DE LA LITTÉRATURE AU CINÉMA
3e
FESTIVAL DU FILM FONTENAY LE COMTE
CINÉMA LE RENAISSANCE
7- 13 AVRIL 2014
La Compagnie du Noyau
association KinoZoom
Chères spectatrices, chers spectateurs, La Littérature et le Cinéma ont un socle commun, celui de l’écriture. Tout film, ou presque, commence par l’écriture de son scénario et ce n’est pas un hasard si Dziga Vertov évoquait la « caméra-stylo ». C’est une nouvelle fois les liens tissés entre ces deux arts que nous avons choisi d’explorer. Comme l’année dernière, notre programmation se veut éclectique, ouverte à un large public mais néanmoins exigeante. Les Belles et les Bêtes sont à l’honneur à travers trois grandes adaptations du conte mythique et quelques autres figures telle « Dracula » et « L’étrange créature du Lac Noir ». Jacques Prévert, qui tout au long de sa carrière a marqué le cinéma français de sa poésie et de sa cocasserie verbale, aura droit à un hommage pour cette 3e édition. Auteur de nombreux scénarios, il est resté pour beaucoup l’artisan du réalisme poétique dans les films français d’avant-guerre. C’est Arletty qui lui rend le plus bel hommage : « Les seuls enfants que j’ai sont de lui. Ce sont Les enfants du paradis. » Six films seront proposés, la plupart en version numérique totalement restaurée. Privilège de festivaliers, deux films vous sont présentés en avant-première. « Une promesse » de Patrice Leconte et « Pas son genre » de Lucas Belvaux. Si les deux cinéastes n’ont malheureusement pas pu faire le déplacement, ces deux séances vous réservent néanmoins des surprises. Alain Resnais nous a quitté récemment, nous avions présenté deux de ses films en 2013 et il nous a semblé tout naturel de lui consacrer un nouvel hommage. C’est ainsi que vous serez invités à « Aimer, boire et chanter ». Si l’air du numérique retire le charme de la bobine d’antan, il a au moins le mérite de permettre la ressortie de chefs d’œuvres. Le premier film de Robert Redford, « Ordinary People », « Les contes de la lune vague après la pluie » de Kenji Mizoguchi ou encore « Lettre d’une inconnue » de Max Ophuls font partie de ces films que nous vous proposons de redécouvrir. Nous avons également souhaité laisser un accès et un choix plus large pour le jeune public et les scolaires, cinéphiles de demain ! De 2 à 18 ans il leur sera donné de voir des cinématographies auxquels ils ne sont pas habitués, provenant du Japon, de l’Italie, de la République Tchèque, de la Suède etc. et qui sauront à coups sûr les intriguer et nous l’espérons, les passionner ! En écho à ce souhait d’ouvrir le festival aux jeunes générations, nous sommes ravis cette année de pouvoir compter sur le soutien d’étudiants en BTS Développement et Animations des Territoires Ruraux du lycée Bel Air de Fontenay-le-Comte. C’est ensemble que nous vous avons préparé le meilleur pour cette 3e édition. Enfin, que serait le festival sans ses invités. Cette année encore nous avons convié des personnes à même de vous donner un éclairage nouveau sur les œuvres proposées à travers des rencontres pensées dans un esprit de convivialité ! Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un excellent festival ! Élodie Faria et Rémy Ratynska Fondateurs du Festival du Film de Fontenay-le-Comte
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LES INVITÉS Carole Aurouet
Docteur en Littérature et civilisation française, Maître de conférences, Carole Aurouet est une grande spécialiste de l’œuvre protéiforme de Jacques Prévert. Auteur de nombreux ouvrages consacrés au poète tels que « L’ amitié selon Prévert », « Le Cinéma dessiné de Jacques Prévert », « Petit Jacques deviendra Prévert », « Jacques Prévert Paris la belle » etc. Elle interviendra à l’occasion des projections autour de notre thème, « Prévert et le cinéma ».
Claudine Bourbigot
Auteur et réalisatrice, se définissant elle-même comme poète terrestre et sous-marin, elle fait ses débuts en tant que comédienne, puis poursuit dans l’écriture et la mise en scène pour le théâtre. Son goût pour les costumes l’amène à travailler en tant que styliste et chef costumière pour de grands groupes publicitaires et pour le cinéma. C’est en 1998 qu’elle passe à la réalisation où elle aime mélanger les codes de la fiction et du documentaire. Elle présentera « Carnet de naufrage » un documentaire sur l’œuvre avortée de Carné et Prévert.
Suzanne Liandrat-Guigues
Suzanne Liandrat-Guigues est professeur d’études cinématographiques à l’Université de Paris-8. Son champ de recherche lie le cinéma à un certain nombre d’actes esthétiques comme la sculpture, l’écriture (Jean Cayrol, Marguerite Duras), dans une démarche singulière. Elle a notamment cosigné avec Jean-Louis Leutrat, en 2006, « Alain Resnais, Liaisons secrètes, accords vagabonds » (ed. Les Cahiers du Cinéma). Elle présentera et commentera le dernier film d’Alain Resnais, « Aimer, boire et chanter » (voir détail page 4).
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Laurent Pontoizeau
Musicien, pianiste, organiste et un peu « touche à tout », enrichi au fil du temps par des expériences musicales diverses et variées Laurent Pontoizeau est aussi professeur d’Éducation Musicale en collège et en lycée depuis de nombreuses années. Passionné de musique à l’image et surtout de musique « vivante » parce que, pour lui, la musique est faite avant tout pour être partagée, il vous proposera un ciné-concert ludique et inédit autour de « L’étroit mousquetaire », le chef d’œuvre burlesque de Max Linder.
Les Fileurs d’Écoute
Les Fileurs d’Écoute conduisent les spectateurs sur les sentiers de la création… à la lumière tamisée des pupitres, Bernard Mazzinghi et Cindy Rabouan évoquent la genèse d’une œuvre, sans dévoiler les circonstances de l’intrigue, guidant le spectateur vers l’atmosphère dans lequel il sera bientôt immergé. Pour le Festival, ils ont choisi de vous donner à écouter « La Belle et la Bête, journal d’un film » de Jean Cocteau.
L’ Association Petite Lanterne
Créée par Dominique et Pierre Laudijois, professeurs de cinéma et fondateurs du Festival du Film d’Olonne sur Mer (OFF), l’association organise de nombreux événements cinématographiques. Ils vous proposeront un atelier d’analyse filmique autour d’adaptations de Dracula (voir détail page 5).
