Action antimines: impact humanitaire, aspects techniques et initiatives globales - Pages d'exemples

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ACTION ANTIMINES: IMPACT HUMANITAIRE, ASPECTS TECHNIQUES ET INITIATIVES GLOBALES Table des matières Prologue .......................................................................................................................... v Format d’étude ............................................................................................................... vi Méthode d’étude.............................................................................................................vii

LEÇON 1: LE PROBLÈME GLOBAL DES MINES TERRESTRES ET LA RÉPONSE DES NATIONS UNIES............................................................................................................. 1 1.1 Vision générale 1.2 Action antimines et coordination efficace : la politique des Nations Unies Test de fin de leçon

LEÇON 2: MINES ANTIPERSONNEL : TRAITÉ, PROTOCOLE, ET ACCORDS ......... 31 2.1 Directives contre les mines dans le cadre de cessez-le-feu et des accords de paix 2.2 Le Traité d’interdiction des mines antipersonnel (Convention d’ Ottawa) 2.3 Le Protocole II amendé sur certaines armes conventionnelles (CCW) 2.4 Études de cas Test de fin de leçon

LEÇON 3: MINES TERRESTRES ET UXO : FORMATION À LA SÉCURITÉ ...... …….73 3.1 Introduction à la formation à la sécurité face aux mines terrestres et engins et munitions non explosées (UXO) 3.2 Principes élémentaires de sécurité dans des environnements affectés par les mines et les UXO 3.3 Identication des mines terrestres et des munitions et engins non explosés (UXO) 3.4 Reconnaître les zones dangereuses 3.5 Procédures d’urgence dans un champ de mines 3.6 Porter assistance à une victime de mines/UXO 3.7 Prospectus spécifiques par pays Test de fin de leçon

LEÇON 4: NORMES INTERNATIONALES DE LUTTE ANTIMINES (NILAM) ........... 115 4.1 Guide pour la mise en œuvre des normes internationalles de l’action antimines 4.2 Besoins en matière de déminage Test de fin de leçon

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LEÇON 5: ASSISTANCE AUX VICTIMES .................................................................. 143 5.1 Introduction à l’assistance aux victimes 5.2 Document de politique sur l’assistance aux victimes Test de fin de leçon

LEÇON 6: EDUCATION AU DANGER DES MINES ................................................... 167 6.1 Introduction à l’éducation au danger des mines 6.2 Stratégie de l’action antimines de l’UNICEF 2002-2005 Test de fin de leçon LEÇON 7: INFORMATION SUR LES MINES……………………………………………..201 7.1 Évaluation générale de l’action contres les mines 7.2 LIS – Land Impact Survey Niveau 3 - Analyse de l’étude 7.3 Système de gestion de l’information de l’action antimines 7.4 Le réseau électronique d’information sur les mines (E-MINE) Test de fin de leçon

ANNEXE A: Glossaire ................................................................................................. 239 ANNEXE B: Liens Internet........................................................................................... 269 ANNEXE C: Usage des cartes routières ..................................................................... 271 ANNEXE D: Script de la vidéo de sûreté..................................................................... 273 ANNEXE E: Rapport du Secrétaire général ................................................................ 279 ANNEXE F: Liste des états parties et signataires de la Convention d’Ottawa……….. 289 ANNEXE G: Liste des pays CCW…………………..……………………………….…….. 293

Droits d’auteurs ........................................................................................................... 299 Instructions pour l’examen de fin de cours .................................................................. 300

