Magazine2 by Pierre Hubin

neon un magazine vivant

Av e c l ’ a p p l i c at i o n m o b i l e n e o n v o u s av e z

C at e g o r i e

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traite le magazine.

neon magazine n4

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Maria desleta

neon magazine n4

Sommaire_ 12 _ 3 5

12_35

Connaître

voir

av o i r

44 trucs pour une vie saine

j’ai la guerre dans mon cv

pimp my kong

Coucher, mentir, trahir, et même... bosser. Vous êtes vraiment pret à tout.

Coucher, mentir, trahir, et même...bosser. Vous êtes vraiment pret à tout.

lost in translation Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait s’emm..avec nos besoins naturels

la havane online Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait s’emm..avec nos besoins naturels

l’exil en pola? Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on

ne devrait s’emm..avec nos besoins naturels

neon magazine n4

On lui a mis notre sommaire devant les yeux.

12_35

respirer

r e ss e n t i r

p a r ta g e r

posez-vous à berlin

le juteux business de la queue

EVJF à blackpool

Coucher, mentir, trahir, et même...bosser. Vous

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interview sommaire d’eric judor game of thrones

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fais moi mâle Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait s’emm..avec nos besoins naturels

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vo ir J’ai la guerre dans mon cv

Coucher, mentir, trahir, et même...

bosser. Vous êtes vraiment pret à tout.

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Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait

L’exil en Pola

s’emm..avec nos besoins naturels

Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait.

neon magazine n4

1.0

a ' J

Voir

e r r e u

s n a d CV n o m « D e s p i c s m o n ta g n e u x e n n o i r

et blanc. » Voilà l'image que re-

vient à Guillaume R. de sa mission

e n A f g h a n i s ta n . Ca , p l u t ô t q u ' u n

c o m b at, q u ' o n t i r pa r fa i t o u q u ' u n

retour épique en 4x4. Guillaume R.,

28 ans, est un ancien caporal-chef dans une unité commando spécialis é e d a n s l e r e n s e i g n e m e n t. _Un article de Maude Paterson / Crédits photos Samuel Son, Camille JP.

1.1

neon magazine n4

« C’était dans l’une de ces fameuse

tagne, croiser du taliban, tirer. » A peine arrivé,

vallées afghanes. On était partis pour plusieurs

il part en hélico et arrive sur son camp... encore

jours, et la nuit on se relayait toutes les deux

pleine de construction. « Je suis comme un

heures pour surveiller avec une grosse jumelle

gosse, je regarde le paysage et je me demande

thermique. Cette nuit-là, à 3 heures du mat, je

où je suis... L’Afghanistan, c’est le Moyen Age

regardais ces pics de montagne à la profondeur

avec des armes automatiques. C’est beau

cauchemardesque. Les avions de chasse et les

mais il n’y a que de la roche, c’est vide, il fait

bombardiers passaient au-dessus de ma tête.

très chaud, j’ai l’impression d’être sur Mars. »

Il n’y avait rien, et pourtant je savais pertinem-

Il me montre les photos qu’il a prises là-bas.

◊

«En face,

t’as des mecs en

ment que l’endroit grouillait de talibans. » Des

claquettes, avec

pics montagneux en noir et blanc. Quand je ren-

De beaux panoramiques sur les montagnes

contre Guillaume dans son studio parisien, il a

sombres, des lumières écrasantes, lui en tenue

quitté l’armée depuis un an et demi. A cause

et en armes sur le terrain. Un terrain compli-

d’une blessure au genou qui s’est aggravée et

qué, avec lequel il fait vite connaissance: « De

parce qu’il voulait se recycler avant qu’il ne soit

la montagne, des fonds de vallée. On peut

trop tard. C’est un garçon affable, souriant et

montrer jusqu’à 3000, 4000 mètre l’altitude.

