nt les e d è c é r p s t nt » e v « Les forê i u s s e l s ésert d s e l , s e l p u pe nd Chateaubria
La forêt fran çaise est la t roisième plus grande d’Eu rope 28% du territoir français est fo e restier La Lorraine accueille 20% des réserves biologiques d e la métropo le (Natura 2000) et est occupé e à 36% par de s forêts...
Sève qui peut ! Une exposition qui envoie du bois...
A
fin de « promouvoir la gestion durable, la préservation et le développement des forêts sur le plan mondial », l’ONU a défini 2011 comme l’Année Internationale des Forêts.
Une forêt, c’est une collection d’arbres connectés par des relations d’entraide...ou de compétition et qui remplit des fonctions : • écologique, les forêts vierges ou pristines, • économique, les forêts dont nous utilisons le bois fonctionnel, pour l’épuration naturelle ou l’élimination du Dioxyde de Carbone (CO ), • socio-culturelle, souvenez-vous des contes et légendes autour des forêts ou du romantisme allemand,
Au final, si la destruction des massifs forestiers se poursuit au rythme actuel, elle risque d’entraîner non seulement une diminution des espèces et un changement climatique, mais aussi une augmentation des troubles sociaux et des mouvements de réfugiés dont les effets iront bien au-delà des régions habituelles...l’humanité est confrontée à des défis majeurs qui transcendent les frontières : les conséquences sont désormais palpables et concrètes pour tous.
2
Plus que jamais, il faut nous informer et comprendre pour mieux agir dans un contexte incertain & globalisé... mais cela sera-t il suffisant ?
D’où germent les idées ? Association Les Petits Débrouillards Former les citoyens, et ce dès le plus jeune âge, à la démarche scientifique pour porter un regard curieux sur le monde ; former des citoyens capables d’opinions réfléchies et critiques constitue la principale préoccupation des Petits Débrouillards. En pratique, notre contribution vise à permettre à chacun de prendre une part active aux transformations sociales. Car pour nous, la science porte par nécessité des valeurs de progrès, d’égalité des chances et d’épanouissement de tous les citoyens dans un environnement durable et une démocratie qui favorise la participation citoyenne.
Comité scientifique : Claude Millier, Président des Conseils Scientifiques du groupement d’intérêt public ECOFOR (sur le fonctionnement et la gestion des écosystèmes forestiers) et celui du programme GICC (Gestion des Impacts du Changement Climatique) du Ministère chargé de lÉcologie. Éric Mougel, Maître de Conférences, École Nationale Supérieure des Technologies et des Industries du Bois (ENSTIB), Laboratoire d’Études et de Recherche sur le MAtériau Bois (LERMAB) Comité rédactionnel : Gaelle Belin (Association Petits Débrouillads Lorraine), Emeline Cairon (Association Petits Débrouillads Normandie), Stéphanie Langlois (APDN), Eric Mariey (APDN), Sébastien Monnier (APDL), Aurélie Moquet (APDN). Directeur artistique : Anthony Bossard (APDB). Directrices de publication : Ameline Bunle (APDL), Claire Devos (APDN).
? l o s e l i o C’est qu te.
e la planè d e t n a iv v s u , organique s C’est la pea le a r é in m ières ir et d’eau. ’a d 50% de mat % 0 5 t e mortes vivantes et
Forêts“hors sol”
Pas de forêt sans sol, pas de sol sans forêt. Un arbre, c’est quelque chose qui fabrique du bois. Pour ce faire, il a besoin de lumière, d’oxygène, d’eau et d’aliments que nous appelons nutriments...un arbre respire et se reproduit, c’est un être vivant tout comme nous ! L’oxygène lui permet de respirer, la lumière lui fournit de l’énergie, l’eau et les nutriments sont transportés par la sève. C’est le sol qui contient et fournit l’eau et les nutriments...en fait, le sol est en même temps le support et le produit du vivant. Il sert d’habitat aux espèces animales et végétales et peut rendre des services aussi bien écologiques, qu’économiques ou fonctionnels. L’Homme, lorsqu’il décide d’intensifier son activité, dans le cadre d’une production agricole ou industrielle par exemple, modifie les propriétés des sols qu’il travaille...certains excès peuvent conduire à des situations de pollution, de contamination voire de stérilisation des sols ! L’appauvrissement des sols est une menace pour l’avenir des forêts...mais ce n’est pas la seule ! Les incendies et les ouragans en sont d’autres : • Après l’ouragan Lothar qui a frappé la Lorraine en décembre 1999, il a fallu 6 ans pour entièrement déstocker le bois ainsi récupéré !