La Compagnie du Noyau
La Compagnie du Noyau est une association d’amateurs au service d’un théâtre de qualité en offrant au plus grand nombre la possibilité de participer à des créations de spectacles, ateliers thématiques et lectures publiques. La compagnie proposera des lectures à l’occasion de nos séances.
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LES BELLES ET LES BÊTES Pour l’offrir à sa fille, le père de la Belle cueille, sans le savoir, une rose appartenant au jardin de la Bête, qui s’en offense. Afin de sauver son père, la Belle accepte de partir vivre au château de la Bête...
Ce célèbre conte ici résumé apparut pour la première fois en France sous la plume de GabrielleSuzanne de Villeneuve, en 1740, dans un recueil de contes (« La Jeune Américaine et les contes marins ») publié anonymement, où différents passagers d’une traversée maritime se racontent des histoires pour passer le temps. Il ne connut véritablement la célébrité que lorsqu’il fut abrégé et repris par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans son « Magasin des enfants » en 1757. Cette dernière supprima, en particulier, toute la seconde partie, où Madame de Villeneuve relatait la querelle des fées expliquant l’origine royale de la Belle.
La Belle et la Bête
de Jean Cocteau (France - 1946 - 96 min - N&B - VF) Scénario : Jean Cocteau d’après la version de Mme Leprince de Beaumont Avec : Josette Day, Jean Marais, Marcel André. Photo : Henri Alekan Son : Jacques Carrère et Jacques Lebreton Musique : Georges Auric Montage : Claude Ibéria
La Belle et la Bête
de Gary Trousdale et Kirk Wise pour les studios Disney Titre original : Beauty and the Beast (États-Unis - 1991 - 91 min - Couleur - VF - 3D) Scénario : Linda Woolverton d’après la version de Mme Leprince de Beaumont Avec les voix de : Bénédicte Lécroart, Emmanuel Jacomy, François Le Roux Musique : Ala Menken 6
La Belle et la Bête
de Christophe Gans (France - 2014 - 112 min - Couleur - VF) Scénario : Christophe Gans et Sandra Vo Anh d’après la version de Mme de Villeneuve Avec : Léa Seydoux, Vincent Cassel, André Dussolier Photo : Christophe Beaucarne Musique : Pierre Adenot Montage : Sébastien Prangère À retrouver également dans le cadre de la programmation « Belles et Bêtes » :
Nosferatu le vampire *
de Friedrich Wilhelm Murnau Titre original : Nosferatu, eine Symphonie des Grauens (Allemagne - 1922 - 94 min - N&B - Muet) Scénario : Henrik Galeen d’après le roman de Bram Stoker Avec : Max Schreck, Gustav von Wangenheim, Greta Schröder, Alexander Granach, Georg H. Schnell Photo : Fritz Arno Wagner Musique : Hans Erdmann
L’étrange créature du Lac Noir de Jack Arnold (cf séance de minuit p.24)
Dracula *
de Francis Ford Coppola (cf séance de minuit p.25) * présenté et commenté par l’association Petite Lanterne. 7
HOMMAGE - JACQUES PRÉVERT ET LE CINÉMA Grand poète et scénariste français né à Neuilly-sur-Seine en 1900, le rôle de Jacques Prévert dans le monde du cinéma est capital entre 1932 et 1946, période durant laquelle il impose sa marque à tous les films auxquels il participe. Les premiers pas de Prévert au cinéma se font avec « L’affaire est dans le sac » (1932) tourné par son frère Pierre Prévert avec qui il collabore de nombreuses fois. Ce premier film est une réussite singulière de féerie non-sensique, de burlesque militant et de surréalisme comique. S’ensuit une collaboration unique avec Jean Renoir pour « Le crime de monsieur Lange » (1935). Avec « Jenny » (1936) puis « Drôle de drame » (1937) s’instaure le tandem PrévertCarné qui illustrera, dix années durant, le « réalisme poétique » et le conduira au zénith avec « les Enfants du paradis » (1945), film-phare du cinéma français où les dialogues pétillent d’intelligence, de sensibilité, d’ironie malicieuse et élégante. Tout comme Renoir, Jean Grémillon sait restituer aux scénarios de Prévert (« Remorques », 1941, « Lumière d’été », 1943) leur dimension charnelle, lumineuse, optimiste, proprement prévertienne. Il a travaillé près de trente ans avec Paul Grimault sur « Le Roi et l’Oiseau », et, alors que Paul Grimault avait enfin trouvé les moyens de finir son film, et que Prévert était à l’article de la mort, il a travaillé sur les dialogues jusqu’à son dernier souffle. La veille de sa mort, il envoie un télégramme à Paul Grimault avec ces mots : « Et s’il n’en reste qu’un, nous serons ces deux-là. »
Le Quai des Brumes *
de Marcel Carné (France - 1938 - 91 min - N&B - VF) Scénario : Jacques Prévert d’après l’œuvre de Pierre Mac Orlan Avec : Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon, Pierre Brasseur Photo : Eugen Schüfftan Son : Antoine Archimbaud Musique : Maurice Jaubert Montage : René Le Hénaff Par une nuit ténébreuse, un déserteur du nom de Jean arrive au Havre dans l’espoir de quitter la France. En attendant un bateau, il trouve refuge au bout des quais, dans une baraque autour de laquelle gravitent plusieurs marginaux. Il y fait la rencontre de Nelly, une belle et mystérieuse jeune femme dont le regard le bouleverse. 8
Les enfants du paradis
de Marcel Carné (France - 1945 - 180 min - N&B - VF) Scénario : Jacques Prévert Avec: Pierre Brasseur, Arletty, Jean-Louis Barrault, Maria Casarès, Marcel Herrand, Pierre Renoir Photo : Roger Hubert et Marc Fossard Son : Robert Teisseire Musique : Maurice Thiriet et Joseph Kosma Montage : Madeleine Bonin et Henri Rust À Paris en 1828, sur le boulevard du crime, au milieu de la foule, des acteurs et des bateleurs, le mime Baptiste Deburau, par son témoignage muet, sauve Garance d’une erreur judiciaire. C’est ici que commencent les amours contrariés de Garance, femme libre et audacieuse, et de Baptiste qu’elle intimide et qui n’ose lui déclarer sa flamme.
Lumière d’été *
de Jean Grémillon (France - 1943 - 91 min - N&B - VF) Scénario : Pierre Laroche, dialogues de Jacques Prévert Avec : Madeleine Robinson, Paul Bernard, Madeleine Renaud, Pierre Brasseur Photo : Louis Page Musique : Roland-Manuel Montage : Louisette Hautecoeur Michèle vient en montagne à l’auberge de « l’ Ange Gardien » pour retrouver Roland Maillard, un peintre sans talent avec lequel elle veut rompre. Elle fait la connaissance de Julien, l’ingénieur du barrage voisin. Mais Patrice, un châtelain, s’éprend d’elle....