discret. Il accepte de raconter longuement ce

C’est que du caillou. Il fait -20°C au mois de dé-

temps passé au service de la nation, avec « les

cembre, 50°C en juillet. Toi, t’es équipé avec un

frangins », à « aller au carton ». Huit années

gros sac, des flingues (il peut porter jusqu’à 80

d’engagement au sein d’une troupe d’élite, as-

kilos d’équipement, ndlr), tu dois grimper sous

similée forces spéciales, dont il tait le nom et les

le cagnard. En face, t’as des mecs en claquettes,

missions les plus sensibles. Parce qu’il est sou-

en short et avec une kalach, qui courent par-

mis au secret-défense jusqu’n 2014, mais aussi

tout. »

une kalach, qui

courent partout »

voir

parce qu’il ne veut pas mettre en péril « les potes qui sont sur place ». De la guerre en Afghanistan, la mission qu’il a préférée entre toutes, il est revenu ni traumatisé, ni déçu, ni amer, mais reconnaissant et bien sans ses pompes. « L’Afgha, c’est vraiment le top. Je suis content de mon parcours, j’ai un bon CV, j’ai bien rendu service à la nation et je sais que je serai toujours le bienvenu. » Guillaume a fait la guerre comme on fait son métier, le mieux possible. Près quatre expériences à l’étranger, douze mois en pointillé en Côte d’Ivoire et quatre mois au Liban, Guillaume pose le pied à Kaboul en octobre 2009. Il est bien entraîné. Il a passé les dernières semaines à « se faire mal physique-

ment ». Même s’il sait que ça va être différent, plus long, plus dur, il est heureux d’être là. « Ce n’est pas mon rôle de prendre parti sur les raisons d’une intervention. On me donne un travail, j’y vais et je fais mon boulot. » Il attendait ce départ depuis longtemps: « Il nous avaient assuré qu’on allait vraiment faire le job pour lequel on était formés, partir dans la mon-

neon magazine n4

◊

« Pour un sol-

dats, 4 mois au carton,

Voir

c’est mieux que 4 mois en r

vacances »

Il y a la vie du camps, les missions de surveillance et d’infor-

égiment: « Entraînement difficile, guerre facile. » Difficile, ç a

mation. Et il y a aussi les « accrochages ». Guillaume n’a en-

veut dire quoi? Les épreuves physiques, la privation de sommeil,

core jamais tiré sur des « cibles en mouvement ». Il a maintenu

des combats et des séances de tir tous azimuts. Mais aussi un

l’ordre, patrouillé, renseigné en Côte d’Ivoire et au Liban mais

maintien en état de stress permanent. Lorsqu’ils dorment en fo-

n’est jamais « allé au feu ». n Afghanistan, il ira neuf fois. Des

rêt, par terre, après une marche de plusieurs kilomètres, sacs ultra

échanges de tirs qui peuvent durer cinq, six heures, « et là, c’est

chargés, ils sont réveillés en pleine nuit par des grenades lancées

du taliban, c’est du barbu, c’est du lance-roquettes, nos avions

près d’eux. En quelques secondes, ils doivent être debout, fusils

de chasse qui bombardent ». Le premier accrochage va être une

chargés, prêts à tirer. Guillaume enchaîne les stages de survie,

« leçon » pour Guillaume. Trois semaines après son arrivée, il

passe ses diplômes en krav maga (une méthode de combat rap-

voit, depuis la montagne, des insurgés envoyer une roquette

proché israélienne), d’aide instructeur commando, et les stages

sur l’un de leurs véhicules. « On a commencé à tirer nos pre-

médicaux Pour être efficace même en situation de stress intense,

mières bastos sur ces mecs-là. Au bout de trois heures, je me

il pratique le drill. Un entraînement des forces spéciales basé sur

rends compte que je suis cassé en deux, desséché. Avec l’adré-

la répétition: à force, les gestes deviennent instinctifs. « A six

naline, le stress, j’ai oublié de boire. Mais si tu es lessivé après

bonhommes (le nombre de soldats dans son unité, ndlr), on ne

trois heures de combats parce que tu n’as pas bu et que tu ne

peut pas se permettre l’erreur. Il faut répéter, répéter encore tous

peux pas assurer les cinq heures suivantes, c’est pas bon du

les gestes. » Un professionnalisme qui soude ces hommes. « Ca

tout. » Depuis il prend toujours le temps, entre deux échanges

peut paraître bête, mais faire un exercice dehors pendant deux

de tirs, de boire ou de grignoter. Il apprend aussi à gérer sa ca-

jours, monter un bivouac – bon, ça reste militaire, c’est pas une

dence de munitions. « Si tu crames tout d’un coup, que tu n’as

sortie au resto non plus -, ça renforce la cohésion. On se soutient,

tué personne, et que n’as plus de bastos, tu fais comment? »

