l'eau des loustics

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Les Petits Débrouillards Bretagne présentent

LES ÉDITIONS

DU POISSON²



Les Petits Débrouillards présentent

Ce livret a été conçu par lʼassociation Les Petits Débrouillards Bretagne. Cet outil pédagogique sʼinscrit dans le cadre du projet "L'eau des Loustics", à destination du jeune public des bassins versants bretons, soutenu par lʼAgence de lʼeau Loire-Bretagne ainsi que par les Conseils Généraux du Finistère et des Côtes dʼArmor.

LES PETITS DS DEBROUILLAR tagne Bre


SOMMAIRE

• H2O, une molécule dans tous ses états

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• L'eau, ça révolutionne !

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• Le bassin versant, un territoire d'eau

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• Le bassin versant, un territoire de vie

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• Comment se débarrasser de ce qui est visible ?

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• Comment se débarrasser de ce qui est invisible ?

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• Comment mieux consommer l'eau ?

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• Comment use-t-on l'eau ?

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• Comment transformer les eaux usées en eau brute ?

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• Repère-toi sur ton territoire d'eau

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• À la découverte de quelques métiers de l'eau

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• Glossaire

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Dans de nombreux pays du monde, boire de lʼeau potable est un luxe. Si tu as un jour la chance de te promener en Amérique du Sud, et notamment au Pérou, tu seras surpris de croiser des camions-citernes qui transportent… de lʼeau potable ! Cette eau est vendue, par des compagnies privées, à des familles qui vivent dans les quartiers périphériques des grandes villes ou dans des villages qui ne sont pas raccordées aux réseaux de distribution dʼeau potable. Son prix nʼest pas contrôlé, elle est alors souvent très chère et rarement de bonne qualité. Mais sais-tu pourquoi tu nʼas jamais croisé de tels camions près de chez toi ? Sais-tu dʼoù vient lʼeau potable que tu utilises chaque jour ? Pour répondre à ces questions, nous avons réuni une équipe de scientifiques. Ils ont conçu lʼexposition "Lʼeau des Loustics" ainsi que ce livret qui te propose une série dʼexpériences à réaliser chez toi. Tu y trouveras aussi des idées pour agir au quotidien sur ton territoire dʼeau. Maintenant, cʼest à toi de jouer ! Et tu verras que préserver la qualité de lʼeau, cʼest lʼaffaire de tous.

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Je tʼentoure au quotidien. Quand tu bois, quand tu manges, quand tu te laves ou que tu fais pipi, quand il pleut ou que tu te baignes : je suis partout et je suis même là quand tu ne me vois pas ! Taquine-moi un peu et tu verras de quoi je suis faite.

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TU AS BESOIN... dʼun bocal avec couvercle

dʼune bouilloire électrique

dʼune dizaine de glaçons

dʼun torchon

À TOI DE JOUER... Verse les glaçons dans le bocal et ferme-le hermétiquement.

Attends quelques minutes et touche les parois extérieures du bocal. Que remarques-tu ?

Essuie maintenant le bocal avec un torchon et attends encore quelques minutes. Que sʼest-il passé ?

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Les explications de Mr. dʼHéluge Des gouttelettes dʼeau se sont formées sur les parois extérieures du bocal. Au contact du verre froid, la vapeur dʼeau invisible contenue dans lʼair ambiant sʼest condensée. Lʼeau est passée dʼun état gazeux invisible à un état liquide.

ET MAINTENANT... Mets tes glaçons dans la bouilloire électrique. Allume-la et attends quelques minutes. Quʼobserves-tu ?

Les glaçons fondent. Lʼeau qui était à lʼétat solide est devenue liquide avant de sʼévaporer, cʼest-à-dire de retrouver un état gazeux ! Si tu retires le couvercle de la bouilloire, tu observeras que des gouttes dʼeau sʼy sont accrochées. La vapeur dʼeau sʼest condensée.

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Tu viens de mettre lʼeau dans tous ses états : solide, liquide, gazeux. Aucun doute, tu vis sur "Terre" ! Cʼest à ce jour la seule planète du système solaire sur laquelle on observe lʼeau à lʼétat liquide. Ces changements dʼétat sont liés à la température et à la pression ambiantes.

Chaque goutte dʼeau contient des milliards de milliards de molécules dʼeau. Chaque molécule est constituée dʼun atome dʼoxygène relié à deux atomes dʼhydrogène. Sa formule chimique est H2O. Ces molécules ont la particularité d'être polaire. Elles ont deux pôles qui leur permettent de se lier entre elles ou à d'autres molécules qui ont aussi des pôles (sucre et sels minéraux).

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Lʼeau est à lʼétat liquide au niveau de la mer, quand la température est supérieure à 0°C et inférieure à 100°C. Dans cet état, les molécules H2O sont très proches les unes des autres. Elles se lient et se délient sans arrêt en glissant les unes sur les autres. Cʼest pourquoi lʼeau liquide nʼa pas de forme. Elle prend toujours la forme du récipient qui la contient.

Eau liquide

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Lʼeau devient solide quand la température descend en dessous de 0°C. À cette température, les molécules se déplacent moins vite, puis cessent de bouger pour former des cristaux. Cʼest pourquoi la glace prend plus de place que lʼeau liquide. Eau solide


Lʼeau se transforme en vapeur dʼeau dès que la température augmente. Généralement, dès 30°C, lʼeau liquide commence à sʼévaporer. Les molécules sʼagitent de plus en plus, sʼentrechoquent et sʼécartent les unes des autres. Quand la température atteint 100°C, lʼagitation est si grande que toute lʼeau se transforme en gaz !

