LIVRES
“RUBRIQUE LIVRES” A LA DÉCOUVERTE DE FONTENAY-LE-COMTE Pages 22 et 29 à 31
NAPOLÉON
BAIN DE JOUVENCE POUR LA STATUE ÉQUESTRE DE NAPOLÉON À LA ROCHESUR-YON Pages 18 et 19
LE REPORTER SABLAIS
®
TOUTE LA VENDÉE
www.lereportersablais.com
N° 25 - octobre 2020
XAVIER HOFFMANN INTERVIEW EXCLUSIVE
Mensuel - 3€
VENDÉE GLOBE 2020 CHARLIE DALIN
La gestion du sommeil pour un skipper du VG p. 20 et 21
VG2020: TECHNOLOGIES EMBARQUÉES
Vers un record ? p. 24 et 25
9 PHOTOS-CLÉS AVANT LE 2ÈME DÉPART DE JÉRÉMIE BEYOU p. 26 et 27
YACHT-CLUB DES SABLES © Photo: Le Reporter sablais
La Chaume: Report pour une nouvelle réflexion p. 23
XAVIER HOFFMANN ANCIEN DIRECTEUR DU CASINO DES SPORTS
HISTOIRE: 1ÈRE ÉDITION DU VENDÉE GLOBE
1989: la 1ère édition fut un vrai challenge ! p. 28
Interview
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XAVIER HOFFMANN PROSPECTIVE: UNE VISION ICONOCLASTE POUR LE TOURISME DE DEMAIN
EXCLUSIF ! Exceptionnellement, Xavier Hoffmann, ancien Directeur de ce qui était l’incontournable Casino des Sports des Sables d’Olonne, a accepté de répondre aux questions du Reporter sablais.
Photos: Le Casino des Sports dans les années 30 Page de droite, photos centrales: Xavier Hoffmann en 1992
A
vant-Propos
Xavier Hoffmann a été, à la suite de ses parents, directeur du Casino des Sports situé à La Rudelière, aux Sables d’Olonne. C’est son grand-père maternel – Alphonse Alonzo, jeune entrepreneur - qui avait lancé en 1923 avec son associé Cyprien Imbert, avocat, un vaste projet immobilier à la Rudelière comprenant « des villas et des habitations à bon marché sur un plan en étoile, l’édification d’un parc des sports, de deux casinos et d’un grand hôtel » Suivirent les créations successives de buvette, salle de bal, salle de jeux, tennis, vélodrome et un terrain de
sports qu’utiliseront les Tigres vendéens. La crise de 1929 eut, ici aussi, ses répercussions. Après une liquidation judiciaire en 1934, un concordat en 1935 permit de relancer l’activité. Progressivement, le Casino des Sports - construit en 1928 -, avec sa grande salle de spectacles et ses salles de jeux, prit de l’importance et devint incontournable dans le paysage sablais. Il ne manquait pas de casinos aux Sables d’Olonne entre les années 30 et 50 puisqu’on en comptait trois ! A la fin des années 50, l’exCasino des Pins, situé au bout de l’avenue Aristide-Briand à La Rudelière, fut détruit.
Xavier Hoffmann Deux casinos restèrent en place, le Grand Casino - ou Casino municipal - situé sur l’actuel site des Atlantes et bénéficiant d’un soutien explicite de la Ville - qui y organisait les manifestations officielles -, et le Casino des Sports, un établissement considéré comme privé, géré par la famille Hoffmann dans le cadre d’un bail emphythéotique auprès de la municipalité sur des terrains situés à La Rudelière (le Casino des Sports est devenu le Joa Casino des Pins). Le Casino des Sports, bien que participant à l’image de la Ville - pratique et compétitions sportives, mini-golf, spectacles, discothèques - et apportant un incontestable supplément en terme de distractions pour les vacanciers, était marqué par une image plus populaire que son concurrent situé sur le Remblai. L’un et l’autre vivaient des périodes difficiles, tous les casinos français souffrant financièrement. La famille Hoffmann tenait le Casino des Sports à flot tant bien que mal. Xavier Hoffmann était à la tête du Directoire familial du Casino des Sports lorsque les autorisations de machines à sous sont arrivées en 1991 grâce à une décision du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua. Les casinos purent enfin souffler grâce à cet apport financier, parfois considérable. Nos interviews ont jusqu’ici concerné le plus souvent des élus. Il nous a semblé intéressant, cette fois-ci, d’interroger un ancien chef d’entreprise, très au fait du milieu entreprenial du Pays des Olonnes, ayant géré le Casino des Sports, fait partie de la Chambre de Commerce, et étant toujours membre d’organisations regroupant des entrepreneurs. Il a, de plus, été au début de sa carrière Vice-Président du Syndicat d’initiative des Sables d’Olonne,puis quelques années plus tard de l’Office du Tourisme. Il fut donc amené à jouer un rôle important dans le tourisme sablais.
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Le Reporter sablais: Xavier, raconte nous brièvement le projet à La Rudelière de ton grand père maternel, projet qui a conduit à la création du Casino des Sports. Et peuxtu aussi nous dire ce qu’il en était dans les années 70-80 lorsqu’ont été créés le Zoo, le petit circuit de la Prévention routière, la Thalassothérapie, le nouveau club de tennis: le Tennis-Club sablais…. Un projet global avait-il été esquissé par la Municipalité sur le site de La Rudelière ? UN EMBRYON DE PROJET TOURISTIQUE A LA RUDELIERE Xavier Hoffmann: Au départ, lors de l’arrivée de mon grand père Alphonse Alonzo au début des années 1920, il y avait une idée de cette sorte puisque la Ville avait négocié la vente et l’aménagement de terrains à bâtir pour y construire des villas. En contrepartie, ils devaient réaliser le Parc des Sports comprenant le stade/vélodrome avec le premier club de tennis, des installations de loisirs pour jeunes et un bar dancing attenant. Beaucoup plus tard, la mairie a montré la volonté de disposer aussi d’un établissement de thalassothérapie. Une première pierre pour la Thalasso avait même été posée à l’endroit du petit parking face à l’ISO. Vers 1980, nous avions présenté à l’Office du Tourisme, avec un architecte urbaniste, un projet d’aménagement touristique portant sur la totalité du site de La Rudelière. Un village de vacances et un hôtel étaient prévus. Un petit train touristique devaient les relier - ainsi que le Casino des Sports et le Zoo - à la plage de Tanchet. Le projet fut élaboré; il ne restait plus qu’à le…. financer ! Mais en dehors du programme des années 20, je n’ai aucun souvenir d’un projet abouti porté par la Ville des Sables d’Olonne pour développer cet ensemble remarquable qu’est « La Rudelière » dans les années 70.
LE CONCEPT D’UNE VILLE RÊVÉE A LA MER Le Reporter sablais: Des plans d’action avaient-il été mis en place à l’échelle de la Ville ou du territoire ? Xavier Hoffmann: J’avais 19/20 ans quand je fus élu vice-président du Syndicat d’initiative aux côtés de Gérard Faugeron. J’ai donc été au fait des dossiers pendant des décennies. Deux dossiers ont permis de fixer des axes stratégiques, l’un mené dans le cadre de la Communauté de Communes lors d’un séminaire d’élus à Noirmoutier, l’autre
concrétisant la mise en place d’un « Contrat de station ». Mais aucun vrai plan d’actions collectives (appuyé par une entreprise d’économie mixte public/privé) n’en a jamais découlé, ce qui me semble pourtant incontournable en matière touristique. Plus tard une réflexion urbanistique, pilotée par l’Office de Tourisme communautaire, a conduit au concept d’ « Une ville rêvée à la mer ». LRS: On était alors dans une logique de développement du tourisme. Quelles en étaient les grandes lignes? XH: J’ai toujours défendu l’idée que le tourisme, souvent considéré comme à part,
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Interview
relevait comme les autres sociétés de services des principes économiques les plus classiques. La cible concernée - les vacanciers - et l’aspect festif de l’activité a pu parfois laissé croire qu’il n’en était rien. Ces principes de base sont souvent bafoués car certains ont l’illusion de tout savoir en matière de tourisme sous le prétexte qu’ils partent eux-mêmes en vacances et auraient donc acquis une expérience et des compétences incontestables et suffisantes en la matière pour prendre des décisions avisées. Aux Sables d’Olonne à l’époque, i faut reconnaitre que nous n’avions alors pas la prétention d’une grande stratégie en matière de développement touristique. Nous étions marqués par une sorte de complexe limitant nos ambitions et dont la cause n’était autre que la présence de vacanciers de type congés payés et celle des campings sauvages. Dès lors, la moindre nouveauté que nous découvrions ne pouvait que nous enthousiasmer. Une des conséquences de ce complexe se traduisait par la rengaine de l’ « équipement manquant » qui aurait permis incontestablement de faire venir cette clientèle plus aisée et tant désirée. Chacun espérait donc la réalisation d’un investissement qui dynamiserait subitement le tourisme local. Le souhait d’avoir alors aux Sables d’Olonne un port de plaisance, un hôtel 3 étoiles, ou une thalassothérapie revenait alors régulièrement.
Les uns et les autres n’avaient pas totalement tort; il était nécessaire de construire un ensemble d’éléments cohérents afin de permettre à la Ville des Sables d’Olonne d’asseoir une image de qualité, une notoriété et devenir ainsi une ville touristique à part entière. Mais pour cela, j’estimais qu’il fallait aussi accoler à la prestation touristique des éléments indispensables tels que la qualité des routes, une desserte ferroviaire, une variété de restaurants, des hôtels adaptés, des campings, des taxis, des Casinos. Sans oublier des services indispensables: propreté des rues et sécurité des biens et des personnes. Un vrai « package » qu’avaient su mettre en place et maîtrisé des sociétés de vacances comme le Club Med pour ses clubs très à la mode et leur environnement proche, Pierre & Vacances, ou des empires comme les Disneyland. Mais aux Sables d’Olonne, l’un des problèmes était que la culture touristique était relativement absente. Sa longue histoire économique était davantage - voire même presque exclusivement marquée par la pêche et les marais. Il ne fallait pas, dès lors, s’étonner que le milieu industriel et touristique naissant soit quasiment absent des conseils municipaux et des entités d’influence. Ce qui était regrettable et eut certainement des répercussions dommageables pour le futur développement touristique des Sables d’Olonne comparativement
Photos: - Le Grand Hôtel - La pormotion passe par de belles Affiches de Tourisme - L’ancien Casino municipal / Grand casino - Le Casino des Pins, détruit.
Xavier Hoffmann à d’autres grandes stations balnéaires. UN ECART NON NEGLIGEABLE AVEC LES GRANDES STATIONS LRS: Certains parlent souvent des Sables d’Olonne dans les années 20 à 40 comme d’un lieu très apprécié sur le plan du tourisme balnéaire avec même la présence de personnalités. La nostalgie n’a-t-elle pas opéré plus que de coutume ? XH: Une certaine période faste a existé sur le plan touristique aux Sables d’Olonne. Le tour de France des casinos que j’ai réalisé m’a amené cependant à pondérer cette image, notamment au regard des « marqueurs qualitatifs » que sont le nombre de chambres de gamme supérieure, la taille des Casinos, la présence de villas de prestige, de clubs sportifs haut de gamme, d’un Palais des Congrès ou de restaurants gastronomiques. Les Sables d’Olonne ne pouvait, à cette époque, rivaliser avec des stations comme Deauville, Trouville, Cabourg, Arcachon, Biarritz, Evian, Vichy, Cannes ou Nice. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les villes thermales tombées en désuétude où figurent en bonne place des hôtels ayant eu leur heure de gloire. A vue d’oeil, ils proposaient chacun des centaines de chambres. Comparativement, notre fameux Grand Hôtel ou l’Hôtel du Remblai et de l’Océan devaient détenir à peine une quarantaine de chambres chacun. LRS: Il est vrai qu’il y avait aux Sables d’Olonne beaucoup de pensions de famille mais peu de grands hôtels. Et pour les Casinos, toujours dans les années 20 à 40, quelle comparaison peut-elle être établie ? XH: Nos archives ne remontent pas jusque-là. Dans les années 50, Les Sables d’Olonne avec ses deux casinos ne se situait,
en terme de chiffres d’affaires, que dans le milieu du palmarès national, ce qui faisait d’ailleurs douter l’administration de leurs capacités à attirer de gros joueurs puisqu’elle ne leur attribua l’autorisation d’exploiter la Roulette et le Black Jack qu’en 1974. Ces deux jeux ont toujours été l’apanage de grands casinos à la clientèle fortunée, ce qui n’était pas le cas pour les casinos des Sables d’Olonne. Le revers de la médaille était que ces clients fortunés étaient dans la capacité, si la chance leur souriait, de faire sauter la banque ! LRS: Comment peut-on expliquer que d’autres stations aient évolué à cette époque et pas Les Sables d’Olonne qui en avait tout autant les moyens? XH: Il y a eu de belles phases de développement aux Sables d’Olonne, avec des constructions de chalets néonormands sur le Remblai ou de belles villas à la Rudelière grâce à mon grand-père Alphonse Alonzo. Nous n’avions alors pas à rougir avec d’autres sites balnéaires remarquables (une de mes dernières découvertes est la station de Soulac-surMer). Malheureusement d’abord, trop de villas ont été démolies aux Sables d’Olonne. Ensuite, l’absence de rénovation a été préjudiciable. Ma mère, Jeannine Hoffmann, nous racontait à propos de la concurrence entre La Baule et Les Sables d’Olonne que les villes de St-Nazaire et de Nantes ayant été fortement détruites, pendant la seconde guerre mondiale, des logements à La Baule avaient été réquisitionnés pour loger certains de leurs habitants. Et selon elle, à la fin de cette période, les hébergements baulois ont été rénovés ou rafraichis, ce qui ne fut pas le cas pour les logements sablais, propriétaires et professionnels ne se posant pas la
Photos: - Xavier en compagnie de sa mère Jeannine Hoffmann - Villa Tertrais-Chailley - Piscine municipale - Louis Guédon, maire, et Xavier Hoffmann lors d’une cérémonie au Casino des Sports
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Interview
question de la pertinence de rénovations. Les Sables d’Olonne s’appuya donc sur une hôtellerie assez ancienne, datant de la fin du 19ème siècle, quand à l’inverse La Baule pouvait compter sur des hôtels prestigieux comme l’étaient L’Hermitage ou Le Royal. D’autres facteurs ont aussi joué comme les problèmes de transmission du patrimoine hôtelier, la concurrence internationale ou les nouveaux concepts pour les vacances. Aux Sables d’Olonne, les propriétaires vieillissant, leur succession se retrouvait sous la pression des promoteurs… A partir du début des années 60, le littoral français a subi la concurrence de l’explosion touristique en Espagne. Le Club Med et les villages vacances de même type ont attiré des clientèles correspondant à notre haut de gamme touristique. Enfin, le développement des stations de montagnes a engendré un découpage des vacances scolaires qui nous a été défavorable. PEU DE FONCIER DISPONIBLE ET L’ABSENCE D’UN GROUPE FINANCIER D’ENVERGURE LRS: Tu fais souvent référence à une forme de statisme des élus et du milieu du tourisme. Peux-tu préciser ta pensée ? On manquait de visionnaires, de bâtisseurs, d’investisseurs ? XH: A la lumière de la genèse touristique des Sables d’Olonne, on peut déceler les premières difficultés ayant empêcher un développement vers le haut de gamme.
