« Aller à l’idéal et comprendre le réel » DEPUIS 1987
(Jean Jaurès)
DAVID MC NEIL
N°13.106 1er trimestre 2017 ISSN 11 53-0618
AMOUREUX DES MOTS ET DE MONTMARTRE
À MONTMARTRE, LE MIDI
A TOUJOURS SON DROIT DE CITÉ !
BUFFALO BILL
LE LURON ET COLUCHE
À MONTMARTRE EN 1985
DU FAR WEST À MONTMARTRE
DE L’HIPPODROME AU GAUMONT PALACE
VIRGINIE DE CLAUSADE
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édito « LE MONDE VA BEAUCOUP MIEUX QUE VOUS NE LE CROYEZ » Aujourd’hui, il est devenu difficile d’en démordre : « rien ne va plus », et à force de l’entendre et de se le répéter, nous avons fini par nous en convaincre. C’est devenu une évidence, voire un dogme pour les prophètes de malheur ; la sinistrose est devenue une religion comptant le plus grand nombre de pratiquants dans notre pays ! Un livre de jacques Lecomte intitulé Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez tente, preuves à l’appui, avec une nouvelle appréhension et compréhension de la société et une forme d’optimisme lucide ancré dans la réalité, de nous éveiller par des informations positives bien tangibles et souvent surprenantes, tant elles ébranlent les idées reçues. L’ouvrage du psychologue déborde de statistiques, d’infographies et de rapports d’experts internationaux pour étayer ses propos. On y apprend, entre autres révélations, qu’éducation, santé ou liberté sont, à l’échelle mondiale, en voie de progression ; ou que, depuis les années 90, la mortalité maternelle et infantile sur la planète a été divisée par deux.
Qui d’entre nous connaissait ces chiffres ? Entre 2000 et 2015, deux milliards de personnes ont échappé à la famine, plus d’un milliard ont évité la grande pauvreté, le paludisme a massivement baissé avec une mortalité ayant diminué de 60 %. L’extrême pauvreté est passée de 44 % de la population mondiale en 1981 à moins de 10 % aujourd’hui... Et côté violence, les rapports de l’Institut médico-légal montrent qu’entre 1994 et 2013, le taux d’homicides a baissé de 65 % en région parisienne ! Concernant l’environnement, il y a aussi de quoi surprendre : le niveau de déforestation en Amazonie brésilienne a chuté de près de 80 % entre 2004 et 2012. La couche d’ozone est en voie de se résorber et la forêt française s’accroît de 50 000 ha par an… Bien sûr, il ne s’agit pas s’adonner à la politique de l’autruche : et il faut toujours, en bien des domaines, tirer le signal d’alarme, quand c’est nécessaire ! Les études psychologiques nous montrent, rappelle l’auteur, qu’au-delà
d’une certaine « dose » recevable, le trop-plein d’informations catastrophistes crée l’inverse du but recherché – soit un sentiment de fatalisme démobilisateur ; et que faire connaître les réussites et les progrès peut en inspirer d’autres. Le monde ne va pas bien mais il va mieux : le dire ne peut qu’encourager à se mobiliser pour poursuivre sur cette voie. La lecture de Jacques Lecomte correspond à une cure de désintoxication pour les drogués de mauvaises nouvelles que nous sommes devenus ! En conduisant vers une forme de pensée positive et active, il donne l’envie de se remettre à l’œuvre. Et si le monde était d’abord ce que nous en faisons ? Voici venu le printemps de l’action, de l’espoir et du bonheur ! Midani
Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez de Jacques Lecomte, aux éditions Les Arènes
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(Jean Jaurès)
DEPUIS 1987
sommaire
« Aller à l’idéal et comprendre le réel »
Paris-Montmartre 1er trimestre, mars 2017
DAVID MC NEIL
N°13.106 1er trimestre 2017 ISSN 11 53-0618
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22
26
DAVID MC NEIL AMOUREUX DES MOTS ET DE MONTMARTRE À MONTMARTRE, LE MIDI A TOUJOURS SON DROIT DE CITÉ ! NANDO PARRADO LE SURVIVANT DE L’ENFER BLANC VÉRONIQUE DARCON CAZES « MA VIE EST UNE MOSAÏQUE, JE SUIS UNE MOSAÏQUE »
BUFFALO BILL DU FAR WEST À MONTMARTRE
41
DE L’HIPPODROME AU GAUMONT PALACE
44
VIRGINIE DE CLAUSADE
38
46
LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE
LE LURON
AMOUREUX DES MOTS ET DE MONTMARTRE
ET COLUCHE
NANDO PARRADO
LE SURVIVANT DE L’ENFER BLANC
À MONTMARTRE EN 1985
BUFFALO BILL
DU FAR WEST À MONTMARTRE
VÉRONIQUE DARCON CAZES MA VIE EST UNE MOSAÏQUE
VIRGINIE DE CLAUSADE
REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 RÉDACTION ET PUBLICITÉ 13, place du Tertre, 75018 Paris Tél. 01 42 59 19 99 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr
DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr
RÉGIE PHOTO Jacques Habas, Tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTION Jean-Paul Bardet, Linda Bastide, Alexandra Cerdan, Catherine Charrière, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Michel-A. Daguet, Jean-Manuel Gabert, François Garnier, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Grégoire Lacroix, Sophia Mezières, Midani, Pierre Passot, Perette Souplex, Jean-Marc Tarrit. PHOTOGRAPHIES J.P. Bardet, Jacques Habas, Frédéric Loup, Midani, Lisbeth Passot, Viola Schiviz. ILLUSTRATION Eric Boldron, Florence Côme, Jérôme Feugueur (Gégé), Janbrun, Sthéphane Plouviez. DÉPÔT LÉGAL 1er trimestre – mars 2017 RÉGIE PUBLICITAIRE Michèle Dura 06 43 57 74 94 email : pmparismontmartre02@gmx.fr
56
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LE DESSIN DU TRIMESTRE – par Janbrun – Un nouveau Printemps ! ...
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LA VIE DU VILLAGE
PM 13-106
QUATRE CHANSONNIERS INTRONISÉS À L’ACADÉMIE ALPHONSE ALLAIS
C
réée en 1934, l’Association des Amis d’Alphonse Allais (L’AAA) a pour objectif de faire perdurer la mémoire, l’œuvre et l’esprit de ce grand humoriste qui se partagea entre Honfleur et Montmartre où il fut, notamment, l’un des habitués du cabaret du Chat Noir. En son sein, l’Académie Alphonse Allais a vu le jour en 1954 à l’initiative d’Henri Jeanson et le premier académicien intronisé fut Eugène Ionesco. Le collège des Académiciens s’enrichit chaque année de personnalités appartenant au monde des arts et de la culture : écrivains, journalistes, cinéastes, acteurs, artistes peintres, dessinateurs, sculpteurs… Pour célébrer le cinquième anniversaire de la disparition de Jean Amadou, l’un de ses membres les plus éminents, l’Académie a tenu à lui rendre hommage lors d’une soirée exceptionnelle, le 28 novembre dernier, sur la scène du théâtre
des Deux Ânes dont il fut l’un des piliers. À cette occasion, quatre de ses amis chansonniers ont été intronisés à l’Académie Alphonse Allais sous le parrainage de Jacques Maillhot, directeur des Deux-Ânes : Pierre Douglas, Thierry Rocher, Michel Guidoni et Pierre Passot. Chantal Ladesou et Bernard Menez les ont rejoints le 30 janvier à La Crémaillère, place du Tertre, siège social de l’Association. Ils étaient parrainés par Liane Foly et Jean-Claude Dreyfus. Pierre Arditi, Laurent Gerra, Pierre Bellemare,
Popeck, Marcel Amont, Frédéric Zeitoun, René de Obaldia, Xavier Jaillard, Alain Rey, Claude Lelouch, Grégoire Lacroix et bien d’autres personnalités encore figurent dans la liste impressionnante des Académiciens férus de l’humour allaisien. L’Association des Amis d’Alphonse Allais est jumelée depuis de nombreuses années avec la République de Montmartre. Son président, Philippe Davis, en est citoyen d’honneur. Pierre Passot
BERNARD DIMEY EST DE RETOUR !
U
n mirage ? Non ! En ce début d’après-midi de la nouvelle année, promenant Belle, mon petit épagneul, « Bleu de Picardie », je découvre que notre poètesaltimbanque est de retour : exposé au timide soleil d’hiver
sur son mur qui, fraichement restauré, est éblouissant de blancheur, il nous balance son sourire d’enfant. Et toute la rue est en liesse. Les voisins et quelques touristes s’arrêtent comme moi, prennent des photos comme moi, on bavarde,
on rit, mais nous du quartier ou de la rue, on n’est pas contents et on râle un peu après ceux qui ont subtilisé en douce la plaque du plus grand de nos poètes montmartrois. Ah, quelqu’un de bien renseigné nous fait tout un roman, le même que le mien, c’est quelqu’un de la maison, il a cru comme moi à des vandales sans foi ni loi qui nous avaient subtilisé notre Bernard l’année dernière. Quelqu’un dit plus sévèrement qu’« ils » auraient pu nous prévenir que Bernard, profitant de la remise à neuf d’un vieux mur épuisé de siècles de pluies, de vents et d’immobilités sous les petits soleils, était parti faire un tour pour un lifting de lumière. En fait, on râle
comme ça parce qu’on a eu peur, mais en vrai qu’est-ce qu’on est contents… Oyez, bonnes gens : « C’est ici que le poète a posé sa plume » ! Et c’est vrai que les mots du poème écrit à sa gauche par notre gentil « barbu », on les lit maintenant si bien qu’ils nous vont droit au cœur : « Je vis mon temps comme un roi nègre / Superbement désargenté / Allant de l’élite à la pègre / Sans me plaindre ni me vanter. » Il est où le bonheur ? Aujourd’hui, il est là, rue Germain Pilon, au numéro 13. Linda Bastide
Les P’tits Poulbots
LA VIE DU VILLAGE
Œ UVRE DES GOSSES DE LA BUTTE M ONTM ARTRE
PM 13-106
Michou En son Cabaret 80 rue des Martyrs 75018 Paris
Montmartre, le 10 octobre 2016
Les Noël des P’tits Poulbots, Cher Michou,
des moments de bonheur
Nous tenons à vous remercier pour l’extrême générosité que vous avez dispensée à l’œuvre des
Petits Poulbots.
Le don exceptionnellement généreux que vous avez bien voulu effectuer pour notre association
l’Œuvre des P’tits Poulbots fête Noël pour ses jeunes tambours. Ils sont rassemblés autour de Joëlle Leclercq, Présidente, Joël Ben Hayoun leur Chef Tambour, Félix Beppo adjoint au Maire, la République de Montmartre, Jean-Claude Gouvernon, Vice-Président de l’association des Amis de Francisque Poulbot, Ministre du Patrimoine Historique de Poulbot de la République de Montmartre, l’équipe de Paris-Montmartre et tous les bénévoles qui se dévouent pour l’Œuvre. Musique, roulements de tambour endiablés, cris de joie, goûter, pour cette distribution des cadeaux de Noël. Et bien sûr Michou est là, notre généreux donateur d’un chèque de 10 000 euros. Emu et heureux, il préside à la remise des cadeaux. Chacun est appelé pour recevoir son chèque cadeau et…la bise de Michou. Les yeux pétillent, un sourire communicatif illumine les visages. La collation copieuse qui suit est offerte par Luc et Patrick Fracheboud, tandis que Paule et Robert du Vieux Chalet distribuent généreusement les traditionnelles papillotes. Le fond de la salle est décoré du panneau représentant Francisque Poulbot, en l’honneur des 95 ans de la République de Montmartre et des 70 ans de la mort de son cofondateur. Chacun peut constater qu’il est parmi nous. Gouailleur et tendre, il sourit de plaisir devant ce spectacle de distribution de présents et friandises qui a fait tout son bonheur pendant des décennies. Merci Michou et Youpi pour que se poursuive le rayonnement de nos P’tits Poulbots et celui de Montmartre en 2017 !
AU BRIO, SAMEDI 14 JANVIER À MIDI, la République de
Montmartre a fêté à nouveau le Noël des P’tits Poulbots grâce à Fabien Held, qui leur a offert le déjeuner dans son restaurant de la rue Marcadet, le Brio. Devant l’établissement, une belle photo rassemblant tous les participants a immortalise ce moment
touche infiniment. Pour cela merci mille fois, en notre nom et au nom de tous les Poulbots nous vous redisons toute la joie que vous nous apportez. Vive les Petits Poulbots et Vive Michou !
Joëlle LECLERCQ La Présidente
Président Fondateur Lucien PINOTEAU Association déclarée sous le N°176.958 – Siège Social et Dispensaire : 3, place de Tertre Paris XVIII
À la Bonne Franquette, autour de Michou. Photo : Frédéric Loup
A LA BONNE FRANQUETTE, LE 17 DÉCEMBRE APRÈS-MIDI,
Photo : Jacques Habas
va nous permettre d’améliorer le quotidien de nos enfants qui seront informés de votre geste qui nous
Devant le Brio, chez Fabien.
chaleureux. Sous les joyeux roulements de tambour, les passants applaudissent. Au cours d’un déjeuner convivial, chaque enfant reçoit un chèque cadeau lui permettant de choisir ce dont il a envie. La République de Montmartre a également remis à cette occasion son don annuel de 3000€ à l’Œuvre des P’tits Poulbots, sans oublier des invitations et un voyage à Venise… Cher Francisque, ton altruiste et belle mission est perpétuée avec cœur et détermination dans ton esprit généreux et festif. La devise demeure bien vivante : « Faire le Bien dans la Joie ». Marie-France Coquard
À LA RENCONTRE DE
PM 13-106
David Mc Neil
AMOUREUX DES MOTS ET DE MONTMARTRE
M pour filles pour Yves
ais si, vous le connaissez tous ce sexagénaire, physique de marin danois, crinière blanche et regard bleu. Auteur d’une quinzaine d’albums, la France entière a entonné le célébrissime Mélissa qu’il a écrit Julien Clerc. L ’année suivant le tube, 8 000 petites ont été prénommées Mélissa ! Il a signé J’veux du cuir Alain Souchon et le superbe Hollywood interprété par Montand, sans oublier des dizaines de chansons pour
Dutronc, Voulzy, Charlebois, Distel, Renaud et tant d’autres. Avec un talent aussi atypique qu’éclectique, David Mc Neil est un auteur, compositeur, interprète plus connu comme le parolier des stars que comme chanteur. Il reste discret et n’alimente pas les rubriques people de la presse à scandales bien qu’il ait mené une vie de baroudeur, voyageur infatigable, amateur de bordées, d’épopées improbables, sensuelles et jalonnées de séjours en cliniques de désintoxication sur fond de « camions de blues ».
SES ANNÉES LES PLUS HEUREUSES SONT À MONTMARTRE
DAVID MC NEIL A LONGTEMPS CACHÉ SON ASCENDANCE
Dans les années 70, David Mc Neil a vécu à Montmartre. Cette période « Place Blanche et Moulin Rouge » lui fait écrire avec nostalgie « jamais je n’ai été aussi heureux qu’en ces années -là. ». C’était rue Poulbot dans un petit logement ; de son lit, chaque matin, il avait Paris à ses pieds avec des idées plein la tête, écrivant et enregistrant. Il adore « la place du Tertre et ses faux Utrillo, la rue des Abbesses et ses étalages de fruits et légumes, les chapelets de saucisses du Cochon Rose, Pierre Barouh au flipper du Saint-Jean. Paris y était une fête… » comme pour Hemingway. Du haut de son nid d’aigle montmartrois, il voit les Buttes Chaumont et aussi la toute récente Tour Montparnasse, il se souvient de nuits passées au Dôme ou à la Coupole comme le fit son père.
Pendant des décennies, il n’en a pas parlé. Il ne voulait pas qu’on pense qu’il puisse se servir du nom illustre de son père : Marc Chagall. Leurs rapports ne furent pas simples à l’instar des enfants de célébrités aux égos surdimensionnés dont les descendants ne sont pas la priorité. Demandez par exemple à la fille de Colette, celle de Gala Dali ou aux enfants de Delon …
Années de bohème sans argent, étayées de succès confidentiels mais période montmartroise riche de rencontres, de création avec son producteur et ami Pierre Barouh, une figure emblématique de la Butte des
Marc Chagall et son fils David
années 60 qui nous a quittés à l’aube de 2017 et repose au cimetière de Montmartre (lire p.57). Sa maison de disques indépendante Saravah était une simple boutique entre le marchand de couleurs et le tripier, son studio d’enregistrement donnait dans le Passage des Abbesses. 200 albums y seront produits. Barouh accueille des musiciens en tous genres et permet à nombre de chanteurs de devenir célèbres tels Nicole Croisille, Jean-Roger Caussimon, Mouloudji, Jacques Higelin, Pierre Louki, Steve Lacy.
Enfant naturel, né à New York en 1946, David est reconnu par le peintre russe mais portera le nom du mari écossais de sa mère anglaise qui n’est pas divorcée. Quand elle le sera, elle aura quitté Marc Chagall pour un photographe belge… A la mort de son père, en 1985, le chanteur hérite d’une très belle fortune. Finis les patates au lard, les semelles trouées, les concerts pour quelques spectateurs. Il détient 10% du Comité Chagall sans parler de tableaux. En 2003, avec Quelques pas dans les pas d’un ange, il consacre un ouvrage
PM 13-106
À LA RENCONTRE DE
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émouvant et nostalgique à son enfance, à ce « papa chimérique » en fait assez peu fréquenté.
ne rentre qu’aux grandes vacances. Mais l’été, ce petit prince triste se rend en Rolls blanche vers les splendides villas du cap d’Antibes. Dans une piscine nage, nue, Brigitte Durant des années Bardot tandis que Burt ce sera une vie de Lancaster émerge de l’eau. A Saint-Paul-desaltimbanque, galère Vence, les copains de des tournées en son père s’appellent province dans les Matisse, Braque, Miro maisons de jeunes, mais pas franchement les fêtes du PC, les Picasso qui semble cachets maigres davantage un rival !
Il se souvient que petit, il s’amusait à peindre le fond des toiles immenses, dans l’atelier paternel de Saint-Paulde-Vence et d’ajouter « quand je regarde Le Grand Cirque, je sais que la tache bleue, là, c’est moi.» Cette période heureuse s’achève quand il a 6 ans au départ de sa mère vite remplacée par une belle-mère du style carabosse. Ce seront ensuite les pensions à l’année sans visites dont on
David Mc Neil avec Robert Charlebois
A 16 ans, il en aura marre de la boite privée pour gosses de riches Le Montcel à Jouy en Josas où « seuls deux pension-
naires n’ont reçu que deux visites en trois ans : Patrick Mondiano et moi ». Le voici à Bruxelles. A l’époque c’est la capitale du jazz, des hippies, du pop-folk anglo saxon. David gratte la guitare, fait la manche en chantant d’une voix pâle qui porte peu. Quel dommage et quel problème gênant pour un chanteur ! Sa timidité le paralyse sur scène et lui rend cauchemardesque la prise de parole. Son trac, il tente de l’apaiser avec quelques verres avant le lever de torchon. Durant des années ce sera une vie de saltimbanque, galère des tournées en province dans les maisons de jeunes, les fêtes du PC, les cachets maigres. Souvent ils ne sont même pas versés ou volés avec la guitare à la sortie de la salle. Il dormira
À LA RENCONTRE DE
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On le trouve en Belgique mais aussi à Anvers, à Londres, en Suisse. Il écrit beaucoup de chansons tout en réalisant plusieurs films dont il est à la fois auteur, producteur, acteur.
Avec son père et sa mère Virginia Haggard Mc Neil
dans des voitures, des bâches de bateau, des piaules prêtées moyennant la remise en état des lieux. Il sert de road manager à des vedettes du folk rencontrées de façon fortuite au gré de virées souvent bien arrosées, tel Derroll Adams dont il restera l’ami jusqu’à sa mort.
UN DES PLUS GRANDS AUTEURS DE LA CHANSON FRANÇAISE Une vie cabossée, avec moultes nuits de virées alcoolisées, jusqu’ à son arrivée sur la Butte vers 1968. S’il sort des albums de chansons, dont certaines sont de véritables poèmes, David ne connait pas le succès bien que Pierre Barouh prétende que, devant l’ampleur de son talent, il se serait arrêté d’écrire… Mc
Neil quitte Saravah en se brouillant avec son ami pour entrer chez RCA où il rencontre Voulzy, Souchon, Clerc, Fontaine. Faute de pouvoir vivre de ses concerts et vendre suffisamment de disques – il sera remercié par RCA dans les années 80 – l’auteur, compositeur interprète va choisir d’écrire pour d’autres et pas des moindres. Et cela va marcher très bien et très vite. Il va devenir un des plus « successful » paroliers des stars de la chanson française. Avec Montand, sa chanson Hollywood est devenue un classique aux 20 versions : « Sa mère dansait dans les bars imitant Jean Harlow / Son père lançait des poignards au cirque à Buffalo », une sorte de roman en six couplets. Ses chansons interprétées par les plus grands dont Alain Souchon, Julien Clerc, Jacques Dutronc, Sacha Distel, Robert Charlebois, Renaud, Laurent Voulzy vont rencontrer le succès qu’il n’a pas obtenu en les interprétant lui-même. Cela ne le satisfait pas, il regrette de ne pas avoir été le chanteur « songwriter » tel qu’il se définit lui-même. Il recevra pourtant, ce qui est rare, la Médaille de Vermeil de la Chanson française de l’Académie.
« JE SUIS UN SURVIVANT » Tout part d’un échec, quand, en 1991, après quelques années de pause, David Mc Neil sort Seul dans ton coin. Un album de qualité exceptionnelle, une vraie pépite de folk-blues dont il est à la fois fier et heureux. Malheureusement, il n’a pas connu auprès du public la réussite commerciale qu’il méritait. En dépit de beaucoup de critiques élogieuses et du Grand Prix de l’Académie Charles Cros, il ne dépassera pas un cercle confidentiel. Meurtri, le fils de Marc Chagall sombre dans la boisson. « Je me suis mis à boire au point de faire un delirium tremens - et je me suis tapé un mois et demi d’hôpital psychiatrique », confie-t-il avec une franchise désenchantée. Sa consommation excessive d’alcool laisse des traces. « J’ai dû travailler pendant 6 mois pour reconnecter mes neurones brûlés par l’alcool ». Et David n’est pas au bout de ses peines. En 1997, aux dépressions qui le figent, s’ajoute le tabac qui va lui coûter cher :
PM 13-106
« J’ai perdu un poumon à cause de la cigarette et j’ai dû refaire un entraînement de chanteur d’opéra pour récupérer la capacité de chanter ». En 2012, il enchaine avec un
noires à l’infini et des lendemains de défaite plus que de fêtes. Néanmoins, il a produit une œuvre aussi importante que protéiforme. Jugez-en : Une discographie de 16 al-
Cool 1979 - Rucksack-Alpenstock 1980. Sept albums CD vont suivre : D’Hollywood à Babylone compilation1990 - Seul dans ton coin1991 Les Années Saravah double
cancer de l’œsophage, conséquence de trop d’années d’excès de bouteille. Il se décrit sans concessions : « J’étais une épave bipolaire et alcoolique ».
bums, 9 vinyles. Après trois quarante-cinq tours en anglais chez Philips International, il signe Hollywood, son premier album en français chez Saravah 1972 - L’Assassinat 1974J’ai déjà fait mon arche 1975Funky-Punky 1978 illustré par Robert Doisneau - Roule Baba
compilation1994 - Les Années RCA double compilation1995Live à l’Olympia le 27 janvier 1997 .
