« Aller à l’idéal et comprendre le réel » DEPUIS 1987
(Jean Jaurès)
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N°13.107 2e trimestre 2017 ISSN 11 53-0618
0 3 l a i c é e p r S i a s r e v i ann
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édito PARIS-MONTMARTRE TRENTE ANS ENSEMBLE !
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n 1987, sous l’impulsion d’un petit groupe d’artistes, « Montmartre » apparaissait sur la Butte…
Le nouveau-né pesait huit pages, en monochromie, mais doté d’un esprit associatif, d’un caractère libre et créatif, il annonçait déjà la couleur… Réalisé d’abord en très artisanal « ciseaucollé », tiré à 500 exemplaires, le cahier des amis passionnés est passé à l’ère informatique et à un tirage de 2 000, 5 000, 10 000 et 15 000 exemplaires – jusqu’à atteindre pour certains numéros 100 000 exemplaires – en quadrichromie sur papier glacé. En 1990, « Montmartre » est devenu « Paris-Montmartre », le graphisme a continué d’évoluer, mais en gardant toujours comme une profession de foi le ciblage des trois lettres « ART » dans le titre. Pour rafraîchir nos mémoires, ce spécial trentenaire vous propose un dossier spécial qui feuillette quelques exemplaires, pris au hasard parmi les 120 numéros (lire pages 31 à 36), en soulignant la ligne éditoriale, restée fondamentalement la même : les préoccupations, les reportages, les combats parfois, participent du même regard porté sur ce village sans pareil, de la même envie de le faire apprécier, de le
défendre, de vous faire découvrir ceux qui lui confèrent son âme. Nous avons tenté de trouver un équilibre entre les dimensions historiques, artistiques et culturelles, les rencontres et portraits, l’humour et la caricature – spécialités locales – l’ouverture aux sujets de société et aux expressions libres. Nous nous sommes intéressés à la vie du site, voierie, circulation, respect des règles et règlements, esthétique ; appelant ainsi à revisiter le paysage de lieux emblématiques, notamment la transformation tant promise et toujours attendue des terrasses couvertes de la place du Tertre pour une prise en compte réel de rôle des artistes dans ce lieu connu du monde entier. Nous avons œuvré avec le collectif des associations montmartroises, la République de Montmartre et le Vieux Montmartre, pour la remise en valeur du site exceptionnel du 24 rue Norvins : réhabilitation des bâtiments, jardins, ateliers, et ouverture d’un centre culturel et d’expositions artistiques dans la Villa Radet. Après des débuts laborieux, ce projet dit « Villa Medicis Montmartre » semble aujourd’hui en passe de voir le jour… Quelles que soient les erreurs ou maladresses auxquelles sans doute nul
n’échappe, nous avons constamment cherché le dialogue, interpellé et interviewé les élus et responsables de tous bords, en participant avec nos moyens à la recherche de solutions adaptées pour améliorer le quotidien des montmartrois… avec plus ou moins de bonheur. Et sans perdre espoir… Vos témoignages amicaux, envoyés après l’annonce de cette date anniversaire, nous sont allés droit au cœur (lire quelques uns de ces témoignages pages 37 à 39). Chers amis lecteurs, nous vous proposons de feuilleter ensemble cet album des 30 ans – en espérant qu’il vous donne l’envie de poursuivre longtemps encore avec nous cette belle aventure. Avec la contribution de vos relations, amis, commerçants, annonceurs, appelés à nous rejoindre, ParisMontmartre fera encore parler, sourire ou rêver. Grâce à vous, si vous le souhaitez, ce petit magazine indépendant continuera de porter la parole montmartroise et de réunir les énergies positives afin de préserver l’esprit du village et ses valeurs qui nous sont chères d’amitié, de convivialité et de créativité. Bon anniversaire à Paris-Montmartre et à tous ceux qui en font partie d’une manière ou d’une autre ! Midani, DIRECTEUR FONDATEUR DE PM
Jean-Manuel Gabert, RÉDACTEUR EN CHEF DE PM
(Jean Jaurès)
DEPUIS 1987
sommaire
« Aller à l’idéal et comprendre le réel »
Spécial 30e anniversaire
N°13.107 2e trimestre 2017 ISSN 11 53-0618
Paris-Montmartre 2e trimestre, juin 2017
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16
DALIDA UNE GARDE-ROBE DE LA VILLE À LA SCÈNE JEAN-CLAUDE BOURRET OVNIS L’EXTRAORDINAIRE DÉCOUVERTE
PETITE ANTHOLOGIE DES POÈTES ET CHANSONNIERS DE MONTMARTRE
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SUR LA PISTE DE CHARTYS
31
30 ANS DE PARIS-MONTMARTRE
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MERCI À TOUS ! (TÉMOIGNAGES)
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50
L'INSTITUT VAN GOGH LANCE LE CONCOURS #PAINTFORVANGOGH LE PRÉSIDENT DES NŒUDS EST MONTMARTROIS… ! LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE
REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 RÉDACTION ET PUBLICITÉ 13, place du Tertre, 75018 Paris Tél. 01 42 59 19 99 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr
DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr
RÉGIE PHOTO Jacques Habas, Tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTION Jean-Paul Bardet, Linda Bastide, Alexandra Cerdan, Catherine Charrière, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Michel-A. Daguet, Jean-Manuel Gabert, François Garnier, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Grégoire Lacroix, Sophia Mezières, Midani, Pierre Passot, Jean-Marc Tarrit. PHOTOGRAPHIES J.P. Bardet, Jacques Habas, Frédéric Loup, Midani, Lisbeth Passot, Viola Schiviz. ILLUSTRATION Eric Boldron, Florence Côme, Jérôme Feugueur (Gégé), Janbrun, Sthéphane Plouviez. DÉPÔT LÉGAL 2e trimestre – mars 2017 RÉGIE PUBLICITAIRE Michèle Dura 06 43 57 74 94 email : pmparismontmartre02@gmx.fr
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Dans le précédent numéro, le portrait N&B de la mosaïste Véronique Darcon Cazes est signé par Gilles Leimdorfer, photographe.
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LA VIE DU VILLAGE
PM 13-107
L’ASSOCIATION DES AMIS DE FRANCISQUE POULBOT
25 ANS DÉJÀ ! S
olennellement, le 27 janvier 1992, sous l’impulsion de Jean-Pierre Doche, quatre co-fondateurs JeanPierre Doche, France Delahalle fille du meilleur ami de Poulbot, Jean- Claude Gouvernon Ministre de la Mémoire de Francisque Poulbot de la République de Montmartre, Vincent Pomarède Conservateur au Louvre, décident de rendre à Francisque Poulbot l’hommage qu’il mérite. En priorité, il s’agit d’élargir le cercle des collectionneurs, d’honorer avec une meilleure
mière à son initiative « Poulbot, cœur de la Butte » a été inaugurée au Musée de Montmartre en 1996. Son répondeur nous invite toujours à laisser un message car « Le Poulbot est sur la Butte »… pour l’œuvre de Poulbot. A l’actif de l’association, des bulletins annuels de grande qualité avec des articles de fond dotés de riches et inédites iconographies, des groupes de travail, des conférences, éditions et publications, visites commentées, des ventes de gravures, lithographies, tableaux, oeuvres humanitaires. A l’initiative de l’association, un buste en bronze d’Agnès Rispal est désormais consacré à Poulbot. Coiffé de son chapeau légendaire, il accueille les visiteurs depuis 2012 dans le jardin du Musée de Montmartre.
Depuis 25 ans, l’association, ses bénévoles, ses membres ne cessent de faire rayonner Poulbot Remise d’un chèque-cadeau de 3 000 e offert par l’association des devenu le symbole de Amis de F-Poulbot aux P’Tits Poulbots le 20 mai 2015, suite à une Montmartre dans le monde vente privée d’œuvres de l’artiste. entier. Ils permettent de retracer la personnalité, les réactivité la mémoire du grand Poulbot. formidables talents de cet artiste éclecOn décide donc, avec enthousiasme et dé- tique, atypique et rebelle – à la fois jourtermination, de se réunir au sein d’une as- naliste, dessinateur de presse, créateur sociation qui fera connaitre et reconnaitre de cartes postales, pionnier en matière de son action, sa vie, son œuvre exception- dessins et d’affiches publicitaires en faveur nelle. Ce sera Les Amis de Francisque de l’hygiène, auteur d’affiches de guerre, Poulbot. de bienfaisance, de fêtes, de Noëls de la Très vite des rencontres, des échanges, République de Montmartre, de cirque, de des publications, des conférences, des cinéma, peintre, sculpteur, graveur, illusdons, des ventes sont organisés pour faire trateur prolifique de 70 livres, de chansons découvrir à un plus large public l’humour, et de menus. les qualités créatrices et humaines d’un incomparable grand artiste.
Aux côtés de Jean-Pierre Doche élu Président, Jean-Claude Gouvernon est actuellement Vice- président – après avoir été Président de 1997 à 2008. Il y est aussi infatigable que débordant d’initiatives. Ce passionné de la Butte de Poulbot possède des archives inédites sur notre Francisque. Il a déjà rédigé de très nombreux articles et organisé des expositions dont la pre-
2017 : la célébration des 25 ans des Amis de Francisque Poulbot est marquée, notamment, par des découvertes inédites témoins de ce que fut notre grand Poulbot. Ecoutons Jean -Pierre Doch, Président depuis 2008, citant Roland Dorgelès : « Nul n’a été plus parisien mieux « parigot » que ce souriant flâneur dont l’univers ne dépasse jamais les fortifications.
NUMERO SPÉCIAL 25e ANNIVERSAIRE Ce numéro de 8 pages recto verso 21/29,7 cm en superbe polychromie est magnifique. Riche d’ histoire, nourri de documents inédits, de reproductions d’affiches en grand format, il est largement et généreusement offert à Montmartre, au Syndicat d’Initiative, dans les restaurants, les cabarets, les commerces, etc. Surtout, ne le manquez pas et conservez précieusement ces archives uniques. Longue vie à cette belle association qui honore Poulbot ce, grand artiste humaniste, ce patriote courageux qui doit demeurer un exemple pour Montmartre et au-delà pour la richesse de notre Patrinoine.
Il en avait la gouaille, le cœur généreux, l’amour de l‘ouvrage bien fait ». En cette année anniversaire, des conférences, un journal « numéro spécial » d’une qualité exceptionnelle ont été réalisés afin de nous faire revivre ce tendre Poulbot gouailleur, à la générosité sans limites, qui a consacré sa vie à permettre à des milliers de gosses d’avoir une vie meilleure. Sa compassion devant la souffrance humaine et toute sa passion pour Montmartre en font une figure emblématique reconnue de tous et dont les enfants, avec une juste fierté, portent le nom. Marie-France COQUARD Rejoignez l’association pour poursuivre son action Les Amis de Francisque Poulbot 237 rue Marcadet 75018 Paris Tel : 01 42 29 57 81 jpdoche@hotmail.com
LA VIE DU VILLAGE
PM 13-107
BIENVENUE AU CAFÉ PIMPIN U
n endroit chaleureux vient d'ouvrir derrière la mairie du XVIIIe. Ni cantine, ni coffee shop, mais un mix réussi des deux. Un lieu de vie où les gens du quartier et ceux qui y travaillent se mélangent pour déguster sandwichs toastés, salades de saison ou tapas à partager ou emporter...
Les plus de la maison ? Un café torréfié artisanalement par Lomi, des jus de fruits frais... et une belle terrasse ensoleillée ! Hors des heures de pointe, on peut s'y poser, lire et travailler au calme grâce au wifi gratuit... ou se laisser tenter par une pâtisserie maison. Les
deux jeunes hôtesses sont charmantes et les prix sont raisonnables. Une adresse à découvrir. C. Haydar CAFÉ PIMPIN 64 rue Ramey 75018 Paris 01 46 06 97 25
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POLISSONS
LE TOUT NOUVEAU RESTAURANT MONTMARTROIS REMPORTE LE LEBEY DES BISTROTS 2017
C
’est au 35 rue Ramey, sur les pentes de la Butte, que le jeune Chef de 30 ans Romain Lamon vient de poser ses Polissons. Romain et Julia adorent ce 18e si vivant et en pleine évolution. Du reste, ils sont ravis d’habiter aux Abbesses. Ce berceau de la fête, de la bonne bouffe et de la bonne humeur montmartroise. Après le Ritz, le Bristol, la
Amar au vibraphone. Les costumes ont été conçus avec Natacha Costechareire, et la mise en espace et la chorégraphie par Sandra Abouav. Ce spectacle était donné à l’Etoile du Nord, le 3 juin dernier, grâce à l’association montmartroise Musique Jeune Public, et sa fondatrice Dominique Boutel, qui travaille avec les enfants de l’arrondissement sur le Patrimoine. Bravo à tous !
Tour d’Argent et le Richer, le Chef a choisi de régaler les montmartrois et les autres dans un rapport qualité prix remarquable. 45 couverts, un labo ouvert sur une belle salle lumineuse d’un design net un peu nordique, blanc et bleu. Une belle cave voûtée offre des vins de propriétaires francs et sans chichis. La cuisine de Romain est tout aussi séduisante, bistrotière, classique et raffinée, parfaitement maitrisée grâce à sa formation prestigieuse. A recommander : pour commencer un tartare de bœuf charolais au couteau, suivi d’une raie accompagnée d’une écrasée de pommes de terre entourée d’un délice de béarnaise au citron et d’un coulis au cerfeuil. Pour finir, le mille feuilles vanille miel amandes est à rêver. Le service est très agréable sous la houlette de Julia,
la jeune et charmante compagne de Romain. Plein succès aux « Polissons de la chanson » sortis du Pornographe du phonographe de Brassens dont le Chef adore la poésie et la truculence. La formule à 17E ou le menu à 21E le midi vous étonneront par leur qualité fondée sur un savoir-faire qui revendique la qualité, le vrai, le bon pour le plaisir du client. Marie-France COQUARD POLISSONS Du mardi au samedi midi et soir 35, rue Ramey - Paris 75018 Tel : 06 46 63 57 50 Réservations sur bim www.bimapp.io
LA VIE DU VILLAGE
PM 13-107
JOURNÉE VALADON À BESSINES-SUR-GARTEMPE
A
l'invitation de l'association "Bessines Inspiration Valadon", et sa présidente Marie-Laure Conchon, une délégation de Députés de la République de Montmartre et de petits poulbots se sont rendus en HauteVienne dans le village natal de
Suzanne Valadon pour participer à une grande fête populaire sur le thème du portrait, à la mémoire de la célèbre modèle devenue une grande artiste peintre, mère de Maurice Utrillo. Beaucoup d'animations étaient proposées : concours de por-
traits, exposition, conférence, visite de la maison natale de l'artiste, atelier pastel, guinguette costumée, marché d'art, etc. Trois caricaturistes de la place du Tertre ont fait souffler l’air de la Butte sur cette jolie petite commune rurale. L'association
Maurice Utrillo a été impliquée : Hélène Bruneau, ayant droit moral du peintre, a remis le 1er prix Valadon du concours de portraits. Les échanges et les liens vont se poursuivre et se renforcer. Bessines se propose d'accueillir des petits poulbots pour des vacances à la campagne... Et les limousins sont invités à participer, derrière les députés de la RDM, à la prochaine fête des vendanges pour représenter Suzanne Valadon !
PATTIKA PREND LA BASTILLE !
L
e samedi 13 mai, les conseils de quartiers et le Centre social Solidarité Roquette organisaient, avec l’aide de nombreuses associations*, la troisième édition de la Fête des quartiers Bastille-Popincourt et Nation-
Alexandre Dumas, s’adressant aux personnes seules et aux familles victimes de la grande exclusion et en situation de précarité. Les habitants du quartier étaient invités à participer à un grand repas convivial en plein air, en apportant un plat ou un dessert de leur choix, tandis que les enfants se regroupaient autour d’un château gonflable, de jeux et de séances de maquillage. La chanteuse Pattika a participé à cette action solidaire, avec un spectacle musical autour des grandes chansons de Paris et de ses propres créations : la Montmartroise a une fois de plus enflammé les cœurs des participants, petits et grands, contribuant par son talent et son énergie communicative à la réussite de la fête. Cette initiative, qui concrétise sur le terrain les engagements du Pacte parisien de lutte contre l’exclusion, en prouvant que la solidarité n’est pas un vain mot dans le 11ème, pourrait bien servir de modèle pour le 18ème arrondissement, où les difficultés ne sont pas moins grandes. Chapeau à nos amis « Bastillois » ! JMG
Pattika avec le maire du 11ème arrondissement François Vauglin (à droite) et Philippe Ducloux, conseiller de Paris Délégué au Commerce.
*Parmi celles-ci, le CHRS Charonne, les Petits Frères des Pauvres, Coup «d» Pouss’, le CHU Popincourt, la SNL, Les Petits Cafés Ste Marguerite…
LA VIE DU VILLAGE
PM 13-107
PIERRE CUGNET
L’ARTISTE DES JARDINS ET DISCRET VIGNERON DU CLOS MONTMARTRE A PRIS SA RETRAITE
P
our Pierre, notre magicien du Clos Montmartre, amoureux du travail horticole et des richesses de la nature, il fallait bien que cela s’arrête, au terme d’un parcours de 42 ans dont il peut être fier. Natif de sa verdoyante Seine et Marne, Pierre sort diplômé de l’école d’Horticulture option florale de Brie Comte Robert en 1975. Il va travailler à la ferme familiale avant d’entrer en 1992 au service de la Ville de Paris, sans toutefois franchir les frontières de Montmartre. Il passera ainsi du Parvis au jardin médiéval des Abbesses, pour enfin offrir aux Vignes tout son talent depuis 2005. Entre Pierre et l’Art des Jardins, il n’y a pas de secret. Rien ne lui échappe du muguet souverain de mai aux majestueuses couronnes impériales, aux bordures dès mars des modestes myosotis, des pâquerettes, des œillets d’Inde ou de grands bouquets d’iris. Attentif au monde végétal mais aussi aux humains, c’est avec passion et un dévouement attentif que pendant 12 ans il a créé à chaque saison un véritable écrin pour mettre en valeur nos Vignes légendaires du Clos Montmartre. Les 1556 m² avec leurs impeccables 1765 ceps de gamay, de pinot noir et d’hybrides ont été choyés et surveillés avec un soin jaloux, surtout en juillet et août par les temps chauds et orageux de la Butte. Admirative, je ne saurais traduire toute la complexité de la viticulture : tailler en mars
puis attacher, émonder, traiter, piocher, avec tout le savoir-faire que détient Pierre. Ces secrets sont garants de moments gustatifs et festifs inoubliables mais aussi quelquefois inavouables à Montmartre… Mission remarquablement remplie pour notre vigneron jardinier. Les montmartrois et les millions de touristes ont admiré les nombreuses variétés de plantes et de fleurs. Tant d’harmonies délicates que Pierre renouvelait sans cesse pour offrir une incomparable atmosphère de paix et de beauté. Il nous confie qu’il a toujours recherché à ce que perdure ainsi le symbole de la lutte courageuse engagée par Poulbot et ses successeurs pour conserver ce joyau. Dans ces Vignes uniques, Pierre a découvert un autre monde un peu magique chargé de traditions amoureusement sauvegardées, du poids de l’Histoire mais aussi de beaucoup d’histoires, de celles dont notre Montmartre ne manque pas… Reconnaissance bien méritée en 2012 comme Citoyen d’Honneur de la République de Montmartre ; puis, en 2013, il est fait Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole par le Ministre de l’Agriculture venu spécialement à la mairie du XVIIIe pour le distinguer. Heureux à juste titre du travail accompli, ce n’est cependant pas sans regret que Pierre quitte les odeurs d’humus en automne, d’herbes séchées en juillet, les massifs de campanules violettes, les zinnias à face plate, les pavots de soie froissée,
les jacinthes bleues, les aubriettes vivaces si mauves au printemps et en septembre – sans oublier cerisier, olivier, seringat et tant d’autres essences abritées par le Clos Montmartre. En ce 4 mai, quand la République de Montmartre lui rendait un hommage bien mérité, n’avez-vous pas remarqué la haie d’honneur que lui firent ses fières tulipes jaunes, rouges, chamarrées, et ses rangs de pensées pourpres, brunes et oranges qui ont tourné leurs petits visages vers lui avec une larme au coin de leurs pétales de velours ? Mais Pierre, avec ton épouse et ta charmante fille Pauline, tu reviendras participer à la prochaine fête des Vendanges sous le signe des Lumières ! Tu pourras aussi consacrer un peu plus de temps à dorloter ta fleur préférée : la rose, surtout celle qui exalte « son parfum de rêve ». Tu nous invites comme le fit Voltaire « à cultiver notre jardin », ce jardin que tu as illuminé avec amour, humilité et talent. Avec reconnaissance et amitié, nous te disons : belle retraite, cher Pierre, fidèle ami de nos Vignes, des arbres, des fleurs et… des montmartrois, qui te regretteront. Marie-France Coquard Ministre de l’Agriculture de la République de Montmartre
Photo : Michéle Clary
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DALIDA
PAR MICHÈLE CLARY
UNE GARDE-ROBE DE LA VILLE À LA SCÈNE
PALAIS GALLIERA MUSÉE DE LA MODE DE LA VILLE DE PARIS EXPOSITION JUSQU’AU 13 AOÛT 2017
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EXPO
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olanda Gigliotti est née au Caire le 17 janvier 1933, issue d’une famille italienne. Elle obtient en 1954 le titre de Miss Egypte. C’était notre future Dalida, star internationale et la fierté de notre patrimoine artistique. Elle a deux frères, Orlando et Bruno. Elle monte à Paris pour devenir actrice, mais c’est dans la chanson qu’elle se fait aussitôt remarquer lors d’une audition organisée à l’Olympia le 9 avril 1956. Aussitôt elle subjugue Bruno Coquatrix, Eddie Barclay et Lucien Morisse. Ils ont tout de suite compris… Ils ont devant eux une future star ! Le résultat est immédiat. Dans la même année, Dalida vend plus de 300000 exemplaires de son titre Bambino. Cela lui vaut un premier disque d’or, le premier attribué à une femme. Dès lors son ascension n’aura de cesse que de prendre une immense envergure.
En 1968, Dalida se voit décerner le titre de commandeur des arts, des sciences et des lettres, aussi la médaille de Paris. Par Charles De Gaulle elle reçoit la médaille de la Présidence de la République. Dalida est la première chanteuse à recevoir cette distinction. Orlando a eu la Cette même année, générosité de faire elle est élue marraine une donation au des poulbots de MontPalais Galliera de martre.
l’exceptionnelle garde-robe de sa sœur Dalida
Puis en 1975, elle reçoit l’Oscar mondial du succès du disque pour saluer sa place en tête des hit-parades internationaux. A nouveau en 1981 il lui est dédié le premier disque de diamant de l’histoire de la chanson pour ses 85 millions de disques vendus, ses cinquante-cinq disques d’or et l’ensemble de sa carrière. Elle a eu ce génie de s’illustrer en artiste inégalée dans toutes les époques musicales. Orlando a eu la générosité de faire une donation au Palais Galliera de l’exceptionnelle garde-robe de sa sœur Dalida. Grâce à lui nous profitons d’une exposition hommage dans une atmosphère de singulière intimité.
