Momignies - Autour de l'Arboretum et des étangs

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Momignies Autour de l’arboretum et des étangs

Mémoire présenté dans le cadre de la formation Guide Nature CNB Session 2013-2015 - Vierves Cercle des Naturalistes de Belgique novembre 2015


«On a toujours sacrifié l'essentiel à l'urgence, alors que l'urgence est l'essentiel.» Edgard Morin

Avant-propos Ce mémoire constitue l’aboutissement d’un parcours initiatique. Il a commencé en 2010 à la suite d’une série de randonnées à la découverte des nouveaux sentiers touristiques dessinés à travers toute l’entité de Momignies. Au total, c’est plus de 150 km balisés qui ont été tracés à travers bocages et forêts. J’ai parcouru méthodiquement l’ensemble des pistes proposées, armé d’une curiosité nouvelle et d’un appareil photo bien utile pour constituer un catalogue numérique. Je tentais ensuite d’identifier les espèces rencontrées, seul dans les livres ou à avec l’aide d’amis plus érudits. Ma bibliothèque s’est vite étoffée de guides et ouvrages spécialisés. Rapidement, la nécessité d’une formation s’est imposée afin de poursuivre utilement mes recherches. C’est la raison pour laquelle je me suis inscrit à Vierves à la formation Guide Nature. Et je n’ai pas été déçu. Il s‘agit bien entendu d’un début, tant les matières liées aux sciences de la terre et du vivant sont vastes et passionnantes. Chacune d’elles offre l’occasion d’autres formations connexes ou plus pointues. C’est aussi un réseau qui se tisse à travers des nouvelles rencontres, avec des gens qui partagent mes valeurs ou mes interrogations. Au fil du temps, j’ai constitué un fond de 15.000 clichés photographiques, pour la plupart documentés et publiés. Ceux qui avaient un intérêt scientifique ont été repris, au titre d’inventaire, sur le site observations.be 1. Ils représentent les espèces rencontrées, faune et flore confondues, mais aussi les paysages traversés durant ces nombreuses escapades naturalistes. Difficile pour moi de les mettre de côté au moment de préparer un exposé qui marque l’aboutissement d’une formation mais aussi l’attachement à ma région en ce qu’elle a de plus beau à présenter : ses forêts, ses étangs – le bois et l’eau - qui caractérisent si bien les milieux que l’on peut traverser en empruntant nos sentiers momigniens. C’est donc avec enthousiasme que je vous présente ce document, témoignage de mon engagement dans les matières qui concerne notre environnement. A toutes fins utiles, une version numérisée de ce document (PDF) est téléchargeable à partir du lien suivant : http://tinyurl.com/pwuine ou via le QR Code ci-dessous.

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Voir Annexe III

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Remerciements Cette étude fut pour moi l’occasion de nouvelles rencontres : le Collège et le personnel communal, les agents et responsable du DNF (locaux et régionaux), les institutions régionales (Espaces verts, aménagement du territoire, DEMNA, etc), les responsables et membres de plusieurs associations liées à la protection ou la valorisation du patrimoine naturel . Toutes ces interactions ont enrichi cet exposé. Merci à toutes et tous ….

… et plus particulièrement : Clémentine Delchambre, animatrice du PCDN de Momignies, l’ensemble des éco-pédagogues de Vierves qui ont rendu ce cursus attrayant, et enfin les personnes qui, d’une manière ou d‘une autre, ont apporté leur soutien ou leur contribution à la réalisation de ce document : Michel & Paulette Wuine, Pierre Canivet, Olivier Roberfroid, Michel Rouard & Florence Deryck pour leur relecture attentive. Enfin, je n’oublie pas mes joyeux camarades de promotion, avec qui j’ai partagé de beaux moments durant cette formation.

Figure 1 Une bonne partie de la session GN 2013-2015 Vierves

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Sommaire AVANT-PROPOS

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REMERCIEMENTS

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SOMMAIRE

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INTRODUCTION

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1. CADRE GÉNÉRAL

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1.1 PRÉSENTATION DU TERRITOIRE ÉTUDIÉ A. SITUATION GÉOGRAPHIQUE B. GÉOMORPHOLOGIE C. GÉOLOGIE D. PÉDOLOGIE E. RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE F. SITUATION CLIMATOLOGIQUE 1.2 PATRIMOINE HUMAIN, AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET OCCUPATION DES SOLS 1.2.1 ASPECTS HISTORIQUES QUELQUES TRACES ET FAITS MARQUANTS UNE CHRONIQUE ÉCONOMIQUE 1.2.2 PATRIMOINE HUMAIN 1.2.3 AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE & OCCUPATION DES SOLS 1.3 CONSERVATION DE LA NATURE & PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT 1.3.1 NATURA 2000 1.3.2 SITES DE GRAND INTÉRÊT BIOLOGIQUE 1.3.3 PATRIMOINE MAJEUR DE WALLONIE : TILLEUL DE MACON

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2. L'EXCURSION, ITINÉRAIRE ET COMMENTAIRES

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2.1 L'EXCURSION A. AFFICHE 2.2 ITINÉRAIRES & COMMENTAIRES VUE GÉNÉRALE DU PARCOURS AVEC LES POINTS D'ARRÊT (SPOT) LES POINTS D'INTÉRÊT DÉPART : CHALET FORESTIER SPOT 1 : LISIÈRE FORESTIÈRE : PRUNUS XFRUTICANS SPOT 2 : VUE SUR L'ENCLAVE DE LA THIÉRACHE (LIEU DIT) SPOT 3 : LE PONT SUR LE COURDRU SPOT 4 : CHEMIN ENCAISSÉ : LES HAIES SPOT 5 : L'ENTRÉE DANS LES BOIS

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SPOT 6 : LE RAVEL SPOT 7 : VERGER ET LISIÈRE FORESTIÈRE (VUE DU HAUT DE LA BUTTE) SPOT 8 : SENTIER DES BRYOPHYTES SPOT 9 : LES ÉTANGS SPOT 10 : LE VIEUX CHÊNE

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3. IMPLICATION PERSONNELLE

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3.1 PLAN COMMUNAL DE DÉVELOPPEMENT DE LA NATURE OBSERVATIONS REMARQUABLES 3.2 PLAN MAYA 3.3 ARBORETUM, ASTRONOMIE & CNABH ASBL

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CONCLUSION

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

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ANNEXES

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ANNEXE I : CARTOGRAPHIE ANNEXE II : EXPLORATION PALÉOLITHIQUE : LES FOSSILES DU DÉVONIEN. ANNEXE III : RELEVÉ DES ESPÈCES RENCONTRÉES SUR LA COMMUNE DE MOMIGNIES ANNEXE IV : RAVEL - ARBORETUM ANNEXE V : EXPO CHÂTEAU FERME MACON, MARS 2016 ANNEXE VI : ANIMATIONS NATURE RÉALISÉES AUTOUR DE L'ARBORETUM.

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MATÉRIEL UTILISÉ

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BIBLIOGRAPHIE

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OUVRAGES GÉNÉRAUX HISTOIRE RÉGIONALE ET LOCALE AIDE À L’IDENTIFICATION BOTANIQUE ENTOMOLOGIE FOSSILES MAMMIFÈRES MYCOLOGIE ORNITHOLOGIE CARTES, SUPPORTS & INVENTAIRES L’ARBRE - LA FORÊT – ARBORETUM LES ETANGS

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SUR INTERNET

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Introduction

Le propos de cet exposé est de fournir une étude naturaliste de l’entité de Momignies. La première section situe la zone étudiée dans son contexte régional. On y décrit les principaux paramètres écologiques. Les composants abiotiques sont tout d’abord exposés, la faune et la flore représentatives des milieux rencontrés sont ensuite présentées. L’histoire régionale complète l’évocation scientifique en apportant un éclairage indispensable à travers, notamment, l’utilisation des ressources naturelles, ainsi que par la description de quelques pièces remarquables découvertes sur le territoire communal. La seconde section se focalise sur le parcours proposé lors de l’examen pratique. Tracé autour de l’arboretum et des étangs avoisinants, il permet de découvrir quelques écosystèmes représentatifs de notre entité. Enfin, la troisième partie illustre des réalisations plus personnelles à travers les activités naturalistes et les aménagements originaux accomplis dans et autour de ma commune. Les annexes fournissent une évocation détaillée de ces réalisations. Pour terminer, une riche bibliographie – votre serviteur est aussi bibliothécaire du Cercle naturaliste clôture l’exposé.

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1. Cadre Général 1.1 Présentation du territoire étudié a. Situation géographique

Figure 2 Carte administrative de l'entité de Momignies (source SPW)

La commune de Momignies, dont la première mention est établie en 1182 2, est située à l’extrêmesud de la province du Hainaut. Elle est traversée par le cinquantième parallèle nord (une plaque le matérialise au niveau de Beauwelz/Macquenoise) Plusieurs appellations géographiques permettent de la situer, citons notamment : L'Entre-Sambre et Meuse : large zone délimitée par le triangle formé par les deux cours d'eau et par la frontière française. Momignies occupe l'extrémité occidentale de ce périmètre (caractérisation hydrologique); La Botte du Hainaut : ensemble formé par les entités de Momignies, Chimay, Froidchapelle, Beaumont et Sivry-Rance (définition historique et touristique). La Thiérache : région transfrontalière qui s'étend sur les départements français de l'Aisne, les Ardennes et le Nord et qui déborde dans sa partie orientale sur la Belgique, presque exclusivement sur les communes de Momignies et Chimay 3. La partie située en Belgique porte la désignation de Haute Thiérache du fait de son altitude légèrement plus élevée.

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Raymond Chambon, 1949, Le Pays de Chimay, aux périodes pré-romaine, romaine et franque, p114

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Et en aucun cas au delà de Couvin comme le rappelle le professeur Fourneau qui en définit le périmètre géomorphologique.

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Depuis 1977, la commune est devenue entité de Momignies, elle regroupe 7 villages : Beauwelz, Forge-Philippe, Macon, Macquenoise, Monceau-Imbrechies, Seloignes et Momignies. Sa superficie est de 8558 hectares dont un tiers est boisé, le restant pratiquement dévolu aux surfaces agricoles, le petit solde étant alloué au bâti (voir infra § 1.2.3). Partiellement enclavée en France, notre commune possède la particularité d’être frontalière avec 3 départements français : l'Aisne, les Ardennes et le Nord. Il s’agit d’ailleurs de la commune en Wallonie qui possède le plus grand linéaire de frontière (36 kilomètres au total). Elle est bordée du côté belge par la commune de Chimay avec qui elle partage une longue histoire. Comme nous allons pouvoir nous en rendre compte dans la suite de cet exposé, Momignies est au carrefour de nombreux territoires: géologique, botanique, politique, militaire, économique. Point d'entrée du couloir de la Calestienne dans l'épais massif forestier, elle sera, pour le meilleur et souvent le pire, un point de passage pour des échanges pas toujours pacifiques. b. Géomorphologie Petit rappel de notre très vieille histoire. Pour comprendre la géomorphologie de la zone étudiée, il faut remonter au début du paléozoïque (ère primaire), il y a 540 millions d'années. A cette époque, les terrains étaient plats et ont été recouverts par des dépôts de sédiments issus de l'érosion des premiers continents situés au nord-est de l'Europe actuelle. Au milieu du paléozoïque, ces terrains ont subi un premier plissement, l'orogénèse calédonienne, qui forme des bourrelets montagneux, disposés selon 3 axes parallèles alignés d'est en ouest, séparés par des couloirs où des mers étroites peuvent pénétrer. C'est un de ces trois «bourrelets» qui va constituer le socle de l'Entre-Sambre et Meuse. Une phase de sédimentation dans les mers à partir des éléments arrachés aux plis calédoniens et de matériaux résultant de l'accumulation des restes d’organismes vivants se prolonge dans les mers proches pendant toute la seconde moitié du paléozoïque. Au début du Mésozoïque (ère secondaire), après la seconde orogénèse qui a remodelé le relief dû au premier plissement calédonien, une période de pénéplanation a ramené tous ces terrains au même niveau. Enfin, au Cénozoïque (ère tertiaire), le plissement alpin va affecter notre région en soulevant le socle plissé et pénéplané de Wallonie. Au final, le résultat de tous ces mouvements est un empilement de 3 zones relativement homogènes, couchées sur le flanc (résultat des plissements liés aux orogenèses) et rabotées (longue érosion qui débouche sur la pénéplanation) pour former les 3 régions géomorphologiques du sud de l’entreSambre-et-Meuse.

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La présence de schiste ou de calcaire dans ces terrains est liée à la vitesse de subsidence 4. Là où elle est élevée, les boues argileuses vont se transformer en schiste par diagénèse. Là où elle est faible, les eaux claires vont permettre à la vie de s’installer (faible turbidité) et d’y accumuler des dépôts calcaire (sédimentation carbonatée). Cette alternance va être à l’origine de la Fagne-Famenne et ses schistes argileux, la Calestienne majoritairement calcaire, et la Thiérache avec un retour des schistes argileux et métamorphiques Sur la carte suivante, la zone Thiérache/Ardenne est en jaune pale, et le parcours est indiqué par le symbole

Figure 3 Régions géomorphologiques du sud de l'ESM (source d’après carte CMV Vierves)

Pour la partie qui nous concerne, c'est surtout du Dévonien 5 que datent les terrains étudiés (Emsien sur le parcours de l’excursion, Eifelien (Couvinien), Givétien et Famenien vers le nord) A un niveau plus régional, on peut difficilement parler aujourd’hui de la géomorphologie à Momignies sans évoquer la Haute Thiérache (zone située à l'ouest de l'interfluve Eppe-Eau BlancheEau Noire). Elle constitue le prolongement du plateau central ardennais mais en diffère par un relief 4

La subsidence est un affaissement progressif, de vitesse variable, du substratum d’un bassin sédimentaire. Ce processus s’accompagne d’une accumulation progressive et substantielle des sédiments, généralement déposés sous une certaine tranche d’eau. 5 Le Dévonien est un système géologique du paléozoïque s’étendant de 420 à 360 millions d’années. Il est suivi par le Carbonifère et précédé par le Silurien.

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moins accusé et un déboisement plus important. La toponymie rappelle ces enclaves gagnées sur la forêt (Cul des Sarts, Rièzes 6, etc.), principalement par la technique de l’essartage.

Aspect paysager & Occupation des sols Il s’agit d'un territoire essentiellement rural et peu peuplé.

Figure 4 L’Ardenne centrale et la Thiérache (source Atlas des paysages de Wallonie)

La Haute Thiérache prolonge le plateau central ardennais au sud ouest de la botte du Hainaut. Ce petit plateau au relief très calme offre des paysages herbagers partiellement enclos de haies et ponctués de bois. Légèrement incliné vers l'ouest, son altitude passe de 380 m à 250 m. Le nord de la zone étudiée est davantage déboisé au profit de zones urbanisées et de cultures (maïs, colza, froment, escourgeon). L’'est de la zone étudiée , partie toujours largement boisée, est constituée d'enclaves (sarts et rièzes) qui ont été partiellement urbanisées ou exploitées (espace herbager). Au niveau de l'aspect du bâti, les villages, d'abord construits autour d'un centre historique, s'étendent ensuite le long des voies d'accès. C'est particulièrement le cas des communes qui constituent l'entité de Momignies. Ici et là, des fermes isolées règnent sur de petites enclaves arrachées à la forêt (de 10 à 50 ha). Elles constituent souvent la réunion d'anciennes exploitations de plus petites tailles (conséquence de la PAC 7).

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Une rièze est un terrain défriché servant de pâturage (en wallon rièze, de l'ancien français ries et du haut allemand riuti). 7 Politique agricole commune : programme européen qui a favorisé dans nos régions et ce depuis sa création la disparition des petites exploitations familiales au profit d'entreprises agricoles pratiquant l'exploitation intensive.

