L’art de L’humour
L’humour
ALPHONSE ALLAIS P36
de L’art
LE PRÉSIDENT
PHILIPPE DAVIS
AGNÈS RISPAL
XAVIER JAILLARD
ALLAISIEN POUR TOUJOURS P43
N°13.99 2e trimestre 2015 ISSN 11 53-0618
SCULPTEUR ALLAISIENNE P41
...CHEZ L’AMBASSADEUR DE FRANCE EN TUNISIE
« Aller à l’idéal et comprendre le réel » ANNETTE et le PRÉSIDENT P32
P45
(Jean Jaurès)
ALAIN COQUARD RÉÉLU PRÉSIDENT P51
JOSÉ ALGABA
DÉSIR DE MONTMARTRE P28
JEAN-PHILIPPE DAVIAUD P20
S. E. M. FRANÇOIS GOUYETTE ET HALIMA
P34
Berlioz
RENAISSANCE DE RADIO MONTMARTRE P34
P22
P12
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édito
« VIVRE COMME DIEU EN FRANCE » … « Vivre heureux comme Dieu en France » dit un proverbe allemand… Sans revenir aux origines historiques de ce dicton populaire – il existe différentes versions explicatives et traductions – l’évidence est qu’il résonne aujourd’hui à nos oreilles comme une souriante réponse à la morosité ambiante qui nous accable. Vivre heureux comme Dieu en France ? Voilà une affirmation qu’on aimerait entendre ici et maintenant, en cette période où la négativité plombe notre atmosphère sociale … Heureux comme Dieu en France, c’est « l’enchantement que présente la combinaison d’une vie au grand air dans de magnifiques paysages, au milieu d’un art de vivre exceptionnel, et d’une culture inégalable » comme l’affirmait déjà le philosophe Emmanuel Levinas. A force de sinistrose, nous perdons de vue nos atouts : la richesse d’une culture sans équivalent, les qualités originales de notre mode de vie et les avantages d’un système de protections sociales
que beaucoup d’autres, parmi les plus « développés », peuvent légitimement nous envier… Il n’y a pas que des raisons de se réjouir, et nous le savons bien, mais si la France n’est pas le paradis, elle n’est sûrement pas un quartier de l’enfer, et Dieu n’a pas encore choisi l’exil… Alors que l’homme, à l’image de dieu, reste toujours heureux en France… certains, exclusivement obsédés par ce qui va mal – et qui pensent même que tout va toujours de plus en plus mal –réussissent parfois à se rendre la vie insupportable. Cette problématique nationale nous a amenés à vous concocter, pour l’été, un dossier spécial Alphonse Allais, grâce à la très souriante et spirituelle Association des Amis d’Alphonse Allais (AAAA !). La pensée Allais : cette incarnation de l’esprit français, cette philosophie à sa manière, pleine de légèreté et de sens de l’absurde, est des plus revigorantes en notre époque dépressive. Prenons cette vision de la vie comme un remède voire un plat savoureux. Ainsi que le disait ce génial Alphonse :
« Le sel de l’existence est essentiellement dans le poivre qu’on y met ». Le sourire dans la vie est une forme d’élégance – et l’élégance n’est-elle pas française ? Choisir de sourire et garder confiance n’exclut pas le sens des responsabilités : ainsi, un « coup de pouce » solidaire vers la Tunisie, pour aider cette jeune démocratie en marche, nous a semblé nécessaire. Voilà un peuple qui, malgré tant de difficultés, continue d’y croire et veut construire son destin, sans se tromper de voie. Bien sûr, cela prend du temps… Lorsque les choses, làbas comme ici, semblent avancer trop lentement, donnant l’impression d’un pesant immobilisme, songeons à l’ami Alphonse, à son sourire philosophique : « Lent comme un escargot ! L’escargot ne marche-t-il pas ventre à terre ? » Alors, cher ami lecteur, faisons ensemble en sorte que l’homme, comme Dieu, se sente toujours heureux en France… Midani
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sommaire 10
LILIANE ET CLAUDE GEOFFROY DES MONTMARTROIS AMOUREUX DEPUIS 50 ANS
BERLIOZ À PLOMBIÈRES LES BAINS
12
16 20
24
JEAN-PHILIPPE DAVIAUD ADJOINT AU MAIRE DU XVIIIe MATHIEU SEMPÉRÉ LA VOIX ET LE CHŒUR
JOSÉ ALGABA DÉSIR DE MONTMARTRE
32
ON SE LÈVE TOUS POUR… ANNETTE !
34
TUNISIE : ON Y VA !
28
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46
51
58
Trouvez
COSTIOU - UN TRAIT DE GÉNIE
ALPHONSE ALLAIS L’ART DE L’HUMOUR, L’HUMOUR DE L’ART CORINNE HERMES SON NOUVEL ALBUM : « PARIS-NEW-YORK » ALAIN COQUARD RÉÉLU PRÉSIDENT DE LA RDM LADY PATACHOU MUSE MONTMARTROISE ET REINE DE LA CHANSON
ALPHONSE ALLAIS P36
L’art de
LE PRÉSIDENT
PHILIPPE DAVIS P45
AGNÈS RISPAL
XAVIER JAILLARD
ALLAISIEN POUR TOUJOURS P43
ANNETTE et le PRÉSIDENT P32
SCULPTEUR ALLAISIENNE P41
CHEZ L’AMBASSADEUR DE FRANCE EN TUNISIE
« Aller à l’idéal et comprendre le réel »
N°13.99 2e trimestre 2015 ISSN 11 53-0618
Paris-Montmartre 2 trimestre, juin 2015 e
L’art de L’humour
L’humour
(Jean Jaurès)
ALAIN COQUARD RÉÉLU PRÉSIDENT P51
JOSÉ ALGABA
DÉSIR DE MONTMARTRE P28
JEAN-PHILIPPE DAVIAUD P20
S. E. M. FRANÇOIS GOUYETTE ET HALIMA
P34
Berlioz
RENAISSANCE DE RADIO MONTMARTRE P34
P22
P12
REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 RÉDACTION ET PUBLICITÉ 13, place du Tertre, 75018 Paris Tél. 01 42 59 19 99 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr
DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr
RÉGIE PHOTO Jacques Habas, Tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTEUR-CORRECTEUR Michel-A. Daguet RÉDACTION Thierry Aimar, Jean-Paul Bardet, Alexandra Cerdan, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Michel-A. Daguet, Bernard Deharbre, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Xavier Jaillard, Sophia Mezières, Pierre Passot, Jean-Jacques Sacquet, Jean-Marc Tarrit, Hervé Valade-Chassing. PHOTOGRAPHIES Adelmo, Jacques Habas, Frédéric Loup, Lisbeth Passot, Yves Praturlon. ILLUSTRATION Eric Boldron, Janbrun DÉPÔT LÉGAL 2e trimestre – juin 2015 RÉGIE PUBLICITAIRE Michèle Dura 06 43 57 74 94 email : pmparismontmartre02@gmx.fr
MAQUETTE Serge Miserez www.miserezdesign.com
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montmartre chez nos partenaires :
Le Moulin Rouge, Terrass Hôtel Paris [p. 2] • Xavier Castex MMA [p. 3] • Le Sabot Rouge [p. 5] • Clichy-Montmartre [p. 14] • Promotrain [p. 18] • Le chant des oliviers [p. 19] • Fusart, Coquelicot, Le Cadet de Gascogne [p. 21] Pizzeria Mancini, La Mascotte, L’Écaille [p. 22] • Gestion Immopolis [p. 25] • La Bonne Franquette [p. 43] • Home Bâtiment Assistance [p. 47] • Chez ma Cousine, Le Brio [p. 49] • Michou [p. 67] • Immopolis [4e de couverture] Au Syndicat d’initiative de Montmartre, 21 place du Tertre, et dans certaines boulangeries du XVIIIe.
Le dessin du trimestre...
LE SABOT ROUGE
vous accueille tous les jours de la semaine dans l’ambiance bohème des artistes de Montmartre
...par Janbrun
• Petit déjeuner complet servi jusqu’à 12 heures • Plat du jour • Salades diverses
Le Sabot Rouge 13, place du Tertre 75018 Paris
LA VIE DU VILLAGE
PM 13-99
Photo Viola Schiviz
Anniversaires
Photo Midani
Jean-Marc Tarrit, Jean Pezareix et sa fille.
T
l’équipe de ParisMontmartre souhaite un très bon anniversaire et longue vie à notre amie Paule, qui est assurément, avec Robert Philippe, l’autre « âme » du restaurant typiquement montmartrois oute
Le Vieux Châlet, auquel elle apporte constamment sa douceur et sa gentillesse, apaisant ainsi les rares moments d’humeur de son ami d’enfance et patron de la maison.
T
ses amis, anciens collègues, artistes, chanteurs, petits poulbots, représentants des grandes associations se sont réunis dans une ambiance typiquement montmartroise, dans le jardin de la Crémaillère, pour fêter les 85 printemps de Jean Pezareix, qui n’a pas manqué de donner un renous
dez-vous ferme à ses amis pour remettre ça pour… ses 90 ans ! JOLI GESTE : Jean a préféré, à la place des traditionnels cadeaux d’anniversaire, que ses invités fassent un geste de soutien à l’égard des P’tits Poulbots de Montmartre…
LE MAGAZINE TENTATION À MONTMARTRE Roland Escaig, son directeur, et Jean-Victor Clérico intronisés par la République de Montmartre
L
13 avril, à la Bonne Franquette, de nombreux invités du magazine Tentation ont fêté la sortie du 97ème numéro qui consacre un excellent reportage de 12 pages à Montmartre et à sa République. Ce magazine haut de gamme est offert par de nombreuses compagnies aériennes, aéroports, grands hôtels et maintenant sur Thalys. Son directeur, Roland Escaig, a été intronisé à cette occasion Ambase
sadeur de la République de Montmartre. Diplômé de Science Po et de l’Institut d’Etudes Internationales, c’est un curieux, un découvreur, un grand journaliste qui s’est spécialisé dans l’Art de Vivre pour investir, entre autres, le Figaro Magazine, Vins et Gastronomie, Antenne 2, BFM Radio… A cette occasion, Jean-Victor Clérico, dont le père, Jean-Jacques, actuel PDG du Moulin Rouge, est Ambassadeur de la
RDM auprès du Music Hall, a été lui aussi intronisé par le président Coquard : « Après de brillantes études et un riche parcours professionnel pour son jeune âge, Jean-Victor incarne avec sa sœur Virginie la relève, et quelle relève ! Avec vous le Moulin Rouge a, non seulement un riche passé, un très grand présent mais aussi et surtout un très bel avenir. » Marie-France Coquard
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LE MAGAZINE DE CEUX QUI BOUGENT
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Jean-Victor Clérico et Roland Escaig, lors de la soirée de parution du magazine Tentation (photo Liesbeth Passot)
LA VIE DU VILLAGE
PM 13-99
De gauche à droite, Jules-Enée Manchon-Roudon, Baptiste Doillon et Quentin Dieudonné ( vicechampions ), Nicolas, Vincent et Maxime du 91, les champions. Parce que la pétanque est un sport !
D
éja vainqueur des championnats de Paris toute catégorie, la triplette « cadet » de la Pétanque du Tertre, rue Becquerel, s’est qualifiée à la ligue le dimanche 5 avril 2015 et a ainsi obtenu
Bruno Deslandes et Pattika
son ticket pour le championnat de France, qui aura lieu le 22 et 23 août à Nevers (retransmis en web TV). Bonne chance à ces trois boulistes, nouvelle génération.
A
l’occasion de la Fête des marchés à Paris et de la Fête des mères, le superbe Marché de l’Olive à La Chapelle a proposé une grande animation : festival de chansons et distribution massive d’œillets et de roses
à toutes les mamans par la chanteuse Pattika, dans ce marché couvert aux produits de qualité, dirigé par une association dynamique (Alain Pinel et Bruno Deslandes, sans oublier la secrétaire Carole).
CÉRÉMONIE DU MUGUET À L’HÔTEL DE VILLE
L
République de Montmartre a été reçue le 1er mai dans les salons de l’Hôtel de Ville pour la traditionnelle cérémonie de remise du muguet. Après le discours d’Alain Coquard et celui d’Anne Hidalgo, deux jeunes poulbotes lui ont offert la belle composition de muguet de la République de Montmartre. Dans son intervention, le Président de la République de Montmartre a défendu le projet de Villa Médicis à Montmartre (actuelle Cité des arts, 24, rue Norvins) qui deviendrait un lieu a
exceptionnel de rencontres et d’échanges artistiques ouvert sur Montmartre, sur Paris et sur le Monde. Il a rappelé que cette proposition du Collectif des Associations Montmartroises sera soumise aux parisiens dans le cadre des budgets participatifs créés par la nouvelle municipalité. (lire p. 30) En réponse, Anne Hidalgo a dit combien elle était heureuse de recevoir la République de Montmartre accompagnée des P’tits Poulbots
et a déclaré être très intéressée par le projet de Villa Médicis qui s’inscrit parfaitement dans sa
volonté de faire rayonner l’art et la culture à Paris.
FÊTE DES VOISINS Le 29 mai 2015, à l’occasion de la Fête des voisins, Gaston Couté (18801911) s’est invité dans sa rue inaugurée en 1957. C’est le son de l’orgue de barbarie de Vania Adriensens, rehaussé par sa voix forte de chanteur de rues qui a
attiré les habitants sur le pavé. Frédéric Thomas, venu en voisin du Lapin Agile, l’a rejoint pour interpréter textes et chansons de ce chansonnier libertaire, inspirateur de Brassens. Pendant ce temps, au 59 rue du Mont-Cenis, la superbe cour à l’italienne,
avec sa terrasse fleurie, s’animait autour de Pattika, accompagnée par Bruno Gef et Patrick, ambiance chanson française, grands classiques et compositions personnelles. Quand Montmartre se fête entre voisins, la poésie est au rendez-vous…
LA VIE DU VILLAGE
PM 13-99
I
s’est tout naturellement réalisé « Au Rêve » et tout naturellement le 18 Mai, Montmartre et le XVIIIe obligent ! Pour cette invitation lancée par l’association « Nos voisins ont du talent », présidée par Marie-Laurence Pasquini, Linda est arrivée dans ce bistrot magique qu’est Le Rêve, au 82 rue Caulaincourt, avec… une brassée de journaux de Cinéma ! Car il n’était cette fois pas question de poésie : l’auteur des « 13 Pas sur les pavés bleus de Montmartre » venait pour parler de son parcours de comédienne à ses amis présents, Pierre Passot, Lisbeth Passot, Svetlana Manojlovic, Maurice l
Gabert, Françoise Monnier, Martine Le Quentrec et les autres…. Linda leur a montré : sa couverture de Ciné-Revue, le roman-photo du film « La Dérive » où elle a le 1er rôle, et le DVD qui vient d’en être tiré, les articles de journaux turcs, anglais, etc. Et surtout elle leur a raconté nombre d’anecdotes croustillantes : comment elle a « dormi » – et elle insiste sur le mot « dormi » avec un Gary Grant grippé et mort de peur, comment elle courait en vain les boutiques avec une Audrey Hepburn aux grands pieds, pourquoi elle a eu le culot
Photo : Yves Ptraturlon
LE RÊVE DE LINDA BASTIDE
de coller une gifle à Eddie Constantine, etc. De quoi faire un film…
LES AGENCES ORDENER ET CAULAINCOURT DE LA BNP PARIBAS ONT ORGANISÉ DES EXPOSITIONS CONSACRÉES AU PHOTOGRAPHE ROGER SCHALL Photographe de presse, Schall s’est aussi consacré à la photographie publicitaire, à la mode et au reportage industriel. Faisant partie des photographes qui ont marqué les années 30-40, son talent s’illustra dans tous les domaines : le portrait, la mode et surtout le reportage. (Nous vous proposerons un article de Jean-Paul Bardet sur ce talentueux photographe dans le prochain numéro).
DES GRANDS POULBOTS AU P’TITS POULBOTS…
L
20 mai, à la Bonne Franquette, L’Association des Amis de Francisque Poulbot, groupement de collectionneurs passionnés présidé par Jean-Pierre Doche, a remis aux P’tits Poulbots un chèque de 3000€, obtenu grâce au gain de la vente aux enchères conduite par Pierre Passot. Quand les « grands » Poulbots veillent sur les plus Petits… C’est Montmartre qui sourit ! e
LA VIE DU VILLAGE
PM 13-99
UN ELÉPHANT ROSE AU SABOT ROUGE…
I
s’agissait d’un éléphant belge, déboulant sur la place du Tertre en direction du fameux Sabot Rouge… Ce pachyderme était en fait composé d’une confrérie de bière belge, menée tambour battant par les poulbots de Montmartre pour une cérémonie on ne peut plus officielle d’intronisations et l
dégustations généreuses, au milieu des touristes, artistes, et personnels de restauration venus en grand nombre. Si les intronisations ciblaient principalement la direction du Sabot Rouge, Henri Lagourgue et son personnel, en majorité féminin, d’autres aux alentours, y compris des peintres, ont prêté serment
à cet éléphant coloré et fort sympathique. Ce fut une superbe matinée festive comme nos amis belges en ont le secret, et le tout s’est couronné pour ceux-ci par un grand déjeuner organisé au cadet de Gascogne par notre ami Jean-François Roques.
BAL DU 14 JUILLET
CASERNE DES POMPIERS CARPAUX
L
sapeurs-pompiers de Paris du centre de secours Montmartre sont heureux de vous accueillir, le lundi 13 juillet 2015, de 21 h à 4h du matin à leur traditionnel bal, organisé à l’occasion de la fête nationale dans leur es
caserne située au 12 rue Carpeaux - 75018 Paris. Pour plus d’information, n’hésitez pas à venir à leur rencontre puisqu’ils seront jusqu’au 12 juillet en pleine campagne de vente de tickets de tombola sur l’ensemble de
votre arrondissement. Cette campagne participe au financement du bal, à l’amélioration du cadre de vie dans les casernes ainsi qu’à renforcer le lien qui existe entre les sapeurs-pompiers de Paris et la population parisienne.
LE PREMIER BAL DE PRINTEMPS PLACE DU TERTRE
Photo : Karine Ringot de Montmartre Addict
A
mois de mars dernier, de 19h à minuit, s’est tenu sur la place du Tertre un grand bal populaire, organisé par la Mairie du XVIIIe, sur un projet d’Hélène Ducatez. L’animation était assurée par l’orchestre Les Balochiens, la décoration remarquée était le fruit d’un partenariat avec la boutique La Case de Cousin Paul (4-6 rue Tardieu, au pied du funiculaire) qui avait prêté toutes les guirlandes. u
Le Bal de printemps a attiré environ 3000 personnes : l’évènement ayant été victime de son succès, la piste a été envahie après 22 heures et la soirée s’est terminée en concert. Le parfait déroulement de cette manifestation, avec un démontage et nettoyage de la place dans la soirée même, ont fait l’unanimité pour sa reconduction l’année prochaine. www.montmartre-addict.com
MONTMARTRE, C'EST VOUS
PM 13-99
LILIANE ET CLAUDE GEOFFROY DES MONTMARTROIS AMOUREUX DEPUIS 50 ANS Place Jean Froment, vous poussez la porte de chez Liliane et Claude… Tous les deux sont soucieux de vous mettre à l’aise avec une sincère gentillesse. Là, vous êtes convié chaleureusement au cœur de leur vie montmartroise.
L
famille de Claude est née à Montmartre : sa maman, rue Veron, avant d’habiter rue Caulaincourt. Sa grand-mère Ernestine et son papa sont nés au 38, rue Damrémont. Là, devant cette porte, il y avait en ce temps-là un champ avec des choux fleurs et des vaches ! Un autre monde… Albert, Le père de Claude, était une figure montmartroise avec son allure d’acteur de cinéma. Talentueux artiste joaillier, il fut décoré de l’Ordre du Mérite artisanal. La mère de Claude était modiste pour un metteur en scène connu. a
La grand-mère Ernestine, née en 1868 et morte à 102 ans, dirigeait 60 personnes à la mairie du XVIIIème, pour tricoter des bonnets, des chaussettes, des gants afin de les envoyer aux prisonniers de la guerre de 14-18. Et quand il a été demandé aux français de donner de l’or pour sauver la France, Ernestine a donné tout ce qu’elle possédait, jusqu’à son alliance !... « Nous sommes toujours restés près d’elle car nous l’adorions ! » Ernestine était d’origine espagnole de la vieille Castille. Ses grands parents possédaient un château. Mais prescription sur l’héritage, car la fa-
mille n’a pas été retrouvée assez tôt… « Nous aurions pu être châtelains ! Pour recevoir plein de monde… Mais il nous reste les armoiries transmises de génération en génération… » Claude et son père ont fréquenté la même école, au 62 rue Lepic. « Petit, je montais la rue Tourlaque à l’envers ! Sans compter les folles journées à jouer aux cowboys, aux indiens entre la rue Cortot et la rue des Saules… Un fief de prédilection car, à l’époque, il y avait plein de broussailles. » Toujours accompagné dans la vie par son ami ou plus encore son frère : Mario Giacomelli. Son épouse Nicole a intégré la famille. Quelques autres souvenirs d’enfance montmartroise de Claude : le traineau
MONTMARTRE, C'EST VOUS
PM 13-99
fabriqué avec une planche à repasser et des roulements à billes trouvés dans les garages – « Nous engagions des descentes infernales dans le haut de l’avenue Junot en négociant le virage avec les pieds…» L’hiver, sur la neige, c’était le traineau
Liliane et ses enfants
avec le couvercle en tôle des poubelles pour glisser à toute allure rue Lepic… Les concierges grondaient ! La grand-mère qui emmenait Claude et Mario dans le jardin en face du funiculaire, et puis la baignade dans la grande vasque, presque « la piscine municipale » de l’époque. La petite pépite du souvenir, la plus savou-
Lors de la fermeture, il passait par le soupirail les gâteaux invendus. Au raz du trottoir, comme ils étaient bons les éclairs au chocolat ! Le rituel du mercredi, une grande joie ! Cela me restera toute ma vie. reuse : le boulanger, M. Ratino, rue Félix Ziem : «Lors de la fermeture, il passait par le soupirail les gâteaux invendus. Au raz du trottoir, comme ils étaient bons les éclairs au chocolat ! Le rituel du mercredi, une grande joie ! Cela me restera toute ma vie.» Liliane, quant à elle, est montmartroise depuis l’âge de 17 ans. Avant, elle vivait
sur un autre mont légendaire… le Mont Saint-Michel, et fit ses études à Grandville, en pension. Son oncle et sa tante habitaient à l’angle de la rue Coysevox et de la rue Lamarck. Ils étaient clients à la boutique du père de Claude, et c’est ainsi que Liliane va ren-
Mario et Claude
Désormais tous les deux à la retraite, ils s’investissent dans le bénévolat, à l’église Saint-Pierre où Liliane s’occupe de la comptabilité et du secrétariat. Claude, lui, fait fleurir le jardin de rosiers, tond, coupe… « Après le jardinage, je redescends en ville ! » sourit-il. C’est avec une note d’émerveillement que tous les deux disent : « Nous sommes très attachés à Montmartre, c’est toute notre vie ! » Ils parlent du grand bonheur de se promener le matin quand le village est endormi. Liliane s’amuse à détailler le SacréCœur : « Le dessus est de la dentelle, j’ai découvert un petit chien, puis un autre animal… Il y a des lumières. Tout est beau, c’est l’extase ! »
contrer son futur mari pour toute la vie… Pour l’avenir de Montmartre, Liliane et Une vie comblée par la venue de leurs Claude espèrent des aménagements plus deux enfants, Frédéric et Caroline. rationnels. Notamment un nouvel empla« J’ai quitté mon emploi cement pour la station de pour travailler avec mon taxi, située actuellement à mari dans sa boutique la sortie de l’église Saintd’horlogerie, rue de RochePierre – une gêne en tout chouart. » point. Aussi le dégagement Liliane a été responsable des trottoirs submergés par d’une école, rue Buffault ; les étalages des commerreprésentante de M. le çants… Il faut aussi plus maire, Jacques Chirac, de poubelles et de toilettes Secrétaire générale du pour les touristes… centre culturel et présidente des commissions de Liliane et Claude ont fêté l’inscription sur les listes cette année leurs 50 ans électorales… En plus du de mariage. Une histoire magasin d’horlogerie. d’Amour immense partagée Liliane explique qu’un beau avec leurs enfants Caroline jour, las des fêtes « boire et et Frédéric. « Des enfants manger » le week-end, ils adorables, très aimants ! » ont décidé de s’ouvrir à un Toute la famille au complet nouvel univers… vit à Montmartre. La grand-mère Ernestine « Grâce à une idée de mon Oh ! J’allais oublier Titi le mari, lui toujours attiré par chat qui, lui aussi, manifeste l’eau et moi ne sachant pas nager ! dit-elle sa présence. Cette famille montmartroise en riant. Nous nous sommes inscrits à résonnante d’Amour envoie un message l’école de voile, à Dammarie Les Lys, en optimiste sur notre capacité à être heu1970. Il est né là une vraie passion. Au reux. Une rencontre inoubliable : Liliane et fil des années, nous avons obtenu tous Claude, Montmartre c’est vous ! les diplômes : moniteur, permis mer, rivière... Donc, en bénévoles, nous enseiMichèle Clary gnons la voile, je suis responsable de cette école et aussi arbitre. Claude répare en plus les bateaux. » Leurs enfants aussi sont emportés par la même passion : « Ma fille a été jusqu’au championnat de France ! »
HISTORIQUE
PM 13-99
BERLIOZ
à Plombières les bains
L
’été passé, durant mon séjour à Plombières, dans les Vosges, alors que je terminais la rédaction de mes prochains articles sur Louis Berlioz, le fils unique du compositeur Hector Berlioz, il m’est tombé entre les mains un sympathique petit ouvrage dans lequel sont évoquées les présences de plusieurs écrivains et artistes, venus goûter les bienfaits de la cure et du climat. Parmi eux, se trouvent Marie Arouet dit Voltaire, Eugène Delacroix, Alphonse de Lamartine, Alfred de Musset, Théophile Gautier… Quelle
propriété de la famille Bertin, avait offert au compositeur la prestigieuse place de chroniqueur musical, témoignage de son incontestable capacité littéraire. Par ailleurs, sa fonction d’échotier le conduit à évoquer ses séjours dans la station thermale de Plombières, de façon souvent très incisive. L’échotier Berlioz nous offre une description de la station pleine d’un humour souvent grinçant. Depuis plusieurs années, Berlioz était victime d’une santé assez médiocre qui donnait lieu à des alertes de plus en
B
digestifs supportés par le musicien, serait celui d’une maladie de Crohn : une inflammation intestinale chronique. Berlioz se rendra deux années consécutives, en 1856 et 1857, dans cette station réputée et fort à la mode à l’époque, pour y suivre deux cures. S’il émit quelque doute sur l’efficacité des soins, cela ne l’empêcha pas de déclarer à ses amis que ces séjours « lui avaient fait le plus grand bien ». C’est au cours de son premier séjour, en 1856, que Berlioz, qui se consacrait depuis un long moment à l’écriture de son opéra Les Troyens, prit le temps de rédiger, pour Le Journal des Débats, un long article, recueillant ses très personnelles observations sur la station. Commençons par quelques extraits de la première lettre qu’Hector Berlioz adressa à « M. le Rédacteur en Chef du Journal des Débats » :
demi-surprise pour moi, figurait dans la liste… Hector Berlioz. Je décidais donc de prolonger cette série par un dernier article consacré à une image peu connue de la vie du compositeur : Berlioz échotier. La direction du Journal des Débats,
plus fréquentes. Dès 1855, il s’en confiait déjà à ses proches, ne supportant plus les graves troubles digestifs qui l’indisposaient en permanence. Aujourd’hui, le diagnostic qui serait vraisemblablement associé aux troubles
(…) Plombières est un puits creusé par la nature au centre des montagnes Royales (ou bien des Vosges, s’il vous plait de leur donner encore ce vieux nom républicain !). C’est triste l’été, c’est affreux en hiver. Les environs seuls sont charmants. Il faut donc absolument en sortir pour s’y plaire. Mais l’Empereur* y était et tout avait un air de fête, loin des alentours, sur les montagnes, dans les bois et dans les puits. Partout des guirlandes de feuillage, partout des fleurs, des drapeaux flottants, de brillants uniformes, des roulements de tambours, des volées de cloches, des harmonies militaires. Des vivats font retentir le vallon, des bals, des concerts, des ascensions de montgolfières, accompagnent les députa-
Berlioz HISTORIQUE
PM 13-99
H ector
Affiche de Jean d’Ylen pour Plombières
tions municipales, auxquelles se joignent de joyeuses troupes de paysans endimanchés, de superbes beautés enharnachées, des comédiens du palais des Vosges, des écrivains, des artistes, des savants, des maires et leurs adjoints, les sous-préfets et préfets, célébrités sans autorité, autorités sans célébrité. (…) La population de Plombières se compose en été de deux classes d’individus fort différentes l’une de l’autre : les étrangers, curieux ou baigneurs, et les indigènes. Cette dernière classe,
peu nombreuse, quoique Plombières compte plusieurs habitants, se concentre, après la chute des neiges, dans un monument en forme de tombe, qui occupe le milieu de la « ville », et qu’on nomme bain romain. Là, du matin au soir, chauffés gratuitement par l’eau qui circule sous les dalles de la salle supérieure, hommes, femmes et enfants travaillent à de fins ouvrages d’aiguille, à des broderies. Et ne croyez pas qu’il n’y ait que des hommes faibles ou maladifs, des culs-de-jatte, des bossus, des nains appliqués à ce travail. Hélas ! Non ; de robustes gaillards, de véritables hercules, brodent eux-mêmes, aux pieds de cette triste Omphale dont le nom est nécessité. (…) (La dentelle de Luxeuil, très réputée, était en vente dans de nombreux magasins de la station thermale, à la grande satisfaction des curistes.)