Le savais-tu ? 97 % de l'eau disponible sur notre planète est salée. Cʼest-à-dire que seulement 3% de lʼeau est douce. Et comme une grande partie de cette eau douce est stockée sous forme de glace, les êtres vivants, animaux et végétaux, nʼont plus que 0,01% de cette eau pour satisfaire leurs besoins.

Vapeur d'eau

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Le cycle de lʼeau… Tu en as certainement entendu parler : cʼest la circulation des molécules dʼeau dans lʼatmosphère et sur la Terre. Ces molécules sont de très grandes voyageuses et comme elles se déplacent depuis plus de 4 milliards dʼannées, elles ont vécu toutes sortes dʼaventures ! Sais-tu, par exemple, que tu peux boire la même eau quʼun mammouth disparu il y a 10 000 ans ?

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TU AS BESOIN... dʼun bol transparent dʼeau

Expérience à réaliser avec un adulte !

de sel dʼune assiette dʼune bouilloire électrique

À TOI DE JOUER... Remplis le bol dʼeau et ajoutes-y une poignée de sel. Mélange un peu pour aider le sel à se dissoudre.

Chauffe ton eau salée dans la bouilloire. Dès que la vapeur dʼeau apparaît, verse ton eau dans le bol et recouvre-le avec une assiette. Des gouttes dʼeau sʼy accrochent. Quel goût ont-elles ?

Repose lʼassiette sur le bol et observe ce qui se passe à lʼintérieur.

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Les explications de Mr. Forage Les gouttes dʼeau qui se sont accrochées à lʼassiette nʼont pas le goût de sel ! Le sel est resté dans le bol. Seule lʼeau sʼest transformée en vapeur dʼeau. Il se passe exactement la même chose sur la planète. Sous lʼaction du soleil, de la chaleur et du vent, lʼeau sʼévapore des mers et des océans, des lacs, des rivières, des sols mais aussi des plantes avant de retomber sur terre sous forme de précipitations. Lʼeau circule en permanence entre la surface, lʼatmosphère et le sous-sol de la Terre même si certaines quantités peuvent stagner plus ou moins longtemps dans des endroits (temps de résidence). Cette eau, s'appelle lʼhydrosphère.

8 jours de 1 600 à 9 700 ans

16 jours 2 500 ans

1 400 ans


"Grâce à moi, les gouttes dʼeau vivent de sacrées aventures ! Je suis vraiment le mieux placé pour les mettre dans tous leurs états. Avec ma chaleur, je les libère des glaciers, les fais ruisseler dans les cours dʼeau, les envoie vers les nuages… Leur voyage peut durer des milliers dʼannées, comme celui de Lila par exemple. Cette goutte dʼeau avait eu le malheur de tomber, il y a 9400 ans, dans un glacier du sud du Chili sous forme de neige. La température était si faible quʼelle sʼest endormie. Je ne lʼai réveillée que 8000 ans plus tard ! Devenue liquide, elle a rejoint le fleuve le plus proche et sʼest laissée porter par le courant pendant plusieurs jours. Quand Lila est arrivée dans la vallée, elle sʼest infiltrée à travers une roche poreuse. Son voyage sous terre a duré 1400 ans. Ce nʼest que lʼannée dernière quʼelle a refait surface ! Aux dernières nouvelles, elle coule une vie paisible au milieu de lʼAtlantique. Si elle ne rencontre pas dʼobstacle, son périple dans lʼocéan durera environ 3000 ans. Ensuite, elle se transformera en gaz pour rejoindre lʼatmosphère. Elle nʼy restera que quelques jours avant de retrouver ses amies dans un nuage et de retomber sur terre où une nouvelle aventure lʼattendra !"

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La Bretagne est une région bien arrosée ! Dès quʼil pleut, lʼeau ruisselle sur les routes, dans les champs, dans les jardins avant de se déverser dans les cours dʼeau. Elle sʼécoule toujours dans le même sens, de lʼamont vers lʼaval. Si la pente est plus douce ou que le sol est perméable, lʼeau peut sʼinfiltrer et alimenter une nappe souterraine qui finira elle aussi par jaillir en source et se jeter dans la rivière. Quʼelle se déplace sous terre ou en surface, lʼeau emprunte toujours le chemin qui la conduit à lʼocéan. Mais sais-tu quʼà chaque rivière correspond un territoire appelé bassin versant ?

... BASSIN VERSANT,

UN TERRITOIRE D’EAU, UN TERRTOIRE DE VIE


Les infos de Mr. Sage Sur les pages suivantes, on a dessiné deux bassins versants : celui de la rivière de Sancoeur et celui de la rivière de Bertignon. Le bassin versant est constitué de toutes les pentes qui reçoivent les eaux de pluie et les conduisent naturellement vers une rivière. Les frontières de ce territoire sont définies par le relief de la terre et délimitées par la ligne de partage des eaux (en pointillés rouges sur le dessin). Si une goutte dʼeau de pluie tombe sur un côté de la colline, elle alimente la rivière de Sancoeur. Si elle tombe de lʼautre côté, elle alimente la rivière de Bertignon. En Bretagne, le territoire est découpé en 95 bassins versants principaux. Le plus grand est celui de la Vilaine (la plus grande rivière).

À TOI DE JOUER... Observe bien les dessins et lis attentivement les légendes. Amuse-toi à tracer, à lʼaide dʼun crayon de bois, le parcours de quelques gouttes dʼeau de pluie. Quelle rivière choisirais-tu pour installer une usine de production d'eau potable ?