Pendant près de 20 ans, David Mc Neil aura bu des nuits
Pour ses 50 ans, David s’offre l’Olympia quelques jours avant sa fermeture. Un concert unique où il chante avec ses
À LA RENCONTRE DE
PM 13-106
copains et interprètes Maxime Le Forestier, Robert Charlebois, Laurent Voulzy, Renaud, Julien Clerc, Toots Thielemans, Alain Souchon, en coulisses Distel, Cab, Dutronc, Jonasz. En 2012, il en fera un récit généreux et amical « 28 boulevard des Capucines, Un soir à l’Olympia ».
L’IMPRESSIONNANTE LISTE DES INTERPRÈTES DE MC NEIL PAROLIER DES GRANDS : Robert Charlebois – Julien Clerc – Catherine Deneuve – Sacha Distel – Jacques Dutronc -Élisabeth Anaïs – JeanPierre Huser – Carole LaurePhilippe Lavil – Milva & Astor Piazzola-Mireille Mathieu-Yves Montand (deux albums) – Dick Rivers – Marc Robine-Jack Treese – Sylvie Vartan – Yves Simon – Laurent Voulzy, etc.
dans trente ans, prévenez mon ambassade 1996 – La Dernière Phrase 1999 – Quelques pas dans les pas d’un ange 2003Tangage et roulis 2006 (prix Le Vaudeville) – Angie ou les Douze mesures d’un blues 2007 – 28 boulevard des Capucines Un soir à l’Olympia 2012-Quatre mots, trois dessins et quelques chansons 2013. A ajouter également à son brillant palmarès, de charmants livres pour enfants : S comme cinglé, Drôle de trame, Quatre chevaux dans une boîte, L’enfer est dans le sac, Quatre chevaux
Les titres de ses romans et récits ne vous laisseront certainement pas indifférents : Tous les bars de Zanzibar 1974 - Lettres à Mademoiselle Blumenfeld 1991 - Si je ne suis pas revenu
Après une longue interruption de 23 ans, David Mc Neil a vou-
être loin du « rideau » de l’un et du « clap » de fin de l’autre et puis, toujours voyager. En attendant, abandonnezvous au charme de ses textes ciselés, petits bijoux aux savantes allitérations, aux rimes internes ou cassées subtilement construites. Si vous lisez ses romans, n’oubliez surtout pas mon préféré, le drôle, truculent et pathétique Tangage et Roulis – une épopée déjantée ayant pour prétexte une cure de désintoxication à Montréal aux côtés de ses amis Reinhart alias Renaud et Charlie Wood alias Charlebois. Bien assagi, l’inséparable trio de cette aventure improbable s’est retrouvé très récemment pour chanter ensemble « Quand les hommes vivront d’amour » et nous offrir un bien beau moment.
UN ÉCRIVAIN AUX 9 ROMANS ET RÉCITS L’un de nos plus grands auteurs de la chanson française est également un écrivain culte bien que discret. En quarante ans, 9 livres largement autobiographiques, tous édités chez le prestigieux Gallimard. Cet amoureux des mots qu’ il adore « faire swinguer » et des jeux de mots vous étonnera par son écriture sensible, directe, à la fois décalée, argotique et érudite. Son dernier livre, le plus intime, le plus franc, est paru en 2013. « Quatre mots, trois dessins et quelques chansons ». Sur un ton désenchanté, il remixe et remixe encore son passé, son parcours quelquefois chaotique et son métier.
blement un fond d’amertume, il ne se plaint jamais. Avec humilité, il s’en rend responsable : trop soumis aux contingences du hasard, du manque d’argent, des rencontres, des contrats qu’il faut honorer, il reconnait qu’ il a préféré le plaisir immédiat à l’efficacité commerciale et puis la timidité, le manque d’élan, la dépression, l’alcool l’ont trop souvent écarté de la réussite dans le métier de chanteur qui n’a pourtant plus de secrets pour lui.
Sans oublier une filmographie de jeunesse de 1968 à 1974 : la plupart du temps il y est à la fois acteur, réalisateur, auteur dans un mode où le burlesque le dispute au loufoque. Des canulars qui rappellent le Professeur Choron dans Hara Kiri : Des garçons et des filles, Klann - grand guignol, Les aventures de Bernadette Soubirou, La Tête froide, Overdrive, What happened to Eva Braun ? Les Fêtes de Belgique, Blue Jeans, Les Boulugres, etc.
Soyez attentifs à l’œuvre de ce fidèle camarade, de cet esthète élégant, à la personnalité atypique. Mais, lecteurs amoureux Chagall, Le Grand cirque 1956 de lettres classiques, peutêtre serez-vous un peu déconlu revenir au studio. Les musitenancés par son style décalé, ciens, les studios lui manquent. marginal - quand l’or des pages En 2014, il sort l’album Un lés’écrit dans la marge - l’autodizard en septembre toujours en dacte cultivé et iconoclaste duo avec ses fidèles complices qui mêle avec originalité les Alain Souchon, Robert Charle- références artistiques et les bois et la participation de son récits autobiographiques sinamie Françoise Hardy. C’est un cères sans artifices peut vous voyage musical dans le clas- surprendre. Eh bien, laissezsique, le folk, le rock, le blues. vous surprendre comme je l’ai Un recueil de morceaux lettrés, été en rencontrant, à l’occasion de son prix Le Vaudeville, celui de virées country, de blues nosqui déclare « il n’y a pas d’école talgiques un peu désabusés où pour l’émotion ». Avec son huil cite les regrets de Du Bellay, mour d’autodérision, David Mc Ronsard, Aragon et Elsa, Gains- Neil a rédigé sa propre chrobourg, évoque les frissons de nique nécrologique : « Le fils la soie et du saké, la nicotine et de Chagall, auteur de Mélissa, vient de faire une chute morla vodka. telle dans un escalier. »
Certes, on ne peut nier que le chanteur, acteur et écrivain soit vraiment moins connu que le parolier. S’il en conserve proba-
Aujourd’hui, outre la fondation Marc Chagall, il a encore des projets comme rechanter et « écrire pour le théâtre et surtout pour le cinéma » en espérant
dans un album, Quand les chats étaient verts, Copain-copain à Miami, Confisqué.
Marie-France Coquard
Photo : P. Baudoin
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À MONTMARTRE, LE MIDI A TOUJOURS SON DROIT DE CITÉ !
Clés pour un réseau d 'impasse ...Suite
Par Jean-Paul
BARDET
HISTORIQUE
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A
vant de se pencher, comme prévu, sur la découverte de l’important réseau ferroviaire miniature, connu sous le nom de «Réseau Miniature Amateur», qui s’était installé Cité du Midi, à deux pas de la place Pigalle, je souhaite revenir un moment, sur l’évocation de ce modeste chemin qui menait encore, il y a près de
150 ans, à l’entrée de carrières et devenu ce précieux havre de paix d’aujourd’hui. De ce chemin, on avait vue sur un petit village, le village de Montmartre, tel que chacun peut l’imaginer, tel que le décrivait Gérard de Nerval et comme l’évoque si bien Serge Moreau, dans l’un de ses poèmes : « C’est un tout petit village ».
C’est un tout petit village Serge MOREAU
C’est un tout petit village Juché en haut d’un coteau Personne ne sait son âge Et on est si bien là haut.
A ses pieds s’étend la plaine Avec tous ses tons bleutés Mais ne prenez pas la peine De vouloir trouver où c’est.
Comme dans tout petit village On n’en sort pas bien souvent C’est pour rester dans les nuages Et chanter dans le vent.
C’est un tout petit village Avec sa vigne et ses moulins Son église, ses mariages Ses bistrots et ses potins.
On y est en république Même qu’on a un président Les élections se compliquent Parfois de deux ou trois coups d’dents.
C’est un tout petit village Juché en haut d’un coteau Personne ne sait son âge Qu’importe, on est si bien là haut.
Les pompiers et la fanfare Font du bruit, c’est effrayant. Les petits gosses aiment la bagarre Mais ne s’ront jamais dedans.
Quelles pouvaient être les motivations de cet aventurier, de ce futur et courageux grand artisan du modélisme ferroviaire français, aujourd’hui disparu, qui en a eu l’initiative ? Son nom : Louis Lavignes. L’aventure commence avec son simple désir d’installer une attraction nouvelle, inédite, destinée en priorité aux enfants, petits et grands : un réseau de trains miniatures ! Cette attraction, n’était-elle pas, en réalité, la satisfaction de réaliser le grand jouet dont il rêvait ? Cette installation, exceptionnelle, il faut le reconnaître, était surtout inattendue, dans ce quartier de Pigalle, car elle était bien étrangère « aux traditions » connues dans l’environnement de la cité, telles qu’elles se présentaient en cette année 1951. Ce Réseau Miniature, je me souviens très bien y avoir fait deux, et peut être même trois visites, accompagné de ma mère, j’avais une douzaine d’années. Pour moi, comme sans doute pour tous les enfants de mon âge, ce fut un réel
Mais à la vue d’un bon verre Du vin rouge ou du vin blanc Tout’ les p’tites misères S’envolent rapidement.
émerveillement de me trouver dans ce temple du train miniature : un réseau de près de 200 mètres de voies, installé au milieu d’un important et ravissant décor inspiré des principaux sites des deux Savoie. Dans ce temple du train miniature, les visiteurs étaient invités, s’ils le souhaitaient, à participer à la commande des marches des différentes rames «en service», sur le réseau, une douzaine. Est-il possible d’imaginer, mesurer, aujourd’hui, combien pouvait être grande la joie, le bonheur, de la découverte par ces jeunes visiteurs, hélas encore très souvent privés de tels joujoux, trop chers en ces temps proches de la fin de la guerre. Finalement, installer une telle attraction, en ce lieu, Cité du Midi, si près de Pigalle, n’était-ce pas, pour son créateur, plus que la satisfaction d’un rêve et le terrible pari d’un passionné ? Aujourd’hui, une semblable aventure est inimaginable, ce serait une vraie folie, faute d’un public suffisant.
RMA LE «RÉSEAU MINIATURE AMATEUR» Le «Réseau Miniature Amateur», fut installé au n°6 de la cité du Midi, dans les locaux devenus libres, de l’ancien dancing la « RUMBA », sur l’initiative de monsieur Joanny Lavignes, ingénieur honoraire à la SNCF et de son fils Louis. Le jour de l’inauguration, le 20 novembre 1951, les initiateurs du projet avaient convié de nombreuses personnalités du monde du Chemin de fer, parmi lesquels on pouvait reconnaître Monsieur Porchez, Directeur Général Adjoint de la SNCF, accompagné de M. Robert Lévi, directeur des installations fixes et de M. Guillermont, ingénieur en chef. À ces personnalité du monde ferroviaire français, s’étaient joints, plusieurs représentants de réseaux ferroviaires étrangers, comme M. Blazer, directeur des Chemins de Fer Suisses ou
HISTORIQUE ARTISAN
M. Durrant, directeur des British Railways. Fortement soutenu par la presse et la radio, le RMA, le Réseau Miniature Amateur su rapidement attirer et conquérir un large public. Cependant, quelques années plus tard, conséquence d’une inévitable baisse de fréquentation, le RMA, pour subsister, fut contraint de se transformer dans un premier temps en détaillant de fournitures pour modélistes, puis en un vrai artisan constructeur qui offrira aux amateurs de modélisme ferroviaire, toute une gamme complète, originale et variée, de matériel moteur, de voitures et de wagons. Question : « Mais qu’elle est l’origine de ce sigle RMA ? » Peu de temps avant de quitter ses proches amis, Louis Lavignes leur confiait, comme un secret, afin qu’il soit précisément expliqué au monde des « sidérodromophiles » (du grec sideros (acier), dromos (chemin), philos (ami)), comme au monde des « ferrovipathes » (du grec philos, et du latin ferrum (acier), via (voie)), en un mot au monde des amateurs de modèles réduits ferroviaires, qu’elles étaient les origines de la marque RMA qui, à sa création, en 1951, n’était que l’enseigne d’une attraction et nullement celui d’un magasin de fournitures pour modélistes, et encore moins celui d’un futur constructeur de modèles réduits ferroviaires. Voilà donc exactement, en quelques mots, ce que confia Louis Lavignes à ses fidèles amis :
« Lorsque j’ai acheté, en 1950, cité du Midi, les locaux de cet ancien cabaret dénommé « La Rumba », 48 Boulevard de Clichy, je n’avais que la ferme intention de transformer ce dancing, situé près de Montmartre, pour y installer, sur et à la place de la piste de danse, un immense réseau miniature et de l’ouvrir au public ». Au départ, la sidérodromophilie » (qui n’est pas une maladie, mais
une passion, comme bien d’autres : la philatélie, la numismatique, la cartophilie…) du concepteur, se limitait à la mise
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en œuvre de son innovante attraction, et on peut le dire, son grand joujou. Une fois l’installation achevée, Louis Lavignes expliqua qu’alors, lorsque vint le moment de baptiser l’établissement, ses moyens financiers étant largement épuisés en raison des importantes dépenses exigées pour la construction du réseau, il avait pensé, modeste économie certes, qu’il lui serait possible d’utiliser l’imposante enseigne lumineuse aux néons, toujours présente à l’entrée, puisque non démontée, qui affichait sur la façade, le nom de l’ancien dancing la «RUMBA ». La décision de la conserver, je l’ai prise rapidement, avoue-t-il, persuadé qu’elle ferait tout à fait l’affaire. En effet, après avoir remarqué que les trois lettres R-M-A étaient à égales distances l’une de l’autre, que le reste de l’enseigne demeurait en bon état, je décidais de supprimer les lettres et les éclairages intermédiaires au néon devenus inutiles. Il ne me restait plus qu’à imaginer, en partant de ces trois lettres, le nom de baptême de mon établissement, afin qu’il s’adapte à la situation ! Après quelques moments de réflexion, je le baptisais opportunément Réseau Miniature Amateur. Voilà, tout simplement, comment le sigle RMA, une fois né, a été durant les premières années, l’enseigne de l’attraction, puis resté celle d’un magasin de trains et de fournitures, pour enfin devenir celle d’un véritable artisan, d’un constructeur de modèles réduits ferroviaires apprécié, à l’image des nombreuses firmes artisanales concurrentes de l’époque, comme par exemple France Trains, qui alimentèrent, avec succès, au cours des années 1970, le marché d’un modélisme français vivant haut de gamme.
LE RÉSEAU MINIATURE AMATEUR Le RMA, j’y suis revenu, quelques trente années plus tard, en amateur, atteint moi aussi de sidérodromophilie ! Ce jour là, surprise, à côté de rayons, de vitrines d’exposition, il ne subsistait de l’attraction d’origine, que de rares éléments du décor, mais je
Le dépliant publicitaire
La vie du Rail, Mars 1952
ne retrouvais plus rien de l’attraction que j’avais connue, le vaste réseau miniature avait disparu ! Installé sur une table d’environ 100 mètres carrés, le réseau occupait la place de l’ex-piste de danse. Ces objectifs, distraire, intéresser, instruire, et peut être même stimuler quelques vocations chez les jeunes visiteurs. L’imposante maquette reproduisait, à l’échelle HO (1/87ème) et en voie VB, des sites bien connus de chacun des deux départements de la Savoie. En priorité, on y trouvait entre autres, le chemin de fer l’exigeant, l’évocation des gares d’Annecy, d’Aix les Bains et de Chambéry. Bien entendu, comme il n’était nullement envisagé, ce qui aurait
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et confectionne toute une série de catalogues RMA très complets de vente par correspondance.
été impossible, de reproduire l’exacte disposition des lieux, rues et places de ces villes, afin de les reconnaître, chacune était représentée par la reproduction, à l’échelle, d’un de leurs monuments les plus représentatifs ! En fond de décor, naturellement, un immense massif montagneux symbolisait le massif du Mont Blanc et sa région, avec ses lacs et ses vallées : les rives du lac du Bourget, l’abbaye de Hautecombe…. Sur ce réseau, circulaient une douzaine de trains, des téléphériques et des trolleybus. Chaque visiteur pouvait, s’il le désirait, participer à la commande de certaines rames. La sécurité du trafic était assurée à l’aide d’une signalisation copiée, de celle des « blocs automatiques lumineux (BAL) » utilisés par la SNCF, au moyen de relais. Une prouesse technique pour les concepteurs du projet, l’informatique étant encore très loin de faire son entrée dans l’univers du modélisme, des techniques qui auraient bien facilité les choses ! Au milieu des années 50, le Réseau Miniature Amateur fut une attraction qui connut beaucoup de succès, auprès des amateurs de modélisme ferroviaire, bien sûr, mais aussi auprès
Dans ces catalogues, se trouvaient pratiquement rassemblées toutes les productions françaises potentiellement disponibles du moment. On pouvait même y trouver les références de quelques productions qui étaient sur le point de disparaître comme VB ou JEP, alors que de nouvelles productions étaient en phase de croissance comme Gérard TAB, parmi les artisans, Jouef et Hornby, parmi les productions plus importantes. C’est ainsi, que Louis Lavignes devint, au début des années soixante, le distributeur exclusif de Façade de l'ex-RMA et de l'ex-bal La Rumba. la marque TAB (Roger Gérard TAB), un artisand’un large public, malgré son adresse ! fabricant, avec lequel il ne tarda pas Chose exceptionnelle, et peu concevable à nouer une étroite collaboration. Ce maintenant, il attirait même l’attention constructeur, Gérard TAB, possédait de jeunes et jolies femmes, comme tente de le prouver la une de couverture de ce numéro du magazine « La Vie du Rail », de mars 1952. Le Réseau Miniature Amateur, malgré son immense et surprenant succès, verra malheureusement, au bout de quelques années, sa fréquentation baisser. Pour faire face à la situation, Louis Lavignes est contraint de réagir, en se lançant dans de nouvelles aventures. Louis Lavignes allait ainsi affirmer, confirmer, sous différents aspects, sa passion pour le modélisme ferroviaire français, une entreprise qu’il mènera avec courage et détermination, durant une quarantaine d’années, de 1951 à 1992. Pour cela, Louis Lavignes sut s’entourer d’une équipe composée des meilleurs concepteurs du moment. Parmi eux, Mrs Robert Guérin et René Collard, fondateurs de l’ex-marque, SMCF, rachetée par la firme anglaise Hornby, avant de passer sous le contrôle de Triang, furent de ses fidèles collaborateurs. Accompagné de sa femme Charline et de son père Joanny, Louis Lavignes ouvre son magasin
son atelier dans notre arrondissement, rue Calmels. De cette collaboration, naîtront de nombreux projets. Les modèles réduits, qui seront programmés puis produits, utiliseront divers matériaux : le laiton, le bronze, le zamac
HISTORIQUE
(un alliage de zinc, d’aluminium, de magnésium et plus rarement de cuivre) et bien entendu le plastique. Pour réaliser les matériels programmés, il sera fait appel à toutes les techniques connues : le bronze moulé, pour la BB 9004 du Capitole, le laiton photogravé pour la BB 63, le plastique injecté pour les voitures de voyageurs et les wagons. Parmi les engins de traction qui seront fabriqués, il nous faut citer la locomotivetender 141 TC Nord, l’impressionnante série de 2D2 et tout particulièrement la reproduction de la locomotive vapeur 141R, avec tender charbon ou fuel, surnommées les “Mikado”, en raison de la disposition de leurs essieux porteurs et moteurs (231 Pacific – 141 Mikado – 241 Mountain par exemple). Fabriquées aux États-Unis et au Canada, elles ont été livrées à la France, à la fin de la seconde guerre mondiale, dans le cadre du plan Marshall, afin de reconstituer le matériel de la SNCF détruit ou très fortement endommagé durant les hostilités. Pourquoi le choix s’était-il porté sur cette 141 R ? Tout simplement parce que la commande, passée dans le cadre d’un « prêt bail », devait répondre à des besoins bien spécifiques de la SNCF, dont le parc de locomotives à vapeur était tombé de près de 16000 unités à moins de 6000 :
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– Une machine à simple expansion, plus économique en entretien – Une machine mixte, permettant la remorque de trains de voyageurs comme ceux de marchandises – Une machine à conduite banalisée, c’est-à-dire pouvant être confiées à des équipes différentes, travaillant par roulement, une pratique en opposition avec les habitudes de conduite françaises utilisées jusque là. Au total, 1340 locomotives ont été livrées ! Initialement chauffées au charbon, plusieurs d’entre elles seront modifiées à l’aide d’un autre mode de chauffe, le fuel, le fuel étant à l’époque abondant et bon marché. Sur la Côte d’Azur, où plusieurs seront en service jusqu’à l’électrification, elles seront baptisées les « Niçoises ». Elles assuraient entre autres, le service du Mistral entre Marseille et Nice ! À ces fabrications, il faut ajouter la BB diesel 66000 et les très rares CC Russes et Chinoises, des modèles promotionnels, réalisés à l’échelle 1, pour le constructeur Alsthom. Voici d’abord les trois 2D2 présentes au catalogue de RMA :
Les trois 2D2
connues des locomotives à vapeur en service en France. Les premières séries de 141 R TAB (immatriculée 1130), objets du contrat d’exclusivité avec le RMA, ont été construites à plus de 2850 exemplaires dans leur première version, avec tender charbon. La 141R 1083 est une version améliorée de la précédente, avec tender fuel. Cette belle « Niçoise », assurait le parcours Marseille Nice jusqu’à l’élec-
Parmi les fabrications de Roger Gérard -TAB, produites en exclusivité pour le RMA la 141 R, était un choix très pertinent, car il s’agissait de l’une des plus
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trification de la ligne. Elles ont été produites et commercialisées, par Gérard Tab lui-même, à 700 exemplaires, dès 1969, alors que les liens étaient rompus avec le RMA. La rupture, entre ces deux artisans du modélisme ferroviaire français, consommée en 1968, fut suivie d’une action en justice de la société TAB pour non respect du contrat d’exclusivité. Parmi les productions propres de RMA, qualifiées de « Modélisme de qualité française », figuraient les différentes versions des voitures de banlieue du PLM, parmi les voitures composant la Flèche d’Or (1926-1932), ou le Train Bleu, les spectaculaires «trucks à bagages»
La 141R 1083
Différentes versions des voitures de banlieue du PLM
Truck à bagages de la Flèche d’Or
Truck à bagages et voiture Pullman du Train Bleu
L’ÉDITEUR DE REVUES DE MODÉLISME FERROVIAIRE Louis Lavignes est aussi le fondateur de la revue modéliste « Rail Miniature Actualité », dont il modifiera plus tard le titre : « Rail Miniature Flash » (RMF). Il est intéressant de découvrir, sous forme d’éditorial qu’il déclarait ne
pas en être tout à fait un, ce que Louis Lavignes écrivait, au moment de la parution du premier numéro de « Rail Miniature Actualité » :
la présence et le soutien permettaient d’investir dans l’outillage indispensable à la fabrication des modèles réduits, car il faut le reconnaître, cette fabrication coûte très cher : en matières premières, en fournitures, mais surtout en main d’œuvre (certains modèles seront d’ailleurs souvent livrés en kits à monter). En échange d’une souscription, d’un versement d’arrhes, suivi d’un engagement d’achat et de livraison accepté selon l’ordre des numéros de réservation, les souscripteurs bénéficiaient d’une Toujours aussi actif, toujours prêt réduction variable sur les modèles et les à progresser, Louis Lavignes, qui a une produits commandés. Enfin, une fois les réputation de «requin», mais qui est pas- réservations assurées, la CPMR, afin de sionné par son métier, par la réalisation finaliser l’amortissement, les modèles de chemins de fer miniatures, continuera passaient en vente libre, mais bien sûr de collaborer avec de talentueux modé- à un tarif moins avantageux. De 1963 listes comme le graveur Robert Guérin à 1992, paraîtront, sous les marques déjà cité. Avec ce dernier, il créera en CPMR et RMA, de très nombreux modèles de wagons, de 1964, la société CPMR voitures et d’engins mo(Compagnie Privée du teurs. La gamme des moModèle Réduit), qui dèles produits par RMA devait s’appeler, ce qui était très importante. Les semblait un peu complimatériaux, utilisés sont qué, la COOPMORED toujours les mêmes : le (COOPérative pour le plastique, le laiton, le MOdèle REDuit) ! Robronze et le zamac. Au bert Guérin en était le cours de cette période, chef de fabrication. La Louis Lavignes créa en CPMR était conçue en 1963 un autre journal, fait comme une sorte de L’Indépendant du Rail, coopérative d’amateurs, qui comme son nom ne une réunion d’actionl’indique pas, servit de naires passionnés, dont Rail miniature flash
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faire valoir aux produits RMA, alors qu’une coopération naissait avec un autre fabricant, France Trains. Intense,
Le catalogue de 1972 avec une 2D2 9100 (en livrée d’origine) en couverture
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elle assurera, en étroite collaboration, la réalisation des châssis communs aux diverses versions des locomotives 2D2 ainsi que la conception du premier catalogue de la marque France Trains par le RMA. Louis Lavignes est décédé en mai 1988. Le magasin et la production sont alors courageusement repris par sa femme Charline qui vint s’installer tout près, au 3 de la Cité du Midi. Grâce à elle, les activités se poursuivront encore quelques années, respectant fidèlement l’esprit de celui qui avait, durant toute sa vie, défendu «un modélisme de qualité française », en produisant de nombreux nouveaux modèles, très souvent proposés en kit à monter, et qu’il est encore possible de se procurer, de nos jours, parfois montés ou en kits à l’état neuf, dans des bourses de collectionneurs ou auprès de certains magasins spécialisés.