Il faut se rappeler que le tourisme balnéaire a pris son essor grâce aux lignes crées par des compagnies de chemins de fer. Visionnaires et banquiers parisiens se sont souvent alliés dans des projets visant à créer de toutes pièces des stations balnéaires sur d’immenses emprises foncières totalement vierges et donc achetées à bas prix. Ces développeurs faisaient la pluie et le beau temps sur l’administration de ces territoires qui détenaient peu ou pas d’économies. Beaucoup plus tard, de nouvelles créations ont été réalisées selon les mêmes principes: nouvelles stations de sports d’hiver, différentes destinations soleil, arc antillais, création par l’Etat de La Grande Motte… Aux Sables d’Olonne, il n’était pas possible de suivre la même logique. La Ville existait depuis longtemps, avec un pouvoir politique bien implanté, et le foncier y devenait rare. De plus, aucun visionnaire ou groupe financier d’importance n’y a envisagé de projet d’envergure. Et le projet sur la route littorale à La Chaume mené dans les années 1950 et 60 a fait long feu. Quelques immeubles panoramiques restent présents, vestiges de ce qui devait être un imposant pôle touristique. A part quelques petits projets sur la dune du bout de ville dans les années 20 ou 30, le seul projet d’importance fut celui monté par mon grandpère Alphonse Alonzo avec son associé Cyprien Imbert sur une cinquantaine d’hectares à La Rudelière, sur des terrains acquis par la Ville des Sables
Photos: - Grands immeubles en front de mer et campings: le tourisme de masse - Le Jeu de la Boule au Casino des Sports - Le Casino des Sports, rénové en style Louisiane - Le slogan “Les Sables d’Olonne, la Plage des Familles”
Xavier Hoffmann d’Olonne auprès du Château d’Olonne. Seul ce projet peut être considéré comme similaire à ceux lancés dans des stations balnéaires naissantes. L’absence de grands espaces fonciers disponibles a sans doute empêché la réalisation d’un projet d’envergure, sans compter l’état d’esprit des habitants cherchant à préserver leur vie faite de traditions et de simplicité face à un tourisme quelque peu envahissant. Finalement, les locaux étaient assez peu enclins à soutenir une dynamique touristique ! Pour l’anecdote, lorsque mon grand père avait lancé le lotissement à la Rudelière, un membre du Conseil municipal avait critiqué la taille importante des parcelles. Il considérait que c’était gênant d’attirer une clientèle bien plus riche que les gens du coin… Un siècle plus tard ce type d’inquiétude rejaillit avec le projet actuel d’un bâtiment nautique dénommé Yacht-Club. Ensuite, la venue d’une clientèle dite de congés payés et l’installation de campings municipaux bas de gamme n’ont, bien sûr, pas favorisé un développement qualitatif du tourisme sablais, et l’absence d’équipements structurants et un brin prestigieux a empêché la Ville des Sables d’Olonne de rebondir durant la période des « trente glorieuses ». Nous l’avons nous-mêmes ressenti au Casino des Sports. Les clients aisés, des terriens, des industriels en provenance du Choletais et du Bocage, ont progressivement disparu, favorisant d’autres destinations comme l’Espagne ou la Côte d’Azur. LRS: Quelle était durant cette période d’après-guerre la position des élus sur ce dossier du Tourisme ? XH: Après guerre, c’est une maire communiste qui dirigea la Ville. On peut facilement imaginer que développer le haut de gamme et courir après
des touristes aisés n’était pas sa priorité. Pendant les treize années qui ont suivi, le député-maire Charles Rousseau - hormis la rénovation du Remblai - n’aura pas beaucoup porté d’intérêt à ce sujet. Il faut dire que son histoire et ses activités professionnelles, liées au port, le portaient à s’intéresser davantage à la pêche et aux marins. Ces choix politiques ou liés aux habitudes n’enlèvent rien aux valeurs intrinsèques de ces anciens édiles. Mais pendant que Les Sables d’Olonne restait presque figée, les équipes municipales des grandes stations concurrentes suivaient des stratégies initiées par de gros opérateurs touristiques. LRS: Y a-t-il un moment où des investisseurs se sont intéressés aux Sables d’Olonne ? XH: Quand ce fut le cas, les réalisations ne se sont pas faites avec beaucoup de bonheur…! La vague du boom de l’immobilier, dans les années 1970, nous a valu des immeubles du front de mer sans grand esthétisme. Quant aux réalisations immobilières de Port Olona, elles sont plus que médiocres… Nous avons eu davantage de gestionnaires dotés d’un bel esprit d’entreprise que des investisseurs de qualité. Les entrepreneurs qui ont apporté leur pierre dans le secteur touristique sablais étaient la plupart du temps issus d’autres territoires. Le seul hôtel 3 étoiles existant alors, on le devait à Jean-Pierre Blanchard qui était un bocain (NDLR: un habitant du bocage vendéen). Il en fut ainsi de la famille Girard qui a tenu de nombreux restaurants et bars. M. Siboun qui fut directeur du Casino de la Plage (site des Atlantes) n’était pas un sablais. Si son prédécesseur Léo David l’était, il fit une bonne partie de sa carrière à Paris.
Photos: - des plages sablaises chargées durant l’été: ici la Plage des Présidents - site de PRB - Mairie des Sables d’Olonne - Deux ouvrages cités par Xavier Hoffmann
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Mon grand-père Alphonse Alonzo n’était pas Sablais non plus, comme bien d’autres. Depuis peu, on constate une montée en gamme générale des équipements aux Sables d’Olonne, ainsi que l’arrivée de grandes marques commerciales; la preuve que la ville a changé de dimension. Concernant l’habitat, de nombreuses maisons individuelles ont fait l’objet de rénovations particulièrement remarquables. Les investisseurs vendéens cherchent désormais à cibler une clientèle plus aisée. UN PROBLEME INSOLUBLE: LA SAISONNALITÉ LRS: Il est souvent fait référence au manque d’hôtels de luxe aux Sables d’Olonne, au moins d’établisselments 4 étoiles. La comparaison est souvent faite entre Les Sables d’Olonne et La Baule qui, elle, dispose d’hôtels prestigieux comme L’Hermitage, Le Royal, Le Castel Marie-Louise et bien d’autres. Vous aviez vous-même un projet d’hôtel 4 étoiles dans les années 70 ou 80 au sein du site du Casino des Sports. XH: Durant toute ma jeunesse, j’ai toujours entendu ma mère parler de son projet de création d’hôtel et de Village de vacances. Elle avait affiché sur le mur derrière son bureau un plan d’élévations réalisé par Michel François, architecte et adjoint au maire. L’hôtel était prévu sur la surface utilisée par le mini-golf, et le Village de vacances aurait pu être construit sur le terrain mitoyen à l’arrière là où se trouvait la
Interview
Cité de la Colonie des Pins maritimes. Mais cela ne pouvait qu’être une espèce de fantasme… car la période était très compliquée financièrement pour notre famille et le Casino des Sports. LRS: Cependant à l’époque cet hôtel avait sa raison d’être puisqu’il manquait de structures hôtelières d’un certain niveau. Vous auriez pu emprunter en vous appuyant sur un dossier solide. Pourquoi n’avez-vous jamais réussi cette réalisation ? XH: Oui, cela pouvait avoir sa raison d’être au-delà de l’image de fantasme. Mais ne faisons pas preuve d’anachronisme! L’image et la rentabilité financière des casinos aujourd’hui, n’ont rien à voir avec celles d’hier… Et il en est de même pour l’image des Sables d’Olonne. D’abord, beaucoup de casinos, et donc le nôtre, vivotaient et n’avaient pas de marge de manœuvre financière. Jusqu’à l’obtention de l’autorisation des machines à sous en 1991, les établissements financiers ne leurs accordaient pas de prêts d’importance, et ne participaient pas à leur capital social. Ensuite, il faut être réaliste, au Casino des Sports, même si nous avions une bonne vision du marché et de la gestion du loisir et du tourisme, nous n’avions pas suivi de formation initiale en école de commerce nous permettant d’appréhender les méthodes de financement de ce type de projet. Ce qui fait qu’à notre époque et à notre niveau, trouver de l’argent auprès d’un établissement bancaire sablais ou vendéen
n’était même pas pensable d’autant plus que la difficulté était accrue par l’exigence d’un apport à hauteur de 50%. La saisonnalité de notre activité (NDLR: en zone station touristique, les casinos ne purent ouvrir jusqu’en 1978 que d’avril à septembreoctobre) ne pouvait que rafraîchir l’ambition d’un investisseur national soucieux de son placement. En tout cas, nos recherches de partenaire financier furent infructueuses, peut-être en raison de l’image du tourisme vendéen en général et sablais en particulier qui souffrait d’un niveau de gamme insuffisant. De plus, aucun texte législatif n’encouragait l’investissement dans les PME non industrielles… Aujourd’hui, les textes, la mondialisation, l’importance donnée à l’économie, facilitent la circulation de l’argent et les investissements. LRS: Et la saisonnalité n’est plus ce qu’elle était ! XH: En effet. Imaginer ouvrir la salle de dancing du Casino des Sports à Noël, c’était impensable. Les hôtels sablais étaient contents lorsqu’ils avaient obtenu un taux d’occupation de 55 à 60%. Aujourd’hui, le tourisme et l’image de la Vendée ont évolué, des résidents secondaires ou des visiteurs n’hésitent pas à venir lors de week-ends ensoleillés et durant toutes les vacances scolaires. En plus la démographie locale a évolué, et le « papy boom » améliore la durée de présence dans les résidences secondaires. DEUX CASINOS: UN DE TROP ? LRS: Parlons un peu de cette époque entre les années 30 et 70 car cela peut éclairer sur un certain état d’esprit en matière de tourisme et de loisirs aux Sables d’Olonne, ainsi que sur les logiques ou visions politiques durant ces décennies. A l’époque de tes parents, il y avait une sorte de vision hostile, je dis bien hostile, du Conseil municipal sablais car il y avait d’un
côté le Casino municipal et de l’autre, vous la famille Hoffmann, qui aviez l’image du casino « commercial ». XH: Oui. Cela nous était rappelé régulièrement par notre mère. Il y a eu des périodes qui furent très compliquées, qu’elle a vécues et subies lorsqu’elle dirigea le Casino des Sports à la suite du décès de mon père, une sorte de guerre de trente ans… Elle nous a souvent raconté qu’en 1960, deux ou trois mois après l’accident mortel de mon père dû à une malfaçon d’une voie municipale, elle reçut de la mairie son congé pour vétusté des bâtiments du Casino des Sports, ceux-ci étant en bois !! Il fut reconstruit en 1967… Déjà, il y avait eu des « coups de gueule » entre mon grand-père Alphonse Alonzo et le député-maire Charles Rousseau. Mais, il y eu aussi des répits puisqu’un jour le député-maire était venu lui proposer la gestion de l’autre casino, le municipal… Mais, malheureusement, mon grandpère était atteint d’un cancer à un stade avancé et avait dû refuser. Rappelons quelques aspects historiques. Le Grand casino (municipal) fut créé au bout du Remblai près du Grand Hôtel. A l’opposé géographiquement, un autre Casino avait été créé à La Rudelière, le Casino des Pins (NDLR: rien à voir avec le Joa Casino), avec une belle structure et doté d’un théâtre. En 1934, en raison des retombées de la crise de 1929, le Casino des Pins fit faillite. Et Alphonse Alonzo connut la même mésaventure pour son Lotissement de La Rudelière. Alphonse reprit la gestion de l’ensemble de loisir du Parc des Sports qui comprenait le stade, le vélodrome, les tennis, les jeux pour enfants ainsi qu’un dancing /buvette. A la fermeture du Casino des Pins, il demanda une autorisation des jeux d’argent et c’est ainsi que fut créé le Casino des Sports. Restaient donc en activité deux casinos sur les trois ayant existé. Situés chacun à l’une des extrémités de la Ville, ils se firent d’abord une concurrence
Xavier Hoffmann légitime lorsque Léo David géra le Grand casino, puis ils rentrèrent dans une vraie guerre commerciale à l’arrivée de son successeur. L’animosité coulait de source au regard des conditions dans lesquelles s’était déroulée la succession de Léo David pour le Grand Casino. Léo David ayant décidé de se retirer, un accord de principe avait été passé avec ma mère pour reprendre la gestion du Grand Casino. Apparemment avec la bénédiction de la plupart des élus. Mais, à la suite d’un coup de Trafalgar, la concession revint à un outsider sans expérience en matière de gestion de casino puisqu’il tenait un cinéma en ville. Ma mère, considérant que cette attribution n’était que la conséquence de copinages au sein de l’administration de la Mairie, c’est peu dire que les relations tant avec le nouveau concurrent qu’avec les élus ne furent pas au beau fixe durant plusieurs années. Ma mère eut longtemps des ressentiments, allant même jusqu’à présupposer qu’elle était sans doute mise à l’écart car elle était une femme et descendante d’une famille italienne. Les discriminations ne manquèrent pas, comme par l’exemple l’oubli du Casino des Sports dans les plaquettes du nouvel Office de Tourisme (en conflit d’intérêt avec les anciens Syndicats d’initiative)…… ou la création d’un club de tennis municipal visant à concurrencer celui du Parc des Sports géré par notre Casino…. ou l’absence de fléchages urbains vers notre établissement. Des éléments bien puérils au regard de la nécessité de monter une stratégie touristique pertinente avec des partenariats entre les deux casinos. Toujours est-il que cette ambiance et les désagréments qui en découlaient ne facilitaient pas la tâche pour ma mère alors qu’elle avait le mérite de gérer seule le Casino des Sports après le décès de mon père. Cette concurrence stérile épuisait commercialement chacun des deux casinos, choix
rare dans d’autres stations, se regardant en chiens de faïence, chacun installé à l’un des bouts de la ville… Une situation qui a forcément réduit à néant la mise en place d’une politique touristique ambitieuse* et augmenté l’écart avec les stations balnéaires concurrentes. *Note: l’activité des deux casinos ne se limitaient pas aux seules salles de jeux d’argent. Activités et compétitions sportives, animations culturelles, show et spectacles, boîtes de nuit etc.. drainaient des milliers de clients. Leur impact sur le tourisme sablais était donc conséquent. LRS: Le Casino des Sports, avant les machines à sous en 1991, c’était donc la galère financière… C’était très saisonnier, des croupiers inscrit 6 mois à l’ANPE, une gestion infernale pour vous en terme de ressources humaines… XH: Oui, mais c’était le cas dans tous les casinos de France. Une gestion très compliquée. En 1978, nous avions eu l’autorisation d’ouvrir à l’année ce qui nous a permis de vivoter un peu durant l’hiver. Ces autorisations étaient liées au classement de la ville: balnéaire, thermale ou climatique. Il faut savoir que l’installation des casinos, quel que soit le lieu dans le monde entier, n’ont pas été installés pour le bon plaisir de la population locale. Mais bien uniquement pour « récupérer » une partie de l’argent de non-résidents et donc des devises. Pour ces raisons, très hypocrites, les autorisations d’ouverture correspondaient aux seules périodes où ces non-résidents étaient censés être présents. Les établissements de thermalisme et climatique pouvaient donc être ouverts toute l’année, alors que ceux situés en station balnéaire ne pouvaient l’être que durant la période saisonnière d’une durée de six mois environ. Le Casino des Sports ne pouvait donc proposer ses tables de jeux d’argent que de Pâques à fin septembre ou octobre.
