H2omme, les enjeux de l'eau dans le monde

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Les Petits DĂŠbrouillards Bretagne prĂŠsentent



Les Petits Débrouillards présentent

Ce livret a été conçu par l’association Les Petits Débrouillards Bretagne. En partenariat avec France Libertés

LES PETITS ARDS DEBROUILL Bretagne


SOMMAIRE Mais où est l’eau ? .............................................................. Les déboires de l’eau ......................................................... De l’eau dans le gaz ........................................................... L’eau à la bouche ............................................................... Développement durable (écologie, société et économie).... L’eau des temps modernes ................................................ L’eau du robinet : ça coule de source ? .............................. Méfiez-vous de l’eau qui dort ............................................. Cache a l’eau..................................................................... D’amour et d’eau pure ! .................................................... Filtrons !............................................................................. Des toilettes pas comme les autres !.................................. Le lagunage........................................................................ Les droits de l’H2omme ...................................................... Apporter de l’eau au moulin ............................................... Au fil de l’eau ..................................................................... Les métiers de l’eau .......................................................... Les porteurs d’eau............................................................. Glossaire ...........................................................................

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De toutes les planètes du système solaire, la Terre est la seule à disposer d’une hydrosphère1 ! Celle-ci recouvre plus des deux tiers de sa surface. Pourtant, les spécialistes estiment qu’un milliard cinq cents millions d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable, 5 millions meurent chaque année de maladies liées à la qualité de l’eau, et tout particulièrement des enfants. Un habitant des États-Unis utilise 900 litres d’eau par jour quand un Africain doit se contenter de 30 litres ! L’O.N.U. (Organisation des nations unies) a recensé 300 zones où l’eau est, et risque d’être, l’enjeu d’un conflit militaire ! On pourrait multiplier les exemples de ce genre. Tous révèlent que l’eau, si indispensable à la vie, est un enjeu majeur du XXIe siècle. Tous les jours, tu en bois au moins deux litres, et tu en utilises environ deux cents pour tes activités quotidiennes (prendre ta douche, te laver les mains, préparer tes aliments, tirer la chasse d’eau…) ! Mais au fait, d’où vient-elle ? Qui en contrôle la distribution, en fixe le prix, assure sa gestion ? Comment cela se passe-t-il ailleurs en France, en Europe, ou dans le reste du monde ? Voyage au fil de l’eau… 1. Tu trouveras tous les mots « compliqués », indiqués en italique, expliqués en page 46.


MAIS OU EST L’EAU ? Étrange paradoxe ! Les deux tiers de notre planète sont couverts d’eau et pourtant, beaucoup de régions habitées en manquent cruellement… En effet, 97 % de l’eau présente sur Terre est salée, et se trouve dans les océans ; 3 % seulement est douce, ce qui ne signifie pas qu’elle soit pour autant potable ! Et ce n’est pas tout : les deux tiers de cette eau douce sont présents sous forme de glace (calottes polaires, glaciers) ; un tiers seulement existe sous forme liquide ! Sais-tu qu’un humain à l’âge adulte est constitué de 65 % d’eau ? 75 % pour un bébé ?

Océans 97,25 % Calottes polaires et glaciers 2,05 %

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Eaux souterraines 0,68 %

Lacs 0,01 %

Humidité des sols 0,005 % Atmosphère 0,001 %

Fleuves et rivières 0,0001 %

Plantes et animaux 0,00004 %


Les explications de Mlle Vanille Glaçalo (géographe) L’essentiel de l’eau liquide, accessible aux hommes, aux plantes et aux animaux, provient des précipitations (pluie, neige…), qui varient d’une année à l’autre. De plus, les caractéristiques géographiques entraînent des variations importantes d’un pays à l’autre ! Ainsi, par exemple, 15% des ressources mondiales en eau douce se trouvent dans le bassin de l’Amazone, tandis que le Nord-Est du Brésil, pourtant voisin, souffre de sécheresses. Au Nord de la Chine, l’eau est gelée plusieurs mois par an, quand l’ouest du pays souffre de désertification et le sud connaît un climat tropical. Le plus terrible, c’est que les deux tiers de la population mondiale vivent dans des régions qui reçoivent seulement un quart des eaux de pluie annuelles ! La Chine, par exemple, avec 21 % de la population mondiale, ne reçoit que 7 % des précipitations. L’Amazonie qui en héberge 0,3 % en reçoit 15 % et, vingt-six pays, où vivent 250 millions d’habitants sont en dessous du minimum vital qui est de 1 000 m3 d’eau par an et par personne… 2. 1m3 = 1000 litres Disponibilité en eau douce, mètres cubes par personne et par an, en 2007 :

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QUAND L’EAU FLOTTE As-tu déjà vu une goutte d’huile à la surface de l’eau ? Elle flotte. On dit que la « densité » de l’huile est inférieure à celle de l’eau. Peut-on faire la même chose avec deux eaux différentes ?

TU A BESOIN... De sel de cuisine de l’eau d’un congélateur

du colorant alimentaire (ou d’une cartouche d’encre) d’un bac à glaçons d’un récipient assez large

EXPÉRIMENTE...

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2

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1. Tu mélanges l’eau et le colorant dans le bac à glaçons. 2. Place ce dernier dans le congélateur et attends que le mélange soit gelé. 3. Dans le récipient, mélange de l’eau avec du sel, jusqu’à ce que ce dernier ne fonde plus (on dit que l’eau est saturée en sel). 4. Dépose maintenant ton glaçon coloré sur cette eau salée. Qu’observes-tu ? 8 8

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Les explications du professeur Raymond Quedo (physicien) Assez rapidement, le glaçon va fondre, libérant de l’eau douce colorée. Progressivement, tu observes une tache colorée à la surface du récipient ! C’est que l’eau douce est moins dense que l’eau salée ! Autrement dit, l’eau douce est plus « légère » que l’eau salée ! Du coup, elle… flotte ! Dans la mer Morte (à la frontière entre Israël, la Jordanie et la Palestine) où l’eau est saturée de sel, on ne peut pas couler !

EXPLICATIONS Prends un œuf dur et dépose-le dans un récipient contenant de l’eau douce. L’œuf coule. Retire-le maintenant ; et ajoute du sel en bonne quantité (jusqu’à ce qu’il ne fonde plus). Surprise ! Si tu remets maintenant l’œuf dans le récipient, il flotte comme un bouchon ! Toujours cette histoire de densité…

SURPRENDS TES AMI(E)S :

Essaye l’expérience ci-dessous, tu verras, c’est spectaculaire !

Tu peux utiliser ce principe des densités pour faire un cocktail très étonnant ! Dans un joli verre, verse d’abord un jus de fruit bien sucré (abricot, par exemple). À l’aide d’une cuillère, verse maintenant doucement un peu de boisson (type Schweppes), que tu peux colorer en bleu avec une goutte de Curaçao (une liqueur). Termine par une eau bien glacée, juste colorée avec un peu de grenadine… Tu as un verre étonnant avec trois liquides qui se superposent ! Attention, pour réussir, il faut que tous tes liquides soient bien frais ! 9 9


LES DEBOIRES DE L'EAU Quand tu mets du sel ou du sucre dans de l’eau : ils fondent. Ils semblent avoir disparu. On dit qu’ils sont « solubles ». En effet, l’eau a cette particularité de pouvoir dissoudre beaucoup de corps chimiques. Certains sont indispensables à la vie (oxygène, substances nutritives…) mais d’autres sont de véritables poisons ! Ainsi, de nombreux produits, issus des activités humaines, se retrouvent dans les eaux de nos lacs, rivières ou océans. Les déjections animales (lisier), épandues sur les terres agricoles, contiennent de l’azote indispensable à la croissance des plantes ; mais aussi des métaux lourds comme le cadmium, le cuivre ou le zinc, qui sont très toxiques. Entraînés par les pluies, dissous dans l’eau, ces métaux contaminent petit à petit plantes et animaux. Le problème, c’est qu’en s’élevant dans la chaîne alimentaire, la concentration augmente ! Imagine en effet un poisson qui ne mange que des petites crevettes. À force de manger ces crustacés, il va emmagasiner dans sa chair une dose très importante de métaux lourds. Si une loutre ne se nourrit que de poissons, et bien elle sera encore plus contaminée ! Etc. On appelle ce phénomène : bioaccumulation.