Leur qualité et leur originalité font toujours le bonheur de collectionneurs de jouets anciens, et bien sûr de certains modélistes passionnés, ces “ferrovipathes”, ces “sidérodromophiles”, à vous de choisir, mais le grec et le latin ne sont plus les matières nobles et prioritaires de notre Education Nationale ! Les locaux sont aujourd’hui devenus une jolie villa, dont la façade éclaire de sa blancheur la résidence ouverte en face, sur l’emplacement de l’ancien gymnase que nous avons évoqué dans notre précédent numéro. Sur le livre d’or du RMA, en écho, on peut lire ces quelques mots de Michel Simon : « Ici l’on peut rêver sans craintes ». J. P. BARDET
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TÉMOIGNAGE
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NANDO PARRADO PAR ALEXANDRA CERDAN
Le survivant de l’enfer blanc
C
’est l’une des plus puissantes aventures humaines mettant en lumière crue l’enjeu extrême de la survie, jusqu’à ses solutions ultimes. Avec ses ouvrages et ses conférences données à travers le monde, Fernando Parrado, l’un des survivants du crash aérien des Andes de 1972, livre au public son témoignage puissant, l’expérience de son voyage dans cette autre dimension, l’enfer blanc, et de son retour chez les vivants, sans rien en cacher. Comment ne pas être interpellés par cette aventure hors norme ? J’ai souhaité interroger « Nando » et vous livrer ses réponses, aussi directes que mes questions. Mais rappelons d’abord les faits. En ce mois d’octobre 1972, une équipe de jeunes rugbymen uruguayens les « Old Christians » doit s’envoler pour Santiago du Chili, où ils disputeront un match amical. Le voyage devait durer quatre jours. Une dizaine de places étant dispo-
nible dans l’avion, le capitaine de l’équipe de rugby proposa alors à ses joueurs d’inviter de la famille ou des amis. Nando Parrado sans hésiter demanda à sa mère et à sa sœur Suzy, âgée de 17 ans, de faire le voyage avec eux. A Montevideo (Uruguay), 45 personnes embarquèrent ainsi dans l’avion charter 571 de l’armée de l’air, un Fairchild F-227. Ils décollèrent le jeudi 12 octobre : mais la mauvaise météo contraignit l’avion à faire escale à Mendoza, une ville en Argentine. Le lendemain matin, ils quittèrent une nouvelle fois le sol, à destination de Santiago. L’ambiance dans l’avion était joyeuse et insouciante. Soudain, les turbulences commencent. De plus en plus fortes. Le chef de cabine demande aux passagers d’attacher leurs ceintures de sécurité. Le pilote croyant avoir franchi la cordillère des Andes1, entame sa descente. Après avoir traversé les nuages, ils se rendent compte qu’ils sont cernés par les montagnes enneigées.
Nando et son épouse Véronique avec leurs deux filles, sur le lieu du crash.
TÉMOIGNAGE
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L’avion s’est mis à trembler. Le crash est alors inévitable. L’avion percute à 15h30 le sommet d’une montagne. Une aile et la queue sont arrachées. Nando, lors du choc, perd connaissance. Il se souvient uniquement d’avoir vu l’avion se déchirer en deux parties. L’avion ne s’écrase pas, il glisse sur le flanc de la montagne et perd sa seconde aile. Sur la pente, la carlingue continue sa descente à une vitesse vertigineuse avec une partie de ses passagers. Soudain, après avoir parcouru 1500 mètres sur la neige, l’avion s’arrête net. Nando Parrado est alors projeté à l’avant. Son visage est tuméfié, et il plonge dans un coma qui durera 3 jours. A son réveil, sa maman est décédée. Sa sœur Suzy mourra quelques jours plus tard, dans ses bras. 12 morts sont à déplorer lors du crash. Les blessés décèdent l’un après l’autre. Les survivants doivent faire face au froid glacial, moins 30 degrés la nuit à 3 600 mètres d’altitude. En réserve nourriture, quelques tablettes de chocolat. Ils s’abritent dans le fuselage. C’est alors que
Les survivants en 1972
le pire reste à venir. Pour rester en vie, ils doivent prendre la lourde décision de se nourrir de la chair des cadavres. Ils n’ont pas d’autre choix que l’anthropophagie2, c’est ça ou la mort. 72 jours après, Nando et Roberto partiront pour trouver
du secours. Après 10 jours de marche, ils seront sauvés. Cette histoire a ému et bouleversé le monde entier. 16 personnes survécurent à cet enfer blanc.
1 - La cordillère des Andes, est la plus longue chaîne de montagnes du monde, d’environ 7 100 kilomètres et large de 200 à 800 kilomètres. La cordillère a une altitude moyenne de 4 000 mètres et culmine à 6 962 mètres. 2 - Anthropophagie, et non, bien sûr, cannibalisme – ce dernier consistant à tuer ses victimes, acte qui est souvent accompagné d’un rituel dans les sociétés tribales.
RENCONTRE AVEC NANDO PARRADO Alexandra Cerdan : Après avoir vécu des épreuves terribles, comment voyez-vous la vie ? Nando Parrado : Dès le premier jour où je suis sorti de cet enfer gelé, j’ai décidé d’avoir une bonne vie. Ne pas perdre la seconde chance que Dieu m’avait donnée. J’ai donc eu une vie bien remplie et une magnifique famille. J’ai repris le sport, les affaires, l’aventure – jusqu’à présent, je ne peux pas me plaindre de quoi que ce soit. Je vois mon existence comme une vie fantastique. Je ne regarde jamais en arrière. Même aujourd’hui, 43 ans après, je n’ai jamais eu un cauchemar concernant les Andes. A.C : Vous avez été coupé du monde pendant plus de deux
mois : qu’est-ce qui vous a fait tenir psychologiquement ? N.P : Je pensais que j’étais trop jeune pour mourir, je ne voulais pas que ces montagnes volent ma vie. J’avais aussi perdu dans l’accident ma mère et ma sœur, et je voulais revenir pour dire à mon père qu’il n’avait pas tout perdu. Je suis pragmatique et j’ai simplement lutté de toutes mes forces contre la nature, et cela me distrayait psychologiquement du « pourquoi ? ». A.C : Lorsque vous avez été en contact avec les premiers journalistes, vous avez décidé de ne pas révéler votre ultime solution de survie, pourquoi ? N.P: Ce n’était pas le moment, ils n’auraient pas compris. Ils posaient des questions en rafales, ils voulaient juste des réponses
pour avoir un impact. J’ai donc laissé cette question pour plus tard, le moment où les gens et les journalistes pourraient entendre et comprendre avec sérénité. A.C : Juste avant l’accident d’avion, votre camarade vous a demandé d’échanger vos places, ce qui vous a sauvé la vie, et lui a coûté la sienne. Le crash s’est produit un vendredi 13. Comment analysezvous ces circonstances ? N.P: Tout simplement des coïncidences, je ne suis pas du tout superstitieux. A.C : Vous êtes revenu sur le lieu du crash, qu’avez-vous ressenti ? N.P : J’y suis retourné plusieurs fois avec mon père qui voulait
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déposer des fleurs sur la tombe de ma courses en auto et moto et j’aime les permère et ma sœur. Je voulais simple- formances des machines en général. J’ai ment l’accompagner et prendre soin même appris à piloter de petits avions et à de lui. Je n’ai rien contre ce lieu et en y trouver un vrai plaisir. plus, j’aime les montagnes. Bien sûr, quand on est en sécurité et au chaud ! A.C : Il y a des personnes qui se La dernière fois que j’y suis allé, c’était plaignent constamment, qu’avez-vous avec mes deux filles et envie de leur dire ? mon épouse, Véronique. N.P : Cela dépend pourMes filles voulaient voir quoi ! Ils peuvent souffrir l’endroit où je suis « né ». d’une colique néphréQuand vous crachez Elles m’ont toujours dit tique dont la douleur est au visage de la mort que si je n’avais pas cominsupportable… mais et que vous revenez, battu, elles-mêmes ne s’ils se plaignent parce vous réalisez seraient pas nées. C‘était que quelque chose a mal un moment très fort en tourné, parce que leur combien il est beau émotions. petite amie les a laissés d’être en vie. ou que la nourriture est A.C : A votre avis, froide, il faut relativiser quelle est la cause du et leur rappeler la valeur crash ? de la vie. Quand vous crachez au visage de N.P : Une erreur humaine, comme dans la la mort et que vous revenez, vous réalisez plupart des cas. combien il est beau d’être en vie. A.C : A présent, quand vous montez dans un avion, que ressentez-vous ? N.P: J’adore. J’ai pratiqué beaucoup de
A.C : Pour ma dernière question, je souhaite vous laisser le dernier mot. N.P : Profitez du présent. Ne vous déprimez
pas du passé ou de ce qui s’est passé. Ne vous laissez pas troubler par le futur ou ce qui n’est pas encore arrivé. On peut avoir un rêve ou un souhait pour le futur, cela se construit jour après jour, dans le présent. Levons-nous et réalisons le meilleur que nous pouvons en ce jour. Alexandra Cerdan
Couverture du livre paru aux éditions Grasset
SCIENCES PAS NATURELLES
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LE BESTIAIRE Poèmes de GASTON G. – Dessins de STÉPHANE PLOUVIEZ
LE COQ Dès l'aube il fait son tour de piste, Et poursuit déjà la poulette. C'est-y-pas, se dit la fermière, Un animal ex-communiste ?
Il a pour bec un vrai marteau, Un drapeau rouge sur la tête, Et puis la faucille au derrière! Voyez-le, droit sur ses ergots, Poussant des cocori-cocos.
LA ClGOGNE Ce grand échassier migrateur, Blanc, noir, bec rouge, est de couleuvres, De grenouilles très amateur. Il faut le voir à la manœuvre !
A son retour d'Inde ou d'Afrique, Il reconnait bien son hameau, Son nid, annonçant, ironique : "C'est moi ! J'apporte le marmot!"
LA GRENOUILLE Grenouille, reine des eaux, Fière sur ton nénuphar, Coassant dans les roseaux, Tu es née simple têtard ! Tu peux, à ce qu'on prétend, Annoncer, noble vertu, Soit la pluie, soit le beau temps.
LE BERNARD-L'HERMITE ET LE CRABE (Sur un air connu) Le doux bernard-l'hermite A mis sa coquille à l'envers. Un crabe s'agite Et dit : "0h, ma foi, Votre Crustacé Est mal culottée !
– C'est vrai, mon vieux, mais toi, Tu ferais mieux de marcher droit."
Mais, bien vilains racontars, Ce bas monde est sans pitié ! On affirme t'avoir vue Plonger dans un bénitier.
DANS L'ATELIER
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i vous habitez dans le quartier des Abbesses, vous êtes certainement déjà passé devant son atelier-galerie de la rue Lepic, un peu avant le virage. Dans la vitrine, deux totems géants en ardoise vous invitent à découvrir une grande diversité d’œuvres qui se nichent jusqu’au fond de l’atelier. Véronique Darcon Cazes est mosaïste,
VÉRONIQUE DARCON CAZES « Ma vie est une mosaïque, je suis une mosaïque »
mais pas au sens classique du terme. Elle créé, comme elle le dit, des compositions minérales contemporaines. « Je suis une cueilleuse, une collectionneuse de morceaux de nature que j’aime remettre en mouvement ». Ses matières de prédilection : les galets, le marbre, la pierre et l’ardoise. « Pour moi, l’ardoise devient une matière vivante sous l’effet de la lumière ». De la reliure, elle est passée, voilà une quinzaine d’années, à la mosaïque. Mais elle continue toujours à relier… matières, textures, formes et couleurs. Guidée par sa seule intuition, elle coupe, taille et dispose avec une méticulosité infinie ce que la nature a bien voulu lui offrir. De minuscules fragments de matière qu’elle assemble pour former des uvres abstraites, leur redonnant ainsi une seconde vie. Car ces brisures proviennent souvent de matériaux de construction. Ardoise de toiture, chutes de marbre de salles de bains, verre Securit d’abribus ou encore galets glanés
sur une plage de Grèce, sous ses doigts, siment invisible. Comme s’il suffisait d’un ils se transforment en uvres singulières, simple fil pour apporter sens et cohésion à des séries aux noms poétiques : Failles ces entités apparemment distinctes. de vie, Particules, Peau Et puis, il y a les tode Pierre… qui peuvent tems. Les plus petits s’accrocher dans tous mesurent entre quinze les sens. et trente centimètres, Je pose dans un Véronique Darcon Cazes à poser ou à accrocher dernier souffle l’ultime est une conteuse. Elle au mur. Superposition fragment. Alors moi, la nous raconte des hisde bûchettes de verre morcelée, je suis enfin toires de vie, sauf que coloré, quand ils ne ses mots sont des éclats jouent pas la sobriété. entière. de matière. Une plaque d’ardoise traversée par un filet vertical de cuir ou de DES ŒUVRES ABSTRAITES galuchat, seule note de couleur, parfois ET LUDIQUES simplement irisée, sur fond anthracite. Ses œuvres, des panneaux japonisants ma- Jeu de textures. C’est la série « Peau de riant galets, marbre, morceaux d’ardoise Pierre ». Les plus grands comme « L’Etranfinement ciselés. Diptyques, triptyques ou gère » mesurent près de deux mètres encore les « Envols », fresques murales de haut. Ils sont composés de plusieurs éclatées, composées de feuilles d’ardoise panneaux d’ardoise aimantés interchanentre lesquelles coulent des veines colo- geables, offrant une multitude de variations rées, reliées entre elles par une tige qua- possibles.
LES CIMAISES
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DU SUR MESURE AU SERVICE DE LA CRÉATIVITÉ Et si vous préférez une autre couleur, Véronique Darcon Cazes travaille également sur commande. Comme ce cadeau de départ en retraite pour le patron d’une importante société d’extraction de minerais à Londres. Son épouse avait sélectionné, parmi sa collection de minéraux, une quinzaine de pierres semi-précieuses. A la mosaïste de choisir les plus belles pour conter une histoire. Ou encore ce grand totem qui devait orner l’alcôve d’une villa
J’aime les contrastes, le mat et le brillant, le noir et le blanc, la lumière et l'ombre, le vide et le plein.
donnant sur une piscine. La solution : un recto-verso à dominante turquoise. Depuis sa première exposition en 2009, Véronique Darcon Cazes enchaîne événements et salons. Derniers en date : CRAFT pour Maison & Objet, Salon Art & Décoration, Accords Majeurs. Depuis, trois ans, elle fait partie du prestigieux catalogue d’artistes des Ateliers d’Art de France. Et à l’automne dernier, Artempo lui a confié la création des trophées pour les « Femmes en Or » 2016. Ses œuvres s’envolent loin – Taïwan, Brésil, Etats-Unis, Canada – chez des professionnels ou des particuliers. Quand elles ne restent pas dans le quartier. Comme ces tableaux de galets exposés à quelques pas de l’atelier, au restaurant Cazes, tenu par son mari. Un lieu raffiné et convivial où l’on peut déguster, en toute simplicité, de nombreux vins autour d’une jolie assiette de tapas. Mais c’est une autre histoire… Catherine Charrière L’atelier - 45 rue Lepic 75018 Paris Tel: +33 (0)6 19 38 77 42 vdarconcazes@desmotsdesmosaiques.fr
DANS L'ATELIER
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I N T E R V I E W Pourquoi avoir choisi la mosaïque plutôt que la peinture ou la sculpture ? Parce que j’aime le minéral, les pierres, les galets. C’est vraiment la matière qui a dicté mon choix. Et puis, j’aime ce travail minutieux de découpage, d’assemblage. Travailler avec de petits morceaux. Vous avez commencé à travailler avec la pierre Oui, c’est le relief qui m’intéressait, le travail avec des pierres, le marbre et surtout l’ardoise. J’aime les pierres, les galets. Je me balade sur une plage et je ramasse un galet. C’est lui qui me parle, qui m’appelle. Pourquoi celui-là et pas celui d’à côté ? Où trouvez-vous l’inspiration ? Je laisse beaucoup faire mon intuition. C’est elle qui me guide. Je n’ai pas une vision d’ensemble, ça se construit au fur et à mesure en ajoutant les matières. Je raconte une histoire. Pour les séries, je les construis à partir de morceaux d’ardoise. Ensuite, je remplis les vides. Mais je ne sais pas à l’avance comment je vais couper mes morceaux, comment je vais les assembler pour faire le chemin entre les différentes parties.
Comment commencez-vous une œuvre ? Je choisis plusieurs matières et couleurs, je ne sais pas ce qui va se passer. Je construis peu à peu le chemin. Si je pose une tesselle de verre ou de marbre à tel endroit, c’est qu’elle doit être là.
Je ne sais pas où je vais souvent je lève la tête je m’écarte un peu je contemple je reconnais le paysage toujours je sais quand je suis arrivée je sais que : c’était là où je devais aller.
Vous décidez à l’avance de faire une série ? Oui, j’aime bien travailler en série. A cause de la contrainte de format et de matières. J’aime décliner à l’infini une même série. Pour la Galerie Amtares, par exemple, j’ai créé la série « Failles de
vie » avec des matières minérales dans les tons naturels. Où trouvez-vous la matière première ? Je ramasse beaucoup. Sur la plage, dans la nature. Partout. On m’appelle pour me prévenir qu’à tel endroit, il y a une cabine téléphonique cassée avec du verre par terre. Ou alors, je récupère des chutes de marbre, de l’ardoise. Pour la pâte de verre, je l’achète. Il vous arrive de travailler en collaboration avec d’autres artistes… Oui, notamment sur du mobilier. J’ai une amie qui restaure des meubles. J’ai travaillé sur des chaises Napoléon III avec des incrustations de coquille d’œuf de caille. Un guéridon Art nouveau pour lequel j’ai créé un plateau en ardoise et pâte de verre turquoise. Et plus récemment, j’ai réalisé de petits totems et tableaux avec une céramiste qui créé des bijoux en porcelaine. Que ressentez-vous quand vous posez la dernière pierre ? Un sentiment de jubilation… et de gratitude.