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Bassin versant de la rivière de Sancoeur

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Désherbage des routes Il y a toujours des mauvaises herbes envahissantes le long des routes. Pour les enlever, on utilise parfois certains produits, des herbicides, que lʼeau de pluie emporte sur son passage. Ces produits se retrouvent directement dans les fossés puis dans les rivières et les nappes souterraines.

Pulvérisation de pesticides Pour éviter que les cultures ne soient attaquées par des insectes ou des champignons, ou que les mauvaises herbes deviennent trop envahissantes, on est tenté dʼutiliser des pesticides, qui sont eux aussi transportés par lʼeau de pluie.

Épandage de lisier dans un champ Pour accélérer la pousse des plantes, on met parfois de lʼengrais ou du lisier. Le lisier est constitué de déjections animales, il est un très bon nutriment pour les plantes car il contient beaucoup d'azote, de phosphates mais aussi du cuivre et du zinc. Le problème, c'est qu'utilisé en trop grande quantité, il favorise le développement des algues vertes…

Activité industrielle Certaines industries rejettent dans les rivières des substances chimiques dont certaines sont toxiques (métaux lourds, azote…). Quand on sait que ces substances peuvent se retrouver dans lʼeau de notre robinet, on cherche dʼautres solutions…


Bassin versant de la rivière de Bertignon

Ville de Paillason Pour enlever les mauvaises herbes au bord des routes, la ville de Paillasson préfère utiliser le désherbage mécanique. Voilà une bonne solution pour limiter le rejet de polluants dans la rivière !

Pulvérisation de pesticides Pour éviter que les cultures ne soient attaquées par des insectes ou des champignons, ou que les mauvaises herbes deviennent trop envahissantes, on est tenté dʼutiliser des pesticides, qui sont eux aussi transportés par lʼeau de pluie.

Lutte intégrée Cet agriculteur fait de la lutte intégrée. Il utilise des insectes à la place des insecticides et préfère désherber mécaniquement. Cʼest une bonne méthode pour préserver lʼeau de la rivière et des nappes souterraines !

Élevage de moules Les moules sont des coquillages qui filtrent lʼeau sans se soucier des substances toxiques quʼelle peut contenir. Pour qu'on puisse les manger sans danger, il faut que lʼeau soit dʼexcellente qualité !

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En savoir plus Alors, où placerais-tu ton usine de production dʼeau potable ? Sur la rivière de Bertignon, bien entendu ! Cʼest, à en voir le dessin, la rivière qui présente le moindre risque de pollution. En Bretagne, lʼeau qui alimente les maisons est, à 75%, pompée dans les rivières. Dans dʼautres régions, comme le Nord, on puise lʼeau dans les nappes souterraines. Comme les nappes souterraines et les rivières sont directement alimentées par les eaux de pluie, la qualité de lʼeau de ton robinet dépend donc de ce qui se passe sur lʼensemble du bassin versant.

eaux de surface

eaux souterraines

Les eaux souterraines sont alimentées par les eaux de pluie qui s'infiltrent dans le sol. Elles forment un grand réservoir d'eau qu'on appelle l'aquifère. Les eaux de surface comprennent les cours d'eau (rivières, ruisseaux, fleuves) et les plans d'eau (lacs, retenues d'eau) formés par le ruissellement de l'eau sur le sol.


Mais la pollution, ça veut dire quoi ? Il nʼexiste pas de bassin versant épargné par la pollution. Quand on fait pipi, quʼon met de lʼengrais sur les plantes ou quʼon utilise une voiture, on pollue. Mais heureusement, ce nʼest pas toujours dangereux pour lʼenvironnement. On dit quʼun milieu naturel est pollué quand son équilibre est modifié par lʼapport, en trop grande quantité, de substances dʼorigine naturelle ou issues des activités humaines. Une pollution, cʼest donc avant tout un déséquilibre du milieu naturel. En Bretagne par exemple, on parle souvent de la pollution de lʼeau par les nitrates. On en trouve aujourdʼhui 10 fois plus quʼen 1910 dans les rivières et les nappes souterraines bretonnes. Présents dans tous les milieux aquatiques, les nitrates fournissent l'azote indispensable à la croissance des plantes. Mais utilisés en trop grande quantité, ils perturbent lʼéquilibre de la rivière. Ils permettent notamment à certaines algues, comme les algues vertes, de se développer très rapidement. Elles deviennent alors envahissantes et consomment une grande partie de lʼoxygène disponible dans lʼeau. Certaines espèces animales et végétales finissent ainsi par disparaître.

Nitrate Sert de nourriture à Produit du nitrate

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La qualité de lʼeau, ce nʼest pas quʼune histoire dʼhommes ! Comme tu le sais, chaque rivière abrite de nombreuses espèces animales et végétales. Tous ces habitants font partie dʼun même écosystème et leur survie dépend de la qualité de lʼeau. Quand on déverse des produits toxiques en trop grande quantité, certains organismes vivants disparaissent. En plus petite quantité, on ne voit pas forcément les effets. Mais sais-tu que cette pollution s'accumule quand même dans leur corps ?

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Les consignes de Mr. Écowarrior Tu as devant toi quelques-unes des espèces qui composent la chaîne alimentaire. La rivière de Salapêtre contient, comme tous les cours dʼeau, des polluants : des nitrates, des phosphates mais aussi certaines particules de métaux lourds (zinc, cuivre, plomb, mercure...). Les nitrates et les phosphates ne sont pas très dangereux pour ta santé. En excès, ils le sont pour la santé de la rivière. Des polluants, comme lʼaluminium ou les pesticides, sont très toxiques et peuvent, quand ils sont consommés en trop grande quantité, te rendre malade.