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«L’histoire géologique est comme la vie d’un soldat : de longues périodes d’ennui entrecoupées de courtes périodes de terreur.» 8 Derek V. Ager , géologue britannique

c. Géologie Carte géologique générale de la région

Figure 5 Carte géologique de Wallonie 57 5/6

La carte géologique détaillée figure en Annexe I sous un format A3 dépliable. On y distingue très clairement les trois zones caractéristiques de notre région, à savoir, sur une ligne au niveau de Momignies, du nord au sud : • • •

la Fagne-Famenne (orange) : Frasnien, Famenien ; la Calestienne (violet/vert) : Eifelien, Givetien, Couvinien ; la Haute Thiérache Ardenne (jaune pale) : Emsien ;

Ça et là, on trouve des dépôts d’alluvions plus récents (jaune clair), principalement dans les vallées, et des récifs de marbre rouge et gris (en rouge, noté MM) dont l’utilisation sera évoquée au paragraphe Exploitation des sols de la région (Cfr infra).

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In The new catastrophism. The importance of rare event in geological history. Cambridge University Press.

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Carte simplifiée de la zone étudiée

Figure 6 Carte géologique simplifiée de Momignies (source : ASBL Faune et biotope)

Cette carte simplifiée se concentre sur la partie qui nous occupe plus particulièrement, celle centrée sur Momignies/Macquenoise. Mis à part les alluvions modernes que l'on peut rencontrer le long des cours d’eau et leurs berges, les terrains constitutifs du socle sur lequel repose l'entité de Momignies date de l'ère primaire, plus particulièrement du Dévonien. Sur cette partie, du nord au sud, on distingue les terrains calcaires et schisto-calcaires appartenant à la bande de la Calestienne. Plus au sud, ces terrains sont bordés par ceux de la Thiérache, constitués de grès et schistes.

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Age et formation des terrains

Figure 7 Détail Carte géologique de Wallonie 57 5/6

Nous allons détailler ici les terrains parcourus par l’excursion. Le parcours se situe dans la partie Haute Thiérache Ardenne de la carte: sur des terrains d’âge Emsien. L'Emsien est le plus récent des trois étages géologiques du Dévonien inférieur dans l'ère paléozoïque. Il couvre une période qui s'étend de -407,6 à -393,3 millions d'années. Deux formations sont concernées par l’Emsien. Formation de Chooz - (CHO) La partie inférieure de la formation se compose de grès pélitiques (sédimentaires) et quartzitiques (métamorphiques). La majeure partie de la formation, est formée principalement d’argilo-siltites et de siltites rouges et vertes (affectées par la schistosité) dans lesquelles s'intercalent des bancs et lentilles gréseuses, rouges ou verts, pouvant atteindre 10 à 15 m d'épaisseur. La teinte lie-de-vin conférée au sol par l'altération superficielle de la formation constitue souvent un bon repère cartographique. Formation de Vireux - (VIR) La formation est essentiellement constituée de grès quartzitiques gris-bleu à verts. Aucun affleurement dans la zone étudiée. Alluvions modernes - (AMO) : la carte reprend de manière détaillée le tracé des alluvions modernes (principalement fonds de vallées).

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Exploitation des roches de la région A plus d’un titre, les roches et minerais de la région a été exploité par les populations qui l’ont occupé. Citons avant tout : • • • •

le minerai de fer (hématite oolithique=oxyde de fer) pour la sidérurgie ; la chaux (issue du calcaire dévonien) pour le fondant utilisé dans les verreries et l’enrichissement des prairies ; les argiles, pour la production de céramiques et les limons rouges pour la fabrication de briques (par décalcification) ; la pierre brute ou ébauchée (schiste et pierre bleue) pour la voirie et les constructions.

Soulignons l’utilisation depuis l’époque romaine de l’arkose 9 dans la production de meules utilisées par les moulins. On retrouve également des urnes cinéraires creusées dans cette roche dans une nécropole du IIème siècle (Lieu dit Fourmathot, Macquenoise). L’arkose est parfois associée avec d’autres éléments exploitables. Signalons à titre informatif la présence d’uranium en gisements importants dans des formations de grès arkosiques, par exemple dans le bassin de la rivière Powder aux États-Unis, où il est exploité. On peut également trouver de l’or et de l’argent, comme cela a été le cas à Macquenoise, malheureusement dans des proportions qui n’ont jamais pu permettre son exploitation. Enfin, signalons à titre anecdotique, car ils apparaissent sur la carte 57 5/6 (noté MM), quelques "récifs de marbre rouge et gris" - dont on a extrait des blocs ensuite polis pour de multiples usages décoratifs (escalier, placage mural, urne et statuette, etc.). Rappelons que le marbre est, au sens géologique strict, une roche métamorphique dérivée du calcaire. Le marbre au calcaire poli de Rance est une roche sédimentaire, datant du Frasnien. Elle est constitué par les restes d’un massif corallien, ou bioherme, qui ont subit un phénomène de sédimentation. La diagénèse 10 qui s‘en suivit est à l’origine des roches, encore incrustées de traces fossiles (les «queues de rat») de la faune du Dévonien. Les qualités décoratives de ces matériaux étaient déjà appréciées des Romains, mais c'est seulement dans le courant du XVIème siècle que leur exploitation comme marbre a commencé de façon intensive; la "pierre de Rance" jouit au XVIème siècle d'un prestige tel qu'elle sera utilisée pour décorer plusieurs salles du château de Versailles.

9

L'arkose est une roche sédimentaire détritique terrigène composée de quartz (jusqu'à 60 %), de feldspath (au moins 25 %), souvent de quelques micas et d'un ciment composé d'argile (environ 15 %). Ne contenant pas de calcaire, (le liant est argileux) sa résistance dans le temps à l’immersion ou la pluie est excellente. 10 La diagenèse désigne l'ensemble des processus physico-chimiques et biochimiques par lesquels les sédiments sont transformés en roches sédimentaires. Ces transformations ont généralement lieu à faible profondeur, donc dans des conditions de pression et température peu élevées.

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d. Pédologie Vue d'ensemble

Figure 8 Carte pédologique simplifiée de Momignies (source : ASBL Faune et biotope)

En terme de texture, et plus particulièrement de granulométrie, les sols que l'on rencontre sur la commune sont du type limoneux à limono-caillouteux. Quelques bancs de sable sont signalés en surface. Détail de la zone parcourue

Figure 9 Carte simplifiée des sols (source ASBL Faune et biotope)

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Plus particulièrement, sur la zone parcourue : • •

en plaine : sol limoneux à drainage plus ou moins favorable ; en forêt : sol limoneux à drainage imparfait à pauvre.

En forêt, mis à part quelques stations plus marécageuses (hydromorphes par tassement) et les pessières (où les conditions édaphiques, notamment le pH, écartent de nombreux acteurs du recyclage), l'humus présent est principalement de type mull acide à moder. Le rôle des bousiers 11, en forêts, agent de décomposition des matières organiques mortes, qui enrichissent le sol de CAH 12 est abordé dans la seconde partie, Spot 5.

11

Au sens large : les bousiers regroupent en fait plusieurs espèces. Voir paragraphe Spot 6 Le RAVeL. Complexe argilo humique (CAH). D'un point de vue chimique, argile et humus ne devraient normalement pas se lier entre eux car les micelles d'humus et d'argiles sont toutes deux électronégatives, et se repoussent donc naturellement. Pourtant certaines communautés d'organismes vivant du sol (comme les vers de terre) sont capables de produire de tels complexes en liant les argiles et les humus. 12

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«A l’échelle cosmique, l’eau est plus rare que l’or » Hubert Reeves e. Réseau hydrographique Carte hydrographique générale de la région

Figure 10 Carte hydrogéologique 57 5/6 de Momignies (source SPW)

La carte hydrogéologique détaillée figure en Annexe I sous un format A3 dépliable. Une particularité de notre réseau réside dans le fait qu'il alimente trois bassins hydrographiques différents. Carte hydrographique simplifiée

Figure 11 Carte hydrologique simplifiée de Momignies (ASBL Faune et biotope)

Sur cette carte, les trois bassins hydrographiques sont plus facilement appréhendables. Patrice Wuine Mémoire CNB Vierves 2013-2016

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Le premier (Sambre) est au Nord de la carte avec l’Helpe, le Gochenie et le Moranrieux. Le second (Seine), au centre de la carte reprend l’Eau d’Anor et l’Oise. Enfin le troisième (Meuse) est plus discret car l’Eau blanche quitte le territoire de la commune rapidement. Elle est l’émissaire de l’étang de la Fourchinée, à Seloignes (à l’Est de la carte). Le parcours de l'excursion traverse le Courtdru, qui prend sa source dans les bois de Macon et qui se déverse dans l'Eau d'Anor. Cette dernière va ensuite rejoindre l'Oise qui se jette dans la Seine à Conflans St Honorine. Pompage La carte hydrologique met en lumière un important captage d'eau potable à Bourges (au nord-ouest de Momignies) qui alimente les communes avoisinantes (jusque Chimay). Le puits « Moulin de Bourges P2 » produit environ 1 200 m³ par jour pour l’alimentation de la commune de Momignies et d’une partie de la commune de Chimay. Un rapport sur la qualité des eaux (suivi de 1997 à 2004) met en lumière une contamination bactériologique et la présence significative d'atrazine 13. Certains puits sont donc inutilisables.

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Carte géologique de Wallonie, 57 5/6, notice explicative, Edition 2008, p64 & suivante

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Phénomène karstique En novembre 2011 un effondrement est constaté dans une pisciculture située non loin des pompages décrits plus haut. C’est au nord du Moulin de Bourges, 200m en aval de la Frontière Franco-belge (côté français) que le ruisseau de Gochenies se perd via un vaste chantoir. Ce point de perte se présentait (le 25/11/2011) comme une dépression de 12,5m de long pour 5m de large atteignant 5,8m de profondeur qui absorbait l’ensemble des eaux du ru 14. Cette infiltration d'eau de surface risque de polluer la nappe. Ces affaissements soudains mettent directement en contact des eaux de surface et des eaux souterraines. Ceci représente une vraie menace pour la qualité des eaux souterraines et pour l'ensemble des prises d'eaux (puits et captages) qui exploitent cet aquifère.

Figure 12 Vues du chantoir (Bourges, Momignies) Photo Ecokart

Photo de droite : à l'arrière plan, le cours d'eau Gochenie qui se déverse dans l'effondrement, au premier plan, invisible en contre-bas, le chantoir (visible au fond de la photo de gauche). Selon certains échos relayés par la presse 15, la carrière de Wallers (CCM), dont les pompages d’eau pour permettre l’extraction à sec du calcaire sont vraisemblablement à l’origine du phénomène, a racheté le terrain. Elle a ensuite procédé à un nivellement du site afin de rendre au cours d’eau son parcours naturel. Néanmoins, ce camouflage est de courte durée car d’autres dépressions ont vu le jour et les infiltrations continuent de polluer la nappe phréatique.

14

Michel G. In Ecokarst, Revue de la Commission Wallonne d'Etude et de Protection des Sites Souterrains, trimestriel N° 86, décembre 2011 15 La voix du Nord, 22/12/2012

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f. Situation climatologique D'une manière générale, notre climat est caractérisé par les influences atlantique et continentale, la frontière entre ces deux systèmes étant progressive, il existe des zones où ils s’interpénètrent. La distinction formelle entre ces deux systèmes fait référence à la différence de température moyenne entre l'été et l'hiver (marquée ou pas), ainsi qu'à la pluviométrie. Les données météorologiques normales 16 sont les suivantes (à titre indicatif pour quelques paramètres significatifs) Température moyenne : 10,5°C (min 6,9°C; max 14.2°C) Précipitation annuelle : 852 mm Nbr jours d'hiver (max < 0°C) : 7,4 Nbr jours d'été (max >=25 °C) : 28,1 Au niveau phytogéographique, on trouvera sur la commune de Momignies des associations floristiques caractéristiques des 2 systèmes (atlantique et continentale): citons, pour la partie atlantique, prépondérante, la hêtraie à jacinthe des bois et pour la partie continentale, la chênaie à luzule.

Figure 13 Carte climatologique du Nord Est de la France

Changements climatiques Il est dorénavant acquis que des changements climatiques significatifs provoqués par les activités humaines affectent l'ensemble de la planète. Ceux-ci sont provoqués par la libération dans l'atmosphère de gaz à effet de serre 17. Si les conséquences au niveau local sont souvent difficiles à appréhender, la zone étudiée n'échappe pas à certaines tendances régionales identifiées.

16 17

Il s 'agit de la valeur moyenne du paramètre enregistré sur les 10 dernières années (site internet Meteoblue) IPCC : Climate Change 2014 Synthesis Report Summary for Policymakers

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Figure 14 Conséquences régionales des changements climatiques 18

Hivers plus doux, étés plus chauds, régime des précipitations modifié (printemps plus sec mais automne et hiver plus humides, avec globalement les mêmes quantités annuelles). Tel pourrait être le scénario qui règnera sur nos régions. C’est du moins la tendance qui semble amorcée et que les modèles affineront au fur et à mesure de leur étalonnage 19. Quelques conséquences des changements climatiques •

Sur l'avifaune 20 : avancement de la migration printanière et méridionalisation des communautés. Citons, en baisse : le pipit farlouse, la grive litorne, la pie-grièche grise ; en hausse : le tarier pâtre (Saxicola rubicola L.), l’hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta VIEILLOT). La présence hivernale de la grande aigrette (Ardea alba L), l'apparition printanière de la cigogne blanche (Ciconia ciconia L), dont on salue cette année une première nichée à Virelles (Chimay). Cette nichée a finalement avorté. Les raisons sont semble-t-il à rechercher du côté de l’inexpérience des parents pratiquant un nourrissage inapproprié de leur progéniture.

Au niveau mycologique : on constate l’apparition d’espèces plus méridionales comme l'amanite des Césars (Amanita caesarea SCOPOLI), le clitocybe de l'olivier (Omphalotus olearius SINGER), Quelques truffes, notamment Tuber uncinatum CHATIN et Tuber aestivum PERS.

Au niveau botanique : il s‘agit d’être plus nuancé, la graine étant fille du vent, le seul caractère climatique n'est en général pas isolable pour expliquer la progression d'une espèce. Il y a néanmoins un faisceau concordant pour souligner que les hivers moins rigoureux sont de nature à faciliter l'introduction d'espèces plus méridionales.

Au niveau entomologique : Odonates 21 : le crocothémis écarlate (Crocothemis erythraea BRULLÉ), le leste barbare (Lestes barbarus FABRICIUS), le sympétrum méridionale (Sympetrum meridional SELYS), l’anax parthenope (Anax parthenopa SELYS).

18

IPCC : Climate Change 2014 Synthesis Report Summary for Policymakers Science et Vie, Dossier Climat, novembre 2015, N°1178, p 82 & suiv. 20 Changements climatiques et les oiseaux, Laudelout & Paquet, AVES vol 51/4, décembre 2014 21 Bilan 2013 & 2014 GT Gomphus, Motte & Al, SPW DG03 19

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Lépidoptères 22 : le daphnée (ou le nacré) de la ronce, (Brenthis daphne BERGSTRÄSSER), L’hespérie des potentilles (Pyrgus armoricanus OBERTHÜR), l’argus de l'hélianthème (Aricia artaxerxes FABRICIUS) Hémiptères : Phaneroptena falcata PODA •

Concernant la gestion forestière : certaines espèces grandes consommatrices d'eau subissent un stress hydrique au printemps, ce qui ralentit leur croissance. En conséquence, les gestionnaires d'espaces forestiers favorisent depuis peu, dans les plannings de plantation, le remplacement du chêne pédonculé 23 (Quercus robur L.) par le chêne sessile Quercus petraea (MATT.) LIEBL. Quant aux sapins (Abies sp) et épicéas Picea abies (L.) H. KARST, espèces hygrophiles, une alternative est offerte avec le pin sylvestre (Pinus sylvestris L.) ou le douglas Pseudotsuga menziesii (MIRB.) FRANCO, plus sobres. Quant au frêne (Fraxinus excelsior L.), il pourrait bénéficier du réchauffement modéré dans la mesure la chalarose 24, son champignon pathogène, serait fragilisé 25.

