des sensations ! J’ai toujours adoré la caméra. C’est une amie » Elle précise que maintenant les tournages ont changé, tout le monde est derrière un écran à surveiller si la perche ou un projecteur ne sont pas dans le champ. Chacun dans son coin, tout est devenu très technique.
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ou paraître ceci ou cela ! C’était aussi une grande amoureuse avec beaucoup de problèmes sentimentaux, car chaque histoire virait au drame. Catherine jouait la grande sœur à tout moment.
Un souvenir merveilleux dans son métier de comédienne ? « Une passion inconditionnelle pour Annie Girardot. C’est elle de loin mon meilleur souvenir dans mon métier. » Après « L’Incorrigible » avec Bel- Phare du bout du monde, tableau de Catherine Alric mondo, elle tourne dans le film « Tendre poulet » avec Annie Girardot, une « Annie Girardot respectait tout le monde. Quelle merveille cette femme. Humainepremière grande scène. ment elle était fabuleuse ! J’ai eu cette « Toute une tirade dans une voiture avec chance unique de l’avoir dans ma vie. » une star comme Annie, c’était merveilleux ! Elle a tellement su me mettre à l’aise que nous sommes devenues très proches. » Catherine Alric ne quittait jamais le plateau et regardait tourner Annie. « Je ne la voyais jamais répéter, ni apprendre ses textes. Quand la star du cinéma français démarrait le tournage, toutes les intentions y étaient : sa spontanéité, sa voix, et du texte elle n’oubliait jamais rien ! Très impressionnante, dès que le mot « moteur » retentissait, il n’y avait aucune différence dans le champ ou hors-champ. « De temps en temps je voulais faire pareil, mais je n’avais pas son expérience et je revenais vite dans les rails ! » Annie parlait sans compromis et ne cherchait pas à avoir l’air d’être bien élevée,
La peinture pour moi c’est un bonheur extrême. Elle représente la liberté !
Catherine Alric a écrit aussi pour les enfants chez Nathan : Boulette et Marcel à l’Opéra et Boulette et Marcel sur la rivière sacrée. « Comme j’étais un peu ronde petite, j’ai pensé à mon héroïne qui s’appellerait Boulette. L’idée de l’Opéra, car ma mère nous y emmenait souvent. J’étais nourrie par tous les grands classiques et depuis j’adore l’Opéra ! » Catherine Alric est une artiste peintre passionnée. Ce goût lui vient de sa maman Marthe, qui obtenait toujours le prix de dessin. Elle souhaitait rentrer dans une école de dessins, mais ses parents ont dit non ! « Quand après le bac, je lui ai dit ma volonté d’entrer aux Beaux-Arts, Maman était ravie ! » Depuis cinq ans, Catherine prend des cours de peinture
dans un atelier au pont Mirabeau. Elle aime l’odeur qui règne dans ces lieux. Avec la peinture, on entre dans un univers où, tout d’un coup, plus rien d’autre n’existe. Dans l’atelier, Catherine est silencieuse, les autres élèves discutent entre elles, mais ce brouhaha devient comme une musique. « C’est la meilleure thérapie, si vous avez des ennuis vous les oubliez. La peinture pour moi c’est un bonheur extrême. Elle représente la liberté ! » Catherine a son tablier taché de peinture et les doigts colorés. Fini l’astreinte de la comédienne qui, pendant 30 ans, a dû être toujours impeccable, quoiqu’elle soit toujours très soignée et coquette. Peindre sans être apprêtée et ne pas se faire, comme disait Philippe de Broca, « Le chignon et l’œil ! » Catherine Alric a déjà une trentaine de tableaux et plusieurs expositions à son actif. Elle a peint Montmartre, son adorable chien, son âne blanc, des routes à l’infini, des éléphants, des paysages... Tout cela composé avec une fervente passion. Sa sensibilité pour le sort des animaux l’a amenée à créer en 2001 avec le Docteur Vétérinaire Georges Mons et des bénévoles un refuge « Spa du Cantal le 15 » à Arpajon sur Cère. D’un air enjoué, Catherine Alric dit souhaiter à tout prix connaître les terrains de pétanque à Montmartre car elle adore ce jeu et cette convivialité. Elle souhaiterait aussi participer pour la première fois aux vendanges. Enfin si son temps est consacré à sa passion, la peinture, Catherine est toujours prête à d’autres tournages pour un personnage qui a quelque chose à dire. Pas tourner pour tourner. Partante pour des thèmes sociaux, des comédies « car nous avons aussi besoin de rire ! » Puis elle dit avec des lueurs dans les yeux et un sourire vainqueur : « Je n’ai pas de nostalgie de ce que j’ai fait, par contre j’ai plein d’ambition pour ce que je vais faire ! » Michèle Clary
Le Cavaleur - Montmartre, tableau de Catherine Alric
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DU NOUVEAU
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BIENTÔT UNE NOUVELLE RUBRIQUE CULTURE ET TOURISME AVEC L'AFJET
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partir du prochain numéro, nous vous proposerons une nouvelle rubrique, où des écrivains et journalistes membres de la prestigieuse AFJET - Association Française des Journalistes et Ecrivains du Tourisme* - pourront partager leurs découvertes et donner libre cours à leur talent, à travers une grande variété de thèmes liés à la culture et au tourisme. Paris-Montmartre pourra intervenir aussi dans le bulletin de l’AFJET, dans un esprit de partenariat et d’échanges. En attendant, il faut saluer l’excellent article explicatif signé par Didier Galibert, paru dans AFJET : Carnet de Voyage n°6, intitulé « La nouvelle complainte de la Butte : il faut sauver la place du Tertre ! ». « (…) Espérons - conclut joliment Didier
Galibert - que les autorités responsables sauront redorer le blason de la Place du Tertre, chère à nos touristes, sinon notre regrettée Cora Vaucaire, qui possède déjà une rue à son nom dans le 18e arrondissement de Paris, aurait de quoi se retourner
dans sa tombe devant cette nouvelle complainte de la Butte. » *L’AFJET organise de nombreux événements sur tout le territoire, conférences, voyages de presse, expositions, remise de prix, en lien avec les structures du tourisme.
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LE MOULIN ROUGE FÊTE SES 130 ANS !
JEAN-LUC PEHAU-RICAU,
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our évoquer ces 130 ans historiques, nous avons rencontré JeanLuc Pehau-Ricau, qui fête lui aussi un anniversaire : ses vingt ans passés à la direction de la Communication du Moulin Rouge ! Avec le même enthousiasme qu’au premier jour, ce passionné œuvre au service du plus célèbre cabaret au monde, en donnant toute sa dimension à cette riche histoire qui continue de s’écrire et d’évoluer.
COMMENT AVEZ-VOUS « RENCONTRÉ » LE MOULIN ROUGE ? Avant d’arriver au Moulin Rouge, je travaillais dans une agence de communication qui avait une partie du budget Moulin Rouge pour sa publicité. Je travaillais donc régulièrement pour le cabaret en tant qu’agent de communication extérieur, cela a duré trois ans. ...en n’oubliant jamais J’aimais beaucoup le monde du spectacle et j’habitais Montmartre que le succès du (32 ans aujourd’hui). Lorsque Moulin Rouge passe l’ancien directeur de la communipar le respect de ses cation est parti, les Présidents de fondamentaux, de l’époque, Pierre-André Gailly et son ADN - le Moulin ne Jean-Jacques Clerico, m’ont procopie pas, il est copié ! posé de les rejoindre. Je suis donc arrivé en mai 99 pour développer la communication, qui, auparavant, était basée sur le seul spectacle. Ma conviction était que le cabaret devait communiquer sur ses nombreux atouts, à commencer par son extraordinaire histoire : les dates anniversaires (comme les 120 ans, les 125 ans…) approchaient et j’ai voulu mettre l’histoire au même niveau que le spectacle et que tous les autres critères.
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Au fil des années, tout s’est enchaîné ; notamment avec le film Moulin Rouge, qui a permis aussi une communication différente, puis nous avons développé le discours de communication sur de nouveaux axes comme la gastronomie ou les métiers d’art : et l’on a vite constaté que tous ces axes intéressaient autant la presse que nos spectateurs, il y avait vraiment une curiosité. De plus, dans les années 2000, on arrivait à un retour des fondamentaux où il y avait un besoin de repères, de traditions. C’est pour cela que nous avons développé tout le côté internet avec la mise en avant de l’histoire, du spectacle, des artistes, des métiers, des ateliers… J’ai aussi obtenu un budget pour créer le Département des Archives, parce qu’il n’y avait pas d’archives au Moulin - et j’ai fait beaucoup de ventes aux enchères pour les alimenter. Cette soif de connaissance induisait pour le Moulin de se dévoiler un peu plus, en légitimant cette place de numéro 1, du cabaret le plus célèbre au monde. Il faut avoir conscience que le Moulin Rouge est une référence en France, c’est un des symboles français, sans être un grand patrimoine il se situe entre la Tour Eiffel, le Louvre, Versailles, etc… J’ai mis en place des actions pour permettre à un public plus jeune, francilien, de proximité, d’aller voir le spectacle : par exemple pour la Saint Valentin, avec des supports comme la radio, etc. Mais, ce qui nous a beaucoup aidé dans le rajeunissement de la cible, c’est le film Moulin Rouge de Baz Luhrmann en 2001, pour lequel nous nous sommes impliqués, d’abord pour les autorisations, ensuite pour le lancement du film dans plusieurs pays (promotion de marketing avec la Fox, etc) L’attachée de presse du Moulin Rouge, Fanny Rabasse a participé, accompagnée des danseuses, au lancement du film qui a fait l’ouverture au Festival de Cannes. Toutes ces opérations ont permis de séduire un public plus jeune. Il faut savoir s’intégrer aux évolutions, comme le digi-
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Facade Moulin Rouge©Moulin Rouge®-D.Duguet
DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION DU MOULIN ROUGE
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tal, en n’oubliant jamais que le succès du Moulin Rouge passe par le respect de ses fondamentaux, de son ADN - le Moulin ne copie pas, il est copié ! Il faut élaborer une communication réfléchie via les réseaux sociaux, trouver le concept même, ce que l’on va dévoiler, la régularité, et trouver le bon équilibre, le bon dosage de l’info : ce qui se passe derrière le rideau doit toujours rester un peu secret.
LA CLIENTÈLE A-T-ELLE ÉVOLUÉ DEPUIS VINGT ANS ? Oui, nous constatons aujourd'hui un équilibre presque parfait entre les français et les étrangers. Les parisiens sont de plus en plus nombreux, car l’image du Moulin Rouge n’est plus la même. POURQUOI NE PAS CRÉER UNE COMMUNICATION PROPRE AUX PARISIENS ? On communique dans les magazines, les sorties parisiennes, etc… Comme le Moulin n’a jamais voulu avoir de cœur de
cible, on s’adresse à tout le monde. Mon travail consiste à avoir une seule image, un discours du Moulin Rouge, qui est divulgué dans le monde entier de la même façon. Et dans le digital, communiquer sur ce qu’est vraiment le Moulin Rouge. QU’EST-CE QU’UNE BONNE COMMUNICATION ? Ne pas « survendre ». Le choix des images, du support est très important afin de montrer qui nous sommes réellement, pour attiser toujours cette curiosité : le fait que l’on soit unique, sur une place unique, avec une façade mythique, une salle historique, que l’on entretient régulièrement afin de faire vivre une expérience inoubliable. Une bonne communication doit savoir s’adapter au temps, à la période, à l’évolution des mentalités, en se respectant. C’est comme ça que l’on est arrivé à 130 ans… et il y a encore de très nombreuses années devant le Moulin Rouge ! En 20 ans, nous avons agrémenté les murs d’affiches historiques, par exemple
Facade Moulin Rouge©Moulin Rouge®-D.Duguet
PEUT-ON DIRE AUJOURD’HUI QUE LE MOULIN ROUGE EST UNE MARQUE ? C’est une marque, déposée, enregistrée, protégée dans le monde entier. Au fil du temps, un département « marque » a d’ailleurs été créé avec un juriste. En accord d’images, c’est nous qui donnons les autorisations (par ex : utilisation de la façade). En vingt ans tout le discours de commu-
nication a beaucoup évolué, et a été élargi, notamment avec la Machine du Moulin Rouge, la création du roof top, le bar à bulles, etc. afin de proposer une offre complète. Le spectacle reste le point fort mais pour faire ce spectacle il faut beaucoup d’éléments : le service, la gastronomie, les métiers d’art, les artistes, etc.
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LIEUX DE LÉGENDE de Toulouse Lautrec, d’affiches de films. Nous avons en projet d’aménager, de décorer le grand hall d’accueil, qui est devenu le pré hall d’accueil officiel, maintenant les clients attendent à l’intérieur pour des mesures de sécurité. On y découvrira cette histoire, que se soit les backstages ou le côté historique. Le but est de créer une ambiance particulière qui annonce le Moulin Rouge, le spectacle. Depuis que je suis arrivé, j’ai mis en place exceptionnellement quelques visites guidées par an, des écoles, des associations, des étudiants, qui ont rapport direct avec notre activité ; l’école hôtelière pour la restauration, les écoles de métiers d’art, école de tourisme. On participe également à des expositions, des métiers d’art, on prête des costumes, on valorise le travail de tous les ateliers du Moulin Rouge.
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QUEL EST VOTRE PLUS GRAND SOUVENIR DU CABARET ? Je crois que c’est mon arrivée, quelques mois avant la fin de la revue du centenaire : « Formidable » et pendant la mise sur scène de la nouvelle revue « Féerie ». Vivre la création du spec-
Les Maisons d'Arts © Jacques Habas
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tacle, l’effervescence - le Moulin Rouge étant fermé au public pendant 5 semaines - la création des décors, les essayages de costumes, le recrutement des artistes, la
LE MOULIN ROUGE À BROADWAY...
