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Samedi 15 mars 2014

Vente de SFR: le gouvernement a tout fait pour favoriser Bouygues

Les marchés font confiance à l’Irlande, même si son économie reste fragile

t Le conseil de

surveillance de Vivendi devait choisir vendredi entre Bouygues et Numericable t Les dirigeants de Vivendi privilégient Numericable, déplore Arnaud Montebourg t Après avoir exaspéré les patrons, le ministre du redressement productif a su les séduire

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LA CRISE UKRAINIENNE ALIMENTE LA HAUSSE DES PRIX DES CÉRÉALES LIRE PAGE 4

General Electric met en Bourse sa banque de détail

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Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, et Martin Bouygues, PDG du groupe de BTP.

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FRED DUFOUR/AFP – PHILIPPE WOJAZER/REUTERS

Baisse des charges: M.Sapin donne des gages au patronat t Les allégements de cotisations sont efficaces s’ils ciblent les bas salaires. L’industrie réclame un dispositif plus large

L

es baisses de chargessociales doiventelles cibler les bas salaires, ceux qui sont proches du smic? Ou concerner une plus grande partie des salariés ? Le débat est de nouveau d’actualité alors que François Hollande a promis aux entreprises 10 milliards d’euros de nouvelles exonérations de cotisations sociales patronales, dans le cadre du pacte de responsabilité. « C’est en allégeant les charges sur les bas salaires qu’on crée le plus d’emplois. Est-ce une raison pour n’alléger que les bas salaires?

Je ne le pense pas », a tranché, jeudi 13 mars, Michel Sapin, sur Europe 1. Pourtant, les économistes sont formels : pour réduire le chômage, il faut alléger le coût du travail non qualifié, c’est-à-dire des bas salaires. Toute une série d’études ont été conduites entre 1993 (quand le gouvernement Balladur a, le premier, baissé les charges) et 2009 qui valident cette analyse pour un pays comme la France, dans lequel le chômage des non-qualifiés est massif et où le salaire minimum élevé. Au-delà d’un certain

niveau de salaire, les baisses de charges font monter les rémunérations. Mais les patrons de l’industrie française, qui emploie surtout des travailleurs qualifiés, veulent profiter des largesses à venir du gouvernement et militent donc pour un dispositif plus large. Ils ont manifestement été entendus après que Jean-François Pilliard, à la tête de l’UIMM, a déclaré: si les baisses de charges devaient ne concerner que les bas salaires, les entreprises « à haute valeur ajoutée seraient obligées d’en tirer les conséquen-

HISTOIRE

PERTES & PROFITS | par J ean- B apti s te J acq ui n

Quand l’Etat taxait le soleil

Bâtir sur du temporaire

En 1797, l’Etat est confronté à la banqueroute. Pour renflouer les caisses, Ramel de Nogaret, le ministre des finances, prend une mesure qui perdurera jusqu’en 1926: l’impôt sur les portes et fenêtres. LIRE PAGE 7

L’ÉCLAIRAGE La zone euro sans amortisseurs

La Banque centrale européenne a laissé la zone euro s’enfoncer dans un profond et durable ralentissement. Elle échoue à atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé pour l’inflation, l’économie flirtant avec la déflation. Elle a aussi laissé stagner le volume de la masse monétaire et du crédit. LIRE PAGE 8

Adecco

V

ingt-deux ans dans le travail temporaire, on ne pourra pas dire que l’aventure aura été… temporaire. La famille Jacobs, premier actionnaire d’Adecco, a cédé, dans la journée du jeudi 13 mars, l’essentiel de ses titres, ramenant sa participation de 18,4 % à 2,4 %. C’est une très belle opération financière. Elle rapporte aux héritiers de Klaus Jacobs (le fondateur de Jacobs Suchard Tobler) 2,2 milliards de francs suisses (1,8 milliard d’euros). C’est surtout une page qui se tourne pour le numéro un mondial du travail temporaire. L’industriel germano-suisse Klaus Jacobs avait racheté la société d’intérim suisse Adia en 1992. Son mariage, en 1996, avec le français Ecco, de Philippe Foriel-Destezet, a donné naissanceaugéantAdecco.L’affaire a bien prospéré depuis. Longtemps considérés comme les négriers des temps modernes, ces pourvoyeurs de salariés intérimaires pour les

grandes et petites entreprises se sont remarquablement bien adaptésau basculementde l’emploi européen de l’industrie vers les services. Le travail temporaire estdevenula variable d’ajustement des employeurs, avec les mauvais côtés que cela implique. Travailleurs précaires, travailleurs jetables, remerciés à la moindrecontrariété, ce n’est pas une légende.