La rue de Plombières est en certains endroits d’une largeur raisonnable ; quatre gros hommes peuvent y passer de front. Autrefois, les femmes jouissaient du même privilège. Il n’en est plus ainsi. Il n’y passe pas aujourd’hui plus d’une belle dame de front, la loi crinoline le défend. Encore, en certains endroits, les atours de ces lionnes risquent toujours
d’être tachés et froissés à gauche et à droite par suite de leur frottement contre les murs.
(Ah ! Elles étaient bien jolies, mais peu pratiques, les crinolines à la mode sous le Second Empire et fort incommodes pour les voyages ferroviaires ! Les caricaturistes s’en donnaient à cœur joie. Voir page suivante)
Trois occupations importantes partagent dans la saison d’été la journée des baigneurs. Ce sont le bain ; la « partie de plaisir » et la table d’hôte. Ah ! La partie de plaisir ! C’est la partie la plus pénible et vraiment cruelle du régime imposé par les médecins aux malades, et par les malades aux malheureux qui se portent bien. Vous en voulez la preuve ? Le bain se prend en général le matin, soit aristocratiquement dans une baignoire placée dans un cabinet, comme à Paris, soit démocratiquement dans une grande cuve de pierre où grouillent toutes les gibbosités, toutes les infirmités, toutes les laideurs de tous les sexes et de tous les âges. Cette crapaudière porte un nom qui me suffirait à me la faire détester si je ne l’exécrais dans son essence (qui n’est pas l’essence de roses, croyez le bien), la piscine. Piscine ! Quelle euphonie ! Quelles idées cela éveille ! Piscine ! Mot venu du latin, désignant un lieu où barbotent des poissons. Piscine ! Cela fait penser aux lépreux de Jérusalem qui allaient, au dire de la Bible, y laver leurs ulcères. Eh bien, tout le monde y va, excepté quelques originaux qui ne craignent pas de se faire surnommer les “dégoûtés”. Force est que je renonce à vous donner une idée, même approximative, de ce spectacle, de
HISTORIQUE ARTISAN
ce bruit, de ces êtres enfermés dans ce lieu : des conversations, des discussions politiques, de ces chansons de commis
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Jugez de ce que je vous en dirais si je l’avais vue et par aggravation, dites vous qu’à Plombières on en fait le verbe
lieux de repos dans les bois, dignes d’être chantés par les Virgile et les Bernardin de Saint-Pierre de tous les temps et de tous les pays. (…) C’est vers l’un de ces lieux poétiques qu’il est d’usage parmi les baigneurs de se diriger après le déjeuner, vers onze heures. Pour ces excursions, de petites caravanes sont organisées que l’on nomme par antiphrase « parties de plaisir ». Promenades charmantes en effet, si on y allait qu’à son heure, à son pas, par un temps supportable, et seul ou à peu près seul… Oh ! La « partie de plaisir » ! Dieu vous en garde ! La seule raison qui m’ait fait l’appeler modérément un purgatoire, quand j’étais en droit de la comparer à l’enfer, c’est qu’en général on en revient moulu, brisé, brûlé, “poussé” (c’est-àdire couvert de poussière, c’est un mot vosgien !), la tête et la gorge en feu, les pieds écorchés, d’une humeur de dogue, regrettant une journée perdue, une belle nature mal vue, des rêveries troublées, des émotions comprimées, mais on en revient… presque toujours. Berlioz est toujours aussi encourageant !
“pisciner”, nous piscinons ou ils et elles piscinent !
Dans une seconde lettre, Berlioz présente un nouvel aspect de ces « parties de plaisir » :
Crinolines - caricature
voyageur, tous arrosés par de turbulents enfants, les têtards de la crapaudière… Malgré ce dégoût, vous avez donc vu la piscine ? Me direz-vous. – Non, monsieur, non, je ne l’ai point vue dans son plein, et j’espère bien ne la voir jamais.
Les environs de Plombières offrent des sites ravissants, des points de vue grandioses, des retraites délicieuses, des
Le surlendemain (car vingt quatre heures de repos au moins sont absolu-
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HISTORIQUE
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ment nécessaires après une “partie de plaisir”), il a fallu se hisser jusqu’à la fontaine Stanislas. Pour y parvenir, on suit pendant quelque temps une route jolie et commode, achevée dernièrement par ordre de l’Empereur. Le reste du trajet se faisant dans les bois, on a au moins de l’ombre, sinon la fraîcheur. Autre question philosophique soulevée pendant notre ascension : Que doit-on le mieux aimer, mourir de chaleur ou mourir de froid ? Tout le monde a été d’avis qu’on devait préférer …ne jamais le savoir ! Pour aller à la fontaine Stanislas par la nouvelle route, il faut traverser un amas immense, un fouillis, un chaos de roches grises, concassées en blocs de toutes formes et de toute grandeur, bousculées, entassées les unes sur les autres, dont l’aspect est celui d’une ruine gigantesque qui frappe vivement l’imagination. On appelle ces monceaux de rochers des moraines ou des murghers (le Larousse écrit “murger” : tas de pierres extraites des champs ou mur de pierres sèches ainsi monté). (…) Arrivés à la fontaine qui laisse à peine apercevoir (il en est toujours ainsi) son mince filet d’eau, nous avons encore trouvé une vue magnifique, du lait et des vers En voici quatre sur le roi Stanislas que j’ai cueillis contre le rocher sous lequel pleure sa naïade. Je vous les envoie tout frais. « Heureuse du nom qui me reste, Bon roi, si je pouvais chaque jour cueillir Les pleurs dus pour jamais à votre souvenir, Je ne serais pas si modeste. » Un portrait de Berlioz est aujourd’hui sculpté sur le rocher, à la gauche de la fontaine.
En été 1857, Berlioz fait un second séjour à Plombières. Le 4 août, il écrit à sa sœur, « Tu n’as pas idée de la beauté de nos bois au lever du soleil et au lever de
s’y rue pour trouver de la place, c’est une cuisine atroce. Pendant les premiers jours on m’a cru fort malade, parce que je rageais intérieurement sans pouvoir ni manger ni dire un mot…. Heureusement, le site est propice à l’inspiration : Il y a quelques jours, en dormant dans un pré, sous un hêtre (comme le berger de Virgile), j’ai trouvé une idée ravissante pour la mise en scène et la poétisation de mon final de Cassandre avec les troyennes…. » Berlioz n’achèvera son opéra qu’en avril 1858. L’œuvre terminée, le plus dur restait à accomplir, la faire représenter. Commencera dès lors une période de vaines démarches durant laquelle Berlioz désespère d’intéresser quiconque à son œuvre.
En février 1863, Carvalho, qui venait de reprendre la direction du Théâtre lyrique, accepte de courir le risque de monter l’opéra de Berlioz. Il est décidé que l’opéra, en cinq actes, sera d’abord divisé en deux parties : “La prise Les Troyens, une affiche historique de Troie” et “Les Troyens à la lune. Il y a trois jours, pendant que Carthage”. Les deux premiers actes qui Marie (sa seconde épouse, Marie Reccio) composent “La prise de Troie” seront prenait son bain, je suis allé tout seul à finalement purement et simplement supla fontaine Stanislas ; j’avais porté mon primés. Le 4 novembre 1863, la seconde manuscrit des “Troyens”, du papier ré- partie de l’opéra : “Les Troyens à Carglé et un crayon ; le maître de la maison- thage”, est enfin représentée. Berlioz dénette m’a arrangé une table à l’ombre, cédera à Paris, le 8 mars 1869, et l’œuvre ornée d’une jatte de lait, de Kirsch et complète ne sera produite pour la prede sucre, et j’ai travaillé tranquillement mière fois, que les 6-7 décembre 1890, devant ce beau paysage, jusqu’à neuf en Allemagne, à Karlsruhe. heures J’écrivais justement un chœur En souvenir des séjours effectués par dont les paroles, semblaient de circons- le compositeur, Plombières, qui n’est pas tance : « Vit-on jamais un jour pareil ? ». rancunier, a rebaptisé son ancien casino, Mais, là encore, l’esprit critique construit en 1877-78 sur l’emplacement n’est jamais loin : des anciennes écuries de poste, Espace Toutefois je ne puis guère travailler Berlioz : y sont accueillies des confésérieusement ici. Nous sommes logés de rences, des activités culturelles, des protelle sorte que c’est à peine si l’on peut jections. s’asseoir chez nous…notre petit salon de Madame Lippmann nous a été retiré, il Jean-Paul Bardet faut maintenant manger au râtelier de la table d’hôte ; on y sue, on y pue, on
*L’Empereur, Napoléon III, y villégiaturait souvent : considérée comme une ville de résidence impériale, Plombières va ainsi bénéficier des largesses de l’Empire (construction d’un nouvel établissement thermal, plus confortable, « Les thermes Napoléon », dont la première pierre fut posée par l’Empereur luimême, le 22 juillet 1857, de nouveaux hôtels, aménagement du parc impérial et de la promenade des Dames).
REGARD SUR
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COSTIOU
UN TRAIT DE GÉNIE
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pinceau se déplace avec impatience, tournoie, caresse, frappe, trace, crie, se glace dans un tourbillon de feu et de lumière, vient mourir sur la feuille de papier en s’écrasant dans l’épaisseur de l’encre noire, rebondissant sur un fil, d’une main électrique, pour capter en finesse les vibrations poétiques et les mouvements rapides de la danseuse. Corps dévoilé, violé, nudité de l’âme emprisonnée qui se libère sous la force centrifuge et vient mourir de plaisir dans des entrechats sur le tableau final de l’artiste. e
Michel Costiou, artiste plasticien né en 1947, a passé son enfance à Tarbes et a
étudié aux Beaux-Arts de Toulouse, puis il est « monté » à Paris, et a suivi les cours de l’école Estienne, section graphiste/concepteur. Une école dominée à l’époque de l’après mai 68 par des professeurs formés par le Bauhaus, en totale rupture avec l’enseignement des Beaux-Arts, un enseignement ouvert sur le monde industriel, dont il a su tirer profit pour travailler dans diverses activités liées avec le graphisme et l’édition. En 1974, Michel Costiou est nommé professeur principal de dessin à la prestigieuse académie d’art Roederer, Place des Vosges à Paris, où durant presque vingt années il a préparé les élèves au concours d’entrée à l’école des Beaux-Arts, les initiant au dessin
en mouvement, sa spécialité, une première dans cette école réputée pour sa formation classique. Le mouvement est surtout présent chez les danseurs, les comédiens et les acrobates, ceux du Cirque Gruss notamment, qu’il rencontre au foyer de la GaîtéLyrique : c’est là que se déroulent à cette époque de nombreux cours et qu’il recrute ses modèles. De cette période, Michel Costiou en a gardé un souvenir extraordinaire grâce au talent pédagogique de Roederer, sa « folie » artistique qui a marqué toute une génération d’élèves. Costiou a travaillé en parallèle à la réalisation et l’adaptation pour quatre albums du héros populaire Casimir, le dinosaure orange de L’île aux enfants,
REGARD SUR
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joué par Yves Brunier pour la télévision française. Autres lieux, autre époque, avec le maire de la commune de Garches dans les Hauts-deSeine, il crée dans les années 80 une école de dessin qui deviendra très vite, avec ses stages particuliers et ses expos collectives, une adresse courue par un public mondain, des personnalités liées au monde de l’art, des collectionneurs. Sa rencontre avec les fondatrices du « Café de la Danse » au début des années 90 va le faire entrer, après le cirque, de plein pied dans le monde du spectacle et de la danse : dans ce laboratoire de création, il va effectuer des séries de reportages graphiques complets, des milliers de dessins. Il a fait des expérimentations avec un danseur américain inscrit à l’école de Peter Goss, travaillé sur des planches à l’Opéra Lyrique, l’Opéra ballet, les cirques les plus importants, les cabarets, Moulin Rouge et Lido où, on ne le dira jamais assez, la
danse classique a toujours été très bien accueillie, donnant une plus-value au music-hall, comme la Belle Otéro et Cléo De Mérode dansant à La Belle Epoque aux Folies-Bergère. En Bretagne, Costiou a réalisé plus de cinq mille dessins sur la danse celtique, sur la danse indienne au centre Mandapa, sur la danse contemporaine dans toutes les salles d’avantgarde. De son vaste atelier, je mesure l’étendue des œuvres soigneusement classées, je découvre toute la diversité de son travail de plasticien, la variété des supports utilisés, la toile, le papier, le métal, la céramique, les grands formats, proches de l’abstraction, avec des couleurs vives, le noir et blanc avec, dans le mouvement, des couches superposées, des entrelacs pris dans un réseau complexe de signes souples et énergiques qui s’épaississent et s’achèvent par un trait fin, vif, une ligne courbe, à la manière
des maîtres de la calligraphie Chinoise. Tous ces corps pris dans un rêve éveillé, ces corps qui comprennent le mouvement, saisis dans un élan formateur, poétique, donnent à l’œuvre de Costiou une dimension humaine malgré l’absence de visages : sa technique a atteint l’absolu en vitesse et fait surgir dans ses dessins les correspondances chères à Baudelaire, la sensation du mouvement éternel et nous suggère que ces corps explosent dans un sentiment de liberté. Actuellement, l’artiste réalise des œuvres sur un support fait de feuilles de zinc de toiture usagé, récupérées chez des couvreurs, dont il exploite la face interne marquée par l’humidité et le contact pendant des décennies des chevrons et tasseaux de bois qui équipent les toits de Paris. Il en explore tous les contours avec un résultat de très bonne facture artistique, cela donne des tableaux avec des nuances de gris de toute beauté, que l’on verra dans une prochaine expo-
sition. En résidence à la célèbre Faïencerie Henriot-Quimper en 2014, il a exposé ses œuvres centrées sur le thème de l’œuf. On pourra à l’avenir découvrir son travail en collaboration avec un grand musicien Brésilien chercheur enseignant à l’Ircam, Mikhail Malt, qui s’intéresse au son de son dessin et au rythme : il place des capteurs ultra sensibles sous la toile tandis que Coustiou crée dans l’esprit de l’écriture automatique et avec toutes sortes d’outils, une œuvre en toute liberté dont l’écho sonore lui est renvoyé en direct par une série de logiciels. Autant dire que le champ de la création assisté par ordinateur ouvre des perspectives novatrices qui vont à l’avenir bouleverser tous les paradigmes de l’art et de la compréhension des œuvres à venir.
Texte et photos de Jacques Habas
LE SAVIEZ-VOUS ?
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LE SAVIEZ-VOUS ?... LE QUIZZ DE JEAN-MARC TARRIT…
QUESTION
1
Quel est ce sculpteur, peintre et poète né à Strasbourg dans le dernier quart du XIXe siècle, de mère alsacienne et de père allemand, qui habita Montmartre une dizaine d’années et fut le co-fondateur du mouvement Dada avant de rejoindre le courant surréaliste ? Naturalisé français en 1922, ne pouvant en effet recouvrer la nationalité française dès la fin du premier conflit mondial compte tenu des origines de son père, il passe les trente-cinq dernières années de sa vie entre son atelier de Clamart et la Suisse où il avait résidé lors de la première guerre mondiale et à la suite de l’invasion de la zone
libre en 1942. Ses peintures comme ses sculptures figurent dans les plus célèbres musées du monde et plusieurs de ses créations artistiques seront éditées par les Tapisseries d’Aubusson et la Manufacture Nationale de Sèvres. Auteur de textes poétiques, illustrateur d’ouvrages littéraires, le poème de Paul Eluard, Capitale de la douleur, lui est dédié et le théâtre de Clamart porte son nom.
QUESTION
2
Cet artiste-peintre, né aux Pays-Bas en 1877, serait, dit-on et les légendes sont tenaces, venu à Paris pieds nus dans ses sabots… Il vit à Montmartre dans le plus grand dénuement pendant une dizaine d’années, se lie d’amitié avec les cubistes et
Pub ParisMontmartre 2012:Mise en page 1
26/05/14
devient une figure centrale du fauvisme. Adulé pendant les années folles par les plus grandes célébrités, magnats de l’industrie, hommes politiques, gloires du music-hall qui rêvent d’acquérir leur portrait de sa main, à l’image d’Arletty, la Princesse Agha Khan et plus tard Brigitte Bardot, son image est néanmoins ternie par une visite officielle inopportune à Berlin en 1941, à l’invitation d’Arno Breker, accompagné de Derain, Vlaminck, Friesz et Dunoyer de Segonzac, pour inaugurer une exposition-propagande au prétexte, sans doute louable, de la libération d’artistes prisonniers. Un an plus tard, le sculpteur officiel d’Hitler organise à l’Orangerie des Tuileries une manifestation à laquelle il participe également, ce qui lui vaudra par la suite d’être interdit de Salons jusqu’à son retour en grâce à la fin
13:43
(Les réponses sont à lire en pages 52-53).
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BON PLAN RÉSERVÉ AUX LECTEURS DE PARIS-MONTMARTRE
LE PETIT TRAIN DE
des années cinquante. Louis Chaumeil écrit de lui en 1959 qu’il est le peintre de la vie ardente avec la femme pour divinité. Le musée des BeauxArts de Nice conserve une quinzaine de ses œuvres qui, par ailleurs, figurent sur les cimaises mondiales. Il laisse aux amoureux de la Butte une magnifique toile de 1908, La Parisienne de Montmartre, aujourd’hui dans les collections du musée d’Art Moderne André Malraux du Havre. En souvenir sans doute emprunt de nostalgie de ses années montmartroises, il baptise la villa de Monaco, sa dernière demeure, Le Bateau Lavoir… Qui est-il ?
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POINTS DE VUE
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GOLDEN BOSS… LE CAC SE REBIFFE !
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la première fois, les petits actionnaires se révoltent. Dans certaines entreprises du CAC 40, on commence à contester sérieusement les rémunérations des PDG lorsqu’ils dépassent certaines limites. Dans les Assemblées Générales, réunies une fois par an, on avait pris l’habitude de voir les actionnaires accepter d’une seule voix, sans sourciller, les « recommandations » des Conseils d’Administration, ceux our
qui décident des revenus des managers. Une simple formalité ! Mais les temps changent…. Chez Danone, on n’a accepté la rémunération de Franck Riboud, son PDG, que du bout des lèvres : seuls 53% des actionnaires ont adopté la proposition de lui accorder 6 millions d’euros ; chez Renault, dont l’Etat français est lui-même actionnaire, même topo : le revenu du patron, Carlos Ghosn
LA SALLE DE SHOOT NE SERA PAS OUVERTE BOULEVARD DE LA CHAPELLE !
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future salle de consommation à moindre risque (SCMR), autrement dit « salle de shoot », sera donc installée sur le terrain de l’hôpital Lariboisière (75010). Le maire de l’arrondissement, ainsi que l’adjoint au maire de Paris chargé de la Santé l’ont annoncé au jounal Le Monde. a
(7,2 millions) n’a été voté que par 58% des actionnaires. Il faut dire qu’il n’avait QUE triplé en un an ! Une véritable claque pour ces dirigeants, puisqu’on considère qu’un vote inférieur à 80% constitue une véritable défiance à l’encontre des dirigeants en question. Mais que ces mêmes dirigeants se rassurent : à la différence
Vivement que le CAC devienne adulte ! Thierry Aimar
LA PHOTO DU TRIMESTRE :
LES PANNEAUX FOUS DE MONTMARTRE ! Nous avons régulièrement signalé dans cette rubrique les réverbères montmartrois « décapités », d’ailleurs toujours pas réparés à ce jour…
Les associations de riverains qui s’étaient fortement mobilisées contre son installation boulevard de la Chapelle auront eu finalement gain de cause. Le bon sens peut finir par prévaloir, mais il n’est pas inutile de l’aider un peu...
Dans ce lieu, décoré par Yannick Cinnelli, le ton est donné. Légumes frais en direct des marchés, fruits du verger, poissons des marées, viandes de qualité supérieure, vins des meilleurs chais, huile d’olive du producteur, tous les ingrédients pour une carte qui s’impose comme une source de sensations et d’émotions. Des cuisiniers talentueux vous font redécouvrir les plaisirs de la table.
de la Suisse, le vote des actionnaires n’est que consultatif. Les Conseils d’Administration ne sont aucunement obligés de les respecter. Comme des enfants, les petits actionnaires peuvent s’exprimer… mais pas encore décider !
Le Chant des oliviers n’est pas qu’un restaurant, c’est aussi une épicerie où vous trouverez des produits italiens, en provenance directe des producteurs. Huile d’olive, vinaigre balsamique, polenta, autant de plaisirs à emporter chez vous.
Voici une autre spécificité du village : les panneaux de signalisation inversés, qui aident le promeneur à se perdre définitivement dans le labyrinthe des rues. Pour la vigne, direction place du Tertre… Et pour la place du Tertre, direction parc de la Turlure ! Et on en trouve jusqu’à la mairie ! Œuvre de lamentables plaisantins ? Sans doute, mais toujours aucune intervention pour remettre ces panneaux dans le « droit chemin », en veillant bien à fixer leur position !
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QUESTIONS À...
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JEAN-PHILIPPE
DAVIAUD ADJOINT AU MAIRE DU XVIIIe CHARGÉ DE LA VIE ASSOCIATIVE, DE L’ANIMATION LOCALE ET DU QUARTIER MONTMARTRE RÉPOND À NOS QUESTIONS.
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ouvez-vous nous expliquer votre fonction au sien du conseil municipal ? En fait, j’ai trois activités : d’abord, la vie associative qui est un très gros sujet, puisque le XVIIIe est l’arrondissement de Paris qui compte le plus d’associations, plus de 800 inscrites à la maison des associations, ce qui se traduit par beaucoup de demandes, locaux, financement. Deuxièmement, l’animation locale, plus restreinte, qui correspond à la réalisation d’événements. Et le troisième aspect, c’est mon statut d’élu référent du conseil de quartier de Montmartre, qui est un rôle d’accompagnement de l’équipe d’animation. Concernant le CICA*, êtes vous satisfait de ces conseils et quels sont leurs résultats visibles ? Lorsque je suis arrivé et en accord avec le maire j’ai voulu que l’on recentre le CICA sur la vie associative parce que je voyais bien que les CiCA des années passées étaient devenues des réunions thématiques et ce n’est pas leur vocation : je les conçois comme un lieu de débat sur la vie des associations. Par exemple, nous avons expliqué lors de la dernière réunion concernant les locaux associatifs, comment les attributions se décident en toute transparence, dans le cadre de commissions avec les représentants des bailleurs sociaux, l’adjointe au commerce et moi-même, avec pour double préoccupation d’aider les structures qui le nécessitent, et de contribuer à l’installation de celles qui ont une utilité pour les habitants. Le prochain forum d’associations, en septembre prochain, concerne les temps libres et les loisirs : que peut-on en attendre ? Ces forums permettent à ceux qui le souhaitent de choisir des activités pour l’année, culturelles et sportives. Les associations doivent donc proposer des activités dans
ce cadre là, et non recruter de nouveaux membres. Nous cherchons aussi à les faire tourner afin que ce ne soit pas toujours les mêmes !