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Notre-Dame de Paris
de Jean Delannoy (France - 1956 - 115 min - Couleur - VF) Scénario : Jacques Prévert Avec : Gina Lollobrigida, Anthony Quinn, Alain Cuny, Robert Hirsch, Jean Danet... Photo : Michel Kelber Son : Jacques Carrère Musique : Georges Auric et Angelo Francesco Lavagnino Montage : Henri Taverna Au XVe siècle, sous la France de Louis XI, Claude Frollo rencontre la belle bohémienne Esmeralda à l’occasion d’une foire annuelle de danseurs et baladins sur le parvis de Notre-Dame. Il s’en éprend et demande au bossu Quasimodo de l’enlever sans se douter qu’interviendraient le poète Gringoire et le capitaine des archers Phoebus, tous deux également amoureux d’Esmeralda.
Carnet de naufrage
de Claudine Bourbigot et Elisabeth Feytit (France - 2004 - 52 min - Couleur - VF) Photo : Fabio Maiorino Musique : Jérôme Rossi Montage : Elisabeth Feytit Belle-Ile en mer 1934, une révolte éclate au pénitencier pour enfants ; si durement réprimée que l’opinion s’en émeut. Jacques Prévert et Marcel Carné, en s’emparant de ce fait divers, ignorent que “La fleur de l’âge” deviendra l’un des plus grands mystères de l’histoire du cinéma.
* projections suivies d’interventions de Carole Aurouet, spécialiste de l’œuvre de Jacques Prévert. 10
Le Roi et l’Oiseau
de Paul Grimault (France - 1980 - 87 min - Couleur - VF) À partir de 3 ans Scénario : Jacques Prévert et Paul Grimault d’après « La bergère et le ramoneur » d’Andersen Avec les voix de : Pierre Brasseur, Fernand Ledoux, Anouk Aimée, Serge Reggiani Musique : Wojciech Kilar Le roi Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize règne en tyran sur le royaume de Takicardie où seul un oiseau, enjoué et bavard ose le narguer. Le roi est amoureux d’une charmante et modeste bergère qu’il veut épouser sous la contrainte mais celle-ci aime un petit ramoneur.
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AVANT- PREMIÈRES ET SÉANCES RENCONTRES AVANT- PREMIÈRE Une promesse *
de Patrice Leconte (France - 2014 - 1h38 - Couleur - VOSTF) Scénario : Patrice Leconte, Jérôme Tonnerre d’après l’œuvre de Stefan Zweig Avec : Rebecca Hall, Richard Madden, Alan Rickman Photo : Eduardo Serra Son : Paul Lainé Musique : Gabriel Yared Montage : Joëlle Hache Allemagne 1912, un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un industriel âgé. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler, c’est alors qu’il fait la rencontre de son épouse. « La nouvelle de Stefan Zweig (ou court roman) est une merveille de concision, comme si l’auteur avait eu à cœur de se débarrasser de tout ce qui ne nourrissait pas directement l’histoire et les sentiments véhiculés par celle-ci. L’adaptation que nous avons écrite, avec Jérôme Tonnerre, respecte cette volonté de s’en tenir à l’essentiel, pour que chaque scène vibre de quelque chose de secret, de non dit, et d’aveuglant. Il n’est question que de sensualité et de désir. Aimer sans savoir si l’on a une chance d’être aimé en retour. Rêver sans pouvoir exprimer son rêve. S’en tenir au secret. Mais vivre et se nourrir de regards, d’effleurements, de frôlements interdits. Filmer la peau, l’envie d’une caresse… Le roman de Zweig pose une question magnifique : est-ce que le désir amoureux résiste au temps ? En abordant ce nouveau film, je savais à quel point mon attention serait mobilisée à chaque instant pour exprimer ces « petits riens qui nous transportent ». Être au plus près des personnages, de leurs tourments, des enjeux émotionnels très forts que Zweig décrit si bien. J’ai été heureux de tourner un film dans lequel les silences ont autant d’importance que les mots, un film peu bavard, mais où tout est dit. » Patrice Leconte in « Une promesse - Dossier de presse » (extrait) * Suivi d’un entretien filmé exclusif de Patrice Leconte 12
AVANT- PREMIÈRE Pas son genre *
de Lucas Belvaux (France/Belgique - 2014 - 1h51 - Couleur - VF) Scénario : Lucas Belvaux d’après l’œuvre de Philippe Vilain Avec : Loic Corbery, Emilie Dequenne, Christophe Leys Photo : Pierric Gantelmi d’Ille Son : Henri Morelle Musique : Frédéric Vercheval Montage : Ludo Troch Clément, jeune professeur de philosophie parisien est affecté à Arras où il rencontre Jennifer, jolie coiffeuse, qui devient sa maîtresse. Si la vie de Clément est régie par Kant ou Proust, celle de Jennifer est rythmée par la lecture de romans populaires, de magazines « people » et de soirées karaoké avec ses copines. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ? « L’adaptation n’était pas évidente car l’histoire est racontée à la première personne. J’aurais pu lui rester fidèle en utilisant une voix off, mais on en restait au seul point de vue du narrateur, et ce regard masculin, les commentaires qu’il faisait en permanence sur le personnage féminin auraient déséquilibré la relation. Ce qui fonctionnait immédiatement, et de manière très forte dans le livre, à mon sens, n’aurait pas eu le même effet dans le film. J’ai choisi de rééquilibrer les points de vue, afin de regarder les deux personnages à la même distance, de les traiter de la même façon parce que, finalement, malgré leurs différences, je suis aussi proche d’elle que de lui. « Madame Bovary c’est moi », comme disait Flaubert ! Moi, je suis tantôt Clément, tantôt Jennifer. [...] J’aime beaucoup les livres de Philippe Vilan. Et son style, mais on ne peut pas adapter un style. C’est de l’autofiction, du roman introspectif, une réflexion sur l’amour qui se poursuit d’un roman à l’autre. Dans mon film, l’autofiction s’est perdue en route. Quoi que... Il y a toujours une part de soi qui se glisse dans un film, ou un scénario. » Lucas Belvaux in « Pas son genre - Dossier de presse » (extrait)
* Suivi d’un entretien filmé exclusif de Lucas Belvaux 13
HOMMAGE Aimer, boire et chanter*