Chaque jour, des particules dʼaluminium sont déversées dans la rivière. Chaque larve en consomme deux. Chaque crevette, trois. Les truites mangent quatre larves chacune par jour. Les saumons, six crevettes. Quand la loutre mange une truite, combien de particules dʼaluminium consomme-t-elle ? Quand lʼhomme mange un saumon, combien de particules a-t-il dans son corps ?


Explications de Mr. Écowarrior Pourquoi trouve-t-on autant de particules dʼaluminium dans le corps de la loutre et dans celui de lʼhomme alors quʼil y en a finalement très peu dans lʼeau de la rivière ? Cʼest ce que lʼon appelle la bioaccumulation. Les larves et les crevettes accumulent dans leur corps les particules dʼaluminium. Les truites et les saumons les mangent et concentrent à leur tour ces particules. Quand la loutre et lʼhomme se régalent des poissons, ils consomment ainsi la totalité des polluants présents dans leurs corps.

Le savais-tu ? La nourriture traditionnelle des Inuit se compose essentiellement de poissons, de phoques, de baleines et d'ours polaires. Ces mammifères, grands prédateurs, accumulent dans leur corps beaucoup de polluants. On a remarqué qu'en les consommant, les femmes Inuit les concentraient à leur tour et les transmettaient à leurs enfants lors de l'allaitement.

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La truite est un poisson extrêmement sensible à la pollution. Si tu en vois dans la rivière, cʼest que lʼeau est de très bonne qualité. Dʼailleurs, certaines stations dʼépuration installent à lʼexutoire un "truitomètre" : une cage contenant une truite. Si la truite survit, cʼest que lʼeau est propre. Si elle meurt, il faudra traiter l'eau à nouveau. Cʼest un peu cruel mais tellement plus économique et efficace que des analyses en laboratoire !

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de l'eau brute à l'eau potable :

Lʼeau de la rivière est chargée de boues, de débris, de feuilles, de végétaux, de petits organismes aquatiques, de déchets jetés ou apportés par le vent, de bactéries, de déjections animales, dʼengrais, de pesticides, de métaux lourds... Même limpide, cette eau brute nʼest pas forcément bonne à boire. Pour pouvoir être consommée sans danger, elle doit être traitée. Comment transforme-t-on lʼeau brute en eau du robinet ?


Quʼelle soit pompée dans la rivière ou dans une nappe souterraine, lʼeau brute est traitée dans une usine de production dʼeau potable. La première étape du traitement sʼappelle le dégrillage. Pour éliminer les déchets visibles, lʼeau est passée dans des filtres de plus en plus petits. Il faut ensuite retirer les substances microscopiques dissoutes. Pour cela, on utilise une technique physico-chimique. La connais-tu ?

TU AS BESOIN... dʼune cuillère de sable fin

de deux verres à moitié remplis d'eau dʼhuile

À TOI DE JOUER... Verse une cuillerée de terre dans un des verres et observe ce qui se passe. Verse de lʼhuile dans le second verre de façon à ce quʼelle forme une fine couche à la surface de lʼeau. Verse une cuillerée de terre sur la couche dʼhuile. Que remarques-tu ?

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Explications de Mr. Flocʼh Dans le verre qui contient la couche dʼhuile, la terre a formé des paquets, semblables à des grumeaux. Ils se sont déposés dans le fond du verre sans salir lʼeau. Une partie est également restée prisonnière de la couche dʼhuile. Dans une station de production dʼeau potable, les éléments dissous dans lʼeau agissent un peu comme de la terre. Si on ne les emprisonne pas, ils se déposent un peu partout ou restent dissous. Qu'allons-nous faire pour les récupérer ?

Phase 1 : état Initial Les éléments dissous dans lʼeau ne sʼapprécient pas beaucoup, ils se repoussent et cherchent à rester le plus éloignés les uns des autres. Dans ces conditions, comment faire pour les enlever de lʼeau ?

Phase 2 : la Coagulation On ajoute un produit appelé coagulant qui neutralise la mauvaise humeur des éléments dissous. Ils acceptent de se rejoindre et forment des petits groupes. Pour les aider à se réconcilier, on agite lʼeau rapidement : cʼest la fête pendant 3 minutes !


Phase 3 : la Floculation Ensuite, on ajoute un second produit appelé polymère qui va aider les petits groupes à sʼallier pour former des groupes de plus en plus grands, que lʼon appelle flocs car ils ressemblent à des flocons. Pour ne pas casser les flocs, on agite lʼeau tout doucement pendant 15 minutes.

Phase 4 : la Décantation Lorsque les flocs sont assez gros et lourds, on arrête dʼagiter lʼeau et ils tombent au fond du bassin : cʼest la décantation. Lʼeau clarifiée est récupérée à la surface du bassin.

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de l'eau brute à l'eau potable :

Lʼeau, qui est maintenant claire et transparente, nʼest pas encore potable. Il reste des petites particules invisibles de floculant, des bactéries, des pesticides… qui peuvent nuire à ta santé. Alors comment les enlever ?

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TU AS BESOIN... dʼun saladier d'un entonnoir de terre d'une louche de sable

de deux bocaux de deux filtres à café d'encre de couleur non effaçable de fleur d'oranger de charbon actif (que tu trouveras en pharmacie ou dans une jardinerie)

À TOI DE JOUER... Dans un saladier à moitié rempli dʼeau, ajoute un peu de terre, de lʼencre de couleur non effaçable et de la fleur dʼoranger. Mélange le tout.

Dans lʼentonnoir, dispose un filtre à café à moitié rempli de sable. Pose-le sur un des bocaux.

