Paris Montmartre, septembre 2016

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« Aller à l’idéal et comprendre le réel » depuis 1987

(Jean Jaurès)

N°13.104 3è trimestre 2016 ISSN 11 53-0618 © Photo : ECPAD

...De Sorolla à Manuel Gil L’âme artistique de montmartre

la 7e Biennale de la RDM l’événement à ne pas manquer

interview:

michou forever La fête du tout paris

la bohème du tertre se transforme le restaurant des artistes

Alain Juppé Apaiser, rassembler ...réformer


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JUPPÉ SANS HÉSITATION !

édito

Chers amis lecteurs, Voici encore un numéro exceptionnel de Paris-Montmartre. Oui, exceptionnel, avec la couverture consacrée à Alain Juppé, qui nous a accordé une interview riche en contenu et d’une grande clarté de propos.

Alain Juppé a été élu à deux reprises député de Montmartre et a remporté les municipales comme tête de liste de 1982 à 1995. Il a transformé cet arrondissement dans tous les domaines par son sens des

C’est encore l’occasion pour moi d’exprimer mon total soutien à l’homme politique et à l’ami des Montmartrois Alain Juppé. Un homme d’état, un homme de parole, d’écoute, un homme juste, fort et loyal.

L’instauration du règlement municipal, reconnaissant et respectant les droits de centaines d’artistes sur ces lieux, leur permet depuis lors de pratiquer et de vivre de leur art en toute liberté et dans la légalité. C’est donc grâce à cet homme de terrain, de parole et d’action, qu’est né le «carré aux artistes de la Place du Tertre» connu comme le plus grand atelier d’artistes en plein air de la planète, qui attire chaque année plusieurs millions de visiteurs du monde entier.

De loin le plus sérieux, sage et rassembleur ; l’union de la droite et des centres que fut l’UMP, qui avait remporté de nombreuses victoires électorales, c’était lui ! C’est également lui qui a mené à bien, en 1995, une série de réformes que personne ne voulait engager, parce que difficiles et impopulaires. Alain Juppé propose à la France une présidence de la République respectable et respectueuse, moderne ; avec de nouvelles têtes politiques de grand talent et un gouvernement responsable, solide et efficace au service des citoyens ; avec un véritable changement et renouvellement du personnel politique (il n’est qu’à observer les femmes et les hommes qui l’entourent pour ces élections). Et il s’engage pour un seul mandat, avec, à la clef, une France heureuse, bien dans sa peau et droite dans ses bottes.

par son désintérêt total à notre cause, nous avions remarqué, de l’autre côté de la rue, l’ouverture d’une permanence politique au nom d’un certain Alain Juppé. Nous avons traversé la chaussée et pris rendez-vous avec cet inconnu, qui nous a reçus dès le lendemain et a répondu à toutes nos doléances avec une efficacité inhabituelle et dans la concertation, l’écoute et le respect.

responsabilités, sa persévérance et son Voilà pourquoi je soutiens, avec toutes mes soutien aux actions associatives et à toutes forces, Alain Juppé et son projet pour une France heureuse, pour les prochaines élecles initiatives d’intérêt général. tions présidentielles. Et j’appelle tous ceux Ma première rencontre avec Alain Juppé qui, comme moi, considèrent qu’il est touremonte à l’année 1982. La situation jours temps d’envisager un avenir meilleur déplorable et les conditions de travail des pour la France, de se mobiliser à ses côtés. artistes peintres sur la Place du Tertre nous avaient amenés à faire appel au député de Midani Mbarki Montmartre de l’époque. En sortant de la permanence de celui-ci, déçus et peinés

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Paris-Montmartre 3 è trimestre, septembre 2016 6 10

TROIS ARTISTES MONTMARTROIS à Madrid

MONTMARTRE SES ANCIENNES VOIES PUBLIQUES ET « LIEUX-DITS » 22

LA BOHÈME SE TRANSFORME POUR LE RENOUVEAU DE MONTMARTRE LE CLOS MONTMARTRE, UN PETIT VIN AU GRAND COEUR

RENCONTRE AVEC ALAIN JUPPÉ 24

7e BIENNALE DE LA PALETTE, DE L’OBJECTIF ET DU BURIN

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dada (suite)

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DEPUIS 1987

L’ÂME DE MONTMARTRE

LA BIENNALE DE LA RDM L’ÉVÉNEMENT ARTISTIQUE À NE PAS MANQUER

INTERVIEW:

MICHOU FOREVER LA FÊTE DU TOUT PARIS

LA BOHÈME DU TERTRE RELOOKÉ

ALAIN JUPPÉ APAISER, RASSEMBLER ...RÉFORMER

LE RESTAURANT DES ARTISTES

Love letter to Montmartre

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(Jean Jaurès)

...DE SOROLLA À MANUEL GIL N°13.104 3è trimestre 2016 ISSN 11 53-0618 © Photo : ECPAD

sommaire

« Aller à l’idéal et comprendre le réel »

MANUEL Gil Inverse l’art à Montmartre HENRI IV A RETROUVÉ SA TÊTE

REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 RÉDACTION ET PUBLICITÉ 13, place du Tertre, 75018 Paris Tél. 01 42 59 19 99 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr

DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr

RÉGIE PHOTO Jacques Habas, Tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTION Jean-Paul Bardet, Linda Bastide, Alexandra Cerdan, Catherine Charrière, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Michel-A. Daguet, Jean-Manuel Gabert, François Garnier, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Grégoire Lacroix, Sophia Mezières, Midani, Pierre Passot, Perette Souplex, Jean-Marc Tarrit, Hervé Valade-Chassing. PHOTOGRAPHIES Jacques Habas, Frédéric Loup, Midani, Lisbeth Passot, Viola Schiviz. ILLUSTRATION Eric Boldron, Florence Côme, Jérôme Feugueur (Gégé), Janbrun, Fathi Rebaï. DÉPÔT LÉGAL 3e trimestre – septembre 2016 RéGIE PUBLICITAIRE Michèle Dura 06 43 57 74 94 email : pmparismontmartre02@gmx.fr

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Le dessin du trimestre

– par Janbrun –

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Ma Déclaration

PM 13-104

Love letter to Montmartre

Jeff BERNER, un Américain à Paris Chaque trimestre, un Montmartrois de cœur fait sa « déclaration » à son quartier, dans les colonnes de Paris-Montmartre, et nous explique les raisons personnelles qu’il a d’aimer ce village dans la ville : il révèle aussi les circonstances qui l’ont amené sur la Butte. C’est Jeff Berner, artiste, photographe d’origine américaine, et riverain de la rue Lepic, qui inaugure cette rubrique.

S

i mon regard ne croise pas de miroir, je ressens toujours le même enthousiasme qu'il y a trente-sept ans. La raison ? J'habite Montmartre depuis quatorze années. Auparavant, je résidais sur l'Ile de la Cité, là où Paris vit le jour. Il n'est pas de moment de la journée où La Butte ne me donne l'occasion d'apprendre quelque chose. C'est une leçon de vie matin, midi et soir. Je ne parle pas seulement de patrimoine ou de langue française, quoique les charmes de l'argot en fassent partie, mais j’apprends surtout sur les comportements humains et une certaine façon d’être.

S'y ajoutent la passion du lieu pour la créativité, l'esprit de voisinage et tout simplement l'amitié. Je pense à l'incroyable lien temporel qui s'est tissé entre Montmartre et moi au long de mon existence. Lorsque j'avais une vingtaine d'années, j'enseignais l'histoire de

l'avant-garde de 1880 à nos jours à l'Université de Berkeley en Californie. Les cours s'intitulaient « les astronautes des espaces intérieurs ». Pendant cinq années, mes cours ont fait le plein sans discontinuer. La plupart du temps, le propos était de décrire cet environnement montmartrois où naquit l'Art Moderne. Je goûte à chaque instant le plaisir de vivre, tel dans un rêve, une existence au milieu de cette communauté si exceptionnelle.

A l'arrière de mon atelier, rue Lepic, j'ai la chance d'avoir un jardin où j'ai installé mon "Café Dada": ceci n'est pas un café, en l'honneur de Magritte. Les soirées y ont toujours une saveur particulière, remplie de l'atmosphère de la Butte. Je viens de terminer mon treizième ouvrage : « Flâneries créatives à Paris ». Dans mon livre, je clame : « Pendant des siècles, les gens ont dit " J'adore Paris ! " Si vous l'aimez


Ma Déclaration

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naturellement, cette ville vous aimera sans nul doute en retour ! » Surtout à Montmartre! L'esprit du tutoiement inter générationnel y est toujours vivant, dans un esprit bohémien, sous le ciel bleu ou sous la pluie. D'ailleurs, s’il pleut, je me plais à dire que ce n'est pas de la pluie... mais du soleil liquide ! A Montmartre, ce que certains considèrent comme un cliché est devenu une réalité dans ma vie : « les amis sont une famille que l'on se choisit ! » De nombreux anges gardiens m’ont pris sous leurs ailes protectrices depuis plus de dix années, tout en me laissant, et c'est pour moi considérable, la possibilité de leur donner le change. Lorsque j'ai pris la décision de m'installer sur

la Butte, je me souviens des réactions des « Parisiens d'en bas » : " Montmartre, c'est loin. Personne ne viendra te voir…” Le jour de la crémaillère, pas moins de trente personnes de tous les coins de la ville ont pourtant fait le déplacement ! Il me revient d'ailleurs la réaction de certains d'entre

eux : « Ben, çà alors ! J'avais oublié Montmartre ! » Souvent, ils se souvenaient avoir visité les lieux pour quelques heures au bras d'une conquête pendant leurs années d'études. Ce n'est pas vraiment flâner... N'est-ce pas ? Quotidiennement, je me rafraichis les yeux et l'âme en sortant de mon atelier, à deux pas du Moulin de la Galette, et je me dis simplement : « C'est encore une journée à Montmartre ! » Et soudain, je ressens l'enthousiasme de mon premier jour sur la Butte… Quoiqu'il arrive à Montmartre, sous les rayons de l'astre du jour, je sais dans mon cœur qu'ici le soleil est une étoile. Jeff Berner

Cité des Arts

la Ville de Paris confirme Le Collectif des Associations Montmartroises réuni le 8 septembre

2016 au restaurant la Bonne Franquette à Montmartre a pris connaissance de la déclaration de Madame la Maire lors de la remise du muguet par la République de Montmartre le 1er mai sur sa volonté de rendre à la Cité des Arts de Montmartre tout son éclat et son rayonnement culturel international. Son directeur de cabinet a confirmé cet engagement par courrier du 22 juillet 2016. Dans une lettre du 7 septembre 2016 la Directrice Générale de la Cité Internationale des Arts a indiqué que cette grande institution travaille avec la Ville de Paris et le palais de Tokyo sur le projet de réhabilitation du site et exprime la volonté de dialogue.

Les premiers travaux devraient commencer début 2017. Le Collectif des Associations Montmartroises est intervenu depuis sa création pour la renaissance de la Cité des Arts. Il a soumis ce projet de Villa Médicis à Montmartre dans le cadre des budgets participatifs 2015. Il se félicite de l’engagement de la Ville de Paris et de la Cité Internationale des Arts pour ce projet. Il soutiendra activement sa réalisation afin que celle-ci soit un grand succès pour le rayonnement de Montmartre, de Paris et de la France dans le Monde. Il invite les responsables en charge de ce dossier à une rencontre afin d’échanger et de faire des propositions sur le projet. Il souhaite que celui-ci

rencontre le plus large consensus et associe toutes les institutions qui le souhaitent dans

un esprit garantissant la liberté de création et d’échanges.


Les Nouvelles

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Le 24 juin 2016,

la République de Montmartre

afin de célébrer les 95 ans de sa création, le 7 mai 1921, par les artistes Willette, Poulbot, Forain, Neumont et Joe Bridge. Cette généreuse république associative souhaitait œuvrer en faveur de l’enfance défavorisée si nombreuse à l’époque, tout en tissant des liens de solidarité et d’amitié entre artistes, gens de lettres, de cœur et d’esprit. Par ce Gala exceptionnel, où l’on comptait plus de deux cents participants, la République de Montmartre d’aujourd’hui souhai-

Photo : Frédéric Loup

a organisé un mémorable dîner de Gala

tait également honorer la mémoire d’un de ses fondateurs, le dessinateur Poulbot, disparu il y a 70 ans. C’est à la Bonne Franquette, devenu désormais siège de la RDM, que cet anniversaire a été célébré avec émotion et bonne humeur, entre intronisations et dîner-spectacle. Le discours du Président Alain Coquard a sou-

ligné combien l’engagement bénévole de son Gouvernement, de ses membres permet de perpétuer l’esprit festif et frondeur de cette jeune dame de 95 ans. En route pour une République Centenaire, toujours aussi enthousiaste pour «faire le bien dans la joie» !

Sur la tombe de Poulbot, tout Montmartre réuni…

A Photo : Lisbeth Passot

près son succès à l’Olympia, le 11 septembre, Alain Turban a retrouvé ses amis montmartrois pour un joli moment d’émotion, au cimetière de Montmartre, sur la tombe de Francisque Poulbot, où République, Commune Libre, représentants associatifs et personnalités, P’tits poulbots s’étaient réunis, afin de célébrer la mémoire du généreux dessinateur des Gosses, disparu il y a 70 ans, le 16 septembre 1946.

Des créatrices

chinoises à Montmartre

C

et été, Montmartre et la place du Tertre ont reçu la visite d’une délégation d’une vingtaine de créatrices de mode et d’artistes plasticiens chinois, venus à la découverte de Paris, ville mythique de la mode et de l’art. Cette talentueuse délégation a été accueillie par les artistes montmartrois lors d’un déjeuner amical dans les jardins de la Bonne Franquette de nos amis Fracheboud. L’événement était

organisé par l’APFC- association des PME franco-chinoises. Parmi les artistes de la délégation :

deux peintres chinoises de Shanghai, madame Maggie Yu, et madame Peng Nina. Le partenaire

de l’APFC à Shanghai, madame Bai, avait fait venir aussi quelques jeunes stylistes chinoises.


Les Nouvelles

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Michou forever ! V

oici trois images-souvenirs marquantes des grandes festivités qui ont marqué le double anniversaire historique de Michou (85 printemps), et

de son cabaret mythique (60 ans), célébré par le Tout-Paris artistique au mois de juin dernier. Michou, toujours égal à lui-même, semblait particulièrement épanoui, entouré par ses amis. Pendant plusieurs jours, à partir du 18 Juin (date doublement historique), le cabaret ainsi que la rue des Martyrs où il se

Photo : Bestimage

Trois icônes : Alain Delon, Michou et Jean-Paul Belmondo

trouve n’ont pas désempli de personnalités du showbiz et d’amis venus de tous les horizons. Les témoignages d’amitié et de félicitations ont aussi afflué de partout – le prince de la nuit a notamment reçu un amical message

de son ami Alain Juppé, ancien député de Montmartre. À cette occasion sortait le CD du duo Michou-Annie Cordy, sur une jolie chanson d’Alain Turban, dont les ventes étaient exclusivement reversées à l’association des P’tits poulbots. Michou n’oublie jamais d’allier la fête et la générosité !

Avec Chantale Ladessou

Le « Wine

lounge »,

un nouveau bar à vin très montmartrois à Bordeaux

C

’était un week-end d’inauguration d’un nouveau bar à vins, intitulé le Wine Lounge, qui a ouvert sa porte et sa belle

terrasse sur la place du Palais, à Bordeaux. Ce nouvel établissement a été réalisé et il est dirigé par les enfants Tisson. Un accueil agréable dans un cadre d’architecture moderne très confortable, orné d’une sélection d’affiches des vendanges de Montmartre – et, pour cette soirée de lancement, les œuvres des artistes montmartrois ornaient également les beaux murs de pierres apparentes de ce lieu convivial. Scoop : Christian Tisson, le propriétaire, sera prochainement intronisé Ambassadeur de la République de Montmartre à Bordeaux, et le Wine Lounge servira d’ambassade !

Grande exposition le Vieux Montmartre à la mairie du 18ème

a société d’histoire et d’archéologie Le vieux Montmartre a célébré ses 130 ans à la mairie du 18e arrondissement, qui lui a permis de réaliser pour cette occasion une superbe exposition relatant l’histoire de Montmartre et du 18e, ainsi que la belle aventure de cette association qui n’a cessé d’œuvrer pour le patrimoine. C’est à cette société dite « savante » que l’on doit la création du musée, où sont exposées les collections dont elle est propriétaire, aussi bien que la protection du site montmartrois tout entier. Les élus, le maire Éric Lejoindre et son adjointe à la culture Carine Rolland en tête, ont rendu hommage au travail actuel de l’association, parmi une foule très dense, qui put ensuite assister au spectacle offert par le Vieux Montmartre, avec le comédien Jean-François Balmer, parrain de l’événement, la chanteuse Pattika et l’accordéoniste Franco Perry. (photo ci-contre)

Photo : Habas

L


montmartre à l'étranger

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Trois artistes Montmartrois

à Madrid L

es 9-10-11 et 12 juin, Pedro Soldevilla Herrero ouvrait ses portes à Linda Bastide, invitée à Madrid pendant le Salon International 2016 du Livre. Un mot sur ce « Grand Monsieur » que l’on peut, sans problème majeur, qualifier du mot « Hidalgo » : Docteur Homéopathe et Psychomotricien, formé dans les Facultés de Médecine de Saragosse, de Paris, de Pékin et de La Havane, Pedro Soldevilla Herrero exerce professionnellement comme directeur de la Clinique PSY à Logroño-La Rioja. Il développe une activité artistique parallèle comme écrivain, poète et directeur théâtral - journaliste, critique de cinéma et de théâtre dans quelques journaux et revues. C’est aussi un mécène culturel d’une rare élégance : c’est la troisième fois qu’il invite et fait recevoir Linda en Espagne au cours des trois dernières années, à Logroño-La Rioja d’abord – dont elle est Ambassadeur de la République de Montmartre – à Calanda au Musée Luis Buñuel, et enfin à Madrid, où elle est arrivée avec ses trois recueils de poèmes illustrés, réédités en trilingue français- espagnol-anglais…. Et un nouveau recueil édité en bilingue français-anglais ! Quant à Viola et Midani, ses deux amis montmartrois illustrateurs

13 pas sur les paves bleus de Montmartre, illustré par Midani

13 pas dans le sable version espagnole, illustré par Viola Schiviz


montmartre à l'étranger

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Viola Schiviz

de ses derniers recueils, qui n’avaient pu être présents à ses côtés, pour se promener avec elle en autobus panoramique privé, dans les rues de la capitale espagnole, partager une soirée culturelle autour de « leurs recueils » avec « le tout Madrid » dans l’endroit le plus branché de la ville « El Huerto de Luca » – poétique endroit où se côtoient, restaurant de grand renom, boutiques de fruits et légumes bio, bar « branché » mondial – ils étaient là quand même… Et bien là ! « Alors, Linda, parle-nous des « trois auteurs » de ces deux recueils… Eh bien, tout d’abord, illustré par Viola Schiviz de 13 planches de coquelicots que les espagnols appellent du joli nom de « amapolas », la réédition dans les trois langues de « 13 pas dans le sable »  de Linda a été très appréciée des madrilènes, qui ont aimé la rouge passion douce du livre ; et si cette édition a été réalisée en trilingue pour cause de présentation prochaine en Californie à Silicone Valley, les Editions FLAM vont devoir songer sérieusement à la lancer pour la troisième fois : les espagnols ont cueilli presque tous les coquelicots ! Ensuite, illustré par Midani de 13 fragments de ses tableaux, l’édition par FLAM, en anglais-français, de «13 pas sur les pavés bleus de Montmartre ». Cela peut paraître étrange, mais entre les espagnols parlant français, ceux qui sont anglophones, et ceux qui connaissaient Montmartre, tous se sont promenés avec joie dans les rues du « quartier de LindaViola-Midani» : rues Lepic, des Abbesses, d’Orchampt, Germain Pilon... Et – « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » dixit Paul Eluard – les fragments des tableaux de Midani iront

Linda Bastide

aussi à Silicone Valley (Midani est citoyen d’honneur de la ville de Memphis). Ce Salon International du Livre de Madrid a fêté la poésie – et la peinture française – par deux jours de réceptions somptueuses comme savent le faire en Espagne ceux qui aiment les artistes et le leur prouvent. Madrid a ainsi fait à Linda la surprise d’une réception privée chez Pilar Ispizua, grande dame des organisations artistiques de la Capitale. Elle en rêve encore… « Ce fut un somptueux cocktail, avec des artistes de renom, Pilar, grand musicienne se met devant son Yamaha noir, Pedro

Pedro Soldevilla Herrero

réserve la surprise de chanter quelques morceaux d’opéra… Pedro et moi-même avons lu en alternance des extraits de nos recueils : on les a dédicacés, on a eu chaud au cœur, on a ri, et c’est le soleil qui, vers les 3 heures du nouveau jour, a clôturé la soirée, Espagne oblige ! Merci à tous ces espagnols qui m’ont dit « tu eres mi familia », et dont je suis « la hermanita » à tout jamais ! » Michèle Clary


historique

par jean-paul bardet

– M o n tma r t r e –

Ses Anciennes Voies Publiques et « Lieux-dits »

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L

’ancien village de Montmartre, partie intégrée du dix-huitième arrondissement, autrefois comprise entre le mur des Fermiers Généraux et l’enceinte bastionnée de Thiers, auquel appartient la Butte, est un des arrondissements du “Grand Paris d’Haussmann ” dont le nom des rues a été l’objet des plus nombreux changements. Paris-Montmartre, le magazine auquel vous êtes fidèle, et moi, nous vous proposons, en se limitant au strict périmètre de la Butte : du sud au nord, des boulevards extérieurs (ouverts sur l’emplacement de l’enceinte des « Fermiers Généraux », construite de 1782 à 1784 sur proposition du contrôleur général des finances Charles Alexandre de Calonne : «Le mur murant Paris rend Paris murmurant », détruite en 1860, à la rue Caulaincourt ; d’ouest en est, de la passerelle Caulaincourt à la chaussée de Clignancourt, de dresser une liste quasi-exhaustive, des principales anciennes voies publiques, encore présentes ou non en 1860, avec leurs anciennes ou leurs nouvelles dénominations.

VoiesPubliques Lie ...Suite


historique

PM 13-104

Suite du numéro du mois de juin

10- La rue Léonie – La Rue des Trois Frères La rue Léonie n’est autre que la section inférieure de la rue des Trois Frères, entre la rue Drevet (ex-escaliers des Trois Frères) et la rue des acacias (rue d’Orsel), En 1868, le nom rue des Trois Frères est donné à l’ensemble en souvenir des frères Dufour, anciens propriétaires des lieux.

pas rappeler ici ces deux petits quatrains composés pour leur défense : Le moulin sur la campagne Étendait ses quatre bras : Voici que la ville gagne Et le meunier s’en va.

s eux-dits 11 - La chaussée et le boulevard des Martyrs La partie de la rue des Martyrs, située au nord de l’enceinte des Fermiers Généraux, donc hors barrière, a pris pour nom de Chaussée des Martyrs dès que sa construction fut achevée. En 1868, huit années après l’annexion de la commune intra-muros de Montmartre à Paris, elle reprendra son nom d’origine. Á proximité de ce carrefour, là où commençait le boulevard des Martyrs et où se terminait le boulevard de Rochechouart, Hillaret (Évocation du Vieux Paris – Les villages – Les Éditions de Minuit) situe, sans doute à tort, la Brasserie des martyrs, où ont régné Courbet, Bourdin, Renoir et un grand nombre de personnalités littéraires. Au 75, le Divan japonais, créé par Lefort, lancé par Sarrazin, un moment dirigé par Lisbonne verra les succès d’Yvette Guilbert. En 1908, un cinéma s’y installa, c’est maintenant Le Divan du monde. A côté se trouvent le cabaret « Chez Madame Arthur » et un peu plus haut « L’Asile national de la Providence » ouvert en 1804 par le lieutenant-colonel de cavalerie Micault de la Vieuville. Sur la droite, près de la rue André Gill, le cabaret mythique « Chez Michou » anime depuis soixante ans les soirées en bleu Montmartre !