on mange, on fait du sport, on vit dans les mêmes bâtiments.

Guillaume comprend sur place ce qu’il a appris au régiment.

Quand on part en mission, on se connaît par coeur. »

Quand il raconte ses entraînements, auxquels il consacre son temps hors mission, Guillaume en parle d’abord comme d’un dépassement de soi. Une série d’objectifs de plus en plus difficiles à atteindre. Il évoque peu la douleur physique, qui est d’abord « dans la tête ». Il sait qu’il ne fait pas parte de ceux que l’armée appelle « les petits morals », qui ont des capacités mais qui abandonnent Surtout, il garde en tête l’un des adages de son

neon magazine n4

Voir

L’unité, le régiment, les anciens, les potes, le récit de Guillaume

ment blessé. Alors qu’il se rendait à Kaboul pour son day off, un

est scandé par le collectif. Les accrochages durs, les morts, les

autre de ses amis s’est fait attaqué. Il vient de passer deux ans

blessés, les moments de fatigue, de baisse de moral, l’éloigne-

à l’hôpital.

ment, l’incompréhension des civils, la difficulté d’être en couple en étant parti à l’étranger, tout est contrebalancé par la force du groupe et la fierté d’être une bon équipier. Le groupe, c’est ce qui permet aussi de décompresser. Il me montre une vidéo tournée par son régiment en Afghanistan, dans le minuscule local qui leur sert de pièce commune. Don’t Be Cruel, d’Elvis Presley, est à fond, ils boivent une bières en se vannant, dansent en uniforme. Tous sont des soldats d’élite. « C’est hyper important ces moments-là, sinon tu deviens parano, surtout en Afghanistan, où tu es tout le temps sur tes gardes. Tu rentres de six jours de mission, tu te fais un petit barbecue tu bois une bière. Avant, les missions, dans l’hélico, on est sérieux, on ne se tape plus sur l’épaule. » Quand ils sont dehors, ce qui prédomine, c’est le sang-froid. C’est lui qui permet de gérer la peur de la mort. Elle qui frappe les uns et épargne les autres dans un désordre hasardeux. Un de ses amis a sauté en voiture sur 250 kilos de carburant. Pas une égratignure. Ses trois coéquipiers, assis à côté de lui, n’ont pas eu la même chance. Deux sont morts, le troisième a été griève

neon magazine n4

quand on prépare les flingues, on rigole, mais dès qu’on est

Guillaume tripote la petite croix qu’il porte

Comme tous les soldats français, le retour

marché là ou j’ai pissé, on pourra discuter. »

autour sur cou. Est-il croyant? « Pas du tout.

d’Afghanistan, il s’est reposé quatre jours à

Aujourd’hui, Guillaume pense surtout repartir.

Mais je suis devenu superstitieux! » Sur le ter-

Chypre, dans un hôtel de luxe. Un sas de décom-

Célibataire, il travaille à un projet de restaurant

rain, il ne pense pas à la mort mais reste sur ses

pression, une transition entre la guerre et la vie

de fruits de mer à Miami pour l’an prochain.

gardes. Je pose enfin la question que je n’ose

civile. « Les psys nous avaient prévenus, quand

Et envisage d’ici là de rejoindre une société de

aborder. Et lui? Est-ce qu’il a dû tuer? « Bien sûr

on rentre, c’est pas aux gens de s’adapter à nous,

sécurité privée en Afrique. « J’ai fait ma place

j’ai tué des gens, mais je ne le vois pas comme

c’est à nous de récupérer le wagon dans lequel

dans l’armée, je la ferai ailleurs. Parfois, ça me

ça. Quand les mecs en face se mettent à tirer,

ils ont poursuivi leur vie. » Guillaume ne fait pas

manque, mais je suis sûr de mon choix. » D’au-

forcément on fait boule de feu sur l’objectif.