POISSONS POISONS… Au Japon, en 1907, la compagnie Chisso a installé une grande usine chimique près de la ville de Minamata. Cette usine à partir de 1932 a rejeté en mer de nombreux déchets, notamment un métal : le mercure. Or, les Japonais sont de grands consommateurs de poissons. Les conséquences ont été terribles ! En mangeant les produits de leurs pêches, les habitants de Minamata se sont rapidement intoxiqués avec le mercure qui se trouvait dans les poissons. Dès 1940, il y a eu près d’un millier de morts. Des dizaines de milliers d’enfants sont ainsi nés avec des infirmités terribles. On estime à plus de 30 000 le nombre des victimes. En 30 ans, l’usine avait déversé près de 400 tonnes de mercure en mer. Or, chaque année, les activités humaines rejettent dans les eaux 4 500 tonnes de ce métal (utilisé notamment pour extraire l’or).

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Les explications de Népomucène Cycleau (hydrologue) En chauffant les océans et les terres, le Soleil provoque une évaporation annuelle de 568 000 km3 d’eau ! Quelques 119 000 km3 vont retomber sur les continents, sous forme de pluies, grêles, neiges… Jusqu’au XIXe siècle, les précipitations étaient suffisantes pour renouveler et épurer les pollutions dues aux industries humaines. Mais la révolution industrielle, la multiplication des voitures, l’usage massif de produits phytosanitaires (pour lutter contre les insectes parasites des plantes, contre les « mauvaises » herbes, les champignons…) etc., vont totalement modifier cet équilibre fragile. Il faut noter que le phénomène est encore accentué par tout ce que nous rejetons dans l’atmosphère, et qui s’associe chimiquement ou physiquement à l’eau atmosphérique ! Et nous revient dans les pluies ou dans la neige… Le transit de l’eau dans les végétaux est absolument considérable. On estime qu’un hectare de forêt tempérée, peut absorber 4 000 tonnes d’eau par an ! Mais les plantes n’en conservent qu’une infime partie : 98 % de l’eau absorbée est restituée sous forme de vapeur dans le mécanisme de respiration des plantes. On parle d’évapotranspiration potentielle (E.T.P.). On parlera dès lors de déficit en eau, dès que l’E.T.P. est supérieure aux précipitations annuelles.

Précipitations

Condensation

Évaporation

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MON CHOU ! Ce n’est pas parce que l’eau est transparente, inodore, incolore… qu’elle est potable ! Dans une eau transparente, peuvent se cacher non seulement des produits chimiques toxiques, mais également des microbes (virus, bactéries…). Donc, ne bois jamais d’eau dont tu ne connais pas parfaitement la provenance !

IL TE FAUT... 1 ou 2 feuilles de chou rouge de l’eau vinaigre « cristal » bicarbonate (que tu trouveras au rayon « sel » de n’importe quelle grande surface)

une passoire (ou chinois) un grand récipient des ciseaux et trois verres

EXPÉRIMENTE... 1

Avec les ciseaux, coupe en petits morceaux les feuilles de chou, et place-les dans le grand récipient contenant de l’eau (tiède ou chaude, pour accélérer la réaction). Au bout de quelques minutes, tu observes que l’eau est devenue bleu-mauve.

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Filtre ton jus de chou à travers la passoire, en veillant à bien récupérer le liquide.

EXPLICATIONS :

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Prends les trois verres. Dans le premier, tu mets de l’eau. Dans le deuxième, de l’eau avec un peu de vinaigre cristal. Dans le troisième, de l’eau et du bicarbonate. Verse maintenant un peu de jus de chou dans chaque verre. Qu’observes-tu ?

Le jus de chou est un « réactif coloré ». Selon la nature du produit caché dans l’eau, il va changer de couleur de façon spectaculaire ! Il ira du rose avec un acide (vinaigre, dont le nom scientifique est : acide acétique ; essaye avec du jus de citron à la place du vinaigre), au vert avec une base. Ce n’est donc pas parce que l’on ne voit rien dans l’eau qu’elle est potable !


Réponses : 1 Loutre (Lutra lutra), petit mammifère carnivore, vivant dans les eaux douces, se nourrit essentiellement de poissons et témoigne d’une eau très saine. 2 Truite (Salmo trutta fario), ce poisson vit dans les eaux douces (mais passe une partie de sa vie adulte en mer) ; se nourrit de larves, insectes, vers… Très sensible à la qualité de l’eau, sa présence témoigne d’une eau très saine. 3 Algues vertes (il en existe de très nombreuses espèces…), leur prolifération témoigne d’une importante pollution des eaux, notamment par les nitrates issus de l’activité agricole, et dont les algues se nourrissent. 4 Diatomée (il en existe des milliers d’espèces !), elles vivent partout où il y a de l’eau, y compris dans les sols… Ces micro-algues sont capables de transformer des tas de produits chimiques en aliment. Selon leur espèce, les diatomées peuvent montrer une grande pollution ou un milieu très sain. 5 Libellules (ici calopterix virgo), leurs larves vivent dans l’eau. Très sensibles à la qualité de l’eau…

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5 2

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On appelle «bio-marqueur» un animal ou un végétal particulièrement sensible à la qualité de son environnnement. Peut-tu donner le nom, de chacun? Dans quel milieu vit-il? Que mange-t-il? Sa présence indique-t-elle une pollution ou, au contraire, un milieu sain?

ENVIRONNEMENT


DE L’EAU DANS LE… GAZ ! Les explications de Melle Clémentine Climeau (climatologue) L’énergie thermique émise par le Soleil pénètre l’atmosphère pour partie (26 % de l’énergie solaire), réchauffe les sols qui, à leur tour, vont réémettre des radiations (appelées infrarouges), qui vont se disperser finalement dans l’espace. Quand le système Terre-atmosphère est en équilibre, c'est-à-dire quand sa température moyenne ne varie pas, les radiations solaires absorbées sont égales aux infrarouges émis. Seulement voilà… L’augmentation de l’épaisseur de l’atmosphère, du fait de la fantastique progression d’émissions de gaz par l’activité humaine (gaz carbonique, oxyde nitreux, méthane, chloro-fluorocarbones notamment), provoque ce que l’on appelle un « effet de serre ». C'est-à-dire qu’une grande partie des infrarouges sont piégés, ce qui entraîne progressivement un réchauffement, susceptible de bouleverser l’équilibre climatique de la planète. Cette hypothèse est désormais reconnue par l’immense majorité des chercheurs. Cette situation est très inquiétante ! On estime en effet qu’un doublement du gaz carbonique dans l’air entrainerait un réchauffement de 3 °C ! Ce qui se traduit déjà par un recul rapide des glaciers et des glaces polaires. Les conséquences pourraient être catastrophiques ! La disparition des glaces entraînerait une élévation des mers, ce qui provoquera la disparition de la plupart de nos côtes ! Et chassera les habitants de nombreuses îles. Il est à noter que la disparition rapide des grandes forêts tropicales (déforestation) est catastrophique et amplifie le phénomène. En effet, les arbres sont les principaux consommateurs du gaz carbonique, qu’ils fixent en fabriquant le bois… En 1992, les gouvernements se sont réunis à Rio (Brésil), et la plupart ont adopté un texte sur les changements climatiques et la recherche de solutions. En 1997, sous l’égide de l’O.N.U., ces pays se sont retrouvés pour un nouveau sommet, à Kyoto au Japon : 183 pays3 ont signé un accord sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Les États-Unis, principaux responsables de la pollution atmosphérique ont refusé de signer les protocoles de Rio et Kyoto.

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3. L’O.N.U ne reconnaît que 192 états. Certains, comme le Vatican, TaÏwan, la Palestine... ne sont pas reconnus officiellement.