12 - La rue des Moulins La rue des Moulins, devait son nom à la présence de trois moulins très proches l’un de l’autre : La vieille Tour, la grande Tour ou Tour à Rollin et la petite Tour. La rue Norvins, depuis 1868, est, la réunion de cette rue des Moulins et de la rue Traînée, recensées à Montmartre depuis la fin du 17ème siècle. L’impasse, du même nom, proche du cabaret « Chez ma cousine » maintient en ce lieu le souvenir de l’ancienne rue Traînée. Alors que les moulins, apparus pour les premiers qu’au XVIème, devenus immobiles, menacés de disparition par la volonté des édiles parisiens, peu sensibles à leur charme pittoresque, comment ne

Mais, sous ses ailes muettes, Le moulin, vivant d’amour, Moud les rêves du poète Pour son pain de chaque jour.

13 - Rue de la Nation La rue de la Nation, parallèle à la rue des Vinaigriers, n’était autre que l’ancienne rue Royale de 1825 à 1863. Reliant la chaussée de Clignancourt à la rue des Poissonniers, elle prendra le nom de rue de Sofia, capitale de la Bulgarie, en 1871. Nous reproduisons ci-contre, une “Boule de Moulins”, une chose rare, d’autant plus qu’elle est adressée à Paris-Montmartre, durant le Siège de la capitale, postée à Nantes le 2 janvier 1871, distribuée en février 1871. Mais qu’appelle-t-on « Boule de Moulins ? » On désigne sous ce vocable les lettres centralisées par l’administration des postes, dans un service installé à Moulins (Allier), avec l’objectif de les acheminer, dans la capitale assiégée, par un procédé imaginé par Mrs. Delort, Robert et Vonoven et accepté, non sans difficultés, par M. Steennackers, responsable de l’administration des postes en province. La procédure consistait à placer les lettres, environ 500, dans des boules de zinc, des sphères sous-marines munies

d’ailettes qui, jetées dans la Seine, devaient être récupérées à Paris grâce à des filets tendus entre les rives du fleuve ! Le service ne sera guère performant : sur les 55 boules environ qui seront confiées au fleuve, aucune n’atteindra la capitale avant l’armistice. Le service sera interrompu. Les premières repêchées ne le seront que les 6 et 26 mars 1871. Tout le courrier, en instance, centralisé à Moulins, sera normalement acheminé par l’administration après l’armistice signé le 28 janvier 1871.

Impasse Trainée (Rue des Norvins)

14 - La place Saint-Pierre – L’ancien marché de Montmartre et la rue Ronsard L’ancien marché de Montmartre se trouvait à proximité de l’actuelle place Saint Pierre, appelée un moment place Piémontési, du nom du maire de l’époque, François Piémontési. Récompensé de la légion d’honneur, “pour services rendus”, vaniteux, imbu de sa personne, François Piémontési qui se conduisait comme un seigneur et considérait Montmartre comme son fief, fit dessiner, puis réaliser, en 1853, la place Saint-Pierre au pied de ce qui deviendra le square Willette puis aujourd’hui le square Louise Michel ! Arrivé à un moment où l’Empire considérait qu’il n’avait plus besoin de protéger ses sbires, devenus gênants, son attitude permanente ne changeant guère, Piémontési fut remercié et remplacé par Michel de Trétaigne. Le maire démis eut alors ce mot : « Les coups d’état ne se font pas avec l’aide d’honnêtes


historique artisan

gens ». Le passage Piémontési, voie privée située entre le passage Élysée des Beaux Arts et la petite rue Royale (rue Houdon) est maintenant une rue dont les riverains ont conservé le nom, si bien qu’une voie de Montmartre est toujours baptisée du nom d’un grand prévaricateur ! A l’emplacement de l’ancien marché, le vaste édifice en fer, édifié en 1868, par un disciple de Baltard, dans le style des pavillons des Halles, la Halle Saint-Pierre, n’accueille plus de marché. Restauré, l’édifice a été transformé en musée. 15 - La rue du Poirier – La rue Berthe La rue Berthe, ne concernait, en 1840, que la section comprise entre les escaliers Drevet et la rue du Télégraphe (rue Chappe), la section comprise entre escaliers Drevet et la rue Ravignan portant le nom de rue du Poirier. Les deux sections seront réunies, en 1873, sous le nom de rue Berthe, rue parallèle à la rue Gabrielle, prénoms de la femme et de la fille d’anciens propriétaires. Côté Ravignan, près du jardin fruitier des Dames de Montmartre, se trouvait un énorme poirier nommé « Le poirier sans pareil », enclos dans le jardin d’une guinguette, à peu près située au n°13

Rue Norvins

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de l’actuelle place Émile Goudeau. Les parisiens venaient boire, danser et dîner à cette table installée dans les branches du poirier. Malheureusement, vers 1830, le sous-sol miné d’anciennes carrières causa un premier éboulement, puis un second qui mettra fin à l’exploitation de la guinguette. 16 - La Cour et la rue du Pressoir La Cour et la rue du Pressoir, portent, depuis 1867, le nom d’un des compagnons de Saint-Denis, Saint Eleuthère. La rue Saint Eleuthère est la réunion de deux anciennes rues du village ouvertes sur l’enclos de l’abbaye : les rues SaintPaul et du pressoir. Selon une légende orale, née sous le règne de Clovis, reprise au 13ème siècle, Saint-Denis, chargé d’évangéliser le nord de la Gaule, en compagnie du diacre Eleuthère et du prêtre Rustique, furent arrêtés et condamnés à être décapités. Les soldats, chargés de les conduire ayant renoncé à gravir la Butte, auraient procédé à la décollation à mi-pente. 17 - La rue des rosiers - La Rue du Chevalier de la Barre La Rue du Chevalier de la Barre est composée de la réunion de deux voies :

Rue Antoinette

de la rue du Mont-Cenis à la rue de la Bonne, la rue des Rosiers et, de la rue de la Bonne à l’ancienne Chaussée de Clignancourt (rue Ramey), la rue de la Fontenelle. Notons que jusqu’en 1885, l’ensemble a porté le nom de rue des rosiers ! La rue de la Fontenelle, tout comme la rue de la Bonne, devait son nom à la présence d’une source naturelle importante et d’une fontaine. D’un petit réservoir partaient, il y a bien longtemps, des canalisations destinées à alimenter d’une part, la ferme de Clignancourt, installée en bordure de la rue Marcadet, d’autre part, une fontaine voisine disparue en 1850. Le nom actuel, de rue du Chevalier de la Barre, lui a été donné après les luttes politiques qui ont opposé le franc-maçon anticlérical radical Barodet, ami de Gambetta et le dépu-


historique

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La rue du Mont-Cenis

té Lafont au bien pensant Rémusat, afin que le Sacré-Cœur possède une “adresse qui lui fasse honte” ! Le choix se porta sur Jean-François Lefèvre, Chevalier de la Barre, nom de ce jeune homme, âgé de 19 ans qui, du temps de Voltaire, fut décapité, victime d’une machination et de l’intolérance religieuse. 18 - Royale (Petite rue) La petite rue Royale remontait du boulevard des martyrs vers la place de l’Abbaye. Percée en 1793, sur l’emplacement d’une immense propriété ayant appartenu au comte de Montdidier, située dans l’axe de la rue Pigalle, qu’elle prolongeait en quelque sorte, qui avait alors pour nom celui de « Rue Royale », elle en prit le nom, qu’elle conserva même lorsque la « Rue Royale » en changea pour prendre le nom de rue Pigalle. Appelée successivement rue Nationale, rue de l’Egalité. En 1848, on la rebaptisa « rue de la Réforme », puis elle reprit rapidement son nom. En 1864, nouvelle modification, la voici devenue la rue Houdon. Jean Antoine Houdon, sculpteur, est l’auteur de nombreux bustes : Washington, Diderot, Catherine II et Napoléon par exemple. Dans les années 30, la rue Houdon et la rue voisine, expassage Élysée des Beaux Arts étaient l’objet, entre deux parties de cartes au Royal Bar, rue des martyrs ou au café de la Cigale, de brèves tournées d’inspection des corses de Marseille, toutpuissants à Montmartre. En 1945, à la Libération, le café de la Cigale deviendra peu après un lieu réputé pour son orchestre de jazz authentique. 19 - La rue Saint-Denis – La rue du Mont-Cenis La rue du Mont-Cenis occupe l’emplacement d’un ancien chemin, très abrupt, qui a été durant de longues années, l’unique voie d’accès, au nord à la butte Montmartre. Reliant l’abbaye de SaintDenis à celle de Montmartre, ce chemin était emprunté, tous les sept ans, début mai, par la procession des moines de

La rue Chappe

Saint-Denis, procession prétendument imaginée et imposée par « celui qui mettait sa culotte à l’envers », le roi Dagobert. C’est pourquoi ce vieux chemin, après avoir été appelé Chemin de la Procession, prit successivement les noms de Petite rue Saint-Denis dans sa section comprise entre la rue Norvins et la rue Marcadet, Chaussée Saint-Denis au-delà, puis rue du Mont-Cenis (sans doute en raison de la forte déclivité) dans son intégralité en 1868. Cette rue a perdu tout son pittoresque rural depuis la construction, en 1925-26, d’un important escalier encadré par un ensemble d’immeubles modernes. Au n° 2, l’église Saint-Pierre, le cimetière paroissiale et le jardin, dit du Calvaire, Au n° 18, l’immeuble construit sur l’emplacement de la maison de « Mimi Pinson » est décoré d’une fresque à l’image de cette maisonnette, Au n°22, au bas des escaliers, là où l’on croise la rue Saint Vincent, l’immeuble a été élevé sur l’emplacement de la maison de Berlioz, son Ermitage, lieu de rendez-vous du Tout-Paris romantique. S’y croisèrent : - des écrivains : Alexandre Dumas, Alfred de Musset, Eugène Süe, Jules Janin, Alfred de Vigny, l’élite de la jeune littérature ..., - des compositeurs : Franz Liszt et Frédéric Chopin. 20 - La rue Saint Jean – La rue Notre-Dame 20-a/ La rue Saint Jean, mentionnée depuis la fin du 18ème siècle, reliait la rue Saint-Denis (rue du Mont Cenis) à la rue de la Saussaye, une rue autrefois bordée de saules (rue des saules). En 1864, on lui donna le nom du statuaire, Jean-Pierre Cortot. Grand prix de Rome, une de ses œuvres : « Apothéose de Napoléon » orne une des faces de l’Arc de Triomphe. Au n°12, il faut découvrir cette vieille maison aux mansardes pittoresques, située au fond d’un jardin, propriété de la Ville de Paris.

Rue Ronsard

Elle abrite le Musée de Montmartre où sont conservés, grâce à la Société d’histoire et d’archéologie « Le Vieux Montmartre », tant de souvenirs. Cette maison, heureusement sauvée et restaurée par Claude Charpentier, a été habitée par de nombreux artistes. Des peintres (Renoir, Émile Bernard…), des sculpteurs (Démétrios Galanis), des écrivains (Léon Bloy, Reverdy…). Tous y ont cohabité plus ou moins bien. Parmi les locataires, il ne faut pas oublier de citer le trio qualifié d’infernal : Suzanne Valadon, André Utter, Maurice Utrillo, dont l’atelier et le logement viennent d’être magnifiquement restaurés. 20-b/ La rue Notre-Dame, connue depuis le 17ème siècle, est avec la rue des Moulins (rue Norvins) et la rue de l’Abreuvoir, une des exceptionnelles rue du village de Montmartre qui a su conserver son aspect traditionnel. En 1867, elle prit le nom de rue Saint Rustique. 21 - La Rue du Télégraphe et la rue Chappe La rue du Télégraphe fait référence à la tour du télégraphe optique Chappe, qui fut élevée en 1794 au chevet de l’église Saint-Pierre, au dessus du « chœur des Dames ». En cette période trouble de la Terreur, l’église, désaffectée, sera transformée en « Temple de la raison ». En 1867, elle prend le nom de rue Chappe, rendant ainsi hommage au physicien Claude Chappe inventeur du télégraphe. Le télégraphe optique Chappe cessera son activité en 1844. Mal entretenu, victime d’un incendie, ses ruines seront présentes jusqu’en 1866. 22 - Place du Théâtre, Rue du Théâtre, Cité du Théâtre La place, La rue et la cité du Théâtre sont devenus respectivement : La place Dancourt (1869), puis la place Charles Dullin ; la rue Dancourt, (1867) ; la cité des bains, puis cité Dancourt. Pour plus de détails, se reporter à la rue de la carrière – rue Seveste (5).


historique

22-a/ Ouvert en 1822, le théâtre de capitale à l’abbaye d’en haut des Dames Montmartre était vu comme le meil- de Montmartre. Il était si emprunté que leur de la banlieue. Proche du boule- l’on avait tenté, dès 1680, de le paver, vard qui longeait le mur de l’enceinte mais ce pavage ne résista que peu de des Fermiers généraux, une allée bien temps à l’intense trafic. éclairée par deux rangées de lanternes Qu’elle ne fut pas l’aventure de Napole soir facilitait son accès. La famille léon 1er le jour où il vint à Montmartre Seveste qui dirigeait le théâtre, y avait visiter le télégraphe optique Chappe, ouvert une école d’application installé sur le chevet de l’église pour les jeunes élèves comédiens. Saint-Pierre. C’est là, au débouEn 1847, sous l’impulsion du ché de la rue du Poirier (rue compositeur Hervé, organiste à Berthe), que Napoléon aurait Sainte Eustache, on y créa l’opémis pied à terre, attaché son chera bouffe. Théâtre du peuple en val à un arbre du jardin fruitier 1848, il est aujourd’hui le Théâtre que possédaient les abbesses, de l’Atelier. pour terminer son excursion 22-b/ La petite place plantée Claude Chappe jusqu’au sommet. d’arbres, sur laquelle le théâtre Aujourd’hui, quelques marches a été édifié s’est appelée successive- donnent accès, depuis 1911, à la place ment : place du théâtre, place Dancourt Émile Goudeau, qui rend ainsi hommage en (1869) (de Florent Carton, acteur et à ce poète chansonnier qui anima durant auteur dramatique, dit Dancourt), puis plusieurs années le célèbre Cabaret du place Charles Dullin (1957). Chat Noir. En 1867, le chemin vieux 22-c/ La cité du Théâtre, aussi appelée prend le nom de rue Ravignan. François cité Dancourt, puis cité des bains est Xavier de Lacroix de Ravignan (1795maintenant connue sous le nom de villa 1858) est ce jésuite prédicateur qui sucDancourt. Domaine privé, la cité est re- céda à Lacordaire en chaire de Notreliée au boulevard Rochechouart par des Dame de Paris. N’oubliez pas que les escaliers. Les bains présents au début jésuites ont toujours été très présents à du 20ème siècle ont été remplacés par un Montmartre : rue Antoinette, la chapelle garage, devenu parking. du Martyrium témoigne du souvenir de leur présence, en ce lieu où fut créée la 23 - Le vieux chemin – La rue compagnie de Jésus en 1534 par Ignace Ravignan de Loyola et ses six compagnons : FranLe vieux chemin, une des plus anciennes çois Xavier, Pierre Favre, Jacques Lairues du village, a été pendant de longues nez, Alphonse Salmeron, Nicolas Boannées l’unique chemin qui menait de la badilla et Simon Rodriguez ! Sur cette

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place qui partage en deux parties la rue Ravignan, une curieuse maison, bâtie en bois est devenue célèbre dans l’histoire de l’art : « Le Bateau Lavoir ». Dans cette bicoque, où a vécu Pablo Picasso est né le cubisme. Picasso y a peint « Les Demoiselles d’Avignon ». Max Jacob nous en a conté la naissance ! 24 - La Rue des Vinaigriers La Rue des Vinaigriers, signalée comme un simple chemin au 18ème siècle, limite sud de la propriété du château Rouge, qui joignait la chaussée de Clignancourt à la rue des Poissonniers, prit en 1864 le nom de rue Christiani, en mémoire d’un des défenseurs de Montmartre (avec Moncey à la barrière de Clichy et Belliard à Clignancourt) en 1814. Elle joint aujourd’hui la rue de Clignancourt (carrefour Myrha) au boulevard Barbès. 25 - La rue Virginie Joignant le boulevard Rochechouart à la place Saint-Pierre, on a donné à la rue Virginie, en 1877, le nom de la victoire remportée par le maréchal de Luxembourg sur le prince d’Orange et ses alliés à Steinkerque (Belgique) en 1692. Imaginons qu’elle ait gardé son nom, au moment où l’hôtel de Nancy, situé à l’angle, disparut pour laisser place à la nouvelle entrée du bal de l’Élysée Montmartre et au “Café bar américain” : « un bar américain à l’angle de la rue Virginie ! ». Jean-Paul Bardet

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L E

K I O S Q U E

M O N T M A R T R O I S

Texte : François Garnier – Dessin : Florence Côme


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La Bohème se transforme Pour le renouveau de Montmartre

Photo : Habas

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znavour est démenti : le Tertre et de ses alentours immévers final de sa célèbre diats. A certains abus et comporchanson, « la bohème, tements propres aux sites tourisça ne veut plus rien dire du tout » tiques, se sont ajoutées la prépeut se retourner en «  la bo- sence en saison de gigantesques hème, aujourd'hui ça veut dire chapiteaux sur les terrasses beaucoup ». Pas seulement pour – avec pour effet de fermer toutes les artistes, mais aussi pour le les perspectives du paysage, ce célèbre établissement mont- que déplorent tous ceux qui ont avant  » – martrois du même nom, figure connu la petite place «  de proue de la Butte, dont les et la multiplication de fausses galegrandes salles font face à ries de tableaux réalisés à la chaîne en Extrême-Orient. l’église St-Pierre. Malgré quelques améDepuis quelques liorations notables, mois, la Bohème comme l’installation nous étonne au Aujourd’hui, c’est judicieuse d’artistes quotidien p ar la Bohème qui sur la placette à l’emune série de judilance le tempo, bouchure de la rue cieuses rénovaavec sa jeune Norvins, c’est sans tions et l’annonce doute la dénonciade beaux projets, et exigeante tion répétée dans les qui donnent enfin directrice. medias de toutes ces à espérer de la dérives, combinée à place du Tertre. la terreur psycholoLe ton change ici, en même temps que la déco, et gique suscitée par la vague d’attence souffle de renouveau émane tats, qui ont valu à Montmartre la d’une jeune femme créative et désastreuse saison touristique que passionnée, fascinée depuis l’on sait – inédite dans ces proporlongtemps par la Butte et sa tions et très inquiétante. Alors, que riche histoire artistique : Linda faire ? Sans doute faut-il commenValéry souhaite que sa nouvelle cer par repenser en profondeur le Bohème, alliance de tradition et fonctionnement du site, afin d’étade modernité, suscite un retour blir ensemble un nouveau modus des montmartrois et des pari- vivendi et créer la bonne surprise. siens sur cette place mythique Aujourd’hui, c’est la Bohème qui lance le tempo, avec sa jeune et du Paris éternel. exigeante directrice. Voilà bien longtemps que les amouJean-Manuel Gabert reux de Montmartre (se) désespèrent de l’évolution de la place du

A

près un CAP de secrétariat, puis un bac général auquel s’est ajouté un BTS action commerciale terrain, Linda Valery, passionnée par le goût et la gastronomie, a passé à 25 ans son CAP boulangerie formation adulte. Travaillant auprès de M. Kayser, célèbre nom de la boulangerie, elle devient alors la directrice de neuf commerces. Puis Linda sera commerciale chez Nestlé, chargée de la vente de matières premières pour la restauration : pendant cette période, elle rencontrera un grand nombre de chefs parisiens. Un stage chez Ducasse lui a valu de recevoir son diplôme au Plaza des mains de M. Ducasse en personne !


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Photo : Habas

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interview

Linda, quelle a été votre première action ?

Qui vous a aidée pour la rénovation du lieu, très réussie ?

Ce fut d’abord le changement de la carte, et l’introduction de produits de saison, à Il s’agit d’un décorateur d’Orléans, Pierre haute valeur gustative. C’est là ma for- Rambaut, qui s’est entouré d’ouvriers vemation, et si je tiens nus de la région de Blois. Je lui compte de la mondiaavais donné pour indication de lisation du goût – les moderniser en préservant l’esprit pizzas et les Burgers du lieu, la tradition. Comme vous je souhaite – je souhaite dévelople voyez on entre désormais, côté développer une per une vraie tradition place du Tertre, dans ce que l’on vraie tradition culturelle et gastronopeut désigner comme le jardin culturelle et mique. Une prochaine d’hiver, qui se caractérise par un carte terroir est en mur végétal au côté gauche, et gastronomique cours d’élaboration, qui une surélévation en mezzanine n’utilisera que des prosur la partie droite permettant aux duits régionaux voire le consommateurs de se trouver à plus souvent des produits locaux : je sou- niveau du trottoir côté place Jean Marais. haite ainsi favoriser les producteurs de l’île Les artisans ont réalisé les ferronneries à de France. la main, et au sol, les pavés sont d’authen-

tiques pavés parisiens. On passe ensuite dans la grande salle de restaurant dont la décoration n’est pas encore terminée : bientôt, on y trouvera notamment une bibliothèque.

Parlons un peu de la terrasse extérieure, sur la place du Tertre. C’est cela qui nous a aussitôt réjouis, lorsque nous avons vu disparaître le chapiteau de votre terrasse, dont le nouvel aspect simple et rustique rappelle la place du Tertre d’autrefois. Ces grands chapiteaux me donnent un sentiment d’étouffement comme si nous


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étions enfermés sous des bâches. J’ai décidé de faire revoir le ciel aux promeneurs comme à nos clients : cette ouverture est habillée de parasols ronds et rouges et de loupiotes en guirlandes sur le modèle guinguette. Nous avons choisi des tables rondes nappées plus conviviales et j’ai ajouté des cabanes de jardiniers transformées en console. La présence du végétal est très importante, nous avons disposé beaucoup de plantes, de nombreux arbustes, des oliviers… J’ai tenu à m’inscrire ainsi dans l’esprit village de la Butte, et à répondre à l’appel à la végétalisation de la ville lancé par la mairie de Paris, qui est un point essentiel pour l’environnement et le cadre de vie. Et il y aura bientôt des poules, de jolies poules !

C’est le retour du Montmartre rural ! Mais surtout, je souhaite m’effacer, me fondre au paysage en mettant en valeur les artistes présents à l’entrée de ma terrasse, pour que nous représentions tous un ensemble homogène. Lorsque l’on vient visiter Montmartre, lorsqu’on « pense » Montmartre c’est je crois en ces termes et dans cet ordre : Sacré-Cœur et peintres sur la place du Tertre (et non pas restaurants). C’est l’aspect mythique et artistique que l’on vient chercher. Or, les restaurants tendent à confisquer l’espace en saison. Je veux que l’on distingue de suite l’artiste qui travaille devant notre terrasse.