JEUNE TALENTS
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LUCAS HUDSON
SUR LES PAS DE LARS VON TRIER
C
e nom ne vous dit rien pour l’instant, pas encore, mais, comme le dit la pub, «On ne choisit pas son nom, mais on choisit qui on devient ». Lucas Hudson, de nationalité franco-britannique, est, à 25 ans, fils du 7e Art, de l’image, du son et du rêve dont est venu l’indicible alchimie du désir de vivre jusqu’au bout sa passion pour le cinéma. C’est un héritier, comme disait Bourdieu, son grand-père a usé ses premiers Leica et sa caméra sur les champs de bataille de la dernière guerre, d’où sortirent des clichés qui lui valurent d’intégrer la prestigieuse agence Magnum. Son père, Peter Hudson, acteur, qui habite à la frontière du XVIIIe, dans le triangle des Epinettes, n’en finit pas de mourir dans des séries policières, en français, en anglais, et dans des longs métrages, avec Mathieu Amalric, Alain Resnais et Luc Besson. Sa mère, Anne Le Campion, ingénieur du son, affiche son nom sur de belles affiches de cinéma, et au passage, quelques perles, de Asghar Farhadi (Le Passé), de Roman Polanski (Le Pianiste, La Neuvième porte), de Brian de Palma (Femme Fatale) . Lucas Hudson, dans son parcours scolaire, a tout réussi avec mention, son bac littéraire au Lycée international Honoré de Balzac à Paris, puis il a obtenu en 2012, un bachelor infographie 3D dans la prestigieuse école Bellecour de Lyon. La suite à venir est une série de prix et d’hommages reçus un peu partout dans le monde et en particulier pour le court métrage d’animation de fin d’étude qu’il a réalisé avec trois autres élèves,
intitulé « Monsterbox », film culte autour d’un conte poétique animé par une petite fille qui veut acheter à un vieux fleuriste des cabanes pour ses petits monstres. Ce petit chef-d’œuvre artistique a reçu le premier prix au festival du film de Santa Barbara, USA, en 2012, le Ganuta Award à Lyon, meilleur scénario au festival Kuki en Allemagne, et au festival du film Francophone, sans oublier les nominations en Europe, la Chine, le Mozambique et l’ Amérique du sud. Cerise sur le gâteau, il a obtenu plus de cinq millions de vues sur YouTube et Viméo où il est, pour les connaisseurs, estampé de leur fameux timbre « Staff Pick ». En 2014, Notre jeune génie de l’animation ne chaume pas et crée avec un ami une série de petits films humoristiques et pédagogiques pour jeunes enfants « Les z’Animal’ Barrés » : le propos en est de prévenir contre les dangers de la vie quotidienne. Fort de son succès, Lucas Hudson ne se contente pas de raconter des histoires, il met la main à la patte et travaille sur le doublage, le son, la régie, le montage, mais aussi le cinéma en prise de vue réelle. Ce passionné de voyage s’est installé à Los Angeles en 2015, où il a écrit, produit et réalisé son premier court métrage de fiction, « The Lobby » qui dépeint avec humour et un esprit satirique une Amérique profonde, où des employés miteux rêvent d’une vie meilleure. Un bijou fort remarqué, puisqu’il a été finaliste au festival du Film et TV de New-York et a obtenu le prix du mérite au One Reeler festival à Los An-
geles. En 2016, De retour en France, il est superviseur sur la série télévisée « Les Légendaires » diffusée par TF1. Dans le magazine « Valeurs Actuelles », interrogé par Valérie Collet, il « se rêve en nouveau Ridley Scott, aime le recul critique d’Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri, aime le regard de Lars Von Trier, et s’intéresse à la place de l’individu dans la société ».
Monsterbox
Lucas Hudson nous a confié qu’il était inspiré par les musiques de films d’Ennio Morricone, John Williams, Hans Zimmer, que des grandes pointures. Entre son piano et le tennis, il trouve le temps de doubler en Anglais des séries d’animation. Nous sommes fiers à Paris-Montmartre d’avoir rencontré l’un de ces jeunes talents qui font que la France se situe aujourd’hui au premier plan mondial pour le cinéma d’animation, la création et la fiction. Toutes nos félicitations, monsieur Hudson ! Jacques Habas
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Jeff de Bruges 24, Rue Lepic - 75018 Paris Tél : 01 42 55 28 59
Ma Petite Normandie Brasserie depuis 1889 52 rue des Abbesses 01 46 06 28 15
L’atelier Fleurs Paris 9, avenue Rachel - 75018 Tél : 09 81 04 09 70 www.mapetitenormandie.com
Dégustation, vente et livraison de fruits de mer 01 46 06 06 56
Ouvert 7 jours sur sept
LE COUP DE CŒUR DU RÉDACTEUR : « LA GAZELLE » Courez-y vite comme la gazelle et (re)découvrez cette très bonne cuisine marocaine, dans un beau décor typique : plutôt couscous ? Une semoule fine, un poulet grillé et fondant, des merguez au top… Délicieux et copieux. Plutôt Tajine ? La Tajine Fassi servie dans son plat continuera de « frichtier » devant vos yeux… Avec le sourire de Fathia toujours aux petits soins pour ses clients, souvent des habitués, célèbres ou non, du quartier ou d’ailleurs. À l’écart des agitations, une oasis un de saveurs et de charme à l’esprit montmartrois. La Gazelle - 24 Rue Damrémont, 75018 Paris - Téléphone : 01 42 52 54 54
AGENDA
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Conférences et Concerts DEMANDEZ LE PROGRAMME !
La société Le Vieux Montmartre anime un centre culturel de haute qualité, sous l’égide de Michèle Trante – conférences, promenades, visites ou spectacles, pour tous les goûts. En adhérant à l’association, vous bénéficierez d’un tarif réduit, et d’une entrée gratuite permanente au Musée de Montmartre. Demandez le programme !
SOCIÉTÉ LE VIEUX MONTMARTRE
JEUDI 6 AVRIL À 19 HEURES “MOI JE VIS LA VIE À CÔTÉ” CHARLES CROS Inventeur et poète, Charles Cros, génie protéiforme, s’inscrit dans l’effervescence culturelle de la vie montmartroise de la seconde moitié du XIXe siècle. De toutes les-avants-gardes, il découvre le phonographe, la photographie des couleurs, explore de nouveaux champs poétiques en compagnie d’Arthur Rimbaud, invente le rire grinçant à travers les monologues dits par Coquelin Cadet… Christophe Arnaud vous fera découvrir la modernité de ce visionnaire lors d’une soirée placée sous le signe de l’étonnement. Salle Paroissiale de l’église Saint-Pierre de Montmartre – 2, rue du Mont-Cenis Sur réservation au Vieux Montmartre, par téléphone ou par mail 6€ pour les adhérents – 12€ pour le public extérieur JEUDI 27 AVRIL À 14 HEURES MONTMARTRE DE L’ANTIQUITÉ À NOS JOURS Visite guidée par Madame Mazure, conférencière de l’Association Art-Histoire Mont des martyrs ? Mont du Dieu Mars ? La colline entre dans l’histoire quand Grégoire de Tours au VIe siècle relate le supplice des martyrs Denis, Rustique et Eleuthère vers 270. Au XIIe siècle, la ferveur de Louis VI le Gros et de la Reine Adélaïde permet la fondation d’une abbaye de Bénédictines dont subsiste l’église Saint Pierre de Montmartre consacrée en 1147 par le pape Eugène III. Cette abbaye “d’en haut” fort endommagée par un incendie en 1559 est peu à peu délaissée pour une nouvelle “abbaye d’en bas” construite près du Sanctum Martyrium. Elle devient bien national à la Révolution, et la dernière Abbesse Marie-Louise de Montmorency-Laval gravira les marches de l’échafaud 3 jours avant la chute de Robespierre. Le Mur des Fermiers Généraux venait de cou-
per la Butte en deux et en 1860 le Village de Montmartre sera annexé à Paris… Rendez-vous rue Saint-Eleuthère en haut du funiculaire à 14h00 (métro Anvers) Sur réservation au Vieux Montmartre, par téléphone ou par mail 25 personnes maximum – Gratuit pour tous MERCREDI 3 MAI À 19 HEURES LA CULTURE RUSSE AU XIXe SIÈCLE – LITTÉRATURE, MUSIQUE, PEINTURE Conférence d’Anne Lefol La littérature russe avec Pouchkine, mais aussi la musique et la peinture russe ont connu un essor incomparable au XIXe siècle qui leur a permis de rivaliser avec l’Europe occidentale. Les richesses culturelles de la Russie sont immenses mais sont restées méconnues pendant des décennies. Il est maintenant temps de les découvrir et de les apprécier. Musée de Montmartre, salle Poulbot, 12 rue Cortot, Paris 18e Sur réservation au Vieux Montmartre, par téléphone ou par mail 6€ pour les adhérents – 12€ pour le public extérieur MARDI 16 MAI À 19 HEURES LA SOCIÉTÉ NOUVELLE DE PEINTRES ET DE SCULPTEURS Framboise Pontus spécialiste de la Société nouvelle de Peintres et de sculpteurs nous présentera et nous fera découvrir cette association qui date de 1900. Retrouvons nous dans le Paris de la Belle Epoque avec le critique d’art et poète Gabriel Mourey pour découvrir cette société nouvelle créée par lui en 1900… Musée de Montmartre, salle Poulbot, 12 rue Cortot, Sur réservation au Vieux Montmartre, par téléphone ou par mail 6€ pour les adhérents – 12€ pour le public extérieur
LUNDI 12 JUIN À 18H30 TOUT EN CHANSONS – RÉCITAL DE MATHIEU SEMPÉRÉ, TÉNOR Pour ce récital dans les jardins du musée de Montmartre, le talentueux Mathieu Sempéré, accompagné de l’accordéoniste Aurélien Noël, interprètera des chansons de Piaf, Brel, Brassens, Bécaud, Reggiani, Trenet, Gainsbourg et d’autres. Musée de Montmartre, dans les jardins, 12 rue Cortot Sur réservation au Vieux Montmartre, par téléphone ou par mail 10€ pour les adhérents – 16€ pour le public extérieur Date limite de réservation et de règlement par chèque : 31 mai 2017
POUR TOUTES VOS
RÉSERVATIONS Tél. : 01 42 57 68 39 Courriel : centreculturel@levieuxmontmartre.com Toutes les activités (spectacles, visites guidées ou conférences) doivent être réservées. Ne réservez pas si vous n’êtes pas sûr de venir ! (nombre de places limité) Merci d’adresser les règlements de vos réservations : par chèque, libellé à l’ordre du Vieux Montmartre, pour tout paiement supérieur à 10€, à notre adresse 12 rue Cortot, quelques jours avant la date de la manifestation ; votre réservation est confirmée à réception de votre règlement. Vous pouvez régler en espèces (faire l’appoint) sur place, pour tout paiement inférieur ou égal à 10€ mais avec réservation préalable. Société d’Histoire et d’Archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements de Paris 12 rue Cortot, 75018 Paris Site : www.levieuxmontmartre.com
GÉGÉ ARRIVE ...
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Gégé nous
C'est la nouvelle recrue de la rédaction du magazine. Humour et dérision à l’honneur. Un jour ou l’autre, vous subirez les effets salutaires et acerbes de sa griffe. Et maintenant, Mesdames et Messieurs, voici Jérôme Feugueur… dit « Gégé » !
Aux urnes citoyens...
Macron : soldes, prix cassés, baisse
d'impôts, augmentation de salaire, suppression de la taxe d'habitation, retour de l'être aimé, désenvoûtement... ci-joint « mon adresse : chez Ladurée 55, rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris ».
Gainsbourg : en cette période électorale, le « beau Serge » nous rappelle que le drapeau tricolore n'appartient pas qu'au FN !
c'est la faute à personne!
Marine : il faut bien plaider, non ? et puis de toute façon c'est la faute à Bruxelles.
Fillon : heureux qui comme François a fait un beau voyage... Courage fuyons !
GÉGÉ ARRIVE ...
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en fait voir... Les As du carré aux artistes Pour chaque numéro, cette nouvelle rubrique vous invite à découvrir cinq visages d’artistes actuels du carré de la place du Tertre, « croqués » par leur confrère et néanmoins ami Gégé. Une façon amusante de faire connaissance avec ces personnages originaux qui animent le célèbre site.
Ante : un des artistes les plus anciens de la place, ses œuvres représentent la France rurale et pittoresque, sans oublier Montmartre . . . Son expression favorite : « kesch » ! (lié à sa passion pour les échecs).
Christos : portraitiste très apprécié par
ses collègues, son charme grec fait des ravages auprès de ses muses qu'il « croque » en direct sur le carré des artistes.
Estella : son charme sud américain ensoleille la place; sa passion pour le cacao influence sa garde-robe et ses peintures, au gré des saisons.
Marcel : le regard aiguisé comme son couteau de peintre; Paris, ses ruelles, ses boulevards et ses avenues se déclinent à travers sa palette.
LES CIMAISES
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3ème ÉDITION DE L’EXPOSITION ITINÉRANTE D’ART CONTEMPORAIN
I
maginée et créée par Pascal PAUL, Président de Onboard Média et collectionneur d’Art contemporain, Bus Expo a pour leitmotiv de favoriser l’accès à L’Art au grand public en le faisant sortir des musées et des galeries. C’est ainsi que pour la 3ème année consécutive, Bus Expo va permettre au plus grand nombre de découvrir 5 œuvres d’art du Solo Show de Art Paris Art Fair dans les rues de Paris et en Ile-de-France.
AU FIL DE L’EAU : SEINE DE TRAVAIL
Après la Russie, La Chine, l’Asie du Sud-Est et la Corée, Art Paris Art Fair met à l’honneur l’Afrique, en réunissant cette année au Grand Palais 139 galeries originaires de 29 pays. Du 30 mars au 2 avril 2017, une vingtaine de Solo show dispersés dans la foire offriront aux visiteurs la possibilité de découvrir le travail d’artistes contemporains de l’Art Africain. Et du 25 mars au 3 avril, 20 bus du réseau Le Bus Direct - Paris Aéroport exposeront pour l’occasion les 5 œuvres sélectionnées parmi les Solo Show de Art Paris Art Fair 2017 et sillonneront les rues de la capitale.
« LE POUVOIR DES FLEURS » PIERRE-JOSEPH REDOUTÉ AU MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE
L
e musée de la Vie romantique organise, pour la première fois en France, une exposition consacrée à Pierre-Joseph Redouté (1759 1840). Surnommé le « Raphaël des Fleurs », ce peintre botaniste a contribué à l’âge d’or des sciences naturelles en collaborant avec les plus grands naturalistes de son temps. Peintre des souveraines, de l’impératrice Joséphine à la reine Marie Amélie, il fut aussi graveur, éditeur, et professeur. Plus de 250 peintures, aquarelles, objets d’art, et vélins qui, en raison de
leur fragilité, seront présentés suivant un accrochage en partie renouvelé
en trois « saisons ». En contre-point, près de trente créateurs contem-
porains montreront la vitalité toujours actuelle du motif de la fleur naturaliste, grâce à la collaboration des Ateliers d’Art de France. Cette superbe exposition est réalisée avec le partenariat exceptionnel du Muséum national d’histoire naturelle. MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE Du 26 avril au 1er octobre 2017 16, rue Chaptal -75009 Paris Tél. 01 55 31 95 67 Ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00 sauf les lundis et certains jours fériés.
À
travers 53 œuvres (peintures, photographies et ouvrages illustrés), le musée de l’HôtelDieu de Mantes-la-Jolie évoque la façon dont les artistes se sont emparés de la modernité des paysages des bords de Seine (apparition des cheminées d’usines, des ponts de chemin de fer) pour réaliser des toiles remarquables de puissance, représentations peu fréquentes de l’homme au travail, donnant à voir les métiers disparus du fleuve : lavandières, haleurs, etc. Des œuvres de grande qualité, à découvrir, illustrent la rencontre entre les deux révolutions, industrielle d’une part et artistique d’autre part. AU FIL DE L’EAU : SEINE DE TRAVAIL Du 25 février au 25 juin 2017 Musée de l’Hôtel-Dieu 1, rue Thiers 78200 Mantes-la-Jolie Tél. : 01 34 78 86 60 Lundi, jeudi : 9h-12h ; 14h-18h. Mercredi, vendredi, samedi, dimanche : 14h-18h. Fermé le mardi.
LES CIMAISES
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MONTMARTRE, DÉCOR DE CINÉMA LA NOUVELLE EXPOSITION DU MUSÉE DE MONTMARTRE
S
'il est un lieu qui résume à lui seul Paris, c'est bien Montmartre. Les écrivains et les peintres y ont depuis longtemps trouvé leur inspiration, et on ne s'étonnera pas que, dès ses débuts, le cinéma ait cherché à fixer sur pellicule une âme et une atmosphère si singulières et si photogéniques. Montmartre et ses lieux mythiques : Pigalle et la rue Lepic, le Sacré-Cœur et le Moulin-Rouge. Montmartre du plaisir et du crime. Montmartre où la réalité et le rêve se confondent. Ne dirait-on pas que, dans les films qui l'ont pris pour cadre, Montmartre parle, chante et vit comme un personnage à part entière, nous faisant partager ses humeurs et ses émotions ? C'est cette pure fantasmagorie que « Montmartre, décor de cinéma » vous fait partager, grâce à un ensemble de docu-
ments exceptionnels : extraits de films, évocations de décors, affiches originales, dessins préparatoires, maquettes, costumes et scénarii. Filmé dans ses décors naturels ou réinventé en studio, en noir et blanc comme en couleur, Montmartre dévoile ses multiples facettes dans cette exposition fascinante à travers laquelle vous serez guidé par la voix de Monsieur Marcel Aymé... Grâce au talent de Pierre Philippe, réalisateur, scénariste et écrivain. MUSÉE DE MONTMARTRE JARDINS RENOIR 12 rue Cortot - 75018 Paris Du 12 avril 2017 au 14 janvier 2018 Le Musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h (dernière entrée à 17h15). D’avril à septembre, ouverture de 10h à 19h (dernière entrée à 18h15).
PICASSO PRIMITF
AU MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC
«L
’art nègre ? Connais pas. » C’est sur le ton de la provocation que le peintre, sculpteur et dessinateur andalou s’efforcera de nier sa relation avec l’art extra-européen. Pourtant, et comme le montre sa collection personnelle, les arts d’Afrique, d’Océanie, des Amériques et d’Asie n’auront cessé de l’accompagner, notamment dans ses différents ateliers. En témoignent les documents, lettres, objets et photographies réunis dans la première partie de l’exposition. Dans une seconde partie plus conceptuelle, Picasso Primitif propose une mise en regard des œuvres de l’Andalou avec celles des artistes non-occidentaux. Le face-àface qui en résulte dévoile les questionnements similaires auxquels les artistes ont dû répondre (les problématiques de la nudité, de la sexualité, des pulsions ou de la perte) par
des solutions plastiques parallèles (la défiguration ou la déstructuration des corps par exemple). Le primitif ne s’entend alors plus comme un stade de non-développement, mais comme l’accès aux couches les plus profondes, intimes et fondatrices de l'humain. Cette remarquable exposition a été conçue par Yves Le Fur – directeur du département du patrimoine et des collections du musée du quai Branly – Jacques Chirac. MUSÉE DU QUAI BRANLY JACQUES CHIRAC 37 Quai Branly, 75007 Paris Exposition du 28 mars au 23 juillet 2017 – Galerie Jardin Fermeture le lundi mardi, mercredi, dimanche : 11h0019h00 – jeudi, vendredi, samedi : 11h00-21h00
RENCONTRE
LÉA KISS
DE PARIS À MIAMI PAR ALEXANDRA CERDAN
O
riginaire du Cameroun, Léa kiss est chanteuse de « Dance-Music ». Avec une plastique de rêve et telle une déesse, cette « Sexy woman » habillée par Paco Rabanne envoûte les discothèques dans les années 90 avec ses titres : « Don’t u want love » et « Dont stop the night » parus chez Sony-music. Elle se produit sur scène devant des milliers de spectateurs, souvent accompagnée de danseurs, et ses tubes grimpent dans les charts européens à une vitesse vertigineuse. Le public en redemande. Puis, elle décide subitement de quitter Paris, pour vivre le rêve américain. Elle s’installe à Miami où elle ouvre une école de mannequinat, tout en organisant des soirées pour différentes marques de prêt-àporter. Avec sa forte personnalité et d’une sensibilité déconcertante, Léa Kiss a le flair pour dénicher des artistes et des mannequins pour ses soirées ultra-branchées. Lorsqu’elle revient à Paris, Léa Kiss se rend au cimetière de Montmartre, pour se recueillir sur la tombe de son amie Carole Frederick (chanteuse du trio: Fredericks, Goldman, Jones).
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ENTRETIEN Alexandra Cerdan : Vous avez quitté la France depuis beaucoup d’années déjà, Paris et Montmartre vous manquent-ils ? Léa Kiss : Non, pas vraiment, seuls mes amis et ma famille me manquent, car ce que j’ai pu réaliser aux Etats-Unis, je ne pense pas que j’aurais pu le concevoir ici, à Paris. A.C: Après avoir connu le succès dans la chanson, pourquoi avez-vous créé une école de mannequinat ? L.K: Ayant représenté Fashion TV pendant quatre ans et ainsi avoir produit les Fashion Shows des grands couturiers tels que ; LA PERLA - ROBERTO CAVALLI- JEAN FRANCO FERRE, etc.. J’ai rencontré l’univers de la mode qui m’avait toujours passionnée, depuis le plus jeune âge. Continuer la musique aux Etats-Unis n’était pas une chose évidente, alors j’ai préféré me reconvertir dans une profession qui m’avait toujours fait rêver. Je ressentais le besoin de transmettre mon savoir-faire à tous ces jeunes qui n’ont pas la possibilité de s’offrir des coachs coûtant une fortune pour devenir Mannequins. En retour, j’offre des cours gracieusement à ceux qui ont le potentiel. A.C : Sur quels critères vous basezvous pour trouver « le » mannequin ? L.K : Avant toute formation, il faut bien sûr avoir le physique, jeune, grand(e). A.C : Vous organisez des castings à Paris et aux Etats-Unis. Avez-vous songé aux mannequins séniors ? L.K : Non ; pas encore, mais je suis ouverte à une future opportunité. A.C : Quels sont les mannequins vedettes que vous aimeriez voir défiler dans vos soirées et pourquoi ? L.K : J’aurais bien voulu avoir n’importe quel Top Model que ce soit Gisele Bundchen, Maria Borges, Alessandra Ambrosio, etc. afin de transmettre une expérience aux jeunes, et qu’ils comprennent les exigences fortes de leur profession. On attend beaucoup d’un mannequin. Les jeunes doivent savoir que c’est un métier très difficile, qui représente beaucoup de travail : il faut allier la volonté, la persévérance, la détermination, l’assiduité, le courage et du sérieux sur le long terme.
NOUVELLES DU VILLAGE
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uite à l'Assemblée Générale annuelle de la République de Montmartre le samedi 18 mars 2017, le président
u à la Bohème : Pattika, la chanteuse montmartroise bien connue de nos lecteurs, anime avec sa complice Théodora des ambiances chansons françaises le samedi après-midi, dans un esprit guinguette (photo). Le restaurant cabaret de la place du Tertre poursuit sa métamorphose, et avance depuis le début de l’année de nouvelles propositions culturelles et artistiques. Au programme : signature d’ouvrages, rencontres et débats, conférences, expositions… Et, côté scène,
Coquard et son gouvernement ont procédé à l'intronisation de plusieurs nouvelles personnalités au sein de cette fameuse asso-
une nouvelle et belle salle de cabaret s’est ouverte en soussol pour accueillir artistes et spectacles. Déjà, on y découvre le cabaret « Paris – burlesque et glamour chic », la jam session… Un spectacle musical évocateur de l’histoire artistique de Montmartre est en gestation… Nous vous donnerons bientôt des nouvelles. 2, place du Tertre 75018 Paris www.restaurant-boheme-paris. com
ciation où l’on fait le bien dans la joie ! Ici, l'intronisation de Elene Kibaro et Désirée Belaïche.