L
e Moulin Rouge poursuit sa collaboration artistique avec le réalisateur Baz Luhrmann, et sous licence Moulin Rouge, afin de donner vie au film… sur les planches des théâtres ! Produit par Global Creatures et en partenariat avec la Twentieth Century Fox, "Moulin Rouge ! The Musical" traduira en version scénique l’univers coloré, dynamique et déjanté du film. Le casting finalisé, une représentation « preview » a eu lieu le 10 juillet 2018 et le Gala pour la première représentation mondiale à Boston le 29 juillet 2018. Depuis juin 2019, présentée à Broadway : "Moulin Rouge! The Musical", la comédie musicale basée sur le film éponyme de Baz Luhrmann a levé le rideau à New York le 28 juin 2019 au Al Hir-
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schfeld Theatre. Le film reprend vie sur scène pour le plus grand plaisir de tous. Déjà très applaudie par les spectateurs à Boston, cette nouvelle comédie musicale promet d’être un grand succès. La Première officielle à Broadway a eu lieu le 25 juillet 2019, suivie d’une soirée de Gala à laquelle étaient présents les membres de la direction ainsi que Claudine, la meneuse de revue, qui représentait le Moulin Rouge, le vrai, l’authentique, sur le tapis rouge !
chorégraphie… tout cela était magique pour moi… C’est donc un très beau souvenir lié avec le lancement d’un nouveau spectacle. Aujourd’hui, Féerie fonctionne toujours aussi bien ! L’ESPRIT MOULIN ROUGE ? Un esprit familial : c’est le sentiment d’appartenir à un lieu mythique connu dans le monde entier, avec une grande histoire, une référence, de se sentir privilégié. Pour moi, cela restera un excellent souvenir de me dire : j’ai participé à l’évolution de l’image du Moulin Rouge, à la communication du Moulin Rouge. J’ai donné tout ce que j’avais en moi pour développer cette image, qui est véhiculée, aujourd’hui dans le monde entier. VOUS HABITEZ MONTMARTRE DEPUIS 32 ANS, QUEL EST VOTRE SENTIMENT CONCERNANT CE QUARTIER ? J’adore ! Je trouve que c’est aussi un privilège d’y habiter. J’aime son côté village et j’accepte les changements même si ils sont parfois critiqués… on n’a pas le choix parfois et Montmartre ne doit pas devenir un musée vivant…
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Meneuse de Revue ©Moulin Rouge® - S.Franzese
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QUELLES SONT VOS ADRESSES PRÉFÉRÉES SUR LA BUTTE ? J’aime beaucoup l’italien du 5, rue Audran AL Caratello, le Chinon, rue des Abbesses, Le Terrass hôtel, rue Joseph de Maistre, Jo, pour les vêtements rue d’Orsel et l’hôtel Particulier situé avenue Junot, l’ancienne librairie de la rue Burcq.
LE 6 OCTOBRE, LE MOULIN ROUGE A FÊTÉ SES 130 ANS, QUE POUVEZ VOUS LUI SOUHAITER ? De continuer sur sa lancée, de pas « se perdre » avec les nouvelles générations qui vont arriver… car nous ne sommes que de passage… et surtout de continuer encore 130 ans !
SI LE MOULIN ROUGE ÉTAIT UNE FEMME, QUE LUI OFFRIRIEZ-VOUS POUR SON ANNIVERSAIRE ? Je lui offrirais 130 roses rouges. Propos recueillis par Nadia Laraba
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PAROLES ET MUSIQUE
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PIERRE GROSCOLAS « MON AMOUR INFINI POUR LA MUSIQUE » A u début des années 1970, nous pouvions écouter sur les ondes radios «Fille du vent et du soleil ». Une petite anecdote : c’est son épouse Josica qui a prêté sa belle voix pour faire les chœurs. De cet artiste nous ne connaissons pas grandchose mis à part ses chansons : Lady lay, Elise et moi, Fille du vent, etc. Des tubes devenus des incontournables de la chanson française. Fils de médecin, Pierre Groscolas est né en Algérie, avant que l’histoire oblige la famille à s’installer à Toulouse, en 1962. Jeune étudiant, Pierre Groscolas et trois autres amis de lycée fondent un groupe «Le cœur » : deux 45t, produits par Eddie Barclay, connaitront un succès d’estime. C’est alors que l’ouverture musicale s’offre à cet artiste, qui ne souhaite pas être sous les projecteurs, devient malgré lui, un chanteur très populaire. C’est en 1974 que son titre Lady lay remporte un succès international (Allemagne, Hollande, Italie, Amérique du Sud). Cette chanson devient même le leitmotiv du Carnaval de Rio en 1975. Pierre Groscolas, le compositeur aux mélodies inoubliables, se voit proposer un projet exceptionnel, écrire les musiques du tout premier double album pour Johnny Hallyday « Hamlet » sorti en 1976. Les partitions sont jouées par un orchestre symphonique composé de 140 musiciens et choristes. Un véritable opéra-rock, le seul album hors du commun de Johnny. Pierre écrira ensuite de nombreuses chansons, entre autres pour Carol Douglas (Etats-Unis). Toujours en tournée, Pierre Groscolas continue sur scène de ravir son public.
Alexandra Cerdan
INTERVIEW
Alexandra Cerdan : Le domaine musical a changé, que ce soit les maisons de disques, les émissions de variétés, l’Eurovision etc. Quel est votre sentiment face à tout ce changement ? Pierre Groscolas : Tout change à la vitesse grand « V », oui, mais mon amour infini pour la musique ne change pas. Depuis les années 70, 80, 90 et maintenant les années 2000 ça change encore. C’est regrettable, effectivement, qu’il n’y ait plus d’émissions de variétés. On n’y peut rien, c’est l’évolution.
A.C : Vous avez composé le 1er double album « Hamlet » pour Johnny Hallyday en 1976. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette collaboration avec la légende du rock français ? P.G : C’est un grand moment de ma vie. Tout a commencé le jour où Gilles Thibault (auteur de : Que je t’aime) est venu me voir et il m’a proposé d’écrire les musiques de cet album. J’ai habité avec mon épouse chez Johnny, pas longtemps, peut-être un mois pour travailler avec lui les tonalités, etc. J’ai découvert un Johnny Hallyday extraordinaire, passionné et d’une grande gentillesse. Il nous faisait la cuisine, des moments vraiment inoubliables, c’était en 1975. A.C : Montmartre a accueilli de nombreux artistes. Vous y êtes-vous produit ? P.G : Oui, je me suis produit à Montmartre en 1970 dans le cabaret Chez Patachou, car je connaissais son fils Pierre Billon, qui m’a proposé de venir y chanter, c’était un peu magique. A.C : Votre chanson Elise et moi, on peut l’entendre de deux façons ? P.G : Ça ne vient pas de moi, je travaille toujours mes chansons en anglais et c’est Michel Jourdan qui a écrit le texte en français. A l’époque,
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quelques journalistes s’en amusaient. Ils diffusaient cette chanson en musique de fond quand l’ex-Président V. Giscard d’Estaing faisait sa campagne (et d’autres hommes politiques) ou lors des émissions qui évoquaient les élections (« Elisez-moi »). C’était de l’humour. A.C : Hormis la musique, qu’est-ce qui vous passionne ? P.G : La vie, la nature et défendre la cause animaux car ils sont innocents. A.C : Quels sont les chanteurs (-euses) que vous appréciez ? P.G : Les Beatles, Daniel Balavoine, Michel Polnareff, Michel Berger, J.-J. Goldman, etc. J’aime les compositeurs. A.C : Sur scène, vous êtes seul avec votre guitare ou bien êtes-vous entouré de vos musiciens ? P.G : Jouer seul ou avec des musiciens, c’est toujours un moment privilégié. Sur scène, il se passe un truc extraordinaire. C’est toujours un grand plaisir de me produire en public. CONTACT POUR LES GALAS : Yann - 06 07 33 11 04 email : nor-sudprod@wanadoo.fr
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APOLLINAIRE ET SES AMIS RÉCITAL DE MÉLODIES FRANÇAISES MARDI 15 OCTOBRE À 18H30
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equerney, Poulenc, Hahn, Proust, Ravel sont au répertoire de Pierre-François Lamiraud, baryton, qui après avoir joué et chanté dans la comédie musicale Cabaret au théâtre Marigny, se produit depuis 2008 au Lapin Agile, célèbre cabaret artistique montmartrois. Sa tessiture vocale et son phrasé lui permettent de servir la poésie et le répertoire du Lied et de la mélodie. Il sera bientôt le grand mufti dans le Bourgeois Gentilhomme de Lully à l’opéra de Reims. Il sera accompagné par Jean Marc PontMarchesi - pianiste reconnu et apprécié
des artistes confirmés pour son imagination, sa musicalité, il se produit dans des salles prestigieuses : salle Cortot, Opéra de Lyon, Villa Kerylos, etc. Un récital de grande qualité pour une heure d’évasion musicale et poétique…
Réservation : 01 42 57 68 39 - Votre réservation sera validée à réception de votre chèque libellé Le Vieux Montmartre (chèque à envoyer à : Société Le Vieux Montmartre, 12 rue Cortot 75018)
Au Musée de Montmartre, Salle Poulbot, 12 rue Cortot, Paris 18e • 8€ pour les adhérents • 12€ pour le public extérieur
LILIANE BOUC CHANTEUSE ÉCLECTIQUE
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iliane Bouc, « Lilou », comme la surnommait affectueusement Serge Reggiani dont elle fut l'assistante dévouée pendant plus de vingt ans, nous révèle aujourd'hui ses qualités de chanteuse compositrice, parfois auteur, déclinées en deux CD. L'un rend un hommage attendu au talentueux comédien chanteur : il s'ouvre par une évocation émue, simplement intitulée Serge, sur un texte de Claude Lemesle et une musique d’Alice Dona, et se poursuit avec Venise, Il suffirait de presque rien, L’Absence, etc. y compris le beau Jean des Brumes. L’autre album, La Force d’un chêne, déroule des titres inédits personnels, comme Je n’ai jamais vu le soleil, et d’autres que Liliane
Bouc a composés sur des textes de Frédéric Zeitoun, Serge Morel, Stéphane Armilhon, Thierry Sforza, enchainant l'humour (Libido), la légèreté (Dépêche-toi donc de flâner) ou la gravité (La vie moins toi). L’ensemble, qu'elle a voulu éclectique, déroule sa ligne mélodique en touches impressionnistes, par la grâce d'une voix fluide, à la tonalité confidentielle. « Ecoutez-la et vous vous direz qu'elle a eu drôlement raison de sortir de l'ombre » écrit Claude Lemesle. Retrouvez le Teaser de Liliane Bouc La force d'un chêne sur Youtube Joker Promotion Cedric www.lilianebouc.com
MARIE FRANCE
« TROP DE VAGUE À L’ÂME »
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arie France a été l’une des têtes d’affiches du spectacle « Mugler Follies » du styliste Manfred Thierry Mugler en 2013. Elle nous revient avec son dernier album « Tendre assassine » entièrement écrit par Elisa Point en collaboration avec Léonard Lasry (compositeur) qui réalise cet opus (11 titres) pour Marie France, la Divine montmartroise. Depuis 2015, Marie France réside à Sète, appelée aussi « l'île singulière » (expression due à Paul Valéry) - Sète a vu naître des artistes comme Paul Valéry,
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Georges Brassens, Manitas de Plata ou Jean Vilar. Avec elle, nous allons de surprise en surprise, autant agréable l’une que l’autre : de la vraie chanson française. La chanteuse retrouve le réalisateur Jérôme Reybaud (qui l’avait fait tourner dans le film « Jours de France » en 2016) pour ce nouveau clip « Trop de vague à l’âme ». Sortie de l’album 18 octobre chez 29 Music/Kuroneko – 12€99
Alexandra Cerdan
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Le Comité des Fêtes et d’Actions Sociales de Montmartre vous attend sur son stand à la Fête des Vendanges, du 11 au 13 octobre 2019, Place Jean Marais, devant l’Eglise Saint-Pierre
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L'ACTUALITÉ DU COFAS
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« MONTMARTRE FÊTE LES COULEURS »
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ontmartre, c’est haut… et si j’ose dire, pour la fête des vendanges 2019, « haut en couleur » puisque le thème choisi cette année est Montmartre fête les couleurs. La fête des vendanges, c’est avant tout un week-end de fête, de bons moments à partager mais c’est surtout une fête à caractère solidaire, garanti par le COFAS (Comité des Fêtes et d’Actions Sociales de Montmartre et du 18ème) - représenté par son Président Eric Sureau, le COFAS est l’association qui vend le seul, l’unique breuvage des De gauche à droite : Hubert (au fond à gauche), Pascal LE PESTIPON (devant), Corinne BEN AMOR, Marie-France vignes de la Butte, le Clos MontPALMIER, Eric SUREAU, Monique CAPPOEN, Didier BICAL, Brigitte BELOUARD, Tony LUCAS, Tania MERCUSOT (assise) martre, en faveur des enfants et des personnes âgées de adjointe, et Eric Sureau, le collectif On stand où vous pourrez acheter les boul’arrondissement. La fête des vendanges se déroulera est ensemble propose un défilé de mode teilles 2018, les tee-shirts, l’affiche, les cette année du mercredi 09 octobre au participatif ouvert à tous et à tous les magnettes de l’année, les tabliers et dimanche 13 octobre. Visites, dégusta- styles. Danse, musique et autres sur- une multitude de produits dérivés ventions, festival de musiques, expositions prises, cette soirée « annonce les cou- dus exclusivement au profit de l’action ème sont au programme dans tout l’arrondis- leurs » pour la 86 édition. A cette sociale. occasion, grâce à Sylvie Canal et la Le Comité des Fêtes a décidé de nommer sement. N’oubliez pas d’aller au Square Louise Michel écouter les enfants des société A Facettes, organisatrice de la un grand monsieur, Pierre Begouassel, écoles du 18ème chanter les couleurs, fête des vendanges, le Comité des Fêtes membre d’honneur de son association : dirigés par Françoise Albin et accompa- fera déguster le Clos Montmartre, servi toujours présent, chaque année, Pierre par les bénévoles de nous offre des pieds de vignes et a tougnés du trio de Micl’association. jours su nous aider dans les moments kaël Marty. Ils seront Suivant la tradition, difficiles. habillés de t-shirts le Comité des Fêtes Grâce à Eric Billières, du domaine de multicolores à l’effiet d’Actions Sociales Cassard, les tonneliers Francis, Jarnac gie de la fête, grâce ...c’est là le résultat tiendra un stand sur et Vinea nous ont offert trois barriques au Comité des Fêtes d’une année le parcours du goût, pour poursuivre la politique de qualité et d’Actions Sociales. place Jean Marais. et d’excellence du Clos Montmartre : exceptionnelle, qui a Tous les commerçants ème Cette année, nous nous les en remercions grandement, du 18 sont invités produit une maturité serons les seuls à elles seront utilisées pour la vinificaà décorer leur vitrine jamais vue sur les vendre et faire dégus- tion du Clos Montmartre 2019. le temps de la fête, ter le Clos Montmartre Nous vous attendons très nombreux sur raisins de notre vigne chaque boutique 2018, une cuvée qui le stand du Comité des Fêtes pour céléayant carte blanche brille par sa qualité : brer cette fête haute en couleur ! pour imaginer et c’est là le résultat concevoir une vitrine d’une année excepéclatante. Le jury, Pascal Le Pestipon tionnelle, qui a produit une maturité jadont fait partie le Comité des Fêtes, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ASSOCIATION DU COFAS donnera le résultat lors de l’inaugura- mais vue sur les raisins de notre vigne, et surtout du travail extraordinaire de tion du parcours du goût, le vendredi. Pour la soirée de lancement à la mai- Sylviane Leplâtre, l’œnologue du Clos rie du 18ème, présidée par le Maire Eric Montmartre. Les bénévoles de l’assoLejoindre, par Carine Rolland, première ciation vous accueilleront sur notre
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LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE
PAR CHRISTINE HAYDAR
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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE Tiré du roman « Simone », Editions J.C Lattès
Montmartre, été 1954 - 11 e épisode RÉSUMÉ DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS Simone, 11 ans, vit dans une chambre de bonnes avec ses parents et son frère aîné. Elle n’est pas heureuse et rêve de changer de famille. Entre sa mère qui joue les voyantes et la perspective d’un été à Paris, elle traîne sa mélancolie jusqu’au Sacré-Cœur…
Peut-être une blouse. Ou un tablier. Mon dieu ! Là, sa voix s’est cassée. - Un couteau. Je vois un grand couteau dans sa main. Et du sang. Plein de sang. Quelle comédienne. On s’y croirait ! La cliente n’avait pas l’air autrement affolée. - Ca, c’est mon mari, elle a dit. Vous ne voyez personne d’autre ?