22

Rapport activités 2012 GT Lycaena, Fichefet & Al SPW DG03 Un chêne adulte hisse quotidiennement près de 200 litres d'eau à une hauteur d'une trentaine de mètres. (sources ONF, site internet) 24 Chalara fraxinea est une espèce de mycètes pathogènes responsable d'une maladie fongique dite « chalarose » ou « maladie du flétrissement du frêne ». Sa forme téléomorphe est Hymenoscyphus fraxineus et Chalara fraxinea est l'anamorphe du champignon. Sébatien Carbonnelle, In Litt. 25 Science et Vie, Dossier Climat, novembre 2015, N°1178, p 92 23

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1.2 Patrimoine humain, aménagement du territoire et occupation des sols 1.2.1 Aspects Historiques Quelques traces et faits marquants Epoque préhistorique Depuis la dernière glaciation -Paléolithique

Le dernier épisode glaciaire qui a fortement influencé nos régions, a pris fin il y a approximativement 12000 ans. Un inlandsis 26, dont l'épaisseur pouvait atteindre 2,5 km s'étendait à l'est jusqu'à la limite actuelle de la Pologne (voir carte figure 20). La région périglaciaire dans laquelle nous nous trouvions était plongée dans des hivers pouvant durer 8 mois, avec pour conséquence une pression sélective sur la faune et la flore qui a repoussé de nombreuses espèces vers le sud. Au niveau botanique, la toundra 27 occupait l'espace au nord de l'Europe, pour faire place à la steppe dans les régions plus méridionales. Durant les 10 000 ans qui suivirent, la toundra va faire place à la forêt. Quoiqu'il en soit, l'apparition de la forêt constitue une étape préliminaire de la colonisation humaine par des groupes venant de l'Europe de l'Est (et plus tardivement du sud). A la suite de cet épisode, à partir de -10000 ans, les conditions climatiques plus favorables ont permis à des populations de migrer vers nos régions. Des pièces travaillées attestent de la présence humaine au Mésolithique ancien (-8000) et au Néolithique (-6000) . Il nous a été permis d'étudier la collection exceptionnelle constituée par le Frère Jacques de l'Abbaye de Scourmont, qui a rassemblé des centaines de pièces découvertes dans les champs avoisinants l'Abbaye (Forges, situé à 12 km de la zone étudiée). Ces pièces ont fait l'objet d'une étude de la part d'une équipe de l'ULB (Stéphane Genvier, Laurent Goddefroy, Alison Ferron, Dan Steinner) ainsi que Pierre Cattelain (Musée MalgréTout, Treignes).

26

Calotte glaciaire continentale Formation végétale située dans les zones climatiques froides, polaires ou montagnardes, constituée d'une strate végétale unique principalement composée de graminées, de carex, de lichens, de mousses et de diverses variétés d'arbrisseaux.

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7 Percoir (Mésolithique, site du Caveau) 8 Pointe de Veille (Mésolithique, site du Caveau) 9 Armature à pédoncule et ailerons (Néolithique, site du Caveau) Figure 15 Détails des pièces de la Collection Abbaye de Scourmont

4 Nucleus divers (Mésolithique, Ferme Brulée) 10 Hache polie (Néolithique, Ferme Brulée) 11 Couteau (Néolithique, Ferme brulée)

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Le menhir de Macquenoise Ce monolithe en arkose de 1m40 de hauteur a été retrouvé en 1971 lors de travaux dans une digue le long de l'Oise à Macquenoise. Ce bétyle 28 est gravé d'un personnage tenant d'une main un serpent et de l'autre un vase galbé, la tenue évoque la coule et la saie gauloise D'après le professeur Sterckx qui l'a étudié, il s'agirait d'un menhir néolithique, à l'origine simple phallus divinisé, mis en forme à l'époque galloromaine et décoré alors de la représentation d'un dieu indigène Iverix (Dieu If) 29. Voilà un témoin lointain qui atteste de la présence de population le long de l’Oise.

Figure 16 Iverix : le monolithe de Macquenoise

Epoque romaine (-57 à 445) Période gauloise : la Wartoise, cours d’eau toujours frontalier à ce jour, marque la limite entre les Rhèmes et les Nerviens. Signalons une découverte remarquable en 1865, par un paysan qui effectuait des travaux de drainage dans un champs situé non loin de la Marlière (nord de Momignies). Il a mis la main sur le plus grand trésor monétaire de Belgique. Pas moins de 50.000 pièces et médailles romaines frappées entre 50 av. J-C et 270 AP. J-C, pour la plupart cuivre et bronze, qui témoignent de l’occupation galloromaine du Ier siècle av. JC au IIIe siècle AP. JC.

28

29

Phallus divinisé. Sterckx Claude (1994), In Actes de la Société belge d'études celtiques (Vol VI).

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L'itinéraire en terre cuite Isaromagus-Massilia La présence romaine est attestée à partir du II siècle de notre ère. Des voies permettaient des échanges entre la Gaule Belgique et la Gaule celtique. Un indicateur en terre cuite a été découvert en 1947 à proximité de la Chapelle de la Rouillie, à la limite des communes de Momignies et de Macquenoise. Ce plan relie Isaromagus (Macquenoise) à Massilia (Marseille). Il y est fait référence à un marché sur l'Oise. Il s‘agit sans doute d’une copie tardive, datant du XVième ou XVIième siècle, d’un plan existant.

Figure 17 Itinéraire en terre cuite saromagus-Massilia

Figure 18 La forêt Charbonnière, entre les royaumes francs (vers 480)

Avant l’arrivée des Romains, notre région était constituée d’un immense massif forestier presque infranchissable auquel le grand César fait allusion dans son ‘’De Bello Gallico’’. Ce massif était fréquenté par des peuplades mésolithiques qui vivaient de chasse et de pêche, sans résidence fixe, du moins au départ. Les nombreux silex taillés retrouvés le long de l’Oise témoignent de cette occupation.

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Epoque franque (445 à 845) Peu de trace laissée par la période franque, si ce n’est au niveau de la toponymie. Citons l’origine probable du nom du village de Macon, qu’on attribue à Macco, et plus précisément le domaine de Macco (V et VIième siècle). Les domaines fondés par les germains furent désignés d’après le nom de leur propriétaire 30. Epoque féodale et communale (845 à 1394) Momignies est constitué en village un peu avant 1182. L’existence de Macon et Imbrechies est sans doute antérieure, comme les autres villages situés sur la Calestienne (Salles, Wallers et Trélon). Epoque bourguignonne (1394 à 1477) Cette période est caractérisée par des guerres féodales cruelles. Des ravages presque incessants entre 1340 et 1640 forcent souvent la population à trouver refuge dans les bois 31 ou dans les creutes 32. Les installations sont fréquemment détruites (forges, fours, moulins, tours et remparts). Epoque Austro-espagnole (1477 à 1775) En 1486, Momignies compte 18 maisons. Vers 1590, la population de Momignies est établie à 165 personnes, pour la plupart des serfs. En 1609, on note l’existence d’un cimetière de pestiférés, en retrait du village, où se situe l’actuelle rue Nordron. Vers 1650 : apparition des premières feuilles du Vieux chêne de la Fiacrie dont on évoquera la longue existence au paragraphe Spot 10 Le Vieux Chêne (voir infra). Cette période est illustrée par plusieurs cartes reproduites Annexe I. Epoque autrichienne (1715 à 1797) Cette époque voit la consolidation des routes existantes et l’apparition de nouvelles voiries sur la commune. C’est une période de reconstruction des ateliers et des fermes pillés lors du siècle précédent. Epoque française (1797-1815) La région est rançonnée par les Prussiens à la suite de la débâcle napoléonienne. Epoque Hollandaise (1815-1830) Soulignons le rôle joué par la famille de Mérode, dont le domaine se situe à Trélon, qui participa au soulèvement contre les Hollandais. Epoque actuelle (1830-2015) La région est progressivement désenclavée, notamment par l’installation d‘un chemin de fer à l’initiative du prince de Chimay. La ligne relie Mariembourg à Anor, en passant par Chimay et Momignies.

30

Lybaert L. (1983) Le Village dez Macon du II au XIII ième siècle, publication SHRSR, tome X Signalé dans Momignies à travers les siècles, Anatole Gobeaux 1939 32 Souterrains-refuges dont l’origine est obscure mais lointaine. On cite l’existence de ces aménagements à Macon (In Lybaert 1983 op cit) 31

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Une chronique économique Les activités économiques préindustrielles concernent les points suivants. • • •

L’extraction de l’arkose, pour la production de meule, que l’on signale dès l’époque romaine et sans doute avant (époque gauloise). L’exploitation des forêts qui va fournir le combustible aux forges et fours. Plus tardivement, une activité de saboterie florissante est signalée, notamment à Seloignes. L’extraction du fer et la forge : sur toute la longueur de la Calestienne, on retrouve des vestiges antiques et traces de l'industrie sidérurgique des époques protohistorique et romaine. On pense, avec raison semble-t-il, que cette bande de terre a connu alors, grâce au commerce du fer, une grande activité économique. Pouvait-on en effet espérer situation plus favorable que l'existence, près des lieux où gisait le minerai, d'une part d'une zone forestière fournissant le combustible, d'autre part, d'une zone propre à la culture des céréales nécessaire à l'alimentation des ouvriers ? La carte suivante reprend les centres sidérurgiques dans le Pays de Chimay 33, principalement situés sur les grands cours d’eau.

Figure 19 Emplacements des forges dans le Pays de Chimay (XVIième siècle)

33

Minon J, Chimay ancien centre sidérurgique, In Suppl. au BP 1069 du 20 mai 1983

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Le travail du verre, avec les verreries forestières puis les fours. Signalons l’apparition d’une usine en 1898 sur le site de Momignies. Spécialisée en flaconnages, elle est toujours en activité (Groupe Gerresheimer). Elle fournit notamment les grands noms de la parfumerie française.

Sylviculture et Pisciculture Une histoire de nos forêts

Vers 9000 av JC se termine la dernière période d’un ensemble de glaciations qui ont eu sur la flore de nos contrées une influence catastrophique. Une couche de glace et de neige recouvre alors la plus grande partie de l’Europe, au nord des Alpes et des Pyrénées 34. La plupart des espèces ont disparu et le lent repli des glaces laisse la place aux toundras et steppes peuplées ça et là de bouleaux nains (Betula nana L.) et saules polaires (Salix polaris WAHLENB.). Le réchauffement progressif du climat annonce quatre périodes successives dans la formation Figure 20 L'Europe au dernier maximum glaciaire de la forêt postglaciaire. L’âge du bouleau, du pin, du noisetier (Corylus avellana L.) et enfin celui où prédomine la chênaie mixte : une association du chêne, du tilleul (Tilia sp) et de l’orme (Ulmus sp) (vers 5500 av JC).

A cette période relativement plus chaude et sèche qu’aujourd’hui devait succéder une phase un peu plus humide, qui permit l’apparition du hêtre et du charme (Carpinus betulus L.) accompagnés d’essences moins thermophiles comme les sorbiers (Sorbus aucuparia L.) et les érables 35(Acer sp). Dans nos régions, à partir de 2000 av JC, prédominent donc les futaies de hêtres et de chênes, avec d’autres essences comme le charme, le frêne et le houx 36( Ilex aquifolium L.). Les premières traces écrites mentionnent nos forêts comme faisant partie d'un ensemble plus vaste, dénommé «Arduenna Silva», décrite comme la plus grande de la Gaule dans les commentaires de Caesar. A l’époque de Charlemagne, les premiers défrichements importants, organisés autour de l’implantation des monastères vont provoquer un morcellement de ce vaste massif. La "forêt Charbonnière " (en latin : Carbonaria Silva) qui lui fait place s’étend du nord au sud et constitue une frontière naturelle entre peuplade franques (saliens et rhénans). L'un des plus anciens monastères, celui de Lobbes (érigé au milieu du VIIième siècle) est mentionné comme se trouvant à la lisière de cette forêt . 34

La carte est issue du site wikipedia La Foret. Momignies se trouve approximativement au niveau du T du Toundra. 35 Jacques Brosse, L'aventure des forêts en Occident, JC Lattès, 2000 36 O. Roberfroid, in litt. avril 2012

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En 1566, la forêt charbonnière est décrite par Guichardin dans sa «Description des Pays-Bas», comme étant toujours la plus grande de la Gaule 37. Son exploitation abusive durant la période française (1797-1815) de notre histoire provoqua d’importantes déprédations. La régénération partielle qui s‘en suivit lui donne l’aspect qu’on lui connait aujourd’hui hormis les défrichements plus récents du XIXième siècle (Forge-Philippe notamment).

Une histoire des étangs L’apparition des étangs dans notre région est attestée lors de l’installation des Seigneuries et Monastères, période qu’on peut situer autour du VIIième siècle 38. Il est fortement probable que des ouvrages hydrauliques aient été construits lors de l’occupation romaine, à partir du IIième siècle, dont des digues et des prises d’eau. Notons que l’ouvrage de vidange d’un étang s’appelle aujourd’hui encore un moine. Pour ces pionniers qui colonisent nos contrées, les étangs représentent à la fois une source stable de nourriture (pêcherie) et une force motrice pour les moulins et les forges. Pour la pêcherie, ce sont les moines, à la suite des romains, qui introduisent la carpe (Cyprinus carpio L.), venue d’Asie par l’Europe centrale. Cette espèce, peu exigeante, occupe à l’origine les eaux calmes des rivières (zone à brème) mais se reproduit bien dans les eaux fermées des étangs. Sa nourriture se compose de débris végétaux, larves, œufs, vers, crustacés. Pour autant qu’elle en trouve en suffisance, elle fournit rapidement une quantité importante de chair (on signale des carpes de 10 à 15 kg, voire plus, en une dizaine d’années). A côté des carpes, la population piscicole de ces premiers étangs se compose de la tanche (Tinca tinca L.), du rotengle (Scardinius erythrophtalmus L.), du gardon (Rutilus rutilus L.), l’épinoche (Gasterosteus aculeatus L.) et le brochet (Esox lucius L.). D’autres espèces viennent s’ajouter en fonction de la qualité des eaux (température, pH, oxygénation, végétation aquatique, zoo et phytoplancton). Jusque dans les années 70, on pêchait dans nos rivières 39 et nos étangs l’anguille (Anguilla anguilla L.) et l’écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus L.). Ces deux espèces ont malheureusement disparu de nos musettes. La première à cause de la pollution des rivières, la seconde entre autres à cause de l’introduction des espèces d’écrevisses américaines, porteuses saines d’une mycose qui les décime 40. Les installations piscicoles comportaient en général au moins deux étangs, aménagés à la suite l’un de l’autre. En alternance, un étang est placé en assec pendant que l’autre concentrait les poissons. L’étang vidé était ensuite ensemencé par des céréales (froment, escourgeon, seigle) qui pouvaient croître sur un sol enrichi par les alluvions. Après 2 ou 3 ans, l’étang était ensuite remis sous eau, et

37

L’Encyclopédie belge , Editions La renaissance du Livre, 1933 p 582. Abbaye de Lobbes est consacrée en 654. Celle, plus proche, de Wallers en 844. 39 A Momignies, Eau d’Anor notamment (souvenirs de pêcheurs, comm. Pers.). 40 Aphanomyces astaci SCHIKORA est un champignon oomycète responsable de la peste de l'écrevisse chez les espèces du genre Astacus, et notamment l'Écrevisse à pattes rouges. Cette moisissure a été introduite avec les écrevisses américaines de l'espèce Pacifastacus leniusculus DANA (source Wikipedia Peste de l'écrevisse et autres parasitoses). 38

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les poissons étaient transvidés d’un étang à l’autre. Le cycle pouvait alors recommencer dans l’étang disponible. Il s‘agit donc d’un système ingénieux qui combine pisciculture et agriculture, dont on retrouve encore des exemples en Asie, notamment un système graminées-poissons en Chine 41.