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BUFFALO BILL
DU FAR WEST À MONTMARTRE
PAR ALEXANDRA CERDAN
M
onsieur « Bison » alias Buffalo Bill, a effectivement séjourné à Montmartre, en 1905, au Terrass Hôtel, rue Joseph de Maistre. De son vrai non William Frédérick Cody, devenu « légende de l’ouest américain », il est né le 26 février 1846 dans une petite ville appelée Le Claire, conté de Scott, état de l’Iowa. Le très jeune cowboy travaille au Kansas, en qualité de convoyeur de bestiaux, à l’âge de douze ans. L’adolescent a déjà une vie d’aventurier, il s’abrite dans une hutte de pionniers, c’est un cavalier hors pair. rick Cody reçoit pour haute mission Le jeune William devient, à 15 ans, de repérer les brigands, les indiens et le poney-express-rider (coursier pos- favoriser la traversée des rivières. tal) un emploi à gros risques, dangereux. Un an plus tard, En 1861, la guerre il est recruté par de sécession éclate une compagnie ...mais il deviendra et quelques temps de chemin de fer, le défenseur des après, William Fredela Kansas Pacific. Peaux-Rouges et des rick Cody (Buffalo Bill) William Cody est bisons, le show avait devient éclaireur de alors engagé pour aussi une valeur l’armée fédérale. chasser le bison. éducative. La chair de ce Ce n’est quand 1863 grand bovidé est qu’il s’engage dans destinée à nourrir la Septième de Cavales ouvriers. Ce lerie. Après la guerre Civile qui dura chasseur à grande échelle de bisons quatre ans, il épousa Louisa Frederici, et de buffles, avait la réputation de à St-Louis, en 1866, et il continua à pouvoir tuer proprement une doutravailler pour l’armée. William Frede- zaine de bisons par jour. L’histoire dit
qu’il aurait tué plus de 5000 bisons en 18 mois. C’est ainsi que les ouvriers de cette compagnie de chemin de fer lui donnent le surnom de « Buffalo Bill ». En 1868, Buffalo Bill réintègre l’armée. Il devient le chef des éclaireurs pour la Cinquième Cavalerie et il participera à seize batailles, dont la défaite Cheyenne à Summit Springs au Colorado, en 1869. Il reçoit la Médaille d’Honneur du Congrès américain en 1872 pour services rendus, mais cette récompense lui sera retirée en 1916, car il n’était pas membre régulier des forces armées (il la recevra à nouveau en 1989, à titre posthume). Il doit sa célébrité à un journaliste
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Ned Buntline de la côte Est, sous le pseudonyme d’Edward Zane Carroll Judson. Le journaliste réussit à lancer un personnage plus vrai que nature. Le succès est énorme et immédiat. Sous la plume de Ned Buntline, il devient un héros national. Devenu Buffalo Bill, il entre dans la légende de l’Ouest. Le journaliste Ned Buntline l’incita en 1872 à jouer son rôle sur scène en étant la vedette dans « Les Scouts des Plaines ». Il assura ce rôle pendant 11 ans avant de devenir lui-même auteur et producteur de son autobiographie et de quelques romans d’aventures, aidé par Prentiss Ingraham. Après cette expérience au théâtre, Buffalo Bill s’associe avec un dentiste du Nebraska, tireur d’élite amateur, pour monter en 1882 son «Buffalo Bill’s Wild West Show». La première représentation est donnée le 19 mai 1883 à Omaha dans le Nebraska. La troupe du «Buffalo Bill’s Wild West Show» fera une grande tournée en Europe. Ils se produiront à deux reprises à Paris, une fois en 1889 et en 1905 dans l’hippodrome de Montmartre, rue Caulaincourt. Pendant trois heures de spectacle historique, l’ouest sauvage est reconstitué au pied de la Butte,
dans l’arène de l’hippodrome créé cinq ans plus tôt. Dans la poussière et les hurlements, le public assiste à l’attaque de diligence par les Indiens, aux combats spectaculaires et aux acrobaties à cheval, etc. Devant des milliers de spectateurs, Buffalo Bill manie aisément sa Winchester contre les Indiens et les bisons*, mais il deviendra le défenseur des Peaux-Rouges et des bisons, le show avait aussi une valeur éducative.
*Il y avait entre 50 et 70 millions de bisons avant l’arrivée des Européens en Amérique. Ces mammifères vivaient sur les plaines herbeuses d’Amérique du Nord, du Mexique au Canada. Ils ont frôlé l’extinction de cette espèce avec la conquête de l’Ouest. Désormais, cet animal est protégé, et sa population en 2005 était estimée entre 200 000 à 300 000 bisons, vivant dans des zoos, des parcs animaliers, des élevages privés (pour la viande) et des réserves naturelles (aux USA et au Canada). Les bisons vivant en liberté restent très minoritaires (quelques milliers). Plusieurs dizaines de milliers bisons d’élevage sont abattus chaque année pour leur viande.
Le spectacle connait un immense succès, et inspirera de belles toiles au peintre montmartrois post-impressionniste Maximilien Luce, descendu de son atelier de la rue Cortot. De retour en Amérique, William Cody sera incapable de bien gérer la fortune accumulée par ses spectacles. Il meurt le 10 janvier 1917 à Denver, dans le Colorado. Mais son image reviendra hanter Montmartre, avec la projection des westerns qui lui seront consacrés plus tard, lorsque l’ancien hippodrome sera devenu le Gaumont Palace, le plus grand cinéma du monde, icône de l’histoire montmartroise. Alexandra Cerdan
Le cirque de Buffalo Bill vu par Maximilien Luce, 1906
Maximilien Luce Buffalo Bill 1906
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Buffalo Bill par Rosa Bonheur
Buffalo Bill avec Sitting Bull (1895)
LES JOURNALISTES DU FIGARO SALUENT LE CIRQUE DE BUFFALO BILL EN 1905
L
e Figaro du 13 mai 1905 est enthousiaste : « Ce spectacle est sans pareil : C’est par ses proportions colossales, ses 800 acteurs, ses 500 chevaux de selle, ses 250 chevaux de trait, ses 80 wagons que Buffalo Bill est tout d’abord inimitable […], c’est par ses peuplades de Peaux-Rouges, par ses reconstitutions historiques absolument exactes, que la Wild West est inimitable». Certains indiens parlent l’anglais,
«Les autres font des signes pour s’exprimer ou emploient un langage où les “ah” et les “rara” sont les expressions favorites. Il paraît que de sont des expressions de joie et de contentement». En ce printemps 1905, la troupe crée la surprise en se joignant à la célèbre cavalcade de la mi-carême : «Tous fiers de se retrouver à pareille fête, les braves Peaux-Rouges secouaient leurs panaches
de plumes multicolores et faisaient évoluer leurs petits chevaux et leurs mustangs...». Ce fut un défilé merveilleux. L’été 1905, après Paris, le cirque sillonne la France : cent villes accueillent la troupe de Buffalo. «Vous reverrez toujours des rois, des princes, des théâtres, des revues militaires, mais vous ne reverrez jamais la gigantesque exhibition de Buffalo Bill !» s’exclame Le Figaro du 4 juin 1905.
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LIEU DE LÉGENDE
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DE L’HIPPODROME AU GAUMONT PALACE D
e 1845 à 1907 il y aura cinq hippodromes successifs à Paris. A cette époque, il ne s’agissait pas de champs de courses : on désignait sous ce terme une sorte de cirque qui proposait de grands spectacles équestres dont on raffolait, à une époque où le cheval demeurait l’animal roi. A l’emplacement des jardins et pavillons de la rue Forest, où venait parfois travailler Henri de Toulouse Lautrec, l’Hippodrome de Montmartre fut construit sur les plans des architectes Cambon, Galeron
et Duray, à l’occasion de l’Exposition de Paris, pour la Société Anonyme Française de L’Hippodrome, qui avait déjà inauguré l’hippodrome du Pont de l’Alma. Sous une immense charpente métallique, il pouvait recevoir 8 000 personnes. Il possédait côté rue Forest une écurie pouvant contenir 200 chevaux et une piste de 84 mètres sur 48 mètres. La salle qui pouvait recevoir 5 000 spectateurs assis, répartis sur cinq niveaux tout autour de la piste, était dotée de promenoirs, de bars, de brasseries. Édouard
Niermans avait aménagé le « Grand Restaurant », soit 2 000 couverts donnant directement sur la piste, dans le style art nouveau, tendance rococo, qu’il avait déjà mis en œuvre pour le Moulin Rouge. L’inauguration eut lieu le 18 mai 1900, avec le spectacle Vercingétorix, qui faisait intervenir 850 personnes et 120 chevaux. Un ascenseur puissant signé Jean Combaluzier permettait d’enlever trois cents artistes et figurants de la scène. Une mauvaise gestion provoqua la faillite, et le bâtiment fut vendu en 1903 à
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L'Hippodrome
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Le Gaumont Palace en 1911
l’américain Franck Bostock, qui y installa son cirque, où dominaient les dressages d’animaux. Buffalo Bill y triomphe avec son Wild West Show lors de sa tournée en Europe de 1905. A partir de 1907, L’Hippodrome accueille des projections de cinématographe, puis est racheté par Léon Gaumont qui le transforme en cinéma géant (6000 places), le Gaumont Palace, inauguré le 30 septembre 1911. Les projections des quatre épisodes du « Fantômas » de Louis Feuillade marquèrent l’avant-guerre et le jeune esprit des futurs surréalistes. En 1931, le bâtiment est transformé et redessiné en vaisseau « Art Déco » par l’architecte Henry Belloc, devenant le plus grand
La nouvelle façade Art-Déco du Gaumont Palace
cinéma du monde. Sa façade fut réhabilitée en 1955 au moyen de plaques de verre ondulé avec un effet de cascade lumineuse. Vendu en 1972, le Gaumont Palace est démoli, malgré les protestations générales et les pétitions des artistes, pour faire place à un complexe hôtelier et une enseigne de bricolage… Adieu le rêve, bienvenue dans le monde utilitaire. Seul rescapé du désastre, son grand orgue, classé monument historique, fut acheté par la municipalité de Nogent-sur-Marne et remonté dans le Pavillon Baltard, autre unique survivant de la démolition des anciennes Halles de Paris. J.M.G.
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PAROLES ET MUSIQUE
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Événement :
LE DISQUE DE MATHIEU SEMPÉRÉ : “HOMMAGE AUX GÉANTS DE LA CHANSON FRANÇAISE” VIENT DE SORTIR ! Il y interprète avec ses accents lyriques 14 titres, chansons éternelles des grands poètes et des grands interprètes
U
n nouveau disque de Mathieu Sempéré, l’excellent ténor, créateur et animateur de la Chorale des Abbesses, c’est toujours un événement pour les moureux du monde lyrique, de la chanson et des grandes voix ! On ne compte plus les rôles aussi bien d’opéra que d’opérette qu’il interprète, de la Traviata de Verdi à Carmen de Bizet, en passant par Mozart et Offenbach. Plus récemment, après s’être essayé avec un grand succès au répertoire de Francis Lopez écrit pour Luis Mariano, pour lequel sa voix brillante et agile semble particulièrement convenir, Mathieu est choisi par la famille et les ayantsdroits en 2014 pour être le représentant officiel des 100 ans de Luis Mariano. Ce qui le conduit à une tournée de plus de
3 albums récompensés par de nombreux disques d’or, et de nombreuses tournées en France… Avec son groupe ou en solo, sa voix lyrique se met aussi bien au service de la chanson française ou de ses propres compositions : dans ses concerts, Mathieu mélange les styles et s’associe à d’autres grands artistes.
45 Zenith, en hommage au chanteur ainsi qu’un disque paru chez Sony. Depuis 2011 il est le ténor du groupe Les Stentors avec lequel il interprète des succès de la chanson française :
Aujourd’hui, Mathieu Sempéré sort un album solo dédié à la chanson française des grands poètes, avant les Yéyé, dans lequel il réinterprète les succès de Patachou, Colette Renard, Jacqueline François, Brel, Brassens, Reggiani, Piaf, Bécaud, Gainsbourg... Un bijou au service des chansons éternelles, servies avec brio par une grande voix française.
On peut se le procurer chez les bons disquaires, ou le commander sur les sites : www.mathieusempere.com ou www.waou-productions.com Le disque sera dédicacé et envoyé pour 15 euros.
ARTS ET LETTRES
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Animatrice télé et radio, actrice, écrivaine Virginie de Clausade a publié deux romans aux éditions Flammarion : “Spécimens à disposition des jeunes filles” (2008) et “ l’âge des promesses” (2010). Petite fille de Roland Hubert, directeur du Palais des Congrès de Paris, nièce d’Hervé Hubert, un des principaux producteurs de télé, Virginie de Clausade vient de publier un livre témoignage sur la vie de Thierry le Luron, un destin hors du commun, intitulé De bruit et de fureur chez Plon.
Virginie
DE CLAUSADE PAR MICHÈLE CLARY
ARTS ET LETTRES
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EN ARTISTE ACCOMPLIE, VOUS ÊTES ANIMATRICE, ACTRICE, AUTEURE. COMMENT CUMULEZ-VOUS TOUS CES MÉTIERS ? Je n’exerce pas tous ces métiers en même temps ! J’écris depuis toujours. J’ai été comédienne d’abord, puis des opportunités se sont présentées de travailler pour la télé. J’y suis restée pendant 10 ans. Nous sommes dans une époque où souvent la télé aide à faire de la radio… Les vrais animateurs de radio vont bondir en lisant cela, car c’est un métier à part entière !
née sur les grandes chaines hertziennes ! C’est quelqu’un d’extrêmement positif et de très bienveillant, humaniste et très fidèle. Des qualités rares. J’ai participé à ses côtés à l’émission “On a tout essayé” qui a rencontré un large public.
COMMENT AVEZVOUS CONNU YANOU COLLARD, LA STAR DES RELA"De bruit et de fureur" par Virginie de Clausade TIONS PUBLIQUES INTERNATIONALES ? J’ai demandé à rencontrer Yanou à la suite de l’écriture de mon livre De bruit et de fureur. Comme il était question du SI VOUS AVIEZ À CHOISIR UN SEUL DE sida, j’ai voulu qu’elle me raconte l’épiCES MÉTIERS, LEQUEL EXERCERIEZsode de sa vie vécu avec Rock Hudson VOUS ENTRE LA TÉLÉ, LA RADIO, lors de la médiatisation de sa maladie et L’ÉCRITURE ? de ses conséquences. Yanou m’a ouvert Si je devais choisir, vraiment, ce serait les portes de sa mémoire et de sa mail’écriture. C’est d’ailleurs ce que je fais, son. éditée ou pas éditée, lue ou pas lue… J’écris. POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI D’ÉCRIRE UN LIVRE QUEL GENRE DE LITTÉRATURE ÉCRIVEZ- SUR THIERRY LE LURON ? VOUS ? Mon oncle était son manaDe 6 à 25 ans, j’ai écris des journaux et ger et mon grand-père son des poésies. Mon premier roman, à l’âge dernier producteur. J’ai de 6 ans : il faisait 4 pages, c’était l’his- grandi avec le chien de toire d’un cheval qui s’enfuyait d’un ha- Thierry car mon oncle en ras… L’intention était là. En ce moment, avait hérité. j’écris beaucoup de poésie. J’entreprends J’ai voulu écrire sur les aussi l’écriture d’un documentaire sur un débuts de la pandémie du artiste peintre. Mais écrire pour le travail sida sans savoir comment. colonise le fait d’écrire par plaisir. Mon oncle m’a suggéré d’écrire sur Thierry Le LuCONFIEZ-NOUS LE TITRE D’UN LIVRE ron qui était mort de cette QUE VOUS AIMEZ PARTICULIÈREMENT ? maladie. D’emblée, je ne La princesse de Clèves est le grand choc trouvais pas cette proposide ma vie. Ce livre m’accompagne quo- tion très excitante. Je l’imatidiennement. Quand un livre est bon, il ginais ringard, « humoriste devient une expérience. à papa ». Mais j’en suis vite revenue. Il n’était absolument pas ringard, pas un QUELLES SONT LES TROIS PERSONNES humoriste de droite mais un visionnaire, LES PLUS IMPORTANTES DANS VOTRE un génie pur, un anarchiste, un punk… VIE PROFESSIONNELLE ? Nous serions heureux aujourd’hui qu’il soit Didier Bourdon… Je l’ai rencontré lors du là pour mettre les puissants face à leurs film Les rois mages. C’est un homme ex- contradictions. traordinaire, intelligent, toujours inattendu. Je le considère comme l’un des plus QUELLE EST L’ORIGINE DE CETTE grands acteurs français, sous-exploité. Il ATTENTION PARTICULIÈRE POUR m’a aidée à prendre confiance en moi. LE SIDA ? Michel Field. Je lui dois ma carrière télé, Je suis née en 1981. Je n’avais que 4 en débutant dans « ça balance à Paris”. ans lorsque j’ai entendu parler pour la C’est un être exceptionnel d’intelligence première fois du sida. A l’adolescence, et de culture qui m’a beaucoup nourrie j’ai compris que nous avions tous cette intellectuellement. Il aime la conversation épée de Damoclès au dessus de notre et le débat. tête. Aujourd’hui, parce qu’il existe un traiLaurent Ruquier, quant à lui, m’a emme- tement, les jeunes relâchent leur atten-
tion en pensant que ce n’est plus comme avant. Mais la trithérapie est loin d’être une panacée… QU’EST-CE QUE VOUS AIMEZ DANS LA PERSONNALITÉ DE THIERRY LE LURON ? Ce que j’aime chez Thierry, c’est son côté punk. Sa tenue vestimentaire était son cheval de Troyes. Comment voulez-vous dire leurs vérités aux puissants si vous présentez mal ? Pour être invité à leurs tables, il faut suivre les codes. A l’instar de Sacha Guitry, Thierry avait un art de la conversation à la française. C’était un fantassin toujours prêt à se situer à l’extrême limite de ce que l’on a droit de dire ou de faire. EN QUOI CE LIVRE PEUT-IL AIDER À LA LUTTE CONTRE LE SIDA ? Il rappelle que lutter contre le Sida est une vraie cause, toujours d’actualité. Nous n’en parlons pas assez. Il faut sensibiliser chacun à se protéger.
Le Luron et Coluche à Montmartre en 1985
QUELS SONT VOS PROJETS ? Accompagner comme il se doit la sortie de mon livre. Donner l’opportunité à la nouvelle génération d’aller à la rencontre de Thierry Le Luron. Parallèlement, je commence l’écriture d’un documentaire sur un artiste peintre des années 80… QUELLE EST VOTRE DÉFINITION DU BONHEUR ? Le bonheur, pour moi, c’est le « ici et maintenant » ! Interview réalisée par Michèle Clary
LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE
PAR CHRISTINE HAYDAR
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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE Tiré du roman « Simone », Editions J.C Lattès
Montmartre, été 1954 - 4e épisode RÉSUMÉ DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS : Simone, 11 ans, vit dans une chambre de bonne avec ses parents et son frère aîné. Elle n’est pas heureuse et rêve de changer de famille. Après une nouvelle dispute de ses parents, la porte claque à toute volée...
Déjà calmée, elle a cassé l'ampoule dans son verre d'eau et l'a avalée. Ma mère oublie vite... La scène d'aujourd'hui touche à sa fin. Je sens mes vieux au paroxysme. – T'es vraiment un beau salaud. – Puisque c'est comme ça, je me tire. Qu'est-ce que je disais. La porte s'ouvre et mon père jaillit de la piaule. Il a l'air embêté de me voir.
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n de ces jours, ils vont la bousiller. J'ai attendu quelques minutes et je suis rentrée. Assise sur un tabouret, la tête dans ses bras repliés sur la table, ma mère pleurait. J'ai fait ma faux-jeton. – Qu'est-ce que t'as, maman ? Elle s'est relevée et s'est essuyé les yeux avec son mouchoir à carreaux. – Rien, c'est ton père. – Qu'est-ce qu'il t'a encore fait ? – Rien. C'est pas important. Ecoute, Simone, je ne pourrai pas t'acheter ton collant et tes chaussons aujourd'hui. Ton père a oublié de me laisser de l'argent. J'ai fait celle qui s'en fout. – C'est pas grave, on ira un autre jour. J'avais l'habitude. Ca faisait trois fois qu'ils me faisaient le coup. – Ecoute, Simone. Regarde-moi bien. Je l'ai regardée. Elle a fait sa solennelle. – On ira samedi prochain. Je te le promets. Je ne sais pas comment je vais me débrouiller, mais je te le jure sur la tête de ta grandmère. Là, évidemment, j'avais peut-être une chance. Elle ne jure sur la tête de ma grandmère que dans les grandes occasions. Ma mère a ses défauts mais elle tient toujours ses promesses. Elle s'est essuyé les yeux une dernière fois et elle est allée chercher un verre d'eau et une ampoule d'Apisérum. C'est de la gelée spéciale pour rester jeune.
– Qu'est-ce que tu fous là, toi ? On t'a jamais dit que c'est pas beau d'écouter aux portes ? il me lance sans s'arrêter. Il pourrait dire bonjour. Vraiment aucune éducation. Cette fois-ci, ma mère ne pleure pas. Elle est en train de prendre son ampoule d'Apisérum. Juste quand elle repose son verre, mon frangin arrive du lycée. Il va à Jacques-Decour avenue Trudaine. Il est très bon élève. Toujours dans les premiers. Qu'est-ce qu'il m'énerve. Plus tard, il veut
être inspecteur de police. Ca m'étonne pas de lui de vouloir être flic. Il est vraiment né pour emmerder le monde. – Puisque ton frère est là, on va manger. Mets la table, Simone. A moi de jouer. Je me plante à côté de mon frangin qui vient de poser ses cahiers sur son lit. – Non, c'est Jean-Paul qui va le faire. Il ouvre déjà la bouche pour protester. Je le regarde droit dans les yeux, comme un serpent qui hypnotise sa proie et, en articulant bien, j'ajoute : – Moi, il faut que j'aille aux W.C. Je vois qu'il a reçu le message. Il est furibard. En se penchant il me glisse dans l'oreille : – Salope. Pas question de me laisser insulter par ce grand con. Toujours en le regardant, j'appelle d'une voix doucereuse ; – Maman ? Elle s'affaire dans la cuisine. – Qu'est-ce qu'il y a ? – J'ai quelque chose à te dire. – J'arrive. Le Jean-Paul fait une sale tronche. Je lui dis tout bas : – Et toi, t'as rien à me dire par hasard ? – D'accord, d'accord, excuse-moi, il me crache, tout bas aussi. Et il commence à mettre le couvert. Ma mère n'en revient pas. – Qu'est-ce que tu voulais me dire, Simone ? – Je sais plus. J'ai oublié. Et je sors en rigolant de l'intérieur. La première phase de l'opération Benito a parfaitement réussi. Je crois que j'ai la situation bien en main.... * * * Toute la semaine on a distribué des cartes de visite de Madame Rita dans le quartier et ça commence à porter ses fruits. On a
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eu l'assistante du dentiste, une jolie brune à l'accent chantant, on a eu la mercière de la rue Tholozé. Et on a eu la belle-soeur du droguiste, une veuve, Mme Chevalier. Pour son baratin de voyante, rien à dire, ma mère commence à être au point, mais question ambiance, c'est pas encore ça...Il va falloir que je m'en occupe. En fermant les rideaux, en mettant un abat-jour rose avec des franges sur la lampe et un grand tissu qui tombe jusque par terre pour cacher la table, ce sera déjà mieux.
LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE
sur le bras pendant une heure. Hectine, ça s'appelait. Ces jours-là, c'était la corrida. Quand l'infirmière se pointait et que j'entendais ma vieille mettre la seringue à bouillir, je courais me planquer, mais je finissais toujours par l'avoir, cette foutue piqûre. Des sous-cutanées, c'était. Putain la douleur. On devait entendre mes hurlements jusqu'en haut de la butte Montmartre. Cette année-
* * * A l'école de la rue Blanche, ces temps-ci, on n'arrête pas de boire du lait chocolaté. Tous les après-midi on a droit à une distribution. C'est grâce à Mendès France. Je sais pas qui c'est mais il s'occupe rudement bien de la santé des écoliers. Ma mère a tenu sa promesse. Samedi, on est allées chez Crait m'acheter un collant et des chaussons neufs. N'empêche que mon cours de danse a été complètement gâché. C'est à cause d'une nouvelle, Eliane Béranger, qui était dans ma classe l'année dernière et avec qui je suis fâchée à mort. Ca date de quand j'étais chauve. Enfin pas complètement. Il y a un an que ça a commencé. Un matin, en me faisant mes nattes, une grosse mèche de cheveux est restée sur la brosse. Ma vieille a été étonnée que je crie pas parce que je suis sensible de la tête et d'habitude, c'est toute une comédie pour me démêler. Si j'ai pas crié, c'est parce que j'avais rien senti. Ma mère a continué son brossage. Une autre mèche est partie, et puis encore une autre. Ca n'arrêtait pas. Là, on a joué panique à bord. Aux cent coups, la petite mère Bobinet. Moi aussi. J'avais de grandes plaques chauves sur la cafetière. Une horreur. On est allées en consultation à l'hôpital Saint-Louis. Le professeur a dit que c'est parce que je suis hypernerveuse, que ça repousserait mais que ce serait long. Pendant un an, j'ai eu droit à une piquouze un jour sur deux avec un produit qui brûlait vachement. Après, j'avais une grosse boule
là, j'ai beaucoup prié saint Tignasse, qu'est sûrement le patron des coiffeurs avec un nom pareil... Pour aller à l'école, ma mère me mettait un foulard noué derrière la nuque façon corsaire. J'avais tellement les jetons qu'il glisse qu'elle le serrait à mort et ça m'empêchait de pencher la tête en arrière. Au début, toute l'école se foutait de moi. Et puis ça s'est tassé. Jusqu'au jour de l'inspection d'Académie. La récré durait plus longtemps que d'habitude et on était toutes superénervées. Au milieu de la cour, j'attendais mon tour pour la marelle. Je faisais celle qui
s'aperçoit pas que Jacky Bonnafé la caresse du regard depuis la fenêtre de l'infirmerie de l'école des garçons. C'est juste là que cette garce d'Eliane Béranger est passée derrière moi. D'un geste précis et prémédité, elle a arraché mon foulard et l'a balancé à deux mètres. Si y avait pas eu Jacky, j'aurais pas perdu mes moyens. Mais là, je suis restée plantée comme une qu'a pris la foudre, avec ma tête en cul de singe, pleine de plaques couvertes d'un produit rouge et de touffes de cheveux qui pointaient ici et là. Mes copines de marelle, Catherine Louvin et Nicole Makowski, se sont arrêtées pour me regarder. Elles avaient jamais vu ce qu'il y avait sous mon foulard. Les autres ont fait un cercle autour de nous et ont commencé à rire bêtement. Nicole est allée ramasser mon foulard et me l'a tendu. Je l'ai remis sur ma tête en faisant celle qui s'en fout et je suis partie vers les cabinets d'un air détaché. Une fois la porte fermée, j'ai piqué la plus belle crise de haine de toute ma vie. C'étaient vraiment des sanglots de haine parce qu'au début, j'avais même pas de larmes. Les larmes sont venues après. Intarissables, elles étaient. J'ai serré les poings très fort pour m'empêcher de cogner sur les murs de ciment jusqu'à ce que tous les os de mes mains soient broyés en mille morceaux. J'ai serré les mâchoires à m'en faire péter les dents pour m'empêcher Pub Maïzena, 1950 de hurler à la mort. Ca grinçait comme des vieux gonds rouillés. Espèce de saloperie de fille de chienne. Sale pute. Enculée. J'aurai ta peau. Je te ferai crever à petit feu. Je t'arracherai les deux yeux et j'en ferai des calots que je ferai exploser sur le mur du préau. Tout mon foutu répertoire d'injures y est passé. Même raclure de bidet, qui me paraissait pourtant bien léger pour l'occasion. Dans la foulée, j'ai aussi insulté le bon Dieu, poing brandi vers le ciel dans un geste menaçant. Il avait intérêt à arrêter ses conneries, lui aussi. C'est là, bien campée sur les marchepieds
LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE
de ces saloperies de waters puants, aux murs couverts de virgules merdeuses, que je me suis juré à moi-même que plus jamais personne ne m'humilierait de cette façon. Un jour, je serai quelqu'un. Je vais devenir tellement célèbre et puissante que j'aurai le monde à mes pieds. C'est juré. La cloche a sonné, mais je suis pas sortie tout de suite. J'ai fini par me calmer. Quand j'ai poussé la porte, Catherine et Nicole m'attendaient. Elles ont rien dit. On est allées se mettre dans le rang et on est rentrées en classe. Maintenant, je me sentais en pleine forme pour l'inspection. Mais j'ai pas été interrogée. Melle Perrault avait ses chouchoutes et j'en faisais pas partie... * * *
c'était dégueulasse. Mais je savais où Eliane Béranger s'asseyait. Je me suis glissée en douce jusqu'à sa place et j'ai versé le contenu du flacon sur sa chaise. C'est des chaises avec un petit rebord et je savais que ça coulerait pas. Je suis allée me ca-
L'après-midi, j'ai piqué ma bouteille vide de lait chocolaté et Et pendant ce temps-là on parle du quartier au cinéma je l'ai planquée dans mon cartable. Le lendemain matin, avant de partir cher derrière le paravent en bois ondulé qui de la maison, j'ai fait pipi dedans et j'ai ferme l'entrée de la cuisine et j'ai attendu. A remis la capsule comme j'ai pu. J'ai des- la cloche, les filles sont arrivées par petits cendu la rue Pigalle comme si je portais le groupes. Eliane Béranger parlait avec sa saint sacrement. J'avais pas envie que ça copine Aurore de la Ferrandière. Encore se renverse sur mes cahiers. Le seul pro- une foutue pimbêche. Qui se ressemble blème, c'est que je mangeais plus à la can- s'assemble, comme on dit. Elles se sont tine. J'étais tout le temps malade tellement assises. Saisie, la Béranger s'est soulevée
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à moitié pour mater ce qu'il y avait sur sa chaise. Elle a cru que c'était de l'eau, a passé la main pour l'enlever et l'a essuyée sur son tablier rose. Ca a fait une belle auréole jaune. C'est là qu'elle a compris. Horrifiée, elle a bondi de sa chaise, tous les regards braqués sur elle. Je l'avais pas loupée. Une tache grande comme une assiette s'élargissait sur sa blouse à l'endroit des fesses. – Regardez. Elle a fait dans sa culotte, a pouffé une fille de la table à côté. – C'est pas moi, espèce d'idiote, Eliane lui a dit. – Non. Bien sûr. C'est le pape de Rome. Tout le monde a éclaté de rire. La Béranger a moins de sang-froid que moi. Elle s'est mise à chialer devant tout le monde. L'institutrice de garde est arrivée et a appelé la femme de service. – Emmenez Eliane à l'infirmerie, qu'elle se nettoie. Les autres, asseyezvous et taisez-vous. Quand Eliane et Mme Pinson sont passées à côté de moi, je suis sortie de derrière mon paravent et j'ai marché avec elles jusqu'à la porte. – T'inquiète pas. Ca peut arriver à tout le monde, j'ai dit à Eliane.
LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE
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– Ton amie a raison, a dit Mme Pinson. Ce Quoi, le coup des yeux explosés sur le mur avec des problèmes à n'en plus finir. Là, n'est pas grave, tu sais. du préau ? Tu sais bien que j'ai dit ça parce j'ai arrêté la discussion. Ca ne nous menait Eliane m'a foudroyée du regard mais n'a rien que j'étais en pétard. nulle part. C'est vrai. Au catéchisme, ils ont osé me dire. Pendant qu'elles s'éloignaient, La petite voix a commencé à s'exciter, beau nous bassiner avec le pardon par-ci, j'ai vérifié que la loge de l'autre joue par-là, la concierge était vide, il y a des trucs qui j'ai actionné le bouton se pardonnent pas, de la grande porte et je même si mes cheme suis faufilée dehors. veux ont repoussé J'ai refermé le plus douplus épais et plus cement possible pour beaux qu'avant. pas que ça claque et j'ai Tout ça pour dire commencé à remonter qu'on était pas la rue Pigalle. jouasses de se reTout le long du chemin trouver chez Mme une petite voix m'a Salomon, Eliane Béparlé. Je ne voulais rien ranger et moi. Pour entendre. Elle a insisté. les quelques cours Distribution de lait dans les écoles Pierre Mendès-France J'ai fait la sourde oreille qui restent, j'écrase jusqu'au coin de la rue ma chique, mais La Bruyère et là, j'ai crasi elle est encore là à la rentrée, il faudra qué. D'accord, j'ai dit, qu'est-ce que tu veux ? genre prêchi-prêcha. Bon, bon, ça va, j'ai prendre des dispositions. Ce sera elle ou C'était une mesquine vengeance pipi-caca, dit. Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? elle a attaqué. Tu as tout à fait raison, j'ai Il faudrait peut-être pas oublier que je suis moi... A suivre... répondu. Indigne de moi ? Je te l'accorde. rien qu'une pauvre petite fille de dix ans
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À TABLE
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LOÏC BALLET
LA PASSION POUR LA FRANCE DES BONS PRODUITS
S
éduit par Montmartre depuis son émission du Triporteur sur la Butte, le chroniqueur gastronomique est désormais Citoyen d’Honneur de la République de Montmartre. Infatigable ambassadeur du bon et du vrai, il est bien normal qu’il fréquente aussi souvent la Bonne Franquette… Loïc Ballet se place dans la lignée de Jean-Pierre Coffe qui a été son mentor. C’est avec lui qu’il a commencé son parcours à la radio sur France Inter en 2010. Il a été chroniqueur dans l’émission télévisée «C’est au programme » avant d’animer les fameuses chroniques gastronomiques de l’émission quotidienne de William Leymergie Télé Matin sur France 2. Pour sa rubrique du Triporteur, cela quatre ans qu’il sillonne la France, à bord du Bus 26, ce qui l’a rendu célèbre aujourd’hui. Des centaines d’heures de tournage pour pouvoir raconter toutes ces rencontres faites devant la caméra, jusque dans les déserts gastronomiques où il n’y a pas d’étoilé mais où il rencontre des produits, des hommes qui font la richesse et la spécificité de notre pays. Le résultat d’un an de travail : un ouvrage sur les produits d’exception et les savoir-faire, différents des livres déjà existants sur les ressources de notre terroir. Il nous fait partager 14 balades gourmandes pour faire palpiter nos papilles, du chocolat d’Espelette au melon de Cavaillon, en passant par les truffes noires du Ventoux, le riz de Camargue, la féra du Léman ou le vin jaune du Jura. Son tourisme gourmand et insolite emmène le lecteur humer les arômes des fromages du Gerbier de Jonc ou ceux du cœur de l’Auvergne. Son défi : défendre le bon goût, les produits authentiques, mais aussi montrer des zones de production en péril, lancer quelques coups de gueule et sortir des sentiers battus pour faire vivre des aventures gustatives authentiques. Il s’y est fait de nombreux amis avec ceux du temps où il travaillait pour France 3 Rhône-AlpesAuvergne. Au bout du compte, cela représente 10 ans de terrain à la découverte d’artisans, de restaurateurs, de producteurs. Alors, en route pour cette balade gourmande et fraîche ! Marie-France COQUARD
La France des Bons Produits par Loïc Ballet aux Editions Le Chêne. 160 Pages 19,90 €
Le Luz Verde
L
e restaurant dont je veux vous parler, c’est le Luz Verde, situé au 24 rue Henri Monnier. Ah oui, je vous entends rouspéter : la rue Monnier, ce n’est plus Montmartre… D’accord, mais si je vous dit qu’en deux enjambées vous êtes devant le restaurant le plus rigolo de la capitale ? Le décor n est pas du tout mexicain, il est dans le vent : tables de bois, pas de nappes, les couverts dans une boîte, vous préparez vous-même votre table… comme à la maison en somme. La clientèle est très jeune et se presse pour déguster les créations d’Alexis Delassaux, jeune chef de 28 ans. Comme je lui demandais à quel âge il était tombé dans la marmite et à quel moment il avait compris qu’il était fait pour être derrière les fourneaux, j’appris que ce fut un démarrage spécial pour le jeune homme : il avait besoin d’argent et il avait trouvé du travail dans les cuisines de Pascal Boulogne et de Gregory Marchand du « resto frenchie » : il y faisait toutes sortes de petits boulots, nettoyage, rangements, rien de passionnant. Mais après avoir vu travailler le chef Marchand, il comprit où était sa voie et il entra à l’école EPMTH où il obtint son BEP. C’était parti ! Et maintenant, passons à table : nous y trouvons tous les tacos bien sûr, mais aussi du poulpe, des cheviches de thon et des couteaux al ajilla à l’ail et piments doux, un délice. Pour les plats, du bœuf black angus, de la côte de bœuf et la merveilleuse épaule de cochon cuite 8 heures… Alexis travaille au barbecue dans sa cuisine où vous pouvez l’apercevoir préparant ses spécialités. Vous finirez votre repas avec des desserts qui changent tous les jours. Pour l’addition, comptez environ 30 euros. Mais j’y pense, vous avez du voir le visage de ce jeune chef, il est en ce moment dans « Top Chef »... Moi, je suis rentrée chez moi les yeux et les papilles émerveillés, et j’ai fait un rêve : je voyais les grands chefs, Escoffier, Beauvillier, Bocuse et Gérard Vie penchés au dessus d’un berceau et apposer leur signature sur l’avant-bras du bébé pour lui porter bonheur... et cette nuit la j’ai eu l’explication du tatouage d’Alexis… Au Luz Verde, pas de réservation, pour le dîner premier arrivé premier servi… Donc essayez de venir à 19 h pour être sûr d’avoir une bonne table – mais si vous arrivez avant 23 h, on vous servira, la maison ferme à 2 h du matin. Perrette Souplex LE LUZ VERDE 24, rue Henri Monnier Téléphone 01 70 23 69 60 fermé le dimanche et le lundi
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PAR GRÉGOIRE LACROIX
LES PATATES DE GREG
Des patates qui parlent, on en connait tous... mais reconnaissez que celles-ci ont bien plus d’esprit ! Rubrique signée par Grégoire Lacroix, de l’académie Alphonse Allais.
3 Haïkus Absurdes Un cardinal désorienté a besoin de faire le point alors qu’un point n’est jamais désorienté quand il est cardinal. * Il vaut mieux mettre son pied sur un parchemin que sa main sur un marchepied. * Un clou parfait n’a pas de vices. Mais une vis qui n’a pas de pas ne vaut pas un clou en tant que vis.
Finalement le soleil est comme tout le monde, il attend que la nuit tombe pour se coucher. * Quand on est con, être jeune n’est pas une excuse, être vieux non plus * Je me sens flatté quand quelqu’un me demande de l’argent. Ça me donne l’illusion d’en avoir. * Paradoxe : Une femme du monde n’éclate pas de rire, elle pouffe alors qu’elle n’en est pas une… * On peut considérer qu’un estomac est de bonne qualité quand il a résisté au vin chaud des marchés de Noël… * Toute ma vie, j’ai fait de mon mieux, maintenant j’attaque le pire…
ENTRE COUR ET JARDIN
Par Michèle Clary
DARIUS
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MADE IN PARIS
AU THÉÂTRE DES MATHURINS
LE SHOW MUSICAL DE BÉATRICE COSTANTINI i vous aimez les S chants sur Paris, des succès qui ont fait le tour du monde, vous allez être transportés par une ambiance joyeuse…
La chanteuse Béatrice Costantini, artiste accomplie, est aussi une actrice. Elle a joué entre autres sous la direction de Robert Hossein, Bunuel, Autant Lara, Claude Sautet, Costa Gravas.
ne histoire de résilience qui insU pire la fascination… Clémentine Célarié joue le rôle de
Claire dont le fils souffre d’une maladie dégénérative où seuls subsistent les odeurs et le toucher. Il vit dans un fauteuil roulant. Mais au-delà de cette souffrance, cette mère nous offre une philosophie du bonheur « Toujours du côté de la vie ». Cela ne se réduit pas à un concept mais à du vécu en permanence. Ainsi Claire a l’ingénieuse idée de faire voyager son fils au milieu de son immobilité. Cette prouesse va se concrétiser en demandant à un créateur de parfums plusieurs compositions, pour évoquer les lieux et les souvenirs du jeune homme. Grâce à cette merveilleuse aventure, tous les personnages se portent les uns les autres vers le haut pour atteindre le dépassement de soi. De là, nous partons dans un voyage olfactif. Ces évocations sollicitent puissamment l’imaginaire du spectateur sur les fragrances possibles… Vous les cherchez, vous les sentez… Une magie s’opère à votre insu. Clémentine Célarié illumine cette pièce de sa présence. Elle interprète avec une parfaite justesse le rôle de cette femme forte, capable de créer le bonheur autour d’elle.
Pierre Cassignard lui donne parfaitement la réplique avec charisme et une belle énergie. Pas de sensiblerie, ni de misérabilisme. Le handicap est vu autrement, par une bousculade dans les clichés ! La pièce nous donne à réfléchir sur la représentation que nous nous faisons de la vie. Aussi sur notre capacité de chercher en toutes circonstances la latitude du bonheur. Une pièce humaniste, lumineuse, qui tape fort dans son contexte. Clémentine Célarié achève toutes ses joyeuses prouesses par un trait d’humour formidable… Enfin une pièce qui rend heureux !
DARIUS Avec Clémentine Célarié et Pierre Cassignard Mise en scène : Anne Bouvier Auteur et adaptateur : Jean-Benoît Patricot Le texte Darius est lauréat du prix Durance-Beaumarchais SACD 2014 AU THÉÂTRE DES MATHURINS 36, rue des Mathurins 75009 Paris Tél. : 01 42 65 90 00 www.theatredesmathurins.com
Béatrice Costantini s’impose sur scène par une forte personnalité. Dans son habit noir sexy, avec sa silhouette parfaite et sa chevelure rousse voluptueuse, le ton est donné. Sa voix nous entraîne dans le vieux Paris au gré d’histoires d’Amour. Elle est accompagnée par Caroline Stenger, qui joue du violon et aussi des platines. Silhouette de mannequin et violoniste de talent, elle emporte de son archet toute la salle… Mickael Lecoq au clavier ajoute de ses touches toute l’ambiance enveloppante. Béatrice Costantini s’adresse à son public avec une sympathie et une tendresse visibles. Mais la grande originalité de ce spectacle est de revisiter ces classiques de la chanson au travers de musiques comme la pop, le rock, la dance, l’electro. Ainsi, des générations plus jeunes découvrent les chansons sur Paris avec ravissement. Un spectacle pour tous les âges sous un nouvel univers musical qui donne de la bonne humeur, et une envie de danser. MADE IN PARIS Du 16 janvier au mardi 28 mars 2017 Au Théâtre Bo Saint-Martin 19, boulevard Saint-Martin 75003 Paris Téléphone : 01 42 71 50 00
ENTRE COUR ET JARDIN
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SANDRINE SARROCHE LA LOI DU TALON avocate de métier, abandonne le tribunal pour les planches de théâtre. En 2007, elle commence sa vraie vie avec son premier spectacle : « Je suis Ségolène ».
Aujourd’hui, au Petit Palais des Glaces, elle interprète dans un one woman show, une jeune provinciale qui arrive à Paris. Prétexte à toute une série de personnages désopilants : les ados, les hommes, les jeunes mamans, les concierges portugaises, la mamie… « La parisienne heureuse avec son petit logement social de 700 m2 face au Luxembourg, pas le pays, le jardin ! »
Elle a un talent assuré pour nous immerger dans des univers familiers des plus pétillants. Les textes sont écrits avec justesse, sous un sens affiné de l’observation. Sandrine Sarroche déclenche le rire du début jusqu’à la fin du spectacle. Enfin, elle nous entraîne dans le chant, la danse et des accents réussis, à un rythme toujours égal ! Mais, sous ces mots, avec une liberté de ton et d’humour, il y a sous-jacent les thèmes de l’intégration et de l’adaptation. L’étoile montante des humoristes, là voilà !
