JAFFEUX Rapport de Stage
Pierre
Institut Universitaire de Technologie d’Aubière Antenne du Puy-en-Velay
Fouillat 63810 Cros
La Dernière Marche
Métiers du Multimédia et de l’Internet - MMI
compte rendu de stage long en entreprise
and NEXT ?
Avril - Juillet 2015 2ème Année
REMERCIEMENTS Tout au long de notre existence, nous sommes constamment confrontés à des choix. Pour certains, le parcours de la vie se nourrit de hasards alors que pour d’autres, il suit un chemin invisible. Les rencontres débouchent parfois sur des relations éphémères, quand d’autres atteignent des strates plus durables. La finalité réside dans le fait de pouvoir trouver un épanouissement personnel et professionnel, un équilibre qui donne à notre vie un sens, un but. Merci à toi Pierre, d’avoir été sur ma route. Ta philosophie m’a conforté dans ma direction. Ton état d’esprit m’a donné confiance en moi. Ta soif de partage m’a offert des outils concrets pour progresser. Merci à toi Alexandra, d’avoir été mon binôme sur cette aventure. À la fois complémentaire et sur la même longueur d’onde, ta personnalité et tes capacités «so british» nous ont fait vivre des moments épiques. Merci d’avoir supporté (et ri) à mes blagues. Merci à toi Simon, le globe-trotter australien. Sans toi, je n’aurais pu faire ce fabuleux voyage. Trouve ta voie, tu es une personne humaine et même au-delà . Peace, Love and Happyness my brother. Merci à toutes les personnes qui m’ont hébergé, nourri, lors de notre périple européen, avec comme seule intention le partage d’une tranche de vie. Merci à l’équipe du Studio de m’avoir accueilli lors des tournages des publicités, et d’avoir toujours été bienveillante. Merci à Diane et à la tribu Melon. Merci à Victor pour le bonus d’après stage. Merci aux membres de l’équipe pédagogique (et du secrétariat) de l’IUT qui m’ont témoigné leur intérêt et leur soutien durant mon parcours. Merci à ma famille qui a su s’adapter à mon absence. Merci à Cat pour la correction.
TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION PARTIE1: L’ENTREPRISE SANCY PRODUCTION INFORMATION SUR L’ENTREPRISE
04 05 06
Historique 06 Le statut 06 Environnement 06 Développement 07 Organisation 07
PARTIE2: ÉTUDE GÉNÉRALE 09 LA PUB: AVANT LE TOURNAGE (Volvic-Nestlé)
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LE DOCUMENTAIRE: AVANT DE PRENDRE LA ROUTE
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Recherche de projet 10 Le story-board 10 Les confcall 10-11 Les notes d’intentions 12 Avant de partir ... 12
Naissance du projet 13 Simon 13 Fouillat 13 Partition à huit mains 14 Les questionnements 14-15 Le parcours 16
PARTIE3: ÉTUDE TECHNIQUE 17 LA PUB: SILENCE PLATEAU
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LE DOCUMENTAIRE: ON THE ROAD
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L’installation: un moment clé 18 Déploiement 18 Préparation SFX et stylisme 19 Tournage 20 Packshot 20
Un coffre plein 21 La route en plans 22 Simon à travers les rencontres 23 On the road again? 23
CONCLUSION 25 ANNEXES 26 Annexe 1 Note d’intention Annexe 2 Tournage Volvic - Nestlé Annexe 3 Tournage Europe
27-28 29-30 31-32
INTRODUCTION Le stage de 2ème année en DUT Métiers du Multimédia et de l’Internet revêt une importance toute particulière. De part sa durée,10 semaines, mais aussi par les responsabilités que nous pouvons (devons) avoir, il va nous ancrer un peu plus profondément dans notre futur métier. Il s’agit donc de choisir un domaine en adéquation avec nos aspirations pour perfectionner et aiguiser nos compétences. Je me suis trouvé à la croisée de deux chemins. L’une pouvant me mener à nouveau chez Pierre Barougier et Sancy Productions, lieu de mon stage de première année, l’autre m’ouvrant les portes de New York. Alors il a bien fallu peser le pour et le contre de chaque voie. Après avoir analysé tous les éléments, ma décision s’est portée sur un retour en Auvergne. Mais il était inconcevable pour moi de faire un bis répétita de ma première expérience. Il me fallait un projet de plus grande envergure pour que je puisse apprendre d’autres choses, renouveler mon regard. Pierre a su faire pencher la balance en sa faveur en me proposant de participer à un documentaire qui allait me lancer sur les routes européennes. Mon stage s’est déroulé du 27 avril au 05 juillet 2015. Mon développement s’organisera autour de trois axes. Tout d’abord, je reprendrai les informations concernant Sancy Productions, avec toutes les données qui donneront une vision détaillée de l’entreprise. Dans un second mouvement, je procéderai à l’étude générale en me basant sur deux de mes missions principales, à savoir le tournage de deux publicités (Volvic et Nestlé) et le documentaire. Je décrirai ici tous les éléments préparatoires au tournage. Enfin, mon étude technique permettra de vivre les deux types de tournage. Mon rôle sera explicité indifféremment dans les deux études, chacune imposant des actions de ma part. Parallèlement, tout en restant objectif, j’analyserai l’incidence de ma participation aux différentes étapes. J’avancerai mon analyse de manière chronologique. Dernière marche avant la validation de mon diplôme, ce stage est aussi et surtout un test grandeur nature en vue de mon grand saut dans le monde professionnel. Wait and see ...