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Institut de formation aux opérations de paix Cher étudiant, Je suis heureux que vous vous soyez inscrit à ce cours de formation à distance de l’ Institut de formation aux opérations de paix, sur « L’action antimines : impact humanitaire, aspects techniques et initiatives globales ». Ce cours a été rendu possible grâce à l’importante contribution de M. Mr. Martin Donoghue, du Service d’action antimines des Nations Unies, de Mr Adrian Wilkinson, du Centre international de Genève pour le déminage humanitaire, ainsi que d’autres personnels clés de ces deux organisations. Dans le cadre de ce cours, l’étudiant pourra appréhender le problème global des mines terrestres et comment les organisations internationales interviennent face à ce problème. Les sujets qui seront traités dans ce cours incluent le Traité d’interdiction des mines antipersonnel (Ottawa MBT) ; les directives d’action antimines dans le contexte de cessez-le-feu et les UXO ; les Normes internationales de l’action antimines et les directives pour leur mise en œuvre ; l’assistance aux victimes ; l’éducation au risque des mines ; la straégie d’action antimines de l’UNICEF ; l’information relative aux mines ; l’évaluation de l’action antimines ; et le réseau électronique de l’action antimines. Le problème global des mines terrestres a retenu une attention considérable au sein de la presse et des médias. Cette attention est à la hauteur du problème. Les mines sont des tueurs qui ne font pas de discrimination. Quand elles restent enterrées à la suite d’un conflit, elles demeurent une menace pour les travailleurs humanitaires, les civils et tous ceux qui souhaitent ramener un peuple et une nation à la vie normale. Les champs ne peuvent être cultivés, les routes traversées et les moissons amenées vers les marchés si les mines n’ont pas été éliminées. Le plus souvent ce sont les enfants et les pauvres qui sont le plus touchés par les mines alors qu’ils poursuivent le cours normal de leurs activités. Les explosions détruisent les extrémités de leurs membres. Même quand les souvenirs de la guerre commencent à se faire vieux, ces engins de mort continuent de représenter terrible et cruelle et un obstacle au retour à la normale. C’est ce problème et cette cruauté que les auteurs de ce cours cherchent à éradiquer. En étudiant les leçons de cours, l’étudiant verra quelles mesures sont prises à cet effet par les organisations et la communauté internationales. Et les étudiants sauront en retour comment ils pourront à leur tour poser des actes pour participer à l’élimination de ce phénomène. Meilleurs sentiments,

Harvey J. Langholtz, Ph.D., Directeur exécutif Institut de formation aux opérations de paix

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FORMAT D’ÉTUDE Ce cours est conçu pour une étude indépendante à un rythme déterminé par l`étudiant

Le format du cours et le matériel mis à disposition permettent: • • •

UNE ÉTUDE PAR MODULE LA FACILITÉ DE RÉVISION UN APPRENTISSAGE PROGRESSIF

RESPONSABILITÉ DE L’ÉTUDIANT L’étudiant est responsable de/d’: • • •

Apprendre la matière du cours Compléter l’examen de fin de cours Soumettre l’examen de fin de cours

Merci de consulter votre courriel de confirmation d'inscription, ou bien la fin de ce cours pour les instructions relatives à la façon de passer votre examen.

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MÉTHODE D’ÉTUDE Vous trouverez ci-dessous des suggestions pour aborder ce cours. Bien que l`étudiant puisse avoir des approches alternatives qui se révèlent efficaces, les conseils suivants ont fonctionné pour beaucoup.

Avant de commencer à étudier, passez en revue le texte du cours en entier. Notez les objectifs des leçons, ce qui vous donnera une idée de ce qui sera examiné lorsque vous aurez terminé le cours.

Le contenu doit être direct et logique. Au lieu de mémoriser des détails individuels, efforcez-vous de comprendre les concepts et les perspectives globales.

Mettez en place des lignes de conduite sur la manière dont vous voulez gérer votre temps.

Étudiez le contenu de la leçon. Au début de chaque leçon, orientez-vous vers les points principaux. Si vous le pouvez, lisez le texte deux fois afin de vous assurer une compréhension et un apprentissage maximum et laissez passer du temps entre les lectures.

Quand vous finissez une leçon, prenez le temps de revoir les points principaux de chaque leçon. Pour toute erreur, retournez voir la section correspondante de la leçon et relisez-là. avant de continuer, soyez conscient des éléments qui vous ont conduit à l’erreur.

Après avoir étudié toutes les leçons, prenez le temps de revoir les points principaux de chaque leçon. Puis, pendant que le cours est encore frais dans votre esprit, passez l’examen final. Il est généralement préférable de passer l’examen final en une seule fois.

Votre examen sera noté et si vous obtenez une note de 75% ou plus, il vous sera remis un Certificat de réussite du Cours. Si vous obtenez une note inférieure à 75% vous aurez l`opportunité de passer une deuxième version de l`examen final.

