Ici nous demeurons V10

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ici nous demeurons... photographies de pierre corratgĂŠ, textes de michel arcens.

ĂŠditions bla-blART


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ici nous demeurons... photographies de pierre corratgĂŠ, textes de michel arcens

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Au lointain Le pouvoir du regard est au lointain. Les vagues et les ombres se succèdent quand le jour, désormais, les éclaire. Un vent frileux sculpte le sol, irrémédiablement… Dans les temps anciens les marches étaient salutaires, la soif les accompagnait. L’assurance incomprise de l’aurore nous désaltérait enfin Lorsque le ciel accablait de sa pureté ceux qui osaient encore l’affronter. Rien n’est contraire et rien ne s’oppose. Ni l’obscur ni l’éclat. L’un et l’autre sont unis pour longtemps. J’ai vu ce qui n’était pas et qui déjà, n’est plus. Tes pas accompagnent l’avenir qui ne cède pas à l’apparence du chemin. Nous savons, assurés, l’incertitude du destin.

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Le bonheur

Nous sommes une multitude à avancer chaque matin vers l’inconnu. Nous sommes nombreux comme les grains de sable du désert Et nous traçons de longs sillons, âpres mais fertiles, soucieux mais heureux. La vie nous porte comme l’air et le vent, Comme l’eau dont nul ne manque jamais Dans ce pays qui n’appartient à personne, là où l’herbe a séché et disparu des collines. Aucune plainte ne se fait entendre. Là où les jours sont arides, les nuits sidérantes et glaciales Partout le bonheur est fait de peu.

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Le vent, entre le jour et la nuit

Le vent, entre le jour et la nuit, envahit et submerge. Il apporte, généreux et violent, les milliards d’éclats de ton corps, De ton cœur et de tes gestes. Il te conduit jusqu’ici. Le vent est le bonheur lorsqu’il est partagé Le souffle du sable est la vie qui s’envole, Et la force ascendante est celle de l’oiseau pareil à un nuage pâlissant. Par le souffle du ciel, la présence survient, impalpable, irréelle. Elle est comme le sang et la musique de la terre implacable, Elle est notre seule raison, notre temps à venir.

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Le désert de Lucrèce

On ne pourrait vivre heureux sans un cœur pur Et le sommeil nous emporte quand l’âme s’est déchirée. Les spectres du désert ont appris à danser pour nous offrir les jeux de la nuit. A peine l’un a-t-il disparu qu’un autre est déjà né… La porte de la mort n’est pas close pour le ciel, Le soleil ne respirant que la guerre combat pour l’empire du vaste monde. Le feu triompha dans cette contrée, dévorant maintes choses Qui périrent dans les souffles brûlants. L’espace sous notre regard, toujours fuyant, toujours s’ouvre à la fuite. Ainsi du temps : nulle part ne pourra s’établir une fin. Rien d’autre que l’air de lumière endeuillé, notre ombre paraît se mouvoir au soleil. Ici, tout éclat vif brûle les yeux.

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A l’arpenteur des sommets

Les hautes cimes ne sont parcourues que par des marcheurs puissants et infatigables. Les brouillards les plus épais ne sont rien pour eux : ils combattent ce qui nous est hostile Sans se départir de leur assurance fraternelle. Ils furent nombreux. Nous les oubliâmes… L’immensité est leur domaine familier. Un arpenteur fut l’un d’entre eux, prononçant longtemps les paroles qui rassurent. Ses poèmes ont tracé des chemins, là où nul ne pensait pouvoir s’aventurer. Une haute silhouette, fidèle à nos cœurs, affirme toujours sa résistance à l’oppresseur. Peut-être faut-il quelque faiblesse, quelque objection aussi, pour se souvenir d’une voix. Les mêmes, au sommet des collines blanches, pour apercevoir ton sourire.