ÇA CHAUFFE POUR LA PLANÈTE ! Si le réchauffement annoncé a bien lieu, que va-t-il se passer ? La première conséquence, nous l’avons dit, sera la disparition des glaces (et des espèces qui y vivent : ours blancs, par exemple), et une forte élévation des océans. Rappelle-toi ce que nous avons dit p. 6 : les glaces représentent un peu plus de 2 % de l’eau terrestre ! En noyant les côtes, la montée des eaux va provoquer d’importantes migrations humaines, mais également de nombreuses catastrophes. Le réchauffement climatique va également accélérer les phénomènes de désertification, notamment en Afrique et en Amérique latine, alors qu’en d’autres régions, ce seront les pluies qui vont devenir plus abondantes, provoquant des inondations et une érosion des sols. Autre phénomène spectaculaire, et d’ores et déjà visible, c’est la profonde mutation de la biodiversité. Plantes et animaux fuient la chaleur, et se déplacent vers le Nord dans notre hémisphère. Des espèces (dont certaines sont parasites : termites, mouches…), gagnent ainsi progressivement de nouveaux territoires. Ainsi voit-on aujourd’hui des plantes et des animaux, inconnus il y a encore quelques années, apparaître un peu partout ; quand d’autres disparaissent. Les chercheurs estiment qu’une élévation de 1°C de la température moyenne, implique un déplacement de 180 km des espèces vers le nord …

UNE TUEUSE

Par Al

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Elle a un joli nom : Wohlfahrtia magnifica. Mais cette mouche au beau corps on s Comm bleu métallique, est une très sale bête ! Native des pays du Moyened i a ikim W Orient, elle profite du réchauffement climatique pour gagner ia .0 v A-3 progressivement le Nord. Elle a déjà réussi à traverser la -S Y -B Méditerranée et, depuis quelques années, elle fait des CC ravages dans les Pyrénées. C’est que cette petite peste a la très désagréable habitude de pondre ses œufs dans les zones suppurantes ou humides des moutons (coin de l’œil, entre les sabots…) Rapidement, les larves éclosent et se mettent à dévorer vivants leurs hôtes ! 15


EXPERIENCE... IL TE FAUT...

+

deux saladiers deux assiettes trois thermomètres +

+

une grosse lampe qui chauffe un peu de vinaigre une pincée de bicarbonate de sodium et un petit récipient

EXPÉRIMENTE... 1

Pose un thermomètre sur la table de travail, et note la température dans la pièce.

3

Fais de même avec le second saladier, mais en prenant soin de placer également dessous le récipient dans lequel tu fais le mélange vinaigre et bicarbonate (ce qui va produire un dégagement gazeux : du gaz carbonique).

2

Retourne un saladier sur une assiette, après y avoir déposé un thermomètre.

Allume la lampe et laisse chauffer l’ensemble. Au bout d’une heure, que constates-tu ? 2

3

+ 1

EXPLICATION :

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La lampe a, comme le Soleil, émis des radiations. Dans la pièce, la température n’a pratiquement pas changé. Par contre, sous le premier saladier (qui fonctionne comme l’atmosphère terrestre), on constate une nette augmentation de la température. Le saladier a joué son rôle de « serre ». Enfin, dans le second saladier, la présence du gaz carbonique a encore renforcé l’effet de serre et la température est encore plus élevée !


AH LA GADOUE ! IL TE FAUT... Une planche assez large de la terre des plantes

une cale et un récipient (idéalement, un arrosoir) contenant de l’eau. +

+

+

EXPÉRIMENTE... 1

Dépose sur la planche une couche de terre. Sur une moitié, plante dans la terre les différentes plantes. Laisse l’autre partie couverte de terre « nue ».

terre «nue»

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Incline la planche à l’aide de la cale. Verse l’eau sur les deux moitiés de planche.

les plantes

EXPLICATIONS : Là où elle est nue, la terre est entraînée par l’eau. Par contre, quand il y a des plantes, la terre reste en place ! Les racines, en effet, la retiennent ! Voilà pourquoi il faut conserver des haies et des talus dans les champs, pour retenir et fixer la terre. Faute de cette précaution, au bout de quelques années, sous l’action des pluies, les champs disparaissent. Il n’y a plus moyen de les cultiver et de produire notre alimentation.

Qu’observes-tu ?

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L’EAU A LA BOUCHE ! Les explications de Mary-Lou Politeau (politologue) Sans eau : pas de vie (1,2 milliard d’humains n’ont pas accès à l’eau potable), pas d’agriculture (qui utilise 70 % des eaux disponibles !), de barrages… Seulement, voilà… Les fleuves jouent souvent le rôle de frontières entre des pays. Du coup, il peut y avoir des rivalités profondes entre les États riverains. L’O.N.U. a ainsi recensé 300 zones dans le monde, qui font l’objet de conflits militaires pour le contrôle de l’eau, avec Machiavel pour détourner le cours de l’Arno et l’éloigner de Pise, avec laquelle sa ville natale, Florence, était en guerre ! Ainsi, le Soudan, l’Éthiopie et l’Égypte se disputent les eaux du Nil. Le bassin du Jourdain est au cœur du conflit entre Israël et les Palestiniens. Les bassins du Tigre et de l’Euphrate attisent les convoitises de la Turquie, de l’Irak et de la Syrie. La Chine dispute les eaux du Mékong avec le Laos et la Thaïlande ; et avec la Russie celles de l’Amour… Il existe plus de 250 bassins fluviaux partagés entre deux ou plusieurs États, ces bassins couvrant 45,3 % des surfaces émergées, sans compter l’Antarctique ! Bien sûr, il existe un droit international de l’eau, et un tribunal pénal international. Mais face aux enjeux vitaux, les nations ne respectent pas toujours les règles… Et il n’existe aucune autorité réellement capable de faire exercer ce droit ou de faire appliquer les sanctions internationales.

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LE GUARANI, UN EXEMPLE… À NE PAS SUIVRE Il y a en Amérique latine l’une des plus grandes réserves d’eau douce au monde : le système aquifère du fleuve Guarani, qui couvre une superficie de 1,19 million de km2, soit davantage que la France, l’Espagne et le Portugal réunis ! Les experts estiment que cette eau essentiellement souterraine représenterait 45 000 km3 ! De quoi fournir 100 litres par personne et par jour, à tous les habitants de la planète ! Par ailleurs, ce système s’étend sous presque 10 % du Brésil, 8 % de l’Argentine, 7 % du Paraguay et 25 % de l’Uruguay ! Et que les terres de surface appartiennent à de grandes compagnies américaines, notamment 300 000 hectares qui ont été achetés par le milliardaire Douglas Tomkins. Sous prétexte de créer des réserves naturelles, ce redoutable financier est en fait suspecté de vouloir contrôler cette eau pour pouvoir la contrôler et la revendre ! Hélas, il n’y a pas que l’eau à attirer les grandes multinationales… Le sous-sol de la région est en effet plein d’or et de minéraux précieux. Leur exploitation dans des conditions affreuses : emploi de milices privées armées, non respect des normes d’hygiène et de sécurité… et une terrible source de pollutions diverses ! Notamment par l’emploi du mercure pour extraire l’or. Du coup, ce qui devrait être un patrimoine mondial pour la vie, est en train de se transformer, pour de sordides raisons financières à court terme, en une bombe redoutable. Les populations voisines risquent en effet de se retrouver empoisonnées par la source même de la vie : l’eau…

LE JOURDAIN… Cité 189 fois dans la Bible, le Jourdain est un fleuve symboliquement empreint de paix et d’harmonie entre les hommes… Pourtant, la réalité est toute autre. En Jordanie, par exemple, le Jourdain est devenu un égout à ciel ouvert dans lequel toute vie (ou presque) a disparu. La Syrie a construit quarante barrages pour conserver les eaux de l’affluent Yarmouk. Israël qui, depuis 1948 considère que tout pompage ou captage de ses eaux est un acte d’hostilité, ne s’est pas privé pour construire, en 1964, un a queduc qui capte à son seul profit près de 70 % des eaux du fleuve. Le même pays interdit aux Palestiniens les pompages en profondeur, mais en réalise à son profit, en revendant l’eau aux habitants de la région… Au cœur de la guerre entre Israël et la Palestine, ce fleuve qui fut si beau, est devenu un objet de haine et d’enjeux. 19


DEVELOPPEMENT DURABLE (ECOLOGIE, SOCIETE ET ECONOMIE) BARRAGES : ILS ONT CHANGÉ LE MONDE ET L’HISTOIRE Les barrages existent sans doute depuis la Préhistoire (réserve d’eau, vivier, irrigation…). Une chose est certaine, les archéologues ont mis en évidence une telle construction, à Jawa (Jordanie) et qui date de plus de 3 000 ans avant notre ère. Il faut dire que les barrages présentaient une infinité d’avantages : ils permettent de retenir de l’eau afin d’en disposer lors des périodes de sécheresse, on peut y élever des poissons, ils servent à limiter les inondations lors des fortes pluies… Au XIXe siècle, une nouvelle utilisation a vu le jour et provoqué une multiplication de ces ouvrages : la production d’énergie. L’eau devient en effet la « houille blanche ». C’est à un Français que l’on doit cette invention : Aristide Bergès réalisa entre 1867 et 1869 la première conduite forcée, d’une hauteur de 200 m, destinée à faire tourner une turbine qui allait produire de l’électricité. Cet exploit eut lieu dans la combe de Lancey près de Grenoble, et valut à son auteur le titre de « Père de la houille blanche ». Le monde entier fut séduit par le procédé, et les barrages allaient se multiplier… On estime aujourd’hui leur nombre à plus de 16 000 dans le monde.

