peut ĂŞtre March 2011 - Issue 1
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CONTENTS
March 2011 - Issue 1
005 006 017 031 045 057 063 072 081 108 111 123 139 148 152 155
EDITO POLAROID PORTRAITS Hannah Johnson BEHIND THE SCENE Lanvin FOCUS ON John Nollet BEHIND THE SCENE Sonia Rykiel FASHION INSIDERS BEHIND THE SCENE Basil Soda INTERVIEW Christophe Josse BEHIND THE SCENE Christophe Josse INTERVIEW Yulia Lobova BEHIND THE SCENE Didit Hediprasetyo EBONY MERMAID Alima LIVE MUSIC Julian Casablancas PORTFOLIO Olivier Bousquet HELLO DE LOU CONTRIBUTORS
EDITO
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I used to be a seamstress, a waitress, a doll maker, a call center operator, a designer, a salesgirl, each one for a short time. Now i’m a photographer and i think it’s for a long time. My lifetime actually. I have blogs and decided to gather my photographs in a more professional and structured way. My blogs are about instant thoughts and feelings. I like them like they are. But i want this magazine to allow me to have a hindsight look at my pictures and show them in a different way. I mix “old” pictures i have taken to the newer ones. Because sometimes they make more sense to me in a non-chronological way. I also would like this magazine to introduce people/works i love and admire. Some of them may not be famous, but they deserve to be known as well. I hope you’ll see the famous ones in a different way you are used to see them. Famous, unknown… whatever. I like to follow their story so you’ll probably see them regularly. This magazine is about how i see them. Do you see them that way too ?
Nathalie Malric, creative director.
All images copyright Nathalie Malric except Olivier Bousquet portfolio. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced in whole or in part without permission from the publisher. Copyright peut-être magazine 2011
POLAROID PORTRAITS
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Hannah Johnson
Marylin Agency
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Hannah arrived only 10 minutes late and she deeply apologized, saying she hates being late. She’s from London and i love her accent. She had a blink reflex everytime i clicked on the shutter, which is pretty noisy as my Polaroid camera is an old machine. So we were impatienly waiting between 60 and 90 seconds (the time required for the Polaroid to develop) to find out if it would see on the pictures. There was no blinking and i love how sometimes confident and feline, sometimes fragile Hannah looks on the pictures. Her portraits are among my favourite Polaroid portrait photographs. That’s why i wanted her to be on the cover of the first issue.
Gold ďŹ sh chion dress and crochet dress from my personal collection.
BEHIND THE SCENE
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Lanvin
Autumn Winter 2010 - 2011
FOCUS ON
Immersion dans l’antre du coiffeur des stars : Vanessa Paradis, Monica Bellucci, Marion Cotillard, Emmanuelle Béart. Paris 2è arrondissement. Dans son atelier dont un mur est entièrement recouvert de photos, de cheveux taillés en forme de plume, de fines tresses perlées, autant d’idées qui nourrissent son inspiration, John Nollet sculpte une à une, dans une argile terracotta qu’il humidifie régulièrement, les mèches de la coiffe du chanteur à qui se destine cette coupe : “Un Jules César massaï”, coiffe réalisée spécialement pour une séance photo. Dans cet atelier, l’artisanat dans son expression la plus pure côtoie le luxe suprême. Le plan de travail réduit à une planche sur des tréteaux est recouvert de bols d’argile, de plumes aux couleurs vives, d’extentions capillaires. Il jouxte de somptueuses malles Vuitton, fruit de sa collaboration avec la maison au mythique monogramme, presque aussi impressionnantes par leur taille que les boîtes géantes des prestidigitateurs.
Ici, il s’agit du “hair wizard”.
