HETERO/ TOPOS PAULINE BALDEWYNS
«Uchronie I» (2012)
« Eh bien, je rêve d’une science - je dis bien une science - qui aurait pour objet ces espaces différents, ces autres lieux, ces contestations mythiques et réelles de l’espace où nous vivons. Cette science étudierait non pas les utopies, puisqu’il faut réserver ce nom à ce qui n’a vraiment aucun lieu, mais les hétéro-topies, les espaces absolument autres »
Michel Foucault «Le corps utopique. Les hétérotopies» (extrait)
ÂŤSans titre (Dentelle)Âť (2012)
«Sans titre (Lit conjugal)» (2012)
ÂŤSans titre (Salle de bain)Âť (2012)
«Sans titre (Chambre)» (2012)
«Sans titre (Miroir)» (2012)
«Uchronie II» (2012)
HETERO/TOPOS
n.f: du grec «Hetero» (autre) et «Topos» (lieu); «un lieu autre».
Les thèmes que je privilégie tournent toujours autour de l’Espace, public ou privé. A travers les écrits de plusieurs philosophes, sociologues ou écrivains, qui ont approché de près ou de loin le sujet, je tente de m’en constituer une vision plus personnelle, plus poétique. J’affectionne particulièrement les Espaces auxquels la majorité des gens ne prêteraient pas attention : petites alcôves, renfoncements, ruelles, «sorties d’artistes», terrains vagues, architectures industrielles, imposantes, parfois défraîchies, hangars abandonnés, en attente de réhabilitation, de destruction. Il en est de même pour les Espaces privés, intimes, que l’humain semble avoir déserté. Ces Espaces me fascinent pour eux-même, pour ce mode propre qui est le leur. Alors que l’Espace intime fait appel à la mémoire, aux souvenirs et à l’affectif, l’Espace urbain, plus difficile à cerner, est dans le présent, l’expérience. Tous deux se détachent de la relation communément établie au temps pour entrer dans une temporalité qui leur est propre, et créent ainsi une tension entre la personne qui les observe et la réalité. Par essence, l’Espace est changeant, et c’est en cela qu’il m’intrigue, qu’il est devenu pour moi une chose à conquérir, à découvrir ou redécouvrir.