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a mère commence à m’inquiéter. Elle s’est acheté une boule de cristal et un pendule. Depuis deux semaines qu’on est seules toutes les deux, elle s’habille comme une foutue gitane, avec de grands anneaux aux oreilles, des longues jupes sur des jupons superposés et un châle bariolé avec des franges. Elle ferme la fenêtre et les rideaux et fait brûler des bâtonnets d’encens toute la sainte journée. Quel cinéma ! Il faut la voir. L’autre jour, j’ai regardé une séance par la porte du grenier que j’avais laissée entrouverte. Le profil de la cliente me rappelait vaguement quelqu’un mais dans la pénombre et la fumée de l’encens, je l’ai pas reconnue. Quand elles ont eu fini avec les cartes, ma vieille s’est penchée sur sa boule de cristal. En avant pour le grand jeu Le suspense a duré un bon moment. Tout d’un coup, elle s’est mise à parler. J’ai pas reconnu sa voix. Elle était comme en transe. - Je vois un homme, elle a dit. Petit. Corpulent. Il porte un vêtement blanc.
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C’est là que je l’ai reconnue. C’était la femme du boucher de la rue des Martyrs. Madame Rita est une sacrée faux-jetonne. Je sais qu’elle le connait, le boucher. Ce qui m’échappe, c’est comment elle a su que cette grosse rouquine était
sa femme. J’ai eu l’explication quand Loretta est passée le soir à la maison. - Alors Rita, elle est venue, la bonne femme dont je t’avais parlé ? - Laquelle ? La femme du boucher ? Oui, oui, merci Loretta, je te revaudrai ça. - Penses-tu. C’est pas la peine. Entre voisines, il faut bien s’entraider. Dans un sens, ça m’a rassurée. Pendant une seconde, j’avais presque cru qu’elle avait vraiment un don, ma mère. Depuis que mon père est parti en croisière, son pote Orlando est tout le temps fourré à la maison jusqu’à pas d’heure. L’autre soir, je l’ai rencontré à minuit dans les escaliers. Je rentrais soi-disant de chez ma grande amie Isabelle. Ma mère a une tête comme ça avec Isabelle tellement je lui en parle. Je lui ai fait croire que le chauffeur me raccompagnait en voiture. Comme ça, je suis tranquille. En fait, j’étais allée me balader place du Tertre. C’est super là-haut. Même tard le soir, il y a plein de monde. Des gens qui mangent aux terrasses. Des peintres qui travaillent à la lueur des réverbères et de petites lampes à gaz accrochées à leur chevalet. J’aime surtout m’asseoir sur les marches devant le Sacré-Cœur et regarder Paris illuminé. C’est beau. Je suis redescendue de la Butte en marchant vite pour pas qu’on m’embête mais personne m’a parlé. En passant devant l’hôtel à côté de chez nous, j’ai vu Muguette y entrer avec un client. Encore un qui a besoin d’un brin de toilette, je me suis dit.
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C’est entre le deuxième et le troisième que j’ai croisé Orlando. Il descendait l’escalier sur les fesses en sifflotant, ses béquilles sous le bras gauche. De la main droite, il s’aidait avec la rampe. Il y a pas à dire, il prend la vie du bon côté, Orlando. - Salut, la puce. J’ai pas droit à une petite bise ? il a dit juste quand j’allais le croiser. Sa barbe sentait le même parfum que ma mère. Encore une affaire à suivre. Quand je suis arrivée, elle était déjà pieutée. Elle lisait un bouquin que son barbu unijambiste lui a offert. Bonjour tristesse, ça s’appelle. Tout un programme. Elle a même pas interrompu sa lecture quand je suis entrée. - Va vite te coucher, Simone. Il est tard, elle a dit. J’avais envie de dormir avec elle mais c’était pas la peine de demander. Sûr que j’allais encore me faire jeter. Je me suis déshabillée et mise au lit. J’ai eu le cafard tout d’un coup. J’aurais tellement aimé être au bout du monde, dans une grande maison toute blanche et J’ai plongé dans le sommeil comme on s’accroche à une bouée. *
sans étages, sans voisins, sans putes, sans bars et sans parents qui pensent qu’à eux. Bien sûr, il y aurait la mer. Seule sur mon bateau, j’y passerais des journées entières sans revenir. Peutêtre même que je reviendrais jamais. Je voulais pas faire partie de ce monde.
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Plus d’une fois, j’ai eu envie de retourner sur le toit. Mon instinct me disait que quelque chose m’avait échappé. Ca ne pouvait pas être aussi simple. La scène que j’avais surprise l’autre jour ne pouvait justifier à elle seule l’attitude méprisante des gens normaux envers mes copines les putes. Simone l’impertinente, Simone la révoltée, a descendu l’échelle à deux reprises. A deux reprises, la petite fille modèle en socquettes blanches l’a remontée. Elle luttait bravement, comme un bon petit soldat. En ce qui me concerne, je refusais de m’en mêler mais j’étais curieuse de connaître l’issue du combat. * Aujourd’hui, c’est le 14 juillet. Ma mère et Margot sont sorties en filles. Elles profitent qu’Albert cachetonne au Maxé-
ville sur les grands boulevards. Elle m’a laissé à dîner, mais ça m’inspire pas. Je m’achèterai une saucisse-frites place du Tertre. Je vais monter tranquillement jusqu’à la Butte. Je préfère être en avance pour pas rater le feu d’artifice. J’ai tout mon temps. Il est neuf heures
Peut-être même que je reviendrais jamais. Je voulais pas faire partie de ce monde.
du soir et il fait encore plein jour. La rue Houdon est calme, mais moins que d’habitude. Place des Abbesses, ils ont préparé une estrade pour le bal, juste en face de l’église. L’orchestre est déjà installé sous les banderoles tricolores. Quelques couples dansent. Il n’y a pas encore beaucoup de monde. De derrière la colonne Morris qui est à côté du mé-
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LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE tro, deux pétards jaillissent et viennent vais m’asseoir sur les marches de la Maim’éclater en plein sous les pieds. Putain son des Petits Poulbots. Tout le temps le bond que je fais. Qu’est-ce que j’ai eu que je mange, un des peintres à son chepeur. Où est le chien pourri qui a fait valet n’arrête pas de me regarder tout ça ? Je vais lui faire payer le prix fort. en travaillant. Il a jamais vu une petite Ca va pas traîner. fille bouffer des frites, cet abruti ? PeutTu crois pas que tu devrais te cal- être qu’il veut ma photo ? Quand je me mer un peu, Simone ? T’es vraiment trop nerveuse, j’ai dit. Et si tu t’occupais de tes oignons, j’ai répondu. Deux sales morveux à peu près de mon âge sortent de derrière la colonne Morris et passent près de moi en rigolant. Je réfléchis même pas. Un croche-pied à l’un, une bonne bourrade à l’autre et toc, en moins de deux ils sont par terre. Des trognons de légumes du marché de ce matin traînent encore dans le caniveau. Je me mets à les canarder à coups de feuilles de choux et de tomates pourries à une telle cadence qu’ils en oublient de se relever. Une vraie furie, je suis. Ils me regardent par-dessous le bras dont ils se protègent la figure. Ils en reviennent pas. Je m’acharne sur eux encore un moment sur les accords d’un paso doble. Quand je vois dans leurs yeux la même expression qu’a eue M. Martinaud le jour du long cri de bête blessée à l’agonie sur le palier, je m’arrête. J’essuie mes mains l’une contre l’autre et je continue mon chemin vers la rue des TroisFrères. Les deux morveux me regardent partir, toujours assis sur le trottoir. Tu sais que tu commences à m’inquiéter sérieusement, Simone ? la petite voix a murmuré. Tiens, il y a longtemps que je l’avais pas entendue, " Bonjour Tristesse ", ça s'appelle, tout un programme ! celle-là. Je préfère ne pas répondre. Avec tout ça, la nuit commence lève pour partir, il m’appelle. Pas de à tomber. Moi, je commence à avoir doute, c’est bien à moi qu’il fait signe. faim. Je m’approche d’un air méfiant. Avec un Place du Tertre, j’achète un cornet de sourire, il me montre son chevalet. frites avec des saucisses rouges et je - Regarde. Ca te plaît ?
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Il parle avec un drôle d’accent, qui rend les « R » importants. Je me reconnais tout de suite. C’est vraiment ressemblant. A part la bouche qui est un peu grande, c’est moi tout craché avec ma robe à rayures blanches et rouges, mes socquettes blanches et mon bandeau rouge dans les cheveux. Rien à dire. C’est vraiment un artiste. Je le regarde en douce. Il doit plus être tout jeune. Les cheveux qui dépassent de son grand béret sont carrément blancs. Il porte une liquette beige fermée au col par une écharpe noire nouée avec un gros nœud. Le plus frappant, c’est son regard. Il y a du rire plein ses yeux gris. - Tu le veux ? il me dit. - Il faut voir. C’est combien ? Il rigole. - Rien du tout. C’est un cadeau. En quel honneur il veut me faire un cadeau, celui-là ? Je lui ai pas demandé l’heure. - Comment t’appelles-tu, douchka ? Je lui en foutrais, des douchka. - Simone. Pourquoi ? je réponds comme on aboie. Sans rien dire il roule le dessin. Il l’entoure d’un élastique et il me le tend. - Tiens, Simone. Prends-le. C’est pour toi. Et essaie de te détendre un peu. Il n’y a pas que des gens méchants sur la terre, tu sais. Pourquoi il dit ça, ce con ? Je prends le dessin, je dis merci et je me calte vers le Sacré-Cœur juste quand le feu d’artifice commence. J’ai plus la tête à ça. Qu’est-ce qu’ils ont tous à m’emmerder ? Ils pourraient pas me foutre un peu la paix ? A force de me chercher, ils vont finir par me trouver. A cause de ce foutu barbouilleur, je regarde sans voir la moitié du feu d’artifice. Perdue dans mes pensées, j’arrive sur le parvis, devant la basilique. C’est noir de monde.
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Je me faufile au premier rang, en haut des marches du jardin. Putain le spectacle. Ca pète dans tous les coins. Derrière le Sacré-Cœur, au-dessus de la tour Eiffel, aux Invalides, partout. Des Oh et des Ah jaillissent de la foule à chaque bouquet. C’est à pleurer tellement c’est chouette. Pour une fois, je regrette pas de ne pas être à la mer. Quand c’est fini, je rêvasse un peu avec Paris à mes pieds en attendant que les gens se dispersent. Après, je contourne la place du Tertre et je redescends par la rue Lepic. En arrivant devant le Moulin Rouge, au lieu de prendre la rue Fontaine pour rentrer, je dévale la rue Blanche jusqu’à la caserne des pompiers qui est presque en face de mon école. Le bal bat son plein. Comme je m’y attendais, Margot et ma mère sont
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là. Elles ont l’air de bien s’amuser. Un des pompiers invite ma vieille à danser. Elle étrenne ses nouveaux escarpins en antilope de chez Argence. Des pompes noires avec des tarabiscotures en vernis qui lui ont coûté la peau des fesses. A sa démarche, je comprends qu’elle commence à avoir mal aux arpions. J’ai rien à lui dire. Alors je repars en direction de la maison A suivre…
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Gégé nous en fait voir... C'est la nouvelle recrue de la rédaction du magazine. Humour et dérision à l’honneur. Un jour ou l’autre, vous subirez les effets salutaires et acerbes de sa griffe. Et maintenant, Mesdames et Messieurs, voici Jérôme Feugueur… dit « Gégé » !
L'étoile de la mort est bien là, sur le carré aux artistes, mais, cette fois-ci, George Lucas n'est pour rien dans ce scénario catastrophe !
Paris et J.O. d'été, c'est bientôt ! Alors, on met les petits plats dans les grands, et pour l'occasion, la place du Tertre est rebaptisée "la plage du tertre"; elle est déjà équipée d'une piscine olympique...!
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L'ingénieur voirie de la mairie de Paris l'a bien compris : " Niveler, c'est gagner ! "
Alex : grossièrement, avec amour, humour et sympathie.