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PARTIE 1
L’ENTREPRISE
SANCY PRODUCTIONS PRODUCTION
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INFORMATION SUR L’ENTREPRISE Historique Pierre Barougier crée Sancy Productions en 2011. Avec l’acquisition d’une caméra à haute vitesse, la Panavision Phantom Flex, il réunit autour de lui une équipe restreinte et polyvalente de techniciens, connus en amont du studio, notamment sur la réalisation de documentaires. Sancy devient donc un acteur majeur dans le tournage spécialisé du table-top mobile, du slow motion et de la macro, essentiellement dans la publicité culinaire.
Statut Sancy Productions est une société anonyme à responsabilité limitée (SARL). Pierre Barougier est le chef d’entreprise. Delphine Pesty est sa collaboratrice principale, productrice, avec une grande partie administrative. Diane Giraud est en CDI à temps partiel et s’occupe aussi d’une partie comptabilité en lien avec un cabinet comptable. Viennent ensuite les membres de l’équipe qui sont engagés pour des tournages précis et ont donc des contrats à durée déterminée. Ils ont soit le statut d’intermittent du spectacle, soit celui d’auto-entrepreneur. Leur rôle est permutable et la polyvalence est le maître mot. Julien est le nouveau régisseur. Son arrivée fait suite à l’achat d’un camion poids lourd qui permet de transporter l’intégralité du matériel. La plupart du temps, les rôles sont définis ainsi: Thomas est assistant réalisateur, Jacques est ingénieur robot et SFX, Cloé pilote la caméra, Philippe aux lumières, Franck au stylisme culinaire, Maxime au montage, et Pierre est réalisateur.
Environnement Sancy Productions a récemment abandonné ses locaux de stockage de La Tour d’Auvergne au profit d’un autre. Plus grand et avec un coût moindre, il est loué en partenariat avec un membre de l’équipe, Franck, qui est également restaurateur. À terme, cet ancien hôtel restaurant devrait retrouver son activité originelle et accueillir un studio. Au niveau de la concurrence, il faut distinguer celle des studios de productions similaires, et celle des réalisateurs. Ainsi, les studios sont essentiellement basés à l’étranger: • 360 fx en Italie qui propose le même type de prestation : studio avec matériel, équipe spécialisée dans le food. • Barney Fisher en Turquie • Marmelade en Allemagne • Latcho Drom Belgique Les réalisateurs peuvent être engagés dans des studios concurrents, indépendamment de leur entreprise d’origine. En France: • Serge Roux pour le chocolat • Nicolas Brunet • Julien Eudes À l’étranger: • Vittorio Sacco (Italien) • Stef Viane (belge) • Sergio Bosatra (Italien)
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Développement Depuis deux ans, la société a mis au point un nouveau générateur de trajectoire intuitif. Pour cela, l’ingénieur photographe Jacques Honvault , en collaboration avec la société ABB, leader mondial dans les technologies d’énergie et d’automation, a détourné l’usage premier d’un robot destiné notamment à l’industrie automobile. Plusieurs avantages en découlent: l’ interface de pilotage tactile et sans fil permet d’enchaîner les prises de vues avec des mouvements toujours différents, de réaliser des plans complexes, des changements d’orientation, de vitesse et de mise au point instantanés. Et surtout, il est possible de répéter le mouvement à l’infini. D’autres studios utilisent le même outil, et l’investissement et le développement de ce système permet à Sancy Productions de rester compétitif et de proposer une prestation enrichie et à la pointe de la technologie.
Organisation Sancy propose aux sociétés de production une prestation de services à la carte, allant de la réalisation des plans culinaires, aux shoots photos. La préparation se réalise en Auvergne. Un atelier SFX (effet spéciaux) permet de s’adapter aux contraintes de tournage, en imaginant les artifices invisibles qui rendront le spot de pub réel. Ici, pas de postproduction logiciel mais des effets artisanaux, souvent le fruit d’une imagination fertile. Il convient de différencier l’activité propre de Sancy Studios et celle de Pierre Barougier en tant que réalisateur indépendant. Pierre tourne des films pour le compte de Sancy, avec sa propre équipe technique, son matériel, mais il a aussi une activité de réalisateur (ou DOP) free-lance, ce qui lui permet de tourner à l’étranger pour d’autres studios (360FX ...). Dans ce dernier cas, il n’a pas son matériel (excepté quelques fois la Phantom Flex, qu’il peut aussi louer à d’autres studios) ni son équipe. Delphine devient alors son agent free-lance. L’ équilibre réside donc dans le fait de démarcher pour Sancy Studios et pour Pierre en tant Free-lance. Les tournages se font soit à La Tour d’Auvergne, soit en France, soit à l’étranger.
Robot
Alex 07
Julien Jacques Pierre
CloĂŠ
Thomas
Philippe Franck Maxime 08
PARTIE 2
ÉTUDE
GÉNÉRALE 09
LA PUB: AVANT LE TOURNAGE (Volvic-Nestlé) Recherche de projet Delphine, productrice et agent, reçoit tous les projets. Les 90 % d’entre eux n’aboutissent pas. Pour tous, elle s’assure que Pierre est disponible et envoie sa bande démo, ainsi que tous les films qu’il a déjà tourné. Lorsque Sancy Productions (ou Pierre en free-lance) est sélectionné par une agence, cela ne veut pas signifier qu’il sera retenu. En effet, plusieurs studios ou réalisateurs sont mis en concurrence. Lors de mon stage, j’ai pu participer à deux projets, Volvic Juicy, pour la France, l’Angleterre et l’Allemagne et Nestlé pour le Brésil et l’Australie.