Histoire de l’Agriculture Tous les centres urbains connus antérieurs au Xième siècle sont installés sur la Calestienne, terrain propice à la culture (Eifelien, Givetien , Frasnien). C’est la technique de l’essartage qui sera abondamment utilisée pour créer un champ à partir de la forêt. Les brûlis permettent d’incorporer au sol le carbone qui va en améliorer la fertilité. Des vues aériennes prises à l’occasion de fouilles permettent de constater les traces laissées par les anciens brûlis, notamment autour de Macquenoise. Les paysans pratiquaient dans un premier temps l’assolement triennal. Le terroir des villages était découpés en trois soles, sur lesquels les agriculteurs tenanciers ne pouvaient cultiver que ce qui était prévu par la communauté villageoise. Les chefs de famille décidant des pratiques culturales entre eux. Sur la sole en jachère, c’est-à-dire sans culture, les villageois pouvaient pratiquer la vaine pâture. Les autres soles étaient : une sole de blé d'hiver, une sole de céréales de printemps (orge, avoine) ou de légumineuses. La seconde révolution remplace la jachère par une plantation fourragère qui, laissée sur place, va enrichir le sol. En 1606, la ferme de la Marlière, situé sur les terres les plus fertiles au nord de notre commune, exploite déjà la plaine (Couvinien) qui borde la Calestienne et s’étend jusqu’au forêt de la Thiérache 42. Cette ferme, devenue une importante exploitation agricole, est toujours en activité. A partir du XVIIIième siècle, le déversement de chaux, produite par combustion du calcaire dévonien 43, permet également d‘améliorer la qualité des sols en le reminéralisant. Enfin la troisième révolution introduit la chimie et les biotechnologies , avec notamment l’utilisation des intrants et des variétés génétiquement modifiées. Ces évolutions, surtout les plus récentes, n’ont de cesse de garantir les rendements, puis de les augmenter, afin d‘accroitre les sources de revenus. Elles permettent également de diminuer la pénibilité de l’exploitation, en mécanisant les interventions. On a malheureusement fait peu de cas des conséquences de ces activités agricoles sur l’environnement : appauvrissement de la biodiversité, homogénéisation des paysages, surconsommation de l’eau et pollutions nombreuses, dégradation du sol et de la qualité de l’air... 41 Archives de documents de la FAO, Systèmes culturaux intégrés graminées-poisson en Chine Huazhu Yang, Yingxue Fang et Zhonglin Chen (site internet FAO) 42 Lybaert L. (1983), Le Village de Macon du IIIième au XIIIième siècle, Publications de la SHRSR, Tome X,51pp 43 Le site du Mont de Baive (France) tout proche comporte un ancien four à chaux du 18ième siècle.

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Sans parler de l’impact sur la santé, des agriculteurs dans un premier premier temps, et ensuite des consommateurs de ces produits dénaturés.

Bien que les propositions soulevées par les analystes qui s’inquiètent d’un développement agricole durable dépasseraient le cadre de ce travail, je relève un dossier assez complet qui aborde une autre façon de faire de l’agriculture, plus respectueuse des hommes et de la nature, dans le dossier «Les petites fermes peuvent-elles nourrir le monde ?» 44.

1.2.2 Patrimoine humain Population de Momignies en quelques chiffres Démographie Gentilé Population Hommes Femmes Densité Pyramide des âges 0–17 ans 18–64 ans 65 ans et + Étrangers

Momignien(ne) 5 301 (1er janvier 2014) 49,07 % 50,93 % 62 hab./km2 (1er janvier 2013) 23,04 % 60,22 % 16,74 % 5,92 % (1er janvier 2013)

Niveau et conditions de vie Taux de chômage 20,90 % (octobre 2013) Revenu annuel moyen 10 307 €/hab. (2011) Evolution de la population de 2000 à 2011 : 0 à 0.3 % Source : SPW - geoportail.wallonie.be Notre commune est relativement peu peuplée par rapport à sa superficie, largement occupée par les forêts et les surfaces agricoles. Sa population est vieillissante, et son taux de chômage assez élevé. La commune de Momignies pâtit de son éloignement des grands pôles économiques et des principales voies de communications 45.

44 45

L’Ecologiste, N°45, août 2015 (trimestriel) Atlas des Paysages de Wallonie, L'ardenne centrale et la Thiérache, p34, CPDT, 2014

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1.2.3 Aménagement du territoire & occupation des sols

Entité de Momignies Type aménagement Surface agricole Bois Terrains bâtis Divers Total

% 59,69% 32,42% 6,00% 1,89% 100,00%

ha 5.108 2.775 513 162 8.558

Figure 21 Aménagement du territoire Momignies (source SPW)

L'agriculture et la sylviculture occupent 90 % de la superficie de notre commune. Le reste est alloué au bâti et au réseau de communication. •

Famenne méridionale et Calestienne (nord de la carte)

Les sols sont limono-caillouteux à charge calcareuse ou schisteuse, souvent superficiels ou très superficiels (sols bruns). Leur affectation est constituée en majorité de pâtures et d'un peu de cultures (principalement le maïs d’ensilage et les céréales comme le froment et l’orge, les betteraves dans une moindre mesure). On rencontre les pâtures ou les cultures sur les plateaux calcaires et les bois dans les dépressions. Les buttes calcaires isolées (Tiennes) sont essentiellement boisées. L'aptitude des sols est variable selon leur profondeur; si ceux-ci sont bien développés, leur mise en culture est possible; dans le cas contraire, un pâturage sera plus intéressant.

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Le Famennien est occupé par des forêts, pâtures maigres et quelques fermes isolées. La plupart des localités se sont développées essentiellement sur les bandes calcaires eifeliennes (couviniennes), givetiennes et frasniennes; ce sont aussi les plus cultivées (Bourges au nord de Momignies). •

Ardenne septentrionale (sud de la carte)

Elle est constituée de sols limoneux peu caillouteux et de sols limono-caillouteux à charge schisteuse, schisto-gréseuse ou gréseuse, moyennement profonds à superficiels (sols bruns). Leur affectation consiste en pâtures et surtout en forêts qui prennent une très grande extension, principalement sur les parties élevées (hêtre, chêne, épicéa, pin sylvestre). Ces sols sont particulièrement aptes aux boisements et modérément à l'installation de pâtures. D'une manière générale, dans la région ci-considérée, nous sommes en présence d'une agriculture essentiellement fourragère où la prairie à pâturer ou à faucher domine nettement.

Les paysages Momignies est un plateau au relief calme où prédominent des étendues agricoles, principalement herbagères. De larges massifs forestiers qui ceinturaient naguère les villages et hameaux, ont été défrichés au XIXième siècle au profit de l'agriculture (Forge-Philippe). Les cours d'eau qui y puisent leur source marquent assez peu le relief. Autour des centres historiques, les habitations s'égrènent le long des voies de communications. Dans les espaces ouverts, au-delà de l'ancien finage 46, de grosses fermes isolées et quelques hangars agricoles marquent le relief. Le parcours proposé lors de l’excursion traverse deux types de paysage : le massif forestier formé par le bois des Hayettes et celui de Macon, et les valons essartés au profit de bocages exploités par les dernières petites exploitations agricoles herbagères.

Le Patrimoine architectural Nous avons évoqué les guerres incessantes et ses ravages de toute nature qui ont parsemé l’histoire de notre région depuis l’époque gauloise. Cette situation n’a pas permis, sauf quelques exceptions, de conserver des vestiges bâtis. Signalons une rénovation prestigieuse, celle du Château-ferme de Macon, dont on commémore par ailleurs les 400 ans en 2016 (voir Annexe V).

46

Territoire sur lequel une communauté rurale s'est installée, pour le défricher et le cultiver. Il comprend l'habitat rural et le territoire exploité, formé de champs, de pâturage et de bois.

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1.3 Conservation de la nature & protection de l'environnement 1.3.1 Natura 2000 Notre commune bénéfice d'une protection Natura 2000 pour les 2 zones suivantes.

Vallée de l'Oise et de la Wartoise Le site correspond aux cours de l'Oise et de la Wartoise, dans cette portion sud de la Botte du Hainaut limitrophe de la frontière française. Il se compose de prairies de fauche, de mégaphorbiaies, de cariçaies, et de quelques forêts riveraines, complétés par des étangs et de quelques massifs forestiers . Le fond de la vallée de la Wartoise correspond à des sols gleyfiés (notamment aux abords de l'Abbaye de Scourmont). Les massifs forestiers permettent la nidification d'espèces rares comme le Pic noir (Dryocopus martius L.). Dans les prairies on note la présence de populations importantes de Bécassines des marais (Gallinago gallinago L.) en hivernage, mais aussi de pies-grièches écorcheurs nicheuses (Lanius collurio LINNAEUS). Les quelques prairies de fauche accueillent le traquet tarier en migration. Les étangs de la Lobiette et de la Forge Gérard, abritent des associations végétales intéressantes, très bien conservées, ainsi que de la mulette épaisse (Unio crassus PHILIPSSON).

Massif forestier Momignies Chimay : couloir entre la Fourchinée et la Galoperie. Le site constitue un élément de liaison entre les massifs forestiers de la Thiérache et les forêts de Sivry-Rance dans une portion de paysages plus ouverts. Regroupant les bois des Hayettes, de Macon, de Monceau, d'Imbrechies, de Seloignes et de Saint-Rémy, ce site forestier comprend côte à côte des associations végétales typiques du domaine atlantique et du domaine ardennais. Il abrite des espèces forestières comme le pic noir et la bondrée apivore (Pernis apivorus LINNAEUS). Le site englobe également le cours de certains ruisseaux, des étangs forestiers remarquables (notamment l’étang de la Fourchinée), quelques très belles aulnaies rivulaires et des mégaphorbiaies riveraines situées à la périphérie du massif forestier et remarquablement bien conservées. Le réseau hydrographique, les plans d'eau et les zones humides périphériques sont autant de milieux favorables pour le martin-pêcheur.

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1.3.2 Sites de grand intérêt biologique 47 Etang de la Fourchinée (Seloignes) L'étang de la Fourchinée se trouve à la limite des communes de Villers-la-Tour (rive septentrionale de l'étang) et de Seloignes (rive méridionale). Il est alimenté par quelques ruisselets venus des bois voisins. Au débouché de ces affluents, l'étang est marécageux (la berge de cette partie est d’ailleurs inaccessible); mais sa profondeur s'élève progressivement vers l'ouest et dépasse 4 m au voisinage de la digue, dont on vient de renforcer les assises par un empierrement . Il s‘agit d’un étang forestier dont la végétation aquatique et amphibie est peu abondante et qui ne comporte pas ou très peu de dépôts vaseux. Son émissaire est l'Eau Blanche. C'est un étang de type ardennais aux eaux faiblement minéralisées, légèrement acides ou neutres, dont les affluents traversent les schistes et grès acides du Dévonien inférieur (formation de Vireux). Le groupement le plus intéressant (en voie de disparition dans nos régions) rassemble Elatine hexandra (LAPIERRE) DC. , Littorella uniflora (L.) ASCH., Eleocharis acicularis (L.) ROEM. & SCHULT., Ranunculus flammula L., Ranunculus peltatus SCHRANK, Juncus bulbosus L., Callitriche hamulata KÜTZ. EX W.D.J.KOCH. La Fourchinée constitue certainement un site odonatologiquement important à l'échelle de l'EntreSambre-et-Meuse. L'espèce la plus remarquable est sans conteste la Cordulie à deux taches (Epitheca bimaculata CHARPENTIER). Il s ‘agit d’un anisoptère difficile à détecter car au vol rapide et incessant, et dont la reproduction n'a été constatée qu'en quelques rares localités wallonnes (entre autres à Virelles, à 7 km du site). On notera également l'observation d'autres odonates intéressants comme le Sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii SELYS).

Etang de la Lobiette (Macquenoise) L'étang de la Lobiette est situé à l'ouest de Macquenoise, dans la vallée de l'Oise, à l'extrémité occidentale de l'Ardenne. L'étang se trouve en partie en France (2/3), en partie en Belgique (1/3). Il a été formé par barrage du cours de l'Oise, à son entrée en France. Il est en partie forestier (forêt de Hirson) et ses eaux sont faiblement minéralisées ce qui explique que les hélophytes soient peu abondants. Sa chute d'eau fournissait l'énergie nécessaire au fonctionnement de petits établissements métallurgiques. Le socle est formé par le Gedinnien supérieur (schistes, phyllades, bancs schisteux à nodules carbonatés, arkose). Au nord de l'étang se trouvent des secondes résidences. 47

Portail Biodiversité de la DGARNE, Direction Générale Opérationnelle Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (DGO 3)

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Une végétation amphibie, formée d'espèces très rares, s’installe sur les berges en pente douce. Citons notamment : Elatine hexandra (LAPIERRE) DC., Apium inundatum (L.) W.D.J.KOCH, Eleocharis acicularis (L.) ROEM. & SCHULT., Callitriche hamulata KÜTZ. EX W.D.J.KOCH, C. palustris L., C. stagnalis SCOP., Lythrum portula (L.) D.A.WEBB, Persicaria minor (HUDS.) OPIZ, Littorella uniflora (L.) ASCH., Baldellia repens (LAM.) OOSTSTR. EX LAWALRÉE. On doit cependant déplorer la disparition probable de plusieurs espèces identifiées dans cette liste au moment de la classification du site 48.

Bois de Gratte Pierre (Forges Philippe) Protection d'une des dernières forêts alluviales autour de la Wartoise et d'un exemplaire de la forêt ardennaise à Endymion (chenaie-charmée à jacinthe). La Wartoise marque la frontière avec la France, elle semble servir de démarcation depuis des temps très anciens, notamment entre tribus gauloises (Rhèmes et les Nerviens).

Etang des Quewettes Ce petit étang est localisé sur le territoire de Seloignes, et est alimenté par le ruisseau des Quewettes qui va donner naissance à l’Eau d’Anor. S'étendant dans une prairie à la lisière du Bois de Macon, son intérêt biologique réside surtout en la présence d’une petite population du rarissime scirpe à inflorescence ovoïde (Eleocharis ovata ROEM. & SCHULT.). Cette plante typique des vases exondées est en danger critique en Wallonie et bénéficie d'une protection légale stricte.

48

Sébastien Carbonnelle, Olivier Roberfroid, In litt. Octobre 2015

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1.3.3 Patrimoine majeur de Wallonie : Tilleul de Macon Seuls deux arbres emblématiques sont classés en Wallonie : le tilleul de Macon et le chêne de Liernu (près d'Eghezée, province de Namur). Le tilleul de Macon et sa structure de soutènement ont été inclus en 1996 dans la liste du patrimoine immobilier exceptionnel 49. Il fait actuellement l’objet d’une intervention destinée à décompacter le sol environnant, opération qui précède la pose d’un plancher autoportant destiné à protéger le pourtour immédiat du tronc d’un nouveau tassement. Le tilleul actuel a été planté vers 1714, en remplacement d’un tilleul ancestral, dont on signale l’existence au XVième siècle. Il s ‘agit d’un arbre des plaids, en dessous duquel on rendait la justice. Les 3 étages symboliserait le divin, l’autorité, et le commun des mortels 50.

Ont également bénéficié d’un classement, le site du Ruisseau de la Passedru à Macquenoise et l’étang de la Lobiette (cfr infra) 51.

49 7 FEVRIER 2013. — Arrêté du Gouvernement wallon déterminant la liste du patrimoine immobilier exceptionnel de la Région wallonne 50 Stassen B.(2013) La mémoire des arbres, Racine, p197 51 Site internet de la commune : http://www.momignies.be/loisirs/tourisme/patrimoine

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2. L'excursion, itinéraire et commentaires 2.1 L'excursion a. Affiche

Figure 22 Affiche Excursion guidée

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2.2 Itinéraires & commentaires L'itinéraire mesure 4 km. Il se distribue comme suit Parcours (km) RAVeL Sentier forestier Chemin empierré Route secondaire macadamisée Total Zone I II III IV V

Type Verger Forêt Etangs Lisière forestière Bocage

0,8 0,6 0,6 2 4 Intérêt flore calcicole sphaignes, mousses faune/flore arbre remarquable flore acidophile

Figure 23 Carte du parcours (tracé en orange) Taille représentée 2000 m x 1300 m

La carte ci-après est issue de Google Map. Taille représentée 900 m x 2000 m.

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Vue générale du parcours avec les points d'arrêt (spot)

Figure 24 Vue aérienne du parcours et ses points d'arrêt (à partir de Google Map)

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Les points d'intérêt Dix points d'arrêt ou spots ont été définis le long du parcours. Il s'agit de zones caractéristiques présentant un intérêt particulier. A chaque fois, le groupe était rassemblé autour du guide qui commentait un poster A3 décrivant l'intérêt du lieu. Un temps était ensuite alloué aux questionsréponses avant de poursuivre le parcours. Départ : chalet forestier

Figure 25 Le chalet et ses aménagements

Le chalet forestier de la Fiacrie (Momignies) abrite la Vitrine des métiers de la forêt 52. C'est également le local du Cercle des naturalistes de la Botte du Hainaut (CNABH) depuis 2015. Les ouvriers forestiers ne ménagent pas leurs efforts pour construire et installer des hôtels à insectes et autres nichoirs sous le débordement de la toiture. D'un accès facile et disposant d'un parking, c'est le point de départ idéal pour une excursion commentée autour de l'Arboretum. Après les recommandations d'usage concernant l'équipement, la sécurité, et un aperçu général du parcours (voir carte page précédente), une présentation géologique du site est abordée de manière 52

Projet communal financé par le Fond européen agricole pour le développement rural (FEDER).