de Alain Resnais (France - 2014 - 1h48 - Couleur - VF) Scénario : Laurent Herbiet et Alex Reval d’après «Life of Riley» d’Alan Ayckbourn Avec : Sabine Azéma, Hippolyte Girardot, Caroline Silhol, Michel Vuillermoz, Sandrine Kiberlain, André Dussolier et Alba Gaia Bellugi Photo : Dominique Bouilleret Décors : Jacques Saulnier Son : Jean Pierre Duret, Gérard Hardy, Gérard Lamps Musique : Mark Snow Montage : Hervé de Luze Dans la campagne anglaise du Yorkshire, la vie de trois couples est bouleversée pendant quelques mois, du printemps à l’automne, par le comportement énigmatique de leur ami George Riley. « Pourquoi ce titre, AIMER, BOIRE ET CHANTER qui n’a rien à voir avec le titre original de la pièce d’Alan Ayckbourn, Life of Riley ? Pour le rythme. [...] Je cherche beaucoup à rythmer les changements de vitesse d’un film, à ce que la réalisation soit disparate. Des moments avec un découpage timide, académique, et puis, que subitement le ton change. Voilà ce dont je rêverais : que le spectateur dans la salle se dise, oui, bon, c’est du théâtre filmé, et soudain change d’avis, oui, mais au théâtre, on ne pourrait pas faire ça… Et ça redevient du théâtre, et ça redevient du cinéma, et parfois de la bande-dessinée avec les interventions de Blutch. Je voulais tenter de faire ce que Raymond Queneau appelait dans Saint Glinglin « la Brouchecoutaille », c’est-à-dire une sorte de ratatouille, abattre les cloisons entre le cinéma et le théâtre, et ainsi, se retrouver en pleine liberté. Je le dis pour tous mes films, c’est la forme qui m’intéresse, et s’il n’y a pas la forme, il n’y a pas l’émotion. Je garde le goût intact de faire se rencontrer des choses qui ne devraient pas se rencontrer, c’est ce que j’appelle l’attrait du danger, du précipice. Avec cette formule que je répète à l’envi : « Pourquoi tournez-vous ? », « Pour voir comment ça tourne ». Alors, évidemment, j’ai été séduit par le théâtre d’Ayckbourn, qui peut sembler être un théâtre de boulevard alors qu’il n’en n’est rien... » Alain Resnais in « Aimer, boire et chanter - Dossier de presse » (extrait)
* Présenté et commenté par Suzanne Liandrat-Guigues, spécialiste de l’œuvre d’Alain Resnais 14
MAX LINDER / CINÉ-CONCERT On aurait envie de dresser un pont, à première vue saugrenu, entre Max Linder et les Monty Python, motivé en partie par la déclaration d’amour que Terry Gilliam avait accordée à Linder dans une série de documentaires sur les origines du Cinématographe en 1995. Les poissons dessinés venant gober la bague de Lili dans « Max a peur de l’eau » (1912) ne rappellent-ils pas, par exemple, les dessins du même Gilliam dans ses premiers travaux pour le Flying Circus ? Mais au-delà de cette ressemblance plutôt anecdotique, l’influence d’un film comme « L’étroit mousquetaire » sur « Sacré Graal » ou « La vie de Brian » nous paraît, sinon avérée, du moins quasi-évidente. Reprenant une histoire connue de tous, popularisée par des succès cinématographiques plus ou moins récents (en l’occurrence « Les trois mousquetaires » de Fred Niblo, réalisé à peine quelques mois auparavant), ces films les font voguer au-delà du simple pastiche vers quelque chose d’indéfini qui confine souvent à l’absurde, en s’accordant fort bien du bizarre (le cardinal Richelieu arrachant les cheveux de son valet), de l’irrévérence (d’Artagnan portant le chef nain des mousquetaires) ou de l’anachronique ( la Reine qui tape à la machine ; les mercenaires du Cardinal qui communiquent par des téléphones cachés dans les arbres et qui roulent à moto...). Max Linder considérait semble-t-il « L’étroit mousquetaire » comme son meilleur film - on peut étendre la remarque en disant qu’il s’agit probablement du chef d’œuvre précurseur, matriciel presque, de la comédie parodique absurde telle qu’on la connaît aujourd’hui.
L’étroit mousquetaire
de Max Linder Titre original : The Three Must-Get-There (États-Unis - 1922 - 54 min - N&B - Muet) Scénario : Max Linder, d’après « Les trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas Avec : Max Linder, Bull Montana, Frank Cooke, Caroline Rankin, Jobyna Ralston Laurent Pontoizeau Musicien, pianiste, organiste et un peu « touche à tout », Laurent Pontoizeau se produira à l’occasion d’un ciné-concert inédit, composé et interprété par ses soins. 15
10h
14h
Lundi 7 avril
mardi 8 avril
Séances scolaires ouvertes au public • Qui voilà • Le Roi et l’Oiseau • L’étrange créature du Lac Noir
Séances scolaires ouvertes au public • Le Quai des Brumes • Notre-Dame de Paris
Séances scolaires ouvertes au public 13h45 • No • La Belle et la Bête (1946) • Le mur invisible
Séances scolaires ouvertes au public • Les enfants du paradis • L’écume des jours
mercredi 9 avril
je
Séan ouve • La B
• Le
14h30 Ciné-Goûter • Qui voilà
Séa ouve
• Le • L’étra
15h Ciné-Goûter • Le château dans le ciel
16h
16h Reprise • Les contes de la lune vague après la pluie
18h15
20h30
Avant-première • Pas son genre
Minuit
16
Reprise • Ordinary People
Reprise • Lettre d’une inconnue
Atelier-Ciné • Nosferatu
Carte blanche au lycée Bel-Air • Roméo + Juliette
•L fa
• La B
ril
r
jeudi 10 avril
vendredi 11 avril
Séances scolaires ouvertes au public • La Belle et la Bête • No • Le mur invisible
Séances scolaires ouvertes au public • Les enfants du paradis • L’écume des jour
Séances scolaires Séances scolaires ouvertes au public ouvertes au public • Qui voilà • Le Quai des Brumes • Le Roi et l’Oiseau • Notre-Dame de Paris • L’étrange créature du • Les Hauts de Lac Noir Hurlevent
er le ciel
samedi 12 avril
10h30 Ciné Pti’déj • Lettre d’une inconnue • La Belle et la Bête (1992) • Les aventures fantastiques 14h30 Hommage à Prévert • Carnet de naufrage
16h15 Reprise • Ordinary People
a lune pluie
onnue
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Reprise • Les contes de la lune vague après la pluie
Théma • La Belle et La Bête (1946)
21h Avant-première • Une promesse
Séance de minuit • Dracula
14h00 Hommage à Prévert • Lumière d’été
15h00 Ciné-Goûter • La pie voleuse 15h30 Ciné-Goûter • Le Roi et l’Oiseau
Reprise • Les aventures fantastiques
dimanche 13 avril
18h30 Hommage à Prévert • Le Quai des Brumes 18h30 - Théma • La Belle et La Bête (2014) 21h Séance rencontre • Aimer, boire et chanter
Séance de minuit • L’étrange créature du Lac Noir 3D
17
17h Ciné-Concert • L’étroit mousquetaire
Cocktail de Clôture
JEUNE PUBLIC Qui voilà*
de Jessica Laurén Titre original : Vem ? Film för de små (Suède - 2013 - 32 min - Couleur - VF) À partir de 2 ans D’après l’œuvre de Stina Wirsén Écrit et illustré par Stina Wirsén Avec la voix d’Hippolyte Girardot Au sein d’un univers aux couleurs pastelles, Nounourse et ses amis s’amusent, jouent, se bagarrent et se réconcilient les uns avec les autres. Les histoires abordent chacune un thème différent en lien avec la vie réelle : dormir pour la première fois chez un ami, avoir un petit frère.