Le story-board L’agence fait parvenir le story-board qu’elle a élaboré avec le client. Toutes les étapes, les séquences, les plans sont détaillés de façon précise. Pierre travaille donc sur ce story-board pour voir quelles améliorations il peut y apporter, tout en restant dans le cadre.
Nest le Milo nesc au
vic l o V y Juic
Mon rôle pour Volvic est de prendre en photo les bouteilles pour le packshot. Ainsi, en postproduction, elles seront insérées dans le film. Car pour le tournage, c’est une maquette noire qui est utilisée. Idem pour Nestlé Milo où les photos produites serviront à l’incrustation de céréales en 3D.
Mes actions
Les confcall
Parallèlement, Pierre entre en contact, soit avec la société de production du film (en freelance), soit avec l’agence de pub (voir le client) quand c’est Sancy Productions qui fourni la prestation. Tous ensemble, ils débattent précisément du tournage, des matières, du rendu, des couleurs des produits. Tout ceci est calibré par le client et l’agence. Le réalisateur doit pouvoir répondre au cahier des charges. De part son expérience, Pierre voit rapidement ce qui est possible de faire ou non, et en fait part à ses interlocuteurs. L’équipe est aussi consultée sur la partie technique pour fixer en amont les futures contraintes techniques (robot, effets spéciaux).
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• Retranscription de la confcall entre Pierre (P) et l’agence (A) de pub pour Volvic Un jet avec des fruits doit venir frapper la bouteille (voir le board)
v ic - (P) Les morceaux de fraises seront-ils dans le jet d’eau ou viennent-ils sur le côté? l o V (A) Les fraises sont dans l’eau, projetées sur la bouteille. y c i (A) L’eau vient sur une seule bouteille, 2 autres sont en arrière plan. Ju - (A) Une référence visuelle pour le fond est demandée. - (P) L’utilisation d’un fond noir permet que le jet d’eau ressorte de façon plus contrastée. Tous les détails de l’eau seront visibles. Envoi des rush de la pub Asahi comme référence. - (A) La bouteille qui reçoit le jet sera coupée en deux sur le sens de la hauteur. - (P) Question de sa rigidité car le jet sera puissant et risque de la déformer, plus la lumière qui chauffe beaucoup. - (P) 2 techniques au choix: soit le jet percute la bouteille face caméra, soit la technique du ballon au-dessus, avec la caméra regardant le plafond. - (A) Le jet risque de recouvrir complètement la bouteille et la cacher. - (P) La caméra peut être orientée en haut puis avec l’effet d’apesanteur, l’eau retombe sans cacher la bouteille. - (P) L’équipe se prépare pour trois techniques différentes et pourra ainsi s’adapter sur place à la solution la plus adéquate. - (P) Pour le jet en couleur, il faudra jouer avec les colorants. Plus il y en aura, moins le jet sera transparent. Des essais seront faits pour avoir le meilleur rendu possible. - (A) Fraises de Provence pour le côté symbolique, en morceaux calibrés et entières. - (P) Sancy s’occupe d’acheter les fraises. Pierre appelle Delphine (la productrice) pour qu’elle puisse établir un devis avec les contraintes qu’imposent le tournage. • Retranscription de la confcall entre Pierre (P) et son équipe (E) composée de Delphine, Jacques (robot/SFX), Thomas (assistant réal), Cloé (assistante caméra), Franck (styliste culinaire/Lumière), Julien (régisseur).
v ic - (P) Choix pour l’explosion de l’eau sur la bouteille: soit derrière celle-ci, soit avec l o V leyballon (caméra regardant en haut), soit en top-shot avec l’eau venant d’en bas. Cette Juicdernière permet de ne pas cacher la bouteille. - (P) Pour une question de budget, une seule mise en place sera tournée. - (P) Plan final en 5 passes: 2 bouteilles en arrière plan sur fond noir (3 fois car 3 pays). Pour la bouteille seule avec «splach» arrière 3 options de tournage sont envisagées (voir ci-dessus). Doute par rapport au rendu que veut l’agence qui parle beaucoup de postprod. Pour les fraises dans l’eau, il y a 2 options: soit entières, soit coupées en deux. Possibilité d’envoyer deux jets de côté avec les fraises pour qu’elles se mélangent à l’eau. - (E) Les fraises risquent de rebondir sur la bouteille. - (P) Il est important de s’adapter à la prod (agence-client) qui a son idée du spot. - (E) La plus grosse contrainte est de rigidifier la bouteille, la prod ne voulant pas utiliser de plexiglas pour une question de rendu. Rigidifier une demi-bouteille avec du fil de fer. - (E) Demander les références couleur pour le jet d’eau à la prod car le colorant altère la transparence. Commander une grosse quantité. En poudre ou liquide. (P) Penser à bien étalonner. La discussion continue pour trouver des solutions aux contraintes techniques. La production n’attend pas des solutions techniques externes. L’équipe doit s’adapter.