Pensez-vous qu’il serait judicieux en ces temps de crise de mener une réflexion collective pour imaginer et construire l’avenir de la place du Tertre ? Bien sûr. J’encourage tout le monde à repenser ensemble cette si jolie place, à mêler la tradition et la créativité en prenant en compte tous les paramètres. Le défi est de faire revenir les parisiens sur la place du Tertre, et d’abord les montmartrois ! Il faut que le l’on ait envie de s’y rendre parce que l’on s’y sent bien, bien accueilli, heureux, et heureux d’abord de retrouver intact le Montmartre village que l’on aime.

De « Chez Bouscarat » à la Bohème du Tertre C La maison Bouscarat au début du XXe siècle

La maison Bouscarat vue par Foujita en 1937, un an avant la démolition

La Bohème et sa nouvelle façade depuis 1938

ette maison d’angle à l’air provincial que l’on reconnait sur un grand nombre de tableaux et de cartes postales anciennes fut un haut lieu de la vie artistique montmartroise : déjà hôtel à la fin du XIXe siècle, doté d’une épicerie en rez-dechaussée, le lieu entre dans l’âge d’or montmartrois avec l’arrivée du père Bouscarat, un Auvergnat de grande taille, qui fit preuve d’une empathie sincère envers toute la jeunesse bohème d’avant la première guerre mondiale. L’épicerie devient alors le bistrot chez Bouscarat, tandis que logent à l’étage, dans les petites chambres de cet hôtel familial, toute l’intelligentsia sans le sou de la Butte : Pierre Mac Orlan, Francis Carco, Modigliani, Georges Delaw, Jules Depaquit, Gaston Couté, Max Jacob, Érik Satie, etc. Grâce à la bienveillance et aux crédits du père Bousca-

rat, toutes ces futures gloires peuvent se nourrir et se loger à peu de frais. On y voit aussi régulièrement en terrasse Picasso et Ramon Pichot, Vlaminck, Dorgelès, Dufy, Derain, le sculpteur Drouard, et tant d’autres. Au début des années 30, c’est un autre Auvergnat, Beynat, qui reprend l’affaire : Bouscarat devient « la Bohême », le vieil hôtel est alors démoli et remplacé par un nouvel immeuble en briques rouges plus haut d’un étage dans un style art déco. Dans les années 60, la maison était tenue par André et Jeannette Lala, nièce de Beynat, qui rachetèrent les commerces limitrophes jusqu’à la rue St-Rustique, créant ainsi un vaste ensemble, avec le Moulin joyeux et le Haras de la Bohème. Puis vint en 1985 une autre grande figure montmartroise, Lucien

Valéry, qui reprit l’établissement et le géra jusqu’à son décès en 2011. C’est à cette époque que le sous-sol fut agrandi pour y créer un établissement de nuit, d’abord intitulé La Comédie puis les Coulisses. Aujourd’hui, c’est l’un des fils de Lucien, Serge et sa jeune épouse Linda qui gèrent la nouvelle Bohème du Tertre, en voie de retrouver une ambiance montmartroise digne de ce nom : produits français de haute qualité en carte, un personnel qualifié de vingt personnes, des contrôles d’hygiène réguliers. Les aménagements et décorations ont été réalisés avec des produits artisanaux (fer forgé français artisanal, etc.). Bientôt, la nouvelle Bohème proposera brunchs, thé dansant du dimanche, animations artistiques et littéraires, et un nouveau cabaret de 200 places en sous-sol.


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Quels sont les nouveautés et les projets de la Bohème ? Il y aura bientôt le brunch des samedi et dimanche matin, une restauration conçue avec des produits sélectionnés chez les commerçants de Lepic, Abbesses, de la rue Caulaincourt et de la rue Simart et une animation adaptée pour les enfants pendant la durée du brunch. Le stand d’un maraîcher présentera des produits bios d’Île-de-France devant la Bohème. Côté

animations musicales, il y aura bientôt des soirées jazz, ou classiques, des chanteurs. Nous aurons aussi le thé dansant du dimanche après-midi, toutes générations confondues bien sûr. Déjà, dès à présent, l’encouragement c’est de voir des riverains revenir déjeuner ici, faisant l’effort de grimper depuis « leur quartier », telle que la libraire Marie-Rose Garnieri, l’organisatrice du prix Wepler.

Photo : Habas

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Enfin, il y a quelque chose d’important : c’est la transformation, actuellement en cours, de l’ancienne boîte de nuit souterraine, fermée depuis longtemps, en cabaret montmartrois. C’est une chose étonnante de voir naître un nouveau cabaret à Montmartre en 2016 !

Voilà ce qui s’appelle un éloge ! Au-delà même de l’établissement, vous avez un rapport très affectif avec Montmartre…

J’aime Montmartre, cette sensation insolite de se situer à la fois dans et en dehors de Paris, loin de la ville et au cœur de son histoire. Dès que je m’éloigne, je rêve souvent de Montmartre et il faut vite que je revienne… Jeune, je rêvais d’y vivre et je suis étonnée et heureuse Oui, c’est là aussi une aujourd’hui d’être aventure exceptionnelle Mais surtout, je impliquée dans cette et je souhaite que cette belle aventure. Mais nouvelle scène soit un souhaite m’effacer, me nous devons faire creuset artistique. La profondre au paysage en partager cet amour grammation est en cours mettant en valeur les que nous ressentons et je crois qu’il y aura de artistes présents à naturellement pour belles surprises, pouvant l’entrée de ma terrasse, ce village incompaséduire un large public pour que nous rable, car il s’agit exigeant, aussi bien franaussi d’une vitrine çais qu’international dans représentions tous un internationale : il est l’esprit traditionnel du ensemble homogène. primordial que les vicabaret, mais aussi avec siteurs en repartent un souffle de modernité. avec un beau souveQuel est le plus nir, une belle image, beau compliment que vous la pensée que le site est toujours à la hauteur de son mythe. Ce beau souvenir, ayez reçu pour l’instant ? nous avons le devoir et le bonheur de le Il est venu de ma petite fille de 10 ans, qui leur offrir. m’a lancé d’un air très sûr : « J’aime pas mal ton resto, je veux bien venir avec mes copines » !


vendanges

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Le Clos Montmartre, un petit vin au grand cœur

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a 83e édition de la Fête des Vendanges célèbre cette année « La cuvée de la Liberté », parrainée par la chanteuse Camélia Jordana. Pour l’occasion, le Clos Montmartre se décline en rouge et en rosé. Une première, avec une production record de plus de 2000 bouteilles !

Un peu d’histoire… Ou comment le raisin a sauvé Montmartre de l’urbanisation Au Moyen-Age, les vignes recouvrent la majeure partie de la Butte. Avec le rattachement de Montmartre à Paris, en 1860, elles disparaissent peu à peu cédant la place à l’urbanisation. Sur l’emplacement de l’actuel Clos Montmartre, il n’y en a d’ailleurs jamais eu… l’orientation au Nord étant peu propice à la maturation des grains. Dans les années 20, c’est un terrain vague sur lequel la Ville de Paris veut construire des logements sociaux. Face à la pression des associations locales, la préfecture cède et autorise, en 1933, la plantation de vignes. Le terrain est sauvé.

Le Comité des Fêtes, une association à double vocation Le vignoble appartient à la Ville de Paris, mais il est géré par le Comité des Fêtes et d’Actions Sociales (COFAS) du 18e. A sa tête Brigitte Houdinière : graphologue, mais aussi « chef de gare » puisqu’elle est à l’initiative du petit train de Montmartre, elle a repris il y a plus de dix ans les rênes de cette association de bénévoles, créée en 1934 à l’occasion des premières vendanges. Le Comité des Fêtes a une double vocation : assurer la vinification, la gestion et la promotion du vin, mais aussi organiser des actions sociales financées avec les recettes du vin. « Nous organisons des évé-

Dans les caves de la Mairie, les bénévoles du Cofas : au pressoir, Eric Sureau

nements pour les enfants, les handicapés Quant au vin lui-même, il s’appelle le « Clos et les personnes âgées du 18e à faibles Montmartre ». Vous ne le trouverez dans aucun restaurant. Seul point de vente : le revenus » explique Brigitte Houdinière. Repas de Noël, traditionnelle Galette des syndicat d’initiative de Montmartre (bénéRois ou encore Gala du Moulin Rouge, fices exclusivement reversés au profit des œuvres sociales gérées par le autant de festivités auxquelles COFAS). sont conviés chaque année Brigitte Houdinière plus de 3 000 anciens de Il se vend aujourd’hui en bouteilles numérotées de 50 cl à l’arrondissement. Et puis, il y raison de 50 € pièce. Sa proa aussi les sorties pour les enduction a quasiment doublé fants. « On organise des weekces deux dernières années, ends à l’extérieur de Paris, on leur propose des activités qui grâce aux bons soins de Sylsortent de l’ordinaire ». Sans viane Leplâtre, œnologue des vignes urbaines de Paris, qui compter le Gala des Papillons veille au grain. Blancs organisé à la mairie du Et les grains, que deviennent18e pour les personnes à déficit mental. ils ? Ils sont pressés dans les Pour compléter les recettes, caves de la mairie du 18e Brigitte Houdinière a dévelopgrâce à une dérogation spépé des produits dérivés tels ciale. Encore une spécificité. que T-shirts, tabliers, verres, affiches, ma- C’est aussi là que le vin est mis en bougnets. Et depuis quelques années, le Comi- teille, bouchonné et étiqueté avec l’aide té des Fêtes a même son propre kiosque des bénévoles du Comité des Fêtes. au pied du Sacré-Cœur. Des initiatives qui Le Clos Montmartre, une belle histoire de rapportent, bon an mal an, entre 40 000 résistance, de solidarité et de générosité. et 80 000 € pour le vin, sans compter les recettes annexes. Brigitte Houdinière et Catherine Charrière son équipe perpétuent ainsi une tradition de solidarité chère aux Montmartrois.


vendanges

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SYLVIANE LEPLÂTRE

œnologue, viticultrice et propriétaire d’un domaine viticole près de Montpellier, Sylviane Leplâtre prend soin, depuis 2013, de la vigne de Montmartre. Comment devient-on œnologue à Paris ? Je m’occupe depuis plus de 10 ans des vignobles de Blanc-Mesnil et Courbevoie. Et en 2013, quand le précédent nologue est parti, on m’a proposé de le remplacer. Aujourd’hui je suis chargée des cinq vignes de Paris : Montmartre étant la plus grande et la plus ancienne, Belleville, Brassens, Bercy et Buttes-Chaumont qui produisent toutes du vin. Quels cépages constituent le vignoble de Montmartre ? Les cépages majoritaires sont des hybrides (croisement entre vignes américaine et européenne introduits après la crise du phylloxéra), des cépages blancs et des cépages rouges comme le Pinot, le Gamay, le Merlot, le Cabernet Sauvignon. En tout, il y a plus de trente cépages !

Quels sont les principaux ennemis de la vigne de Montmartre ? Les champignons tels que le mildiou et l’oïdium. Ensuite il y a des ravageurs comme les oiseaux, et plus récemment les guêpes. A Paris, l’entretien des vignes doit être « bio ». Ce qui n’exclut pas le traitement avec du souffre et du cuivre considérés comme des produits naturels. Quant aux oiseaux, on recouvre les vignes de filets pour protéger les grains.

Au départ, quels étaient vos objectifs ? La Ville de Paris voulait des vignes esthétiques pour le public. C’était un critère majeur. L’autre objectif était d’obtenir une production régulière d’environ 1 500 kilos de raisin par an pour permettre la vente d’un nombre important de bouteilles, afin de dégager un budget stable et conséquent pour les œuvres sociales. Je voulais aussi assurer une qualité gustative au vin de Montmartre. Quelles difficultés présente la vigne de Montmartre ? Une exposition au Nord qui nuit à la maturation du raisin. Ensuite, la vigne de Montmartre est très hétéroclite. On y trouve beaucoup de vignes hybrides qui sont des cépages tardifs et, à Paris, ça ne mûrit jamais ! Donc pour obtenir un vin qui ait de la saveur, il faut être inventif. Quelles sont les conditions essentielles pour faire du bon vin ? Pour la réussite d’un vin, ce qui prime sont le climat et le savoir-faire. Et le travail des jardiniers de la Ville de Paris a été prépondérant pour obtenir la qualité actuelle. Quant au travail de cave, il est de plus en plus professionnel grâce à une équipe rigoureuse de bénévoles du Comité des Fêtes.

a été de produire du rosé pour lequel on n’utilise pas la peau des grains. Cette année, il y aura pour la première fois du rosé et du rouge… En 2015, le climat était favorable. On a eu un printemps sec, ce qui a permis une meilleure synthèse des tanins notamment des cépages rouges tels que le Pinot noir ou le Gamay. Pouvez-vous décrire le cru 2015, « La Cuvée de la Liberté » ? Le rosé a une intensité visuelle superbe, très rose tyrien. Et au niveau aromatique, c’est fin, sur des notes florales et agrumes, d’une légèreté et d’une finesse en bouche qui est vraiment très agréable. Et le rouge a une très belle robe rubis concentrée, du fruit, des épices, le côté cerise griotte. La dégustation en bouche est vraiment très intéressante avec des tanins qui sont très ronds, très doux, très élégants. Œnologue à Montmartre, c’est un peu particulier S’occuper des vignes de Montmartre, c’est travailler dans un jardin. C’est un peu de la dentelle. Et j’apprécie beaucoup la méticulosité des jardiniers de la Ville de Paris qui sont très attachés à cette parcelle.

Existe-t-il un moyen pour réduire les pesticides ? Une solution est d’utiliser des cépages résistants aux maladies. On en a planté en 2014. Ces cépages sont issus d’une sélection réalisée, depuis de nombreuses années, en Allemagne et en Suisse. Cela reste un vin français ? Les cépages ont des origines, mais pas de nationalité. Ici le terroir est montmartrois, le climat est parisien. Donc le vin de Montmartre est bien montmartrois. Depuis 2013, vous produisez du rosé, pourquoi ce choix ? Si les raisins ne sont pas suffisamment mûrs, ce qui est le cas des hybrides tardifs, les tanins contenus dans les pellicules vont donner un goût végétal et amer. Et en 2013, les raisins étaient altérés. La solution

Avez-vous des projets pour le Clos Montmartre ? L’un de mes objectifs, c’est qu’on ne dise plus : « Le vin de Montmartre, c’est du Picolo ». Ce n’est pas parce qu’un vin a des conditions difficiles au départ, qu’il ne sera jamais bon. On peut toujours trouver des solutions pour l’améliorer. Et c’est mon objectif. Propos recueillis par

Catherine Charrière

Le vignoble du « Clos Montmartre » Propriétaire : Ville de Paris Gestionnaire : Comité des Fêtes du 18e (COFAS) Superficie : 1550 m2 1760 pieds de vigne


entretien

PM 13-104

Rencontre avec

Alain Juppé Apaiser, rassembler et réformer

P

aris-Montmartre : « Apaiser, rassembler et réformer » : vous résumez par ces trois verbes votre projet pour la France. Au vu de l’état de la société, comment pensez-vous-y arriver ? alain Juppé : Ces trois ambitions sont liées : les réformes dont le pays a besoin ne seront acceptées des Français qu’à la seule condition de sortir des clivages obsolètes qui bloquent artificiellement la société française. Apaiser et rassembler, donc, mais pour réformer rapidement ! Au-delà, je pense que les réformes réussiront pour quatre raisons : • Parce que j’aurai annoncé la couleur à l’avance, que j’aurai dit aux Français ce que j’ai l’intention de faire sans rien dissimuler de mes projets : c’est pour moi la seule manière d’obtenir un mandat clair ; • Parce que je serai prêt, et que j’arriverai au pouvoir avec des textes de loi qui pourront être votés immédiatement après l’élection présidentielle ; • Parce que j’exigerai des ministres qu’ils se consacrent à leur tâche tout au long du quinquennat et qu’ils dirigent véritablement leurs administrations ; • Et enfin parce que je ne ferai qu’un s seul mandat : je n’aurai pas l’œil vissé sur les sondages pour préparer au

mieux ma réélection en évitant tout ce qui fâche. Si je suis élu, chaque mois, chaque semaine, chaque jour, chaque heure sera consacrée à la France.

PM : Les valeurs morales et humaines, (respect, confiance et sens des responsabilités…) occupent peu d’espace dans le paysage et le discours politico-médiatique ; ne serait-ce pas là le pourquoi des choses ? Ne faut-il pas s’adresser aussi au cœur des gens, écouter leurs désirs, leurs attentes profondes, et leur aspiration au bonheur ? aJ : Voilà des siècles que la politique et la morale entretiennent des rapports ambivalents ! Je n’appartiens pas à ceux qui considèrent que l’Etat doit imposer leur comportement aux citoyens. L’Etat devrait moins dire « Tu dois » mais plutôt créer les conditions du « Tu peux ». C’est le sens de ma candidature : je veux évidemment conduire des réformes qui seront pour certaines difficiles et impopulaires, tout en étant indispensables, mais je veux surtout faire naître une nouvelle espérance : faire prendre conscience aux Français de leur force, de leur talent, de tout ce qu’ils peuvent accomplir.

PM : Votre crédo s’articule autour de la « confiance », pour un projet économique et social à l’horizon de 2030. Or,

la confiance étant basée sur la réciprocité, comment donner envie d’avoir et de faire confiance ? aJ : Le discrédit dont font l’objet les hommes politiques est pour partie lié à l’écart entre les engagements pris au cours des campagnes électorales et les décisions qu’ils prennent une fois élus. On promet beaucoup et on fait peu, parfois rien du tout, voire, comme François Hollande, l’inverse de ce que l’on a promis. Voilà ce qui mine la confiance des français. Des responsables politiques qui tiennent parole, voilà ce qui redonnera confiance !


entretien

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Je veux aussi en finir avec cette façon de faire de la politique qui consiste à systématiquement dénigrer ce qu’a fait le camp d’en face, comme si la couleur politique d’une décision définissait sa justesse. Les Français n’en peuvent plus des zigzags permanents dans la conduite des affaires publiques. La confiance en politique passe par l’assurance que l’Etat sera un acteur sur lequel on peut compter.

PM : Dans le cadre d’une société robotisée et modernisée à l’extrême, mettant de plus en plus l’humain à l’écart et réduisant continuellement les postes de travail, que pensez-vous, de la mesure prise par certains pays, comme la Finlande ou le Québec, d’allouer un revenu minimum pour tout citoyen? aJ : L’idée d’un revenu universel peut paraitre séduisante sur le papier. Mais au-delà de son coût qui peut être considérable ou des difficultés de mise en œuvre (quelles allocations faudrait-il supprimer en contrepartie ?), il y a une question de principe. Faut-il allouer une allocation parce qu’on recherche un but précis (les APL pour que chacun puisse se loger décemment par exemple), ou parce qu’on considère que l’Etat a vocation à assurer à chacun un revenu ? Je me méfie de cette deuxième option, car je crois dans la vertu du travail !

qui doivent être suffisamment rapides et de défense et d’un système de surveilmassifs pour faire repartir l’activité écono- lances des frontières efficace (en renforçant mique immédiatement et durablement. La considérablement les moyens de l’agence FRONTEX et en favorisant les suppression de l’ISF en fait échanges en matière de renseipartie : elle permettra de gnements). maintenir et de rapatrier en Des France des milliards d’euEn matière de croissance et ros qui iront s’investir dans responsables d’emploi, l’Europe a décroché les entreprises, et qui créepolitiques qui à la suite d’une crise dont elle ront donc des emplois. Il y tiennent parole, n’était pourtant pas responen aura d’autres : réforme voilà ce qui sable. Enfin, on constate tous des retraites, réforme du redonnera les jours que le principe de subdroit du travail … Mon confiance ! sidiarité, selon lequel l’Europe objectif je l’ai dit, c’est de ne devrait intervenir que là où ramener la France sur le les Etats ne peuvent pas agir chemin du plein emploi au de manière plus efficace, n’est terme du quinquennat : il pas respecté. L’UE produit trop de règles, n’y aura pas de temps à perdre. trop de normes, trop de contraintes. PM : L’Europe dans son état et son fonctionnement actuel vous semble-t-elle satisfaisante ? Et si non, que faire ?

Pourtant je crois toujours autant en l’Europe : sans elle, la France ne pourra plus peser dans le monde comme elle

aJ : Non bien sûr ! Après le vote britannique, il serait dangereux d’imaginer que l’Union européenne puisse continuer à fonctionner comme si de rien n’était. Le plus grand des défis concerne la sécurité : il est urgent de doter l’UE d’une vision commune en matière

doit le faire. Il nous faut donc construire un nouveau projet européen fondé sur la sécurité, la croissance et un meilleur fonctionnement des institutions européennes. Seul un couple francoallemand soudé peut établir ce nouveau

Je préfère investir massivement dans la formation pour aider ceux qui perdent un emploi à en retrouver un, et plafonner les revenus d’assistance en proportion du SMIC, pour faire en sorte que le travail paye toujours plus.

PM : Le climat social en France, le chômage, les charges, les troubles et les incohérences des partenaires sociaux ne dissuadent-ils pas, autant sinon plus que l’ISF, les investisseurs de revenir en France ? aJ : Tous les éléments que vous mentionnez contribuent à détériorer l’attractivité du site « France » en matière d’investissement, et donc à créer du chômage. C’est la raison pour laquelle il faudra agir sur de nombreux leviers. Parmi ceux-ci, certains devront être actionnés dès le début du quinquennat, c’est ce que j’appelle les « déclics de confiance »,


entretien

projet et convaincre nos partenaires d’y adhérer. Ce qu’il faut donc faire en priorité, c’est retrouver notre crédibilité aux yeux de l’Allemagne, crédibilité qui est très atteinte, en réformant profondément la France.

PM : Le modèle social français a-t-il encore un sens dans ce contexte économique mondialisé ? aJ : Notre modèle social a plus que jamais un sens dans ce contexte : si les Français savent qu’ils sont protégés contre les grands risques de l’existence, ils seront d’autant plus enclins à prendre des risques, à partir à l’assaut du grand large ! Mais cela implique deux choses. D’abord de consolider notre modèle en limitant son coût : je pense par exemple au report de l’âge de départ en retraite à 65 ans que j’ai proposé. On ne peut pas continuer à financer notre protection sociale à crédit : c’est une grave injustice pour les générations futures, qui – elles aussi – auront des services publics et une assurance maladie à financer ! Deuxième nécessité : faire en sorte que notre protection sociale ne pénalise pas la compétitivité de nos entreprises. Aujourd’hui, les cotisations sociales pèsent trop sur le travail et produisent du chômage. Je me suis engagé à les alléger significativement en finançant cette mesure par une augmentation de 1 point de la TVA.