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LEÇON 1 LE PROBLÈME GLOBAL DES MINES TERRESTRES ET LA RÉPONSE DES NATIONS UNIES Section 1.1: Vision générale Section 1.2: Action antimines et coordination effective: la politique des Nations Unies Test de fin de leçon


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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Leçon 1 : Objectifs Section 1.1: Vision générale Cette section présentera à l’étudiant une vision générale du sujet, son histoire, et l’impact global des mines terrestres et des UXO. Nous discuterons des problèmes liés à la situation actuelle des mines terrestres dans le monde ainsi que des efforts qui sont entrepris pour tenter d’éradiquer ce fléau. Nous mettrons l’accent sur la façon dont les mines terrestres handicapent le développement des communautés, empêchent le déroulement normal de la vie de tous les jours, et affectent les civils. Après l’étude de cette section, l’étudiant devrait être en mesure de : Présenter de manière générale l’histoire des mines terrestres : pourquoi furentelles initialement développées, comment elles ont été utilisées au travers de l’histoire et comment leur impact a changé avec l’avancée des technologies; Identifier les principales zones et concentrations de mines et d’UXO et les programmes qui y travaillent; Comprendre pourquoi il est important de continuer à s’occuper du problème global des mines terrestres et des UXO. Section 1.2: Action antimines et coordination effective: la politique des Nations Unies Cette section présentera à l’étudiant le texte original d’un document de politique présenté par le Secrétaire général à la cinquantième session de l’Assemblée générale, comme partie de son Rapport sur l’assistance au déminage (A/53/496) en date du 14 Octobre 1998. Après l’étude de cette section, l’étudiant devrait être en mesure de : Etre familier avec le texte de l’Action antimines et coordination effective : la réponse des Nations Unies (A/53/496); Comprendre le sens du terme “action antimines” et être capables d’identifier les composantes de l’action antimines des Nations Unies; Comprendre les principes directeurs de l’action antimines : (1) l’ampleur et la nature du problème des mines terrestres; (2) les principes de l’assistance des Nations Unies; (3) la notion d’action antimines intégrée et durable; (4) la nécessité d’une coordination effective; (5) l’initiation et le développement de programmes d’action antimines sur le terrain; (6) la nécessité de prioriser et de se responsabiliser; Comprendre les responsabilités et les mécanismes de coordination des, et entre les, partenaires NU, partenaires ayant les mêmes idéaux et groupes de liaison; Saisir le type de ressources, à la fois financières et en nature (matériel, équipement, personnel et services) nécessaires pour appuyer l’action antimines et comment on opère le suivi et l’évaluation de ces ressources et programmes.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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Section 1.1 Aperçu général de la question1 « De par mon expérience en matière de maintien de la paix, j’ai vu de première main les effets littéralement paralysants des mines terrestres et des munitions non explosés sur les individus et les peuples affectés. Non seulement ces armes horribles sont-elles enterrées en silence et par millions, attendant de tuer ou blesser des femmes et enfants innocents ; mais la présence – voire même la peur de la présence – d’une simple mine terrestre peut empêcher la culture d’un champ entier, et priver ainsi un village de ses moyens de subsistance, ce qui place de nouveaux obstacles sur la route de la reconstruction et du développement de pays sortant d’un conflit. » Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, Avril 1999 APERÇU Les mines terrestres ont été originellement développées à des fins militaires, mais elles ont un impact profond et durable sur les gens ordinaires et leurs communautés. Longtemps après la fin des conflits, la présence de mines et autres engins non explosés (UXO) continue de tuer et blesser, rendant souvent impossible la possibilité pour des réfugiés et des personnes déplacées de retourner vers leurs foyers, et prolongeant les souffrances pour toutes les personnes vivant dans les zones touchées.

Des panneaux sont utilisés pour signaler des zones dangereuses contaminées par les mines terrestres et les munitions non explosées

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Des portions de cette section sont extraites de Landmines: The World Takes Action, un CD-ROM produit par le Service des NU d’action antimines (UNMAS), lequel est disponible sur demande.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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Dans le cadre de récents conflits, les mines terrestres ont été délibérément utilisées pour cibler des populations civiles. En conséquence de quoi, des mines se retrouvent dans des endroits de peu de valeur militaire, tels que des écoles ou les champs agricoles. Pour les individus comme les communautés, beaucoup d’entre eux vivant déjà dans des conditions préoccupantes de pauvreté et d’insécurité, l’impact des mines terrestres n’est pas seulement physique, il est aussi psychologique, social et économique. Longtemps après la fin des conflits, l’héritage des mines demeure, mais le problème persiste et la menace est constante. Des programmes coordonnés au niveau global avec pour objectif d’éliminer la menace des mines terrestres et des UXO, et l’impact de ces engins explosifs, continuent de se développer alors que nous rentrons dans le 21ème siècle. HISTOIRE DES MINES TERRESTRES Les mines terrestres ont une longue histoire, qui remonte aux empires Grec et Romain. Par contre, c’est durant la Seconde Guerre mondiale que les mines antipersonnel et les mines antitanks ont commencé à être utilisé sur grande échelle. Elles étaient alors utilisées pour des besoins défensifs et tactiques, dans le cadre d’objectifs militaires. Les contingents dressaient la cartographie des champs de mine pour déminage ultérieur, même si beaucoup des mines posées n’étaient finalement pas retirées du champ de bataille. Dans beaucoup de pays, une menace résiduelle des mines posées durant la Seconde Guerre mondiale subsiste toujours.

