ON-mag 2024-6 : Hifi

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LA HIFI EN FÊTE

20 sources, amplis et enceintes à l’essai : avec ASA, Audio Analogue, Audio-technica, Cary, Dali, Dynaudio, Egglestonworks, Focal, Java, KEF, LAiV, Monitor Audio, Pylon, Rekkord, Roksan, Sonus Faber, SVS, Transrotor, Volumio, Yamaha.

Des Enceintes Déjà Classiques

Gold Series 6G

Fort d’un héritage de plus de 30 ans, la série Gold 6G marque le début d’un nouveau chapitre épique ; une nouvelle façon de vivre la joie d’un son sensationnel. Innovation acoustique de pointe, qualité de fabrication et design premium, une gamme flexible de six modèles pour la Hi-Fi et le home cinéma, ainsi qu’un choix de finitions contemporaines font de la nouvelle série Gold 6G la gamme d’enceintes la plus exaltante à porter le nom de Gold Series.

SOMMAIRE

SHOWROOM

• 6 : avec Accuphase, Denon, Elipson, Hifiman, Klipsch, Lidemann, Magico, McIntos, Musical Fidelity, Noble Audio, PMC, T+A

AUDITIONS PRIVÉES

• 16 : Egglestonworks Emma Evolution

• 18 : Focal Diva Utopia

TESTS SOURCES

• 24 : Audio-technica AT-LP8X

• 26 : LAiV Harmony DAC

• 30 : Rekkord F400

• 32 : Transrotor Zet 1

• 34 : Volumio Motivo

TESTS AMPLIS

• 38 : Audio Analogue Puccini Anniversary

• 40 : Cary audio CAD-300 SEI

• 44 : Java Single Shot

• 46 : Roksan Atessa Streaming Amplifier

• 50 : Yamaha R-N1000A

TESTS ENCEINTES

• 54 : ASA Monitor Baby

• 56 : Dali Rubikore 6

• 58 : Dynaudio Contour Legacy

• 62 : KEF Q3 Meta

• 64 : Monitor Audio Gold 100 6G

• 68 : Pylon Diamond 25 mkII

• 70 : Sonus Faber Lumina I

• 72 : SVS Ultra Evolution Pinnacle

Ce magazine vous est proposé par ON-mag.fr

Diffusion, distribution et reproduction soumises à conditions. Tous droits réservés.

Communication et publicité : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46

Rédaction : Alban Amouroux, Alexandra Bellamy, Manuel Courbo, Guillaume Fourcadier, et Pierre Stemmelin

/ Platine vinyle semi-automatique à entraînement direct

Plongez dans un Univers Sonore Ra!né avec l’AT-LP8X !

La nouvelle AT-LP8X allie la fiabilité et la précision d’un moteur à entraînement direct à la convivialité d’un système semi-automatique, o rant un son ra !né et précis. Elle se distingue également par sa flexibilité, notamment grâce à l’ajustement ultra-précis de l’angle de suivi vertical (VTA) et au contrepoids additionnel fourni.

Pour en savoir plus www. audio-technica.fr

LE SHOWROOM

SHOWROOM

McIntosh MSA5500 : un intégré stéréo connecté et avec HDMI ARC par la star américaine des amplis à vumètres. 10 000€ + d’infos sur ON-mag.fr

Elipson Connect 2130 Xi : un amplificateur connecté pour la Hifi et pour l'intégra�on. 700€ + d’infos sur ON-mag.fr

Casques Hifiman Arya Unveiled et Isvarna : double innova�on pour une sédentarité audiophile. à par�r de 1600 € + d’infos sur ON-mag.fr

SHOWROOM

PMC Prophecy : des enceintes Hifi haut de gamme à ligne de transmission encore plus proches des modèles pro. à par�r de 3505 € la paire + d’infos sur ON-mag.fr

Noble Audio FoKus Rex5 : des écouteurs zéro fil, hybrides et très audiophiles, à cinq haut-parleurs. 500€ + d’infos sur ON-mag.fr

DIVA UTOPIA | L’EXCELLENCE HI-FI SANS FIL ET CONNECTÉE

DIVA UTOPIA réunit le meilleur de l’acoustique Focal et de l’électronique Naim pour des écoutes aussi sensationnelles que faciles. Pilotée depuis une application, sa télécommande ou des assistants vocaux, cette enceinte 3 voies bassreflex, active et sans fil, offre une amplification puissante de 400 W, des services de streaming haute performance via la Naim Pulse Plateform, le tout transcendé par un son hi-fi ultime grâce à la technologie Ultra Wideband (UWB 96 kHz/24 bits). S’ajoute un design signature unique qui parachève cette création Utopia synonyme d’absolu.

SHOWROOM

Ampli intégré stéréo Accuphase E-800S : l’excellence en classe A encore améliorée. 15 500€ + d’infos sur ON-mag.fr

Musical Fidelity M6xTT : une pla�ne vinyle haut de gamme pour amateurs d'ultra transparence visuelle et sonore. 5000€ + d’infos sur ON-mag.fr

Lindemann Woodnote Solo et Combo : un streamer et un ampli connecté made in Germany à l'esthé�que boisée. à par�r de 2000 € + d’infos sur ON-mag.fr

Enceintes Klipsch x Ojas kO-R1 : trip pavillonnaire en mode retour dans le temps. 10 000€la paire + d’infos sur ON-mag.fr

SHOWROOM

T+A Pulsar S 130 : une enceinte Hifi allemande, de type colonne, très sérieuse, représentant la modernité classique. 5500€la paire + d’infos sur ON-mag.fr

Denon DCD-3000NE : parce que le lecteur de CD/SACD haut de gamme mais pas High-End n’est pas mort. 2500 € + d’infos sur ON-mag.fr

Magico S2 : enceinte Hifi High-End monobloc en aluminium, au format presque compact. 46 500€ la paire + d’infos sur ON-mag.fr

LES AUDITIONS PRIVÉES

AUDITION PRIVÉE

EGGLESTONWORKS

Emma EVOlution

EgglestonWorks est un fabricant d'enceintes Hifi haut de gamme et High-End originaire de Memphis (États-Unis). Fondé en 1997, il bénéficie d'une excellente réputa�on auprès des audiophiles connaisseurs, mais reste assez peu connu en France. L'Emma EVOlu�on que nous avons écoutée au sein du magasin parisien Concert Home est sa colonne d'entrée de gamme. Elle nous a étonnés autant par son prix que son esthé�que et ses performances. par Pierre Stemmelin

L'EgglestonWorks Emma EVOlution est une enceinte deux voies, équipée d'un tweeter à dôme de 25mm et de deux boomers de 15cm. Elle est accordée en bass-reflex par un évent laminaire qui débouche en bas de son panneau dorsal.

Une ébénisterie tout en courbes et à pan coupé, associée à des haut-parleurs haut de gamme Morel

Comme celle de toutes les autres réalisations de la marque de Memphis, l'ébénisterie de l'Emma EVOlution s'éloigne de la forme parallélépipédique. Sa façade est très étroite afin de limiter les effets de bords autour des haut-parleurs et le coffret est relativement profond, de manière à réduire les phénomènes de retours d'ondes arrière parasites. D'après les informations que nous avons pu récolter, la construction de cette ébénisterie serait réalisée en interne, dans les ateliers d'EgglestonWorks. Elle ferait appel à des parois sandwich, constituées de deux panneaux de médiums contrecollés, de densités différentes, et cintrés à froid. Avec sa belle et profonde finition laquée, ses parois latérales courbées qui tendent à se rejoindre au sommet et son pan coupé sur l'arrière, l'Emma EVOlution a ainsi une allure luxueuse, résolument haut de gamme, qui adopte les codes du High-End. Son contre-baffle en métal brossé, de même que son bornier en rhodium prévu pour du monocâblage, monté sur une plaque semblant en fibre de carbone, concourent à cette impression.

Les haut-parleurs qui équipent l'enceinte sont en outre de haut niveau. Ils sont proches techniquement de certains modèles de chez Dynaudio. Ils proviennent de chez Morel, fabricant israélien qui a en quelque sorte pris le relais de Dynaudio lorsque celui-ci a décidé, il y a plusieurs années, de ne plus fournir de marques tierces. Les deux boomers de 15cm de l'Emma EVOlution sont à membrane en polypropylène chargé, associée à une très large bobine mobile, de 7,5cm, et certainement à un aimant central, non périphérique.

Le tweeter présente la particularité d'être intégré et fixé au contre-baffle en métal et non directement à l'ébénisterie comme les boomers. Il s'en trouve ainsi en partie découplé.

Une restitution sonore douce, radieuse, très juste et naturelle

Nous avons testé les EgglenstonWorks Emma EVOlution au sein du magasin parisien Concert Home. Nous commençons à bien connaître l'acoustique de l'auditorium de ce dernier pour y

avoir déjà réalisé plusieurs écoutes et notamment celle des Fyne Audio Vintage ClassicXII. La source était confiée au nouveau streamer EversoloDMP-A10 qui, incontestablement, en termes de résolution et de finesse, semble être encore un net cran au-dessus du DMP-A8. Les liaisons étaient assurées par du câble Esprit. Nous avons débuté nos essais avec un ampli intégré AccuphaseE-5000. Nous avons poursuivi avec un second intégré, de chez Luxman cette fois-ci, le L509Z. Puis nous avons terminé par un couple formé par le préampli LuxmanCL-38uc et le bloc de puissance à tubesKT88 LuxmanMQ88-uC. Les résultats se sont avérés très différents dans chaque configuration, témoignant de la transparence, de la justesse des EgglenstonWorks Emma EVOlution ainsi que de leur propension à mettre en avant la personnalité ainsi que les qualités des électroniques associées. Le rendement de ces enceintes n'est pas très élevé. C'est à peu près leur seul vrai défaut, mais cela n'entache pas la dynamique. La restitution est certes très douce, avec de très beaux timbres, mais ne montre pas de mollesse et ne manque pas de peps ni de vitalité. La réponse en fréquences descend relativement bas. La bonne exploration du registre grave donne de l'ampleur, mais ne se fait pas au détriment de la légèreté.

Les Emma EVOlution réalisent une excellente synthèse entre rigueur, définition, précision et agrément d'écoute. Cela se ressent au niveau de l'image stéréophonique qui, tout en étant très stable, avec une belle sensation de relief et de profondeur, ne se retrouve pas trop cadrée ou focalisée. Avec ces enceintes, la musique semble couler de source de façon extrêmement naturelle, cela sans entretenir de flou mais au contraire avec une excellente résolution. Ce sont des réalisations particulièrement réussies et séduisantes, si bien que, chose trop rare, au moment d'apprendre leur tarif, nous avons été surpris qu'il ne soit pas 50% plus élevé.

Spécifications

•Type: enceinte colonne, 2voies

•Accord de la charge: bass-reflex par évent laminaire arrière

•Haut-parleurs: 2x boomers de 15 cm à membrane en polypropylène chargé, tweeter à dôme textile de 25mm

•Réponse en fréquences: 30Hz à 24kHz

•Impédance nominale: 6ohms

•Sensibilité: 88dB

•Poids: 31,3kg

•Dimensions: 19 x 109 x 40,6cm

•Fabrication: États-Unis

FOCAL

Diva Utopia

Le 2 octobre dernier, le constructeur français Focal a dévoilé au public ses premières enceintes Hifi connectées. D'une approche très luxueuse, résolument High-End, les Diva Utopia entendent définir une nouvelle référence en ma�ère de performances acous�ques sur des modèles sans fil. Focal nous a fait l'honneur de nous prêter ces bijoux à 35000€ la paire, en avant-première. Nous avons pu passer plusieurs jours en leur compagnie. Voici nos impressions. par Pierre Stemmelin

Les Focal Diva Utopia sont des enceintes Hifi actives, connectées et sans fil d'exception. Totalement conçues et fabriquées en France. Elles sont les réalisations de ce type les plus ambitieuses que nous ayons eu l'occasion jusqu'à présent d'essayer in situ, à domicile, dans nos locaux. Chaque Diva Utopia pèse plus de 60kg. Elle fonctionne en trois voies à partir de haut-parleurs exclusifs, produits par Focal dans ses usines de Saint-Étienne et issus de la série d'enceintes Hifi High-End Utopia.

En haut de la façade est installé un tweeter à diaphragme en béryllium pur, comme sur toutes les créations haut de gamme de Focal. Il s'agit d'une nouvelle version IAL2 (Infinite Acoustic Loading de seconde génération) à membrane de profilen M de 27mm couplée à une bobine mobile plus large et un moteur plus puissant que sur les précédentes générations.

Ce tweeter surmonte un transducteur de médium de 16,5cm à suspension TMD (Tuned Mass Damper) et moteur NIC (Neutral Inductance Circuit). En complément, quatre woofers de 16,5cm, disposés par paires sur chacun des flancs de l'enceinte, assurent la restitution des graves. Ces woofers sont accordés en bass-reflex par un évent tubulaire dont la large bouche s'ouvre vers l'avant au pied du coffret.

Le transducteur de médium comme les woofers sont dotés de cônes de typeW (pour Verre/Verre) de structure sandwich en mousse et fibres de verre. L'amplification de l'ensemble est confiée à des unités de puissance cumulant 400watts répartis sur quatre voies avec filtrage actif et gestion par DSP.

Une esthétique audacieuse et une structure innovante avec de la multi-amplification active Naim à l'intérieur

Bien que demeurant de dimensions relativement raisonnables en regard de leur rang, les Focal Diva Utopia sont des enceintes qui en imposent et dont l'apparence n'a pas grand-chose à voir avec tout ce que l'on a pu voir jusqu'à présent dans le domaine de la Hifi connectée. Leur esthétique peut diviser, mais aucunement laisser indifférent. Leurs coffrets sont en grande partie habillés de panneaux et

bandeaux courbés en feutre gris. Ces éléments de plus de 5mm d'épaisseur, semi-rigides, sont montés de manière flottante comme des caches hautparleurs. Lestés et maintenus fermement par des bandes autoagrippantes, ils ont pour rôle d'amortir les résonances parasites.

Sous cet habillage, la structure principale est particulièrement innovante puisque composée d'une matière semblant faite de poudre de bois et de liant polymère (comme le médium ou le MDF) moulée sous basse pression. Elle comporte de nombreuses ailettes et nervures apparentes servant de raidisseurs.

À l'intérieur, la charge du transducteur de médium est close et totalement indépendante. D'un volume d'environ 5litres, elle comporte sur sa partie arrière interne des moulures en relief afin d'absorber les réflexions parasites.

Le tweeter est lui aussi dans un logement séparé, fixé au coffret par le biais d'une épaisse pièce en aluminium usiné. Les quatre woofers installés sur les flancs disposent, quant à eux, d'un volume de charge commun d'une cinquantaine de litres. Nous avons jeté un œil dans ce dernier. Cela nous a permis de voir les solides saladiers en fonte moulée et les puissants moteurs des woofers, la tubulure très large et coudée de l'évent d'accord bass-reflex, ainsi que le gros transformateur d'alimentation toroïdal dédié aux amplificateurs intégrés.

Ces amplificateurs sont conçus par Naim Audio, la marque sœur de Focal, qui jouit d'une excellente réputation dans le monde de la Hifi haut de gamme. Travaillant en classeAB à partir de transistors

Sanken (2SA1386 et 2SC3519), ils sont en mesure de fournir (pour chaque enceinte) 2 x 125watts pour le grave, 75watts pour le médium et 75watts pour l'aigu. On remarque le soin particulier apporté à leur régulation thermique. Les grands radiateurs de dissipation en aluminium à l'arrière chauffent très peu, même lorsque l'on fait fonctionner les enceintes à fort régime.

Un pilotage qui privilégie la simplicité plutôt que la technicité

Si la conception des Diva Utopia est technique et

complexe, leur utilisation est inversement d'une grande simplicité. Une fois les enceintes livrées et déballées dans la pièce où elles résideront, opérations qui nécessitent d'être à plusieurs du fait de leur poids important, il n'y a plus de difficulté particulière. Les solides socles en fonte métallique des coffrets comportent chacun quatre roulettes. Il est possible de conserver celles-ci en place jusqu'à ce que l'on détermine le bon emplacement pour ensuite les remplacer par les pointes de couplage fournies.

Chacune des deux enceintes doit être raccordée au courant secteur. Un beau câble à gaine tressée de typeRJ45 est fourni pour relier l'une à l'autre. Il permet une restitution en plus haute résolution, jusqu'en 24bits/192kHz (au lieu de 24bits/96kHz), mais n'est pas indispensable. Toute la connectique pour les entrées filaires est réunie à l'arrière d'une des deux enceintes. On y remarque entre autres la présence d'un port HDMI eARC.

