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L
’année 201 2 nous a rappelé un élément que nous avions eu tendance à oublier : les enjeux de culture scientifique et technique ne constituent pas une fin en eux-mêmes ; ils sont liés à un système plus large qui a beaucoup évolué depuis 30 ans. Il était logique que ces évolutions impactent la situation des Petits Débrouillards. Ces évolutions sont multiples. Elles touchent au monde de la recherche scientifique , à celui de l’enseignement supérieur et de l’université, aux enjeux éducatifs envers les plus jeunes et enfin, au monde associatif lui-même dont le modèle économique dominant, déterminé par les redistributions publiques sous forme de subventions est à bout de souffle depuis plusieurs années : les signes de fortes tensions sont désormais patents. Comme nous l’écrivons dans nos différents rapports moraux depuis ces dernières années, la crise écologique, économique, financière et sociale est installée, pour longtemps voire très longtemps. Il serait fastidieux de dire en quoi chacun de ces paramètres d’évolution font sens pour notre mouvement d’éducation populaire, car cela fait partie de nos réflexions régulières et en 201 2, le moins que l’on puisse dire est que nos conseils d’administration ont eu leur comptant de discussions stratégiques et d’analyse d’évolution du contexte. Le point de départ de la mise en application de notre réflexion sur la crise et le nécessaire changement de modèle économique et d’organisation se situe au conseil d'administration de Besançon en mai 201 1 . Bien entendu, notre mouvement a été moteur dans la création de l’Alliance SciencesSociété qui nous a permis de mieux formaliser en quoi nous pouvions défendre une vision de la Culture Scientifique et Technique prospective et faite de propositions concrètes et opératoires. Mais, 201 2 aura été dans les faits, la première année de plein exercice de notre dossier d’Investissement d’Avenir (le JIX pour celles et ceux qui sortiraient d’une très longue hibernation). Les éléments saillants qu’il convient de partager dans ces quelques lignes permettent d’illustrer que : L’évolution structurelle, organisationnelle et administrative de notre mouvement avance à grande vitesse et de façon très efficace. Nous devons ici féliciter et encourager nos équipes qui parviennent à digérer de nouvelles procédures complexes, des modus operandi de réseau tout à fait enthousiasmants, l’inter-régionalité s’est mise en place, de façon plus rapide qu’espérée. Malheureusement, certaines associations régionales, moins adaptatives que d’autres, ont évité de justesse la catastrophe et, pour certaines d’entre elles, ne sont pas encore sorties d’affaire. La stratégie adoptée collectivement à Besançon, si elle avait été mise en œuvre, aurait évité d’en arriver là, avec un coût collectif et humain toujours trop important. La solidarité remarquable du réseau a permis de faire face et de minimiser les effets néfastes de ces situations qu’il nous faut éviter de voir se reproduire. L’apprentissage par le faire de la gestion d’un dossier d’investissement de l’Etat implique des coûts que nous avions sousestimés, qui sont lourds, en raison d’une gestion bureaucratique très lourde qui génère des « coûts de transaction » non seulement très élevés mais en plus non toujours prévisibles.