partie des soldats qui souffrent du syndrome

tant que ces huit années « d’exprérience profes-

Une fois rentrés, on peut déconner entre nous.

post-traumatique. Il n’a pas de cauchemars, il ne

sionnelle » font bien dans le CV. Guillaume, droit

On se dit qu’on leur en a foutu plein la gueule,

revit pas les scènes. Au contraire, il quitte le pays

dans se bottes. •

qu’on est tous en vie, qu’on n’a laissé personne

puis l’armée avec le sentiment d’être plus fort,

sur le terrain. On fait le rapport de mission et

plus mûr. Et d’avoir partagé des moments in-

puis voilà. Ces moments de feu, même si tu ne

descriptibles avec des hommes « plus carrés que

t’en rends pas compte sur le moment, c’est la

les autres, avec des valeurs ». Ce qui ne signi-

concrétisation d’une carrière, parfois d’une vie.

fie pas que le retour soit facile. Il travaille pour

Une fois rentré, on se dit: « Tu te rends compte

une entreprise de télécoms. Découvre le chacun

de ce qu’on a fait? J’y étais, j’y ai participé. » »

pour soi, la crise et la déprime quotidienne..

Voir

Pour deux de ses actions en Afghanistan, Guil-

◊

laume a reçu la croix du Combattant et une cita-

Pense aux copains restés là-bas, qu’il aimerait

tion avec attribution de la croix de la Valeur mili-

voir plus souvent, et regrette le statut très va-

taire en 2010. « C’est le papier le plus important

lorisé dont il jouissait dans son régiment. Par-

de ma carrière. Il prouve qui je suis, que j’ai connu

fois, il se heurte au mépris de ceux qui ne sont

des choses que d’autres ne vivront peut être ja-

pas partis: « Le plus frustrant, c’est que pour

mais. On peut se dire que ce serait mieux de pas-

certains civils, tu es une sous-merde. Comme

ser quatre mois de vacances au soleil, mais pour

on est disciplinés, on ne réagit pas. Mais j’ai

un soldat, quatre mois au carton, c’est mieux. »

envie de leur dire: « Francis, quand tu auras

« Pour certains

civils, tu es une sous-merde,

NAM JULI_ Journaliste NEON

neon magazine n4

c’est frustrant »

Voir

la h ava n e o n l i n e E s p é r a n t o b t e n i r d e l a pa rt d e F r a n c e

Terre d’Asile le ticket d’entrée pour

lvira marche avec détermination vers l’hôtel. Elle s’est habillée en parfaite touriste pour

pa s s e r l a n u i t a u c h a u d e t à l’ a b r i . I l

passer inaperçue. Son groupe l’a choisie parce qu’elle a la

n’y a que 25

peau claire, elle a presque l’air d’une Occidentale. Elle franchit

_Un article de Maude Paterson / Crédits photos Samuel Son, Camille JP.

les portes du palace, tête baissée. Elle ne doit surtout pas être

repérée par le portier, qui a pour consigne de ne laisser entrer

que les étrangers. Ouf! Elle y est arrivée. A l’intérieur, les vacanciers captivés par CNN ne la remarquent pas. Elle se dirige vers

la réception et achète une carte wi-fi avec l’argent réuni par ses complices. Puis elle s’assoit derrière l’ordinateur de l’hôtel et re-

copie nerveusement le code d’accès. Ca y est, elle est connectée! Elle envoie aussitôt une rafale de mails, de tweets, de statuts

Facebook et poste une note sur son blog qu’elle a accompagnée

d’une vidéo. Quand elle a terminé, elle se déconnecte et déguerpit pour ne pas éveiller les soupçons de la terrible Seguridad del Estado (police d’Etat). Mission accomplie! Elvira peut rejoindre ses camarades.

neon magazine n4

1.2

Elle fait partie du groupe d’activistes Omni Zona

une demande auprès de l’Etecsa, l’unique opéra-

portable et essaie de capter leur wi-fi. Ca marche?