PM : Les intellectuels et les artistes en France passent leur temps à chercher

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et occuper des petits boulots de survie secteurs, en confortant le régime de l’interau détriment du temps consacré à la mittence qui concerne près de 254 000 création artistique. Dans certains pays salariés et 111 000 employeurs. Il est comme la Norvège, l’Etat accorde aux adapté aux enjeux créatifs de ces métiers singuliers. Il préfigure, à artistes un revenu sa manière, une forme de mensuel pour leur souplesse alliée à la sécupermettre de s’adonrité. Mais là encore, on ne ner pleinement à la ...nous sommes parviendra à consolider ce création. Une pareille vice-champions régime qu’en le réformant mesure serait-elle d’Europe des impôts pour mettre fin aux abus et envisageable sous pour en limiter le coût. votre présidence ? et des taxes, et cette (exemple : les intersituation est devenue mittents de specinsupportable pour PM : Voici plus de trente tacles) les ménages et ans, vous avez initié la aJ : La protection des désastreuse pour naissance du Carré aux artistes est un enjeu la compétitivité des artistes de la place du crucial pour la vitalité entreprises Tertre, avec 300 artistes de nos politiques cultuqui y exercent quotirelles. Nous le savons diennement au plus tous, il y a des domaines grand bonheur des miloù la loi du marché et les règles générales ne sont pas adaptées. Tel lions de touristes. Malheureusement, est le cas en particulier du spectacle vivant ce haut lieu souffre d’une concurrence ou du secteur cinématographique et audio- déloyale insupportable, l’importation visuel qui, fonctionnant souvent à partir de massive de tableaux made in China, projets uniques et de courte durée, néces- diffusés par de nombreuses boutiques sitent une recomposition permanente des à Montmartre comme ailleurs, constituant un « parasitisme commercial » équipes et des talents. flagrant. L’image et la renommée des Je ne pense pas non plus que ce soit le artistes se dégradent, Montmartre rôle de l’Etat de salarier les artistes, avec en pâtit sur tous les plans. Comment le risque de subordination aux pouvoirs pensez-vous pouvoir contrer les effets publics, et donc d’appauvrissement de la néfastes de ce type de « mondialisation » ? création, que cela comporte. aJ : Tout en étant favorable sur le plan des Ce que nous devons affirmer, c’est un enga- principes au libre-échange, je crois que gement durable et un soutien actif à ces nous avons parfois fait preuve d’une grande naïveté dans nos relations commerciales avec les grand pays exportateurs (EtatsUnis, Inde, Chine…). Il est temps que nous prenions la mesure du danger que fait peser notre absence de pression sur les négociations internationales en la matière, pour défendre beaucoup plus vigoureusement nos intérêts commerciaux. Tous les secteurs ne sont pas prêts, ou ne bénéficient pas forcément d’une ouverture à la concurrence internationale. Mais la défense de nos intérêts commerciaux n’a de sens qu’à l’échelle européenne : l’Europe est la première puissance commerciale du monde, et c’est elle qui permettra à la France de défendre son patrimoine, ses créateurs, son excellence dans les métiers


entretien

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du luxe et de la mode pour ne citer qu’eux. Nous devons protéger ces produits de l’intelligence humaine que le monde nous envie.

PM : L’inquiétude et le sentiment d’insécurité polluent le quotidien des français, et découragent le tourisme. Comment comptez-vous agir contre le terrorisme et ses causes ? aJ : Nous sommes en guerre contre le terrorisme et nous savons que la menace terroriste sera durable. J’ai proposé d’agir sur plusieurs leviers : le renforcement du renseignement territorial qui est le plus à même de détecter des signaux faibles de radicalisation mais qui a été fragilisé par les réformes de ces dernières années, le renforcement de la réponse pénale en termes de sanctions et de capacité d’incarcération des personnes liées au terrorisme, pour mettre en prison ceux qui vont faire le djihad en Syrie ou qui tentent de le faire. Mais aussi une ...toutes les lutte acharnée mesures seront contre la proannoncées dès pagande et l’enl’été 2017 et il doctrinement n’y aura pas de dans tous les surprises. vecteurs de la radicalisation : internet, les prisons dans lesquelles je propose la création d’une véritable police pénitentiaire, les mosquées salafistes dont les imams qui prêchent la haine doivent être expulsés. En amont, il faut également faire de la prévention contre la radicalisation et cela doit commencer dès l’école avec une formation appropriée des enseignants sur le sujet.

PM : De nombreuses études montrent les profondes inégalités sociales et abus du système français : privilèges et âge de départ à la retraite des fonctionnaires, inégalité de traitement privé public, primes allouées aux élus, salaires exorbitants du grand patronat, abus et acquis des leaders syndicalistes, gaspillage dans les institutions : peut-on espérer que soit mis un terme

à cette situation qui creuse le déficit du pays et désespère les citoyens ? aJ : Oui, bien sûr ! C’est pour lutter contre ces inégalités que je propose par exemple la mise en extinction progressive du

régime de retraite de la fonction publique, l’établissement de deux jours de carence dans la fonction publique, ou la limitation dans le temps du nombre de mandats syndicaux pouvant être effectués pour éviter


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la professionnalisation de ces fonctions. Mais ces réformes ne pourront pas aboutir si l’on commence à stigmatiser certains Français, à les dresser les uns contre les autres. Je le redis : je veux réformer très profondément la France, pas la mettre à feu et à sang.

PM : Le défaut d’un pouvoir solide et respectable et d’un « chef » évident et respecté, n’est-il pas aussi la cause de l’état actuel des choses en ce temps de désarroi et de morosité ? aJ : La fonction présidentielle a été considérablement abîmée depuis plusieurs années. Les écarts de langage, les mensonges ou

les fautes de comportement au plus haut niveau de l’Etat ont eu un effet dévastateur. Il est grand temps de rétablir l’autorité du chef de l’Etat, qui est la clé de voûte de nos institutions. Cela commence par une certaine exemplarité.

PM : Impôts, prélèvements sociaux et autres taxes, notamment sur les plusvalues immobilières, les Français n’en peuvent plus ! Que faire ? aJ : Il y a deux sujets dans votre question : l’instabilité fiscale et le niveau beaucoup trop élevé des impôts. Sur le premier sujet, je proposerai un pacte de stabilité fiscale aux Français couvrant toute la période du

quinquennat : toutes les mesures seront annoncées dès l’été 2017 et il n’y aura pas de surprises. Sur la question du niveau de nos prélèvements obligatoires : nous sommes vice-champions d’Europe des impôts et des taxes, et cette situation est devenue insupportable pour les ménages et désastreuse pour la compétitivité des entreprises. J’ai fait des propositions très précises en la matière : je propose d’alléger de 28 milliards les impôts sur cinq ans (baisse de l’impôt sur le revenu des familles, de l’impôt sur les sociétés, des cotisations sociales, suppression de l’ISF …), mais j’ai surtout expliqué en détail comment je financerai ces baisses d’impôts. C’est ce qui me distingue de mes principaux concurrents.

Chers lecteurs de Paris Montmartre,

A l’occasion des primaires de la droite et du centre, nous avons reçu ces expressions libres émanant pour la plupart d’artistes peintres du carré de la place du Tertre (carré instauré et réglementé par Alain Juppé en 1983, alors qu’il était député du 18e arrondissement et adjoint au maire de Paris).

Janbrun caricaturiste

Alain Duplex artiste

« Aux yeux de certains, sans doute atteints de cécité partielle, Alain Juppé aurait un très lourd handicap : il est de droite ! Oh, quelle horreur !

« Fillon, Juppé : Au deuxième tour, si…

Mais considérons la situation ne peut plus près : après le trop célèbre anaphore d’autosatisfaction que s’était décerné le représentant de la gauche (« Moi président… Moi président… », etc.), on aurait pu fort légitimement s’attendre à découvrir une France prospère, forte, unie, respectée, avec une économie compétitive. Hélas, hélas, hélas… ce n’est partout que cruelle désillusion devant le lamentable résultat.

Je ne polémiquerai pas sur la candidature d’Alain Juppé à la primaire de la droite et

A contrario, donc, être de droite ne peut qu’être particulièrement flatteur ! Or, il se trouve qu’à droite justement, Alain Juppé est le seul, par sa hauteur de vue, son expérience, sa sage autorité et son humanisme, à pouvoir assurer ce redressement de notre nation ravagée par quatre ans d’amateurisme idéologique. Pour cette première étape vers la présidentielle, un seul nom s’impose donc : Alain Juppé ! »

du centre en novembre. J’ai suivi sa carrière politique dans le 18ème arrondissement de Paris comme député. J’apprécie cet homme. Il a toute ma confiance. Au premier tour de la primaire le dimanche 20 novembre, j’appellerai à voter François Fillon : il représente le mieux le « gaullisme social » auquel je suis attaché. Que le programme le plus convaincant des deux présidentiables l’emporte auprès des électeurs du 18ème arrondissement parisien dans le premier tour des primaires ! »


entretien

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Stojan Vidinic Artiste peintre

Petar Peko Vukasinovic artiste peintre

« Je soutiens Alain Juppé et ce n’est pas depuis quelques jours !

« Je soutiens Alain Juppé pour sa grande expérience politique et humaine. Réformer et mettre de l’ordre dans l’Etat, voilà qui ne fera de mal à personne ! C’est même, d’évidence, une question vitale pour notre pays. Je lui fais confiance parce qu’il dit qu’il ne fera qu’un seul mandat. Cela signifie que «  ça va travailler dur »... Bonne chance ! »

Pendant les années où il était député du 18e arrondissement, ou dans ses fonctions à la mairie de Paris, il a contribué largement à améliorer la condition de travail et le respect des artistes de Montmartre. Ainsi, c’est lui qui est à l’origine de la création du carré aux artistes, et son règlement bien pensé, c’est lui aussi ! C’est lui qui a contribué à la reconnaissance et au respect des artistes plasticiens à Montmartre. Lui aussi qui a lancé le syndicat d’initiative de Montmartre afin de dynamiser la vie du quartier et améliorer l’accueil des visiteurs. Oui, je le soutiens pour toutes ces raisons et pour beaucoup d’autres encore ! Il me semble être le meilleur pour la France. »

Juppé par Alain • J’aime la France quand elle est grande et généreuse. Vive la France heureuse ! • Je suis l’homme de la situation

• J’ai plus appris des autres que de moimême • Je cherche à rassembler plutôt qu’à cliver, rassembler plutôt que d’exclure et stigmatiser, rassembler plutôt que d’exciter les surenchères.

C’est ainsi que nous voulons gagner. • La barre sera tenue. • Je ne ferai qu’un seul mandat

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entretien

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Jacquin artiste peintre « Lettre ouverte à M. Alain Juppé Cher Monsieur Juppé, Je rappelle à nos lecteurs que vous avez été notre député. Avec votre équipe, vous avez fait un travail remarquable – écoles, crèches, logement, etc. La fresque des escaliers de la station Abbesses, Le Carré des artistes de la place du Tertre, c’est vous ! Je suis peintre depuis longtemps sur cette fameuse place, et je remercie chaque jour la réglementation mise en place : elle nous permet de mieux vivre ensemble notre passion artistique. Marié depuis 33 ans à une Libournaise, nous allons souvent dans votre bonne ville de Bordeaux faire du shopping rue SteCatherine, voir les expos aux entrepôts

François Renouf de Boyrie Auteur, Éditeur, Journaliste « Avec un ami, nous évoquions les candidats qui pourraient sortir la France de sa dégringolade à tous niveaux et notamment Alain Juppé, pour lequel je ne cachais pas ma préférence : je lui démontrais que cet homme d’une intelligence exceptionnelle avait une expérience du pouvoir qu’il avait démontrée (Premier ministre, ministre du Budget, Député, maire de Bordeaux, Ministre de l’Écologie (2007), de la Défense (2010-2011) et des Affaires étrangères (20112012). Il n’est plus tout jeune, me ditil. Justement, il a acquis une maturité qui l’a rapproché des Français avec un charisme et une envergure d’homme

Lainé et le musée des Beaux-arts. Depuis que vous êtes maire de Bordeaux, la ville s’est transformée : le tramway, les quais, Bordeaux est devenue une ville magique, où il fait bon vivre. Montaigne serait étonné et ravi.

Vous avez les compétences, l’expérience, l’intelligence. Mais surtout, vous êtes lucide sur l’état du monde, et tous les enjeux d’aujourd’hui – la mondialisation de l’économie, la sécurité, l’emploi, la culture, la place de la France dans une Europe repensée.

Le président Jacques Chirac a dit de vous : « Il est le meilleur d’entre nous ». C’est une lourde responsabilité. Permettez-moi, monsieur Juppé, d’affirmer haut et fort que vous avez été un premier ministre courageux. Car il fallait beaucoup de courage pour s’attaquer aux réformes de fond – les retraites, ce n’était pas une réforme facile face à cette gauche dogmatique. Vingt ans après, l’histoire vous a donné raison.

Je suis serein, mais lucide. Un espace vous est ouvert – l’espace appartient à celui qu’il occupe. C’est possible, ce n’est pas gagné. Il va falloir mouiller la chemise… Vous êtes l’homme de la situation. Avec des millions de Français, je vous soutiens. J’ai le sentiment que vous feriez un bon président. Alors, action !

d’état. C’est le seul candidat qui, dans les moments désastreux que nous traversons saura, par l’autorité qu’il incarne, remettre la France dans un équilibre qui fera renaitre l’espoir des français et la foi

dans la France. Il me rétorqua qu’il ne lui avait pas pardonné sa défaite pour la réforme des retraites en 2009, je lui répondis que c’était l’unique mesure qu’il n’avait pas menée à son terme et qu’il reconnaissait lui-même l’avoir mal présentée à un moment inopportun.

Bien amicalement »

N’évoquons pas le désastre des pseudo-réformes socialistes qui dans leur imbroglio ont connu des fins tragiques ou sans effets. Alain Juppé fut un excellent ministre des affaires étrangères, ce qui lui donne la connaissance approfondie des tensions géopolitiques pour la compréhension et l’anticipation du terrorisme qui frappe des innocents et nous angoisse toujours. Sa réussite indiscutable en tant que maire de Bordeaux, en particulier dans le domaine social, lui a fait saisir les problèmes de la vie des français. Expérience dont d’autres candidats ne peuvent se prévaloir. Il a la volonté d’agir pour résoudre les vrais problèmes que rencontrent les français : le chômage, la précarité, l’enseignement… avec des solutions qu’il a exposées et mettra en place lors de son seul quinquennat qu’il consacrera à ses réformes. Un quinquennat qui ne sera pas raccourci ni pollué

par la préparation d’une nouvelle élection. Il suffit de la comparer à d’autres candidats qui embobinent et bernent les Français par un tourbillon de promesses et d’annonces fantastiques dont on sait qu’ils ne les ont déjà pas tenues et ne pourront les tenir dans l’avenir. Des promesses proférées dans une surexcitation motivée par un clientélisme apparent. Du reste, l’éventuelle candidature d’Emmanuel Macron qui se dessine pourrait peut-être développer le même « syndrome »… n’en rester qu’aux promesses ? Nous avons finalement convenu ensemble qu’Alain Juppé réunit les meilleurs atouts et compétences pour ce poste et est rationnellement l’homme de la situation pour inverser la spirale inquiétante qui entraîne notre pays.


entretien

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VIOLA SCHIVIZ artiste peintre

Rodica Iliescu artiste peintre

« J’aurais bien voulu aller jusqu’au bout de mon soutien à M. Alain Juppé et son projet pour la France. Je trouve que son discours est courageux dans sa volonté et apaisant dans son expression. J’ai gardé un très bon souvenir de lui quand il était élu du 18e arrondissement, j’étais épatée par les actions qu’il y menait. La plupart des gens de mon entourage l’apprécient beaucoup et ils le considèrent comme étant le mieux à même d’ouvrir des horizons nouveaux et trouver des solutions à nos problèmes actuels. Comme tous les artistes de la place du Tertre, je n’oublie pas les transformations et l’apaisement de la situation sur le site par la mise en place du carré aux artistes.

« Il y a beaucoup de raisons évidentes pour voter Alain Juppé. Mais pour moi, Montmartroise depuis tant d’années, il y en a une qui me tient à cœur plus que les autres. J’ai connu le temps où nous, les peintres, n’étions que d’accessoires saltimbanques, juste bons à alimenter le fantasme du touriste sur «l’artiste maudit», contraints à brader ses œuvres à la sauvette, entre les razzia de la police et les sauts d’humeur des patrons des cafés. Alain Juppé, le premier, a pris en considération notre potentiel artistique, humain et citoyen, et nous a rendus respectables en imposant la régularisation de la place du Tertre. C’est grâce à son initiative que depuis quelques dizaines d’années nous pouvons travailler dignement, bénéficier d’une couverture sociale, nous affirmer dans le monde de l’art qui nous snobait auparavant. Je pense sincèrement que tous nos collègues artistes s’en souviennent et ont déjà choisi de le soutenir.

Si j’ai dit au début de mon témoignage que j’aurais bien voulu aller jusqu’au bout de mon soutien, c’est qu’étant de nationalité allemande, je ne pourrai pas lui apporter ma voix – mais en revanche, je peux appeler tous mes amis et connaissances à le choisir comme président de la République française afin qu’il redonne à ce grand pays qu’est la France l’énergie nécessaire à son épanouissement, et que se trouve placé à la tête de l’Europe un peuple heureux dans un pays heureux. »

Du temps où il était député du 18ème arrondissement, et par la suite, même lorsque de plus hautes fonctions l’ont appelé, il nous a toujours appuyés, encouragés, nous accordant son attention et sa présence à Montmartre et bien d’autres lieux, lors de nos expositions et événements culturels. Ce n’est pas souvent qu’un ministre d’Etat se déplace, même à l’étranger, pour accompagner des artistes bohèmes et désinvoltes comme nous, et faire rayonner encore plus l’art montmartrois, dans toute sa richesse et sa diversité, sous d’autres cieux. Cela fait plusieurs longs mandats présidentiels que les élus se désintéressent des Artistes de la Place du Tertre. Alain Juppé est le seul capable de faire revenir sur la Butte l’enthousiasme, l’énergie positive, la créativité et l’estime réciproque. Et l’espoir aussi ! Je crois sincèrement que lorsqu’il dirigera la France, Alain Juppé nous portera toujours dans son cœur et que nous pourrons compter sur lui. Voilà pourquoi je voterai Alain Juppé ! »


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audiovisuel

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Philippe Cochinard

de TV Montmartre au documentaire long métrage

P

hilippe Cochinard est depuis 9 ans le réalisateur et le producteur de TV Montmartre, la première Web-TV de notre quartier sur internet mettant en avant les événements, les commerçants et les associations. Fort d’avoir fait des milliers de reportages, il s’est lancé dans la réalisation de longs métrages documentaires consacrés aux quartiers mythiques de la capitale.

interview

Vous avez réalisé récemment un très beau documentaire sur Montmartre, comment en avez-vous eu l’idée ? J’aime ce quartier qui m’a un peu adopté, et pour le remercier, j’ai décidé de filmer cet endroit magnifique avec application, il me manquait la narration, et c’est alors que j’ai eu l’idée de demander à Jean-Manuel Gabert, Président du vieux Montmartre, de le faire, il a accepté ! En quoi ce documentaire sur Montmartre est-il différent des autres ? J’ai filmé les plus beaux angles, les coins cachés, les plus secrets de Montmartre, et fait une recherche a l’I.N.A (institut national audiovisuel) pour faire lors du montage une sorte de va-et-vient entre les images contemporaines et les images d’archives pour redonner un sentiment du vieux Montmartre, et du nouveau éternel... On y apprend aussi beaucoup de choses que même un Montmartrois ne soupçonne pas ? En effet, l’idée était aussi de mettre en avant le côté historique et architectural

Pour connaître toute l’actualité du village parisien :

www.tvmontmartre.com

du quartier, ce qui a été fait par la plume de Jean-Manuel, mais je n’avais pas d’inquiétude à ce sujet, car c’est un écrivain et un historien formidable. Avez-vous d’autres projets ? Je suis en tournage d’un nouveau documentaire qui va s’appeler : Montmartre, la colline aux 100 visages. C’est une nouvelle aventure humaine et filmique titanesque puisque c’est une interview croisée de 100 personnes qui font Montmartre.

Comment vivez-vous de votre passion ? Ce sont les commerçants qui m’achètent une bannière publicitaire annuelle qui est visible sur le site : www.tvmontmartre.com € On peut également acheter le documentaire "Montmartre" sur : www.collectionjaimeparis.fr

C’est à dire ? Vous avez des noms ? Tout le monde y passe ! Les édiles, les présidents d’associations montmartroises, les acteurs et les habitants du quartier... Jean-François Balmer, Michou, Alain Coquard, Joëlle Leclercq, Roger Chinaud, Caloline Loeb, Brigitte Houdinière, Michel Langlois, Le Président de Groland, Philippe Davis et Roger Dangueuger.... je ne peux pas tous les citer ! Le film sortira en avant-première au studio 28 le lundi 14 novembre à 19h ! entrée : 7e

Pour se procurer le documentaire sur Montmartre :

www.collectionjaimeparis.fr


du nouveau

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LES JEUDIS DE LA RUE VÉRON 1

Edition le jeudi 6 octobre 2016 Chaque premier jeudi du mois, la rue s’animera au gré de sa fantaisie ! ère

Les Jeudis de la rue Véron (quartier Abbesses, 75018), c’est un collectif associatif et une rue de Montmartre qui rassemblent commerçants, galeries d’art, créateurs, bars, restaurants et même un théâtre… Autour de l’idée de la fête, de la convivialité et d’événements fédérateurs. Chaque jeudi, la rue Véron et ses rues adjacentes s’animent autour d’une programmation attractive afin de créer une dynamique entre les commerçants, les habitants et les visiteurs, à partir de projets proposés par les membres de l’association (bars, galeries, théâtre La Manufacture des Abbesses, etc.)

Pour la 1ère édition, le 6 octobre, la galerie Joël Knafo Art organise une gigantesque partie de billard dans l’espace public… et ailleurs ! Deux artistes urbains émergents, Levalet et Philippe Hérard, investiront la rue Véron avec une installation de plusieurs scènes faite de dessins originaux collés sur les murs après repérage. Une narration à découvrir de mur en mur, d’espaces publics à espaces privés. L’ensemble prendra aussi la forme d’une exposition à la galerie Joël Knafo Art*. Au même moment, à la galerie « Jeudi Soir » 27, rue Véron, vernissage d’une exposition de Roland Topor et concert de Marion Fermé (flûtiste) à la galerie Hus (4, rue Aristide Bruant). *21 rue Véron - 75018 Paris www.joelknafo-art.com

Columbus Artistes & Co

pour révéler les talents cachés !

C

ela fait déjà cinq mois que l’aventure Columbus Artistes & Co a débuté et beaucoup de talents ont été révélés. Véritable tremplin artistique et laboratoire créatif, Columbus Artistes & Co donne la parole aux artistes en herbe et graines de génie. L’idée : dénicher les talents de demain au travers de défis créatifs. Musique, chanson, peinture, photo, Design, le tremplin propose un espace d’expression pour toutes les passions. En septembre, le Café Columbus du 9ème arrondissement de Paris expose Jérôme Jacob. Jérôme Jacob réalise une série d’illustrations consacrée à la peinture en y apportant un regard surréaliste… Rendez-vous au Columbus Café, 40, rue de Châteaudun – 75009 Paris.

L’association est présidée par Tristan Cormier (Galerie Hus - 4, rue Aristide Bruant et Galerie Jeudi Soir – 27, rue Véron, qui expose des artistes ancrés dans le XVIIIe).

CONSULTANTE FORMATRICE Experte en techniques théâtrales et oratoires Master de psychologie Paris V Formation professionnelle de comédienne • Expression orale et corporelle • Développement personnel (affirmation de soi) • Prise de parole en public Coaching individuel et collectif (Références : Ecole du Barreau de Paris, Radio France, Education Nationale, grandes Ecoles…)

Patricia C. 06 63 11 37 73


gégé arrive ...