Prends une louche et verse tout doucement ta préparation sur le sable. Il ne faut surtout pas que le niveau de lʼeau dépasse celui du sable ! Quʼobserves-tu ? 31


ET MAINTENANT... Retire lʼentonnoir et jette le filtre rempli de sable. Remplace-le par un nouveau filtre rempli à moitié de charbon actif. Recommence la manipulation au-dessus de l'autre bocal. Compare les eaux récoltées. Que remarques-tu ?

Explications de Mme Opur Le sable n'a retenu que la terre tandis que le charbon actif a piégé l'encre et la fleur d'oranger. On utilise ces mêmes techniques de filtration dans les usines de production d'eau potable. Le sable retient les dernières particules de floculant et le charbon actif élimine les odeurs et certains produits chimiques. Mais à ce stade du traitement, l'eau n'est pas encore potable. Elle passera une dernière fois à travers des membranes percées de trous extrêmement petits ou subira une nano-filtration. Il faudra aussi désinfecter lʼeau à lʼozone ou aux rayons Ultra-Violets (UV). Enfin, on ajoutera un peu de chlore (comme dans les piscines) pour tuer les bactéries dans les canalisations qui conduisent lʼeau jusquʼà ta maison. Ce dernier traitement sʼappelle la chloration.

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En savoir plus Lʼeau qui a été traitée, puis analysée en laboratoire, est maintenant potable. Elle peut être bue tous les jours, tout au long de la vie sans provoquer de maladie. Elle est aussi agréable à boire, claire et sans odeur. Sais-tu pourtant qu'elle contient encore quelques petites substances polluantes ? Pour quʼelles ne nuisent pas à ta santé, on a fixé des normes. Ce sont les mêmes pour tous les pays de l'Union Européenne. Elles définissent, pour chaque substance toxique, une quantité à ne pas dépasser. Par exemple le taux de nitrates doit être inférieur ou égal à 50mg / litre dʼeau.

65%

d'eau

Notre corps contient en moyenne 65% dʼeau. Une grande partie de cette eau est directement stockée dans les cellules. Elle est indispensable au fonctionnement de lʼorganisme : elle sert à transporter les éléments dissous, à maintenir une température constante et à évacuer les déchets. Chaque jour, notre corps élimine de lʼeau en transpirant, en respirant et en libérant les petites et grosses commissions. Il faut donc sans cesse lui en apporter…On estime que, pour être en bonne santé, on a besoin de boire et manger 2,5 litres dʼeau par jour ! 33


Lʼeau potable arrive à ton robinet, toujours disponible, en quantité illimitée. Quel plaisir de l'entendre couler, et de jouer avec ! Mais as-tu déjà calculé la quantité dʼeau consommée par ta famille chaque jour ?

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TU AS BESOIN... dʼun crayon

d'un carnet d'un bon sens de l'observation

À TOI DE JOUER... Pour commencer, demande à un adulte de te montrer le compteur dʼeau de ta maison. Il indique un chiffre qui correspond au volume dʼeau consommé par ta famille.

m3

00000

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Identifie ensuite tous les endroits de ta maison où tu utilises de lʼeau. Nʼoublie pas de repérer les appareils ménagers (lave-linge, lave-vaisselle…) ! Maintenant, réfléchis à tous les gestes quotidiens pour lesquels tu as besoin dʼeau (se doucher, tirer la chasse dʼeau, laver les légumes…).

Le soir, avant de te coucher, regarde le compteur dʼeau et inscris le chiffre indiqué. Le lendemain, à la même heure, inscris de nouveau le chiffre que tu vois sur le compteur. Ce chiffre a-t-il changé ?

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Les explications de Mme Briand Certainement ! Et la différence que tu as notée va te permettre de calculer la quantité dʼeau que ta famille a consommée en une journée. Pour la connaître, il te suffit de soustraire le premier chiffre du second. Si tu divises le résultat par le nombre de personnes qui vivent dans ta maison, tu auras la consommation dʼeau par personne. En France, on estime quʼun individu consomme en moyenne 137 litres dʼeau par jour. Mais attention, ce chiffre prend aussi en compte les consommations collectives (écoles, rues, hôpitaux…). Ainsi, la consommation est souvent plus élevée dans les grandes villes quʼà la campagne.

Certaines familles ont réussi à réduire leur consommation dʼeau en préférant un lave-vaisselle et un lave-linge économes, en récupérant lʼeau de pluie pour arroser les fleurs du jardin, en traquant les fuites… Parfois, de petits gestes conduisent à de grandes économies ! Savais-tu, aussi, quʼen changeant de pomme de douche ou de système de chasse dʼeau, tu pouvais réduire le montant de ta facture par deux ?

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Les conseils de Mme Briand

Quand tu tires une chasse dʼeau classique, tu utilises 12 litres dʼeau potable. Une telle quantité nʼest pas nécessaire et cʼest pourquoi les fabricants de chasses dʼeau proposent des systèmes beaucoup plus économiques : des chasses dʼeau à deux boutons : un petit pour le pipi, qui nʼutilise que 3 litres, et un plus grand pour le caca, qui libère 6 litres. Avec la chasse dʼeau classique, chaque personne utilise en moyenne 60 litres dʼeau par jour. Avec la chasse dʼeau à deux boutons, on nʼutilise plus que 18 litres.

Quand tu te douches avec une pomme de douche classique, tu utilises en moyenne 20 litres dʼeau par minute. Avec une pomme de douche économe, tu nʼutilises plus que 7 litres ! Consommer moins dʼeau sans perdre de confort, cʼest donc possible !