La télécommande de l'ensemble, simple et épurée, communiquant par ondes radio (protocole Zigbee), sert à sélectionner la source, ajuster le volume et propose des fonctions de lecture, pause ainsi que de saut de plage.

Pour les fonctions réseau, les Focal Diva Utopia s'appuient sur la plateforme connectée de Naim

Audio, qui a pour atouts d'exister depuis de nombreuses années, d'être sûre, éprouvée, et d'offrir une large compatibilité (AirPlay2, Google Cast, Spotify Connect, DLNA UPnP...). Son appli de pilotage, d'une ergonomie épurée et rassurante, intègre des accès directs aux webradios ainsi qu'aux services Qobuz ou Tidal.

En entrant dans ses paramètres, on trouve un menu de calibrage pour ajuster le rendu sonore des Focal Diva Utopia aux caractéristiques acoustiques de la pièce. Ce système de calibrage, malheureusement pas automatisé, demande tout d'abord d'indiquer les distances entre les murs et les enceintes ainsi que par rapport à la position d'écoute. Puis il émet deux séries de tonalités (de six et de huit) afin que l'on puisse régler à l'oreille (ou avec l'aide d'un sonomètre) la balance à différentes fréquences ainsi que la courbe de réponse dans les basses.

Un haut du spectre d'une sublime définition et une déferlante de basses

Nous avons eu le loisir d'essayer les Focal Diva Utopia pendant plusieurs jours chez nous et de les écouter lors de leur présentation à la presse dans la suite royale d'un hôtel parisien le 2octobre. Leur restitution sonore est réellement spectaculaire. Il se

dégage une impression de puissance, de profondeur du grave, de définition dans le haut du spectre qui nous transporte immédiatement dans un univers sonore tout autre que celui d'un système Hifi stéréo traditionnel.

Les registres médium et aigu sont d'une très grande distinction. Leur rendu est extrêmement détaillé, précis, tout en évitant de donner une sensation de surdéfinition. Les voix sont d'une superbe présence. Les moindres bruits de bouche et d'articulation, s'ils sont dans l'enregistrement, sont parfaitement audibles. Les Focal Diva Utopia parviennent à être ultra analytiques, douces et naturelles tout à la fois. Sur ce point, c'est du très grand art et preuve de la maîtrise technologique de Focal dans la conception des haut-parleurs.

La scène stéréophonique bénéficie également de cette définition. Le positionnement des éléments sonores est d'une rare exactitude tant en largeur qu'en profondeur. Là encore, les Diva Utopia réussissent le tour de force de délivrer une image d'une très grande transparence, très analytique, sans qu'elle ne paraisse surpiquée ou artificielle. Le registre grave est de son côté monumental. Il descend très bas avec beaucoup de force et de puissance. Il est relativement rond et dans une pièce de dimensions standard, il peut rapidement devenir

envahissant. Dans notre salon d'écoute cumulant par ses différents espaces près de 40m2 (Focal recommande 80m2), il nous a fallu le calmer un peu. C'est là que l'on touche aux limites des Diva Utopia. Leur système de calibrage mériterait d'être plus poussé avec analyse automatique par microphone de l'acoustique de la pièce, égalisation paramétrique de haute précision et éventuelle optimisation de la phase pour que les basses fréquences s'intègrent mieux aux autres registres.

En résumé

Fabriquées en France, les Focal Diva Utopia redéfinissent la notion d'enceintes Hifi sans fil et connectées. C'est la première fois qu'une grande marque propose un tel niveau de performances à partir de modèles aussi simples à installer et à utiliser. Le défi technologique a un prix High-End et, certes, la copie n'est pas parfaite. Il manque pour cela un système de calibrage plus pointu qui rendrait ces enceintes beaucoup plus polyvalentes. Les Focal Diva Utopia n'en demeurent pas moins des réalisations impressionnantes autant par leur luxe, leur sérieux, leur ergonomie que leurs prestations sonores hors norme.

Spécifications

•Type: paire d'enceintes colonnes, actives, sans fil et connectées

•Haut-parleurs (par enceinte): 4x woofers W de 16,5cm, médium W de 16,5cm, tweeterIAL2 à dôme inversé de 27mm en béryllium pur

•Bande passante (±3dB): 27Hz à 40kHz

•Coupure basse (-6dB): 24Hz

•Niveau sonore maximal (pour la paire): 116dB SPL à 1m

•Amplification (par enceinte): 250watts pour le grave, 75watts pour le médium, 75watts pour l'aigu

•Consommation électrique en régime normal/veille réseau/veille sans réseau: 280/2/0,5watts

•Entrées: HDMI eARC, audionumériques optique et coaxiale, USB-A, analogique sur RCA, Bluetooth AptX

Adaptive

•Liaisons réseau: WiFi et EthernetRJ45

•Formats audio supportés: jusqu'en 24bits/384kHz et DSD128

•Protocoles réseau : AirPlay2, Google Cast, DLNA/UPnP, Spotify Connect, Tidal Connect, QPlay

•Services intégrés à l'application: webradios, podcasts, Tidal, Qobuz, QQMusic

•Dimensions (par enceinte): 121 x 42 x 56cm

•Poids (par enceinte): 64g

LES SOURCES EN TEST

AUDIO-TECHNICA

AT-LP8X

Pla�ne vinyle la plus haut de gamme du catalogue d’Audio-technica (1000euros), l’ATLP8X ne se permet pourtant aucune exubérance technique ou stylis�que, préférant se reposer sur des principes éprouvés et quelques bonnes idées. Un équipement taillé pour les puristes adeptes de l’entraînement direct. par Guillaume Fourcadier

10kg de sérieux

Majestueuse mais sobre, l’Audio-technica AT-LP8X est un peu le contraire du modèle AT-LP2022 à la conception folle, presque entièrement en acrylique. Ici, l’épais châssis est bâti intégralement en MDF habillé d’une surcouche noire mate. Les plaques et renforts sont très épais tandis que les entrailles ne laissent pratiquement aucun espace vide. Nous pouvons confirmer, en dévoilant le cœur de l’ATLP8X, qu’une attention extrême a été apportée à l’ensemble. La moindre finition et le moindre câblage sont vraiment soignés; la platine n’a rien d’un appareil artisanal.

Le reste des éléments est au diapason. Nous sommes notamment assez impressionnés par la qualité de l’épais plateau en aluminium moulé sous pression (25mm), dont la planéité est vraiment digne du haut de gamme.

Un peu plus classique en apparence, le bras de lecture en J de 247mm tire toute sa force de la qualité de son mécanisme, mais surtout de ses réglages, intuitifs et assez nombreux. Outre l’ajustement du contrepoids et de l’antiskating, le bras intègre un discret levier pouvant faire varier sa hauteur. Cette fonction, pas si courante, permet de régler très simplement le VTA.

Presque clés en mains, l’Audio-technica AT-LP8X opte en outre pour un fonctionnement semiautomatique avec lève-bras motorisé, système qui s’active en début et en fin de course, ou par le biais d’un bouton en cours de lecture.

Une platine vinyle cohérente, très solide et évolutive

En se concentrant sur la qualité des matériaux, ainsi que sur une structure et une électronique éprouvées, Audio-technica ne déçoit évidemment pas. Sur le terrain, la platine AT-LP8X brille par sa stabilité, par la planéité de son plateau et par la bonne performance du moteur contrôlé par servomoteur. Sans être parfaite (pleurage & scintillement mesuré autour de 0,12% à 33rpm), la régularité de la rotation, associée à la très bonne qualité du bras ainsi qu’à l’étage de sortie soigné, atténue nettement les défauts que l'on rencontre habituellement sur les platines moins ambitieuses. Une fois raccordée sur un préampli phono de bonne qualité, l’Audio-technica AT-LP8X délivre un son d’un équilibre quasi irréprochable sans paraître complètement neutre. La cellule montée en standard, une AT-VM95E (version BK), paraît bien

peu ambitieuse pour une telle platine, mais elle est facilement remplaçable. Sans être dépassée techniquement, elle révèle son talent sur les genres comme le jazz ou le classique tout en offrant un très bon niveau de détails, mais manque un peu de puissance pour les styles musicaux comme le rock ou l’électro.

En résumé

Premium sans être tape-à-l’œil, complète sans être complexe, l’Audio-technica AT-LP8X est une platine vinyle Hifi à entraînement direct vraiment soignée. Cohérente dans sa conception, simple d’utilisation, suffisamment riche en réglages et évolutive, elle s’affirme comme une très bonne création d'Audiotechnica.

Spécifications

•Type: platine vinyle semi-automatique à entraînement direct

•Châssis en MDF

•Plateau de 25mm en aluminium moulé sous pression

•Bras à profilJ en aluminium de 247mm

•Porte-cellule AT-LT10

•Cellule à aimant mobile AT-VM95EBK

•Moteur à courant continu à entraînement direct avec contrôle par servomoteur

•Vitesse de rotation: 33, 45, 78rpm

•Alimentation à découpage

•Sortie RCA stéréo niveau phono

•Contrepoids réglable de 14g à 23,5g

•Niveau de sortie: 4mV nominal (1 kHz, 5cm/s)

•Rapport signal/bruit >60dB

•Consommation: 8W

•Dimensions: 450 x 352 x 161mm

•Poids: 10,4kg

•Inclus: couvercle anti-poussière, tapis en caoutchouc, contrepoids additionnel, adaptateur pour disque 8pouces, câble RCA (1m), câble d’alimentation (1,8m)

Notre avis

Construction Ergonomie

Performances

Musicalité

TEST

Harmony DAC LAIV

LAiV Audio est une marque émergente d'électroniques Hifi basée à Singapour. Son premier appareil est un DAC qui vient d'être rejoint par un ampli casque et sera suivi en 2025 par un streamer ainsi que des blocs de puissance. Ce conver�sseur d'approche haut de gamme u�lise des modulesR2R selon une technologie très prisée par les audiophiles en ce moment. Il est vendu à 3000€, un tarif élevé, mais qui peut paraître très raisonnable pour un appareil de ce type. Voyons s’il �ent ses promesses tant pour la qualité de fabrica�on qu'en ma�ère de performances hors norme et de musicalité exquise. par Pierre Stemmelin

Le LAiV Harmony DAC est une électronique compacte au design luxueux. Logé dans un boîtier "unibody", littéralement taillé dans un bloc d'aluminium, il se pare d'un grand afficheur OLED monochrome. Ses boutons sont tous en métal doré taillés dans la masse. Le souci du détail est poussé jusqu'aux trois petits pieds en forme de pointe et leurs coupelles de réception sérigraphiés au nom de la marque.

Une électronique compacte, très cossue et moins minimaliste qu'il n'y paraît

Les commandes en façade du LAiV Harmony DAC se résument à un bouton d'allumage dans le coin en double biseau à gauche de l'afficheur, une touche d'entrée dans les menus et de retour, ainsi qu'une molette à pression orientée vers le haut, dans l'arrondi du côté droit. La rotation de cette dernière présente un peu de jeu. Il s'agit du seul petit défaut que l'on puisse remarquer dans la finition extérieure. Une télécommande, elle aussi tout en métal et fort cossue, est fournie en complément. Malgré son épure apparente, l'équipement et les fonctions de ce convertisseur ne sont pas pour

autant minimalistes. Le panneau arrière comporte quatre entrées numériques. L'impasse est faite sur le format AES/EBU, mais une HDMII2S est présente, de même qu'une double sortie analogique, asymétrique sur RCA et symétrique sur XLR. On remarque également un élément tout à fait atypique. Deux bornes à vis et un cavalier permettent de coupler la masse du châssis de l'appareil avec la terre du courant secteur, ou de les découpler.

Le LAiV Harmony DAC accepte les signaux numériques jusqu'en PCM à 768kHz (la résolution effective n'est pas précisée) et en DSD256. Il propose deux modes de fonctionnement: OS (avec Oversampling ou suréchantillonnage jusqu'à 768kHz) ou NOS (No Oversampling ou sans suréchantillonnage). Il donne aussi le choix du sens de la phase audio, positif ou négatif.

Un coffre-fort en aluminium avec des modules de conversionR2R blindés

Le LAiV Harmony DAC est un appareil très dense, étonnamment lourd compte tenu de son gabarit. Sous son capot, la réalisation est tout aussi propre

3000 €

et impeccable que sur les images fournies par le constructeur. Le châssis taillé dans un bloc d'aluminium, avec juste un fond et un panneau arrière rapportés, eux aussi en aluminium, possède des parois de 6mm d'épaisseur. Il ménage plusieurs compartiments pour les différents étages. Le transformateur d'alimentation toroïdal est séparé et isolé par une feuille de Mu-métal. D'une valeur de 115VA, il serait digne de figurer dans un petit amplificateur stéréo intégré. Il est suivi par deux étages de filtrage indépendants, eux aussi isolés du reste des circuits, un pour la partie numérique, l'autre pour la partie analogique. La section de conversion fonctionne en symétrique à partir de deux modules blindésR2R propriétaires. Contrairement aux habituelles puces DAC toutes prêtes de grands fondeurs comme ESS, AKM ou Texas Instruments, les modulesR2R sont des circuits en composants discrets. Ils utilisent une batterie de résistances calibrées ici à 0,05%, correspondant chacune à un niveau de bit. C'est l'architecture qu'utilisaient les premiers circuits de conversion de l'histoire avant d'être intégrés dans des puces. Sur l'Hamony DAC, l'ensemble des opérations est piloté par une puce FPGA Intel Altera Cyclone ainsi que deux horloges CrystekCCHD-957 de grade de précision FEMTO.

Enfin, l'étage de sortie est un peu plus classique. Bien que symétrique, il fait appel à des amplis op et non à des composants discrets.

Une restitution sonore qui a beaucoup de coffre et une superbe articulation dans le grave

Les DAC dotés de modules de typeR2R sont très populaires en ce moment dans les sphères audiophiles ésotériques internationales. Pour certains, ils représentent le Graal de la conversion numérique vers analogique. L'approche consistant à utiliser des circuits réalisés à partir d'une multitude de composants discrets aux tolérances les plus serrées possible est naturellement plus haut de

gamme et de fait plus coûteuse que de faire appel à une puce de conversion tout-en-un. Mais fait-elle vraiment une différence? Pour ce qui est des données purement techniques, afin d'en avoir le cœur net, nous avons fait appel aux services du forumeur Vintage Flanker. Il a passé le LAiV Harmony DAC sur son banc de mesure. Les résultats sont sans équivoque. Le rapport signal/bruit et les taux de distorsion sont loin des standards des meilleures puces de conversion actuelles. Mais ils demeurent tout à fait acceptables, sans élément

Spécifications

•Type: convertisseur stéréo à modulesR2R

•Afficheur: OLED de 3,83pouces, 302 x 132pixels

•Entrées numériques: 1xUSB-B, optique Toslink, coaxiale RCA, HDMII2S

•Sorties analogiques: RCA et XLR

•Flux numériques acceptés: jusqu'en PCM à 768kHz et DS256

•Niveau de sortie: 4,15Vrms sur XLR et 2,07Vrms sur RCA

•Impédance de sortie: 600ohms sur RCA et 1200ohms sur XLR

•Réponse en fréquences: de 20Hz à 20kHz à ±0,25dB

•Distorsion harmonique totale + bruit (DHT+B): 0,0035%

•Diaphonie: >110dB

•Rapport signal/bruit (SNR): >123dBA

•Plage dynamique: >110dBA

Poids: 4,3kg

Notre avis

Construction Fonctions

Performances

Musicalité

rédhibitoire et à la limite du seuil de perception par l'oreille humaine. Par ailleurs, si ces résultats témoignent d'un petit manque de précision et de quelques colorations, ils ne présagent pas de mauvaises performances sonores et musicales subjectives.

Et en effet, bien qu'imparfait aux mesures, le LAiV Harmony DAC nous a immédiatement beaucoup séduits à l'écoute. Il délivre une restitution sonore que l'on peut qualifier d'organique et qui nous rapproche plus d'un son "typé analogique" que " typé numérique". L'équilibre tonal nous est apparu à la fois légèrement descendant et physiologique. L'image stéréophonique est très vaste, avec une sensation de profondeur et d'ampleur magistrale. L'acoustique du lieu d'enregistrement est mise en valeur. Elle se matérialise avec évidence lorsque la qualité de l'enregistrement le permet.

Le LAiV Harmony DAC offre un rendu très dynamique et franc, accompagné d'une très belle impression de plénitude et d'aisance. La différence entre son mode NOS et son mode OS ne nous a pas sauté aux oreilles même si, peut-être, le mode OS apporte un soupçon de définition et de fluidité

supplémentaires. En revanche, par rapport au DAC intégré à notre ampli Primarei25 qui nous sert habituellement de point de repère, il n'y a pas photo. Le registre grave du convertisseur LAiV nous a particulièrement marqués par son assise, son impact, son articulation nettement supérieurs. Notre système a semblé totalement transfiguré dans ce domaine. Avec ses timbres très incarnés et son énergie, le LAiV Harmony DAC prend pleinement le contrepied d'une restitution froide, trop analytique et éthérée.