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BARRAGES, Ô RAGE ! Les barrages sont-ils de bonnes ou de mauvaises choses ? La question peut sembler étrange, pourtant il y a tout lieu de se la poser. À première vue, on ne peut que se féliciter de leur existence : ils abritent des populations d’oiseaux migrateurs, permettent à de nombreuses espèces aquatiques de se développer, ils évitent que la rivière en aval ne soit à sec l’été, l’électricité produite est une énergie renouvelable sans production de gaz à effet de serre, ils permettent de constituer des réserves d’eau à destination de la consommation humaine, animale ou pour l’irrigation des cultures…

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Certaines régions ont ainsi choisi de piéger les poissons migrateurs et de les transporter en amont… en camion ! Ce qui entraîne des frais énormes, et de la pollution…

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Mais les barrages sont aussi la cause de véritables catastrophes pour l’environnement. Ainsi, par exemple, coupent-t-ils toute possibilité de passage aux poissons migrateurs qui, de ce fait, ne peuvent plus ce reproduire ! C’est à cause d’eux que le saumon, l’esturgeon… ont quasiment disparu des rivières françaises. Pour remédier à ce problème, la loi impose depuis 1984 la construction d’ « échelles à poissons », sortes de canaux, toujours en eau, permettant aux poissons de franchir le barrage.

ns - Le En modifiant l’écoulement naturel de l’eau, les barrages ont également des répercussions s Taxinomes importantes sur les nappes phréatiques. Autrement dit, ils ont un impact sur de très vastes zones, et pas seulement localement ! Plusieurs études scientifiques ont par ailleurs montré que cet impact favorisait grandement l’éclosion de populations d’espèces invasives, qui détruisent les espèces locales. L’équipe du professeur Pieter Johnson (septembre 2008), a démontré que, dans la région des Grands Lacs aux ÉtatsUnis, les barrages sont la cause principale de la prolifération d’espèces ravageuses comme : la perche arc-enciel (poisson carnassier redoutable), la moule zébrée ou une écrevisse qui détruit les berges par la taille des galeries qu’elle y creuse.

TROIS GORGES : UN VRAI CAUCHEMAR ! Le barrage des Trois Gorges, en Chine, est un modèle de catastrophe ! Long de 2,3 km, haut de 185 m, il a demandé 27 millions de m3 pour sa construction. Si son but est de limiter les inondations en aval (qui dans le passé ont fait des milliers de morts) et de produire de l’électricité (autant que 20 centrales nucléaires), sa réalisation a entraîné une multitude de catastrophes… Son réservoir se colmate très vite du fait d’un grand apport de sédiments, 600 km2 de terres ont été inondées, il assèche en aval de nombreux lacs qui abritent une fragile population d’oiseaux (notamment grues de Sibérie), en modifiant l’eau du fleuve Yangtsé, il a provoqué l’extinction d’un dauphin chinois. Par ailleurs, près de 2 millions de personnes ont été expulsées de la région, sans indemnités ; 1300 sites archéologiques ont été détruits… Et, en cas de rupture, le barrage engloutirait plusieurs millions d’habitants. Enfin, sa masse est telle que l’on estime qu’il aura une influence sur l’axe de rotation de la Terre. 21


L’EAU DES TEMPS MODERNES Que sais-tu de l’eau qui arrive au robinet de ta maison ? As-tu une idée d’où elle vient ? Comment est-elle rendue potable ? Où va-t-elle quand tu vides le lavabo ? Quand ont été construits ponts, digues, canaux… ? Le mieux, pour répondre à ces questions, c’est de te transformer en enquêteur et d’aller sur le terrain… Il te faudra pour cela un petit sac à dos, dans lequel tu placeras :

Un plan de la ville ou du secteur d’enquête (l’idéal, c’est une carte au 1 : 25 000e ; 1 cm sur la carte, correspond à 250 m sur le terrain. Cela permet d’avoir beaucoup de détails !)

un guide des rivières de ta région (que tu pourras trouver à la bibliothèque) n’oublie pas non plus ton goûter une petite trousse à pharmacie (pansement, désinfectant…)

une loupe

un carnet

une boussole

un appareil photo des crayons de couleurs

Pense, également, avant de partir, à appeler le service de l’eau de ta commune. Ils accepteront certainement de te recevoir et de t’expliquer tout ce que tu veux savoir… 22


QUELQUES QUESTIONS POUR T’AIDER À RÉALISER TON ENQUÊTE… 1

Sur la carte repère, comment sont indiqués : les rivières, les ponts, les passerelles, les gués, les zones humides, les cascades, les canaux, les châteaux d’eau, les réservoirs, la station d’épuration… ?

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Cherche et photographie le château d’eau. Où se trouve-t-il ? Pourquoi est-il sur le point le plus élevé de la commune ?

3

S’il y a un canal, observe l’écluse. Comment fonctionne-t-elle ?

4

D’où provient l’eau ? Où est-elle pompée ? Peux-tu photographier la station de pompage ?

5

Comment rend-t-on l’eau potable ?

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Pourquoi les plaques d’égouts sont toujours rondes ?

6

Y a-t-il une station d’épuration ? Comment fonctionne-t-elle ? Peux-tu la photographier ?

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EC’EAUN’EAUMIES ! Tous les spécialistes sont d’accord… Trente litres d’eau par jour suffisent pour vivre et tout faire… Pourtant, un français consomme en moyenne 200 l par jour ! Est-ce bien raisonnable ? Non seulement en agissant ainsi nous épuisons une ressource qui tend à se raréfier, mais nous dépensons des sommes folles inutilement ! Il y a pourtant bien des moyens d’économiser l’eau ! Pourquoi, par exemple, arroser la pelouse avec de l’eau potable quand il suffit de récupérer de l’eau de pluie (gratuite) ? Même question et même réponse pour le lavage d’une voiture, le remplissage du lave-glace…! Pourquoi laisser couler l’eau pendant que l’on se brosse les dents, que l’on fait la vaisselle…? Un joint de robinet coûte quelques centimes, alors que le goutte-à-goutte d’une fuite peut représenter jusqu’à 100 l par jour ? Pourquoi prendre des bains alors qu’une douche suffit amplement ? Pourquoi vider une chasse d’eau pleine, alors que la moitié de l’eau utilisée suffirait largement ? Bref, chaque fois que tu ouvres un robinet, poses-toi toujours la question de savoir si cette eau est vraiment utile. Et n’oublie jamais que chaque goutte coûte de l’argent, et en coûtera de plus en plus, tant que le système de distribution restera ce qu’il est…

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MEFIEZ-VOUS DE L’EAU QUI DORT Un véritable cocktail médicamenteux… Toute une série d’études, un peu partout dans le monde, établit des constats pour le moins inquiétants. Dans les pays riches, les eaux naturelles, ainsi que les eaux du robinet, contiennent des traces de plus en plus nettes de médicaments et de divers produits qui ne devraient pas se trouver là… C’est que nos stations d’épuration comme nos usines de traitement des eaux, ne sont pas équipées pour éliminer ces produits… En septembre 2008, Hélène Buzinski du C.N.R.S. (Centre national de la recherche scientifique) prouvait que l’eau du robinet contenait des traces d’antibiotiques (un médicament servant à détruire les bactéries), d’antidépresseurs (médicaments permettant de lutter contre la dépression), d’anticancéreux… Et même des traces de drogues comme l’héroïne ou la cocaïne ! En octobre 2008, un colloque sur le sujet s’est tenu à Paris4. Sans pour autant interdire l’eau du robinet, les scientifiques ont tiré un véritable signal d’alarme. On constate déjà dans certains fleuves la transformation de populations de certains poissons, qui changent de sexe, à force d’absorber des « traces » de produits féminins contraceptifs : les « pilules » ! Les stations d’épurations rejettent des millions de m3 d’eaux « propres », mais non débarrassées des médicaments que nous rejetons, par exemple dans nos urines. Les hôpitaux, les élevages d’animaux (qui utilisent de grandes quantités de médicaments)… sont les principaux pourvoyeurs de cette pollution cachée, dont personne ne parle.