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Lʼeau qui arrive chez toi sert à te laver, à évacuer les petites et grosses commissions, à nettoyer la maison, la vaisselle, mais aussi à préparer les repas ou tout simplement à te désaltérer. Beaucoup dʼactivités la salissent au quotidien. Quand elle sort de chez toi, l'eau nʼest donc plus potable. On parle alors dʼeaux usées.

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À TOI DE JOUER... Que retrouve-t-on dans les eaux usées ? Réfléchis aux différentes activités qui salissent lʼeau dans la maison. Relie les étiquettes aux lieux correspondants.

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Quand tu vas aux toilettes, tu salis lʼeau de plusieurs manières : tout dʼabord avec lʼurine et les excréments puis les médicaments que tu as peut-être pris pour te soigner. Il y a aussi les produits ménagers et le papier toilette. Quand tu prends ta douche après la plage ou que tu rinces les légumes, cʼest du sable, des graviers ou de la terre que tu rejettes dans lʼeau. Quand tu fais la vaisselle, que tu laves le linge ou que tu te laves, tu utilises des savons ou des lessives, parfois très polluants.

TU AS BESOIN... P O U R Q U O I dʼhuile

d'eau de savon

À TOI DE JOUER... Verse un peu dʼhuile sur tes mains et frotte-les. Passe-les sous lʼeau du robinet quelques secondes. Quʼobserves-tu ? Ajoute un peu de savon sur tes mains, frotte-les à nouveau avant de les rincer. Que remarques-tu ?

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L E S A VO N L A V E

?


Les explications de Mme Mousse Le savon fait des miracles. On dit de lui quʼil est tensioactif. Ses molécules sont composées dʼune partie qui adore lʼeau (hydrophile) et dʼune partie qui nʼapprécie pas du tout lʼeau (hydrophobe). Quand tu te laves les mains, les parties hydrophobes sʼattachent à la graisse et lʼentourent, tandis que les parties hydrophiles s'accrochent à lʼeau. Cʼest ainsi quʼen se plaçant entre ta peau et la graisse, elles arrivent à décoller la saleté. Le shampooing, le produit vaisselle ou la lessive agissent de la même façon que le savon. Certaines lessives contiennent des phosphates, qui malheureusement polluent lʼeau des rivières et des lacs. Pourquoi utiliser des produits polluants alors qu'il existe aujourd'hui des lessives écologiques et des savons entièrement fabriqués à base de végétaux ?

En savoir plus ! Les eaux usées contiennent des déchets organiques (graisses, déchets de cuisine, excréments, urine etc…) et des déchets chimiques (lessives, détergents, médicaments, produits toxiques). Elles sont acheminées vers une station dʼépuration avant dʼêtre rejetées dans le milieu naturel. Si tu regardes la facture dʼeau de tes parents, tu verras quʼils paient lʼépuration de lʼeau en fonction de la quantité consommée. Cʼest ce que lʼon appelle le principe du "pollueur-payeur".

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En passant dans ta maison, lʼeau sʼest chargée de polluants. Il faut maintenant la nettoyer avant de la rejeter dans la rivière. On lʼachemine vers une station dʼépuration pour la rendre brute. Et sais-tu que de tout petits êtres vivants appelés bactéries nous rendent de grands services ?

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À TOI DE JOUER... Dans la station dʼépuration, les eaux usées sont débarrassées de leurs substances toxiques. On utilise, comme dans la station de production dʼeau potable, un traitement physico-chimique et/ou biologique. Découvre les différentes étapes du traitement en te référant à la page suivante.

Épandage

Incinération

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Le dégrillage Le dégrillage permet dʼenlever les plus gros déchets qui pourraient endommager la station dʼépuration. Ces déchets sont incinérés ou enfouis. Le dessablage/déshuilage Les sables et les graviers se déposent au fond du bassin. On injecte alors de lʼair pour aider les graisses à remonter à la surface. Ces graisses sont ensuite raclées et stockées avant dʼêtre incinérées. Lʼaération Cʼest un traitement biologique. On utilise des bactéries pour dégrader les matières organiques. Les bactéries sont des organismes vivants qui raffolent des excréments, de lʼurine et de lʼazote. Comme elles sont hyper-actives, elles se multiplient rapidement et produisent des déchets qui ressemblent à de la boue. La clarification La clarification permet, par décantation, de récupérer les boues au fond du bassin et à la surface de lʼeau claire. Elles sont, ensuite, rejetées dans la rivière ou dans la mer. Lʼépaississement des boues Pour éviter dʼutiliser trop de camions pour transporter les boues, on les épaissit, cʼest-à-dire quʼon enlève une bonne partie de lʼeau quʼelles contiennent. Ces boues sont ensuite épandues sur des champs ou incinérées avec les ordures ménagères.

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En savoir plus avec Mme Step Ce traitement est le plus répandu en Bretagne. Dans les stations les plus récentes, on utilise aussi des techniques plus complexes comme la désodorisation, la floculation et/ou la désinfection. Ces traitements coûtent souvent très cher, consomment de lʼénergie et produisent beaucoup de déchets. Des solutions plus économiques et écologiques existent. Par exemple, dans certaines villes, on a installé des bassins de lagunage. Ce sont de grands bassins dans lesquels lʼeau subit un traitement entièrement naturel : Les plantes aquatiques et les algues se joignent aux bactéries pour faire le nettoyage des eaux usées. Aussi, dans les endroits isolés, les maisons ne sont pas toujours raccordées aux égouts. On installe alors un assainissement individuel qui fonctionne un peu comme une mini-station dʼépuration. Ces assainissements sont généralement des fosses septiques ou des puisards. Mais au fait, cʼest comment chez toi ? Sais-tu où vont les eaux usées ?