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Gégé nous en fait voir... Cest la nouvelle recrue de la rédaction du magazine. Humour et dérision à l’honneur. Un jour ou l’autre, vous subirez les effets salutaires et acerbes de sa griffe. Et maintenant, Mesdames et Messieurs, voici Jérôme Feugueur… dit « Gégé » !

Les As du carré aux artistes

Pour chaque numéro, cette nouvelle rubrique vous invite à découvrir quatre visages d’artistes actuels du carré de la place du Tertre, « croqués » par leur confrère et néanmoins ami Gégé. Une façon amusante de faire connaissance avec ces personnages originaux qui animent le célèbre site.

Gégé vu par lui-même

Charme, politesse et douceur incarnée…

La volupté slave et le talent artistique.

Après la Guerre du Feu, l’Age de Pierre, voici l’Age de Georges…

Les As de l’actualité Gégé s’en donne à cœur joie pour évoquer à sa façon l’actualité du trimestre et les questions du moment… Ambiance !

Euro 2016 : le Burkini nouveau est arrivé !

Brexit : la GrandeBretagne en tête du peloton, à suivre !


Les Cimaises

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7e BIENNALE DE LA PALETTE, DE L’OBJECTIF ET DU BURIN LES 5 ET 6 NOVEMBRE PROCHAINS, LA BUTTE VA VIBRER AU RYTHME DE LA 7e BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE.

Jean Villain

Commissaire de la Biennale

L

e ministre des Beaux-Arts de la République de Montmartre est avant tout un artiste, ce qui justifie pleinement, s’il en était besoin, son rôle prédominant dans l’organisation de la biennale de la Palette, de l’Objectif et du Burin, dont il est pour la quatrième fois le commissaire. Jean, né au pied de la Butte, se voit offrir son premier Rolleiflex à l’âge de quatorze ans. Diplômé des Arts Appliqués puis élève des BeauxArts, il parcourt le monde pendant cinq ans avant de créer son premier studio de prises de vues en 1974. Il expose régulièrement ses œuvres au Salon d’Automne, à Paris, avec le groupe d’artistes contemporains Manganèse, et dans des galeries comme celle de G. Ray Hawkins à Los Angeles. Il conduit parallèlement ses activités de photographe publicitaire au sein de son studio de photo numérique Séquence bleue, installé à Pontoise. Cette ville lui inspire de replacer son trépied là où cent ans avant lui, un autre photographe en avait immortalisé les coins les plus représentatifs. Ce sera l’objet du livre dont il a tout lieu d’être fier : Pontoise, le temps retrouvé. Il s’était déjà livré au même exercice pour le bel ouvrage Montmartre forever, toujours… dont l’auteur est son ami Pierre Passot, Premier ministre de la République de Montmartre.

L ’ interview de J ean V illain

PM : Jean Villain, c’est en votre qualité de Ministre des Beaux-Arts que vous incombe depuis plusieurs années la responsabilité de l’organisation de la célèbre biennale de la Palette, de l’Objectif et du Burin, autrement dit le Salon d’Art Contemporain de la République de Montmartre. Comment cet évènement est-il né et qu’est-ce qui en fait aujourd’hui l’originalité ? JV : Poulbot, Forain, Willette et Neumont, les fondateurs de la République de Montmartre ont souhaité, dès son origine, en 1921, voir se développer des liens amicaux entre artistes plasticiens, musiciens, gens de lettres, de cœur et d’esprit. C’est dans cette mouvance, dirait-on aujourd’hui, que s’inscrivent nos deux biennales, celle du livre, sous la houlette de notre ministre des Belleslettres, Christine Haydar, et la biennale d’Art Contemporain. Le premier salon des artistes peintres, photographes et sculpteurs s’est déroulé en 2004 et nous en sommes cette année à la septième édition. Depuis ses débuts, les organisateurs de cet événement sont Jean-Marc Tarrit, aujourd’hui président d’honneur de la République de Montmartre et Pierre Passot, Premier ministre, avec, comme commissaire d’exposition, le ministre des Beaux-Arts, initialement Nicolas Tikhobrazoff à qui j’ai succédé en 2010. L’ensemble est coordonné par le président Alain Coquard. L’une des originalités de cette manifestation est que les artistes qui exposent s’engagent à offrir au minimum dix pour cent du montant des ventes qu’ils réalisent à cette occasion, à une œuvre soutenue par la République de

Montmartre. Pour la septième biennale, c’est l’œuvre des P’tits Poulbots, dont la République de Montmartre est la marraine, qui a été choisie pour recevoir les dons des artistes participants. PM : Qui sont ces artistes, et comment sont-ils sélectionnés ? JV : C’est une trentaine de peintres, illustrateurs, sculpteurs et photographes qui sont retenus sur dossiers examinés, selon certains critères, par

un comité de sélection ad hoc. Depuis la dernière biennale, nous avons souhaité donner une priorité aux acteurs locaux proposés par notre ami Midani, président de Paris-Montmartre. Nous sommes également heureux d’accueillir cette année six artistes de Street Art de l’association professionnelle « La main au bout des doigts » dirigée par M. William. La qualité globale et la diversité de style des œuvres présentées suite p.38


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Paris-Montmartre vous présente la 7ème édition de la Biennale de la République de Montmartre, avec, à l’affiche (ci-dessous) de grands noms de l’art contemporain montmartrois, tels que Marko Stupar, l’invité d’honneur, Bengt Olson, le plus montmartrois des grands peintres suédois, ainsi que son ami galeriste Lajos Flesser. Sans oublier l’excellent Manuel Gil, qui incarne merveilleusement bien Montmartre à travers ses œuvres (voir page 50).

Les Cimaises

Vous pourrez aussi découvrir de nombreux artistes montmartrois toujours en activité sur le carré aux artistes. Cette exposition est assurément une véritable proclamation de l’art montmartrois d’aujourd’hui. À cette occasion, un hommage est rendu à Jean-Pierre Serrier, peintre surréaliste, l’un des tout premiers artistes installés sur la place du Tertre.


Les Cimaises

s’accroît ainsi d’année en année. PM : Quel sera pour cette septième édition, l’invité d’honneur ? JV : Après Gilbert Fleury, Nicolas Henry, Bruno-Emile Laurent et Agnès Rispal, nous avons la chance que Marko Stupar ait accepté notre demande de parrainage. Marko est probablement aujourd’hui le plus remarquable paysagiste urbain exerçant en Europe. Il fêtera ses 80 ans à l’occasion de la biennale, étant né le 11 novembre 1936 en Bosnie. Après avoir poursuivi ses études artistiques à Belgrade puis à Paris, il a débuté place du Tertre à son arrivée en France en 1964. Depuis, les plus grandes galeries et salons lui ont ouvert leurs portes, de Düsseldorf à Liège et d’Osaka à New York où il a exposé chez André Roussard en 1984 et dans sa galerie de la rue du Mont-Cenis en 2011. On peut encore y admirer certaines de ses œuvres, de même qu’à la galerie du Vieux Chalet, chez Robert Philippe, qui l’a découvert à ses débuts. PM : Un hommage particulier sera rendu à Jean-Pierre Serrier. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ? JV : Jean-Pierre Serrier est un peintre surréaliste français décédé à 55 ans en 1989, dont Arnold Kohler a pu dire qu’il peignait « avec la minutie des primitifs et, souvent, leur candeur ». Un artiste génial dont le style très particulier mérite d’être découvert ou redécouvert. Je profite de cette interview pour remercier de leur soutien indéfectible aux actions de la République de Montmartre, Brice Moyse, le président du groupe Immopolis, ainsi que la BNP Paribas. Propos recueillis par Pierre Passot

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MARKO STUPAR

é à Vodenica, en Bosnie, Marko Stupar a vite trouvé dans l’art et le dessin une réponse aux souffrances imposées par la vie et l’histoire. Devenu ingénieur dans une usine de machines-outils, il suit des cours du soir à l’école des beaux-arts de Belgrade. A 28 ans, il s’installe à Paris, la ville qui le fascine. En l’explorant avec passion d’un bout à l’autre, il y retrouve intactes les émotions qu’il éprouvait devant les toiles des grands maîtres impressionnistes dans le musée de Belgrade. Après avoir exercé sur la place du Tertre, il commence à exposer ses œuvres et se bâtit rapidement une solide réputation de paysagiste, trouvant sa principale source d’inspiration dans la diversité des scènes urbaines : rues et cafés, terrasses et jardins, placettes intimes ou larges perspectives. Il se met alors à voyager et enrichit sa quête de paysages divers, villes de province, plages… Son œuvre se distingue par sa puissance, sans doute parce que toutes les toiles de Stupar possèdent une belle assise : la construction à l’équilibre savant, l’intelligence de l’espace, y sont remarquables. Mais cette solidité n’est pas étouffeuse d’émotion, bien au contraire, car la touche révèle à merveille une sensibilité profonde et pudique. Une mélodie poétique semble sourdre de la réalité la plus prosaïque, nimbant le quotidien d’une lumière particulière, aux tonalités vibrantes : peut-être, captée par la touche de ce grand peintre, la lumière mythique de Paris. (Eléments biographiques Galerie Roussard)

Stupar – Rue Lepic

Stupar – Le jardin du Luxembourg

Samedi 5 et dimanche 6 novembre, de 11h à 18 h, dans les salles paroissiales de l’église Saint-Pierre, place du Tertre. Vernissage ouvert à tous, en présence des artistes, le samedi 5 novembre, de 16h30 à 18h. Stupar – Rues Lepic et des Abbesses


Les Cimaises

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le plus parisien des suédois

le grand

Bengt Olson

N

Hommage à

Jean-Pierre Serrier (1934 – 1989)

C

’est en 1951 que Jean-Pierre Serrier est admis à l’Ecole Nationale des Arts Appliqués de la Ville de Paris : mais ce talentueux jeune dessinateur s’installe souvent place du Tertre avec son chevalet, figurant parmi les pionniers de ce qui deviendra bien plus tard le «Carré aux Artistes ». Il travaille avec la galerie Bussière Jannel, rue du Chevalier de la Barre, tissant des liens d’amitié avec ses propriétaires*. Jean-Pierre et son épouse Yvette s’installent au pied de la Butte.

é le 22 juin 1930 à Kristinehamn, cet artiste peintre suédois a d’abord été l’élève de Endre Nemes à l’École d’Art

Valand (Göteborg). En 1952-1953, il est l’élève de Fernand Léger à Paris, où il vit et travaille depuis 1960. Auteur d’une œuvre sur toile poétique, fluide et puissante à la fois, Olson a aussi réalisé de nombreuses œuvres monumentales en France et en Suède, notamment la façade du tunnel d’entrée de l’autoroute de Normandie à Saint-Cloud, et la façade du Palais de justice de Créteil. En 1989, le Musée d’Art de Göteborg a organisé une très importante rétrospective de ses œuvres, et le Musée Maillol lui a consacré en 2001 une grande exposition (78 toiles), à la mesure de cet artiste exceptionnel. En 1967, il signe un contrat d’exclusivité avec un galeriste Genevois de renommée internationale, Roger Ferrero. Serrier change de style : fortement influencé par la philosophie de Nietzsche, il s’oriente définitivement vers le surréalisme. Après un nouveau contrat signé avec un galeriste de la Nouvelle-Orléans, son œuvre connaît un succès croissant aux États-Unis. En 1986, une grande rétrospective lui est dédiée à la galerie Automation House, à New York, où sont présentées ses œuvres des vingt dernières années. Malheureusement, le 30 mars, cet insatisfait perpétuel mettait fin à ses jours. (Eléments biographiques Françoise Serrier) *Madame Geneviève Jannel s’est éteinte au mois d’août 2015. Avec elle disparaissait l’une des dernières galeristes de haut de la Butte. Outre Serrier, de nombreux peintres ont commencé à exposer dans ses galeries.


Entre cour et jardin

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BARBER SHOP QUARTET Un spectacle d’humour musical ’origine de la pièce s’inspire des échoppes de Lbarbier aux Etats-Unis où les

clients chantent en attendant leur tour ! Voilà comment est né le Barber shop qui existe toujours outre atlantique.

Quatre comédiens au tempérament bien trempé nous donnent à vivre un jeu tout en finesse au service de dialogues irrésistibles de drôlerie et un peu décalés. Mais ils sont aussi chanteurs, avec une variété de voix a capella à quatre voix : Ténor, alto, basse…

Sur fond de brouille dans le Barber shop français, tout est prétexte à chansons françaises, publicité, réinterprétations, parodies et styles musicaux des plus variés… L’introduction commence par un tempo jazzy… Un vrai feu d’artifice emporte le public. Les chansons vibrent sur des saynètes de mimes, de bruitages drolatiques. La mise en scène très créative nous offre un style rétro. Ces comédiens aux multiples fa-

FRANÇOIS GRIMALDI

fait «jazzer» la Corse au Théâtre les Feux de la Rampe

cettes nous insufflent la joie sans modération. Une pépite succulente : à ne pas manquer ! Michèle Clary Théâtre de L’Archipel 17 Boulevard de Strasbourg, 75010 Paris Téléphone : 01 73 54 79 79 www.larchipel.net

e chanteur François Grimaldi – le plus MontLmartrois des Corses et le plus Corse des Montmartrois – qui exerce tous ses talents dans son restaurant gastronomique et artistique du haut de la Butte (« le Lamarck », au 8 rue Lamarck), sera sur scène le 25 octobre, à la tête d’un quatuor de jazz… pour faire swinguer la langue corse ! Le talentueux quartet proposera du jazz moderne, harmonieux et dansant, dans cette belle salle très confortable, avec une superbe acoustique.

Pattika chante paris C

omplaintes myhiques, reprises inventives et compositions personnelles, Pattika, la chanteuse-comédienne montmartroise chante et enchante Paris.

Les samedis 29 octobre, 26 novembre et 17 décembre, à 18 heures, au Théâtre Pixel, 18, rue Championnet Tél : 01 42 54 00 92

Le Mardi 25 octobre, concert unique à 21h, au théâtre Les Feux de la Rampe, au 34 rue Richer dans le 9è, à deux pas des Folies Bergères. Réservations : 01 42 46 26 19 Les Montmartrois et les autres seront nombreux à venir l’applaudir. Alors, pace salute !

Les samedis 29 octobre, 26 novembre et 17 décembre à 18 heures

Pierre Passot Prix spécial pour les habitants du 18ème !


Entre cour et jardin

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MADEMOISELLE Spectacle musical avec Isabelle Layer et Vincent Gaillard au piano, Mis en scène par Philippe d’Avila ademoiselle est une grande meneuse de M revue. Au moment de bais-

ser le rideau sur sa belle carrière, elle sort de ses retranchements pour explorer avec nous son parcours de vie. Le lieu choisi pour cette rétrospective est sa loge d’artiste, comme si cela s’imposait. Là, elle nous transporte sur un chemin de chansons pour revisiter des grands moments du jazz, de la comédie américaine, du cabaret… Pierre, son confident, l’accompagne au piano. Tandis que nous avançons dans l’intimité de Mademoiselle, le public traverse le registre de toutes les émotions où le rire parvient à côtoyer les larmes. Mais c’est le Beau qui domine au final pour dire que l’argent, la gloire ne sont rien par rapport à l’Amour. Après de telles confidences et ses

effets miroirs, il s’impose une heureuse soif de vie ! Michèle Clary Théâtre du Marais 37 Rue Volta, 75003 Paris Téléphone : 01 71 73 97 83

MAIS POURQUOI, MEGAN NE COMPREND PAS ? ’est l’histoire d’une femme, C pas si ordinaire

que ça. Megan, est née en Belgique, sous une bonne étoile. C’est une personne attachante, d’une beauté fatale et d’une allure royale. Megan, fait rire des milliers de personnes sur la toile (internet). Pour elle, presque tout est bon pour nous faire oublier, avec ses petites vidéos désopilantes, les tracas de la vie. A notre époque où tout n’est pas bien perçu, mal interprété avec des explications brouillées, même avec l’aide d’un décodeur il nous arrive de ne pas tout comprendre. Megan nous fait part de ses analyses simplifiées. Elle s’est pro-

duite pour la toute première fois sur scène à Jodoigne, pour le week-end du rire où elle a remporté un vif succès. T’as pigé ? A. Cerdan

LES DIVALALA

NOUVEAU SPECTACLE MUSICAL FEMME FEMME FEMME Au théâtre Trévise

es Divalala c’est d’abord une histoire de renLcontres et d’amour de la

chanson entre trois comédiennes : Gabrielle Laurens, Angélique Fridblatt et Marion Lépine, sans oublier Raphael Callandreau pour l’orchestration vocale. A la levée du rideau, vous vivez le parcours de femmes qui viennent de vivre une rupture amoureuse… et le temps d’une nuit, elles perdent pied, se ques-

tionnent sur qui elles sont et font la fête ! Le fil rouge nous fait revisiter des chansons à grand succès, un mélange de toutes les époques : Léo Ferré, les années 70, des chansons actuelles. En un mot, un répertoire très varié et plein de surprises ! Tout cela sous une maîtrise parfaite de l’a capella, dans une mise en scène inspirée et dynamique de Freddy Viau. Ces trois comédiennes au talent confirmé nous bous-

culent dans le rire mais aussi nous emmènent vers des séquences émotion. Mais surtout, vous repartez de ce spectacle plus heureux qu’en rentrant ! C’est tout simplement jubilatoire ! A voir absolument ! Michèle Clary Théâtre Trévise 14 Rue de Trévise, 75009 Paris Tél. : 01 45 23 35 45


Art-niversaire

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IL Y A UN SIÈCLE, EN PLEIN CONFLIT MONDIAL, UNE BOMBE EXPLOSE

Suite

DAA

A

ux États-Unis, un trio célèbre émerge à New-York : Marcel Duchamp, Francis Picabia et Man Ray. Duchamp habita Montmartre de 1904 à 1908, successivement aux 71, 65 et 73, rue Caulaincourt (2). Quant à Picabia, son ami de toujours rencontré sur la Butte, il eut son atelier au 60 boulevard de Clichy, mitoyen de la Villa des Platanes, puis au 15 rue Hégésippe Moreau, dans la célèbre Villa des Arts (3). Les deux amis montmartrois se retrouvent à New-York pour l’Armory Show de 1913 où ils exposent Nu descendant l’escalier n°2 pour l’un et Danses à la source et Procession à Séville pour l’autre. Duchamp et Picabia s’installent à New-York en 1915, créant avec Man Ray la revue 291 et contribuant ainsi à la diffusion d’un esprit proche de Dada, sans pour autant savoir ce qui se mettait simultanément en place à Zurich. La première exposition de la Society of Independent Artists, initiée par Duchamp en 1917, fit date. Ce dernier se voit en effet refuser par le Comité, malgré le principe d’accrochage « sans prix ni jury », son readymade Fountain (Urinoir) signé du pseudonyme R. Mutt, inspiré du nom d’un fabricant de sanitaires…. Alors, Duchamp est-il véritablement Dada ? Il s’en défendra des années plus tard mais est, en tout état de cause, en empathie avec le mouvement. Il sera, de plus, en conversation épistolaire avec Tzara, qui le conseillera pour la réalisation, avec Man Ray, de l’unique numéro de la revue New-York Dada, publié

en 1921. Ses readymades, aidés ou non, tout ou partie du réel, empruntés et repositionnés par la seule volonté de l’artiste, à l’image de son Porte-bouteilles crée à Paris en 1914, démontrent que l’art peut se trouver là où on l’attend le moins. En ce sens, en provoquant le spectateur pour l’amener à réfléchir sur les valeurs et les fondements de la société, sa démarche est purement Dada. Comme le dira Ray-

En ce sens, en provoquant le spectateur pour l’amener à réfléchir sur les valeurs et les fondements de la société, sa démarche est purement Dada.

mond Hains en 1960 lors de la signature du Manifeste du Nouveau Réalisme : « Mes œuvres existaient avant moi, mais on ne les voyait pas car elles crevaient les yeux ». D’autres artistes d’avant-garde prédadaïste quittent l’Europe pour New-York, comme le peintre suisse Jean Crotti qui signe en 1915 un étonnant Portrait sur mesure de Marcel Duchamp exécuté au fil de fer sur le visage du modèle. Il épouse en 1919, en secondes noces, la sœur de Duchamp, alors que ce dernier entame

D

Par Jean-Marc TARRIT

une liaison avec la première femme de Crotti… On reste en famille ! C’est sans aucun doute à Paris que Dada va trouver son apogée avec une génération exceptionnelle d’écrivains, poètes et dramaturges comme Eluard, Breton, Tzara, Aragon, Crevel, Péret, RibemontDessaignes, Soupault ou Vitrac…. Si le mouvement parisien s’affirme sur le plan littéraire, il ne faut pas oublier les peintres déjà cités ayant habité Montmartre, Picabia, Arp et son épouse Sophie Taeuber-Arp, qui réalisa de magnifiques Têtes Dada. Max Ernst habita quant à lui, dans les années vingt, tour à tour, Villa Léandre, Hameau des Artistes, la cité Art Déco du 36, avenue Junot, et aux Fusains, rue Tourlaque. Les époux Delaunay, avant de devenir des peintres orphiques, pour reprendre l’expression d’Apollinaire, rejoignirent également, sans vivre sur la Butte, le mouvement Dada. Reconnaissons que, lors de ses débuts à Zurich, Dada demeure emprunt des avancées d’avant-guerre, expressionnistes, cubistes et futuristes. Toutefois, sous l’influence de Tzara déclarant, « Nous en avons assez des académies cubistes et futuristes, laboratoire d’idées formelles », la peinture dite « rétinienne » va rapidement être dénoncée. Il faut s’affranchir de toute référence, par définition emprunte du carcan sociétal et de l’apprentissage, et déconstruire tout en imaginant ce que peut produire un cerveau vierge. D’où la célèbre paronomase Dada/ Nada !