UN PROJET D’HÔTEL MORTNÉ LRS: L’autorisation des machines à sous vous a enfin permis de respirer… XH: D’abord de respirer, de boucher les trous, et de se réorganiser. Car on est resté un peu K.O debout en raison de nombreux changements à assimiler pour s’approprier ce nouveau métier. A l’issue de cette réorganisation, l’idée du projet d’hôtel a refait surface tant le besoin était criant. Certes il y avait l’hôtel Mercure, mais mon projet visait à réaliser un 4 / 5 étoiles, normes actuelles, et cela sur le terrain de l’ancien camping du Lac, à deux pas du lac de Tanchet. Malgré nos capacités financières limitées - les machines à sous changeaient toutefois la donne - nous pouvions cependant aboutir grâce à un système de défiscalisation permettant aux casinos de porter un projet hôtelier. Malheureusement, une raison administrative a retardé notre hôtelier; en effet, notre autorisation de concession se terminait avant la fin des remboursements bancaires pour le dit hôtel. Une demande spéciale au ministère concerné fut donc faite, mais la réponse fut si tardive que toutes les conditions de départ étaient devenues obsolètes entre temps. Le cabinet d’architecte spécialisé avait certes été sélectionné - il transforma plus tard le Palais de Justice de Nantes et l’Hôtel Dieu de Marseille -. Mais, aucun accord unanime sur le lieu, le principe, la taille de la réalisation, ne put être trouvé au sein des différentes générations de la famille, aux tranches d’âges très diverses, ce qui rendait ce projet, pourtant abouti, très compliqué à réaliser. Ce sont là les limites des entreprises familiales… à l’italienne au sein desquelles il est parfois difficile de s’accorder sur une même vision. LRS: Pour votre projet d’hôtel, vous ne pouviez pas vous inscrire dans des logiques
9 stratégiques de plus grande ampleur au niveau régional ou national ? XH: Aujourd’hui il est reproché de ne plus le faire, mais à l’époque l’État travaillait avec la mise en place de Plans*. Ma mère avait été reçu par Vincent Ansquer** au Ministère du Commerce et elle avait alors lu dans un document institutionnel que la Vendée - dans le cadre du Plan - était destinée à un tourisme de masse***. * NDLR: le Commissariat général du Plan voit le jour en 1946, la planification tente d’orienter les investissements dans les secteurs prioritaires pour la croissance - En 2006 le commissariat général au Plan sera supprimé et remplacé par un Centre d’analyse stratégique. ** Vincent Ansquer fut député de la Vendée de 1962 à 1987, et aussi ministre du commerce et de l’artisanat de 1974 à 76, puis ministre de la qualité de la vie, 1976-77. *** NDLR: nous n’avons pas trouvé d’éléments à ce sujet dans les projets du Plan ou à la Datar, la Vendée ne figurant pas parmi les sites prioritaires ou stratégiques. Par contre, nous avons trouvé un Schéma d’aménagement du littoral Centre Ouest Atlantique (ALCOA) qui a été décidé par le Ministère de l’Équipement en 1971 et qui était destiné à mettre sur pied une politique destinée à promouvoir le tourisme tout en préservant l’économie, ainsi que la mise en œuvre en 1980 en Vendée du premier programme départemental d’aménagement touristique du Littoral. Un MANQUE DE VISION ESTHETIQUE LRS: Y a-t-il en Vendée un problème d’absence de vision esthétique, d’absence de prise en compte du soin nécessaire à apporter aux choses: architecture, embellissement, végétation, art de vivre… ? XH: Nantais ou Parisiens nous traitaient parfois du terme qui se voulait méprisant de « ventre à choux ». L’image de ruralité attachée à la Vendée signifiait pour eux une absence de standing et une connotation
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de « plouc » ce qui pouvait entraîner un certain complexe d’infériorité. En Vendée, mais en d’autres lieux aussi, on cherchait davantage à cette époque une certaine modernité à travers du béton, des néons et du formica, qu’en rénovant avec de beaux matériaux traditionnels des longères ou maisons de maître. L’attrait pour l’ancien était rare et on préférait le confort apporté par les nouveaux matériaux. D’autres territoires ont pris garde de conserver des sites dont l’architecture et les paysages sont devenus des atouts touristiques. La Bretagne, la Normandie, la Corse, la Provence, le bassin d’Arcachon, l’Ile de Ré etc.. en sont des exemples. Les rénovations mi-figue, mi-raisin, faussement « modernistes »….opérées en Vendée ne pouvaient - et ne peuvent toujours malgré des améliorations - rivaliser avec celles, pleines de charme et laissant toute leur place aux aspects historiques, que l’on peut découvrir sur l’Ile de Ré (à St-Martin, à Ars-en-Ré ou à La Flotte, par exemple). Il suffit de découvrir les entrées des Sables d’Olonne pour comprendre qu’il y a de vrais problèmes en matière d’urbanisme. Difficile pour le visiteur de croire qu’il est en train d’entrer dans un endroit idyllique, dans « La Ville rêvée à la mer » ou dans une belle ville touristique. L’Association Entreprises des Olonnes, en collaboration avec la Communauté de Communes, s’était penchée il a une vingtaine d’années sur le dossier des entrées de ville. Un très beau projet en était sorti
Interview
qui est sans doute resté dans un tiroir par manque de moyens financiers… Heureusement, un changement de cap commence à être esquissé depuis plusieurs années, un peu partout en Vendée, avec une meilleure prise en compte de la sauvegarde du patrimoine. Une nécessité. Comparons par exemple Les Sables d’Olonne et l’Ile de Ré. Nos ressources aux Sables, grâce au sel, à la pêche, aux vignes, aux conserveries de sardines, à la construction navale étaient bien plus importantes qu’à l’Ile de Ré, et nous souffrions moins qu’une île de problèmes d’accessibilité. Et pourtant, chaque ville de l’Ile de Ré compte des dizaines de belle maisons de caractères, bien plus que n’en compte Les Sables d’Olonne. De nombreux industriels et grands armateurs faisant des affaires aux Sables d’Olonne étaient en fait souvent d’origine nantaise et implantés dans cette ville. Y rapatriaient-ils tous leurs revenus, ne se souciant guère d’investir et de construire de belles maisons de maître aux Sables d’Olonne ?? LRS: Il reste toutefois de belles propriétés comme la Villa Tertrais-Chailley… XH: Oui, mais ça correspond à une époque plus tardive, et il y en a peu, malgré les récentes préservations ou tentatives de préservation du patrimoine. LRS: Revenons aux années 1960 / 80. Qu’est-ce qu’il manquait aux Sables d’Olonne? Pas de banquiers, pas d’investisseurs, pas d’esthétisme, pas de vision
stratégique, pas d’élus d’envergure, une soi-disant grande époque, et un tourisme de masse déplorable… C’est ce cocktail détonnant… qui a mené Les Sables d’Olonne à la stagnation, contrairement aux autres stations? XH: Pour moi, il manquait aux Sables d’Olonne un feu intérieur! Et ce qui n’a rien arrangé, c’est que les circonstances ont pesé sur la fréquentation sablaise. Les rares investisseurs vendéens qui avaient une certaine puissance financière sont assez souvent allés acheter leurs résidences secondaires ailleurs…souvent à La Baule mais aussi dans des villes, régions et pays à la mode comme Port-Grimaud, la Côte d’Azur ou l’Espagne. D’autres, comme les proprétaires ruraux du NordVendée n’ont pas pu le faire, étranglés économiquement par des blocages du prix des fermages. Sans compter les désastres liés à la conjoncture avec des pans entiers de l’industrie de la chaussure, de l’ameublement et du textile, en Vendée et dans la région des Mauges, (NDLR: de Cholet jusqu’à la Loire) qui se sont écroulés. LRS: Pendant ce temps là, que se passait-il dans les autres stations balnéaires ? XH: Le nerf de la guerre c’est bien sûr l’argent. Les personnalités politiques qui jouaient un rôle au niveau national n’oubliaient pas pour autant leur territoire. Les Guichard à la Baule, d’Ornano à Deauville, Léonce Deprez au Touquet, Borotra et Petit à Biarritz ont joué un rôle majeur pour obtenir la concrétisation d’investissements publics ou attirer des investisseurs privés. Certes, l’élection du sablais Louis Guédon à la députation a facilité les contacts et les échanges avec les ministères. Mais auparavant, les soutiens du député-maire Pierre Mauger et du ministre vendéen Vincent Ansquer n’avaient pas été suivi d’avancées notables. Les quelques opérateurs nationaux qui se sont intéressés à La Vendée visaient plutôt une stratégie de « cueillette » sur
notre clientèle que de songer à investir dans une logique de long terme. Le nouvel élan a été pris en Vendée à l’arrivée au pouvoir au Conseil Général de Philippe de Villiers qui a accompagné de manière très volontariste le nouveau souffle économique du département. La réussite d’entreprises vendéennes, la création du Puy du Fou, le Vendée Globe ont redonné une certaine fierté à ces Vendéens qui se proclament solidaires entre eux avant tout, et qui considèrent que cette façon d’être est l’un des gages de leur réussite. En l’absence de l’appui de grands groupes, et ne pouvant compter que sur ses propres finances - celles d’une ville de taille moyenne - Les Sables d’Olonne n’a pu réduire que par étapes l’écart existant en matière qu’équipements par rapport aux autres grandes stations concurrentes, françaises ou espagnoles. Ces rattrapages ont permis de se rapprocher progressivement du peloton de tête. Pour l’hôtel et sa thalassothérapie, première version, ce fut différent car la présence d’un Mercure et d’une thalasso apporta aux Sables d’Olonne une image très positive ainsi qu’une présence non négligeable dans les guides internationaux. Il faut noter que cette réalisation n’est que le fruit d’une relation amicale entre une élue au Conseil municipal et un dirigeant du groupe Accor, ce dernier ayant subordonné un accord hôtelier sur Paris avec le sultanat d’Oman à la réalisation parallèle de l’hôtel et de la thalasso sablaise. C’est ce que m’expliqua M. Brion, premier directeur du site. Je me souviens du branle-bas de combat lorsque M. Brion nous a prévenu que son patron - de la famille du sultan d’Oman - était aux Sables et voulait passer la soirée dans notre Casino. Nous fûmes sur le pied de guerre, mon frère et moi, dans le hall du casino, prêts à parer à toutes éventualités. Nous avons attendu en vain…! Puis, en rentrant dans la salle, nous avons compris que le jeune homme en baskets, jean et veste de cuir, que nous avions à peine vu passer était
Xavier Hoffmann notre homme ! Par la suite, nous l’avons revu à deux ou trois reprises. Depuis, un homme d’affaires vendéen a procédé à une remarquable rénovation de l’hôtel thalasso, le faisant monter en gamme, et envisage des réalisations complémentaires autour d’équipements de sports et de loisirs. LE TOURISME DE MASSE LRS: Sur le littoral, les projets touristiques se sont mués en projet de tourisme de masse ce qui nous a valu les constructions Ribourel et Merlin…. XH: Oui, Ribourel, et avant Ribourel il y a eu Merlin à StJean de Monts. Mais aussi tous les campings. Ces promoteurs immobiliers nous vendaient un esprit résidence de vacances pour finalement ne proposer que de simples appartements classiques, bas de gamme. Mais il ne faut pas oublier qu’il y avait tout de même des projets en France qui avaient de l’allure et qui étaient attirants car ils apportaient des nouveautés. Prenons, par exemple, Marina Baie des Anges, Port Grimaud ou les constructions à la Grande Motte. Ces dernières avaient été conçues dans une logique d’image « new-look » avec un concept moderne, et avaient d’ailleurs attiré des investisseurs nationaux. On s’est fait un peu avoir en Vendée, je n’ai d’ailleurs aucun souvenir de contacts de près ou de loin par des développeurs proposant ce type de réalisation. Ces constructions d’immeubles gênaient les plus nostalgiques mais, à l’époque, aucune résistance ne s’était autoproclamée pour faire barrage à ces projets qui ressemblaient fort - sur le papier - aux réalisations en Espagne, faisaint rêver grâce aux promesses de belles prestations communes, les pieds dans l’eau et avec des marinas. Avec le recul, force est de constater que certains immeubles comme celui à proximité de la Tour d’Arundel, et les tours sur le port de pêche et sur la corniche de la Chaume furent construites avec
un manque de discernement esthétique de nos élus… LRS: On a pu déceler une absence de vision stratégique à long terme pour un tourisme de qualité. Mais quelle était l’idée qui était défendue dans les années 60-70 par les élus sablais ? XH: Dans le tourisme, on est vraiment dans la caricature du maillon qui peut affaiblir une chaîne solide. Aux Sables d’Olonne et ses environs, parmi les maillons faibles il y avait au moins trois des campings existants qui jouissaient d’une image négative notamment due aux comportements déplorables de leurs clientèles. La Ville clamait sans cesse la nécessité de monter en gamme, alors qu’elle était propriétaire des campings les plus pourris qui puissent exister… LRS: Ils étaient si bas de gamme à cette époque ? XH: Oui, c’était terrible, vraiment terrible. Et la majorité des problèmes (d’incivilités ou de bagarres) que nous avions au Casino des Sports ou sur le Remblai provenait de gens issus de ces campings gérés par la Ville. Parallèlement, la Ville voulait que les professionnels fassent, eux, toujours mieux ! Il y avait une espèce d’inadéquation entre le discours de la Ville et la réalité. LRS: La clientèle de ces campings ne correspondait pas à la vision de montée en gamme que vous souhaitiez… XH: Là encore attention aux anachronismes, nous parlons bien des campings d’autrefois. Ceux d’aujourd’hui sont de vrais parcs résidentiels s’adressant à une clientèle de bon niveau. Mais sur un plan général on ne peut pas avoir toutes les clientèles ! On ne peut pas plaire à tout le monde, on peut rarement proposer des prestations au rapport qualité / prix acceptables par tous. Je me disputais sur ce thème régulièrement avec Albert Berthomé, adjoint au maire, qui venait prendre un verre au Casino tous les dimanches à la fermeture de son stand de tir, et avec lequel nous refaisions le monde du tourisme sablais…Au Casino des Sports, nous avions
la volonté à la fois de monter en gamme et de compléter notre clientèle assez jeune par des tranches d’âges plus aisées; plutôt que de n’avoir que des jeunes, on cherchait à fidéliser aussi leurs parents quinquagénaires ! LRS: Les uns d’un côté au Sand’s, les autres au Pub… et les salles de jeux d’argent au milieu… XH: Oui, en simplifiant c’était ça, sans oublier le club de tennis, premier club en Vendée où s’adonnait à son sport la « gentry » vendéenne et estivale. Grâce à cette population tennistique, nous avions tissé un réseau relationnel de qualité. Cela se perpétua avec les membres des générations suivantes qui venaient s’amuser, écouter de la musique, danser, travailler comme saisonniers dans nos deux fleurons, le Sand’s et le Pub. Bon nombre d’entre eux sont devenus des décideurs vendéens. UNE MONTÉE EN GAMME QUI EST AMORÇÉE LRS: Cette montée en gamme aux Sables d’Olonne dont tu parles souvent et que tu prônes, est-elle toujours bloquée dans le cahier des doléances ou a-telle été amorcée ? XH: Nous assistons, fort heureusement, depuis une dizaine d’années à une montée en gamme et à un retour en grâce des Sables d’Olonne auprès de de grands industriels et d’entrepreneurs de l’économie des services après des hauts et des bas dans l’historique touristique sablais que l’on peut présenter, de manière simplifiée, en six périodes: - avant guerre: « un air de Belle Epoque » (c’était…avant) - 1939/45: « la parenthèse » - 1945/65-70: « un automne en pente douce » (du sur place avec les mêmes) - 1965-70/85-90: « le K.O debout » (une certaine immobilité face au dynamisme des autres stations) - 1985-90/2000: « la remontada » - depuis 2000: « une nouvelle dynamique ».
11 On est parti de loin puisque entre 1965 et 90 environ, l’image des Sables d’Olonne n’était pas au beau fixe malgré les images de cartes postales montrant une belle plage ensoleillée. Manques d’équipements, manque d’envergure et d’ambition, absence de projets prestigieux, incivilités pratiquées par des groupes estivaux logeant dans des campings… De plus, si certains voyaient comme un atout le caractère familial des Sables d’Olonne avec ses pensions de famille et une plage parfaite pour les petits enfants, pour d’autres cette expression de station familiale avait une connotation négative, totalement exagérée, signifiant que l’on y voyait davantage de personnes de condition simple que de gens portant beau, à la prestance élégante, et habitués des bonnes manières. Je me souviens que lors d’un rendez-vous avec le directeur du développement d’une grande société de résidences de tourisme, celui-ci m’avait déclaré en faisant la moue: « Oui, Les Sables, c’est connu, mais un peu familiale, non…!? » ce qui signifiait expressement une fin de non-recevoir avant même d’avoir débuter la discussion pour un éventuel projet… Pratiquement sur la fin, en me faisant l’apologie des actions menées par lui pour son groupe, il me tendit fièrement sa dernière plaquette et me dit: « Cette année, nous avons basé tous nos efforts sur ‘la famille’ ». Sic ! (NDLR: cela signifiait donc que ce n’était pas l’image famille qui posait problème mais Les Sables d’Olonne elle-même). Quant à l’expression souvent entendue à cette époque, « Les Sables d’Olonne ! Ah oui, j’y allais quand j’étais petit », on ne sait si elle signifiait que son auteur gardait de très bons souvenirs de cette merveilleuse station ou s’il avait préféré par la suite aller en des lieux plus à la mode… Oui, depuis nous assistons à une montée en gamme car beaucoup de choses ont changé aux Sables d’Olonne, même s’il reste encore du travail… Au fil des décennies,
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Interview
de nombreux campings bas de gamme ont été supprimés. Ensuite, en Vendée, des éléments conjoncturels nous aident: des vacanciers quittent la Côte d’Azur, saturée, trop chère avec une chaleur difficilement supportable pour des personnes d’un certain âge. Sur d’autres littoraux le prix des habitations est devenu excessif. De nouveaux résidents sont venus chercher sur le littoral vendéen une qualité de vie appréciable et des prix, bien qu’en augmentation permanente, encore abordables en comparaison avec d’autres régions. Du même coup, on retrouve une clientèle plus aisée qui était le cœur de cible de notre station entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle. Parallèlement, de jeunes couples, argentés mais pas suffisamment pour s’installer dans les autres sites prestigieux, achètent aux Sables d’Olonne des maisons et les relookent avec du charme, redonnant vie à des rues qui étaient jusque-là assez insipides. Cet afflux d’une nouvelle génération de clientèle, et le renouveau qui l’accompagne, permet l’implantation de nouveaux commerces et le lancement d’investissements importants, chose impossible auparavant.
Les années 1990 / 2000 - celles de la fameuse « remontada » - ont connu bon nombre de nouveautés. Citons par exemple le Mercure Thalasso, les deux premiers Vendée Globe (1989, 1992), la rénovation du champs de courses hippiques avec des retransmissions télévisuelles, le TGV (tracté puis normal), l’agrandissement de Port Olona, l’autoroute jusqu’à la Roche-sur-Yon puis la 4 voies jusqu’aux Sables, le Centre Les Atlantes avec ses congrès et spectacles, le développement du Zoo depuis sa reprise en 1975, la qualité reconnue de la rénovation du Casino des Sports dont nous sommes fiers car nous avons ainsi participé à cette dynamique, la rénovation du Remblai, la transformation de certains hôtels. Notons aussi le plan de rénovation des façades des immeubles et maisons initié par la Ville. L’émergence d’entreprises telles les Milcendeau, Océa, AMP Visual, ShowRoomPrivé, l’éclosion et le développement du Puy du Fou et les perfomances de nos industriels ont marqué les esprits et ont participé au changement d’image et de réputation, tant de la Vendée que des Sables d’Olonne.