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A l’aube

Le dernier souffle est celui de l’apparence, lorsque le monde semble s’éveiller Le ciel jusque là était absent des heures de ta vie Une lueur vacillait dissimulée dans les replis de la terre Dans le secret de l’âme du désert dans l’absence indicible des battements du cœur Il n’y a pas de désespoir là où nous vivons dans ce pays où personne n’est étranger A l’aube tu me dis nous rirons de la nuit disparue sa caresse infinie nous conduira aux confins Là-bas très loin où nos ancêtres habitent encore sous les palmes qui s’agitent aux vents Mais où toujours la paix a régné celle-là même qui chaque matin est notre espoir Notre voyage est un retour sans fin que la lumière hâte vers son but Nous trouvons toujours le chemin qui advient sous nos pas attentifs au travail des jours Le bonheur est au début comme l’effort est constant C’est ainsi que le temps n’a pas d’obstacle

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Les vigilantes

Dans la lumière je ne peux deviner ce qui m’attend, toujours plus loin, au-delà des espoirs et des terreurs enfouies, resurgies de l’oubli trompeur. Je ne sais ce qui adviendra lorsque résonnera l’heure, quand après tant d’efforts, nous arriverons de l’autre côté de la colline et qu’il y aura encore mille obstacles à affronter. Immuables à toute heure, quelle que soit l’épreuve, quel que soit le combat, l’accablement, la douleur, la peine et la souffrance. La plus jeune sourit rarement, son regard est toujours rempli d’inquiétude. Vive comme le souffle qui déchire la terre désespérée, elle prend la main de celui qui désire sans faille obtenir son soutien. La plus âgée a séché ses larmes depuis longtemps. Elle est présente avant toute requête. Elle veille sur ses deux sœurs. La troisième brûle si fort dans son cœur qu’elle semble tenir une place inaccessible, si haute qu’elle provoque une admiration infinie. Il n’y a ici aucune bienveillance. Les vigilantes vous accompagnent et veillent sur nous. Elles n’estiment ni la lumière ni le courage des vivants. Pour elles, la mesure qui s’écoule comme l’eau dans l’horloge ancienne ou comme le sable qui énumère les jours, n’existe plus depuis longtemps. Si nous parvenons à tracer parfois un chemin, même s’il s’efface aussitôt et que c’est ici notre fatalité heureuse, les vigilantes sont les ombres douces de notre volonté et l’étrave décidée de notre marche quotidienne.

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Nés de la Nuit

Nés de la Nuit nous nous réjouissons dans l’éclat du jour. La Terre est notre source : nous sommes pareils à elle. Dans les draps froissés nous nous souvenons de l’extrême, Les yeux fermés, nous ne voyons jamais l’horizon. L’adorable offrande du matin, Celle du soir qui vient, Annoncent les souffles apaisants, les joies innocentes, Les jeux sans détours et sans fin. La paix est en nous, partagée chaque jour, Seuls nous savons notre bonheur, Seuls nous nous aimons, sans nous voir, Avant même que surviennent les éclats de voix et les choses du monde.

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Renaissance du serpent

Ton âme au bord de l’abîme, Une main à la vie, l’autre près de la nuit. Le désert n’entend plus aucune voix depuis si longtemps, Le soleil s’incline au bout du monde. Le fleuve immobile, silencieuse la barque… Qui passe si tard dans la vallée obscure ? Le temps est aboli et l’espace évanoui. Réunis, les amants sont endormis. L’heure tremble. Le serpent renaît au fond de ton secret.

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De l’immobilité

Les vagues immobiles, sans fin, font le tour de la Terre. Elles unissent le temps plus que l’espace, C’est grâce à elles que les hommes voyagent et se rencontrent. Les vagues immobiles transportent nos espoirs et nos chagrins, Elles emportent la colère quand s’éclairent nos rêves ou nos folies. C’est leur rythme qui donne ses couleurs au ciel du matin. Les vagues ont une âme, le vent parfois les fait frissonner. Il tente de les effacer, et lorsque le soleil s’acharne, alors un dieu voudrait les engloutir. Mais les vagues sont immobiles et immuables. Les vagues nous font apercevoir l’infini et l’éternité impatiente.