Enfin, nous sommes prêts à diffuser, communiquer et faire valoir en 201 3 les premières productions que notre mouvement aura créé. Le Science Tour se met en branle le 28 Juin 201 3, de beaux partenariats se sont construits avec France Télévision et la compagnie Hop et n’en doutons pas, des demandes de partenariat ne manqueront pas de nous parvenir ! La nouvelle époque de notre mouvement commence, elle est riche de projets, d’ambitions, mais aussi de risques à tous les niveaux. Je suis personnellement convaincu que nous avons su faire preuve d’une intelligence et d'une réactivité collectives tout à fait étonnantes et de premier niveau. Je n’en doutais pas, mais je tiens ici à vous faire savoir ma fierté de vous avoir représentés. Toutefois, alors que j’entre dans la dernière phase de ma présidence de ce mouvement d’éducation populaire, je me permettrai de conclure de façon prospective en vous indiquant quelques lignes de priorité que je souhaite partager avec vous lors de nos prochaines rencontres, et qui, je le pense, doivent faire partie de notre agenda commun. En premier lieu, n’oublions à aucun moment que nous sommes un mouvement d’éducation à la citoyenneté par la science. Le caractère scientifique du mouvement doit être à l’abri de toute critique et cela ne sera possible que si et seulement si chaque région est appuyée par un conseil scientifique et tout projet suivi par un comité scientifique ad hoc. En second lieu, nos liens institutionnels. Si notre mouvement fait aujourd’hui partie du premier cercle des acteurs, que la légitimité de notre parole s’est affirmée, notamment dans le débat sur la « gouvernance » de la CST, mais aussi dans le cadre de la préparation de la loi de l’Enseignement supérieur et de la recherche, il faut dire que notre position institutionnelle reste à consolider. Des possibilités de rapprochement avec des grands établissements publics sont tout à fait accessibles et devront constituer un axe de consolidation de premier plan : nous avons la sympathie des directions générales des grands organismes de recherche et de bien des universitaires. En troisième lieu, notre nouveau projet associatif est en construction, et son élaboration demande et demandera du temps. Il nous faut penser à long terme pour en déduire nos priorités présentes. Alors que le discours sur les sciences et les techniques est surdéterminé par les obsessions de compétitivité et de croissance, il est encore plus important que par le passé de mettre l’accent sur la nécessité éducative d’un rapport fraternel et émancipé aux démarches scientifiques et de recherche. Comment éduquer à la citoyenneté par la science autrement ? La « culture d’innovation » est trop souvent substituée à la culture scientifique – du questionnement - dans notre pays : nous sommes conscients qu’il ne saurait y avoir d’innovation technologique sans innovation sociale et que celle-ci doit être première. C’est dans les prochains mois que nous devrons mettre notre stratégie en forme, notamment dans le cadre de la préparation des prochains Contrats de projets État Région. Nous avons pu constater que notre discours sur le primat du développement des lieux de pratiques scientifiques, techniques et numériques, partout dans le pays, touchait nos élus régionaux et c’est de bon augure pour le mouvement !
En quatrième lieu, revenons à la crise. L’ensemble des acteurs tente chacun à sa manière de réagir ou de s’adapter à la crise. Notre choix en la matière est connu de chacune et de chacun. Ces réactions et adaptations génèrent de l’instabilité dans le système, qu’il s’agisse des acteurs de la CST, de la loi ESR, des discours incessants sur la compétitivité et la croissance, ou encore des coûts de transaction associés à la transition de notre modèle économique. Notre façon de voir, de concevoir et de définir nos enjeux en sont influencés. C’est le propre d’un système social que de pouvoir évoluer en de nombreux points et ce, de façon permanente. Dès lors, comment stabiliser notre façon de penser, comment énoncer des valeurs réactualisées mais fidèles à notre histoire ? Comment dire en mots clairs, et compréhensibles par des tiers le sens de notre aventure ? C’est le défi de notre prochain projet associatif qui, vous le savez, devra être à la fois ambitieux dans sa formulation, à la hauteur de la période historique que nous vivons, et accessible à des hommes et femmes de bonne volonté.
Quelques mots personnels de votre encore président. Je quitterai ma fonction de président à l’issue de l’Assemblée Générale du 29 juin 201 3, pour raison de santé. Je m’étais engagé à rester jusqu’à cette date : promesse tenue. Ce fut un immense plaisir que présider cette association à nulle autre pareille : je suis très admiratif de la capacité adaptative du mouvement dans une période particulièrement instable, et de la créativité dont l’ensemble du mouvement a continué à faire preuve, que ce soit avec le Science Tour, la création de nouveaux outils pédagogiques, dont la Modulothèque sur la cellule, ou encore le développement du numérique. Et toujours avec en tête, le public pour lequel nous travaillons, enfants et jeunes. Jacques Weber
Président de l'Association française des Petits Débrouillards