Une mine antipersonnel (MAP), cachée par des feuilles. La boîte d’allumette donne l’échelle. Les mines laissées sur le sol sont très difficiles à localiser et peuvent rester actives pour des décennies.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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Des avances technologiques dans les années 1960 ont rendu possible la possibilité de disperser les mines mécaniquement plutôt que les installer à la main. Ceci signifiait que des centaines de mines terrestres pouvaient être déployées en même temps en utilisant des avions, des lance-roquettes ou des pièces d’artillerie. Alors qu’une troupe de 30 hommes pouvait poser approximativement 50 mines par heure, un système éloigné des zones à traiter pouvait en disposer 200 dans le même temps. Dans le cadre de la guerre du Vietnam, de grands périmètres au Vietnam, au Laos et au Cambodge ont été complètement saturés par des mines projetés par ces systèmes de projection. Alors que les conflits devenaient plus cruels, l’effet des mines terrestres ne fut plus longtemps limité aux cibles militaires. Dans les années 1980, les mines devinrent l’arme de choix au sein de nombre de conflits internes. Le coût peu élevé des mines antipersonnel les rendaient particulièrement attractives pour les guérillas et les forces militaires de pays en voie de développement. La production de mines terrestres plus petites et plus sophistiquées et le développement de mécanismes déclencheurs produits localement multiplia leur usage prolifique. Les mines en plastique, qui ne peuvent pas être identifiées par des détecteurs de métaux, devinrent aussi communes. Les civils devinrent des cibles parce que les mines terrestres antipersonnel étaient utilisées intentionnellement pour les harasser et terroriser, les forçant à quitter leurs foyers tout en bloquant l’accès à d’importantes infrastructures comme l’eau et l’électricité. Ces facteurs, mais plus encore l’emploi indiscriminé des mines terrestres, mena à l’éclatement d’une crise globale. En 1992, six organisations humanitaires unirent leurs efforts pour créer la Campagne internationale pour interdire les mines terrestres (son acronyme anglais – ICBL – est connu pour International Campaign to Ban Landmines). De par leur travail dans des pays affectés par des mines, ils avaient vu de première main l’horrible prix que faisaient payer les mines terrestres sur des milliers de personnes innocentes dans des pays où le conflit avait déjà généré tant de douleurs et de souffrances. Le travail de ICBL, qui regroupa plus de 1400 organisations non gouvernementales, en partenariat avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les Nations Unies et un grand nombre de gouvernements de par le monde, a pour ambition de mettre un terme à l’histoire des mines terrestres. L’octroi du Prix Nobel de la Paix à la Campagne internationale pour interdire les mines terrestres (ICBL) et à sa coordinatrice, Mme Jody Williams, en 1997, attira l’attention de l’opinion publique internationale sur la question des mines. La Convention d’interdiction des mines antipersonnel entra en force l’année suivante. En juillet 2002, plus des deuxtiers des pays de la planète étaient parties à la Convention d’interdiction des mines antipersonnel, laquelle interdit l’emploi, le développement, la production, le stockage et le transfert des mines terrestres antipersonnel (Voir Leçon 2). Ceci pouvait donner l’impression que la menace des mines terrestres avait été éradiquée, et que les médias et les gouvernements pouvaient désormais tourner leurs yeux vers d’autres problèmes. Ce n’est malheureusement pas le cas. Des millions de mines terrestres reposent toujours sous le sol, et ôtent chaque année la vie à des milliers de personnes. Dans un grand nombre de pays, les mines antipersonnel continuent d’être utilisées comme des armes de guerre frappant sans discrimination.