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Sauf à pleurer demain

Sauf à pleurer demain Je suis plus heureuse aujourd’hui que je ne le fus jamais C’est l’horizon aride et sans fraîcheur que j’habite désormais Et c’est un effort harassant et sans fin qui affranchit notre destin Sauf à pleurer demain Là est notre joie là où tout revient toujours Lorsque nos corps et nos cœurs hier étaient encore trop lourds trop sourds Pour nous conduire jusqu’au matin Sauf à pleurer demain Tout recommence dans ce monde nouveau A chaque instant comme moi épuisé pourtant tu retiens ma main La joie habite le soleil elle invente les dentelles du lointain Sauf à pleurer demain Sauf à rêver demain J’irais bien toi et moi Dans ce pays sans traces où la douleur est proche du bonheur

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Un scarabée

L’origine inavouée est le secret de l’âme, un désir sans nom, Là où le monde resplendit dans l’éclat de Midi. L’or de la terre et celui du ciel se confondent Quand le soleil annonce son déclin et que la colline resplendit. Tu reposes, allongée, alanguie, lasse sans doute des bruits sournois d’hier. Désormais, un air frais, venu de la mer lointaine, Enveloppe tes sens comme une herbe nouvelle au bord d’un ruisseau auquel tu rêves. La détresse disparaît à ta vue. Il n’y a plus d’heures qui frappent mon front. Le passé est au milieu du jour et le scarabée s’est dissimulé dans la lumière.

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Une ombre

De nos cœurs, rien ne peut s’échapper. L’absence irrémédiable a murmuré la douceur, Une ombre, sans plus de peur, l’a emportée. Le temps nous a rapprochés. A l’aurore, quand la vérité est incertaine, impalpable, Quand elle est encore escarpée, envoûtée par le vertige de hauteurs impensables, Elle revient au creux de l’espoir, du doute, de la peur et même de l’oubli. Elle revint comme si la présence de brumes froides et grises, aveuglantes, Avait disparu, comme si elle était en sa demeure apaisée. Le temps quand il s’étire, quand il se mesure à la colère de la mer Ou au ciel qui assure les terres fertiles des enfants, Avec ses rires et ses joies étonnantes, Accomplit son destin solitaire. L’approche douce et constante est celle que l’ombre a choisie, Celle d’un plaisir et d’un bonheur sans craintes, D’une patience au crépuscule de l’horizon, Là où la vie n’a pas de raison.

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La menace guette

L’attente et la fièvre sont absentes des plus hautes cimes. La parole inassouvie de celle qui annonçait autrefois un désastre fut la fatalité du déclin de ce temps. Personne ne crut en ce regard clair, ces yeux de lumière. Seuls pourtant, ils pouvaient voir au détour tant de noirceur. Fragile est la dentelle de l’arête que nous pensions assurée Et qui céda sous nos pas. L’abîme devint la seule certitude, L’effroi l’accompagna au bord du chaos, Le vent brûlant déroba la dernière pensée. Nous apprîmes malgré nous que la menace guette Sans relâche ceux qui tentent de poursuivre leur route. Elle est leur amie, non pas leur haine ni leur fardeau.

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Entailles

Tes lèvres sont les plus douces des entailles, par elles les mots de l’affection se prononcent, Par elles les chants de Midi s’envolent et emplissent le monde. Seule une trace, imperceptible au regard, Advient au plus intime de la lumière et nous saisit de ses frissons. Nous avons parcouru bien des chemins, nous avons perdu maintes pistes Et ouvert tant de clairières pour dessiner un pays de vent et de soleil Insouciant aux abrupts et aux éclats de l’aspérité violente, implacable à l’oubli. Nous marchons sur des éclats d’étoiles, nous qui venons d’ailleurs Qui ici, sommes chez nous, là où les limites sont mouvantes Lorsque le crépuscule annonce le jour nouveau.