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Les notes d’intentions Le réalisateur doit, dans tous les cas, fournir une note d’intention qui va reprendre, de façon détaillée, plan par plan (le plus souvent), le déroulement du film. Il doit flatter le client, sublimer le produit. Lorsqu’on lit la note, on doit pouvoir visualiser le spot de publicité, sentir les parfums, entendre le frémissement d’une cuisson. C’est avec cette note, longue d’une dizaine de pages, que le client choisira ou non le studio ou le réalisateur. Les illustrations doivent donc correspondre à ce qu’attend le client en terme visuel. Il faut donc trouver des photos de textures, de couleurs, d’ambiances, de fonds ... qui collent à ce qui est demandé. Généralement, Pierre délègue cette tâche. Le studio a sous le coude 2 ou 3 personnes qui peuvent répondre à cela. Il discute avec cette personne, ainsi qu’avec Delphine, la productrice, pour pouvoir orienter la rédaction.
tle Pour Milo, le texte de la note était déjà partiellement écrit. Mon rôle était de trouver s e N toutes les références visuelles pour illustrer les plans, les textures, les mouvements de o l i réussir à trouver des images de bonnes qualités. Je me sers beaucoup de M acaméra. u etIldefautFlickR, c 500px qui sont fréquentés par de nombreux professionnels. nes J’ai aussi mis en page la note sur InDesign. La difficulté pour ce travail a été le temps qui m’était alloué. En effet, le timing était serré. Des plans ont été changés au dernier moment par l’agence et j’ai eu la directrice en ligne pour pouvoir apporter les corrections nécessaires, 15 minutes avant la présentation au client. Il faut savoir être réactif et réagir en adéquation avec une personne qui se trouve à des centaines de kilomètres de vous. Alexandra, la deuxième stagiaire (en licence image) m’a épaulé. Elle a aussi traduit cette note en anglais, car le client était Nestlé (Brésil et Australie). L’urgence et le dernier moment font partie du jeu. Plus tard, j’ai préparé une note pour PizzaHunt, mais le projet a été abandonné peu après. Voir ANNEXE1
Mes actions
Avant de partir ...
... vérifie que tu n’as rien oublié! Le matériel est stocké dans des locaux à Charlannes. Les studios de tournage sont principalement situés près de Clermont-Ferrand, Paris, Londres, et récemment à Zagreb. Une bonne organisation est donc primordiale pour ne rien oublier. L’achat d’un poids lourd permet à Sancy de gagner en temps de chargement car il possède un plateau élévateur. Il a aussi été aménagé et chaque matériel a une place définie.
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LE DOCUMENTAIRE: AVANT DE PRENDRE LA ROUTE Naissance du projet Pierre Barougier est un publicitaire mais aussi et surtout un réalisateur de documentaires. De Nous resterons sur Terre, traitant du climat et des ressources naturelles, à Ce n’est qu’un début qui fait entrer la philosophie en école maternelle, Pierre est préoccupé par des sujets environnementaux et humains. Depuis de nombreuses années, un sujet le passionne : «Les Clochards Célestes». Ce nom vient d’un roman de Jack Kerouac qui pense qu’une vie différente est encore possible, loin de l’agitation d’un monde calibré et ordonné. Ce faisant, en 2012, Pierre, de retour de Belgique, prend en stop un homme sur une station d’autoroute. La discussion s’engage et cela allait tous nous propulser vers une grande aventure. Mais nous ne le savions pas encore...
Simon L’histoire de Simon débute comme quelque chose d’incroyable, que l’on ne peut voir qu’au cinéma ... et pourtant ... Simon est à Brisbane lorsqu’il reçoit un message de son ex-petite amie, l’invitant à la rejoindre à Sydney. Là, elle va lui faire une déclaration qui va changer sa vie à tout jamais. Atteinte d’un cancer, elle va mourir. Mais pour elle, cette fin doit marquer un commencement. Et Simon va être le vecteur de cette vie éternelle. Après son décès, Simon reçoit un billet d’avion sans retour pour l’Europe. Ce premier don, cadeau d’une intensité rare, transcende sa vision du monde. L’australien quitte donc ses anciens costumes, de militaire, puis d’organisateur d’événements, pour un nouveau départ, vers l’ancien monde. Il va alors découvrir de nouvelles terres, faire de nouvelles rencontres, mais surtout s’enraciner dans une philosophie de vie.
Fouillat À mon arrivée en stage, j’arrive à la maison de Pierre, à «Ciné Fouillat». C’est un lieu ouvert, où l’on peut retrouver des gens de passage, où les membres de l’équipe font des escales. Je retrouve donc Simon, que j’avais rencontré quelques semaines auparavant, histoire de ne pas être un inconnu. Pierre a fait venir l’australien de son pays, dans l’optique qu’il écrive son histoire. Bien campé au milieu de la nature, Fouillat est un lieu propice à la concentration. Mais le projet de Pierre va plus loin et c’est aussi la raison de ma venue en stage chez lui. Il compte tourner un documentaire (et aussi une fiction) qui retracerait le parcours de Simon. Mon rôle était donc de découvrir les liens invisibles du «road trip» de Simon: retrouver les personnes croisées sur sa route pour recueillir leurs témoignages et ainsi comprendre qui il est, avec en toile de fond une vision plus globale sur les peuples d’Europe, sur la société.