En résumé

Le LAiV Harmony DAC est un convertisseur stéréo haut de gamme à modulesR2R d'une superbe qualité de fabrication. Il prouve que le plaisir d'écoute ne se résume pas uniquement à des chiffres obtenus sur le banc de mesure. La vigueur de sa restitution, la sensation de matière et de densité qu'il donne aux timbres, la robustesse et l'impact de ses basses en font un produit audiophile hautement addictif.

CONDITIONNEUR

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Écoute premium, qualité audiophile.

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TEST

REKKORD

F400

Rekkord Audio est une marque qui s'appuie à la fois sur l'expérience de l'en�té austro-tchécoslovaque Pro-Ject, spécialiste des pla�nes vinyles, et sur l'unité de produc�on allemande qu'elle a rachetée à Dual. Sa gamme est assez courte, composée de deux modèles manuels et de quatre modèles "full automa�c" dont la F400, que nous testons ici, est la version la plus haut de gamme. par Pierre Stemmelin

Tout automatique sur une solide base

En tant que représentante "full automatic" phare de la marque, la F400 cumule tous les atouts que proposent les autres platines de ce type chez Rekkord Audio.

Pour commencer, elle dispose donc d'un mécanisme entièrement automatique, comme tous les modèles dès la petiteF100. Lorsque l'on actionne son levier de lecture, son bras se lève tout seul pour se positionner en début de disque et la rotation s'enclenche. Inversement, en fin de lecture du microsillon, le bras se lève et revient à sa position de repos tandis que la rotation s'arrête d'ellemême.

De même, à l'instar des autres platines automatiques de Rekkord Audio, la F400 possède une base double épaisseur. Cette dernière est composée d'un premier panneau de médium de

18mm, surmonté d'un second panneau, un peu plus large et profond, de près de 30mm, usiné en son centre pour laisser place à la mécanique de lecture. L'ensemble repose sur quatre pieds en matériau synthétique rigide dotés de patins en caoutchouc.

Mécanique flottante, finition haut de gamme et perfectionnements audiophiles

Le premier élément différenciant marquant la montée en gamme tient dans la mise en suspension de la mécanique de lecture. En effet, à partir de la RekkordF110, le bras ainsi que les engrenages des fonctions automatiques et l'axe de rotation ne sont plus fixés de façon rigide à la base, mais montés sur une grande contre-platine flottante, suspendue et découplée par le biais de silentblocs.

Vient ensuite la finition, plus luxueuse sur la RekkordF300, elle est encore un cran au-dessus sur

700 €

la F400. Pour cette dernière, on a le choix entre des versions revêtues de peintures satinées ou laquées, ou encore entre des habillages en bois véritable comme sur l'exemplaire "macassar" huilé que nous avons reçu pour test. Enfin, la F400 gagne également quelques perfectionnements audiophiles. Elle est dotée d'un plateau en aluminium plus épais, lesté et amorti, surmonté par une feutrine, entraîné par un contreplateau en matériau synthétique et une courroie. Elle est également équipée d'origine d'une cellule plus haut de gamme, Ortofon2M Red, d'une valeur de 99€, montée sur un porte-cellule à bague vissante, renforcé par de la fibre de carbone. Le bras qui supporte cette cellule est assez original. Formé d'un tube en aluminium relativement léger, il possède un pivot sur roulement à billes, à double cardan avec réglage d'antiskating. Son équilibre est assuré par un contrepoids, mais l'ajustement fin de la force d'appui se fait par le biais d'une bague sur le côté du double cardan.

Un son clair, précis et bien tendu

La RekkordF400 n'intègre pas de préampli phono. Il y a une logique à cela. Cette platine est déjà de vocation relativement haut de gamme et audiophile. Elle mérite donc un préampli externe de qualité plutôt qu'un module intégré aux performances limitées.

La machine est livrée prête à l'emploi. Sa courroie d'entraînement est déjà en place, de même que sa cellule. Il est juste nécessaire de checker le réglage de la force d'appui et ne pas oublier de retirer les deux taquets de verrouillage de la contre-platine flottante.

Sur le terrain, les commandes sont intuitives. On note un léger jeu au niveau de la fixation du portecellule vissant, ainsi qu'une sensibilité aux vibrations extérieures un peu plus marquée que sur d'autres platines. En revanche, la mécanique de gestion des automatismes paraît très solide et sûre. On apprécie aussi que la F400 puisse lire les disques 78tr aussi bien que les 33 et 45tr.

À l'écoute, la restitution apparaît immédiatement d'une clarté vivifiante. Elle ne tombe pas dans le travers que l'on rencontre souvent sur les platines abordables d'un son typé "analogique" excessivement mou et chaleureux. Le registre grave n'est pas d'une profondeur exceptionnelle, mais tendu, dynamique, très alerte et bien dégraissé. Il ne traîne pas, n'est pas ronflant. Le médium est riche et détaillé, de même que le haut du spectre très précis. La RekkordF400 se démarque nettement de certains modèles grand public par la richesse des timbres et la transparence du message qu'elle délivre.

Dans le même esprit, la scène stéréophonique n'apparaît pas d'une ampleur démesurée. Ici, pas de flou, mais au contraire une bonne focalisation, une image bien centrée avec un étagement et une disposition réaliste des plans sonores. Tous ces paramètres ne nuisent pas pour autant à la cohésion d'ensemble. Tout en délivrant beaucoup de détails sur l'enregistrement, notamment dans le registre médium, sur les voix et les chœurs, la RekkordF400 propose un son d'une belle unité, franc et fluide.

En résumé

La RekkordF400 est une platine vinyle automatique à entraînement par courroie positionnée à un tarif un peu élevé dans l'absolu. Mais on apprécie le sérieux de sa réalisation ainsi que la qualité de sa finition. Son mécanisme est solide, bien huilé, optimisé et procure des performances de haut niveau. Le son n'est absolument pas basseux, mais clair, précis, particulièrement vivant et alerte.

Spécifications

•Type: platine vinyle automatique à entraînement par courroie

•Vitesse: 33, 45 et 78rpm

•Pleurage et scintillement: 0,06%

•Base: bois (médium), double épaisseur, d'environ 48mm de haut

•Plateau: en aluminium avec bague interne d'amortissement en caoutchouc et contre-plateau en matériau plastique de synthèse

•Bras: en aluminium, avec porte-cellule en matériau plastique synthétique renforcé par fibre de carbone, antiskating, contrepoids et force d'appui ajustables

•Cellule: Ortofon 2M Red, de typeMM, à stylus elliptique et 22dB de diaphonie

•Dimensions: 43 x 13 x 36,5cm

•Sortie: par câble solidaire avec prises RCA et borne de masse

•Alimentation: extérieure, 12V/150mA

•Poids: 6,3kg

Notre avis

Construction Ergonomie

Performances

Musicalité

TRANSROTOR

Zet 1

Transrotor, ou plus précisément JRTransrotor, est un constructeur allemand de pla�nes vinyles haut de gamme, massives et imposantes. Nous avons eu l'occasion à plusieurs reprises, lors des salons High End de Munich, d'admirer ses réalisa�ons. Et souvent, leurs prix, bien que loin de la portée de tous, nous sont apparus fort raisonnables compte tenu des moyens déployés et de la qualité de fabrica�on perçue. Afin de se faire une idée plus précise, nous avons donc testé le modèle Transrotor Zet1. Base d'une configura�on audiophile de choc avec bras Sorane, cellule Hana et pré-préampli Musical Surroundings, il nous a fort surpris. par Pierre Stemmelin

La Transrotor Zet1 est une platine vinyle au design imposant qui fleure le High-End mais n'en a pas le prix puisqu'elle est vendue à partir d'environ 3700€ en version nue. Son apparence a immédiatement fait mouche auprès de notre entourage, ne laissant personne indifférent. Nos jeunes collègues non audiophiles, plus particulièrement, l'ont trouvée de très grande classe et relativement fascinante.

Une forte platine vinyle allemande...

La Transrotor Zet1 impressionne effectivement par sa qualité de construction. Elle possède une base en acrylique, de 25mm d'épaisseur, déclinée en noir brillant ou blanc mat selon la version choisie. Cette base, aux coins arrondis et aux côtés de découpes concaves, est montée sur trois grosses pointes à axe fileté, réglables en hauteur depuis le dessus et reposant sur de très larges pieds avec bague d'amortissement en silicone. Ces éléments sont en aluminium poli, tout comme le très massif plateau tournant de 10kg, le gros palet presseur, ou l'énorme cylindre accueillant la gorge et le palier de réception de l'axe de rotation. Un couvre-plateau de près de 5mm d'épaisseur, fait d'un matériau synthétique semi-rigide, est fourni avec la platine et l'entraînement se fait par courroie. Le moteur à deux poulies (une pour la vitesse de 33tr/min et l’autre pour le 45tr/min) est enfermé dans un très beau boîtier lui aussi en aluminium poli. Il n'est pas fixé à la platine, mais simplement posé, dans l’angle arrière gauche de la base, son poids et ses patins antidérapants évitant qu'il ne bouge. Toujours à l'arrière, du côté de l’angle gauche de la base, la cage support pour le bras de lecture est formée par deux épais anneaux liés par cinq grosses colonnes à nouveau en aluminium poli. Nous avons inspecté la Transrotor Zet1 sous tous les angles, la finition et la qualité d'usinage des différentes pièces sont impeccables, de très grande précision. C'est du superbe ouvrage. La rotation se fait en silence dans un mouvement parfaitement huilé.

...d'une musicalité tout en légèreté

Par l'entremise du distributeur Delta Audio, nous avons eu la chance de pouvoir essayer la Transrotor Zet1 sur notre système habituel mais dans une configuration particulièrement optimisée. Nous disposions d'un bras de lectureTA-1, de profil en "S", du fabricant japonais Sorane, d'une cellule MC également d'origine japonaise, HanaML à pointe Nude Microline, et d'un préampli phono américain Musical Surroundings PhonomenaIII accompagné de son boîtier d'alimentation linéaire.

À l'écoute, avec un tel armement, nous nous attendions à entendre débarquer la grosse

cavalerie. L'expérience sonore a été tout autre. Cet ensemble est certes d'une grande transparence et d'une grande précision, mais ce n'est pas ce qui nous a frappés en premier lieu. La surprise est plutôt venue de l'extrême douceur, délicatesse et subtilité de la restitution sonore. Sans chercher à repousser les limites intrinsèques au disque vinyle, la Transrotor Zet1 et son équipement délivrent un son très pur, très bien équilibré, sans qu'aucune partie du spectre ne soit saillante ou en retrait. Les basses sont veloutées et articulées. Le médium regorge d'infimes détails. L'aigu charme par son filé et s'éteint de façon naturelle. Le son n'est pas incisif, cherchant à paraître trop analytique. On profite pleinement des enregistrements anciens, réalisés à l'époque où le vinyle était roi et l'on comprend pourquoi, encore aujourd'hui, ce support analogique a autant d'adeptes tant la musique s'écoule sans heurts, sans outrance, tout en rythme, harmonie et avec une certaine vérité.

En résumé

La Transrotor Zet1 est une platine vinyle d'une qualité de réalisation digne d'un modèle High-End. L'expérience que nous en avons eue avec un bras Sorane, une cellule HanaML et un pré-préampli phono Musical Surroundings nous a montré qu'elle était capable d'aller très loin en matière de résolution et de finesse tout en délivrant un son des plus doux, harmonieux, à la fois très riche, vif et alerte.

Spécifications

•Type: platine vinyle

•Moteur: découplé, à entraînement par courroie à double poulie (33 et 45tr/min.)

•Support pour bras de lecture de 9 ou 12pouces

•Base en acrylique

•Plateau en aluminium massif

•Palet presseur et couvre-plateau fournis

•Poids: 24kg

•Dimensions: 450 x 180 x 400mm

•Fabrication: Allemagne

Notre avis

Construction Ergonomie

Performances Musicalité

VOLUMIO

Motivo

Le Mo�vo est un nouveau lecteur réseau chez Volumio, le premier équipé d'un écran tac�le. Son format à plat le des�ne à un usage au plus proche de l’auditeur. C’est pra�que, car il s'agit aussi d'un ampli casque. Facile d’u�lisa�on, le Volumio Mo�vo est également un lecteur réseau doté d’excellentes performances audio. par Alban Amouroux

Le streaming mis à plat

Volumio s’est fait connaître initialement pour son application de lecture numérique en streaming. Il est toujours possible de télécharger ce logiciel et de le gérer soi-même sur un appareil tiers sans abonnement ou avec un abonnement pour débloquer plus de fonctionnalités. Ou bien on peut piocher dans la gamme d’électroniques Volumio pour une solution prête à l’emploi. Après des modèles à l’esthétique léchée mais d'un format classique, le modèle Motivo innove. Ce type de boîtier avec un écran tactile sur le dessus n’est pas forcément nouveau, car il existe déjà dans le domaine des produits DIY, c’est-à-dire à assembler soi-même autour d’une mini carte informatique type Raspberry Pi. Rappelons-nous également de la société Olive, aujourd’hui disparue, qui avait commercialisé un lecteur réseau tactile du même genre, sans succès. Le Motivo se présente donc dans un châssis tout en métal avec un panneau supérieur légèrement

incliné, nécessaire pour orienter l’écran tactile de 20cm vers l’utilisateur et laisser suffisamment de place pour la connectique à l'arrière. Sa destination idéale se situe sur une table basse le long du canapé. Le format se justifie aussi par la présence d’un amplificateur casque intégré. On obtient ainsi un système connecté et ergonomique, pour brancher son casque filaire et naviguer dans ses favoris sans avoir besoin de se lever. Le tout ne nécessite ni smartphone, ni tablette pour fonctionner. Si vous avez prévu de positionner l'appareil à l’emplacement habituel de la chaîne Hifi, loin du canapé, préférez un autre lecteur réseau de la gamme Volumio. Car vous perdrez alors tous les avantages pratiques et d’accessibilité du Motivo.

Des sorties, rien que des sorties

En termes de sources, le Motivo est un lecteur dématérialisé uniquement. Il ne propose aucune entrée pour d’éventuelles sources externes. En revanche, il est doté de différentes sorties. Si l’on

souhaite rester en numérique et le raccorder à un DAC externe, cela passera par l’une des quatre sorties: optique, coaxiale, HDMII2S ou USB-A. En revanche, si l’on désire lui faire jouer le rôle de préamplificateur, deux sorties analogiques sont disponibles: RCA et XLR. Notez que cette dernière est femelle au lieu d’être mâle. C’est l’astuce trouvée par Volumio pour combiner ces sorties

Ligne symétriques à des sorties casque jack 6,35mm en leur centre. Dans le carton, vous trouverez les cordons adaptateurs XLR mâle/mâle nécessaires pour une connexion à un amplificateur ou à des enceintes actives.

Le reste de la connectique comprend une prise réseau RJ45 (Ethernet) et un port USB pour brancher une clé ou un disque dur contenant des fichiers musicaux. Le Motivo est également équipé du WiFi et du Bluetooth5.0, sans aucune antenne visible. Cela aurait été dommage. Tout cela se paramètre à travers l’interface sur l’écran. Elle est répliquée à l’identique sur une page Web et sur les applications pour smartphone et tablette. Cette application intègre les services de streaming et donne accès à différentes solutions de diffusion à travers le réseau.

À l’écoute du Volumio Motivo

Le Volumio Motivo nous a frappés par sa prestance et la façon dont il délivre la musique avec force. Pourtant, sans jamais trop en faire, il semble aller plus loin que d’autres appareils concurrents dans à peu près tous les registres.La scène sonore est large, le grave descend très bas et avec du niveau, les timbres sont précis et droits dans le médiumaigu. En sorties Ligne comme avec différents casques, le Motivo se distingue par sa volonté à faire ressortir tous les détails de la musique, sans pour autant aller sur le chemin de l’hyperdéfinition. Ces qualités lui permettent d’être universel dans son usage. D’une part, il n’a aucun mal à alimenter des casques difficileset d’autre part, il ne rechigne pas à lire des morceaux un peu anciens ou mal enregistrés, dont il arrivera toujours à tirer le meilleur.

En résumé

Le lecteur réseau et amplificateur casque Volumio Motivo est un appareil dont l’usage est essentiellement individuel. Dans le salon, il s’installe au plus près du canapé afin que son écran soit lisible et accessible, ce qui permet également d'y brancher facilement un casque Hifi. Dans le bureau, il prend place sur l’espace de travail, là aussi pour des commandes qui tombent sous la main et une connexion facile avec une paire d’enceintes amplifiées. Le gros bouton rouge de volume peu pratique au-dessus de l’écran nous semble être sonseul défaut. Pour tout le reste, le Volumio Motivo excelle dans ce qu’il propose tant en termes de fonctionnalités et de services audio intégrés que de qualité de restitution sonore.