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ludique à l'aide d'une carte du Dévonien. Cette carte matérialise approximativement la place de la Wallonie lorsque les roches qui constituent le sol étudié ont été formées. La dérive des continents est abordée, ainsi que la période du Dévonien qui caractérise le sous-sol du site.

Figure 26 Vue des continents au Dévonien

Le Dévonien constitue une période de transition entre les deux grands cycles orogéniques calédonien et hercynien. Sur le plan paléontologique, rappelons que le Dévonien correspond à un tournant fondamental de l'évolution de la vie : la conquête du monde continental. Plantes et animaux vont s'installer sur la terre ferme. Pour la période qui concerne nos roches (Emsien), il s 'agit surtout d'arthropodes (myriapodes, acariens, et insectes volants), de batraciens, et premières plantes arborescentes (fougères). Sous l'eau, corail, spirifer, bivalves et poissons à plaques peuplent l’océan. L'Annexe II fait référence aux fossiles trouvés dans la carrière proche de Wallers-en-Fagne. Il s'agit de terrains constitués de roches un peu plus jeunes (Givétien, Dévonien moyen) que celles présentes sur le parcours (situé sur la Calestienne).

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Spot 1 : Lisière forestière : Prunus xfruticans

Le premier point d'arrêt met l'accent sur les lisières forestières et leur richesse en terme de biodiversité 53. Ces écotones permettent aux espèces héliophiles de se développer. La lisière est ici assez brutale : on passe directement du manteau forestier à la zone urbanisée. Un ourlet herbacé est limité au fossé (pratiquement pas de cordon arbustif) . Un autre type de lisière sera décrit au chapitre Spot 7 : Haut de la butte (verger et lisière forestière). Signalons la présence remarquable 54 d'un Prunus x fruticans, hybride du Prunus domestica subsp. insititia (prunier domestique de nos vieux vergers) avec le Prunus spinosa (l'épine noire ou prunellier de nos haies). Comme le relève Lambinon 55, cet hybride se retrouve dans l'aire des parents, repérés à proximité. Lieutaghi 56mentionne son nom vernaculaire, prunellier à gros fruits, qui rappelle la parenté évoquée précédemment.

Un peu plus loin, des jeunes rougequeues peu farouches semblent s'offrir une baie noire.

53

Milieux ouverts forestiers, lisières et biodiversité, Fichefet & coll, SPW DG03, 2011 , p23 notamment. Identification confirmée par l'examinateur lors du parcours imposé. 55 Lambinon et Coll (2008) Nouvelle Flore de la Belgique, du GDL et du Nord de la France, Cinquième Edition , p362. 56 In Le Livre des Arbres, Arbustes et Arbrissaux, Actes Sud, 2004 p 1070. 54

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Spot 2 : Vue sur l'enclave de la Thiérache (lieu dit) L'enclave de la Thiérache est le résultat de l'essartage, qui a permis aux habitants de Momignies de s'étendre au XVIIIième siècle. Sur la photo suivante, on constate clairement les zones qui ont été gagnées sur la forêt. Le parcours est signalé en vert. Le point d'observation en bleu.

Observé dans le secteur : le faucon hobereau (Falco subbuteo L.) surpris ici, haut dans le ciel, chassant hirondelles et martinets.

La buse variable (Buteo buteo L.), souvent postée sur le haut d'un piquet, apprécie ce bocage et ses étangs où elle peut chasser sans difficulté petits rongeurs et batraciens.

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Spot 3 : Le pont sur le Courdru Cette partie, incluse dans l'enclave de la Thiérache, est constituée par le vallon du Courdru. Les prairies humides visibles depuis le pont. On remarque les zones inondées signalant un sol hydromorphe aux qualités agraires médiocres.

Figure 27 Cigogne noire et blanche

Cet endroit est cependant un lieu de nourrissage pour la cigogne noire (Ciconia nigra L.). Les prairies humides, le ruisseau et les étangs environnants offrent la base de sa nourriture : grenouilles et insectes. Plus en hauteur, la gesse des prés (Lathyrus pratensis L.) parvient à s’installer.

Spot 4 : chemin encaissé : les haies • En bordure, le crépis des près (Crepis biennis L.), le lotier corniculé (Lotus corniculatus L.). • Dans la haie : le houx (Ilex aquifolium L.) et le néflier (Mespilus germanica L.), dont le fruit en forme de petite poire a surtout un intérêt médicinal, notamment pour apaiser les désagréments intestinaux 57. L'hétérophyllie 58 du houx est particulièrement visible sur les 2 clichés (cf. infra), les rameaux accessibles aux ruminants ou à la coupe du gyrobroyeur sont munis de feuilles dentées-épineuses,

57

Lieutaghi P., le livre des Arbres, arbustes et arbrisseaux, Acte Sud, réimpression 2004, p848

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les rameaux supérieurs présentent quant à eux des feuilles entières. Signalons à titre anecdotique que le Maté, boisson des populations pauvres d'Amérique du sud, est un thé préparé après torréfaction des feuilles d'un houx sud-américain (Ilex paraguariensis A.ST.-HIL.) 59.

Figure 28 Dans la haie bocagère : le néflier et houx (détails 2 types de feuilles)

Quant aux haies, constitutives de nos anciens bocages, elles ont subi les outrages de l'exploitation intensive ou de l'ignorance de ses propriétaires. Aujourd'hui protégées 60, on redécouvre ses nombreux bienfaits. Au point de vue économique, citons la production de bois lors des tailles et élagages, la récolte de fruits, et le feuillage pour les animaux (rameaux de frêne très appréciés du bétail). Comme aménagement paysager, la haie procure de l'ombre, constitue un coupe vent, un rempart pour l'écoulement des boues en cas de fortes pluies. C'est également un écran esthétique pour masquer des constructions ou des friches. 58

L'hétérophyllie caractérise une espèce qui présente plusieurs morphologies de feuilles sur un même pied, ces variations étant provoquées par l'environnement. L'hétéroblastie quant à elle marque des différences entre les feuilles liées au stade de développement (lierre). Gwenaël Bataille, comm.pers. 59 Lieutaghi P., le livre des Arbres, arbustres et arbrissaux, Acte Sud, réimpression 2004, p746 60 L'article 84, § 1er, 12° du CWATUP dispose que « Nul ne peut, sans un permis d'urbanisme préalable écrit et exprès du collège des bourgmestre et échevins : défricher ou modifier [...] les haies et les alignements d'arbres en ce qu'ils constituent des bandes continues d'arbres ou d'arbustes indigènes, ou des alignements et rangées comptant un minimum de dix arbres avec une distance maximale de 10 mètres entre ceux-ci. » Il existe également un arrêté communal de protection des haies.

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Enfin, d'un point de vue écologique : c'est le refuge pour une série d'espèces, un îlot de biodiversité pour nombres d'oiseaux, insectes, et petits mammifères. La haie constitue également un corridor écologique entre des zones fragmentées par l'urbanisation ou les cultures intensives. A ce propos, on a pu noter au sein de ces haies, des coulées 61, vraisemblablement de renard (Vulpes vulpes L.).

Figure 29 Renardeau surpris lors d’une balade (Bois de Macon, 2015)

61

Passage intense d'un gibier sur une même piste (lièvre, lapin, renard, sanglier)

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«Marcher dans une forêt entre deux haies de fougères transfigurées par l’automne, c’est cela un triomphe. Que sont à côté suffrages et ovations ?» Emile Michel Cioran, 1973, De l’inconvénient d’être né

Spot 5 : L'entrée dans les bois

Sur la droite, suite à un remblaiement effectué par les ouvriers communaux, apparait la renouée du japon (Fallopia japonica (HOUTT.) RONSE DECR.) Ce phénomène de dispersion des invasives par le déplacement de terre de remblais est malheureusement assez courant sur la commune.

Figure 30 La pessière

Pessière aux rangs serrés. Avec si peu de lumière, même les espèces sciaphiles disparaissent. Cette futaie équienne mono-spécifique est un type de gestion qui est dorénavant déconseillé, car il fragilise

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les sujets (chablis, attaques d’insectes et champignons) et appauvrit les sols. Les spécialistes lui préfèrent des structures plus irrégulières : tant au niveau des âges que des espèces 62. Caractérisation de la forêt à Momignies La forêt telle qu’elle nous apparait aujourd’hui n’est pas issue d’un processus naturel. Les espèces ligneuses que nous y rencontrons, principalement le chêne pédonculé et l’épicéa commun, sont le fait des hommes. Nous sommes sur un territoire où la hêtraie naturelle est climacique. Les chênaies que nous rencontrons sont le résultat d’une substitution découlant d’une surexploitation liées aux activités économiques ancestrales (forges et verreries), aux ponctions domestiques (chauffage, bois d‘oeuvre) et agricoles (pacage, droit d’aisement). La classification écologique précise que notre forêt climacique est l’association Luzulo-Fagetum 63 qui a évolué vers le Luzulo-Quercetum pour les raisons expliquées précédemment. Le chêne pédonculé remplace le hêtre commun. Une des raisons est la capacité du chêne à se régénérer de souche, ce que le hêtre, une fois abattu, ne fait pas (ou peu). Il forme donc des taillis, là où le hêtre réclame la futaie. Pour le reste, les associations de ces deux groupes concernent des sols acides, souvent assez pauvres au drainage parfois incomplet, donnant des sols hydromorphes. Dans nos forêts, le chêne est surtout accompagné du bouleau (Betula pendula ROTH), du tremble (Populus tremula L.), à l’étage du sous-bois, le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia L.), la bourdaine (Frangula alnus MILL.), parfois le houx. Le hêtre (Fagus sylvatica L. ) s’y présente là où les conditions le permettent. Comme nous le verrons plus loin, le chêne pédonculé va lui aussi être remplacé, mais pour des raisons climatiques.

Spot 6 : le RAVeL Le RAVeL 156 relie Momignies à Chimay via Seloignes, Villers la Tour et St Remy sur 13 km de chemin asphalté équipé d'une bande latérale ensablée pour les cavaliers. La partie aménagée sur la commune de Momignies est principalement forestière hormis l'ancienne gare de Momignies. Le parcours emprunte le RAVeL au niveau de l'ancien quai de chargement du bois des Hayettes, aménagé en verger. Voir à ce propos l'Annexe IV pour le détail de l’Arboretum et ses aménagements.

62

Etienne Branquart et Sandrine Liégeois (2010) Normes de gestion pour favoriser la biodiversité dans les bois soumis au régime forestier, SPW DG03 63 A. Noirfalise (1984) Forêts et stations forestières en Belgique, Les presses agronomiques de Gembloux, p45 & suivantes

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Figure 31 Le verger : alignement des 40 pommiers

Au gauche, alignement des 40 pommiers. A droite la bande en sable destinée aux chevaux. L'empierrement du ballast qui subsiste de part et d'autre du RAVeL permet à une flore thermophile de s’installer. Citons : Réséda sauvage (Reseda lutea L.), la carotte sauvage (Daucus carota L.), le panais et ses belles ombelles jaunes (Pastinaca sativa L.), l’origan (Origanum vulgare L.).

Figure 32 Les bousiers sur les crottins laissés par les chevaux

La chaine alimentaire des détrivores est au moins aussi complexe que le système bien connu plantesherbivores-carnivores. Des groupes extrêmement divers d'invertébrés se nourrissent de matériaux morts, comme ces bousiers , coléoptères fouisseurs et coprophages. Ici le Géotrupe des bois (Geotrupes stercorosus SCRIBA). Ces nombreux décomposeurs font vivre des micros carnivores prédateurs très divers. Les décomposeurs sont essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes parce que sans eux, la biosphère serait noyée sous des débris organiques, devenus indisponibles aux autres êtres vivants 64.

64

Raven & coll, Biologie végétale, de Boeck, 3ième édition, 2014, p 732-733

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Nous avons attiré l'attention des cavaliers sur les traitements vermifuges qui sont pratiqués sur les chevaux et dont on retrouve des doses significatives dans les selles laissés sur le RAVeL. Ces déjections sont à l'origine de destruction massive d'insectes recycleurs. «Les plantes n’ont-elles pas asservi l’homme depuis longtemps comme elles l’ont fait avec l’insecte ? Est-ce la plante qui est au service du jardinier, ou le jardinier au service de la plante ?» Claude Gudin

Spot 7 : Verger et lisière forestière (Vue du haut de la butte)

Figure 33 Panorama pris depuis le haut de la bute de l'ancien quai de chargement

.

Le verger est l'un des 4 espaces aménagés de l'Arboretum. Il est actuellement composé de 14 variétés représentant au total 40 pommiers (Malus pumila MILL.). Il s'agit pour la plupart d'anciennes variétés locales (sigle RGF), particulièrement résistantes car naturellement adaptées à nos régions. Parmi les variétés sélectionnées, citons : • Variétés anciennes ayant un intérêt régional. Belle Fleur double, Boskoop grise, Reine des reinettes, •

Variétés anciennes sélectionnées par la station de Gembloux. Radoux, Reinette de Blenheim ,Joseph Musch, Reinette Evagil, La Paix, Reinette de Waleffe

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Parmi le large choix proposé, les variétés à jus ont été préférées, dans la mesure où une récolte collective suivie d'un pressurage est envisagé (dans quelques années car les plantations n’ont que deux étés). Anecdotes : chaque sujet est en fait composé de l'assemblage de 3 variétés de pommier : les racines : v. Bittenfelder, l'entre-greffe : v. Pomme Or ou Président, la greffe proprement dite : la variété sélectionnée pour la qualité de son fruit (celle qui donne en fait le nom au fruit). Lisière forestière La lisière forestière est ici plus large (10m). Entre le manteau forestier et le RAVeL, un cordon de buissons et un ourlet herbacé sont présents. Les pommiers qui se trouvent en bordure du RAVeL bénéficient de la lumière grâce au dégagement procuré par la lisière 65.

Figure 34 La Lisière forestière idéale (d’après Fichefet 2011)

65

Illustration d 'après Milieux ouverts forestiers, lisières et biodiversité, Fichefet & coll, SPW DEMNA 2011

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Les arbres têtards

Figure 35 Taille des arbres têtards (RAVeL Macon, 2014)

L'aménagement des lisières forestières par le DNF tout au long du RAVeL (particulièrement entre Momignies et Seloignes) a été l'occasion de réhabiliter un alignement d'arbres têtards qui marquait la limite entre la forêt communale et la voie de chemin de fer (devenu RAVeL). Cet alignement est principalement composé de charmes, saules, quelques chênes, érables et hêtres. L'importance pour la faune et la flore de ces aménagements a été soulignée 66 notamment au niveau des champignons lignivores : Pleurote (Pleurotus sp.), Ganoderme aplani (Ganoderma applanatum (PERS.) PAT.) qui vont faciliter la formation de cavités permettant la croissance de plantes herbacées épiphytes : le lierre terrestre (Glechoma hederacea L.), la benoite commune (Geum urbanum L.), la morelle douceamère (Solanum dulcamara L.), polypode vulgaire (Polypodium vulgare L.). Pour la faune, citons les invertébrés xylophages, dont le Cossus gâte-bois (Cossus cossus L.) et le Capricorne musqué (Aromia moschata L.), et bien entendu des oiseaux insectivores ainsi que les amateurs de cavités en tout genre (mammifères, batraciens, reptiles). Spot 8 : Sentier des bryophytes En quittant le RAVeL, nous pénétrons dans la forêt en empruntant une naille 67 de chasse. Elle sépare deux zones de plantations distinctes, l'une à gauche constituées de feuillus (érable sycomore, hêtre commun) et à droite de résineux (mélèze sp. et surtout épicéa commun).

66 67

Coppée JL & coll, Les verges traditionnels et les alignements d’arbres têtards, Les bocages ASBL,2008. Aile coupe-feu.