Art-niversaire

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André Breton, Autoportrait, 1930

Paul Eluard

Marcel Duchamp par Man Ray

Max Ernst

Tout ce qui rappelle de près ou de loin la peinture de chevalet doit être banni ou transgressé. Travailler dans le noir et dans un temps limité pour éveiller la spontanéité, utiliser tout matériau, du défet de journal, au bois, en passant par le métal, et surtout l’extraire de sa fonction originelle, créer l’automatisme non suggéré là où il y a réflexion et préférer l’absurde à la raison, telle est la voie Dada. Elle se nourrit d’expérimentations multiples, notamment optiques, photographiques, cinématographiques, poétiques et picturales. Encouragé par Picabia ayant entretemps créé la revue 391 à Barcelone, Tzara, arrive à Paris en 1920. Roumain de naissance, de son vrai nom Samuel Rosenstock (1896-1963), il se lie d’amitié avec André Breton (1896-1966). Ce dernier a déjà fondé en 1919, en compagnie de Louis Aragon et Philippe Soupault, la revue Littérature qui publie notamment les poèmes de Max Jacob. La même année, Breton écrit avec Soupault Les champs magnétiques, première tentative d’écriture automatique, destruction du langage au profit de la spontanéité et transposition des thèses médicales sur les associations et les messages subliminaux. Tenter d’abolir le vocabulaire, cette « police des mots » comme l’écrira bien plus tard l’artiste Jacques Villeglé, créer des « ultra-mots qu’aucune bouche humaine ne saurait dire » se révèleront toutefois décevants en pratique. Privé de son ami Jacques Vaché, dandy-nihiliste décédé en 1919 d’une overdose d’opium et dont l’influence sur Breton fut indéniable, celuici reporte toute son affection sur le poète roumain et adhère pleinement au mouvement Dada. Amis de Pierre Reverdy,

Francis Picabia, Dame, 1920


Art-niversaire

DADA

Tristan Tzara

auteur de Nord-Sud et locataire du 12, rue Cortot, Breton, Tzara et Eluard, tous trois montmartrois, constituent le noyau dur de Dada Paris, entourés des artistes déjà nommés. Paul Eluard, pseudonyme d’Eugène Grindel (1895-1952), dont les poèmes inspirés des égéries qui ont traversé sa vie comptent parmi les plus beaux de la langue française, habita rue Ordener avant d’acheter pour Gala (Helena Diakonava), épousée à la mairie du 18e arrondissement, un appartement au 7, rue Becquerel. Celle-ci l’habita, certes, mais avec Dali ! Rappelons que c’est dans cet immeuble que Dali réalisa l’un de ses tableaux les plus célèbres, La persistance de la mémoire ou Les montres molles (4). Avec Nush, sa seconde femme, Eluard sera domicilié au 35, rue Max Dormoy, aux lisières de la Butte. Breton, quant à lui, achète un appartement au 42, rue Fontaine qu’il conservera jusqu’à son décès. Enfin, Tzara se fait construire en 1923 une maison par l’architecte autrichien Adolphe Loos, influencé par Louis Sullivan et l’École de Chicago, au 15, avenue Junot. Outre leurs parcours personnels respectifs, les protagonistes de Dada Paris montent des manifestations faisant souvent « évènement » dans le microcosme intellectuel mais demeurant boudées du grand public, en raison de l’anarchie ambiante, de l’apparente loufoquerie et des scandales qui s’en suivent…. On assiste à des pièces de théâtre jamais répétées, y compris celle particulièrement novatrice de Ribemont-Dessaignes L’Empereur de Chine, à des concerts salle Gaveau, totalement improvisés sur des musiques impossibles à interpréter… ; même le talentueux montmartrois Erik Satie aime à s’y perdre…. Face à cet accueil mitigé, Dada organise, pour changer un peu et tourner en dérision les guides officiels, une visite commentée et totalement décalée de l’Église Saint-Ju-

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Jean Arp

Francis Picabia

lien-le-Pauvre, choisie, car, affirme-t-il, tota- de la Soirée Dada montée par Tzara au lement inconnue ! Sans suite… ! En 1921, théâtre Michel. Certains, les plus nombreux, le groupe se fait remarquer par le procès adhèrent au surréalisme, dont le manifeste fictif de Maurice Barrès, mis en accusation sera publié par Breton en 1924, d’autres pour « crime contre la Sûreté de l’Esprit » ! suivent un parcours plus personnel comme André Breton en est le président, Georges Picabia et Tzara. Ribemont-Dessaignes le procureur, Aragon Historiquement, Dada serait donc et Soupault les avocats de la défense tandis que Tzara, Benjamin Péret et Drieu La mort en 1923, évitant ainsi, comme de Rochelle jouent le rôle des témoins. Si Bar- nombreuses avant-gardes, de devenir un rès écope de vingt ans de travaux forcés, nouvel académisme. Il s’est en quelque ce procès marque surtout les prémices des sorte autodétruit sous l’action conjuguée dissensions et de l’éclatement du mouve- de Breton qui pensait déjà au surréalisme ment Dada, Tzara et les dadaïstes de la pre- et de Picabia qui ne supportait pas ce qui mière heure étant contre toutes formes de dure ! « Non-Art », « Anti-Art », quelles que procès, y compris ceux intentés par Dada. soient les formules utilisées, Dada a touDes querelles et des rancœurs apparaissent tefois révélé par son caractère nihiliste, entre pro-dadaïstes, anti-dadaïstes, pro-sur- contestataire, irrévérencieux et foisonnant, réalistes, anti-surréalistes et anti-tout…. En 1922, le Salon Dada organisé par Tzara à Paris est dédaigné par Breton. Duchamp refuse d’y participer, adressant ce mot laconique «  Pode Balle !  ». La même année, l’échec du Congrès de Paris, pompeusement dénommé « Congrès pour la détermination des directives de la défense de l’Esprit moderne  », voulu par Breton, est récusé par Tzara, tandis que plus de quarante personnalités dont Eluard et Satie retirent leur confiance au comité organisateur. Enfin, en 1923, la rupture est consommée entre Dada et les Jean Crotti, Portrait de Duchamp, 1917 futurs surréalistes lors


Art-niversaire

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Nouveau Réalisme ou le Pop Art. Le fameux Tomato Soup d’Andy Warhol en 1968, ne présente-t-il pas quelque similitude avec les readymades de Duchamp ? Quant au surréalisme, plus structuré, visant à construire après la destruction, n’est-il pas la continuité logique de Dada, avec sans doute plus de calcul et moins de naïveté ? Retenons le propos de Tzara de 1958 : « J’aurais bien ri si on m’avait dit, il y a quelque quarante ans, que Dada deviendrait l’objet d’attention de la part des musées, de thèses à la Sorbonne et d’autres honneurs semi-officiels » et d’ajouter, « Il faut penser que ces œuvres d’art à l’époque, n’étaient que des manifestations contre l’art, qu’elles n’étaient destinées ni à la vente, ni à être conservées. Ce qu’il y a d’étonnant, c’est qu’elles ont pu survivre et garder jusqu’à aujourd’hui une fraicheur de sentiment qui les rend encore valables ».

Georges Richemont, Dessaignes, Grand musicien, 1920

des procédures plastiques et poétiques inédites et fécondes. Il dut, comme nombre de courants intellectuels progressistes,

Il est regrettable que cette période si riche de l’avant-garde soit si peu mise en avant dans l’histoire de Montmartre. Pourtant, Breton, Tzara et Eluard vécurent sur la Butte tout comme ces artistes mondialement connus tels Duchamp, Ernst, Picabia ou Arp. Leur mise en avant permettrait de dépasser les éternels poncifs, néanmoins essentiels, du Chat Noir, de Lautrec ou d’Utrillo… et d’attirer ainsi d’autres publics…. Mais le tourisme de masse, avec ses retombées mercantiles, a ses raisons… qui lui appartiennent ! Disons simplement pour conclure, comme l’a si bien chanté notre montmartroise et internationale Dalida, Darla dirlaDADA… !

subir une période de purgatoire avant que son esprit ne soit repris des décennies plus tard par des mouvements comme Flexus, le

Jean-Marc TARRIT

Cf. Paris Montmartre n° 13.97, 4e trimestre 2014, Quizz de J.M.T. Cf. Paris Montmartre n° 13.100, 3e trimestre 2015, Quizz de J.M.T. (4) Cf. Paris Montmartre n° 13-91, 2e trimestre 2013, article J.M.T. (2) (3)

Pour en savoir plus • Dada, Laurent Le Bon, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 2005.

• Dada, histoire d’une subversion, H. Béhar, M. Carassou, Fayard, Paris, 2005.

• Archives Dada-Chroniques, Marc Dachy, Éditions Hazan, Paris, 2005.

• Dada, Hervé Bize, Éditions Cercle d’Art, Paris, 2005.

• Les 3 excellents dictionnaires sur Montmartre d’André Roussard, Éditions A. Roussard, Paris.

Max Ernst - Fruit d’une longue expérince - 1919


Le feuilleton de Paris-Montmartre

Par Christine Haydar

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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE Montmartre, été 1954 - 2e épisode

C

e soir, mon paternel a invité deux copains à dîner. Je sais pas où il est allé les pêcher, ces deux-là, mais ils sont gratinés. Le premier, Orlando, a une jambe de bois. Il fait relieur et restaurateur de livres anciens. Son atelier est tout près, rue Notre-Dame de Lorette. C’est un sacré boute-en-train, toujours en train de rigoler et de faire des jeux de mots plus ou moins vaseux. L’autre, Albert, est pianiste de jazz. Lui, c’est un œil qu’il a perdu je sais plus où. Pour l’instant, il porte un bandeau, mais bientôt il aura un œil de verre dernier modèle. A eux deux, ils auraient fait un corsaire du tonnerre de dieu. A tous les coups, ce soir, on a droit à un risotto. C’est la conception de ma vieille du repas de gala : crudités, sardines à l’huile et risotto. –– Alors, la grenouille, encore en train de rêvasser ? Il m’a fait peur, ce con, à m’arriver dans le dos comme un fauxcul qu’il est. Mon frère Jean-Paul a quinze ans et c’est un emmerdeur de première. Toujours à critiquer et à donner des ordres. Mes parents l’ont surnommé le dictateur, c’est tout dire. Moi, je l’appelle Benito. Ca le fout hors de lui. J’aime bien. –– Lâche-moi, Benito. Je ne rêvasse pas. Je guette le camion du glacier. –– Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler Benito. –– Alors arrête de m’appeler la grenouille. C’est vrai à la fin. C’est quand même pas de ma faute si je ressemble à un foutu fil de fer.

–– Jean-Paul, fiche la paix à ta sœur. Et toi, Simone, mets le couvert, s’il te plait. Après tu iras chercher le pain. Elle peut courir. Pourquoi toujours moi ? Je ne bougerai de ce balcon que par la force. Il fait beau. Je suis bien là. J’ai une vue d’ensemble sur toute la rue Pigalle. Une rue très vivante. En face, l’enseigne du Nebraska est déjà allumée, bien qu’il fasse encore plein jour. C’est un bar à putes. Il y en a plein dans le quartier.

–– Simone, mets le couvert. Ils vont arriver. –– Voilà le glacier. Je descends. –– Occupe-toi plutôt de la table. Trop tard. J’ai déjà pris le seau à glace et ouvert la porte. Du réduit qui lui sert de cuisine, j’entends ma vieille qui râle. –– N’oublie pas le pain, elle crie. Cause toujours. Elle a qu’à y aller ellemême. Ou envoyer le grand feignant blond qui me sert de frangin. Ma mère est de la vieille école. Dans la maison, un homme n’a

pas à lever le petit doigt. Quelle foutaise ! Aller à la glace, c’est pas une corvée pour moi. J’aime quand le glacier plante son pic spécial dans un grand morceau tout en longueur et qu’il le casse en plusieurs petits bouts pour que ça entre dans le seau. Il y a plein de petits éclats qui giclent sur les clients groupés à l’arrière du camion. Je chaparde les plus petits, me les fourre dans la bouche et les fais rouler d’une joue à l’autre comme un roudoudou. De la poche de son grand tablier en toile cirée bleu marine, le glacier sort un carnet et un moignon de Caran d’Ache. –– Je mets ça sur la petite note, comme d’habitude ? Encore une spécialité de mes vieux, les petites notes. Ils en ont partout, chez le boucher, chez l’épicier, chez le crémier. Même chez l’Italien, chez qui on ne va pourtant pas souvent parce que c’est trop cher. On y va juste pour les raviolis frais, et pour le chianti les jours de fête. Incapable d’articuler un mot, la bouche paralysée de froid, je marmonne un oui incertain. Je remonte en prenant mon temps. C’est lourd, et il faut s’économiser si on veut tenir la distance. Six putains d’étages de trente foutues marches vingt fois par jour, ça doit faire dans les… voyons, six multiplié par trente multiplié par vingt, ça doit faire dans les…enfin, ça fait une chiée. Ma mère oublie toujours quelque chose. Quand c’est pas un voisin de palier qu’a besoin d’un machin ou d’un autre. A


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part nous et Loretta, il y a que des ancêtres au sixième. Juste à côté de nous, Mme Levasseur, qui fêtera ses cent ans dans quelques jours. A la porte centrale, M. Martinaud, qui en a bien soixante-quinze, et près des WC. M. Tomaso, le grincheux mélomane qui sent mauvais de la bouche et nous bassine avec Wagner toute la sainte journée. Comme ma mère est très serviable avec tout ce petit monde, j’arrête pas de monter et de descendre. C’est pas une gosse qu’elle a fabriquée, c’est un coursier… ça aussi, il faut que ça change. J’avais raison, ce soir, c’est risotto. La sauce mijote, ça me donne faim. Ma mère s’est coiffée et a mis du rouge à lèvres pendant que j’étais à la glace. On peut pas dire, elle a de la gueule, ma maternelle. Je suis bien obligée de le reconnaître, elle est même très jolie. Je rate jamais l’occasion de dire une vacherie, mais là… Avec sa robe décolletée, on dirait la Lollobrigida dans Fanfan la Tulipe. La piaule est bien rangée. Le canapé-lit où mes vieux roupillent a été replié pour faire de la place à la table à rallonges. Une fois casé sur sa chaise, plus question de bouger. Même écarter les bras pour couper sa viande, macache. Ca doit être pour ça qu’il n’y a jamais de viande quand on est nombreux… Le lit gigogne est à droite, près de la fenêtre. Sur celui du haut, Jean-Paul est encore plongé dans Réalités, l’air béat. Tellement absorbé qu’il m’a pas entendue rentrer. –– Alors, Benito, on se cultive ? Il sursaute, rougit, l’air coupable. Ferme la revue d’un geste brusque. Je le trouve bizarre, ces temps-ci. –– Qu’est-ce qu’il y a de si passionnant dans ce bon dieu de journal ? je lui demande. –– Un article sur les insectes, si tu veux savoir. Les insectes, c’est son dada. Je mets le contenu du seau dans le haut de la glacière, où le beurre commence déjà à prendre ses aises. Juste quand je referme la porte, j’en-

Le feuilleton de Paris-Montmartre

tends les hou-hou familiers qui montent de la rue. Il faut descendre chercher Orlando l’unijambiste. –– Et votre père qui n’est pas rentré. Comment allons-nous faire ? dramatise ma mère.

Mon père joue du saxophone, de la clarinette, du bandonéon, de la batterie, de la guitare, du xylophone, sans oublier les maracas.

Il n’a jamais voulu monter à pied. C’est tellement plus facile de se laisser porter comme un bébé. Je suis sûre qu’avec la rampe et

une de ses béquilles, c’est faisable. Les invalos, c’est comme ça. Ca se croit tout permis. –– Jean-Paul, tu ne veux pas aller l’aider ? ça, au moins, c’est un truc qu’on peut pas me demander à moi. –– Merci bien. Pour me démettre une ver-

tèbre, comme la dernière fois. Ce jour-là, il avait voulu le monter sur son dos sans l’aide de personne, cette grande gueule. Il en a été quitte pour porter une minerve pendant une semaine. Bien fait pour lui… ça lui apprendra à faire le malin. –– Simone, sois gentille, va au tabac chercher ton père. En passant, dis à Orlando d’attendre un peu. Et cette fois, n’oublie pas le pain. Je dois avoir l’air furibard parce que mon frangin arbore un sourire satisfait en m’observant. Il fera pas l’arrogant longtemps, ce con. Je trouverai bien un moyen de le mater. Je sais pas comment mais je trouverai. C’est à ça que je pense en remontant la rue Pigalle. Devant la Roulotte, le chasseur en uniforme, avec sa casquette à galons, essaie d’attirer le gogo avec un baratin que je connais par cœur. La place Pigalle est noire de monde. Le tabac de la place Pigalle, c’est le rendezvous des musicos qui courent le cacheton. Mon père joue du saxophone, de la clarinette, du bandonéon, de la batterie, de la guitare, du xylophone, sans oublier les maracas. N’empêche que comme glandeur, il est champion, mon paternel. Avant, il travaillait tout le temps. Il jouait dans l’orchestre de Ray Ventura, mais depuis quelque temps, ça ne marche pas fort. Il est au chômage. Alors, il va au tabac, comme il dit. Quand il a dit ça, il a tout dit. Ma mère n’a plus qu’à la fermer. Je me faufile au milieu des petits groupes. Mon vieux n’est nulle part. Je traverse et j’entre au tabac. Rien non plus. A tout hasard, je jette un œil dans l’arrière-salle. Il est là, assis à une des tables du fond, en train d’embrasser à pleine bouche une rouquine en robe rouge. Elle a un bas filé. Je le vois sous la table. Je la trouve moche et vulgaire. A côté de ma mère, elle tient pas la comparaison. Mon vieux a vraiment un goût de chiotte pour les frangines. Je file sans


Le feuilleton de Paris-Montmartre

qu’il me voie et je cours à la maison. Orlando n’est plus dans l’entrée. Je suis déjà au troisième quand je m’aperçois que j’ai oublié le pain. J’ai plus qu’à redescendre. A la maison, tout le monde est installé. Albert et Margot ont dû arriver à point nommé pour monter Orlando. Ma mère leur a servi un verre de grenache en attendant son cher et tendre. Je fais des bises alentour. Margot me serre contre ses gros nénés. Elle peut pas avoir d’enfants, alors elle s’arrange avec ceux des autres…Si ça se trouve, elle serait bien contente d’avoir une petite fille dans mon genre. Il faudra que je lui pose la question un de ces jours. Au moins, avec elle, je serais pas en manque de câlins. Ma mère a toujours mieux à faire que s’occuper de moi, sauf quand il s’agit de distribuer les corvées. Je lui en veux de pas être plus gentille avec moi. C’est peut-être parce qu’elle a failli mourir à ma naissance. Je me suis présentée par le siège, à ce qu’il paraît. Il a fallu lui ouvrir le ventre jusqu’au nombril. Une césarienne, ça s’appelle. La cicatrice n’est pas belle à voir. Comme ma mère est très coquette, je suis pas sûre qu’elle me pardonne un jour. J’étais drôlement embêtée quand j’ai appris ça, mais après tout, j’ai pas demandé à venir au monde. –– Ton père n’est pas avec toi ? ma vieille reproche. –– Je l’ai pas trouvé. –– Je mets le riz à cuire, ou la sauce sera trop réduite. Tant pis pour Fernand. Fernand, c’est mon paternel. –– Simone, va chercher deux chaises chez Loretta. Elle me laissera pas respirer la vache. Elle voit pas que je suis essoufflée ? Je file au bout du couloir et je frappe. Des crachotements hystériques de bidet surmené me répondent. Loretta est très à cheval sur la propreté. J’ai jamais vu personne se laver les fesses aussi souvent. –– Qui est là ? –– C’est Simone. –– Une minute, elle me crie à travers la porte. –– En attendant qu’elle ait fini sa toilette, je vais m’asseoir à ma place habituelle. Cette bonne vieille dernière marche. Enfin un peu de repos. La minuterie s’éteint, mais je me lève pas pour la ral-

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–– Laisse-moi passer, je suis à la bourre. Il a dû trouver un cacheton. Une fois n’est pas coutume. Avec lui, tout est problème. Quand on a besoin de tickets de métro c’est toute une histoire. Il faut aller rendre des bouteilles consignées pour pouvoir en acheter. La porte de Loretta s’ouvre enfin. Un type que j’ai encore jamais vu sort de chez elle. Il a l’air sournois. Il se tire en rasant les murs. –– Qu’est-ce que tu veux, ma poulette ? –– C’est pour les chaises à cause des invités. Quand j’arrive, tout le monde est déjà coincé à sa place autour de la table sauf moi et mon père qui fait son intéressant au milieu de la pièce, déguisé en gaucho. J’installe les chaises pendant qu’il se déshabille. –– Le pantalon est un peu long, mais je peux faire un revers. De toute façon, il faudra bien que ça aille. –– Il a trouvé un remplacement de saxo au Mikado. C’est sur le boulevard, pas loin du cirque Medrano où je suis allée une fois avec l’école. Mon père s’est rhabillé comme tout à l’heure. Il a remis la chemise au rouge à lèvres, ce couillon. Ma mère sort de sa cambuse, une assiette de hors-d’œuvres dans chaque main. –– Si tu as fini ton striptease, Fernand, on peut peut-être se mettre à table. –– Mon père a horreur des crudités. Il avale ses sardines et son risotto à toute vitesse, en Jacques Helian et son orchestre mangeant bruyamment. Avant de partir au Mikado, il se dessine une regard velouté style beau ténébreux. petite moustache avec le crayon à Il porte un grand sac en papier. C’est sourcils de ma mère et se plaque les peut-être pour moi ? Il m’a encore pas cheveux avec sa brillantine Roja pour fait de cadeau pour mon anniversaire. faire argentin. Après quoi il me tend un C’est toujours pour demain. petit paquet enveloppé dans du papier –– Qu’est-ce que tu fais là, bouchon ? Ils journal avec un élastique, empoigne sont arrivés ? son saxo, et me joue « Bon anniver–– Ouais. saire » avec une semaine de retard. –– Il est trois marches plus bas que moi, et j’ai une vue imprenable sur la trace A suivre… de rouge baiser qui décore le col de sa chemisette vert amande assortie à ses Christine Haydar yeux. Pourvu que ma mère s’aperçoive lumer. Je vais me payer un petit rêve en vitesse dans le noir. Zut, la lumière revient déjà. Je me penche à travers les barreaux. C’est mon vieux qui s’amène. Il est entre le troisième et le quatrième étage. Je vois le haut de son crâne à travers la rampe. Il est presque chauve sur le dessus mais il a plein de cheveux sur les côtés. C’est fou ce qu’il plait aux femmes. Ma mère est d’une jalousie féroce. Quand elle l’a connu, il paraît qu’il était irrésistible. D’ailleurs, elle n’a pas résisté longtemps à son fameux

de rien. Ca va encore faire des histoires à n’en plus finir. D’un grand pas, il franchit les trois dernières marches.


sciences pas naturelles

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LE BESTIAIRE Poèmes de GASTON G. – Dessins de Fathi Rebaï

LE MANCHOT Doux habitant du pôle Sud, Sur sa banquise il glisse, il vit, Se dandinant dans le froid rude Avec beaucoup de drôlerie.

Frac noir, long jabot blanc, sans bras, Sans verres, sans plateau, il fait A sa façon, voyez-vous, la Course des garçons de café…

LE KANGOUROU Un kangourou gracieux, Dans la savane jouait. C’est alors que sous nos yeux, Il disparut tout à fait.

Qui sait où il se cacha ? Vous, muet comme une pioche, Donnez votre langue au chat. Où, mais au fond de sa poche !

L’HIPPOCAMPE Non pas comme le centaure, A la fois homme et cheval, Te voilà, drôle de corps, Mi-cheval et mi-poisson : Minuscule et vertical, Beau et noble canasson.

LA CHAUVE-SOURIS Vampire aux grandes oreilles, Souris fuyant le soleil, De tes longs doigts tu te drapes ; Et là-haut, dormant sous cape, A la voûte et à la roche, Par les pattes tu te pends.

O noir parapluie de poche, Pour l’elfe ou le korrigan.

Ne serais-tu pas plutôt, Nageur au fier profil grec, La pièce d’un jeu d’échecs Egarée au fond des eaux ?


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MANUEL Inverse


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O

uvrir la porte de l’atelier

forêt de toiles, abordant les

de Manuel Gil, au

grands thèmes et grands motifs

cœur de Montmartre,

picturaux sous une nouvelle

c’est découvrir un grand artiste

facture. L’œuvre foisonnante,

d’investigation, qui élabore une

qui comprend de nombreux

nouvelle philosophie picturale,

très grands formats, des

dans la continuité de recherches

dessins et sculptures, s’inscrit

esthétiques propres aux avant-

dans une forme figurative

gardes montmartroises, telle

repensée, que l’artiste a qualifiée

qu’on n’en avait pas connu

d’inversionnisme, d’où émane une

depuis longtemps. Dans son

dimension humaine et spirituelle

grand perchoir survolant Paris,

d’une poésie profonde, chaude et

on découvre époustouflé une

réconfortante.