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L’ART MODERNE : A UNE PATRIE
« MONTMARTRE » PA
3 ème PARTIE
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our les historiens, l’art moderne naît en 1874, année où un groupe de peintres, mené par Degas, décide de fonder une société anonyme afin de créer leur propre Salon, en marge du Salon officiel et du Salon des refusés, finalement autorisé par Napoléon III en 1863 et baptisé par les tenants de l’art académique, « Salon des comiques ». Ce salon « impressionniste » se tiendra boulevard des Capucines, dans le studio de l’aérostier et photographe Nadar, dont le patronyme n’est pas étranger aux montmartrois, comme en témoigne le square qui lui est dédié à côté du Sacré-Cœur. Si Degas, Monet, Pissarro ou Manet ont déjà participé aux deux Salons existants, Cézanne, lui, n’y a jamais été accepté. Edouard Manet – Chez le Père Lathuille – 1879 C’est pour pallier de tels refus qu’est créé ce nouveau Salon inauguré ils sont tous là… ! Monet, Pissarro, le 15 avril 1874, sans la présence de Renoir, Degas, Sisley, Boudin, Cézanne, Manet, jouant plutôt la carte du Salon Lépine… L’échec est davantage officiel. Démentant une rumeur bien d’ordre financier, les toiles trouvant distillée, l’accueil par la critique du peu d’acquéreurs. La société, ayant premier Salon impressionniste de 1874 pour ressources un pourcentage des ne fut pas si virulent. Il faut dire que ventes, est donc dissoute. Toutefois, ce qui est proposé sur les cimaises, ces artistes organiseront sept autres bien que comparé parfois à du papier- expositions, dont certaines chez leur peint…, est alléchant. Ils sont venus, indéfectible promoteur, le marchand
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Paul Durand-Ruel, rue Laffitte. Leur dernière exposition commune en 1886, avec de nouveaux talents préfigurant le néo-impressionnisme comme Seurat ou Signac, entérine la dissolution du groupe et la fin de l’impressionnisme au sens strict. Toutefois, poursuivant leur propre évolution stylistique, ils conserveront des liens étroits, tant artistiques que personnels.
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MONTMARTRE
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Cette école de peinture révolutionnaire, opposée à la peinture d’atelier officielle et académique, veut peindre le quotidien, la campagne, les rues des villes, les gens ordinaires, les petits métiers… La technique, le rendu de la lumière comme les thèmes abordés sont radicalement nouveaux. Les sujets traités ne sont plus historiques, religieux ou mythologiques, ils sont la vie ! L’impressionnisme, dont le nom est inspiré de la toile de Monet Impression, soleil levant (1872), repose sur la volonté d’exprimer le ressenti de l’artiste face au sujet, grâce aux possibilités offertes par la couleur, la lumière et leurs variations au cours de la journée. Projetée sur la toile par petites touches de peinture en virgules ou balayées, la palette qui en résulte offre une luminosité jamais atteinte des paysages, des personnages, des villes, des rivières, de la mer ou du ciel. Mais, le « miracle impressionniste » ne se réalisera pas aisément. Il faudra conquérir cette modernité de
haute lutte, face aux peintres académiques qui se gausseront, utilisant parfois les procédés les plus vils pour conserver leur « pouvoir » artistique, avant d’être relégués, pour beaucoup d’entre eux, dans les obscures réserves des musées. Les impressionnistes se retrouvent dans les cafés proches de leurs ateliers. Dès 1866, à l’initiative de Manet, ils tiennent leurs premières réunions au Café Guerbois, 9 avenue de Clichy. On peut y voir Renoir, Degas, Sisley, Monet, Bazille, Guillaumin, Gervex. Certains traversent l’avenue pour discuter chez Le Père Lathuille, restaurant mythique, immortalisé par la toile d’Horace Vernet La barrière de Clichy, illustrant la défense de Paris, menée par le général Moncey face aux cosaques en 1814.Une belle huile de Manet de 1879 l’évoque également A partir de1870, leur quartier général se déplace dans le dernier établissement à la mode, La Nouvelle Athènes, place
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Edgar Degas – L'absinthe – 1873
Pigalle, à l’angle de la rue du même nom et de la rue Frochot. Auguste Renoir (1841-1919) a son atelier à deux pas, rue Saint-Georges. Il aura de nombreux ateliers et domiciles à Montmartre où
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MONTMARTRE il restera une quarantaine d’années. Au 12, rue Cortot, il peindra des scènes populaires majeures, comme La Balançoire et surtout Le Bal du Moulin de la Galette (1876) et des portraits parmi ses plus célèbres. Renoir réalise l’essentiel de son œuvre dans ses domiciles-ateliers de la Butte, du boulevard de Clichy à la rue Houdon, puis de la rue Caulaincourt au Château des Brouillards où naîtra en 1894 son fils Jean, futur réalisateur du film French cancan, vibrant hommage au Moulin Rouge. Paysagiste accompli, il excelle dans le rendu des personnages du quotidien, des figures féminines et des nus baignés de lumière, à la chair épanouie. Toutefois, à partir des années 1885, son trait s’épaissit dans une touche plus ingresque aux couleurs moins nuancées. Célèbre et unanimement reconnu, il terminera ses jours dans sa maison de Cagnes-sur-Mer. Edgar Degas (1834-1917), lui, ne quittera jamais les alentours du boulevard de Clichy, entre les places Pigalle et Blanche. Il décèdera au numéro 6 du boulevard mais, à l’époque des rencontres de la Nouvelle Athènes, habitait 37, rue de Laval, actuelle rue Victor-Massé. Contrairement à ses amis impressionnistes, ce fils de banquier, diplômé des Beaux-Arts, s’intéressera peu aux paysages et aux scènes d’extérieur, à l’exception de quelques toiles de chevaux en mouvement. L’essentiel de son œuvre se nourrit de l’univers
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du théâtre, des artistes, des figures féminines du quotidien, à l’image des repasseuses et des modistes, et des cafés où L’Absinthe (1873), véritable faucheuse de vie, est poétiquement surnommée la « Fée verte ». La scène, les coulisses de l’Opéra et surtout les ballerines, sont des thèmes récurrents, saisis sous des cadrages très novateurs. Ses nus, dépeint sans concession ni artifice, furent souvent dénoncés pour leur vulgarité, la représentation de la lourdeur laborieuse d’un corps féminin étant alors perçu comme grossier. Peintre de la modernité sans fard, expert du Edgar Degas – Mary Cassatt – 1884 pastel, Degas fut également un découvreur de talents, de Mary public d’un air aguicheur, horrifièrent Cassatt à Suzanne Valadon. la critique bienpensante… ! Bien que Edouard Manet (1832-1883), élève soutenu par Zola, essuyant refus sur du lycée Rollin, aujourd’hui Jacques refus au Salon, il faudra attendre celui Decour, vivra et travaillera autour de de 1873 et la présentation de sa toile la place de Clichy, au 4, rue de Saint- Le Bon Bock pour que Manet rencontre Pétersbourg puis au 77, rue d’Amster- enfin le succès. Cette œuvre représente, dam, où il finira ses jours. Ses deux dans une atmosphère proche de la peingrands tableaux de 1863, défrayant la ture hollandaise du XVIIème, un homme chronique, Le Déjeuner sur l’herbe et replet et débonnaire, fumant la pipe Olympia, inspirés du Concert champêtre et dégustant une bière, symbole d’une et de la Vénus d’Urbino Alsace-Lorraine perdue deux ans aupade Titien, sont considé- ravant à la suite de l’armistice de 1871. rés comme marquant le Salué par la critique, séduite par ce début de l’ère moderne. manifeste patriotique, ce tableau pour Toutefois, l’absence de lequel le graveur Emile Bellot servit de volume comme de pers- modèle dans le cadre du Café Guerbois, pective, le contraste des avenue de Clichy, sera à l’origine des couleurs s’opposant à « Dîners du Bon Bock ». Ces derniers rédes noirs profonds, pro- unirent régulièrement, pendant une cinvoquèrent un rejet du quantaine d’années, dans une brasserie public. Particulièrement alsacienne du boulevard Rochechouart, dans Olympia, le manque tout ce que Paris compte d’« esprit frand’alibis allégoriques ou çais », souvent rabelaisien ! Les Dîners mythologiques, la blan- du Bon Bock, leurs menus illustrés dans cheur sensuelle du corps un style proche de l’esprit irrévérenalangui du modèle, Vic- cieux et libertaire des Incohérents, prétorine Meurent, asso- figureront les dîners des Hydropathes et ciée à la queue oppor- autres Fumistes. tunément dressée du (À suivre…) chat noir figurant aux côtés de cette femme dénudée, dont le regard semble de plus fixer le
Edouard Manet – Le Bon Bock – 1873
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LES PATATES DE GREG
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PAR GRÉGOIRE LACROIX
Des patates qui parlent, on en connait tous... mais reconnaissez que celles-ci ont bien plus d’esprit ! Rubrique signée par Grégoire Lacroix, de l’académie Alphonse Allais.
« La vie est un grand casino où la roulette est russe » Avec trois dés que peut-on faire ? Rien, sinon jouer au 421 ou au casino… Mais, avec les « Trois D » on peut écrire un poème en relief, non ?
Drôle De Drame Diva Divinement Désirable Dragueur Diablement Désireux Dialogue, Duo, Dîner Dollars, Dépenses, Délires Danses Disco Débridées Dealer, Drogue, Défonce Double Dose Dangereuse Dérive… Dormir Debout ? Domicile, Divan, Découverte Désir Décevant, Dommage… Doute, Discussion, Dérision Déraison, Désarroi, Déchainement Dernier Duel Dehors Déclic, D’arme, Drame Décès Définitivement Durable Doigt De Dieu ? Défi Du Diable ? Demain Dimanche…Dormons ! Amical salut de Greg
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Que nous reste-t-il ? Je me p ose la que stion. Ayant à faire quelques courses dans le supermarché voisin et jetant un coup d’œil exploratoire sur les rayons, mon œil est attiré par un joli produit à l’emballage séduisant. Comme d’habitude, j’ignore toutes les indications techniques car j’ai la flemme de sortir mes lunettes. En revanche je m’intéresse à la vignette argumentaire écrite en gros caractères colorés et qui sonne comme un véritable cri de victoire et je lis : - Sans gluten - Sans huile de palme - Sans colorants - Sans aromate - Sans conservateurs C’est le triomphe des absents dont on dit pourtant qu’ils ont toujours tort ! J’espère que, si le consommateur est intelligent, ils pourront bientôt ajouter : Sans clients ! Sinon je mets au point un GPS qui d’une flèche désignera un endroit au hasard sur la carte avec l’indication : « Vous n’êtes pas là ! »
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VISAGE DE MONTMARTRE
PAR MARIE-FRANCE COQUARD
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XAVIER THOUMIEUX
UN MONTMARTROIS AU SOMMET DE LA BUTTE
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avier Thoumieux, enfant de Montmartre, né à la clinique MarieLouise au 3 de la Cité Malesherbes (comme Johnny Halliday…), passe son enfance entre la rue Victor Massé, où habitent ses parents, et la rue des Martyrs où vivent ses grandsparents paternels. Il quittera cependant quelques années le pied de la Butte qu’il adore pour l’Essonnes puis reviendra rue des Martyrs à la fin de ses études secondaires. Après son baccalauréat C au lycée Jacques Decour (9ème), il entre à l’université Paris-Dauphine et obtient une maitrise en sciences de gestion suivie d’un DESS sur les marchés financiers et la finance d’entreprise.
DE LA BANQUE À L’ENTREPRENEURIAT D’abord attiré par la bourse et les marchés financiers – comme le furent son père et son grand-père avant lui – il choisira néanmoins de rejoindre un secteur naissant, celui de la reprise d’entreprises car il se situe à la convergence de la finance, de l’entreprise et de la stratégie. De 1992 à 1996, il est donc chargé d’affaires au département des financements d’acquisitions d’une filiale de la Caisse Nationale de Crédit Agricole avant d’occuper les responsabilités de directeur adjoint au département Financements d’Acquisitions d’HSBC jusqu’en 1998. Il finance donc des opérations d’acquisition sous forme de « LBO » (leverage buy-out), encore peu connus en France à l’époque, qui consistent en l’acquisition de PME pour le compte d’investisseurs professionnels en recourant partiellement à l’emprunt.
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Durant cette période, il étudie plusieurs centaines d’opérations et en finalise une quarantaine. Il publie, en 1996, le premier ouvrage sur cette technique de rachat d’entreprise « Le LBO, acquérir une entreprise par effet de levier » (Economica), devenu un ouvrage de référence. Il enseigne pendant 10 ans à l’université Dauphine et devient Ambassadeur de la Fondation Dauphine. A partir de 1998, il co-dirige la filiale « investissements majoritaires » de la Caisse des Dépôts et Consignations qui procèdera, sous son impulsion et celle de ses associés, à plusieurs acquisitions de premier plan comme Nexity (immobilier) rachetée à Vivendi, Cegelec (ingénierie électrique) rachetée à Alstom ou encore TDF (tours de diffusion TV et télécoms) rachetée à France Télécom. PME, investissement et stratégie d’entreprises n’ont donc pas de secrets pour ce professionnel passionné qui aime faire la synthèse entre économie, finance, gestion, management et droit. Passion qu’il partage avec son ami et associé depuis 1999, Thierry Gisserot, avec qui – après avoir dirigé une société d’investissement cotée à la bourse de Paris (l’IDI) – il décidera de prendre son indépendance et de monter une société d’investissement qui va rapidement générer la création d’une entreprise dans un secteur particulier à forte valeur humaine et sociale, le secteur funéraire. Ayant, après plusieurs opérations étudiées dans ce secteur, conçu le projet de créer un second acteur national et
avoir acquis en 2010 les premières sociétés sur leurs fonds propres, les deux associés réunirent quelques investisseurs institutionnels pour appuyer le projet et prirent la direction opérationnelle de la société, devenant de facto entrepreneurs.
C’est donc une solide pierre de notre édifice montmartrois, curieux, humaniste, simple et sympathique que nous avons eu l’occasion de rencontrer.
En 2018, huit années après sa création et avec plus d’une centaine de sociétés acquises, le groupe Funecap et ses 1.800 salariés réalisent 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, en croissance d’environ 20% par an (dont 50 millions d’euros via les franchisés du groupe), au travers de 600 agences, 180 chambres et complexes funéraires et 40 crématoriums sous gestion. Le groupe est aujourd’hui le n°2 du secteur et l’acteur le plus dynamique en France. Ses équipes sont engagés 7 jours sur 7 et 24h sur 24 pour servir les familles en deuil, notamment sous sa marque phare, ROC ECLERC, et réalisent 60.000 services annuellement. En outre, le groupe couvre plus de 100.000 personnes par des contrats de prévoyance obsèques (adossés à des assureurs de
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premier plan) permettant de prévoir par avance le financement et les volontés du défunt tout en sécurisant ses enfants afin qu’ils n’aient pas à porter cette charge le moment venu.
comprenant le crématorium, une chambre funéraire de dix salons, quatre salles de cérémonies et des espaces de restauration avec vidéo et sonorisation complètes. Par ailleurs, Xavier Thoumieux et son associé développent leur société d’investissement, maison-mère de Funecap, dans des domaines diversifiés comme les énergies renouvelables (photovoltaïque et biogaz) ou l’immobilier.