Portrait de Dalida. Robe du soir, Pierre Balmain 1973. © Bridgeman Images / United Archives / Roba Archive / Max Schweigmann
EXPO
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DALIDA : LA SUBLIMATION DU COSTUME
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ette exposition de 209 tenues et accessoires suscite la contemplation, la curiosité, l’admiration. Mais pas seulement ! Dès l’entrée, vous êtes immédiatement transporté d’une façon fulgurante dans la vie de Dalida. Le choc ! Elle est là ! Elle vit sous vos yeux à chaque détour d’une robe avec sa taille si fine, ses décolletés pour cette silhouette de mannequin… Vous traversez les époques où elle portait ces habits de lumière. Vous vivez avec une proximité déconcertante sa vie de scène. La richesse de la collection vous donne aussi à traverser son histoire.
Loris Azzaro. Robe longue bustier 1976. Mousseline de soie brodée de sequins en plastique. Modèle Reinhard Luthier. Collection Palais Galliera - © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet. Robe portée pour l’émission « Ring Parade », le 20 juin 1976, titre « Besame Mucho ».
Dans ses tenues elle s’est révélée dans des shows à l’américaine, à la télévision, sur toutes les scènes.
Le choc ! Elle est là ! Elle vit sous vos yeux à chaque détour d’une robe avec sa taille si fine, ses décolletés pour cette silhouette de mannequin…
La garde robe de Dalida se dévoile par la robe bustier rouge en velours de Jean Dessès, créée pour son premier récital à Bobino en 1958. Une Haute couture au genre sophistiqué qui s’apparente à une
Jean Dessès. Robe 1958. Velours rouge profond. Collection Palais Galliera - © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet. Robe portée pour le récital a Paris a Bobino en octobre 1958 et a l'Olympia en mars 1981 pour fêter ses 25 ans de succès.
image hollywoodienne de l’époque. Cette robe est mythique car Dalida la portera à nouveau pour l’Olympia de 1981. Un défi, avec le temps, sa silhouette est toujours la même.
Dalida est habillée par les plus grands couturiers, entre autres Jacques Esterel, Jean Dessès, Pierre Balmain, Loris Azzaro, Yves Saint Laurent, Jean-Claude Jitrois…
Loris Azzaro. Robe longue 1976. Crêpe de satin ivoire plissé soleil, application de maille métallique argent. Collection Palais Galliera - © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet. Tenue portée pour l’émission Numéro un, le 14 février 1976, adaptation chantée et dansée d’une scène du film « La joyeuse parade ».
EXPO
Photo : Michéle Clary
PM 13-107
L’artiste a un goût sur et subtil pour tous les vêtements de haute couture, de prêt à porter dont elle fait la distinction entre l’univers du spectacle et celui du privé. Les robes longues où la découpe laisse apparaître la danse de ses jambes superbes. Parfois, un modèle dépourvu de détails d’ornement, sous une ligne de pureté, se pare luxueusement de simplicité haute couture. Dalida contrôle avec pertinence son image. Elle sait porter « ce qui lui va ». Les strass, les broderies, les perles, les
Les strass, les broderies, les perles, les paillettes, les plumes, les tissus, tout apparaît sur elle comme une féérie.
paillettes, les plumes, les tissus, tout apparaît sur elle comme une féérie. Mais sa seule personnalité finissait de sublimer le costume. Dans la maison Balmain, lors d’un essayage d’un habit de scène, le couturier s’exclame : « Il y a une chose qui est divine avec Dalida : comme elle a des cheveux tellement merveilleux… On ne voit plus rien… On ne voit plus rien à la robe… » Pendant la visite, en entrant dans la
longue galerie, la plus somptueuse, parée de grands lustres… vous entendez Dalida chanter « Comme le disait Mistinguett », et là c’est tout simplement vertigineux ! Il trône sur une scène pivotante la tenue constituée de la cape en
Dalida et Michou
L'affiche de l'exposition
Photos : Michéle Clary
À LA RENCONTRE DE
PM 13-107
EXPO
PM 13-107
plumes d’autruche et du body en velours Les visiteurs de tous les âges manifestent noir. Costume dessiné par Michel Fres- leur émerveillement. Chacun parle de nay et réalisé par Mine Barral Vergez. Un Dalida avec ferveur, une admiration sans spectacle se joue avec borne, exprimant une tous ces habits de lumière, affection toute parde strass et de paillettes, ticulière, comme s'il sous des couleurs rouge, s’agissait d’un parent, Le succès de cette noir, or. Créations pour d’une amie chère… exposition, son les shows de music-hall Lors de l’exposiattrait, se mesurent à l’américaine, ceux de la tion, une dame d’une à l’afflux énorme de télévision également. Un soixantaine d’années envoûtement dont vous confie : « Quand les visiteurs… n’êtes extirpés qu’à la sorartistes meurent, je tie, sur l’escalier de pierre, suis bien sûr très et encore… triste, mais pour Toute étourdie par cette rencontre où le Dalida j’étais bouleversée, c’est l’unique cœur est omniprésent. Seule Dalida est artiste pour qui j’ai pleuré. » Et il s’est en mesure de susciter un mouvement ensuivi en écho autour de nous plein de d’émotions de cette ampleur. « Moi aussi ! » Nous retrouvons Dalida qui nous émeut
tant, au palais Galliera comme pour un rendez-vous ! Le succès de cette exposition, son attrait, se mesurent à l’afflux énorme de visiteurs… C’est une visite dans les coulisses… Un hommage merveilleux. Elle est là elle vit, palpite à travers chaque modèle. C’est un triomphe de tous les instants pour Dalida devenue une légende. Mais une légende qui vit dans nos cœurs où elle est bien plus qu’aimée mais infiniment préférée ! Michèle Clary
Merci à Orlando qui a provoqué ce bonheur !
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24/02/2017 11:54
RENCONTRE (DU TROISÈME TYPE)
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JEAN-CLAUDE BOURRET
OVNIS, L’EXTRAORDINAIRE DÉCOUVERTE PAR ALEXANDRA CERDAN
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ommes-nous seuls dans l’univers ? Une question existentielle que tout le monde se pose. Les avis divergent et les délires prolifèrent. Beaucoup de témoignages relèvent de l’imaginaire, accompagnés de fausses vidéos. En 1938, l’adaptation radiophonique de La guerre des mondes, racontée par Orson Welles, a plongé dans l’affolement des milliers d’auditeurs, croyant à une réelle attaque extraterrestre à travers les États-Unis. Et puis, il y a l’affaire Roswell, au Nouveau-Mexique en 1947, le crash d’un ovni ou d’un ballon-sonde météo ? Il existe aussi des témoignages sur des enlèvements par des extraterrestres. Le cas surprenant en 1997 en Arizona à Phoenix, avec d’étranges lumières qui apparaissent dans le ciel étoilé. Des pilotes de ligne et de chasse s’expriment avec parcimonie sur ce qu’ils ont vu. Selon l’étude préliminaire de Dominique Weinstein, prenant en compte 600 cas de Phénomènes Aériens Non identifiés (PAN) observés par des pilotes militaires et civils : dans 443 des cas (74%), ces PAN ont été décrits comme des « objets » et « de forme circulaire » dans 42% des cas. Les traces radar sont aussi les preuves irréfutables d’un objet volant non identifié. Mais qui croire ? Quoi qu’il en soit, des études très sérieuses sont menées dans ce domaine.
Jean-Claude Bourret, grand journaliste du petit écran et écrivain de plusieurs ouvrages intéressants sur le thème des ovnis, a coécrit avec Jean-Pierre Petit, ancien directeur de recherche au CNRS : OVNIS, l’extraordinaire découverte. Un ouvrage en deux parties : la première est destinée à un large public, à la portée de tous. La seconde fait place à la science, elle s'adresse donc aux plus érudits. Jean-Pierre Petit nous révèle le résultat de ses 40 années de recherches. Nous sommes dans une galaxie qui comprend environ 150 milliards d’étoiles. Dans notre galaxie, il y a 60 milliards de planètes habitables (NASA). Il y a au moins deux mille milliards de galaxies...
OVNIS, l’extraordinaire découverte. Éditions Trédaniel 381pages 22,90 €
RENCONTRE (DU TROISÈME TYPE)
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ENTRETIEN AVEC JEAN-CLAUDE BOURRET Alexandra Cerdan : Vous vous passionnez depuis longtemps pour les ovnis, pourquoi ? Jean-Claude Bourret : Depuis ma première enquête en 1973… sur France Inter… Et depuis 44 ans, le dossier s’est épaissi…et c’est du solide ! A.C : Malgré des témoignages et des preuves tangibles, beaucoup de personnes doutent encore de l’existence des ovnis. Qu’en pensezvous ? J-C.B : Beaucoup de personnes pensent aussi qu’elles sont plus intelligentes que les autres… mais comme disait Einstein : tout est relatif ! A.C : Avez-vous déjà observé un ovni et si non, aimeriez-vous en voir un ? J-C.B : Pas observé, et pas obsédé par le désir d’en voir… En revanche j’adore regarder les étoiles. A.C : Pensez-vous que les états nous cachent des preuves et pour quelle raison ? J-C.B : Bien sûr. Je crois que certains responsables politiques savent parfaitement que nous avons été visités par des extraterrestres, comme le décrivent la Bible et le Coran… Et que ces extraterrestres ont fait souche sur
notre planète en modifiant notre ADN… C’est d’ailleurs assez drôle de constater que ceux qui ne croient pas aux extraterrestres en possèdent une trace dans leur ADN ! A.C : On ne peut quand même pas tout croire, il existe aussi les phénomènes atmosphériques et peut-être des nouveaux engins militaires secrets. Quel est votre point de vue ? J-C.B : Bien sûr, il y a beaucoup de confusions…Mais c’est comme dans pas mal de domaines…En médecine, vous avez des guérisseurs charlatans et des professeurs de médecine… Des vrais journalistes et des colporteurs de rumeurs… Il faut bien choisir ! A.C : Quel regard portez-vous sur la théorie de l’existence des ovnis et des extraterrestres dans les religions ? J-C.B : Ce n’est pas une théorie, mais une évidence. La Bible a été écrite (l’Ancien Testament) sur huit siècles par au moins trois écoles rabbiniques différentes… Dès les premières pages de l’Ancien Testament, et malgré les modifications des copistes qui ont inventé des liaisons pour essayer de donner une cohérence à la Bible, on lit « L’Eternel Dieu est devenu comme l’un d’entre nous pour la connaissance du bien et du mal… »
(Genèse 3) « L’un d’entre-nous… » Vous pensez que le Dieu tout puissant pourrait prononcer une phrase pareille ? Et dans le Coran, la Sourate 53, l’Etoile, décrit quelque chose qui descend du ciel, à moins de cent mètres de Mahomet (à moins de deux portées d’arc) et qui est « piloté » par l’archange Gabriel (Djébril)… Maintenant que l’Homme est allé sur la Lune en 1969, tout cela nous apparait plausible.. . et à suivre… ! A.C : Vous êtes un grand journaliste, mais ne craignez-vous pas de ne pas être pris au sérieux ? J-C.B : Ce qui est sérieux, c’est la vérité… Or, en 43 ans, toutes les découvertes scientifiques m’ont donné raison… En 1995, on a découvert la première exoplanète… Et maintenant la NASA estime à 60 milliards le nombre de planètes habitables dans notre seule galaxie ! Et le nombre de galaxies visibles a été multiplié par vingt, passant de cent milliards à deux mille milliards : et je vous rappelle qu’une galaxie compte cent à neuf cents milliards d’étoiles ! Non seulement nous ne sommes pas seuls dans l’univers, mais il y a des MILLIARDS de civilisations qui ont des millions d’années d’avance par rapport à nous ! Eh oui, il faut bien être conscients que nous sommes les singes d’autres civilisations…
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HISTORIQUE
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PETITE ANTHOLOGIE DES POÈTES ET CHANSONNIERS DE MONTMARTRE (1)
Par Jean-Paul
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BARDET
2017
est, pour notre revue, une année importante, car Paris-Montmartre fête ses trente années de parution régulière. Afin de marquer cet anniversaire, je vous propose de retrouver, parfois découvrir, au cours des prochains trimestres, plusieurs de nos anciens chansonniers et poètes qui ont su, avec beaucoup d’originalité, créer cet esprit montmartrois dont le monde entier a conservé le souvenir. Ces chansonniers et poètes formaient, au côté des rapins et des bohêmes, tout un groupe de jeunes hommes dynamiques, inventifs et talentueux, qui ont fêté, leur "vingt ans", en cette fin de XIXème siècle, entre 1875 et 1900.
Barde
i, au sein de cette Petite anthologie, que nous souhaitons vous faire découvrir, certains poètes ou chansonniers, sont bien connus, d’autres le seront peut être un peu moins. Cependant, j’ai tenu à ce qu’ils soient tous présents, car ils ont tous contribué à la renommée des nombreux cabarets du bas de la butte, petits et grands, même au-delà. Issus de cette veine littéraire de la chanson et de la poésie qui, après avoir fleuri dans les caveaux et les goguettes du Second Empire, retrouvait un nouvel élan avec l’âge d’or du café-concert dans les années
1880-90, pour enfin atteindre son apogée sous la Troisième République.
A l’origine, tout commence, pratiquement, avec le Club des Hydropathes du Quartier Latin. Fondée par Émile Goudeau, l’équipe du « Club des Hydropathes», qui peut se flatter d’avoir permis, pour la première fois, aux poètes et aux chansonniers de présenter en public leurs créations, et qui ne tarda pas à émigrer, pour élire domicile au pied de la butte Montmartre. Comme tous les genres y ont été représentés, convenons qu’il est assez difficile de différencier la part due aux poètes de celle due aux chansonniers, alors que certains se qualifient eux-mêmes, de « poète-chansonniers ». D’ailleurs, très souvent, les strophes des premiers, comme les refrains des seconds, inspirèrent sans distinction, de nombreux compositeurs, lorsqu’ils ne le seront pas eux-mêmes. Si la chanson, qualifiée de «politique», demeurée, par nécessité, confidentielle pendant un certain temps, renaît sous le Second Empire, c’est surtout sous le nouvel aspect d’une chanson dite «patriotique», empreinte d’actualité, qu’elle va se muer. La romance, elle aussi, un moment délaissée, réapparaît, en même temps que nait toute une galerie
d’inepties, allant du comique troupier à des compositions quasi scatologiques de plus ou moins mauvais goût !
Afin de ne pas être accusé de créer, au sein de cette Petite anthologie, une quelconque hiérarchie arbitraire, voire artificielle entre ceux qui seront présents, j’ai choisi, mon choix n’étant pas exhaustif, de les présenter par ordre alphabétique. Pour chacun des auteurs cités, poètes, chansonniers ou « poètes-chansonniers », sa biographie sera accompagnée d’un court énoncé de quelques évènements passés l’année de sa naissance, d’une ou plusieurs de leurs œuvres, parfois seulement de simples extraits.
ANDRÉ BARDE
André Barde, de son véritable nom d’état civil André Bourdonneau, est né à Meudon (Hauts de Seine) le 17 juillet 1874. En mai, une loi est adoptée, elle définit et limite la durée journalière du travail des enfants. Culturellement riche, l’année 1874 voit : Barbey d’Aurevilly, ce virulent et provocateur écrivain catholique publier « Les Diaboliques », Émile Zola publier « Le ventre de Paris », le poète Verlaine « Romances sans paroles » et Renoir peindre « Les régates d’Argenteuil ». Ses parents, étaient tous deux parisiens et, chose plus rare encore, même à l’époque,
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il en était de même de ses grands parents du côté paternel. Après des études peu sérieuses au lycée Michelet, André Barde entame, dès l’âge de 18 ans, une carrière de journaliste au journal « La Paix ». Comme tout débutant, il se trouve chargé de la rubrique « au jour le jour », « la rubrique de chiens écrasés » en quelque sorte. Sous le pseudonyme de Puck, on lui confie, ce qui sera plus gratifiant, l’actualité humoristique. Par malchance, au moment où il devait percevoir ses premiers deniers du journal, ce dernier fit faillite ! Fort heureusement, André Barde possédait d’autres activités, en particulier, celle de correspondant dessinateur au « Petit Bleu » de Bruxelles et à « La Marotte », des activités qui restaient, malgré tout, assez peu rémunératrices. A tout juste vingt ans, André Barde publie son premier recueil de chansons, des chansons que venait de mettre en musique
le compositeur Marcel Legay : « Chansons cruelles, chansons douces », un ensemble de vers savoureusement préfacé par Jean Richepin. Deux années plus tard, il se produit au Trianon au cours de la “Grande Tournée des chansonniers”, puis rejoint le Tréteau de Tabarin. Parmi les oeuvres programmées, « La Charcutière » et « L’Employé des postes », resteront parmi les plus connues. L’ensemble sera à son tour réuni, avec plusieurs autres compositions, dans un nouveau recueil : « Jeu de massacre », qui sera édité comme le précédent chez l’éditeur Ollendorff. L’ouvrage vient de paraître, lorsqu’André Barde se trouve admis secrétaire à La Scala et à L’Eldorado. Cette nouvelle activité le place dans l’obligation de renoncer à interpréter ses poèmes, souvent jugés trop audacieux et cependant fine-
ment littéraires. Malgré tout, alors qu’il est promu directeur artistique, il continue d’assurer durant les cinq années à venir, sa fonction de rédacteur en chef des échos au journal « Le Gaulois ». Mais voici que se présente le moment, pour André Barde, d’entamer ses débuts comme auteur dramatique et revuiste, avec : « Maison de rendez-vous », « Une mesure pour rien », puis « Un vol », une pièce présentée au Grand Guignol. Dès lors, débute toute une série de créations : des pièces de théâtre, des vaudevilles dans leur majorité, comme : « Le bon numéro », « Monsieur complote », « La traite des Planches », des spectacles qui se succèderont à l’affiche : Aux Mathurins, Aux Capucines, Aux Variétés. En 1907 en, collaboration avec Félix Duquesnel, il crée, au théâtre Sarah
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Tout le monde, il suffit qu’un ami vous présente ; A dix heures, le soir, les salons sont ouverts. Madame, au coin du feu, siège, très imposante De face, de profil et surtout de revers ;
Mais son charme bientôt vous a mis à votre aise : Elle a là huit ou dix nièces, - des enfants : La plus vieille a quinze ans, la plus jeune en a treizePour mettre en ces lieux froids des plaisirs échauffants. Car les distractions y sont patriarcales : Des magistrats chenus discutent des procès, Des sénateurs caducs des réformes fiscales ; On cause politique, en douceur, sans excès ; Bernhardt une pièce en cinq actes : « La Maîtresse de piano ». André Barde est aussi l’auteur de plusieurs livrets d’opérettes, en collaboration avec de nombreux compositeurs : Charles Cuvillier (« La reine s’amuse », « Nonnette »…) Maurice Yvain (« Pas sur la bouche », « Elle est à vous »…) ou encore Henri Christiné (« Arthur », « La madone du promenoir »…). Il sera aussi le parolier de « La Fille du Bédouin » ! André Barde est décédé à Paris le 18 octobre 1945.
D’aimables vieillards sourds s’entendent à merveille A jouer un whist morne, où s’occupe leur main ; D’autres, branlant du chef, contant depuis la veille Un récit édenté, qu’ils finiront demain. Un ancien beau, qui marche, en dépit qu’il détèle, Écoute, en ramenant son unique cheveu, La fillette impubère et maigre, qui martèle Sur un piano poussif le Beau Danube bleu. De temps en temps, parmi les dix nièces, l’une Sort pour, sans doute, aller dormir, car il est tard Et bientôt un monsieur, pour contempler la lune Et prendre l’air dehors, se glisse sans pétard. C’est touchant. On respire un parfum de famille ; C’est un spectacle pur, que l’on voit peu souvent ; On passe des sirops et de la camomille, On se croirait un jour de fête dans un couvent.
Le texte, reproduit ci-dessous, est assez dur, vous allez le constater. Il est extrait d’un ensemble de poésies rassemblées dans « Jeu de massacre », édité chez Ollendorff en 1899. André Barde
MADAME Madame a cinquante ans. Une grâce onctueuse D’évêque se dégage en ses gestes replets ; Sa hanche, qui jadis roula voluptueuse, Offre l’aspect bondé des omnibus complets. Ses doigts gras, cerclés de bagues opulentes, Se croisent, contents, sur son vaste abdomen ; Sa bouche, qu’elle peint de couleurs turbulentes, S’ouvre en poule qui pond et semble dire : Amen. Ses cheveux sont chargés d’un henné qui rutile, Sur sa figure pâle, ainsi qu’un étendard ; Un corset coffre-fort, dont l’emploi semble utile, Donne à ses gros coquins l’air un peu moins pendard. Madame reçoit bien, beaucoup et toutes sortes, Dans un petit hôtel bonbonnière, à Passy : Les rastas trop vivants et les noblesses mortes, L’armée et le clergé ; celui-là, celui-ci,
Mais un soir, entre, raide ainsi qu’un somnambule, Un homme, noir vêtu, comme ses noirs desseins Et qui dit, en montrant, sans autre préambule, Son ventre tricolore et ses quatre argousins : « Messieurs, que si, malgré vos mâchoires croulantes, « Vous avez le désir de croquer du dessert, « Choisissez des fruits mûrs, moins stimulantes, « Leurs pulpes n’auront pas l’aigreur du fruit trop vert ; « Ce vous évitera beaucoup d’heures amères, « Dont le souvenir cuit en remords étouffants. Laissez, messieurs, laissez les enfants à leurs mères, « Et prenez bien plutôt les mères des enfants. » Et, comme il faut à toute sanction morale, Madame, après des mois occupés au lointain A visiter à fond une maison centrale En rêvant aux dangers de l’amour clandestin, Reviendra plus valide, et plus jeune, et plus mince, Retrouver à Paris son magot adoré, Et mariera sa fille, élevée en province, A quelque bon blason facile et dédoré.