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Mes actions
Partition à huit mains J’ai d’abord vécu trois semaines seul avec Simon, 24/24. Je n’ai pas eu d’autres choix que de puiser dans mes réserves pour pouvoir communiquer. De nombreuses frustrations ont découlé de mon manque de vocabulaire. Mais avec la pratique, l’accent australien se transformait en pensées audibles. Puis Alexandra m’a rejoint. Sa mère étant anglaise, elle a pu me permettre de dénouer des incompréhensions passagères. Notre binôme était né et très vite, une complicité s’installait. Chaque jour nous nous réunissions autour de la carte de Simon, où il avait tracé son parcours au fur et à mesure de son périple, long de trois ans. Pierre nous a rejoint dans cette tâche. Nous découvrions, à travers ses rencontres, son état d’esprit. Et ce fut notre angle d’attaque pour le tournage: cerner l’homme en passant par la vision des autres. À l’instar de Sugar Man de Malik Bendjelloul, que nous avons visionné, notre travail était une véritable enquête. Et chaque jour nous projetait dans une nouvelle découverte, sur l’homme, mais aussi sur le rapport que nous avions au monde. Car il faut préciser que la démarche de Simon est singulière. Son voyage s’est fait sous le principe du don. Sans aucun sou en poche, il a parcouru l’Europe en se faisant héberger, nourrir, transporter, équiper. Il n’a passé qu’une dizaine de nuits dehors en trois ans de voyage. Pour l’aider à structurer sa pensée, nous avons opté pour l’écriture des points forts et des dates, de façon chronologique, sur une grande feuille de papier. Ainsi, nous pouvions nous repérer plus facilement et aller à l’essentiel. Nous avions à la fois un regard d’ensemble et détaillé. Il était souvent difficile de le stopper dans son récit et les discrétions étaient abondantes. Il fallait toute la diplomatie et la finesse de Pierre et Alexandra pour le ramener au principal. L’avantage de vivre ensemble nous permettait aussi d’avoir des échanges «en off» et des situations de blocage ont pu ainsi trouver réponses.
Les questionnements
?
Simon est «habité», on le sent au premier regard, à la première rencontre. Sa prédilection pour la méditation le pousse a entrevoir l’énergie que dégage chaque être vivant. Alors forcément, des dualités s’emparent de son être, le poussant sans cesse dans une réflexion qui nous dépasse parfois mais qui nous touche et nous questionne. Car au-delà de son histoire, l’onde nous atteint, serpentant jusqu’à notre inconscient, nous ouvrant les yeux sur notre façon d’agir, allant frapper aux portes de nos actes.
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Le fond Après une analyse méthodique de tout le vécu de Simon, nos questionnements en direction des «hôtes» se profilaient. Nous avons donc établi des lignes directrices qui seraient communes à toutes nos interviews. En voici la teneur: - Avez-vous des nouvelles de Simon, savez-vous ce qu’il devient, ses projets? - Vous a-t-il parlé du point de départ de son voyage? - Comment l’ont-ils rencontré, les circonstances? - Pourquoi l’ont-ils pris en stop, hébergé? D’où venait-il? - Qu’est-ce qui en lui vous a donné l’envie de lui faire confiance? Avez-vous eu peur?
- Pourquoi lui et pas un autre?` - Vous a-t-il expliqué le but de son voyage, ses questionnements? - Le voyage fonctionne sous le principe du cadeau. Quel est le votre et pourquoi le lui avezvous fait? - L’ Europe représente t-elle ce message d’amour transmis par Simon? - Comment vous voyez-vous au sein de l’Europe? Vous sentez-vous européen? - Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre? Quelles sont celles de l’Europe qui vous touchent? - Pensez-vous que l’être humain est au centre des préoccupations européennes? - Sa construction vous convient-elle? - Quelle est votre vision idéale du monde? Avez-vous un sentiment identitaire? - Que pensez-vous de la phrase de Simon «In every moment, I have whatever I need. If I don’t have it, I don’t need it». - Considérez- vous que l’Europe est un cadeau? - Au-delà de son histoire, il a voyagé avec rien en Europe. Qu’est-ce que cela représente pour vous? - Pensez-vous le revoir un jour? La forme Au niveau technique narrative, Pierre nous a donné quelques recommandations: - Ne pas orienter les réponses. - Aller chercher le général. - Notion de société de consommation, de l’avoir, rebondir sur le message inverse de Simon. - Chercher les contrepoints. - Interview en plusieurs langues, à plusieurs. Demander de montrer des souvenirs, photos.
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Le parcours Avec Simon, nous avons établi une liste de personnes qu’il a rencontré et qui ont été marquantes pour lui. Que ce soit dans les échanges ou dans les dons, elles s’avèrent incontournables. Après avoir noté une première liste, il a pris contact avec elles pour connaître leurs disponibilités. Nous avons donné une plage de quelques jours pour faire face aux éventuels aléas de parcours. Puis nous avons simplement repris sa route initiale en incluant les personnes à visiter. Il était difficile de se rendre compte du temps de voyage entre deux destinations. Google map nous a permis d’évaluer les distances. Il fallait aussi prendre en compte la fatigue, les erreurs de route, les embouteillages.
photo M/ Liautaud
Berlin Bonn Louvain-la-Neuve
Amsterdam Prague Vienne Vaduz
Fürstenfeldbruck schopfheim winterthur Munich
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PARTIE 3
ÉTUDE
TECHNIQUE 17
LA PUB: SILENCE PLATEAU L’installation: un moment clé Le plateau de tournage se trouve dans un studio qui est loué par Sancy Productions, dans différentes villes. Il est donc primordial de pouvoir effectuer l’installation le plus vite possible. Pour cela, chaque matériel a sa place prédéfinie. L’ensemble de l’équipe participe à ce moment. La configuration du plateau est à peu près identique à chaque fois.