Franca, des artistes militants qui bousculent les

teur de télécommunications du pays, totalement

« Bien sûr, j’ai un code! » assure-t-il. Il ne se sert

consciences cubaines et se définissent comme des

géré par l’Etat. Certaines entreprises disposent

d’internet que pour chatter une à deux fois par

« guerriers d’internet ». Chaque jour, ou presque,

d’une connexion, que les employés détournent la

mois avec la mère de son fils, qui vit en Californie.

ils envoient l’un des leurs « dérober » quelques

nuit au profit des habitants alentour. A l’universi-

Elle lui envoie des photos du petit qui grandit loin

minutes de connexion dans les hôtel de La Havane

té, les étudiants utilisent des ordinateurs reliés à

de lui. Il a d’ailleurs un mal fou à les télécharger

pour poster les vidéos de leurs performances sur

internet, mais de nombreuses pages ne sont pas

le blog omnizonafranca.blogspot.com. L’une de

visibles: « Les sites de médias étrangers et tous

leurs dernières manifestations est explicite: lors

ceux dont le contenu est jugé antirévolution-

d’une procession religieuse délirante, ils défilent

naire, explique Laura, 24 ans, chargée de cours.

la connexion est lente, mais il parvient à se « Nous tant n'avons rien de débrouiller pour ensuite les faire imprimer. Elles

Heureusement,

d’une réelle liberté, nous prônons la liberté in-

grands talents de pirates. Ils ont toujours un

térieure, la liberté spirituelle », théorise Luis Eli-

coup d’avance sur les autorités: le temps que

gio D Omni, l’un des leaders l’Omni Zona Fran-

les censeurs installent de nouveaux pare-feu,

ca. Une liberté qui se conquiert aussi sur le net,

ils ont déjà trouvé le moyen de les déjouer. »

auquel les Cubains n’ont quasiment pas accès.

Pour s’ouvrir une petit fenête sur le monde exté-

Isolée du réseau de fibres optiques qui parcourt

rieur, c’est le système D qui prévaut. « Les Cubains

les Caraïbes et dont les opérateurs sont majori-

sont des magiciens! S’exclame Lucho, joyeux drille

tairement américains, Cuba doit passer par le

de 30 ans. Nous n’avons rien de rien, ni argent, ni

satellite pour se connecter au world wide web.

vêtements, ni internet: rien. Mais avec rien, le Cu-

Ce qui explique les difficultés de connexion. C’est

bain fait des miracles! » Lucho a trouvé une com-

du moins la version du gouvernement, qui cache

bine: les grands hôtels qui ont ouvert sur le front

derrière l’embargo et les problèmes techniques

de mer, à côté desquels il habite. Si les activistes

un contrôle très sévère de la Toile. Seule l’élite est

d’Omni Zona Franca jouent les agents secrets

autorisée à souscrire une ligne. Les médecins ou

pour entrer dans ces établissements, lui a une

les militaires et, bien sûr, les expatriés doivent faire

autre méthode: il s’approche avec son ordinateur

1.2

ornent les murs de son appartement.

rien. Mais avec rien, le Cubain

par la jeunesse cubaine. « A defaut de disposer

les

élèves

développent

fait des miracles »