031
John Nollet
BEHIND THE SCENE
045
Sonia Rykiel
Autumn Winter 2010 - 2011
FASHION INSIDERS
057
Carine Roitfeld
Ines De La Fressange
Anna Piaggi
Anna Wintour
Anna Dello Russo
BEHIND THE SCENE
063
Basil Soda
Haute Couture Spring summer 2011
INTERVIEW
072
Christophe Josse
Interview by Nathalie Malric
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Fraîchement élu membre permanent de la Chambre syndicale de la Haute Couture, Christophe Josse, initialement destiné à une carrière d’antiquaire ou galeriste, comprend en crayonnant des silhouettes sur ses feuilles de cours qu’il est fait pour dessiner des robes. En 2005 il présente sa 1ère collection en son nom propre, après avoir travaillé pour Torrente et Louis Féraud. A 3 semaines de son défilé Haute Couture printemps-été 2011 qui s’est déroulé au Palais de Tokyo le 24 janvier dernier, il nous dévoile la génèse de sa collection, ses inspirations, ses projets, sa vision du métier. PE : Bonjour Christophe, comment avezvous fait pour convaincre vos investisseurs, vous qui êtes une jeune maison ? CJ : Il faut tomber sur des gens qui sont séduit par votre histoire et qui vont vous porter et vous aider à concrétiser les choses, en n’oubliant pas que la perspective du prêt-àporter, elle, peut générer des rentrées d’argent plus conséquentes qui feront que l’histoire peut être pérenne. Il y a une réalité : on ne peut pas investir pendant des années et des années dans une maison, en mettant de l’argent simplement pour vendre quelques robes de couture ou même en vendre un peu plus car il y a un moment où cela ne suffit pas pour tenir ou même exister réellement. PE : Vous n’avez jamais pensé à commencer par le prêt-à-porter ? CJ : Non parce que pour moi ce n’était pas la façon dont j’appréhendais les choses. Il y a 20 ans, 25 ans j’avais vraiment envie de la couture, ça me faisait vraiment rêver. C’est ça qui suscitait chez moi une excitation et un désir de construire quelque chose. C’était la couture, peut-être basée sur des images passéistes ou un peu surannées aujourd’hui mais c’est cela qui me faisait rêver. En essayant de bien faire la différence entre couture et “couturasse”. Pas
tomber dans un truc qui sent le vieux et qui soit plombant. PE : Le fait de faire de la couture en votre propre nom était une motivation supplémentaire ? CJ : Oui, c’est une motivation, c’est aussi des responsabilités que l’on n’a pas forcement eu l’habitude d’endosser, donc il faut les accepter. C’est une aventure humaine qu’il est intéressante de vivre. Parce qu’il y a des rencontres très enrichissantes, exaltantes. Cela ne se limite pas simplement à “on fait des robes”, il y a des rapports humains qui se tissent, c’est très enthousiasmant. PE : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que jeune maison ? Elles sont financières essentiellement, car si vous voulez véritablement faire de la couture il y a des dépenses importantes. Il faut structurer la maison donc vous prenez plus de personnel, il y a des charges sociales, tout ce qui est inhérent à la création d’une société, avec la différence pour la couture qu’il faut avancer et jouer beaucoup d’argent au départ, un peu comme au casino. Il faut mettre l’argent avant éventuellement d’en gagner donc c’est un peu perturbant, préoccupant par moments.
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PE : Vous sentez que c’est un frein à votre création ? CJ : Non ce n’est pas un frein à la création, il n’y a pas de frein là-dessus. On mélange les tissus cette année précisément, on mélange des matières plus techniques (néoprène dand lequel on coupe habituellement des combinaisons de plongée, spinnaker, toile utilisée pour la voile) avec des matériaux couture. Ce n’est pas dans l’idée de faire des économies sur le tissu, mais plus de mixer des matériaux du quotidien, et de les détourner de leur utilité première pour les utiliser autrement et pour donner quelque chose d’un peu plusludique ou différent. PE : Quelles sont les prochaines étapes que devra franchir la maison ? CJ : Une structuration plus importante en développant certaines activités de la maison, notamment en mettant en place un prêt-à-porter digne de ce nom. Ce qui induit un investissement financier plus important pour pouvoir prendre du personnel qui s’occupe du prêt-àporter, des équipes de vente, quelque chose de plus technique qui induit des dépenses plus importantes, mais qui ne peuvent se faire que si le capital de la société est un peu plus important. PE : Vous pensez au développement d’une ligne d’accessoires, de sacs, des campagnes publicitaires ? CJ : L’idée est de construire une histoire avec le souci que ce ne soit pas simplement des vêtements que l’on vende, mais aussi une globalité de quelque chose dont le noyau dur serait la couture.