Spécifications

•Type : lecteur réseau

•Processeur: Broadcom BCM2711 quadruple cœur 1,5GHz, 2Go RAM

•DAC: ESS Sabre 9038, 384kHz/24bits, DSD256

•Ampli casque: TI TPA6120A2

•Connectivité : WiFi, Ethernet, Bluetooth5.0

•Sorties audio: numériques optique, coaxiale, USB-A et HDMII2S; analogiques RCA et XLR

•Compatibilité réseau : VolumioOS, AirPlay2, Spotify Connect, Tidal Connect, Roon, UPnP DLNA,

•Dimensions : 186 x 174 x 180mm

•Poids : 2,1kg

Notre avis

Construction Fonctions

Ergonomie

Musicalité

20,

YAMAHA TOUR - 70 ans de Hi-Fi

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LES AMPLIS EN TEST

AUDIO ANALOGUE

5500 €

Puccini Anniversary

Audio Analogue est une marque d'électroniques Hifi italienne. Il y a un peu plus d'une décennie, elle était par�culièrement appréciée pour ses pe�ts intégrés stéréo et soutenue par une solide distribu�on en France. Suite à un changement de poli�que commerciale, elle s'était faite plus discrète, mais elle a récemment décidé de réinves�r notre marché na�onal. Nous la retrouvons avec l'ampli Puccini, une vieille connaissance, mais qui, dans sa version "Anniversary" actuelle, a beaucoup changé. par Pierre Stemmelin

Eh oui, le Puccini a bien grandi. À ses débuts, il y a plus de 20ans, il se positionnait comme une alternative aux petits intégrés audiophiles abordables de marques de référence comme NAD, Rotel, Cambridge Audio ou Creek. Aujourd'hui, il est devenu un appareil beaucoup plus imposant et d'une gamme nettement supérieure. Cela se ressent au niveau de ses dimensions tout autant que dans son poids ou dans les éléments qui entrent dans sa composition.

Des fonctions et un équipement qui vont à l'essentiel

L'Audio Analogue Puccini Anniversary est un appareil minimaliste pour ce qui est de ses fonctions et équipements. Il n'intègre pas de streamer, de DAC, de préampli phono ou d'ampli casque. Ses entrées sur le panneau arrière se résument à quatre paires de prises RCA et une paire de bornes XLR. Sur la façade en aluminium usiné de 14mm d'épaisseur, il n'y a qu'un seul et unique bouton. Il s’agit d’une très large molette rotative à pression, en métal, presque plate. Elle gère à la fois l'allumage et la mise en veille, la sélection de la

source ainsi que le volume dont le niveau est repéré par une rangée de seize petites Leds blanches sur la droite.

La lourde télécommande, tout en métal, ajoute quelques fonctions. Sa touche "Setup" donne accès aux réglages de la balance, de la courbe de sensibilité du volume et de la luminosité des Leds. Elle permet aussi de passer en mode "Direct" pour se servir de l'Audio Analogue Puccini Anniversary comme d'un bloc de puissance, sans réglage de volume.

Une construction très audiophile et haut gamme, avec zéro contre-réaction et une énorme réserve de courant

Si les équipements sont chiches, en revanche la construction ne lésine pas sur les moyens. Le Puccini Anniversary est fabriqué de manière locale, dans les ateliers d'Audio Analogue et d'Airtech, sa marque sœur qui propose des câbles ainsi que des enceintes hybrides très originales à transducteurs électrodynamiques et magnétoplanar.

L'ampli Audio Analogue dispose ainsi d'un coffret particulièrement sérieux, formé d'épaisses tôles

avec deux rails en fonte sur les côtés. Sous son capot, les circuits sont d'une admirable propreté, réalisés à partir de composants de qualité tout aussi admirable.

L'alimentation est assurée par un imposant transformateur toroïdal, de forte valeur (700VA), placé en position centrale vers l'avant. Tous les autres étages adoptent une configuration doublemono et symétrique. Le réglage de volume est piloté en numérique. La section de préamplification est en composants discrets. Les circuits utilisent des résistances et capacités au polypropylène (Vima et Audyn) triées sur le volet.

Chacun des deux canaux de puissance dispose d'une alimentation régulée filtrée par deux condensateurs de 10000µF sous 63V. Monté sur un large radiateur en aluminium massif, en classeAB, chacun est configuré en triple push-pull à partir de transistors ON Semiconductor (MJL3281A et MJL1302A). Ce qui lui donne d'énormes capacités en courant afin de délivrer 80watts sous 8ohms, 160watts sous 4ohms et jusqu'à 300watts sous 2ohms!

On peut enfin noter que les circuits imprimés sont à double couche, que le câblage interne est en cuivre très pur (de grade7NOCC) et surtout que l'Audio Analogue Puccini Anniversary fonctionne sans boucle de contre-réaction globale, ce qui est un parti pris technique pas anodin.

Une restitution sonore pleine de fougue et de panache

Sur le terrain, on constate rapidement que le Puccini Anniversary n'est pas un adepte de la neutralité absolue. Sa topologie "zéro feedback" (sans boucle de contre-réaction) favorise une restitution sonore très franche, très directe, sans retenue, quitte à en faire un peu trop de temps en temps. L'appareil est par ailleurs légèrement sensible aux parasites. Mieux vaut ne pas le brancher sur la même ligne de courant qu'un routeur réseau et qu'un téléphone DECT, ou alors utiliser un filtre secteur. Sinon, un peu de friture, certes très discrète, mais audible en collant l'oreille aux enceintes, peut passer. À l'écoute de cet ampli Audio Analogue se dégage une impression de puissance très importante et d'une excellente capacité à alimenter des enceintes difficiles. Le son marque par son entrain et son énergie. Les basses sont chaleureuses, charnues avec beaucoup de punch. Les médiums sont pleins de couleurs. Les aigus, même s'ils manquent un poil de définition, sont pétillants et brillants. Les timbres sont rutilants et exubérants. L'image stéréophonique se caractérise par son ampleur, la sensation de grand espace qu'elle procure. Le son a de la matière. Il n'est pas du tout mat ou aseptisé. Il ne paraît jamais enfermé, coincé ou décharné.

Le Puccini Anniversary est un appareil que l'on peut qualifier de généreux et de très bon vivant. Il a du tempérament et ne s'en cache pas. Cela peut ne pas plaire à toutes les oreilles. Mais si l'on adhère à son parti pris, on est enchanté par sa transcription sonore très expressive, sa vitalité, le sentiment qu'il donne d'être en prise directe avec la musique, au cœur de l'évènement "en live".

En résumé

Si les équipements de l'Audio Analogue Puccini Anniversary se limitent à l'essentiel, en revanche, en ce qui concerne les composants et la qualité de fabrication, on en a vraiment pour son argent. Cet ampli intégré stéréo haut de gamme, construit en Italie, donne en outre une grosse impression de puissance et plaira tout particulièrement aux audiophiles qui recherchent une restitution très libre, très énergique, avec des timbres riches et chatoyants.

Spécifications

•Type: ampli intégré stéréo

•Puissance: 2x 80W sous 8Ω, 2x160W sous 4Ω, 2x300watts sous 2Ω (mesures effectuées pour 1% de DHT avec un canal en service)

•Entrées: 4xLigne sur RCA, Ligne sur XLR

•Impédance de sortie: 0,17Ω à la puissance nominale à 1kHz sous 2Ω

•Rapport signal/bruit: 110dB

•Dimensions: 445 x 120 x 390mm

•Poids: 15,5kg

•Fabrication: Italie

Notre avis

Construction Fonctions

Performances

Musicalité

TEST

CARY

CAD-300SEI

Nous avons précédemment testé l'excellent lecteur réseau DMS-650 de Cary Audio ainsi que son ampli à transistorsSI-300.2d. Si ces deux appareils montrent que la marque américaine sait se diversifier, cela ne doit pas faire oublier qu'elle a surtout fondé sa réputa�on sur les électroniques à tubes. Avec l'intégré stéréoCAD-300SEI que nous testons ici, nous revenons donc à ses fondamentaux. L'appareil u�lise un montage à triodes300B en Single Ended, polarisé en classeA, parmi les plus embléma�ques du genre tubesque. par Pierre Stemmelin

Un ampli Hifi artisanal de luxe construit de façon locale aux USA

L’apparence du CaryCAD-300SEI ne laisse planer aucun doute quant à son approche et sa vocation ultra audiophiles. Il est relativement compact et de taille resserrée, mais aussi assez lourd et très dense (près de 25kg sur la balance). Quelques détails de finition témoignent de sa fabrication artisanale. Les chanfreins de sa façade en aluminium sont un peu trop francs, tandis que le centrage des boutons de commande ou de la prise casque n'est pas parfait. Cependant, c'est incontestablement un appareil haut de gamme, voire de luxe, qui plus est fabriqué à Apex, en Caroline du Nord aux États-Unis (non loin des villes de Cary et de Raleigh). Il est construit autour d'un châssis très rigide constitué d'épaisses tôles en acier. Sur le dessus de son capot, à l'avant, prennent place les tubes. Ces derniers, d'origine russe, se répartissent entre trois 6SN7EH de chez Electro-Harmonix, en entrée puis étages driver, et deux PX300B Gold Lion Genalex pour l'amplification. Derrière eux, à droite et à gauche, sont installés les deux transformateurs de

sortie encapsulés nécessaires à ce type de montage. Ils encadrent le transformateur d'alimentation de type EI à plaques en métal laminé et ses deux grosses capacités de filtrage d'alimentation (1200µF sous 250V chacune).

Nous avons jeté un œil sous le capot du CaryCAD300 SEI. Le spectacle est impressionnant, car tout est câblé en l'air, sans aucun circuit imprimé, ce qui est gage de qualité pour ce type de produit. Cela paraît très fouillis, mais obéit à une logique bien précise, et l'on note la présence de composants de haute qualité (résistances à film métal à 1% de tolérance, condensateur au polypropylène dont des modèles ClarityCap).

Une approche audiophile expérientielle

Pour ce qui est de l'aspect pratique, le CaryCAD300SEI se contente de fonctions et d'équipements minimalistes. Ses commandes se résument à un potentiomètre de volume, un sélecteur de source et un réglage de balance. La connectique ne comporte que trois entrées Ligne dont les bornes de droite et de gauche, sur le panneau arrière, ont la 8000 €

particularité d'être séparées. Les seuls petits bonus sont une prise casque et une télécommande pour le volume.

Du fait de son fonctionnement en classeA, le CaryCAD-300SEI consomme en permanence (lorsqu'il est allumé) plus de 100watts. Avec ce courant, il ne fournit que 2 x 15watts d'amplification. Tout le reste est dissipé principalement en chaleur et pour une petite partie, en lumière. À la mise sous tension de l'appareil, on entend les cliquetis des tubes qui montent en température et l'on voit progressivement apparaître le rougeoiement de leurs filaments. Ces tubes n'ont pas de grille de protection. Ils sont livrés à part, emballés individuellement dans de petites boîtes en carton. Lors de l'installation, après leur mise en place, il est nécessaire d'ajuster le bias entre 150 et 160mV. Au dos de l’appareil, une petite vis de réglage ainsi qu'une prise jack 6,35mm sur laquelle on branche le voltmètre à aiguille fourni servent à cet effet.

La légendaire musicalité de la triode300B est bien au rendez-vous, sans bruit ni parasite

Du fait de sa puissance limitée, bien qu'assez généreuse pour un ampli à tubes300B en Single Ended, il est recommandé d'associer le CaryCAD-

300SEI avec des enceintes ayant un bon rendement. Sur ce point, nos habituelles enceintes Kelinac KEL714MG, d'une sensibilité de 93dB, ont

Spécifications

•Type: ampli Hifi à tubes300B en Single Ended en classeA

•Puissance: 2 x 15watts sous 4 ou 8ohms

•Entrées: 3x Ligne sur RCA

•Sorties: prise casque sur jack 6,35 mm, borniers pour une paire d'enceintes

•Niveau de bruit: <-90dB

•Réponse en fréquences: 20Hz – 23kHz à ±0,75dB

Tubes: 6SN7 en entrée, 2x6SN7 en étages driver, 2x 300B en amplification

•Dimensions: 35,56 x 20,32 x 35,56 cm

•Poids: 23,13 kg

Notre avis

Construction Équipement

Performances

Musicalité

très bien fait l'affaire.

Sur le terrain, nous avons tout d'abord été agréablement surpris par le grand silence de fonctionnement de l'appareil. C'est assez remarquable pour un intégré à tubes. Nous n'avons pas eu à couper le WiFi, débrancher la box Internet ni éloigner les smartphones et autres téléphones sans fil pour faire des écoutes sereines. Avec le CaryCAD-300SEI, ce n'est qu'en poussant le volume à fond et en collant l'oreille aux enceintes que nous avons pu entendre un début de ronflette. Mieux encore, alors que nous sommes loin d'être de grands adeptes des électroniques à tubes, nous avons été très rapidement séduits par la restitution sonore. Nous n'avons pas retrouvé ces aigus brillants et trop scintillants ou encore ces basses cotonneuses qui sont souvent le mauvais apanage des montages à triodes300B. Bien que les extrémités du spectre soient écourtées, nous avons été charmés par la douce musicalité du CaryCAD-300SEI, par son rendu très vivant et souple à la fois. L'articulation est excellente sur les basses électriques et les contrebasses, sans tomber dans des excès de chaleur. Le médium est d'une très belle présence. Les voix se matérialisent et s'incarnent à merveille, sur l'avant de la scène, au centre, sans perdre en consistance. Elles ont un caractère presque palpable. L'image stéréophonique est tout particulièrement

réussie. Elle a un aspect presque holographique, avec beaucoup de relief et de profondeur. Elle se détache extrêmement bien du cadre formé par les enceintes. Elle donne la sensation de produire comme des effets surround, cela sans devenir éthérée ni nuire à la lisibilité du message, mais en conservant au contraire un superbe grain et une belle matière.

Le CaryCAD-300SEI pèche parfois par un peu de coloration et de distorsion dans l'aigu. Mais cela n'a pas gâché notre plaisir. Nous nous sommes laissés porter à réécouter dans son intégralité notre playlist de morceaux à deux guitares des Hermanos Gutierrez tant le son de cet ampli Hifi est envoûtant.

En résumé

Le Cary AudioCAD-300SEI est un fier représentant de l'amplification à tubes, à partir de triodes300B en configuration Single Ended et classeA. Fabriqué de façon artisanale, conçu avec un indéniable savoirfaire, il évite les écueils et l'approche caricaturale souvent rencontrés sur les réalisations de ce genre. D'une puissance modérée, assez minimaliste dans ses équipements, c'est un ampli Hifi de luxe s'adressant aux audiophiles puristes, une perle de musicalité à associer à des enceintes dotées d'un bon rendement.

JAVA

Single Shot

Depuis quelque temps, dans le domaine de la Hifi, beaucoup d'acteurs nous murmurent que la nouvelle technologie d'amplifica�on en classeD à par�r de transistors GaN FET est formidable, voire révolu�onnaire. Nous avons l'occasion ici de le vérifier avec l'intégré stéréo haut de gamme Java Hi-Fi Single Shot qui ne fait pas qu'à moi�é dans l'originalité. par Pierre Stemmelin

Un design à la carte semblant sorti de l'imaginaire d'un surfeur maori

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Java Hi-Fi n'est pas une marque originaire de l'île de Java. Elle nous vient d'une autre grande île, la NouvelleZélande. Son ampli intégré stéréo est conçu et assemblé sur place. Baptisé Single Shot, l'appareil se distingue immédiatement par son design peu conventionnel semblant tout droit sorti de l'imaginaire d'un surfeur biberonné à la culture maorie. Relativement volumineux, il est enfermé entre deux demi-coques en bois massif de 12mm d'épaisseur. Son design est à la carte puisque l'acquéreur a le choix entre sept placages de bois différents pour les coques ainsi qu'entre une anodisation naturelle, noire ou cuivrée pour les éléments en aluminium (façade, dos et blocs d'ailettes latérales). 21combinaisons sont ainsi

possibles.

L'assemblage de l'appareil n'est certes pas au millimètre et dénote une réalisation artisanale. Les grilles à ailettes latérales sont suffisamment incisives pour râper du fromage. Mais la réalisation est solide et incontestablement luxueuse. Pour ce qui est de l'aspect pratique, le Java Single Shot revendique une puissance de 2x200watts sous 8ohms et de 2x400 watts sous 4ohms. Son dos accueille deux entrées Ligne, une entrée phonoMM, une entrée numérique USB et une petite antenne pour le Bluetooth AptX. Une prise casque est en outre disponible en façade. Tout cela est assez spartiate, mais suffisant et polyvalent. Du côté des commandes, on retrouve la même simplicité avec un interrupteur à l'arrière et deux grosses roues codeuses en façade, l'une pour la sélection de la source, l'autre pour le réglage du volume. Une télécommande est également fournie.