C’est une très bonne idée, je trouve que c’est un lieu qui est assez coupé du quartier et sous exploité en réalité : et l’idée de l’intégrer un peu plus dans le quartier est une bonne chose, il faut que ce site soit ouvert, même si Concernant les conseils de quartier, je sais que ce n’est pas simple – d’autant que beaucoup se demandent si cela aboutit le square à coté pose beaucoup de soucis à des choses concrètes, à des changeaux riverains. De plus, cet endroit est tellements significatifs ? ment beau qu’il est dommage Le conseil n’est pas qu’il ne soit accessible qu’à décisionnaire, c’est avant certains ! ...je pense tout un lieu de discussion, Il s’agit là d’un projet parisien, qu’un certificat mais c’est aussi un moyen sur un budget parisien et non de porter des demandes d’arrondissement. Le projet va d’authenticité, qu’il concrètes à la mairie. se mettre en place dès lors faudrait élaborer Le renouvellement des que les différents services équipes d’animation de jugeront de sa faisabilité, et il avec l’adjointe à la ces conseils de quartier faudra l’évaluer : puis il y aura culture, pourrait a été l’occasion de dresle vote par la suite ; notre être un moyen de ser le bilan du mandat devoir à nous est de sensibiliachevé. Au moment de la ser les parisiens sur ce projet, mieux protéger les modification du plan local afin qu’ils se mobilisent au artistes et d’affirmer moment du vote. d’urbanisme, le conseil de quartier Montmartre avait l’originalité de leur fait un vœu demandant la Concernant le carré des travail. protection renforcée d’un artistes place du Tertre, certain nombre de porde nombreux reportages tions de rues afin d’éviter et enquêtes d’investigaune mutation du commerce, crainte assez tions lui ont été consacrés, soulevant le légitime sur le quartier des Abbesses et de problème de la concurrence déloyale la rue Lepic… la mairie du XVIIIe a repris un causée aux peintres de Montmartre certain nombre d’éléments de cette proposipar la commercialisation massive de tion pour faire elle-même un vœu en ce sens à tableaux fabriqués en Chine à la chaîne, la maire de Paris. qui dévalorisent l’image et le travail des artistes locaux : quelles sont les mesures Quelles sont vos relations avec le collecenvisageables afin de protéger « nos » tif des associations Montmartroises ? artistes ? Je connais un certain nombre d’associations Le problème est clairement identifié avec une de Montmartre, membres du collectif, je les difficulté pratique : comment dire en voyant un rencontre assez régulièrement dans différents tableau dans une galerie qu’il a été fabriqué cadres. en Chine ? Nous n’avons pas de moyens juridiques d’empêcher ça ! Ce collectif est à l’origine du projet de De plus, il n’existe pas de label « fait à la transformation de la cité des arts en main » – il n’y a pas non plus de demande « Villa Médicis Montmartre », qu’en pendes artistes sur ce point. Je sais que les sez-vous ? artistes ne souhaitaient plus être rattachés au
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Exposition permanente des œuvres
commerce – ce qui leur paraissait une incongruité – mais à la culture. Il faut savoir que la gestion des emplacements sur le carré était calquée sur celle des terrasses, voilà pourquoi cela dépendait du commerce, c’était juste une question administrative et non un jugement de valeur sur leur travail : ils sont et restent des artistes ! Pour en revenir à votre question, je pense qu’un certificat d’authenticité, qu’il faudrait élaborer avec l’adjointe à la culture, pourrait être un moyen de mieux protéger les artistes et d’affirmer l’originalité de leur travail. Concernant la signalétique pour les théâtres privés : le Montmartre Galabru, le tremplin Théâtre, et bien d’autres salles situées dans des rues difficiles d’accès, vous on maintes fois fait la demande d’installation de panneaux d’indication : pensez-vous pouvoir mettre cette signalétique en place ? La question signalétique n’est pas de ma compétence – j’ajoute que la distinction entre le privé et le public ne m’intéresse pas, ce qui m’importe c’est la culture à Montmartre. Mais je suis tout à fait partant pour en parler aux services concernés, je ne sais pas pourquoi cela n’a pas été fait malgré leurs demandes, je vais me renseigner car, en effet, c’est important ! Que pensez-vous de la fête des vendanges dans sa forme actuelle ? Qu’il y ait un certain nombre d’évolutions, sur le périmètre, sur le contenu, ça ne me choque pas : la Fête des vendanges est une fête importante, le deuxième événement sur Paris, il y a une dimension traditionnelle et locale qui ne doit pas changer ; mais je trouve aussi très intéressant qu’il y ait une ouverture sur d’autres quartiers, parce que cette diversité, c’est aussi Montmartre du siècle passé ! Sociologiquement, ce qu’est la Goutte d’Or aujourd’hui n’est pas très éloigné de ce qu’était Montmartre au début du XIXe siècle, même si la fête des vendanges ne remonte pas jusque là ! C’est plutôt une bonne idée et je ne trouve pas que ça dénature la fête des vendanges ! La Maire de Paris vient de diligenter une commission d’enquête à la mairie du
XVIIIe au sujet du fonctionnement et des comptes de la Fête des vendanges : dans quel but et qu’en pensezvous ? Dans quel but je n’en sais rien, je n’ai aucune information à ce sujet. On a deux aspects : un choix quasi politique, si je puis dire, en terme de contenu, et c’est difficile de le contester – on peut ne pas être en accord avec ces choix-là, mais c’est un peu notre prérogative d’élus de faire des choix ! Et lorsqu’on n’est pas d’accord, il y a un moment pour le dire. Après, s’il y a une inquiétude d’une autre nature sur le fonctionnement et sur les comptes… S’il y a des éléments qui justifient ces inquiétudes, alors là, c’est bien qu’il y ait une commission d’enquête, afin de clarifier les choses : on sortira du domaine de la rumeur ou du fantasme. Mais je n’ai aucune information sur le travail de la commission d’enquête.
de
Viola Schiviz et
Midani M’Barki Sur rendez-vous 59 bis, rue du Mont-Cenis 75018 Paris Tél. : 06 78 78 90 84
Quel est le « chantier » culturel ou associatif sur lequel vous travaillez actuellement ? Ma réflexion et ma préoccupation se portent sur la vie et la pérennité des associations : comment peut-on les accompagner pour qu’elles se professionnalisent davantage ? Je vois bien que beaucoup d’associations s’imaginent comme une entreprise moins la contrainte administrative et moins la contrainte de gestion ; il n’y aurait d’autre contrainte que de faire son boulot… Et bien non, ça ne fonctionne pas ainsi, parce qu’il est nécessaire d’avoir un budget, un local à soi ou en partage, etc. Ma grande préoccupation est de pouvoir accompagner les différentes associations pour que les responsables soient mieux formés : en se professionnalisant d’avantage, ils se faciliteront la vie, et pourront consacrer plus de temps à leurs activités. Propos recueillis par Hervé Valade-Chassing *(Le Comité d’Initiative et de Consultation d’Arrondissement (CICA) réunit les représentants des associations locales qui en font la demande et qui exercent leur activité dans l’arrondissement. Il s’agit d’une instance autonome de démocratie participative en relation avec les élus. C’est ainsi un outil de consultation, d’implication et de mise en commun du travail et de l’expérience des associations)
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RENAISSANCE DE RADIO MONTMARTRE… … parrainée par la République de Montmartre
La chanteuse Pattika avec Charles Dumont
Alain Coquard, Alain Turban, Michou, Bernard Beaufrère et Jean-Jacques Debout
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ichou,
Charles Dumont, JeanJacques Debout, Bernard Montiel, Alain Turban, Pattika, Bernard Beaufrère, Indhira, Michel Chevalet avaient rendez vous sur la Butte en cette belle soirée du 22 avril dernier. De nombreux acteurs de la vie montmartroise se retrouvaient à la Bonne Franquette pour fêter la renaissance de Radio Montmartre et son parrainage par la République de Montmartre. Cette radio a été créée par Raymond Marcillac qui a été longtemps Ministre
PIZZERIA MANCINI
de la République de Montmartre. Elle appartient aujourd’hui à Espace Group dont les radios Génération, Jazz Radio, MFM et tant d’autres sont écoutées chaque jour par plus de 1,4 millions d’auditeurs. C’est le 5ème groupe français de radios fondé et présidé par Christophe Mahé. Alain Coquard rappelle dans le discours d’intronisation de celui-ci en qualité de Citoyen d’Honneur de la République de Montmartre le chemin qu’il a parcouru avec succès : « Tu as fait le grand saut en juin 2010 quand
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tu rachètes MFM, réseau national, à Gérard Louvin, et l’orientes vers un format 100 % chansons françaises. Radio Montmartre revient ainsi à sa vocation première. En effet elle a été créée sous ce nom et connait un fort succès. Souhaitant s’élargir sur la France, la radio change de nom pour devenir Montmartre FM. Ses dirigeants souhaitent ensuite conquérir des auditeurs plus jeunes : c’est pourquoi la radio change une nouvelle fois de nom et devient MFM Radio. Aujourd’hui la boucle est bouclée. MFM séduit toujours plus d’auditeurs dans toute la France. Grâce à toi et à notre amitié Radio Montmartre renait sur la Butte. Nous souhaitons qu’elle fasse rayonner l’esprit de Montmartre et la chanson française. » Christophe Mahé répond qu’il est très heureux d’être ainsi reçu à Montmartre et intronisé dans sa belle République. Cette renaissance sur la Butte a été possible grâce à l’amitié ancienne qui le lie à Alain Coquard qu’il remercie d’avoir accepté la Présidence de Radio Montmartre. Durant cette soirée, Patrick Alexandre, Directeur Général
PATRIMOINE
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Commercial d’Air France KLM, a été intronisé en qualité d’Ambassadeur de la République de Montmartre… auprès d’Air France.
Photos : Adelmo
A noter que S. Exc. Le nouvel ambassadeur est également administrateur de la Fondation Air France qui a pour vocation de soutenir des projets en faveur des enfants et des jeunes malades, handicapés ou en grande difficulté, en France et dans les pays où Air France est présent. Ces buts sont aussi ceux de la République de Montmartre. Des partenariats et des actions sont envisagés dans ce domaine ainsi que dans celui des arts et de la culture. Air France et la République Montmartre ont décidé de s’associer pour porter le message de Montmartre, de Paris et de la France dans le monde. Marie-France Coquard Photos : Jacques Habas
CHEZ MICHOU,
LE BONHEUR EST TOUJOURS AU RENDEZ-VOUS !
Patrick Fracheboud
Patrick Alexandre
Alain Coquard et Christophe Mahé
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sont toujours aussi généreux, les déjeuners de Michou offerts aux aînés de Montmartre ! Et quel plaisir pour le Prince Bleu de la Butte de lire la joie dans les yeux de ses convives, pour lesquels ce rendez-vous de fête chez Michou est un moment très attendu : après avoir savouré un excellent déjeuner, le spectacle peut commencer, avec les artistes venus, eux aussi, pour leur apporter un moment de rêve. Jean-Jacques Debout n’a pas manls
qué de répondre à l’appel de son ami, comme Alain Turban, Pattika, France Fannell… Oscar est une Chantal Ladessou époustouflante ! Dans une ambiance typiquement montmartroise, Michou a assuré, comme à l’accoutumée, un accueil chaleureux à tous ses amis, le même que celui qu’il accorde à sa clientèle habituelle : chez Michou, chacun est reçu comme une star !
ART LYRIQUE
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MATHIEU SEMPÉRÉ LA VOIX ET LE CHŒUR
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de Montpellier en 1998, Mathieu Sempéré a mené de front des études au conservatoire de Paris et à la Sorbonne. Premier prix de chant et titulaire d’une maîtrise en musicologie, il n’a pas tardé à se produire dans de nombreux théâtres prestigieux à travers l’Europe. Longtemps installé dans le XVIIIe arrondissement, rue des Trois Frères et Villa Saint-Michel, il demeure un familier de ce quartier à part, mélange de traditions et de modernité, bien à son image. Côté tradition, il interprète les grands rôles du répertoire, de la Traviata de Verdi à Carmen de Bizet, en passant par Don Giovanni, La Flûte enchantée et Bastien Bastienne de Mozart, La Fille du Régiment de Donizetti, Mireille et Faust de Gounod… côté opérette La Vie Parisienne, La Périchole, La Grande Duchesse de Géroldstein, La Belle Hélène, Orphée aux Enfers d’Offenbach, La Chauve-souris de J. Strauss, La Fille de Madame Angot de Ch. Lecocq… Il participe aussi à la création de l’oratorio Drôle de vie, Drôle de jeu de Finzi, chante les solos du Requiem, de la Grande Messe en ut et de La Messe du couronnement de Mozart, rrivé
Photo : Alexandra Cerdan
Il a du coffre mais en douceur, du tempérament mais sans esbrouffe, l’air d’un jeune d’Artagnan prêt à conquérir la scène mais sans jamais perdre l’essentiel : sa touchante simplicité et sa curiosité naturelle dans le regard. Le jeune ténor Mathieu Sempéré fait les beaux soirs de la scène lyrique traditionnelle, en servant aussi la chanson française et l’opérette à grand spectacle, à travers ses hommages à Luis Mariano. Sa voix originale et l’étendue de sa tessiture lui permettent d’aborder toutes les partitions : difficile de proposer un répertoire plus éclectique ! Formé à la direction de chœur dès l’âge de 14 ans, Mathieu a continué de faire vivre cette passion en créant en 2005 la chorale des Abbesses, aujourd’hui bien implantée dans le XVIIIe arrondissement, qu’il continue d’animer malgré un emploi du temps surchargé.
le Stabat Mater de Rossini, la Messe en ut de Beethoven, le Magnificat de Bach, etc. Mais cet artiste passionné n’aime rien tant que sortir des cadres, refusant de s’interdire aucun genre musical, d’hier et d’aujourd’hui. En 2012, il forme, avec trois autres chanteurs lyriques, le groupe Les Stentors. Trois disques revisitant les chansons de France sont plébiscités par le public et couronnés d’un triple disque de platine. Son admiration pour Luis Mariano le conduira au grand spectacle narratif d’Henri-Jean Servat, créé en 2014 à l’occasion du centenaire de la naissance du Prince de l’opérette : Luis Mariano – Revivez La Légende. Suivra une tournée triomphale avec deux autres chanteurs dans les 35 zéniths de France et au Palais des Congrès de Paris. Pour le jeune ténor : « Les mélodies de Francis Lopez sont devenues des classiques traversant les générations, la voix sublime de Mariano est tout simplement entrée dans l’inconscient collectif. Mais il ne s’agissait pas de parodie, et nous avons choisi une orchestration d’aujourd’hui, sans excès, flamenco, guitare manouche, électrique ou percussions ».
Loin de tant de (vaines) tentatives d’imitation, la voix profondément lyrique de Sempéré, son timbre à la projection puissante, ne nécessitant pas d’efforts apparents, le rapprochent subtilement du grand Luis et lui rendent, avec élégance, un hommage aussi vivant que moderne. Repéré dans une chorale de Montpellier, Mathieu s’est formé à la direction de chœur dès l’âge de quatorze ans. Il crée sa propre compagnie lyrique en 2004 – il a notamment dirigé pour TF1 (Dechavanne), Canal+ (la cérémonie des Césars 2010), des concerts à l’église de la Madeleine, à St-Pierre et St-Jean de Montmartre, sur la scène nationale de Sénart, à l’abbaye de St Martin aux Bois en Picardie, à la cathédrale de Montpellier et de Béziers… Pour l’anecdote, Mathieu est le seul interprète français à avoir accompagné les Chœurs du Vatican… Il fonde en 2005 la chorale des Abbesses, regroupant une soixantaine de personnes qui se produisent régulièrement en concert depuis maintenant cinq ans. La chorale des Abbesses répète le lundi soir, au Martyrium de Saint-Denis, à Montmartre. Elle constitue une authentique famille de mélomanes où les gens échangent et partagent.
ART LYRIQUE
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Mathieu Sempéré leur donne le ton depuis dix ans, secondé par d’autres professionnels. La chorale se produit à l’église Saint-Pierre de Montmartre ou à l’église Saint-Jean des Abbesses, avec au répertoire des œuvres sacrées telles que Le Messie de Haendel, le Requiem de Mozart, le Magnificat et le Gloria de Vivaldi, etc. mais aussi un florilège de chœurs d’opéras célèbres tels que La Flûte enchantée, Nabucco ou La Traviata, Carmen ou Didon et Enée, etc. 50 concerts ont déjà eu lieu depuis sa création. Il y a trois ans, Mathieu et la chorale des Abbesses ont proposé un festival autour de Schubert, composé de 13 concerts en trois jours. Un défi parfaitement relevé ! Le 26 juin, le Requiem de Mozart a été donné à la basilique Jeanne-d’Arc de la Chapelle. A noter : la chorale des Abbesses se renouvelle régulièrement et continue donc de recruter (lire encadré). Cet été, Mathieu Sempéré propo-
sera de nombreux concerts avec son groupe les Stentors, ou des concerts en solo avec son nouveau spectacle Belcantissimo, compilation de grands airs lyriques accompagnés par un orchestre (voir lieux et dates sur le site*). A partir d’octobre 2015, il jouera dans la pièce Carmen à tout prix, mise en scène par Manon Savary, au théâtre de Trévise. Jean-Manuel Gabert Retrouvez toute l’actualité de Mathieu Sempéré sur :
*www.mathieusempere.com
VENEZ DONNER DE LA VOIX ! ET PARTAGER UNE BELLE EXPÉRIENCE MUSICALE ET HUMAINE La Chorale des Abbesses, dirigée par le ténor Mathieu Sempéré, recrute des choristes confirmés - ou moins confirmés mais motivés ! Vous aimez chanter des airs sacrés ou des chœurs d’opéra, vous souhaitez améliorer votre technique vocale et votre maîtrise « chorale » ? La Chorale des Abbesses vous invite à partager une aventure humaine et musicale aussi chaleureuse que stimulante ! Répétition tous les lundis (sauf vacances scolaires) de 19h30 à 22h, à la Crypte du Martyrium St-Denis, 11 rue Yvonne-Le-Tac – Paris XVIIIe (M° Abbesses ou Pigalle) Renseignements : 07 83 36 88 88 choraledesabbesses@gmail.com et www.choraledesabbesses.fr
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ARTS ET LETTRES
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JUMELAGE DE LA RÉPUBLIQUE
DE MONTMARTRE AVEC LA VILLE DE GIVERNY
Un moment de magie…
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samedi 11 avril dernier, un cortège composé d’une importante délégation de la République de Montmartre, accompagnée des P’tits Poulbots, a franchi les portes de la mairie de Giverny, sous les roulements de tambours. Monsieur le Maire, Claude Landais, a accueilli l’assistance avec bonhommie et truculence, avant d’être intronisé comme e
Citoyen d’Honneur de la République de Montmartre par Alain Coquard, qui a rendu hommage à sa gestion : à Giverny, 500 000 touristes sont (bien) accueillis chaque année dans un village qui compte à peu près 500 habitants ! Ensuite on a procédé à la cérémonie de jumelage qui avait été initiée par l’Ambassadeur de la République de Montmartre, Claude Cambour, disparu il y a trois ans. Son fils Nicolas a repris le flambeau. Alain Coquard et son Gouvernement se sont réjouis des liens solides qui vont donc se tisser entre Giverny, lieu phare de l’impressionnisme, et la République de Montmartre : « Quoi de plus naturel que cette rencontre entre la Butte rebelle qui a hébergé tant de peintres, et Giverny, ce havre de paix propice aux plus belles créations ? » a souligné le président. Claude Monet s’installe ici en 1883. Avec passion, il
transforme et réaménage complètement le verger de sa maison en jardin fleuri de milliers de variétés différentes. En 1893, il fait creuser sur un bras de l’Epte, le bassin aux nénuphars au bord duquel il peindra, en toutes saisons, à toute heure du jour et ce pendant plus de trente ans, ses célébrissimes « Nymphéas ». Un autre trait d’union tel un clin d’œil de l’histoire fut évoqué avec l’amitié de Monet et de Clémenceau, qui fut Maire du XVIIIe et de Montmartre. Un moment solennel et émouvant quand fut dévoilée la plaque apposée sur la façade de la Mairie. Le programme s’est poursuivi avec la visite guidée offerte par Hugues R. Gall, directeur de la Fondation Claude Monet. Une belle journée malgré les caprices du ciel normand, mais avec la bénédiction de Claude Monet ! Un moment historique pour le village Giverny comme pour la République de Montmartre, dans une ambiance chaleureuse et bon enfant. Marie-France Coquard Photo Lisbeth Passot
LA VALISE ET LE CERCUEIL, DE DARIO Un polar bien documenté Paris 1963. Un XVIIIe arrondissement noyé sous la pluie. Cinq meurtres. Même mode opératoire pour chacun d’eux : une balle de 9 mm dans le fond de la gorge. Ces meurtres ont-ils un rapport avec la guerre d’Algérie, qui vient de se terminer ? Les cinq victimes sont des
ouvriers métallurgistes, bons pères de famille, apparemment sans histoires. Bien loin du soleil d’Alger, l’inspecteur Fourrier, tourmenté par ses propres démons, enquête entre Clignancourt et Pigalle, croisant des personnages pittoresques comme Mado la tapineuse, ou Monsieur Djoko, une ex-star du foot
reconvertie en médium… Au fil du récit, on découvre le destin tragique d’humains ordinaires confrontés à des événements politiques qui les dépassent et les entraînent à des actes extrêmes. Avec « La valise et le cercueil », l’auteur, né à Montmartre, nous livre un premier roman prometteur,
et même s’il a l’argot encore timide, il est évident qu’un San Antonio trépigne sous la plume de Dario et brûle de s’affirmer. On ne demande qu’à retrouver son héros dans de nouvelles aventures, à Montmartre ou ailleurs. Une affaire à suivre… Christine Haydar
ARTS ET LETTRES
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LE PHONO MUSEUM : UN MUSÉE
DU SON ENREGISTRÉ AU PIED DE MONTMARTRE
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phonographe est le premier produit de consommation de masse à avoir pénétré dans les foyers. Déjà en 1930, dans le film célèbre de René Clair A nous la liberté, qui servit de canevas à Chaplin pour Les Temps Modernes, le phonographe est montré comme l’emblème de la production industrielle moderne. Son histoire au cours du XXe siècle est en effet celle d’une évolution phénoménale. A travers environ 250 machines d’époque et en état de fonctionnement, e
le Phono Museum, ou Musée du Son Enregistré évoque les différentes étapes de l’évolution technique, des premiers appareils à cylindres et à disques sous les formes les plus représentatives jusqu’aux dernières technologies. Une quarantaine d’affiches d’époque viennent illustrer et agrémenter le musée. Un total de 8000 enregistrements, 2000 documents et 2000 photos seront consultables sur demande.
PHONO MUSEUM 53, boulevard de Rochechouart 75009 Paris OUVERTURE : du jeudi au dimanche inclus de 14h à 18h ou sur rendezvous pour les groupes. Concert acoustique à 18h30, chaque premier dimanche du mois.
Direction musicale : Abed Azrié. TARIFS : Simple Visite: 5€ Visite guidée et sonorisée : 10€ Tel : 01.45.26.45.80 06.80.61.59.37 www.phonomuseum.fr
ALAIN TURBAN CHANTE… LA GROTTE CHAUVET Entre Montmartre et l’Ardèche, le cœur du chanteur balance
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attaché à l’Ardèche depuis son enfance, Alain Turban vient de créer une superbe chanson pour l’ouverture de l’Espace rès
de reconstitution de la grotte Chauvet dite « La Caverne du Pont d’Arc ». Mise à jour le 18 décembre 1994 par trois spéléologues
ardéchois, Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel et Christian Hillaire, la grotte Chauvet est la cavité ornée la plus ancienne actuellement connue au monde (certaines des peintures ont été réalisées il y a 36 000 ans). Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle n’est pas visitable : c’est un un fac-similé parfait, dit la « Caverne du Pont d’Arc », qui a ouvert ses portes, géré par la société Kléber Rossillon, aussi gestionnaire du musée… de Montmartre. Pour ceux qui visiteront l’Ardèche, cet été, ne manquez pas de découvrir ce lieu exceptionnel (1), en écoutant bien sûr la nouvelle chanson d’Alain (2)… Sans oublier d’emporter dans votre valise son ouvrage, Un Taxi dans les étoiles (3), qui vous promènera
à travers les souvenirs et les rencontres du chanteur, en vous gardant au cœur un peu du « bon air » de Paname… En attendant l’Olympia en 2016. le 25 avril 2015, la société (1) www.cavernedupontdarc.fr D4, 07150 Vallon-Pont-d’Arc Tél : 04 75 94 39 40 Extraite de l’Album Alain Turban chante l’Ardèche (édition 2015), cette chanson originale sort actuellement en CD collector. www.alainturban. com Une vidéo est disponible sur You tube : « La Caverne du Pont d’Arc » (2)
Un taxi dans les étoiles par Alain Turban (Grrr…art éditions). (3)
A LA RENCONTRE DE...
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JOSÉ ALGABA
DÉSIR DE MONTMARTRE J’ai rendez-vous Place du Tertre, sous le grand chapiteau du « sabot rouge », pour un entretien-rencontre avec un personnage à la carrure impressionnante, une silhouette familière du côté du Syndicat d’initiative (il y occupe la fonction de secrétaire général, qu’il traduit volontiers par « Petite Main »). C’est aussi une personnalité remarquée
parmi les membres de la République de Montmartre (il est Ambassadeur de cette honorable institution). Son nom : José Algaba. En jetant un coup d’œil sur sa carte de visite : BNP PARIBAS, sa fonction : Directeur Commercial, je suis impressionné par la distance qui sépare la bohème du Tertre, avec ses artistes peintres, et le représentant de
l’une des banques les plus puissantes du monde. Deux univers qui n’étaient pas faits a priori pour se rencontrer… Et pourtant ce fin gourmet, dont le mot préféré est « aider », endosse avec passion l’esprit de Montmartre, séduit par ses habitants et ses artistes au caractère rebelle.
Un banquier mécène ? Vous savez, les banquiers sont souvent des mécènes mais ils n’en font pas étalage, Il y a quelques années, nous avons restauré une grande partie de Versailles. Nous œuvrons chez BNP sur différents secteurs : dernièrement la banque a été récompensée à la Mairie du IXe car nous avons financé de nombreux défibrillateurs en coopération avec l’Hôpital de Lariboisière. Ce n’est pas l’enseigne qui fait la banque, c’est l’être humain qui est derrière. Aujourd’hui, plus que jamais dans un contexte
tants difficiles, et en restant très attentif et à l’écoute de nos clients. De par notre statut, nos multiples informations, on est un peu « médecin généraliste » : les clients viennent souvent nous dire leurs « symptômes », et nous faisons de notre mieux pour leurs trouver des solutions adaptées par le conseil. En période de difficultés, comme aujourd’hui, l’acteur économique qu’est la banque joue un rôle essentiel et fait tout ce qu’elle peut pour que la situation économique soit faste pour tous : car plus un client s’enrichit, plus il enrichit la banque, c’est le ticket gagnant.
Jacques Habas
I N T E R V I E W
Quant et comment avez-vous découvert Montmartre ? J’ai été affecté à Montmartre en 2011. C’est un vrai bonheur et un vrai plaisir d’être ici, le quartier de la « Commune », le seul endroit où la République est restée debout. De fait, cela y a consolidé le vrai esprit Français : l’esprit village gaulois, frondeur, toujours en train de râler, mais où les gens se connaissent et se réunissent volontiers. J’ai eu beaucoup de mal à y pénétrer, car autant Montmartre est ouvert sur l’extérieur, autant c’est une petite communauté. II a fallu montrer patte blanche et j’y suis parvenu grâce à Christine Ullmann, qui découvrait elle aussi ces communautés, et me les présentait. Dans des périodes comme la nôtre, le banquier n’a pas bonne presse. En fait, j’étais plus amoureux du quartier que désireux de mettre mon métier en avant. J’ai rencontré Alain Coquard qui m’a fait découvrir la République de Montmartre, le Syndicat d’initiative, les artistes… D’où viennent vos aptitudes à communiquer et à donner de votre personne ? Pour commencer je ne suis pas d’origine française, j’ai des origines italiennes et espagnoles, je suis quelqu’un d’assez ouvert sur le monde, par nature, et en fait c’est purement de la curiosité humaine : j’aime les gens, et j’ai pu allier mon plaisir personnel avec mon métier, tout en réfléchissant à ce que je pouvais apporter comme aide dans cet arrondissement qui possède un très grand nombre d’associations.
C’est un vrai bonheur et un vrai plaisir d’être ici, le quartier de la « Commune », le seul endroit où la République est restée debout. économique difficile pour tous, l’humain doit revenir au centre des relations. Dans mon métier quotidien, j’attache beaucoup d’importance à ce que mes équipes et moimême recevions nos clients de la manière la plus chaleureuse qu’il soit, en essayant d’être le plus habile même dans des ins-
Et votre engagement pour Montmartre ? Seul, on ne peut pas tout faire. On peut avoir la volonté mais si on n’est pas suivi par sa hiérarchie, rien n’est possible. Mon patron, Gérard Marquette, qui dirige tout le secteur Nord de Paris, est un « enfant de Montmartre » ; sa grand-mère était concierge juste à côté du Moulin Rouge, il venait souvent sur la Butte. Aujourd’hui, en me soutenant, il redonne à ce quartier ce qu’il lui a donné. Montmartre lui doit, et moi je lui dois aussi… Ainsi, nous sommes partenaires de La Biennale de la République de Montmartre. Au syndicat d’initiative, voyant mon implication, on m’a proposé une mission. J’étais alors simple adhérent, et j’ai pris la fonction de Secrétaire Général, pour moi c’est « la petite main ». Celle qui agit sans qu’on ne la voit trop.
A LA RENCONTRE DE...
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Quels sont vos projets au Syndicat d’initiative de Montmartre ? Nous avons bien commencé 2015 dans le cadre de l’année Van Gogh, avec l’inauguration des panneaux explicatifs installés rue des Saules et la grande soirée festive et culturelle à la Bonne Franquette. Nous avons lancé un produit qui s’appelle « l’Absinthe de Montmartre », en référence aux peintres de l’époque qui l’appréciaient – pour la petite histoire, il faut savoir que le nom « Absinthe
En fin gourmet, quelles sont vos adresses gourmandes préférées à Montmartre ? J’aime beaucoup Le Bon Bock, l’un des plus vieux restaurants montmartrois, on y retrouve l’âme et l’histoire de la Butte, les peintres y mangeaient quelque chose et donnaient un tableau. Dans un autre style très
pas mon rêve d’enfance : j’adore faire la cuisine, et j’aurais pu faire carrière dans ce domaine. C’est devenu une passion bien avant que la cuisine devienne très à la mode ! Mon deuxième hobby, ce sont les chevaux : mon grand-père était éleveur de chevaux, j’ai fait beaucoup d’équitation, de dressage dans ma jeunesse. Et il y a aussi le jardinage…
parisien j’aime beaucoup La Mascotte ou Le Wepler. Autour de nous, la Pomponnette, la Crémaillère, la Bonne Franquette… Impossible de les citer tous ! Ce sont tous des lieux mythiques.