Les aventures fantastiques**
de Karl Zeman Titre original: Vynález zkázy (Tchécoslovaquie - 1958 - 80 min - N&B - VOSTF) Scénario : Karel Zeman František Hrubín Avec : Lubor Tokoš, Arnošt Navrátil, Miroslav Holub, František Šlégr Photo : Jiří Tarantík Musique : Zdenřk Liška Montage : Zdenřk Stehlík Simon Hart, jeune ingénieur enthousiaste, rend visite à son maître le professeur Roch qui met au point sa dernière invention. Mais les deux hommes sont capturés par des pirates aux ordres du comte d’Artigas, industriel manipulateur et cruel. Lors du voyage les amenant sur l’île secrète de Back Cup, le comte pille un navire, l’Amélie, dont il recueille une jeune naufragée, Jana. Arrivés sur l’île, Simon et Jana sont enfermés. Le savant reprend naïvement ses travaux, alors que son geôlier ne veut qu’une chose : utiliser la force de destruction de l’invention pour dominer le Monde.
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La pie voleuse*
de Emanuele Luzzati et Giuliano Gianini Titre original : La gazza ladra (Italie - 2014 - 35 min - Couleur - VF) Scénario : Emanuele Luzzati et Giuliano Gianini d’après l’œuvre de Théodore Baudouin d’Aubigny et Louis-Charles Caigniez. Un programme de courts métrages d’animation haut en couleur adapté des opéras de Rossini : « L’italienne à Alger », « Polichinelle » et « La pie voleuse », une fête pour les yeux et les oreilles !
Le château dans le ciel*
de Hayao Myazaki Titre original : Tenkū no Shiro Rapyuta (Japon - 1986 - 120 min - Couleur - VF) Scénario : Hayao Miyazaki d’après le 3e des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift ; « Voyage à Laputa » Musique : Joe Hisaishi Dans le ciel flotte un château, vestige d’un royaume légendaire : Laputa. La jeune Sheeta possède la pierre qui pourrait y conduire mais elle fait l’objet de bien des convoitises. En l’aidant à échapper aux pirates de l’air et à l’armée, Pazu, jeune garçon d’une cité minière, est entraîné dans une fabuleuse aventure.
À retrouver également dans le cadre de la programmation Jeune Public :
Le Roi et l’Oiseau*
de Paul Grimault (à partir de 3 ans) (cf « Prévert et le cinéma » p.9)
L’étroit mousquetaire
de Max Linder (à partir de 6 ans) (cf Max Linder - Ciné-concert p.13)
La Belle et la Bête
de Jean Cocteau (à partir de 6 ans) (cf « Les Belles et les Bêtes » p.4)
La Belle et la Bête**
des studios Disney (à partir de 3 ans) (cf « Les Belles et les Bêtes » p.4)
La Belle et la Bête
de Christophe Gans (à partir de 6 ans) (cf « Les Belles et les Bêtes » p.4) * Séances spéciales « Ciné-Goûter » en partenariat avec L’ Atelier du Goût, artisan chocolatier de Foussais-Payré. ** Séances « Ciné-P’tit Déj » du dimanche matin. 19
CARTE BLANCHE AU LYCÉE BEL AIR Les étudiants en BTS « Développement et Animations des Territoires Ruraux » du lycée Bel Air de Fontenay-le-Comte vous proposent un ciné-débat autour du thème de « l’amour à mort ? » illustré par la célèbre tragédie de « Roméo et Juliette ». En partenariat avec PASEO, ils animeront une discussion à l’issue de la projection.
Roméo + Juliette
de Baz Luhrmann (États-Unis - 1981 - 117 min - Couleur - VOSTF) Scénario : Craig Pearce et Baz Luhrmann d’après « Roméo et Juliette » de William Shakespeare Avec : Leonardo Dicaprio, Claire Danes Photo : Donald McAlpine Musique : Nellee Hooper Montage : Jim Bilcock Verona Beach, un quartier de Los Angeles, est le théâtre de la haine entre deux familles ennemies: les Montaigu et les Capulet. À l’occasion d’un bal donné chez ces derniers, Romeo et son cousin Mercutio s’introduisent chez leurs rivaux où le premier tombe amoureux de la belle Juliette qui ne tarde pas non plus à succomber à ses charmes. Les deux amants s’enlisent alors dans une passion interdite et surtout dangereuse.
L’adaptation de Baz Luhrmann (Moulin Rouge ! , Australia) a divisé les critiques dès sa sortie en 1996. Certains y virent une adaptation pour la génération MTV, avec montage haché, bande-son tonitruante et deux jeunes acteurs américains trébuchant parfois sur les plus belles répliques du Barde. D’autres, au contraire, comprirent que Luhrmann avait cherché à respecter l’esprit, si ce n’est la lettre, de Shakespeare. Certes, les différences en termes de décors, costumes, acteurs, musique, répliques et accessoires sont parfois énormes, mais il parvient à briser le mythe tenace décrivant Shakespeare comme un auteur difficile à comprendre. Tout comme Shakespeare, Luhrmann souhaitait atteindre un but commercial (gagner de l’argent et financer ses projets suivants) tout en innovant et en incorporant la politique et la culture du moment.