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Figure 36 L'entrée du sentier lorsqu'on quitte le RAVeL

Cette partie est caractérisée par un sol humide et compacté où peut s'épanouir le groupe écologique hydromoder-hydromor 68. Elle accueille la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa L.) ainsi que la laiche étoilée (Carex echinata MURRAY). C'est le secteur des bryophytes, avec ses parterres de sphaignes (Sphagnum sp.) entouré de mousses polytric (Polytrichum sp.). Véritable éponge naturelle, les capacités de rétention d'eau des sphaignes peu atteindre 20 fois leur poids sec 69.

Figure 37 Sphaignes et polytrics

68 69

Dulier &coll, Répertoire des groupes écologiques du fichier écologique des essences, SPW DG03, p283 Raven & coll, Biologie végétale, de Boeck, 3ième édition, 2014, p 380

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Spot 9 : les étangs Nous quittons la forêt après avoir enjambé le Courtdru (voir photo infra ) pratiquement asséché l'été mais infranchissable sans se mouiller les pieds en d 'autres temps. Cet écotone marque le passage vers un milieu lacustre, devant nous se dresse la berge des étangs de la Fiacrie (étangs privés Cawet). Sur la berge côté étang, le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus L.), le rubanier rameux (Sparganium erectum L.), la massette à larges feuilles (Typha latifolia L. ). Les ligneux sont bien représentés avec le saule marsault (Salix caprea L. ), le saule à oreillettes (Salix aurita L.) ou ses hybrides avec le saule cendré (S. cinerea L.), qui forment un épais rempart masquant le bord d'eau. Sur la berge côté ruisseau, l'aulne glutineux (Alnus glutinosa L.) et quelques érables sycomore (Acer pseudoplatanus L.) offrent leurs feuilles à la galle du cynips de l'érable sycomore (Pediaspis aceris GMELIN), minuscule hyménoptère.

Figure 38 Abords des étangs : prêle, scirpe des bois et rubanier rameux

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Dans les airs, on trouve plusieurs odonates dont la petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula L.), l'aeschne bleue (Aeshna cyanea MÜLLER), l'agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes PALLAS), l'agrion élégant (Ischnura elegans VANDER LINDEN) et l'agrion jouvencelle (Coenagrion puella L.). Un peu plus loin, sur la berge, la prêle (Equisetum sp.) dont les ancêtres formaient au carbonifère des plantes arborescentes pouvant atteindre 18m de haut. C'est notamment leur décomposition qui a contribué à la formation des combustibles fossiles 70. Figure 39 Petite nymphe au corps de feu

Cette daphnie 71, petit crustacé cladocère, filtre l'eau qu'elle assainit en se nourrissant des bactéries et des algues en suspension. Ses œufs sont viables de 7 à 9 ans (ils résistent à la dessiccation et au gel) 72 Cette photo a été prise sur un prélèvement dans l'étang réalisé après l'excursion avec le binoculaire équipé d'une petite caméra numérique 73.

Figure 40 Tête de daphnie

L’entité de Momignies compte plus d’une centaine d’étangs privés, pour la plupart des pièces d’eau de quelques dizaines d’ares. Ces plans d’eau sont principalement destinées aux loisirs (pêche, baignade) ou aménagés dans un but paysager aux abords de propriétés. On les trouve le long de l’Helpe majeure, l’Eau d’Anor, la Wartoise et l’Oise. A l’exception notoire de la Fourchinée et de la Lobiette, ces étangs ne font pas l’objet d‘une gestion écologique particulière. ils constituent néanmoins des zones refuges pour maintes espèces qui trouvent là sources de nourriture ou zones de reproduction. Le martin pêcheur, le héron cendré

70

Raven & coll, Biologie végétale, de Boeck, 3ième édition, 2014, p400 L'objectif n'est pas de préciser l'espèce mais de décrire un membre du plancton animal 72 Vertébrés d'eau douce, Tachet A, CNRS Editions, 2010 , p150 73 Voir équipement utilisé en fin de document 71

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Réintroduction de la truite fario

Figure 42 Truite fario

Figure 41 Le courdru au niveau des étangs

Un programme de réintroduction de la truite fario (Salmo trutta f. fario L.) est mené par les agents du DNF dans le Courdru, affluent de l'Eau d'Anor qui va retrouver l'Oise après la frontière française. Cette truite de rivière, qui a disparu de nos cours d'eau suite aux pollutions diverses, se nourrit principalement de vairon, larve et trichoptère adulte 74. Les agents DNF en charge de ce projet sont Jean Hiroux et Alexandre Dufour.

Un récent rapport 75 sur la qualité des eaux de l'Eau d'Anor encourage les pouvoirs publics à prendre des mesures énergiques pour diminuer les déversements polluants (agricoles et domestiques) constatés en aval de cette zone. Il est indéniable que ces déversements perturbent la dispersion en aval des individus introduits. Une station d’épuration est envisagée mais pas encore aménagée.

74

Guide des poissons d'eau douce et de pêche, Muus B., Delachaux & Niestlé, 2007, p59 « Résultats de l’inventaire des atteintes de l’Eau d’Anor » inventaire réalisé en juillet 2011, Edition 22 février 2013 par la Cellule de coordination du CRHM asbl.

75

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Spot 10 : le vieux chêne Le parcours se termine par un passage sur le site du Vieux Chêne de la Fiacrie. Il s'agit très certainement du plus vieux spécimen de chêne pédonculé (Quercus robur L.) des forêts de l'entité. Il a été mis en valeur dans le cadre du PCDN 76 et fut le point de départ du projet Arboretum. Sa circonférence mesurée à 1,5m est de 4,38 m et sa hauteur estimée à 25m. Son âge se situe dans une fourchette de 350 à 400 ans 77. Le plus gros chêne de Belgique et probablement le plus vieux mesure 9,8 m de tour et se trouve près de l’église de Liernu (Province de Namur). Quant au plus gros encore vivant, « Major Oak », il se trouve dans la forêt de Sherwood (Comté de Nottingham), et mesure 20 m de circonférence. Biologie - Echanges Un chêne comme celui-ci a besoin, au printemps, de plusieurs centaines de litres d’eau par jour, qu’il rejette Figure principalement dans l’atmosphère sous forme de vapeur. Sur une année, il transforme approximativement 9 tonnes 78 de gaz carbonique en oxygène et en bois (feuilles et racines comprises), l’équivalent de l’émission produite par une voiture moderne sur 60.000 km. Enfin, le chêne est un arbre très utile pour une multitude d’espèces d’insectes (larves et adultes), d’oiseaux (pic noir) et aussi des mousses et lichens ainsi que quelques champignons, notamment la célèbre girole avec qui ses racines (mycorhize) entretiennent une relation symbiotique pendant ses premières années. Il nourrit également le gibier avec ses glands, dont la première 76

Plusieurs bancs, une poubelle et deux panneaux informatifs ont été installés à son pied. Une haie de hêtre a été plantée autour du tronc afin de visualiser la projection du houppier sur le sol. 77 En utilisant la règle empirique de 1 à 1,5 cm de croissance de la circonférence par année (DNF Jean Hiroux). 78 Surface au sol du houppier : 10*10*3.14=314,16 m2 et 30kg CO2/m2/an (Sources Zoe G. & al, Journal of Applied Ecology, October 2011)

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production ne se réalise qu’après son soixantième anniversaire (parfois quatre-vingt). Le geai, grand amateur des fruits du chêne, est le principal responsable naturel de la dissémination des graines (lorsqu’il oublie les caches à nourriture qu’il aménage ça et là). Le chêne pédonculé est particulièrement sensible au réchauffement climatique, qui, sous nos latitudes se traduit par des périodes de sécheresse plus fréquentes, qui risquent d’être fatales à ce grand consommateur d’eau. Son cousin, le chêne sessile (Quercus petraea (MATT.) LIEBL.) semble mieux armé pour traverser cette épreuve. La Forêt et l'Homme Les plus anciennes traces attestant de la présence de l'homme dans nos régions (haches, silex et pointes de flèches) sont découvertes à Macquenoise et Forge-Philippe. Elles sont datées pour le plus anciennes vers 6000 av JC (Mésolithique) 79. Nul doute qu'à cette époque, la forêt servait déjà de refuge, de source de nourriture et de chauffage pour ces populations préhistoriques. Déjà pratiqués avec les Celtes (gaulois), mais surtout à partir du XVIème siècle, l'extraction et le travail du fer va mettre nos forêts à contribution en fournissant le combustible nécessaire aux fours installés dans la région (sur les bords de l'Oise et la Wartoise). Le hêtre, excellent bois de chauffe, paiera un lourd tribu à ces ponctions. Il sera lentement remplacé par le chêne qui se développera plus facilement en l'absence de concurrence. La Franche Haie 80, qui devait déjà sous l'époque romaine participer au système de défense des places fortes (Macquenoise, et plus tard Chimay), était constituée d'épaisses haies impénétrables d'aubépines (Crataegus monogyna JACQ.) et de pruneliers (Prunus spinosa L.). Ces haies, dont on retrouve encore les vestiges toponymiques (Haie de St Rémy, Haie de Macon, Haies aux charmes, Bois des Hayettes, etc.) et plus généralement la forêt de la Thiérache furent ensuite l'objet d'âpres contentieux entre les Princes de Chimay et les habitants désireux d'y exercer leur droits (pacage du bétail, bois de chauffe et de charpente, pêche, chasse) A l'origine, le bétail appartenant aux habitants déambulait dans la forêt (les aisements) pour se nourrir des glands ou des jeunes branches et feuilles de certains arbres (le frêne notamment). La forêt fournit également le bois d'ouvrage qui va transiter par les scieries, les menuiseries et même la petite industrie du sabot qui s'établira à Seloignes et Villers-la-Tour jusqu'en 1940 (saboteries mécaniques). Notre histoire est donc indissociable de ces belles forêts dont on retrouve ici avec bonheur un représentant multiséculaire. Le parcours se termine sur cette évocation de l'histoire de nos forêts, et plus particulièrement celle de son plus vieux représentant. Depuis l'excursion réalisée dans le cadre de la formation, plusieurs

79 80

Brams JM & Colonval A. Une station mésolithique à Forge-Philippe, Archéo Situla N°27, 2007 Albums de Croÿ, I Propriétés des Croÿ, Crédit communal, 1988

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autres animations ont été organisées autour de l'arboretum, sur le même parcours, parfois un peu modifié selon les nécessités. L'annexe VI décrit quelques unes d'entre-elles. Arbre : culte et justice Dans la Grèce antique, celui qui détruisait un chêne sacré sans raison était condamné à mort 81. Adoré par les Celtes, il était aussi pour eux, par son tronc, par ses larges branches, par son feuillage touffu et par son propre symbolisme, l’emblème de l’hospitalité et l’équivalent d’un temple 82. Dans le calendrier celtique, le chêne est d’ailleurs fêté le jour central de l’équinoxe de printemps, le 21 mars. Plus près de nous, en forêt de Brocéliande (Bretagne), le « chêne de la liberté » donnait droit d’asile à ceux qui, pourchassés, parvenaient à embrasser son tronc avant d’être rejoints 83. D’autres servaient à trancher un litige ou à rendre « justice », comme celui, sur les bords de Loire, sous lequel on allait s’asseoir par grand vent et en présence de témoins. Le plaideur à côté duquel tombait la première feuille aux oracles gagnait son procès 84. Les Capitulaires 85 de 789 dénoncent « les insensés qui allument des chandelles et pratiquent toutes sortes de superstitions auprès des arbres, des pierres et des fontaines ». Avec l’avènement du christianisme et plus récemment de la société de consommation, le rapport de l’homme et la Nature est profondément modifiée. Parce qu’il a perdu cette relation avec la Nature, l’homme aujourd’hui la détruit et par là se condamne. En guise de support ludique, un calendrier d'inspiration celtique est remis aux participants. Ce calendrier 86 n'a aucune prétention historique, il est simplement un moyen divertissant destiné à inciter le randonneur à parcourir l'Arboretum à la recherche de son arbre tutélaire, qu’il peut identifier grâce à sa date de naissance. D’après entre-autres, un ouvrage de Michael Vescoli, (1996) «Calendrier Celtique, le signe de l’arbre» publié chez Actes Sud et les silhouettes d’arbres généreusement prêtées pour l’occasion par l’illustrateur Dominique Mansion.

81

Jacques Brosse, Mythologie des arbres, Dictionnaire des symboles, J Chevalier Editions R Laffont 83 Jacques Brosse, Dictionnaire des arbres de France 84 Brosse Jacques (2002) , Dictionnaire des arbres de France - Histoire et Légendes, Bartillat, 203p. 85 acte législatif de l'époque carolingienne. 86 Avec l'aimable autorisation de Dominique Mansion © 2015. 82

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Figure 43 Le Calendrier celtique de l’Arboretum (avec les illustrations de Dominique Mansion)

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"La crise profonde que connaissent nos sociétés est patente. Dérèglement écologique, exclusion sociale, exploitation sans limites des ressources naturelles, recherche acharnée et déshumanisante du profit, creusement des inégalités sont au coeur des problématiques contemporaines. Or, partout dans le monde, des hommes et des femmes s'organisent autour d'initiatives originales et innovantes, en vue d'apporter des perspectives nouvelles pour l'avenir. Des solutions existent, des propositions inédites voient le jour aux quatre coins de la planète, souvent à une petite échelle, mais toujours dans le but d'initier un véritable mouvement de transformation des sociétés" Francis Hallé, Du bon usage des arbres, Ed. Actes sud 2011

3. Implication personnelle 3.1 Plan Communal de développement de la Nature Depuis sa création en 2012, je participe au Plan communal de développement de la nature (PCDN) de la commune de Momignies. Ce plan a un double objectif : la réalisation de projets liés à la biodiversité et la sensibilisation de la population aux problématiques environnementales. Concernant la réalisation concrète de projet, j’ai participé à l’aménagement d’une mare didactique, à l’extension de la déchetterie IPAL (zone humide à préserver), à l’aménagement d'un arboretum le long du RAVeL, et à la protection des orchidées le long de sentiers, etc. Concernant plus particulièrement la sensibilisation, citons une information vers nos élus concernant la nécessité d’un éclairage public respectueux, des animations autour de l'arboretum avec des groupes scolaires et adultes, une exposition au Château-ferme de Macon «Art et Nature», la création de sites internet et animations de pages Facebook dédiés à la protection de l’environnement. Enfin, dans le cadre de l’étude menée par l’ASBL Faune et Biotope, j'ai participé au relevé botanique effectué sur l'ensemble de la commune. Il s’agissait d’une campagne de 10 jours où j'ai pu parcourir, en présence d'un spécialiste, l'ensemble des sites typiques (forêts, prairies marécageuses, prairies de fauche, talus calcaires, friches ferroviaires, étangs, rives, etc) pour en effectuer l’inventaire faunistique et floristique.

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Observations remarquables Parmi d’autres, voici quelques trouvailles dans la zone étudiée. Orchis négligée - Dactylorhiza praetermissa (DRUCE) SOO : Orchidée très rare en Wallonie 87, l'Entre-Sambre-et-Meuse accueille quelques stations. Floraison observée depuis 2007. Malgré mes bons soins, un mulot semble avoir dévasté les racines tubéreuses de cette petite station (5 sujets) durant l’hiver 2014/2015 et il n’y a pas eu de floraison en 2015.

Cétérach officinale - Asplenium ceterach L. : sur un muret abandonné de l'ancienne gare de Momignies, cette jolie fougère est pointée «R » dans Lambinon 88

Gomphocère roux - Gomphocerippus rufus L. : ce criquet aime les endroits chauds, en lisière de forêt (trouvé à Seloignes et Macquenoise sur remblais calcaire en bordure de forêt)

Pleurote voilé - Pleurotus dryinus (PERS.) P. KUMM. : sur un chêne pédonculé blessé, ce pleurote est signalé comme se développant sur troncs d'arbres dépérissants.

Le relevé de cette campagne, complété par des observations personnelles, est abordé à l'Annexe III.