LRS: Pour qu’ils se sentent bien ici, quelles transformations ont été réalisées ? XH: Si un seul équipement aussi qualitatif soit-il ne peut pas changer l’image globale d’une station balnéaire, un ensemble cohérent le peut.
LRS: Élargissons à l’ensemble du littoral ou de la Vendée. Comment juges-tu la politique actuelle qui fait du développement touristique une volonté permanente, certains diraient même obsessionnelle? On commence à voir poindre des contestations: marre
L’OBSESSION PERMANENTE DU TOURISME
du tourisme à haute dose, envahissement, pollution…. En réponse à ces critiques, les élus se défendent, assurant être obligés d’agir ainsi pour la création d’emplois. De jeunes Sablais dénoncent aussi l’impossibilité dorénavant de se loger dans leur ville d’origine en raison des prix atteints dans l’immobilier. XH: J’ai essayé de jouer un rôle dans le tourisme sablais et aussi à la Chambre de Commerce où lors de nos réunions mensuelles il n’était pas rare que les représentants des ports réclament qu’on en face un peu moins pour l’industrie et les industriels. Et ces derniers trouvaient qu’on en faisait un peu trop pour les ports et le tourisme… Ces réactions montrent qu’à part un peu de marketing, de ciblages en matière de communication, aucune véritable stratégie, avec des objectifs précis et des moyens adaptés, n’avait été mise en place. Pour cela, il faut un leader professionnel incontesté maîtrisant les produits touristiques et capable de mettre en place cette stratégie incontournable. Le Club Med, Pierres & Vacances, le groupe Barrière, le Puy du Fou, ou les Disneyland ne fonctionnent qu’avec de grands spécialistes en tourisme, marketing et avec l’aval de financiers qui maîtrisent la totalité des différentes étapes de la fabrication du produit. En l’absence de ce leader, ce sont finalement des Collectivités locales, qui ont rarement les compétences les plus abouties, qui prennent ces dossiers en charge. Les consensus politiques mous, affadis par les pressions égocentrées de certains commerçants et de divers intervenants, finissent par conduire à des projets peu pertinents et peu aboutis. Alors que les problématiques sont nombreuses, et nécessitent des prises de décisions adaptées: montée du niveau de la mer, surdensités, prix des logements, niveau des équipements, sécurité, écologie, transports etc… LRS: Alors, y a-t-il d’autres voies que celles, classiques,
que développe Les Sables d’Olonne: courir après les autres pour ne pas perdre de terrain, selon tes termes ? XH: Le projet étudié à l’époque avec cette idée de « La Ville rêvée à la mer » pouvait avoir l’intérêt de changer radicalement de paradigme. J’estime qu’il faut choisir entre, d’une part, être une petite ville qui se doit de recevoir et de contenter beaucoup de touristes, et d’autre part une ville à vivre et à travailler, la plus agréable possible, pouvant recevoir des visiteurs d’une manière équilibrée. FAIRE LE CHOIX D’UNE REGULATION ? LRS: Ce que tu vises c’est une sorte de régulation ? XH: La population est attirée par le littoral. Dans les grandes villes françaises, le prix du mètre carré est très élevé. Certains viennent vivre sur le littoral pour profiter de conditions plus agréables. Près de 50.000 habitants aux Sables d’Olonne, c’est énorme. Et sans doute 3 fois plus durant l’été. Et c’est bien là l’un des problèmes: le tourisme de masse nécessite des équipements touristiques collectifs très coûteux, par exemple de grands parkings etc… Pour une utilisation à plein pendant 100 jours par an, tout au plus ! Cela n’a aucun sens d’investir autant pour de si courtes périodes, et la plupart des établissements commerciaux permanents ne sont pas calibrés pour juguler ces pics. La Ville des Sables d’Olonne n’a pas la capacité à accueillir toujours plus de monde: d’abord elle est configurée en demicercle, ensuite la plage de sable et sa promenade ne sont pas si grandes, et le centre-ville est une presqu’ile. Les zones protégées telles Natura 2000 ainsi que la présence d’une forêt domaniale et de marais, rendent les expansions quasiment impossibles. Disons-le haut et fort: nous avons peu d’espace ! Et tout le monde s’accorde aujourd’hui pour dire que point trop n’en faut ! Les critiques commencent à se faire entendre sur les conditions étouffantes - ressenties par
Xavier Hoffmann la population durant les pics saisonniers. Alors qu’en régulant en quantité la clientèle, on pourra mettre à disposition des équipements de meilleure qualité, tout en étant adaptés au nombre de clients désirés. C’était, et c’est toujours, une anomalie totale de vouloir couvrir une gamme de clientèle la plus large possible. REGULER LES ACCES AUX PLAGES? LRS: Explique-nous de manière plus détaillée ton raisonnement. XH: Pour moi, le meilleur touriste c’est celui qui habite ici 365 jours par an….. Les clients souhaitent des systèmes d’accueil performants et ne pas être éloignés des lieux à atteindre. Il leur faut des parkings souterrains, des transports aisés, des services publics proches etc… Tout cela est de de plus en plus coûteux, complexe, compliqué. Et il n’est pas raisonnable d’accepter de prendre en charge les écarts saisonniers: créer et dépenser pour 1000 personnes quand seulement 150 personnes l’utiliseront sur l’année ! Ces écarts sont de moins en moins acceptables sur le plan écologique. La problématique des pics saisonniers, c’est aussi les problèmes de pollution des transport: peu de temps sur place et l’utilisation de transports émetteurs de gaz à effet de serre. En Suède, les gens qui prennent l’avion commencent à être montrés du doigt… Le tourisme balnéaire va être confronté à des problématiques similaires. Les plages, selon les estimations et nos propres constatations vont voir leurs capacités d’utilisation et d’accueil diminuer. Si les craintes se concrétisent, il faudra bien réguler leur utilisation de plus en plus restreinte. Et, sans doute, trouver un moyen de privilégier ceux qui apportent le plus quelque chose à notre Ville des Sables d’Olonne: les contribuables et les touristes consommateurs. Tout en arrivant peut-être à la logique de faire payer les accès aux plages afin de les préserver et
permettre ainsi d’améliorer la qualité des services fournis. L’image globale de la ville en sortira grandie. Note: avant de lire les prochains paragraphes, il faut comprendre que Xavier Hoffmann y présente un certain nombre d’orientations qui sont avant tout un préliminaire pour le lancement d’un débat d’idées plus que d’être des positions définitives et tranchées. LRS: Faire payer la plage des Sables d’Olonne pour la préserver ?? XH: C’est une formule radicale - je fais exprès de forcer le trait, mais le problème est bien réel mais assez simple à mettre en place, avec des gratuités et des tarifs réduits pour différentes catégories. C’est ce qui existe avec les parcmètres avec des tarifs différenciés selon que l’on est résident ou visiteur, c’est aussi ce qui a été mis en place pour les navettes du passeur vers La Chaume. Ce n’est qu’un juste retour pour les résidents secondaires, résidents à l’année et propriétaires qui payent des impôts et des taxes permettant la prise en charge de dépenses municipales. Or, à l’extérieur de la Ville, campeurs et campings ne participent pas vraiment financièrement à toutes les charges qui incombent aux Sables d’Olonne pour organiser, sécuriser, nettoyer la commune. Les campings cherchent à capter le maximum des dépenses loisirs de leur clientèle, selon un « business modèle » bien élaboré. Et leurs clients, les campeurs, viennent profiter des plages sablaises, se promener sur le Remblai, profiter de spectacles gratuits, de feux d’artifice etc… sans apporter une contribution notable en matière de dépenses. Faire payer les accès aux plages rééquilibrerait les dépenses municipales contraintes. LRS: (sceptique) Mais l’état d’esprit n’est pas à cela. Il y aurait un lever de boucliers si on instaurait cela. Ce serait considéré comme une forme
d’atteinte à la liberté d’aller et venir. Aujourd’hui en tout cas. XH: Pour moi c’est l’évolution en cours. Certaines grands villes touristiques de par le monde commencent à limiter le nombre de touristes. Il y a un vrai problème de cohérence en la matière car, je le répète, on ne peut pas tout faire, tout couvrir… Au regard des évolutions, il est probable que la Grande Plage des Sables d’Olonne et celle de Tanchet ne seront bientôt utilisable qu’à mi-temps si on souhaite les préserver. Je dénie la logique tourisme et rappelle que l’on doit suivre une démarche économique tout simplement. Pourquoi participer à des salons de tourisme ? Pour aller chercher de la clientèle pour les 14 juillet et 15 août? Aucun intérêt ! Ce qu’il faut c’est proposer des prestations toute l’année, proposer des spectacles de qualité durant les fêtes de Noël etc… Les choses bougent dans le bon sens, il faut persévérer. Pour le classement des stations, il y a des catégories : « thermale », « climatique » et « balnéaire ». Nous devons aller vers le modèle « climatique », avec du monde tout le temps, un maximum de résidents à l’année. Voilà la logique. Le modèle « balnéaire », on ne peut plus se le permettre ! LRS: Il n’y a pas que juillet et août qui font l’objet d’une politique promotionnelle. Les Offices du Tourisme et VendéeExpansion, organisme chargé en Vendée de la promotion du tourisme, travaillent beaucoup sur le développement touristique auprès des clientèles d’affaires afin d’élargir les périodes sur les ailes de saison, c’est-à-dire avril-juin et septembre-octobre. XH: Je considère pour Les Sables d’Olonne qu’il faut développer toutes les activités et animations afin de donner le plaisir de vivre à l’année. C’est l’idée de « La Ville rêvée à la Mer », qui a été utilisée malheureusement comme slogan lors des municipales alors que ce n’était pas un slogan mais une base de réflexion stratégique. L’idée de départ était d’être en ville,
13 mais en bord de mer et encore plus agréable si possible qu’à Nice, grâce à une plage de sable et tout en profitant de l’intérêt d’une ville à dimension humaine. Je pense qu’il ne faut pas que l’on sorte de cette logique de longs résidents et résidents à l’année - pour des raisons économiques - et de « Ville rêvée à la Mer » avec des activités, des loisirs, des distractions variées et à l’année. Il faut arrêter d’avoir la plage comme seul horizon ! « La Ville rêvée à la mer » n’enlève pas le côté touristique mais le minimise ; « une résidence secondaire de retraité de moins pour une résidence d’actifs à l’année de plus », c’est quand même, mine de rien, un peu dans l’air du temps. (NDLR: Le projet de « La Ville rêvée à la mer » visait à passer du statut de station balnéaire à celui de ville maritime, un peu comme le sont Nice, La Rochelle, Biarritz ou St-Malo. Une évolution vers une ville maritime moderne tout en préservant son environnement et son patrimoine. ») LRS: On est dans une vision très sélective des choses…. XH: On doit s’appuyer sur une logique économique, de gamme, et être cohérent par rapport à la gamme choisie. Je n’oublie pas les notions sociales ou humaines, les états d’esprit. Mais je m’en réfère toujours à la chanson de Michel Jonasz et Pierre Groz, « Les vacances au bord de la mer » : « On suçait des glaces à l’eau, Les palaces, les restaurants, On ne faisait que passer d’vant… » Cela me rappelle aussi l’époque des grandes vedettes au Casino des Sports, où je me sentais gêné car il y avait à l’extérieur des fans qui n’avaient pu s’offrir de places et qui espéraient juste voir passer leur artiste préféré. Faire un choix de clientèle, considérer qu’on ne peut satisfaire toutes les gammes, ne doit pas être regardé comme de la sélection à outrance où seuls les émirs et les oligarques auraient droit de cité. Une très grande frange de clientèles intermédiaires ou aisées correspondrait à la cible souhaitée pour notre ville, en
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Interview été favorable à l’installation d’usines aux Sables d’Olonne.
totale fidélité avec notre histoire touristique. Je reste convaincu que chacun doit aller dans la station la plus adaptée à ses goûts et à ses finances. Pour beaucoup, et c’est le cas pour moi, il n’y a aucun intérêt à se retrouver dans des endroits people ou « collet monté », si on n’y prend pas plaisir, si cela n’est pas conforme à notre état d’esprit et à notre façon d’être. Je ne me sens pas humilié de ne pas vivre sur la Côte d’Azur ou en Sardaigne. Pas davantage de ne pas participer à des concours stupides de douche au magnum de champagne. On peut passer des moments très agréables dans des lieux simples, à la portée de nombreuses bourses, sans avoir l’impression d’un déclassement social insupportable. LRS: On n’en est pas encore aux batailles de magnums sur le Remblai ou la plage des Sables d’Olonne… XH: L’objectif n’est pas la sélectivité à tout prix, mais de s’appuyer sur une cohérence qui consisterait à privilégier ce que souhaitent à la fois les résidents et la clientèle touristique visée. Ce sera une façon de réduire les flux excessifs et perturbants n’ayant pas de raison d’être, d’une clientèle qui n’est pas vraiment en osmose avec l’âme de notre ville. LRS: Tu es vraiment convaincu que c’est un mouvement qui se crée et qui pourrait se généraliser ? XH: C’est un chemin à prendre car il y a des situations où ce n’est plus supportable, où l’on est parfois trop nombreux pour un événement culturel ou pour profiter d’une plage. Quel plaisir à attendre plusieurs heures pour se retrouver dans une
salle bondée pour admirer un tableau de maître dans une grande exposition ? Quel intérêt à aller chercher des clients pour remplir encore davantage le cœur de la saison estivale alors que l’on n’en a finalement pas vraiment besoin ! Gérons déjà au mieux les surplus estivaux non souhaités et investissons dans des animations, des spectacles, des loisirs, dans la qualité de vie, mais tout au long de l’année afin que chacun ait envie de vivre aux Sables d’Olonne à l’année et non de manière ponctuelle. Et même si des efforts en la matière sont déjà faits, persévérons pour attirer surtout des personnes encore actives plutôt que nos anciens. UN AXE LA ROCHE-SUR-YON / LES SABLES D’OLONNE ? LRS: Les grands axes à privilégier aujourd’hui et demain pour Les Sables d’Olonne, quels sont-ils? XH: Pour compenser la présence de nombreux retraités, on doit impérativement continuer à s’orienter vers une population de jeunes actifs, mettre à disposition des filières après-bac, et faciliter l’installation professionnelle. Il serait bien de pouvoir proposer des emplois en lien avec des spécialisations comme la nouvelle économie. On a la chance d’avoir 40 développeurs aux Sables d’Olonne avec Showroomprivé. Il faudrait poursuivre sur ce genre de créneau aux Sables d’Olonne, tenter de développer les emplois de cadres dans les secteurs de la technologie et de la nouvelle économie. Et éviter les usines qui colleraient mal avec l’image souhaitée pour Les Sables d’Olonne. C’est pourquoi personnellement je n’ai jamais
LRS: Pourtant les élus ont toujours regretté d’avoir laissé partir entreprises et usines à La Mothe-Achard. Pour eux cela aurait été un vecteur de développement pour Les Sables d’Olonne. XH: D’abord pas tous, et pour moi les autres ont tort. Que des entreprises créées aux Sables d’Olonne aient migré à la Mothe-Achard a pu agacer, mais j’estime qu’il faut plutôt s’en féliciter. D’abord, sur les Sables même, il n’y a pas de foncier disponible à des coûts raisonnables pour des entreprises industrielles qui ont besoin d’espace notamment pour leur stockage. Ensuite, il ne m’apparaît ni judicieux ni esthétique que notre petit territoire touristique soit parsemé de palettes et de produits pré-emballés sous plastique. S’il n’y avait pas eu La Mothe Achard, ces entreprises auraient dû s’expatrier bien plus loin et Les Sables d’Olonne aurait souffert de l’absence de ces salariés et cadres qui participent à la vie de notre cité. Il faut enfin rappeler que si elles se sont installées à La Mothe-Achard, c’est que les trois communes du Pays des Olonnes n’ont alors pas su faire coïncider les besoins en foncier de ces entreprises avec leurs propres projets de zone industrielle. Il faut par contre saluer l’existance du site d’Actilonne, avec des entreprises de services, une réalisation initiée par la Communauté de Commmunes du Pays des Olonnes et à laquelle l’association Entreprises des Olonnes a participé. Tout comme on peut se féliciter du lancement de Numerimer qui est une belle et performante réalisation. Ces deux créations correspondent pleinement à l’image que l’on doit donner d’une « Ville rêvée à la mer ». Mais des usines, avec les cagettes ou les palettes dans tous les coins, je préfère que ce soit à La Mothe-Achard qu’ici ! LRS: Oui, mais tu aurais une entreprise comme PRB ici, ce serait pas mal….?