Que souhaitez-vous pour Montmartre ? Je souhaite ardemment qu’il ne perde pas son âme, son esprit rebelle, non conventionnel, qu’il reste à part dans Paris et qu’on y retrouve toujours cet esprit frondeur hérité de la Commune. Ma crainte, c’est que cela devienne trop mercantile, avec trop de « made in China ». Il y a encore des gens qui résistent, des gaulois irréductibles… On fera toujours du commerce autour de Montmartre mais il faut que ce soit un espace préservé pour que nos enfants en profitent. Nous avons à transmettre du patrimoine, un esprit, il faut de l’ouverture d’esprit pour que chacun apprenne de l’autre. J’aime citer souvent la phrase de Roger Dangueuger : « Paris n’est que la banlieue de Montmartre… »
J’aime citer souvent la phrase de Roger Dangueuger : « Paris n’est que la banlieue de Montmartre… »
de Montmartre » appartient à une société autrichienne… donc nous avons trouvé une astuce en créant l’« Absinthe cuvée Montmartre » ! Parmi nos autres projets, afin de redonner de la visibilité à cette institution, nous allons proposer à nos adhérents de procéder au changement du nom de « syndicat d’initiative » : cet intitulé n’est pas parlant pour tout le monde et encore moins pour les étrangers – en attendant la modernisation nécessaire de l’espace d’accueil. Parmi les bonnes initiatives extérieures, auxquelles nous sommes sensibles, il faut retenir le Bal de Montmartre, place du Tertre, très réussi et fédérateur, organisé par la mairie du XVIIIe . Il faut avancer pour le bien de Montmartre. Quelle est votre implication auprès des artistes du Carré de la place du Tertre ? Le paiement électronique par carte de crédit s’impose de plus en plus dans le monde. Il était nécessaire pour les artistes d’avoir un moyen d’encaissement pratique, donc mobile et individuel. Ainsi, nous avons travaillé avec Midani sur un système novateur qui existe par ailleurs dans les pays nordiques, en Amérique et en Australie… – qui consiste à transformer son Smartphone en moyen d’encaissement. On propose ce produit : Mobo, avec la mise en place d’une offre exclusive réservée aux artistes du Carré, avec un taux de commission réduit, un boîtier sécurisé, et cela sans abonnement payant. Ce système permet en outre à l’artiste de communiquer avec ses clients de manière efficace, avec l’envoi des reçus et l’échange des infos sur ses activités artistiques, etc.
Votre saison préférée ? Le printemps, parce que les fleurs s’épanouissent, les gens revivent et les jupes raccourcissent … Votre fleur préférée ? La rose. J’habite près d’Ermenonville, non loin de l’endroit où a vécu Jean-Jacques Rousseau, et il faut savoir que les 13 et 14 juin, il y a la Fête de la Rose. Cette année, c’est Pierre Hermé qui va faire un gâteau au chocolat et aux roses. J’aime beaucoup cette fleur parce qu’elle peut être odorante, belle et piquante, un peu comme l’âme de Montmartre… Votre auteur préféré ? Voltaire, et un livre qui me plait beaucoup c’est Candide qui traduit l’apprentissage de la vie, étape par étape ; il apprend en découvrant les autres, par lui-même. Votre ou vos hobby(-ies) ? J’ai un sérieux hobby : en fait, banquier n’est
Votre plus grand regret ? Mon grand regret, ce serait de partir de Montmartre… un jour. Propos recueillis par Jacques Habas
UNIS POUR MONTMARTRE
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UN GRAND PROJET POUR LA CITÉ DES ARTISTES RUE NORVINS
Un projet top ! Pour Montmartre et pour Paris… Sur le plan écologique comme sur le plan artistique !
Vue de la Villa Radet depuis la rue de l’Abreuvoir
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le cadre de l’initiative du budget participatif de la Ville de Paris intitulé « Madame la Maire, j’ai une idée », les associations montmartroises proposent que la Cité des arts – 24, rue Norvins – soit retenue comme label vivant de ce qu’est Montmartre, son style, sa façon de vivre, qui a toujours été d’avantgarde et un emblème pour Paris dans le monde entier. Sa remise en valeur pourrait en faire un véritable phare international de la création à Montmartre à l’image de la Villa Médicis. ans
Le projet « Montmartre : une villa Médicis à Paris » consiste en une réhabilitation complète des bâtiments actuels dont certains sont des plus anciens (datant de l’époque des vignes et des moulins) et d’autres récents (ateliers des années soixantedix) et le reboisement devenu indispensable de l’espace vert
de 6000 m2 qui comprend l’unique bois Montmartrois. Une fois rénové et embelli, ce lieu de création qui a permis à de nombreux artistes d’exprimer leur talent, s’ouvrirait vers l’extérieur avec l’aménagement de la Villa Radet en centre culturel ouvert au public.
UN ENVIRONNEMENT NATUREL À RECONSTITUER Le projet consiste et cela n’existe nulle part dans les capitales mondiales, en la plantation d’un bois dans l’espace vert protégé de la Cité Norvins dans le but de réinsérer la faune et la flore, ainsi de démontrer l’intérêt que la Ville de Paris porte à l’écologie urbaine, permettant de retrouver des corridors biologiques et de donner un coup d’envoi aux politiques d’environnement au sein des mégapoles internationales (la réunion CAP21, conférence sur
le climat à Paris, se tiendra à la rentrée). La traversée entre les rues Norvins et de l’Abreuvoir pourrait être rouverte au public en journée et un jardin pédagogique être créé dans le parc.
sienne dans le projet d’origine de Claude Charpentier adopté par la Ville de Paris en 1956.
La Villa Radet, joli bâtiment du XIXe siècle à l’angle des rues de l’Abreuvoir et Girardon, deviendrait un lieu de créativité et d’échanges artistiques, autour d’expositions, de conférences, projections, réalisations, etc. C’est pourquoi le projet à Madame La Maire se nomme « une Villa Médicis à Paris »… à la façon Montmartroise !
Pour soutenir cette proposition, à tous ceux qui aiment la Butte, rendez-vous sur le site ouvert par la ville concernant le vote pour les budgets participatifs.
Ce centre culturel deviendrait un espace de rencontre avec et entre les artistes du site (et les invités). Il comprendrait des salles d’expositions temporaires et accueillerait d’autres activités culturelles ouvertes à tous… La villa Radet trouverait ainsi la vocation qui devait être la
Le projet est en cours d’étude par les Services de la ville de Paris.
Pour voir le projet et le moment venu pouvoir le soutenir en votant, tapez dans un moteur de recherche : Montmartre : une « villa Médicis » à Paris ! (https://idee.paris.fr/ montmartre-une-villamedicis-paris)
PANORAMA CULTUREL
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Van Gogh DE RETOUR
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17 avril dernier, dans le cadre de la destination Impressionnisme Normandie - Paris Ile-de-France, et de l’année Van Gogh 2015, le Syndicat d’Initiative a organisé une journée spéciale Van Gogh à Montmartre, en partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Paris Ile de France, représenté par son Directeur Général François Navarro, et e
Aline Weber, responsable de la cmmunication à la mairie et Frédéric Loup, le pharmacien président des commercants du haut Montmartre.
l’Institut Van Gogh à Auvers /Oise, représenté par son Président Dominique-Charles Janssens. Cette journée fut riche d’événements et de surprises : découverte de la nouvelle visite guidée « Sur les pas de Van Gogh à Montmartre », avec conférence de presse, inauguration des superbes panneaux explicatifs illustrés, spécialement créés
À MONTMARTRE
pour Montmartre et installés le long des grands mur de la Folie-Sandrin, rue des Saules, en présence du maire du XVIIIe Eric Lejoindre et de nombreux officiels, suivie d’une grande soirée de gala au restaurant La Bonne Franquette – découverte de l’Absinthe cuvée Montmartre, et dîner spectacle « Au Temps de Van Gogh ».
Depuis leur installation, les panneaux Van Gogh de la rue des Saules connaissent un grand succès auprès des visiteurs. Vincent a retrouvé Montmartre, où il vécut, entre 1886 et 1888, deux années marquantes, sans doute les plus riches de sa vie en expérimentations et rencontres artistiques déterminantes.
Sylvie Fourmond, présidente du S.I Montmartre, Isabelle Mezière, maire d’Auvers/Oise, Dominique Charles Janssens, président de l’Institut Van Gogh, Eric Lejoindre, maire du XVIIIe et François Navarro, directeur général du Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France.
CIMAISES
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INCROYABLE MAIS VRAI
ON SE LÈVE TOUS POUR…
ANNETTE ! ANNETTE COMES s’expose au Chamarré de Montmartre jusqu’au 31 août. Incroyable mais vrai ! Le président de la République en personne (pas celle de Montmartre, l’autre) s’était déplacé : mais aussi Lionel Jospin, Daniel Vaillant et tant d’autres ! Tous s’étaient mobilisés pour leur amie Annette Comes, à l’occasion d’un événement extraordinaire, le vernissage de l’exposition de ses œuvres picturales, le 9 avril 2015, dans le cadre du restaurant Le Chamarré Montmartre, table d’Antoine Heerah. Pour mieux comprendre la portée de cet événement, nous avons demandé à notre amie Annette de nous en dire plus… « …Je suis née à Berlin, durant la dernière guerre. Ma famille a émigré en Suisse (Tessin) sur les rives du Lac Majeur. A 16 ans, j’ai intégré le Polytechnique de Bâle, Section Beaux Arts, graphisme… Et en janvier 1968, j’ai déménagé pour m’installer dans le XVIIIe arrondissement de Paris, que je n’ai plus quitté… Le vernissage de mon expo dans le Restaurant Le Chamarré, lieu haut en couleurs, réputé pour sa gastronomie unique – fruit de la créativité de son propriétaire, le chef Antoine Heerah – a été pour moi une soirée privée extraor-
Midani et Annette avec le président Hollande
dinaire où seuls mes amis intimes et ma famille étaient conviés. Mon fils, Jean Philippe Derosier et son épouse Hélène, mon compagnon Bernard Derosier, Président Honoraire du Conseil Général du Nord, mes amis Lionel Jospin, ancien Premier Ministre, Daniel Vaillant, ancien Ministre de l’Intérieur et ancien Maire du XVIIIe, Jean-Michel Rosenfeld, Michel Le Ray, Jean-Pierre Mortier, chirurgien orthopédiste renommé, Midani M’barki, Président de l’Association des artistes peintres de Paris-Montmartre, l’artiste peintre Fathi Rebai… et tant d’autres amis...
« Ses œuvres n’expriment pas uniquement un message, mais donnent libre cours à l’analyse et la réflexion. Ces tableaux rompent avec les différentes peintures sur Paris et traduisent le métissage entre la beauté des monuments et l’imaginaire subconscient mêlant l’histoire à l’actualité. » Désirée Haddad Bellaiche
Journaliste
Et l’énorme surprise fut l’arrivée du Président de la République Française, François Hollande, qui a accepté de se joindre à nous pour ce moment convivial. Réjouis ou abasourdis, mes invités ont pu converser à loisir et se sont fait photographier avec le Président, affable, enjoué, tout sourire, disponible et à l’écoute de chacun… Un moment inoubliable pour moi ! » Vous pourrez admirer les toiles d’Annette Comes au restaurant Le Chamarré, 52, rue Lamarck 75018, jusqu’à la fin de l’été.
Lionel Jospin, Michel Le Ray, Annette, Antoine Heerah, Jean-Philippe Derosier et Daniel Vaillant
CIMAISES
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MÉDÉRIC BOTTIN En avril 2015, une exposition remarquée de l’artiste peintre et graveur Médéric Bottin s’est tenue à la Commanderie du Clos Montmartre. Né en 1963, Médéric Bottin est diplômé de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (section Peinture - 1987).
Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives où ses peintures, estampes, bois gravés – en 1997, l’un d’entre eux a été acquis par la Bibliothèque Nationale de Paris – attirent toujours l’attention du public et des critiques par
le raffinement de leur style révélant un sens poétique et graphique original. Cette exposition aura permis aux Montmartrois (et aux touristes) de découvrir un talentueux artiste, habitant du Village.
JACQUIN S’EXPOSE À GIVERNY ! Il est l’un des vrais grands noms de la place du Tertre : Jacques Desplanches dit Jacquin a installé son atelier à Rouville, en Picardie, depuis 2003, sans abandonner son emplacement du carré aux artistes. Il poursuit une œuvre de très belle facture, appréciée de nombreux collectionneurs : commencée en 1973 à
l’Académie de Montmartre et à la Grande Chaumière où il fut formé notamment auprès du sculpteur Van The, elle se caractérise par l’alliance d’une puissance de composition et d’un équilibre chromatique remarquables, au service de la poésie. Cet été, vous pourrez apprécier ses toiles dans
le cadre splendide de la ville de Monet, Giverny… à la Galerie 60 60, rue Claude Monet 27620 Giverny De 10h à 18h, jusqu’au 31 juillet Et Jusqu’au 30 septembre, de 10h à 18h, Au 2, rue Blanche Monet (27620 Giverny)
«l’Atelier», Huile sur toile, 81 x 60 cm
MIDANI EXPOSE
EXPOSITION
Le Président fondateur de l’association ParisMontmartre et de la revue trimestrielle du même nom, exposera en Suède, à la galerie Flesser, à partir du 18 juillet prochain. Une occasion de découvrir, dans les bonnes conditions d’une galerie de renommée internationale, quelques unes de grandes compositions du peintre montmartrois, remarquables par la richesse de leurs rapports chromatiques et leur composition savante, animées d’un lyrisme envoûtant.
Figure majeure de la bande dessinée depuis les années 1970, Claire Bretécher a construit une œuvre ancrée dans notre imaginaire culturel. Ses personnages archétypaux ont accompagné plusieurs générations, grâce notamment, à sa collaboration avec le Nouvel Observateur.
À LA GALERIE FLESSER (SUÈDE)
Midani à la GALERIE FLESSER Köpmansgatan 59 269 33 Bâstad - Suède
CLAIRE BRETÉCHER
La Bibliothèque publique d’information du centre Pompidou réalise la première exposition monographique d’envergure consacrée à cette artiste. Après les rétrospectives dédiées à Reiser, Willem, Gourmelin,
Spiegelman, la bibliothèque poursuit ainsi l’exploration des univers de dessinateurs majeurs du XXe siècle. Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou - Niveau 2 du 18 novembre au 8 février
LA TUNISIE Janbrun, caricaturiste de presse
Jacques Habas, journaliste, photographe
Alain Coquard, président de la RDM
Alain Turban, artiste
Roger Dangueuger, syndicat d’initiative
CARTE POSTALE DE TUNISIE La Tunisie, moi j’y suis.
Alexandra Cerdan, écrivain, journaliste
Viviane, directrice SSIAD (soins à domicile)
Rody, artiste peintre
Chers Ami(e)s, Voici un peu de mes bonnes nouvelles ; Paris-Montmartre, le journal que je viens de recevoir est toujours aussi super et enrichissant, je le mets régulièrement sur facebook.
Paul, artiste peintre
Ici, en Tunisie, tout se passe bien, les activités s’enchaînent (gym aquatique, kiné, tarot, bowling et visites) je vois moins de voilées qu’à Paris, que ce soit à Tunis ou à Hammamet et je suis moins polluée par les mauvaises ondes des médias ; j’ai l’impression de vivre sur une autre planète.
La semaine prochaine, j’irai à la foire artisanale du Kram pour découvrir la reprise des concours des jeunes diplômés avec leurs créations. La vie ici devient chère, je me demande comment font les tunisiens pour s’en sortir, c’est bien triste et préoccupant. Alors, chers amis, pour toutes ces raisons et pour plein d’autres, pensez à la Tunisie si proche et si accueillante pour vos prochaines vacances. La Tunisie, moi j’y vais !
En ce moment, c’est la foire artisanale de Nabeul avec des stands repeints et un renouvellement dans les décors des poteries, plus modernes et plus soignés. Il ya comme en France beaucoup de « chinoiseries », donc pas de dépaysement de ce côté-là.
Bisous à tous les lecteurs de Paris-Montmartre.
Michèle
Tjoa, artiste peintre
Viola Schiviz, artiste peintre
Midani, artiste peintre, directeur PM
Martine Mazoyer, artiste peintre
J.C. Gouvernon, président des amis des Poulbots
Catherine Lécuyer, conseillère municipale de Paris
Béatrice, restaurant du Cadet de Cascogne
Michiko Allain
: ON Y VA ! Michou, prince de la nuit parisienne
Pierre-Yves Bournazel, élu parisien
Jean-Marc Tarrit, enseignant, écrivain et responsable associatif
Jean-Manuel Gabert, écrivain, président du Vieux Montmartre, rédacteur en chef du PM
Jean-Jaques Saquet, écrivain, chansonnier
L’ARTISANAT TUNISIEN À L’HONNEUR
CHEZ L’AMBASSADEUR DE FRANCE EN TUNISIE
S
une idée d’Halima Gouyette, épouse de l’ambassadeur de France en Tunisie, S. E. M. François Gouyette, l’Institut français de Tunisie vient d’organiser une exposition d’artisanat tunisien à D’Art Kamila, la résidence de l’ambassadeur à la Marsa, un joyau de l’architecture beylicale qui témoigne d’un art de vivre méditerranéen ancestral. Halima, marraine de cet événement, a voulu ainsi faire prendre conscience, à travers la haute qualité des œuvres exposées, de la richesse du potentiel artistique méconnu et insuffisamment exploité des artisans tunisiens. Le souhait de la marraine et de son équipe est de créer un Label qualité Artisan pour que cette profession soit ur
Pierre Passot, auteur, Premier Ministre RDM
respectée et reconnue comme métier d’art à part entière, mais aussi de faire voyager l’exposition jusqu’à Paris, notamment à la Maison de la Tunisie et peutêtre même au Salon « Maison et Objet » de janvier 2016, comme l’annonce l’agence tunisienne d’informations Tunis Afrique Presse. Nous nous réjouissons de cette action menée par le couple Halima et François Gouyette, toujours partant pour renforcer les relations entre les deux pays dans tous les domaines, et pour aider la démocratie tunisienne naissante à s’affirmer. Un grand bravo à Son Excellence M. l’Ambassadeur, et à son énergique et charmante épouse Halima pour leur action !
Jean-Pierre, fonctionnaire, RDM et Petits Poulbots
Fathi, artiste peintre, caricaturiste
Jean-Victor Clérico, Moulin Rouge
Kinga, artiste peintre
Christine Haydar, République de Montmartre
Serge Miserez, Graphiste
Luc Fracheboud, Restaurant la Bonne Franquette
Frédéric Loup, pharmacien, président des commercants du haut Montmartre
Bili, artsite peintre
Claudia, comptable, responsable associative
Mirna, le Sabot Rouge
ALPHONSE ALLAIS
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ALPHONSE
ALLAIS L’ART DE L’HUMOUR, L’HUMOUR DE L’ART Quand on sème, c’est pour
un maître. Il aurait, à coup sûr,
drolatiques qui firent son im-
récolter. Quand on est profes-
des descendants.
mense succès au début du XXe
seur, c’est pour que les élèves,
Y a-t-il, en notre époque pleine
siècle, jeux de mots, facéties,
un jour, prennent notre suite.
d’incertitudes et de dangers,
gags et canulars ont rythmé
Quand on lance de nouvelles
plus important et plus urgent
le quotidien de ses contem-
façons de rire, il faut s’attendre
que de préserver l’humour,
porains. Et, s’il était natif de
à faire école.
cette « politesse du déses-
Honfleur, sa base logistique fut
Or le fondateur de l’esprit lou-
poir », comme l’écrivait Boris
toujours Montmartre, puisqu’il
foque, celui qui a donné ses
Vian ? Certains disent que le
collaborait, entre autres publi-
lettres de noblesse à cette
bon Alphonse (Alphie pour les
cations, au Chat Noir.
forme d’humour au point d’en
intimes) a, sur ce thème, écrit
Paris-Montmartre lui devait bien
faire un art majeur, son porte-
autant que Victor Hugo. Aucune
un dossier spécial…
parole privilégié, fut sans
des formes du comique ne lui a
conteste Alphonse Allais. C’est
échappé : mots d’auteur, récits
LA VIE DRÔLE
D’ALPHONSE ALLAIS Un auteur comique, donc… Dans le genre, sans doute l’un des plus prolifiques de son temps. À cheval sur le XIXe et le XXe siècles, il a touché à toutes les formes d’humour – il en a même inventé. Il est l’initiateur du loufoque – et ce n’est plus un genre mineur : ses successeurs ont donné à cette façon de rire ses lettres de noblesse. On a dit qu’il avait écrit autant que Victor Hugo. Ce n’est pas vrai, mais presque… Imaginez un écrivain qui, publiant quotidiennement dans les journaux à fort tirage, faisait dire aux lecteurs, dans la rue, dans le métro, dans les omnibus : « Vous avez lu la dernière ? » – et il s’agissait de sa dernière galéjade, de
son invention de la veille, du conte ou de la fable du jour ! Alphonse
« L’éternité, c’est trop long, surtout vers la fin »
Alphonse Allais
Allais a connu un immense succès populaire. Longtemps après sa mort, on a publié des compilations, des intégrales. L’un de ces recueils s’appelle « La Vie Drôle », et la préface est de Sacha Guitry… un sacrement, pour l’humoriste. Mais la vie drôle, ce n’est pas sa vie à lui. C’est celle qu’il invente, une anecdote après l’autre, et qui donne au lecteur l’illusion que le monde est une succession
ALPHONSE ALLAIS
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ininterrompue d’éclats de rire. Pour Allais ( les proches l’appellent Alphie ), la réalité est beaucoup moins amusante. Né en 1854 à Honfleur, fils d’un couple de pharmaciens qui le destinaient – comme c’est légitime ! – à la pharmacie, il poursuit de quelconques études d’apprenti chimiste, pour obéir à son père. Et, afin d’en être digne, il invente (vraiment) le café lyophilisé. Ah, si seulement il avait persévéré dans le sérieux, il aurait fini l’homme le plus riche de son cimetière !
Mais ce faux laborieux est un vrai paresseux, au sens le plus noble, c’est-à-dire qu’il est porté par une impérieuse urgence de tourner le dos au devoir fastidieux pour se consacrer exclusivement à ce qui l’amuse, et cette paresse-là fabrique des bourreaux de travail. Au cours de sa vie relativement brève ( il est mort d’une embolie en 1905 à l’âge de cinquante-et-un ans ), il a écrit plusieurs milliers de contes, de nouvelles, de récits, de pièces de théâtre, de romans, de poèmes drola-
tiques, de fables moralisantes… Ce ne sont pas de ces histoires qui sortent de la plume « comme d’un robinet d’eau tiède », disait Sainte-Beuve à propos de Lamartine. Tous ces gags, de chutes inattendues, d’idées folles ; toutes ces observations originales, ces décors que nous avons tous regardés, mais où lui seul remarquait le détail insolite, y trouvant l’angle sous lequel on voit l’effet comique, toute cette littérature-là se rédige lentement – il n’est pas facile de faire court, de
L’ASSOCIATION DES AMIS D’ALPHONSE ALLAIS ET SON ACADÉMIE
L’Association des Amis d’Alphonse Allais (l’AAA) a été créée en 1934, avec pour vocation de promouvoir l’œuvre, l’image et l’esprit du « Pape » français de l’humour absurde : Alphonse Allais. Elle s’emploie à assurer la continuité de sa pensée par des créations originales en assurant la promotion de jeunes humoristes s’inscrivant dans la lignée de l’écrivain. Dans cet esprit, l’AAA organise des manifestations médiatisées et produit des revues, livres, CD, DVD, en s’appuyant sur la notoriété d’un aréopage de personnalités regroupées dans l’« Académie Alphonse Allais. » Elle est partenaire du Musée Alphonse Allais de Honfleur (le plus petit musée du monde !), lequel conserve les objets et inventions insolites du Maître : le crâne de Voltaire enfant, une tasse à thé à anse à gauche fabriquée pour un empereur Ming gaucher, un aquarium à verre dépoli pour poissons timides, etc. Par ailleurs, l’Association des Amis d’Alphonse Allais est jumelée avec la République de Montmartre et partenaire de D.L.F. (Défense de la Langue Française).