3.2 Plan Maya Le Plan Maya, est un cadre d'action ciblé sur les polinisateurs, et plus particulièrement l'abeille noire indigène. La commune de Momignies a souhaité s'associer à ce plan et j'ai eu l'opportunité de contribuer à quelques une de ses réalisations. Citons notamment, le choix des essences d'arbres 87

Deflorenne, Ph Les orchidées de l'ESEM, La Grièche, revue Natagora ESM, N°32, avril 2013 Lambinon et Coll (2008 réedit) Nouvelle Flore de la Belgique, du GDL et du Nord de la France, Cinquième Edition, Edition du jardin botanique national

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mellifères, la mise en place d'un verger, la participation à des réunions visant à la mise en place d'un rucher didactique. Signalons que le Ministre en charge de la Nature et des forêts, René Collin, a remis le 10 juillet dernier le label "Trois abeilles" à douze communes wallonnes, dont Momignies. Pour terminer cette aspect de mon engagement, je participe également à la fête du miel et de la nature qui se déroule chaque année en août sur le site de Virelles où j'anime la visite du rucher école (en collaboration avec l'ASBL Mellifica). J'ai suivi en 2011 la formation apiculteur dispensé par l'Ecole d'apiculture du sud Hainaut (Aquascope, Virelles).

3.3 Arboretum, Astronomie & CNABH ASBL Le projet Arboretum, qui a pris naissance au sein du PCDN de Momignies, ainsi que ma passion pour l'astronomie, ont été l'occasion de formaliser ces activités au sein d'une structure juridique de type ASBL créée en 2013.

Les sciences de l’Espace

Les Sciences de la Terre

Deux groupes ont été constitués autour des sciences de l'Espace et des sciences de la Terre. Des réunions et des activités publiques sont programmées chaque mois. Concernant les projets en cours, le lecteur intéressé peut consulter les Annexes IV Arboretum et V Expo ou visiter le site de l’association (voir bibliographie & Internet).

Figure 44 Animations naturalistes et astronomiques

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«Une rafale de vent puis les feuilles se reposent» Basho Matsuo (1691)

Conclusion L’histoire de Momignies est parsemée de phases de croissance suivies par des périodes d’anéantissement. Ces alternances sont tantôt dues à l’exploitation des richesses du sol et sous-sols (arkose, fer, bois, élevage et un peu de culture), tantôt aux ravages provoqués par les incursions belliqueuses de nos voisins ou occupants. Cette instabilité permanente n’a pas permis à notre village de prospérer durablement, à l’instar d’autres centres urbains situés sur la Calestienne, mieux défendus et disposant de ressources alimentaires durables. Depuis le XVIième siècle, les paysages de nos campagnes sont restés, pour l’essentiel, les mêmes. Ils nous offrent aujourd’hui de beaux massifs forestiers, entrecoupés de bocages verdoyants, traversés par d‘agréables vals où, ça et là, les étangs apportent leur contribution à la biodiversité ambiante. Cet état des lieux, globalement positif, ne doit pas tempérer notre vigilance car les menaces que font peser l’agriculture intensive sur nos milieux sont significatives. L’utilisation massive d’intrants, la disparition des haies (pourtant protégées), la pratique de la monoculture, sont des facteurs d’appauvrissement des sols et, à terme, des populations qui l’occupent. «Touche pas à ma biodiversité», thème qui sera abordé lors d’une prochaine exposition 89 organisée au sein de notre commune, est plus que jamais d’actualité.

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Voir Annexe V

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Table des illustrations Figure 1 Une bonne partie de la session GN 2013-2015 Vierves ............................................................ 3 Figure 2 Carte administrative de l'entité de Momignies (source SPW) .................................................. 8 Figure 3 Régions géomorphologiques du sud de l'ESM (source d’après carte CMV Vierves)............... 10 Figure 4 L’Ardenne centrale et la Thiérache (source Atlas des paysages de Wallonie) ........................ 11 Figure 5 Carte géologique de Wallonie 57 5/6 ...................................................................................... 12 Figure 6 Carte géologique simplifiée de Momignies (source : ASBL Faune et biotope) ....................... 13 Figure 7 Détail Carte géologique de Wallonie 57 5/6 ........................................................................... 14 Figure 8 Carte pédologique simplifiée de Momignies (source : ASBL Faune et biotope) .................... 16 Figure 9 Carte simplifiée des sols (source ASBL Faune et biotope) ...................................................... 16 Figure 10 Carte hydrogéologique 57 5/6 de Momignies (source SPW) ................................................ 18 Figure 11 Carte hydrologique simplifiée de Momignies (ASBL Faune et biotope) ............................... 18 Figure 12 Vues du chantoir (Bourges, Momignies) Photo Ecokart ....................................................... 20 Figure 13 Carte climatologique du Nord Est de la France ..................................................................... 21 Figure 14 Conséquences régionales des changements climatiques ..................................................... 22 Figure 15 Détails des pièces de la Collection Abbaye de Scourmont .................................................... 25 Figure 16 Iverix : le monolithe de Macquenoise ................................................................................... 26 Figure 17 Itinéraire en terre cuite saromagus-Massilia ........................................................................ 27 Figure 18 La forêt Charbonnière, entre les royaumes francs (vers 480)............................................... 27 Figure 19 Emplacements des forges dans le Pays de Chimay (XVIième siècle) ....................................... 29 Figure 20 L'Europe au dernier maximum glaciaire................................................................................ 30 Figure 21 Aménagement du territoire Momignies (source SPW) ......................................................... 34 Figure 22 Affiche Excursion guidée ....................................................................................................... 40 Figure 23 Carte du parcours (tracé en orange) Taille représentée 2000 m x 1000 m .......................... 41 Figure 24 Vue aérienne du parcours et ses points d'arrêt (à partir de Google Map) ........................... 42 Figure 25 Le chalet et ses aménagements ............................................................................................ 43 Figure 26 Vue des continents au Dévonien ........................................................................................... 44 Figure 27 Cigogne noire et blanche ....................................................................................................... 47 Figure 28 Dans la haie bocagère : le néflier et houx (détails 2 types de feuilles) ................................. 48 Figure 29 Renardeau surpris lors d’une balade (Bois de Macon, 2015) ............................................... 49 Figure 30 La pessière ............................................................................................................................. 50 Figure 31 Le verger : alignement des 40 pommiers .............................................................................. 52 Figure 32 Les bousiers sur les crottins laissés par les chevaux ............................................................ 52 Figure 33 Panorama pris depuis le haut de la bute de l'ancien quai de chargement ........................... 53 Figure 34 La Lisière forestière idéale (d’après Fichefet 2011) .............................................................. 54 Figure 35 Taille des arbres têtards (RAVeL Macon, 2014) .................................................................... 55 Figure 36 L'entrée du sentier lorsqu'on quitte le RAVeL ...................................................................... 56 Figure 37 Sphaignes et polytrics............................................................................................................ 56 Figure 38 Abords des étangs : prêle, scirpe des bois et rubanier rameux ............................................ 57 Figure 39 Petite nymphe au corps de feu ............................................................................................. 58 Figure 40 Tête de daphnie..................................................................................................................... 58 Figure 41 Le courdru au niveau des étangs ........................................................................................... 59 Figure 42 Truite fario ............................................................................................................................. 59 Figure 43 Le Calendrier celtique de l’Arboretum (avec les illustrations de Dominique Mansion) ....... 63 Figure 44 Animations naturalistes et astronomiques ........................................................................... 66 Patrice Wuine Mémoire CNB Vierves 2013-2016

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Annexes Annexe I : Cartographie Annexe II : Exploration paléolithique : les fossiles du dévonien. Annexe III : Relevé des espèces rencontrées sur la Commune de Momignies Annexe IV : RAVeL - Arboretum Annexe V : Expo Château Ferme Macon, mars 2016 Annexe VI : Animations Nature réalisées autour de l'Arboretum.

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Matériel utilisé • • •

Photos : Canon 550D & 70D, objectifs ES 100-400 IS USM, EFS 18-55mm, EF 100 mm Macro 2.8 Binoculaire Novex AP8 Led + camera numérique USB Longue vue KITE SP-82 ED 45° + oculaire Swarovski 25x-50x WA + adaptateur Canon pour photos.

Bibliographie «Ne prêtez pas vos livres, personne ne les rend jamais. Les seuls livres que j’ai dans ma bibliothèque sont des livres prêtés» Anatole France

Ouvrages généraux Adriaenssen D. (2011 réédition) Le Latin du jardin, 1500 noms latins pour apprendre à parler plantes, Larousse, 351p. Albouy V. (2005) Le jardin naturel, 148 espèces de fleurs sauvages à introduire au jardin, Delachaux et Niestlé, 269p. Atlan Henri (2011) Le vivant post-génomique ou qu’est-ce que l’auto-organisation ? Odile Jacobs Beaux JF, Mamecier A. (2012) Repères pratiques, Les sciences de la Terre Nathan Blandin Patrick (2010), Biodiversité, l’avenir du vivant, Albin Michel, 260p Bonnier Gaston (2007 réimp) Plantes médicinales, plantes mellifères, plantes utiles et nuisibles, Editions BELIN Brosse Jacques (2001 réédit) Mythologie des arbres, Payot, 437p Brosse Jacques (2005 réedit) , La Magie des plantes, Albin Michel Camazine S. & coll (2003 réédition) Self-organization in Biological Systems, Princenton University Press, 553p Couplan F., Styner E. (2009 réed) Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé Dawkins Richard (2003), Le Gène égoïste, Odile Jacob De Panafieau Jean-Baptiste, Patrick Gries, (2007) Evolution, Editions Xavier Barral MNHN 286 p De Wever Patrick (2014) Le beau livre de la Terre, De la formation du système solaire à nos jours, Dunod Fabre Jean-Henry, (réimp. 1996) Souvenirs entomologiques (2 tomes), Collection Bouquins, Robert Laffont Gould Stephen J. (1991) Quand les poules auront des dents, Points Sciences, 478p Gould Stephen J. (1997) Darwin et les grandes énigmes de la vie, Points Sciences, 299p Gould Stephen J. (2005) Le renard et le hérisson, Points Sciences Patrice Wuine Mémoire CNB Vierves 2013-2016

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Aide à l’identification Botanique Bertrand Bernard (2008) Eloge du plantain Le compagnon végétal Vol 10,Editions du Terran, 116pp Bertrand Bernard (2008) Pour l’amour d’uen rince Le compagnon végétal Vol 5,Editions du Terran, 153pp Botineau Michel (2015) Guide des plantes à fruits charnus comestibles et toxiques, Lavoisier, 319pp Clesse B, (2009) Glossaire botanique illustré, Entente nationale pour la protection de la nature Clesse B, (2011) Initiation à la reconnaissante des fougères, Entente nationale pour la protection de la nature Coombes A.(2011 réed) Arbres - 500 espèces, Larousse, 318pp Bournérias, Prat D. (2005) Les orchidées de France, Belgique et Luxembourg Deflorenne Philippe (2013), Les Orchidées de l’Entre Sambre et Meuse, Natagora ESM, La Grièche N*31 & N°32 (numéros spéciaux) Dulière JF, Thanghe M., Malaisse F. (2008) Répertoire des groupes écologiques du fichier écologique des essences, Ministère Région wallonne, Division de la Nature et des Forêts Patrice Wuine Mémoire CNB Vierves 2013-2016

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Dobson F. (2011 réédition) Lichens, An Illustrated Guide to the British and Irish Species, Richmond Publishing Fitter R, A &A (2006 réimp) Guide des graminées, carex, joncs et fougères, Delachaux et Niestlé Jahns H.(2003) Guide des fougères, mousses et lichens d’Europe, Delachaux et Niestlé Johnson O More D (2005) Guide Delachaux des arbres d'Europe, Delachaux et Niestlé Lambinon L., Carbonnelle S., Claerebout S. (2015) Aide-mémoire de cécidologie, Choix de zoocécidies de la Belgique, CNB Leurquin Jean (2013) Etude de quelques familles particulières Campanulacées-CrassulacéesDispacées-Fumariacées-Polygalacées, Edité par l’auteur, 135p Mitchell A., Wilkinson J.(1982) The trees of Britain and northern europe, Paperback Edition, 288p Phillips Roger (1981 traduction) Les arbres, Solar, 221p Reille Maurice (2014) Dictionnaire visuel de botanique, Ulmer, 303 p Streeter D & coll (2011) Guide Delachaux des fleurs de France et d’Europe, Delchaux & Niestlé Entomologie Bellmann H, Luquet G., (2009) Guide des sauterelles, grillons et criquets d’Europe occidentale, Delachaux & Niestlé Blatrix Rumsaïs & coll. (2013), Fourmis de France, de Belgique et du Luxembourg, Delachaux et Niestlé Carter D.L. & coll, (2005), Guide des chenilles d’Europe, Delachaux & Niestlé, 311p Chinery Michael,(2005) Insectes de France, Flammarion Dijkstra K, Lewington R (2007) Guide des libellules de France et d'Europe, Delachaux & Niestlé Du Chatenet Gaëtan(2000) Coléoptères phytophages d’Europe, NAP Editions, 359p Du Chatenet Gaëtan(2002) Coléoptères phytophages d’Europe, Chrysomelidae NAP Editions, 625p Du Chatenet Gaëtan(2005) Coléoptères d’Europe Vol 1 Adephaga, NAP Editions, , 258p Haupt H. et J. (2000) Guide des mouches et des moustiques, Delachaux et Niestlé Orhant G, Wambeke S, (2011) Atlas des papillons de nuits du Nord Pas de Calais, seconde édition Roberts M. (2009) Guides des araignées de France et d’Europe, Delachaux et Niestlé Tolman Tom (1999) Guide des papillons d’Europe et d’Afrique du Nord, Delachaux et Niestlé Verhaeghe JC et coll (1984) Les cahiers du Viroin 2, Les fourmis de nos régions, Editions DIRE Fossiles Chavan A , Cailleux A (1977) , Détermination pratique des fossiles, 2ième Edition Masson Prokop Rudolf, Krb Vladimir (1981) Fossiles, Gründ Mammifères Macdonald D, Barrett P. (2005 réédition) Guide complet des mammifères de France et d’Europe, Delachaux et Niestlé Meia Jean-Steve, (2007) Le Renard, Delachaux & Niestlé, 180p Mycologie Bon Marcel, (2004), Champignons de France et d’Europe occidentale, Flammarion Cellule technique,(2004), Dynamique de dégradation des arbres par les champignons lignivores, Hainaut Développement Eyssartier G. & coll, (3ième édition 2013), Guide des champignons France et Europe, Belin Phillips R. (1981) Les champignons, Solar Ornithologie Svensson L & coll (2000), Le guide Ornitho, Delachaux et Niestlé Roché JC (2015) le coffret ornitho, Guide sonore des oiseaux d’Europe, 10 CD, Frémeaux & associés

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Cartes, Supports & Inventaires Guyon J., Roberfroid O. , Saad L. (2011) PCDN de Momignies, Rapport Final, Faune & Biotopes asbl Gobart & All, Atlas des Paysages de Wallonie, L'Ardenne centrale et la Thiérache, CPDT, 2014,303p Marion JM, Barchy L. (2001) Carte géologique de Wallonie 57/5-6, Notice explicative, SPW Rorive A, Roland S. (2008) Carte hydrogéologique de Wallonie 57/5-6, Notice explicative, SPW