XH: Franchement, je suis content qu’ils soient là-bas, et visuellement je ne vois pas d’endroit où elle aurait pu s’installer au Pays des Olonnes. Maintenant, il n’y a même plus la taxe professionnelle donc l’intérêt reste minime. Déjà, toujours visuellement, je ne suis pas ravi qu’à l’entrée d’une ville qui se veut une « Ville rêvée à la mer » on ait disposé un hôpital et une clinique. A l’inverse je suis favorable à la création d’un axe économique fort avec La Roche-sur-Yon. Si on veut réfléchir pour demain ! LRS: Une grande voie économique Les Sables d’Olonne / La Roche-sur-Yon ? XH: Oui car La Roche-sur-Yon devient une vraie capitale; ils ont été ronronnants pendant des années mais il y a désormais un nouveau souffle. Alors Les Sables d’Olonne serait peut-être le numéro 2 de l’alliance mais pourquoi se priver d’une telle possibilité sur le plan de l’économie traditionnelle ? Ensuite, il suffit de mener une stratégie à deux en réfléchissant aux pôles qui sont les plus à même d’être développés dans l’une des villes, en tenant compte de la pertinence et de la symbiose recherchée, et en fonction du site et de l’environnement. UN RÔLE POLITIQUE ? LRS: Tu as repris la direction du Casino des Sports vers 1980 / 85. Est-ce que tu n’a pas envisagé de jouer un plus grand rôle au sein de la Ville et pourquoi pas un rôle politique ? XH: Cela ne s’est pas produit, pour deux raisons: il y a fort longtemps je faisais partie d’une des listes au Château d’Olonne, mais nous n’avons pas été élus. Et plus tard, j’avais été contacté par une future tête de liste sur Les Sables d’Olonne pour mettre en oeuvre, à partir de mon expérience entrepreneuriale, des gestions de projets. Mais n’ayant pas eu suffisamment le champ libre pour appliquer ce projet, j’ai préféré couper court à ce début d’expérience politique. Sur le plan purement politique, le fait que le Casino des Sports était sous-délégataire de
Xavier Hoffmann service public rendait aussi les choses un peu compliquées. Cela dit, il y a plus d’une façon de faire de la politique au sens gestion de la cité. J’ai toujours été très impliqué et le suis encore dans des instances mixtes. J’apporte mon expérience et, en échange, cela me donne pleinement satisfaction. J’y suis beaucoup plus à l’aise et cela m’évite les inconvénients des représentations politiques, extrêmement énergivore et chronophage. LRS: Certes, il y a des cérémonies, mais le rôle de maire est très varié et exigeant, d’autant plus que la gestion d’une ville s’est complexifié. Il agit, suit des dossiers d’une grande importance, doit arbitrer, prendre des décisions, faire de la prospective, envisager des stratégies, coordonner de nombreux dossiers… Il est désormais nécessaire d’avoir un bagage culturel, économique, juridique… Par contre c’est vrai que c’est très prenant. XH: Oui je suis d’accord. J’ai fait un choix, aujourd’hui j’essaye seulement d’apporter ma contribution. Comme beaucoup de personnes je ne vois pas quel est le sens métaphysique de la vie, par contre il me paraît important d’être utile au système en essayant de le faire dans les conditions les plus élégantes possibles. En plus de vouloir être utile, je ne peux pas me limiter à un seul centre d’intérêt aussi passionnant soit-il; j’ai besoin d’intergénérationnel, j’ai besoin d’interactions, j’ai besoin de m’enrichir auprès des autres, et à mon tour d’essayer de les enrichir - par exemple dans des clubs de créateurs-repreneurs d’entreprises - en leur apportant un éclairage à propos de sujets que je maîtrise. C’est semble-til, pour ceux que j’accompagne ou avec qui je travaille, une petite musique qui leur convient. APRÈS LA VENTE… UN NOUVEL HORIZON LRS: La famille Hoffmann a vendu le Casino des Sports. Quelles sont aujourd’hui tes activités ? Pour des raisons fiscales, on est souvent obligé
de réinvestir. As-tu gardé des parts dans des casinos, ou dans des organismes de loisirs? XH: Le Casino des Sports a été vendu en 2006 et, compte tenu de l’accord avec Joa Casino, je l’ai quitté fin 2008 à l’âge de 57 ans. Un âge un peu tardif pour me relancer dans un projet, et insuffisant pour n’avoir comme seule ambition que de pantoufler. En 2006, j’avais déjà passé 20 ans à la Chambre de Commerce et 15 ans à l’Association Progrès du management (APM - une vingtaine de chefs d’entreprises qui se réunissent tous les mois). Je m’étais aussi impliqué dans différentes organisations venant en aide à la création et au développement des entreprises: lors de ma présidence d’Entreprises des Olonnes, sur une idée de Marc Shoentgen, DG de la Communauté de Communes, nous avons créé la section locale d’Initiative France. J’ai aussi participé à la création de la section vendéenne du Réseau Entreprendre ainsi qu’à Ruptur et Arcane. Toutes ces activités bénévoles m’ont conduit, toujours dans le but d’essayer d’être utile, à participer à de nombreuses rencontres fort intéressantes avec des professeurs de grandes écoles, des experts en économie et marketing, des auteurs, des patrons de syndicats, des sociologues etc… et menant à des échanges humains et enrichissants entre pairs. Ces nouvelles expériences m’ont permis d’avoir un nouveau regard sur la gestion d’entreprise. Parallèlement, j’ai intégré une association de business angels, ABAB, dont le but poursuivi est d’aider des starts-up, généralement lié au web. Et aussi un fonds particulier, porté par des professionnels de la finance mais dont le suivi est réalisé par des chefs d’entreprises. Les sommes investies visent à aider un ou des cadres dans la reprise de leur entreprise. ET EN MÊME TEMPS… LRS: Politiquement tu te situes dans un courant ou pas
du tout? Plus à droite qu’à gauche…? XH: Dans un monde aussi complexe que celui d’aujourd’hui, penser binaire me parait complétement délirant, comme de vouloir choisir entre performance économique et avancées écologiques. Je suis donc très, très Macron quand il s’exprime en utilisant le terme « et en même temps ». (NDLR: dans la pensée de Macron, le « en même temps » signifie la prise en compte de principes qui paraissaient opposés, une sorte de synthèse ou d’arbitrage en évitant le conflit; ses adversaires jugent plutôt cela comme un positionnement politique flou). Je pense qu’aujourd’hui les problèmes sont d’une complexité rare, et nous sommes confrontés tous les jours à des problèmes écologiques. Et donc, chercher sans arrêt des coupables plutôt que des solutions me paraît dramatiquement dangereux. Mais parfois on complexifie les problèmes à outrance, sans aucune raison : par exemple, avec l’institution de normes comme une fin en soi, surtout si l’on n’a pas pesé suffisamment le pour et le contre, quelle que soit la norme. Prenons, aux Sables d’Olonne, les rambardes du Remblai et les passerelles pour handicapés sur la plage: je suis outré qu’autant d’intelligence puisse mener à ce genre de choses. LRS: Les lobbies sont souvent en cause… XH: Oui parfois, mais là ce ne sont même pas les lobbies c’est la bien-pensance actuelle, le politiquement correct. Des bobos ! Même en 1968 la mentalité de ces petits « bourgeois-catho » - extrêmement conformistes et qui ont participé, en réaction me semble-t-il, pleinement aux évènements - ne menait pas à autant d’agressivité lorsqu’on avait des avis divergents. Aujourd’hui, on est tout de suite le « porc » de quelqu’un… LRS: Revenons à Emmanuel Macron. XH: Il y a deux bouquins qui m’ont très intéressé car c’est exactement l’esprit de Progrès du Management (APM).
15 - Il y a Révolution d’Emmanuel Macron (NDLR: paru en novembre 2016 - Ancien ministre de l’Économie et candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron raconte, pour la première fois, dans Révolution, son histoire personnelle, ses inspirations, sa vision de la France et de son avenir, dans un monde nouveau qui vit une « grande transformation » comme il n’en a pas connu depuis l’invention de l’imprimerie et la Renaissance. Un livre fort, singulier, qui pose les fondements d’une nouvelle société). - Et un autre rédigé par David Amiel et Ismaël Emelien*, qui ont fait partie de son cabinet : Le Progrès ne tombe pas du ciel. S’ils réalisaient et mettaient en place ce qui est contenu dans ces deux livres, je serais extrêmement satisfait ! Mais, malheureusement, en politique il y a tellement de contraintes et d’injonctions paradoxales**. * David Amiel est un ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure (Ulm). En 2015, après un séjour de recherches à l’université de Princeton aux Etats-Unis, il rejoint Emmanuel Macron, alors ministre, comme économiste. Pendant la campagne présidentielle, il coordonne l’élaboration et la rédaction du programme. Il est nommé en mai 2017 conseiller du Président de la République. Ismaël Emelien a travaillé dans le secteur privé et dans un think-tank. Il est devenu conseiller d’Emmanuel Macron au moment de son entrée au gouvernement comme ministre de l’Economie, en 2014. Comptant parmi les fondateurs d’En Marche, puis directeur de la stratégie de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, il a ensuite été nommé conseiller spécial du Président de la République. ** Injonctions paradoxales: le but consiste à placer une personne entre deux obligations contradictoires en cherchant ainsi à court-circuiter le libre arbitre de la personne, en tentant d’obtenir d’elle ce qu’elle ne souhaite en fait pas effectuer.
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Xavier Hoffmann
Dans l’esprit général et dans le discours préalable de Macron je suis macroniste, c’est-àdire que je suis un humaniste, je n’ai pas envie de voir les gens dans la déchéance, mais je suis un libéral car je suis pour l’économie de marché, mais raisonnée. Je suis un « raisonné » malgré mon côté passionnel, qui me fait être suspecté d’être plein de certitudes, alors que je ne fais que défendre des convictions plutôt réfléchies, mais avec passion. Suite à à l’élection de François Mitterrand à la présidentielle de 1981 et aux raisons de cette élection, j’ai pris ma carte au RPR en 1983 car j’avais compris qu’un parti politique se devait d’avoir une base multiculturelle et multi sociale, ce qui n’était pas le cas de l’UDF, pourtant plus proche de mon état d’esprit. J’approuve Emmanuel Macron, dans son raisonnement, dans ses déclarations préliminaires. Et si ces lignes directrices avaient été mises en place alors je resignerais tout de suite. Malheureusement…. il est un peu décevant… comme Sarkozy l’a été aussi. Comme pour le tourisme, il ne faut pas faire de promesses qui ne soient pas réalisables.
de la littérature elle doit m’apprendre quelque chose. J’aime bien Jean-Christophe Rufin, Sylvain Tesson, certains Houellbecq. J’aime bien les romans qui ouvrent des pans sur la sociologie, la philosophie. J’aime aussi Ken Follett en raison des contenus historiques. J’aime bien me nourrir de ces aspects mais les livres de littérature classique ou même certains grands prix avec des histoires alambiquées et parfois sordides m’emmerdent. En fait j’aime tout ce qui touche à l’interaction de l’humain et à son environnement: donc je peux passer de la sociologie à l’anthropologie, de l’ethnologie à l’histoire et à la politique, et évidemment à l’économie. Mais encore faut-il que les contenus, bien que techniques, soient suffisamment abordables. Parmi mes dernières lectures, un trio macro-économique, Branko Milanovic, Esther Dufflot et le dernier Thomas Piketty. Et je recommande les trois Noah Harari. Depuis 2 ou 3 ans, je me suis aussi intéressé à des ouvrages de vulgarisation sur les neurosciences, sur la physique et mécanique quantique. La nature reste très étonnante et tous les champs des possibles sont bien loin d’avoir été cernés.
LRS: C’est difficile de mettre en place des actions libérales, on l’a vu c’est très mal accepté, considéré comme des cadeaux au patronat ou aux riches… XH: Emmanuel Macron a raté des tas de choses concernant le « et en même temps »…. Pour l’ISF il avait raison, mais il aurait dû mettre le pendant tout de suite. De nombreuses choses importantes au début de son mandat ont été ratées et désormais il le paye… Mais sur le discours et l’idée générale, je suis macroniste. Il y a des choses qui m’insupportent, les choses sont très compliquées: gueuler ou mettre quelqu’un au pilori ça sert à rien, l’important c’est de résoudre le problème.
QUELQUES QUESTIONS DE SOCIÉTÉ…
QUELLES LECTURES ? LRS: Tu lisais beaucoup, est-ce toujours le cas ? XH: Je lis beaucoup. Surtout des essais, et quand c’est
LRS: Que penses-tu de la mondialisation, et du problème de pouvoir d’achat des Français alors que certains pensent que le Smic est déjà trop cher ? XH: Certains auteurs semblent démontrer à travers leurs ouvrages que la mondialisation et l’économie de marché qui y est associée ont été, avec le recul, globalement positives. Cependant, malgré la lourde contribution des classes moyennes des pays développés, les plus pauvres installés dans les pays du sud n’ont pas suffisamment profité de cette évolution, alors que le 10 mais surtout le 1% en ont bien profité. Il faut regretter une fois de plus les distorsions trop criantes constatées, avec des profits en faveur des plus riches, ceux dont la fortune est déjà proche de l’obscénité. Cela dit le
système communiste n’a jamais été une bonne alternative, quel que soit le pays où il a été implanté. Les échanges commerciaux ont toujours existé, depuis la nuit des temps. Limiter la mondialisation me paraît bien utopique alors que les instances mondiales - ONU, l’OMC, l’OCDE - peinent à faire entendre leurs voix. Quant au projet de rééquilibrer un tant soit peu les richesses mondiales et les revenus cela paraît aussi très difficile à obtenir, même pour un faible pourcentage de transfert, plus ou moins 1%. Agir sur l’évasion fiscale et les paradis fiscaux pourraient être une priorité. Cela pourrait passer par éviter de stigmatiser les plus riches, et ensuite d’arriver à les rendre fiers de participer à l’effort collectif. LRS: Et l’Europe et la Commission européenne, c’est une chance ou un boulet ? XH: Les deux. Je ne peux pas trop croire revenir à la pure souveraineté nationale compte tenu des besoins du multilatéralisme, mais quand on voit la souris dont a accouché la montagne. Je trouve que ça manque de…vision. Je ne vois pas en Europe ce que l’on veut nous vendre. Depuis le charbon et l’acier, je peux comprendre que l’on soit passé à l’économie pure et à l’euro mais ils auraient dû « en même temps » - on revient au macronisme - instaurer un minimum d’équité en matière fiscale et en matière sociale. Et le problème de l’agrandissement européen ! Pourquoi cet agrandissement, aussi vite alors que l’on n’avait même pas régler nos propres problèmes (des premiers pays)? LRS: Philippe de Villiers disait qu’avant le Vendée Globe, les littoraux et les gens du bocage n’arrivaient pas à s’entendre. Ils se foutaient sur la gueule et il paraît - même s’il exagèrait un peu - que depuis qu’il y a le Vendée Globe les gens du bocage ont un peu plus de respect pour les gens du littoral. XH: Que le Vendée Globe ait participé à ce rapprochement, la réponse est certainement
oui, mais si le Vendée Globe a pu exister c’est grâce aux industriels vendéens qui y ont mis de l’argent et qui ont été en même temps des interlocuteurs pour les gens du bocage. LRS: Dernière question à propos du mille-feuilles français. Faut-il garder les départements? XH: En tant que Français je dis non. En tant que Vendéen je dis qu’il faut réfléchir… Je vois bien les actions que mène le département. Il y a une certaine cohérence à avoir un interlocuteur de proximité. Le niveau de la Région… c’est bien lointain. Il faut tenir compte des questions d’identité. Avec la Loire-Atlantique on est différents mais cousins. Alors, une nouvelle Armorique ? La Vendée c’est compliqué, on a fait partie du Poitou… Le maraîchin de Challans ce n’est pas du tout le même que celui du Marais poitevin, et pas comme les gens de la côte qui, comme sur la côte américaine, donnent dans le melting-pot… ! Et le bocain est encore quelqu’un de différent. Toutes ces composantes ont déjà mis tellement de temps à arriver à un certain équilibre, à s’entendre, qu’il est difficile d’imaginer la suppression du département Vendée…!