Nous pourrons toujours intensifier la culture de la forêt... mais les conséquences de nos actes seront-elles toujours réversibles ? 1. Plan départemental de protection des forêts contre l’incendie 2009/2015, Préfecture de la Réunion, Direction de l’Agriculture et de la Forêt
Sur l’île de la Réunion, ent re 1990 et 200 en moyenne 2, et chaque an née, 18 dépa de feux ont rts étés réperto riés 1...ils son souvent d’o t rigine huma ine, volonta ou involonta ire ire et plus r arement d’u origine natur ne elle (foudre, fe rmentation).
one b r a c e d s e tonn e d s d r a i l l i ce qui , e r è h p s Par an, 3 m o s l’atm n a d t n e l e des u u q o v o r p s’accum , e e serr d t e f f ’e l bale e o g l g e é t n encoura o une m t e s n o i t nète. a l perturba p a l r u s ature r é p m e t a l de
Pièges à CO2 ou poumon de la terre ?
Les forêts tropicales sont des forêts matures et sont d’im menses puits de carbone (1 tonne de CO /m3 de bois) 2 Déforester ces zones c’est relâcher dans l’atmosphère, sous forme de CO , ces 2 stocks de carbone piég és.
Le carbone dans tous ses états
La concentration des gaz à effet de serre, dont le Dioxyde de Carbone (CO ) dans l’atmosphère augmente... Un nouveau défi ? Diminuer la concentration de CO2 ! Le jour grâce à l’énergie transmise par la lumière du Soleil, les arbres captent le CO2 de l’atmosphère et rejettent de l’ O2 : c’est la photosynthèse. Ainsi les forêts, comme les océans, fixent le CO2 atmosphérique : en d’autres termes, il le piège. Dans le cas des forêts matures, nous parlons même de « puits de carbone » Trois types de pièges coexistent lorsque nous parlons des forêts : • l’arbre en lui-même...lorsqu’il est vivant ! • le bois...à condition qu’il ne soit pas en décomposition ! • l’effet de substitution...si nous utilisons le bois comme source d’énergie...le bois n’est pas une énergie fossile ! Un arbre jeune, qui grandit, stocke du CO2 pour construire son bois. Quand il meurt et se décompose, il relâche le carbone fixé durant sa vie en consommant de l’O2. Au final, le bilan global des forêts joue en sa faveur...Et en notre faveur aussi ! En France, les forêts plutôt jeunes et en croissance captent 12% du CO2 relâché par les activités du territoire. Par ses activités et l’exploitation massive des ressources naturelles l’homme contribue à produire un excédant de CO2; la combustion des carburants fossiles, la dégradation des forêts par la surexploitation et la déforestation, l’agriculture intensive et la contamination des sols, ne permettent plus aux forêts de se régénérer et de participer à stocker ce CO2 atmosphérique. Face à cet enjeu, des pistes sont étudiées : • En France, en essayant de trouver de nouvelles applications au bois en tant que matériau ou énergie, •D ans le monde, et plus particulièrement dans les forêts tropicales, en réduisant les rejets de CO2 tout en réduisant leur déforestation ; en augmentant la capacité de stockage du CO2, c’est-à-dire en reboisant. 2
Le CO2 est-il le sauveur de la forêt ? ou est-il son bourreau ?
e:
omiqu n o c é e u q i vant la log
Sui
nomique Revenu éco ation de l’exploitn des terres) atio ois et utilis
(b
Stoc
kage du CO 2
e tonne « prix » d’un le , e p ro u E ) (en e 29 dollars de CO 2 est d
Coût n de protectio
t, intéressan s r lo a t n ie ev les forêts. vérifiée il d r t e s g e é n t o io r t p a Si cette équ de vue économique de d’un point
Vends forêt toute équipée La forêt, une « multinationale » de services ?