Bilhaud
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PAUL BILHAUD
Paul Bilhaud, est né le 31 décembre 1854 à Bruère-Allichamps. L’année de sa naissance, en juin, une loi renouvelle l’obligation du « livret des ouvrières » et l’empereur encourage la mise en place d’un premier système de retraite ouvrière, prolongement de la caisse de retraite pour les fonctionnaires créée l’année précédente ! En octobre débute loin de la France, le siège de Sébastopol. Nadar, Félix Tournachon, écrivain, caricaturiste,
les sports - plus étrange, de Buffalo, on le verra apprendre comment manier le lasso ou comment briser des œufs en tirant, au moyen d’un miroir, derrière lui à la carabine - Paul Bilhaud se révélera au public par des débuts dans la chanson avec « L’Amour frileux » et « Le Roman champêtre ». Auteur de nombreux monologues, il saura habilement les proposer, là où il faut. Passant du club des Hydropathes du quartier latin, aux cabarets de Montmartre, cette spécialité lui permettra de devenir rapidement populaire.
senté à la Comédie française ; « Première Ivresse », jouée à l’Odéon ; « La veuve de Damoclès » ; « Le Paradis » ; « Le bigame » « La Courtisane de Corinthe », pièce en cinq actes, en vers, présentée au théâtre Sarah Bernhardt, … Bref, il est l’auteur d’un ensemble de plus de vingt pièces auxquelles il ne faut manquer d’ajouter ces deux exemples : « Madame Rose », un opéra comique, donné à l’Opéra comique, puis « Toto », une opérette en trois actes présentée à la Comédie française ! Paul Bilhaud est décédé à Avon le 8 janvier 1933. Les vers qu’il utilisait et qu’il maniait avec grand talent, sont francs, spirituels, marqués au bon coin de la poésie, d’une poésie française, alerte, gaie, pétillante de sourires et d’étincelles. Nous ne citerons de Paul Bilhaud qu’un court poème « Monsieur, Madame et Bébé » suivi d’extraits de « Offrande » : MONSIEUR, MADAME ET BÉBÉ
Café les incoherents Montmartre, par Santiago Rusinol
aéronaute et photographe, publie un recueil original où sont ressemblées, photographiées, plusieurs célébrités contemporaines : « Le Panthéon Nadar ». Hédiard, charpentier de son état, ouvrait à Paris, place de la Madeleine, une boutique d’épices exotiques où l’on peut trouver : cardamone, safran, poivres des tropiques, ananas, gambas de Turquie… ! Employé au Ministère des Arts, le jeune Paul Bilhaud se prépare parallèlement à une carrière d’auteur dramatique. Ami d’Alphonse Allais, tout son entourage le considère comme un personnage atypique, aux multiples activités ou « violons d’Ingres » : la navigation à voiles en mer, la chasse, la pêche,
Reconnu pour être l’un des précurseurs du Minimalisme (Les arts incohérents Jules Lévy, grand maître de «L’Ordre des Incohérents» organisait des expositions de tableaux au Café des Incohérents, 16bis rue Fontaine)/. Après une dizaine d’années passées au sein de l’administration des Beauxarts, Paul Bilhaud décide de quitter définitivement l’institution pour se consacrer entièrement au théâtre. Fin observateur des mœurs de son époque, riche d’un Paul Bilhaud humour plein de verve et de bon aloi, il ne fait que rapidement remporter de nouveaux succès. Son œuvre théâtrale sera très importante : « L’Âme des Héros », un acte en vers pré-
Madame rentre, monsieur part : Affaires…cercle…politique… Puis, éreinté, blême, asthmatique, Monsieur rentre, à la nuit très tard. Monsieur rentre, Madame part : Théâtre…bal…concert…soirée… Puis, la mine pâle, tirée, Madame rentre, au jour, très tard. Monsieur, tout le jour absorbé, Madame toute la nuit prise, On se demande avec surprise, Comment a pu naître Bébé ?... OFFRANDE Quand elle se fut mise nue, C’est son métier, elle est modèle, Le sculpteur pas encore venu, Elle s’assit. Or, tout près d’elle,
Bonnaud
HISTORIQUE
Elle remarque par hasard Un buste : une barbiche jaune, Un regard paillard, goguenard, Une oreille pointue – un faune !
Et ce faune la regardait Avec une fixité telle Que, tout comme s’il entendait : « Qu’est-ce que tu me veux ? » fit-elle. Elle se leva, vint à lui Et lui dit tout près, bouche à bouche : « T’as ciré ton œil ? Il reluit ! « Tu rigoles ? T’es pas farouche !
« Moi non plus…Tu me plais, tu sais ? « Tu dois aimer faire la fête !... « Mais un buste, c’est pas assez « Pour faire la fête complète.
« C’est dommage, mon pauvre vieux, « Car regarde un peu l’étalage, « Est-ce assez chouette ? As-tu vu mieux ? « Défendu tout ça !...C’est dommage !... « Eh bien ! Quoi ? T’as l’air tout chagrin, « C’est moi qui t’ai rendu tout morose ? « Pour te consoler, gros serin, « Tiens, je vais t’offrir quelque chose. » Alors, la poitrine en avant, Dans la plus coquette des poses,
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Au faune elle offre gentiment Deux petits boutons de fleurs roses.
DOMINIQUE BONNAUD
Dominique BONNAUD (Marie Jean Baptiste) est né à Paris, le 3 janvier 1864. En cette année 1864, une nouvelle banque, concurrente du Crédit Lyonnais, ouvre ses guichets : La Société Générale. Fait d’imDominique Bonnaud portance, la Convention de Genève reconnait « La Croix Rouge », un organisme humanitaire créé par Henry Dunant, témoin des douleurs et des horreurs commises au cours de la bataille de Solferino. Gounod vient de terminer la composition de son opéra « Mireille ». Dumas (fils) présente sa pièce de théâtre : « L’ami des femmes ».
Son père était chef de bureau à la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur. Élève médiocre et indiscipliné, il sera
renvoyé de plusieurs établissements : du lycée d’Orléans pour avoir menacé un professeur, du lycée Fontanes (Condorcet), pour enfin décrocher son bachot au lycée Charlemagne.
Engagé dans les dragons, à son retour dans la vie civile, il sera un moment attaché au secrétariat du prince Roland Bonaparte, géographe et botaniste, qu’il accompagnera au cours de ses voyages en Amérique, au Canada, en Bosnie… Á son retour à Paris, il publie, préfacé par Armand Sylvestre, le compte rendu de son voyage aux États-unis et au Canada : « D’océan à océan ». Entré comme chroniqueur à la revue « La France », il y publie chaque dimanche une chronique d’actualité sous forme de chansons. À « L’évènement », au « Petit Caporal », il publie des articles humoristiques et parfois, faute d’articles, y propose des chansons, qui attireront l’attention de Rodolphe Salis !
Plus qu’appelé, quasiment “mobilisé”, il ne peut que répondre favorablement aux offres de ce dernier. Dominique BONNAUD fait alors son entrée au cabaret du « Chat Noir ». Dès les premiers soirs, l’accueil qui lui est fait par le public, décide de son avenir : il sera chansonnier. Mieux il deviendra l’un des auteurs régu-
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liers du cabaret du « Chat Noir », ce qui ne l’empêchera pas de se produire dans presque tous les cabarets de Montmartre : « Le Carillon », « Le Tréteau de Tabarin », « Les Noctambules », « La boîte à Fursy » … En 1898, avec Xavier Privas et Georges Baltha, il fonde « Le Cabaret des Arts » où il bonimentera, durant peu de temps, à la façon de Salis, les spectacles d’ombres du répertoire du Chat Noir. En 1904, avec Numa Blès, il créé « La Lune Rousse », un nouveau cabaret où afflue chaque soir un large public qui fait fête à ses directeurs et à leur excellente troupe d’auteurs et d’artistes. Lors du 180ème dîner de la société littéraire du Cornet, organisé le 1 avril 1914, à la Taverne de Paris, avenue de Clichy, il est invité en compagnie de son ami Numa Blès. Ce sera l’occasion de lui prononcer un touchant compliment. Si Dominique BONNAUD a peu publié, on lui doit, quand même, en 1925, la publication de ses souvenirs dans la revue « Les Annales », sous le titre de « La fin du Chat Noir ou Les Derniers Mohicans de la butte », suivie en 1930, de « Montmartre d’hier », illustré des portraits de ses amis chansonniers. Au cours de sa longue carrière de chansonnier, bien qu’il ait écrit des centaines de chansons, il n’a jamais accepté de les réunir en un volume, car, comme elles étaient toujours d’actualité, il jugeait qu’elles seraient vite démodées. Il a peut être eu tort, car après avoir été entendues, beaucoup mériteraient d’être lues car ce sont de réels et pertinents témoignages d’une actualité passée ! Dominique BONNAUD, chevalier de la légion d’honneur, président d’honneur de l’Association amicale des chansonniers, est décédé à Paris, en 1943, à l’âge de 79 ans. “CONSEIL DES MINISTRES À RAMBOUILLET” (Extraits) En gare de Rambouillet, Après un léger coup de sifflet,
Un train vient de stopper Et devant les badauds attroupés, Devant le maire et le sous-préfet Et le corps des pompiers au complet, Léger comme l’oiseau Descend le ministère Clemenceau. Ces messieurs, chose évidente, Ont l’air très gai, Car Clemenceau, pendant le trajet, Leur a fait des blagues tordantes, Tellement tordantes qu’ils n’ont que le temps De s’écarter un petit instant Et les sympathiques électeurs, Qui s’approchaient la bouche en cœur, Tout épatés, Les voient se trotter, Vers un de ces monuments d’utilité publique, Puis en sortir, Et revenir, Après avoir secoué….Quelques mains sympathiques. Ces messieurs en landau Arrivent à la gare du château, Fallières en pyjama Et coiffé de son petit panama, Arrive les mains tendues Et dit : « c’est gentil d’être venus » Puis, sans plus d’appareil Les mène à la salle du conseil. Où s’assied. Monsieur Fallières Dit : « Quoi de nouveau ? « Ma foi, rien, répond Clemenceau. « De Montmartre à la Glacière,
« On assassine un peu partout. « Des apaches, dans la rue Coustou « Hier m’ont démoli trois gardiens. « Tout va bien, Messieurs, tout va bien ! « Je suis content, « Fait le président « De voir Paris dans une sécurité pareille « Voilà le moment « D’être clément « Et Soleilland peut dormir sur ses deux oreilles. » ………………………………………… Mais Fallières vient de se lever, Ça y est, le conseil est terminé. Les ministres s’en vont Comme des gosses en récréation. Mais le plus rigolo, Au fond, c’est toujours Clemenceau. Monsieur le premier, très en forme, Lance des bons mots, Imite les clowns de Médrano Avec son chapeau haute de forme Et demande à Milliès-Lacroix « Voulez-vous jouer avec moâ ? » On entend sa voix dans le couloir Qui répète : « Il fait chaud cet soâr ! Puis dans le train Avec leur entrain, Après avoir choisi des places à leur convenance, Tous ces Messieurs Remontent joyeux Et fiers d’avoir encore une fois sauvé la France ! Par Jean-Paul BARDET
ÉLECTIONS
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PIERRE-YVES BOURNAZEL, NOUVEAU DÉPUTÉ DE LA 18ème CIRCONSCRIPTION
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e dimanche 18 juin, à 22 h 30 : un prénom composé scandé en chœur par de très jeunes militants, des cris de joie et des embrassades, des caméra un peu chavirées saluent l’arrivée de Pierre-Yves Bournazel, dont les soutiens avaient donné rendez-vous à la presse au restaurant chez Ginette, rue Caulaincourt. Des soutiens aussi heureux que stupéfaits eux-mêmes d’avoir relevé un tel défi : le nouveau député (LR) venait en effet de faire tomber un bastion historique de la gauche, tenu par le PS depuis vingt ans, en l’emportant face à Myriam El Khomri avec 53,61 % des suffrages contre 46,39 %. Singulière campagne : en l’absence de candidat LREM dans la
18ème circonscription, l’ancienne ministre du Travail avait revendiqué le soutien du nouveau président de la république, tandis que Pierre-Yves Bournazel avait affiché le parrainage du premier ministre et sa « Macron-compatibilité ». Mais il avait surtout une carte déterminante que même ses adversaires lui reconnaissent : la présence quotidienne sur le terrain depuis des années, l’écoute et la réactivité – sans oublier un capital sympathie non négligeable. De quoi faire la différence en ces temps de grand renouvellement… Félicitations au nouveau député, auquel nous réserverons une interview complète dans le prochain numéro.
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Cadet de Gascogne
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K I O S Q U E
M O N T M A R T R O I S
Texte : François Garnier – Dessin : Florence Côme
SOUVENIRS, SOUVENIRS
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A Montmartre, le Midi a toujours son droit de cité !
SUR LA PISTE DE
CHARTYS
par Linda Bastide
UN ARTISTE-PHÉNOMÈNE
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oici la deuxième suite inattendue - et un peu magique - aux deux articles de Jean-Paul Bardet dans notre revue. Elle est le résultat d’une rencontre imprévue, pile sous le petit soleil d’un 21 avril enfin décidé à devenir printemps. Et décidé sans doute aussi à renouveler la connivence et la confiance que nous avons l’un et l’autre, Paul Eluard et moi quand nous affirmons qu’« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendezvous ». Je remercie Paul Bardet de m’avoir, avec sa balade des deux précédents numéros, donné envie de redescendre de mon coin des Abbesses pour rêver dans le calme et la beauté de ma jeunesse enfuie. Je flâne dans La Cité du Midi et dans mes souvenirs avec un bonheur d’enfant : j’ai habité pendant 4 ans au n°14 de cette impasse secret. Les arbres de « ma » petite cour à droite de l’entrée ont tant poussé qu’ils l’ont transformée en mini-jungle, et tout du long, les maisons ont inventé sur les trottoirs, un jardin de conte de fée. De celle de Marguerite, ma « vieille petite orpheline » il ne reste que l’atelier
La Cité du Midi
Linda et José Torres - 1969
de bois du 1er étage dans lequel elle avait fait son nid, enfoui sous les meubles anciens et trésors du passé, laissés là par son mari, parti
doucement au paradis des menuisiers-brocanteurs. Je m’amuse au souvenir d’une … « dame de petite vertu », postée au coin de la Cité et du Boulevard de Clichy, à qui j’ai offert un coussin afin qu’elle ne d’enrhume pas « par le fondement » – formule de ma grand-mère – lors de ses moments de répit sur sa marche de pierre ! Le nez en l’air et l’air de rien sans doute, je suis en train de voyager par-delà le grand mur qui protège l’immense jardin de l’ex-clinique arrondie qui termine mon monde féerique : tout au fond du fond que l’on ne voit pas, il communique avec l’arrière de ma tanière de 17 rue Germain Pilon du temps de Dimey, elle-même offrant un grand arbre mélancolique à ma cour d’aujourd’hui, rue Véron ! Mon « triangle des Bermudes » en somme ! Et voilà que m’abordent deux passants-pas-tout-à-fait-touristes, qui me demandent si je sais dans quelle maison se trouvait un gymnase où s’entrainaient les artistes de Medrano ! Le hasard ? Laissezmoi rire ! « Juré craché », je ne mens pas et je vais vous en donner la preuve : Je les fais redescendre vers le n°3 pendant que dans ma tête
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tourne avec tendresse le souvenir de mon ami José Torrès, immense danseur de flamenco et de danse classique, un temps directeur de l’Opéra, qui donnait ses cours de danse dans
Ce dont Chartys est sans doute le plus fier, sont ses prestations à bord des grands paquebots...
le gymnase du n°3, devenu Villa Amandine… et lisait, devant la fenêtre de mon 14, appuyé sur un petit bureau, mon avenir d’adolescente dans le vieux tarot qui trainait toujours dans sa poche. Nous avons un soir, croisé « la dame blanche » dans mon couloir… insigne signe de bonheur… Ces deux-passant-par-là, Michèle et Pierre Lomont, m’ont offert les photos de l’épopée familiale. Neveux de Chartys, ils sont en train d’écrire la fabuleuse vie de leur oncle, un intrépide jeune homme de famille modeste, aventurier dans l’âme, qui, « la goutte de lait pendant encore à son nez de gamin» se catapulte, tout seul comme un grand, pile dans le cœur de notre Cité du Midi. Eux, ils sont venus en pèlerinage en somme. Voir où… L’oncle s’appelle en réalité Camille Chartier, il est né à Saint Pierre Quiberon le 9 janvier 1931. Ok ! Mais il ne veut pas rester là ! Il veut faire le tour du monde. La Marine ? Non : il a des problèmes de vue ! Il se retrouve par hasard et pendant peu de temps derrière un comptoir de pharmacie. Ça ne va pas lui permettre de réaliser son rêve... Il a d’évidentes dispositions pour la gymnastique et les agrès, qu’il pratique aux Cheminots niortais, alors, tchao les médicaments, il laisse tomber et monte, vite fait bien fait, un trio qui se produit dans les kermesses. A 20 ans, l’idée d’une vie aventureuse, loin d’une routine semblable à celle de son frère, lui trotte tou-
jours dans la tête, alors, il décide de partir seul, à vélo, à la conquête de Paris et ses lumières. En fait de paillettes, ce sont plutôt la galère et les vaches maigres qui l’attendent : seul dans la grande ville où il ne connait personne, il lui faut vite trouver un boulot provisoire pour pouvoir vivre. Employé de laboratoire, de bureau ou garçon de courses, oui, mais… il s’entraîne assidûment
qui sort en 1952 et est récompensé la même année par une mention Spéciale au Festival de Venise. Tout naturellement, après cette « première », l’oncle prod i g e court,
chaque soir au gymnase de la Cité du Midi qu’il a connu sans doute par quelque copain de galère. Et là, il est heureux. Il travaille dur et… apparait dans un film documentaire, «La Cité du Midi» réalisé en 1951 par Jacques Baratier (commentaires de Paul Guth dits par Michel Simon), film
court à la pêche aux cachets ! 1952, le Camille de 21 ans, refoulé trois fois du cabaret Le Jockey à Montparnasse, signe enfin son premier contrat avec le Cirque National pour un numéro de contorsionniste et un autre de trapéziste. Chartys vient de naître, son rêve va prendre vie... Début de programme, l’Afrique et son Congo Belge en 1953
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avec le cirque De Jonghe. Puis enchaî- spectacle le montre sur la scène du nement de contrats avec d’autres grand coureur des océans. cirques, Bouglione, Medrano – qui l’emEn résumé, avec cirques, tourbauche en raison de sa ressemblance nées des vedettes ou voyages tranavec Buster Keaton – prestations satlantiques, il s’est ainsi rendu et dans des cabarets ou casinos, numé- rendu célèbre, dans le monde entier : ros en première partie de grandes vedettes : Maurice Chevalier, Luis Mariano, Charles Trenet, Gilbert Bécaud, Enrico Macias, Charles Aznavour, Annie Cordy, Claude François, Dario Moreno... Tournées et contrats l’entraînent sur les routes de France, et dans le monde entier avec de courts retours pour poser sa valise Le paquebot France près de sa Cité du Midi, ou à Niort, le temps d’un bref bisou à maman. Ce dont Chartys est sans doute le vingt-trois pays, dont Maroc, Sénégal, plus fier, sont ses prestations à bord Israël, Côte d’Ivoire, Algérie, Yougosdes grands paquebots : croisières Pa- lavie, Luxembourg, Suisse, Bulgarie, quet ou 4 fois, sur Le France, traver- Japon, Autriche… Sans oublier l’Indosée Le Havre – New York. Sur le pro- chine, son meilleur souvenir. gramme recto-verso d’animation du Son rêve de tour du monde se réapaquebot France (soirée de gala dans lise. Et comme le monde du spectacle le salon des premières classes) le nom est finalement petit et fraternel, il a, de Chartys apparaît, et une photo du entre deux tours de piste, des rôles de
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figuration au cinéma - aux côtés de Michel Galabru, les Charlots, Alain Delon, Pierre Richard – ou encore des tournages pour de la pub où sont mises en avant ses prouesses physiques. Parlons-en ! Il peut se plier à l’intérieur d’une valise ou d’un baril de lessive ! ! ! Il est partout ! On le retrouve animateur, prof de yoga et de natation dans des clubs de vacances. Au cabaret parisien « Le Petit Balcon » où les touristes viennent s’encanailler dans le quartier de la Bastille, il fait régulièrement partie d’une troupe d’Apaches, évoquant ces petits voyous qui sévissaient au Bal à Jo. Ses muscles fonctionnent, sa tête aussi : conscient qu’il lui faut innover, il invente des numéros originaux : dès 1955, il crée une soucoupe volante dont il s’extirpe pour s’élancer sur un trapèze au-dessus des danseurs ébahis d’un bal de guinguette, il invente un couple en forme de marionnettes grandeur nature dans les habits desquelles il se glisse, plié
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Chartys dans une valise
en deux, pour les faire évoluer sur la scène, ses bras et ses mains faisant office de jambes et de pieds pour le cavalier, sa tête sous les cheveux de la belle ! En fin de numéro, à la très grande stupeur du public, c’est lui, lui tout seul qui sort des 2 costumes enlacés… Chartys signe son dernier gros contrat avec le Musée Grévin pour le bicentenaire de la Révolution. Il 60 ans, mais le fabuleux travail qu’il a fait dans notre Cité du Midi le garde en pleine forme. D’accord, il faut tourner la page, mais de retour à Niort en 1991, il se produit encore avec une troupe de bateleurs médiévaux, et si peu à peu, ses interventions s’estompent, pour entretenir sa forme physique, il marche beaucoup, parcourt de nombreux kilomètres à vélo, fréquente assidûment la piscine municipale où les jeunes nageurs restent bouche bée devant les muscles et les performances de ce « papy » dont quelques jolies filles regardent encore les muscles…. Michèle Lomont me raconte, avec dans la voix une émotion percep-
tible : à ce que dit son oncle Chartys, la vie parisienne, les voyages, le cirque, les contacts avec les artistes
sa vie nomade illuminent les conversations de famille… La vie de Chartys s’est achevée le 2 décembre 2016 dans un certain dénuement, mais ses neveux, ses amis... gardent de lui le souvenir d’un homme courageux qui est allé au bout de ses rêves, d’un homme qui a su être fantasque et drôle, d’un homme qui, en vieillissant, a apprivoisé sa solitude, d’un homme qui a su vivre sa vie, la liberté chevillée au cœur. Il y a comme ça des moments où je me dis, avec le poète espagnol Antonio Machado : « Il n’y a pas de chemin, le chemin se fait quand tu marches ! » En cette petite fin d’après midi du 21 avril, la Cité du Midi garde sans doute encore bien des secrets. Et tant mieux ! A bientôt, Michèle et Pierre : soyons amis, de là-haut, un contorsionniste-trapéziste nous regarde. Linda Bastide
lui manquent, son avancée en âge et cette vie monotone à Niort lui pèsent parfois. Néanmoins, les souvenirs de
Photos d’archives de Linda et Michèle Lomont
ARTISTE EN LIBERTÉ
LE CARICATURISTE JANBRUN
DANS TOUT SES ÉTATS !
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30 ANS DE PARIS-MONTMARTRE
Pour célébrer les trois décennies de Paris-Montmartre, nous vous proposons un petit voyage au fil du temps et des numéros, depuis l’origine. Bien sûr, impossible de prétendre être exhaustif, et nous avons pioché quelques « couvertures » très subjectivement à travers les années, en mesurant le trajet accompli. NUMÉRO 1
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e numéro 1 du magazine a été tiré à 500 exemplaires en monochromie, comme les cinq numéros qui ont suivi. Une première modeste pour ce livret de 8 pages mais déjà riche en prises de positions : avec La sauvegarde de un article évoquant entre Montmartre passe autres le ministre de la par la présence des culture de l’époque Franartistes çois Léotard et le ministre tunisien de la culture recevant les peintres montmartrois. Il est déjà question de la sauvegarde du site sur un ton assez offensif et l’on note que les artistes voyagent déjà beaucoup à l’étranger, sous l’impulsion du berger Midani, qui mène ses ouailles picturales dans plusieurs festivals notamment à Ypres et à
1987 Tunis. Le maire Roger Chinaud y déclare : « La sauvegarde de Montmartre passe par la présence des artistes » ; une phrase évidente d’apparence, mais qui marque un curseur toujours valide pour aujourd’hui et pour demain. En cette année 1987, on continue de peaufiner un nouveau fonctionnement pour la place du Tertre sur la base de l’arrêté municipal de 1983 concernant le Carré aux artistes.