Les services funéraires sont donc passés en 30 ans d’un métier très logistique et administratif à un métier beaucoup plus tourné vers les familles et les cérémonies. Poussées « sur le devant de la scène » par les évolutions sociétales, les équipes deviennent le principal interlocuteur des familles dont les demandes sont en constante évolution. Elles doivent donc proposer des offres diversifiées (comme des cérémonies civiles) tout en conservant les rituels traditionnels et en proposant l’ensemble des prestations et services du funéraire de la prestation obsèques à la vente de contrats de prévoyance obsèques, en
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Photo Frédéric Loup
Après dix ans d’une aventure entrepreneuriale qu’il juge extrêmement riche, Xavier Thoumieux dit avoir découvert un secteur passionnant et des professionnels particulièrement attachants et dévoués à leur métier et aux familles qu’ils servent. Celles-ci le leur rendent d’ailleurs bien avec un taux de satisfaction exceptionnel (de l’ordre de 90%) et un lien de confiance qui, très souvent, perdure sur plusieurs générations. L’entreprise investit d’ailleurs sans cesse pour s’adapter de façon permanente aux évolutions de la société. Par exemple, la sécularisation de la société (passage du religieux au laïc) est un mouvement particulièrement profond depuis 30 ans qui s’accélère. De moins en moins de familles passent par un lieu de culte au moment du décès d’un de leurs proches. Aujourd’hui, les cérémonies religieuses sont devenues minoritaires et pourtant les familles ont toujours autant besoin de rituel et de paroles afin de faire leur deuil.
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passant par la gestion des volontés et les formalités administratives post-obsèques. En parallèle, le groupe est également très actif dans son développement externe et vient, par exemple, de remporter un contrat exceptionnel. En effet, à la suite d’un très long appel d’offres, le Conseil de Paris vient de confier au groupe Funecap l’exploitation et la réfection du crématorium du Père Lachaise (le plus important de France), bâtiment inscrit sur la liste des monuments historiques, et la conception, la construction et l’exploitation d’un second crématorium à Paris (square Forceval à La Villette). Cette victoire, fondée sur une proposition architecturale aux caractéristiques particulièrement écologiques et durables, a permis au groupe de gagner face à la société d’économie mixte de la ville de Paris, ce qui est une première. Avec ce projet, le groupe préservera et rénovera le patrimoine historique de la ville de Paris qui, en outre, se dotera d’un équipement funéraire ultra-moderne au service des familles
Quand on demande à Xavier les principaux ingrédients de son parcours professionnel, il cite ses trois règles personnelles du succès « le travail, le travail et le travail ». Dans le hall de son univers personnel, une sculpture street art de bouledogue vous accueille d’ailleurs avec la sentence américaine « no pain no gain ». Un peu direct sans doute mais très vrai…
ET MONTMARTRE DANS TOUT ÇA ? Au-delà d’une vie professionnelle bien chargée, Xavier Thoumieux se doit de veiller sur une grande famille qui compte six enfants (de 9 à 25 ans) et une épouse, Christine, avec laquelle il partage le goût de Montmartre, de l’art contemporain et des voyages. Ce lien avec Montmartre a trouvé sa consécration en 2005 lorsque son associé lui indique qu’une maison est en vente en haut de la Butte et lui rappelle qu’il lui a toujours dit vouloir s’y installer (il habite alors dans le 8ème). D’abord sceptique (il pensait être déçu), il finit par accepter une visite fin décembre et découvre un petit paradis au cœur de la Butte, agrémenté d’une cinquantaine de tableaux de Bernard Buffet. Il s’agit en effet de la maison dans laquelle ce dernier a vécu une vingtaine d’années avec sa femme Annabelle.
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VISAGE DE MONTMARTRE C’est donc sur un véritable coup de cœur qu’il prend la décision avec son épouse de l’acquérir dans les heures qui suivent au grand étonnement de l’agence. Bien lui en aura pris car au retour des congés de Noël plusieurs autres acquéreurs potentiels chercheront à se positionner en vain. Après trois ans de travaux, qui lui ont permis d’apprendre, dans la douleur ditil, un nouveau métier – celui de chef de chantier ! – il finit par y emménager avec toute sa famille.
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aimer autant Cyrano de Bergerac que les romans de science-fiction ! Il aime également le cinéma et le théâtre (sa mère était actrice) dont il a, par exemple, fait profiter les clients, partenaires et personnels de ROC ECLERC à l’occasion du spectacle solo-philosophique du philosophe-acteur Yves Cusset « Rien ne sert d’exister » offert en juin dernier au théâtre du Rond-Point qui fut très apprécié.
Aujourd’hui, beaucoup d’œuvres d’art, notamment des sculptures d’artistes dont certains ont vécu à Montmartre, comme Dali, ornent cette maison familiale.
UN COUPLE IMPLIQUÉ DANS LA VIE MONTMARTROISE
ARTS ET MÉCÉNAT
Xavier et son épouse, Christine Ullmann, se sont fondus avec plaisir dans la vie montmartroise et participent à beaucoup d’événements de notre village.
En matière culturelle, Xavier a des goûts très éclectiques qui, pour la poésie, vont de François Villon à Jacques Prévert en passant par Rimbaud et Baudelaire et pour la musique passent par Mozart ou Chopin, Pink Floyd, AC/DC, les Beatles et bien d’autres comme Brel ou Brassens. Fan de Diam’s ou plus récemment de Big Flo et Oli qu’il écoute en boucle avec ses enfants en les emmenant à l’école, il déclare avec humour
PETITES ANNONCES
Tous deux sont des Ambassadeurs très appréciés de la République de Montmartre. Outre ses importantes responsabilités associatives à Montmartre, d’abord au Syndicat d’Initiative durant 7 ans puis comme fondatrice de l’association « Les Epicuriens de Montmartre » il y a un an, Christine a créé et animé pendant 10
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ans l’atelier Arts et Créations au 46 de la rue Lamarck qui organisait des activités éducatives et ludiques pour les enfants…au plus grand bonheur de leurs parents. En novembre prochain, elle y inaugurera « la Maison des Epicuriens », une épicerie fine proposant les meilleurs produits sélectionnés avec soin qui pourront également être dégustés sur place. Avis aux amateurs ! Enfin, depuis 2014, Xavier est un administrateur actif de la Société d’Histoire et d’Archéologie Le Vieux Montmartre qui possède et gère les collections du Musée de Montmartre. Mécène, il a contribué à la rénovation de la précieuse maquette de Montmartre de Claude Charpentier et contribue à la gestion de cette grande société historique riche de toute la vie montmartroise. C’est donc une solide pierre de notre édifice montmartrois, curieux, humaniste, simple et sympathique que nous avons eu l’occasion de rencontrer. Gageons que Xavier restera longtemps à nos côtés au cœur de la Butte, ce « grain de beauté sur la joue de Paris » comme il aime à le citer !
Marie-France Coquard
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PAROLE D'ARTISTE
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BONJOUR MONSIEUR 2e PARTIE PAR MARIE-FRANCE COQUARD
Le numéro précédent était consacré à la personnalité, l’œuvre artistique, la vie parisienne et montmartroise de Courbet. Cet article présente de nouvelles facettes d’un artiste complexe et transgressif qui a conduit l’art vers la modernité
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GUSTAVE COURBET INTIME
éfractaire au mariage, Courbet est un amateur de femmes aux nombreuses et courtes aventures. Toutefois, il a vécu avec son modèle Virginie Binet de 1844 jusqu’au départ de celle-ci en 1852. Leur fils Désiré était alors âgé de 5 ans. Cet enfant, non reconnu, Courbet ne le reverra plus. Il décèdera en 1872. Curieux pour un homme généreux si attaché aux siens. Mais Courbet n’est pas exempt de paradoxes tel son indépendance farouche et son enracinement tout aussi farouche à son Ornans natal, sa famille, ses amis. La plus connue de ses maitresses reste Joanna Hifferman dite Jo la belle irlandaise qu’il partagera avec le peintre Whistler. Elle fut le modèle de plusieurs toiles célèbres notamment Le sommeil, une scène saphique qui déchaina la chronique des années 1866.
Une peu scrupuleuse Adèle Girard l’héberge un moment sous la Commune, quand la justice le traque, mais elle le trahit en le dénonçant à la police en mai 1871. Avait-elle trouvé ainsi le moyen de s’emparer de son argent et ses toiles ? Il aurait un moment envisagé d’épouser une certaine Léontine laquelle, elleaussi, l’a quitté, sans parler de Mathilde de Svazzena rencontrée pendant la Commune. En 1873, elle le fait chanter en le menaçant de publier ses lettres libertines… Courbet a projeté dans ses nus une sensualité sans inhibitions qui rejette le puritanisme et l’hypocrisie bourgeoisie de son époque. Plaçant son art avant toute attache sentimentale durable il a clairement déclaré qu’il n’était pas compatible avec le mariage.
L’ORIGINE DU MONDE LA TOILE LA PLUS AUDACIEUSE DE LA PEINTURE Le nu féminin, est l’un des grands enjeux de l’œuvre de Courbet. La femme au perroquet, Les baigneuses, Les demoiselles du bord de Seine, Le sommeil sont
Helvetia Liberté, 1875, la tour de Peilz
des toiles majeures qui ont fait scandale. Notamment le Sommeil, aussi intitulé Les Deux Amies, les Dormeuses ou encore Paresse et Luxure. La toile, aujourd’hui au Petit Palais de Paris, montre deux femmes se reposant après une relation charnelle. Elle a été peinte en 1866 pour KhalilBey diplomate turco-égyptien, riche collectionneur de représentations érotiques. Mais c’est l’Origine du monde qui reste la plus célèbre. Réalisée également en 1866, son commanditaire est aussi Khalil-Bey. Voici la plus audacieuse, la plus fascinante œuvre de la peinture. De petit format (55x46 cm) mais peut être le plus grand par sa portée symbolique. Force est de reconnaitre qu’en ces temps puritains, le tableau de Gustave Courbet avait de quoi choquer. Il représente avec une extraordinaire précision le sexe et le torse d’une femme allongée nue sur un lit, les cuisses écartées. Grandeur nature, il est cadré de sorte qu’on ne voit rien au-dessus des seins ni en dessous des cuisses. Œuvre magistrale du courant réaliste, elle détourne les codes alors en vigueur, qui réservaient – à la limite toléraient - le nu s’il s’inscrivait dans de grandes scènes mythologiques ou oniriques mais sans se confronter directement au réel dans toute sa vérité.
La Femme au perroquet (1866) par Gustave Courbet. Metropolitan Museum of Art à New York
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Si Courbet n’a cessé de revisiter le nu féminin dans une veine parfois libertine, avec l’Origine du monde, il s’autorise une audace et une franchise qui génèrent un indéniable pouvoir de fascination. La description quasi anatomique d’un sexe féminin n’est atténuée par aucun artifice. Grâce à la virtuosité de Courbet, à ses raffinements chromatiques, le tableau échappe au statut d’image pornographique. D’autant plus que cette expression inédite n’exclut pas un lien avec la tradition par l’utilisation de couleurs ambrées qui rappellent la peinture vénitienne. Souvent qualifié de sulfureux, le tableau continue de fasciner et/ ou de choquer. Pourtant, il est le symbole même de la vie, de sa genèse. Elle y est représentée d’une façon inégalée et toujours inégalable comme le pronostiquait Courbet luimême, en toute modestie ! Certes, il fallait oser, et oser, Courbet savait le faire ! Passée dans plusieurs mains, dont pendant 30 ans chez le collectionneur le comte Havatny à Budapest, avant d’être achetée par le psychanalyste Jacques Lacan en 1955, l’Origine du monde a été exposée pour la première fois en 1988 à New York. Il faut attendre 1995, pour que, grâce à la dation Lacan au musée d’Orsay, elle soit offerte au grand public et, désormais, sans aucun cache, voile ou panneau. Le tableau y retrouve sa juste place dans l’histoire de la peinture moderne. Toutefois, il ne cesse de poser d’une façon troublante la question du regard comme si son réalisme était presque trop prégnant. Ce qui expliquerait pourquoi ses propriétaires successifs ont apposé un cache sur la toile. Le psychanalyste Lacan y compris, l’avait fait recouvrir d’un tableau de la même dimension, commandé à André Masson, représentant un pseudo paysage, ceci afin de soustraire son réalisme au regard. De nombreuses polémiques perdurent autour de l’Origine du monde. Tout d’abord qui osa poser ? Pendant des années a été évoquée Joanna Hiffernan, dite la belle irlandaise, alors compagne de Courbet, mais sa rousseur et sa carnation blanche correspondent peu à ce que dévoile le tableau. Puis on a pensé à Jeanne de Tourbey, maîtresse du diplomate ottoman à l’époque mais figure trop en vue pour tenir le rôle de modèle. 2015 : on découvre qu’en 1866, Constance Quéniaux, ancienne danseuse, est aussi l’une des maîtresses de Khalil-Bey. La noirceur de la chevelure de Constance est plus conforme à la pilosité du modèle !
2011 : la peinture revient à nouveau au cœur du débat public à cause de facebook qui décide de désactiver le compte d’un internaute qui venait de la publier sur son mur. On crie à la censure. Facebook affirme avoir d’autres raisons pour l’avoir supprimé. Enfin 7 ans plus tard, soit en 2018, la justice donne raison au réseau social. Comme quoi 200 ans après sa naissance Courbet reste toujours celui par qui le scandale arrive. Ne disait- il pas luimême : « J’ai toujours vécu grâce au bruit que je faisais ».