PE : Quelles relations vous entretenez avec les autres créateurs ? Est-ce qu’il ya une famille de la mode ? CJ : Je connais des créateurs qui présentent en couture. J’ai de très bons rapports avec “On aura tout vu”, il m’arrive de croiser Stéphane Roland, Dominique Sirop, Lefranc Ferrant. Ce sont des gens avec lesquels les choses se passent très bien. Il y a des moments où l’on peut se rencontrer lors d’un voyage ou d’un cocktail, mais je n’ai pas de relation très suivie avec les autres créateurs. PE : Au début, aviez-vous une vision plus fantasmée de la mode ? Le fait d’être immergé dans ce milieu a-t-il changé votre regard ? CJ : Sans doute au départ on a une vision un peu plus naïve, un peu plus onirique des choses, un peu fantasmée et sans doute un peu rêvée, exaltée que l’on essaye de garder intacte. Mais les affres du quotidien font que de temps en temps il y a une certaine érosion qui s’installe. Mais ce qui est bien c’est que justement il y a tout de même à travers la construction de la collection des moments de telle exaltation et de tel bonheur ! De vrais plaisirs avec une donnée ludique aussi. Il y a un travail d’équipe donc par moments la sensation de vraiment créer quelque chose, de mettre en place une histoire. Il y a aussi des rires, une ambiance parfois très sereine. Il y a des tensions aussi mais c’est vivant, c’est cela que j’aime. C’est vivant et chaque jour apporte ses joies, ses enthousiasmes, ses inquiétudes. Il y a des grands moments d’exaltation, d’excitation. Rien n’est monocorde, il n’y a pas d’électrocardiogramme plat, c’est toujours en pleine vie.
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Tous les jours on rencontre des gens nouveaux. PE : Vous ne ressentez donc pas une routine par rapport au calendrier des collections ? CJ : Ah non ! Le calendrier revient et ça permet de ponctuer l’année, même si c’est parfois un peu difficile. Ca induit de se mettre un peu de pression, d’essayer d’aller plus loin, de rechercher, de se surpasser. PE : Le rythme des collections n’est pas un peu trop éprouvant ? CJ : Non non non, ça va, ça fait aussi partie d’un tempo de vie qui est vraiment important, je crois. PE : J’ai lu que pour la collection printemps-été 2009, vous vous étiez inspiré de l’exposition Serenpidity de Kim Powell, qui regroupait des photos faites au Sri Lanka. La photo fait-elle partie de vos différentes inspirations pour vos collections ? CJ : L’exposition de Kim Powell m’avait vraiment plu. Toutes ses photos étaient assez fortes, simples et très lumineuses, avec des couleurs très franches qui étaient un peu à l’opposé de ce que j’utilise habituellement. Il y avait des vrais oranges, des verts, des jaunes. Je n’avais pas forcement traduit toutes les couleurs de ses photos parce que ce n’était pas forcement moi mais j’avais quand même été très charmé parce qu’elle avait montré et ce qu’elle avait présenté. J’avais essayé de m’en inspirer dans les formes et dans les choix de la gamme chromatique. Et cette saison-ci, ce sont des photos de gens différents qui ont été à la genèse de l’histoire. J’ai vu à l’Orangerie
l’exposition d’Heinrich Kühn où il y avait des silhouettes d’enfants et des couleurs plus ensoleillées que celles que nous avons utilisées jusqu’à présent, il y avait une ambiance qui était fin 19ème, début 20ème, j’aimais bien ce côté lumineux, gai, une sorte de perception de l’enfance et d’un monde qui a un petit peu disparu mais qui reste éternel. Il y avait quelque chose qui me plaisait là-dedans : l’esprit des photos, un soleil qui traverse les nuages, qui a fait que l’on a un tout petit peu rehaussée la gamme de couleurs. D’habitude elle est un peu plus grisée, cette saison-ci je suis parti sur des choses légèrement réveillées, des tons légèrement acidulés, comme s’il était possible de jouer graduellement, comme avec le volume du son, et qu’on aurait tourné un peu le bouton pour monter à quelque chose d’un tout petit peu plus empreint de soleil, de lumière, qui vient redorer et pepser un peu les couleurs. Et puis il y avait, là plus pour les formes, les photos de Bruce Weber, où il y a des petites filles haïtiennes dans des toutes petites robes blanches. Ca, c’était bien pour le tout début de la collection, des robes de petites filles, qu’elles soient celles de d’Heinrich Khün de la fin du 19ème début 20ème ou celles de Bruce Weber qui sont de 2010. Je trouvais que c’était intéressant de jouer avec ces silhouettes qui finalement n’étaient pas si éloignées que ça, sauf que plus de 100 ans les séparaient. PE : Pouvez-vous être inspiré par la musique ou le cinéma ? CJ : Le cinéma oui, la musique moins, c’est peut-être moins mon truc.