Quatre années plus tard : 32 pages en quadrichromie, qui donnent déjà tout le ton de l’actuel Paris-Montmartre en traitant de culture, de réflexions générales, de l’actualité et de l’histoire : un sujet sur « Montmartre et la science », un article en avant-première sur la sortie prochaine du Van Gogh de Pialat avec Dutronc, la nouvelle inédite de grande qualité du regretté Jean Lasserenne , une promenade au fil de la rue Cortot, une attaque en règle contre Jacques Séguéla par le rédacteur en chef Jean-Manuel Gabert, moins désabusé qu’aujourd’hui, qui se payait un pamphlet * ! Un article de FrançoisMarie Allain très critique lui aussi sur la métamorphose du haut de la Butte par la multiplication des boutiques de souvenirs encombrant les trottoirs et défigurant les devantures dans l’indifférence générale (conséquence de la « mise à la retraite » du grand urbaniste protecteur de Montmartre Claude Charpentier). Hélas les choses n’ont fait qu’empirer depuis, jusqu’aux fausses galeries écoulant les toiles made in China, et Paris-Montmartre n’a pas cessé de communiquer et d’alerter sur ces sujets – sans jamais déclencher aucun écho chez ses confrères locaux. Nombre de reportages audiovisuels ont pris le relais, mais le silence et l’inaction des édiles ne se sont jamais démentis. Quand le non-agir ressemble à une volonté négative… *Séguéla venait de déclarer dans une interview où le journaliste lui rappelait sa présence dans certains grands restaurants de la capitale : « Vous savez, le prix de la nourriture n’a aucune importance, ce qui compte c’est l’appétit. » Voilà ce que déclarait, tel la Marie-Chantal de Chazot, l’inoubliable inventeur de « la force tranquille » en cette année 1991, âge d’or du cynisme de la gauche caviar.
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Une superbe couverture de Pierre Vellutini, grand peintre « montmartro-corse », ami du magazine qui lui consacrait un dossier spécial. Mettant en valeur le meilleur de l’esprit de Montmartre, créativité et brassage culturel, convivialité et esprit solidaire, à travers ses associations remarquables, ce numéro fustigeait les dérives insupportables des années récentes – mercantilisme, laisser-aller, et poussait un grand coup de gueule en lançant une pétition intitulée « SOS Montmartre » ! Cette pétition avait déjà reçu plus de 1000 signatures en quelques jours et le conseil
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d’arrondissement venait de déposer un vœu (pieu) en soutenant offficiellement l’initiative du magazine. Mais dans son édito, Midani restait prudent : « Nous n’aurons de cesse qu’après l’observation de résultats concrets et durables sur le terrain. » En effet, il ne fallait pas se réjouir trop vite… Il y est question des exactions commises par toutes sortes d’illégaux et délinquants autour du Sacré-Cœur, et de la non-considération des artistes authentiques. Jean-Paul Bardet y exerce ses talents d’historien en racontant l’Élysée Montmartre et le Studio 28, et l’on salue la nouvelle exposition de la galerie Roussard intitulée « Montmartre des arts ».
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Ce numéro fête les « 10 ans déjà » de la création du magazine, avec une couverture écarlate et dorée comme une pluie de cerises réalisée par Tjoa, artiste indonésienne membre du Carré de la place du Tertre – allusion évidemment à la mythique
chanson hymne de la Butte. L’édito de Midani montre assez que le les problématiques actuelles de l’accueil du tourisme et des difficultés économiques trouvent leurs véritables racines dès cette époque : il y déplore « la désastreuse tendance du
nivellement par le bas qui, bien plus que les anciennes carrières, fissure et menace notre village. Enfin, peut-on sérieusement continuer à voir se dégrader l’ambiance et diminuer à vue d’œil le nombre des visiteurs échaudés du site le plus mythique de Paris ? » (1997) Ce numéro célèbre aussi le Ciné 13 Théâtre, animé alors par Martine Lelouch, et l’expédition aventuro-culturelle des artistes montmartrois (toujours aussi voyageurs depuis le premier numéro) en Norvège. Le regretté Edouard Carlier développe sa rubrique gastronomique et cultu-
La désastreuse tendance du nivellement par le bas qui, bien plus que les anciennes carrières, fissure et menace notre village. Enfin, peut-on sérieusement continuer à voir se dégrader l’ambiance et diminuer à vue d’œil le nombre des visiteurs échaudés du site le plus mythique de Paris ?
relle « Les échos d’Edouard », célébrant les trois rois mages de la France, Mode, Gastronomie et Parfums. La rubrique Les Deux Ducs continue de détourner les photographies et de faire sourire les lecteurs – il est entre autres question de la veste politique que vient de prendre le maire Roger Chinaud, apparaissant en bras de chemise, encore sonné par le dépouillement. Une situation que l’actualité de 2017 a rendue complètement banale…
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Une superbe photographie de Jacques Habas pour cette couverture consacrée au Moulin Rouge. Le numéro relate l’adieu à Bernard Buffet, le jeudi 21 octobre 1999, en l’église Saint-Pierre de Montmartre. Midani ouvre le traditionnel salon d’octobre organisé en ces temps lointains par le magazine à la mairie du 18e, en présentant aux édiles les œuvres récentes de 43 artistes de toutes tendances (il est regrettable qu’une telle manifestation ait été mise aux oubliettes, quand on pense à la richesse en talents du 18e et au manque cruel de lieux d’exposition gratuits). Bardet y raconte le castel du comte de l’Escalopier, la maison médiévale étonnante de l’impasse Marie-Blanche – en 2017, cette maison est devenue inaccessible aux promeneurs suite à l’opération immobilière qui vient de s’achever en face d’elle, et la pose d’un portail à l’entrée de l’impasse, qui confisque un lieu de plus, après la Mire du Nord et le Passage de la Sorcière.
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Les grands sapins norvégiens traditionnels, offerts par la ville de Sandnes au 18e (à l'initiative de Paris-Montmartre), venaient d’être posés devant la mairie et sur la Butte ; le passionné Philippe-Marie Christophe célébrait le 54e hommage des artistes à Notre-Dame de beauté, et le talentueux Édouard Carlier les 25 ans de son Beauvilliers, qui fut le seul restaurant étoilé de Montmartre, lieu magique de la vie culturelle parisienne, malheureusement disparu avec son propriétaire.
Numéro presque entièrement consacré au Montmartre mythique : il raconte la place du Tertre et l’histoire de la Butte, le Carré aux artistes et ses figures marquantes, la Société Le Vieux Montmartre et son musée – qui, six ans plus tard, serait menacé de fermeture et sauvé in extremis suite à la mobilisation de tous – les P’tits poulbots, le centre israélite de Montmartre et sa crèche – un lieu exceptionnel et méconnu. Alain Juppé y fait une visite surprise à Montmartre avant son départ pour Montréal…
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Un numéro où l’on évoque la place du Tertre en pays d’Aigre, nouvelle déambulation des artistes exportant Montmartre en province ou à l’étranger, le réaménagement de la place de Clichy et le nouveau parc Martin Luther King, le maître calligraphe Ghani Alani, la rénovation du règlement du carré aux artistes,la
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Brice Moyse :
Immopolis a vingt ans
La place du tertre en Pays d’Aigre
Ghani Alani
un maître calligraphe a Montmartre
Caroline Barral
L’histoire d’une main de fée
La Place de Clichy va devenir une vraie place…
enfin presque !
Carré aux artistes :
N°13.79 2e trimestre 2010 ISSN 11 53-0618 2,50 e
« Quoi, déjà 20 ans ? Déjà deux décennies que nous élaborions avec la petite équipe d’origine les textes et la maquette du premier numéro de « Montmartre », avec l’enthousiasme et la rigueur qui s’imposent à ceux qui veulent mener leur rêve à son terme ? (…) C’est grâce à la fidélité et à la confiance que nous témoignent nos abonnés et nos partenaires, que cette belle aventure a pu ainsi perdurer. Nous les en remercions du fond du cœur, en espérant continuer longtemps à leur donner satisfaction. » Cette convivialité Nous pouvons reprendre spontanée, ce le même texte pour l’actuel brassage, ça ne se numéro des 30 ans. Dans rencontre nulle part celui de 2008, Montmartre ailleurs ! se jumelait avec Kitano au Japon, Alain Turban, le Poulbot chanteur, donnait son concert à la Cigale pour la sortie de son album « Turbanovitch chante Poulbot », l’association caritative La Roue Tourne, qui apporte une aide morale et matérielle aux gens du spectacle, fêtait ses 50 ans, et Brice Moyse déclarait : « Je suis fou du XVIIIe ! Avec en sous-titre « Cette convivialité spontanée, ce brassage, ça ne se rencontre nulle part ailleurs ! » Toujours aussi vrai ! Michou fêtait ses « 77 % d’amour » (titre de la chanson écrite par Turban pour ses 77ans) et Paris-Montmartre pointait ironiquement « l’emballage » de la place du Tertre écrasée sous les gros chapiteaux hideux des structures des terrasses en évoquant l’artiste Christo et ses emballages du Pont-Neuf – avec deux photos avant et après.
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En couverture Brice Moyse, à l’occasion des 20 ans de son agence Immopolis.
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En couverture : Anne Roumanoff, pour ce numéro des 20 ans de Paris-Montmartre. Une fois de plus, Midani fait le point dans son édito et s’étonne :
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La rénovation
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créatrice de costumes Caroline Barral. Un grand moment : la République de Montmartre reproduisait, 100 ans après, le célèbre canular de Dorgelès, avec la toile peinte par l’âne Lolo, à la queue duquel avaient été attachés des pinceaux bien imprégnés. Dorgelès avait présenté «l'œuvre» en inventant un prétendu peintre italien du nom de Boronali (anagramme d’Aliboron, l’âne des fables de Le postérieur du La Fontaine) et les critiques nouvel artiste enthousiastes avaient filé la queue entre les jambes laissera-t-il à la après la révélation du canupostérité une œuvre lar dans les journaux. Ce 6 aussi mémorable que juin 2010, la République de celle de son ancêtre ? Montmartre célébrait le centenaire de ce chef-d’œuvre du canular en faisant venir sur la terrasse du cabaret Le Lapin Agile un lointain descendant de Lolo-Boronali. Un deuxième tableau fut alors réalisé de la même manière que le premier, sous le contrôle d’Yves Mathieu ! « Le postérieur du nouvel artiste laissera-t-il à la postérité une œuvre aussi mémorable que celle de son ancêtre ? » s’interrogeait Jean-Manuel Gabert.
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Photo : Jacques Habas
2012 CLAUDE LELOUCH
N°13.80 3e trimestre 2010 ISSN 11 53-0618 2,50
Une couverture spéciale Claude Lelouch pour ce numéro. Claude, photographié par Jacques Habas à la terrasse du Moulin de la galette, chez lui, évoquait pour nos lecteurs son Montmartre et la belle aventure de sa vie de cinéaste, révélant notamment le secret du nombre 13. Le magazine faisait découvrir l’importance du corridor biologique représenté par le haut de la Butte, et ses nombreux espaces verts, et les artistes prenaient leur destin en main en votant pour la première fois pour élire leurs représentants à la commission gérant le carré aux artistes. Paris-Montmartre publiait aussi les superbes photos inédites d’Utrillo par Marcel Thomas, sur la place du Tertre, pendant le tournage du film de Sacha Guitry « Si Paris nous était conté », et Linda Bastide racontait son ami MarcelCharles Gaichet, grand créateur de superbes marionnettes poétiques et oniriques dont la boutique se trouvait sur la Butte. On disait adieu à Dominique Chauvat, qui était parvenue à offrir à la Butte une maison d’édition exceptionnelle, libre et créative, et à l’écrivain Patrick Cauvin, si représentatif de l’esprit montmartrois.
Le cinema pour seconde vie Ces amours-là : son nouveau film
LINDA BASTIDE RACONTE… Marcel Charles Gaichet
VIKTORIA HALLENIUS à la galerie FUSART
LES ARTISTES DU « CARRÉ »
Prennent leur destin en mainm
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Les 25 ans de Paris-Montmartre avec une superbe couverture de notre infographiste préféré Serge Miserez qui est aussi l’auteur de la couverture des 30 ans. On
N°13.88 3e trimestre 2012 ISSN 11 53-0618
Photo : Jacques Habas
« Aller à l’idéal et comprendre le réel » (Jean Jaurès)
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y inaugure le square Raymond Souplex, le square Claude charpentier (enfin !) sur le haut de la Butte, et à la Goutte d’Or le jardin Alain Bashung en hommage au chanteur disparu. On y découvre les photographies de François Gabriel, la fête de
Michel Cadin « de Butte en blanc » et une interview-rencontre avec la princesse de cœur Hermine de Clermont Tonnerre, interrogée par Michèle Clary. De nombreuses photos célèbrent les grandes rencontres humaines de Paris-Montmartre au fil des ans et des numéros : Gérard Oury, Jean Herbert, Christian Fracheboud, Roger Pierre, Claude Nougaro, Laurent Terzieff, Jean Rédélé, Sophie Marceau, Georges Descrières, Jean Marais, etc. Autant de photos exclusives. Sur certaines images, on reconnait des rédacteurs, Albert de Smet, Jean Lasserenne, Philippe-Marie Christophe, Édouard Carlier… aujourd’hui disparus. « Certains de ces visages amis nous ont quittés – et d’autres les ont rejoints depuis – mais rien ne s’est effacé d’eux en nos cœurs. S’agissant d’amitié à
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Certains de ces visages amis nous ont quittés – et d’autres les ont rejoints depuis – mais rien ne s’est effacé d’eux en nos cœurs
travers le temps, d’instants saisis au vol, il n’est pas question de séparer ici les uns et les autres, ceux d’ici et ceux d’ailleurs. Ils tissent ensemble une partie du portrait vivant de Montmartre. »
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Ce numéro commençait par un ancrage dans la vie locale, avec la rubrique « Montmartre, c'est vous ! » : Michèle Clary, passionnée par les rencontres humaines, y rencontrait Yvette Renoux dans son appartement perché au-dessus des moulins – et se poursuivait avec deux interviews exclusives signées Alexandra Cerdan, touchant à l'écologie et à l'avenir de la planète : celle d’Hubert Reeves, célèbre astrophysicien devenu président de L’Humanité a la l’association Humanité responsabilité de et Biodiversité, déclaprotéger le vivant, rant : « L’Humanité a non seulement pour la responsabilité de les avantages que protéger le vivant, non seulement pour les nous en attendons, avantages que nous en mais aussi pour luiattendons, mais aussi même pour lui-même. » Et celle de l'astronaute JeanFrançois Clervoy, qui exprimait son émerveillement : «Depuis l'espace, on voit la terre, le soleil et la lune sur fond noir d'encre et rien d'autre. On ne peut que tomber amoureux de notre planète avec ses couleurs, du bleu turquoise en passant par le blanc des gla-
Paris-Montmartre se réjouissait de voir avancer un dossier important pour lequel il s'était engagé aux côtés du collectif des associations montmartroises : celui de la rénovation devenue indispensable de la Cité des Arts du 24 rue Norvins, composée de bâtiments anciens, de grands jardins et d'ateliers. Déplo1987 rant les nombreuses coupes d'arbres et le manque d'entretien des bâtiments, propriété de la ville, le collectif avait présenté au vote des budgets participatifs un projet « Villa MeMICHOU 60 ANS DE BONHEUR dicis Montmartre » À MONTMARTRE... ( deman dan t u n e POUR ALAIN JUPPÉ : rénovation complète, avec replantations d'arbres et l'ouverture d’un centre culturel et d’expositions) Le 1er mai, accueillant la République de Montmartre et son président Alain Coquard à la mairie de Paris, Anne Hidalgo annonçait clairement son soutien à ce projet. (Les travaux devraient commenJ cer à la fin du mois de juin 2017). Dans une interviw vérité, JMG tentait d'éclaircir "mystère Balmer". MYSTÈRE BALMER
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« Aller à l’idéal et comprendre le réel »
(Jean Jaurès)
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ean-François Balmer
préserve un mystère. Qui peut se vanter de bien connaître ce comédien multi-facettes, habité par le bonheur de jouer ? Il a la modestie princière, et sa réserve teintée de bonhomie laisse parfois surgir un rire d’enfant malicieux. Acteur à l’état pur, il affirme volontiers ne pas être un artiste, lui qui l’est de toute sa fibre. Il suffit de voir comme on l’aborde avec chaleur et respect pour comprendre que le public a perçu, au-delà de ses formidables interprétations, l’homme authentique, aux valeurs solides, celui dont on voudrait être l’ami. Rencontre chez lui, dans son village de Montmartre, sur une terrasse dominée par le profil gravé du roi Henri IV, qu’il a incarné sur les planches.
et La vie BiennaLe d’artS ContemporainS de La
mouLoudji
déjà vinGt ans
huBert reeveS
préoCCupé par L’avenir de L’huManité
jean-FranÇoiS CLervoY
« rien n’est pLus beau que La pLanète terre »
georgette Lemaire « une voix, un CŒur, une authentiCité »
La BeLLe ÉpoQue 1900 et MontMartre pLein Les Yeux
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Pompidou. N’est-ce pas un défi pour un acteur ? C’est surtout un plaisir. Incarner un personnage historique n’est pas anodin, cela exige une responsabilité réelle pour un acteur. Il faut pour une fois s’informer, lire des biographies… J’étais content de jouer Louis XVI qui me semblait un rôle de comédie, le gros roi un peu benêt. Puis j’ai compris que c’était l’inverse de ce que je croyais. Alors, c’est vrai que la critique ou le public peuvent être surpris… Claude Chabrol a imputé à « mon » Louis XVI l’échec du film* qui reste le plus gros bide du cinéma français ! «Tu as remis en cause la thèse officielle, le cinéma français va te le faire payer!» m’a-t-il dit. C’était quand même un peu exagéré… Quoi que ( !…)
Vous êtes de ces acteurs qui mènent de front une carrière au cinéma, au théâtre et à la télévision. Comment abordez-vous Chacun connaît des artistes français ces univers différents ? qui s’installent en Suisse, l’inverse étant Les rôles, je les prends pour moi, je les rarissime, voire un peu surréaliste. Êtesparle à la première pervous hors normes ? sonne. Je n’entre pas Juste un brin surréaliste, peut « dans la peau du personnage », être… Depuis mes éternités, la la peau c’est la mienne. Il faut capitale littéraire de la Suisse amener le personnage vers française, c’est Paris. Pour ma Mais c’est très soi. C’est 50/50. Mais c’est part, j’ai gagné une bourse sur difficile, le très difficile, le théâtre. Il faut concours pour entrer au Conserchaque soir faire croire aux théâtre. Il faut vatoire de Paris, et la bourse a gens que c’est la première été renouvelée pendant trois chaque soir fois que vous jouez pour eux. ans. Alors, dès réception de faire croire aux C’est pourquoi j’ai souvent dit, mes premiers cachets de coméen choquant un peu, que je gens que c’est dien, j’ai demandé à payer mes n’étais heureux que lorsqu’un impôts en France, pour « remla première fois spectacle se terminait. Alors, bourser » un peu. Mais je ne que vous jouez finie la peur, on peut de nousavais pas comment faire et je veau respirer normalement. suis allé consulter un avocat. En pour eux. C’est vraiment plus simple au m’écoutant, il a implosé : « Vous cinéma et à la télévision, une êtes suisse et vous voulez payer fois l’image entrée dans la vos impôts en France ! Eh bien, moi, les déments, ça me fait peur ! Tirez-vous ! boîte, ouf, c’est fini ! Allez, passez à la caisse ! » Pour cette consultation expéditive, il m’a assommé : 2000 Francs, Vous détestez faire « l’animacteur » juste pour me faire bien entendre que j’étais un - selon votre mot – sur les plateaux télé, comme si vous considériez cela comme con… – une découverte pour moi ! Bref, j’ai toujours payé mes impôts en France. une trahison de votre profession… Mais j’aime la Suisse, cette chaleur, cette Ce n’est plus l’interprétation, seule compte la gentillesse, une fraîcheur préservée. Je suis né à 25 km de la frontière, je suis un homme de lisière. Je possède les deux passeports, bien que, par principe, je sois plutôt contre… Mais ce n’était pas toujours facile, le passeport suisse, vous savez ! En 1985, j’ai tourné Concerto Barocco. Je prenais l’avion tous les deux jours pour relier Paris et Prague. Nous étions 25 passagers, dont visiblement 24 étaient des hommes du KGB. Eh bien, j’étais médiatisation. De l’eau de source des monle seul à être fouillé à la frontière : un soi-disant tagnes, le métier d’acteur s’est recyclé en une acteur, de nationalité suisse, se rendant tous multinationale des eaux gérée par des actionles deux jours à Prague, j’étais l’objet de toutes naires, petits comptables. Alors désormais les suspicions ! J’avais envie de dénoncer les chacun a sa chance. C’est celui qui se montre vrais espions ! Après cela, je me suis décidé le plus qui gagne. Et moi, ça ne m’inspire pas… à obtenir un passeport un peu plus anonyme Je continue de faire ce métier comme on le – je pense à Romain Gary en prononçant cette faisait avant. L’acteur, en quittant le costume, glissait de la lumière à l’ombre – en attendant phrase monstrueuse… de resurgir sous une nouvelle forme … On n’allait pas faire le « show » à la télé, on ne quéEt voilà comment on en vient à incarmandait pas un rôle, on était sollicité. Question ner les grandes figures de l’histoire de « après vente », je fais le service minimum ! France, d’Henri IV à Louis XVI ou même
La premiÈre FÊte du «CLoS montmartre»
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ciers, le marron clair des déserts. C'est la plus belle chose que j'aie pu observer. Rien ne peut égaler sa beauté. » Avant de conclure : « Il faut prendre conscience que la terre est un vaisseau spatial en elle-même et que tous les humains sont membres du même équipage. » Le numéro se concluait par l'annonce de la grande Fête du Clos Montmartre, organisée dans les jardins de l'église St-Pierre par le collectif des associations montmartroises.
Une belle épopée de 130 ans
MYSTÈRE BALMER ÉRIK SATIE
Le métronome immobile Le mouvement
DADA
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À LA RENCONTRE
« aller à l’idéal et comprendre le réel » (jean jaurès)
LA SOCIÉTÉ « LE VIEUX MONTMARTRE »
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A LA RENCONTRE
Je reconnais aisément que « c’est pire qu’un crime, c’est une faute »… Que pensez-vous des « engagements » des comédiens, leurs prises de position sur les sujets de société ? Je m’inclus généreusement dans l’affirmation que les propos des acteurs n’ont jamais été très intéressants. Sur ce point, on peut quand même me reconnaître que j’emmerde bien moins le monde que beaucoup d’autres ! L’acteur est-il vraiment devenu simple produit marchand, dans la société marchande ? Bien sûr, comme tout le monde. Je pense qu’il y a eu deux révolutions dans l’ère moderne : la pilule contraceptive et la balise Argos.
La balise Argos ? C’est une fin d’un monde. Depuis cette invention, tout s’est inversé, c’est l’homme anonyme, marchant dans la rue qui est devenu un « voyageur solitaire ». Le navigateur nouveau type est repéré, balisé, badgé et sponsorisé. C’est la mort de l’aventure. L’adieu à jamais à Tabarly ! De même que l’acteur, à l’origine, est un paria, un explorateur de lisière. Faire le choix de ce métier à risques, ce métier de crève la faim, ne pouvait émaner que d’une volonté aventurière, apte à défier les convenances. Mais aujourd’hui, dans une famille, tout le monde rêve de devenir comédien-star ! Le rebelle est devenu un privilégié du système, qui se paie le luxe de le juger ! Mais on ne peut pas être juge et partie !