Préampli passif LDR au plafond et des étages de puissance au nitrure de gallium

Le Java Single Shot est aussi original par son apparence que par ses circuits. Il est la réunion d'un préampli passif LDR et d'un ampli de puissance en classeD à transistors GaN FET (c'est-à-dire au nitrure de gallium) qui existent également en éléments séparés au catalogue de Java Hi-Fi. L'appareil adopte une architecture particulière pour minimiser les vibrations. Chacun de ses quatre gros pieds en métal dispose d'un patin annulaire en silicone et il est fixé au châssis par le biais d'un gros silentbloc en caoutchouc. À l'intérieur, l'alimentation à découpage, placée derrière un panneau métallique de blindage, et les étages d'entrée sont accrochés tête en bas, au plafond. La section DAC utilise deux puces Burr-BrownPCM1794 (24bits/ 192kHz). Le préampli intégré proprement dit est de type LDR (Light Dependent Resistor). Il n'a pas de gain. Il est donc passif et utilise un contrôle par la lumière par le biais d'optocoupleurs afin d'avoir un minimum de composants électroniques sur le trajet du signal. Ce circuit est à l'origine de la marque Java Hi-Fi. Avant de la lancer, son créateur a en effet commencé par commercialiser un préampli LDR en kit.

L'autre grosse originalité technique du Java Single Shot tient dans ses deux modules de puissance placés chacun au niveau des grilles latérales à ailettes. Il s'agit de modèlesGaNAMP1002 de la marque EAS (Elegant Audio Solutions). Travaillant en classeD, ils ont la particularité d'employer des transistors GaN FET qui ont pour avantage de présenter un temps de réponse extrêmement court.

Une restitution sonore claire, rapide, tout en vitalité

Sur le terrain, au risque d'en décevoir certains, nous n'irons pas jusqu'à dire que le Java Hi-Fi Single Shot est une totale révolution. Il n'en demeure pas moins un appareil puissant, capable de piloter des enceintes difficiles et il se dégage effectivement de sa restitution une signature sonore particulière. L'approche nous rappelle un peu celle que nous avons déjà expérimentée avec l'intégré stéréo NAD M33 doté de modules de puissance Eigentakt provenant de chez Purifi. Habituellement, avec des étages de puissance en classeD, comme par exemple avec notre modèle de référence PrimareI25, on salue la teneur et l'impact dans le grave. En contrepartie, il est fréquent que l'on note une moins bonne définition subjective dans le haut du spectre. Cela peut se traduire par une sensation d'agressivité ou inversement, un manque de brillance et d'ouverture. Avec le Java Single Shot, on n'a pas la densité et la profondeur dans le grave de certains montages en classeD concurrents. En revanche, cet appareil

apporte à la restitution musicale une rapidité et une aération que l'on ne trouve pas ailleurs. C'est un trait de caractère qui peut beaucoup plaire. Le message n'est pas chiche ni exempt de quelques rondeurs dans le bas du spectre, mais il est aussi très clair et extrêmement vif. Il met l'accent sur l'interprétation des musiciens, leurs inflexions et subtiles nuances. L'image sonore prend une tournure holographique. Pour autant, cet ampli Java Hi-Fi ne force absolument pas le trait. D'autres appareils donnent une sensation d'incarnation, de matière bien plus prononcée qui peut parfois virer à la lourdeur. Ici à l'inverse, tout est en légèreté, dynamisme et transparence. La restitution ne traîne jamais, fait preuve d'une excellente définition, regorge d'une multitude de détails tout en restant très souple et fluide.

En résumé

Le Java Hi-Fi Single Shot est un ampli intégré stéréo puissant et très haut de gamme qui ne manque pas d'arguments. Il a un look très original et bien à lui, mais aussi des qualités sonores peu communes. Sa section de préamplification LDR et ses modules de puissance en classeD à transistors GaN FET procurent une restitution sonore très alerte, fine et dynamique.

Spécifications

•Type: ampli intégré

•Puissance: 2 x 200watts sous 8ohms, 2 x 400watts sous 4ohms

•Connectique: 2x entrées Ligne, entrée phono MM, entrée numérique sur USB, Bluetooth AptX, prise casque

•Dimensions: 44 x 41,5 x 13cm

•Poids: 9,5kg

Notre avis

Construction Équipement

Performances

Musicalité

ROKSAN

Atessa Streaming Amplifier

Roksan est une marque anglaise d’électroniques Hifi qui existe depuis une quarantaine d’années. Faisant désormais par�e du groupe britannique Monitor Audio, elle propose une gamme de produits allant à l'essen�el. Le modèle A�essa Streaming Amplifier en est justement une excellente représenta�on. Cet amplificateur connecté perpétue la philosophie de la marque dans le monde du streaming audio. par Alban Amouroux

Un appareil au style résolument moderne

Au fil des générations, Roksan a toujours proposé des produits dont l’esthétique sortait des sentiers battus. Plutôt assez plats, les appareils de la marque ne ressemblent jamais à ceux de la concurrence. C’est bien le cas avec cet intégré Attessa. Par ailleurs, depuis ses débuts, Roksan maintient un ou plusieurs lecteurs CD à son catalogue. Il existe actuellement un modèle dans la gamme Attessa, cette dernière étant complétée par une troisième référence, qui est un amplificateur intégré sans la partie connectée. Le style est donc original, moderne et anguleux. La

façade est biseautée sur les extrémités de sa partie basse pour donner un peu de légèreté à l’ensemble. L’amplificateur Attessa connecté est décliné en noir ou en silver. Dans les deux cas, les inscriptions se font discrètes avec uniquement le logo inscrit en toutes lettres sur la façade. Une fine zone noire horizontale et brillante barre cette façade de part en part. Elle est coupée en son centre par le potentiomètre de volume faisant aussi office de sélecteur de source lorsqu’on appuie dessus en même temps qu’on le tourne. Cet élément a été travaillé dans son épaisseur et les matériaux qui le constituent ont été choisis avec soin afin de lui conférer un aspect luxueux. Il est

massif, agréable à manipuler et offre un certain niveau de résistance.

À gauche du potentiomètre se trouvent quatre touches et un petit écran. La première touche, toujours rétroéclairée, sert à la mise sous tension. À côté se trouvent trois boutons de "transport": lecture/pause, précédent, suivant. L’écran OLED rétroéclairé en orange affiche le logo de la source en cours d’écoute ainsi que les quelques réglages disponibles. La partie à droite du potentiomètre est constituée de fines barres verticales rétroéclairées. Leur nombre indique en permanence le niveau du volume. C’est original une nouvelle fois et bien pensé.

Une amplification maison en classeAB

L’amplificateur est assez lourd; il pèse 10kg sur la balance. L’explication se trouve en partie dans le grand transformateur toroïdal occupant une bonne place derrière la façade. Il alimente directement la carte électronique centrale principale sur laquelle sont fixées quatre capacités de 6800µF.

L’amplification en classeAB a été développée par Roksan qui a créé une plateforme spécifique nommée Euphoria. La partie préamplificatrice travaille exclusivement dans le domaine analogique. On a donc une conception classique, revue avec les technologies et le savoir-faire d’aujourd’hui par les ingénieurs de Roksan. L’Attessa Streaming Amplifier développe 2x80watts efficaces sous 8ohms. Cette carte est accolée directement à un large radiateur quasiment aussi profond que le châssis de l’amplificateur. Une ouverture est pratiquée dans la partie basse du châssis ainsi que sur le capot supérieur. L’air peut donc circuler librement autour du radiateur. Les cartes analogique et numériques sont séparées. Au-dessus de la carte numérique se trouve la carte réseau réalisée en collaboration avec BluOS. L’Attessa Streaming Amplifier bénéficie des mêmes fonctions réseau que les appareils des autres marques sur BluOS telles que Bluesound, NAD, Dali ou Monitor Audio.

Une connectique suffisante à laquelle ne manque que le HDMI

La face arrière du Roksan Attessa Streaming Amplifier est divisée en trois. On trouve tout d’abord à gauche les borniers haut-parleurs de facture classique, qui acceptent les fiches bananes une fois que l’on a ôté les petits capuchons. La partie analogique suit, avec trois entrées RCA et une sortie pre-out. Cette dernière peut aussi servir à alimenter un caisson de basses. La partie numérique comprend quatre entrées bénéficiant du DAC interne 192kHz/24bits et MQA. Et puis c’est là que se trouve la prise réseau pour le streaming audio. L’appareil compte également deux ports USB pour connecter une clé sur laquelle serait stockée une collection de fichiers musicaux. Juste en dessous, le trigger 12V et le port IR peuvent être utiles dans le cas d’un système intégré et évolué. Enfin, la zone ronde découpée dans le châssis sur la droite cache tout simplement l’antenne Bluetooth. Cet équipement est classique. Il permet d’accueillir jusqu’à sept sources externes auxquelles s’ajoutent le réseau et le Bluetooth. Il est à noter que la première entrée RCA est dédiée à une platine vinyle. Elle est associée à une borne de masse, pour les platines avec cellule MM. En revanche, et c’est un peu dommage, nulle trace d’une entrée HDMI ARC. C’est vraiment la seule chose qui manque à cet intégré alors que ce type de port est devenu quasiment la norme désormais. Il se trouve sur l’intégré connecté de la gamme supérieure Caspian, plus puissant mais aussi deux fois plus cher.

Deux applications mobiles pour un contrôle complet

Pour tirer parti de toutes les possibilités connectées de l’Attessa, il faut utiliser une application de pilotage sur smartphone ou tablette. Il y a tout d’abord l’application MaestroUnite partagée entre Roksan et Monitor Audio. Récente, elle a pour but de permettre la configuration de certains produits

de ces deux marques. En ce qui concerne l’Attessa, elle le connecte au réseau WiFi puis donne accès à certains réglages. Il est par exemple possible de gérer la mise en veille automatique, de régler la sensibilité des entrées analogiques ainsi que celle de la sortie casque située en façade. On peut également changer les pictogrammes des différentes entrées. Deux autres réglages sont disponibles via l’écran en façade et à l’aide de la télécommande: le choix d’une entrée analogique en by-pass pour un système home cinéma et la coupure de l’amplification interne pour un usage en mode préampli.

Mais il n’y a aucun réglage audio. Ni dans l’application MaestroUnite, ni dans l’application BluOS. Cette dernière pilote l’amplificateur sur le réseau et lui donne accès à la musique en streaming ou à la musique stockée localement. Les fonctions de cette application sont désormais bien connues avec la lecture en Hi-Res via Qobuz et Tidal, la possibilité de créer des playlists, d’accéder aux radios web, etc. Mais tout ce qui concerne les réglages sonores, y compris la possibilité de gérer le

filtrage de la sortie subwoofer, n’est pas inclus avec l’Attessa. Hormis un réglage de balance, aucune personnalisation n’est possible. L’association de l’amplificateur avec vos enceintes et votre pièce devra donc être bien choisie.

À l’écoute du Roksan Attessa Streaming

Amplifier

L’Attessa Streaming Amplifier joue sur du velours. C’est clairement un appareil doux dans sa restitution sonore, ce qui ne veut pas dire qu’il soit anémique. Au contraire, le grave est dynamique et bien tenu. Le son apparaît comme feutré, dans le bon sens du terme, comme si notre pièce était un peu plus amortie que d’habitude. Le haut grave/bas médium est bien exploré, ce qui bénéficie aux basses et aux contrebasses comme aux voix graves qui profitent de ce léger surcroît de rondeur. Dans notre configuration avec des enceintes Dynaudio Special Forty, l’écoute est à la fois engageante et reposante, pour des heures de musique ininterrompues. Il y a une petite coquetterie dans l’aigu qui peut parfois

mettre ce registre légèrement en avant sur les enregistrements de qualité moyenne. Nous ne sommes pas certains qu’une association avec des enceintes pointues dans ce domaine soit forcément adaptée, surtout qu’il n’y a aucun réglage de tonalité avec l’Attessa, et encore moins de solution de calibrage automatique. Terminons avec la scène sonore: elle est bien dessinée, stable et pleine entre les deux enceintes, sans que ces dernières ne se fassent trop repérer. Globalement, la proposition de Roksan est convaincante.

En résumé

Roksan propose sa propre interprétation de l’amplificateur intégré connecté sous BluOS. Sur le papier, c’est l’équivalent d’un Bluesound Powernode ou d’un NAD C700 V2 tournant eux aussi avec BluOS. Contrairement à ces deux exemples, Roksan a choisi le format Hifi traditionnel pour l’Attessa Streaming Amplifier, dont le design est plutôt bien réussi à notre goût. L’amplification solide en classeAB permet également d’accéder à une sonorité différente. Le résultat est plaisant, mais il faudra soigner l’association avec les enceintes car l'appareil est dépourvu de tout réglage audio. On aime ou on n’aime pas: l'ampli Roksan Attessa, on l’adopte tel qu’il est.

Spécifications

•Type : ampli-streamer Hifi

•Puissance: 2x 80W sous 8Ω, amplification en classeAB

•Rapport signal /bruit : >80dB (à 1W/8Ω)

•Séparation des canaux : >75dB (à 10kHz)

•Réponse en fréquences: 5Hz – 50 kHz (-3dB)

•DAC intégré: 24 bits/192 kHz, MQA

•Entrées : 3x analogiques RCA (dont 1xphono), 4x numériques (2xcoaxiales, 2x optiques), Bluetooth, 2x ports

USB, infrarouge

•Sorties: 2 borniers haut-parleurs, pre-out stéréo, prise casque 3,5 mm, trigger 12V

•Réseau: Ethernet/WiFi, BluOS, AirPlay2, Roon

•Dimensions : 432 x 16 x 373mm

•Poids : 10,4kg

Notre avis

YAMAHA

R-N1000A

Se plaçant dans le milieu de la gamme d’amplificateurs connectés de Yamaha, le RN1000A s’affirme comme un modèle complet et technique. Son design vintage très rassurant ainsi que son tarif raisonnable (1600euros) le rendent assez a�rac�f, malgré l’existence du R-N800A, son quasi-jumeau plus abordable. par Guillaume Fourcadier

Rendez-vous en terrain connu

Sans aucune surprise, et cela sonne comme un compliment, le design du R-N1000A se place dans la droite lignée de ses prédécesseurs, et comme un clone du R-N800A. Son enveloppe très sérieuse, intégralement en métal, va de pair avec une façade en aluminium, tout en boutons, qui rappelle largement les amplificateurs d’antan. Yamaha n’oublie pourtant pas d’y placer un petit écran de contrôle monochrome, invisible lorsque l’appareil est éteint. Celui-ci est bien bâti, élégant, et l’ajout d’un châssis à double fond ainsi que d’une plaque d’amortissement interne lui permet de légèrement se démarquer de son petit frère.

Rétro mais complet

Véritable tout-en-un, le Yamaha R-N1000A assure les fonctions de streamer (lecteur réseau), récepteur

Bluetooth, DAC, tuner, préampli phono et bien sûr d'amplificateur intégré stéréo, tout en se reposant sur une connectique complète. Yamaha ne craint pas de faire cohabiter une entrée phono MM avec une interface HDMI ARC (absente du R-N800A) et organise les contrôles via une télécommande certes chargée, mais très efficace.

Base de l’appareil, la dimension connectée s’exprime sous l’égide de MusicCast, écosystème propre à Yamaha à présent bien rodé. L’application éponyme, bien que son interface soit vieillotte, demeure intuitive et parfaitement stable. Il manque selon nous quelques réglages avancés, mais la marque fait le choix de la simplicité.

À l’usage, difficile de reprocher quoi que ce soit au R-N1000A, qui est aussi agréable à manipuler que véloce. Le basculement entre les différentes entrées, ainsi que la prise en charge des réglages, ne souffrent tout simplement d’aucune latence. Seul l’afficheur, limité par sa taille, pourrait être retravaillé.

Musicalité bien rodée et bien corrigée

Identique à celle du R-N800A, à l’exception de l’étage de préamplification un peu plus travaillé, l’architecture du R-N1000A repose sur un DAC ESS moderne et sur un magnifique circuit d’amplification en classeAB faisant la part belle aux composants de qualité. Capable de délivrer sans mal 100watts par canal sous 8ohms, il n’a presque rien à envier à des créations plus haut de gamme comme le R-N2000A tant il développe un son riche, ni trop sec ni trop rond.