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REPRISES
De grands classiques restaurés en version numérique
Lettre d’une inconnue*
de Max Ophüls Titre original : Letter from an Unknown Woman (États-Unis - 1948 - 86 min - N&B - VOSTF) Scénario : Howard Koch et Max Ophüls d’après l’œuvre de Stefan Zweig Avec : Joan Fontaine, Louis Jourdan Photo : Franz Planer Musique : Daniele Amfitheatrof Montage : Ted J. Kent À Vienne dans les années 1900, à la veille d’une provocation en duel, Stefan Brand, un célèbre et séduisant pianiste sur le déclin, reçoit la lettre d’une certaine Lisa Berndle. Il découvre alors que celle-ci lui a voué toute sa vie un amour sans limites. Lisa revient sur ses différentes rencontres avec Stefan, depuis le jour où celui-ci s’installa à côté de chez elle et où elle tomba follement amoureuse de lui, pour ne jamais s’en défaire. Sa vie sera dès lors tragiquement liée à celle de Stefan.
Max Ophuls naît en 1902 en Allemagne, dans une famille d’industriels juifs. Après des études classiques, il devient acteur de théâtre à l’orée des années 1920 puis un metteur en scène renommé. En 1940 il fuit les nazis et quitte son pays d’adoption, la France – où il a été naturalisé en 1938. Il arrive un an plus tard aux États-Unis : c’est le début d’un exil qui durera dix ans et pendant lequel il réalisera quatre films. Deuxième film tourné lors de son exil, Lettre d’une inconnue est une adaptation somptueuse de la célèbre nouvelle de Stefan Zweig, publiée en 1922. Admirablement interprétée par Joan Fontaine – l’héroïne inoubliable de Rebecca – et par l’acteur français Louis Jourdan – connu pour son rôle de Gaston Lachaille dans Gigi –, cette oeuvre mélancolique décrit comme nulle autre les tourments de la passion amoureuse dans une Vienne fantasmatique. Cinq ans avant Madame de…, Max Ophuls brosse un formidable portrait de femme, ici victime d’un amour déraisonné pour un homme volage. in « Lettre d’une inconnue - Dossier de presse » (extrait) * Lecture de La Compagnie du Noyau 21
Les contes de la lune vague après la pluie
de Kenji Mizoguchi Titre original : Ugetsu Monogatari (Japon - 1953 - 93 min - N&B - VOSTF ) Scénario : Kawaguchi Matsutarô, Yoda Yoshikata, Akinari Ueda d’après Avec : Mori Masayuki, Kyô Machiko, Tanaka Kinuyo, Ozawa Sakae Photo : Kazuo Miyagawa Musique : Fumio Hayasaka, Mochizuki Tamekichi, Saitô Ichirô Montage : Miyata Mitsuji Dans le Japon du XVIe siècle, deux couples de paysans sont pris dans la guerre civile et partent pour la ville. Kenjuro le potier rencontre la princesse Wakasa au marché et en tombe éperdument amoureux. Elle l’entraîne dans son manoir. Mais Kenjuro apprendra à ses dépens à ne pas se fier aux apparences. Quant à Tobeï le paysan, abandonnant sa femme qui finira prostituée, il cherche à devenir samouraï pour se couvrir d’une gloire factice.
« Le chef-d’œuvre de Mizoguchi, le chef-d’oeuvre du cinéma japonais, un des plus beaux films de l’histoire du cinéma. C’est une somme où convergent et s’additionnent les tendances les plus opposées de l’art, ses sources d’inspiration les plus diverses. Il n’est pas possible de parler de lui que par énumération : il est, de quelque point de vue que l’on se place, à la fois ceci et cela, et quelque chose de plus encore: leur conciliation. C’est à la fois le mythe grec de l’Odyssée et la légende celtique de Lancelot, un des plus beaux poèmes d’aventure et d’amour-fou, un des chants les plus fervents qui aient été composés en l’honneur du renoncement et de la fidélité, un hymne à l’Unité, en même temps qu’à la diversité des apparences. » Éric Rohmer in Les Cahiers du Cinéma
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Des gens comme les autres
de Robert Redford Titre original : Ordinary People (États-Unis - 1981 - 117 min - Couleur - VOSTF) Scénario : Alvin Sargent, d’après une roman de Judith Guest Avec : Donald Sutherland, Mary Tyler Moore, Timothy Hutton Photo : John Bailey Son : Charles Wilborn Musique : Johann Pachelbel Montage : Jeff Kanew Calvin et Beth Jarrett forment un couple idéal de la moyenne bourgeoisie américaine, leur fils Conrad fait de la natation et chante dans la chorale du lycée. Derrière la façade de sa résidence cossue, la famille Jarrett est au bord de l’implosion.
« Le producteur Robert Redford avait acheté les droits d’adaptation du livre de Judith Guest six mois avant sa parution, en 1976. « J’ai aimé le livre de Judith Guest parce qu’il traitait de sentiments et de comportements, deux éléments qui m’intéressaient au plus haut point en tant qu’acteur. Il y avait aussi quelque chose que je ressentais à propos de ma propre éducation : le travestissement des sentiments, l’incapacité des gens à établir le contact avec eux-mêmes. Le film se concentre sur des jeunes gens, des enfants comme les miens, qui se battent pour être ce qu’ils sont, pour être entendus, pour être compris (Première, n°48, mars 1981). L’ouvrage s’était, depuis, transformé en best-seller mais cela n’avait pas poussé Bob à avancer son projet. Des gens comme les autres lui paraissait être une bonne histoire mais il ne savait guère quel rôle y jouer. En fait il se sentait surtout des affinités avec le personnage de Conrad Jarrett, qui est un adolescent !… En relisant le livre au moment de la préparation des Hommes du président, Redford comprit qu’il l’avait envisagé sous un mauvais angle : plutôt que d’imaginer le personnage qu’il jouerait pourquoi ne pas penser les mettre tous en scène ? Sa décision était prise : il réaliserait et produirait Des gens comme les autres mais n’y jouerait pas. » Philippe Durant in Robert Redford, Ed. Favre - 1988 23
RETRO 2013
Des adaptations sorties en 2013 à voir ou revoir
No
de Pablo Larrain Titre original : No (Chili - 2013 - 117 min - Couleur - VOSTF) Scénario : Pedro Peirano, d’après la pièce inédite Le Référendum (El Plebiscito) de Antonio Skármeta Avec : Gael Garcia Bernal, Luis Gnecco, Antonia Zegers Photo : Sergio Armstrong Son : Miguel Hormazábal Montage : Andrea Chignoli Chili, 1988. Lorsque le dictateur chilien Augusto Pinochet, face à la pression internationale, consent à organiser un référendum sur sa présidence, les dirigeants de l’opposition persuadent un jeune et brillant publicitaire, René Saavedra, de concevoir leur campagne. Avec peu de moyens, mais des méthodes innovantes, Saavedra et son équipe construisent un plan audacieux pour libérer le pays de l’oppression, malgré la surveillance constante des hommes de Pinochet.