Jouer, pour vous, est-ce un besoin vital ? Je n’ai pas d’avidité à exister comme acteur, je suis trop ambitieux et exigeant !... Je voudrais faire une ou deux grandes interprétations. J’estime mériter un grand rôle, un « Mister Turner». C’est un vrai gâchis de ne pas me donner un de ces grands rôles ! Tant pis pour eux ! En fait, avec votre passion intacte, on pourrait vous définir comme un jeune comédien qui fonctionne à l’ancienne ?
C’est vrai que je n’ai jamais été et ne suis toujours pas blasé ; et j’ai toujours l’impression de débuter ma carrière. Dois-je consulter, docteur ?
A l’occasion des 130 ans de la société le Vieux Montmartre, propriétaire des collections du musée et pionnière de la défense du patrimoine, Marie-France Coquard retraçait l'épopée de cette association à qui l'on doit la sauvegarde du site montmartrois dans son ensemble et annonçait la grande exposition à la mairie du 18e arrondissement. Avant de se lancer dans une autre épopée, celle du petit gars de Picardie devenu le prince bleu de Paris : Michou, 60 ans « Michou, 60 ans de bonheur à de bonheur à Montmartre ! » Jean-Marc Tarrit analysait le mouvement artistique Montmartre ! Dada et Christine Haydar livrait le 1er épisode de son feuilleton sensible et gouailleur « Le Journal d'une petite môme de Pigalle ». Propos recueillis par J.-M. Gabert
*Dans La Révolution française, film de Robert Enrico et Richard T. Heffron (1989).
Photo Jacques Habas
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Donia Kaouach et Pierre-Yves Bournazel
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TÉMOIGNAGES
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MERCI À TOUS ! ue cet anniversaire soit l’occasion de Q vous dire à tous un grand merci ! Merci à nos partenaires annonceurs, pour leur précieux et fidèle soutien sur lequel reposent l’existence et la pérennité de ce magazine indépendant : Michou, le Moulin Rouge, Immopolis, Terrass Hôtel, Chez Ma Cousine, Xavier Castex MMA, Le Sabot Rouge, Clichy-Montmartre, Le Cadet de Gascogne, Coquelicot, La Bonne Franquette, La Mascotte, L’Écaille, Le Brio, Ma Petite Normandie, Promotrain, Durand Traiteur, Wepler, Jeff de Bruges, Cercle de Clichy, et tous les autres... Merci à tous ceux qui, depuis l’origine, ont prêté leur talent (rédaction, illustra-
tion, photos, démarchage, comptabilité…) pour faire vivre Paris-Montmartre : ceux qui nous ont hélas quittés, que nous n’oublions pas – Jean Lasserenne, Édouard Carlier, Albert de Smet, Philippe Marie Christophe, parmi les plus actifs ; ceux qui ont participé pendant une période de leur vie à cette aventure – tels François- Marie Allain, Raymond Lansoy, Gilles Guillet ; et ceux qui aujourd’hui encore et depuis des années oeuvrent avec tout leur cœur pour que naisse chaque trimestre un nouveau numéro : Jacques Habas, Jean-Paul Bardet, Linda Bastide, Alexandra Cerdan, Catherine Charrière, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Michel-A.
Daguet, François Garnier, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Grégoire Lacroix, Sophia Mezières, Pierre Passot, Perette Souplex, Jean-Marc Tarrit. J.P. Bardet, Frédéric Loup, Lisbeth Passot, Viola Schiviz, Eric Boldron, Florence Côme, Jérôme Feugueur (Gégé), Janbrun, Sthéphane Plouviez, Michèle Dura, Claudia Tanaglia. Et grand merci à vous, chers amis abonnés, fidèles soutiens de Paris-Montmartre. Certains d’entre vous ont choisi de nous faire parvenir un petit mot touchant à l’occasion des 30 ans du magazine. Nous vous livrons quelques témoignages. Midani et Jean-Manuel Gabert
« I
Pa r i s - M o n t m a r t r e, c'est 30 ans d'histoire de la Butte.
« T Alain Coquard
ous tes numéros sont le t é m o i g n a ge impérissable de la vie montmartroise avec ses personnalités, ses artistes, ses combats pour la préservation du village et de ce lieu unique de débats et d'échanges en toute liberté. Continue encore très longtemps ! »
Paul Dureau
ALLER À L'IDÉAL ET COMPRENDRE LE RÉEL PARIS MONTMARTRE fête ses 30 ans !
S
i la présentation de ce n° anniversaire est bien différente de celle du n° initial, constitué seulement de quelques feuilles, l'équipe animatrice est toujours la même : Midani, Jean-Manuel Gabert notamment. Ceux qui malheureusement n'y sont plus, ont été remplacés par de non moins passionnés ! Comme le déclarait dès 1991 la rédaction du journal : « ...Paris-Montmartre est le résultat de l'amour de la création du président Midani et des concepteurs ; l'équipe permet à tous les lecteurs de se sentir en harmonie avec le rapprochement de tous les hommes, par delà les frontières. » Félicitations à Paris-Montmartre, à qui je souhaite de longues années sur la même ligne de vol ! ....
Jean Pezareix
l fallait bien, sur la Butte où Saint Denis fut jadis décapité, un journal qui garde la tête sur les épaules. Paris-Montmartre : Modèle de journalisme qui pourrait bien donner des leçons aux magazines nationaux car, ainsi qu'Henri III, ses pages se tournent joyeusement une fois levée la couverture. Bon Anniversaire, ParisMontmartre ! »
« F
idèle parmi les fidèles, je n'ai qu'un regret : ne pas avoir suffisamment rendu hommage dans les belles pages de Paris-Montmartre à de nombreux événements, aux montmartrois et montmartroises qui le méritent tant... »
Marie-France Coquard
TÉMOIGNAGES
Bernadette Faure Martin
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ontmartroise depuis plus de 60 ans avec quelques interruptions, c'est justement au cours de l'une d'elle que j’ai découvert l'un des tout premiers numéros de ParisMontmartre. Quelle belle surprise, quelle connivence avec de merveilleux souvenirs ! Depuis, peut-être à cause du magazine, je suis revenue vivre sur les lieux de ma jeunesse et Paris-Montmartre ne m’a jamais déçue, non seulement trait d'union et vecteur de communication entre nous, c’est surtout le symbole de l’ouverture et de la liberté d'esprit qui animent tous les montmartrois. Merci Paris-Montmartre.
Marie-Pierre Salmon
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aris-Montmartre, Merci pour ces bons moments de lecture alliant culture et détente, grâce à ce magazine qui continue d'afficher son intérêt pour la création, et les talents qu'il a toujours accompagnés. Paris-Montmartre est un magnifique écrin, de pépites de talent, d'humour, d'émotion de chaleur humaine, où les époques se mélangent et s'entrechoquent. Et lorsqu'on a fini de lire ce journal mythique, on n'a qu'une seule envie : lire et relire et encore découvrir.
30 ans ! c'était hier ! Vivant à Montmartre depuis 35 ans ! ayant atterri là comme tant d'autres par le fait du hasard et sachant maintenant pourquoi, j'y suis encore ! et que j'y reste ! Dans ma boite à lettre, le petit journal Paris Montmartre ! Je m'y suis abonné tout de suite ! Ce lieu exceptionnel qu'est Montmartre, atmosphère particulière, qui attire, Ygnace de Loyola et ses compagnons, la légende de Saint-Denis, l’épisode douloureux du Chevalier de La Barre, les Bénédictines et la révolution, la commune et ses affrontements, et plus tard le Bateau Lavoir, et sa pléiade d'artistes, tous venus d'ailleurs, Picasso, Modigliani, Van Dongen etc. ! Comme si leurs ombres trainaient là sous une autre dimension, ils sont passés, ils
« J Sylvie Malys
ont ri, ils ont travaillé, ils ont souffert. Lieu mélange de spiritualité, d'inspiration artistique ! Tous sont venus d'ailleurs, pour créer, pour honorer, pour dénoncer. Midani aussi ! Oui c'est un tunisien, lui venu aussi d'ailleurs, qui lui aussi a été séduit par Montmartre, et plutôt que de le garder pour lui, a créé avec ses compagnons ce journal PM gratuit, ouvert à tous, les riches comme les moins riches, se reconnaissant dans ce magazine, habitants apprenant l'histoire, la grande histoire de Montmartre, et les petites histoires locales ! Toujours joyeuses, ces sorties de journal ! Où, autour d'un verre amical, les gens de tous bords, de toutes convictions, de toutes confessions, de tous âges se rencontrent, se parlent, échangent, quelques mots, dans la joie et la bonne humeur !
oyeux Anniversaire, ParisMontmartre ! C’est un honneur de paraître dans le numéro du Journal qui fête ses 30 ans – un bel âge - et qui parle si bien de notre Montmartre chéri... sa vie, ses commerçants, ses artistes et concitoyens. Reflet de l’âme de Montmartre… Longue vie ! Fière d’être Montmartroise ! »
Jean-Pierre David Oui, merci à Midani, Viola, Jacques Habas, et tous les autres de tous ces moments de bonheur que vous nous donnez aux uns et aux autres ! Et que le journal continue pour les prochaines trente années !
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TÉMOIGNAGES
Hermine de Clermont Tonnerre
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aris-Montmartre est un magazine qui traite de manière joyeuse, originale et pétillante la vie des Montmartrois, avec ce mélange de générations que Montmartre représente. C'est un magazine où les journalistes travaillent leurs articles en profondeur avec amour et passion. Ce qui nous donne toujours cette
envie de le lire. On découvre et on apprend l'histoire de Montmartre à travers les siècles. Le Montmartre de demain à travers la nouvelle génération. Ce "melting pot" qui nous passionne. Merci et Bravo à vous. Belle équipe. Félicitations. Affectueusement et tendrement
C
’est une histoire d’amour ! J’ai connu la France et Montmartre il y a 30 ans, au moment où naissait le magazine. Je m’étais installé dans le quartier que j’ai beaucoup aimé à cette époque. Aujourd’hui je suis un privilégié, je reçois Paris-Montmartre à Sidi Bou Saïd, le « Montmartre » tunisien, où je vis… Ce magazine me fait revivre toute cette période exceptionnelle de ma vie. J’ai connu le Moulin de la galette, avec Dalida, les galeries et restaurants, les personnages étonnants du quartier. Paris-Montmartre est à l’image de cet univers et me maintient en contact avec l’actualité. Je le lis de A à Z, seul, le soir, toutes les pages sans exception, en une ou deux nuits quand je suis vraiment fatigué – mais je le lis en entier ! Je le dépose dans ma galerie d’art, à la disposition des clients : c’est un peu l’air de Montmartre, de la France, de mon autre pays ! Et puis quand je viens à Paris, je retrouve toutes les sensations, comme si le temps n’avait pas prise. J’ai aperçu des journaux plus récents... Quand quelque chose est bien fait, il est copié en général, être copié c’est une fierté ! Moi, je suis fier de ce magazine et de la culture à la fois locale et universelle qu’il véhicule !
Ridha Souabni
Ridha Souabni (Galerie Saladin – Sidi Bou Said, Tunisie)
«J
e connais le magazine depuis 2007, il s'est développé considérablement, augmentation d'une dizaine de pages. Il sait merveilleusement faire revivre le passé de ce village plein de charme, par de grands passionnés d'histoire. Cela apporte un grand intérêt sur ce quartier parisien. D'autre part, un ensemble de professionnels savent se mettre en valeur par de nombreux articles, nous révélant beaucoup d'informations sur toutes les célébrités de notre époque qui nous "voisinent". Une diversité humoristique nous rappelle l'esprit montmartrois plein de finesse. Enfin je dirais que la culture artistique (livres, théâtre, musique, expositions) nous attire par un ensemble d'expli-
« P
aris-Montmartre c’est pour moi le premier magazine de Montmartre que j’ai connu il y a 30 ans lorsque j’ai installé ma première agence aux Abbesses, vous comprenez pourquoi j’y suis toujours fidèle aujourd’hui et c’est aussi pour ça que j’y suis annonceur depuis 10 ans ! J’y suis de façon assidue toutes les nouveautés et les différentes actualités culturelles et artistiques du quartier toujours rédigées par des plumes talentueuses. Paris Montmartre c’est LE journal référence de la vie de la Butte, souvent copié, jamais égalé. »
Evelyne Labarraque cations. Celles-ci très claires nous permettent de faire le meilleur choix possible pour notre plaisir. La publication des nombreux commerces nous donne l'envie de prendre contact avec ce petit monde plein de richesses."
Brice Moyse
CONCOURS
L
e 20 mai 2017, à l’occasion du 127ème anniversaire de l’arrivée de Vincent van Gogh à Auvers-surOise, l’Institut Van Gogh a amorcé le troisième volet de son opération de financement participatif « Devenez mécène de Vincent et Theo » en lançant #PaintForVanGogh. Il s’agit d’un concours international destiné aux étudiants en école d’art. Les œuvres lauréates seront mises aux
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C’est dans ce même village d’artistes aux portes de Paris et point de départ de la route des Impressionnistes que, depuis 30 ans, l’Institut Van Gogh se mobilise pour préserver l’âme et l’esprit de Van Gogh. Après la réhabilitation et l’ouverture au public en 1993 de la chambre de Van
L'INSTITUT VAN GOGH LANCE LE CONCOURS #PAINTFORVANGOGH Les jeunes artistes mécènes de Vincent et Theo van Gogh enchères et contribueront financièrement aux 600 000e€recherchés pour financer la préservation des tombes des frères Van Gogh au cimetière d’Auvers-sur-Oise et l’aménagement des abords de l’église Notre-Dame d’Auvers tels qu’immortalisés par le peintre.
L’INSTITUT VAN GOGH, 30 ANS D’ENGAGEMENTS Le 20 mai 1890, Vincent van Gogh arrive à Auvers-sur-Oise où il réalise près de 80 œuvres en seulement 70 jours. Certaines comptent parmi les plus marquantes de la courte carrière du peintre : Champ de blé aux corbeaux, Portrait du Dr Gachet, L’Eglise d’Auvers, etc. C’est dans la chambre n°5* de l’Auberge Ravoux que le parcours terrestre de Van Gogh prend fin dans des conditions tragiques à jamais voilées de mystère.
Gogh à l’Auberge Ravoux (dite « Maison de Van Gogh »), l’Institut a contribué de manière significative à la protection de la mémoire du peintre à travers de nombreuses actions éducatives et de conservation du patrimoine auversois.
#PAINTFORVANGOGH, LES JEUNES ARTISTES MÉCÈNES DE VINCENT ET THEO VAN GOGH
Après avoir lancé sa plateforme de crowdfunding Help Van Gogh et mis en place une borne de dons sans contact développée par HeoH à l’Auberge Ravoux, voici lancé, avec #PaintForVanGogh, le troisième volet de la campagne d’appel aux dons « Devenez mécène de Vincent et Theo van Gogh ». Destiné aux étudiants en écoles d’art, ce concours prend place sur Instagram :
les étudiants doivent créer une œuvre originale rendant hommage au peintre et la poster sur la page de l’Institut
Il s’agit d’un concours international destiné aux étudiants en école d’art
Van Gogh avec le hashtag #PaintForVanGogh. Le concours a débuté le 20 mai 2017, date-anniversaire de l’arrivée de Van Gogh à Auvers, et se clôturera le 30 septembre 2017. L’annonce des lauréats aura lieu à la Toussaint. Les trois artistes en herbe recevant le plus de « likes » bénéficieront d’un plan de promotion international. Leurs œuvres seront par ailleurs exposées en mars
* Classée Monument Historique, la chambre n°5 de Van Gogh est la seule demeure du peintre conservée dans son état originel. C’est dans cette chambre située à l’Auberge Ravoux que Van Gogh mourut le 29 juillet 1890.
CONCOURS
2018 à Auvers-surOise, avant d’être mises aux enchères le 20 mai 2018. « En 1890, lors de son séjour à Auvers, Van Gogh évoque la modernité en peignant le train arrivant dans le village. Au sujet de ce tableau, il écrit à sa sœur : « Je cherche à exprimer le passage désespérément rapide des choses dans la vie moderne. » Van Gogh était résolument ancré dans son temps – déclare DominiqueCharles Janssens, Président de l’Institut Van Gogh. C’est la raison pour laquelle il nous a semblé évident pour ce concours international de nous appuyer sur les nouvelles technologies d’aujourd’hui indispensables à la diffusion artistique. Ce concours prendra ainsi place sur Instagram, la plateforme favorite de cette cible hyper-connectée. Une manière aussi de mettre en évidence le caractère intergénérationnel de ce projet dans une optique passé - présent inspirante... Depuis des générations Van Gogh inspire les artistes et les Hommes que nous sommes. Aujourd’hui, le projet de restauration du cimetière d’Auvers-sur-Oise est l’opportunité de rendre aux frères Van Gogh une toute petite fraction de ce qu’ils ont donné à l’humanité, tant en émotion qu’en prospérité ! »
4 FAÇONS DE CONTRIBUER À LA PRÉSERVATION DU SOUVENIR DE VAN GOGH
Pour rappel, il est possible à tous de soutenir l’opération « Devenez mécène de Vincent et Theo van Gogh » : • Par internet, sur la plateforme de crowdfunding Help Van Gogh (pour les dons en euros) - pas de minimum de versement
• Par internet, sur la page « Become a patron of Vincent and Theo van Gogh » sur site de la Fondation Roi Baudoin (pour les dons en dollars) - pas de minimum de versement • Par internet, sur GoodTweet.fr (sélectionnez l’association « Institut Van Gogh ») - pas de minimum de versement • A l’Auberge Ravoux, dite « Maison de Van Gogh » à Auvers-surOise, grâce au GoodTotem, la borne de dons sans contact développée par HeoH micro-dons par carte bancaire de 2€. A noter que les contributeurs (entreprises ou particuliers) participant à hauteur de 1000 euros et plus recevront la clé de la chambre de Van Gogh en plus du certificat de membre des amis de l’Institut Van Gogh remis de manière personnalisée à l’ensemble des donateurs quelque soit le montant de leur don et le canal choisi (internet, borne sans contact, GoodTweet).
Vincent Van Gogh – Wagons de chemin de fer, août 1888, Fondation Angladon-Dubrujeand, Avignon
Facebook : InstitutVanGogh Twitter : @InstitutVanGogh Instagram : @InstitutVanGogh #PaintForVanGogh #VanGogh #Auvers #mécénat #culture
© Erik Hesmerg / Institut Van Gogh
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Ma Petite Normandie Brasserie depuis 1889 52 rue des Abbesses 01 46 06 28 15
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IL Y A DU NOUVEAU, LÀ-HAUT ! On n’en croit pas ses yeux : il y a du nouveau et du très beau et bon nouveau, dans le haut de la rue du chevalier de la Barre, la plus défigurée d’entre toutes par les commerces touristiques ! À la place d’une boutique de souvenirs hideux, au numéro 55, vient de s’ouvrir une charmante petite brasserie « cocorico » intitulée avec humour « Grenouilles Paris », qui propose une restauration à base de produits artisanaux français excellents. Des sandwiches de vraie baguette savoureuse sont garnis de produits frais du terroir, jambon, légumes, foi gras… La déco et le personnel sont en adéquation : parfaits ! GRENOUILLES PARIS - 55, rue du Chevalier-de-la-Barre - Tél. : 09 52 23 84 17
Décidément, ça bouge sur la Butte ! Voilà que vient de s’ouvrir, rue Poulbot, une brasserie thaï déjà repérée par les amateurs. Encore une belle surprise… Un cuisinier (vraiment) Thaï concocte une très savoureuse cuisine, aux produits frais, et impose instantanément le lieu comme une grande adresse du genre à Paris. Propreté exemplaire. A découvrir absolument ! BRASSERIE THAÏ 5, rue Poulbot - Tél. : 09 86 53 43 32
SCIENCES PAS NATURELLES
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LE BESTIAIRE Poèmes de GASTON G. – Dessins de STÉPHANE PLOUVIEZ
LE GRILLON ET LA LUCIOLE Le grillon grattant sa guitare, Grand amoureux des soirs, entonne, Caché, blotti, son tintamarre Cadencé de noir métronome.
« Ami, chantons, rions. » Or, c’est la luciole, étoile du grillon !
Il chante pour une inconnue, Vers le ciel, là-haut entrevue, Et qui semble lui dire :
LE LÉZARD Un jeune lézard de muraille Aimait courir dans la rocaille.
Chacun se lamentait ; Lui riait, chahutait.
S’amuser, oui – étudier, non !
Un jour enfin son père Hurla, plein de colère : « Regarde ton cousin, Gros travailleur, malin, Obéissant, docile. Lui, le voilà devenu crocodile ! »
Dix fois plus têtu qu’un ânon, N’écoutant ni père ni mère, Ni cris, sermons ou prières.
L’Araignée II Une araignée – bobine à pattes – A déroulé, sombre automate, Entre deux tiges de fougère, Une toile en longs fils de verre.
Pourtant, destinée cruelle, C’est le moucheron Ou la sauterelle Qui filent un mauvais coton !
GÉGÉ ARRIVE ...
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Gégé nous
C'est la nouvelle recrue de la rédaction du magazine. Humour et dérision à l’honneur. Un jour ou l’autre, vous subirez les effets salutaires et acerbes de sa griffe. Et maintenant, Mesdames et Messieurs, voici Jérôme Feugueur… dit « Gégé » !
Gilles - peintre : poète, pouet pouet, à la ligne épurée... Angoisse de la page blanche, pleins, déliés et messages subliminaux : "je crois qu'il va pleuvoir", "phi ", "il pleut !"
Estebàn - portraitiste : "le gandalf"
de la place du Tertre, vieux sage à l'éloquence philosophique et graphique ainsi qu'au talent dissimulé par une barbe à truc façon Claude Monet.
Sota - peintre : toujours à la pointe, il fait
rentrer l'Asie dans le 21ème siècle spirituel ! A travers ses toiles, tel un passager des bateaux-mouche, il fait défiler les monuments de paris en kaléidoscope.
Jean-Yves - peintre : montmartrois d'Auvers-sur-Oise à la flèche, ses toiles aux paysages champêtres nous font respirer le foin fraichement coupé." Tiens bon le bar et tiens bon le vent...!"
GÉGÉ ARRIVE ...
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en fait voir... Les As du carré aux artistes Pour chaque numéro, cette nouvelle rubrique vous invite à découvrir huit visages d’artistes actuels du carré de la place du Tertre, « croqués » par leur confrère et néanmoins ami Gégé. Une façon amusante de faire connaissance avec ces personnages originaux qui animent le célèbre site.
Pavlos - peintre : le discobole n'a rien à envier
à sa plastique... Sa recette : le menu crétois. Sa diététique, il l'applique aussi dans son art, en posant délicatement au couteau, les pigments dont le bleu rappelle celui de ses Cyclades ancestrales.
Bobas - caricaturiste : dessinant à l'image des montre molles de Dali; de New York à Varsovie via montmartre, il écorche au passage votre appendice nasal à coup de crayon et de gomme. Son humour, lui, est toujours à l'heure.
Kinga - peintre : sa timidité
slave ne l'empêche pas d'être pragmatique. Une toile pour le prix de deux ! Son sujet favori : la dame de fer en pièces détachées !
Bahman - peintre : directeur des beauxarts à vie, comme les présidents ! Ses œvres nous transportent dans le Paris romantique et haussmannien de Montparnasse à Montmartre. Du haut de la Butte et dans ses visions, la Tour Eiffel à l'encre le hante !