4. Lire le rapport sur le site : sante-jeunesse-sports.gouv.fr/IMG//pdf/InterventionsColloque011008.pdf

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CACHE A L’EAU Nous l’avons dit, l’eau a la capacité de dissoudre énormément de produits, même des métaux ! Si l’on buvait l’eau d’une rivière, qu’avalerait-on ?

D’abord, des minéraux… La plupart sont « bons » et même essentiels à la vie. À condition de ne pas être présents en trop grandes concentrations. Notons par exemple : le calcium (pour les os), le fer (pour le sang), le fluor (pour les dents)… Et certains « sels » (des composés chimiques), eux aussi indispensables, en petites quantités. Ensuite, des gaz : oxygène, essentiellement, qui est indispensable à la vie. Mais, à côté de ces bonnes choses, il y a aussi… tout le reste ! Des « choses naturelles », mais peu sympathiques : bactéries, virus, diatomées (des micro-algues), et tout un tas de débris (végétaux ou animaux), ainsi que les déjections de tous les animaux vivant dans ou près de l’eau… À ce délicieux cocktail il faut ajouter : les épandages agricoles (pesticides : contre les insectes ; fongicides : contre les champignons…) ; lisiers (fientes animales pour enrichir le sol en azote)… Les rejets de certaines entreprises, les eaux usées de maisons non raccordées à un réseau de traitement, les pollutions accidentelles… BEURK ! Bref, où que ce soit, ne bois JAMAIS l’eau d’un ruisseau ou d’une rivière ! Même si elle est transparente et grouillante de vie, l’eau dans nos pays, est toujours un mélange d’un peu tout ce qui est indiqué ci-dessus.

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L’EAU PURE IL TE FAUT… un grand saladier un pot de yaourt du film alimentaire plastique du jus d’orange (ou tout autre liquide, même de l’eau boueuse !)

une petite pierre

+

un chaud soleil ou une grosse lampe chauffante

EXPÉRIMENTE... 1

Place le pot au centre du saladier. Verse autour soigneusement du jus d’orange.

3

Place au-dessus du pot le caillou sur le film, de façon à produire une petite dépression (creux) dans le plastique.

2

Couvre le saladier bien hermétiquement avec le film plastique.

Observe à intervalles réguliers… Que notes-tu ?

EXPLICATIONS : En chauffant, l’eau contenue dans le liquide va s’évaporer. Elle va d’abord former des petites gouttelettes à la surface du film. Progressivement, ces gouttelettes vont se rassembler et glisser vers la dépression formée par la pierre. Elles vont tomber dans le petit pot. Tu peux l’observer, l’eau qu’il contient est parfaitement transparente ! Tu as fabriqué de l’eau pure. C’est un procédé similaire qui permet aux spationautes de traiter leurs eaux usées et obtenir ainsi boissons et douches…

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D’AMOUR ET D’EAU PURE ! Les explications d’Amélie Méleau (économiste) L’eau douce est absolument indispensable à la vie : il faut en boire deux litres par jour pour couvrir les besoins de l’organisme. Si l’on peut vivre plus de trente jours sans manger, on ne peut pas rester plus de trois jours, sans boire ! Si en France il est très facile de trouver de l’eau potable, dans de très nombreux pays, les gens manquent cruellement d’eau. On estime, que chaque jour, 34 000 personnes, dont 5 000 enfants meurent5 de soif ou à cause d’une eau non potable ! Soit 208 enfants toutes les heures, un peu plus de 3 toutes les minutes ! Dans le même temps, 9 pays se partagent 60 % des réserves mondiales et l’agriculture, à elle seule, utilise 70 % de toute l’eau douce consommée… Elle est essentiellement le fait de l’agriculture irriguée, qui occupe 17 % des terres cultivées et assure 40 % de la production agricole mondiale. Il faut par exemple 4 500 l d’eau pour produire 1 kg de riz et 45 000 pour 1 kg de viande ! L’industrie aussi est gourmande puisqu’elle représente environ 20 % de la consommation mondiale ! À titre d’exemple, il faut 80 l d’eau pour fabriquer 1 kg d’acier, 1 250 l pour 1 kg d’aluminium et… 8 600 l pour une carte à puce ! Les loisirs aussi consomment beaucoup d’eau ! On estime, par exemple, que 586 milliards de litres s’évaporent chaque année des piscines aux États-Unis ! Chaque partie de golf jouée en Floride nécessite 11 000 l pour le seul arrosage des pelouses… 5. Regarde le site http://www.planetoscope.com/mortalite/213-Nombre-d-enfants-quimeurent-faute-d-eau-potable.html

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Les explications du Docteur Bally Balleau L’eau est un excellent milieu pour le développent des micro-organismes : bactéries, virus et protistes (organismes formés d’une cellule). Lorsqu’ils pénètrent dans le corps, certains d’entre eux provoquent des maladies graves : les maladies hydriques. Dans les pays qui ne disposent pas de bonnes conditions d’hygiène, ces maladies se répandent très rapidement et très facilement. Certaines bactéries, notamment le colibacille responsable des colibacilloses et le vibrion cholérique responsable du choléra, ainsi que certaines amibes, sont de véritables parasites du corps humain et déclenchent de fortes diarrhées. Faute de soins, le malade perd beaucoup d’eau ce qui peut entraîner la mort. La fièvre typhoïde, provoquée par une bactérie, donne une forte fièvre et des troubles digestifs. La bilharziose qui sévit en Afrique et en Asie provoque des troubles graves du foie, de la vessie et des intestins. Elle est due à un ver minuscule, le schistosome, qui est un parasite de petits escargots vivant dans les eaux stagnantes. L’onchocercose est une autre maladie provoquée par un petit ver (mais transporté par une mouche), et qui rend aveugle les malades. Le paludisme qui fait des ravages dans de nombreux pays est provoqué par un protiste : le plasmodium ; qui est véhiculé par les moustiques. Ces derniers sont également responsables de la dengue, une maladie souvent mortelle, car elle provoque des hémorragies (perte de sang). Cette affreuse maladie est en train de gagner de nouvelles zones depuis une vingtaine d’années… En Europe, on a connu ces épidémies dues à l’eau, jusqu’au XIXe siècle. Nous avons réglé le problème en employant des W.C. (ce qui évite de souiller les eaux libres, avec les déjections des personnes malades), et en traitant l’eau tant avant la consommation, qu’une fois usée. C’est donc dans les pays chauds et pauvres, où ces moyens ne sont pas employés, faute d’argent, que ces parasites pullulent. Les maladies hydriques sont à l’origine de la mort de six millions d’enfants chaque année. Cent millions de personnes souffrent en permanence de gastro-entérites (diarrhées) hydriques, la bilharziose touche deux cent soixante millions de personnes. Il y a plus de sept cent millions de malades du paludisme, deux à trois millions en meurent chaque année. La raison principale de cette situation catastrophique est la pauvreté.

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FILTRONS ! Dans les stations d’épuration, on utilise parfois des « bacs à sable » pour filtrer les eaux sales… Comment ça marche ?

IL TE FAUT...

quatre bouteilles en plastique (dont trois avec leur bouchon) un cutter des gros graviers des petits gravillons

du sable fin de l’eau un peu de terre un récipient

EXPÉRIMENTE... 1

Commence par percer un petit trou dans les bouchons. Puis, avec le cutter, découpe soigneusement le fond de trois bouteilles. Pour la quatrième, tu découpes seulement le goulot.

1

3

2

3

2

Enfonce dans cette dernière l’une des bouteilles sans fond, le bouchon vers le bas ; et remplis au deux tiers le réservoir avec le sable.