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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IMPACT DES MINES TERRESTRES ET DES UXO « Quand les gens ne peuvent plus mettre en valeur la terre qui est leur, c’est parce que la mort et les souffrances ont remplacé la mort. Le silence après l’explosion d’une mine terrestre est une autre forme d’explosion ; c’est une explosion silencieuse d’espoir et de liberté. Ne laissons pas le futur être un futur où les mines terrestres et les munitions non explosées continuent de menacer les vies de personnes innocentes. Ne laissons personne devenir blessé ou mourir parce qu’il vient d’un lieu de vie loin du nôtre. Ne nous fermons pas les yeux et les oreilles, parce qu’en matière d’action antimines, nous parlons du retour de la vie et de la liberté. » -Patrick Segal, Vice-Président, Handicap-International 1995 Des années de guerre ont laissé des millions de mines terrestres et de munitions non explosées (UXO) dispersés au sein de 60 pays au travers de la planète. En temps de paix comme en temps de guerre, les civils constituent leurs victimes les plus communes. Des fermiers dépendant de leur champ pour survivre, des réfugiés et des personnes déplacées par la guerre en sont les premières affectées. Les personnes les plus pauvres au monde souffrent des conséquences les plus dramatiques, en faisant face au quotidien aux risques pouvant exister en leurs champs, à seulement laisser paître leurs animaux, voire même en récoltant du bois de cuisson ou même de l’eau potable. Pour survivre au quotidien et avoir accès aux ressources de base, ils peuvent se trouver à s’exposer au sein d’une zone dangereuse. Dans beaucoup de pays, les femmes et les enfants sont responsables de ces charges. Beaucoup de victimes de mines terrestres sont incapables de pouvoir avoir accès à un traitement médical à temps, parce que l’accès à des soins appropriés est très limité dans des zones pauvres et éloignées. L’impact des mines antipersonnel et des UXO va bien au-delà des accidents individuels et des victimes qu’ils occasionnent. Des grands espaces qui servirent de champs de bataille ont finit par créer des problèmes sociaux, économiques et environnementaux sévères en limitant l’accès des populations locales aux espaces productifs. Les mines terrestres et les UXO ont un impact très négatif sur le développement et paralysent le travail de reconstruction post-conflit, en empêchant la livraison de services normaux en matière de santé et d’éducation. Des terres agricoles fertiles se retrouvent abandonnées. Des systèmes d’irrigation minés et des puits rendent impossible la pratique du travail agricole ou le pâturage des troupeaux. Des barrages et des installations électriques minées réduisent la possibilité pour une nation de produire l’énergie propre à faire tourner les industries. Des systèmes de transport minés interrompent le mouvement des personnes ainsi que les flux de biens et de nourriture au travers du pays. Des routes minées et la destruction d’infrastructures rendent difficile, et parfois impossible, l’acheminement de l’assistance humanitaire vers les communautés touchées.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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Des débris, incluant des munitions non explosées polluent très souvent l’environnement des communautés affectées par un conflit. Les civils vivant dans ces régions sont les plus affectés par ces armes dangereuses ou ce qu’il en reste