Lagunage 45


Sais-tu dʼoù vient lʼeau qui arrive chez toi ? Connais-tu la rivière ou la nappe souterraine dans laquelle elle a été puisée ? Saurais-tu retracer le chemin quʼelle a parcouru pour arriver dans ta maison ? Avec les informations contenues dans ce livret, tu peux mener lʼenquête et remplir le petit texte à trous ci-dessous. Il faut maintenant aller chercher les réponses auprès des professionnels qui travaillent sur ton territoire dʼeau ou directement à la mairie. Tu trouveras toujours quelquʼun pour te renseigner !

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En savoir plus Ton territoire dʼeau, cʼest le bassin versant qui alimente la rivière de et/ou la nappe souterraine qui est captée à

.

Pour avoir toujours suffisamment dʼeau, surtout en été quand il y a beaucoup de touristes et quʼil pleut moins, on a prévu des réservoirs dʼalimentation en eau. Dans ta commune il y en a

.

L'eau est rendue potable dans lʼusine de potabilisation de

.

Elle est ensuite stockée dans des châteaux dʼeau puis acheminée jusqu'à ta maison. Ensuite, lʼeau qui est utilisée et salie rejoint la station dʼépuration de

.

Une fois épurée, elle est rejetée dans la rivière de

.

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Mr. dʼHéluge, Hydrologue à lʼUniversité de Rennes (p. 8) Lʼhydrologie sʼintéresse au cycle de lʼeau, cʼest-à-dire aux échanges entre lʼatmosphère, la surface et le sous-sol de notre planète. Pour ma part, jʼétudie surtout lʼeau à lʼétat liquide, et plus spécialement la pluie. Je passe les gouttes dʼeau au microscope pour analyser leur composition, ce que les experts appellent leurs propriétés physico-chimiques. Il ne faut pas croire que toutes les pluies se ressemblent et cʼest bien la raison pour laquelle je les analyse au quotidien pour évaluer leur degré de pollution. Cʼest un métier passionnant, mais il ne faut pas avoir peur dʼêtre mouillé. Je passe plus de temps dans mon imperméable que dans mon laboratoire.

Mr. Forage, Hydrogéologue à la Direction Régionale de lʼEnvironnement (DIREN) (p. 12) Ce que je fais ? Je cherche lʼeau dans les sous-sols de la terre et jʼanalyse sa composition. En somme, je suis un chercheur dʼor bleu ! Jʼobserve comment lʼeau sʼinfiltre et circule dans les roches mais aussi ce quʼelle emporte avec elle comme polluants. Et, je dois avouer que mes découvertes ne sont pas toujours réjouissantes ! Lʼeau souterraine est souvent polluée.

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Mr. Sage, Animateur de bassin versant (p. 15) On dit de moi que je suis le chef dʼorchestre du bassin versant. Je travaille avec tous les usagers et les professionnels pour améliorer la qualité de lʼeau et trouver des solutions. Jʼorganise des réunions, jʼinforme les habitants de mon territoire, j'observe lʼétat des rivières. Ce nʼest pas toujours facile dʼaccorder les violons ! Les "pollueurs" ne sont pas toujours ceux que lʼon montre du doigt !

Mr. Ecowarrior, Animateur nature (p. 21) Je suis passionné dʼenvironnement et jʼaime partager mes connaissances. Je suis animateur nature au sein dʼune association dʼéducation à lʼenvironnement. Mon lieu de travail, cʼest la rivière ! Chaque jour, jʼaccompagne des groupes dʼenfants ou dʼadultes pour découvrir les animaux et les végétaux qui vivent dans les cours dʼeau. On sort les épuisettes, on observe les petites bêtes et on mesure le degré de pollution. Quand on connaît la vie de la rivière, on a envie de la préserver!

Mr. Flocʼh, Responsable dʼusine dʼeau potable (p. 26) Ma spécialité : cʼest la potabilité ! Je dois mʼassurer que mon usine fonctionne parfaitement bien pour produire une eau potable de très bonne qualité. On dit quʼune eau est potable quand elle peut être bue tous les jours, tout au long de la vie, sans provoquer de maladie. Cʼest donc au quotidien quʼil faut vérifier la propreté de lʼusine, analyser la composition de lʼeau et prévenir les pannes !

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Mme Opur, Technicienne en traitement dʼeau potable (p. 30) Je travaille dans lʼusine de Mr. Floc'h. Ma spécialité, cʼest la filtration. Je surveille en permanence les différentes étapes du traitement de lʼeau. Si, par malheur, une machine tombe en panne, je dois la réparer rapidement. En somme, je suis un vrai MacGyver…

Mme Mousse, Technicienne de génie sanitaire à la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et sociales (DDASS) (p. 39)

On mʼappelle le policier de lʼeau ! Je travaille pour la DDASS et je suis chargée de contrôler la qualité des eaux de baignade. Tu mʼas peut-être déjà croisée sur une plage ou au bord dʼune piscine. Je prélève un peu dʼeau et jʼanalyse sa composition. Quand le taux de pollution est trop élevé, jʼinterdis la baignade. Grâce à moi, tu ne risques plus de tomber malade en trempant tes pieds dans lʼeau !

Mme Step, Agent de station dʼépuration (p. 43) Je fais un peu le même travail que Mme Opur, mais dans une station dʼépuration. Ma mission est de veiller au bon fonctionnement des installations. Jʼinterviens à toutes les étapes du traitement : jʼentretiens les bassins, je mʼoccupe du transport des boues et je surveille la santé de la truite.