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Déploiement Des journées de préparations, d’essais, sont parfois comprises dans les devis de Sancy. Les effets spéciaux demandant beaucoup de réglages, il s’agit d’arriver le jour J avec des techniques qui sont fiables. De son côté, Jacques effectue aussi un travail chez lui, notamment avec le robot. Pour Volvic et Nestlé, les deux configurations utilisent des liquides. L’installation d’un réceptacle est donc la base pour ne pas noyer le plateau. Ensuite, les éléments restent les mêmes: la mise en place de la lumière (5 et 10KgWAtt) , les calques de diffusion, les fonds, les arrivées de liquide à l’aide d’un compresseur, le banc de montage, le robot et la caméra Phantom Flex.
vic l o V y Juic
Nest le Milo nesc au
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vic l o V y Juic
Préparation SFX et stylisme
La solution retenue par l’équipe est la projection d’eau derrière la bouteille, face caméra. Les fraises seront contenues dans le jet et, nouveauté de dernière minute, les pommes feront leur apparition. Jacques a fait des moulages en dur de la bouteille Volvic. Le problème de la déformation due à la pression et à la chaleur était réglé. Elle est fixée par le fond sur la table.
La base du colorant a été faite sur place pour que l’avis des clients puisse guider le dosage. Mais ce n’est que pendant le tournage que les essais réels ont déterminé la couleur finale. Les bouteilles vides sont remplies à la main. Alexandra a aidé Jacques dans cette tâche minutieuse. Les différentes étiquettes, des trois pays, étaient disposées au dernier moment. Il aura fallu toute la dextérité de Franck pour pouvoir couper les morceaux de fruits calibrés. Port de gants indispensable. L’un des points négatifs de la publicité alimentaire est le gaspillage que cela engendre. Fort heureusement, nous avons pu nous occuper des fruits en trop. La plus grande contrainte était ici l’emploi de plusieurs circuits de compression. Un pour soulever le bol et faire sauter les pétales de blé, un autre pour libérer le lait (eau déminéralisée + lait écrémé + peinture). Le tout devait être parfaitement synchronisé.
photo A. Martin
Nest le Les céréales sont elles aussi calibrées et doivent répondre à un placement précis. Milo n La caméra était protégée des éclaboussures, ainsi que les vérins des différentes escau machineries.
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Tournage Le tournage répond à un plan précis, déterminé en fonction des demandes du client mais adapté par le réalisateur, et son équipe, afin que les plans s’enchaînent sans avoir à faire d’importantes modifications dans l’installation du plateau. Sous la direction du réalisateur, l’équipe prépare les plans, ajuste la lumière, les SFX. Après chaque plan, les images sont visionnées par tous, à l’aide d’écrans retour. Là, le client fait part de ses remarques et à l’aide de Pierre, les plans sont retournés, jusqu’à obtenir le résultat recherché.
Plan à tourner
remarques
7-10h
déchargement camion Installation
8-10h
préparation du plan par 2-3 personnes en parallèle de la fin du déchargement
10-12h
Bouteilles sur fond blanc puis sur fond noir
2 bouteilles puis bouteille héros seule bouteille noire
12-13h
fraises seules bouteille entière
13-14h
REPAS
14-15h30
bouteille entière eau seule par derrière
bouteille noire
15h30-17h
bouteille entière eau seule par derrière+fraises
bouteille noire
17-18h
demi bouteille eau seule par derrière
demi bouteille noire
18h-19h
demi bouteille eau par derrière + fraises
demi bouteille noire
Pierre essaye d’être vigilant face «aux débordements» des clients qui sont tenté de faire plus de prises que prévues pour ne pas trop déborder sur le timing. 19-21h
Rangement
Pour Nestlé, un plan a été tourné une cinquantaine de fois. Les deux publicités ont commencé à 7h du matin et se sont terminées vers minuit.
ic Packshot v Mes l Vo y actions c i u Pour Volvic, je devais faire de la prise de vue (et filmer) pour donner à Sancy un J
support de communication. Mais lors du tournage, les clients «Juicy» ont voulu faire des photos packshot de leur différentes bouteilles. La lumière était parfaite et le produit mis en valeur. C’est donc avec un petit peu de stress que j’ai effectué cette mission de dernière minute, à main levée, en utilisant mon reflex Sony A7S. À chaque changement de bouteille sur le plateau, je prenais une photo.