Le R-N1000A n’est certes pas un monstre d’énergie, mais sa puissance est bien dosée. Ainsi ne se laisset-il pas piéger par des enceintes aux basses difficiles à dompter, comme les AE109 d’Acoustic Energy que nous lui avons associées pour l’occasion. De même, sa linéarité admirable dans les aigus permet de transmettre parfaitement les subtilités d’un morceau.

Le petit plus de cet appareil se trouve toutefois dans sa technologie YPAO, correction acoustique appliquée à partir d’une mesure au point d’écoute. Subtil mais présent, ce traitement adoucit les débordements basseux, tout en optimisant la cohérence de la scène sonore.

En résumé

Bien pensé, le Yamaha R-N1000A concilie parfaitement l’essence de la Hifi classique et la modernité connectée. Polyvalent, simple d’utilisation et d’une belle musicalité, cet amplituner-streamer Hifi doté du système de correction acoustique YPAO coche toutes les cases d’un excellent tout-en-un.

Spécifications

•Type: ampli-streamer Hifi avec correction acoustique

•Puissance nominale (de 20Hz à 20kHz, pour une DHT max de 0,07%): 2x100W sous 8 Ω, 2x120 W sous 6Ω

•Fonctions: streamer, DAC, tuner, récepteur Bluetooth, préampli, préampli phono, ampli intégré stéréo

•Connectique réseau: Ethernet, USB-A (lecture de fichiers locaux), puce WiFi avec antenne dédiée, puce Bluetooth

•Entrées numériques: HDMI ARC, USB-B, 2xprises optiques Toslink, coaxiale S/PDIF

•Entrées analogiques: 3xRCA Ligne, RCA phono MM avec prise GND

•Sorties analogiques: RCA préamplifiées, sortie Sub en RCA, 2xborniers stéréo (A et B)

•Sortie Trigger 12V en jack 3,5mm

•Écosystème connecté MusicCast

•Services pris en charge (par MusicCast): Napster, Spotify, Qobuz, Tidal, Deezer, Amazon Music, Radio Internet

Compatibilité réseau: AirPlay2, DLNA/UPnP, Spotify Connect, Tidal Connect

•DAC ESS ES9080Q, compatible PCM 32bits/384kHz et DSD256

•Rapport signal/bruit (pas de précision de mesure):

100dB

•Correction acoustique YPAO

•Dimensions: 435 x 151 x 395mm

•Poids: 12,3kg

Notre avis

Construction Fonctions

Ergonomie

Musicalité

Avecsondesignélégant,ses51canaux,sacom patibilitéDolbyAtm osetDTS:X,etsonsystèm e decorrectionacoustiqueARCGenesis,ilcom binediscrétionetpuissance Unesolutionidéale pourceuxquiexigentunsonrem arquablesanscom prom issurl’intégration

Disponibledèsm aintenantchezlesrevendeursagréésauprixde1.699€.

LES ENCEINTES EN TEST

ASA

Monitor Baby

Le domaine de la Hifi et plus par�culièrement celui des enceintes Hifi a ceci d'intéressant qu'il n'est pas uniquement réservé aux grandes entreprises interna�onales. Il donne également la possibilité à des sociétés ar�sanales locales de �rer leur épingle du jeu et d'apporter leur pierre à l'édifice. ASA, pour Atelier de Synergie Acous�que, fait par�e de ces en�tés françaises de proximité. Nous la retrouvons une nouvelle fois avec la dernière version de son enceinte Monitor Baby, la plus abordable de la gamme. par Pierre Stemmelin

L'ASA Monitor Baby est une enceinte compacte, deux voies, accordée en bass-reflex par un évent frontal. C'est un produit très traditionnel et d'un grand classicisme dans son approche. Elle ne

présente rien d'extraordinaire en termes de finitions ou d'innovation technique. Cependant, tout dans son assemblage témoigne d'une attention peu commune à la qualité et au choix des composants.

Une Monitor Baby qui a plus l'air d'un gros bébé

Pour une petite enceinte moniteur deux voies, l'ASA Monitor Baby est particulièrement lourde et massive. Cela s'explique par la structure de son ébénisterie réalisée en panneaux de médium jusqu'à 30mm d'épaisseur, ce qui est tout à fait inhabituel. La caisse, aux arêtes largement chanfreinées, revêtue d'une peinture satinée, prend ainsi plus de poids et de volume. À l'avant, les haut-parleurs sont installés au plus près l'un de l'autre afin d'obtenir une meilleure fusion des registres. Ce sont des modèles haut de gamme, de la série Prestige de Seas, fabriqués en Norvège. Le boomer est un H1456-08 ER18RNX de 18cm à cône en papier et fibre de roseau. Le tweeter, positionné de façon désaxée (de façon opposée entre l'enceinte droite et la gauche), porte la référence H1017-06 27TFFCD. Il est équipé d'un dôme textile de 25mm associé à une chambre d'amortissement arrière. Ces transducteurs sont câblés au plus court, avec des fils soudés, et fixés aux baffles par le biais de vis sur inserts métalliques. Le filtre est de son côté une pièce d'anthologie technique utilisant des composants audiophiles de premier ordre dont les pattes sont coulées dans de la résine de manière à éliminer toute vibration et effet microphonique. L'ASA Monitor Baby est non seulement fabriquée en France, à Semussac en Charente-Maritime, mais utilise en outre des composants européens (selfs Jantzen, condensateurs SCR et résistances SETA). On note enfin le soin apporté à l'amortissement interne de la charge. Le fond est couvert de Dacron tandis que les flancs sont tapissés de mousse acoustique.

Une restitution sonore tout en aisance et consistance

D'un rendement plus qu'honorable pour de petites deux voies et dotées d'évents frontaux permettant de les coller au mur si besoin, les ASA Monitor Baby sont très faciles à placer et alimenter. Cela n'empêche pas de les associer à un ampli audiophile performant, car elles le méritent.

Leur restitution est chaleureuse, avec un grave généreux et des aigus d'une grande douceur. Cependant, rien ne paraît dans l'excès. Tout juste remarque-t-on que la courbe de réponse est subjectivement légèrement descendante, favorisant une écoute reposante, pas du tout rentre-dedans et sans aucun aspect agressif.

La fusion entre le bas et le haut du spectre est fort réussie. La cohésion d'ensemble est parfaitement

assurée. L'image stéréophonique est ample, assez profonde. Elle prend forme aussi bien dans le cadre d'une écoute à distance qu'en champ proche, ce qui est l'avantage d'enceintes conçues comme des moniteurs de studio.

Malgré l'équilibre descendant, le son n'apparaît pas étouffé ou trop sombre. Cela est certainement dû en bonne partie à la qualité des ébénisteries qui, par leurs parois très épaisses, minimisent grandement les colorations de caisse. Les performances des haut-parleurs s'expriment ainsi dans les meilleures conditions. Le grave demeure très vivant, nuancé et non répétitif, tandis que le médium est ouvert, aéré, d'une superbe richesse. Sans jamais forcer le trait, les ASA Monitor Baby font preuve d'une excellente définition.

En résumé

Les ASA Monitor Baby sont des enceintes Hifi compactes qui s'inscrivent dans la tradition artisanale locale. Elles sont proposées à un prix certes élevé mais pas du tout délirant compte tenu de leur mise au point méticuleuse ainsi que leur fabrication ultra sérieuse, assurée en France, à partir de composants européens. Elles dénotent un vrai savoir-faire d'acousticien. Leur restitution sonore est signée d'un équilibre subtil, doux et chaleureux, d'une excellente cohésion, de timbres très riches et d'une belle définition.

Spécifications

•Type: enceinte compacte, 2voies, bass-reflex, avec évent tubulaire frontal

•Haut-parleurs: boomer de 18cm à membrane en papier et fibre de roseau, tweeter à dôme textile de 25mm

•Bande passante utile: 35Hz à 25kHz

•Sensibilité: 89dB/1W/1m

•Impédance: 8Ω

•Puissance efficace/musicale: 80/160W

•Dimensions: 25 x 37 x 33cm

•Poids unitaire: 14kg

•Fabrication: France

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

DALI

Rubikore 6

Les Kore, lancées en 2022, ont marqué une étape importante dans le parcours de Dali. L'étude de ces enceintes High-End, qui pour nous sont des références absolues, a permis au constructeur danois de faire de gros progrès techniques. Deux ans après, ces avancées se retrouvent mises en œuvre dans la gamme d'enceintes Rubikore, certes assez haut de gamme, mais accessible au grand public audiophile. Voyons ce qu'elles apportent avec la colonne Rubikore6.

La nouvelle Rubikore6 est proche en apparence de la Rubicon6 qui la précède. Son design demeure relativement sobre et discret. Ses dimensions sont identiques. Elle reprend le même type d'architecture acoustique deux voies et demie plus une demie, à quatre haut-parleurs, avec deux boomers de 16,5cm, un tweeter à dôme de 29mm et un super tweeter à diaphragme plat de 17x45mm. Cela montre que Dali a de la constance et de la suite dans les idées. Avec cette nouvelle enceinte, son objectif n'est pas de changer une recette qui fonctionne déjà très bien, mais de l'optimiser encore un peu plus.

Des technologies dérivées des enceintes

High-End de référence Kore

Par rapport aux Rubicon6, un œil attentif remarquera cependant plusieurs améliorations d'ordre esthétique comme les pieds en métal, plus larges, apportant une très bonne stabilité, ou encore le cache haut-parleurs tendu d'une toile tissée plus qualitative. Dali a nettement progressé sur la qualité de finition. Ses ébénisteries ne sont plus soustraitées. Le fabricant maîtrise désormais de bout en bout la fabrication des Rubikore6. Sur l'exemplaire en version bois ambré que nous avons reçu, le

revêtement laqué était d'une profondeur et d'un état de surface exemplaires. Mais les changements importants sont ailleurs. Le plus visible concerne tout d'abord la membrane des boomers, de type Clarity Cone, toujours de teinte brune, en papier et pulpe de bois. Elle comporte désormais de petites moulures en arc sinusoïdal et sa courbure au niveau de la liaison avec le boomer a été redessinée afin d'améliorer le travail en piston. Cette membrane est toujours associée à un moteur SMC, à double aimant en terre rare, exclusif à Dali. La section des transducteurs pour l'aigu évolue également. Le tweeter est doté d'un nouveau dôme textile issu de la Kore. L'entrefer de son moteur ne comporte plus de ferrofluide, de manière à donner plus de liberté et vivacité à la restitution des hautes fréquences. Le super tweeter n'est plus dit "à ruban", mais désormais annoncé comme "planar magnetostatic".

Le filtre de la Rubikore6 conserve les mêmes fréquences de coupure que celui de la Rubicon6 (800Hz, 2,6kHz et 14kHz). Mais il possède désormais un support et des composants de plus haute qualité: selfs SMC-Kore (à noyau SMC) et capacités Mundorf MCap notamment. Enfin, l'ébénisterie présente un baffle et un dos bombés. Elle est construite en panneaux de médium de 19 à 26mm d'épaisseur. Chose inhabituelle, la charge dans le grave est divisée en deux compartiments internes par un panneau incliné. Chaque boomer dispose d'un volume indépendant, accordé par un évent tubulaire dorsal, à embouchure évasée et striée pour limiter les turbulences ainsi que les bruits d'air.

Un grave explosif et une démonstration de transparence dans le haut du spectre

Bien qu’elles soient résolument haut de gamme, les Dali Rubikore6 restent des colonnes d'un gabarit très raisonnable. Leur restitution sonore en est d'autant plus impressionnante. À l'écoute, on est immédiatement surpris par l'ampleur et la vigueur du registre grave. Cela s'exerce aussi bien à très bas niveau qu'à volume beaucoup plus élevé, car la tenue en puissance est également remarquable. Les basses sont en outre très propres et percutantes. Pour la mise en œuvre, cela demande quelques précautions, afin de tirer tout le parti de ces graves extrêmement musclés. Selon nous, les Dali Rubikore6 ne sont pas idéales dans les petites pièces (moins de 20 à 25m2). Il faut prévoir de pouvoir les décoller du mur de plusieurs dizaines de centimètres. Ces enceintes ne sont certes pas spécialement difficiles à alimenter. Leur rendement, sans être élevé, est correct. Elles sonnent déjà très bien avec à peu près n'importe quelle électronique. Mais si l'on veut exploiter leur plein potentiel, un

ampli neutre, précis, très costaud dans le bas du spectre est recommandé. Les Dali Rubikore6 brillent également dans le haut du spectre. Leur couple tweeter/super tweeter fait preuve d'une transparence que nous n'avons que très rarement rencontrée. La restitution des effets d'écho, des micro-réverbérations, des petits bruits de microphones est d'une acuité exemplaire. Cela rend l'acoustique du lieu d'enregistrement presque palpable, avec une impression de présence très marquée, notamment sur les voix, et une sensation d'espace ainsi que d'aération fascinante. Heureusement, cela ne se traduit aucunement par un caractère trop froid ou trop analytique. Les registres médium et aigu sont au contraire d'une grande fluidité et fusionnent avec bonheur. C'est une démonstration de définition, mais aussi de maîtrise et de douceur.

En résumé

Les enceintes Hifi Dali Rubikore6 sont des colonnes d'un format très raisonnable, d'une superbe qualité de fabrication et finition, délivrant des performances de championnes. Elles sont aussi impressionnantes par la virulence et l'ampleur de leur registre grave que par leur éblouissante définition dans le haut du spectre.

Spécifications

•Type: enceinte colonne, 2,5+0,5 voies, accordée en bass-reflex par 2évents dorsaux

•Haut-parleurs: 2x boomers de 16,5cm à membrane en papier et fibre de bois, tweeter à dôme textile de 29mm, super tweeter planaire magnétostatique à diaphragme de 17x45mm

•Réponse en fréquences: 38Hz à 34kHz à ±3dB

•Sensibilité: 88,5dB/2,83V/1m

•Impédance nominale: 4ohms

•Niveau SPL max.: 110dB

•Puissance recommandée: 40 à 200watts

•Fréquences de coupure du filtre: 800Hz, 2,6kHz, 14kHz

•Dimensions hors pieds: 20 x 99 x 38cm

•Poids: 23kg

Notre avis

Construction Design - finition

Performances Musicalité

DYNAUDIO

Contour Legacy

Dynaudio a été fondé en 1977. C’est aujourd'hui le plus grand constructeur d'enceintes acous�ques et haut-parleurs danois. Fort du succès de son enceinte de bibliothèque Heritage Special, il nous propose avec la Contour Legacy un nouveau modèle d'esprit revival. Proposé à 12000€ la paire, celui-ci s'inscrit dans une démarche d'ar�sanat de luxe. Il est en effet fabriqué à la main, en édi�on limitée, dans les ateliers de Dynaudio à Skanderborg. Mais il ne s'agit pas d'un produit de luxe "m'as-tu-vu". Au contraire, la Contour Legacy est une colonne2,5 voies de taille modeste, un concentré de technologies et de savoir-faire haut de gamme qui cache son jeu. par Pierre Stemmelin

La Dynaudio Contour Legacy est une réédition de la Contour1.8. Celle-ci a été commercialisée au début des années1990 et fut l’un des best-sellers du constructeur danois au siècle dernier. Son prix s’élevait alors à un peu moins de 20000FF (Francs français) la paire, ce qui équivaut à un peu plus de 5000€ d'aujourd'hui (en euro/Franc constant).

La Dynaudio Contour Legacy est une enceinte colonne Hifi de dimensions très raisonnables, à même de trouver sa place dans la plupart des intérieurs. Son apparence est extrêmement proche de celle de la Contour1.8 d'origine. Son ébénisterie, aux parois parallèles et aux angles droits, est habillée d'un beau placage en noyer américain. Elle repose sur un lourd socle en fonte qui lui assure une très bonne stabilité et pouvant accueillir les pointes de couplage fournies. Son baffle et les arêtes de sa façade sont soulignés par de discrets chanfreins. L'apparence est donc traditionnelle et à l'ancienne, mais, comme nous allons le voir, à l'intérieur, les technologies sont au top.

Des haut-parleurs électrodynamiques d'exception

Dans les années1990, les transducteurs Dynaudio étaient déjà connus pour être parmi les meilleurs et les plus performants, cela pour leurs architectures exclusives que l'on ne rencontrait pas ailleurs. Les haut-parleurs de la Contour Legacy en sont les versions de dernière génération et conservent leur différence.