À DÉCOUVRIR
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LE PRÉSIDENT DES NŒUDS EST MONTMARTROIS… ! PAR JEAN-MARC TARRIT
À
Montmartre, force est de constater que nous sommes habitués aux Présidents… et, si nous devions, comme à la présidentielle, afficher leurs trombines sur les panneaux des bureaux de vote, il faudrait davantage de linéaire… ! Mais, s’il en est un qui émerge du lot, c’est bien le Président des Nœuds ! Sous ce titre quelque peu provocateur, j‘en conviens, se cache un passionné et une association pour le moins originale et digne d’intérêt. Ancien Commissaire Général de la Marine Nationale, Antoine Leroy vit aux alentours de Pigalle, dans ce Montmartre-du-bas, au sens du mur des Fermiers Généraux. Lorsque, à la retraite, il quitte ses fonctions, cet amoureux de la mer rejoint la S.N.S.M. (Société Nationale de Sauvetage en Mer) en qualité de responsable des ressources humaines bénévoles. Précisons que la S.N.S.M fut associée dès 2004 par Pierre Passot et moi-même à la République de Montmartre. Cette dernière lui remettait un don à chaque édition de sa Biennale des Arts, en référence à la très célèbre « Traversée de Montmartre à la nage », organisée dans la plus sympathique loufoquerie par la Commune Libre de Montmartre en 1921… ! Plus sérieusement, c’est dans le cadre de ses missions à la S.N.S.M qu’Antoine Leroy rencontre en 2006, à l’occasion de la bénédiction d’une vedette de sauvetage à Douarnenez, un passionné des nœuds de marine. Le virus se propage et Antoine, après avoir gravi les échelons de sa branche française, devient en 2014 Président de la très honorable International Guild of
Pomme de touline
Antoine Leroy
Knots Tyers (I.G.K.T.), association caritative de droit britannique regroupant plus de 1200 membres, du Lord auréolé de prestige à l’humble marin, tous passionnés de « nouage ». Le but de cette noble institution, fondée en 1982 à bord du navire scientifique R.R.S. Discovery, est, non seulement d’entretenir et de transmettre ce savoir-faire du matelotage remontant à l’antiquité, transmis oralement par les gabiers de la marine à voile, mais aussi d’analyser tous les aspects théoriques des nouages et de promouvoir les méthodes adaptées aux nouvelles fibres textiles. Ces techniques anciennes de nouage, regroupant les nœuds proprement dits (nœuds d’amarrage, d’arrêt, d’ajut) mais aussi les épissures (jointures de cordages par entrelacement de torons ou raccordements plus savants de cordages tressés), sont toujours utilisées sur les navires modernes comme dans de nombreuses industries utilisant des câblages. L’IGKT rayonne dans le monde entier grâce à des associations « filles », tant européennes qu’américaines, australiennes, néo-zélandaises et même japonaises. La branche française (IGKT. fr) compte près de deux cents membres et édite un périodique au nom évocateur, Sac de Nœuds ! Car il faut en convenir, ce n’est pas simple ! Selon Antoine Leroy, on dénombre plusieurs milliers de nœuds,
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répertoriés, dénommés, schématisés…. Mais les variantes peuvent être infinies, du simple nœud de chaise, familier des plaisanciers, au très ardu nœud de ride multibrins, dit Matthew Walker. Le Président reconnait avec modestie n’en maîtriser à la perfection qu’une trentaine. Et, comme le disait Éric Tabarly, il faut savoir les faire, les défaire, de manière automatique, dans toutes les positions, par mer déchaînée, même les yeux fermés ! Mais, me direz-vous, quel est l’intérêt d’apprendre à faire des nœuds ? L’aspect ludique, bien sûr, qui nécessite patience et concentration, tant dans la préparation plus ou moins savante, que dans le serrage qui va déterminer l’esthétique finale, l’art du bon noueur reposant sur l’homogénéité de l’ouvrage, surtout dans les cas de nœuds multibrin. Et puis, il y a l’aspect scientifique, moins évident, qui relève de la géométrie dans l’espace. Nombre de mathématiciens, de chimistes, de physiciens s’y intéressent. On trouve des applications de la technique des nœuds dans la logique du codage en informatique, dans les structures moléculaires en chimie, dans la résistance des matériaux selon qu’il s’agit de végétaux (chanvre, sisal, coton), d’acier
À DÉCOUVRIR
ou de fibres synthétiques (polyamides, queue de leurs montures. Cette ornemenpolyester…). Certains nœuds se réfèrent tation existe aujourd’hui encore dans les même à la théorie des nombres… ! Quand concours hippiques. je vous disais que ce n’était pas si simple ! Qu’Antoine Leroy, marin et noueur, habite Mais outre l’intérêt fonctionnel, ludique et la Butte n’est pas anodin. Montmartre, scientifique, l’art du nouage revêt égale- vous le savez, est, au sens étymologique ment un aspect haudu terme, un pays tement symbolique. méditerranéen, c’estIl est singulièrement à-dire situé au milieu présent dans les des terres ! C’est, Et, comme le disait Éric nœuds plats asiaen effet, un abus de Tabarly, il faut savoir tiques et notamment langage de nommer chinois. La longéméditerranéens, ces les faire, les défaire, de vité, l’amour, la forpays qui bordent manière automatique, dans tune, la chance, le cette mer éponyme. toutes les positions, par bonheur… ont leurs Un pays méditerramer déchaînée, même les propres représennéen certes, mais yeux fermés ! tations nodales. Il ouvert sur la mer… ! évoque pour certains Regardez notre quarun paradigme spiritier des Poissonniers, tuel que l’on observe, par exemple, dans souvenez-vous des fossiles marins découles entrelacs des coiffes et des coiffures verts par Cuvier dans les carrières de la des divinités égyptiennes, mayas, incas Butte, de Louis Antoine de Bougainville ou celtiques. Les nœuds, comme les dont le cœur repose au cimetière du Calmots, peuvent aussi être des passeurs vaire qui réalisa à bord de La Boudeuse de l’âme.... Les cow-boys ou vaqueros le premier tour du monde français à la argentins, eux-mêmes, affichaient leur sta- voile… ! Et puis enfin, l’origine même de tut par le tressage plus ou moins élégant l’appellation Montmartre ne pourrait-elle de le la muserole, de la crinière et de la pas provenir du Mont des martres, c’est-
Nœuds chinois
À DÉCOUVRIR
à-dire du Mont des loutres de mer ? .... Je vous laisse le soin de trancher entre l’origine religieuse ou maritime ! Cette longue tradition maritime de la Butte, évoquée dans le thème de l’une des dernières Fête des Vendanges du Clos Montmartre, Montmartre fête les Îles, remonte à 1912. Cette année-là, Georges Pigeard, artiste peintre et constructeur de navires dont les chantiers se trouvaient rue Marcadet, Pierre Mac Orlan et le peintre Maurice Asselin fondent l’Union Maritime de la Butte Montmartre (U.M.B.M.). Selon Jehan Mousnier, notre regretté Maire de la Commune Libre
La revue de l'association
de Montmartre, cette joyeuse assemblée se tenait place du Tertre chez Bouscarat, devenu un temps Hôtel de la Marine, dans sa salle du premier étage, décorée de filets de pêche et d’une cage à oiseau enfermant un hareng saur. Réactivée en 1990 par le même Jehan Mousnier, par ailleurs Capitaine de Marine marchande, elle est aujourd’hui commandée par le Grand Amiral de la Flotte, Georges Val, avec la double complicité du Président de la Commune Libre de Montmartre, Jean-Loup Bouvier, et de Madame le Maire, Marielle-
L'équipage
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Frédérique Turpeau. Mentionnons également pour être complet le très discret et select Yacht Club de la Butte Montmartre (Y.C.B.M.), sis aux Abbesses, qui peut s’enorgueillir d’une quarantaine de membres de haute volée maritime. On y retrouve les plus célèbres navigateurs des courses au large, de prestigieux participants de l’America’s Cup, les fondateurs de la Nioulargue devenue Les Voiles de Saint-Tropez, tout comme Romain Troublé, le Directeur Général de la Fondation TARA Expéditions. Comme vous le voyez, il est grand temps, compte tenu de cet ancrage, si Le navigateur Bougainville j’ose dire, de Montmartre à la mer de s’intéresser aux nœuds de marine. Alors, suivons les conseils de notre quotidienne d’entrainement est impérative. très estimable Président montmartrois En conséquence, chers amis montmardes Nœuds ou, plus sérieusement, du trois, lorsque vous arpentez nos vieilles Président de l’International Guild of Knots ruelles pavées, n’oubliez pas d’y penser, la Tyers. D’après Antoine Leroy, la réalisa- tête dans les « nouages » ! Et, si cela vous tion d’un nœud de complexité moyenne prend trop la tête, si vous craignez que vos nécessite un minimum de trois heures de lacets ne soient pas correctement « soutravail. Je vous rappelle qu’il en existe offi- qués », faites comme le Président Antoine ciellement plus de 3800, répertoriés dans Leroy, portez des mocassins … la « bible » des noueurs, le Grand Livre des Jean-Marc TARRIT Nœuds de Clifford Ashley. De plus, afin de ne pas perdre la main, au moins une heure
PORTRAIT
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ANGÉLIQUE SION
OU LA PASSION DES MOTS
A
ngélique Sion voue sa vie à l’expression du beau – peinture, poésie, théâtre, sont tout le sang bleu qui coule dans ses veines. Tantôt la poésie se fait muette, et elle peint ; tantôt c’est le poème qui se fait toile sur son chevalet. Artiste, sûrement, divine, oui, « maudite », qui sait ! Seul le diable connait le pacte qui les unit pour usurper du pouvoir divin. Angélique Sion est enfant de Bohème, par ses origines, la Moravie, et le IXe arrondissement qu’elle habite, non loin des Lorettes et des Grisettes chères à Murger. C’est tout naturellement qu’elle a suivi la pente de ses ancêtres « bien nés », parents, grands parents, installés en
La peinture est une poésie muette et la poésie est une peinture parlante Belgique et dans le Nord de la France depuis des lustres où les Sion se sont illustrés dans l’industrie textile. L’une de ses cousines était lectrice, Dame d’ Honneur à la Cour du Roi de Pologne Stanislas Leszczynski, qui fut l’inventeur du Baba au Rhum. Sa fille épousa le roi Louis XV. La dynastie des Sion est présente partout dans le monde mais, c’est en Belgique que l’on retrouve son cousin, le célèbre dramaturge Georges Sion, né le 7 décembre 1913 à Binche et mort le 13 Avril 2001. On lui doit quantité d’ouvrages sur le théâtre, l’écriture, l’adaptation, la critique littéraire dans la presse belge. Il fut professeur d’histoire du théâtre au conservatoire de Bruxelles, membre élu à l’Académie Royale de langue et
littérature française, il en fut le secrétaire perpétuel (1972-1988). Gorges Sion ne faisait pas état des nombreuses distinctions et récompenses qu’il avait reçues, il fut anobli en 1989 avec le titre de baron. Angélique n’est pas marquise des anges, elle viendrait plutôt du « Roman de la Rose », une belle femme inaccessible, mystérieuse, une belle figure de la passion artistique, possédée par la poésie, muse et médiatrice, elle est au poète ce que Béatrice était pour Dante, la grâce qui nous arrache à la pesanteur terrienne. Un bac scientifique dans la poche, notre héroïne a obtenu la licence de Lettres Modernes à la Sorbonne, mais, attirée comme un aimant par le théâtre, elle était entrée à 16 ans en stage au Cours Florent, sous le viol de la lumière, des décors et des acteurs. En était sortie avec de très bonnes critiques pour son travail sur Phèdre. Mêmes critiques élogieuses pour son stage cinéma « L’acteur face à la caméra », dirigé à l’époque par Chad Chenouga, réalisateur du film De toutes mes forces, avec Yolande Moreau. Le rideau se lève et nous entrons avec Angélique à l’Ecole de Théâtre « Verbe et Lumière », fondée par Dominique Leverd, premier mari de Fanny Ardant, rencontre avec son pygmalion, la tragédienne Nita Klein (Muriel ou le temps d’un retour), d’Alain Resnais, rendezvous avec le comédienThibault de Montalembert pour suivre ses cours, plus une formation à l’école de théâtre « Les Enfants Terribles », dirigée par Jean-Bernard Feitussi.
De retour à Bruxelles chez sa sœur artiste peintre, elle ne peut résister à un violent désir de peindre, et s’inscrit à l’académie Watermael-Boitsfort, reprenant à chaque pas la citation de Simonide de Céos : «La peinture est une poésie muette et la poésie est une peinture parlante ». Elle associe l’actif et le contemplatif, couleurs, courbes, rythme, qui correspondent dans un éclatement de couleurs pastel sur papier, acrylique, et expose ses toiles abstraites sur le thème du bleu et de l’art poétique inspiré par Verlaine qu’elle a souvent récité. Angélique a exposé à Paris le mois dernier à la galerie Thuillier. Depuis 2008, Ses œuvres ont été vues dans de nombreuses galeries parisiennes prestigieuses. Elle n’a pas perdu pour autant son centre de gravité qui
lui offre de multiples voies de création comme la poésie et le théâtre. Elle a été Euphrosine, dans L’île aux esclaves de Marivaux, Madame Ka, dans la pièce de Noëlle Renaude, Maria, dans Scènes de Chasse en Bavière de Martine Sper, Gigi de Colette, Juliette Drouet, dans Cinquante ans de lettres d’amour à l’Auguste théâtre. Angélique Sion est sensible au fracas du monde, porte-drapeau de la poésie française, elle ne renonce à aucun festival, aucun récital, et ne craint pas de s’abîmer contre le récif des choses, pour réaliser la fusion tant recherchée du rêve et de la vie. Jacques Habas
LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE
PAR CHRISTINE HAYDAR
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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE Tiré du roman « Simone », Editions J.C Lattès
Montmartre, été 1954 - 5e épisode RÉSUMÉ DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS : Simone, 11 ans, vit dans une chambre de bonne avec ses parents et son frère aîné.Elle n'est pas heureuse et rêve de changer de famille.Un jour, elle découvre son frère dans une situation embarrassante dans les toilettes du palier et en profite pour prendre sa revanche sur cet ado autoritaire, qui veut tout régenter, en le menaçant de tout dire à leur mère...
— Dis donc, Benito, au lieu de nous jouer « Fantôme dans la brume » et de nous empuantir, si t’allais me chercher La semaine de Suzette. Il émerge, l’air hagard. — Tu m’as fait peur, andouille. Vas-y toi-
J
eudi matin, c’est l’odeur pestilentielle des fumigations de mon frangin qui m’a réveillée. Ces derniers temps, notre futur inspecteur bourgeonne à tout va. Il a la tronche comme un passage clouté. Je vais le persuader à ma manière d’essayer la nouvelle crème Tokalon. Ca puera peut-être un peu moins dans la piaule. Il est assis à la table, penché sur l’inhalateur, la tête et les épaules couvertes d’une grande serviette blanche de laquelle s’échappent des jets de vapeur nauséabonde. Ca loupe pas. Chaque fois, ça me donne envie de vomir et il le sait. Il a toujours aimé me narguer. C’est dans sa nature. Sur la table, devant lui, je pose trente francs - encore un petit cadeau de Loretta pour service rendu – et le gros réveil Jaz qui me file une crise cardiaque chaque fois qu’il sonne.
même, je suis occupé. — Ca sert à rien, ton truc. Tu vois pas que t’es un cas désespéré ? — Sale petite peste. — T’as pas intérêt à traîner en route. Je surveille l’aiguille des secondes. Si dans trois minutes exactement t’es pas remon-
té, je dis tout à maman. Attention : top... Il reste là à me regarder en tenant à deux mains sa serviette rabattue sur ses épaules comme une capuche. Il arrive pas à y croire. — T’es pas chiche. — Tu ferais mieux de te grouiller. Plus que deux minutes trente. Il jette la serviette d’un geste rageur, empoche le fric et se tire en courant. Il a fait vite. Il est arrivé juste dans les temps et m’a balancé La semaine de Suzette en pleine poire. — Jean-Paul, tu veux être un peu gentil avec ta petite sœur, ma mère a dit. Il a rien répondu. Il est sorti sur le balcon. Même de dos, je sentais qu’il était comme l’autocuiseur quand on ouvre la manette avant que ça explose. Loretta a trouvé très jolie la trousse à couture que mon vieux m’a offerte. Alors je la lui ai vendue. Cinq cent francs. Elle a eu l’air de trouver ça un peu cher. J’ai cru qu’elle allait marchander, mais non. Elle est allée chercher l’oseille dans son sac, elle me l’a tendue et elle a dit : — Je ne sais pas lire dans les cartes mais je peux te prédire une chose, ma petite Simone, t’iras loin. — Je sais, j’ai dit. Elle a rigolé. — Toi au moins, tu manques pas d’air. Elle a pris son flacon de Cutex et elle l’a secoué comme un barman qui prépare un cocktail. — Tu veux me passer le paquet de coton
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qui est dans le cabinet de toilette ? elle a demandé. J’aime bien la décoration chez Loretta. Surtout la commode tout en glace avec les tables de nuit pareilles et le dessus-de-lit en crochet qu’elle a tricoté elle-même. Le fauteuil de chez Lévitan est tartignole mais il est presque entièrement caché par la poupée espagnole en robe de flamenco rouge et noire. J’ai écarté le rideau du cabinet de toilette. Il y avait juste un lavabo et un bidet, avec des traces de rouille là où l’eau coule. Nous, on n’a même pas la place pour un bidet. Pour se laver en grand, on va aux bains-douches de la rue de Douai tous les samedis en fin de journée. Je lui ai donné son coton et je suis allée jusqu’à la porte. J’avais eu ce que je voulais. J’avais plus rien à faire là. — Salut, Loretta, j’ai dit. — Salut ma poulette. A plus tard.
avec Charlot, je croyais rigoler pendant deux heures. Tu parles. — Tu n’as pas bientôt fini, de toujours tout critiquer ? Tu ne changeras donc jamais, ma mère a rétorqué. — J’ai pas envie de changer. Je suis très bien comme ça.
prix et on prend par la rue Fontaine pour aller plus vite. Quand on passe devant l’Ange Rouge, une entraîneuse que je connais de vue sort avec un type pendu à chaque bras. Ils ont l’air biturés à mort. Sauf elle, qui est en pleine forme. Le trio s’éloigne en direction de la place Pigalle.
C’est lui qui le dit. Place Blanche, la pendule en face du Moulin Rouge marque minuit dix. J’ai pas sommeil. Ma mère, si. Faire la voyante, ça lui pompe toute son énergie, elle dit. On coupe devant le mono-
Dans le hall de notre immeuble, de la musique s’échappe en sourdine de chez la bignole. La porte de la loge est grande ouverte à cause de la chaleur. Ca sent l’ail et la morue. Rodriguez, ils s’appellent, les
* Ce soir, j’ai traîné Jean-Paul et ma mère au Gaumont de la place Clichy voir Les feux de la rampe. Putain quel mélo. J’arrive pas à m’en remettre. La musique est chouette. J’avais déjà entendu à la radio la chanson tirée du film. Deux petits chaussons, ça s’appelle. C’est André Claveau qui la chante. Danseuse-étoile, je me demande si ça suffit pour avoir le monde à ses pieds. En tout cas, ça doit aider. J’ai déjà mes entrées au Châtelet par Margot. Je connais tout le monde là-bas depuis le temps que je traîne dans les coulisses. Pour changer, mon frangin se met à râler. Il faut dire qu’il n’était pas très chaud pour venir. J’ai pas eu trop de mal à le convaincre. C’est vrai. C’est un quartier dangereux la nuit pour deux femmes seules. Et à me laisser trop longtemps en tête à tête avec ma mère, il aurait pu me prendre l’envie de lui raconter certains trucs, qui pouvait savoir? Tout bien pesé, il a préféré nous accompagner. — Tu nous as bien eus, il a dit. Un film
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concierges. Ils sont espagnols. Ils aiment bien se coucher tard. -Bobinet, crie ma mère, avant de s’engager dans l’escalier sur la droite. La mère Rodriguez sort la tête pour vérifier. — Bonne nuit, m’sieur dames, elle nous lance. Au deuxième, on croise un M. Tomaso complètement affolé. Il est en charentaises et robe de chambre. — Vous n’avez pas vu Caruso, par hasard ? Caruso, c’est son matou. Un bon vieux chat de gouttière noir et blanc qu’arrête pas de se tirer en balade. — Non , mais ne vous inquiétez pas, monsieur Tomaso. Vous savez bien qu’il finit toujours par revenir. S’il n’est pas rentré
demain, venez me voir. J’interrogerai les cartes. Comme si elle allait voir dans son foutu jeu de cartes où est caché Caruso.
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jeudi après-midi sans le dire à personne. Au catéchisme, ils n’auront qu’à se passer de moi. Espérons que les cartes de ma mère ne cracheront pas le morceau.... *
Elle doute de rien, ma mère. J’ai hâte d’être au lit pour me repasser dans ma tête les plus belles scènes du film. J’y retournerai
Cet après-midi, je me suis encore payé la honte. Plus d’une demi-heure que Jean-Paul avait disparu et il fallait que j’aille aux cabinets. Evidemment, c’était fermé à clé. Je l’ai imaginé en pleine action, avec ses photos cochonnes, le pantalon sur les chevilles. Quel obsédé… J’ai secoué la poignée. — Si tu crois que je sais pas ce que t’es encore en train de fabriquer. Sors de là, espèce de dégueulasse, j’ai dit. Sans hurler mais assez fort pour qu’il m’en-
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tende. Quelques secondes ont passé. J’ai entendu la chasse d’eau. Un bruit de verrou et la porte s’est enfin ouverte. M. Martinaud est sorti des W. C, l’air mi-figue mi-raisin. Il a fait celui qu’a rien entendu, mais ce coup-ci, sûr qu’il me prend pour une foutue cinglée. Je ferais mieux de l’éviter pendant quelques jours. S’il a besoin de quelque chose, j’enverrai Jean-Paul. J’ai intérêt à en profiter. Il va bientôt partir. Il a un de ces bols, celui-là...Un copain de lycée l’a invité en vacances à Arcachon. C’est pas à moi que ça arriverait. Le frangin dans les Landes, le paternel en croisière... Il y en a que pour les mecs dans cette foutue famille. Depuis mes huit ans, je suis partie une seule fois en vacances. Cette annéelà, mon père avait trouvé un engagement pour l’été au casino de Cabourg. Il était pas chaud pour partager sa piaule mais pour une fois, il a cédé. Deux mois à la mer. Aujourd’hui, ça me paraît comme un bon dieu de rêve foutument inaccessible. Au moins, personne peut m’empêcher de rêver. Le grenier est au poil pour ça. Lui et moi, on est devenus inséparables. J’ai d’abord exploré de fond en comble la minuscule alcôve à laquelle on a droit. En dehors d’une vieille poupée en porcelaine dans un état lamentable, j’ai rien trouvé d’intéressant. Juste le bric-à-brac habituel. Un carton plein de bouchons de liège et de ficelles. Dans une boite en métal, des petits soldats en plastique. Je les ai reconnus. C’étaient des cadeaux Mokarex. Dans un coin, sous mon vieux cheval à bascule, un matelas d’enfant qui sent le pipi de chat, et une tonne de photos anciennes, toutes jaunies, avec des gens que j’ai jamais vus
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de ma vie. Le tout éclairé à la mesquine par une ampoule nue qui pend du plafond. Sur une des photos, il y a un grand orchestre symphonique en plein travail. Tout le monde est en smoking, à part la violoniste qui est en robe longue. J’ai cherché mon paternel mais évidemment, il y était pas. La porte qui mène aux autres greniers, je l’ai trouvée par hasard. Elle était cachée par un fauteuil complètement défoncé et encombré jusqu’en haut par des piles de vieux journaux. Normalement, on n’a pas le droit d’y aller. C’est aux autres locataires. Telle que je te connais, c’est pas ça qui va t’arrêter, j’ai dit. T’as foutrement raison, j’ai répondu. Le premier était entièrement vide. Je l’ai traversé et j’ai ouvert le verrou du suivant. Vide aussi. Celui-là est juste au-dessus de chez M. Tomaso. L’ouverture du Tannhauser s’insinuait par tous les trous du plan-
cher. C’est le plus intéressant parce qu’il y a un vasistas qui mène sur le toit. Il faudra que j’aille voir ça de plus près. Dans le dernier, il y avait une échelle sur un clou, comme chez nous, et une trappe avec un verrou. J’ai eu un mal de chien à l’ouvrir. Ca devait faire longtemps qu’il avait pas servi. Putain que c’était lourd. J’ai quand même réussi à l’entrebaîller. Elle donne juste à côté de la porte de Loretta, au fond du couloir de droite. C’est bon à savoir. Si je veux filer en douce, je saurai comment m’y prendre. Je suis retournée sur mes pas en refermant tout bien sur mon passage. Chez nous, ma mère était en fin de séance avec Mme Chevalier, la belle-sœur du droguiste, qui lui expliquait comment défeutrer un lainage. C’est d’un compliqué. L’acide tartrique par-ci, l’eau savonneuse par-là. Elle en finissait pas avec ses conseils. D’accord, on fera comme ça. Maintenant, tire-toi que je puisse descendre.