Voir

avec une lourdes croix, symbole de fardeau porté

◊

neon magazine n4

◊

Jusqu'en 2011, il était in-

terdit de déménager Elle fait partie du groupe d’activistes Omni Zona

ments, ni internet: rien. Mais avec rien, le Cubain

Franca, des artistes militants qui bousculent les

fait des miracles! » Lucho a trouvé une combine:

consciences cubaines et se définissent comme des

les grands hôtels qui ont ouvert sur le front de mer,

« guerriers d’internet ». Chaque jour, ou presque, ils

à côté desquels il habite. Si les activistes d’Omni

envoient l’un des leurs « dérober » quelques minutes

Zona Franca jouent les agents secrets pour entrer

de connexion dans les hôtel de La Havane pour pos-

dans ces établissements, lui a une autre méthode:

ter les vidéos de leurs performances sur le blog om-

il s’approche avec son ordinateur portable et essaie

nizonafranca.blogspot.com. L’une de leurs dernières

de capter leur wi-fi. Ca marche? « Bien sûr, j’ai un

manifestations est explicite: lors d’une procession re-

code! » assure-t-il. Il ne se sert d’internet que pour

ligieuse délirante, ils défilent avec une lourdes croix, symbole de fardeau porté par la jeunesse cubaine.

chatter une à deux fois par mois avec la mère de son

« A defaut de disposer d’une réelle liberté, nous

fils, qui vit en Californie. Elle lui envoie des photos du

prônons la liberté intérieure, la liberté spirituelle »,

petit qui grandit loin de lui. Il a d’ailleurs un mal fou

théorise Luis Eligio D Omni, l’un des leaders l’Omni

à les télécharger tant la connexion est lente, mais il

Zona Franca. Une liberté qui se conquiert aussi sur le

parvient à se débrouiller pour ensuite les faire impri-

net, auquel les Cubains n’ont quasiment pas accès.

mer. Elles ornent les murs de son appartement.

Isolée du réseau de fibres optiques qui parcourt les Caraïbes et dont les opérateurs sont majoritairement américains, Cuba doit passer par le satellite pour se

Voir

connecter au world wide web. Ce qui explique les difficultés de connexion. C’est du moins la version du gouvernement, qui cache derrière l’embargo et les problèmes techniques un contrôle très sévère de la Toile. Seule l’élite est autorisée à souscrire une ligne. Les médecins ou les militaires et, bien sûr, les expatriés doivent faire une demande auprès de l’Etecsa, l’unique opérateur de télécommunications du pays, totalement géré par l’Etat. Certaines entreprises disposent d’une connexion, que les employés détournent la nuit au profit des habitants alentour. A l’université, les étudiants utilisent des ordinateurs reliés à internet, mais de nombreuses pages ne sont pas visibles: « Les sites de médias étrangers et tous ceux dont le contenu est jugé antirévolution-

naire, explique Laura, 24 ans, chargée de cours. Heureusement,

les

élèves

développent

grands talents de pirates. Ils ont toujours un coup d’avance sur les autorités: le temps que les censeurs installent de nouveaux pare-feu, ils ont déjà trouvé le moyen de les déjouer. » Pour s’ouvrir une petit fenête sur le monde extérieur, c’est le système D qui prévaut. « Les Cubains sont des magiciens! S’exclame Lucho, joyeux drille de 30 ans. Nous n’avons rien de rien, ni argent, ni vête

neon magazine n4

1.2

◊

Pour diffuser les in-

s non officielles, la meilleure clips, traduits en espagnol. Un miracle? La preuve

ses mails et autres publications. Elle supervise des

les seuls organes officiels: la radio, la télé et les

surtout que l’art prend des chemins détournés.

ateliers de formation Twitter et organise des réu-

deux quotidiens principaux, Granma et Juventud

Pour recevoir ou diffuser des infirmations « non

nions clandestines chez elle pour prêcher la liberté

Rebelde . Les articles tirent immanquablement

officielles », la meilleure arme, c’est la clé USB.