Le boomer de la Dynaudio Contour Legacy et le transducteur de médium-grave sont des modèles identiques, de 18cm. Ils sont équipés d'une membrane MSP en polypropylène chargé de magnésium et silicate ainsi que d'un très sérieux saladier en métal moulé sous pression. Leur particularité se niche au niveau de leur moteur. La bobine mobile, très large, d'environ 7,5cm de diamètre, se meut non pas au centre de l'aimant, mais à l'extérieur de celui-ci. L'aimant est par ailleurs en néodyme et non en simple ferrite, ménageant un large puits de ventilation central. Cette architecture particulière permet un contrôle d'une force et d'une précision supérieures à ce que l'on obtient avec un boomer de structure traditionnelle. Monté sur un support en métal de grande dimension, le tweeter est quant à lui un modèle Esotar3 à dôme en soie imprégnée de 28mm. Il dispose d'un aimant néodyme extrêmement puissant et d'un système d'amortissement arrière complexe afin d'éviter les résonances et diffractions parasites.

Une ébénisterie à l'ancienne construite dans les règles draconiennes de l'art et un filtre en composants audiophiles haut de gamme

L'ébénisterie de la Dynaudio Contour Legacy est assemblée à partir de panneaux de médium de 19mm d'épaisseur. On remarque qu’ils sont d'une densité et d'une dureté supérieures. Pour éviter qu'ils ne travaillent avec le temps, ils sont revêtus d'un placage bois sur leurs deux faces, externe et interne.

Un très sérieux travail d'amortissement et rigidification a par ailleurs été réalisé. Trois panneaux ajourés de renforts horizontaux sont présents, de même que de petits panneaux de doublage en aggloméré d'environ 8mm d'épaisseur. Le tout est complété par divers habillages internes en mousse et laine synthétique. La charge est accordée en bass-reflex par deux très longs et larges évents tubulaires dorsaux, un en haut et l'autre en bas. Des bouchons en mousse, à utiliser lorsque l'enceinte est placée près d'un mur, sont livrés avec la Dynaudio Contour Legacy.

Le filtre utilise des capacités Mundorf et Duelund Coherant Audio ainsi que des selfs très largement

Spécifications

•Type: enceinte colonne2,5voies

•Haut-parleurs: boomer et transducteur de médiumgrave MSP de 18cm, tweeter à dôme textile de 28mm

Esotar3

•Accord de la charge: bass-reflex par deux évents

tubulaires dorsaux

•Sensibilité: 90dB/2,83V

•Puissance admissible CEI: 300watts

•Impédance nominale: 4ohms

•Réponse en fréquence: 42Hz à 29kHz

•Dimensions: 208 x 995 x 352mm

•Poids: 32,5kg

•Finition: placage noyer américain

•Fabrication: Danemark

Notre avis

Construction Design - finition

Performances

Musicalité

dimensionnées. On note que tous les éléments de l'enceinte sont vissés sur inserts métalliques.

À l'écoute: c'est qui les patronnes?

Sur le terrain, les Dynaudio Contour Legacy ne sont pas des enceintes démonstratives qui font de l'esbroufe ni du rentre-dedans. Mais il ne faut pas longtemps pour se rendre compte qu'il s'agit de colonnes Hifi peu communes. Leur restitution est particulièrement carrée, précise et rigoureuse. Avec elles, il est préférable d'avoir une bonne source, d'une excellente définition, et un ampli costaud, sinon elles le font savoir. Non pas que leur rendement soit trop limité ou qu'elles soient de caractère trop chirurgical, mais plutôt parce qu'elles ne surinterprètent pas.

Bien drivées, les Dynaudio Contour Legacy sont en mesure de descendre très bas en fréquence pour leur gabarit, tout en donnant une très belle ouverture au haut du spectre. Surtout, elles le font de façon extrêmement propre et avec une très grosse tenue en puissance. C'est un de leurs énormes points forts. On peut pousser le volume très haut, le son reste parfaitement en place,

absolument pas criard dans les aigus, sans effet d'aboiement dans le médium ni débordements dans les basses. La distorsion, les résonances, les colorations sont à des niveaux très reculés. Quel que soit le volume, la restitution demeure toujours très posée, maîtrisée, analytique sans être trop incisive. On n'a pas l'impression de s'en mettre (trop) plein les oreilles, mais qu'au contraire, tout est sous contrôle. Cela peut parfois donner la sensation de rester sur sa faim, mais on ne peut que saluer l'approche très pro des Contour Legacy. Elles ont les qualités d'excellentes enceintes de monitoring qui permettent de tout entendre, pendant des heures, sans fatigue auditive. On apprécie la densité, la tenue et la profondeur de leur grave, leur registre médium plus mat que brillant, leur aigu d'une très grande finesse et précision. L'équilibre tonal est subjectivement légèrement descendant, mais d'une excellente linéarité. L'image stéréophonique, enfin, est du même acabit, dans le juste milieu, ni étriquée ni d'une ampleur démesurée. Que ce soit à faible ou à fort volume, elle reste parfaitement cadrée et focalisée, sans effets artificiels de projection vers l'avant ou sur les côtés.

KEF

Q3Meta

Peu à peu, KEF intègre sa technologie Meta sur toutes ses gammes d'enceintes, même les plus abordables. Avec sa nouvelle enceinte de bibliothèque Hifi Q3Meta, le constructeur démocra�se réellement sa formule, dans un produit compact et assez abordable (700euros la paire). par Guillaume Fourcadier

Un format rassurant

Pas de transformation esthétique, KEF exploite à l'identique le design des bonnes vieilles Q350. Ainsi les Q3Meta conservent-elles le même sérieux et le

même classicisme esthétique que leurs aînées. Nous avons affaire à des enceintes de bibliothèque aux dimensions très standard et aux lignes simples, sans courbes ni excentricités. KEF joue de cette simplicité, les Q3Meta parvenant

à s'harmoniser avec tous les intérieurs grâce à leurs finitions sobres. Pas aussi attirantes que des LS50 Meta, ces enceintes n'en sont pas moins sérieusement conçues, si bien qu'il est difficile de relever de véritables défauts de finitions. Le coffret est plutôt dense, avec un poids bien réparti dans la base et une visserie très discrète. Quant au placage satiné, en vinyle imitant les veinures du bois, il parvient à ne pas faire trop "plastique".

Contrairement à la précédente génération, KEF n'omet pas de livrer son enceinte Q3Meta avec un cache de protection des haut-parleurs en tissu, sobre mais efficace.

Une précision rare

Assez surprenante pour une enceinte aussi abordable, l'architecture acoustique de la Q3Meta repose sur un transducteur Uni-Q de 12ème génération, comme celui qui équipe la dernière gamme LS50. Ce haut-parleur coaxial comprend un tweeter à dôme ventilé de 25mm à dôme en aluminium avec technologie d'amortissement MAT à base de métamatériaux, ainsi qu'un transducteur de basses/médiums annulaire de 165mm avec cône en aluminium. Outre l’intégration du MAT, KEF a amélioré le circuit de filtrage par rapport à la génération précédente.

D’un raffinement rare, le son délivré par les Q3Meta montre un niveau technique dans les médiums et les aigus qu’on ne retrouve habituellement que dans des gammes de prix supérieures. Les détails fourmillent et la séparation des instruments est exemplaire, sans que le transducteur ne paraisse jamais en difficulté. Avec leur réponse en fréquences descendante (aigus légèrement atténués) mais sans pics ni creux marqués, les Q3Meta parviennent à restituer un son qui ne semble ni agressif ni voilé. Le haut-parleur Uni-Q fait montre d’une immense polyvalence, sans aucune exubérance.

Autre avantage: la paire de KEF Q3Meta délivre une scène sonore d’une grande cohérence, profitant à fond de l’architecture coaxiale du haut-parleur Uni-Q. Si la dispersion n’est pas la plus large du marché, elle se révèle absolument uniforme dans les aigus, d’où un sweet spot (point d’écoute idéal) étonnamment vaste. Il faut malgré tout relever l’un des rares défauts de ces enceintes: leur comportement moins impressionnant dans les basses. Les Q3Meta assurent une réelle assise dans l’écoute, avec une extension plus qu’honnête, mais elles ne sont pas spécialement percutantes et n’évitent pas quelques débordements dans les très basses fréquences. Il est parfois préférable, notamment sur de la musique classique ou du jazz, d’utiliser les bouchons d’évents livrés avec les enceintes.

En résumé

Discrètes et bien conçues, les enceintes de bibliothèque KEF Q3Meta profitent largement des capacités du haut-parleur Uni-Q de 12ème génération. Une démonstration de musicalité et d’ouverture, qui ne trouve ses limites que dans le bas du spectre.

Spécifications

•Type: enceintes passives

•Architecture deux voies avec charge bass-reflex

•Haut-parleurs: Uni-Q de 12ème génération avec amortissement MAT à base de métamatériaux

•Tweeter de 25mm à dôme en aluminium

•Woofer annulaire de 16,5cm à cône aluminium

•Réponse en fréquences annoncée (-3dB): 49Hz –20kHz

•Impédance nominale: 4ohms

•Impédance minimale: 3,2ohms

•Sensibilité: 87dB

•SPL max: 109dB

•Puissance d’amplification recommandée: 15 – 150W

•Dimensions: 357 x 210 x 305mm

•Poids: 8,2kg

•Finitions: noir satiné (version testée), blanc satiné, noyer

Notre avis

Construction Design - finition

Performances

Musicalité

MONITOR AUDIO

Gold1006G

Il y a une décennie, dans le domaine des enceintes Hifi, la tendance était principalement à la compacité. Mais depuis quelques années, on voit revenir en grâce les grosses enceintes de type moniteur parfois de type trois voies. Ces modèles ont souvent un look très vintage rappelant les créa�ons de la glorieuse époque de la stéréo, remontant aux seven�es. La marque anglaise Monitor Audio, avec sa nouvelle Gold1006G, propose une approche beaucoup plus moderne. Cela se ressent clairement dans le design du produit et va de pair avec des haut-parleurs à la pointe. par Pierre Stemmelin

Monitor Audio a totalement refondu sa série d'enceintes Hifi et home cinéma Gold cet été. Celleci passe en version 6G, pour sixième génération. Pour l'occasion, la marque britannique a revu la structure de la gamme. Le modèle dipolaire surround GoldFX5G disparaît en effet au profit d'une enceinte murale Gold On-Wall6G plus en phase avec les attentes actuelles. De leur côté, les colonnes Gold200 et 3005G se transmutent en Gold300 et 5006G, dotées d'un nouveau transducteur de médium de plus grand diamètre. La voie centrale GoldC2506G évolue également en adoptant ce nouveau transducteur de médium. Enfin, une petite enceinte de bibliothèque Gold506G fait son apparition en début de gamme, et surtout la Gold1006G, qui nous intéresse ici, gagne un échelon, passant de deux à trois voies.

Trois voies propriétaires avec un vrai woofer de 20,3cm, un transducteur de médium qui voit plus large et un tweeter de type Air Motion Transformer

Malgré ses trois voies, la Monitor Audio Gold1006G est une enceinte qui demeure encore relativement compacte. Il n'est certes pas question de la loger dans une petite étagère de bibliothèque, mais son pied support Monitor AudioST-2 (à 675€ la paire) n'est qu'optionnel. Elle peut trouver facilement sa place sur un buffet. Les trois transducteurs qui équipent l'enceinte sont exclusifs à Monitor Audio et utilisent des technologies propriétaires. Le haut-parleur de grave est un woofer de 20,3cm, doté d'un châssis en fonte et très sérieusement motorisé (bobine mobile ventilée de 5cm et aimant de 12,5cm de large). Il est doté d'une membrane C-CAM (Ceramic-Coated Aluminium Magnesium) de profil concave comportant des reliefs dessinant une matrice en nid d'abeilles dite HDT (Hexagonal Diaphragm Technology). On retrouve le même type de membrane sur le transducteur de médium qui, sur la série Gold6G, mesure désormais 7,6cm de diamètre contre 3,6cm sur la série de précédente génération. Le tweeter provient quant à lui de la série d'enceintes haut de gamme Platinum3G. De type MPDIII (Micro Pleated Diaphragm), il possède une membrane plissée d'environ 4 x 4cm à la manière d'un Air Motion Transformer.

Un design plus épuré, mais des détails de finition toujours très soignés et un filtre qui ne va pas à l'économie

Au niveau du design, on note également des évolutions. Les enceintes Monitor Audio Gold6G

sont désormais fabriquées en Chine. Avec la Gold1006G, fini les arêtes arrondies ou les parois latérales fuyantes de la série Gold5G. Même si une crête métallique décorative est conservée sur le dessus, le dessin est plus sobre et le coffret est totalement parallélépipédique avec des angles droits. Les détails de finition n'en restent pas moins très soignés comme en témoignent l'amorce de pavillon du médium, la grille à découpes en nid d'abeilles du tweeter ou encore les deux caches en tissu aimantés épousant les contours des hautparleurs.

L'ébénisterie est accordée en bass-reflex par un évent arrière tubulaire de type HiVeII, à embouchure striée. Elle est construite en panneaux de médium de 19mm, avec cadre de renfort et plaques de mousse d'amortissement internes. Les transducteurs n'y sont pas directement fixés par l'avant. Ils sont plaqués au baffle par traction. Trois grandes tiges filetées, arrimées à l'arrière du coffret, sont vissées au dos des moteurs du woofer et du tweeter ainsi qu'au pot de charge close du transducteur de médium.

Spécifications

•Type: enceinte compacte3voies

•Sensibilité: 86,5dB pour 2,83 V/1m

•Amplification recommandée: 130 à 500watts

•Puissance continue admissible: 250watts

•Impédance nominale/minimale: 4/3,9ohms à 140Hz

•Haut-parleurs: woofer HDT C-CAM de 20,3cm, médium

HDT C-CAM de 7,6cm, tweeter MPDIII d'environ 4x4cm

•Réponse en fréquences en champ libre à -6dB: 49Hz à 60kHz

•Réponse en fréquences dans une pièce à -6dB: 32Hz à 60kHz

•Niveau maximal: 119dB SPL

•Accord de la charge: bass-reflex par évent arrière

HiVeII

•Fréquence d'accord de l'évent: 38Hz

•Fréquences de coupure du filtre: 700Hz et 2,6kHz

•Dimensions: 230 x 447,7 x 357,3mm

•Poids: 14kg

•Fabrication: Chine

Notre avis

Construction Design - finition

Performances

Musicalité

Enfin, on note que le filtre de la Monitor Audio Gold1006G n'est pas conçu à l'économie. Il utilise du câble de liaison argenté ainsi que des condensateurs à film (MET, MPT) et des résistances cémentées réalisées sur cahier des charges.

Une autoroute trois voies pour la musique?

Concevoir une enceinte deux voies qui sonne bien et de façon naturelle, c'est assez facile. En trois voies cela devient beaucoup plus compliqué, car multiplier les haut-parleurs, c'est aussi multiplier les contraintes. On peut d'emblée dire que Monitor Audio réussit très bien l'exercice avec ses nouvelles Gold1006G.

La sonorité de ces enceintes est, comme on pouvait s'y entendre, assez chaleureuse et ronde. Le rendement n'est pas très élevé et le bas-médium manque d'un soupçon d'aération, ce qui est en partie inhérent à la configuration trois voies. Mais les Gold1006G compensent cela par un très bon équilibre, une excellente maîtrise et un haut du spectre superbe.

Alimentées par un ampli Hifi costaud et dynamique, elles montrent leur force et leur punch dans le grave. Elles ont des basses relativement profondes et amples, mais aussi très bien tenues. Au cas où les enceintes seraient placées très proches d'un mur, des bouchons en mousse pour les évents sont fournis afin d'éviter les débordements. Aux mesures, la réponse en fréquences, d'une belle

linéarité, est légèrement remontante. Le rendu subjectif est différent. Le haut-médium et l'aigu sont d'une grande définition, très ouverts et détaillés, mais aussi tout en finesse. Ils ne semblent ni agressifs ni trop brillants ou trop clairs, donnant au contraire une excellente sensation de douceur et de filé.

La mise en phase des trois haut-parleurs est par ailleurs très bien ajustée. Le son est propre et carré, sans effet cacophonique lorsque l'on pousse le volume, tandis que l'image stéréophonique est bien stable. Les Monitor Audio Gold1006G ne sont pas les enceintes les plus explosives et démonstratives que nous ayons écoutées, mais elles réunissent un beau cocktail de qualités, soignent l'équilibre tout en sachant être un peu joueuses et ne pas manquer de caractère.

En résumé

Les Monitor Audio Gold1006G sont des enceintes Hifi qui tranchent avec ce que l'on a l'habitude de rencontrer. De type trois voies, elles sont un peu plus dures à caser et alimenter que des modèles de bibliothèque deux voies, mais exploitent très bien cette configuration. Cocktail réussi de maîtrise, performances et générosité, elles brillent par leur réponse en fréquences étendue ainsi que par leur registre haut-médium d'une très belle définition et aération.