Propos recueillis par
Philippe Brossard-Lotz n
Les Sables d’Olonne
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FLORELLE VEDETTE DU CINÉMA DES ANNÉES 30 HOMMAGE À L’OCCASION DE SON ANNIVERSAIRE
Cimetière ancien de La Chaume
FLORELLE éternelle C’était le 9 août 2020, l’anniversaire de Florelle, la petite chaumoise née Odette Rousseau sur les quais de La Chaume en 1898. Florelle est la seule sablaise à avoir eu une telle notoriété sur le plan national. Après avoir joué au théâtre et chanté l’opérette ou des comédies musicales, notamment dans l’une des salles les plus réputées, la Scala, elle sera une meneuse de revue réputée. Elle sera à l’affiche du Moulin rouge et même la vedette aux Folies Bergère. Certes sans égaler la grande et longue carrière de Mistinguett, mais Florelle aura en Amérique du Sud –
Argentine, Cuba – un succès bien plus important que sa concurrente. Carrière cinématographique Le cinéma parlant signe le début d’une carrière époustouflante pour Florelle. Entre 1930 et 33, elle est parmi les actrices de cinéma les plus en vue en France ! Elle fait la Une de nombreux magazines, sa photo et son nom sont à l’affiche des plus grandes salles de cinéma dont le célèbre Pathé-Natan en bas des Champs-Elysées. Adulée, admirée, elle reçoit compliments, invitations, fleurs…. Elle est ce que l’on appelait à l’époque, non pas une star, mais une « vedette ».
Une grande vedette avec deux rôles qui lui auront apporté une renommée nationale et même internationale, le premier dans L’Opéra de Quat’sous de Georges Pabst (1930), et le second dans Les Misérables de Raymond Bernard (1933). Notons aussi Faubourg Montmartre, Tumultes, Vacances, La Femme nue, la dame de chez Maxim’s, Liliom, Le Crime de Monsieur Lange. Difficile d’imaginer aujourd’hui la personnalité incontournable qu’était devenue Florelle, la petite chaumoise. Florelle n’oublia jamais Les Sables d’Olonne, y revenant
régulièrement, y faisant souvent référence et assurant qu’elle n’oubliait jamais qu’elle était sablaise. C’était donc aujourd’hui 9 août son anniversaire. Le Reporter sablais a souhaité lui rendre hommage et se souvenir de la petite Florelle en déposant aujourd’hui un bouquet de fleurs sur sa tombe située dans l’ancien cimetière de La Chaume. Odette Rousseau est décédée mais Florelle est éternelle. n
Napoléon
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BAIN DE JOUVENCE POUR LA STATUE ÉQUESTRE DE NAPOLÉON
© Photos: Ville de La Roche-sur-Yon
La Roche-sur-Yon Vendée. Le 26 juin 2020 à 3h du matin, la statue équestre de Napoléon aspergée de peinture rouge ! L’esprit futile est, en ces heures peu glorieuses, tourné vers la statuaire, un art dont il ne comprend pas le sens. Très religieusement, il décida alors de baptiser le monument d’une eau sanguinolente profane. Quand la bêtise nous envahit... Une plainte avait été déposée par la Ville de la Roche-surYon. Une enquête fut lancée; les films des caméras de surveillance furent visionnés. Les réactions: «Dans la nuit de jeudi à vendredi, la statue de Napoléon à la Roche-sur-Yon a été barbouillée de couleur rouge sang. Je condamne avec la plus grande fermeté ces dégradations qui constituent une atteinte inacceptable au patrimoine de la ville et à l’Histoire de France. Je souhaite que leurs auteurs
© Photos: Le Reporter sablais
soient retrouvés, traduits en justice et condamnés. Cette montée des violences symboliques contre les grands personnages de notre pays est très inquiétante. Ce n’est pas simplement du vandalisme inspiré par une vision anachronique de l’Histoire. C’est aussi l’expression de la maladie civique qui touche une société française de plus en plus fracturée. Guerres des mémoires, guerre des religions, guerre des sexes... C’est aujourd’hui l’essence même du peuple français qui menace de se dissoudre. Alors que tant de défis sont devant nous pour reconstruire notre pays affaibli, la tentation séparatiste est un virus mortel pour la France. Tout ce qui fragilise notre unité nationale doit donc être combattu sans faiblesse.» Bruno Retailleau Communiqué de La Ville de La Roche-sur-Yon «Classée monument historique en juillet 2019, la statue équestre de Napoléon a été
recouverte de peinture rouge sang aux alentours de 3h00 cette nuit. Une plainte pour dégradation de bien public a été déposée dans la matinée. Les images issues des six caméras de vidéo protection situées sur la place ont été remises à la Police nationale qui a depuis ouvert une enquête pour identifier et faire condamner le ou les auteurs de ces faits. Depuis 9h00 ce matin, les agents de la Propreté urbaine travaillent à pied d’œuvre pour tenter d’en effacer les stigmates. Au vu de son caractère patrimonial, la Ville va devoir faire appel aux services d’un restaurateur pour évaluer les dégâts et planifier les restaurations à venir. La Ville condamne fermement cet acte de vandalisme sur un monument emblématique de La Roche-sur-Yon et tient à réaffirmer sa volonté de lutter contre tout acte susceptible de dégrader le patrimoine commun.»
Restauration Deux restauratrices sont intervenues depuis le lundi 26 octobre 2020 pour procéder à un nettoyage complet puis à un renforcement de sa protection. Le calendrier d’intervention L’échafaudage a été installé autour de la statue. Cela a pris cinq jours, entre le 19 et le 23 octobre 2020. D’une emprise au sol de 1,20 m autour du socle de la statue, il fut protégé par un bardage périphérique de 2 m de hauteur avec un système de fermeture sécurisé. La restauration a duré du 26 octobre au 20 novembre 2020. Le démontage de l’échafaudage a été achevé le 24 novembre 2020.
La Roche-sur-Yon
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© Photos: Ville de La Roche-sur-Yon
Les techniques de restauration Pour rappel, le monument se compose de deux parties : - Une statue en bronze d’une dimension de 4,66 m (hauteur) x 5,40 m (longueur) x 1,70 m (largeur) ; - Un socle en granit d’une dimension de 4,86 m (hauteur) x 7,90 m (longueur) x 5,80 m (largeur). Les techniques de restauration ont donc dû s’adapter à ces deux types de structures. La restauration de la statue en bronze La première phase a consisté au retrait de la peinture rouge
par le biais de techniques mixtes (chauffe puis compresses d’acétone). La deuxième phase, à un nettoyage par micro-gommage. Cette technique permet d’obtenir un nettoyage régulier qui rend les surfaces et les détails des ciselures et des décors plus lisibles. Elle favorise également la mise en place d’une protection de qualité par la suite, sans altérer la patine d’origine. Les surfaces métalliques devenues saines, elles ont été débarrassées des résidus de peinture et des corrosions. Le bronze a été ensuite protégé
par deux couches de cire microcristalline. Celles-ci ont pour but d’isoler le bronze de son environnement en formant un film inerte, transparent, et homogène, retardant ainsi les effets combinés de l’oxygène et de l’humidité. La restauration du socle en granit Pour les meilleurs résultats, c’est une technique mixte qui a été utilisée pour le retrait de la peinture sur cette partie : une première dissolution à l’aide de compresses d’acétone suivie d’un nettoyage mécanique avec une mini sableuse.
Assurément, une très belle rénovation, un vrai bain de jouvence pour cette magnifique statue équestre de Napoléon, achevée en 1854, et classée «Monument historique» depuis l’année dernière. n
Vendée Globe
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LA GESTION DU SOMMEIL POUR UN SKIPPER L’EXEMPLE DE CHARLIE DALIN SUR LE VENDÉE GLOBE
Charlie Dalin - © MxHorlaville / Disobey / Apivia Charlie Dalin - © JM Liot - Alea / Disobey / Apivia
Un tour du cadran avec Charlie Dalin A propos du Vendée Globe, on parle souvent de météo, de technologie, d’exploit, des mers du Sud, de sponsors.... Mais il est un sujet de la plus haute importance durant cette course autour du monde, c’est la gestion du sommeil par les skippers. La physiologie de chacun n’étant pas la même, les composantes génétiques non plus, chaque skipper va réagir différemment face aux contraintes liées à une navigation 24h sur 24 ! Parmi les dossiers de Presse reçus sur lereportersablais@ gmail.com - la plupart d’ailleurs d’un contenu passionnant - nous nous sommes intéressés à celui de Charlie Dalin et Apivia qui consacre quelques pages intéressantes au sommeil, et plus particulièrement aux occupations du skipper Charlie Dalin, 24 heures durant. 1er quart: de minuit à 6h du matin (voir rosace) Minuit à 1h: Le skipper va effectuer des réglages (cap du bateau, voiles...). Puis il procédera à la récupération de fichiers météo. 1h à 2h: Il va réaliser une analyse approfondie de la météo. Cette analyse sera
effectuée 4 fois dans les 24 heures. 2h à 3h: Il effectue des rangements, va aussi éponger, et il se tient prêt à manoeuvrer. 3h à 4h ou 3 à 5h: Le skipper va commencer son sommeil fractionné. Sur sa rosace, sont mentionnés 2 x 1 heure de sommeil et 4 fois 10 minutes, ce qui fait un peu moins de 3 heures. Mais la durée dépend des contingences et varie en réalité de 3 à 5 heures par jour. 4h à 5h: Le skipper va effectuer des réglages (cap du bateau, voiles...). 5h à 5h30: Il effectue des rangements, va aussi éponger, et il se tient prêt à manoeuvrer. 5h30 à 6h: Petit-déjeuner. A ce sujet, notons que 160 kg de nourriture sont embarqués à bord d’Apivia. Et que sur le plan diététique, Charlie Dalin a travaillé avec une diététicienne, Virginie Auffret, sur un suivi nutritionnel en mettant au point un mode alimentaire adapté à la course. 2ème quart: de 6h du matin à midi De 6h à 6h30: le skipper effectue une sortie sur le pont et procède à une inspection du bateau, du matériel, des voiles etc... De 6h30 à 7h: Il utilise, si nécessaire, les outils de communication autorisés. Dans la tranche 7h à 7h30: le skipper va s’octroyer.. à peine
10 minutes de sommeil. On rappelle qu’en plus des 2 à 4h de sommeil, le skipper dormira en fractionné à raison de 4 périodes de 10 minutes étalées sur les 24 heures. Entre 7h30 et 8h30: le skipper va effectuer des réglages (cap du bateau, voiles...). De 8h30 à 9h: Il effectue des rangements, va aussi éponger, et il se tient prêt à manoeuvrer. De 9h à 10h: Il va réaliser une analyse approfondie de la météo. Cette analyse sera effectuée 4 fois dans les 24 heures. De 10h à 11h: le skipper effectue une sortie sur le pont et procède à une inspection du bateau, du matériel, des voiles etc... (la précédente a eu lieu à 6h du matin, et les suivantes auront lieu à 18h et 22h30). De 11h à 11h30: Communication. De 11h30 à Midi: Récupération des fichiers météo. 3ème quart: de midi à 18h De midi à 13h: Analyse approfondie de la météo. Cette analyse sera effectuée 4 fois dans les 24 heures. Entre 13h et 13h30: le skipper va s’octroyer à nouveau 10 minutes de sommeil. On rappelle qu’en plus des 2 à 4h de sommeil, le skipper dormira en fractionné à raison de 4 périodes de 10 minutes étalées sur les 24 heures.
De 13h30 à 14h: le skipper effectue des réglages (cap du bateau, voiles...). De 14h à 15h: Il effectue des rangements, va aussi éponger, et il se tient prêt à manoeuvrer. Entre 15h et 16h: Déjeuner. Rappelons que 160 kg de nourriture ont été embarqués à bord d’Apivia. Et que sur le plan diététique, Charlie Dalin suit un mode alimentaire adapté à la course, mis au point en début d’année. Un soin est apporté aux apports de vitamines, d’antioxydants et minéraux. Et le skipper a même droit à du chocolat noir qui contient des antioxydants et du magnesium, et qui peu apaiser l’humeur... De 16 à 17h ou de 16h à 18h: Sommeil fractionné. Deuxième tranche importante, entre 1 à 2 heures, durant ces 24 heures. De 17h à 18h: le skipper effectue des réglages (cap du bateau, voiles...). 4ème quart: de 18h à minuit De 18h à 18h30: nouvelle sortie sur le pont pour une inspection du bateau, du matériel, des voiles etc... (les précédentes ont eu lieu à 6h du matin et 10h, et la suivante aura lieu à 22h30). Entre 18h30 et 19h30: le skipper va s’octroyer à nouveau 10 minutes de sommeil. On rappelle qu’en plus des 2 à 4h de sommeil, le skipper dormira en fractionné à raison de
Skippers
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Sources: dossier de Presse Charlie Dalin - © Disobey / Apivia Rosace / 24 heures: un logo pour chaque tranche d’activité
4 périodes de 10 minutes étalées sur les 24 heures. De 19h30 à 20h: le skipper effectue des réglages (cap du bateau, voiles...). De 20h à 21h: Analyse approfondie de la météo. Cette analyse sera effectuée 4 fois dans les 24 heures. Entre 21h et 22h: le skipper effectue des rangements, va aussi éponger, et il se tient prêt à manoeuvrer. A 22h: Dîner. Rappelons que 160 kg de nourriture ont été embarqués à bord d’Apivia. Et que sur le plan diététique, Charlie Dalin suit un mode alimentaire adapté à la course, mis au point en début d’année. Les apports d’énergie sont importants par temps froid. Entre 22h30 et 23h: nouvelle et dernière sortie sur le pont, pour cette tranche de 24h, pour une inspection du bateau, du matériel, des voiles etc... (la suivante aura lieu à 6h du matin). De 23h à 23h30: Communication. Entre 23h30 et Minuit: le skipper va s’octroyer à nouveau 10 minutes de sommeil. On rappelle qu’en plus des 2 à 4h de sommeil, le skipper dormira en fractionné à raison de 4 périodes de 10 minutes étalées sur les 24 heures.