numérique. « La dame de La Havanne » espère un

dans le même sens: « Nouveaux massacres à

Par téléphone ou par mail, les documents peuvent

avenir connecté pour son pays: « Chaque jour de

Gaza, les Etats-Unis fournissent les armes » ou

être interceptés et utilisés contre leur destina-

retard pour notre initiation à internet compromet

encore « La crise est terrible, bientôt la fin de sys-

taire. La clé USB, elle, est intraçable. Les Cubains

le capital professionnel et social de cette nation,

tème ». Ana 22 ans, s’insurge: « Depuis l’école

s’en servent pour échanger de la musique, des

et nous condamne à être dans le wagon de queue

primaire, on nous enseigne toujours la même

textes, des films, du contenu à diffuser sur in-

de la modernité. » •

chose: le Che, Camilo et le supposés exploits... Si

ternet via des chaînes Youtube ou des comptes

l’on veut creuser un sujet, on est foutu, parce que

Facebook, alimentés depuis l’étranger par des

tout est sur internet. Alors on recrache toujours

amis touristes ou des parents exilés. Lesquels ne

Voir

Cuba, l’information est lente et diffusée par me, c'estA la clé USB

les mêmes vieux bouquins et leur propagande dé-

reviennent jamais les mains vides à Cuba, appor-

modée. » Les musiciens souffrent également de

tant dans leur bagages du matériel infirmatique

cet enfermement numérique. « J’ai l’impression

précieux, notamment des ordinateurs portables,

qui ne se passe plus rien dans le rap depuis dix

dont l’importation est rigoureusement contrôlée.

ans », confie Alexey, un des pionniers du hip-

Malgré le verrouillage et la répression, le Cuba 2.0

hop local avec son groupe Obsesion. « Il n’y a

a son icône Elle s’appelle Yoani Sanchez. Brune,

plus de CD qui sortent, de mixtapes, de jeunes

élégante, philologue de formation, Yoani anime

qui émergent. A la radio américaine, qu’on

depuis 2007 un blog baptisé Génération Y (des-

capte les jours de beau temps, on entend aussi

decuba.com/generaciony) dans lequel elle relaie

toujours la même chose. » Une bonne partie de

les luttes de la jeunesse et n’hésite jamais à cri-

la production internatonale, notamment la plus

tiquer le gouvernement. C’est à internet qu’elle

avant-gardiste, a migré sur internet. Un marché

doit son immense popularité. Elle est devenue une

inaccessible pour les MC cubains. Malgré tout, la

source d’information cruciale pour les médias ex-

musique franchit les frontières: Raudel Escuadron

térieurs et LA figure de proue de l’opposition po-

Patriota, un autre rappeur avait été comparé au

litique. Pour cela, Yoani a reçu de nombreux prix,

rappeur français Kery James. Sur son ordinateur,

bourses et récompenses. Elle dispose d’un smart-

il a désomais sa discographie complète et ses

phone à partir duquel elle tweete inlassablement,

mais dit continuer d’aller dans les hôtels poster

1.2

neon magazine n4

NAM JULI_ Journaliste NEON

lais faire une enquête sur le fait qu’Amazon contribue large-

ean-Baptiste Malet : L’infiltration s’est imposée à moi. Je vou-

sur ces travailleurs précaires qui enchaînent les missions d’intérim.

pas découvert le monde du travail, mais j’ai enfin mis des noms et des visages

rapport sacré aux livres contrairement à Amazon. Dans cet entrepôt, je n’ai

fessionnel, aucun libraire, ne travaille dans l’infrastructure logistique. J’ai un

parce que le site ne vend pas que des bouquins et aussi parce qu’aucun pro-

trouvé ça révélateur d’une chose : Amazon n’a rien d’une librairie. D’abord

Jean-Baptiste Malet : En racontant cela, je ne cherche pas à le juger. J’ai

nous cacher.

qui est simplement pénible. Et c’est bien cette pénibilité qu’on cherche à

l’équipe de nuit. De l’intérieur, j’ai découvert un travail qui n’a rien de secret,

les journalistes de faire une simple visite d’usine. J’ai donc choisi d’infiltrer

famille. Il y a une culture d’entreprise du secret telle qu’il est impossible pour

leur interdit de parler de ce qui se passe dans l’entreprise, même à leur propre

pour discuter avec les salariés. Je n’ai rien pu savoir. Le règlement intérieur

ment à l’hécatombe des librairies. Je me suis rendu à la sortie de l’entrepôt,

NAM JULI_ Journaliste NEON

_Un article de Maude Paterson / Crédits photos Samuel Son, Camille JP.

n’y a que 25

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_Un article de Maude Paterson / Crédits photos Samuel Son, Camille JP.