L’ACADÉMIE ALPHONSE ALLAIS
L’Académie Alphonse Allais a été fondée à Honfleur en 1954 à l’initiative d’Henri Jeanson. Administrée par l’AAA, elle remet chaque année le « Prix Alphonse Allais ». Le premier académicien intronisé fut Eugène Ionesco. Le collège des académiciens s’enrichit chaque année de personnalités en vue appartenant au monde des arts et de la culture : théâtre, cinéma, littérature, dessin, sculpture, journalisme, etc. QUELQUES ACADÉMICIENS CELEBRES : Isabelle ALONSO, Gérald DAHAN, Alain DECAUX et
René de OBALDIA, de l’Académie française, Bernard PIVOT, Président de l’Académie Goncourt, Pierre ARDITI, Christophe BARBIER, Pierre BELLEMARE, André BERCOFF, Philippe BOUVARD, Roger CAREL, Alain CASABONA, Gisèle CASADESUS, Alain CRÉHANGE, Hélène DELAVAULT, Jean-Claude DREYFUS, Pierre ETAIX, Gauthier FOURCADE, Philippe GELUCK, Laurent GERRA, Henri GUYBET, Xavier JAILLARD, Marc JOLIVET, Grégoire LACROIX, Michel LEEB, Claude LELOUCH, Virginie LEMOINE, Jacques MAILHOT,
Albert MESLAY, Francis PERRIN, POPECK, Patrick PRÉJEAN, Jean-Paul ROULAND,
RUFUS, Gonzague SAINT BRIS, André SANTINI, Jean-Jacques SEMPÉ, Pierre TCHERNIA, Claude TURIER, Louis VELLE, etc. www.boiteallais.com
ALPHONSE ALLAIS
faire efficace. Qui, avant lui, avait observé que les villes construites à la campagne bénéficient d’un air moins pollué ? Et puis qu’est-ce qu’on s’imagine ? Qu’il est aisé de se faire publier d’abord par Le Chat Noir, organe de presse confidentiel issu du célébrissime cabaret montmartrois fondé par Rodolphe Salis et dont il deviendra le rédacteur en chef, mais ensuite par Le Hanneton, par La Cravache (publications d’étudiants sorbonagres), et puis par Le Sourire, le Journal, le Gil Blas ? Et chaque jour, même les jours de migraine ou de colique, il faut écrire, écrire pour faire rire – ce
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dont Molière disait que c’est « une étrange entreprise ». Il n’y a pas d’astreinte plus exigeante, plus angoissante ; aucune activité humaine n’est plus désespérante. L’humour, c’est la politesse du désespoir,
« C’est quand on serre une femme de trop près… qu’elle trouve qu’on va trop loin »
Alphonse Allais
ALLAIS EST PLUS MONTMARTROIS QUE JAMAIS ! A l’initiative de Marie Cottinet, Ambassadeur à Honfleur, le jumelage de la République de Montmartre et de l’Association des Amis d’Alphonse Allais a été célébré en 2008 à la Crémaillère, place du Tertre. Plus de 150 invités assistèrent à cet évènement sous les présidences respectives de Jean-Marc Tarrit et de Philippe Davis, nommé ce même soir Citoyen d’honneur de la République de Montmartre. Depuis cette date, les occasions de rencontre entre les membres de ces deux institutions n’ont cessé de se développer et les liens amicaux de se renforcer. C’est ainsi que, chaque année, une importante délégation de Républicains se rend en grande tenue à Honfleur, berceau du grand humo-
riste, pour participer à l’intronisation à l’Académie Alphonse Allais de nouvelles personnalités du monde de l’écriture, de la scène ou de l’écran. Ce fut le cas, récemment, pour Claude Lelouch, Rufus, Elie Chouraqui et Camille Chamoux. De même, l’Association des Amis d’Alphonse Allais défend les projets soutenus par le Collectif des Associations Montmartroises qu’elle est l’une des premières à avoir rejoint dès sa création. Pierre Passot, Premier ministre de la République de Montmartre, la représente en tant qu’administrateur des Amis d’Alphonse Allais qui compte également parmi les membres de son conseil Marielle-Frédérique Turpaud, maire de la Commune Libre de Montmartre.
a dit Chris Marker ( et non pas Boris Vian ). Quand il est un travail à plein temps, l’humour devient un patron terrorisant. Tous les clowns sont tristes, or Allais était un clown. Et l’inquiétante compagne de tous les instants jette ses amants dans les bras de paradis artificiels. C’est de cela qu’Alphie est mort – la phlébite est un prétexte, l’absinthe une conclusion presque logique. Mais ne pleurons pas trop sur le sort des humoristes : après tout, n’est-on pas le premier spectateur de la pièce qu’on joue ? Dans un San Antonio, Frédéric Dard écrit que « Bérurier éclatait de rire en se racontant une blague qu’il ne connaissait pas ». À ce compte, Alphonse Allais a dû bien s’amuser, lui aussi. Après la peur de la page blanche vient le bonheur de la page noircie, on peut espérer ! À coup sûr il s’est amusé, notre amuseur, par exemple quand, ayant inventé ses tableaux monochromes ( noir, rouge, blanc, jaune…), il leur a donné des titres pour en justifier la couleur. Chaque bonne idée, quand elle est trouvée, devient un soulagement, une fierté – et le spleen, encore une fois, retourne à son croc jusqu’à la prochaine recherche inaboutie. Parfois, on dérape : « C’est curieux
«Impossible de vous dire mon âge, il change tout le temps…»
Alphonse Allais
comme l’argent aide à supporter la pauvreté… » « Le beau triomphe que de casser l’aile aux rêves ! » « Tuer le temps, comme si ce n’était pas lui qui nous tuait ! »… Mais vite on se récupère : « Les ours blancs sont blancs parce qu’ils sont vieux. » Calembours, à-peu-près, combles, contrepèteries, jeux de mots – même avec les mots d’amour : Un mari quelque peu volage Le lendemain de son mariage Tua sa femme à son réveil. Moralité : La nuit porte conseil. Enfin – et c’est là, vous en conviendrez, sa plus belle qualité à nos yeux – , Alphonse Allais fut un vrai montmartrois. Bien qu’ayant habité un peu partout dans Paris,
ALPHONSE ALLAIS
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il ne quitta jamais ses « bureaux du Chat Noir » qui bourlinguèrent au pied de la Butte. Et quand le Chat Noir disparut, il continua de hanter les cabarets et les comptoirs du Tertre. Il y a une dizaine d’années, l’Association des Amis d’Alphonse Allais décida d’apposer une plaque commémorative sur un immeuble qu’il habita rue Royale, mais elle se trompa de numéro de rue. Trop tard pour corriger l’erreur ! La plaque n’est donc pas à la bonne adresse, on dut se contenter de modifier le texte : « Alphonse Allais n’a pas vécu dans cet immeuble, mais son esprit y est toujours. » S’il a eu ne fût-ce qu’un seul lecteur dans le bâtiment, la plaque dit vrai. Il en est de même pour les zincs montmartrois : son esprit est un peu partout. En nous quittant, Alphonse Allais nous a fait deux pied-de-nez. D’abord la veille de sa mort, il dit à un ami : « Demain, je serai
mort. » Dernier bon mot ou prémonition ? La deuxième facétie nous est parvenue près de quarante ans plus tard. Un avion anglais jeta par erreur une bombe qui fit exploser sa tombe, dans le cimetière de Saint-Ouen. Il n’en resta rien. Alors l’Association – toujours elle –, à l’affût de tout ce qui pourrait porter atteinte à la pérennité du Maître, fit placer à l’endroit de la tombe une petite dalle de marbre. On l’inclina, pour évoquer la « dalle en pente » – un clin d’œil au vieux démon. Il aurait fallu trouver un marbre de couleur vert jade, y faire ruisseler de l’eau fraîche… Quand on demanda à Jules Renard ce qu’il souhaiterait qu’on gravât sous son buste après sa mort, il répondit : « Qu’on écrive : À Jules Renard, le public indifférent ». Nous faisons tout pour qu’une telle formule ne se justifie jamais sous celui qui, au musée de Montmartre, représente Alphonse Allais.
LA PEINTURE ALLAIS… C’EST BEAUCOUP MOINS LAID… Peintre « monochroïdal », Alphonse Allais exposa au deuxième Salon des Arts Incohérents, en 1883, une feuille de bristol blanc intitulée «Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps
LE PETIT MUSÉE D’ALPHONSE LE PLUS PETIT MUSÉE DE FRANCE !
d’automne de l’année 1854. Aujourd’hui, Le Petit musée d’Alphonse, Parce qu’il faut bien naître quelque part, le plus petit et plus zygomatique musée l’humoriste Alphonse Allais naît à Honfleur, de France (officiellement classé S.V.P.) se place Hamelin, deux étages au-dessus de visite. l’officine paternelle, une belle après-midi «Le préparatoire des potards Allais» est enfin restauré – mais mieux potard que jamais, n’est-ce pas ? Un musée pas comme les autres ! Un parcours raconté dans La Vie drôle de l’auteur Alphonse Allais, juste deux étages au-dessus de l’officine. Les grands musées du monde se divisent en salles. Le Petit musée d’Alphonse, puisque le plus petit, se divise en étagères : il faut connaître l’étagère des inventions débridées d’Alphonse, comme les boules Quies Le grand Raymond Devos dans le petit musée d’Alphonse noires pour les oreilles des
personnes en deuil ou l’amidon bleu-blancrouge pour raidir le drapeau français les jours sans vent... ou l’étagère des remèdes aux matières premières curieuses ou à la dénomination étrange, mais encore utilisés à la fin du XIXe siècle. Notez bien : La visite de ce lieu particulier, de ce petit endroit unique se mérite, parce que l’on y accède par un escalier qui a mal tourné, mais d’époque ! Le Petit musée d’Alphonse, un musée qui se visite sans prescription médicale, mais uniquement sur rendez-vous. Renouvellement autorisé. Le Petit musée d’Alphonse 4 place Hamelin. Pharmacie du Passocéan. 14600 Honfleur. Voir le blog : http://alphonse-allais.blogspot.fr Prendre RV avec Jean-Yves Loriot, conservateur, guide et homme d’entretien au… » Demande de visite au : 06.74.07.72.29 ou par mail : museallais3@orange.fr
ALPHONSE ALLAIS
de neige.». L’année suivante, sa créativité ne faiblit pas, et il propose aux visiteurs un monochrome rouge au titre superbe et triomphant : « Récolte de la tomate, sur le bord de la mer Rouge, par des Cardinaux apoplectiques.». D’autres suivront, tel le monochrome vert : « Des souteneurs encore dans la force de l’âge et le ventre dans l’herbe boivent de l’absinthe ». En 1897, l’Album Primo-Avrilesque réunit l’ensemble de ses monochromes. L’art du XXe siècle, décidément, doit beaucoup au grand Alphonse : n’est-ce pas, messieurs Duchamp et Malevitch ? Les exemples de ses inventions passées à la postérité sont innombrables. Qui a oublié la tasse pour gauchers, dont l’anse est positionnée tout spécialement pour eux, la découverte du crâne de Voltaire enfant, l’aquarium en verre dépoli pour
« La femme est le chef-d’œuvre de Dieu, surtout quand elle a le diable au corps »
Alphonse Allais
poissons timides, l’exposition de peintures monochromes, la marche funèbre sans notes composée pour l’enterrement d’un grand homme sourd, ou le premier prix du Concours de Circonstances.
LES DISCIPLES Il fallait donc s’attendre à ce que, comme tous les maîtres, il fît école, naturellement. On n’allait pas laisser perdre une mine aussi riche de bonne humeur ! Notre propos d‘aujourd’hui est donc de rappeler à quel point le rire d’Alphonse Allais a trouvé ses dignes successeurs, et d’en citer quelques-uns. Il se trouve que dans les années 1950, Henri Jeanson, critique, journaliste, scénariste, humoriste de renom, a fondé l’Acadé-
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mie Alphonse Allais – en hommage à l’écrivain de génie, certes, mais surtout dans le but d’instituer un collège où siégeraient ses descendants, afin de pérenniser l’indispensable vocation de rire et de faire rire. L’entreprise réussit : non seulement l’Académie existe encore, mais elle regroupe, outre les deux Académiciens Français que sont Alain Decaux et René de Obaldia, plus de soixante-dix grands noms de nos amuseurs. Et, en toute logique, elle s’est jumelée récemment avec la République de Montmartre. C’était inévitable : y a-t-il au monde un lieu plus emblématique de la joie de vivre ? Car les fabricants d’humour ont besoin d’une tribune, et les rues de notre colline sont constellées de cabarets, de scènes et de dîners-spectacle qui leur offrent un public. Ainsi, l’Association des Amis d’Alphonse Allais, présidée depuis dix ans par Philippe Davis, après Jean Amadou et Pierre Arnaud de Chassy-Poulay, a son siège à La Crémaillère, place du Tertre ; c’est là que sont intronisés les nouveaux académiciens par Alain Casabona, actuel Grand Chancelier de l’Académie. Tout au long de l’année, d’autres événements sont organisés : Le Prix Alphonse Allais, remis en 2014 à Jean-Pierre Mocky, en 2015 à Umberto Eco ; les « Alphonses » de l’absurde raisonné, une cérémonie se déroulant au théâtre de la Huchette sous la double houlette des académiciens Alain Créhange et Xavier Jaillard. C’est le théâtre du Petit Hébertot (au pied de la Butte) qui accueillit les séances de travail du dictionnaire de l’Académie, publié au Cherche Midi sous le titre Dictionnaire Ouvert jusqu’à 22 heures et repris en collection de poche chez Points… Qui furent les successeurs d’Alphonse Allais ? Et qui sont-ils de nos jours ? Petite revue sommaire – et incomplète. De son temps, avant même que d’avoir des descendants, Allais eut de nombreux concurrents. Citons-en deux parmi les plus notoires : Jules Renard et Sacha Guitry. Jules Renard nous a laissé, outre Poil de Carotte, Histoires Naturelles ou Nos Frères farouches, un chef d’œuvre pour table de chevet : son Journal. Souvenirs, réflexions, pensées pêle-mêle… Juste une citation : « On croise dans la rue des petites femmes très laides qui sont tout de même enceintes. » Oh, et puis tiens, une autre : « A l’entrée de l’hiver, j’ai envie de me marier. Il fait froid, le restaurant est loin, j’ai besoin de me créer un foyer... Au
printemps, ça passe ! » Quant à Guitry, on ne sait que choisir. Juste un rappel, une
« Il ne faut jamais faire de projets, surtout en ce qui concerne l’avenir » Alphonse Allais
anecdote moins connue que ses mots d’auteur. Un jour il envoie quelqu’un chez Anatole France, qu’il admirait beaucoup. « Vous verrez, il dit des choses extraordinaires. » Quelques jours après, le quelqu’un revient : « Je l’ai vu, votre Anatole France… Il ne m’a rien dit d’extraordinaire ! » Et Guitry répond : « Eh bien, ne vous en vantez pas. » Et puis Allais mourut, et vint le temps de lui succéder. Les deux plus grands héritiers de l’humour loufoque, les héritiers directs, furent sans doute Pierre Dac et Francis Blanche. Alphonse Allais avait des pensées loufoques, toujours appuyées sur une logique mécanique (le premier principe du rire, selon Bergson) : « On devrait construire les villes à la campagne : l’air y est beaucoup plus sain. » Dac n’est-il pas de la même veine quand il écrit : « On me dit : ferme la porte, il fait froid dehors. Je ferme la porte, et il fait toujours aussi froid dehors. » En ce qui concerne Francis Blanche, il a rivalisé avec Allais dans le domaine des fables-express, notamment, courtes poésies avec une chute inattendue. Exemple de l’un, puis de l’autre : Chaque fois que les gens découvrent son mensonge, Le châtiment lui vient, par la colère accru. « Je suis cuit, je suis cuit ! » gémit-il comme en songe. Moralité : le menteur n’est jamais cru (Allais) Mes chers élèves, notre école Va être obligée de fermer Si vous ne donnez votre obole Pour permettre de continuer. Moralité : pour que l’école dure, amis, donnez ! (Blanche)
ALPHONSE ALLAIS
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AGNÈS RISPAL
SCULPTEUR ALLAISIENNE DANS L’ÂME
P
eut-on
imaginer fringante octogénaire plus dynamique, créative, enthousiaste et amoureuse de la vie qu’Agnès Rispal ? Avant de devenir sculpteur de renom, elle a exercé ses nombreux talents en qualité de styliste de mode, de réalisatrice de décors scéniques et de dessinatrice des costumes de théâtre de
Le scuplteur Agnès Rispal
Maurice Béjart et de ses ballets pour le Châtelet ainsi que de ceux des danseurs du Kirov à Saint-Pétersbourg. Depuis de nombreuses années, Agnès Rispal se consacre exclusivement à la sculpture avec une rare polyvalence, maîtrisant aussi bien le bronze que l’aluminium. Elle excelle tout particulièrement dans le modelage de bustes de personnalités historiques comme contemporaines. Ont ainsi posé pour elle, René de Obaldia, de l’Académie Française, de l’Académie Alphonse Allais et Citoyen d’honneur de la République
de Montmartre, le Professeur Lucien Israël, le Professeur Christian Cabrol, ainsi que Jean-Pierre Foucault, Stéphane Bern et Xavier Jaillard. Membre active des Amis d’Alphonse Allais, elle a réalisé en 2007 le bronze du «Maître de Honfleur» qui devrait être pro-
s’élèvent ses Sirénus, ce couple de sirènes en bronze de plus de deux mètres de haut, élégamment élancées vers le ciel. Preuve de l’étonnante jeunesse de l’artiste, s’il en était encore besoin, c’est très récemment qu’elle s’est mise à apprendre... la batterie ! Elle en possède quatre pour
Buste d’Alphonse Allais par Agnès Rispal
chainement exposé au public du musée de Montmartre où il a été confié dans ce but. Agnès est également l’auteur du buste de Francisque Poulbot qui accueille les visiteurs dans les jardins Renoir de ce même charmant musée de la rue Cortot.
pouvoir en jouer sereinement dans chacun de ses lieux de résidence. A Paris, cette insomniaque chronique pratique même sur une batterie dite muette pour préserver la paix de ses voisins du Front de Seine où se trouve son show-room.
Il serait trop long de lister les multiples expositions auxquelles Agnès Rispal a participé, de la Coupole à Montparnasse au Salon des Indépendants, de la Galerie d’Art d’Orly Sud à la Chapelle Sainte-Anne de La Baule. C’est d’ailleurs sur l’esplanade du Casino de cette cité balnéaire que
Bravo Agnès ! Continuez à nous épater et à nous séduire allai... grement ! Pierre Passot Photos Jacques Habas
ALPHONSE ALLAIS
Lorsque Pierre Dac et Francis Blanche s’y mettent à deux, la dimension devient surréaliste : « Quelle est la particularité de monsieur ? – Monsieur prend sa vessie pour une lanterne. – Et alors ? – Et alors il se brûle. »
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– Ce n’est pas toujours un avantage de connaître le langage des fleurs. Parfois, j’en perds les pétales ! – Oh, comme c’est curieux ! Dans le langage des fleurs, il y en a deux qui ne disent rien… – Lesquelles ? – Ces deux-là. – C’est normal… – Pourquoi ? – Ce sont des pensées.
L’auteur honfleurais (et montmartrois) maniait l’art du Raymond Devos fut, lui aussi, dialogue fou. Sur ce plan, nul académicien Allais. Peut-être n’a surpassé les Frères Ennele plus allaisien de tous, en mis – dont le survivant, André L’écrivain Grégoire Lacroix cela qu’on ne sait jamais où Gaillard, est un honorable s’arrête le gag pour laisser membre de l’Académie. Un simple extrait : place à la pensée signifiante :
13 JUIN 2015 : ELIE CHOURAQUI ET CAMILLE CHAMOUX, NOUVEAUX ACADÉMICIENS ALPHONSE ALLAIS
Sur la scène du Grenier à Sel de Honfleur : Alain Créhange, Pierre Dérat, Annie Tubiana-Warin, Pierre Passot, Grégoire Lacroix, Popeck, Gauthier Fourcade, Claude Lelouch, Philippe Davis, Camille Chamoux, Claude Grimme, Elie Chouraqui, Xavier Jaillard et Alex Vizorek
La République de Montmartre fête l’évènement à Honfleur avec Elie Chouraqui et Claude Lelouch
« Dans une église abandonnée des hommes, j’ai rencontré Dieu. Dieu à genoux, qui priait. Je me suis dit : qui priet-il ? Il ne se prie pas Lui-même ! Je me suis approché, j’ai entendu : il priait l’homme. » Après l’Occupation, ce fut, dans un long soupir de liberté retrouvée, la grande époque des chansonniers. Notons au passage que le théâtre des Deux-Ânes, dédié à cette forme particulière de spectacle, encore en pleine activité, est dirigé – et magistralement animé – par le Camerdingue (oui, vous avez bien lu !) de l’Académie, Jacques Mailhot. Parmi les chansonniers historiques, deux de nos Académiciens, restés célèbres : Robert Rocca et Jean Amadou. Depuis, le rythme s’est accéléré. Le cinéma et la télévision nous ont déversé de plus en plus d’humoristes… sans distinction de genre ni de qualité. Les plus grands surnagent – et bizarrement, beaucoup trônent à l’Académie, comme Pierre Étaix, Rufus, Patrick Préjean, Jean-Claude Dreyfus ou Claude Lelouch (pas toujours comique, mais souvenez-vous de L’Aventure, c’est l’aventure). D’autres n’ont pas eu le temps d’y entrer : Desproges, Coluche… Enfin, nous voici dans l’actualité, et cette fois, pour ne pas être pris de vitesse, le Collège des Académiciens s’est dépêché d’adouber les Popeck, François Morel, Sophie Forte, Gauthier Fourcade, Laurent Gerra, Pierre Perret, Anne Roumanoff, Rufus, Lola Sémonin (la « Madeleine Proust »), Marc Jolivet, Pierre Arditi, Alex Vizorek, entre autres. Même le journalisme et la politique sont représentés : Christophe Barbier, André Santini… On ne peut en un seul article les citer tous, encore moins
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XAVIER JAILLARD,
NOUVEAU ROMANCIER, ALLAISIEN POUR TOUJOURS
N
en Bourgogne d’un père nivernais et d’une mère polonaise, Xavier Jaillard débute comme professeur de Lettres avant de devenir metteur en scène, comédien, fondateur du Roy Lyre avec Francis Blanche en 1970 puis auteur dramatique. Quelle carrière ! Un parcours parsemé de récompenses dont la moindre n’est pas ces deux Molière décernés pour son adaptation de La Vie devant soi en 2008, sacrée dans la foulée meilleure pièce de l’année du théâtre privé. Le goût des planches va le conduire à prendre de 2009 à 2012 la direction du Petit Hébertot où il va, hors une programmation d’exception saluée par la critique, exceller é
dans son rôle de porte-parole de l’Académie Alphonse Allais. N’est-il pas dans le même temps rédacteur en chef et co-auteur du Dictionnaire ouvert jusqu’à 22 heures, de ladite Académie ? Pour l’anecdote, c’est lui qui eut l’idée de demander asile à l’Académie Française pour les séances de rédaction du Dictionnaire en question. Prenant acte d’une fin de non-recevoir à peine polie, il se déplaça de quelques dizaines de mètres pour formuler la même requête auprès d’un installateur de cuisines situé à l’angle du quai Conti et d’une rue perpendiculaire. Celui-ci devait avoir, lui aussi, l’esprit allaisien puisqu’il accepta que la première séance de travail ait lieu dans ses locaux pour que le Dictionnaire inspiré de l’humour d’Alphonse Allais puisse se targuer d’être le Dictionnaire du quai Conti… Oubliant pour un temps ces facéties, Xavier Jaillard fait aujourd’hui et pour la première fois de sa vie, œuvre de romancier. A soixante-dix ans passés, il nous bluffe, une fois encore. Vers l’ouest n’est pas, à l’évidence, comme le note René de Obaldia, un livre de débutant. Plutôt un récit haletant qui vous tient aux tripes
jusqu’à son dénouement : David Berg, comédien parisien, hérite de son oncle Djydek d’une ancienne bergerie perdue dans une île des Orcades. Aidé par la belle Honey rencontrée à son arrivée dans un pub local, il va tenter de percer le mystère de l’étrange retraite de cet oncle inconnu que la guerre avait balloté jusqu’au Brésil et que rien n’attachait à l’Écosse. Un récit palpitant, vous dis-je, au cours duquel le héros va découvrir l’histoire pour le moins mouvementée de sa propre famille. Xavier Jaillard pourra-t-il un jour revêtir l’habit vert des immortels et reprendre le quai Conti dans l’autre sens ? Attendons son prochain opus, qui ne saurait tarder, pour en décider. Il est sur la bonne voie, ce gaillard ! Vers l’ouest, Préface d’André Bercoff, aux Éditions Scrineo. Pierre Passot
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donner des extraits de leurs meilleurs textes. Et s’il fallait reproduire quelques croquis de nos dessinateurs : Sempé, Geluck, Morchoisne… il nous faudrait un cahier hors-texte ! Avant de conclure, un mot des derniers-nés, des plus actifs et des plus impliqués dans la vie de l’Académie. Trouvez l’album de planches illustrant les aphorismes d’Alphonse Allais, intitulé Le Petit Allais illustré, signé par Claude Turier ; procurez-vous vite les recueils d’Euphorismes (ce sont des aphorismes gais) de Grégoire Lacroix ;
« La fortune vient en dormant ; c’est pourquoi elle arrive si lentement »
Alphonse Allais
achetez le Mozart pour les nuls de Thierry Geffrotin, rédacteur en chef à Europe1 ; ne manquez pas la compilation quasi-exhaustive des plus grands chefs-d’œuvre picturaux de l’Histoire mondiale En Voiture, Simone !, où Alain Créhange a inclus des 2 chevaux partout ; lisez le roman, récemment paru, Vers l’ouest de Xavier Jaillard, porteparole de l’Académie… Allez passer une soirée au petit théâtre de MarielleFrédérique Turpaud, Madame la Maire de la Commune Libre ! Et surtout, si vous voulez vous alimenter en histoires drôles, ayez sous le coude Les Sept péchés capitaux… du rire, de Pierre Passot. Cet homme-là est la passerelle naturelle entre l’Académie et la Butte : administrateur de l’association des Amis d’Alphonse Allais et Premier Ministre de la République de Montmartre. Il ne pouvait faire moins, pensez : un ancien clown du cirque Amar ! En conclusion, quand on lance un Allais, il faut s’attendre à des retours… Xavier Jaillard
À LA RENCONTRE DE PHILIPPE DAVIS,
PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES AMIS D’ALPHONSE ALLAIS
S
doute est-ce en raison de son ascendance britannique que Philippe Davis affiche ce faux air de gentleman sérieux, sinon guindé, pour le moins réservé. Au premier regard seulement car cet homme d’une rare élégance cache bien son jeu. Celui que l’on imaginerait volontiers banquier à la City est un pince sans rire qui s’épanouit à la tête d’une des institutions les plus représentatives du meilleur de l’humour à la française, l’Association des Amis d’Alphonse Allais. Son interview est là pour nous en convaincre. ans
Paris Montmartre : Bonjour, Philippe Davis. Oserais-je dire Mister Davis… Connaissant l’intérêt particulier que vous portez à maintenir haut et fort la mémoire de ce grand humoriste que fut Alphonse Allais, on pourrait confirmer que l’habit ne fait pas le moine, ne croyez-vous pas ? Philippe Davis : Permettez-moi tout d’abord de vous remercier de m’accueillir dans les colonnes de votre revue que j’apprécie personnellement en tant que Montmartrois de naissance et de cœur. La fonction qui m’est dévolue est, en effet, de faire rayonner l’œuvre d’un des écrivains les plus prolixes de la littérature destinée à divertir ses contemporains. Avec les 18 administrateurs de notre association, nous essayons de le faire avec sérieux sans nous prendre au sérieux pour autant. PM : Etes-vous ou avez-vous été, vous-même, comédien ou écrivain ? Philippe Davis : Contrairement à bon nombre d’adhérents de l’Association des Amis d’Alphonse Allais et à la majorité des membres de l’Académie Alphonse Allais, je ne suis
pas un artiste, même si j’ai plaisir à jouer du piano en amateur. Je suis un gestionnaire et un organisateur ; c’est mon rôle. PM : Est-il indiscret de vous demander quelles ont été par le passé vos responsabilités professionnelles ? Philippe Davis : Non, pas du tout. J’ai, à l’origine, reçu une formation d’ingénieur. Après une carrière de manager dans l’industrie, j’ai dirigé jusqu’à ces dernières années un cabinet de Conseil en ressources humaines. Autrement dit, j’ai été coach de cadres dirigeants et chasseur de têtes pendant près de 25 ans. PM : Quel rapport avec votre présidence actuelle des Amis d’Alphonse Allais ? Philippe Davis : A priori, aucun, mais c’est précisément dans le cadre d’une instance professionnelle que j’ai eu la chance de rencontrer Patrick Moulin qui était l’un des administrateurs de l’association des amis dudit Alphonse. On sortait d’une réunion où l’on s’était passablement ennuyés et il m’a proposé d’assister le soir même au dîner d’intronisation du dessinateur Sempé à l’Académie Alphonse Allais, à la Crémaillère, place du Tertre. J’ai tout de suite été séduit par la finesse des discours des intervenants, par leur talent, le bon goût de leurs saillies, leur humour digne de celui que ses amis appelaient familièrement Alphie. J’ai aussitôt adhéré à l’Association dont j’ai rejoint rapidement le Conseil d’Administration. PM : Quand en êtes-vous devenu le président ? Philippe Davis : J’ai eu la lourde tâche de succéder à Pierre Arnaud de Chassy-Poulay dont chacun
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Amis d’Alphonse Allais fait partie des partenaires fondateurs du Collectif des Associations Montmartroises où Pierre Passot, Premier ministre de la République, nous représente en sa qualité d’administrateur de notre association où figure également Marielle-Frédérique Turpaud, maire de la Commune Libre de Montmartre. PM : On ne peut donc pas vous reprocher de jouer votre rôle de président en solitaire…
se souvient en particulier de sa mise en ondes du feuilleton radiophonique Signé Furax, de Pierre Dac et Francis Blanche, grands Allaisiens, s’il en fut ! J’anime donc le Conseil d’administration qui, comme l’on dit, m’honore de sa confiance renouvelée chaque année depuis 2005. PM : Les Amis d’Alphonse Allais sont bien implantés à Montmartre… Philippe Davis : Tout le monde connaît le rôle important que l’humoriste a joué chez les Hydropathes avant de faire partie de l’équipe fondatrice du Chat Noir et de son journal. Il était donc bien normal que l’Association de ses Amis ait ses assises à Montmartre. Son siège officiel est à la Crémaillère où se tient la majorité de ses manifestations. PM : Vous êtes vous-même, je crois, membre de la République de Montmartre et assez impliqué dans la vie montmartroise. Philippe Davis : Effectivement, à l’initiative de Marie Cottinet, Ambassadeur de la République de Montmartre à Honfleur, notre association a été jumelée avec cette belle République en 2008. Et c’est lors de cette cérémonie que Jean-Marc Tarrit, son président, m’a fait le plaisir de m’élever au rang de Citoyen d’honneur de la République de Montmartre pour faire, ensemble, selon sa devise, « le Bien dans la Joie ». Nous sommes donc désormais unis pour le meilleur… et pour le rire ! De plus, les
Philippe Davis : Je pense que diriger efficacement une association, quelle qu’elle soit, ne peut se faire sans s’appuyer sur une équipe qui partage les mêmes objectifs. C’est ce que j’apprécie particulièrement dans l’assistance que m’apportent les membres du Conseil d’administration des Amis d’Alphonse Allais dans le choix des décisions à prendre. Mon engagement dans beaucoup d’associations m’avait déjà appris les vertus d’un collectif intelligent par rapport aux dérives d’un dirigisme personnel. Cela ne veut pas dire pour autant qu’on soit toujours d’accord sur tout… PM : Votre association a également un pied à Honfleur. En concurrence avec Montmartre ? Philippe Davis : Honfleur est la ville natale d’Alphonse Allais. Il était donc logique qu’elle lui rende honneur au travers d’une association dédiée à sa mémoire. Ce que nous faisons chaque année avec l’intronisation au Grenier à Sel de nouveaux académiciens Alphonse Allais dont ils partagent l’esprit, tels que, récemment, Patrick Préjean, Rufus et Claude Lelouch, lui qui peut valablement se prévaloir d’être, selon la formule de Pierre Passot, « normanmartrois ». Seront intronisés en juin, le cinéaste Elie Chouraqui et la comédienne Camille Chamoux, respectivement parrainés par Claude Lelouch pour l’un et par Alex Vizorek pour l’autre. La municipalité d’Honfleur apporte un réel soutien à ces manifestations et je tiens à l’en remercier ici. PM : N’est-ce pas à Honfleur que se trouve le musée Alphonse Allais ? Philippe Davis : Oui, c’est même le plus petit musée d’Europe, digne d’entrer à ce titre au Guinness Book des records. Il est situé au deuxième étage de la pharmacie du Passocéan, place Hamelin, où le visiteur peut admirer parmi d’autres géniales inventions du Maître, le crâne de Voltaire enfant,
l’aquarium en verre dépoli pour poissons timides et des confettis noirs pour femmes en deuil. PM : Quel a été dans ses grandes lignes le programme des activités des Amis d’Alphonse Allais pour cette année 2015 ? Philippe Davis : Vous trouverez sur notre nouveau site boiteallais.fr, conçu par notre administrateur Alain Créhange, le détail des nombreuses actions menées par notre association, dont l’intronisation de Pierre Arditi en janvier à la Crémaillère, ou la remise des Alphonses, grands prix de l’absurde raisonné, qui a obtenu un grand succès en février au théâtre de la Huchette. Sous la houlette d’Alain Casabona, Grand Chancelier de l’Académie Alphonse Allais, le prix Alphonse Allais 2015 a été attribué, également en février, à Umberto Eco pour l’ensemble de son œuvre. Juin sera marqué par les nouvelles intronisations à l’Académie, dont je vous ai parlé, avant de réunir comme chaque année à la rentrée, de nombreux participants à la dictée loufocologique concoctée par notre académicien JeanPierre Colignon. Sans compter d’autres surprises en préparation. PM : Un dernier mot sur le Dictionnaire de votre Académie ? Philippe Davis : Vous voulez parler du Dictionnaire ouvert jusqu’à 22 heures, un ouvrage collectif dont Xavier Jaillard a été le rédacteur en chef. Il a été édité au Cherche Midi à l’intention des amateurs de bons mots, de définitions insolites et d’aphorismes. C’est un vrai succès en librairie, d’autant plus que cette encyclopédie de l’humour allaisien a été rééditée en livre de poche. Achetez-le vite tant qu’il y en a encore ! PM : À vous écouter, vous êtes un président heureux ? Philippe Davis : Ça demande évidemment pas mal de temps et d’énergie pour animer et développer une association telle que la nôtre. Mais tant que nous afficherons complet à nos manifestations montmartroises et honfleuraises et refuserons du monde, à notre grand regret, je pourrai dire que, oui, je suis un président plutôt chanceux. PM : Alors, good bye et thank you, monsieur the président, for cet interview.