Photographe : Marc Plantec
a loi du talon » : la revanche « L du plaisir sur la douleur ! Dans la vraie vie, Sandrine Sarroche,
PETIT PALAIS DES GLACES 37, rue du Faubourg du Temple 75010 Paris Téléphone : 01 42 02 27 17
PEAU NEUVE
AVEC LILI CROS ET THIERRY CHAZELLE ls forment un duo exceptionIcompose, nel à la scène : Lili écrit et joue dans de nombreux groupes de théâtre. Thierry est un guitariste précoce qui a remporté, à l’âge
de 14 ans, une médaille d’or au Conservatoire de Caen. Peau-neuve est un spectacle de chansons originales (écrites et composées par Lili et Thierry)
portées par des musiques variées. Les comédiens jouent et chantent tous les deux dans une parfaite complicité. La voix puissante de Lili, l’humour partagé transmettent une joie ins-
tantanée au public. Les textes sont d’une très belle écriture et toutes les ambiances sont visitées : l’humour, l’amour, la mort « le client d’Erotika, le petit soldat, l’éclaireur ». Ils ne sont pas en reste pour les jeux de scènes. Le spectacle va crescendo en hauteur d’exigence. Tout s’accélère et le public est irrésistiblement entraîné par un rythme qui ne faiblit pas. AU CINÉ 13 jusqu’au 28 février 2017 1, avenue Junot 75018 Paris Téléphone : 01 42 54 15 12
Photos : Eric Vernazobre
ET À L’EUROPÉEN du 14 au 31 mars 2017 5, Rue Biot 75017 Paris Téléphone : 01 44 51 93 26 Tournée en île de France Avec Lili Cros et Thierry Chazelle Mise en scène Fred Radix et François Pilon
ENTRE COUR ET JARDIN
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FABRICE LUCHINI ET MOI DE ET AVEC OLIVIER SAUTON
C
’est l’histoire d’un jeune homme séducteur à tout crin qui rêve de devenir comédien. De plus, il est totalement inculte, la culture pour lui c’est un une autre planète. Par hasard, il rencontre Fabrice Luchini et le sollicite pour devenir son professeur… Olivier Sauton, qui est comédien, humoriste et professeur de théâtre, réussit parfaitement à faire vivre les deux personnages situés aux antipodes l’un de l’autre, passant de l’un à l’autre avec une aisance spectaculaire qui trouble, séduit et nous donne à rire aux éclats. Le contraste entre la langue française, les traits d’esprit, la finesse du bon
mot et le parler terre à terre du jeune homme deviennent des instants savoureux. Parmi ceux-ci, une fable de La Fontaine, revisitée, où vous voyez la cigale qui vit sur un dance floor à Ibiza ! La salle éclate de rire sans cesse. Ce spectacle pétillant sous des mots ciselés se termine par des applaudissements effrénés. Si vous aimez Fabrice Luchini, les mots, les contrastes et le rire, allez-y ! Michèle Clary THÉÂTRE LA BRUYÈRE 5, rue La Bruyère 75009 Paris Téléphone : 01 48 74 76 99
LOUISE WEBER DITE LA GOULUE Dans ce spectacle qui mêle humour, musique, sensualité et émotion, Delphine Grandsart ressuscite Louise Weber dite La Goulue, star du Moulin Rouge et égérie de Toulouse Lautrec. Avec Matthieu Michard à l'accordéon, ils nous font pénétrer dans son intimité, dans les coulisses de ce destin hors norme et empreint de liberté. Texte de Delphine GUSTAU Mise en scène Delphine GRANDSART et Delphine GUSTAU Avec Delphine GRANDSART Musique et accordéon Matthieu MlCHARD Chorégraphies Catherine Arondel THÉÂTRE ESSAÏON 4, rue Pierre au Lard 75004 Paris Téléphone : 01 42 78 46 42
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À DROITE À GAUCHE «C omment peut-on être un acteur riche, célèbre et être de gauche ? C'est ce que se demandent la plupart des gens de droite. Comment peut-on être ouvrier chauffagiste et voter à droite ? C'est ce que pensent la plupart des gens de gauche. A quelques mois des élections, la confrontation inattendue entre Jean-François Balmer et Régis Laspalès se joue des stéréotypes, fait vaciller nos opinons ! » Des dialogues savoureux pointés au laser, signés Laurent Ruquier, pour cette satire de haut vol, restituant avec finesse le grand renversement d’échiquier socio-politique contemporain qui bouleverse les codes traditionnels. Une vox populi dont la gouaille porte nettement à droite – C’est le formidable Laspalès, qui « fait peuple » sans jamais en faire trop – et une « élite » citadine éclairée, évidemment de gauche… C’est Jean-François Balmer, dont on se demande comment le « milieu » n’a pas songé à lui offrir bien plus
souvent de vrais et bons rôles de comédie, où décidément son jeu excelle, capable de faire circuler le rire dans les sphères d’inspiration du grand répertoire en bousculant, lui aussi, les codes. En ces temps agités et saturés par la vie politique, une soirée salvatrice d’ordre homéopathique, pour traiter le mal par le mal… ou le rire par le rire. Jean-Manuel Gabert Pièce de de Laurent Ruquier Mise en scène de Steve Suissa Avec : Jean-François Balmer, François Berland, Olivier Dote Doevi, Charlotte Kady, Régis Laspalès, Jessé Rémond Lacroix. THÉÂTRE DES VARIÉTÉS 7, Boulevard Montmartre 75002 Paris Téléphone : 01 42 33 09 92 Durée : 1 h 45 Horaires : Du Mercredi au Samedi à
20h30 et 16h30 les Samedi et Dimanche. Jusqu’au 29 avril Métro : Grands Boulevards (lignes 8, 9) Bus : arrêt Grands Boulevards (lignes 20, 39, 48, 67, 74, 85)
LE GÉNIE DU VIN UN « WINE WOMAN SHOW »
U
ne Femme, des personnages aux noms œnologiques, des jeux de mots aux goûts tanniques, de l’Humour, de l’Amour, du Vin... Ce wine woman show nous dévoile les secrets de trois amies-ennemies dotées de noms oenologiques Margaux, Fleurie et Vouvray. Les problèmes surgissent à cause d’un certain SaintAmour... Confidences et trahisons sont les ingrédients de cette comédie truffée de jeux de mots au goût tannique qui restent longtemps en bouche. Jolie comédienne rousse et acidulée, Sylvie Malys excelle dans son interprétation lors des transformations de ses personnages. Ce spectacle drôle et rafraîchissant ravit et requinque le spectateur.
Sur un indice de satisfaction, je lui donne sans hésiter «cep sur cep « ! Buveurs de talents ... à votre bonne santé ..; et sans modération cette fois ! » L’avis du comédien Patrick Préjean.
« Amateur de bons crus.....quel plaisir j’ai eu de déguster un assemblage si frais, si drôle et si bien fait !!
Sylvie Malys fait pétiller les scènes de Paris, de Belgique et d’Avignon. Elle interprète « Les Demoiselles de Rochefort » sur France 2. On l’a vue sur TF1 notamment dans « Alice Nevers », ainsi qu’en guest dans « Scènes de Ménage » M6 et sur scène au Théâtre du Gymnase dans « Ticket Gagnant ». En parallèle elle s’essaye au duo show avec un spectacle intitulé « E-MOIS », qu’elle écrit, joue et tourne pendant deux ans à Paris. Ce qui l’amène tout naturellement au « One » avec
« Ya des Pépins dans le Raisin » qui sera le premier du genre. Artiste complète, elle est aussi auteur et sculpteur. Elle expose depuis 2010 dans différentes galeries à Paris, Giverny, Belgique, St Petersburg, Arras – elle a fait don de sa Sculpture « Heart Child » adjugée à 3500 euros lors d’une soirée caritative au profit de l’association « Un Maillot pour la Vie ». LE GÉNIE DU VIN un Wine Woman Show avec Sylvie Malys Les Mardis à 20h00 AU THÉÂTRE LES FEUX DE LA RAMPE 34 rue Richer 75009 Paris M° Cadet ou Grand Boulevard Réservation : 01 42 46 26 19
HOMMAGE
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Smaïl Mekki M
onsieur Smaïl Mekki et pour les intimes Smao, s’en est allé jouer ailleurs...
Comment décrire ton absence sur notre colline Montmartroise où tu multipliais les petits bonheurs avec ta joie de vivre constante, celle-là même que tu savais si bien transmettre. Tes embrassades et ton rire nous manquent tellement que je les ressens en les entendant encore. Tu vibres dans nos coeurs, toi notre Smao national au sourire tendre si haut perché et si proche à la fois.
Copyright ALP / Terence Films / Julien Mokrani
Tu avais « l’art » sans les bonnes « manières » mais toujours celles du coeur avec l’élégance naturelle qui te caractérisait, tu savais rire de tout. Nous étions si bien avec toi, ne seraitce qu’un instant qui devenait très vite un moment de partage des plus agréable ! Je me souviens comment tu parlais de tes filles qui faisaient ta grande fierté...avec tant d’amour...et puis, la vie en a décidé autrement, la maladie a eu raison de toi et tu figures parmi les anges c’est sûr !!! Finalement, tu dois bien t’marrer de là où tu es avec nos vies dévoilées ! Tu as du pain sur la planche à veiller sur nous à présent ! J’aime cette idée-là, où tu continues de vivre dans nos coeurs comme une lueur d’espoir toujours bienveillante.
ler de celui dont j’ai eu la chance de croiser la route, comme tous ses amis d’ici et d’ailleurs qui ont eu le bonheur de rencontrer ce merveilleux comédien aussi à l’aise à l’écran que dans sa propre vie !!!
Je ne pourrais jamais tout dire ou tout dévoi-
La croisée des chemins dit-on et une heu-
reuse providence que de t’avoir connu... Je t’aime et jamais je ne t'oublierais...tu vas nous manquer mon cher Smao !!! Laetitia KOTCHEFF
BIOGRAPHIE Né en Algérie, Smaïl Mekki arrive en France trois mois après sa naissance. À vingt ans, il débute au théâtre auprès du poète José Valverde, qui dirige alors le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.
Au cinéma, il joue des rôles secondaires sous la direction, notamment, de Bernard Giraudeau, Olivier Assayas ou Bertrand Tavernier. En 1992, il interprète Ben Rock, dans le film éponyme réalisé par Richard Raynal.
Au sein de la compagnie de Daniel Bazilier, il se produit dans plusieurs pièces du Théâtre de la Jeunesse pour le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis. On le voit plus tard dans Les Rustres de Carlo Goldoni, L’Ambassade de Slawomir Mrozek, dans une mise en scène signée Laurent Terzieff, ou La tour de Nesle d’Alexandre Dumas, mis en scène par Claude Santelli.
Pour la télévision, il tourne dans de nombreux téléfilms et apparaît dans des épisodes de séries à succès comme Les Cordier, juge et flic, Nestor Burma, Julie Lescaut et Joséphine, ange gardien. Ses rôles récurrents dans les séries Groupe flag, Préjudices et surtout Famille d’accueil en font un visage familier des téléspectateurs.
Source : Wikipédia
HOMMAGE
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Pierre Barouh P
ierre Barouh aimait dire qu’il était un gosse de banlieue. Ses parents, Juifs originaires de Turquie, faisaient les marchés. Pierre fut envoyé dans le bocage vendéen pendant la guerre, afin de lui permettre d’échapper aux persécutions nazies. Il disait qu’il avait eu la chance de vivre chez un paysan merveilleux. Revenu à Paris, il ne parlait plus que le patois ! Resté très attaché à cette terre, il possédait dans la région une maison au bord de la rivière où il allait à la pêche dans son enfance.
Montand en 1968 – deux chansons dont son ami accordéoniste Francis Lai, âgé de 84 ans, a composé la musique. « Pierre Barouh est la seule personne dont j’ai écouté les conseils. Et son regard sur le monde est omniprésent dans la plupart de mes films », a tweeté Claude Lelouch au moment de la disparition de son ami.
Rétif à l’école, l’enfant libre des bocages fréquente le cinéma L’Eden, en bas de sa maison, où il découvre Les visiteurs du soir : « Prévert m’a éclaté dans la tête comme mille soleils » disait-il. Après la découverte du jazz dans une maison de convalescence pour adolescents, il prend la décision d’arrêter les études, d’écrire des chansons et de ne plus rien faire que voyager jusqu’à l’âge de tente ans ! Barouh visite ainsi des pays, devient un poète itinérant. Il travaille quelque temps pour vivre, reprend le large, et revient régulièrement se resourcer entre Saint-Germain-desPrés et Montmartre. Devenu assistant-metteur en scène et acteur dans le film de Georges Lautner, « Arrêtez les tambours », il y chante Les filles du dimanche.
Sur le tournage d’Un homme et une femme, Pierre rencontra Anouk Aimée. Ils furent mariés pendant trois ans. C’est en 1966, pour éditer les chansons du film de Lelouch, chansons dont personne ne voulait dans les Pierre Barouh entre vraiment « en maisons de disque, que Barouh chanson » à partir de 1962, avec décide de créer son propre label deux 45 tours où figurent la superbe sous le nom de Saravah – un mot Chanson pour Teddy (l’histoire d’un africain qui signifie le salut, la bénéamoureux de la Butte, né rue des diction – mais qui rappelle aussi Trois-Frères), Le Tour du monde, cette Samba Saravah enregistrée Le p’tit ciné... Sa rencontre avec à Rio de Janeiro en 1966 avec Lucien Morisse qui montait alors Baden Powell (Barouh fut aussi sa première maison de disques, AZ « l’importateur » de la bossa-nova lui permet d’être le premier à enre- en France après avoir acheté en gistrer sous ce nouveau label, Avec 1959 à Lisbonne le disque Chega de Saudade, de Joao Gilberto). Danyel Gérard. Parmi ses titres les plus célèbres : Un homme et une femme, tirée du Saravah, sa jeune maison de film de Claude Lelouch (1966), et La disques, s’installe au cœur de Bicyclette, interprétée par Yves Montmartre, rue et passage des
Barouh avant Barouh : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que de rendez-vous »
Paul Eluard
HOMMAGE À PIERROT Après cinquante ans d’une amitié discrète aussi forte qu’au premier jour, malgré des silences en pointillés de quelques mois ou années, – et bien avant la célébrité qui lui a donné son nom de Barouh, le « chabadabada » d’ « Un homme et une femme » de Claude Lelouch, ou sa balade « À bicyclette » – mon ami Pierrot, a terminé son passage prévu sur terre jusqu’au 28 décembre 2016, en chantant : «Tu commenças ta vie / tout au bord d’un ruisseau ,… tu prenais des plaisirs / à faire des ronds dans l’eau…”. Et cette disparition dans les coulisses de nos vies, me laisse au fond du cœur un vide plein de tendresse et de chagrin. Nous passons tous, sur notre planète, un milliardième de milliardième de seconde au regard de l’éternité, mais, avec ses rires ou dans ses larmes, il est si incroyablement intense ! Cet été-là, notre été commun numéro 1, le couturier Jacques Esterel et moi, Linda Vandal l’une de ses « petits mannequins volants », nous avons rendez-vous avec Edmond Prince, créateur de bijoux. Dans son appartement, au 1er étage d’un somptueux immeuble de la rue Saint Honoré, nous sommes venus choisir, pour la collection d’automne, dans les nouvelles créations d’Edmond, quelques colliers, bagues et broches. C’est pile à ce moment qu’arrive « l’ami Pierrot », guitare en mains. « Un acteur volant » lui aussi ? Ce Pierrot là, ami du « Prince » – depuis qu’un jour, Edmond l’a pris en stop sur le bon côté de la route qui l’emmenait chanter – est beau, sympa, il a une voix très douce. Pierrot nous chante, tranquille, juste comme on offre ce qu’on a de meilleur, une poésie-chanson, simple comme la vie quand elle veut être douce, « Les filles du dimanche » peut-être ? Il y a comme ça des moments où, heureux, tous ensemble, un peu « déjantés », on se fabrique d’inoubliables souvenirs. À partir de ce jour-là, le milliardième de seconde s’étirera pour Pierre et moi jusqu’à aujourd’hui : « Toi qui marche, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait quand tu marches », Antonio Machado, regarde Pierrot,
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Abbesses, entre café St-Jean, magasin Nicolas, charcuterie du Cochon rose et marchands de légumes. Au programme de ce label indépendant et novateur, on trouve les grands aînés (Pierre Louki, Jean-Roger Caussimon auquel Barouh permet enfin d’enregistrer ses chansons, et les découvertes comme Alain Leprest, Jacques Higelin, Brigitte Fontaine…). Pour les musiques du monde : Nana Vasconcelos, Pierre Akendengué, sans oublier le jazz (Steve Lacy, Maurice Vander).
comme il a raison ce poète espagnol. Les chemins de la vie sont et seront toujours mystérieux. Nous en avons fait un bout ensemble. Quelques mois plus tard, nous nous retrouvons, au début de l’été, à l’autre
ronné au Festival de Cannes du Prix des Ciné-clubs, la même année où « Les parapluies de Cherbourg » obtiennent le Louis Delluc : morte de peur, je tiens fermement, pendant les 24 mètres du tapis rouge, une main de la grande Catherine
Pierre Barouh et Linda Bastide
Saravah a profondément influé sur la chanson française, faisant entrer dans l’histoire une nouvelle génération. « La vie, c’est l’art des rencontres », aimait dire Pierre Barouh, en citant le musicien, compositeur et poète brésilien Vicinius de Moraes. Barouh fut bien sûr un auteur de grand talent, mais aussi un formidable passeur, un facilitateur de rencontres – doté d’une générosité rare pour un poète, souvent solitaire et individualiste. Lui savait admirer ses confrères, et les servir par son label indépendant, si représentatif de l’esprit montmartrois libertaire et créatif hérité du lointain Chat Noir. Un exemple parmi tant d’autres, l’histoire de l’album Comme à la radio (1969), de Brigitte Fontaine, avec Areski Belkacem, Jacques Higelin et l’Art Ensemble of Chicago. « Le groupe de free-jazz cherchait un lieu pour enregistrer. Je leur ai passé mon studio aux Abbesses. Puis je leur ai présenté Higelin et Fontaine, et je suis parti faire un flipper. Quelques heures plus tard, ils fabriquaient Comme à la radio. » Montmartre éternel, entre insouciance créative et artisanat d’art… Le label venait de fêter ses cinquante ans (c’est aujourd’hui le plus ancien label français) le 20 novembre dernier, au Trianon, au pied de la Butte, en réunissant autour de Pierre une nouvelle génération de chanteurs français. Notre magazine est heureux et fier d’avoir fêté Pierre Barouh, il y cinq ans, en réunissant nos abonnés autour de lui, lors d’une soirée exceptionnelle à la Bonne Franquette, en haut de cette Butte qu’il aimait tant : ce soir-là, Pierre avait fait l’admiration et le bonheur de tous par sa simplicité chaleureuse. Il avait interprété ses titres les plus célèbres, accompagné à l’accordéon par le formidable Franco Perry – et la rencontre de ces deux grands talents nous avait offert un moment fort et inoubliable. Le 28 décembre 2016, Pierre a repris son sac à dos, le vieux sac élimé des années de jeunesse. Jean-Manuel Gabert
bout du bout de la France, entre Montpellier et Nîmes. Nous sommes dans « La Dérive » et pile dans ce qui sera les premières scènes d’un film d’une inconnue vivant là, dans le soleil du Sud : Paula Delsol – une amie de Truffaut – écrivaine, metteur en scène. Pierrot, qui n’est pas encore le grand Pierre Barouh, a tourné entre temps « D’où viens-tu Johnny », ou « Une fille et des fusils ». Paula est allée le pêcher dans l’un de ces films, sur les conseils de leur ami commun Boby Lapointe, habitant tout près, à Pézenas. Moi, Paula m’a repérée sur la couverture de la Revue « Le Club des Poètes », où on dit que je suis une fille du Sud et comédienne. Miracle inouï, elle me donne le 1er rôle de son film ! 1964 : Sortie de « La Dérive ». Cou-
Deneuve, l’autre main étant accaparée par Françoise. On passe là deux jours de rêve, prenant un pot, à la terrasse du Ritz, avec Delon et Belmondo ! Seule ombre au tableau, Paula Delsol a rebaptisé sur le générique, la petite Linda Vandal, mon pseudo de comédienne,
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en Jacqueline Vandal, horrible prénom de mon personnage dans son scénario ! Je me souviens de la réaction de Pierrot qui n‘en revient pas : « Heureusement que dans le script je m’appelais Pierre ! Tu me vois, pile en lever de rideau, déguisé en Jules Barouh, ou Antoine, ou… ? Elle ne t’a même pas avertie ? C’est dingue ! » Dans le livret bleu distribué en présentation du film, mon Pierrot, tu es au premier plan, et ces plans-là ne trichent pas. Rocambolesque aventure, ce film, adoré par Truffaut et bien d’autres, classé X en France pour sa liberté de ton, a fait une carrière exceptionnelle pendant 50 ans dans les Ciné-clubs du monde entier. Sans bruit et sans tapage, sans médiatisation, mais avec une grande considération que confirment les centaines d’articles et affiches diverses que nous avons dans nos tiroirs secrets. 1965 : Un roman-photo entier – comme on en faisait encore – nous est consacré,
et nous voilà, dans le Mon Film d’avril, n° 735, et sur les 4 premières pages, toi, Pierrot-Pierre et moi LindaJacquie, ensemble pour toujours. Les voici pour vous ces premières images du roman-photo où, toi, Pierre Barouh-Pierre et moi Linda Vandal-Jacquie, nous sommes ensemble pour toujours, deux amoureux paumés, assis sur un muret. Dans le plan suivant, Pierre fait la manche sur la terrasse ensoleillée d’un bistrot. Pour Pierrot qui disparait dans les couloirs d’un train où je me suis endormie près de lui : la séquence est terminée. On se reverra dans « la vrai vie »… Le milliardième de seconde s’étire toujours et chacun son chemin… 2012 : Un soir comme les autres, le 1er novembre exactement, soirée chez Pierre, rue de l’Estrapade, derrière le Panthéon. Nous sommes dans sa cuisine, la seule de Paris sans doute à être aussi une bibliothèque-bureau-galerie de peintures. Puis il nous entraine, mon mari et moi, sur le divan d’une petite pièce. Il nous propose de regarder un DVD et nous commente
Francis Lai, Pierre, Claude Lelouch et Anouck Aimée
une histoire bizarre venue de leur mystérieux Japon, à lui et Atsuko : il y a, là-bas, au sommet de la montagne que nous regardons, les tombes de Jésus et de ses enfants, le nôtre n’étant que son frère qui s’est sacrifié pour lui ! « Jésus, sa femme et ses enfants, ont marché jusqu’ici, ont vécu et sont morts ici. ». Pierrot y croit « dur comme fer » et son court métrage où une énorme foule est rassemblée autour du lieu sacré, nous sidère. Pierrot nous dit : « C’est pas connu ici, mais regardez, c’est sûr et certain. Non ? » Pierrot, tu l’as fait ton tour du monde en chansons, je le fais avec mes poèmes et mes romans. Je suis toujours amie avec Francis. Nous parlons toujours de toi : hier encore, avec, dans la voix, des larmes, mais,
chut, fais comme si tu n’avais pas entendu, toi, notre incomparable Pierrot. Linda Bastide
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Maria Thomas
Maria et Yves au Lapin Agile
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a voix de Maria jaillissait sous les lampes voilées de rouge et vous rafraîchissait, semblable à une source vive apparue au détour d’un chemin, après une longue marche. Dans la vieille salle imprégnée d’ombres de ce cabaret à nul autre semblable, où le grand Christ en croix sculpté par Wasley au début de l’autre siècle veille toujours sur les mêmes tables, chacun était touché par sa grâce, la lumière de son sourire. La voix de Maria y faisait danser un air léger, tendre et coloré, venu du pays catalan, son pays, pour apporter un peu de baume au cœur des hommes du nord. Comment la belle Barcelonaise avait-elle fait son entrée dans le plus célèbre cabaret du monde, celui où se révèle le destin des meilleurs artistes, poètes, peintres et chanteurs, de génération en génération ? L’histoire ressemble à un conte de fée. Par un soir d’avril 1965, Maria Teresa, âgée
de 20 ans, accompagnait une amie du même âge et sa mère, pour une première sortie parisienne. Après avoir renoncé à une séance de cinéma sur les Champs-Élysées, où se pressait la foule, Mme avait choisi de faire découvrir aux deux jeunes femmes l’ambiance poétique et habitée du Lapin Agile. James Bond pouvait remballer sa panoplie, il ne faisait pas le poids face au fier Lapin toujours bondissant de sa casserole pour tutoyer les étoiles et les rêves. Et Maria, qui venait pour la première fois visiter la capitale, était émue de découvrir le refuge de Verlaine, Renoir, Picasso, Dorgelès, Apollinaire, Utrillo, dont tant de livres, de poèmes et de tableaux lui avaient parlé. A l’instant même où il vit Maria passer le seuil, en découvrant la pureté de son visage, la chaleur humaine émanant de son regard, Yves Mathieu s’entendit songer, avec toute la force de l’évidence : « C’est elle, je vais l’épouser C’est avec elle que je vais fonder une famille. »
En somme, il ne restait plus qu’à la prévenir Elle fut prévenue et c’est ainsi que, le 14 avril 1966, à Barcelone, Yves Thomas Dit Yves Mathieu, chanteur et animateur du cabaret avec son beau-père Paulo, épousait Maria Teresa Llados, alors jeune mannequin pour une maison de couture de Madrid, et faisait d’elle la plus montmartroise des catalanes et bientôt l’inverse : la plus catalane des montmartroises. Maria s’était sentie instantanément chez elle dans ce village perché de Paris, au cœur de cette culture française qu’elle aimait plus que tout, à laquelle elle s’intéressait depuis son enfance, découvrant avec émotion que, depuis le début du siècle, la branche catalane avait donné des couleurs roses et bleus aux versants de la Butte, avec le peintre Ramon Pichot, ami de Picasso, et son épouse la belle modèle Laure Gargallo, dont la sœur Suzanne, devint , pendant ses dernières années, l’amie
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de la famille. Maria fut adoptée de tous, faisant l’unanimité sur la colline, ce qui n’est pas chose aisée : ses beaux-parents, Paulo, le fils du célèbre Frédé, cabaretier de l’âge d’or, et Yvonne Darle, chanteuse à la voix d’or, maman d’Yves, aussi rayonnante que sa bellefille, les peintres et les autres, et jusqu’au mutique et flegmatique Marcel Aymé, dont la paupière mi-close avait d’abord cligné de violente surprise, en apprenant qu’Yves le charmeur venait de convoler, avant de faire la rencontre de la belle Catalane, et d’approuver son choix d’un léger hochement de tête – ce qui pour l’écrivain correspondait à un cri d’admiration. Des gens les plus simples aux intellectuels, Maria remportait tous les suffrages par sa simplicité, sa gentillesse profonde, son élégance d’âme. De l’union d’Yves et Maria naquirent deux garçons, Frédéric, en 1966, et Vincent, deux années plus tard, qui ont naturellement assuré la relève, dans les destinées du cabaret.. À partir de 1978, la musicalité naturelle de la voix de Maria fait merveille dans les veillées du cabaret, dont elle a intégré la troupe à l’esprit familial : elle y interprète entre autres titres Ruso, une chanson catalane traditionnelle, mais aussi l’envoûtante Sardane de Charles Trenet, la jolie Sardane à laquelle elle offre les ailes qui manquaient à l’interprétation de son auteur, Plaisir d’amour ou encore la pathétique Chanson tendre de Francis Carco, un ancien du Lapin, dont la tendresse naturelle de Maria adoucissait la mélancolie. Aujourd’hui, toutes ces mélodies se joignent en contrepoint à des scènes et des images, intimes et tout aussi touchantes. D’abord, éclairant l’ensemble, le sourire lumineux de bienveillance qu’elle avait toujours en vous apercevant, en vous recevant. Le plaisir des entretiens avec celle qui connaissait par cœur l’histoire de France, qu’elle pouvait évoquer avec une
érudition d’historienne. Et puis, ces dernières années, Maria, la grand-mère apprenant l’espagnol à ses petits-enfants, Olivia, William, Rose et Sophia, ou les initiant aux jeux de société. Dans le jardin de la rue des Saules, Maria aux cheveux devenus blancs, Maria à l’élégance de belle dame de province, qui apportait le même soin tendre aux plantes et aux fleurs, taillant un massif de roses, en harmonie avec le monde, les êtres et les choses. Et le sourire intact, la pudeur et le courage des derniers jours passés parmi nous. Merci Maria, pour cette belle présence. Tu nous offres ton sourire de pure bienveillance, c’est ton plus beau cadeau. Le vieux cabaret va poursuivre sa route, comme une solide roulotte de bohème où s’entremêlent les voix puissantes et chaudes qui chantent la vie des hommes
depuis le fond des âges, charriant leurs petites joies et leurs grands chagrins, leurs peurs et leurs espoirs. Voix graves et rugueuses qui transmettent de génération en génération les rengaines qui entraînent, l’amitié qui réconforte et la mélancolie du temps qui dévore tout, les visages et les amours. Elles résonneront encore longtemps, comme en écho, avant de s’éteindre à leur tour au bord du jour. Mais déjà une autre voix les ranime : elle s’infiltre entre les complaintes poignantes de Mac Orlan et les refrains de Bruant, une voix de source vive conduisant sa jolie sardane apaisante, rafraîchissante à travers les monts et les mots. Ta voix, Maria, ravivera l’âme du Vieux cabaret : c’est elle qui nous le rendra jeune, à jamais. Jean-Manuel Gabert
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Par ERIC BOLDRON
COUPS DE CŒUR D’ALAIN
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COUP DE CŒUR CINÉMA
« SOUS LE MÊME TOIT »
Copyright photo : EuropaCorp Distribution.