Les Hauts de Hurlevent
de Andrea Arnold Titre original : Wuthering Heights (Royaume-Uni - 2012 - 129 min - Couleur - VOSTF) Scénario : Andrea Arnold, Olivia Hetreed d’après l’œuvre d’Emily Brontë Avec : Kaya Scodelario, James Howson, Oliver Milburn Photo : Robbie Ryan Montage : Nicolas Chaudeurge Angleterre – XIXe siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par Mr Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy. À la mort de Mr Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. À l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit. L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel. 24
Le mur invisible
de Julian Pölsler Titre original : Die Wand (Allemagne - 2013 - 108 min - Couleur - VOSTF) Scénario : Julian Pölsler d’après l’œuvre de Marlen Haushofer Avec : Martina Gedeck, Wolfgang Maria Bauer Photo : Markus Fraunholz, Martin Gschlacht, Bernhard Keller Montage : Thomas Kohler et Bettina Mazakarini Une femme se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s’être pétrifiée durant la nuit. Tel un moderne Robinson, elle organise sa survie en compagnie de quelques animaux familiers et s’engage dans une aventure humaine bouleversante.
L’écume des jours
de Michel Gondry Titre original : L’écume des jours (France - 2013 - 90 min - Couleur - VF) Scénario : Luc Bossi, d’après L’Écume des jours de Boris Vian Avec : Romain Duris, Audre Tautou, Gad Elmaleh, Omar Sy Photo : Christophe Beaucarne Musique : Étienne Charry Montage : Marie-Charlotte Moreau L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite. 25
SÉANCES DE MINUIT
L’étrange créature du Lac Noir
de Jack Arnold Titre original : Creature from the Black Lagoon (États-Unis - 1954 - 79 min - N&B - VOSTF - 3D) Scénario : Harry Essex et Arthur A. Ross d’après une histoire de Maurice Zimm Avec : Richard Carlson, Julia Adams, Richard Denning, Antonio Moreno, Nestor Paiva Photo : William E. Snyder Musique : Henry Mancini, Hans J. Salter et Herman Stein Montage : Ted J. Kent Au cœur de l’ Amazonie, un paléontologue découvre un fossile de main appartenant à une espèce inconnue. Persuadé qu’il s’agit du chaînon manquant entre l’homme et le poisson, il rassemble une expédition pour exhumer le reste du squelette... sans se douter que les eaux abritent encore l’étrange créature !
Classique absolu du film de monstres et pionnier du cinéma en relief, « L’étrange créature du Lac Noir » est un des films les plus célèbres des années 1950. Maître incontesté du genre, Jack Arnold (« Tarantula ! ») réunit tous les ingrédients du grand film d’aventures : forêt tropicale menaçante, expédition de scientifiques rivaux et brune érotique en maillot de bain. Mais le clou du spectacle reste sans conteste le monstre des eaux stagnantes, créature millénaire à mi-chemin entre l’homme et l’amphibien dont les nageoires et les branchies saillantes ont fait frémir plusieurs générations de spectateurs. Aux côtés de Frankenstein ou de King Kong, le monstre appartient au cercle fermé des figures emblématiques du cinéma fantastique et continue de susciter un culte bien entretenu, que cette version 3D restaurée en numérique vient magnifier ! in « L’étrange créature du Lac Noir - Dossier de presse » 26
Dracula
de Francis Ford Coppola Titre original : Bram Stoker’s Dracula (États-Unis - 1992 - 127 min - Couleur - VOSTF) Interdit au moins de 12 ans Scénario : James V.Hart d’après le roman de Bram Stoker Avec : Gary Oldman, Keanu Reeves, Winona Ryder, Anthony Hopkins... Photo : Michael Ballhaus Musique : Wojciech Kilar Montage : Anne Goursaud, Glen Scantlebury et Nicholas C. Smith En 1492, le prince Vlad Dracul, de retour de guerre, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu, et devient le comte Dracula. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s’établir en Angleterre, il fait appel à Jonathan Harker, clerc de notaire et fiancé de la jolie Mina Murray. La jeune fille est le sosie d’Elisabeta, l’amour ancestral du comte.
Il s’agissait de recréer un monde d’illusion dans un style totalement féerique. Je n’ai donc pas voulu recourir aux trucages et aux facilités procurées par les ordinateurs. Mon Dracula est de la old tech, pas de la high tech ! N’oubliez pas que ce roman a été écrit au moment de la naissance du cinéma. Il est donc tout à fait plausible que le comte Dracula entre à Londres dans une baraque foraine pour voir les premières images animées. J’ai donc parié que je pourrais, moi aussi, faire de la magie à l’écran avec les mêmes armes que les grands précurseurs, qu’ils s’appellent Méliès, Pabst, Murnau ou Cocteau. Voilà pourquoi la majorité de mes effets spéciaux ont été réalisés directement à la prise de vues, avec la caméra, en faisant tourner le moteur à l’envers, en impressionnant la pellicule plusieurs fois, ou en jouant avec des miroirs... Pour l’image et les costumes, nous nous sommes inspirés des tableaux de l’école symboliste, ceux de Gustave Moreau ou de Klimt, qui étaient des contemporains de Stocker. Il était très important que cette histoire ténébreuse baigne dans l’atmosphère ésotérique qui était celle du Londres de l’époque. Francis Ford Coppola in Le Point (31 décembre 1992) 27
LES PLUS DU FESTIVAL Le Repaire du Festival
- Face au Cinéma Le Renaissance Cet espace convivial situé face au cinéma accueille les visiteurs, spectateurs, curieux ainsi que nos invités à se rencontrer, discuter, voire même prolonger les débats initiés en salle. Vous pouvez y retrouver La Libraire du Festival afin d’y recevoir les conseils de lecture avisés et passionnés de Vincent Dutois de la Librairie l’Esprit Curieux, Le Camt’Arts : un lieu de projection original dédié aux courtsmétrages mais aussi un espace détente et un bar.
Exposition d’affiches de films
- Médiathèque Jim Dandurand Les Belles et les Bêtes s’affichent à la médiathèque du 29 mars au 12 avril. Si le mythe du monstre est une sujet rêvé pour un dessinateur, l’affiche de cinéma n’est pas toujours l’exact reflet du film qu’elle présente et cela s’est particulièrement vérifié dans les années 70 et 80 dans le domaine du Fantastique. De nombreux films à petits budgets obligeaient l’affichiste à faire preuve d’imagination et de talent afin d’attirer le public dans les salles. Remontons le temps et rendons hommage à ces petites productions fauchées et parfois malhabiles, mais réalisées par des passionnés et illustrées de manière géniale.