Photo : Habas

GIL l’art à Montmartre


figure de montmartre

D

écouvrir au-dessus de « chez Dali », un grand artiste montmartrois d’origine espagnole à forte personnalité créative, c’est pour le visiteur à la fois une surprise et un enchantement, comme si l’on voyait soudain vivre sous nos yeux la Butte de l’âge d’or, celle de Picasso, Juan Gris ou Modigliani. Révélation renversant d’un coup de pinceau puissant l’idée reçue – et si souvent répétée qu’on avait fini par y croire nous-mêmes – cette idée si confortable à la nostalgie que Montmartre n’accueille plus depuis longtemps de grands talents, ni ne les protège. Vraiment, l’air de la Butte artistique et géniale souffle du côté de la provinciale place du Calvaire, voisine du Tertre, qu’on se le dise, enrichi de chauds effluves venus d’Espagne et vibrant de nouvelles couleurs, propres à raviver notre perception du monde.

Né à Madrid en 1944 dans une famille d’artisans d’art, Manuel Gil peint et sculpte depuis l’âge de huit ans. Après avoir travaillé avec Vasquez, Diaz, Aquilar, entre autres, celui qui ne rêvait que de Paris et de Montmartre, arrive sur la Butte en 1974, à trente ans. Montmartre devient d’emblée son « village » d’adoption. Il se voit proposer rapidement un atelier (au 1, rue des Saules) par le propriétaire de la galerie La Colline, rue de du Chevalier-de-la-Barre,

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auquel il fournira en échange un tableau par mois, dont de nombreuses vues montmartroises. L’immeuble du haut de la rue des Saules, face à la Bonne Franquette, devient ainsi sa toute première adresse parisienne. Puis sa rencontre avec madame Paule Rouge, collectionneuse inconditionnelle s’avérant un très efficace « agent artistique » par amour de son œuvre, et avec Bernard Dufaure, devenu autant un ami qu’un collectionneur (voir encadré p.53), feront décoller sa carrière. Il expose souvent et a des clients passionnés dans le monde entier. Manuel finira par s’installer dans l’immeuble même où il avait rêvé de vivre, à son arrivée dans la capitale, alors qu’il brossait une vue de la place du Calvaire… Après être passé d’un art classique à une tradition impressionniste, Manuel Gil a « pris sa liberté » en élaborant au début des années 80 un mode d’expression picturale

qu’il a intitulé l’inversionnisme, émanation d’une longue réflexion sur la lumière : il l’a ensuite développé en abordant tous les thèmes, faisant la preuve éclatante de l’intérêt de cette nouvelle conception artistique. Adoré de nombreux collectionneurs, il expose depuis 1957 dans les grands salons et galeries d’Europe et des Etats-Unis (Barcelone, Madrid, Paris, Rome, Hambourg, Los Angeles, etc.) Tandis qu'on découvre en le suivant à travers les pièces de la maison les visages, paysages, nus, arbres et animaux, scènes mythiques et quotidiennes – tous marqués par une composition savante, la puissance du trait et la force des couleurs – on finit par se dire que cette œuvrelà, témoigne du monde en transfigurant subtilement la vision que nous en avons. Au point qu’il nous semble redécouvrir, à travers elle, les êtres et les choses dans leur essence profonde, irradiant d’un réalisme magique et faisant sourdre ainsi en douceur une nouvelle dimension de l’être.


figure de montmartre

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L’observateur est devenu capteur de cette autre lumière. Ce travail d’artiste alchimiste, c’est cela le secret, ce que Manuel Gil intitule l’inversionnisme. « Après avoir observé la nature et les êtres qui m’entouraient, j’ai compris que mon état d’âme correspondait largement au degré d’équilibre entre les couleurs, explique l’artiste. Comme on le sait, les couleurs que nous percevons proviennent de la lumière réfléchie par les êtres et les choses dans

Par ma peinture, je tente de montrer cette lumière absorbée que mon subconscient harmonise, alors qu’il est aussi influencé par les autres sensations, les sons, les senteurs…

leur entourage. La couleur de la lumière ainsi réfléchie est la complémentaire de la lumière qu’ils ont absorbée. En moi, une interrogation s’est faite : qu’advient-il de l’énergie solaire absorbée par les humains, les animaux, les végétaux et les minéraux ? Constitue-t-elle leur essence, leur âme, en leur donnant leur dimension cosmique ? Par ma peinture, je tente de montrer cette lumière absorbée que mon subconscient harmonise, alors qu’il est aussi influencé par les autres sensations, les sons, les senteurs… En résumé, l’image traitée par l’inversionnisme présente le reflet de la lumière absorbée. » Nous restituer le reflet de la lumière absorbée par les êtres et les choses… signifie-t-il : dévoiler leur âme ? En tout cas : «  La lumière de l’inversionnisme transforme la vie de tous les jours en une poésie insoupçonnée, écrit Bernard Henri Dufaure, qui ajoute : de ces suite p. 55

RENCONTRE DU TROISIèME TYPE à VERSAILLES

Manuel Gil et son ami Bernard Dufaure

U

n peintre du bonheur et un mécène heureux, réunis le temps d’une exposition à Versailles dans une charmante demeure où vécut le Général Leclerc, c’est le début d’une amitié indéfectible née dans les années 70 au musée de cire de Montmartre, entre un artiste peintre-sculpteur, et un entrepreneur de métallurgie spécialisé dans les produits de haute

et son pas alerte qui nous conduit devant la vieille bâtisse qui fut un temps occupée par le Général Leclerc. Nous sommes accueillis par le maître de maison, Bernard Dufaure, aujourd’hui retraité, bien installé mais pas fixé, et qui a gardé des contacts avec le monde industriel venant des coins les plus reculés de la planète, une clientèle qu’il fournissait en

technologie, installé depuis des lustres dans cette commune mondialement connue. Manuel Gil, immense artiste peintre, précurseur d’un nouvel art, « l’Inversionnisme », était du voyage. Dans le train qui nous conduisait à Versailles, sous un soleil de plomb, il récitait des poèmes et prenait des notes, pour écrire les paroles d’une nouvelle chanson... Manuel est un optimiste qui a oublié sa date de naissance, nous sommes surpris par son dynamisme, son entrain

haute technologie pour les satellites, les sous-marins et le nucléaire. Dans le premier salon, les meubles sont disposés soigneusement et mettent en évidence les beaux tableaux de Manuel Gil, quelques portraits, des toiles peintes à différentes époques, des scènes de rue, qui rappellent des pays et des villes lointaines, Venise, l’ Espagne, Cuba, l’Afrique, Montmartre, quelques nus sous l’éclairage d’un cabaret, une impressionnante

collection de tableaux empilés sur trois étages et qui recouvre les murs de toutes les pièces. On est frappé par l’originalité de chaque toile, des accords parfaits entre les ombres bleues et les clartés vives, qui rendent beau tout ce que touche Manuel Gil. Quelques grands formats font éclater les couleurs et donnent la mesure de son expression esthétique postimpressionniste et son art « inversionniste». Bernard Dufaure s’est intéressé très tôt à la peinture de Manuel Gil : il avait acquis plusieurs toiles et proposé à l’artiste de montrer ses œuvres dans sa demeure à Versailles pour qu’elles soient vues par ses amis et relations d’affaires, une sorte de mécénat gratuit, une passion durable. Autour d’un verre pris dans le jardin adorable de cette maison-galerie, nos deux compères ont pu échanger des souvenirs avec quelques trous dans les dates, mais l’atmosphère était pleine de gaieté, comme dans un tableau de Renoir ; Bernard fumant la pipe, tandis que Manuel, focalisant son regard sur tous les arbustes du jardin, nous faisait la leçon sur les couleurs complémentaires et les reflets bleutés de la lumière. Un moment inoubliable au pays du Roi Soleil. Jacques Habas


figure de montmartre

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Place Jean-Baptiste ClĂŠment

L'ĂŠglise Saint-Pierre


figure de montmartre

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personnages s’exhale une psychologie qui ne peut laisser indifférent et qui nous amène à penser, réfléchir, interpréter. De ses sculptures naissent la beauté, le mouvement, rien n’est statique, tout est vivant. » Une œuvre éclairée d’une lumière intérieure révélatrice, qui garde la simplicité

de la représentation figurative, explorant le réel pour en faire jaillir une forme feutrée de surréel. Comme une chanson populaire d’une profonde beauté qui atteindrait à la poésie la plus raffinée, sans aucune prétention écrasante, en nous prenant la main tout simplement. La main de l’artiste authentique est toujours

celle d’un ami. Un ami présent, vivant ou mort, qui nous aide à vivre encore, à chercher le beau et le vrai encore, malgré la fatigue, et qui, toujours, nous donne à revoir le monde. Manuel Gil est de ceux-là. Jean-Manuel Gabert

JOAQUIN SOROLLA (1863-1923), UN PEINTRE ESPAGNOL À PARIS

L’un des plus importants référents de Manuel Gil, Joaquin Sorolla, fut l’un des peintres impressionnistes les plus populaires de son temps.

L

e plus lumineux des peintres impressionnistes attire toujours les foules du monde entier, avec ses immenses toiles harmonieuses de bord de mer baignés de lumière et de couleurs éclatantes, un artiste passé maître dans l’art de « l’instantanéisme » de l’école de Valence. C’est une des façons de parler du pleinairisme qui emprunte quelques touches des techniques post-impressionnistes. Pour Sorolla, la plage, avec les enfants couchés sur le sable et les toilettes féminines qui volent au vent, le regard de ces mères qui veillent sur leur progénitures, sont des sujets qui lui offrent, sous le soleil éclatant, des blancs, à la limite de la surexposition, qu’ il étale parfois comme une balafre par de longs coups de pinceau et de petites touches pour donner une brillance jamais égalée. Pour ce prince de la lumière la mer est son royaume, de l’ombre à la clarté, milles nuances s’offrent à son regard sous les vagues, il veut saisir la nature dans les moindres recoins, et fait éclater la vérité de la vie dans toute son humanité. Ses œuvres transpirent la fraîcheur, la joie de vivre, à travers les gestes poétiques du labeur quotidien, le moindre petit détail fait vibrer la toile comme une symphonie fantastique, au point que l’on

en oublie la dure réalité de ces hommes et de ces femmes qui vivent des produits de la pêche. Par son côté novateur, Sorolla y Bastida connut de son vivant un immense succès. Lors de sa première exposition individuelle à la galerie Georges Petit à Paris, en juin et Juillet 1906, il

vendit 65 de ses œuvres pour la somme de 230 650 francs de l’époque. Dans le tournant de ce siècle, marqué par les expositions universelles et la course à l’industrialisation, la très grande bourgeoisie, à défaut de particule, s’est approprié le champ artistique, et elle rencontre des peintres qui cherchent à gagner leur faveur. Cela n’a jamais été le cas de Sorolla qui a raflé un nombre record de médailles et de prix internationaux pour la qualité de ses peintures. Grand

voyageur au tempérament énergique, il parcourt le monde à la recherche d’une reconnaissance internationale. Il expose à Berlin, en 1891, à Munich l’année suivante, à Paris en1893 et 1895, à Vienne en 1894, à Venise en 1897, à Buenos Aires en 1900. La consécration suprême viendra

dix ans plus tard aux Etats-Unis qui lui commandent le décor d’une salle de l’Hispanic Society of America. Au salon de 1895 à Paris, le Musée du Luxembourg acquiert un immense tableau « Le Retour de la pêche », marqué par l’influence de Bastien-Lepage. Paris, Capitale mondiale des arts à la Belle Epoque, attire de nombreux jeunes artistes portés par la nouveauté, par l’effervescence des salons et les discussions vives sur les

visions nouvelles de Delacroix, la division des teintes, le rôle des couleurs complémentaires, la découverte des reflets, des idées novatrices mises en pratique par les néoimpressionnistes. Sorolla a une grande aversion pour les marchands de peinture, mais apprécie de passer de l’anonymat au statut de vedette grâce à Georges Petit qui possède la galerie la plus luxueuse de Paris – il à probablement été influencé par les artistes qu’il affectionne et qu’il fréquente, comme Paul-Cesar Helleu, influencé par le luminisme d’Albert Bernard et de Zorn, on peut encore citer Jacques-Emile Blanche, Bastien Lepage, le «père du naturalisme », Renoir qu’il admire tant, sans oublier Auréliano de Beruete y Moret. La série de portraits de sa famille réalisés l’été de l’année 1906 à Biarritz sont tous d’une beauté sublime. Valence, sa ville natale, n’a pas à être jalouse, il ne l’a jamais quittée, elle rayonne dans les musées du monde entier avec ses œuvres d’une variété incroyable, son âme illumine notre regard et nous traverse comme un feu d’artifice. Jacques HABAS


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Henri IV

Par Alexandra Cerdan

a retrouvé sa tête

L

a place du Calvaire doit son nom au calvaire qui existait au sein de la grande abbaye de Montmartre, disparue à la Révolution. C’est en ces lieux dominants que, l’an 1590, le roi de Navarre – futur Henri IV – s’installa, dans le bâtiment principal de l’Abbaye, s’apprêtant à assiéger Paris avec ses 12 000 hommes. Mais il conquit d’abord le cœur de la jeune Abbesse Claude de Beauvilliers (17 ans). La jeune femme le suivit à Senlis lorsqu’il leva le siège mais commit l’imprudence de le présenter à sa cousine, la belle Gabrielle D’Estrées, qui la remplaça aussitôt dans le cœur du Vert-Galant. La machine à légende si chère à Montmartre était déclenchée : par la suite, on vit partout, dans la plus humble chaumière de la rue St-Vincent ou le plus petit pavillon de chasse, le lieu de rendez-vous galant d’Henri et de la Belle Gabrielle, qu’on imaginait venant s’abriter de la cour et du peuple dans les jardins secrets de la Butte… En 1919, à l’Hôtel Drouot, le brocanteur Joseph-Émile Bourdais acquiert pour Entrée du parc de la Belle trois francs une tête momiGabrielle rue Cortot (ce jardin est devenu la vigne du Clos Montfiée. Après de nombreuses martre) recherches, Bourdais, convaincu qu’il s’agit de la tête d’Henri IV - dont le corps a été mutilé pendant la Révolution - transforme sa boutique montmartroise de la place du Calvaire en un petit musée consacré au Vert Galant, dont la pièce royale est… la tête d’Henri : le bon roi, qui avait près du Calvaire perdu la tête pour une belle abbesse, venait de la retrouver… plus de trois siècles plus tard, en ce même lieu ! Personne ne prit le brocanteur au sérieux. Il eut droit à l’écho des gazettes quelques temps, puis retomba dans l’oubli… En 2010, la tête était retrouvée, loin de Montmartre, et aussitôt soumise à une enquête scientifique, médicale et historique, utilisant tous les moyens modernes d’investigation…. Alexandra Cerdan nous retrace cette histoire extraordinaire, et nous livre à la suite pour Paris-Montmartre deux interviews en exclusivité : celle du docteur Philippe Charlier, qui a mené les analyses d’authentification de la tête momifiée du roi, et celle de l’héritier actuel du trône, Monseigneur Louis de Bourbon, duc d’Anjou.

Henri IV : roi de Navarre devenu roi de France Henri de Bourbon, est né le 13 décembre 1553 au château de Pau, dans les PyrénéesAtlantiques. Après La mort d’Henri III, poignardé par le moine Jacques Clément, le 2 août 1589 à Saint-Cloud, Henri de Bourbon, roi de Navarre (1572) devient le roi de France sous le nom d’Henri IV, il est surnommé Henri le Grand, en l’an 1589. Navarre est un royaume médiéval fondé en 824 par les Vascons, sous le règne du tout premier roi Eneko Arista, succédé d’une lignée de seize rois basques jusqu’en 1234. Le royaume a été attaqué pendant trois siècles, au nord des Pyrénées par les Francs, au sud par les Wisigoths et par les Omeyyades (musulmans). La Haute-Navarre sera conquise en 1512 par le royaume d’Aragon, et fut intégrée en 1516 dans l’actuel royaume d’Espagne, et l’autre partie (Basse-Navarre) est restée indépendante unie à la couronne de France à partir de 1589, d’où le titre de « roi de France et de Navarre » que portait Henri IV. Henri IV fut assassiné le 14 mai 1610 à Paris, rue de la Ferronnerie dans le 1er arrondissement par François

Ravaillac, un valet de chambre français, né à Angoulême en 1577, qui fut exécuté 13 jours après, le 27 mai 1610 sur la place de Grève à Paris. Le roi fut inhumé comme tous les rois de France dans la basilique de Saint-Denis. Pendant la révolution, en 1793, la monarchie est persécutée, même dans la mort. C’est ainsi que les tombeaux de la famille royale sont profanés, durant le mois d’octobre de la même année. Le cercueil de chêne est détruit, et la dépouille du roi Henri IV, encore très bien conservée, enveloppée d’un suaire, est exposée aux badauds debout durant deux jours. Quelques sans-culottes s’emparent alors d’un souvenir morbide : des ongles, des os et des mèches de la barbe du

Photo Henri IV tête momifiée


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cupérer le plomb des cercueils, destiné à la fonderie, et animés par un esprit de vengeance, arrachèrent et distribuèrent au hasard les cheveux de la reine Marie de Médicis. Henri-Martin Manteau tendit sa main innocente pour en récupérer une mèche…

roi Henri IV, pour les revendre ou pour les garder comme une relique macabre. Dom Poirier, un savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, est le principal témoin oculaire des profanations. Les autres dépouilles royales sont aussi mutilées. Des sépultures, des statues, des autels, des vitraux, etc. sont démontés ou détruits, toujours à la demande de la commission des Beaux-Arts et sont transférés au Musée des monuments français. 175 cadavres, 46 rois et 32 reines, 63 princes du sang, 10 serviteurs du royaume et 24 d’abbés de Saint-Denis, sont jetés dans des fosses communes, recouvert de chaux vive. Il faut savoir que la momification était couramment pratiquée depuis plusieurs siècles. Charles Brulay, âgé alors de 44 ans, receveur des domaines de Saint-Denis en 1793, aurait dérobé lui aussi, quelques

«reliques». Après sa mort en 1801, sa veuve tentera d’en tirer un bénéfice : elle veut les vendre au roi Louis XVIII, en vain. Elles seront vendues aux enchères et cette collection ignoble et outrageante finira au musée Tavet-Delacour de Pontoise. Dans les archives de ce musée, sont conservés des ossements comme la mâchoire du roi Dagobert, une partie du crâne du roi IX, dit Saint Louis, quelques dents du roi Henri III, la chevelure du roi Philippe II, dit Philippe Auguste, ou encore la jambe momifiée de Catherine de Médicis. Dans ses écrits, Henri-Martin Manteau expliqua comment il avait pu s’introduire dans la crypte de la Basilique grâce à la bienveillance de son camarade Dom Druon, un autre ancien bénédictin devenu archiviste de Saint-Denis. Les ouvriers présents pour ré-

Il avouera qu’il y a bien eu un vol généralisé de reliques dans la fosse commune ce soir-là, minimisant son rôle en faisant valoir qu’ils étaient nombreux à faire de même. Il racontera être descendu dans la fosse commune à l’aide d’une échelle, pour prendre lui aussi sa part du butin mortuaire, dont un ongle d’Henri IV et des restes de Louis XIV et de Marie de Médicis.

Un brocanteur montmartrois retrouve la tête du roi En octobre 1919, un brocanteur montmartrois JosephEmile Bourdais, se rend à l’hôtel Drouot, pour une vente aux enchères pas comme les autres. Pour quelques francs seulement, il achète une tête déshydratée. Cette macabre acquisition, qui a traversé des siècles, est bien conservée,

comme momifiée. Pour ce brocanteur, c’est la tête d’une personne importante. JosephEmile Bourdais constate un grain de beauté sur le coté de la narine droite, une cicatrice osseuse à la mâchoire, (une marque de la première tentative d’assassinat du roi en 1594) et le lobe de l’oreille droite est percé. Pour ce montmartrois, ces trois éléments sont des preuves tangibles et pour lui, il s’agit bien de la tête du roi Henri IV. Comment cette tête royale a-t-elle pu se retrouver en vente chez Drouot et comment se faitil qu’aucun commissaire priseur n’ait décelé ce personnage de haut rang ? Bien entendu, l’authenticité d’une relique est par définition incertaine. Mais pas cette fois-ci, car l’étude scientifique menée sur la tête d’Henri IV, une analyse toxicologique, a permis de certifier l’appartenance. Quoi qu’il en soit, dans le cœur de nombreux citoyens français, le prince Louis XX est déjà le « Roi de France ». Avec un physique et une allure du prince charmant en provenance d’un conte de fée, sa présence est ressentie comme spirituellement et symboliquement nécessaire. Qu’il n’en déplaise à certains, telle est l’histoire de France. Elle continue et se perpétue même si les temps ont bien changé. Alexandra Cerdan


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Henri IV à cheval (en arrière plan la Butte Montmartre) Anonyme - Musée Carnavalet - Histoire de Paris entre 1553 et 1610 - Huile sur cuivre

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Balmer le Montmartrois jouant Henri IV

Rencontre avec le Docteur PHILIPPE CHARLIER : L’homme qui a authentifié la tête du roi

P

hilippe Charlier est né à Meaux (Seine e ­ t­Marne). A 16 ans et demi, il obtient son baccalauréat. Philippe Charlier est médecin légiste et anthropologue. Docteur en médecine, docteur ès­lettres et docteur ès s­ciences, il est maître de conférence des universités (équipe d’anthropologie médicale et médico­ légale à l’Université de Versailles Saint Q ­uentin en Yvelines), chercheur au Laboratoire d’Ethique Médicale (Université de Paris D ­ escartes), et praticien hospitalier au CASH de Nanterre (Centre d’accueil et de services hospitaliers). Le Docteur Charlier a écrit de nombreux ouvrages comme : Autopsie de l’art premier, préfacé par Jean Christophe Rufin aux Éditions du Rocher, en 2012 Paris au scalpel, Éditions du Rocher, Quand la science explore l’Histoire. Médecine légale et anthropologie, aux Éditions Tallandier, en 2014, Seine de crimes, aux Éditions du Rocher, en 2015, Ouvrez quelques cadavres : Statut, représentation et intégrité du corps mort, aux Éditions Buchet/Chastel, en 2015, Zombis : Enquête sur les morts ­vivants, chez Tallandier, en 2015, et, tout dernièrement, Enquête d’ailleurs : Frontières du corps et de l’esprit, aux Editions Balland, en 2016. Le docteur Charlier a dirigé l’équipe de recherche interdisciplinaire ayant authentifié la tête momifiée du roi Henri IV.