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PE : Avez-vous besoin d’une base visuelle ? CJ : Oui sans doute. Elle est inconsciente, chacun se fait sa pinacothèque personnelle. Je me rends compte que je reviens souvent autour des mêmes périodes, des mêmes histoires, il y a des choses un peu obsessionnelles qui reviennent. PE: Avez-vous besoin d’être dans des conditions particulières pour créer ? CJ : Ca dépend, il y a des périodes plus enthousiasmantes que d’autres, c’est difficile d’en tirer une conclusion récurrente. On ne peut pas être dans son monde et dans sa bulle en train de se dire on va créer, je vais passer 15 jours à me regarder dans la glace avec mes crayons et mon papier à me torturer l’esprit, il faut aussi aller assez vite, on peut amorcer quelques croquis,la collection. Il y a des rencontres avec des brodeurs, des plisseurs, des gens très différents, des fabricants de tissus, et petit à petit, la collection se construit. On amorce les premières images, les premiers croquis et puis il y a des rencontres qui font que on va continuer dans un sens ou prendre un chemin de traverse, une autre piste. La collection se fait comme un puzzle au fil des jours. Au départ, il y a quelques idées premières et après il y a mille et une façon de raconter et de percevoir les idées de base. Ce qui m’a servi de départ pour la collection cette saison, je ne suis pas certain que l’on y reconnaisse une photo sortie d’un bouquin ou d’une expo que je suis allé voir. Ce qui m’a donné envie au départ est après retraduit, réécrit différemment. PE : Vous arrive-t-il d’avoir une idée en vous disant que finalement elle ne colle pas
à cette collection et que vous la gardez pour une collection ultérieure ? CJ : Oui, cela peut être un croquis que l’on a mis de côté et que l’on garde d’une saison à une autre et que l’on redécouvre en ouvrant la chemise de croquis et on se dit “tiens, c’était pas mal, pourquoi pas ?”. Parce que le regard évolue et il peut être le démarrage d’une nouvelle collection, être repensé différemment. Mais quelques fois, c’est l’appui pour une impulsion, une idée qui revient et qui peut être retraduite d’une autre façon. 6 mois auparavant vous l’auriez fait différemment et 6 mois après encore autrement. PE : Quand vous commencez une nouvelle collection, faites-vous table rase des précédentes ou au contraire cela vous sert-il pour savoir où vous allez ? On essaye d’analyser les collections précédentes en portant un regard critique, toujours constructif en se disant parfois “Tiens, ça, ce n’est peut-être pas comme ça qu’on aurait du le raconter”. Il s’agit d’évoluer, d’avancer, de ne pas se satisfaire de ce que l’on a fait précédemment en se disant “ah, c’était tellement bien que vraiment maintenant il faut rien changer, on va continuer comme ça, c’est trop bien, on est les rois du monde”. Non, il faut se remettre en question et essayer d’appréhender les choses un peu différemment.
PE : J’ai remarqué que l’on voit à chacun de vos défilés le mannequin Yulia Lobova (voir son interview page 108/109) CJ : Oui, je la trouve très gracieuse, un peu
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fragile et en même temps elle a un port de tête impérial et sûr d’elle. Il y a une sorte de mix entre quelque chose de fragile et de conquérant. J’aime bien ça et physiquement, j’aime sa blondeur, son côté un peu éthéré. En même temps elle est présente et pas mièvre pour autant. PE : Vous arrive-t-il de créer en pensant à l’allure qu’aura une tenue sur elle ? CJ : Peut-être qu’inconsciemment elle est une sorte d’incarnation d’un type de silhouette ou de fille que j’aimerais retrouver dans mes vêtements. Pas de manière pensée en tout cas. PE : Avez-vous des icônes de style ? Des personnalités, des femmes qui vous inspirent, que vous trouvez élégantes ? CJ : Il y a des gens que je peux croiser dans la rue et que je trouve extrêmement élégants, ce n’est pas forcement les gens les plus connus au monde qui me font le plus rêver. On peut s’inspirer de quelqu’un qu’on va rencontrer chez un ami lors d’un dîner ou une photo qu’on arrache dans un journal ou que l’on trouve dans un vieux livre. Ca peut être mille et une choses finalement, j’ai un peu de mal à fixer ça sur quelqu’un en particulier. PE : À ce stade de la préparation de la collection, comment vous sentez-vous ? CJ : Je suis plutôt satisfait de ce que nous voyons, mais la collection n’est pas faite pour autant. PE : J’imagine que vous ressentez également de l’excitation, du stress ?