A moins que les mines terrestres et les UXO n’aient été enlevés, les individus, les communautés et les nations ne peuvent retourner à une situation normale. Dans la plupart des pays affectés par les mines, la capacité institutionnelle, technique et financière de faire face au problème n’existe pas ou plus. Il faut mettre sur pied des mécanismes forts et centralisés pour renforcer la coopération et pour ramasser et disséminer l’information disponible sur les mines terrestres locales ainsi que la contamination des UXO au profit des populations locales. La communauté internationale, incluant les Nations Unies et ses partenaires non gouvernementaux, aident les pays à éliminer leurs mines et les UXO ainsi qu’à sensibiliser les consciences locales aux risques encourus par les mines (voir Leçon 6), à appuyer les programmes d’assistance aux victimes (Voir Leçon 5), à détruire les stocks de mines et à promouvoir une interdiction universelle de l’usage des mines terrestres (voir Leçon 2).


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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La finalité de toutes ces activités est de réduire l’impact des mines terrestres et des UXO face aux personnes, à leurs familles et leurs communautés ainsi qu’à leurs nations. L’action antimines a pour objectif que les gens se sentent de nouveau en sécurité chez eux. C’est l’un des droits humains de vivre libre de la menace et de l’impact des mines terrestres.

Le déminage et les opérations de cartographie nécessitent la coordination de plusieurs organisations et individus. Rendre à l’usage civil des terrains infestés par les mines et UXO est un processus qui prend à la fois du temps comme une planification rigoureuse de la part de professionnels formés pour ce faire.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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Problème des mines terrestres/UXO dans le monde de nos jours2 Afrique

Amériques

Asie-Pacifique

Europe/Asie centrale

Angola Burundi Rep. du Congo Djibouti Erithrée Ethiopie Guinée-Bissau Kenya Liberia Malawi Mauritanie Mozambique Namibie Niger Ouganda RD Congo Rwanda Sénégal Sierra Leone Somalie Sudan Swaziland Tchad Zambie Zimbabwe Somaliland

Chili Colombie Costa Rica Cuba Equateur El Salvador Guatemala Honduras Nicaragua Pérou Falkland/Malvines

Afghanistan Bangladesh Birmanie (Myanmar) Cambodge Chine Corée du Nord Corée du Sud Inde Laos Mongolie Népal Pakistan Philippines Sri Lanka Thailande Vietnam Taiwan

Albanie Armenie Azerbaidjan Bélarus Bosnie & Herz. Croatie Chypre Danemark Estonie Georgie Grèce Hongrie Kyrgyzstan Lettonie Lithuanie Macédoine FYR Moldovie Pologne Rép. Tchèque Russie Tajikstan Turquie Ukraine Ouzbekistan Yougoslavie Abkhazie Chechnya Kosovo NagornoKarabakh

Moyenorient/Afrique du nord Algérie Egypte Iran Iraq Israel Jordanie Koweit Liban Libye Maroc Oman Syrie Tunisie Yémen Nord de l’Irak Palestine Sahara occidental

En 2002, on trouvait des mines terrestres et des UXO dans 90 pays au cœur de la planète, selon le Rapport de l’Observatoire sur les mines. L’UNMAS, sujet à certaines restrictions politiques, diplomatiques et stratégiques, dresse une liste de 60 pays affectés par les mines.

2

Ce tableau et les données qui y sont continues sont extraits du Rapport de l’Observatoire sur les mines, 2002 : résumé exécutif, une publication de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines, p.24.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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Section 1.2 Action antimines et coordination effective : la politique des Nations Unies

APERÇU GÉNÉRAL En octobre 1998, le Secrétaire général des Nations Unies soumettait à l’Assemblée générale un document de politique sur l’action antimines comme partie de son rapport sur l’action de déminage (A/53/496). Le document de politique sur l’action antimines s’intitule Action antimines et coordination effective : la politique des Nations Unies. Il introduit trois principes complémentaires. En premier, il vise à renforcer la capacité des Nations Unies de renforcer les pays et les populations affectés dans la réponse aux problèmes immédiats et à long terme posés par les mines terrestres. En deuxième lieu, il vise à renforcer la capacité des Nations Unies d’appuyer et enrichir les efforts développés par la communauté internationale dans son ensemble. Troisièmement, il a pour objectif de renforcer la crédibilité des Nations Unies en termes de transparence, responsabilité et efficacité.3 Le document de politique que vous lirez dans son entièreté dans les pages qui suivent, présente la crise globale des mines terrestres et reconnaît que les Nations Unies ont un rôle central à jouer en réponse à cette crise. Il parle de la nature de l’action antimines et détaille les principes directeurs de l’action antimines, de coordination et de développement. Il identifie le Service des Nations Unies de l’action antimines comme le point central au sein des Nations Unies pour toute question reliée aux mines. En sus, il dresse la liste des rôles et responsabilités des acteurs du système des Nations Unies ainsi que « partenaires ayant les mêmes idéaux » dans le cadre de la réponse à la crise globale posée par les mines terrestres. L’intention derrière la rédaction d’Action antimines et coordination effective : la politique des Nations Unies était de résumer les principes fondamentaux sur lesquels reposait l’action antimines ainsi que de clarifier les rôles et responsabilités de chacun au sein du système des Nations Unies4 Dans les pages qui suivent, vous aurez la chance de lire la première version de l’ Action antimines et coordination effective : la politique des Nations Unies, daté du 14 octobre 1998 et présenté à la 55ème sessions de l’Assemblée générale des NU. Avant que vous ne commenciez à le lire, prenez le temps de lire la Résolution (A/53/26) de l’Assemblée générale, adoptée le 17 novembre 1998. Cette Résolution est la réponse de l’Assemblée au document Action antimines et coordination effective : la politique des Nations Unies.