Les portes du sommeil On l’a vu plus haut. Sont prévues 2 à 4h de sommeil, ainsi que 4 périodes de 10 minutes étalées sur les 24 heures. Il s’agit des créneaux les plus favorables pour un sommeil réparateur. Mais ceux qui ont été choisis sont les plus bénéfiques pour Charlie Dalin. L’horaire peut être bien différent pour d’autres skippers. Le sommeil, une composante essentielle Charlie Dalin a travaillé sur cette problématique avec le Dr François Duforez, directeur de l’Institut European Sleep Center, et «expert dans le domaine du sport et des conditions extrêmes». Tous les skippers savent qu’il est, bien sûr, important de bien dormir. La difficulté réside, en fait, dans le choix du bon moment pour dormir, le skipper restant malgré tout dépendant des circonstances, notamment la météo. Une base est établie - comme celle mentionnée plus haut dans les rosaces - mais elle n’est que théorique. Le docteur Duforez explique qu’il faut donc «favoriser un sommeil réellement récupérateur: le sommeil profond.» La nutrition joue là aussi son rôle: ainsi, certains
aliments vont favoriser le sommeil, tandis que d’autres permettront de maintenir une vigilance accrue. Les évolutions technologiques ont permis d’accroître la vitesse du bateau, mais l’arrivée des foils accentuant le «vol» audessus de l’eau favorise son instabilité. Cela sous-entend davantage de risques et des problématiques de sécurité. La gestion du sommeil n’en est donc que plus importante afin que le skipper puisse conserver tous ses moyens. Le docteur Duforez ne s’en inquiète pas pour autant: «Je suis préoccupé mais pas inquiet. Je fais confiance à la capacité d’adaptation de Charlie et des autres marins. leur métier et leurs expériences leurs permettent de se soumettre aux conditions et aux circonstances (...).» Un lit adapté La literie qui a été choisie a été dessinée afin de «contrer les mouvements de l’Imoca.» Elle comprend des «mousses spéciales à résilience forte permettant d’absorber les chocs et les vibrations.» Les 33 skippers vont donc devoir lutter contre les éléments mais aussi contre un épuisement qui va aller en augmentant s’ils ne gèrent
pas comme il se doit leur sommeil. Et les circonstances tempête - vont entraîner un surcroît de vigilance nécessaire, augmentant parallèlement leur «dette» de sommeil. Avec parfois des dérèglements: «un état de privation de sommeil entraîne des dérèglements physiologiques, métaboliques et psychologiques importants. 24 heures consécutives passées sans dormir provoquent les mêmes effets qu’un taux d’alcoolémie de 1 gramme par litre de sang. Très rapidement, la lumière et le bruit deviennent insupportables, puis l’appareil digestif se détraque, la perte de vigilance s’accentue et des hallucinations surgissent, conduisant à des actions dangereuses et des accidents.» Heureusement, les skippers ont une expérience en la matière et savent gérer leur sommeil pour atteindre ce sommeil profond récupérateur. Il n’empêche, au retour d’un Vendée Globe, il leur faut plusieurs mois pour récupérer de ce sommeil désynchronisé. n
Lectures
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A LA DÉCOUVERTE DE FONTENAY-LE-COMTE DE BELLES PAGES SIGNÉES WILLIAM CHEVILLON
Usine de transformateurs par Georges Mathieu
Les premières belles pages Son parcours est éclectique et il vient de traverser, pour notre plus grand plaisir, la ville de Fontenay-le-Comte. William Chevillon, esprit curieux et artistique, a souvent effectué des activités lui permettant de rester au contact de sa passion, l’art et l’architecture. Visites pour tous publics et conférences, notamment comme médiateur culturel, auront jalonné ses premières années semi-professionnelles. L’expérience aidant, il a pu apporter ici et là des conseils sur la valorisation des patrimoines et est intervenu récemment comme assistant d’exploitation au sein du Château de Terre-Neuve. Parmi ses motivations figure celle de partager ses connaissances et, ce qui se fait plus rarement, ses découvertes. Adepte des conférences sur ses sujets de prédilection, il rédige régulièrement des articles paraissant dans la presse, ainsi que des opuscules, il chronique aussi désormais à la radio (Un lieu, une histoire sur Radio RCF Vendée), et est même intervenu dans une émission des Racines et des Ailes sur la Vendée, diffusée en janvier 2018. L’amour des vieilles pierres et des monuments, l’analyse de l’évolution de l’urbanisme sont des constantes chez lui. Pour s’en convaincre, il suffit de découvrir son opuscule sur La Roche-sur-Yon (L’Art dans l’espace public à La Rochesur-Yon). Encore jeunehomme, William Chevillon s’était escrimé à recenser les
pièces rares du patrimoine public de La Roche-sur-Yon, la plupart étant méconnues. Un travail improbable auquel n’aurait jamais pensé le commun des mortels. Derrière cette quête se cachait en fait une volonté ancrée en lui-même, celle d’empêcher la disparition de pièces remarquables pour de simples raisons d’ignorance culturelle. Des tâches réalisées qui ne sont pas forcément suivies de la reconnaissance méritée mais qui ont l’avantage de nourrir le sentiment d’une conscience professionnelle affirmée. William a une grande force, il possède ses sujets sur le bout des doigts. Une certaine érudition, beaucoup de lectures, mais il ne s’arrête pas là. Dès qu’il a un instant pour s’évader, William arpente les rues des villes qu’il entend découvrir, qu’elles soient vendéennes ou nationales. Pas de limitation dans ses goûts architecturaux même s’il est attiré par l’urbanisme moderne, l’important c’est la découverte, la découverte de l’art. C’est ce qui peut enrichir une vie, et nul doute que cela enrichit la sienne. La mémoire urbaine a toute son importance, c’est une manière pour tout un chacun de s’approprier sa ville, sa commune. William s’émerveille devant des monuments, des palais, des villas, des églises..., il recherche, analyse, inspecte et photographie, beaucoup, pour pouvoir continuer à contempler et pour transmettre. Il parcourt aussi, bien sûr,
les nombreux musées que compte la France. Il semble cependant avoir aussi un goût prononcé pour les châteaux... Peut-être un rêve non assouvi, ou plus simplement la passion de l’histoire de notre France royale et de l’héritage culturel présent sur tous les territoires. Ne croyez surtout pas la rumeur, celle qui prétend qu’il ne voit personne durant ses balades, car il a tout le temps le nez en l’air à scruter les beautés architecturales. Après tant de découvertes, William a eu envie de poursuivre sa volonté de transmissions des richesses artistiques rencontrées. Alors, depuis peu, il s’est lancé dans plusieurs travaux d’édition. Et en cette année 2020, le premier livre sorti sous son nom d’auteur est dédié à la ville de Fontenay-le-Comte. Et de nouvelles pages, cette fois-ci “A la découverte de Fontenay-le-Comte” On le sait tous, la ville de Fontenay-le-Comte regorge de trésors méconnus, parfois cachés et assez nombreux car il ne faut pas oublier que cette ville fut une villePréfecture, avec ses notables et ses nombreux artisans. Elle a connu plusieurs âges d’or, au Moyen-Age et au 16ème siècle. Elle fut souvent habitée par des humanistes et des personnes d’une culture avisée, et la vie y fut à certaines périodes ardente et dynamique, propulsée par de grandes foires. Le patrimoine bâti y est
donc conséquent; il s’agit de traces encore majestueuses montrant l’importance qu’avait cette riche cité de l’Ancien régime. L’ouvrage présente Fontenayle-Comte sous de nombreux aspects, et parcourt avec force explications les différentes périodes ayant participé au développement de la Ville. Le patrimoine ancien, mais aussi des réalisations contemporaines sont mis en lumière; il en ainsi de l’usine de transformateurs créée en 1966 par Georges Mathieu dont le souhait était de lutter contre les composantes d’une architecture basique et répétitive, et de proposer une oeuvre opposée à la standardisation des espaces de vie et de travail. William Chevillon, avec cet ouvrage, apporte un bel éclairage sur une ville qui mérite amplement d’être visitée en raison de sa richesse patrimoniale, mais à la condition d’être bien orienté par un livre-guide adéquat. Collection Les Indispensables 130 pages - Edition du CVRH Juin 2020 - 16 € www.histoire-vendee.com n
Nautisme
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PARTIE REMISE POUR LE PROJET DE YACHT-CLUB
Maquette du Projet de Yacht-Club à Port-Olona Dossier du projet de Yacht-Club La SEM Les Sables d’Olonne Plaisance a fait part, assez soudainement, d’un projet de construction de Yacht-Club à Port Olona, sur le parking à côté de La Capitainerie. Donc, côté La Chaume. Cette annonce s’est faite tellement brusquement, à l’occasion d’un vote lors du Conseil d’Agglo, que cela a surpris tout le monde. Peu de gens au courant, la Presse même pas avertie, les riverains chaumois - y compris les plus proches du projet - non informés. Si les aspects juridiques ont, certes, été suivis - vote, dépôt de permis de construire... etc l’absence totale de concertation pour un tel projet est, de nos jours, purement incongrue.
Port Olona. Un parking que l’Agglo des Sables d’Olonne, majoritaire dans le capital de la SEM LSO Plaisance menace d’utiliser à des fins essentiellement mercantiles en y édifiant un immeuble à usage de Yacht-Club avec des commerces et un restaurant lounge et Roof Top. ce projet, lancé sans concertation avec la population, ni annoncé dans le programme de la liste municipale élue (...) constitue un déni de démocratie. De plus, il occasionnerait un préjudice important pour tous les copropriéatires des immeubles situés derrière en leur cachant une partie importante de la vue sur le chenal (...)».
L’exemple de Port-Brétignolles, sans être comparable, aurait dû faire comprendre que les citoyens n’acceptent plus ces façons de procéder. Même si le projet a, sasn doute, son utilité, même si plusieurs associations du nautisme sablais sont demandeuses.
Et un rassemblement de Chaumois eut lieu le dimanche 8 novembre 2020 à midi (jour du départ du Vendée Globe 2020).
Et ce qui devait arriver, arriva. Une lever de boucliers contre le projet. Gilles Roger qui est à l’initiative de l’opposition au projet indiqua: « (...) Nous affirmons ico nos droits constitutionnels pour les libertés fondamentales que constituent la liberté d’expression, de réunion, la liberté d’aller et de venir, notamment sur les quais et les rues de La Chaume (...) de continuer d’user librement et gratuitement du bien commun que représente le parking public de la capitainerie de
Une pétition fut lancée: elle a recueilli environ 1300 signatures.
«Les Chaumois associés aux Sablais et aux autres amoureux de notre «berceau de la cité», ont fait prévaloir l’esprit de résistance sur l’arbitraire, en signant notre pétition (...) ce qui a, enfin, déclenché l’amorce d’un processus démocratique. Même modeste, en raison des circonstances, ce rassemblement attestera, à la fois, de la formidable capacité des Chaumois/Sablais à résister, valeur également portée par les valeureux concurrents du Vendée Globe, appelés à affronter les forces de la nature» précisa-t-il.
A la suite de cette situation, le Conseil d’administration de la SEM Plaisance s’est réunie le lundi 9 novembre 2020. A l’issue de cette réunion, un communiqué de son président Jean-Paul Dubreuil, a été diffusé. Voici son contenu. «Le Conseil d’administration de Les Sables d’Olonne Plaisance s’est réuni ce jour, lundi 9 novembre 2020, avec pour objet la poursuite du projet Yacht Club tel que présenté précédemment. «La SEM « Les Sables d’Olonne Plaisance » n’est pas la seule à travailler dans cet objectif puisque ses partenaires du milieu associatif, sportif ou économique, formulent régulièrement des propositions d’aménagement ou d’investissements de nature à soutenir le développement nautique aux Sables d’Olonne. Ce fut notamment le cas dans l’étude de «stratégie nautique» qui a fait de la naissance d’un YachtClub une proposition consensuelle pour accompagner la dynamique nautique sablaise. Le projet de création d’un YachtClub aux Sables d’Olonne est ainsi né du travail de la SEM, à l’écoute des acteurs nautiques majeurs du port de plaisance. Dès sa présentation, ce projet a rencontré une vague d’interrogations ayant conduit la SEM à organiser une réunion d’information et d’échanges le 23 octobre dernier.
La SEM, réunie en conseil d’administration ce 9 novembre 2020, tire les conclusions de ce mauvais départ d’un projet pourtant nécessaire au développement nautique des Sables d’Olonne, et a pris les décisions suivantes qu’elle souhaite faire connaître au grand public : La version initiale de Yacht-Club est abandonnée, et la demande de permis de construire le concernant est retirée. Un nouveau projet de YachtClub, sur un nouveau site, va être travaillé et concerté avec les riverains et les acteurs du nautisme sablais. À la demande de la ville des Sables d’Olonne, l’architecture du nouveau projet de Yacht-Club devra être plus sablaise, c’est-àdire plus maritime et balnéaire. En concertation avec l’agglomération des Sables d’Olonne, la SEM « Les Sables d’Olonne Plaisance » souhaite engager une réflexion plus large sur l’ensemble des aménagements portuaires nécessaires à l’optimisation du bassin de Port Olona et à l’accompagnement de la dynamique nautique sablaise.
signé Jean-Paul Dubreuil PDG de la SEM Les Sables d’Olonne Plaisance» . n
Course au large
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En Bref Nouveaux timbres officiels aux Sables d’Olonne
LE VENDÉE GLOBE 2020 VERS UN RECORD AVEC L’APPUI DES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES?
Les Sables-d’Olonne Vendée Vendée-Globe – Deux nouveaux timbres officiels sur Les Sables d’Olonne A l’occasion du Vendée Globe, la SPL Destination les Sables d’Olonne a décidé de mettre en vente à partir du samedi 17 octobre 2020 des planches de 4 timbres. Ils représentent 2 dessins, un voilier ou une très belle coiffe sablaise. Le prix est de 8 € la planche de 4 timbres en Lettre prioritaire.
© Photo: Le Reporter sablais
Le dernier vainqueur, Armel Le Cléac’h avait déjà réussi un exploit. Il avait effectué son tour du monde en 74 jours. Mais c’était il y a 4 ans, autant dire l’antiquité technologique en matière de course au large... Les 33 skippers visent tous la victoire, c’est dans leur ADN de compétiteur sportif, même si certains se satisferont déjà de boucler le tour sans la contrainte de l’abandon pour avarie. Mais, quelques-uns - grâce à l’appui financier de leur sponsor - n’envisagent que la victoire, non par prétention, mais parce que depuis quatre années c’est leur seul horizon. Et donc tous les moyens technologiques et stratégiques ont été mis en oeuvre pour cela. C’est le cas pour le britannique Alex Thomson. Arrivé aux portes de la victoire en 2012-
.
13 (3ème) et en 2016-17 (2ème), son seul but est de remporter enfin, sur Hugo Boss, le graal, le Vendée Globe. Et pour cela sa direction de team et son sponsor l’ont transformé; il a changé de peau. De marin au long cours surveillant sa navigation, ses voiles, la météo et l’horizon, tout en étant brulé par le soleil, il est devenu malgré lui un adepte obligé du e-Sportnautique. A une différence près, c’est que l’on n’est toutefois pas dans le 100% virtuel comme c’est le cas pour les jeux vidéo et le e-Sport. Alex Thomson naviguera dans la “vraie” vie... mais il sera lui aussi bardé d’électronique et cerné par les écrans. Et ses décisions seront désormais dictées par des puces... Le skipper passera une grande partie de son temps devant des écrans transmettant
des images prises par de multiples caméras embarquées surveillant à 360° les voiles, les foils et la mer. Et aussi grâce à divers capteurs qui vont faire le lien avec le skipper et lui permettre de prendre les bonnes décisions, notamment pour la protection du bateau en cas de trop fortes charges et pressions. Sur Hugo Boss d’Alex Thomson, 350 capteurs ont été installés sur toutes les zones incontournables et essentielles: safrans, coque, gréement, foils... avec des alarmes se déclenchant dès qu’un seuil pouvant être fatidique est atteint. Et le pilote automatique va pouvoir directement prendre en compte toutes les données transmises par les capteurs dont le tangage et le roulis - et les éventuelles alertes. La gestion du temps du skipper est totalement transformée, la vie dans le cockpit est optimisée. Le skipper n’est
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© Alex Thomson Racing VG2020 (pour les 4 photos)
pratiquement plus à la barre. En plus des caméras, la construction de l’Imoca a été réalisée pour faciliter la vision par le dessus. Le nouvel Hugo Boss a aussi été conçu pour privilégier des vitesses adaptées au Vendée Globe, en s’appuyant sur une bonne hydrodynamique et en réduisant la trainée du bateau. L’Imoca a donc été construit dans la seule optique du Vendée Globe, ce qui confirme bien le but essentiel d’Alex Thomson. Le cockpit a été avancé et, désormais continu du pied de mât jusqu’au tableau arrière, il est complètement fermé comme le souhaitait Alex Thomson. Mais, encore faut-il que cela soit dans les aspirations du skipper. Certains continueront à privilégier une bonne partie de la gestion à partir d’un cockpit extériorisé et protégé par la casquette. D’autres, comme Alex Thomson, font le choix de tout centraliser et de gérer
l’essentiel à partir de leurs écrans sans le besoin de “sortir” et de s’exposer aux embruns. Cette évolution est le mal nécessaire pour tenter, aussi, de battre le record du Vendée Globe ! La technologie - et donc la gestion live des données (la data) - fait partie intégrante de la navigation sur les Imoca de dernière génération. Selon Alex Thomson, et en fonction de la météo, un Imoca de dernière génération aidé par ses foils pourrait faire le Tour du monde dans une fourchette de “59 à 70 jours.” Et justement, les foils ne sont pas étrangers à ces prévisions. Utilisés à partir de l’édition 2016-17 du Vendée Globe, leur conception a été améliorée et l’amplitude autorisée est désormais de 5° afin de coller aux diverses allures. Ces foils permettent “à partir de 12 noeuds de vent, de se soulever au-dessus de l’eau.” Mais parallèlement, ces
vitesses et ces “vols” fragilisent les Imoca en raison des chocs violents qu’ils entraînent. On est dans une autre logique. Le skipper, de navigateur est devenu un gestionnaire technologique pendant que le pilote automatique assure une bonne partie de la navigation et procède au choix du cap. Pour certains observateurs, à la lumière des vitesses désormais atteintes c’est un mal nécessaire pour protéger le skipper, lui assurer un minimum de sécurité et de confort. Cette sécurité et ce confort font appel, là aussi, à des données captées: “Oscar” est un boîtier installé par 18 des 33 skippers, en tête de mât avec 3 caméras dont 2 thermiques afin de détecter jusqu’à 600 mètres un éventuel Objet flottant non identifié (OFNI), cause de nombreuses avaries. Trois des 33 skippers ont installé sur leurs quilles un répulsif à baleine avec le système “Pinger”. Et plusieurs skippers ont décidé de porter une ceinture
connectée permettant de rassembler en continu des données sur l’état physique et mental, l’état de fatigue, et la nécessité de sommeil aux fins de récupération. Dans ces nouvelles conditions, le Vendée Globe reste une aventure extraordinaire, et le Tour du monde un exploit prodigieux pour ces skippers. Mais, pour certains, la magie se réduit d’autant plus que l’on s’éloigne des conditions des aventures passées initiées par la Golden Globe ou le Boc Challenge. n
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Charal - Jérémie Beyou 9 PHOTOS-CLÉS AVANT LE 2ÈME DÉPART DE JÉRÉMIE BEYOU
Juste avant le départ, Jérémie Beyou répond aux questions des journalistes. Rien de neuf par rapport à hier, sur ses motivations. Il part, il verra au fur et à mesure de la navigation. D’abord en reprenant les rênes du bateau et en s’assurant que tout va bien. Mais sans tirer de plan sur la comète, il va essayer de prendre du plaisir. Pour lui, pas de volonté de battre un record de vitesse. Il était venu pour gagner et il sait que c’est désormais impossible. Il faudra qu’il trouve une autre motivation. Il remercie ses équipes pour tout le travail effectué et tous les gens qui lui ont apporté un fantastique soutien. Il descend à plusieurs reprises du bateau pour serrer dans ses bras des êtres chers puis quitte Port Olona sous les applaudissements.