Chiffrer la valeur du vivant, quelle drôle d’idée et pourtant c’est chose faite… Pour une gestion durable La nature rentre en compte dans les expertises économiques nationales et mondiales, de la forêt, il existe de s labels : considérant le monde du vivant comme une entité rendant des services à l’homme...des services FSC et PEFC par exemple écologique, économique, socio-culturel. Une source d’eau, une fleur, une abeille, le CO2 ...où les classer !?! 50 % de la forêt bas-n ormande Le point de vue économique, c’est un peu la forêt par l’Homme et pour l’Homme...pour notre bonheur, est labellisée. notre bien-être : il dépend de la valeur que nous lui donnons...par rapport à d’autres valeurs qui nous préoccupent ! Cette évaluation économique pose des questions éthiques et crée des dérives. Toutes les 2 secondes l’équivalent d’un terrain de football de forêt disparaît et jusqu’à 20% des importations européennes de bois proviennent de déforestations illégales. Les services monnayables que nous rend la forêt peuvent inciter l’Homme à la préserver...mais, revers de la médaille, ils induisent la fixation d’une valeur économique à la nature ! La forêt est vaste...la biodiversité l’est encore plus...comment donner un prix à des objets que nous ne connaîtrons peut-être jamais dans leur globalité ?
Quelle valeur donner à la forêt...Et si le prix ne disait rien de la valeur ?
dial n o m r e i t s ert fore v u o c : u e d r i a % 6 m 3 i r , 0 p 1 En 20 forêt a l e d à ation t i d o n l o p p x s e e e r t r co de tou e g r e i v ales e m m i è n t a s s y e s c o è c p é un é d’es s o p m o c e l b si humaine vi nes... è g i d n i s e l et végéta
Les hommes des forêts ont laissé place aux forêts des hommes Notre mode de vie, qui a un impact sur les forêts, est-il durable ? Il y a 10 000 ans les forêts recouvraient quelques 5,7 milliards d’hectares contre 4 milliards aujourd’hui. La forêt à ceci d’exceptionnel qu’elle est grande1 : 6 millions d’hectares • par son étendue, 30% des terres émergées mondiales, de forêt p ri m a ir es disparaissent chaq • par ses dimensions, ses habitants font partie des plus grands organismes vivants, ue a n n é e dans le monde, La forê • par sa durée de vie, parfois plusieurs centaines d’années, t primaire tropicale du B résil perd Notre mode de vie puise dans les forêts de nombreuses ressources : bois de chauffe, par an 1% de sa surface, elle abrite bois de construction, pâte à papier, cosmétiques et pharmaceutiques, terres 200 espèces vivantes/m2 . pour l’agriculture...en l’utilisant, nous la modifions ! Quelle forêt, pour quel usage ? Et pour quelles conséquences ! En réalité, deux solutions se distinguent : intensifier la culture de la forêt et préserver au mieux ses différentes fonctions pour différents usages. Les forêts naturelles modifiées, forêts exploitées par l’homme, représentent 74% du patrimoine forestier mondial. En France, elles représentent plus de 99% des surfaces boisées. Notre forêt, c’est 160.000 km2 et 29% du territoire métropolitain1. Comment concilier exploitation et patrimoine forestier ? Au niveau international, aucun régime spécifique sur les forêts n’a encore vu le jour. Depuis 30 ans plusieurs batailles ont été menées: la lutte contre les coupes illégales (elles fournissent 30% du commerce mondial du bois), la certification des produits forestiers (FSC ou PEFC) et la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l’exploitation des forêts. L’application au niveau local de ces mesures est un véritable casse-tête, car au cours des siècles, le rapport des hommes à la forêt a évolué...malgré tout, certaines forêts sont encore peuplées d’hommes qui en tirent toujours leur patrimoine et dont dépend parfois leur survie ! En France, la gestion des forêts publiques est réalisée par l’Office National des Forêts (ONF).
La forêt est-elle une ressource durable, adaptable et monnayable ? 1. Document de préparation à une interview radio, Jean-Luc Peyron, GIP ECOFOR, 2010
xol, a t e d s e m gram 2 r u o P : 0 6 19 fallait l i , ) r e c n a c le nt contre aires (médicame n e t n e c s arbre ant n e couper 6 t n i a m . . . cifique a p u d f I ’ d hèse. t n y s e d l o tax il existe du 74 % des 119 molécule s actives utilisées couramm ent en médecine thérapeuti que sont issues de végétaux d ont ceux présents en forêt.