HELVETIA ou LA LIBERTE Ici aussi il s’agit d’une femme dénommée Helvetia ou La Liberté. C’est une sculpture en bronze à patine brune. En remerciement de l’hospitalité bienveillante de la Suisse, Courbet l’offre à la municipalité de la Tour de Peilz qui a accueilli le communard condamné et ruiné. Elle se trouve toujours sur la place du Temple face au Léman devant la maison le Bon Port où il a passé ses dernières années. Sur son socle en marbre blanc titré «Liberté », ce fier buste de femme de 87 cm de hauteur, est inspiré d’Helvetia, figure allégorique et emblématique suisse. Avec la croix fédérale helvétique Courbet souhaitait également doter sa statue d’attributs révolutionnaires à la française. Aussi fut- elle l’objet de polémiques en raison du bonnet phrygien dans les études préparatoires de l’artiste. Les habitants du cru lui demandèrent de « ne pas intituler son œuvre d’art Helvetia et d’y supprimer la croix fédérale, notre écusson national pour empêcher toute interprétation du point de vue politique ».Courbet s’exécute et écrit aux autorités le 24 avril 1875 « Selon votre demande, j’ai changé la croix fédérale en étoile et le mot Helvetia pour Liberté,
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laissant les mots hommage à l’hospitalité d’un côté du socle ». Ah la prudence politique suisse ! L’inauguration officielle du buste Liberté a lieu le dimanche 15 août 1875 à l’occasion d’une cérémonie avec chants, discours et vins d’honneur. Passablement éméché, Courbet a quelques difficultés à prendre la parole ! Il réalisera une dizaine de plâtres du même type afin de les offrir aux communes et cantons voisins. La Tour de Peilz possède les deux versions Helvetia dont une avec une croix fédérale au corsage non signée telle que Courbet l’avait conçue initialement. A noter qu’en 1998 l’exposition du Conseil de l’Europe « Emblèmes de la liberté » a exposé à Genève et à Zurich l’un de ces plâtres pour saluer les 150 ans de l’Etat fédéral suisse. Il existe également, à partir de la succession de Courbet, une version Helvetia coulée en bronze en 1889 pour le centenaire de la Révolution française, elle est visible au musée d’art de la ville de Meudon. Excusez cette remarque personnelle mais j’aurais aimé pouvoir admirer cette belle sculpture dans les mairies de la République française, celle-là même qui a broyé un géant. Notre République at-elle eu quelques remords quand il a été
Autoportrait à Sainte Pélagie, 1871, musée Courbet, Ornans
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ARTNNIVERSAIRE question de se « rattraper » en proposant le transfert des cendres de Courbet au Panthéon ? Bien que son opposant, n’oublions pas que Napoléon III lui avait décerné la Légion d’Honneur – que Courbet avait refusée – tandis que la République française pour laquelle il s’est engagé l’a broyé. La vie de Courbet présente des paradoxes comme on en rencontre souvent chez les personnalités hors normes. Laissons-le reposer en paix dans le cimetière d’Ornans où il a retrouvé le sol français en 1919. Sa tombe est la réplique
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porain sur la place Gustave Courbet à Ornans !
UN HOMME FOUDROYÉ A l’apogée de son talent, après les 2 mois de la Commune de Paris, Courbet est un homme brisé. A, Paris, Courbet connait deux révolutions en 1848 et en 1870. Au moment des combats de 1848, il vit au quartier latin rue Hautefeuille Il rassure ses parents sur sa sécurité en précisant qu’il
L'Origine du monde (1866). Musée d'Orsay
de celle qui l’avait abritée pendant près d’un demi-siècle en Suisse. Pour mémoire, Courbet a offert une autre sculpture en fonte à sa ville natale Ornan en 1864, qui aura un destin sulfureux. C’est le pécheur de chavots qui représente un garçonnet nu entrain de harponner un chavot, petit poisson de la rivière La Loue. Mais dès son installation la statue suscite une pétition demandant son retrait au motif que la nudité choque. La nudité est réservée à la mythologie et non à une scène quotidienne. En 1871, suite à la condamnation de Courbet, le maire fera retirer la statue mutilée pour la restituer au père de Courbet. Humiliation supplémentaire pour l’artiste. A nouveau dégradée en 1909, elle est, depuis 1995, remplacée par un tirage contem-
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se tient à l’écart des affrontements. On ne trouve ni trace d’une action particulière ni témoignages. Seulement un fusain représentant un révolutionnaire sur une barricade. Il s’agissait d’une commande de Baudelaire pour sa revue le Salut Public. L’histoire avance, le 2 septembre 1870, la France est vaincue par la Prusse. Ce désastre va, par ses conséquences, précipiter Courbet du faîte où son travail l’a hissé au déclin tragique où il roulera jusqu’ à sa mort. A 51 ans, il est éclatant de vie, en pleine gloire, sa puissance de créativité semble inépuisable. Il est républicain, anti bonapartiste, anti militariste et se proclame proche de Proudhon et de Fourier. Dès le 6 septembre 1870, il préside la
Commission des arts chargée de préserver des prussiens et des pillages la sécurité du patrimoine culturel de Paris, Sèvres, Saint Cloud, Meudon et Versailles. Il fait blinder les issues du Louvre, protéger les trésors de nos musées de Versailles, des Gobelins, du Luxembourg ainsi que les chevaux de Marly et l’Arc de Triomphe, etc. Il écrit alors à ses parents. « C’est un massacre abominable et tout cela pour une guerre sans motif - Les artistes de Paris viennent de me faire l’honneur de me nommer président des arts de la capitale. Je suis heureux car je ne savais pas comment servir mon pays dans cette occasion n’ayant aucun goût pour les armes. » Pour sa défense, pendant le siège, Paris s’est dotée de canons financés par souscription populaire et Courbet y a participé en offrant un tableau en loterie « J’ai donné un canon à la République qui se nomme le Courbet et j’ai été par le fait adjudant du Commandant Joute. » Et ce tout en prêchant le pacifisme…. Le 28 janvier 1871, la capitulation de la France se traduit par un armistice humiliant négocié par Adolphe Thiers. Paris, majoritairement républicaine, le refuse et envisage un impossible projet, celui de la République indépendante de Paris appelée aussi Commune Libre de Paris. Après la capitulation, les canons sont conservés sur les collines de Montmartre et aux Buttes Chaumont. Le 18 mars, par crainte d’une insurrection des opposants, Thiers tente de s’en emparer. Cela déclenche la révolte des parisiens qui votent la création de la Commune Libre de Paris tandis que le gouvernement provisoire se replie sur Versailles. Des élections ont lieu le 26 mars. Courbet s’implique activement dans la Commune comme l’indique sa lettre du 30 avril : « Me voici par le peuple de Paris introduit dans les affaires politiques jusqu’au cou. Président de la Fédération des artistes de Paris (avec 46 délégués, elle remplace la commission créée le 6 septembre précédent), délégué de la mairie, délégué de l’Instruction publique : fonctions les plus importantes de Paris. » Il lance un appel aux artistes pour «un gouvernement du monde des arts par les artistes » afin de toute urgence : rouvrir les musées, préparer une prochaine expo-
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sition aux Champs Elysées, promouvoir une libre expansion de l’art dégagé de la tutelle gouvernementale et de ses privilèges, conserver les trésors du passé, mettre en lumière tous les éléments du présent, régénérer l’avenir par l’enseignement. Force est de constater que le maitre du réalisme pouvait être également utopiste. Paris 16 mai 1871 : la Commune fait rage avant d’être vaincue quelques jours plus tard, le 21 mai. Certes, Courbet avait suggéré qu’on démonte la colonne Vendôme pour transporter aux Invalides le symbole de ce qu’il déteste - l’arbitraire de l’empire et son militarisme. Aujourd’hui, il assiste à la réalisation de son souhait. Des ouvriers prennent des précautions pour la démonter sans la briser - paillage, câbles, treuils, barrages. Manque de chance, la colonne va vaciller et s’effondrer dans un énorme ouragan de poussière. Drapeaux rouges brandis, la foule célèbre la victoire de la Commune sur « la réaction infâme ». Courbet lance imprudemment « buvons un coup et chantons une chanson ». Il va le payer bien cher. Désormais on va persécuter et détruire l’homme « le peintre socialiste, démocrate et républicain ». Impardonnable. Dénoncé, dès le 28 mai, la police fait saisir ses papiers et l’arrête le 7 juin pour le conduire, comme d’autres communards, à la prison de Versailles puis à celle de Sainte Pélagie (proche de la rue Monge, détruite en 1899). Il est exhibé menottes aux mains dans les rues de Paris. La presse s’en donne à cœur joie. Par dérision on le taxe de casseur de pierres, autrement dit de forçat, de colonnard, de déboulonneur…Les témoins sont la plupart à charge. Le 2 septembre, il écope 6 mois de prison à une période où les Versaillais massacrent sauvagement 30 000 communards. Thiers se souvient peut être que Courbet, qui fut élu délégué républicain du 6ème arrondissement et Président de la Fédération des Artistes, lui avait mis à l’abri ses précieux bibelots. Quant à Courbet, son atelier rue Hautefeuille est pillé, celui d’Ornans aussi. 200
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de ses tableaux disparaissent y compris les Rubens qu’il avait récemment achetés. Transformé soudain en bouc émissaire, tenu responsable de la démolition de la colonne, il est emprisonné avec les droits communs. Il écrit « J’ai été pillé, ruiné, diffamé, trainé dans les rues de Paris, agoni d’injures. J’ai croupi dans les prisons cellulaires qui font perdre la raison et les forces physiques, j’ai couché sur la terre
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de témoigner. Ils sont vraisemblablement postérieurs à son emprisonnement. Son engagement dans la Commune lui a valu de la part de nombreux écrivains et confrères, probablement jaloux de son succès, une hargne d’une violence inouïe. Rarement un peintre aura, de son vivant, essuyé autant d’insultes. Cela permet de mieux comprendre les valeurs de liberté et de démocratie qu’il a revendiquées pen-
Chute de la colonne Vendôme
empilé avec la canaille dans la vermine, avec le fusil sur la gorge pendant quatre mois. » En prison, malgré son état de santé et le dénuement qui est le sien, Courbet peint. Il va choisir un motif nouveau, nature morte et fleurs. « Ma sœur m’a acheté des pommes, des poires, des raisins qui m’ont bien servi à Sainte Pélagie». L’autoportrait de l’artiste à Sainte Pélagie ainsi que les dessins d’un carnet, non datés, tel Les Fédérés aux Grandes Ecuries de Versailles, indiquent son besoin
dant toute sa vie personnelle et sa carrière artistique. Alexandre Dumas fils déclare : « De quel accouplement fabuleux d’une limace et d’un paon, de quel suintement sébacé peut avoir été générée cette chose qu’on appelle Gustave Courbet ? Sous quelle cloche, à l’aide de quel fumier, par suite de quelle mixture de vin, de bière, de mucus corrosif et d’œdème flatulent a pu pousser cette courge sonore et poilue, incarnation du Moi imbécile et impuissant » Sans répit, la justice française va
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ARTNNIVERSAIRE s’acharner bien qu’il revendiquera toujours son rôle pacificateur dans la Commune, en artiste plus qu’en politique. Il ne cessera d’affirmer qu’il avait demandé le déplacement de la colonne sur l’esplanade des Invalides, place vide visitée surtout à l’époque par les militaires. En vain. En 1873, condamné à payer les frais de réédification de la colonne Vendôme, cinq ans de prison ou trente ans d’exil, il s’enfuit en Suisse. En dépit de ses demandes de grâce, la persécution continuera et l’anéantira. Le bel homme que fut Courbet est maintenant abattu, vieilli, grossi, malade. Aux crises d’hémorroïdes succède l’hydropisie. Néanmoins, il continue à peindre dans son exil à la Tour de Peilz d’où il regarde tristement la rive française et ses paysages si chers à son cœur. Par des excès de boisson, il cherche à oublier les humiliations de la déchéance sociale, les procès incessants. Trop de bières, de seaux de vin blanc, de bouteilles de cognac et d’absinthe achèvent de détruire une santé défaillante depuis la prison. Le Café du Centre de la Tour de Peilz lui sert de quartier général. Il a été le
Le pécheur de chavots, place Gustave Courbet, Ornans
théâtre d’un épisode tragi-comique de la vie de l’exilé. Quand des inspecteurs du fisc français chargés de confisquer ce qui lui reste se présentent à la Tour de Peilz, Jules Budry , patron du café et des amis de Courbet cachent 140 de ses toiles dans 3 tonneaux et attendent les inspecteurs
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Fleurs, 1871, musée Courbet, Ornans
auxquels ils vont offrir du vin des vases auxquels on avait relié un petit tuyau qui plongeait dans un tonneau de plus petite taille - et ils repartent bredouilles. Au café du centre, Courbet provoque quelques scandales dus à la boisson avec altercations et bains nu dans le lac… En 1877, ses biens sont mis en vente judiciaire. Afin de faire relever la colonne, la République le condamne à verser la somme pharaonique de 323 091,68 francs qu’il est, bien entendu, incapable de payer. Certes, cette République est celle de l’ordre moral des ducs de Mac Mahon, de Broglie, d’Audiffret. Cruauté de l’histoire, elle va bientôt s’achever. Jusqu’au bout, Courbet a espéré revoir sa famille, sa France, sa Franche-Comté et son village d’Ornans. En vain, il s’est ruiné en frais d’avocats pour obtenir la clémence d’un gouvernement implacable. En fait, l’amnistie sera prononcée en 1880 grâce à l’engagement de politiques comme Clémenceau et Victor Hugo. Courbet est mort depuis 3 ans. Epuisé, désespéré, méconnaissable, couvert d’œdèmes gigantesques, Courbet meurt le 31décembre 1877. Le 1er janvier, il aurait dû acquitter la première échéance de 5000 francs !
GUSTAVE COURBET -Pour votre amour de la liberté de créer, pour avoir, sans fard, peint la misère des humbles, la mort aussi bien que la beauté de la vie, -Pour avoir mis votre art au service de l’égalité des sujets et des humains en redonnant la vie à toutes les formes de la vie, -Pour avoir su imposer votre talent entre triomphes éclatants et échecs cuisants, gloire et chute, -Pour les œuvres majeures que vous laissez à la République française qui vous a foudroyé. - Pour tout cela et plus encore je vous dis Merci Monsieur Gustave Courbet.
Marie-France Coquard Au musée Courbet plusieurs événements au rayonnement national dont trois expositions • Courbet dessinateur • Gustave Courbet et la Fédération des artistes sous la Commune • Yan Pei-Ming face à Courbet Musée Courbet, 1 place Robert Fermier, 25290 Ornans Au Petit Palais du 12 octobre au 19 janvier 2020 Yan Pei-Ming Courbet Corps-à-Corps Petit Palais Avenue Winston Churchill, 75008 Paris
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LES COUPS DE CŒUR
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PAR ALAIN HAIMOVICI
Crédit photo : STUDIOCANAL
COUP DE CŒUR CINEMA
"QU'EST-CE QU'ON A ENCORE FAIT AU BON DIEU ?" (UGC) est une belle réussite avec cette fois-ci, Christian Clavier et Chantal Lauby qui tentent d'empêcher leurs filles de partir à l'étranger. Fous rires garantis !