ENTRE COUR ET JARDIN
I
y avait quelque temps que nous n’avions pas écouté la voix de l’exlauréate de l’Eurovision de la chanson Corinne Hermès. Elle revient en force avec un album de reprises « Paris-New-York ». Tiré de ce dernier, le titre Apartment sonne comme un tube. Un flamenco chanté en anglais avec une voix sans reproche et d’une excellente qualité musicale et sonore. Au Paradis Latin en 1980, Corinne Hermès obtient le rôle de Liza Minnelli, dans une mise en scène signée Jean-Marie Rivière. Le grand tournant dans sa vie, c’est en 1983, le jour où elle a remporté le premier prix du concours de l’Eurovision. Elle représentait le Luxembourg avec la chanson Si la vie est cadeau. Un énorme succès, classé pendant des semaines dans les hits l
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parades, au Top 50 et d’autres charts. Bien de chez nous, mademoiselle Corinne Hermès est née à Lagny-sur-Marne. Interprète et compositrice, elle s’accompagne soit avec une guitare, soit avec un piano. En 1989, elle réitère avec le titre Dessinemoi, et se classe à la 15e position au Top 50. Elle est alors récompensée lors des Victoires de la musique en 1990 : Prix de la révélation féminine. Pour la saga de l’été de 1993, Les grandes marées, diffusée sur TF1, la production fait appel à Corinne Hermès qui interprète la chanson du générique L’amour est Artiste sur une musique de François Valery. En 2006, sortait l’album « Vraie » : de la pop variété en onze titres composés par Corinne. Avec son
dernier album, décrochera-t-elle une autre récompense ? Le public y croit fortement et se trompe rarement.
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CORINNE HERMES SON NOUVEL ALBUM : « PARIS-NEW-YORK » I N T E R V I E W APARTMENT tiré de l’album « Paris New York» vient de paraître, pouvezvous nous en dire plus ? C’est une reprise de Shirley Bassey dont je suis une fan absolue et ce depuis toujours. Quand j’ai entendu ce titre j’ai vraiment eu un coup de foudre. J’adore, son énergie, son côté festif… J’ai d’ailleurs rajouté des guitares Gipsy pour le rendre encore plus dansant. Il a été Composé en 2009 pour Shirley Bassey par Rufus Wainwright, un talentueux auteur-compositeur-interprète canado-américain, amoureux fou de New York. Il fait des tournées dans le monde entier. C’est d’ailleurs cette chanson qui m’a donné l’idée et l’envie de faire cet album. Enregistrer un album de reprises comporte des risques, ce challenge ne vous fait-il pas peur ? Cet album de reprises est surtout destiné à un concept « Concert ». Côté Paris : J’ai choisi parmi nos plus belles chansons, vous savez, celles que l’on n’oubliera jamais, celles qui font parties de notre patrimoine. J’ai eu beaucoup de mal à me décider ! Il y en a tellement de magnifiques… Et Coté New York : des grands standards à l’américaine, interprétés par des artistes immenses, celles et ceux qui m’ont donné l’envie de faire ce métier. La seule difficulté était effectivement de trouver une couleur dans les arrangements comme dans l’interprétation. Pour cela, je me suis impliquée à tous les postes : direction artistique, arrangements. Pour chaque chanson, j’ai tout suivi, jusqu’à la moindre petite note… Quel travail ! Mais quel bonheur ! Quel souvenir gardez-vous de votre triomphe à l’Eurovision ? Imaginez : j’ai 20 ans, je suis une incon-
nue, je chante devant 500 millions de téléspectateurs, je gagne, je passe en quelques minutes de l’anonymat à la notoriété, je parcours le monde entier, je reçois des disques d’or. De quoi avoir le tournis ! Cette victoire a changé toute ma vie et reste bien sûr un de mes plus beaux souvenirs.
pose, je continue à vivre de mon art en faisant des concerts en France comme à l’étranger, je suis heureuse, vraiment. J’ai beaucoup de chance.
Le succès peut avoir un effet dévastateur sur un(e) jeune artiste. Comment avez-vous géré cette victoire ? Dévastateur ? Peut-être pour certains ? Je ne dis pas que le succès ne monte pas à la tête, quand on est très jeune… Mais bon, la vie vous ramène très vite à la réalité. Je parle pour moi ! Auriez-vous préféré défendre la France à l’Eurovision de la chanson ? Ah ! la, la ! Vous remuez le couteau dans la plaie... J’aurais tellement aimé représenter mon pays, la France, mais le destin, hélas, en a voulu autrement.... Merci au Luxembourg de m’avoir fait confiance et donné la chance de participer à ce concours et de le gagner. Ces derniers temps, la France est toujours classée parmi les derniers. Comment faire pour relever le niveau ? L’Eurovision au départ récompense une voix, une grande et belle chanson. Mais on est un peu perdu depuis quelques années, on a vu arriver du rock, du métal, des chansons décalées, et la France a peut-être voulu s’adapter ? Donc, mauvais choix. La victoire, l’année dernière, avec Conchita Wurst et sa superbe chanson, annoncerait-elle un retour aux sources ? Êtes-vous parfois mélancolique ? Non, pas du tout, j’ai une passion, la musique... Je joue de la guitare, je com-
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Hormis la chanson, avez-vous d’autres passions artistiques ? Déjà, la chanson et la musique remplissent ma vie... J’ai aussi une passion pour Paris, je fais de grandes balades à pied, pour admirer ces merveilles d’architecture. Chaque quartier a son histoire, j’adore. J’aime aussi beaucoup les expositions de photos. Quel est votre parfum préféré ? Envy de GUCCI. Alexandra Cerdan
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VALENTINE DUCRAY UN TEMPÉRAMENT DE FEU !
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danseuse hors pair et flamboyante Valentine Ducray est riche de souvenirs. Dans son petit nid douillet, un joli appartement Montmartrois, et un peu comme un aigle royal, elle domine tout Paris du haut de son 7e étage. Valentine Ducray a mené tambour battant une carrière artistique de danseuse plus que remarquable. Tout commence dans les années soixante, quand elle est repérée par le chorégraphe Jean Guelis. Une rencontre déterminante pour sa carrière. Elle est propulsée comme danseuse sur les plateaux de télévisions de Jean-Christophe Averty, de Guy Lux et de Maritie et Gilbert Carpentier. Elle a été la partenaire de nombreux chanteurs comme Guy Marchand, Henri Salvador, Gilbert Becaud, etc. Avec Evelyne, elles seront les toutes premières Clodettes. Juste deux danseuses pour une tournée de trois mois : un an après, Valentine quittera Claude François pour voler de ses propres ailes. Danseuse et comédienne dans le film La vie parisienne de Christian-Jaque, en 1977, on la retrouve un an après, dans la diffusion télévisée Au théâtre ce soir de Pierre Sabbagh, où elle partage la scène avec Jean Le Poulain dans Les deux timides d’Eugène Labiche. En 1987, elle a enregistre un 45 T intitulé Amoureautique. Valentine Ducray caresse à présent son énorme tigre, en peluche, avec un brin de nostalgie… a
Elle fut la première Clodette…
INTERVIEW Alexandra Cerdan : Vous avez été l’une des premières Clodettes. Comment la toute première rencontre professionnelle avec Claude François s’est-elle passée ? Valentine Ducray : La toute première fois, c’était sur un plateau de télévision, j’étais danseuse. En 1966, nous nous sommes revus pour travailler ensemble. A.C. : Quel souvenir gardezvous de Claude François ? V.D. : Que de beaux et merveilleux moments : j’ai été ravie par son évolution et son impressionnante carrière. A.C. : Longtemps après le décès de Claude François, les anciennes Clodettes ont réclamé 16.000 euros chacune pour le droit à l’image, en vain. Quelle est votre opinion ? V.D. : Quelque part, elles ont raison, mais c’est impossible. Les Clodettes ont signé avec une société et non avec une chaîne de télévision. Je continue de percevoir des droits prove-
nant des chaînes avec qui j’avais signé des contrats. Elles, elles avaient signé avec la société que détenait Claude François, qui a cessé d’exercer. A.C. : Sur quel genre de musique préférez-vous danser ? V.D. : J’adore le tango argentin, mais j’aime tous les styles de danses. A.C. : Michaël Jackson disait : « Pour danser, il ne faut penser à rien. Il faut vivre la musique, devenir chaque instrument et ne pas compter dans sa tête les pas de danse ». Êtes-vous dans cette logique ? V.D. : Oui, entièrement d’accord avec lui. La musique doit vous porter.
A.C. : Le théâtre fait aussi partie intégrante de votre carrière. Allons-nous vous revoir sur les planches ? V.D. : J’aimerais bien. J’ai un spectacle autour de Bernard Dimey, qui est prêt à être joué. Je l’ai présenté au musée Cocteau. Alexandra Cerdan
A.C. : Vous avez chanté en duo avec de nombreux artistes dans les émissions : qui a été le meilleur partenaire ? V.D. : Sans hésiter, Henri Salvador. Il était si drôle !
UN SPECTACLE DÉJANTÉ QUI PARLE DU BONHEUR !
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adybird,
dite aussi Coccinelle, subit sa vie plus qu’elle ne la vit. Dans sa quête du bonheur, elle sera épaulée par deux étranges et fantasques personnages. Comme il y a de la danse, du chant, du strip-tease burlesque, on dirait un genre de joyeux cabaret très visuel avec des costumes incroyables ! Au milieu de cette explosion d’énergie
et de couleurs, il y a des textes, des plus classiques aux plus contemporains, qui donnent à rire et à réfléchir. Du rêve à la réalité, du dialogue à la citation, les frontières sont floues mais il faut bien s’accrocher à quelque chose... Ce spectacle, certes un peu déconcertant, est un moment de grâce, où la folie croise la lucidité de la vie, où les
comédiennes sont à la fois sincères, belles, tristes, joueuses, drôles… Un moment de bonheur à voir si vous passez en Avignon cet été, du 4 au 26 juillet, à 22h30, au Théâtre des Corps Saints. Ou à partir du 18 septembre, au Tremplin Théâtre, à Montmartre. Hervé Valade-Chassing
SUCCÈS
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ENTRE COUR ET JARDIN
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4 mai dernier, dans la magnifique salle du Vingtième Théâtre, où les spectateurs sont à leur aise dans des fauteuils agencés de telle sorte que le moindre détail des actions scéniques est visible de chaque place, Nathalie Solence nous a proposé un spectacle en deux temps, accompagnée par : Patricia Hue, piano, Anne Gouraud Shresta, violoncelle, et Jean Pierre Aigeldinger, accordéon, Claude Gaisne guitare. Ce quatuor prestigieux usant de tout son talent pour mettre en valeur les poèmes de Natha-
Photo : Anne-Marie Panigada
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NATHALIE SOLENCE ET SON ORCHESTRE lie, ce fut un résultat brillant, devant une salle attentive à ces chansons à textes… et à ces textes à chansons, sur des orchestrations de l’indispensable Claude Gaisne. Après un court entracte, le spectacle reprenait son cours avec les chansons de Jacques Serizier interprétées par dix chanteurs et chanteuses (parité oblige !)
dans un premier temps en solo ; se succédèrent : Vania Adrienssens, Laurent Berman, Nicolas Duclos, Nathalie Fortin, Anne Quesemand, Mathilde Rance, Jean Signe, Francesca Solleville, Remy Tarrier et, bien entendu, Nathalie Solence, faisant le lien entre ces différents interprètes. Après quoi, circulant de cour à jardin, les artistes se succédèrent à un rythme
effréné, formant des duos improbables dans un apparent désordre (en réalité, très bien organisé), mettant en valeur l’œuvre prolifique de Jacques Serizier, auteur compositeur, interprète d’une centaine de chansons qu’il colportait dans tous les cabarets « rive gauche » jusqu’à sa mort, le 11 février 1994.
Nathalie, qui fut sa compagne, était empreint d’une gaîté communicative pour le plus grand bonheur des spectatrices (et teurs).
L’hommage que lui ont rendu ses amis et particulièrement
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PAROLES ET MUSIQUE
J
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16 avril 2015, découverte d’un talentueux trio dont Eskelina est le centre. D’abord a Deauville, le 10 janvier, en première partie d’Emilie Loizeau, puis a l’Olympia le 31 janvier en première partie de la rue ketanou, cette jeune jolie et talentueuse suédoise, au registre vocal très étendu, promène sa bonne humeur de scène en scène. La voilà bien loin de sa terre natale et du village de 40 âmes dans la région du Blekinge au sud est de la Suède où, dans une maison de eudi
ESKELINA
Au ZÈBRE de BELLEVILLE
bois, elle suit un mode de vie proche de la nature omniprésente. De son père, il lui reste trois guitares qui traînent dans le salon, et aussi le souvenir des chansons folk u.s. qu’il avait l’habitude de fredonner : Johnny Cash, Simon et Garfunkel, les Beatles, Stevie Wonder, ainsi que le célèbre poète suédois Dan Anderson qu’elle s’attache à faire revivre. Les nuits sont longues et froides, la musique un remède à l’ennui, on chante beaucoup en famille, entre amis, ça réchauffe ! C’est ainsi qu’à treize ans, elle fonde son premier groupe et écrit ses premières chansons, ce qui explique la grande maturité de son talent et le désir évident d’en faire sa vie, loin de l’ambiance des pubs à l’assistance bruyante et souvent éméchée. Toutefois, elle ne veut pas perdre sa liberté artistique ni se conformer aux canons ré-
clamés par l’industrie musicale pour décrocher un contrat. Eskelina est une battante, elle a des amis du côté de Sarlat, dans le Périgord, qui vivent sans eau, sans électricité, mais qui acceptent de l’accueillir. Elle désapprend cette vie dont elle ne voulait plus, les murs calcaires du vieux Sarlat la réconfortent, ils forment un cadre idéal pour les artistes des rues qui s’y produisent Nombreux les soirs d’été, faisant résonner la ville de musiques, de rires et aussi d’applaudissements. On peut donc faire de la musique comme ça ? Elle dégote une guitare et se remet en scène pour un public de passants et de touristes attentifs : ses chansons fonctionnent à merveille, elle enregistre une maquette pour la vendre dans la rue, habite où elle peut et commence à jouer dans des petits festivals. C’est ainsi qu’elle rencontre Christophe Bastien, guitariste
du groupe Debout sur le zinc, à qui elle donne une démo : lui qui a toujours rêvé de composer pour une femme a enfin trouvé sa voix ! Il appelle pour les textes Florent Vrintrigner, élève d’Allain Leprest, qui officie dans la rue ketanou. Ces trois-là apprennent à se connaitre et… la magie opère ! Partageant le même amour du voyage, de la bohème, de la scène et une sensibilité commune, c’est tout naturellement autour d’une table et d’une guitare que les chansons jaillissent. Tout un répertoire se construit autour d’Eskelina, tour à tour amoureux (Milan), rebelle (Entre les lignes, Désordre), libertin (Emilie), érotique (L’Amoureuse). A la fois muse et complice des deux garçons, ils ne font que la traduire en chansons, dans la foulée, elle entre en studio pour l’enregistrement du disque.
Les arrangements sont simples, chaleureux, acoustiques, boisés, dans la veine des Simon et Garfunkel de son enfance, la boucle est bouclée, une bonne chanson n’a pas besoin de plus. Aujourd’hui l’album est né, son premier extrait Je reviens, est une chanson dédiée au sentiment et à la mélancolie ressentis lorsqu’on revient dans un endroit qui nous est cher et que l’on a quitté trop longtemps. Pour Christophe et Florent qui ont traduit en mots et en musique ce qui brûle au plus profond de leur égérie : « Ce disque n’a pas été écrit et composé par Eskelina, il est Eskelina, et tout ce qui « bat » en elle… » Je dois aussi vous parler de Nolwenn Leizour qui, ce soirlà, au Zèbre de Belleville, assurait avec talent contrebasse et voix et qui, sur scène, forme avec Eskelina et Christophe Bastien aux guitares un trio où règnent l’harmonie et la joie d’être ensemble.
Texte et photo : J.J. Sacquet
ESKELINA SERA : • Le 6 juin à Saint-Etienne (le pax) • le 7 juin à Mase (Suisse) festival Mase m’enchante • le 9 juillet à la Rochelle • en août festival de Grandy (Québec) Contact promo : v.s. com. 01 73 74 10 56 www.vscom.fr vicken.sayrin@vscom.fr
PRÉSIDENTIELLE
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ALAIN COQUARD A ÉTÉ RÉÉLU À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE
Alain Coquard, le 11ème Président de la République de Montmartre, a été réélu le 28 mars pour un deuxième mandat et, cette fois encore, à l’unanimité. Une occasion de faire le point sur la République de Montmartre, institution historique de 94 ans, toujours aussi dynamique !
PM : Quels sont vos sentiments, M. le président ? Je suis fier et heureux de la confiance qui m’est ainsi renouvelée. Je vais m’efforcer d’être à la hauteur de la tâche qui m’est confiée et des fortes attentes qu’elle reflète. Pour cela j’ai nommé un nouveau Conseil des Ministres ; de nombreux Ministres sont confirmés et le renouveau est assuré avec l’arrivée de nouvelles compétences.
vigilants ; nous préservons notre indépendance, faisons connaitre et défendons nos propositions dans le débat public. Celles-ci ne sont jamais dictées par des considérations de l’appartenance politique, religieuse ou autre de nos interlocuteurs, mais uniquement par notre appréciation de l’intérêt général et de Montmartre en particulier.
PM : Pour vous quel est le rôle de la République de Montmartre aujourd’hui ? Notre belle et grande institution est toujours jeune, dynamique et pleine de projets en fêtant ses 94 printemps. Elle demeure gardienne de la tradition et de l’esprit frondeur et généreux qui bâtit la légende de Montmartre. PM : De quels moyens disposez-vous pour mener à bien toutes vos activités ? D’abord, l’engagement bénévole de nos Citoyens, Députés, Sénateurs, Consuls, Ambassadeurs et Ministres. Ensuite, pour répondre aux légitimes attentes nous nous sommes dotés d’un puissant outil informatique qui nous permet de gérer et d’informer nos membres et amis par des courriels mais aussi des envois postaux car nous considérons que ces techniques ne sont pas concurrentes mais complémentaires. C’est aussi le support de notre site internet riche de ses reportages écrits, de Télémontmartre, de ses albums photos, ses actualités de la République et celles de Montmartre… Près de 5000 destinataires en sont informés par des alertes courriels. Ce service que nous mettons à disposition est très apprécié des associations et artistes montmartrois. Chacun dispose désormais d’un lien direct avec Radio Montmartre à partir de toutes les pages du site. En 2015 nous avons fait évoluer le site pour relayer ses contenus sur nos pages Facebook et Twitter. PM : Comment concevez-vous les rapports de la République de Montmartre avec les autorités ? Nous respectons totalement l’autorité et la légitimité de tous les élus de la République Française qu’ils soient ceux de l’arrondissement, de Paris ou de la France. Mais comme nos aînés nous sommes
PM : …Et avec les autres acteurs de la vie montmartroise ? Nous souhaitons que les forces vives montmartroises ne soient plus en concurrence stérile mais agissent ensemble pour perpétuer la généreuse tradition montmartroise … promouvoir des projets commun et faire rayonner Montmartre dans le monde entier. Nous participons activement au Collectif des Associations Montmartroises. PM : La République mène-t-elle toujours une action en direction de l’enfance ? Bien sûr. Nous poursuivons nos missions fondatrices, notamment, celles au profit de l’enfance défavorisée. Ainsi nous soutenons les P’tits Poulbots, nés de la République de Montmartre, avec des dons, en poursuivant la tradition de la fête de Noël et de ses cadeaux et en les associant à toutes nos manifestations. Nous aidons l’association des Papillons Blancs du 18ème dont les membres font preuve d’un dévouement exceptionnel au service de jeunes handicapés. Nous apportons des cadeaux collectifs à la maison sociale des Enfants du Sacré Cœur et à celle
du Clair Logis. Chaque année, nous offrons aux enfants plus de 4000 places au Cirque Pinder grâce à la générosité de notre Ambassadeur Gilbert Edelstein, patron du cirque. Nous invitons aussi des anciens du quartier à un déjeuner festif annuel. PM : Votre rayonnement dépasse largement les frontières de l’ancienne commune de Montmartre. Jusqu’où va-t-il ? Effectivement, nous sommes très présents et actifs dans Paris mais aussi dans le monde entier. Nous avons des Ambassades en France et à l’étranger à Neuchâtel, à Venise, en Belgique, Allemagne, Pays Bas, Royaume Uni, Costa Rica, Japon, Etats Unis, Argentine, Serbie, Thaïlande… et bientôt au Canada et au Brésil. PM : Quels sont vos rendez-vous traditionnels ? Nous commençons chaque nouvelle année par notre cérémonie des « Vœux au Maire, à la Municipalité du XVIIIe et aux associations montmartroises ». Le 1er janvier 2014, nous avons ouvert le défilé de la première Grande Parade sur les Champs Elysées, créée à l’initiative de Marcel Campion, Ambassadeur de la République de Montmartre. Cette année, nous étions accompagnés des P’tits Poulbots. Nous avons été applaudis par tous les spectateurs amassés le long du parcours. Le temps fort reste la Fête des Vendanges de Montmartre : le Président de la République de Montmartre ouvre traditionnellement le Ban des vendanges. Nous procédons à la plus importante cérémonie d’intronisations de l’année… PM : Vos projets ? Il y en a beaucoup, comme le partenariat avec Air France KLM dont le Directeur Général Commercial Patrick Alexandre est notre Ambassadeur. Toutes ces activités sont possibles grâce aux synergies que nous avons avec de très nombreux partenaires, comme nous, amoureux de Montmartre. Fidèle à notre devise je souhaite que la République de Montmartre continue très longtemps à Faire le bien dans la joie !
Faire le bien dans la joie !
I N T E R V I E W
LE SAVIEZ-VOUS ?
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LES RÉPONSES AU QUIZZ DE LA PAGE 18 RÉPONSE
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Jean Arp
Jean ARP (1887-1966) Hans Arp, comme on le nomme également, voit le jour en Alsace alors allemande. Il étudie à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg et suit des cours dans cette même ville aux Arts et Métiers pour s’initier à la gravure. En 1908, il quitte Strasbourg pour Paris et s’inscrit à l’Académie Julian. Il s’installe avec son frère à Montmartre, rue du Mont Cenis, puis déménage au 1 rue Gabrielle, dans ce très bel immeuble qui fait l’angle des escaliers Foyatier, le long du funiculaire en exploitation depuis 1900. En 1912, sa rencontre avec Kandinsky lui vaut sa première exposition au sein du groupe « Der Blaue Reiter » créé à Munich, groupe qui succède au premier mouvement expressionniste allemand « Die
sance de celle qui deviendra son épouse en 1922, Sophie Taeuber. Sur le plan artistique, il adhère aux thèses d’avant-garde et fonde avec Tristan Tzara le mouvement Dada le 16 février 1916 au célèbre cabaret Voltaire. L’esprit Dada est originellement, à l’image du futurisme et du surréalisme, autant le fait d’écrivains et de poètes que d’artistes tels Jean Arp, Francis Picabia ou encore Kurt Schwitters et Marcel Duchamp, pour lesquels l’écrit, le mot, la phrase et le discours tiennent une place primordiale. Le « big bang » Dada, comme en témoigne le manifeste de Tzara publié en 1918, se traduit par un nihilisme, un grand travail destructif, négatif. ( ) Balayer, nettoyer. Il nous faut des œuvres fortes, droites, précises et à jamais incomprises ! D’où la paronomase « Dada/Nada ». À Tzara affirmant que
Fondation Jean Arp
Brücke » fondé à Dresde en 1905. Peu après le début des hostilités en 1915, il se réfugie à Zurich et fait la connais-
l’art est une chose privée, l’artiste le fait pour lui, Picabia, qui le fera s’expatrier à Montmartre au 15 avenue
Birds in an aquarium
Human concretion
Junot dans la maison de l’architecte autrichien Adolf Loos, ajoute à destination de certains de ses confrères : vous cherchez toujours l’émotion déjà éprouvée, comme vous aimez à retrouver un vieux pantalon revenant du teinturier et qui semble neuf quand on n’y regarde pas de près. Les artistes sont des teinturiers, ne vous laissez pas prendre. Les véritables uvres modernes sont faites non par des artistes, mais tout simplement par des hommes ! Lors de ses débuts officiels, Dada demeure néanmoins emprunt de l’art moderne d’avant-guerre. Seuls Jean Arp et Sophie Taeuber (unique femme du groupe avec Hannah Höch, plasticienne berlinoise) ont pris les devants avec des uvres révélant de manière visionnaire les orientations postérieures. Le Dadaïsme s’autodétruit en 1923, évitant ainsi de devenir un nouvel académisme, sous l’action conjuguée d’André Breton et de Picabia qui ont sans doute en tête les
LE SAVIEZ-VOUS ?