4

Dans le récipient, mélange la terre et l’eau (il faut en préparer au moins un bon litre !). Verse cette eau boueuse sur les graviers. Qu’observes-tu ?

4

Enfonce maintenant une deuxième bouteille au-dessus du sable, et remplis-la avec les gravillons. Termine par la dernière bouteille, remplis de graviers.

EXPLICATIONS : Le premier filtre à gravier, va arrêter les plus grosses particules de terre. Les gravillons, puis le sable vont arrêter les éléments les plus petits. C’est pourquoi, tout en bas de ta colonne de filtres, tu vas recueillir une eau transparente ! Attention… Elle n’est pas potable pour autant ! Les microbes contenus dans la terre sont trop petits pour être tous arrêtés par les filtres ! Mais, au moins, l’eau est redevenue transparente. Reste maintenant à la traiter pour pouvoir la consommer. 30

2 3


DES TOILETTES PAS COMME LES AUTRES ! Les toilettes représentent en moyenne un tiers de la consommation d’eau d’un ménage. Ce sont les Suédois qui, avant la seconde Guerre mondiale, ont résolu ce véritable gaspillage en concevant des toilettes sèches… C'est-à-dire, n’utilisant pas une seule goutte d’eau ! Une invention étonnante et diablement efficace. Au point que, dans de nombreuses villes de ce pays, aucun permis de construire n’est délivré si cette installation n’est pas prévue dès le départ… Il en existe deux types : les unes mélangent, l’urine, les selles, le papier à des copeaux de bois (ou de la cendre), tandis que les autres séparent l’urine qui est évacuée. Dans les deux cas, la matière ainsi récoltée est mise à fermenter ce qui permet, soit de récupérer du compost qui servira d’engrais dans les jardins ; soit à produire un gaz, le méthane, qui sera stocké et pourra servir, par exemple, comme appoint au chauffage de la maison. Avantages : finies les grosses factures d’eau, et aucun rejet dans les égouts, ce qui permet de limiter la facture de traitement des eaux usées. Inconvénient : il faut s’approvisionner en copeaux de bois (ou sciure, ou cendre)… Mais on estime la consommation d’une famille de quatre personnes à 1 à 2 m3 par an, seulement ! Ce système très au point, ne dégage aucune odeur, pour peu que l’on fasse attention à entretenir régulièrement l’installation.


POUR EN SAVOIR PLUS : LE LAGUNAGE Venu de Scandinavie, cette technique gagne progressivement du terrain… C’est en effet un excellent moyen d’épuration, simple à entretenir, peu coûteux à construire, et relativement fiable. Le lagunage consiste à installer une succession de bassins (de 3 à 5), plus ou moins grands et relativement peu profonds (de 0,40 à 1,40 m), qui s’étagent les uns derrière les autres pour permettre un écoulement des eaux par gravimétrie. Dans un premier bac, à l’aide d’une lame effleurant la surface, on va retirer les graisses qui peuvent être mélangées à l’eau (et qui flottent à la surface, du fait de leur faible densité. Regardes p. 8). Dans un deuxième bac, on a placé des plantes aquatiques flottantes (comme, par exemple, des nénuphars) qui ont la particularité de fixer des colonies de bactéries. Ces dernières vont dégrader les différentes matières contenues dans l’eau, et les transformer en matières minérales, facilement absorbables par les plantes. Dans les bacs suivants, on place différentes plantes (roseaux, iris, menthe aquatique, phragmites…). Ce sont elles qui vont absorber tous les éléments minéralisés par les bactéries. À la sortie des bacs, on parachèvera le traitement en soumettant l’eau à des rayons ultra-violets (U.V.) afin de tuer les organismes (virus, bactéries…). Ce système présente toutefois quelques contraintes… Il y a tout d’abord nécessité à avoir un sol parfaitement imperméable ; en cas de forte pollution ou de pollution chimique, le système est inefficace. Enfin, selon les saisons, ces installations peuvent dégager des odeurs assez désagréables…

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EPURER A LA MAISON Depuis 2005, la loi oblige l’installation d’un bassin filtrant, pour chaque maison non raccordée à un égout. C’est que nous rejetons énormément d’eaux sales tous les jours (environ 200 l par jour et par personne) ! Nos usages domestiques : Divers

Boisson

6% 1% Bain Douche

39 %

Cuisine

6%

Voiture Jardin

6%

Vaiselle

10 % Linge

12 % Sanitaires

20 %

Le système consiste à creuser un bassin qui sera rempli de sable (voir notre expérience p. 38). Les eaux usées y sont apportées via des canalisations. Les plantes, en surface, joueront le même rôle que celles employées dans le lagunage.

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LES DROITS DE L’H2OMME Décidément, tout ce qui concerne l’eau est source de paradoxes incroyables ! En effet, alors qu’en ce qui concerne les banques, les bourses, le commerce international… il existe des centaines de textes de lois s’appliquant à tous les États, il n’y a quasiment rien en ce qui concerne l’eau ! Comme si l’argent était infiniment plus important que la vie elle-même ! Le premier texte juridique international concernant l’eau, date seulement de 1911. Il a été signé à Madrid (Espagne) sous le titre de : Résolution sur les régulations internationales relatives à l’utilisation des cours d’eaux internationaux. Ce texte qui vise essentiellement à réguler le commerce sur les voies fluviales, précise toutefois, dans son article 2 qu’il est interdit de verser des matières nuisibles dans un cours d’eau international.

Il faudra attendre 1961, pour qu’un second texte soit signé à Salzbourg (Autriche) : la Résolution sur l’utilisation des eaux internationales non maritimes. Ce texte permet aux États riverains d’utiliser ces eaux comme ils le souhaitent, mais à condition de ne pas porter de dommage sérieux aux États voisins... Il prévoit ainsi que tous travaux réalisés sur un cours d’eau international, doit faire l’objet d’un avis adressé aux autres États concernés… Une règle rarement respectée, d’autant qu’il n’existe aucune autorité capable de la faire respecter ! En 1977, la Conférence des Nations-Unies, réunie à Mar del Plata (Espagne) affirme la nécessité de coopération entre les États en matière de gestion de l’eau. Mais il ne s’agit là que d’une… recommandation. 34


En 1979, l’Institut de Droit international, réuni à Athènes (Grèce) adopte pour la première fois une Résolution sur la pollution des fleuves et des lacs dans le droit international ; qui engage dorénavant la responsabilité des États lorsqu’ils sont responsables d’une pollution. Bien que sans réelle efficacité, ce texte donnera le coup d’envoi à une prise de conscience internationale, concrétisée par la Décennie internationale de l’eau potable et de l’assainissement (1980 – 1990) qui s’achèvera sur les bilans suivants : 80 % de la population mondiale a accès à l’eau potable et une augmentation de 50 % des installations sanitaires. Une nouvelle Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et les lacs internationaux est signée en 1992 à Helsinki (Finlande). L’Union européenne est signataire et impose à ses États membres de l’appliquer. L’O.N.U. reprendra cette convention à son compte en 1997 (Convention de New-York). Mais, en 2004, vingt États seulement l’avaient signée et 12 seulement l’ont ratifiée6 (alors qu’il en fallait 35 pour que la convention devienne effective)… Depuis… Rien. Chaque pays continue à faire un peu ce qu’il veut et comme il veut, en toute impunité. On le voit, le chantier reste très largement ouvert…