Alexandra Cerdan : Quelles analyses ont été nécessaires dans vos recherches pour authentifier la tête d’Henri IV ? Docteur Philippe Charlier : Le même protocole que celui d’une identification médicolégale de cadavre anonyme a été pratiqué : étude anthropologique (sexe, âge au décès, origine ethnique), datation des restes au carbone 14, comparaison isotopique avec des échantillons de référence, reconstruction du visage, microscopie, analyse élémentaire, etc. AC : Avez-vous eu besoin de l’ADN du Prince Louis de Bourbon dans vos recherches ? D.P.C : Non, comparer sur autant de générations d’écart les données d’un arbre généalogique et celles d’un arbre génétique n’a de sens qu’en cas de positivité des résultats. Il existe par ailleurs de nombreux biais tenant à l’incertitude des filiations, aux erreurs (parfois

volontaires) de traçabilité des descendances et ascendances. A.C : Combien de temps avez-vous mis pour aboutir ces recherches ? D.P.C : Plus d’un an a été nécessaire, compte tenu de la complexité de l’étude, des recherches tant biomédicales qu’archivistiques. Ce travail universitaire était inter-disciplinaire d’emblée. A.C : Ces analyses sont-elles fiables à 100% ? D.P.C : Nous avons collégialement acquis une conviction quasicertaine qu’il s’agit bien de la tête d’Henri IV. La superposition (récente) en 3D de la morphologie anatomique du masque mortuaire sur les reliefs osseux de la tête a permis de confirmer cette identification.


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Histoires extraordinaires

Rencontre avec MONSEIGNEUR LOUIS de BOURBON, DUC D’ANJOU Alexandra Cerdan : En l’an 1792, la Convention abolit la royauté en France et proclame la République. Pensez-vous que cette décision soit irréversible ? Monseigneur Louis de Bourbon : En politique l’irréversible n’existe pas. L’histoire nous le montre à travers de multiples exemples. La royauté en France a connu des heures sombres à côté de celles de gloire et de grandeur. Pour ne rester qu’autour de l’évènement que vous citez, souvenons-nous que cette République n’eut qu’un temps bien court. Le Consulat l’a remplacé, puis l’Empire. La monarchie a été restaurée en 1814. Le XIXe siècle a connu après 1848 une longue instabilité institutionnelle. Tout est possible, cela dépend de ce que souhaitent les Français.

M.L.D.B : Il n’appartient pas à un chef de maison A.C : Quel regard portez-vous sur la situasouveraine de faire de la politique au sens tion de la France et de l’Europe ? des partis. Il faut être réaliste. Quel serait le M.L.D.B : poids de ces prises de position ? Actuellement la situation de l’Europe est Ce qui est certain en revanche est que, par assez complexe. Le « vieux » continent afce que je représente, fronte des crises multiples. c’est-à-dire une autre Il y a la crise économique tradition politique que d’un monde qui est passé, celle dans laquelle nous sans doute trop rapidevivons, j’offre une alterChaque fois que ment d’une économie native. la vérité historique reposant sur de multiples entreprises employant peut être rétablie, A.C : A votre avis, une main-d’œuvre imporpar une restauration pourquoi la France ne tante en utilisant d’abonou en redonnant à reconnaît-elle pas, même dantes ressources à une symboliquement pour un des objets leur place économie dématérialisée, bien-être spirituel, qu’elle financiarisée, demandant d’origine, cela doit a aussi un Roi - au même plus de cerveaux que de être fait. titre que l’Espagne, l’Anbras. Tout cela s’est fait gleterre, la Belgique, etc. rapidement. Il faut trouver M.L.D.B : de nouvelles règles de conduite d’autant plus difficiles à trouver Les pays que vous citez sont des monarqu’elles doivent l’être dans le cadre non chies. Les rois y ont donc toute leur place pas des Etats mais des continents, voire du et pas seulement symbolique. En France, depuis l’abolition des lois d’exil, les héritiers monde. Ce bouleversement des conditions de vie des maisons qui ont à un moment ou un s’accompagne d’un bouleversement des autre régné sur la France - car cela s’apvaleurs. Certaines anciennes ont été reje- plique aussi aux Bonaparte ou aux Orléans tées. On se rend compte désormais que - peuvent tenir leur rôle de témoins. Comme sans elles la société n’est plus viable. Heu- héritier des rois de France qui ont régné reusement il y a de nombreux signes d’un près de 1000 ans sur la France, j’essaye renouveau qui se met en place. Ce n’est pas de remplir ma tâche et je suis présent paren regardant derrière que l’on trouvera les tout où les autorités me demandent de faire solutions mais en affrontant, sans œillères, vivre ou représenter la mémoire de la tradile futur et en redonnant à l’homme toute sa tion et de la grandeur passée. place. C’est lui le référant du progrès. A.C : Une partie du peuple Français aimeA.C : Pourquoi n’avez-vous pas fait une car- rait vous voir plus souvent dans les médias. Qu’en pensez-vous ? rière dans la politique ?

M.L.D.B : Il faut poser la question aux médias… Mais je note lors de mes déplacements en province que les médias locaux sont beaucoup moins frileux que les médias nationaux. A.C : Quels sont vos sports favoris et lesquels d’entre eux pratiquez-vous ? M.L.D.B : Je pratique ou j’ai pratiqué beaucoup de sports. Avec l’âge les goûts changent. Je pratique plusieurs fois par semaine la course à pied, qui est un bon contrepoids au stress de la vie quotidienne, et avec mes enfants je me suis remis au football ! A.C : Pensez-vous que la tête d’Henri IV pourra être inhumée comme il se doit, en la basilique de Saint Denis ? M.L.D.B : Je l’espère bien. Saint-Denis est la nécropole des rois de France. Le roi Henri IV y avait trouvé le lieu de sa sépulture en 1610. La Révolution l’en a chassé. Il est normal que ses restes y reviennent. Chaque fois que la vérité historique peut être rétablie, par une restauration ou en redonnant à des objets leur place d’origine, cela doit être fait. C’est ainsi que les monuments conservent leur authenticité et gardent tout leur sens. A.C : Vous avez fait expertiser la tête d’Henri IV. Quelle a été votre réaction lorsqu'elle a été identifiée authentique ? M.L.D.B : Je donne une grande importance à l’analyse scientifique. Alors j’ai été très heureux des premiers résultats qui ont montré l’authenticité de la relique. Ce fut une grande satisfaction pour moi. D’autres analyses sont en cours car certains avaient soulevé des doutes sur quelques points ou interprétations. Quand le dossier sera clos nous pourrons poursuivre, avec les autorités publiques et l’administration, le projet de dépôt solennel à Saint-Denis. A.C : Pour terminer, je souhaite vous laisser le dernier mot. M.L.D.B : Il s’adresse donc aux Français à qui je dis, comme avant moi le Saint-Père : n’ayez pas peur ! Pas peur de l’avenir. Une histoire riche de traditions et de grandeur reposant sur les valeurs nées du baptême de Clovis, sont là pour aider à croire dans le destin de la France.


Les Patates de Greg

par grégoire lacroix

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Des patates qui parlent, on en connait tous... mais reconnaissez que celles-ci ont bien plus d’esprit ! Rubrique signée par Grégoire Lacroix, de l’académie Alphonse Allais.

Pensées face au lobbies végétarien et véganien

• Combien de temps la vache préhistorique • Le vétérinaire est un médecin qui ne vous soignera que si vous avez a-t-elle attendu l’apparition de l’Homme l’air bête. qui pourrait enfin la traire ? • Les frites, c’est le fan club du bifteck. • Il ne faut pas confondre le jour des abats avec un abat-jour. • Les rognons ; beaucoup les passent sous silence alors que d’autres en font tout un plat. • Il suffit d’une plante carnivore dans une salade pour qu’elle ne soit plus végétarienne. •

En bouchitttérature il suffit d’une pièce de bœuf grillée pour faire un Chateaubriand mais il ne suffit pas d’un haricot de mouton pour faire un Proust, ma chère…

• Ayant connu l’inconfort du faux cuir, je voudrais dire toute mon admiration pour la vache.

• Le bœuf n’étant qu’un taureau châtré cela laisse planer un doute sur l’efficacité du soi-disant « effet bœuf ».

• Quand, volontairement ou non, un lièvre a pris la forme d’une terrine, on ne peut plus grand-chose pour lui.

• Le veau marin n’est pas l’ancêtre du veau marengo.

• Le cochon : suivant l’endroit où l’on fait la fente on obtient soit de la tripaille, soit une tirelire.

• Le plaisir est à l’ennui ce que l’ail est au gigot. • Adorant le jambon j’ai chois la seul religion qui n’interdit pas le porc. •

Le goulasch est une spécialité hongroise dont on ne parle qu’au singulier car, si on dit « C’est des goulasch » hongrois que c’est immangeable.

A force d’avoir du café décaféiné et du beurre sans matière grasse on finira par avoir de l’eau déshydratée et pourquoi pas de la viande déprotéinée. A quand les boucheries végétariennes ?

Les Saints de l’automne

St Bruno, 6 octobre Bruno, artiste rigoureux Est précis et méticuleux Sur aucune de ses peintures Il ne tolère une bavure. Moralité : Bruno a l’art maniaque.

St Serge, 7 Octobre

Ils ont pour prénom « Serge » et ils en sont très fiers. Ils ont fondé un club où l’on boit entre amis Mais Loulou s’est montrée et déjà c’est la guerre Son charme a suscité querelles et jalousies. Moralité : C’est Loulou dans la Sergerie.

St Luc, 18 octobre

Luc, en guenilles est seul, sur les bords du Léman Ecoutant des fanfares aux sons tonitruants. Moralité : Lac, les cliques, loques, Luc…


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Exposition permanente des œuvres de

Viola Schiviz et

Midani M’Barki Sur rendez-vous 59 bis, rue du Mont-Cenis 75018 Paris Tél. : 06 78 78 90 84

St Léon, 10 Novembre

Quand Léon vous dit « oui » ça vient du fond du cœur Mais en plus il le dit sur un fond de musique Son piano à bretelle étant son traducteur Moralité : Il est très fier de son accord Léon

Ste Martine, 11 Novembre Martine est indocile et se cache partout Son père, inquiet, la cherche et cela le rend fou. Il voudrait la punir, certain de la trouver Et saisit un bâton prolongé de lacets. Moralité : Il sait ou Martine est.

4, place du Tertre - 75018 Paris Tél. : 01 46 06 71 73 www.cadet-de-gascogne.com

Cadet de Gascogne


les nouvelles du ciel

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automne 2016 Vos nouvelles du ciel de l’automne 2016 « prenons garde que le ciel ne nous tombe pas sur la tête »

Nous ne mesurons pas l’importance, ni la gravité de ce qui se passe actuellement et, d’un point de vue astrologique, cet automne aura des résonances qui seront d’une tristesse affligeante. Cette rentrée 2016 ne sera pas de tout repos pour nos dirigeants politiques. Avec le Soleil, Mercure et Jupiter en Balance, les dissonances seront importantes. Le désordre sera très présent sur la période octobre/ novembre 2016 ! Entre démission et faillite, les différentes dissonances sur l’Axe Bélier/Balance, risqueront de paralyser à nouveau notre pays ! Sophia Mézières

Le futur de l’humanité se joue maintenant !

a Bélier du 21 mars au 19 avril Ca bouge dans votre secteur et les astres ne vous

laisseront pas de répit. Heureusement, votre sangfroid vous permettra de vous surpasser. En octobre, la triple conjonction Soleil/ Mercure/Jupiter opposé à la Lune va créer des désordres professionnels et personnels. Côté cœur, vous devrez jouer la carte de la franchise, surtout si vous voulez parvenir à pérenniser vos histoires amoureuses. Harmonisez au mieux vos vibrations intérieures en portant des couleurs qui favorisent l’équilibre, comme les violets et autres bleus.

b L’arrivée de votre planète Vénus en signe de Feu Taureau du 20 avril au 20 mai

annonce des disputes familiales. C’est une période d’émancipation. Vos aventures seront sportives et annonceront une exaltation des sens. Vos inspirations spirituelles seront profondes. En amour, vous serez un vrai bulldozer qui écrasera tout sur son passage. Vous éprouverez le besoin de concrétiser les choses afin de faire évoluer votre vie, notamment à partir du 15/11, avec le sextile Vénus/Neptune. Côté couleur, le bleu pétrole et le rouge passion seront vos atouts !

c Vous débuterez cette saison sous les caprices des Gémeaux du 21 mai au 20 juin

astres. En Octobre, l’opposition Mercure-Uranus ne vous facilitera pas la tâche côté professionnel où tout un tas de petites mésaventures viendront contrarier cette période automnale. Les connaissances nouvelles seront sources de tension et d’agitation. Côté cœur, il se pourrait bien que vous ayez à rompre certains silences, histoire de dévoiler vos inquiétudes. En fin d’année, il sera impossible de vous résister. Portez du pourpre et l’améthyste pour calmer vos maux intérieurs !

d C’est sous une Lune vraiment capricieuse et une Cancer du 21 juin au 22 juillet

Vénus complice, que vous traverserez cet automne. Avec de la fantaisie et du rêve, vous saurez partir en quête de passion et de sensation. Que ce soit au travail où à la maison, votre quotidien sera plutôt exaltant. En Octobre, avec le trigone de Neptune, et en Décembre, avec le passage de Mars, les vibrations seront intenses. Côté couleur, le rouge et le blanc, seront vos couleurs In (tendance) de cette rentrée ! Portez-les...

e

Lion 23 juillet au 23 août

Dans l’absolu, vous puiserez vos ressources dans vos références passées et, du coup, vous pourriez bien n’en faire qu’à votre tête. En effet, avec le Soleil, votre planète, vous pourrez avoir quelques montées d’adrénaline. Le carré qu’il formera avec Mars et Pluton pourrait être une période agressive et destructrice pour un rêve ou un projet. Côté cœur, il vous faudra saupoudrer de fantaisie vos relations intimes si vous ne voulez pas finir en Hermite. Portez du vert et du marron !

f Sous les bons auspices des astres, c’est un début Vierge du 24 août au 22 septembre

d’automne qui sera placé sous le trigone Mercure/ Pluton. Il rendra votre esprit curieux. Vous pourriez être l’inquisiteur d’une cause ou d’une idéologie. Au travail, vous pourrez être sollicité pour vos capacités. Toutefois, début Octobre, vous devrez être prudent, car les dissonances de Mars, laissent à penser qu’à cette période, il se jouera un acte important dans votre vie. Portez des couleurs qui apportent de la douceur, tel les roses et gris clairs.

g

Balance du 23 septembre au 22 octobre

Il faudra vous accrocher tellement les événements s’intensifieront en Octobre. Pas de panique, votre flegme et vos ambitions vous permettrons d’y faire face. Les différentes oppositions dans votre secteur annonceront des imprévus de taille. Dans votre vie personnelle, ou au travail, ce dernier trimestre de l’année sera à prendre avec toute les considérations possibles. La lourde conjonction Soleil/Mercure/Jupiter s’opposera à Uranus en créant des perturbations entre le 10 et le 20/10. Harmonisez votre dressing de couleurs vives et lumineuses !

h Ce sera l’automne de tous les espoirs pour vous. Scorpion du 23 octobre au 21 novembre

Mais, entre fin Octobre et début Novembre tout prendra une dimension surréaliste, tant par la promesse de nouvelles signatures professionnels ou de nouveaux accords. Cependant, Mercure, à cette période, pourra également annoncer des ruptures. En amour où au travail, soyez le plus possible concentré dans ce que vous faites, car le Carré Mercure/Mars du début Octobre sera particulièrement agressif. Portez du bleu et du blanc pour doper votre vitalité.

i

Sagittaire du 23 novembre au 21 décembre

Une période vibrante, exaltante, car l’activité du Zodiaque sera intense. Cette saison sera celle de toutes les vérités sentimentales et professionnelles. Les décisions prises devront être soumises à votre sagesse impériale, car, avec Neptune, les illusions pourront s’emparer de votre esprit et fausser vos jugements. Les deux derniers mois de l’année seront pour vous source de renouveau, avec une oxygénation pouvant vous donner des ailes. Portez du noir, du gris anthracite et du bleu profond, afin de privilégier la tranquillité de l’âme !

j Attachez vos ceintures, car ce début d’Automne sera Capricorne du 22 décembre au 19 janvier

particulièrement escarpé. Notamment en Octobre, sous les dissonances de Mars/Pluton et Jupiter, qui viendront toucher les finances et autres dossiers bancaires. Vous pourrez être obligé de trouver des fonds pour venir à bout d’un litige anxiogène. La toute fin d’année devrait vous apporter toutes les joies. Ce sera une période très féconde pour l’art, la créativité, l’inspiration et l’amour. Cette période se prolongera début 2017. Portez des couleurs chaudes qui rehausseront votre charisme !

k

Verseau du 20 janvier au 18 février

Contraint d’abandonner vos vieilles habitudes, Uranus, maître du Verseau, vous obligera à changer votre vie. De nouveaux défis vous attendront et vous tendront les bras. Le souci, c’est qu’il faudra composer avec les contrariétés de la triple conjonction Soleil/Mercure/Jupiter, du début Octobre. Selon votre Thème astral personnel, cette tendance planétaire pourra soit vous donner des ailes, soit vous bloquer dans un projet ou une situation. Pour mettre toutes les chances de votre côté, portez du bleu ciel.

l Vivement la fin d’année pour enfin vous débarrasser Poissons du 19 février au 20 mars

des dernières disgrâces du ciel. Vous devrez faire face à certaines turbulences en Octobre. Elles vont nécessiter toute votre attention, tellement les événements seront rapides. Dans votre domaine pro, il pourra y avoir du naufrage où tout simplement un ras le bol, une lassitude. Vous serez au seuil de votre destinée pour faire un grand pas. Sachez régler d’une main de maître vos divergences de point de vue. Côté cœur, l’envie de s’ancrer sera intense. Vous pourrez porter toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Vos Nouvelles du Ciel sont rédigées par Sophia MEZIERES, Astrologue Conseil.

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Coups de cœur d’Alain

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Portant et Mea Culpa), digne des plus célèbres films français des années 60 et 70 ! Difficile, en effet, de ne pas penser par exemple à Louis de Funès, qui aurait pu, lui aussi, interpréter avec brio ce rôle de radin à la personnalité hors normes. Le film est la bonne surprise cinématographique de la rentrée grâce à un scénario particulièrement drôle, à un casting impeccable, mais aussi à une mise en scène convaincante. A voir sans hésiter dès le 28 septembre 2016. Alain Haimovici

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rançois Gautier (Dany Boon) est radin ! Economiser le met en joie, payer lui provoque des suées. Sa vie est réglée dans l’unique but de ne jamais rien dépenser. Une vie qui va basculer en une seule journée : il tombe amoureux et découvre qu’il a une fille dont il ignorait l’existence. Obligé de mentir afin de cacher son terrible défaut, ce sera pour François le début des problèmes. Car mentir peut parfois coûter cher. Très cher… Dany Boon revient dans une comédie signée Fred Cavayé (Pour Elle, A Bout

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À vos papilles

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Où irons-nous déjeuner ?

Chez Frezet, bien sûr ! L

a scène se passe en 1946. Perrette disait : « Dis, papa, nous allons où, pour déjeuner ? » « Mais, quelle question – répondait papa – nous allons chez Frezet, bien sûr ! Germaine est déjà fourneaux et Félix va nous installer ! » La même scène en 2016. Les amis : « Dis, Perrette, où allonsnous déjeuner ? » « Mais, quelle question, chez Frezet bien sûr ! François y nous attend avec ses amis ! » 70 ans séparent ces deux dialogues. En 2000, le restaurant devient « Paris bohème ». Mais lorsque François Heyd et Pascal Mousset se sont associés, pour redorer le blason de la maison, l’établissement a retrouvé son nom originel et est redevenu « Frezet » l’incontournable ! Ce restaurant est plein de surprises. Sur rue, on aperçoit un zinc ancien, des tables rondes de bistrot de quartier. Mais suivez le couloir au

fond et vous découvrirez un immense patio couvert d’une très belle verrière, et agrémenté d’une fontaine. Du temps de ma jeunesse, c’était à ciel ouvert, puis le temps est passé, les ferrailles ont rouillé et la véranda ne s’ouvre plus. Mais on peut toujours y admirer le soleil et les étoiles ! Mais ce n’est pas tout : montez deux marches et vous

découvrez alors la salle rétro avec sa cheminée et ses glaces 1900 : 100 couvert sen tout dans ce temple de la cuisine. Vous êtes accueillis par François Heyd, propriétaire, qui occupa d’importantes fonctions, traiteur chez Gaston Lenôtre, Flo Prestige… Mais parlons de la table. Les restaurants ont le devoir de spécifier auprès de chaque mets, sur leur carte, la mention « fait maison ». Sauf pour quelques « maîtres restaurateurs », reconnus par l’État qui leur donne ce statut – car chez eux, tout est fait maison ! Chez Frezet, la carte est renouvelée tous les jours et même parfois pendant le service. Ici, pas de surgelés, que des achats au jour le jour. Le produit phare, c’est la tête de veau, une vraie tête de veau, et non pas un rouleau compresseur ou compressé où même une vache n’y retrouverait pas ses petits. Mais une tête de veau servie sur grande assiette, où

la cervelle flirte avec le museau qui lui se colle amoureusement avec la langue. Tout cela nimbé dans une merveilleuse source gribiche. Au menu aussi, des plats traditionnels de nos grandes mères : rognons, bœuf bourguignon, blanquette et autre plats en sauce. Les viandes rouges, les homards, poissons, dorades royales entières, composent une fête du goût. Comme le chef est très jeune – il s’appelle Michaël Mercier – les touches de cuisine moderne sont aussi présentes, comme par exemple l’ajout au gaspacho d’un caillé de chèvre frais – et encore plein de surprises. Michael Mercier a fait ses études au à l’école hôtelière Belliard (dans le XVIIIe) où il est entré à l’âge de 15 ans. À 19 ans il intégrait le groupe Accor, passant de commis à chef de parti puis second de cuisine. À 26 ans, il rejoignait Sinclair le traiteur pour l’ouverture du Plongeoir chez Hermès, à Paris. Depuis novembre 2013,

ce cuisinier talentueux œuvre chez Frezet, rue Ordener, où il dirige sept personnes. Les prix sont très raisonnables. Entrée et plat : 16,90 - Entrée, plat et dessert : 19,90. La carte des vins est très variée, on peut aussi consommer au pichet ou au verre. Cerise sur le gâteau : je fais peut-être partie de la vieille école, mais les nappes drapées de blanc et les vraies serviettes, c’est cela aussi le luxe, et j’adore le luxe ! A bientôt j’espère, chez Frezet, vous ne le regretterez pas ! Perrette Souplex

Chez Frezet 181, rue Ordener 75018 PARIS M°Guy Môquet (ligne 13) ou Jules Joffrin (ligne 12) Tel : 01 46 06 64 20 www.chezfrezet.com


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’était un moment doublement historique : en ce mois de juin 2016, Paris-Montmartre a fêté l’anniversaire de Michou, 85 printemps radieux, et la 60ème année de l’ouverture de son cabaret. Notre magazine a fait date en publiant un numéro collector spécial Michou — avec un dossier spécial comprenant un grand nombre de photos rares, certaines inédites. Pour satisfaire tous ses amis, Michou avait ouvert son cabaret en matinée aux lecteurs de Paris-Montmartre pour les convier à un buffet au champagne. Chacun a pu découvrir en avant-première ce numéro spécial. Le tout Montmartre, heureux et ému, eut à cœur de témoigner au prince bleu de la Butte toute l’amitié et la tendresse qu’il lui voue !

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N°13.104 3è trimestre 2016 ISSN 11 53-0618 © Photo : ECPAD

...DE SOROLLA À MANUEL GIL L’ÂME DE MONTMARTRE

LA BIENNALE DE LA RDM L’ÉVÉNEMENT ARTISTIQUE À NE PAS MANQUER

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MICHOU FOREVER LA FÊTE DU TOUT PARIS

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