La chimie sauvera-t-elle la forêt ? Une forêt de molécules !
Une seule plante contient plus de 1000 composés chimiques différents ! Imaginez le nombre de molécules pour une forêt ! Cette impressionnante diversité n’est que le reflet de la diversité des espèces qui nous entourent et qui sont en interaction dans un grand réseau d’échanges...l’écosystème. L’écosystème forestier recouvre de nombreuses fonctions au travers de ses nombreux échanges : communication, défense contre les prédateurs, maturation des fruits, cycle de l’eau, production d’énergie, épuration des eaux, qualité et fertilité des sols forestiers... Pour mieux comprendre ce grand Tout, nous pouvons l’observer selon plusieurs angles, notamment scientifique : et puisque nous parlons de molécules, parlons chimie ! Aujourd’hui, la chimie est partout dans nos vies : produits pharmaceutiques, fibres textiles, fertilisants, peintures, polymères, capteurs, matériaux pour l’électronique, carburants et énergies...bien souvent ce sont les substances naturelles qui sont nos sources d’inspiration. Le pactole chimique de la Guyane française ! Depuis 2004, une cinquantaine de chercheurs français sondent la forêt amazonienne de Guyane. Ils ont isolé des molécules aux propriétés fongicides et insecticides produites par certains arbres. Cette découverte pourrait servir aux charpentiers comme traitement anti-termites sur les bois, mais aussi aux dermatologues comme traitement anti-mycoses.
Valoriser la biodiversité grâce à la chimie...pour la protéger ? Ou pour la monnayer ?
t e v e r B é s o p é D
aux USA t n a iv v u d . ier brevet m e r p nt modifiée : e 0 m 8 e 9 u 1 iq t é ctérie gén s brevets e d % 5 pour une ba 1 nt i, plus de u ’h d r u , concerne n jo a u A r a p ux USA déposés a (10 000). s t n a iv v s e des êtr
50 milliards d’euros/an = chiffre d’affaire de la bio piraterie dans le monde (selon Inst itut brésilien de l’environnement – IBAM A).
La ruée vert l’or La biodiversité des forêts : source de découvertes...et de profits ! La biodiversité, c’est la diversité de toutes les formes de vie et de toutes les relations que ces espèces tissent entre elles et avec leurs milieux...1,7 million d’espèces différentes...et chaque année, des milliers d’autres sont découvertes ! Une découverte ? Un brevet ! Un brevet, c’est un titre de propriété...intellectuelle qui encadre les découvertes et les innovations et permet de recevoir ses bénéfices économiques. Peut-on tout breveter ? Non, un organisme vivant, comme une fleur ou un insecte ne peut pas être breveté... mais oui, une partie de cet organisme vivant peut l’être : il est possible de breveter « une innovation technique appliquée sur un être vivant ». Une molécule, une cellule ou de l’ADN isolé par des techniques qui touchent au vivant, les biotechnologies....ou un organisme génétiquement modifié...tout cela peut être breveté ! Voyez-vous tous les enjeux que cela représente ? Enjeux éthiques, scientifiques, économiques, sociaux... Pillage de l’or vert : la biopiraterie. Imaginons l’histoire d’une communauté qui vit depuis toujours au cœur et en lien direct avec la forêt. Imaginez maintenant qu’une plante médicinale de la forêt, cultivée et utilisée par cette communauté depuis toujours, soit prise et brevetée par une firme multinationale, qui le plus souvent a orienté ses recherches grâce à vos savoirs : c’est un cas de biopiraterie. C’est à dire une appropriation à des fins privées, sans partage des avantages, d’une ressource naturelle, et des savoirs d’une communauté ou d’un Etat, qui ont développé et amélioré ces ressources.
La bioprospection, comme moteur de découvertes scientifiques, est un levier pour valoriser la biodiversité. Mais cette valorisation sera-t-elle synonyme d’une meilleure gestion des ressources ? ou bien de biopiraterie ?