6. Signer un texte est une chose. Ratifier signifie que l’on inscrit dans la loi du pays cette décision…


APPORTER DE L’EAU AU MOULIN Si l’on en croit les chiffres du ministère de l’Environnement7, reprenant à son compte une étude du C.N.R.S., il faut : 238 l d’eau pour produire 1 kg de maïs ensilage (destiné à l’alimentation animale), 346 l pour 1 kg de banane, 454 l pour 1 kg de maïs grain, 590 l pour 1 kg de pomme de terre, 590 l pour 1 kg de blé, 900 l pour 1 kg de soja, 5 000 l pour 1 kg de riz inondé et 5 263 l pour 1 kg de coton ! Et il en faut 45 000 pour produire 1 kg de viande… Attention… Nous ne sommes pas en train de dire que nous devons tous devenir végétariens ! Par contre, nous pouvons raisonnablement concevoir que nous ne sommes pas obligés de manger autant de viande que nous le faisons. À noter d’ailleurs, si l’on en croit le Centre d’information des viandes (C.I.V.)8, que notre consommation baisse régulièrement, puisqu’elle est passée de 53,6 kg par personne et par an en 1999, à 42,7 kg en 2007. Une baisse qui s’explique, non par une prise de conscience générale, mais par le fait que le prix des viandes ne cesse d’augmenter, quand le pouvoir d’achat des ménages ne cesse de baisser. Pas question non plus de stigmatiser l’agriculture, souvent montrée du doigt pour les pollutions qu’elle entraîne (produits phytosanitaires, nitrates, etc.). Il ne faut pas oublier qu’après guerre, les gouvernements ont demandé aux agriculteurs de produire toujours plus, pour que chacun ait accès à une alimentation riche et variée. De plus, depuis quelques années, une réelle prise de conscience est apparue : limitation de l’usage des produits phytosanitaires, retour vers une agriculture plus naturelle (agriculture biologique, raisonnée ou durable), etc. Mais, si dans les pays riches cette prise de conscience existe, il n’en va pas de même dans les pays pauvres, où l’on n’a ni le temps ni les moyens de produire en se souciant de l’environnement. Dans ces pays, 90 à 92 % des ressources en eau sont utilisées à l’agriculture contre 50 % dans les pays industrialisés… On a du mal à comprendre pourquoi tant de milliards circulent dans les pays riches, aux seules fins de produire toujours plus d’argent ; quand quelques euros suffiraient pour installer des puits, des bacs d’assainissement ou des toilettes dans les pays les plus pauvres… 7. http://www.eaufrance.fr/spip.php?rubrique12&id_article=12 8. http://www.civ-viande.org/4-139-nutrition-niveau-de-consommation-de-viande-en-france.html

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EXPERIMENTE L’AGRICULTURE BIO A LA MAISON IL TE FAUT… Deux bouteilles plastiques identiques par petit jardin un peu de papier absorbant un cutter

de l’eau de la terre quelques graines

EXPÉRIMENTE… 1 Prends une bouteille, et coupe le goulot au tiers de la bouteille environ. Le récipient obtenu servira de réserve d’eau. Prends l’autre bouteille, et ôte la base. Fais entrer cette seconde bouteille, dans la première, le goulot vers le bas.

2

Place une boule de papier absorbant dans ce dernier. Recouvres de terre. Arrose, et mets deux ou trois graines. Couvres maintenant ton jardin avec le goulot de la première bouteille qui servira ainsi de serre.

3

Numérote tes petits jardins. Le premier servira de référence (il a de l’eau, de la terre et est éclairé). Dans les autres, change uniquement un facteur (pas de terre, pas d’eau, de l’eau salée, de l’eau pétillante, pas de lumière, etc.). Dès le cinquième jour, tu verras apparaître les premières pousses. Compare au bout de quinze jours l’évolution de chaque plantation.

Astuces : Place tes graines dans de l’eau la veille. Cela va « réveiller » la germination ! Prends des graines à pousse rapide : pois, haricots…

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AU FIL DE L’EAU Une riche symbolique ! L’eau a fasciné tous les peuples de tous temps. Elle est toujours considérée comme source de la vie, et moyen de purification ou de régénérescence. Elle est également un symbole universel de fécondité et de fertilité. On trouve la trace de ces symboles, dans des expressions comme retourner aux sources, se ressourcer, se jeter à l’eau, avoir soif d’amour, de vérité, de connaissances… ; ou dans cette tradition qui veut que l’on fête ses noces d’eau après cent ans de mariage (à ce jour, aucun couple n’a été recensé comme ayant atteint cet anniversaire symbolique). Dans la même logique, dans plusieurs civilisations (celtes, africaines…) on place les morts dans un tronc d’arbre (symbole du passage de la Terre au Ciel), et l’on confie l’ensemble à un fleuve ou à la mer. Les archéologues ont retrouvé ainsi plusieurs de ces troncs celtes à l’embouchure du Rhin. Les anciens Égyptiens faisaient voyager les morts sur le Nil. En Inde, les cendres sont dispersées dans le Gange. Dans le plus vieux texte religieux connu, L’épopée de Gilgamesh (Sumer) on peut lire dans la XIe tablette que les Dieux envoient les eaux du ciel pour anéantir l’Humanité. Ce passage sera intégralement repris dans la Bible (Déluge). Dans de nombreux mythes, il faut franchir une barrière d’eau (fleuve, mer, lac…) pour se purifier avant d’accéder à la connaissance. D’ailleurs, l’eau est un élément présent dans quasiment toutes les cérémonies initiatiques. Elle est également omniprésente dans les lieux de pèlerinages (eaux guérisseuses, miraculeuses…). N’entre-t-on pas dans une église en plongeant la main dans un bénitier, dans une mosquée sans se laver les mains… ? D’ailleurs la quasi-totalité des religions décrivent la création du monde en commençant par un océan primordial. L’eau est également signe de paix et d’apaisement : dans les jardins zen, au japon, des fontaines et des cascades chantantes sont toujours aménagées pour porter la méditation et apaiser. D’ailleurs, chez de nombreux médecins et dentistes, un aquarium est placé dans la salle d’attente ou dans le cabinet de consultation… C’est également un symbole assez paradoxal : elle éteint le feu, mais le feu la fait s’évaporer et disparaître. Si les Européens ont appelé l’alcool eau-de-vie , les indiens l’ont nommé eau-de-feu. C’est l’alliance de l’eau et de la terre qui donnera le grain. 38


POUR EN SAVOIR PLUS : Les listes que nous donnons ci-après, sont loin d’être exhaustives ! Mais ce sont quelques pistes de qualité… Quelques livres : Michel Giran, Guide du développement durable, Ed. ALiAS, 2003. Sophie Tovagliari, Les larmes magiques – le cycle de l’eau, livre + CDrom, Ed. @rthur et cie, 2007. Shelley Tanaka, Le changement climatique, Ed. Actes Sud, 2009. David Blanchon et Aurélie Boissière, Atlas mondial de l’eau, Ed. Autrement, 2009. EDP sciences, La chimie et la mer, 2009. Henri Smets, De l’eau potable à un prix abordable, Ed. Johanet, 2009 (ce livre est cher : 46 € et un peu compliqué, mais absolument passionnant). Quelques films : La folie des hommes, de Renzo Martinelli, 2007 ? Qui raconte l’histoire de la catastrophe du barrage de Vajont en Italie (1959). Absurdistan, de Veit Helmer, 2009. L’histoire délirante d’un petit village où l’eau manque… One water, de Sanjeev Chatterjee et Ali Habashi, 2009 . Un film magnifique sur l’eau et sa symbolique.Water, de Deepa Mehta, 2009. Un film très beau et dur sur une communauté indienne. Un monde sans eau, de Udo Maurer, 2009. Un documentaire terrifiant sur l’état de l’eau sur la planète…

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LES METIERS DE L’EAU Beaucoup de métiers s’intéressent à l’eau. On peut les diviser en cinq grandes familles : - Le milieu naturel (garde pêche, hydrobiologiste, diatomiste, prévisionniste de crues…). - Eau potable (foreur, agent technique de réseau ou de traitement, hydraulicien, hydrogéologue…). - Eaux usées (canalisateur, égoutier, divers ingénieurs et techniciens…). - Qualité de l’eau (préleveur, technicien de laboratoire, hydrochimiste…). - Ressources (éclusier, hydroélectricien, hydrogéologues…). Dans ce livre, nous avons rencontré : Mlle Vanille Glaçalo (géographe) J’essaye de comprendre comment s’organisent les territoires, afin d’aider les décideurs à améliorer les situations. Sans eau, un territoire devient rapidement un désert. Et l’on peut voir assez facilement que les déserts gagnent, chaque année, des territoires nouveaux. Je m’intéresse également aux problèmes du réchauffement climatique, qui va considérablement bouleverser la physionomie de la planète si nous ne faisons rien…

Professeur Raymond Quedo (physicien) La physique est une science qui étudie les phénomènes naturels afin de les comprendre. L’eau est un corps étonnant ! Bien plus complexe qu’on ne l’imagine… Sais-tu, par exemple que l’on connait au moins trente-deux formes différentes d’eau sur Terre ? En effet, si toutes les eaux sont composées de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène (H2O), il existe trois isotopes de l’hydrogène (1H, 2H et 3H) et trois de l’oxygène (16O, 17O, 18O) qui peuvent se combiner ! L’eau la plus courante est formée de 1H216O. L’une des plus rares est 2H216O, également appelée « eau lourde » et qui sert à la fabrication des armes nucléaires…

M. Népomucène Cycleau (hydrologue) Je suis un ingénieur, spécialiste du cycle de l’eau et, en particulier, j’étudie ce qui se passe entre la précipitation (pluie ou neige) et l’écoulement dans les cours d’eau. A l’aide d’ordinateurs puissants, je réalise des modèles permettant de comprendre ce qui se passe sur le terrain, quand les précipitations augmentent ou baissent. J’étudie également l’impact des constructions sur les réserves d’eau et leur écoulement.