CJ : Oui, tout ça mélangé. Ca fait partie du passage obligé pour la construction d’une collection. C’est pour cela aussi que c’est plaisant de travailler. Il y a tout ça mélangé, l’excitation, l’abattement, le stress, la déception, l’enthousiasme. Il y a tout ça réuni dans un laps de temps assez réduit, en 2 mois, 2 mois et demi, il y a un peu toutes ces émotions qui vous traversent l’esprit ou le cœur. PE : Vous m’aviez dit que vous aimiez beaucoup la part de hasard qu’il y a au moment des essayages… la façon dont tombe un tissu … CJ : Absolument, toutes les saisons c’est pareil, il y a un geste pas forcement pensé, inattendu de la première ou du premier d’atelier qui fait que d’un seul coup, le tissu se positionne d’une telle façon qu’on a envie de suivre l’image que vous avez en face de vous, d’un seul coup on se dit “ben tiens, c’est beau comme ça, pourquoi pas ?” Cela arrive assez souvent quand même, un pli, une épingle… Enfin la robe ne se fait pas comme cela, il ne faut pas non plus imaginer que les robes se font par hasard et qu’elles sont construites simplement parce qu’ on a mis une épingle dans le mauvais sens ou que la manche a été montée à l’envers. Mais un geste parfois peut effectivement déclencher une envie, peut séduire et déterminer le sens de la robe d’une façon très différente de celui qui avait été suggéré au départ. C’est réel et cela rend les choses un peu excitantes aussi. PE : Il se peut que vous gardiez une idée née d’un malentendu entre ce que vous aviez dessiné et l’interprétation qui en a été faite à l’atelier ?
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CJ : Bien sûr, si elle me semble plus valorisante et plus enthousiasmante que ce que j’avais pu prévoir au départ, évidement parce que j’ai l’impression d’avancer. Je ne suis obtus au point de dire “Non c’est mon croquis, on va rester là-dessus”. Si le premier d’atelier me suggère qu’il serait plus intelligent ou plus valorisant pour la robe de tourner le tissu de telle façon en changeant peut-être la ligne, pourquoi pas si à la fin je suis séduit. C’est aussi un travail d’équipe. L’idée est qu’à la fin, l’histoire soit jolie à raconter et qu’elle séduise. J’ai besoin aussi du regard des gens qui m’entourent pour construire une histoire. Cela fait avancer, on s’interroge, c’est ce qui est intéressant, se poser des questions, d’éclairer un peu différemment le vêtement que l’éclairage auquel on pensait. Il y a mille et une façon d’orienter le prisme et de le mettre ou non sous la lumière. Cela se construit à plusieurs. PE : Vous avez un nouveau chef d’atelier sur cette collection, qu’en attendez-vous ? CJ : Un œil différent, une pulsion, un enthousiasme. PE : Cela a véritablement une répercussion sur la collection ? CJ : Pour le moment, il me semble mais vous pourrez peut-être plus en juger le jour du défilé, une fois que vous aurez vu les vêtements. Mais il me semble que oui. En tout cas dans l’atelier, il y a quelque chose de plus lumineux, de plus léger avec la même sensation de travail, avec des gens très positifs, très désireux d’y arriver, de s’investir à fond dans l’histoire. Ca c’est important.
“Dans l’atelier, il y a quelque chose de plus lumineux, avec des gens très positifs, très désireux de s’investir à fond dans l’histoire. Ca c’est important.”