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RÉPONSE
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Kees van Dongen
Kees van Dongen
prémices d’un nouveau mouvement artistique ! Quittant Zurich, Jean Arp et son épouse, après un bref séjour à Cologne, retrouvent Montmartre en 1925 et s’installent dans un atelier de la cité des Fusains, 22 rue Tourlaque, où Max Ernst et Joan Miró habitent déjà. Proche des surréalistes à la fin des années 20, Jean Arp rejoint le groupe Abstraction-Création, créé en 1931 où il retrouve son ami Kandinsky, en compagnie d’artistes tels que Jean Hélion et Auguste Herbin, eux-mêmes montmartrois ! En 1930, Jean Arp quitte Montmartre pour s’installer dans une maison-atelier à Clamart. La sculpture occupe alors une place prépondérante dans son parcours artistique. Ses œuvres sont régulièrement exposées chez Peggy Guggenheim comme à la galerie Maeght. Il reçoit en 1954 le Grand Prix International de la sculpture à la Biennale de Venise. C’est un artiste célèbre et reconnu. Après sa mort, sa seconde épouse, Sophie Taeuber étant décédée accidentellement en 1943, transformera leur maison de Clamart en une Fondation Arp, inaugurée en 1979. Son nom est donné à la place sur laquelle se trouve le musée d’Art Moderne de Strasbourg ainsi qu’au bâtiment abritant l’Ecole Nationale d’Administration. On peut regretter qu’à Montmartre aucune rue ne porte son nom ni qu’aucune
Fondation Jean Arp
(1877-1968) Cornelius Theodorus Marie, de son vrai prénom, est né dans la banlieue de Rotterdam d’une famille travaillant dans l’industrie de la bière. Après des études à l’Académie des Beaux-Arts, il arrive à Paris en 1897, attiré comme de nombreux peintres par le foisonnement artistique qui y règne. Sans le sou, il s’installe jusqu’en 1906 dans le Maquis de Montmartre, squattant une roulotte de l’impasse Girardon. Pour survivre, il exerce divers petits métiers tout en fréquentant les milieux anarchistes et vend quelques dessins satiriques au Gil Blas et à L’Assiette au Beurre. Il les présente parfois à même le sol au cirque Medrano. Il peint son environnement immédiat, la maison de Mimi Pinson, le moulin de la Galette, la fête foraine du boulevard de Clichy…. Félix Fénéon, journaliste anarchiste, lui fait rencontrer en 1901 Ambroise Vollard qui l’expose dans sa galerie en compagnie de Matisse. Il participe au fameux Salon d’Automne de 1905 en compagnie de ceux qu’on appellera les Fauves, aux couleurs fulgurantes, plus expressives que descriptives. En 1906, il s’installe en compagnie de Guus, son épouse depuis 1901, et de leur fille Dolly au Bateau Lavoir et se lie d’amitié avec Picasso qui y demeure depuis 1904. Il réalise de nombreux portraits de Fernande
Olivier, compagne du peintre andalou, outrageusement maquillée et légèrement vêtue. Il ne reste qu’un an dans l’ancienne Maison du Trappeur, s’installe rue Montholon dans le 9e puis quitte Montmartre. Van Dongen fait rapidement une entrée remarquée dans la vie artistique parisienne et de peintre reconnu, devient célèbre dès le Salon de 1913 où l’une de ses toiles, Le châle espagnol, représentant un nu est jugée indécente et décrochée sur ordre de la police. La publicité qu’il sait habilement en retirer lui assure une notoriété et des relations dans la haute société qu’il portraiture sa vie durant, au point d’être injustement qualifié d’artiste mondain. Dirait-on la même chose d’un Van Dick ou
Le doigt sur la joue
d’un Velasquez ?.... Retenons plutôt le jugement de Jean Cocteau : Van Dongen transcende les modes et les hausse jusqu’à la mythologie…. Jean-Marc Tarrit
plaque ne soit apposée sur ses domiciles de la Butte . Il s’est éteint à Bâle et son corps repose au cimetière de Locarno. Les dernières paroles de Jean Arp seront : Je vous aime tous et maintenant, je vais rejoindre ma Sophie…. LA FONDATION ARP 21 rue des Châtaigniers, CLAMART Tél : 33 1 45 34 22 63 Fax : 33 1 46 23 80 30 E-mail : general@fondationarp.org Le châle espagnol
Le Moulin de la Galette
La parisienne
EN TOUTE FRANCHISE
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« En toute franchise » Paolo Domingo répond à mes questions dans Paris-Montmartre
P
Si vous étiez un animal ? Une libellule parce qu’elle à de gros yeux et qu’elle peut tout voir…
ce numéro je reçois Paolo Domingo. Paolo a participé à plusieurs spectacles musicaux dont La Périchole au Théâtre national de Chaillot, Anges et Démons au théâtre Jean-Vilar ou encore L’Autre Histoire de Babel au Casino de Paris. our
Il est sur la scène du Palais des congrès pour La Nuit du feu en 2006 et 2007, deux soirées exceptionnelles en l’honneur des sapeurs pompiers de Paris. Le 17 septembre 2011, il participe à une soirée unique présentée par Michel Drucker au palais omnisports de Paris-Bercy pour le bicentenaire de la brigade des sapeurspompiers de Paris, en interprétant La Quête de Jacques Brel. En septembre 2008 il incarne Mozart dans Trazom, une comédie musicale de Dorine Hollier et Frédéric Dunis créée au théâtre des Variétés. En 2010, il joue dans la comédie musicale Rendez-vous au théâtre de Paris au côté de Kad Merad. En 2013, il enregistre la chanson Love Me, dont il a écrit les paroles ainsi que le scénario du clip qui en est tiré, la composition de la musique
ayant été confiée à Nessym Guetat. Paolo Domingo prête également sa voix (parlée et chantée) à de nombreux comédiens américains dans le cadre de doublages de films ou de séries télévisées. Depuis Novembre 2013, il donne des cours de théâtre au Cours Valmont, structure qui propose une formation artistique pluridisciplinaire. Paolo c’est aussi la voix d’Aladdin dans le dessin animé de Walt Disney : mais Paolo n’est pas seulement le chanteur du
Je suis têtu : c’est un défaut qui peut être une qualité, et qui m’a rendu service parfois… « Rêve bleu », il est mon ami depuis plus de vingt ans, indéfectible, sincère, loyal, franc, il est celui qui prend des risques pour aller au bout de ses passions. Il est fidèle, talentueux, engagé, ses passions dirigent sa vie, ses choix et c’est tout naturellement qu’il nous offre son monde aux milles et une couleurs.
Ce que vous préférez à Montmartre ? Le marché Saint-Pierre : depuis un an je fais des costumes pour mes élèves, et je suis en train de travailler sur des robes à l’anglaise. Je passe mon temps au marché Saint-Pierre, à acheter des tissus pour faire mes costumes, et lorsque j’y entre, je peux y passer deux ou trois heures sans voir le temps passer… donc il ne faut pas me donner rendez-vous avant que j’y sois allé ou alors il faut me suivre ! Si vous étiez un panneau de signalisation ? Un sens interdit parce que je le vois en face, et que j’ai tendance à foncer, à aller toujours droit devant, lorsque j’ai un objectif en tête je fais rarement marche arrière ! Ce que vous pardonnez à vos amis ? Je pardonne assez facilement mais je n’oublie pas : à partir du moment où les gens m’ont déçu, je garde ça en tête, ce qui ne m’empêche pas à continuer à leur parler ; en gardant un peu de distance par rapport à ce qu’ils vont me dire… Si vous n’aviez pas fait ce métier-là, qu’auriez-vous aimé faire ? J’aurais pu faire plein d’autres choses, d’ailleurs je fais plein d’autres choses, j’ai du mal à me concentrer sur une activité unique : psychothérapeute m’aurait plu parce que j’aime bien analyser l’être humain, ou peintre : j’adorerais savoir peindre ou dessiner, mais je le ferai un jour… Si vous étiez une boisson ? Alors, je serais un bon vin, fort… un Madiran, j’adore les vins puissants, tanniques, corsés : un bon Madiran !
Ce qu’il faudrait changer à Montmartre d’après vous ? Je trouve que ça fonctionne plutôt bien, je ne pense pas qu’il faille apporter de grands changements, il faut plutôt préserver ce qu’il y a, les commerçants de proximité pour qu’il n’y ait pas d’un seul coup un grand supermarché qui débarque dans le coin, il faut garder cet esprit village ! Votre principal défaut ? Je suis têtu : c’est un défaut qui peut être une qualité, et qui m’a rendu service parfois… Si vous étiez un objet ? En ce moment, sans doute une machine à coudre, parce que je passe énormément de temps avec elle à travailler sur mes costumes. Donnez-nous votre devise ? J’en ai plusieurs, mais une qui revient souvent, c’est : « La vie est belle », ou alors : « On attire ce qu’on génère »… Quelle est la dernière bêtise que vous ayez faite ? Je ne sais pas si c’est une bêtise – moi je fais rarement des bêtises, je fais toujours très attention ! Mais la dernière folie – pour moi c’est plus une folie qu’une bêtise – c’est d’avoir mis toutes mes économies dans une comédie musicale intitulée Trazom. C’était une comédie musicale sur Mozart : je n’ai pas de regret mais il est vrai que c’était une folie de mettre l’ensemble de mes économies dans cette production. Je n’ai pas tout perdu mais je n’ai pas gagné d’argent, disons que j’ai sauvé les meubles ! Votre occupation préférée ? J’ai beaucoup d’activités mais je manque cruellement de temps ; j’adore trouver, chiner des vieux meubles et leur donner une nouvelle vie en les restaurant, comme en couture j’adore partir d’un tissus, lui donner une forme, une existence pour en faire un costume – j’aime bien l’idée de partir de rien et de créer quelque chose.
EN TOUTE FRANCHISE
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PAOLO DOMINGO
ait un spectacle musical, une création. Chaque année les élèves présentent le travail qui a été fait durant l’année à la Comédie de Paris. La prochaine y aura lieu le dimanche 5 juillet à 18h.
Votre plus beau souvenir ? Je ne sais pas, ma naissance je crois (il rit)… Non, sérieusement, Trazom, qui a été monté dans de très bonnes conditions, et aujourd’hui j’ai de très belle images en tête… Le dernier livre que vous avez lu ? Lol2A*, de René Egli, qui a été pendant longtemps mon livre de chevet. Il m’a permis de prendre conscience que la vie se vit maintenant et non pas dans le passé ni dans l’avenir. Quel est le pire cadeau que l’on vous ait fait ? Oh non, je ne peux pas le dire… En fait, un ami m’a invité un jour à aller voir Barbara en concert et je n’adhère pas du tout à ce qu’elle fait, ce qui n’empêche pas qu’il s’agit d’une artiste d’exception. J’ai passé deux heures la tête entre les mains… C’est horrible de dire ça parce qu’il y a des gens qui adorent Barbara et qui vont dire : « Oh, la, la, il n’y connaît rien.. » Et qui vous l’a fait ? C’est toi…non ? Alors, je ne m’en souviens plus (il rit), et non ce n’est pas Yoann Sauveur… (Yoann Sauveur est un animateur de France 2 et un très bon ami de Paolo). Le don de la nature que vous voudriez avoir : J’aimerais bien pouvoir me téléporter, mais ce n’est pas un don de la nature… J’en ai
Comment cela s’est-il passé ? C’était pourri, on n’a pas fini les pop-corn et on n’a pas pu se mettre au soleil ! Donnez-moi une réplique d’Aladdin ! « Vous avez confiance en moi ? » C’est celle qui revient toujours et lorsqu’on me demande de faire la voix d’Aladdin, c’est ce que je fais, c’est je crois la plus connue. Hervé Valade-Chassing Et merci à vous, chers lecteurs, de l’intérêt que vous portez à cette rubrique. Vous pouvez réagir par mail en écrivant à : artsconceptcom@gmail.com
beaucoup de toute façon ! J’ai la sensation que des petites fées sont venues sur mon berceau et m’ont donné beaucoup de choses… ou alors j’aurais bien aimé avoir 7 cm de plus ! Comment ça, où ça ? Beh, au niveau des jambes, qu’il est bête ! Si vous deviez vous réveiller dans la peau de quelqu’un du sexe opposé, qu’auriez-vous hâte de faire ou de découvrir ? J’échangerais bien une semaine, alors je ne pense pas qu’elle y gagnerait, mais une semaine à la place de Céline Dion pour faire le stade de France et voir comment se passent ces nuits avec René… Non, sérieusement, pour voir comment se passe une journée et une nuit de Céline Dion… Parlez-nous de votre cours de théâtre et de ce que vous voulez apporter… C’est un cours de théâtre qui a un peu plus de deux ans aujourd’hui, basé sur le chant, la comédie et la danse. Comme je viens de l’univers de la comédie musicale, j’avais envie d’un cours qui puisse proposer une formation pluridisciplinaire. Chaque année, le nombre d’élèves augmente. Pour l’année prochaine, j’aimerais créer une master classe, sur audition, pour accompagner les gens vers le statut de professionnels, avoir une équipe de chanteurs, comédiens, les « coatcher » et faire en sorte qu’après il y
SI VOUS VOULEZ EN SAVOIR PLUS SUR LE COURS DE PAOLO : Les cours ont lieu au Théâtre Montmartre Galabru 4 rue de l’armée d’Orient 75018 Paris Renseignements et inscriptions au 06.11.60.66.02 ou sur notre site internet : www.coursvalmont.com Le cours d’essai est gratuit.
LES NOUVELLES DU CIEL
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été 2015 Le 25 Juillet prochain, nous allons vivre la rétrogradation de la planète Vénus à 28° du Lion et elle se poursuivra jusqu’au 6 Septembre 2015. En langage astrologique, cette tendance vénusienne associe les valeurs de la vie de couple aux valeurs morales, mais aussi celles liées à la famille, à l’immobilier, à la bourse et, en particulier, à tout ce qui touche de près ou de loin à l’art et à l’argent. Pour la France et l’Europe, la rétrogradation de Vénus sera à observer de près, car à force de faire fonctionner la planche à billets, nous pourrions connaître une crise similaire à celle du 24 octobre 1929, lorsque les cours de Wall Street se sont effondrés. A ce propos, la bourse pourrait bien rencontrer une période tumultueuse, annonciatrice d’une crise profonde, un peu comme si plusieurs navires coulaient, sans que rien ni personne, ne puisse faire quelque chose. Pour redresser la barre, il sera bien trop tard ! L’heure sera à une réorganisation totale du système financier qui nous gouverne et qui nous entoure. Le transite de Vénus Rétrograde permettra de changer, intérieurement et extérieurement, notre façon de vivre. Ce sera d’ailleurs son utilité ! La vérité se trouve en chacun de nous et si nous voulons que notre mode de vie, pour un monde qui bouge davantage (un monde vivant) puisse évoluer, ce sera l’occasion rêvée pour mettre ses pensées aux diapasons de son être et de passer à l’action. Ce sera un peu comme un rattrapage, une dernière chance avant l’ultime combat intérieur et/ou extérieur. Nos gouvernements devront se pencher très sérieusement sur le sujet, sous peine de voir des mouvements de foules s’embraser. Cet été, certains quartiers de nos mégapoles risqueront également de bouger d’une manière excessivement violente. Malheureusement, on paiera là les négligences de nos pouvoirs publics. Depuis toujours, le Zodiaque nous parle, mais nous ne sommes pas toujours en mesure de le comprendre. Pourtant, à de nombreuses reprises dans l’histoire, l’Astrologie, Science des astres, a toujours pointé du doigt les grandes échéances qui composent les cycles planétaires de nos vies. Mais, à force de trop vouloir jouer à l’apprenti sorcier, on finit toujours par en payer le prix : tremblements de terre, pollution terrestre, maritime et aérienne. Et pendant ce temps, nos dirigeants s’en lavent les mains, préférant laisser leurs égos démesurés prendre le pouvoir (jeux de conquêtes et de batailles, soif d’argent et de pouvoir), quitte pour cela à créer un véritable chaos entre les peuples et les civilisations ou encore, entre les religions et les appartenances. Dites-vous que, chacun de nous peut à sa manière changer le monde. La société qui nous entoure n’est que le reflet de nos besoins et de nos pensées !
a Bélier du 21 mars au 20 avril Vous devriez avoir un été plutôt estival, car, étant
donné les nombreuses bonnes surprises qui vous attendent, vous serez sans doute le plus heureux et, en amour, vous serez le candide du zodiaque. Vous croulerez sous les cocotiers des doux plaisirs amoureux. Au travail, Mercure vous permettra de conclure un contrat très avantageux. Vous saurez trouver les moyens qu’il faut pour faire fructifier vos talents. Portez toutes les nuances du rouge, vous vibrerez ainsi avec passion.
b Vous aurez parfois des relations épidermiques avec Taureau du 21 avril au 21 mai
votre partenaire. Profitez de cet été pour faire le point sur votre vie. L’ambiance dans votre vie de couple sera équivoque et le Carré entre Vénus et Saturne ne sera pas annonciateur de bonnes nouvelles, puisque toujours lié aux frustrations émotionnelles, voire à des pertes douloureuses. Côté pro, vous vous sentirez à bout de souffle tellement vous voudrez être partout à la fois. Portez des couleurs vitalisantes comme le violet.
h Aie, ouille, l’été ne commencera pas vraiment comme Scorpion du 23 octobre au 22 novembre
vous auriez pu l’imaginer ou le souhaiter. Attendezvous à avoir des revers de situations qui viendront durant quelques temps obscurcir votre quotidien. En amour, les pics et les reproches ne seront pas bien perçus. C’est pourquoi, évitez d’être trop cynique ou trop sarcastique, car cela ne fera que raviver les cicatrices de vos amours. Au travail, méfiez-vous des beaux parleurs et ne croyez qu’en vous-même. Portez de l’argent et du rose.
c i Mercure, votre planète, va continuer de vous envoyer Avec Saturne Rétrograde dans votre secteur, vous Gémeaux du 22 mai au 21 juin
Sagittaire du 22 novembre au 21 décembre
ses bonnes énergies. En amour comme au travail, vous serez un ambassadeur né. Votre adaptabilité vous permettra d’oser toutes les audaces, notamment lorsqu’il s’agira de défendre vos intérêts. Vous pourrez aisément profiter de la conjonction Vénus/Jupiter pour vous épanouir. Vous saurez rester jeune et dynamique et cela se verra ! Les jaunes or seront les couleurs qui iront bien à votre teint, saupoudrez-en à souhait !
allez pouvoir bénéficier d’une trêve estivale. En amour, vous serez bien déterminé à faire durer votre relation de couple et la période sera plutôt en mode exotique. Vous chouchouterez votre partenaire sous les sunlights des tropiques en toute quiétude. Côté pro, l’endurance ne sera pas trop votre fort, car les coups de fatigue seront bien présents. Il faut dire que vous serez en mode farniente. Portez du noir et du violet.
d Ce sera un début d’été bien mitigé. Vous devrez être
j Alerte rouge ! Mettez-vous au vert en profitant de
e Pour vous, l’été sera en mode sensualité. Votre
k Pour vous, l’été rimera avec cérébralisation. En effet,
f Ce sera un été riche en couleurs que vous allez
l L’été sera pour vous de toutes les audaces et de tous
g L’été véhiculera des nuances douces et mélanco-
Zodiacalement Vôtre !
Cancer du 22 juin au 22 juillet
attentif à ce qui se passe autour de vous. A partir du 10/07, les choses se gâteront d’un point de vue planétaire, notamment avec le Soleil, Mars et Mercure qui stationneront dans votre secteur. La vigilance sera requise dans votre domaine familial et professionnel. Avec la Nouvelle Lune du 15/07, certains événements de la vie moderne vous sembleront impossibles à franchir. Heureusement, la fin d’été sera excellente. Portez du bleu ! Lion 23 juillet au 22 août
épanouissement sentimental sera à son zénith. Vous afficherez une grande maturité. Votre générosité proviendra du c ur et, cerise sur le gâteau, un projet de mariage ne sera pas à exclure ! Côté travail, la conjonction Vénus/Jupiter sera un bon facteur d’expansion et de chance aussi. Vous pourrez déployer pleinement vos réelles capacités. Portez des roses fuchsias et des mauves lilas, pour vivre un été flamboyant ! Vierge du 23 août au 22 septembre
vivre, notamment à partir du 19/07, où des hôtes de marques viendront séjourner dans votre signe. A commencer par la Lune, suivie de Vénus, planète de l’amour, et du grand Jupiter qui s’occupera de vos finances jusqu’en août 2016. Autant dire que vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer. Alors, accrochez votre ceinture, soyez prêt pour le décollage ! Osez toutes les couleurs qui vont de l’ocre rouge au jaune safran. Balance du 23 septembre au 22 octobre
liques. Cela vous mettra du baume au cœur. En amour, vous saurez vibrer en fonction de vos rencontres coup de c ur. Pour les couples, ce sera une abondance de reproches ou un florilège d’émotions. De ce fait, vous aurez envie que les choses bougent, aussi bien dans vos affaires sentimentales, que dans vos ambitions professionnelles. Arrangez-vous pour agrémenter vos tenues de jaune, de rose et de bleu.
Capricorne du 22 décembre au 20 janvier
cet été pour le faire, car vous en aurez bien besoin. En cause, les nombreuses dissonances que recevra votre signe par la présence de Pluton. En amour, votre esprit sera tourmenté, compliqué, voire même désordonné. C’est pourquoi, il vous sera nécessaire de faire une pause dans le temps. La littérature et le théâtre seront de véritables exutoires. Portez des couleurs qui rehaussent votre taux vibratoire, comme le mauve et le bleu. Verseau du 20 janvier au 18 février
le trigone Jupiter/Uranus, aura tendance à vous faire intellectualiser vos histoires de c ur. Vous serez l’adepte des unions libres et, du coup, allez vivre de grands élans amoureux. Côté travail, vos idées seront enfin sur des voies plus constructives, avec l’envie de faire avancer les choses. Vous serez capable de prendre du recul afin de mieux capter l’essence des choses. Les rouges et les jaunes auront la faculté de vous réénergiser. Poissons du 19 février au 20 mars
les rebondissements. Vous parviendrez à sentir les attentes de l’autre et vous serez prêt à vous mettre en quatre pour combler de bonheur votre bien-aimé. Dans votre cas, vous ne manquerez pas d’imagination. Côté job, vous devriez écouter davantage vos intuitions, car elles seront subtiles et médiumniques, vous permettant de dénicher une occasion en or pour vous sortir de votre monotonie professionnelle. Portez du blanc.
Cet Horoscope est rédigé par l’Astrologue Sophia Mézières. Pour plus d’informations, rendez-vous sur mon site : http://sophia-mezieres.over-blog.com Consultation sur rendez-vous au 06 81 40 56 52 ou 03 81 61 79 96.
DÉCOUVERTES
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LE COUP DE CŒUR DU PRÉSIDENT
LA « JURASSERIE FINE » RUE RAVIGNAN UNE SÉLECTION DE PRODUITS AUTHENTIQUES DES MONTAGNES DU JURA Brice Moyse, président de l’association des commerçants Lepic-Abbesses, nous livre son coup de cœur pour un une nouvelle épicerie fine, quoi a ouvert ses portes à Montmartre depuis le 30 octobre 2014. Bienvenue à la Jurasserie fine ! Cette épicerie propose une sélection de charcuteries, fromages, vins, miel, confitures… du terroir et de produits bio issus uniquement de petits producteurs indépendants des Montagnes du Jura. «Je souhaitais regrouper des petits producteurs Jurassiens qui ne peuvent pas vendre leurs marchandises à Paris» indique Jean-Philippe Favre, le responsable de La Jurasserie fine. Originaire d’Alsace et ancien marin, JeanPhilippe fait escale dans le Jura il y a vingt ans. Il rencontre une famille de producteurs de charcuteries, « épouse la fille, la région et la passion des produits bien faits» indique-t-il. Après avoir écumé les foires et salons pendant plus de dix ans, il décide de franchir le cap et de partager son temps entre Paris et le Jura en ouvrant sa première boutique. Le choix de Montmartre ne s’est pas fait par hasard : « J’ai retrouvé dans ce quartier une ambiance de village. Mon but est de créer le lien entre le petit agriculteur perché à 1000m d’altitude dans
le Jura avec le Montmartrois typique ainsi qu’avec le touriste à qui je vais faire découvrir ces produits. » La « Jurasserie » n’est pas ouverte tous les jours car Jean-Philippe continue de sélectionner et rapporter sa marchandise lui-même, afin de garantir la qualité et l’authenticité des produits. Parmi les fleurons de la Jurasserie fine : le Mont d’Or fermier fabriqué à «La ferme Mamet », la saucisse de Morteau Label rouge de Jean Christophe Bouhéret, le jambon fumé Bio de la grange de Simon Pion, les miels de montagne Bio de « la bergère des abeilles », les Comtés 12, 24 ou 36 mois des fruitières de Montlebon et celle des Suchaux, ainsi qu’une variété de bières artisanales Bio… « LA JURASSERIE FINE » 6 bis rue Ravignan 75018 Paris Tel : 01 44 92 08 55 Ouvert du lundi au vendredi de 17h à 20h Samedi et dimanche de 11h à 13h30 et de 15h à 20h Fermeture le Mardi
DAVID FOENKINOS
Invité d’Honneur... De la 7e Biennale du Livre de la République de Montmartre Dimanche 5 juillet 2015 de 14h à 18h Dans les jardins de l’église SaintPierre-de-Montmartre (place du Tertre, 2 rue St Eleuthère). Organisée par la République de Montmartre, en partenariat avec la Librairie des Abbesses et avec le soutien de BNP Paribas et des agences immobilières Immopolis, cet événement exceptionnel réunira romanciers, essayistes, auteurs de BD, caricaturistes, nouvellistes, historiens, photographes, professeurs… des auteurs à découvrir, à rencontrer. David Foenkinos – Prix Renaudot et Prix Goncourt des lycéens 2014 – sera le parrain de cette édition. Un hommage sera rendu à Georges Wolinski, Citoyen d’Honneur de la République de Montmartre, Parrain de la 5e édition.