Melle Clémentine Climeau (climatologue) J’étudie le comportement des climats sur de longues périodes, afin de déterminer leur évolution future. Je m’intéresse par exemple aux échanges entre les océans et l’atmosphère, le rôle des grandes forêts sur le climat… Ma discipline fait appel aux mathématiques, à la chimie, à la physique et à l’informatique pour modéliser et analyser des données très nombreuses.

MelleMary-Lou Politeau (politologue) Je suis une spécialiste de ce que l’on appelle les sciences politiques. Cela consiste à étudier les rapports de pouvoir entre les individus, les groupes et, surtout, les États. Grâce à différentes méthodes (enquêtes sur le terrain, veille informatique, modélisations…), je tente de prévoir l’évolution de la situation politique dans différentes zones du monde.

Mme Amélie Méleau (économiste) Mon travail consiste à étudier l’évolution des économies, et à décrypter leur fonctionnement et les règles qui les régissent. Grâce à mes études, je tente de prévoir l’évolution non seulement des marchés, mais aussi de leur impact sur les populations et les entreprises.

Docteur Bally Balleau (médecin – chercheur) Je suis médecin, spécialiste des maladies tropicales, et chercheur à l’Institut Pasteur de Paris. J’étudie les virus, parasites et bactéries pathogènes (qui donnent des maladies) et je cherche avec toute mon équipe à mettre au point des traitements efficaces pour sauver les malades. Mais c’est un travail long, coûteux et très compliqué…

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LES PORTEURS D’EAU Être Porteur d’eau, c’est participer, localement, au mouvement mondial qui oeuvre pour que l’eau ne soit plus une marchandise et que l’accès à l’eau devienne un droit universel. Un Porteur d’eau est un individu, une entreprise ou une collectivité qui refuse l’idée qu’un homme ou une femme puisse mourir par manque d’eau potable et milite pour une nouvelle organisation mondiale de l’eau. Ce mouvement, né au Canada et actif en Italie et au Brésil, est porté en France par la Fondation Danielle Mitterrand. Tu pourras, si tu le souhaites, signer la charte des Porteurs d’eau, comme l’ont déjà fait Yannick Noah, Laëtitia Casta, Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand, Manu Chao, Jane Birkin…

©Joëlle

Do llé


LA CHARTE DES PORTEURS D’EAU : 1. L’eau n’est pas une marchandise, l’eau est un bien commun non seulement pour l’Humanité mais aussi pour le Vivant. 2 . Afin de garantir la ressource pour les générations futures, nous avons le devoir de restituer l’eau à la nature, dans sa pureté originelle. 3. L’accès à l’eau est un droit humain fondamental qui ne peut être garanti que par une gestion publique, démocratique et transparente, inscrite dans la loi.

Tu peux trouver toutes les informations sur le site

www.france-libertes.fr

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GLOSSAIRE : Amont : tout ce qui se trouve au-dessus du point où l’on se trouve. C’est de là que vient l’eau.

Nappe phréatique : toutes les eaux qui se trouvent dans le sous-sol.

Aval : tout ce qui se trouve en-dessous du point d’observation. C’est là que s’en va l’eau.

Nitrate : sel formé d’azote et d’un autre corps. Les nitrates sont essentiels à la croissance des plantes.

Base : on appelle base, en chimie, tout corps qui, combiné avec un acide, donne un sel et de l’eau. Colloque : réunion de scientifiques, permettant de partager l’état d’avancement des recherches dans les différents laboratoires. Combe : dépression dans le sol, causée par l’effondrement du « toit » d’une cavité souterraine. Contraceptif : produit permettant d’empêcher la fécondation provisoirement. Gravimétrie : ce mot peut avoir deux sens. Il désigne d’une part l’étude des variations de la pesanteur ; et, d’autre part, un ensemble de méthodes permettant la séparation des corps en fonction de leur densité. Dans notre exemple, cela signifie que l’eau s’écoule naturellement, de par son poids et du dénivelé entre les bassins. Hydrosphère : ensemble des masses d’eaux. Isotope : tous les corps chimiques, sont constitués d’un noyau autour duquel gravitent des électrons (chargés négativement). Le noyau est constitué de protons (chargés positivement) et de neutrons (sans charge). Dans la nature, le nombre des neutrons peut varier pour un même corps. C’est ce que l’on appelle un isotope. Cela peut modifier les propriétés physiques et chimiques de l’atome. km3 : un kilomètre cube est égal à mille milliards de litres.

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O.N.G. : Organisation non gouvernementale. Paradoxe : contradictions auxquelles conduisent une idée, un fait… Potable : que l’on peut boire sans aucun danger. Pouvoir d’achat : l’argent dont dispose une famille pour acheter ce dont elle a besoin. Système aquifère : ensemble de réservoirs et conduites d’eau dans la nature.


NOTES : .......................................................................... ....................................................................................... ............................................................................................... ................................................................................................... ....................................................................................................... ........................................................................................................... ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ........................................................................................................... ........................................................................................................... ........................................................................................................... ......................................................................................................... ...................................................................................................... .................................................................................................. ............................................................................................

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Les expériences que tu viens de réaliser, et les textes que tu as lus ont été conçus par l’association « les Petits Débrouillards ». Depuis plus de vingt ans, cette association d’éducation populaire propose des activités scientifiques et techniques, à travers toute la France et dans quatorze pays du monde. Si tu souhaite poursuivre l’aventure et expérimenter sur tous les domaines de la science, rejoins un club Petits Débrouillards. Il y en a certainement un près de chez toi !

Contacts Association les Petits Débrouillards La Halle aux Cuirs - 75930 Paris cedex 19 Tél : 01 40 05 75 57 Site internet : www.lespetitsdebrouillards.org

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Association les Petits Débrouillards Bretagne 13 bis, Boulevard du Portugal, 35200 Rennes Tél : 02 99 50 05 14 Courriel : bretagne@lespetitsdebrouillards.org Site internet : www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org


Terre, Écosystèmes et Sociétés

Observatoire

des Sciences de l’Univers Terre, Écosystèmes etde Sociétés Rennes

Observatoire des Sciences de l’Univers

de Rennes

Anne-Marie Aquilina

Conseil scientifique :

(Syndicat d’eau de la région nord de Rennes), Hocine Bendjoui (Hydrologue, Université Pierre et Marie Curie), Michel Clément (Etablissement des Hautes Etudes en Santé Publique), Nathalie Hervé-Fournereau (Faculté de Droit et de Science Politique), Alain-Hervé Le Gall (Observatoire des sciences de l’univers de Rennes), Rodrigue Olavarria (Fondation France Liberté), Philippe Seguin (Agence de l’eau Loire-Bretagne), Jean-Luc Baglinière (INRA-Agrocampus, écologie et santé des écosystèmes), Lionel Larqué (Association Française des Petits Débrouillards), Nathalie Hervé-Fournereau (Université de Rennes 1, Faculté de Droit et de Science Politique), Jacques Weber (Economiste et anthropologue, directeur de recherche au Cirad, membre du Conseil Economique pour le Développement Durable, vice-Président du MAB (man and biosphere - UNESCO), vice-Président de l’association française des Petits Débrouillards)

Rédaction : Jean-François Collinot (A.P.D.B.) Conception pédagogique : Aurélie Bes de Berc (A.P.D.B.) Corrections et relecture : Mary-Lou Oeconomou (A.P.D.B.) Direction artsitique et illustrations : Sandra Ollier & Vincent Moisan Directrice de la publication : Haud Le Guen (A.P.D.B.)

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On a quoi aujourd’hui ? Cours d’eau...


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