Haute Couture SS 2010 and AW 2011 Beetle from ready to wear capsule collection
BEHIND THE SCENE
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Christophe Josse Haute Couture Spring summer 2011
INTERVIEW
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Yulia Lobova
Major Paris
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Peut Être : Hello Yulia, how old are you and where do you come from ? Yulia : I’m 20 years old, i’m from Russia and i was born in St Petersbourg in a small town. I’ve been a model for 2 years. I started in NYC, then i moved to Paris where i live now. I would like to live here as much as i can. It’s a beautiful town, there’s a lot of culture, that’s why i would like to work and live here. PE : I noticed you are at every show of Christophe. It’s important for him that you are here. How do you feel about that ? Yulia : It’s a big compliment, he never told me. It’s very important for me to be here, too. My first couture show was for Christophe, i was starting as a model. I was so young, i grew up with his collections. PE : Do you feel confident before every Christophe casting ? Do you think “i’ll will be part of the show for sure” ? Yulia : No, i’m like any other girl who comes for the casting. I wonder if i will match the mood of the collection. It’s a little bit scary because there’s so many new models every season. This season i’m happy to come to the casting just to say “Hello, happy new year” to Christophe, his staff and casting director. I would be very happy to be part of each one of his collection. Christophe’s collections are about feminity, independance, especially for young girls. It’s really quiet, elegant. Hair and make up are very natural, he doesn’t try to transform you. You look perfect in his clothes. They help you to be yourself.
“Christophe’s collections are about feminity, independance. You look perfect in his clothes. They help you to be yourself.”
BEHIND THE SCENE
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Didit Hediprasetyo
Haute Couture Spring summer 2011
EBONY MERMAID
Casque noir de jais, yeux de biche, peau scarabée. Alima (agence Next) s’est glissée dans la collection printemps été 2011 de Basil Soda. Dentelle et gros grain dessinent la ligne sirène d’un fourreau sablier, les escarpins vernis s’habillent de guêtres bijoux, le pantalon corset est enrichi de bandelettes de mousseline effilochée. Quant à la petite robe noire, elle se distingue par son élégance graphique.
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Low boots and all clothes Basil Soda ready-to-wear spring summer 2011
LIVE MUSIC
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Julian Casablancas Paris Le Bataclan 8th december 2009
PORTFOLIO
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Olivier Bousquet
www.walkingwithholga.blogspot.com www.openyourcards.blogspot.com
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Peut Être : Bonjour Olivier, quelles sont tes sources d’inspirations ? Olivier : À la source, il y a deux univers opposés qui nourrissent mon inspiration. La ville et la nature. La ville : pour les paysages urbains, les faisceaux lumineux, la saturation visuelle… la nature : pour les forêts, les matières brutes, son silence angoissant, son brouillard “Lynchien”. Mais en filigrane ce qui domine c’est l’aspect contemplatif et mélancolique. Finalement ce qui me fascine en ville je le retrouve dans mes errances en pleine nature. Cette série s’articule autour de mon amour pour l’architecture, pour la géométrie urbaine… toutes les formes qui se dessinent, les superpositions et jeux formels, l’amoncellement des câbles électriques, nourrissent ma vision. J’y vois des éléments formels qui m’inspirent dans mes créations graphiques, illustratives. Déambuler dans les rues à la recherche de perspectives, mettre en avant un détail, jouer avec les reflets ou contempler une structure industrielle… Cela serait comme courir après un “contour”, un “tracé” à l’infini, toujours en mutation, qui se répand, à l’image d’une tâche d’encre qui se diffuse lentement…
Lou, 28th march 2009.
When our eyes met at the supermarket 2 years ago i was overwhelmed by the beauty of Lou. She was carrying food in her crossed arms and she looked at me straight in the eyes. Her face was so sweet and pure that i asked her dad she was shopping with if i could take pictures of her. Her parents trusted me, now we are friends, and i’m so happy to be a witness of how she grows up beautifully. In every issue she will comment on a picture i have taken of her.
llage : Lou Drawing and co livier Bousquet Illustrations : O
“White porcelain pendants, stainless steel embroideries and veiled cameo on Christophe Josse Haute Couture spring summer 2011 wedding dress�
CONTRIBUTORS
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CREATIVE DIRECTOR PHOTOGRAPHER WEBMASTER Nathalie Malric GRAPHIC DESIGNER Olivier Bousquet Special thanks to Jeremy Derny www.peutetremagazine.com Contact : peutetremagazine@hotmail.fr WISH LIST Basil Soda : www.basilsoda.com Christophe Josse : 01 42 96 84 49 Didit Hediprasetyo : www.didithediprasetyo.com John Nollet : www.john-nollet.com Lanvin : 01 44 71 33 33 Sonia Rykiel : 01 49 54 60 60