L’atelier d’écriture de Carole Gosselin
- Repaire du Festival Un atelier bizarroïde pour aller explorer « les films » que l’on se fait dans notre tête ! Cet atelier est ouvert à tout le monde, aux enfants (à partir de 10 ans) ados et adultes, aux personnes qui ne sont pas habituées à écrire, à celles qui pensent ne jamais pouvoir le faire ou celles qui écrivent déjà. Un atelier sur le cinéma ? Oui mais pas celui que vous croyez ! Celui de votre cinéma intérieur, de celui de tous les participants... l’occasion de découvrir ensemble un scénario unique ! Un atelier où il faut avoir des connaissances cinématographiques ? Même pas ! Juste le désir de prendre rendez-vous avec sa créativité pour dérouler le tapis rouge de notre imagination, dans un cadre bienveillant, sans soucis de performance.
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Décentralisation du festival et séances scolaires
- Au Ciné Lumière de Chantonnay et Familles Rurales de La Chataigneraie Le festival s’invite au Ciné Lumière de Chantonnay avec le Ciné-Concert de «L’étroit mousquetaire», « Le roi et l’oiseau » et « Qui voilà » en ciné-goûters, « La Belle et la Bête » de Cocteau, « Le Quai des Brumes » de Carné, « Une Promesse » de Patrice Leconte en avant-première et un Atelier d’écriture de Carole Gosselin (plus de détails au Ciné Lumière de Chantonnay). Par ailleurs, durant toute la semaine du Festival, douze films sont proposés aux scolaires, de la maternelle au lycée aux cinémas de Fontenay, Chantonnay et La Chataigneraie. Les séances scolaires au cinéma Le Renaissance de Fontenay sont ouvertes au public dans la limite des places disponibles (cf programme).
Partenariat avec le lycée Bel Air de Fontenay-le-Comte
- Co-organisation de la 3e édition du Festival Afin de permettre aux étudiants de BTS Développement et Animations des Territoires Ruraux d’acquérir des compétences dans la gestion et le développement de projet, Kinozoom et Cinéode se sont associés cette année avec le Lycée Bel Air pour une co-organisation du Festival. Coordination communication et animation, telles ont été en résumé les taches effectuées par les étudiants. Retrouvez-les également tout au long du festival pour vous guider et vous renseigner sur la programmation.
Partenariat avec la Maison d’arrêt de Fontenay-le-Comte
- Maison d’arrêt et Cinéma Le Renaissance Pour la deuxième année consécutive, le festival et la Maison d’arrêt s’associent pour faire participer les détenus. Ces derniers auront la possibilité d’assister à certaines séances du festival et profiteront d’une animation donnée au sein de la maison d’arrêt par les étudiants de DATR du lycée Bel Air.
Les courts-métrages de Festimaj
- Cinéma Le Renaissance et Repaire du Festival Festimaj est un festival international de films d’écoles, international dans sa programmation mais aussi dans son organisation : festival nomade, il offre un tour du monde aux films sélectionnés. Des films issus du catalogue Festimaj sont à découvrir toute la semaine. 29
INFOS PRATIQUES TARIFS :
Une séance de projection du festival au Cinéma Le Renaissance : 5 € Le « Pass Festival » : 20 € (vous donne accès à tous les films des rencontres – Il est cependant nécessaire de réserver sa place à la billetterie en amont) Possibilité de réserver des places dès le mercredi 2 avril à la billetterie du Cinéma Le Renaissance.
L’ÉQUIPE DU FESTIVAL :
Fondateurs du Festival du Film de Fontenay le Comte : Élodie Faria, Rémy Ratynska et l’Association Kinozoom Organisation : Association Kinozoom, Cinéode, Cinéma Le Renaissance et la classe de DATR du lycée Bel Air de Fontenay-le-Comte Programmation : Elodie Faria, Rémy Ratynska, Denis Boissy et la classe de DATR du lycée Bel Air de Fontenay-le-Comte Courts-métrages : L’agence du court-métrage et Festimaj Création de l’affiche, conception graphique et suivi d’éditions des publications : Philippe Caillaud Conception et mise en place de l’exposition à la Médiathèque Jim Dandurand : Denis Boissy Régie Générale : L’association Kinozoom, la classe de DATR du lycée Bel-Air et l’équipe du Cinéma Le Renaissance Régie exposition à la Médiathèque Jim Dandurand : Virginie Dupuy-Garric et Denis Boissy Librairie du Festival : Librairie L’Esprit Curieux (Fontenay-le-Comte) et Cinématouvu (La Rochelle) Aménagement du « Repaire » : La Frênaie, Les Am’Arts et la Ville de Fontenay-le-Comte. Restauration, Cocktail et Ciné-Goûter : Le Pinky, Les Ateliers du goût de Foussais-Payré Équipe du Cinéma Le Renaissance / Cinéode : Karine Allain, Olivier Defossé, Gwénaël Frejean, Alexandre Mathonneau, Antoine Biteaud, Thierry Benamari. Équipe du Ciné-Club Le Renaissance : Association Kinozoom, Université du Temps Libre de FLC Impressions : Imprimerie Lussaud (SA) - 8 rue sainte Catherine des loges - 85200 - FLC L’Association Kinozoom remercie également l’ensemble des bénévoles pour leur aide et leur soutien ainsi que la salle de La Chataigneraie et Familles Rurales (Antoine Heude).
CONTACT INFOS :
Vous pouvez consulter le blog de l’association Kinozoom : http: //kinozoom.over-blog.com/ Vous pouvez nous contacter via le blog ou à cette adresse : infos.kinozoom@gmail.com Facebook : http: //www.facebook.com/kinozoom.flc - Twitter : @FestivalduFilmF Téléphone : 02 51 52 87 47 (Cinéma le Renaissance) – 06 12 89 41 92 (Association Kinozoom)
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Cinéma Le Renaissance et «Repaire du Festival» 8, rue de l’ancien hôpital • Cinéma Le Renaissance : Projections des films du festival / Billetterie. • Repaire du Festival : Point rencontre / Yourte de la Frênaie / Camt’Arts / Librairie / DVD etc. Médiathèque Jim Dandurand 2, rue des Orfèvres – Place Jean Chevolleau • Exposition - Entrée libre.
Illustration Philippe Caillaud
association KinoZoom