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• Amont : Partie supérieure dʼun cours dʼeau, d'où arrive le courant. • Aquifère : Couche de terrain qui peut contenir une nappe dʼeau souterraine. • Atome : Petites briques constituant la molécule. Ils peuvent s'associer en très grand nombre ou en tout petit, comme c'est le cas pour l'eau. • Aval : Partie inférieure dʼun cours dʼeau. Vers où se dirige le courant. • Chaîne alimentaire : Ensemble dʼêtres vivants, où chacun mange celui qui le précède. • Condensation : Phénomène physique qui désigne le passage dʼun état gazeux à un état liquide. • Désherbage : Opération qui consiste à retirer les "mauvaises herbes", celles que lʼon considère comme envahissantes et nocives. Il peut être chimique ou mécanique. • Eau brute : Eau prélevée dans le milieu naturel (rivière, lac, nappe) et qui n'a subit aucun traitement. • Eau douce : Eau contenant très peu de sels dissous.

• Eau potable : Eau qui doit répondre à un certain nombre de normes pour pouvoir être bue tous les jours, toute la vie, sans provoquer de maladies. • Eau usée : Eau altérée par les activités humaines. • Ecosystème : En écologie, désigne un ensemble formé par des êtres vivants, animaux et végétaux, ainsi que lʼenvironnement dans lequel ils vivent. Tous dépendent les uns des autres ! • Evaporation : Passage de lʼétat liquide à lʼétat gazeux. • Enfouissement : Action de mettre sous la terre, enterrer. • Exutoire : Endroit par lequel l'eau s'écoule vers la rivière ou vers la mer. • Floculant : Molécule qui emprisonne certaines matières et forme des flocons. • Herbicide : Synonyme de désherbant. Produit, chimique ou non, que lʼon met sur les cultures pour tuer certains végétaux. • Hydrophile : Un élément est dit hydrophile (qui aime lʼeau) quand il est capable de créer des liaisons avec la molécule dʼeau.

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• Hydrophobe : Qui est incapable de créer des liaisons avec la molécule dʼeau. • Ligne de partage des eaux : Limite géographique qui sépare deux bassins versants. • Lisier : Rejet liquide des animaux (excréments, urines). Le lisier est utilisé comme engrais pour nourrir les plantes. Mélangé à de la paille, on parle de fumier. • Matière organique : Matière produite par les êtres vivants, capable de se décomposer. • Molécule : Association dʼatomes dont la composition est toujours donnée par une formule chimique. Ex : H2O. C'est la plus petite partie d'une substance que l'on peut isoler tout en gardant ses caractéristiques. • Molécule tensioactive : Molécule à deux têtes, une qui aime lʼeau, une autre qui la déteste mais qui, par contre, attire les matières grasses. • Nappe souterraine : Couche de terrain poreux qui stocke lʼeau. Elle est aussi appelée nappe phréatique. Cʼest un réservoir dʼeau naturel dans lequel on puise lʼeau potable. Elle est toujours en relation avec un fleuve ou une rivière qui lʼalimente.

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• Nitrate : Sel dʼacide nitrique contenant de lʼazote et de lʼoxygène. • Nutriments : Elements nécessaires à l'alimentation des organismes. • Pesticide ou produit phytosanitaire : Terme utilisé pour désigner toutes les substances naturelles ou de synthèse que l'on répand à la surface des sols pour empêcher les parasites, animaux ou végétaux, de détruire les cultures. Les pesticides comprennent donc les herbicides, les insecticides... Ils sont toxiques. • Perméable : On dit quʼun sol est perméable quand il laisse passer les liquides, notamment lʼeau. • Phosphate : Sel dʼacide phosphorique. Il est utilisé comme fertilisant en agriculture. • Poreux : On dit quʼune roche est poreuse quand elle est remplie de tout petits trous qui laissent passer les liquides. • SAGE : Document organisant la gestion de l'eau à l'échelle d'un bassin versant. • Toxique : Un produit est dit toxique quand il agit comme un poison.



Les expériences que tu viens de réaliser ont été conçues par l'association "Les Petits Débrouillards". Depuis plus de 20 ans, cette association d'éducation populaire propose des activités scientifiques et techniques aux plus jeunes et à travers toute la France mais aussi dans 14 pays du monde. Si tu souhaites poursuivre l'aventure et expérimenter sur des thèmes aussi divers que : la chimie, l'astronomie, la vie végétale... Rejoins un club Petits Débrouillards près de chez toi !

Contact : Association Les Petits Débrouillards Bretagne Siège Régional 13 bis boulevard du Portugal 35200 Rennes Tél. 02 99 50 05 14 - Fax. 02 99 50 65 15 Courriel : bretagne@lespetitsdebrouillards.org Site internet : www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org

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© Les Petits Débrouillards Bretagne - août 2008 Rédaction : Agnès Jahier et Anouck Hubert (APDB) Conception graphique et illustrations : Jessica Romero et Lisa Gambey (APDB) Remerciements : Hocine Benjoudi (Université Pierre et Marie Curie), Philippe Seguin (Agence de l'eau Loire Bretagne), Eric Château (Parlons Techn'Eau), Bérangère Hennache (Bassin Versant du Frémur SMPEPCE), Muriel Fagot (Agriculture et Environnement), l'équipe des Petits Débrouillards Bretagne et l'Association Française des Petits Débrouillards Directrice de publication : Haud Le Guen

L'appellation "Les Petits Débrouillards" est une marque déposée. Imprimé en France par l'imprimerie Du Rimon.


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LES PETITS DS DEBROUILLAR tagne Bre

Ce livret a été imprimé sur du papier recyclé


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