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Ici nous demeurons…

Au fond de mon âme, au fond de mon espoir, je frissonnais et tremblais. L’arête du temps, dissoute dans les rêves évanouis, me conduisit aux confins. La soif et la solitude parlaient d’une seule voix, elles prétendaient dire l’exigence Qui voulait s’éprouver davantage lorsque, pourtant, le soleil déclina. La somme de nos pensées ne vaut rien au regard de l’affection qui nous étreint. Les plis immémoriaux de nos sens ne se distinguent pas de l’amour de la Terre, Ni de la fragilité de nos pas, ni de la présence invisible du passé. L’extrême limite du monde nous est familière et révèle à nos yeux l’immédiat éclat. Nous voici désormais assurés du présent, là où le silence nous enchante Et où les oiseaux du ciel nous avertissent du danger, Là où les nuages désignent le but espéré. Ici est le chemin de notre lignage, ici nous demeurons…

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L’aurore indécise

Le silence est la pureté du monde, un bloc de pierre immense et opaque, tranquille et puissant. Il n’y a rien d’autre que lui. Sa solitude absolue s’impose. Elle n’a pas de fin. Nul ne peut l’empêcher, aucune image ne parvient à la distraire. Les affairés soulèvent de froides tempêtes, ils savent détruire leur instinct. Les guerres n’ont pas de fin et l’innocence n’est plus partagée. Pourtant, nous croyons à notre chance. L’aurore est indécise là où nos pas conduisent notre révolte. Nous aimons notre destin Sous ce soleil accablant et fracassant d’un horizon muet.

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Seuls les plis…

Seuls les plis dessinent le présent. Rien ne peut les dérober, rien les affaiblir, ni les apaiser. Dans la clarté, le regard ne peut jamais s’en défaire. Aux franges de la nuit, la source inépuisable, Et le rythme du désir s’accommodent. La neige s’éparpille au sommet, Quelques nuages se sont arrêtés : Ils jouent une musique légère, entre le soleil et les pentes. Le chemin qui nous conduit A la frontière du jour, ne nous dit rien de l’avenir. Ensemble nous effaçons l’effroi.

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Les couleurs du ciel

Etendue, presque endormie, elle regarde les couleurs du ciel, les couleurs des yeux, celles de tous les gestes, celles que la vie invente chaque matin, chaque soir. La lumière de son corps efface les idées comme la peur qui, un instant encore, dissimulait la clarté d’une musique lointaine, toujours présente, joie fragile, incessante, infinie. Apaisée, elle est comme l’air, comme le vent, là où naviguent les oiseaux, elle est notre souffle et les ailes d’un espoir, au près, annoncent demain. Je lui dis qu’elle m’avait sauvée la vie…

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Lorsque nous marchions

L’horizon avait la couleur du lait, ses courbes annonçaient la douceur d’une chanson d’enfant. Le verre bruissait sous nos pas, lorsque nous marchions vers la vallée cachée à ceux qui étaient apeurés. Au lever du soleil le trésor enfoui sous les années innombrables était comme le verre mêlé à la poussière du sable. Comme ces forces invisibles qui dissimulaient l’oasis perdue aux voyageurs impatients Comme les dieux irrités par les paroles inutiles et les efforts impuissants Le ciel plus sombre que la Terre, pourtant, n’était plus une menace. Nous marchons toujours, sans fin, parfois sans but précis, portés par l’espoir. L’air que nous respirons est vivace, nous le gardons en nous, Il est la chaleur de notre sang et la pureté indicible de cœurs partagés.

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Claire, elle s’amuse…

La fuite est infinie et les routes hésitent à choisir leur destinée. La proue et le sommet sont repoussés, le ciel s’est absenté ; Ce que nous apercevons, entre l’ombre et la lumière, n’est rien. Rien qui soit réel n’est présent, pas même l’image de la ville attendue. Illusoire et trompeuse à tout moment est cette vision Qui nous emporte hors de nous-mêmes, Nous laisse hagards, épuisés, sans désir, sans volonté. Pas après pas cependant, nous pouvons prendre notre parti. L’effort est notre condition, là où les vagues les plus délicates semblent résister. Claire, elle s’amuse parfois de l’air brûlant qui l’emporte. Elle rit malgré tout. Nous suivons ses pas. Elle nous conduit sans hésiter jusque dans sa maison aux volets à demi clos. Les enfants chantent une comptine à la pointe inespérée de l’avenir.