Charal vu de l’arrière, en ce mardi 17 novembre 2020. Le bateau est fin prêt après le travail formidable réalisé par les équipes techniques.
Il est 14h30. Jérémie Beyou va partir dans une demi-heure pour son 2ème départ. . Les équipes techniques s’affairent encore sur le bateau.
© Photos: Le Reporter sablais
© Photos: Le Reporter sablais
Charal vu de l’avant, en ce mardi 17 novembre 2020. Le bateau, habillé d’un design magnifique, rugit, prêt à arracher ses bouts pour retrouver la liberté.
Jérémie Beyou fait le tour de tous les points sensibles ayant été réparé et écoute les derniers conseils techniques.
© Photos: Le Reporter sablais
© Photos: Le Reporter sablais
Vendée Globe 2020
© Photos: Le Reporter sablais Jérémie Beyou écoute les explications sur les réparations réalisées.
Jérémie Beyou inspecte son Imoca et notamment les endroits ayant fait l’objet de réparations.
© Photos: Le Reporter sablais
© Photos: Le Reporter sablais
Le tour d’horizon se poursuit.
Tout a été passé au crible. Le bateau est fin prêt grâce aux équipes performantes de Charal.
© Photos: Le Reporter sablais
© Photos: Le Reporter sablais
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Vendée Globe
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HISTOIRE DE LA 1ÈRE ÉDITION DU VENDÉE GLOBE UN VRAI CHALLENGE !
Après bien des interrogations, le Vendée Globe est lancé le 26 novembre 1989. 13 skippers feront partie de ce groupe de fervents de la mer qui ont décidé d’accepter le challenge: faire le tour du monde sans escale et sans assistance. L’idée vient de Philippe Jeantot qui, pour cette première édition, est à la fois organisateur et skipper. Même si quelques épreuves ont montré la voie avec quelques skippers précurseurs (Golden Globe Race, Boc Challenge - avec escales...), ce projet de tour du monde est considéré comme un challenge complètement fou ! Combien ont vraiment les compétences pour cette épreuve, en combien en reviendront, pense-t-on en silence.... A 15h15, le départ est donné par Eric Tabarly. Et comme il fallait s’y attendre, les problèmes techniques, les avaries ne manquent pas. Elles sont racontées ainsi par le © Vendée Globe: « - Une première avarie donne le ton : le vît-de-mulet de Crédit Agricole cède. Qu’à cela ne tienne, Philippe Jeantot fabrique une pièce de fortune et poursuit sa route. - Le 28 décembre, Poupon déclenche ses balises de détresse. Trois bateaux sont
déroutés. Loïck Peyron arrive le premier et découvre Fleury Michon sur la tranche. Il lui passe une remorque, ‘Philou’ largue son mât d’artimon et ça marche : le bateau revient à flots ! Peyron a tout filmé. Les images font le tour du monde, créant un premier mythe fondateur. Poupon abandonne. - Comme un autre favori : Jean-Yves Terlain, dont l’UAP démâte. - L’Américain Mike Plant demande assistance en Nouvelle-Zélande. - Guy Bernardin est terrassé par une rage de dents. - Bertie Reed abandonne sur avarie de safran.»
Les portes des glaces Philippe Jeantot raconta aussi ce que fut le passage dans le Grand Sud: « Pendant dix jours nous avons avancé à fond dans un champ d’icebergs, avec le risque d’en taper un à tout moment. C’était la roulette russe, on en parlait entre nous. On s’est dit plus jamais ça. Comme j’organisais la course, je me suis dit qu’il fallait mettre ça dans le règlement ». Ainsi sont nées les portes des glaces.» Titouan Lamazou en tête depuis le 3ème jour de course Titouan navigue sur Ecureuil d’Aquitaine II, sponsorisé par la Région Aquitaine et son leader Chaban-Delmas.
Depuis le 3ème jour, il est en tête et ne lâche rien, poursuivi par Loïc Peyron et Jean-Luc van Den Heede. Début février, ils sont loin, environ 20 heures derrière Titouan. Mais Peyron a perdu du temps en allant sauver Poupon. Il reçoit 14h30 de compensation par la direction de course, ce qui le rapproche dangereusement de Lamazou. A la mi-mars, le 16 exactement, à minuit et 5 minutes, Titouan passe la ligne d’arrivée en vainqueur. La foule des Sables d’Olonne est en extase sur les jetées et reçoit ce 1er vainqueur du Vendée Globe comme il se doit. C’est entouré d’une multitude de bateaux que Titouan rentre dans le célèbre chenal de la Ville des Sables d’Olonne qui deviendra leader mondial de la Course au large. Le tour du monde a été réalisé en 109 jours, 08 heures et 48 minutes. Loïck Peyron et JeanLuc Van Heede montent sur le podium. Sept skippers sur les treize partants ont fini le tour du monde et sont donc classés au palmarès du Vendée Globe (six ont eu des avaries ou ont demandé assistance). Aucune perte humaine n’a été déplorée.
Classement 1989-90 1) - Titouan Lamazou (Fra, Ecureuil d’Aquitaine II) : 109 jours 8 heures 48 minutes 50 secondes 2) - Loïck Peyron (Fra, Lada Poch) : 110 j 01h18’06’’ 3) - Jean-Luc Van den Heede (Fra, 36.15 MET) : 112 j 01h14’00’’ 4) - Philippe Jeantot (Fra, Crédit Agricole IV) : 113 j 23h47’47’’ 5) - Pierre Follenfant (Fra, TBS-Charente Maritime) : 114 j 21h09’06’’ 6) - Alain Gautier (Fra, Generali Concorde) : 132 j 13h01’48’’ 7) - Jean-François Coste (Fra, Cacharel) : 163 j 01h19’20’’. Hors-course Patrice Carpentier (Fra, Le Nouvel Observateur), avarie de pilote automatique (Malouines) Mike Plant (E.U, Duracell), reçoit assistance à l’île Campbell (Nouvelle-Zélande) Guy Bernardin (Fra, O-Kay), victime d’une rage de dents, se déroute au large de la Tasmanie. Les abandons Bertie Reed (AFS, Grinaker), avarie de safran Jean-Yves Terlain (Fra, UAP), démâtage Philippe Poupon (Fra, Fleury Michon X), chavirage. n
Parutions LIVRES
A la découverte de Fontenay-le-Comte par William Chevillon
Le Tueur fou du Puits d’enfer par Xavier Armange Dans une faille rocheuse de la côte atlantique, une macabre découverte met une ville en ébullition. Un projet pharaonique de construction d’un nouveau port de plaisance et de destruction d’un littoral protégé dissimule la face cachée d’une magouille financière aussi inutile que toxique : corruption, copinage, trahisons, règlements de comptes, décisions arbitraires de certains élus au mépris de la population… La station balnéaire réputée va connaître un lot d’événements sanglants. Ils bouleverseront les jeux pervers des politiciens. Beaucoup n’en sortiront pas indemnes. Face à des puissances d’argent qui les dépassent, une blogueuse et un groupe d’action de citoyens contestataires se battent pour arrêter cette gabegie financière et écologique et ce déni de démocratie. Le prix à payer sera très lourd.
Plus qu’une ancienne capitale, celle du BasPoitou, Fontenay-le-Comte est une ville nimbée d’une lumière douce et constellée de richesses architecturales qui en font une cité à la fois attachante, humaine et de grande importance patrimoniale. Parler de Fontenay-le-Comte se résume souvent à évoquer les figures humanistes du XVIe siècle et à y associer un « âge d’or » pour la ville. La réalité est bien plus complexe (...) Ville de passage, de foires et d’enjeux politiques, Fontenay-le-Comte est également un exemple type de l’évolution d’une petite cité provinciale face à de grands courants nationaux et européens.Ce livre se veut une porte d’entrée pour la découverte de Fontenay, de son histoire et de son patrimoine, dont la connaissance ne cesse de s’enrichir.
Paru le 7 mai 2020 - 365 pages Prix: € 15,90 - Editions d’Orbestier
Date d’édition : juin 2020 - 126 pages Prix : € 16 - CVRH - https://www.histoire-vendee.com/
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Parutions
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Histoire et Traditions de la vigne et du vin en Vendée
La Vendée d’aujourd’hui, comme auparavant le Bas-Poitou, n’est pas spontanément perçue comme une région viticole. Et pourtant, des traces archéologiques attestent de la culture de la vigne dans la région dès le IIème siècle. Le commerce du vin blanc avec les pays du nord de l’Europe, associé à celui du sel, y était prospère au Moyen Âge. Au début du 19ème siècle, on comptait dans le département jusqu’à 72.000 propriétaires de vignes, qui s’étaient emparés des complants monastiques et seigneuriaux d’avant la Révolution. Après 1900, alors que le vignoble vendéen a été reconstitué après le fléau du phylloxéra, on y boit Noah et Othello, mais aussi et de plus en plus ces « petits vins » dont la qualité grandissante fera l’objet en 2011 de la plus haute reconnaissance officielle : l’Appellation d’Origine Contrôlée conférée aux Fiefs vendéens. En réalité, deux viticultures y coexistent : une poignée de vignerons professionnels élèvent le vin pour réjouir le coeur et fortifier le corps des hommes de goût, tandis que les vignerons amateurs sollicitent la bienveillance amicale ou familiale pour partager et déguster le fruit de leur production et de leur passion. Voilà la singularité de l’histoire viticole de la Vendée que nous retraçons ici, tout en évoquant les traditions liées à la vigne, les vendanges, la cave où l’on reçoit les amis, les chansons à boire...Date d’édition: novembre 2019 - 256 pages - Prix: € 23 - Editions du CVRH
La Vendée de la mémoire (1800 - 2018) par Jean-Clément Martin
Le Petit Tambour de Vendée par Marion Raynaud de Prigny C’est la 10ème aventure de Paul et Colombe à travers l’histoire ! Nos héros sont plongés cette fois en pleine tourmente révolutionnaire, du côté des armées catholiques vendéennes. Printemps 1793. Tandis que la Terreur bat son plein à Paris, Paul et Colombe parcourent les fossés et les taillis du bocage vendéen. Le garçon sert en effet de messager au général Cathelineau. Celui-ci tient conseil dans un château gardé par des paysans armés de faux et de fusils. Là, les cousins sont introduits en présence de d’Elbée et Stofflet, deux autres chefs qui résistent aux Républicains. Les deux enfants écoutent avec admiration les récits de batailles entre les « bleus » et les « blancs » et les exploits de la résistance de l’armée vendéenne contre l’armée révolutionnaire. Au détour de la forêt, Paul et Colombe découvrent un petit tambour blessé de l’armée républicaine. L’enfant effrayé est accompagné d’une petite bête étrange : un singe ! Ce n’était donc pas un farfadet des légendes du bocage qui se cachait dans l’épaisse forêt ! Nos héros sont plongés cette fois en pleine tourmente révolutionnaire, du côté des armées catholiques vendéennes. Ils rencontrent les généraux de cette armée de paysans et se font compter leurs exploits. Période héroïque mais période très rude de la France du XVIIIe s. en pleine guerre civile et changement de régime. Ce petit roman complètera bien les cours d’Histoire des jeunes lecteurs d’aujourd’hui. Une aventure pédagogique que les enfants de 7 à 10 ans auront plaisir à lire seuls. Date d’édition: juin 2019 - 64 pages Prix : € 9,90 Editions du Triomphe
La Vendée est à nouveau d’actualité. Les livres de Philippe de Villiers ou de Patrick Buisson connaissent des succès retentissants, faisant écho à celui que connaît le spectacle du Puy-duFou. Les querelles historiographiques continuent autour du « génocide » vendéen, revitalisées par les incertitudes de l’Etat pour savoir que faire des squelettes retrouvés au Mans, témoins de la répression de 1793. Le présent livre s’était initialement attaché à suivre l’histoire des relations entre la Vendée et la France de 1800 à 1980 pour mettre en valeur l’importance que le souvenir des guerres de Vendée, grossièrement de 1793 à 1799, avaient eue dans l’histoire de notre pays. L’ouvrage s’arrêtait alors aux années d’avant le bicentenaire de la Révolution, moment qui avait vu, paradoxalement, l’attention nationale et internationale se focaliser sur l’exemple de la Vendée. Il était nécessaire de le reprendre en le complétant par l’analyse des quarante dernières années où il a été question de cette dernière. Il permet ainsi de suivre l’évolution contrastée des souvenirs et des mémoires pour mettre en lumière le tournant manifestement définitif pris par les traces des guerres de Vendée dans notre mémoire collective.
Date d’édition : septembre 2019 430 pages Prix : € 24 Editions Perrin
La Résistance à la République en Vendée De Dreyfus à Pétain 1894 - 1944 par Yves Hello Le Ralliement des catholiques à la République, préconisé par le pape Léon XIII en 1890, estil effectif dans la Vendée conservatrice d’avant 1940 ? L’étude des années 1894-1944 montre qu’en Vendée le Ralliement, si ralliement il y a, n’est qu’apparent.Les valeurs essentielles de la République sont, en effet, combattues. Pour comprendre pourquoi, aujourd’hui, antisémitisme, antimaçonnisme, xénophobie, théorie complotiste s’affichent ouvertement, il faut explorer les racines, parfois multiséculaires, des haines véhiculées par les chantres de la VRAIE FRANCE. C’est pourquoi N° 0125 W 93081 ce livre met constamment en relation l’histoire de la Vendée avec celle de la France et avec celle de l’Eglise catholique. Date d’édition: septembre 2019 - 336 pages Prix : € 23 - Ed. La Geste
Parutions
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Au coeur de la Guerre de Vendée - Hauts lieux et grandes figures par Paul Bridier Entre récit historique et guide de voyage, ce livre documenté, richement illustré et accessible à tous, offre un nouveau regard sur les Guerres de Vendée. Construit comme une chronique au coeur de l’action, il propose au lecteur l’expérience immersive d’une épopée en terre de Géants. En 7 chapitres écrits à la manière d’un roman de chevalerie, il egrène les hauts faits, les hauts lieux et les hautes figures qui ont fait de l’insurrection vendéenne au temps de la Révolution, une méditation universelle pour les âges nouveaux. Un beau livre qu’on peut lire seul ou à haute voix, d’une traite ou lentement, et destiné à tenir bien en mains, pour le prendre avec soi sur les lieux des batailles. « A travers ce livre aux allures de chanson de geste, vous allez découvrir l’histoire d’une épopée exemplaire, devenue un mythe fondateur. » Nicolas de Villiers, Président du Puy du Fou. Date d’édition: décembre 2019 - 120 pages - Prix: € 19,90 - Editions Beaufort
Guerre et Paix en Vendée (1794 - 1796) par Anne Rolland-Boulestreau
Vendée 2019-2020 Le Petit Futé Riche de son bocage, de ses côtes renommées et de son environnement préservé, la Vendée est considérée aujourd’hui comme l’un des plus beaux départements français. Ce guide, qui lui est entièrement consacré, est divisé en trois parties. Dans un premier temps, après une invitation au voyage détaillée le guide présente les différents pays vendéens, tels le bocage, le marais breton ou encore les îles, puis la riche histoire vendéenne, les spécialités culinaires et les traditions du département. Enfin, en fin de guide : les adresses utiles et autres facilités pour se rendre en Vendée. Date d’édition: mai 2019 - 432 pages Prix : € 9,95 Nouvelles Editions de l’Université
Entre mai 1794 et mars 1796 s’engage la pacification militaire de la Vendée, conduisant Républicains et Vendéens à tourner la page d’un conflit particulièrement violent et meurtrier. S’appuyant sur des sources souvent inédites, Anne Rolland-Boulestreau explore l’aventure de cette République en quête d’une paix nécessaire. Il faut près de deux ans, entre mai 1794 et mars 1796, pour que la France tourne la page de l’insurrection vendéenne. Alors que se poursuit la « guerre sans miséricorde », les premiers pourparlers de paix sont initiés dès le printemps 1794. Cette pacification militaire et politique est un processus complexe qui conduit Républicains et Vendéens à mettre fin à un conflit particulièrement violent et meurtrier. Un tel acte de concorde, qui suppose la réintégration de la Vendée dans le cadre national, ne peut se concevoir sans compromis. Combattants et civils doivent accepter les conditions d’une paix singulière, afin de permettre la reconstruction économique, sociale et morale d’un territoire ravagé. L’histoire de France offre peu d’exemples de pacification d’une guerre civile. À partir de sources souvent inédites, Anne RollandBoulestreau explore l’aventure de la jeune République française en quête d’une paix nécessaire en Vendée.
Date d’édition : septembre 2019 334 pages Prix : € 21,50 Editions Fayard
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