Le Graal de l’emploi stable Mais l’explosion de cette activité de service a également ses bons côtés et répond à de vrais besoins. Nombre d’étudiants ou d’entrantssur le marché de l’emploi ont ainsi pu ajouter une expérience à un CV vierge. Certains seniors y ont également recours pour compléter des fins de carrière que les entreprises ne veulent plus assumer en CDI. Entre les deux, de nombreux chômeurs peuvent accéder à des missions d’intérim en attendant le Graal de l’emploi stable. Côté employeurs, la démonstration est plus simple. Paniqués par tout ce qui ressemble aux rigidités du marché du tra-

Cahier du « Monde » N˚ 21510 daté Samedi 15 mars 2014 - Ne peut être vendu séparément

ces». Les économistessont pourtant réservés sur l’effet compétitivité des baisses de charges non ciblées. Pour nombre d’entre eux, le redressement de la compétitivité des entreprisespassepardesréformesstructurelles (formation professionnelle, R&D, etc.). De plus, observent-ils, un saupoudrage des allégements se traduira par des hausses de salaires au-delà de 1,6 smic, qui ne seraient pas bienvenues pour les entreprises exportatrices. p

vail, ils gèrent l’incertitude sur la conjoncture avec le travail temporaire. Et ça marche. Adecco,qui a publié ses comptes annuels quelques heures avant d’apprendre la sortie surprise de son actionnaire historique, profite des frémissements de reprise. Son chiffre d’affaires a bondi de 4 % au quatrième trimestre 2013, surprenant les analystes. Sur l’année, son bénéfice s’est envolé de 58 %, à 557 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 19,5 milliards. En France, son premier marché, Adecco a vu son activité se stabiliser après sept trimestres de baisse. Patrick de Maeseneire, le directeur général, a affirmé à l’AFP qu’il y retrouvera la croissance au premier semestre 2014. Adecco n’a donc plus d’actionnaire de référence. Mais la famille et la Fondation Jacobs, qui restent propriétaires de 50 % du géant industriel du chocolat Barry Callebaut, ne l’ont pas traité en actif jetable. L’action Adecco, qui a gagné 35 % en un an à la Bourse de Zurich, est au plus haut depuis octobre 2007. p jacquin@lemonde.fr

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LES COMPAGNIES AÉRIENNES EUROPÉENNES RETROUVENT DES COULEURS LIRE PAGE 6

J CAC 40 4 226 PTS – 0,56 % J DOW JONES 16 108 PTS – 1,41 % j EURO-DOLLAR 1,3870 j PÉTROLE 107,74 $ LE BARIL J TAUX FRANÇAIS À 10 ANS 2,13 % 14/03 - 9 H 30

Numéro spécial INVITÉ SPÉCIAL— L’HEBDOMADAIRE UKRAINIEN OUKRAÏNSKY TYJDEN N° 1219 du 13 au 19 mars 2014 courrierinternational.com France : 3,70 €

“ici maïdan”

10 pages réalisées à Kiev par la rédaction de la “semaine ukrainienne” —l’aprÈs-réVoluTioN —la mENacE russE EN criméE Afrique CFA 2 800FCFA Algérie 450DA Allemagne 4,20€ Autriche 4,20€ Canada 6,50 $CAN DOM 4,40 € Espagne 4,20€ E-U 6,95$US G-B 3,50£ Grèce 4,20€ Irlande 4,20€ Italie 4,20€ Japon 750¥ Maroc 32DH Norvège 52NOK Pays-Bas 4,20€ Portugal cont. 4,20€ Suisse 6,20CHF TOM 740CFP Tunisie 5DTU

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