L’arbre - la forêt – arboretum Bary-Lenger Anne & Coll (1988) La Forêt, Editions du Perron Liège 619p Bertrand Bernard (2008) Le frêne, arbre des centenaires Le compagnon végétal Vol 4,Editions du Terran, 150p Bourdu Robert (1996), Le hêtre, Collection Le nom de l’arbre, Actes Sud Brosse Jacques (2000) L'aventure des forêts en Occident, JC Lattès, 491p Brosse Jacques (2002) , Dictionnaire des arbres de France - Histoire et Légendes, Bartillat, 203p Brosse et coll. (2004), Tout savoir sur les arbres et les arbustes, Selection Reader’s Digest, 254p Brosse Jacques (2005) Larousse des arbres, dictionnaire des arbres et des arbustres, Larousse, 568p Clémence JF, Péron F. (1995), Le chêne, Collection Le nom de l’arbre, Actes Sud Collectif (2009), L’arbre : un être vivant, Weyrich Coppée Jean-Luc, Noiret Claudy (2008) Les verges traditionnels et els alignements d’arbres têtards, les Bocages, 326p Corvol Andrée (2009) L'arbre en Occident, Fayard, 367p Godet Jean-Denis1998) Guide panoramique des arbres et des arbustes Delachaux et Niestlé, 254p Delahaye Th. (1997) Le pommier, Collection Le nom de l’arbre, Actes Sud Docquier & coll (2012), Trésor de Mariemont, collections dendrologiques, SPW Domont Ph. Montelle E. (2009) Histoires d’arbres des sciences aux contes, Delachaux et Niestlé Fichefet & coll (2011) Milieux ouverts forestiers, lisières et biodiversité, , SPW DG3, DEMNA Hallé Francis, (2005) Plaidoyer pour l’arbre, Actes Sud, 213p Hallé Francis, (2011) Du bon usage des arbres, Domaine du possible, Actes Sud, 87p Hallé Francis, (2011) La vie des arbres, Les petites conférences, Bayard, 71p Lieutaghi Pierre (2004 rééd.) Le livre des arbres, arbustes & arbrisseaux, Actes Sud Mansion Dominique, (2015) Les Trognes, arbres paysans aux mille usages, préfacée par Francis Hallé, Editions Ouest-France. Mikolajski Andrew (2013) Pommes 400 variétés – 95 recettes Delachaux et Niestlé 256p Motel Guy (1996) Le frêne, Collection Le nom de l’arbre, Actes Sud Polutin O. (1983) Arbres et arbustes d’Europe, Delachaux et Niestlé Rameau JC & coll, (2000), Gestion forestière et diversité biologique, Life SPW Roussilat M. (2001) L’aulne, Collection Le nom de l’arbre, Actes Sud Stassen B.(2013 réédition) La mémoire des arbres, Arbres remarquables de Wallonie, Edition Racine, 455p Snyers d’Attenhoven, Stassens B. (2006) L’Arboretum Robert Lenoir, Editions Eole, 126p Toomer S. (2010) Planting and Maintaining a Tree Collection, Timber Press Editions

Les Etangs Engelhaert W. & coll, (1998), La vie dans les étangs, les ruisseaux et les mares, Vigot, 304p Mulhauser B. Monnier G. (1995) Guide de la Faune et de la Flore des Lacs et Etangs d’Europe, Delachaux et Niestlé, 332p Tachet Henri & Coll (2010) Invertébrés d’eau douce, systématique, biologie, écologie CNRS Editions, 600p

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Sur Internet Le site de l’association naturaliste et astronomique de ma région http://www.cnabh.be Wild-Touch : Série de 12 Episodes commentés par Francis Hallé (la foret, les sols, etc.) http://www.youtube.com Arboretum de Momignies : carte, photos, folder http://www.arboretummomignies.be Tela botanica : réseau des botanistes francophones http://www.tela-botanica.org/site:accueil Observations locales : Faune & Flore http://observations.be/user/view/48840 Minéraux et fossiles de la Calestienne http://www.fossiliraptor.be/

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Annexe I : cartographie Cartes anciennes Carte dressée par Jacques de Surhon (1548)1 Sans doute la plus ancienne carte de la région de Chimay qui nous soit parvenue. La trouée de la Calestienne y est particulièrement perceptible.

1

In Album de Croÿ Tome 1, p20

I Annexes


Carte Album de Croy (Vol I) (1598 Ă 1602)

II Annexes


Carte géologique (1746) Extrait de la carte Minéralogique de Jean-Etienne Guettard, Académie des sciences (Paris), où les gisements de fer sont indiqués autour de «Chimai». Sont également renseignés dans la région : granite, ardoise et charbon de terre.

III Annexes


Carte de Ferraris (1770-1778)

SPW Direction générale de l'Aménagement du territoire, Logement, Patrimoine et Energie Rue des Brigades d'Irlande, 1 - 5100 Jambes

Cartes récentes En format A3 : la carte géologique & carte hydrogéologique

IV Annexes


Annexe II Les fossiles du dévonien à Momignies Collection JC Dresse, Momignies Photos P. Wuine Tous les fossiles représentés ont été collectés dans la carrière de Wallers (F) avec autorisation préalable du propriétaire. Cette carrière jouxte la frontière Nord de la Commune de Momignies. L'âge des couches dans lesquels les pièces ont été prélevées correspond au Dévonien moyen, plus particulièrement deux formations du Givétien (385 Ma) : formation de Fromelennes (FRO) et la formation du Mont d'Haurs (MHR) Définition : Un fossile est une trace de vie ancienne qui a été préservée au sein d'une matrice protectrice, le plus souvent des roches sédimentaires ou de l'ambre, au cours d'événements qui se sont déroulés avant la période géologique actuelle. Il peut s'agir des parties d'un spécimen (coquilles, os, arêtes, tige, etc. ), ou des traces laissées par celui-ci (excréments, pas, galerie). Le processus de fossilisation est la conséquence de la diagénèse : transformation des sédiments en roche sédimentaire par dépôt à faible profondeur. Les sédiments sont d'origine détritique (organismes marins) et minérale (argiles déposées par l'érosion continentale (éolien ou fluviale). La Formation du Mont d'Haurs avec une succession de biostromes à coraux et stromatopores, quant à la Formation de Fromelennes qui débute par des schistes et des calcaires noduleux, elle est surmontée de séquences de calcaires à stromatopores branchus.

V Annexes


Photo 1 Ensemble de fossiles agglomérés (15x17x7 cm) Avec deux genres caractéristiques du Givétien La corne renversée à gauche : Lophophyllidium proliferum (corail en forme de corne)

Détail photo 1 Syringopora sp

Détail photo 1 Thamnopora cervicornis (corail en forme bois de cerf)

VI Annexes


Grypophyllum vermiculare (Goldfuss, 1826) Corail solitaire

Loxonema sp GastĂŠropode

Stringocephalus burtini Brachiopode

VII Annexes


Syringopora sp Corail colonial Eau chaude peu profonde Ce corail est constitué d'un ensemble de polypes autonomes, il formait des récifs, du même type que celui de la grande barrière de Corail en Australie

Hexagonaria hexagona (Goldfuss, 1826) Corail colonial Eau peu profonde

VIII Annexes


Annexe III : Observations réalisées sur l'entité de Momignies «La flore magique est si vaste qu’il suffit de pousser la barrière du jardin pour rencontrer des offres simples, presque claires, en tout cas honnêtes, aussi bien que des propositions à faire rougir ou à faire peur.» Pierre Lieutaghi, La plante compagne, 1998

La liste détaillée des espèces observées, dont l’énumération dans ces pages serait fastidieuse (1350 observations enregistrées de 2010 à 2016), est néanmoins consultable sur le site observations.be (Filtre site momignies entité) La carte suivante signale les endroits où les observations ont été réalisées.

IX Annexes


X Annexes


Annexe IV : RAVeL – Arboretum (cadre général du projet) Un arboretum est un jardin botanique spécialisé qui présente une collection d’arbres et arbustes, indigènes ou exotiques, existants ou plantés pour l’occasion, généralement regroupés par thème. La particularité de l’Arboretum de Momignies réside dans son aménagement linéaire, le long du RAVeL 156 Momignies-Chimay. Les zones aménagées se répartissent sur une longueur de 6 km, en quatre sites thématiques : un espace est dédicacé aux feuillus, un autre aux fruitiers, un aux résineux et enfin une zone regroupe les espèces locales et quelques sujets particuliers. Les objectifs de ces aménagements sont multiples. Le premier et le plus visible assurément est l’aspect ornemental. L’arboretum est destiné à embellir les abords du RAVeL, ainsi que certains espaces publics ou privés limitrophes, dont il renforcera l’attractivité. La mise en valeur de sujets remarquables existants permet de disposer d’exemplaires de taille imposante. C’est notamment le cas du Vieux Chêne de la Fiacrie, mais aussi d’un hêtre commun de belle taille en cours de valorisation. Le second rôle est éducatif : un parcours didactique (panneaux/jeux), ainsi que des balades guidées permettent de diffuser des informations sur la gestion responsable de notre environnement et celles des forêts en particulier. Il permet également de favoriser la biodiversité, notamment grâce au verger et à l'aménagement des lisières forestières réalisées par le DNF tout au long du RAVeL (particulièrement entre Momignies et Seloignes). Cette dernière opération a été l'occasion de réhabiliter un alignement d'arbres têtards qui marquait la limite entre la forêt communale et la voie de chemin de fer (devenu RAVeL). Ces deux aménagements (verger et haies têtards) sont des refuges appréciés pour toute une série d’insectes, oiseaux, plantes sciaphiles et champignons. Enfin, le troisième objectif, et non des moindres, concerne l’aspect récréatif : il s‘agit aussi de développer un espace ou des activités conviviales pourront être proposées. Citons un marché vert, une récolte et pressage au verger, une expo nature, et pourquoi pas une illumination nocturne du parcours ?

L’ancienne gare de Momignies La collection plantée sur le site de l’ancienne gare de Momignies est composée principalement de feuillus, on y distinguera deux groupes thématiques : celui à feuillage automnal remarquable (chênes et érables nord-américains), et celui à floraison spectaculaire (plusieurs variétés de cerisiers japonais, magnolias, etc.). Des pelouses, gérées en fauchage tardif, permettent d’aérer l‘ensemble, apportant de la perspective.

XI Annexes


Le verger Le verger est actuellement composé de 40 pommiers (Malus pumila) représentant au total 14 variétés, pour la plupart d'anciennes variétés locales (identifiées sous le sigle RGF), particulièrement résistantes car naturellement adaptées à nos régions. Parmi les espèces représentées, citons notamment : Reine des reinettes, Belle Fleur double, Boskoop grise, La Paix, Reinette de Blenheim, Reinette de Waleffe, … Dans la mesure où une récolte collective suivie d'un pressurage sont envisagés, les variétés à jus ont été préférées aux variétés de table. A cette occasion, le jus pourrait être en partie offert aux écoles de l’entité. Quand les conditions le permettront, une seconde rangée de fruitiers sera plantée afin de porter l’effectif à 70 sujets et ainsi augmenter la récolte. Le verger est géré en bio, avec pour seule pulvérisation la bouillie bordelaise et le purin d‘ortie.

Le sentier des pins Le sentier des pins exploite un espace planté à l’initiative des facultés agronomiques de Gembloux dans les années 50. Ces plantations expérimentales étaient destinées à évaluer la vigueur de résineux nord-américains par rapport aux essences traditionnellement sélectionnées pour nos régions (épicea commun, mélèze, pin sylvestre). Il s‘agissait de répondre à une demande croissante du secteur minier, grand consommateur de bois pour l’ étançonnage les galeries. Suite à la fermeture des charbonnages en Wallonie, ces expériences furent abandonnées et les parcelles réintroduites dans les massifs d’exploitation. Parmi les nombreux rescapés, citons d’imposants sapins de Vancouver qui dépassent les 35 mètres, des Épicéas de Sitka, Tsugas de Californie, Thuyas géants de Californie, etc. Une promenade est balisée par des barrières, des pontons permettent de franchir un ruisseau qui se faufile à travers les plantations. Les bornes didactiques sont en cours d’installation. Pour compléter la collection, des sujets récents ont été ajoutés, notamment quelques cyprès chauves, Metasequoias, araucarias et plusieurs pins : laricio, des landes, et noir d‘Autriche.

L’ancienne gare de Seloignes Sur ce dernier site ont été plantés plusieurs essences locales destinées à présenter les espèces rencontrées dans nos forêts : tilleul, chêne, aulne, saule, noyer, cerisier à grappes, merisier, ... Cette espace, qui marque la fin du territoire de la commune, se prolonge vers Chimay, qui envisage de poursuivre les plantations jusqu’aux portes de la ville.

XII Annexes


Parrainage Actuellement 75 arbres sont parrainés dans le cadre d'un programme qui fait largement appel aux citoyens, aux sociétés de protection de la nature et aux associations locales.

Pour en savoir plus : Retrouvez toutes les infos sur www.ArboretumMomignies.be ainsi que textes et photos qui complètent cette présentation. Patrice Wuine 0495 542001 info@arboretummomignies.be

XIII Annexes


Annexe V : Expo Château Ferme Macon, mars 2016 Momignies : Patrimoine à l'honneur Art, Architecture et Nature au sein d'une même expo

Momignies, commune rurale blottie à la pointe de la Botte du Hainaut, s'apprête à commémorer de fort belle manière plusieurs anniversaires importants en 2016. Les 400 ans du Château-ferme de Macon seront l'occasion de mettre en valeur le patrimoine artistique, naturel et architectural de la région. En effet, cet édifice prestigieux accueillera en mars 2016 une grande exposition présentée à la manière des anciens cabinets de curiosités. Cette expo sera avant tout l'occasion, pour le public, de découvrir les trésors locaux, qu'ils soient l'œuvre de la Nature ou de l'Homme. L'artiste peintre local Jean-Claude Dresse, dont les toiles et les tables sont proposées dans les galeries prestigieuses de Paris, Londres & New-York, a été sollicité pour assurer la direction artistique de l'événement. Il y présentera, d'ailleurs, plusieurs toiles inédites. D'autres collections locales importantes seront rassemblées pour l'occasion, citons notamment le fond archéologique de l'Abbaye ND de Scourmont, qui quittera pour la première fois les murs de cette honorable institution, la collection d'insectes et d'oiseaux du naturaliste Michel Rouard, les orchidées d'Alfred Cogniaux, botaniste mondialement connu dont on commémorera par ailleurs les 100 ans de la disparition. Sur le thème des sciences de la Terre et de l'Espace, une collection tout à fait étonnante de fossiles et minéraux régionaux sera rassemblée pour l'occasion, ainsi que divers instruments astronomiques actuels et anciens issus de l’Observatoire Royal de Belgique. Une expérience prêtée par le Planétarium de Bruxelles complétera l'évocation de l'Espace, autour de photos d'artistes locaux.

Parallèlement à cette exposition , 15 classes des écoles de l'entité vont mettre leur talent au service de la culture en présentant des supports variés (photos, vidéos, informatique) construits autour du thème de la biodiversité. Ces travaux seront XIV Annexes


exposés dans la salle Mahain et feront l'objet d'un encadrement pédagogique avant et après l'exposition. Une série de conférences complétera l'information sur les thèmes abordés par les collections.

Poursuivre l'aventure Des balades Nature, à pied ou en vélo, sont possibles à partir du site d'exposition. Logement en gîtes ou au Chateau-ferme pour celles et ceux qui souhaitent prolonger la découverte du site.

Agenda Vernissage le samedi 5 mars 2016. L'Exposition : au Chateau-ferme de Macon, à deux pas de l'église et du tilleul tricentenaire. Du 4 mars au 20 mars 2016 : en semaine visites destinées aux écoles (sur réservation), les vendredis, samedis & dimanches ouvert au grand public. Conférences en soirée. Observation du soleil ou du ciel étoilé selon les possibilités du moment. Séance académique de clôture le samedi 19 mars, avec remise des prix pour les jeunes exposants. Entrée gratuite. La salle principale est accessible aux personnes à mobilité réduite. Le programme sera détaillé sur le site internet de l'exposition. www.2016expomacon.be

Information complémentaire info@2016expomacon.be Coordination générale > Patrice Wuine : 0495 542001 13, rue du centenaire B-6590 Momignies Contact presse : Clémentine Delchambre : 060 510447 Grand’ place, 1 B-6590 Momignies

XV Annexes


Une organisation de

Avec le soutien de

Et la participation de

XVI Annexes


Annexe VI : Animations Nature réalisées autour de l'Arboretum. Suite à la formation CNB Conte avec Paul Fauconnier, série de 6 animations autour du Vieux Chêne avec des enfants de 4 à 7 ans. Thème : Panoramix et le Vieux Chêne, avec distribution de potion magique (eau parfumée à la fleur de sureau) Ecoles Macquenoise/Anor Juin 2015

Série de 2 Animations Découverte de l'Arboretum avec un public familial. Adeps Point vert Juillet 2015

XVII Annexes


«Il est permis de penser que l’atmosphère a été créée transparente dans le seul but de donner à l’homme, par l’intermédiaire des corps célestes, le sentiment de la présence constante du sublime.» Emerson, La Nature, 18362

Eclipse lunaire du 28 septembre 2015, au maximum vers 4h45 du matin (en couleurs réelles)

Achevé le 1ier novembre 2015, Etang de la libellule gazouillante, Momignies.

2

Editons Allia, version française, 3ième édition p 11

XVIII Annexes


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