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PYLON

2550 €

Diamond 25 mkII

Pylon Audio est un constructeur polonais d'enceintes acous�ques. Sur le dernier salon High End de Munich, il présentait les stratosphériques Amethyst. Mais en dehors de ce�e digression vers l'audio de luxe, il est plutôt du genre à proposer des produits démocra�ques. Tous ses modèles sont posi�onnés entre quelques centaines d'euros et moins de 10000€ la paire. Sa colonne Diamond25mkII, que nous testons ici, s'inscrit dans ce�e approche audiophile abordable tout en affichant un léger, mais certain, penchant haut de gamme. par Pierre Stemmelin

Une silhouette penchée vers l'arrière et une finition sur-mesure

La Pylon Diamond25mkII est une colonne2,5voies. Présentant une façade relativement étroite, elle se démarque immédiatement par son ébénisterie légèrement inclinée vers l’arrière, qui lui confère une silhouette bien particulière. Montée sur une base qui dépasse vers l'arrière afin d'assurer une stabilité correcte, l'enceinte est disponible en finition chêne huilé dans sa version de base. Mais elle est également proposée en versions vernies, laquées et dans toutes les teintes du nuancier RAL moyennant un supplément de 215 à 550€ pour la paire.

De petits haut-parleurs, mais de qualité, associés à un filtrage en l'air

En dehors de son inclinaison vers l'arrière, le coffret de la Pylon Diamond25mkII présente une construction très classique et presque basique, sans décorations ni usinages superflus. Néanmoins, il témoigne de beaucoup de soin et d'un vrai savoirfaire. La structure externe est réalisée en panneaux de médium de 19mm. Elle est renforcée intérieurement par plusieurs cadres horizontaux, non pas en MDF mais en aggloméré afin de parfaire l'amortissement. La charge interne est intégralement tapissée de panneaux de mousse et

la base est remplie de laine sur plusieurs dizaines de centimètres de hauteur. L'accord bass-reflex est réalisé par deux larges évents tubulaires dorsaux, centré sur une fréquence d'environ 50Hz. Pour ce qui concerne les haut-parleurs de la Diamond25mkII, Pylon ne les fabrique pas luimême et ne s'en cache pas. Le constructeur indique clairement les références qu'il utilise. Il s'agit de modèles customisés, petits par la taille, mais de qualité supérieure. Le tweeter à dôme textile de 19mm, moteur à aimant néodyme et double chambre d'amortissement, est dérivé d'un Scan SpeakD2010/851300. Le transducteur de médium/ grave et le boomer sont des unités Seas de 13cm, à cône en papier enduit, développés sur la même base. Construits au sein d'un châssis en métal moulé, ils disposent d'une très confortable motorisation à aimant ferrite. Le transducteur de médium-grave (SeasCA15RLY/P_CUSTOM) se démarque du boomer (SeasCA15RLY) par son ogive solidaire du noyau en lieu et place du traditionnel cache noyau mobile.

On remarque que ces haut-parleurs ne sont pas branchés au filtre par le biais de cosses, mais directement soudés aux câbles de liaison, ce qui montre le soin artisanal méticuleux apporté à l'assemblage. Le filtre est de son côté câblé en l'air et utilise des composants de bon niveau avec notamment des condensateurs MKP.

À l'écoute, elles font dans la dentelle et envoient du lourd

Les Pylon Diamond25mkII sont assez surprenantes. Au vu de leur frêle silhouette et de leurs hautparleurs de basses de petit diamètre, on s'attendait à une restitution sonore relativement légère. Et au contraire, à l'écoute, la première chose qui saute aux oreilles, c'est la générosité du registre grave. La réponse en fréquences subjective n'est pas montante comme on pouvait s'y attendre, mais légèrement descendante, avec une excellente extension sur les premières octaves. Ces colonnes Pylon donnent ainsi une sensation de grande profondeur dans le bas du spectre. Alors oui, ce ne sont pas les enceintes Hifi les plus neutres qui soient. Pour arriver à ce résultat, elles usent d'artifices avec pour contrepartie un rendement un peu bas et une tenue en puissance certes tout à fait suffisante pour se faire plaisir dans une pièce de taille raisonnable, mais pas très élevée. Heureusement, cet artifice est savamment mesuré et dosé. À moins qu'elles n'y soient trop encouragées (pièce trop petite, placées en coin, collées au mur ou alimentées par un ampli mou), les Pylon Diamond25mkII délivrent un grave qui a de la

tenue et de l'impact.

Ce grave qui déménage est contrebalancé par un registre médium détaillé, aéré et subtil ainsi que des aigus qui savent être doux sans pour autant paraître éteints. À cela s'ajoute une image stéréophonique de belles dimensions, avec un bon centrage. La scène sonore s'étale en profondeur. Elle parvient à prendre un peu de hauteur et n'est pas écrasée au sol comme c'est parfois le cas avec les enceintes dont le baffle est incliné vers l'arrière.

En résumé

Les colonnes Pylon Diamond25mkII sont d'un petit gabarit, mais s'amusent à l'écoute à paraître bien plus grosses qu'elles ne le sont. Elles ne sont pas neutres. Elles ont des limites. Il ne faut pas trop les pousser dans leurs retranchements. Mais elles sont ultra séduisantes pour des écoutes à niveau raisonnable. Les basses sont denses. Le reste du spectre est très élégant et détaillé. On obtient de bonnes sensations sans avoir à pousser le volume. Ces enceintes Hifi ne sont pas neutres, elles en font parfois un peu trop. Mais elles sont aussi pour nous un petit coup de cœur.

Spécifications

•Type: enceinte colonne passive, 2,5voies

•Accord de la charge: bass-reflex, par deux évents tubulaires arrière

•Puissance admissible nom./max.: 100/200watts

•Bande passante: 36Hz à 20kHz

•Impédance moyenne: 4ohms

•Sensibilité: 87dB

•Haut-parleurs: boomer de 13cm, médium/grave de 13cm, tweeter à dôme de 19mm

•Finitions: chêne huilé (11 teintes possibles), chêne verni (wengé, noir, noyer, cerisier, naturel), peinture laquée (blanche ou noire), peinture mate (blanche ou noire), toutes les couleurs du nuancier RAL sur commande

•Dimensions: 165 x 980 x 410mm

•Poids: 19kg

•Fabrication: Pologne

Notre avis

Construction Design - finition

Performances

Musicalité

Lumina I SONUS FABER

Enceintes passives les plus abordables et les plus compactes du catalogue de Sonus Faber, les LuminaI n’en sont pas moins emplies de l'ADN du constructeur italien. Ces minuscules modèles de bibliothèque me�ent ainsi l'accent sur le raffinement, esthé�que comme sonore. Un duo qui se classe certes dans une niche, du fait de son tarif dispendieux (900euros) au vu de son format et des limita�ons théoriques (dans les basses) que celui-ci implique, mais qui demeure très séduisant. par Guillaume Fourcadier

Un charme discret mais premium

Difficile de trouver sur le marché des enceintes aussi "charmantes". Les LuminaI sont parmi les seules à se positionner sur un segment premium, voire luxueux, malgré un volume plus que réduit. En dépit de dimensions de 280 x 148 x 213mm leur permettant de trouver leur place dans absolument tous les intérieurs, les LuminaI affichent une importante densité (4,4kg par enceinte), ce qui nous donne un indice sur leur qualité de fabrication. Sonus Faber ne lésine clairement pas sur les moyens. Le baffle avant est très épais, les flancs et la face supérieure sont recouverts d'un cuir d'assez bel effet et la base permet un bon découplage. En somme, le constructeur ne commet aucun impair.

Petites mais surprenantes

D'architecture deux voies, les LuminaI paraissent de prime abord trop limitées dans le bas du spectre. Difficile d'espérer une restitution grandiose avec un petit woofer de 12cm, même en prenant en compte la charge bass-reflex avec évent laminaire frontal. Ce haut-parleur de basses/médiums est accompagné d’un tweeter DAD à dôme de soie de 29mm, l'une des spécialités de Sonus Faber. Malgré nos craintes, l'écoute des LuminaI se révèle enthousiasmante, puisque cet ensemble stéréo ne manque ni d'énergie ni de finesse. Les enceintes, malgré leur volume, parviennent sans mal à reproduire l'énergie d'un morceau, sans être dépassées. En effet, le woofer ne décroche jamais, il ne se laisse pas aller à la mollesse ou aux débordements, conservant sa réactivité en toutes circonstances. Évidemment, Sonus Faber ne révolutionne pas les règles acoustiques; il ne faut pas espérer titiller les fréquences en deçà de 50Hz. Difficile de parler d'assise démesurée et de réelle ampleur basseuse.

Plus que les graves, ce sont les hautes fréquences qui permettent aux enceintes de se détacher. En optant pour une légère scintillance, les LuminaI offrent un son ouvert, très nuancé et détaillé. La sensation de dynamique est bien là et la qualité des deux transducteurs assure une grande adaptabilité dans les styles musicaux. Les enceintes ne sont jamais agressives ni acides, pas plus qu'elles ne tombent dans une quelconque rondeur ou lourdeur. Leur signature légèrement claire, tout en subtilité, couronne le pragmatisme technique du constructeur.

En revanche, et cela constitue le seul défaut objectif de l'ensemble, la sensibilité très faible des LuminaI (84dB) nécessite une amplification suffisamment robuste, à défaut d'être démesurée. Un amplificateur développant 30 à 50W RMS (sous 4ohms) sans distorsion audible est selon nous un minimum.

En résumé

Avec ses LuminaI, Sonus Faber prouve qu'il est possible de réaliser un beau duo d'enceintes Hifi dans des dimensions plus que réduites. Si elles n'outrepassent pas les lois de la physique, ces enceintes de bibliothèque parviennent à être très à l'aise dans le bas du spectre, tout en distillant une sonorité riche et polyvalente. Une réussite, idéale pour les petits intérieurs.

Spécifications

•Type : enceinte 2voies, bass-reflex

•1 woofer basses/médiums de 12cm avec membrane en pulpe de cellulose

•1 tweeter DAD à dôme de soie de 29mm

•Réponse en fréquences (pas de précision de mesure) : 65Hz – 24kHz

•Impédance nominale : 4ohms

•Sensibilité : 84dB

•Fréquence de coupure : 2kHz

•Dimensions : 280 x 148 x 213mm

•Poids : 4,4kg par enceinte

•Déclinaisons : placage noyer ; placage wengé ; noir laqué.

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

La SVS Ultra Evolution Pinnacle est une enceinte colonne de très grand format. Elle est de profil incurvé, ou "tordue" diront certains, avec un baffle ainsi qu'un dos à trois pans coupés suivant des lignes parallèles, ce qui lui confère une silhouette bien particulière. Son architecture acoustique est de type trois voies, mais elle utilise pas moins de sept haut-parleurs. Au centre de son baffle, le tweeter est encadré par deux transducteurs de médium de 13,5cm, eux-mêmes encadrés par deux boomers de 20,5cm dans une configuration symétrique ou d'Appolito. À cela s'ajoutent, à l'arrière, deux boomers identiques à ceux de la face avant ainsi que deux gros évents tubulaires d'accord bassreflex.

Ultra Evolution Pinnacle SVS

SVS est une marque américaine de l'Ohio surtout connue en France pour ses caissons de grave, très appréciés par les amateurs de Home Cinéma pour leurs performances très solides et leur rapport qualité/prix agressif. Mais SVS propose également des enceintes connectées, comme nous avons pu le voir avec le test des Prime Wireless Pro, et des enceintes passives tradi�onnelles pour la Hifi et le Home Cinéma. Dans ce domaine, la marque a récemment lancé sa gamme Ultra Evolu�on, dont la colonne Pinnacle cons�tue le sommet. Pour un tarif encore accessible au grand public (6000€ la paire), ce�e enceinte �tanesque promet des performances hors norme, notamment dans les basses fréquences. par Pierre Stemmelin

6000 €

Ça ne lésine pas sur le nombre, la taille et la qualité des haut-parleurs

SVS ne lésine donc pas sur la taille ni le nombre des haut-parleurs et ne fait pas non plus l'impasse sur la qualité de ces derniers. Les boomers et les transducteurs de médium sont construits au sein de solides saladiers en aluminium moulé. Les premiers adoptent une membrane double couche en papier et fibre de verre tressée, associée à une bobine sur support aluminium, un moteur ventilé et une très large suspension périphérique permettant d'importants débattements. Les seconds disposent de cônes en fibre de verre tressée et de moteurs généreusement dimensionnés. Le tweeter, à double

aimant ferrite, est quant à lui doté d'un dôme de 25mm en aluminium de grade aéronautique revêtu d'une couche de diamant appliquée par vaporisation. Les découpes de sa grille métallique de protection ont été calculées et dessinées selon la méthode des éléments finis. Tous ces haut-parleurs sont réalisés sur cahier des charges. On remarque également la qualité des composants de filtrage et le câblage interne en partie réalisé en argent. Pour ce qui est de la charge, hormis les parois curvilignes et les larges chanfreins des arêtes latérales du baffle, la construction reste classique, mais là encore bien solide. L'ébénisterie est réalisée en panneaux de médium de 18mm à 26mm d'épaisseur. L'espace interne comporte de nombreux renforts. Il est divisé en deux compartiments, un petit clos pour les transducteurs de médium et le tweeter et un, beaucoup plus volumineux, accordé en bass-reflex pour les boomers. Pour minimiser les résonances, ces derniers sont implantés de façon symétrique, à l'avant et l'arrière de l'enceinte, de manière à équilibrer les forces.

Des performances hors norme à dompter

Sur le terrain, comme nous avons pu le vérifier aux mesures, les SVS Ultra Evolution Pinnacle descendent effectivement très bas et touchent quasiment les 20Hz sans atténuation! C'est tout bonnement exceptionnel, même pour des enceintes de cette classe de prix. Le revers de la médaille est qu'elles demandent de l'espace et ne sont pas évidentes à dompter. Notre espace d'écoute de plus de 35m2 au total était un peu juste. Il faut largement les décoller du mur arrière pour permettre à leurs évents et boomers dorsaux de rayonner correctement sans créer de renflement artificiel dans les graves. Les SVS Ultra Evolution Pinnacle demandent en outre un amplificateur très costaud, d'une part car leur rendement n'est pas très élevé, d'autre part car leur impédance descend à moins de 2,5ohms entre 80 et 90Hz, comme nous l'ont montré nos mesures. Ces enceintes devraient donc parfaitement convenir dans une grosse configuration Home Cinéma avec système de correction acoustique afin de calibrer le registre grave en fonction de la pièce.

N'en concluez pas pour autant que les SVS Ultra Evolution Pinnacle sont des brutes sans finesse. Elles délivrent un grave abyssal. On peut trouver qu'elles en font trop dans ce registre, mais celui-ci est globalement d'une bonne tenue. Sur certains morceaux de musique, on se surprend à découvrir, même à très faible volume, des détails du jeu d'instruments dans les basses que l’on n’avait jamais encore perçus de la sorte. La profondeur de la

restitution est réellement fascinante. La restitution des SVS Ultra Evolution Pinnacle est donc très chaleureuse dans le bas et elle est, inversement, beaucoup plus claire et incisive dans le haut. On peut regretter un léger manque de matière dans le médium, mais on ne peut que saluer la définition, la précision et l'extension dans le haut du spectre. Effectivement, nos mesures en témoignent à nouveau, ces enceintes sont aussi capables de monter très haut, jusqu'à 30kHz, sans aucun affaiblissement, ce qui est très rare.

En résumé

Enceintes Hifi aussi impressionnantes par leurs mensurations que leurs performances techniques, les SVS Ultra Evolution Pinnacle sont des colonnes trois voies à sept haut-parleurs qui ne laissent pas indifférent. Leur profondeur, leur aplomb, leur puissance acoustique dans le grave sont très audessus de ce que l'on rencontre habituellement. Elles ne déméritent pas non plus dans les autres registres et sont capables d'une grande précision dans le haut du spectre. Elles demandent de l'espace et une amplification musclée, si possible avec système de correction acoustique, mais peuvent fournir des résultats grandioses.

Spécifications

•Type: enceinte colonne, 3voies, bass-reflex

•Haut-parleurs: tweeter à dôme aluminium/diamant de 25mm, 2xtransducteurs de médium de 13,5cm à membrane en fibre de verre, 4xboomers de 20,5cm à membrane papier/fibre de verre

•Réponse en fréquences: 24Hz à 40kHz à ±3dB

•Impédance nominale: 6ohms

•Sensibilité: 88dB/2,83V/1m de 300Hz à 3kHz

•Amplification recommandée: 20 à 300watts

•Fréquences de coupure du filtre: 140Hz et 1,8kHz

•Dimensions: 30 x 127,5 x 46,1cm

•Poids: 43,9kg

•Finitions: laque piano noire, laque piano blanche ou chêne noir veiné

•Origine: Chine

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Construction Design - finition

Performances Musicalité

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