tlePour Nestlé, Pierre m’a chargé d’établir, en parallèle du tournage haute vitesse, un plateau s e N pour faire le topshot des paquets de céréale: Milo pour l’Australie et Nescau pour le Brésil. o l i serviront en incrustation pour le film. M Cesaphotos u donc, c J’ai ses conseils, et avec l’aide précieuse d’Alexandra, mis en place la nes lumière et le sous cadre. La position de l’appareil étant en hauteur, un écran était relié au boitier pour plus de confort de vision. J’ai utilisé l’appareil de Jacques, un Nikon D810. C’est assez déstabilisant de prendre du matériel avec lequel vous n’êtes pas familier. Mon rôle s’étant dessiné le matin même, je n’ai pas eu le temps de prendre bien en main l’appareil. Persuadé que la qualité des photos étaient en RAW (format sans compression), je n’ai pas pensé à vérifier. Mais les 36 millions de pixels de la bête ont minimisé mon étourderie. Franck me remplissait le bol avec différentes hauteurs de lait et nous avons travaillé ensemble sur le placement des pétales. Les clients venaient valider chacune des phases. Cette expérience fut très formatrice et j’ai pu acquérir des réflexes pour évoluer. (Annexe 2)
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photos A. Martin
LE DOCUMENTAIRE: ON THE ROAD Un coffre plein Il était finalement l’heure de partir. Ce n’est pas sans peine que nous avons laissé Simon à Fouillat, car non, il n’était pas du voyage. Pourquoi? Simplement parce que sa présence aurait faussé la réaction des gens et donc les interviews. Notre but n’était pas de faire un «perdu de recherche», ou un genre de télé réalité dont certaines chaînes abreuvent les esprits en vue d’une lobotomie collective. C’était le jour J et un sentiment étrange flottait. Un pas vers l’aventure, la liberté. Un croisement entre Easy Rider et Thelma et Louise. Juste l’envie de sillonner les routes et ramener de belles images. Nous étions en autonomie totale. Bien que nous avions la Carte Bleue du patron (ah non, patron, ça le fait hurler), son gros 4X4 électrique tout juste sorti de la concession, nous étions décidés à minimiser les dépenses au strict minimum. Nous devions aussi tenir une comptabilité régulière (ce que nous avons fait).
Pour le tournage, notre kit était composé de: • BlackMagic 4K + canon 24-70, canon 50mm, canon 70-200, canon + kit batterie + micro zoom + SSD (disque dur à mémoire flash) • Sony A7S + sony 50mm +Voigtländer 40mm + micro Rode • 1 trépied • 1 crosse d’épaule • 1 slider • 1 moniteur enregistreur • 1 gymbal Nébula • 2 disques durs externes Nous ne nous sommes pas servi de tout le matériel et nous l’avons déchargé chaque soir pour tout mettre en sûreté. Cette manutention fait que nous serons plus sélectif pour un projet similaire. Nous avions le nécessaire pour camper, enfin une partie... car l’autre moitié a été oubliée à la maison. Nos valises, surtout celle d’Alexandra, après 2 «reformatages» ont tenu une place décente. Une fois le tétris du coffre assemblé, l’asphalte nous tendait les roues.
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La route en plans L’une des particularités du voyage de Simon est d’emprunter quasi systématiquement les autoroutes. Les stations services et les grands axes lui donnaient plus de chance de se faire prendre en stop. Nous avons suivi son parcours au millimètre. Ce documentaire retrace aussi cette route. Nous filmions donc notre trajet. Pour augmenter la stabilité, nous utilisions la crosse d’épaule avec le Sony. Configurable à volonté, ses bras tentaculaires trouvaient appui sur différentes aspérités de l’habitacle. Bon c’est vrai, les plastiques japonais ont un peu souffert ... La voiture étant assez spacieuse, nous pouvions naviguer pour trouver de nouveaux angles de vue et varier les prises. Nous guettions les panneaux, les frontières, les reflets dans les rétroviseurs, sur les autres véhicules, les lumières des tunnels. J’ai expérimenté l’hyper-lapse. C’est une technique de time-lapse, dans laquelle la position de la caméra n’est pas fixe comme dans le cas d’une séquence de time-lapse basique. Il va ajouter une composante spatiale supplémentaire. Le plus délicat était de s’arrêter de filmer car au départ, absolument tout attire notre soif d’image. Au fur et à mesure du parcours, nous avons appris à être plus sélectif. Le stockage nous faisait aussi tendre dans cette direction. Des tunnels suisses où l’on pouvait manger par terre, aux montagnes enneigées du Liechtenstein, aux autoroutes «no limit» allemandes, en passant près des bâtiments monumentaux de l’Autriche, aux routes chaotiques de la République Tchèque, à la frénésie cycliste d’Amsterdam, aux klaxons belges, nous avons traversé mille et un paysages. La variété est telle qu’il est impossible de tout décrire (ANNEXE3). Mais ils resterons gravés, sur la pellicule mais aussi en moi. 3800 km parcourus en deux semaines et demi, une moyenne de 5 à 6 heures de conduite par jour, pour des gigas de paysages naturels et urbains. Chaque soir, je faisais un dérushage pour un premier tri.