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Elle a dû m’entendre penser. Elle s’est levée en disant : — Mais à l’avenir, madame Rita, prenez la précaution de laver vos lainages à l’eau tiède avec du bois de Panama. Je vous en apporterai la prochaine fois. Enfin, elle s’est barrée et j’ai pu rentrer chez moi, pas mécontente de mon exploration. Hier, j’ai profité qu’on était seules toutes les deux pour tâter le terrain auprès de Margot. Elle rallongeait une de mes jupes pendant que je finissais mon devoir de grammaire. — Voilà, Margot a dit en sectionnant le fil avec ses dents. Un coup de fer et ce sera parfait. J’espère que j’ai droit à un bisou. Je suis allée l’embrasser et je me suis assise sur ses genoux. — Albert aussi, ça lui manque de pas avoir d’enfant ? J’ai demandé d’un air innocent. — Bien sûr que ça lui manque. Pourquoi tu me demandes ça ? — Vous avez jamais pensé à en adopter un ? J’ai ajouté, pendant que mon cœur s’excitait dans ma poitrine.
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Margot n’a pas répondu tout de suite. Sûr que ma question avait ravivé des souvenirs. — Au début, si. Mais tu sais, c’est très compliqué d’adopter un enfant. Et très long. En plus, ils préfèrent des parents qui ont une situation stable, comme ils disent.
Alors tu penses, un pianiste de jazz ! Je me demandais quoi répondre quand elle a poursuivi d’un ton qu’elle voulait enjoué. — Et puis ma sœur a eu un fils. Nous nous en sommes beaucoup occupés, Albert et moi. Maintenant, c’est un adulte, mais heureusement vous êtes là, ton frère et toi...Vous êtes un peu les enfants que nous n’avons pas eus, tu sais, elle a conclu en resserrant le ruban d’une de mes nattes. Et voilà. Comment insister après ça ? Ma petite Simone, j’ai dit, tu t’y es prise comme un manche. T’as pas tout à fait tort, j’ai répondu, mais primo, c’est mon premier essai, deuxio, elle aurait jamais compris que je veuille quitter ma famille. Tu parles, mes vieux sont ses meilleurs amis. T’as raison, j’ai rétorqué, j’y aurais pas pensé toute seule. Comme quoi une bonne conversation peut être vachement utile. A cette minute, je me suis juré de ne tenter le coup qu’auprès de gens qui ne connaissent pas mes parents. Ce sera moins risqué... A suivre...
PLACE AU CARRÉ !
L
es connaissez-vous un peu, avez-vous eu l’occasion d’échanger quelques mots avec l’un ou l’autre, ou passez-vous le matin ou le soir sans les voir, sur cette place du Tertre que vous avez un peu… mise à l’écart ? Je veux parler des artistes qui animent tous les jours le « carré aux artistes » de la place… Dans le prochain
numéro, une nouvelle rubrique vous permettra de mieux les connaître, et peut-être de remettre en cause certains préjugés. Tiens, saviez-vous que Kiki, au rire joyeux, a dessiné le joli logo de la capsule qui orne le bouchon de champagne rosé Jean-Louis Chauré, médaillé de bronze 2013* ? Elle y décline une série de tours Eiffel festives et colorées inspirées de ses peintures. Kiki, mais aussi les portraitistes Gastounet et Michel, Stéphane et les autres vous donnent rendez-vous dans Paris-Montmartre, en octobre prochain, pour vous conter les histoires et les secrets de cette sacrée place. Alors, place au carré !
Gastounet et Michel
Kiki
*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé
PAR GRÉGOIRE LACROIX
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LES PATATES DE GREG
Des patates qui parlent, on en connait tous... mais reconnaissez que celles-ci ont bien plus d’esprit ! Rubrique signée par Grégoire Lacroix, de l’académie Alphonse Allais.
Pour séduire une demoiselle J'ai acheté un gros bijou. L'ayant reçu, elle m'appelle Et dit "Je n'aime pas du tout". Moralité :
Elle m'a accusé déception Il travaillait très dur ce noir américain Coupant les cannes à sucre à la force des mains Un jour il fit si fort d'un tour de l'avant bras Que l'ongle de son pouce en deux bouts se brisa. Moralité :
La casse de l'ongle Tom
Cet homme-là est obsédé Il n'agresse que les beautés, Et malgré sa méchanceté Aux laides il n'a jamais touché. Moralité :
Il ne ferait pas de mal à une moche On le découvre et l'on s'affole La vache aussi peut être folle Ce n'est pas grave et s'il le faut On se rabattra sur l'agneau. Moralité :
C'est un point de bétail
SPIRITUEL
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14 FEMMES EN PAIX
PAR CATHERINE CHARRIÈRE
LES SŒURS BÉNÉDICTINES DU PRIEURÉ DU SACRÉ-CŒUR Perchée au sommet de la Butte, elle surplombe Paris… la Basilique du Sacré-Cœur. Sa construction fait suite à un vœu national émis en 1870 après la défaite militaire de la France face à la Prusse. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle est reliée par une galerie à un prieuré qui abrite une communauté de Bénédictines.
PETIT RETOUR EN ARRIÈRE… L’histoire des Bénédictines est étroitement liée à celle de la Butte. Installées à Montmartre depuis le XIIème siècle, elles s’exilent sous la Révolution. Puis reviennent un siècle plus tard à l’appel d’Adèle Garnier, fondatrice en 1898 de la Congrégation des Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre. A peine installées, elles sont à nouveau chassées, cette fois-ci par les lois de 1901 qui interdisent les congrégations religieuses. La communauté s’installe alors à Londres jusqu’en 1961, date de leur retour à Montmartre. Aujourd’hui, le prieuré abrite quatorze Sœurs Bénédictines dont une sœur supérieure, placées sous l’autorité d’une prieure générale qui réside à la Maison-Mère dans la Cité du Sacré-Cœur.
LA RÈGLE DE SAINTBENOÎT : « ORA ET LABORA » « PRIE ET TRAVAILLE » Les Sœurs Bénédictines mènent à la fois une vie monastique et ouverte sur le monde. Elles ont une mission de prière et d’accueil. Inspirée de la règle de Saint-Benoît « Ora et labora », leur journée se divise entre offices et travail, moments de partage et de solitude. Mais la prière, qu’elle soit communautaire ou personnelle, demeure leur principale mission. Elle est là pour leur rappeler au quotidien le choix qu’elles ont fait, la recherche constante de Dieu. Même si ce n’est pas toujours évident comme le souligne sœur Cécile-Marie. «La prière, on y va tantôt comme au combat, tantôt comme à la danse » disait Saint-Nicolas de Flüe.
Dieu appelle qui il veut comme il veut quand il veut Autre dimension importante de la règle de Saint-Benoît : la vie communautaire. « Nous ne sommes pas des ermites. C’est une famille, la vie bénédictine. Nous nous répartissons les tâches et nous nous entraidons beaucoup. » Les Bénédictines vivent en retrait du monde. Elles sont attachées à un lieu, mais peuvent être mutées à tout moment, notamment pour créer une nouvelle communauté ou encore remplacer une sœur malade. Sœur Cécile-Marie a ainsi été mutée quatre fois en moins de vingt ans. Les Bénédictines sortent peu, si ce n’est pour effectuer une retraite, accomplir leur devoir d’électrice ou bien répondre aux besoins de la communauté. En revanche, elles accueillent beaucoup de monde.
un travail énorme. Pour mieux répondre aux besoins des visiteurs, elles se répartissent les tâches : accueil au Sanctuaire, organisation des offices liturgiques, communication, gestion des magasins du Sacré-Cœur sans compter la cuisine, le ménage et le linge pour 14 sœurs… et quelque 1 000 à 2 000 visiteurs par mois. Avec 180 lits, le service hôtellerie de la Maison d’Accueil spirituelle
LE PRIEURÉ : UNE FONCTION D’ACCUEIL Et celles de Montmartre ont un agenda de ministre. De sept heures du matin à minuit, leur journée est rythmée par les offices, messes et de multiples charges. Des sœurs relativement jeunes et ce n’est pas un hasard. « Montmartre, c’est quand même un lieu qui demande pas mal de force physique », explique sœur Cécile-Marie, en charge de la cuisine. Et de fait, ce petit groupe de femmes abat
occupe une fonction clé. Aidées d’un cuisinier, les sœurs servent ici entre 100 et 150 repas par jour pour des fidèles du monde entier venus effectuer une retraite ou participer aux nuits de l’adoration perpétuelle. Heureusement, elles bénéficient d’un jour de repos par semaine. Mais ce n’est pas le dimanche…
DÉFINITIONS — Prieuré : maison d’accueil spirituelle, Sanctuaire : lieu où viennent des pèlerins, Saint-Sacrement : hostie consacrée présentée dans un ostensoir
SPIRITUEL
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ENTRETIEN
À CŒUR OUVERT AVEC SŒUR CÉCILE-MARIE
C
’est une sœur joyeuse, volubile, à la voix chantante qui me reçoit. Diplômée d’une école de commerce, sœur Cécile-Marie effectue, après ses études, une mission humanitaire d’un an en Thaïlande, un rêve d’enfance. A son retour, elle travaille pendant deux ans dans une banque avant de suivre sa véritable vocation. A 25 ans, elle s’engage au service de Dieu. COMMENT VOUS EST VENU CE CHOIX ? Ce n’est pas un choix négatif par rapport à un métier qui ne convient pas, une vie affective qui n’a pas marché. Ça ne fait pas s’engager toute sa vie. C’est d’abord un appel, comme un garçon qui tombe amoureux d’une fille et qui se sent dépassé. Dans l’appel à une vie consacrée, il y a aussi une dimension verticale qui nous dépasse nousmêmes et dont on se sent souvent très indigne.
ans de formation. Ce qui signifie que les plus jeunes ont près de 30 ans. ET VOUS, COMMENT AVEZ-VOUS VÉCU CET APPEL ? J’avais peur de l’engagement définitif. Qui peut dire ce qu’on sera 20 ou 40 ans après, que ce soit pour le mariage ou la vie religieuse ? Aujourd’hui on vit longtemps. Donc c’est un acte de confiance. Je crois que c’est par grâce que le Seigneur nous donne la force de répondre. Certaines ont pu entendre un appel très jeune, ce n’est pas mon cas.
POURQUOI INDIGNE ? Parce qu’on n’est pas à la hauteur d’un tel appel. Dieu est tout. Et nous, on est pécheurs comme les autres. S’il nous appelle, ce n’est pas en raison de nos propres capacités qu’elles soient intellectuelles ou humaines. On sent bien que c’est une miséricorde qu’il nous fait. Dieu choisit qui il veut comme il veut quand il veut. CET APPEL PEUT DONC SURVENIR À N’IMPORTE QUEL ÂGE DE LA VIE ? Oui, mais il vient plus naturellement à l’âge de s’engager, entre 20 et 40 ans. Souvent les sœurs ont fait des études, ont eu une activité professionnelle. Ensuite, il y a un temps de préparation avant de prononcer ses vœux. Le Pape François, dans un document récent, préconise une période de neuf
VOUS LE PRESSENTIEZ DÉJÀ AVANT ? Jeune pas trop, mais en même temps le sens d’un absolu, oui. Mais le désir de devenir religieuse, alors vraiment pas ! Je n’avais pas une belle image de la vie consacrée. Et puis ma maman a fréquenté des écoles religieuses où elle n’a pas toujours été très heureuse. Du coup, c’était un combat supplémentaire pour moi.
POURQUOI AVOIR CHOISI L’ORDRE DES BÉNÉDICTINES ? Ce qui m’a attiré, ce n’est pas la règle de Saint-Benoît, je la comprenais mal. C’est maintenant que je commence à la découvrir. Mais c’est l’adoration du Saint-Sacrement et la vie commune fraternelle. J’ai trouvé que les sœurs avaient un côté moderne, qu’elles étaient présentes au monde. J’avais une image triste et elles m’ont renvoyé une image de sœurs heureuses. VOUS AVEZ FAIT VŒU DE CHASTETÉ, DE PAUVRETÉ ET D’OBÉISSANCE. QUELLE EST LA PART DU SILENCE CHEZ LES BÉNÉDICTINES ? Ce n’est pas un vœu, c’est une observance. Dans la part d’espace réservé à la communauté, il y a des temps de silence et des temps de rencontre. Le repas n’est pas un moment de partage. Le midi, on écoute une lecture faite par une sœur. Et le soir, on suit les informations à la radio. Le sens profond, c’est de savoir ce que vivent nos contemporains. Nous ne sommes pas sur une autre planète. UNE DERNIÈRE QUESTION : ET SI L’ON S’EST TROMPÉE DANS SON CHOIX… Aujourd’hui on recommande aux jeunes de faire deux ans d’études, par prudence. Au cas où cela ne serait pas leur chemin. Pour certains jeunes, c’est aussi les mettre à l’épreuve. C’est en vivant cette vie qu’on voit si ça nous correspond. Il y a des jeunes qui passent six mois ici et puis, qui repartent. Ce n’est pas un échec. Ce sera peut-être une autre congrégation, une autre forme de vie. C’est qu’elles ne trouvaient pas vraiment une plénitude.
L’ADORATION PERPÉTUELLE DU SAINT-SACREMENT
C
’est la vocation même de la Basilique du Sacré-Cœur : assurer un relais de prière continu, de jour comme de nuit, devant le Saint-Sacrement, l’hostie consacrée. C’est ce que l’on appelle l’adoration eucharistique perpétuelle. Depuis le 1er août 1885, cette prière n’a jamais été interrompue même lorsque les bombardements en 1944 ont soufflé les vitraux du Sacré-Cœur. La prière d’adoration appelle chacun à intercéder pour les besoins des hommes et à manifester la miséricorde de Dieu. Elle
constitue une chaîne entre les fidèles du monde entier. Pour y participer la nuit, il suffit de s’inscrire 48 heures à l’avance à la Maison d’Accueil spirituelle des Sœurs Bénédictines et de réserver un créneau horaire entre 23 heures et 7 heures du matin pour prier. A ceux qui le souhaitent, les sœurs proposent une introduction spirituelle et la possibilité de participer à la prière du soir, l’Office des Complies, juste avant la dernière messe de la journée. Le Sacré-Cœur ferme ses portes
pendant la nuit. Mais un hébergement est proposé dans la Maison d’Accueil soit en box (lit séparé par une cloison) soit en chambre individuelle moyennant une faible participation. Depuis sa création, plusieurs centaines de milliers d’anonymes ont ainsi assuré ce relais de prière. Certains maillons de cette chaîne ininterrompue depuis plus de 130 ans ont pour noms Charles de Foucauld, Utrillo, Max Jacob ou encore Jean-Paul II. adoration@sacrecoeurdemontartre.fr
ENTRE COUR ET JARDIN
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BETTINA KÜHLKE
RENCONTRE AVEC UNE COMÉDIENNE ALLEMANDE, MONTMARTROISE D’ADOPTION DEPUIS 25 ANS Comment avez-vous choisi ce métier de comédienne ? Toute jeune, je n’avais jamais vu une pièce de théâtre de ma vie ! A 10 ans, mes parents déménagent à Oestrich-Winkel, un petit village au bord du Rhin. Là, il n’y avait rien à l’horizon pour des sorties culturelles.
jeune femme de 30 ans qui m’avait prise en stop à Francfort avec une Renault 5. Elle m’a laissée rue Montmartre. C’était génial ! Qu’avez-vous fait en premier lieu ? J’ai suivi des cours à l’école d’Etienne Decroux, spécialiste d’art de la représentation par le mouvement du corps. Ensuite J’ai connu Hugues, mon mari. Avec Patrice Bigel, ils cherchaient pour sa compagnie des comédiens étrangers pour créer un spectacle sur les rencontres diplomatiques. Il a pensé que je pouvais jouer autant une princesse du Lichtenstein qu’une députée allemande ! Il y avait 500 candidats, une audition qui a duré un mois. J’ai été sélectionnée. Pendant 5 ans, j’ai joué trois spectacles en tournée dans toute la France. Ensuite, choisie par Serge Noyelle, j’ai joué dans Macbeth, Antigone, Œdipe. Egalement des pièces très modernes écrites par Marion Coutris. Tous ces grands moments sur les planches du théâtre Nono à Marseille. Vous pensez le classique dans un esprit contemporain ? C’est une manière de vivre les pièces classiques comme si la scène se passait aujourd’hui, pour amener l’histoire plus près du spectateur. Comme nous ne jouons pas dans des costumes d’époque, cela nous donne une liberté d’interprétation des personnages. La mise en scène est très importante dans le théâtre contemporain, les lumières, le plateau, l’espace et aussi créer du rêve…
Au moment du bac je me suis dit : quel métier vais-je faire ? J’aimais bien les animaux, les plantes. Je pensais : Biologie ? sans vraie conviction… J’étais championne d’athlétisme en course de haies. Alors je cherchais à faire quelque chose en harmonie avec le corps et l’esprit. Puis dans la liste de choix je tombe sur comédienne. Un déclic, J’avais trouvé exactement ce que je voulais faire ! Je me rappelle encore cette seconde dans ma vie où tout a basculé. Comment de votre petit village êtesvous partie à Paris ? Quelqu’un un jour m’a dit : « Va à Paris ! Il y a un cursus Théâtre à la fac ». En réponse, j’ai pris mon sac à dos et je suis partie en stop ! J’avais une vague adresse à Paris d’une amie, d’une amie, d’une amie… Mais j’étais comme ça, je fonçais ! Je n’avais peur de rien ! Je suis arrivée à Paris avec une
Que représente pour vous le théâtre ? C’est une communication, une communion. Je ne suis qu’un outil qui exprime une profonde humanité. C’est la sensibilité du spectateur que j’essaie de toucher. J’adore la tragédie grecque. Dans Electre, il y a plusieurs facettes – ils sont à la fois bons et méchants. Explorer comment nous pouvons aller de l’un à l’autre. Ce qui vient beaucoup du fait que je suis allemande. Parlez-nous de ce spectacle « Expressions à la PressionSprichwortbrauerei » Ce spectacle a été crée à l’occasion du cinquantenaire de l’amitié franco-allemande pour des festivités officielles au Goethe Institut, avec Agnès Arnaud et la collaboration de mon mari Hugues Dangréaux. Cette pièce traduit le jeu de deux femmes qui chacune dans leur langue, le français et l’allemand, donnent les expressions prover-
biales, les idiomatismes, les métaphores. Les particularités amoureuses, culinaires et culturelles. Le ton est joyeux et ludique, les jeux de mots font rire le public. Tout cela pour explorer l’âme humaine. J’ai joué ce spectacle la dernière fois à Chambéry et au Congrès franco allemand au Palais des Congrès. Je le jouerai à la rentrée à Vitry et Milly La Forêt.
Vous écrivez les scénarios, vous jouez. Quelle autre pièce vous tient à cœur ? J’ai écrit avec mon mari une pièce « Carbone14 » qui raconte le vécu de nos grands-parents du côté français pour mon mari et du côté allemand pour moi, pendant la guerre de 14. Avec ces plus de 18 millions de morts, montrer les souvenirs de la souffrance dans les familles, la tragédie, la haine de l’autre aussi. Par exemple, mon grand-père à qui on avait coupé un doigt pendant la guerre, disait à son fils qui partait pour la seconde guerre : « Si tu vois un français, tu le tues ! » Cette pièce veut raconter la petite histoire de la grande Histoire. Moi j’ai désobéi à mon grand-père, j’ai épousé un français et je ne l’ai pas tué !! Cette pièce Carbone 14 où allez-vous la jouer prochainement ? Nous sommes à la recherche d’une salle à Paris. Actuellement, Hugues travaille sur « L’Iliade » au théâtre Paris Villette. Nous allons relancer ce projet au mois de juin à la fin de ses représentations. A suivre… Propos recueillis par Michèle Clary
ENTRE COUR ET JARDIN
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SYLVIE MALYS
UNE ARTISTE MONTMARTROISE COMPLÈTE INTERVIEW PM : Sylvie, vous rencontrez actuellement beaucoup de succès avec votre pétillant et atypique Wine Woman « Le Génie du Vin ». Après le Festival d’ Avignon, en juillet dernier, on vous a demandé de jouer les prolongations jusqu’à la fin 2017 au Théâtre Les Feux de la Rampe dans le 9ème. SM : Oui, j’en suis très heureuse… Les spectateurs, avec lesquels on échange autour d’une dégustation offerte après mon spectacle, me disent combien ils ont passé un moment gai et rafraichissant pendant lequel ils rient en oubliant tout .
PM : D’où vous est venue l’idée de ce spectacle aussi original que drôle ? SM : Grâce à mon intronisation comme Compagnonne du Beaujolais. Ils m’ont demandé de leur concocter quelques petites blagues gouleyantes… Et voilà, tout s’est naturellement enchainé. On a travaillé avec Michel Thibault, mon metteur en scène et co-auteur du spectacle.