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LADY PATACHOU Muse montmartroise et reine de la chanson
PAR JACQUES HABAS
Lady Patachou avec son ami «Lord» Michou
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qui vient de nous quitter, le 30 avril dernier, appartient à notre richesse nationale et internationale : Henriette Ragon, née à la fin de la Grande Guerre à Ménilmontant, n’avait pas écouté son père, petit artisan céramiste, qui voulait faire d’elle une avocate. L’école de sténodactylo qu’elle fréquenta lui ouvrit de nombreuses portes, dont celle très formatrice de l’éditeur de musique Raoul Breton où elle avait en charge le secrétariat de Charles Trenet. Lorsque la guerre éclata à nouveau, Henriette fut placée sur la chaîne de fabrication des avions Gnome et Rhône, dans le Loiret : c’est là quelle fit la connaissance de son futur mari, Jean Billon, très engagé dans la Résistance, une belle histoire d’amour qui donna naissance, en 1946 au Québec, à un garçon, Pierre Billon, qui fera parler de lui dans le milieu des années 80 comme auteur-comelle
positeur-interprète*. Le couple avait ouvert fin 1945, au 13 de la rue du Mont-Cenis à Montmartre, une pâtisserie qui les conduira à créer, trois ans plus tard, dans un local mitoyen, un restaurant sous l’enseigne de « Patachou », qui deviendra le Cabaret Patachou du nom d’un personnage d’un poème de Tristan Derème (le cabaret sera vite repris par Roger Ruelle et la chanteuse Souris et servira de tremplin à de nombreux talents avant sa fermeture en 1964). Henriette, jeune fille aux cheveux d’épis de blé, égarée dans la légende des moulins à vents de Montmartre, possédait tout ce qu’il fallait d’abattage, de gouaille populaire, d’esprit poétique pour satisfaire les attentes d’un public pressé de faire la fête et de s’encanailler sur la Butte. Elle sera très vite remarquée dans son restaurant fréquenté par le Paris mondain et les touristes américains, et incarnera alors la Parisienne
pur jus, un « article de Paris », un « titi » féminin, une diseuse douée d’un sens de la comédie hors pair. La voilà soumise à la vindicte populaire qui réclame tous les soirs des chansons « entre la poire et le fromage ». Encore un coup de génie de Patachou : gare à ceux qui
refusent de chanter le refrain en chœur, ils devront se soumettre à un rituel freudien des plus cruels devant un public hilare – l’anti-conformiste Patachou, armée de longs ciseaux, coupe les cravates des clients récalci-
*Une chanson de Billon, La Bamba Triste, a fait le tour du monde sur le net. Il a écrit notamment pour Johnny Hallyday.
trants, des cravates qu’elle saisit comme des trophées pour les clouer au plafond et sur les murs ! Le public en redemande avec le fou-rire ! Cette trouvaille attira le tout Paris et un public
...l’anti-conformiste Patachou, armée de longs ciseaux, coupe les cravates des clients récalcitrants, des cravates qu’elle saisit comme des trophées pour les clouer au plafond et sur les murs !
heureux de découvrir dans le cabaret Patachou les talents les plus sûrs de la chanson, heureux de s’assoir à coté de la
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table de Maurice Chevalier – la star habitait à deux pas, rue Ravignan, et devint son parrain, son mentor, son pygmalion. Le grand Maurice laissera de mauvais souvenirs au débutant sans le sou Charles Aznavour, venu lui demander un conseil chez Patachou. Charles raccompagna Maurice en taxi, dans sa maison de campagne, et régla la course sans que le millionnaire fasse un geste… Les années 50 marquent un âge d’or de la chanson à texte, la chanson critique, intellectuelle, féroce contre les valeurs bourgeoises, des chansons censurées, celles de Boris Vian, de Léo Ferré, de Jacques Brel, de Georges Brassens qui a répété mille fois qu’il devait tout à « la Patach’ » qui s’était écriée en l’écoutant chanter lors d’une audition dans son cabaret : « Ce type est formidable ! » Si formidable qu’elle décida de placer ses chansons dans son répertoire et de l’engager dans une tournée en Belgique. Brassens avait été auditionné dans son cabaret montmartrois à la demande de Pierre Galante et André Théron (de Paris-Match). En décembre 1950, Jacques Canetti, directeur artistique des Trois Baudets, engage Patachou dans son cabaret, le Central de la chanson : elle porte une jupe bleue, un chemisier blanc et devient « Lady Patachou ». Elle y remplace Robert Lamoureux avant d’enregistrer son premier disque. Lady Patachou devint très rapidement une tête d’affiche recherchée en tant qu’interprète de la chanson française, faisant découvrir au public l’une des plus belles chansons de Guy Brassens et Patachou Béart : Bal Chez temporel, avec des paroles de celui que l’on surnomme « le poète du regret », André Hardellet. Elle fait un triomphe à l’ A.B.C. avec un répertoire riche et varié, qui va de la chanson réaliste à la veine du titi parisien. En 1957, elle ajoutera à son répertoire déjà plein de perles rares un pur diamant, une chanson écrite par le chansonnier montmartrois Jamblan : La
bague à Jules, sur une musique du compositeur Alec Siniavine. Cette chanson fétiche fera le tour du monde avec son interprète unique qui porte haut les couleurs de la
France. Dès 1954, Patachou était acclamée comme une star au prestigieux « Waldorf Astoria de New York », où elle reviendra chanter durant une quinzaine d’années. Plusieurs prolongations auront été nécessaires pour satisfaire le public New-Yorkais. L’Amé-
rique a adoré cette artiste généreuse, cette « Gamine Française » qui ciselait les textes et possédait cet art singulier de souligner les nuances poétiques, en anglais, en français –séduisant les téléspectateurs américains dans des émissions cultes comme le « Ed Sullivan Show ». En pleine vague disco des années 70, elle triomphait au Carnegie Hall, au Palladium de Londres,
à Hong Kong, à Los Angeles, à Varsovie. La Suède lui attribuera un grand prix du disque pour son interprétation du Piano du pauvre de Léo Ferré. Bruant, Brel et Brassens font partie du répertoire de cette artiste géniale, douée pour les affaires, (elle animera le restaurant cabaret de la Tour Eiffel). Seule la diseuse nationale Yvette Guilbert avait en son temps obtenu une telle audience – Patachou n’incarnera-t-elle pas Yvette Guilbert dans le film French Cancan de Renoir ? Elle fut aussi, aux Ambassadeurs, en 1960, l’interprète principale de la comédie musicale d’Alexandre Breffort Impasse de la fidélité, pour ensuite fêter ses dix ans de carrière à l’A.B.C., une carrière qui lui a permis de s’exprimer dans la comédie, l’art dramatique, le cinéma, la télévision, le théâtre où sa prestation en 1990 dans Des journées entières dans les arbres de Marguerite Duras fut saluée par le public et la presse. Patachou l’ambassadrice a tenu bon la rampe au cœur de ses multiples vies et a bien mérité sa médaille de Commandeur des Arts et des Lettres. Elle fut une remarquable découvreuse de talent et a marqué son époque, en mettant tout son esprit et sa finesse au service de la chanson française – un esprit corsé de l’air montmartrois : c’est une fleur des champs qui sent bon le terroir de chez nous, une source dans laquelle il fait bon revenir se rafraîchir de temps en temps. Celle qui avait su conquérir des audiences internationales mériterait une belle plaque à l’entrée de ce qui fut autrefois son cabaret… Jacques Habas
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PHILIPPE-MARIE CHRISTOPHE
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par la passion, tel était cet homme au visage rayonnant. Difficile à son côté de ne pas se sentir bien tiède, simple spectateur de la vie tant il était investi au plus profond de lui-même, corps et âme, dans la joie d’accomplir son œuvre avec l’énergie de l’espoir. Il s’appelait Philippe-Marie Christophe, et nous l’appelions Christophe, sans doute inconsciemment pour la résonance profonde de ce nomprénom qu’il s’était choisi. Musicien accompli, pianiste concertiste, cet amoureux de la Beauté incarnait ce point de rencontre entre l’art et la spiritualité devenu presque invisible dans nos sociétés pour tant de raisons que l’on sait. Homme de tradition vivante, sa foi chrétienne en avait fait naturellement le successeur du peintre Gazi dit « Le Tatare », le restaurateur du culte disparu de Notre-Dame de Montmartre. Grâce au descendant des princes de Crimée, réfugié à Montmartre et devenu l’un des artistes de la bohème aux côtés de Maurice Utrillo et Suzanne Valadon, la Patronne des artistes avait réintégré la doyenne des églises parisiennes en 1942. Un peintre sans le sous, d’origine étrangère, avait su rassembler une confrérie d’artistes et d’écrivains épris de spiritualité au sein de la paroisse SaintPierre de Montmartre ; et un musicien avait repris le flambeau : Philippe-Marie Christophe, pianiste de la danse à l’opéra de Paris, professeur au conservatoire de musique, se consacrait avec son enthousiasme incommensurable à la ransfiguré
présidence de l’Amicale des artistes et des écrivains de Notre-Dame de Montmartre – Notre-Dame de Beauté – Reine de la Paix. Au fil des années, il était parvenu à fidéliser de nombreux grands noms du monde de la culture. Lors des célébrations annuelles du mois de mai, pendant trois jours, il faisait se rencontrer à Montmartre des artistes de renommée, représentatifs de toutes les disciplines, autour d’expositions, de concerts et de conférences de haut niveau qui participaient à la lutte devenue nécessaire pour la
sauvegarde culturelle d’un site où le matérialisme et le mercantilisme font leurs habituels ravages. Sa disparition est tragique, comme celle de tout homme d’une valeur humaine, intellectuelle et spirituelle rare ; elle l’est encore plus parce qu’elle prive la paroisse Saint-Pierre de Montmartre, l’un des plus importants foyers chrétiens de l’histoire parisienne, d’un homme, un laïc, dont la passion et l’investissement contribuaient à conférer un rayonnement universel au lieu grâce à une ouverture réussie
sur le monde artistique, dans un esprit d’œcuménisme : Christophe avait patiemment tressé un lien vivant entre les participants, et qu’importait alors le type de croyance ou « non croyance » de chacun, tous étaient touchés par les valeurs que portait naturellement cet homme hors du commun, organisateur infatigable de rencontres et d’échanges. Il nous manque, comme les Journées des Artistes du mois de mai ont profondément manqué à Montmartre en 2015. Jean-Manuel Gabert
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Nous avons demandé à JeanPierre Guieu, son ami d’enfance, de nous raconter Christophe, et il nous l’a révélé tel qu’en luimême il était déjà…
LES DÉBUTS D’UNE AMITIÉ
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le monde parle des sixties, seventies, etc. Philippe et moi avons fait connaissance dans les « fifties ». Plus précisément au Cours Hattemer Prignet, 52 rue de Londres au-dessus de la gare Saint-Lazare, à l’époque enivrante de l’odeur des machines à vapeur… Il fut fondé sous forme d’un « petit cours » où les sœurs Rose et Marie Hattemer donnaient des cours en petits groupes à la fin du XIXe siècle. Quand nous l’avons intégré au tout début des années 1950, le cours avait été acheté par Jacques Prignet, et était dirigé sur le plan académique par Monsieur Bonhour, et sur le plan spirituel par Monsieur l’Abbé Müller, prêtre en l’église Saint Louis d’Antin, notre aumônier. Nous avons eu entre autres Madame Michel en primaire, Messieurs Salmon, en Mathématiques, Quervelle, professeur principal, en Français et Latin, Courbon, futur et très grand Directeur, en Grec, et bien d’autres, qui, avec l’extrême compétence qui était la leur, tentaient de faire de nous des hommes érudits, et surtout imprégnés des valeurs patriotiques et spirituelles qui ont fait notre Pays depuis le paléolithique. Notre bande variait peu au fil out
des ans, et comprenait des garçons et quelque filles aux destins divers : Anne Schwarz, connue sous le nom d’Anne Sinclair (nom de son père dans la Résistance à New-York), sur le petit écran, Véronique Sanson, artiste complète, même si surtout chanteuse, le Marquis d’Argenson, le Docteur Alain De Launay, Thierry Muller, dont le père sauta sur Dien-Bien-Phu, JeanJacques Chaban-Delmas, dont le père nous recevait à la Présidence de l’Assemblée, Christian Gavignet, mort pour la France, dont le père, médecin, était aussi maire du Bourget, Solomides, fils du célèbre chirurgien, Dominique Labarrière, avec qui nous disputions le prix d’Excellence, qui nous était remis chaque fin d’année scolaire au regretté
cinéma « Le Marignan » sur les Champs Elysées par de grands anciens. J’en ai oublié beaucoup, qui me pardonneront. Nous descendions sous la ferme mais bienveillante conduite de notre Aumônier jusqu’à l’église Saint Louis d’Antin où, garçons d’un côté et filles de l’autre, le Catéchisme complétait notre instruction religieuse, et nous préparait aux Sacrements, dont la Confirmation, où nous avons remonté en deux colonnes séparées le jardin Willette, du bas jusqu’à l’entrée de la
Basilique, où nous attendaient Monseigneur et ses assistants. Si nous étions tous croyants, un cependant se distinguait des autres par sa fougue tant artistique que religieuse : il s’agit bien évidemment de notre ami Philippe Chaille, plus connu aujourd’hui sous le nom de Philippe Marie Christophe. Quels symboles que ces noms substitués : la dévotion à la Vierge, divine intercesserice, et le fait de « porter le Christ »… Au moment où la plupart d’entre nous se préoccupaient de leur future carrière, sentaient leurs hormones frémir ou étaient déstabilisés par le début de l’abandon des départements français d’Algérie, Philippe, bien que partageant nos idées, travaillait d’arrache-pied pour devenir le pianiste virtuose fébrile de transmettre à des générations d’élèves, tant à l’Opéra de Paris, qu’au Conservatoire, l’amour et le perfectionnisme qu’il portait à la Musique ; et cette passion se doublait d’une autre car il irradiait la Lumière, pratiquait comme peu les enseignement du Christ, à commencer par la Charité, et avait une dévotion mariale, et une ferveur particulière pour Notre Dame de Beauté – Notre Dame de la Paix, confondues dans Notre Dame de Montmartre, Reine aussi des écrivains et des artistes sans autre exclusive que l’intolérable. Il s’est dévoué pour l’Association pendant plus de trente ans, jusqu’à ses dernières forces, déployant son intelligence pour développer cette association qui, bien que laïque (étant loi de 1901), sert
la construction de l’Eglise avec un désintéressement total, souriant avec indulgence des égoïsmes et des ambitions qu’une telle œuvre ne peut que susciter, et surtout pour
Nos regrettés Philippe-Marie Christophe et Albert de Smet
adapter cette association à un environnement qui n’a cessé d’évoluer depuis l’époque où le culte marial montmartrois fut restauré en 1942, et surtout sans en trahir l’esprit. Cela a entrainé Philippe vers des chantiers complexes, mais toujours dans la même idée : organisation d’une messe des anciens combattants, soutien logistique de la procession du 15 août, journées artistiques et caritatives de fin mai, expositions, création d’une bibliothèque appartenant à l’association, mais accessible à tous dans un local annexe de SaintPierre-de-Montmartre, et la liste est encore longue. Cette action, Philippe a toujours su la développer et la mettre en œuvre en parfait accord avec les Pères Curés successifs de la Paroisse, entité distincte mais totalement complémentaire et bénéficiaire. Philippe me parlait encore à l’Hôpital du long sacerdoce du Père Launay, qui avait su, tout en les canalisant quelque peu, créer des synergies avec lui. Mais nous en reparlerons plus tard… Jean-Pierre Guieu
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COUPS DE CŒUR CINÉMA ET DVD
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COUP DE CŒUR CINÉMA
« LA RÉSISTANCE DE L’AIR »
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Crédit photo : Gaumont
de tir au fusil, Vincent mène une vie tranquille entre sa femme et sa fille. Jusqu’au jour où des problèmes d’argent l’obligent à remettre en cause ses projets et menacent l’équilibre de sa famille. Une rencontre au stand de tir avec Renaud, personnage aussi séduisant qu’énigmatique, lui promet une issue grâce à un contrat un peu particulier. Dès lors, Vincent met le doigt dans un engrenage des plus dangereux… Le nouveau film de Fred Grivois est un polar très hampion
sombre, mais c’est surtout le destin d’un homme prêt à prendre tous les risques pour changer de vie. Au générique, on retrouve notamment Reda Kated (César du meilleur Second Rôle Masculin), Ludivine Sagnier (Cyrano de Bergerac) et Tchéky Karyo (Nikita). A découvrir sans hésiter en salles dès le 17 juin 2015
COUP DE CŒUR DVD
« UNE HEURE DE TRANQUILLITÉ »
Préparez-vous donc à rire non-stop dès le 27 mai 2015… Alain Haimovici
Crédits photos : Wild Side
Crédit photo : Wild Side
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dernier long-métrage de Patrice Leconte (« Les Bronzés ») est une comédie très réussie, filmée caméra à l’épaule, et servie par un casting exceptionnel. Christian Clavier interprète ici Michel, un passionné de jazz, qui vient de dénicher un album très rare qu’il rêve d’écouter tranquillement dans son salon. Malheureusement, le monde entier semble s’être ligué contre lui : sa femme veut lui faire une révélation, son fils débarque à l’improviste, sa maîtresse le harcèle…Manipulateur et menteur, Michel va tout tenter pour avoir la paix. Aux côtés de Christian Clavier, Carole Bouquet et Valérie Bonneton font vraiment des étincelles et on ne s’ennuie pas une seconde. Le film, qui aurait mérité beaucoup plus de succès lors de sa sortie en salles, fait alors penser à « Oscar » avec Louis de Funès et « le Père Noël est une Ordure ». e
LES ROIS DE LA BLAGUE
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ANATOLE, AUSSI LIBRE QUE SA COMMUNE S
œil se plissa soudain, laissant à peine filtrer une pétillante et malicieuse lueur. Anatole, une fois encore, venait de confier l’un de ses derniers canulars à un ami, fort on
en gueule mais au QI assez faiblard, et il se réjouissait d’avance : « L’imbécile – ajoutat-il, hilare – Il va le répéter et ça va faire un de ces pétards sur la Butte ! » Et un énorme éclat de rire secoua son immense carcasse, en faisant cliqueter ses innombrables médailles (dont la médaille Rhin et Danube, celle des Evadés de guerre, Croix du Combattant, etc.) Ainsi était notre Anatole, géant
du microcosme montmartrois, symbole de la Commune Libre du Vieux Montmartre à partir de 1952, rejoint quelques années plus tard par Mick, sa fidèle compagne. À cette époque,
presque tous les membres de la Commune étaient affublés de titres plus ou moins ronflants mais chacun frappés du sceau de l’excentricité. Ainsi Anatole, authentique tambour major de l’Armée de l’Air, était notre garde champêtre ! Serpolette : greffière ! Simone Fleury : porte-drapeau ! Gilbert Fleury : cymbaliste ! Janbrun : physionomiste officiel ! Etc. apportant une talentueuse note littéraire non dénuée d’humour, Robert
Sabatier et Bernard Dimey étaient aussi des nôtres ! Montmartre vivait alors au rythme de sa fanfare où sévissaient Baranger, P’tit Pote, Coco, Didi, etc. chacun exhibant fièrement les couleurs de la Commune libre, vert et rouge inévitablement traduites par verre de rouge ! Couleurs qui brillaient d’un éclat tout particulier à chaque aubade que la fanfare donnait aux bistrots du Tertre ; en fin de parcours, il n’était pas rare de voir s’éparpiller, survolant nos musiciens quelque peu titubants, une multitude de palmipèdes aux sonorités discordantes ! Dirigée par le maire Pierre Labric, la Commune libre savait néanmoins se montrer généreuse en apportant aide et réconfort aux nécessiteux. Mais hélas, le 19 janvier 1998, le ciel s’assombrit soudain et une terrible nouvelle se répandit aussitôt dans tout Montmartre : Anatole, notre Anatole dont la stature paraissait garantir l’immortalité, venait de prendre la poudre d’escampette. Pourtant, même dans ces circonstances, tout ne se passa pas comme prévu et c’est ainsi que le jour des obsèques, tous ses amis, parmi lesquels de nombreux officiels – dont Alain Juppé, député du XVIIIe arrondissement, et Roger Chinaud maire du XVIIIe arrondissement – appelés à se réunir dans l’église Saint-Pierre pour un dernier hommage, se heurtèrent aux grilles, fermées ! On se sépara, décontenancés. Malentendu ? Erreur administrative ? Les commentaires allaient bon train, dépassés par des nouvelles contradictoires ! Cette situation absurde se prolongea et menaçait de s’éterniser quand, enfin, au bout d’une semaine, la réponse vint du Juge de Paix, seul habilité à trancher ! En effet, si sa compagne
souhaitait, respectant en cela ses dernières volontés, qu’Anatole reçût les sacrements de l’église, sa fille Christiane, seule légataire universelle, soutenait, quant à elle, que seules des obsèques civiles convenaient à son anarchiste de père ! Et c’est ainsi que, après une dizaine de jours d’extrême confusion, agrémentés comme il se doit d’une multitude de commentaires plus ou moins paillards, Anatole fut enfin inhumé, civilement, le 2 février
Et crois-moi : « cela a fait un sacré pétard sur la Butte » ! 1998, au cimetière de Montmartre, en présence des officiels et de toute la Butte. Au-delà de toutes ces péripéties tragi-loufoques, ton humour canularesque transparaissait, cher Anatole ; comme aux plus beaux jours de la Commune libre, tu nous as offert en guise d’apothéose un extraordinaire canular. Et crois-moi : « cela a fait un sacré pétard sur la Butte » ! Tant il est vrai que les forces de l’esprit ne quittent jamais les personnalités hors du commun ! Salut l’artiste et merci ! Janbrun
RUBRIQUE CHANSONNIÈRE
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Quoi de neuf dans ce second trimestre 2015 ?
fille, me traite comme un gamin, quelle honte!» à quand le test A.D.N.?
Peut être le renforcement du flicage automatique ? Que fait le CNIL ?
Dans la foulée le sieur Philippot dépose à l’I.N.P.I. la marque «LES PATRIOTES» Laissant entendre que ceux qui ne sont pas de son avis, ni de celui de sa Chef n’en sont pas (des patriotes).
La catastrophe du NEPAL et son nombre impressionnant de morts et de sinistrés n’aura pas mis beaucoup de temps pour disparaître de la une des journaux, laissant la place à la naissance de Charlotte, l’actualité heureuse, l’accouchement comme si vous y étiez ! Mais surtout le drame qui ébranle la dynastie Le PEN ! Passant du vaudeville à la tragédie, voilà la belle complicité qui régnait entre J.M. et Marine il n’y a pas si longtemps détériorée à tel point que PAPY (qui fait de la résistance!) veut répudier Fifille… et, pourquoi pas, la déshériter ? Le voilà qui appelle Jeanne, la Lorraine à la rescousse et s’invite d’autorité sur le podium de ce qui est encore le Front National pour exprimer sa divine colère de père outragé: «Celle que j’appelais ma
Et si tout cela n’était qu’un guignolade susceptible d’embrouiller les sympathisants encore Frontistes, si la fin de ce pataquès devait se terminer par une réconciliation du genre «Embrassons-nous, Folleville» ? Cela donnerait une toute autre dimension à ce drame Cornélien !... En attendant, rions un peu. Marine parade aux Etats-Unis avec son concubin, comme Marion le contrepète : «Marine est à la peine» A son retour les nourritures spirituelles vont la repaître au mieux, si elle n’éprouve aucune réticence pour habiter la Trappes…
ique Rubsronnière n Cha
par Jean-Jacques Sacquet
Et comme tout finit par des chansons, je vous ai concocté, petits veinards un Hymne A CEUX QUI N’ONT JAMAIS PAS SOIF. Je veux lever mon verre Aux assoiffés chroniques, Aux buveurs solidaires, Aux videurs de barriques Aux sécheurs de coup’d’blanc Aux poch’trons assidus Qui voient les choses en grand Et n’ont jamais trop bu ! Aux piliers de bistrot, Soutiens de l’édifice, Mémorables poivrots, Ivrognes de père en fils Qui picolent très tôt Et passent illico Du gros rouge au Porto A l’heure de l’apéro.
A tous ceux qui exposent Leurs nez couperosés Et qui noient leurs cirrhoses Dans des coupes de rosé, Tétant comme des veaux, Cuvant comme des Princes, Leur estomac est gros, Leur delirium ... très mince ! Aux balanceurs de dés, Arroseurs d’amygdales Bonnes à réhydrater… Et aux rinceurs de dalle ! Et, pour terminer, cet adage A Montmartre : On n’a pas les ch’veux bien peignés Ni l’biau parler des biaux quartiers !
LES NOUVEAUX CHEFS Et l’Homo-erectus, descendant du Sapiens Se donne beaucoup de mal pour arriver... à rien! À voir ce que nous sommes devenus, force est de constater que nous n’avons pas tellement évolué (peut-être même avons nous régressé).
femmes : celles-ci n’auraient jamais osé les contrarier, si peu que ce soit, de peur d’être répudiées définitivement et dégustées en ragoût !
Nous ne choisissons plus pour chefs les costauds, les tatoués, les va d’la gueule, les chasseurs de mammouths qui, non seulement savaient faire et maîtriser le feu... mais aussi leurs
Les temps ont bien changé : nos chefs sont des avortons, parfois névrosés, souvent belliqueux, capables d’envoyer leurs armées guerroyer n’importe où dans le Monde, mais
tremblant comme des feuilles à la moindre querelle de ménage ! J’en connais même qui s’affichent main dans la main avec le représentant de l’ennemi (hier héréditaire) non pas pour louanger la Paix mais pour commémorer le début de la guerre 14-18 ! J.J.S.
chevalet, Paris
1888, Rijksmuseum
Vincent Van Gogh
« Aller à l’idéal
et comprendre
Fête de Parution
le réel » (Jean Jaurès)
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’était un après-midi teinté aux couleurs du cabaret « grande époque », organisé par Paris-Montmartre au restaurant la Bonne Franquette, à l’occasion de la parution du nouveau numéro du magazine. Yves Bertrand, entouré de sa compagnie théâtrale, y a rendu un bel hommage à Marcel Legay, l’une des grandes figures de la scène montmartroise de l’âge d’or, avant de laisser la place à l’équipe des artistes du Montmartre moderne, dans une ambiance des plus conviviales, qui réunissait abonnés, responsables associatifs, créateurs, commerçants, et tous les Amis du dernier vrai village de Paris.
au - Autoportrait
PHILIPPE GALOY R RÉGIONAL DE METRO NOUVEAU DIRECTEU OLIVIER LEJEUNEFRANÇAISE LA L’INSOLENCE À
e r trimestre 2015 N°13.98 1
ISSN 11 53-0618
MARCEL LEGAY L’ÂGE D’OR DES CABARETS DE CHANSONNIER
H 2015 VAN GOG : E EUROPÉEN HOMMAG TION » « 125 ANS D’INSPIRA
Bulletin d’abonnement à Paris-Montmartre Abonnement : 20 e, (30 e hors CEE) et abonnement de soutien à partir de 50 e. Chèque à l’ordre de Paris-Montmartre. Bulletin à remplir en lettres majuscules et à retourner à Paris-Montmartre 13, place du Tertre, 75018 Paris L’art de L’humour
L’humour
ALPHONSE ALLAIS P36
L’art de
LE PRÉSIDENT
PHILIPPE DAVIS P45
N°13.99 2e trimestre 2015 ISSN 11 53-0618
SCULPTEUR ALLAISIENNE P41
CHEZ L’AMBASSADEUR DE FRANCE EN TUNISIE
« Aller à l’idéal et comprendre le réel »
ANNETTE et le PRÉSIDENT P32
Adresse :
(Jean Jaurès)
ALAIN COQUARD RÉÉLU PRÉSIDENT P51
JOSÉ ALGABA
DÉSIR DE MONTMARTRE P28
JEAN-PHILIPPE DAVIAUD P20
Nom : Prénom :
AGNÈS RISPAL
XAVIER JAILLARD
ALLAISIEN POUR TOUJOURS P43
S. E. M. FRANÇOIS GOUYETTE ET HALIMA
P34
Berlioz
E-mail :
RENAISSANCE DE RADIO MONTMARTRE P34
P22
P12
Tél : Date :
e qui donne des couleurs à vos nuits blanches L’Hommm Bernard Dimey
Votre Soirée Soirée Dîner Spectacle à 20h30 dinner and show 8.30 pm
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