casting : Gilles Lellouche, Louise Bourgoin, avec la participation de Manu Payet, Marilou Berry, Julien Boisselier, Marie-Anne Chazel, Nicole Calfan, Adèle Castillon et Kolia Abiteboul. Ensuite, parce que le scénario aborde sous un angle original les thèmes du divorce et de la colocation, très d'actualité depuis quelques années. Un bon moment de détente en prévision. A découvrir à partir du 19 avril dans les salles obscures. Alain Haimovici
COUPS DE CŒUR DVD
« JASON BOURNE » (UNIVERSAL)
N
(SONY PICTURES)
C
Crédit photo : Universal
euf ans après la fin de la trilogie, Matt Damon a finalement décidé d'interpréter à nouveau le rôle de l'agent amnésique de la CIA, inspiré par les romans de Robert Ludlum (décédé en 2001). Cette fois-ci, il va découvrir pour quelle raison il a accepté à l'origine de s'engager dans les services secrets, ce qui va l'ébranler psychologiquement. En parallèle, il se retrouve pourchassé par un mystérieux sniper, interprété avec brio par Vincent Cassel (un ancien Montmartrois pour l'anecdote). Cette nouvelle aventure, toujours réalisée par Paul Greengrass, se déroule un peu partout dans le monde. Produite par Matt Damon, elle est à la fois passionnante et rythmée, bien que moins aboutie que les précédentes. On ne s'ennuie pas un instant, les cinéphiles apprécieront...
« LES 7 MERCENAIRES » e remake du film-culte réalisé en 1960 par Richard Fleischer (avec notamment Yul Brynner) est une bonne surprise. Le scénario est ici légèrement différent de l’original : un groupe de mercenaires aide toujours des villageois à se débarrasser d’un tyran, avec ici en prime une histoire de vengeance personnelle. Côté mise en scène, Antoine Fuqua est au sommet de son art et le casting est convaincant, Denzel Washington en tête. Loin d’égaler l’original, le film est cependant divertissant, ce qui est déjà une belle réussite.
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n parallèle, Jason Statham est victime d’une machination dans « Mechanic Resurrection » (Metropolitan Vidéo), un film d’action mémorable avec également Jessica Alba, Michelle Yeoh et Tommy Lee Jones. Mark Wahlberg, Kurt Russel et John Malkovitch nous entraînent, eux, au coeur de la plus grande catastrophe pétrolière dans « Deepwater », un film à la fois original et passionnant (M6 Vidéo). Enfin, Dany Boon est parfait dans « Radin » (TF1 Vidéo), un des grands succès cinématographiques de 2016. Alain Haimovici
Crédit photo : Sony Pictures
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elphine (Louise Bourgoin) et Yvan (Gilles Lellouche) divorcent d’un commun accord. Pour eux, comme pour leurs deux enfants Violette (Adèle Castillon) et Lucas (Kolia Abiteboul), la séparation se déroule dans le calme. Sa situation financière devenant critique, mais étant tout de même propriétaire de 20% de la maison, Yvan décide de retourner vivre avec Delphine. Les deux ex vont alors découvrir les joies de la colocation forcée... Cette nouvelle comédie signée Dominique Farrugia (« Les Nuls ») est réjouissante. Tout d'abord grâce à un superbe
LES NOUVELLES DU CIEL Par ERIC BOLDRON
printemps 2017 Voici vos Nouvelles du ciel, pour le Printemps 2017. Attendons-nous à un véritable parcours du combattant, car le mois de Mars sera marqué par une influence planétaire intense sur l'Axe Bélier/Balance. La France, qui est née sous le signe de la Balance, verra sa Vème République mise à mal par des éclaboussures politicojudiciaires. Les dissonances déployées par la conjonction Uranus/Mercure/Vénus/ Soleil en Bélier se trouveront en opposition à Jupiter en Balance et au Carré de Pluton en Capricorne. Certaines institutions vont vaciller. Manifestations et autres mouvements de foule à prévoir, avec une vague inouïe de violence. Les règlements de compte et autres scandales ne finiront pas de surgir durant cette période d'équinoxe printanière où la fréquence vibratoire sera très forte. En ce qui concerne les élections présidentielles du mois de Mai 2017, elles s'annoncent comme étant les plus importantes de l'histoire pour l'avenir du pays et de ses citoyens. Notre pays sera dans un désordre et notre gouvernement aura bien du pain sur la planche. Voyons ensemble l'impact planétaire sur les 12 signes :
b Avec une Vénus contrariante, vivez votre vie pour Taureau du 20 avril au 20 mai
ne plus la subir ! Que ce soit en famille ou au travail, donnez un coup de boost à vos envies. L'opposition de Jupiter compliquera l'amour avec des histoires d'argent. Les questions d'intérêts seront présentes et apporteront les fractures affectives, notamment à travers les tensions familiales. Evitez de jeter de la poudre aux yeux à vos interlocuteurs. Portez du noir, un beau marron glacé ou un vert émeraude.
c Sur le plan professionnel, il faudra vous renouveler Gémeaux du 21 mai au 20 juin
afin de ne pas basculer dans la routine. L'opposition planétaire Mercure/Jupiter poussera au désordre et à l'insouciance. Au travail, évitez les idées fixes qui apporteront systématiquement une fermeture d'esprit aux projets nouveaux. En amour, vos caprices ne feront pas l'unanimité. Côté couleurs, osez les roses, rouges et les bleus rois.
d Votre personnalité lunaire vous donnera l'occasion de Cancer du 21 juin au 22 juillet
vous dépasser. Votre imagination tournera à plein régime et cela vous permettra d'améliorer vos finances. Cela se traduira, sur le plan personnel, par le besoin de se lancer de nouveaux challenges. Sur le plan pro, vous serez le collaborateur idéal. Vos couleurs fétiches de la saison sont les violets et les bleus pétroles.
e A cause du carré Soleil/Saturne, vous donnerez Lion 23 juillet au 23 août
l'impression d'être glacial. Ce printemps sera synonyme de mélancolie. Vous devrez prendre soin de votre vitalité. Côté pro, vous pourrez être déstabilisé par des imprévus. Côté coeur, ce sera le calme avant la tempête. Cet été, vous aurez l'occasion de briller, grâce à votre charisme. Le jaune et les orangers seront vos couleurs.
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a Bélier du 21 mars au 19 avril La période risque d'apporter une vague de désillu-
sions ou de frustrations. Côté professionnel, vous ne parviendrez plus à vous projeter. A vous de revoir votre copie ou de trouver un nouvel emploi pour vous diriger sur une nouvelle voie. L'été et la fin d'année seront des périodes plus fastes. En amour, rien de très glamour, mise-à-part des discussions plutôt constructives. Vos couleurs de la saison sont le vert et le brun.
h Votre libido va tourner à plein régime grâce à la planète Scorpion du 23 octobre au 21 novembre
Mars, qui pimentera de délices vos amours printaniers. Si vous êtes en couple, ce sera sans doute le moment de changer vos habitudes et de partir en voyage. Côté pro, les effets de Mars vous serviront de carburant pour satisfaire vos projets. Vos couleurs seront solaires, le jaune et le mauve auront le reflet de l'équilibre.
i Le mois de Mars fonctionnera à merveille pour vous. Sagittaire du 23 novembre au 21 décembre
Côté pro, vous aurez l'endurance d'un guerrier et l'âme d'un philosophe. A vous de mettre à profit vos compétences pour faire évoluer votre situation. Côté coeur, il faudra parfois savoir mettre en sourdine vos extravagances et votre impulsivité. Votre partenaire pourrait bien déclarer forfait ! Au final, la passion amoureuse saura vous réunir.
j Le mois de Mars restera frileux à cause du carré Jupiter/ Capricorne du 22 décembre au 19 janvier
Pluton, qui pourra placer vos finances dans le rouge. Côté pro, vous ne tomberez pas dans la facilité. Votre tempérament aime les défis et vous allez récolter les fruits de vos efforts. Côté affectif, le mois de Mai sera synonyme de réconfort. En attendant, soyez en paix avec vous-même. Portez du gris et du noir.
k
Verseau du 20 janvier au 18 février
Le mois de Mars sera un peu turbulent et il viendra perturber votre sérénité. Uranus en s'opposant à Jupiter va favoriser la résurgence de vielles tensions. Méfiezvous de la jalousie d'un de vos proches. Côté pro, cela va bouger dans tous les sens, notamment à la fin du printemps. Sur le plan affectif, vous pourriez connaître un certain renouveau. Côté couleurs, portez du bleu et du rose bonbon.
l Pour vous, ce sera un printemps remuant. Neptune va Poissons du 19 février au 20 mars
Vierge du 24 août au 22 septembre
Vous devrez composer avec un mois de Mars plutôt moyen, notamment à cause de Mercure, qui sera pris en étau par Uranus et par le Soleil. Sur le plan affectif, les tensions seront palpables. Au travail, un petit grain de sable pourra bloquer vos projets. A partir du 16 Mai, les choses vont bouger dans vos finances. Portez du multicolore afin d'harmoniser votre quotidien.
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secouer fortement votre signe à travers de grosses nébuleuses planétaires. Côté pro, vous devrez faire le point et mettre tout en oeuvre pour la bonne marche de votre carrière. Sur le plan affectif, vous surferez sur une vague de tensions et, parfois, vous vous sentirez bien seul. Cet été, le turquoise vous boostera.
Balance du 23 septembre au 22 octobre
Ami Balance, la période du mois de Mars sera compliquée avec certains services administratifs. Mettez de l'ordre dans vos affaires, sinon gare aux litiges. Côté coeur, cela va tanguer. Sur le plan pro, l'envie de grands voyages et d'horizons nouveaux sera au programme ! A vous de provoquer la chance dès la fin Avril. Portez du pastel ou de l'orange.
Cet horoscope vous est proposé par Sophia Mézières Astrologue Diplômée.
www.sophia-mezieres.fr
A bientôt pour “ Vos Nouvelles du Ciel ”… !
L'ARTISAN DU VILLAGE
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PARADIS
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a pittoresque avenue Rachel, qui conduit au cimetière de Montmartre, a changé d’adresse depuis que Philippe Beaufils y a installé «Ma Petite Normandie», une boutique ainsi titrée en grand : «L’atelier Fleurs Paris», pour bien marquer sa différence et donner le ton artistique de sa passion pour ces petites choses rassurantes, si agréables pour le regard et l’odorat, si chères à nos poètes et fous amoureux.
La fleur est femme depuis la nuit des temps, royale, mystique, éternelle. Philipe Beaufils irradie tout autour de son atelier par son magnétisme et réalise en magicien des métamorphoses secrètes apprises au contact de sa grand-mère, qui adorait les fleurs de son jardin, situé dans cette Normandie qui a envoûté les peintres du bonheur. Philippe cultive son « paradis » tout en ignorant que le mot a donné jardin, comme ses parterres de fleurs qu’il organise sur son immense trottoir de l’avenue Rachel.
Une avenue fort animée dans les Années Folles lorsque fut créé au n° 10, le «Casanova», dit : «Cabaret des Rois», dans une salle décorée comme une Venise de cinéma, le luxe d’une Russie d’émigration, qui recevait régulièrement Marlène Dietrich ou Greta Garbo. À cette même adresse, Modiano, dans « Le café de la jeunesse perdue », y campe le personnage de Louki. Tout au bout de cette avenue, tout de même, la vie, la mort et le lotus, cher à Théophile Gautier, fleur du Nil qui symbolise le passage, où fleurit la rose mystique et la fleur bleue de Novalis, d’Alexandre Dumas, « la Tulipe noire », c’est la rose mystique de Nerval, la glycine de Colette et la jeune fille en fleur de Proust. La liste est longue. Il faut lire « Notre-Dame-DesFleurs », de Genet, pour entrer dans ce périmètre et cette époque échevelée, puis revenir sur terre au plus près du travail quotidien de Philippe Beaufils, toujours en admiration devant sa rose fétiche, la «Renoncule Hanoi», la Rio, rose très tendre, comme de la ouate, des renoncules qui ont une durée de vie exceptionnelle.
Photos : Habas
UN PETIT COIN DE AVENUE RACHEL
ginales, parfois monumentales. Il accepte toujours avec bonne humeur et son sens de la communication, les commandes prises longtemps à l’avance. C’est l’homme de confiance qu’il nous faut pour les envois discrets – et la liste est longue des célébrités qui traversent Paris pour cueillir et se recueillir «Au centre d’or de la rose éternelle… Béatrice m’attira » (Dante, La Divine Comédie) Jacques Habas
L’artiste a fait son apprentissage à Versailles, au Trianon Palace, au Plaza Athénée et rue de Courcelles. Son tour de main est recherché pour des créations florales ori-
Ma Petite Normandie «L'atelier Fleurs Paris» 9, avenue Rachel - 75018 Paris Téléphone : 09 81 04 09 70
RECTIFICATIFS ET PRÉCISIONS APPORTÉS À NOTRE ARTICLE SUR JACQUELINE BOYER
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uite aux remarques de Jacqueline Boyer, nous apportons quelques rectificatifs et précisions concernant notre reportage, paru dans le précédent numéro (pages 40 et 41 – n° 13-105). Le Cabaret « Chez Lucienne Boyer » (la mère de Jacqueline), au 41, avenue Junot à Montmartre, a fonctionné de 1958 à 1961 (les précédents cabarets comme « Chez Elle » étaient
situés dans d'autres quartiers). C'est donc avenue Junot qu'ont débuté Rika Zarai, JeanJacques Debout, Polnareff, Enrico Macias… Le spectacle était présenté par Claude Carrère (futur producteur de Sheila) et le parolier Jacques Demarny. Parmi les spectateurs attitrés du cabaret, les voisins montmartrois : Dimey, Caussimon, Damia (qui habitait en face) et le tout jeune Jean-Louis Foulquier.
De plus, Jacqueline nous précise que son père Jacques Pils a bien été prisonnier de guerre mais qu’il n'était pas juif, et que l'album américain enregistré sous le nom de Barbara Benton était sorti en 1983. Pour tout savoir sur sa carrière et son histoire exceptionnelle, et pour les amoureux de la chanson française, lire « Histoire de trois vies extraordinaires » (livre ou livre audio incluant 2 CD).
« Jacqueline Boyer. Histoire de trois vies extraordinaires »
et comprendre
le réel »
(Jean Jaurès)
depuis 1987
« Aller à l’idéal
Fête de Parution
miChou et annie CorDy
De MIchOU le CaDeau De noël S aux P’TITS POULBOT
FADILA BELkEBLA la sCène
Soirée orientale pour la parution du précédent numéro de Paris-Montmartre :
au couscous royal « fait maison » s’ajoutaient de piquants et bien épicés numéros traditionnels, sur la scène de la Bonne Franquette, devenue pour un soir temple des mille et une nuits. Chanteuses traditionnelles et musiciens de haute volée, avec Fahrat et son orchestre, prestation orientalisante de Pattika dans une très émouvante version de Mon Amie la rose, et une danse du ventre au milieu des tablées joyeuses le Journal D’une PIGALLE PETITE MÔME DE
FÉLIX BEPPO et J'aime mon pays Je veux le servir
VUITTON FONDATION LOUIS À paris CrÉe l'ÉvÉnement
qui déclencha un enthousiasme unanime chez les Montmartrois : à noter la remarquable intervention aux côtés de la danseuse de notre rédactrice Christine Haydar, auteur du feuilleton La Môme de Pigalle, dont on connait la belle carrière scénique avant de se consacrer à l’écriture, mais aussi l’intervention du président Coquard, dont on connaissait moins les talents en ce domaine. Comme toujours, un moment privilégié qui a permis à nos abonnés de se retrouver pour un moment de convivialité et de partage. Photos : Habas
2016 e N°13.105 4 trimestre
ISSN 11 53-0618
le CinÉma, et montmartre…
Le Président et la Danseuse
Pattika (Mon Amie La Rose)
Bulletin d’abonnement à Paris-Montmartre « Aller à l’idéal et comprendre le réel » DEPUIS 1987
(Jean Jaurès)
Abonnement : 25 e, (35 e hors CEE) et abonnement de soutien à partir de 50 e. Chèque à l’ordre de Paris-Montmartre. Bulletin à remplir en lettres majuscules et à retourner à Paris-Montmartre 13, place du Tertre, 75018 Paris Nom : Prénom : Adresse :
DAVID MC NEIL
N°13.106 1er trimestre 2017 ISSN 11 53-0618
AMOUREUX DES MOTS ET DE MONTMARTRE
NANDO PARRADO
LE SURVIVANT DE L’ENFER BLANC
BUFFALO BILL
LE LURON ET COLUCHE
À MONTMARTRE EN 1985
DU FAR WEST À MONTMARTRE
VÉRONIQUE DARCON CAZES
E-mail :
MA VIE EST UNE MOSAÏQUE
VIRGINIE DE CLAUSADE
Tél : Date :
e qui donne des couleurs à vos nuits blanches L’Hommm Bernard Dimey
Votre Soirée Soirée Dîner Spectacle à 20h30 dinner and show 8.30 pm
MENUS
PARI S
MICHOU
115 euros
145 euros
(cocktail et vin inclus)
(cocktail et champagne inclus)
Soirée Spectacle à 22h30 show with champagne 10.30 pm
+33(0)1 46 06 16 04 www.michou.com
Cabaret Michou - 80 rue des Martyrs - 75018 Paris
LA
S I G N AT U R E
Création : www.thierryfougerol.fr - crédit photo : SvetlanaSF
Grâce à Immopolis, je peux prendre le train en bas de chez moi.
D E L’ E X I G E N C E
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