PM : Vous avez vécu jusqu’à 18 ans à Saint-Denis de la Réunion avant de monter à Paris et vous fixer dès lors à Montmartre. SM : Exactement, j’ai passé ma jeunesse à Saint-Denis de La Réunion. Je me sens toujours créole tout en étant une vraie montmartroise ! J’avais 13 ans quand, au collège, on m’a demandé ce que je voudrais faire plus tard. Spontanément, j’ai écrit « comédienne ». Mon destin est probablement inscrit dans mon ADN et ne m’a plus lâché une seconde. Dès mes 14 ans, Je joue non stop ; j’obtiens le premier rôle dans Aucassin et Nicolette. Avec mon bac option cinéma en poche je monte à Paris pour faire l’Ecole de Théâtre Le Studio 34 et la Fac de Théâtre à Nanterre. En même temps, je me mets à écrire des poèmes, des histoires puis plus tard des romans et des pièces de théâtre comme Femmes en attente ou encore E Moi qui seront montées à Paris. J’ai tourné dans des films comme Aurore de G. Boissier et dans des émissions de télé. A la Réunion, je suis animatrice de RFO TV et Radio Corail. J’ai interprété Les Demoiselles de Rochefort pour France 2. Il y a quelques semaines, sur TFI, vous m’avez vue dans Alice Devers, le juge est une femme, un joli rôle de Chef de Brigade d’un restaurant 5 étoiles. Et toujours au théâtre, bien sûr… au Théâtre Galabru à Montmartre, par exemple. Je n’oublierai jamais les encouragements de ce grand Monsieur qu’était Michel Galabru lorsque je suis arrivée sur la Butte. Depuis une dizaine d’années, je suis aussi sculpteur. Après Paris, la Belgique, St -Pétersbourg, Arras, Giverny : en ce moment, j’expose quelques unes de mes œuvres à la Mascotte aux Abbesses. Je suis la créatrice du Volant des Chefs aux Editions du
Castellet . Mes sculptures sont du style Art Brut-Informel-Contemporain. Je suis fière d’être Députée de la RDM, car j’adore Montmartre, son histoire, son humanisme, son incomparable ambiance de joie de vivre, ses échanges et ses partages. Et puis, j’y retrouve mes racines. Mon arrière-grandoncle, le peintre Raymond Casse refaisait déjà le monde au Lapin Agile avec Max Jacob avant d’épouser Kiyshohasegama, une des plus célèbres graveuses à la manière noire. A 17 ans, j’habitais déjà les pentes. Aujourd’hui, je vis le cœur, les yeux accrochés aux ailes du Moulin Rouge. Mon quartier, mon oxygène… PM : Et vos projets Sylvie ? SM : Poursuivre ma tournée à Paris, en Belgique, en Avignon. Jouer mon Wine Woman Show à Paris, en province… à l’étranger, pourquoi pas ? Ecrire un roman… déjà bien commencé. Exposer mes sculptures dans un Palace parisien très bientôt. De tout cœur, j’espère vous réserver des surprises qui vous séduiront et surtout je veux continuer à donner de l’émotion et de la joie autour de moi. PM : Quelle est votre devise ou votre moteur ? SM : La vie est généreuse pour celui qui vit sa légende personnelle. Marie-France COQUARD La malicieuse, délicieuse et talentueuse Sylvie Malys interprète LE GENIE DU VIN Comédie d’Origine Contrôlée Au THEATRE DES FEUX DE LA RAMPE Les mardis à 20 heures 34 rue Richer - 75009 Paris RESERVATIONS : 01 42 46 26 19
ARTS ET LETTRES
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TROPICAL STREET
3e édition de « Un peu d’Afrique à Montmartre » Avec « Tropical Street », du 21 juin au 2 juillet 2017, les rues Androuet et des Trois Frères vivront à l’heure africaine, tous les jours de 11h à 20h (le dimanche jusqu’à 19h). « Un peu d'Afrique à Montmartre », c'est la rencontre d’artistes et de créateurs, inspirés par l’Afrique et ses savoir-faire, au cœur de Montmartre. Evénements culturels interactifs, happenings, expositions, débats et ateliers vont faire vibrer le voisinage de l’épicerie Collignon : « une pop-up street » de cinq bou-
EXPOSITION
L
es artistes montmartrois Midani, Fathi Rebaï et Ebib Serafedino exposeront cet été en Suède, avec plusieurs grands noms de la peinture, dans la galerie d’art contemporain de leur ami le peintre Lajos Flesser, à Bastad. A découvrir, si vous passsez par cette ville où se déroule l'Open de Suède de tennis, qui draine chaque année, en juillet, plus de 20 000 spectateurs.
MIDANI, REBAÏ et SERAFEDINO du 1er au 12 juillet A la Galleri Flesser Köpmansgatan 59 269 33 Båstad Suède
tiques de mode, accessoires, design, maison et lifestyle… Unies par leur amour pour Paris, capitale de la mode et de la création, et pour l’Afrique, terre aux 1001 couleurs et savoir-faire, Alice, Nelly, Antonia et Mohéna ont pour objectif de promouvoir une vision moderne, dynamique et sensible de la création artisanale et du made in Africa, défendre les valeurs du commerce responsable, des petites séries faites mains avec soin et amour, apprendre à découvrir l’autre, à dialoguer et échanger… Un voyage à ne pas manquer dans une Afrique inspirante et inspirée, une Afrique positive et imaginative productrice de talents.
MICAT Elle crée des bijoux, des objets de décoration, lampadaires, miroirs… et c’est aussi une artiste peintre dont une récente exposition au Relais de la rue Lamarck a montré les diverses facettes d’une œuvre où les couleurs tiennent une place prépondérante. Qu’elle détourne la sémiotique quotidienne avec sa série des « codes-barres », les photos de famille du 19 e siècle avec « Les Bourgebroque » (ci-dessous) ou qu’elle aborde l’abstraction géométrique, Micat sait imposer un équilibre harmonieux et une force mâtinée de gaité, de sensibilité et d’optimisme féminin.
ARTS ET LETTRES
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DU RIFIFI À MONTMARTRE Drag à la Galerie AVM Une découverte à la galerie AVM : l’artiste « de rue » Drag et ses compositions gonflées d’humour, ses alliages culturels et populaires à la fois, sa richesse d’invention, de détails, ses figurations iconiques – un véritable détournement de fonds académique par un esprit créatif et libre, à des milliers d’années lumière du conceptuel amorphe. De l’art vrai et vivant, comme on l’aime à Montmartre ! On vous en reparlera. JMG GALERIE AVM 42, rue Caulaincourt - 75018 Paris
L
e Jeudi 25 mai, à l’occasion du 4ème anniversaire de Bonneheure.tv, Mikaël Productions, Bonneheure.tv et L’Association ORIAN ont organisé la remise des Trophées de la Paix au cinéma Le Desperado (ancien Action Ecoles), avec la projection du film d’Elaine Kibaro « L’Amour avec des mots » ou « La naissance d’une chanteuse ». Cette projection fut suivie d’un débat avec la chanteuse réalisatrice et de la remise des Trophées de la Paix aux personnalités du cinéma, de la chanson, du tourisme, etc. qui soutiennent cette œuvre de Paix : Michel Jonasz, Evelyne Dress, Fabienne Amiach, Jean-Pierre Mocky, Chantal Rolland (Créatrice et RC du magazine Tepaseul), Slaheddine Blidi (directeur Tunisair), Azdine Ben Yacoub (Président du Ring de Fontenay et de l’Association Cartago), Majda (Styliste Haute Couture).
A
vis aux amateurs de musique et férus de jazz : le Paris Jazz Festival revient cet été tous les samedis et dimanches de juin et de juillet dès le 17 juin 2017 au Parc Floral de Paris, à deux pas du Château de Vincennes ! 7 week-ends pendant lesquels le public pourra profiter de concerts en plein air dans un écrin de verdure, en journée mais aussi en soirée avec cette année quatre nocturnes. En parallèle des concerts, de nombreuses animations pour toute la famille ponctueront les après-midis du festival.
Rendez-vous est déjà pris pour le grand événement dédié à la Tunisie aux Folies Bergère le 2 Octobre prochain. Pour en savoir plus : http://www.bonneheure.tv/spectacles/annoncespectacle-aux-folies-bergere-2/ www.bonneheure.tv - www.elaine.kibaro.com
CASQUE D'OR NE VALSERA PLUS O n dirait que seule la mort peut tirer Pierre Bénichou de « cette petite sieste, cette longue flânerie que fut [sa] vie de journaliste. » Comme une urgence, soudain. Un « people » casse sa pipe, hop, boulot, stylo, nécro... Et il en a connu, des personnalités, au cours de sa longue carrière au Nouvel Observateur et de ses nuits chez Castel, Monsieur Bénichou. Avec lui, pas besoin de se plonger dans d'interminables biographies, en deux pages le portrait est brossé. Pas de brosse à reluire, mais une plume concise, à la pointe bien trempée, mais toujours tendre, car il ne rendait ce dernier hommage qu'à ceux qu'il
admirait, ou appréciait pour les avoir connus. D'Aragon, Charles Trenet, Jean Cocteau, Simone Signoret, Coluche ou Leo Ferré, on apprend l'essentiel en deux coups les gros...
Sa préface, déjà, arrachée aux forceps par son éditeur à ce faux paresseux, où il explique l'origine de son titre, est un régal. Et c'est parti... Qu'il se balade la nuit dans Rome avec Fellini, qui signe à contrecoeur un autographe à une fille de joie qui l'a reconnu, tant il craint la jalousie de sa femme si elle l'apprenait, qu'il écoute Dalio lui raconter ses cachetons dans des films X comme une vedette raconte ses débuts,
ou qu'il s'arrête pour déjeuner chez Lipp, où Roger Cazes, le maître des lieux, son petit carton jaune à la main, effectue un implacable tri entre les clients dignes du rez-de-chaussée et les « ploucs », qu'il dirige sans états d'âme vers le premier étage de l'infâmie, il nous embarque avec brio en Nostalgie, pour le dernier voyage de ses chers fantômes... A quand un roman, cher Pierre ? Vous l'aurez compris, j'ai aimé ces « Absents », qui feraient un joli présent pour vos amis. Christine Haydar
Les absents, levez le doigt ! De Pierre Bénichou, Grasset
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Par ERIC BOLDRON
COUPS DE CŒUR
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COUP DE CŒUR CINÉMA
T
rois destins familiaux entrelacés... Joséphine et Tomasz viennent de se marier dans l’allégresse. Mais bientôt, derrière le bonheur solaire des époux, les parents de Joséphine vont découvrir une réalité plus sombre. Mélanie, elle, annonce à ses parents qu’elle attend un bébé mais le père de l’enfant n’a pas du tout le profil du gendre idéal ! De son côté, Anthony, étudiant lunaire et malheureux en amour, va devoir prendre en charge sa mère, devenue soudainement incontrôlable... Le nouveau long-métrage de Gilles Bour-
dos (réalisateur de "Renoir" avec Michel Bouquet en 2012) est un superbe film choral à la française, avec ses destins croisés à la tragiques, émouvants sans oublier quelques notes d'espoir. Au casting, on découvre une belle brochette d'acteurs : Alice Isaaz, Vincent Rottiers, Grégory Gadebois, Suzanne Clément et Eric Elmosnino (entre autres). Un film qui a du coeur, à découvrir en salles à partir du 12 juillet 2017. Alain Haimovici
LE COUP DE CŒUR DU PRÉSIDENT « Profession coiffeur »,
le salon branché des Abbesses !
I
nstallé depuis 31 ans, ce salon idéalement situé au cœur des Abbesses est plus qu’un salon de coiffure mais un véritable lieu de rencontre pour les habitants du quartier. On y trouve une ambiance conviviale et chaleureuse grâce à la gentillesse de Daniel et Michel et au meltingpot de personnalités qu’on y croise, y compris à l’occasion de leurs soirées où sont conviés clients et voisins autour d’un verre et d’un DJ. Dans la lignée de Monique Baillet, qui a repris la salon après son mari, aujourd’hui l’équipe constituée de Daniel, Michel, Ingrid, Murielle, Stéphane, Jonathan, Vincent, et Marie vous accueillera toujours avec le sourire et la gouaille typique des Montmartrois. Brice Moyse Profession Coiffeur 45 rue des Abbesses 75018 Paris - Tél : 01 42 52 54 86
Brice Moyse, président de l’association des commerçants Lepic Abbesses, nous livre son coup de cœur pour cet authentique coiffeur de village. Profession Coiffeur. Bienvenue à Montmartre !
Copyright photo : Mars Films
« ESPÈCES MENACÉES »
LES NOUVELLES DU CIEL Par ERIC BOLDRON
été 2017 Voici vos Nouvelles du Ciel de l’été 2017 L’élection présidentielle de Mai dernier a été remportée par Emmanuel Macron, Sagittaire Ascendant Capricorne/Verseau. Il succède ainsi à François Hollande. Cet événement finalise un cycle. Nous pourrons constater, dès la fin du mois de juin 2017, que la conjonction Soleil/ Mercure/Mars en Cancer va s’opposer à Pluton et à Juno en Capricorne. Cela risque de tendre fortement les rapports diplomatiques. Les choses vont se renforcer et se corser pour notre président élu, à partir des 8-9 Juillet 2017, sous les carrés de la Lune et de Mars, avec Uranus en Verseau, maître de son ascendant. On peut donc s’attendre à une période estivale plutôt mouvementée, pour ne pas dire brûlante, agressive et violente. Le mois d’août devrait être plus calme, notamment les quinze premiers jours. Côté météo, avec les perturbations en signe d’Eau Cancer, des tensions éclateront en Juillet. A noter également des inondations provoquées par des pluies diluviennes. Les catastrophes provoquées par l’élément Eau seront nombreuses. Passez un bel été et surtout, soyez vigilant ! Zodiacalement Votre ! Voyons ensemble ce que vous réservent les astres pour chaque signe
c Cette période annonce des décisions importantes
h Il va falloir passer à l’action, surtout ceux des
d Sur le plan général, ce sont les premiers décans
i Saturne sera très actif dans votre signe et remplira
e
j Avec le magnifique Trigone Vénus/Pluton, votre
Gémeaux du 21 mai au 20 juin
dans votre sphère personnelle et professionnelle. Pas top jusqu’au 15 Juillet, ensuite, les choses s’arrangeront, surtout pour vos finances. Côté cœur, les masques pourront soudainement se briser. Dès lors, vous pourriez bien apercevoir une face cachée de votre partenaire. Elle ne sera pas très reluisante. Faites confiance en votre bonne étoile qui vous servira de guide en toute circonstance. Les bleus et les gris seront vos couleurs de l’été.
Cancer du 21 juin au 22 juillet
de votre signe qui seront le plus impactés par les oppositions de Saturne. Cela annoncera des retards, des conflits, et aussi un manque de ressort face à ses adversaires. Côté job, il sera à noter une forme de découragement, d’où de nombreux renoncements à des projets. Côté cœur, ce début d’été ne sera pas de tout repos, mais, dès Juillet, votre imagination fera des merveilles. Portez les blancs et les fuchsias pour vous sentir bien.
Lion 23 juillet au 22 août
Cet été, vous ne vous laisserez pas marcher sur les pieds. La tendance du ciel vous réservera bien des combats sur le plan personnel. Côté cœur, avec votre partenaire, vous aurez envie d’aventure, de changer d’air et, surtout, de changer vos vieilles habitudes. Vous ferez tout pour mettre de la générosité dans vos actes. Côté job, vous serez le rebelle du Zodiaque, qui n’hésitera pas à intervenir face aux injustices. Les verts et bruns seront des couleurs vibrantes qui rehausseront votre teint.
f Vous débuterez cette période estivale sous la Vierge du 23 août au 22 septembre
a Bélier du 21 mars au 20 avril Sur le plan général, votre été devrait être lumineux,
surtout en Août avec le duo Soleil/Mars, qui conciliera force et action. Côté cœur, vous resplendirez de bonheur et, si vous êtes en couple, ce sera sans doute la meilleure période de l’année pour exprimer le mieux vos sentiments. Vous saurez capter des moments intenses pour réaffirmer votre amour. Si vous êtes célibataire, votre positivisme fera mouche. Portez du jaune et du rouge pour être en forme durant tout l’été.
b Sur le plan personnel, vous aurez une revanche à Taureau du 21 avril au 20 mai
prendre, bien décidé à reprendre votre destin en main. Profitez des vacances pour mettre de l’ordre dans votre vie. Au travail, ce ne sont pas les défis qui manqueront, mais bel et bien votre ambition. Côté cœur, vous éprouverez parfois du mal à voir clair dans une situation amoureuse et cela vous bloquera. Tout devrait s’arranger fin Juillet. Portez le plus possible des couleurs qui vous mettront en valeur, comme les verts, les bruns et les roses.
dissonance de Mercure. Elle vous apportera de la confusion dans votre mental. Cela se traduira par des difficultés d’élocution. Il faudra sans doute un décodeur à vos collègues et à votre partenaire. Pour positiver au mieux cette tendance, vous devrez faire un travail sur la concentration. Dans le cas contraire, vous risquez de vous éparpiller dans tous les sens, et vous pourriez bien vous perdre dans les méandres de l’existence. Portez des couleurs fortes, comme le violet et le noir.
g Les seconds décans feront face au Carré Mars/ Balance du 23 septembre au 23 octobre
Jupiter de cette fin Juin. Vous serez poussé à agir de manière désordonnée. En effet, vous ferez tout en dépit du bon sens et, à ce rythme, vous risquez fort de vous épuiser. Au travail, comme en amour, vous n’aurez aucune retenue dans la volonté de satisfaire vos désirs. Votre partenaire pourrait même vous reprocher votre comportement enfantin. Pour votre forme et votre bien-être, portez des couleurs chatoyantes.
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Scorpion du 24 octobre au 22 novembre
premiers décans, car il va y avoir du sport cet été. Le mieux, c’est de s’y préparer. Soyez coordonné dans vos actions. Evitez de vous retrouver dans des situations rocambolesques. Côté travail, ne mettez pas la charrue avant les bœufs. Prenez le temps de la réflexion avant de vous alourdir de projets stériles. La bonne surprise viendra avec Jupiter à l’automne. Portez des couleurs comme le violet, le noir et le rouge.
Sagittaire du 23 novembre au 21 décembre
votre quotidien de senteurs nouvelles. A vous les aventures situées dans des contrées inexplorées. Côté cœur, vous n’aurez qu’une envie : vivre d’amour et d’eau fraîche ! Côté Job, vous ne rechignerez pas devant les tâches à accomplir, cependant, ménagez votre susceptibilité, car vos nerfs seront parfois soumis à rude épreuve. La sagesse qui qualifie votre signe devra triompher sur vos actes. Portez des couleurs dominantes, comme le noir et le rouge passion.
Capricorne du 22 décembre au 20 janvier
créativité et vos dons artistiques seront mis en avant. Mettre en lumière vos œuvres, car de belles récompenses seront à prévoir. Côté job, vous pourriez bien multiplier les activités et cela vous permettra de révéler le meilleur de vous-même. Côté cœur, de beaux moments seront à vivre durant cette période estivale. Vénus vous réservera de belles complicités amoureuses. Côté couleur, le rose, le noir et le blanc, seront vos vibrations de l’été.
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Verseau du 21 janvier au 18 février
Vous serez amené à vous pencher sur votre passé, histoire de revoir de vieilles connaissances. En amour et au travail, vos expériences précédentes vous permettront de ne pas reproduire les mêmes erreurs. En juillet, vous pourriez avoir envie de vous jeter dans l’action, histoire de libérer votre imagination qui n’aura de cesse de mettre à profit vos idées. Votre soif de liberté vous donnera des ailes dès le mois d’Août. Pour autant, ne gaspillez pas vos ressources. Portez des bleus turquoise, des blancs et des pastels.
l Le Trigone Mars/Neptune, vous permettra d’aborder Poissons du 19 février au 20 mars
l’été avec clairvoyance et efficacité. Vous saurez éviter les excès. Au travail, vous ne manquerez pas d’inspiration et cela vous permettra d’aller droit au but. Vous réaliserez ainsi de belles actions. Côté cœur, vous avancerez aveuglément sur les sentiers de l’amour. Ne commettez pas de faux pas pour autant, surtout que, dans votre vie de couple, vous saurez éviter la routine. Côté couleur, les roses, bleu et vert sauront vous mettre en valeur.
LE TOP DES TOQUES
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LA DISTINCTION DANS
L’ASSIETTE
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'événement est de taille au Moulin Rouge avec la venue du nouveau Chef Pâtissier en vogue Eric Barnerias, qui n'est pas n'importe qui. Diplômé de l'Ecole de Paris des Métiers de la Table et de la Pâtisserie, il s'est imposé très vite dans la cour des grands avec son esprit créateur et malicieux. Le Ritz, le Westminster, le Scribe, en imposent dans son CV. Il officie aujourd'hui avec son équipe dans le plus célèbre cabaret du monde qui renoue avec la cuisine gastronomique. De quoi se mettre à table avec le peintre Toulouse-Lautrec esthète de la ripaille, réputé pour son coup de fourchette. Le duo formé par Eric Barnerias avec la star de la cuisine Française David Le Quellec, qui dirige depuis 2015 les cuisines du Moulin Rouge, donne cette touche finale de finesse, d'harmonie, de saveurs et douceurs, une fantaisie liée à la rigueur de produits d'exception réinventés au fil des saisons, qui font remonter des saveurs d'enfance. Les desserts superbes : Pur Chocolat, Tarte au citron feuille meringuée en deux textures, la Framboise, sont ici dans les menus traditionnels et particuliers comme pour vos soirées de Fêtes, soirées VIP et la Saint -Valentin. L'esprit Moulin Rouge « Féerie », où l'art et la cuisine se rejoignent, s'affirme plus que jamais avec les douceurs d'Eric Barnerias entré dans la légende d'un lieu, d'un accueil, une cuisine où le monde entier se donne rendez-vous depuis plus d'un siècle. Saluons ces nouveaux chefs, artistes de la cuisine et de la pâtisserie qui inscrivent dans le patrimoine un savoir-faire qui perdurera aussi longtemps que le FrenchCancan. Jacques Habas
LA MYRTILLE (fromage blanc et myrtille)
Les nouvelles stars de la pâtisserie et de la cuisine au Moulin Rouge, à gauche Eric Barnerias, Chef Pâtissier, à droite son compère le chef cuisinier David Le Quellec.
LA RUBARBE (fruits et légumes du verger)
PUR CHOCO (chocolat et cacahuète)
Fête de Parution
» comprendre le réel
(Jean Jaurès)
depuis 1987
« Aller à l’idéal et
Comme à l’accoutumée, les abonnés, annonceurs et amis de ParisMontmartre se sont retrouvés pour fêter ensemble la parution du nouveau numéro, celui du premier trimestre 2017. Le cocktail offert par Xavier et Alexandre Dangueuger, dans leur cabaret Chez Ma
DaviD Mc Neil mots et Amoureux des de montmArtre
2017 er N°13.106 1 trimestre
ISSN 11 53-0618
Le mIdI
À MONTMaRTRe, droIt de CItÉ ! A touJours son
le lURON
e et cOlUcH en 1985 à montmArtre
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De l’HiPPODROMe aU GaUMONT Palace
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21/03/2017 17:35
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Photos : Habas
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Cousine, était suivi par un dîner spectacle très réussi, mené par la talentueuse équipe. Pour les fidèles du magazine, une occasion toujours aussi appréciée de retrouvailles festives régulières, dans un établissement montmartrois. Voici quelques instantanés de la fête, artistes et spectateurs confondus…
Bulletin d’abonnement à Paris-Montmartre « Aller à l’idéal et comprendre le réel » DEPUIS 1987
(Jean Jaurès)
Spécial 30e anniversaire
Abonnement : 25 e, (35 e hors CEE) et abonnement de soutien à partir de 50 e. Chèque à l’ordre de Paris-Montmartre. Bulletin à remplir en lettres majuscules et à retourner à Paris-Montmartre 13, place du Tertre, 75018 Paris Nom : Prénom :
N°13.107 2e trimestre 2017 ISSN 11 53-0618
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Création : www.thierryfougerol.fr - crédit photo : SvetlanaSF
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