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Seule la musique

Seule la musique, imperceptible murmure, habite ces contrées. C’est ici que naît l’avenir, que réside l’horizon de la vie, que nous poursuivons nos espoirs. C’est ici que je m’appartiens, témoin résolu de l’incendie du ciel. Seule tu atteins le tragique de ce séjour accueillant. Les intervalles de la sérénité sont notre sentence sans répit. La plaine immobile n’est pas habitée, elle invite au secret. Est-ce l’amour qui manque en ces jours opprimés Ou bien le refrain sans cesse répété ? Seule la musique nous emporte sur les vagues de sable Qui ne se défont jamais et qui sont notre lien indéfectible et attentif Ignorant du chaos, du tumulte, des confusions irrémédiables.

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Toi, tu souris.

Aisée est l’ascension la plus aride. Que la froideur des idées se soit figée, qu’elle soit écartée de ton corps : tu es légère en ces temps nouveaux. La danse est désormais ton devenir admirable. L’infime y suffit. Le monde entier ne se cache plus au creux de tes mains, à l’ombre de tes bras, au seuil de tes hanches. Toi, tu souris, là où le sommet est proche, toujours inatteignable, mais joyeux. Frugal est ton plaisir. Le sol ne cède jamais sous tes pas lorsque tu portes en toi l’infini de ton amour, la clarté du silence, l’absence de toute menace, la parole résonnante.

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Une sorte de blanc

Le jour comme la nuit il n’y a sous nos yeux que quelques nuances de blanc. Dormir n’est pas plus sombre sous le soleil du printemps qu’au secret de sa prison. Ce que nous ne voyons pas, c’est cela qui nous fait vivre. La brume du matin, celle du soir, sont les amies affectueuses de nos âmes éperdues. Je ne regrette que le moment perdu, où tu courus, à bout de souffle Pour rejoindre l’inconnu. C’est la même soif qui, l’instant d’après, nous réunit. Blanche et épanouie était la fleur appréciée dont nous ressentions tous les parfums. Les draps de ta chambre étaient les hôtes assurés d’un présent sans but et sans fin. L’ange qui te garde avait choisi toutes sortes de blancs. C’était pour que tu habites la douceur inlassable du temps.

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L’amour disséminé

A l’heure inouïe de l’accablement, la lumière éblouie, le ciel plus sombre que le destin : Nous nous arrêtâmes longtemps dans ce pays Où nous avions enfin trouvé le repos, là où nos ancêtres avaient accompli leur devoir Face à l’arrogance d’un monde inhabité, au bord du chaos impossible. Ici l’espoir et le désir ne s’affrontaient plus. Primitif était l’excès dont nous étions envahis. La joie était brutale en cette saison sans fin. Celle que nous éprouvions chaque matin, chaque jour était désormais établie. Elle fut la vigueur de tous les étés à la beauté innocente. Alors, nous avons bu au pied de l’arbre tenace, La jeunesse obscure au centre de la nuit, L’amour disséminé, primordial, violent, au gouffre de notre regard.

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”Ici nous demeurons” est édité par l’association bla-blART, 20 rue JB Lulli, 66000 Perpignan, France. www.bla-blart.com Il a été publié de ”Ici nous demeurons...” deux exemplaires de format A3, imprimés par Pierre Corratgé sur du papier Moab Entrada natural 300 g avec des encres pigmentaires Epson K, présentées dans des coffrets, numérotés 01 et 02, hors commerce. Directeur de publication : Pierre Corratgé (pierrecorratge@yahoo.fr) Réalisation technique : Pierre Corratgé Impression de la version papier par Crealink, création et impression numérique, Perpignan. Toutes les photographies et les textes publiés ici sont soumis au copyright. Toute reproduction ou publication est interdite sans accord des auteurs.

publication : juillet 2012. ISSN: 2110-7513

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