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Simon à travers les rencontres La route nous menait chaque jour à de nouvelles rencontres. Alexandra, un à deux jours avant, prenait contact soit par mail, soit par téléphone avec les personnes. Notre tactique était simple : nous arrivions généralement la veille et nous nous faisions inviter à dormir. Par cette technique, nous pouvions faire connaissance avec la famille, les mettre en confiance, faire des plans de coupe. ( et éviter de dormir en camping, à l’hôtel ou dans la voiture). L’interview le lendemain en était que plus aisé. Les gens parlaient plus facilement. Alexandra se chargeait de l’interview, en mettant en place le cadre fixe avec la BlackMagic et moi j’utilisais la crosse pour faire des plans plus serrés, capter les émotions. Les personnes s’exprimaient en anglais, ou en français, mais aussi dans leur langue maternelle qu’ils nous traduisaient ensuite. Mon anglais, bien que grandement amélioré avec les semaines avec Simon, ne me permettait pas d’être réactif aux propos. Bien qu’en off, j’arrivais à développer un jeu d’acteur qui pouvait laisser croire que rien ne m’échappait. L’autre avantage était de se mettre réellement dans la peau de Simon, de comprendre son cheminement et son état d’esprit. Entrer dans les familles n’était pas toujours facile, en ce sens où l’on arrive pour une nuit et on repart le lendemain. La générosité et la confiance de nos hôtes étaient stupéfiantes. Nous avons rencontré des personnalités touchantes, qui ont pu s’exprimer sur le monde dans lequel nous vivons, sur la société, leur vision du partage. Nous découvrions Simon sous un autre angle, par la réalité de son voyage. Tous ont été unanimes sur «l’effet Simon». Ce grand australien de 40 ans a marqué de son humanité les lieux qu’il a traversé. Restant un jour, jusqu’à deux mois au même endroit, il devenait pour les hommes, femmes et enfants, un frère, un oncle, un ami digne de confiance. Je ne vais pas déployer ici la teneur des interviews, mais à travers les récits, j’ai pu comprendre des notions, évoluer sur ma vision du monde, mon interprétation du bonheur, de la vie. J’ai aussi pu entrevoir les démons qui pouvaient le suivre. Mais une chose est certaine, toutes ces rencontres, toutes ces discussions m’ont donné plus que je ne peux l’imaginer. Des choses qui se vivent, dans l’humilité et la bienveillance.
On the road again? Notre voyage aurait du connaître un épisode deux, avec les pays de l’Est de l’Europe. Mais lors de notre retour, Simon n’avait pas eu les contacts escomptés. Tourmenté par sa sortie obligatoire de l’espace Schengen, après 3 mois en France, il se posait beaucoup de questions sur lui-même, sur le fait de repartir. En septembre, il doit revenir à Fouillat pour continuer d’écrire et peut-être que ce sera l’occasion pour Alexandra et moi de repartir sur ses traces. Nous l’espérons de tout coeur. La dernière image que j’ai de lui, c’est lorsque je l’ai déposé sur une aire d’autoroute, près de Roanne, avec sa pancarte «SUISSE» et son paquetage. D’un grand sourire, il me lança sa phrase fétiche:
«Peace, love and happyness my brother»
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Benjamin & Josefine
Markus & Alex
Patrick & Family
Richard
Ladislas
Manuella
Alex, Florian, Brew
Luisa
Simon
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Ivan
CONCLUSION C’est la deuxième fois que je viens à Sancy Productions pour un stage. Alors, dans mon esprit, il était primordial, indispensable de découvrir de nouveaux aspects du métier. Fort de ce leitmotiv, Pierre Barougier, gardien des lieux, m’avait laissé entrevoir que de nouveaux projets étaient en route. Bien sûr, j’ai retrouvé les plateaux de tournage de publicités. Avec Volvic Juicy et Nestlé Milo/Nescau, j’ai pu tester et expérimenter de nouveaux rôles. L’intensité, la concentration d’informations vous donnent le tempo, et il est parfois difficile de trouver sa place dans une machinerie si bien huilée. Mais c’est sans compter sur la bienveillance de Pierre et de son équipe qui vous guide au fur et à mesure des actions. On se sent tout de suite investi et mettre en application son savoir théorique coule de source. Puis Je me suis plongé dans le projet Simon. J’ai passé de nombreuses semaines avec un australien, qui semblait venir d’une autre planète. Il a fallu m’adapter à la langue anglaise, pour pouvoir échanger d’une manière plus profonde. Car oui, au-delà des mots, la préparation du documentaire m’a permis de découvrir, de m’ouvrir à une vision du monde que je croyais acquise. Alors non, Simon est bien de cette terre et c’est à travers les témoignages recueillis aux quatre coins de l’Europe que son humanité rayonne de plus en plus. Par ces projets assez exceptionnels, tant dans leur contenus que dans leur mises en œuvre, j’ai pu faire vivre ce qui me tient au plus profond: mon amour et ma passion pour l’image. Ces deux mots peuvent paraître galvaudés tant ils sont employés pour tout et n’importe quoi. Mais, pour moi, étant habité depuis tout jeune, j’ai trouvé là des réponses à mon devenir. Car aujourd’hui, la suite de toutes ces expériences est la concrétisation de mon avenir. Je compte bien le construire, au jour le jour, en mettant en pratique tout ce que j’ai appris, en transformant mes expériences en nouveaux projets. Avec Sancy mais aussi avec Eidetic Studio. La prochaine étape est en marche. Et pour vraiment conclure ce qui semble être qu’un commencement, je vous laisse avec les quelques vers du poète Alain Chauvet. Face au vent Aux battements vides amarrés bougés de ton pas Écoute l’appel évanoui d’un air encore à venir Fait d’un battement d’ailes Un air qui nous emporte Un chant qui nous élève.
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ANNEXES
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ANNEXE1 - NOTE D’INTENTION
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MILO - NESCAU
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ANNEXE2 - Tournage Volvic
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ANNEXE2 - Tournage NestlĂŠ
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ANNEXE3 - Tournage Europe
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ANNEXE3 - Tournage Europe
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Fouillat 63810 Cros
Pierre
JAFFEUX Rapport de Stage