Crédit photo : UGC
MON CHIEN STUPIDE Henri est en pleine crise de la cinquantaine. Les responsables de ses échecs, de son manque de libido et de son mal de dos ? Sa femme et ses quatre enfants, évidemment... A l’heure où il fait le bilan critique de sa vie, de toutes les femmes qu’il n’aura plus, des voitures qu’il ne conduira pas, un énorme chien mal élevé et obsédé, décide de s’installer dans la maison, pour son plus grand bonheur mais au grand dam du reste de la famille et surtout de Cécile, sa femme dont l’amour indéfectible commence à se fissurer. Le duo Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg est de retour dans cette comédie à la fois originale, drôle et tendre. Une belle surprise cinématographique à découvrir en salles à partir du 30 octobre.
COUP DE CŒUR DVD
En parallèle, Sylvester Stallone est de retour dans 3 films spectaculaires : "Creed II" tout d'abord, dans lequel Rocky Balboa aide Adonis Creed à battre le fils du boxeur qui tué son père sur le ring (Warner), "Evasion 3" (Metropolitan Vidéo) qui se déroule dans une prison de haute sécurité et "Backtrace" (STUDIOCANAL), un polar particulièrement original. Enfin, si vous souhaitez découvrir la série-culte "Game of Thrones" (Warner), sachez que l'intégrale est désormais disponible en dvd et Blu-ray.
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ENTRE COUR ET JARDIN
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PAR JMG
UN SAC DE BILLES
LE CLUB R-26
Adapté du roman de Joseph Joffo, ce seul en scène interprété par un comédien magistral, est une réussite. 1941. Paris est occupé par l’armée allemande. Pour fuir les nazis, Joseph 10 ans et son frère Maurice, 12 ans, juifs, vont devoir quitter le XVIIIe arrondissement populaire de la porte de Clignancourt et leur école rue Ferdinand-Flocon pour traverser la France, seuls, et rejoindre la zone libre. Une aventure où l’ingéniosité et la débrouillardise deviennent une question de survie. Très fidèle au best-seller de Joseph Joffo, écrit avec un autre Montmartrois, Claude Klotz (Patrick Cauvin), cette adaptation scénique a reçu l’aval de l’auteur, malheureusement décédé peu de temps avant la première du spectacle. La performance d’acteur est époustouflante : James Groguelin interprète tous les personnages dans un décor minimaliste et inventif, le voyage des enfants étant traduit par une mise en scène des plus ingénieuses. L’émotion profonde qui en émane, portée par un comédien tout de finesse et d’intériorité, font conseiller à tous ce puissant « seul en scène » qui touche à la fresque humaine universelle. Indispensable.
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AU LUCERNAIRE
Avec : James Groguelin Mise en scène : Stéphane Daurat Un sac de billes, au théâtre du Lucernaire, jusqu’au 20 octobre 2019. A 18 h 30 du mardi au samedi, dimanche à 15 heures. De 10 à 28€. 53 Rue Notre Dame des Champs, 75006 Paris Téléphone : 01 45 44 57 34 – www.lucernaire.fr
LE RETOUR ATTENDU DE PAULINE CARTOON...!
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'humoriste (et comédienne) PAULINE CARTOON revient a LA BOITE A RIRE dans une nouvelle version de 'SUPER GIRL' ! Toujours a la recherche du grand amour...avec des personnages 'hauts en couleurs'. Un rendez-vous hebdomadaire pendant (minimum) 2 mois : les VENDREDI D'OCTOBRE ET NOVEMBRE 2019 A 20H. LA BOITE A RIRE 8 Rue Pradier, 75019 Paris - Infos : 06 12 63 24 61
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UNE ÉPOPÉE DOCUMENTAIRE EN RÉCIT, FILMS ET CHANSONS e Club R-26 raconte l'histoire d'un couple amoureux de jazz, de mode et de chansons, Madeleine et Robert Perrier, créateurs en 1930 à Montmartre d'un salon artistique, le R-26, réseau social parisien où Sonia Delaunay, Le Corbusier, Django Reinhardt, Joséphine Baker avaient leurs habitudes. Témoignages, chansons inédites, archives vidéos privées dévoilent l'histoire d'un lieu, de femmes et d'hommes, agitateurs des brûlantes années folles à Paris, entre peintres cubistes, jazz manouche et cabarets nudistes. Sur scène, Norman BarreauGély incarne les personnages, artistes célèbres ou inconnus magnifiques. Une révélation historique (un salon artistique rue Norvins) est à l'origine de ce spectacle passionnant, illustré et musical - avec la chanteuse Claire Tillier et Philippe Eveno à la guitarre. Un spectacle de Norman Barreau-Gély et David Rolland THÉÂTRE LEPIC, 1 avenue Junot - 75018 Paris Du 11 au 14 octobre - 19 heures Tarif unique : 20€ - Réservation : 01 42 54 15 12
MANGERONT-ILS ? DE VICTOR HUGO AU THÉÂTRE GALABRU
Mangeront-ils ? est une pièce méconnue de Victor Hugo, écrite pendant son exil sur l’île de Guernesey : « serviteur musical, bandit philanthrope, prêtresse émouvante, souverain fantoche, se cognent aux époux lumineux dans cette comédie originale et onirique… cœur plein et ventre creux, mangeront-ils » ? La Compagnie des Coureurs de Jardin, une troupe de jeunes comédiens prometteurs sert avec brio cette pièce inclassable, entre conte et fantaisie Shakespearienne. Décidément, la valeur n’attend pas le nombre des années. A voir absolument ! Avec Tiphaine Froid, Diane Lotus, Léo Marchand, Judy Passy, Paul Wilmart. THÉÂTRE MONTMARTRE GALABRU 4 Rue de l'Armée d'Orient, 75018 Paris Téléphone : 01 42 23 15 85 Les jeudis à 21 h 30, jusqu’au 19 décembre 2019
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ENTRE COUR ET JARDIN
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UN ROSSIGNOL CHANTAIT UNE PIÈCE DE ROBERT LAMOUREUX
Mise en scène par Loïs Argillet – Au Théâtre du Funambule jusqu’au 27 octobre
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ans une forêt de bouleaux, sous les regards croisés d’un mystérieux vagabond et d’un Rossignol perturbateur, une voiture tombe en panne. Qui du mari, de la femme ou de l’invité va se sacrifier pour aller chercher de l’essence ? Sachant que Madame est l’objet de toutes les attentions… Un Rossignol Chantait est une oeuvre rare, surprenante car très éloignée des boulevards légers dont Robert Lamoureux avait le secret. Jamais reprise depuis sa sortie, en 1959, cette pièce originale, pleine de fraîcheur, où poésie,
mystère et mélancolie font un très joli alliage, est à découvrir au théâtre du Funambule de Montmartre, grâce à la compagnie Les Pies Menteurs, qui lui offre une seconde chance bien méritée. Un Rossignol Chantait de Robert Lamoureux : Actuellement jusqu’au 27 octobre du mercredi au samedi 19h ou 21h et les dimanches à 15h30 53 Rue des Saules, 75018 Paris Tel : 01 42 23 88 83
JEANNE PLANTE EST CHAFOUIN AU THÉÂTRE LEPIC – À PARTIR DU 30 SEPTEMBRE UN GRAND MOMENT DE DRÔLERIE SANS MODÉRATION
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e Théâtre Lepic vous propose de découvrir, pour égayer votre rentrée de septembre le spectacle Jeanne Plante est Chafouin, le lundi soir à 20h30, du 30 septembre au 16 décembre. Notre artiste, habitante de la Butte Montmartre, à laquelle elle est très attachée, vous attend. Son nouveau spectacle, joué déjà avec grand succès au Théâtre de Poche Montparnasse (ce fut un grand plaisir pour nous !) et à L’Européen, vous fera passer une excellente soirée musicale et loufoque pleine de drôlerie. Jeanne Plante est Chafouin, c’est la comédie burlesque et musicale à déguster et savourer sans modération, tout au long de la soirée, au Théâtre Lepic (ex Ciné 13). La jeune Montmartroise Jeanne Plante vous fera découvrir son univers singulier aussi gai que fou, un espace où transgression et fantaisie sont les maîtres-mots. Jeanne Plante cultive le goût des mots, un attachement à la langue, au mot juste. Son spectacle est un univers débordant de musique, de chansons originales,d ep oésie, det endresse,d eg aietéet au ssi de folie ! Bref, une soirée haute en couleur, tant par sa perruque extravagante à la Pompadour et sa robe fourreau à paillettes que par la joie exubérante que Jeanne met dans l’interprétation des chansons de son cru. Jeanne Plante est une divine interprète formée aux multiples facettes de comédienne, danseuse de tango, chanteuse, et musicienne qui se passionne pour le mélange des genres artistiques depuis ses débuts en 2009.
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Dans une mise en scène pétillante de Patrice Thibaud et entourée de trois musiciens de grand talent, Philippe Desbois à la guitalélé et au violoncelle, Jérémie Pontiers aux claviers, et Jacques Tellitocci aux percussions et casseroles, Jeanne, avec sa joyeuse originalité, se bat contre toutes les conventions, chante ses paradoxes avec un humour ravageur et s’éclate sur scène, tout comme les spectateurs dans leur fauteuil. Grande complice d’Olivier Py, directeur du festival d’Avignon et aussi Montmartrois, Jeanne partage régulièrement scènes et chansons avec ce passionné de théâtre. Cette fantaisie musicale est drôlissime, touchante et inattendue. Ça brille, ça déborde de joie et ça décoiffe (même les perruques) ! Une ambiance cabaret où les chansons déjantées succèdent aux intermèdes insolites. Un spectacle rare et une véritable découverte pour les spectateurs. Écoutons Jeanne Plante : « Sur scène, je réalise tous mes fantasmes. Je suis totalement ridicule et totalement femme fatale en même temps et c’est ce qui m’amuse, une femme sensuelle qui ne se prend pas au sérieux. » Une raison parmi d’autres pour ne pas manquer « Jeanne Plante est Chafouin » ! Chantal Brérot Jacques Bachellerie
Alors, rendez-vous au Théâtre Lepic (ex Ciné 13), entièrement rénové, en haut de la Butte Montmartre, tout près du moulin de la Galette, à partir du 30 septembre, le lundi soir à 20h30. THÉÂTRE LEPIC, 1 avenue Junot - 75018 Paris Réservation : 01 42 54 15 12
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ARTS ET LETTRES
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PAR JMG
LES HÉROS DE L’ENVIRONNEMENT
PAR ELISABETH SCHNEITER
«U
ne guerre ignorée est en cours sur la planète, entre des entreprises prêtes à tout et des gens qui veulent vivre libres et indépendants sur leurs territoires, sans nuisances et sans destructions. » Face à la puissance des multinationales, des bulldozers et des milices, femmes et hommes défendent à mains nues ces ressources essentielles pour tous les Terriens. C’est cette guerre silencieuse, jamais racontée en France, que relate ce passionnant ouvrage. Elizabeth Schneiter nous fait découvrir ces héros de l’environnement et recense les faits de résistance contre des puissances industrielles détruisant les ressources communes de la planète. Par exemple, Berta Cacéres, Hondurienne, s’est opposée à un projet de quatre barrages qui devait être construit sur une rivière dont le peuple Lenca tire ses ressources - « Cette femme m’a beaucoup touchée et, même deux ans après son assas-
sinat, elle me hante toujours » explique Elizabeth ; Chut Wutty, un écologiste cambodgien assassiné parce qu’il s’était confronté à la mafia de la déforestation ; le Mexicain Isidro Baldonegro luttait lui aussi contre la déforestation illégale et le vol des terres dans son pays. Revenu dans sa ville en 2017 après des années d’exil, il a été tué le jour même de son retour. Ces héros environnementaux subissent assassinats, pas toujours recensés, intimidations, arrestations et emprisonnements arbitraires, diffamations… et aujourd’hui les « poursuites-baillons » qui consistent à étouffer les militants par des procédures judiciaires longues et coûteuses. On les rencontre au Honduras, au Nigeria, au Cambodge, en Équateur, au Brésil, au Guatemala, en Tanzanie, en Mongolie, aux Philippines et ailleurs. Tout cela fait froid dans le dos, heureusement, il y a parfois des victoires : les Lenca sont parvenus à sauver leur rivière,
Claire Nouvian, présidente de l’association Bloom, lauréate 2018 du prix Goldman a obtenu l’interdiction du chalutage de fonds à plus de 800 mètres dans les eaux européennes. Ce livre indispensable, à lire et faire lire, se tourne vers ceux qui continuent aujourd’hui la bataille pour la vie au péril de leur vie. Aux éditions du Seuil
DES ÉCRIVAINS SUR LA BUTTE
PARIS MONTMARTRE PARTENAIRE DE LA 9ème BIENNALE DU LIVRE DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE Le dimanche 10 novembre, la 9e Biennale du Livre de la République de Montmartre réunira une cinquantaine d'auteurs à la Bonne Franquette, 2 rue des Saules. Ils dédicaceront leurs ouvrages de 14 h à 18 h. Succédant à Bernard Werber, Daniel Picouly, Wolinski, David Foenkinos et la plus montmartroise des auteurs belges Nadine Monfils, c'est le dessinateur satirique GAB qui en sera l'invité d'Honneur. Sorti de l'Ecole Estienne avec un diplôme de relieur-doreur, il a choisi le dessin de presse pour exprimer son talent. Merci à lui d'avoir dessiné cette belle affiche. Nous vous attendons nombreux à ce rendez-vous littéraire.
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DANS LES PAS DE TOULOUSE-LAUTREC, NUITS DE LA BELLE ÉPOQUE PAR ALAIN VIRCONDELET
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vec son nouvel ouvrage, « Dans les pas de Toulouse-Lautrec, nuits de la Belle Époque », paru aux éditions du Signe, Alain Vircondelet nous invite à un parcours humain et artistique fascinant, au moment où va s’ouvrir, le 9 octobre, l’exposition rétrospective du peintre au Grand Palais à Paris. Un livre indispensable pour (re) découvrir sous toutes ses facettes, dont certaines méconnues, le génie d’un artiste à nul autre semblable.