3 4

Voir Action antimines et coordination effective : la politique des Nations Unies, Sec. II, 4. Voir, Action antimines et coordination effective : la politique des Nations Unies Sec. I, 3.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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TEST DE FIN DE LEÇON 1. Des affirmations suivantes, laquelle n’est pas PAS l’une des principales composantes de l’action antimines? (A) L’assistance aux victimes, incluant la réhabilitation et la réintégration; (B) L’achat par le gouvernement de terrains infestés par les mines; (C) Les activités de plaidoyer à l’encontre de l’emploi des mines terrestres et pour appuyer l’interdiction totale des mines antipersonnel; (D) L’éducation sur les dangers des mines et la réduction des risques qui y sont liés. 2. Le problème global des mines terrestres doit être défini en termes: (A) Humanitaire, de santé publique et par ses implications socio-économiques; (B) Humanitaire, religieux et par ses implications militaires; (C) Religieux, de santé publique et par ses implications militaires; (D) Seulement par ses implications socio-économiques. 3. L’UNMAS (Service des Nations Unies d’action contre les mines): (A) Est une organisation qui fournit de la nourriture et des abris aux victimes des mines terrestres; (B) S’occupe essentiellement des activités économiques post-conflit dans un pays donné; (C) Le point focal au sein du système des Nations Unies pour toutes les activités reliées aux mines; (D) A pour objectif principal la formation des autorités gouvernementales les plus importantes sur la formation aux mines terrestres. 4. Dans le Rapport de l’Observatoire sur les mines de 2002, combien de pays sont-ils affectés par les mines terrestres et les UXO? (A) Moins de 30 (B) 30-40 (C) 40-50 (D) Plus de 60 5. Les mines terrestres et les UXO sont un danger: (A) En temps de guerre; (B) En temps de paix; (C) Pour les enfants comme les adultes; (D) Tous les points mentionnés.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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6. Qui a la responsabilité principale pour prendre action contre la présence des mines terrestres? (A) L’état concerné; (B) La communauté internationale; (C) Les civils vivant dans des régions affectées; (D) Aucune des catégories mentionnées. 7. Les mines terrestres: (A) Protègent les communautés après les conflits en offrant des barrières géographiques protégeant du monde extérieur; (B) Retirent de la production de vastes espaces de terre et de ressources; (C) Assistant indirectement à la préparation des champs pour les cultures; (D) Créent des cratères dans le sol qui sont utiles pour retenir l’eau. 8. Les ONG: (A) Travaillent souvent dans des zones affectées par la présence de mines/UXO avant l’engagement des NU dans ces zones là; (B) Sont des sources valables d’analyse, de conseil ainsi que de capacité opérationnelle; (C) Sont des partenaires importants dans le développement de programmes antimines; (D) Tous les points mentionnés. 9. Selon le document Action antimines et coordination effective, quel est l’organisme qui appuiera le rôle du Secrétaire général dans la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa, en coopération avec l’UNMAS et les autres entités de l’organisation? (A) Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA); (B) Le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP); (C) Le Département des affaires de désarmement (DAD); (D) Aucune des entités mentionnées. 10. Comment est-ce que le mandat de fournir de l’assistance alimentaire fait participer le Programme alimentaire mondial dans l’action contre les mines ? (A) Le déminage des terrains requis pour le retour en sécurité des populations déplacées; (B) Le déminage des routes d’accès pour la livraison rapide et à moindre coût de l’assistance alimentaire; (C) Le déminage des terres de culture pour le développement de l’agriculture dans le but d’appuyer de manière durable les productions locales; (D) Tous les points mentionnés plus haut.


Leçon 1/Le problème global des mines terrestres et la réponse des Nations Unies

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LEÇON 1 RÉPONSES

1.

B

L’achat par le gouvernement de terrains infestés par les mines

2.

A

Humanitaire, de santé publique et par ses implications socio-économiques

3.

C

Le point focal au sein du système des Nations Unies pour toutes les activités reliées aux mines

4.

D

Plus de 60

5.

D

Tous les points mentionnés

6.

A

L’état concerné

7.

B

Retirent de la production de vastes espaces de terre et de ressources

8.

D

Tous les points mentionnés

9.

C

Le Département des affaires de désarmement (DAD)

10.

D

Tous les points mentionnés


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