Des affres de la création à celles de la souffrance physique, Henri de Toulouse-Lautrec a traversé la vie, transcrivant le contexte social de la fin de siècle aussi bien que ses propres émotions en une œuvre fulgurante. Il passa son enfance entre le château du Bosc et Albi et mourut dans sa 37e année au château Malromé, près de Bordeaux. Vrai Parisien, on reconnaissait sa silhouette légendaire, croquant ses personnages, arpentant les Grands Boulevards, les ChampsElysées, la butte Montmartre, les Halles, le Bois de Boulogne... Conjuguant ses connaissances d’historien de l’art avec un remarquable talent de conteur, l’écrivain Alain Vircondelet évoque la vie d’Henri de Toulouse-Lautrec à travers les différents lieux qu’il fréquenta, les ateliers de grands maîtres où il se forma, le monde interlope, bourgeois et canaille qui l’inspira, dont il devint le témoin privilégié des mœurs et des
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usages, au tournant d’un siècle s’étourdissant dans la frénésie du French Cancan. « La plupart de ses chefs d’œuvre sont animés d’une vitalité qui quelquefois frise l’inachevé tant sa hâte est grande de saisir l’instant sachant que tout est furtif, passager, inévitablement mortel » précise Alain Vircondelet. Cet ouvrage exceptionnel par la richesse de ses illustrations et par la pertinence de son texte, accueillant plusieurs entrées, biographique, artistique, touristique, politique, sociologique, est servi par une abondante iconographie, dessins, peintures, et des documents photographiques inédits, dont beaucoup issus de la société Le Vieux Montmartre. Il fait vivre au lecteur l’extravagance des nuits de la Belle Époque (1883-1901), et redécouvrir la stupéfiante modernité d’Henri de ToulouseLautrec. Du Moulin Rouge aux Folies-Bergère, du Moulin de la Galette aux maisons closes et aux cirques, l’auteur fait revivre tout un monde égaré dans la fête, sourd aux menaces du nouveau siècle.
«DANS LES PAS DE TOULOUSE-LAUTREC, NUITS DE LA BELLE ÉPOQUE» (21x27- 200 pages) aux éditions du Signe L’ouvrage insère un plan de Paris qui indique 23 adresses fréquentées par Henri de Toulouse-Lautrec (cabarets, cafés, maisons closes, dancings, bals populaires, bars spécialisés, cirques). Prix de vente : 25 - En vente à l’accueil-librairie du Musée de Montmartre
____________________ Alain Vircondelet a consacré de très nombreux ouvrages à de grandes figures de la littérature (Marguerite Duras, Albert Camus, Antoine de Saint Exupéry, Arthur Rimbaud) et des arts (Balthus, Séraphine de Senlis, Camille Claudel). Les derniers furent dédiés à Picasso, Le Paris de Picasso (Alexandrines), Guernica 1937 (Flammarion) et L’exil est vaste mais c’est l’été, le roman de Dora et Picasso (Fayard). Ses ouvrages sont traduits dans le monde entier.
« Toulouse-Lautrec, résolument moderne » au Grand Palais, du 9 octobre 2019 au 27 janvier 2020 3 Avenue du Général Eisenhower 75008 PARIS www.grandpalais.fr Si Toulouse-Lautrec a merveilleusement représenté l’électricité de la nuit parisienne et ses plaisirs, il ambitionne de traduire la réalité de la société contemporaine dans tous ses aspects, jusqu’aux moins convenables. L’exposition du Grand Palais, qui réunit environ 200 œuvres, montre comment cet aristocrate du Languedoc, soucieux de réussir, a imposé son regard lucide, grave et drôle au Paris des années 1890 et pourquoi ToulouseLautrec s’inscrit comme un précurseur de mouvements d’avantgarde du 20e siècle, comme le futurisme.
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DE BORDEAUX À PARIS EN PASSANT PAR HOLLYWOOD,
MAX RETRACE LA TRAJECTOIRE FULGURANTE DE LA PREMIÈRE STAR DU CINÉMA MUET Max Linder. Avant d’être le nom d’un célèbre cinéma du boulevard Poissonnière, il est celui d’un artiste majeur du début du XXe siècle. Comédien, metteur en scène, cinéaste, il était reconnu de son vivant comme la plus grande star du cinéma muet, côtoyant et inspirant Chaplin aux États-Unis. Mais derrière la célébrité se cache l’homme privé, tourmenté, instable, maladivement jaloux qui commettra l’irréparable un matin de Toussaint 1925. Heureux hasard du calendrier, l’ouvrage paraît alors que le cinéma Max Linder fête son centenaire. « Avec son premier roman, beau et touchant, l’acteur et metteur en scène Stéphane Olivié-
Bisson remet en lumière cet acteur de génie. À travers la voix de Max Linder, s’adressant à sa fille, Stéphane nous dresse le portrait d’un homme possédant une part d’ombre. Il retrace sa vie d’homme de spectacle en nous replongeant dans cette époque du cinéma muet et des premiers grands studios. Et au fur et à mesure du roman, l’image de l’acteur comique laisse place à la vie de l’homme et de l’époux, homme fragile et tourmenté. »
Stéphanie de la librairie L’Humeur Vagabonde, 44 rue du Poteau - 75018 « Max » de Stéphane-Olivié Bisson - Éditions Cambourakis
MIREILLE BALIN, UNE GRANDE STAR OUBLIÉE P as étonnant qu’il ait fallu sept ans à Loïc Gautelier pour rédiger une aussi exceptionnelle biographie de Mireille Balin, une des plus grande stars de cinéma des années trente et quarante. Ses 410 pages remarquablement écrites sont accompagnées d’une documentation photographique assez riche et souvent inédite. Dès la préface de l’ouvrage, le réalisateur, journaliste, et scénariste, Jean Charles Tacchella, aujourd’hui président d’Honneur de la Cinémathèque Française, classe immédiatement cette artiste au rang d’Edwige Feuillère, de Danielle Darrieux, de Viviane Romance et de Michèle Morgan. En donnant la réplique à Jean Gabin dans le principal rôle féminin de « Pépé le Moko » et « Gueule d’amour », Mireille Balin entre dans l’histoire du septième art. Sa liaison avec Gabin sera suivie d’une longue idylle avec Tino Rossi dont elle partagera notamment l’affiche d’un autre très grand succès de l’époque : « Naples au baiser de feu ». Mireille Balin, mannequin, démarre
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sa carrière cinématographique à 23 ans, en 1932, en interprétant Maria, la nièce du héros de Cervantes dans le « Don Quichotte » de G-W Pabst. Sa beauté et sa personnalité lui tiendront lieu d’audition. Son jeu naturel, son raffinement, sa sophistication, mais surtout son mystère, séduiront d’emblée les plus grands metteurs en scène comme le grand public. Elle connaîtra une gloire fugitive à Hollywood et se retrouvera jusqu’en 1947 en tête de générique d’une trentaine de longs métrages. « La Dernière chevauchée » de Léon Mathot sera sa dernière apparition à l’écran. Dans l’épilogue de son opus, Loïc Gautelier regrette, bien évidemment, que Mireille Balin ne soit pas passée à la postérité malgré son immense célébrité internationale sur une quinzaine d’années. Le nom de celle qui fit, en son temps, la couverture d’une quarantaine de magazines, en France comme dans le monde, ne dit rien à la plupart de nos contemporains. La présente biographie est un excellent moyen
de se plonger dans sa vie qui, et ce n'est pas un cliché, se lit comme un roman. Malade et ruinée, elle finira bien tristement ses jours, décédant d’une cirrhose, le 9 novembre 1968, à 59 ans, à l’hôpital Beaujon. Pour que son enterrement ne tourne au spectacle, Tino Rossi, accablé de chagrin, ne se rendra discrètement au cimetière que le lendemain de la cérémonie. Pour lui éviter la fosse commune, c’est lui, est-il précisé, qui a réglé les frais des funérailles et qui a acheté au cimetière de Saint-Ouen la concession qui permet de perpétuer le souvenir de Mireille Balin. Loïc Gautelier a fait un formidable travail de recherche pour collecter documents rares, correspondances privées, dossiers d’archives et témoignages inédits, dont celui, passionnant, de Danielle Darrieux qui a croisé Mireille Balin sur son parcours. Loïc habite notre dix-huitième arrondissement. Il est comédien, metteur en scène, et dramaturge, auteur de plus de vingt pièces de théâtre. Un documentairefiction sur Mireille Balin est en préparation. Pour en suivre l’évolution, un site internet lui est dédié : passagersreve.wixsite.com/mireillebalin Pierre Passot MIREILLE BALIN Loïc Gautelier Préface de Jean Charles Tacchella Éditeur : Les Passagers du Rêve 410 pages, 24 ttc
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LES CIMAISES
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LE COUP DE CŒUR ARTISTIQUE DE L’ASSOCIATION CULTURELLE MONDIAL MONTMARTRE
DALILA AMMARI CHAIEB
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lle s’est abreuvée d’art, si bien qu’à l’âge de 20 ans, un peintre florentin lui enseigne le dessin et Françoise Charreau Bougy la peinture. En 2009,
après des études en Droit et une carrière de vingt ans dans le secteur bancaire, Dalila entreprend une réorientation en suivant une formation professionnelle auprès du Maître verrier Marc Grossweiter à Paris et obtient en 2010 le diplôme des arts et techniques du verre/ option Vitrailliste. Dalila conçoit sa démarche artistique comme une passerelle entre les différentes cultures, et la met au service d’une cause qui lui est chère, pour l’émancipation des femmes, à un degré universel. Ces dernières sont volontairement représentées de façon stylisée afin qu’elles puissent se voir en reflet et se reconnaître dans sa quête sociale, au service de l’évolution du statut de la femme, qui, au 21ème siècle, doit encore lutter pour ses droits. Ce n’est pas juste l’affaire de femmes, mais celle de l’humanité entière. Le vitrail perd de sa matérialité pour laisser entrevoir un message suggestif, opposant à la répression et à la dépossession, la lumière et les couleurs. Les graphies de paix, « salam », et de liber-
QUAND LA SEINE INONDE PARIS, L’EAU MONTE, MONTE…
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a Seine déborde sur le Pont Alexandre 3, baigne les pieds de la Vielle Dame, submerge le triangle du Louvre, inonde les arcades de la Place des Vosges, monte
jusqu’à la basilique du Sacré Cœur, grimpe sur les escaliers de la Commanderie du Clos de Montmartre, ce n’est pas pour frelater le vin, mais bien pour changer son eau…en vin. Inspirée de la grande crue de 2015, Annette Comes reproduit l’événement avec un brin d’humour sur ses toiles. Sur proposition de Gilles Guillet, Grand Maitre de la Confrérie et Alain Valentin, Grand Troubadour, elle expose à La Commanderie du Clos de Montmartre du 9 au 17 octobre 2019
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té« el hurriyati » symbolisent l’antidote au tragique et à la négation de la liberté. Sa dernière exposition lors du Salon du Maghreb-Orient des livres, en février 2019, dans les Salons de l’Hôtel de Ville de Paris, a particulièrement marqué et enthousiasmé le public. Au travers de ses vitraux ornés de motifs végétaux et géométriques, une empreinte écologique s’est invitée et une dimension spirituelle s’est installée. C’est une notion mystique d’un univers entièrement conçu et organisé par une intelligence céleste que Dalila suggère. La transcendance de l’amour, de la grâce surnaturelle de la vie, entre la mort et l’éternité. J’ai personnellement été envahi par le parfum de gloire de la noblesse des siècles passés, qui nous rappelle l’histoire et la culture des ancêtres. Ses vitraux jouent avec la lumière et la vie. Un joyau de l’art. Un travail ardu, laissant entrevoir la solidité et la fragilité réelle et métaphorique de l’artiste. Une promenade poétique, une aventure humaine, une illusion d’éternité.
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LE RIRE AU FOND DES YEUX
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nnoncer Isabeau et ses spectacles au Petit théâtre du Bonheur, il fallait le faire pile poil au soir et à la minute près, sinon c’était l’implosion assurée dans cette petite merveille de théâtre, perché au milieu des escaliers de la rue Drevet. Entre la carré formé par la grande porte, son petit bar à gauche, la petite scène du fond et son mur d’énormes pierres à droite où un miroir est inclus en trompe l’œil, manière de faire plus grand, on arrive à s’asseoir à 50, pas un de plus, pas un de moins… Qui pleurent aujourd’hui, et depuis des années, ils sont des milliers à courir ici, tous les vendredis, pour elle, son pianiste fétiche. Elle était la mémoire de notre patrimoine de chansons. Elle était la gouaille, l’humour, le rire au fond des yeux, et cette connivence avec ce qui en nous fait battre nos cœurs depuis toujours, et ce qui émerveille ceux de la «jeune génération « appelés là par les trompettes de la renommée… Isabeau sortait du fond du temps ces chansons immortelles, dont pour quelques unes on se disait « zut celle-là, je l’avais oubliée ! » ou bien « ça alors, celle-là je ne la connaissais pas ! » Juste pour vous une petite liste de ses titres d’un soir : « Les neiges de Finlande » tout droit tombées du film, « Ma grand-mère » de Béranger, contemporain de Victor Hugo, et chanté jadis par Germaine Montero, « Le Chaland qui passe » avec un couplet en français et un en italien, et la chanson du film « l’Atalante » de Jean Vigo et Nelly Kaplan de ce temps où c’était l’âge d’or du cinéma français..., sans oublier « Où sont-ils
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donc » chanté par Fréhel dans le film « Pépé le Moko »… Non, Isabeau, nous n’oublierons pas « Un printemps sans amour » de Guy Béart et qui fait partie du répertoire de Michel Simon, ni le désopilant « Comprend qui peut » de Boby Lapointe, sortie du film « Tirez pas sur le pianiste » de Truffaut. Celle-là, je ne résiste pas à vous en dire quelques mots : attention, il faut avoir
Et parce qu’ils pleurent comme nous, j’ai envie de prendre dans mes bras Alvaro Lombard, son fidèle pianiste, et, sans les nommer car ils sont trop nombreux, les amis que cette fille généreuse invitait à partager la scène avec elle ! Personne n’oubliera son spectacle, « Le Ministère des animaux » écrit par elle : génial ! et j’embrasse tout particulièrement Alex, « le boss » de cet incroyable Petit Théâtre du Bonheur, qui me disait,
l’esprit « bien tourné» pour comprendre ! Ecoutez la voix rauque d’Isabeau : « Marcel n’est pas ce qu’on appel’/ Un intellectuel… Il n’est pas si bête / Il sait de quoi j’ai envie… / Il sait que c’est de son vi - goureux corps d’athlèt’…/ Il me sussur’ le cu - rieux refrain / Tiens ! Voilà du boudin…. / Dans la légion étrangère / J’aime son heu - reux caractère …/ Et c’est pour ça que… / Je dis que l’amour / Même sans amour / C’est quand même l’amour ! / Comprend qui peut ou comprend qui veut ! »
quelques jours après cet énorme vide que laisse l’envol d’Isabeau au pays des oiseaux, dans un ciel de Montmartre devenu plus gris, qu’elle serait toujours là, cachée derrière le miroir en trompe l’œil, ou dans les mystérieuses coulisses, juste derrière le piano… Linda Bastide
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