1.4

ls viennent du Moyen-Orient, d’Asie

sur leur âge, leur situation familiale, sur la réalité des

collectif des Exilés du Xme, l’association Hors la Rue,

Centrale, d’Afrique, de l’Inde… Ils ont

risques qu’ils encourent, certains sont renvoyés à leur

l’ARFOG (Accueil et Reclassement Féminin - Oeuvres

moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés ad-

errance. Parmi ceux qui pourraient être considérés

des Gares), ainsi que toutes les personnes qui, de près

ministrativement comme MIE: Mineurs Isolés Etran-

comme chanceux car pris en charge d’une manière

ou de loin, m’ont fait confiance et m’ont permis de ré-

gers. Ils seraient plus de 6000 en France. Migrants

ou d’une autre par l’Aide Sociale à l’Enfance, beau-

aliser ce travail. Merci à France Terre d’Asile pour avoir

forcés, jeunes en danger du fait d’une situation poli-

coup seront empêchés d’aller à l’école ou de solliciter

accepté que deux jeunes fassent des photos place du

tique ou personnelle difficile, migrants économiques

l’asile, ce qui les condamnera à devenir des sans-pa-

Colonel Fabien, ainsi que dans les bureaux de la PAO-

cherchant simplement du travail et une vie meilleure,

piers à leur majorité. Parallèlement aux services des

MIE. Merci à Nicolas Claveau et Sarah Amine pour le

tous portent une histoire particulière. Et tous de-

départements parfois volontairement défaillant, qui

design graphique.

vraient pouvoir bénéficier des garanties prévues par

semblent considérer la question des mineurs isolés

la Convention Internationale des Droits de l’Enfant:

comme un flux migratoire de plus à juguler, un cer-

logement, nourriture, éducation… En pratique, selon

tain nombre d’associations, collectifs et réseaux (CI-

les âges, les histoires de vie, les nationalités, les per-

MADE, MRAP, Hors-la-Rue, DEI-France, Collectif de

sonnalités… les parcours administratifs et personnels

Soutien des Exilés, RESF, GISTI, ARFOG…) apportent

de chacun d’eux peuvent être très différents.

une assistance juridique, administrative et humaine à ces enfants déracinés. Et bataillent à leur côté pour

Pour certains, les débuts à Paris se font gare du Nord

leur permettre d’aller à l’école, de se former… et ten-

ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien, ou un

ter ainsi d’entamer leur vie d’adulte dans de bonnes

espace de mise à l’abri de nuit est destiné à certains

conditions.

des mineurs non pris en charge. Les jeunes se mettent Le travail photographique présenté ici a été réali-

d’Asile le ticket d’entrée pour passer la nuit au chaud

sé en janvier et février 2012 avec 8 jeunes, Mineurs

et à l’abri. Il n’y a que 25 places, pour parfois plus de

Isolés Etrangers ou jeunes majeurs arrivé en France

50 ou 60 jeunes alignées. Tout proche, se trouvent

comme MIE. J’ai invité chacun d’eux à prendre des

les bureaux de la PAOMIE (Permanence d’Accueil et

photos à l’aide d’un appareil jetable, afin d’appor-

d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers), gérée

ter des visions de l’intérieur sur leur quotidien. Les 8

par France Terre d’Asile, association mandatée par le

témoignages photographiques sont accompagnés

Conseil de Paris pour déterminer ceux qui seront pris

des interviews des jeunes concernés, ainsi que de

en charge et ceux qui seront laissés à la rue. Selon les

leurs regards cadrés en gros plan. Ma volonté est ici

cas ils pourront ensuite être dirigés, si une place se

de sortir ces enfants ou jeunes adultes de la masse

libère pour eux, vers des foyers de mise à l’abri, des

des chiffres, et de replacer la question de leur im-

chambres d’hôtel, des foyers d’accueil de jour… voire

migration sur un plan plus humain que statistique.

Voir

en ligne, espérant obtenir de la part de France Terre

des familles d’accueil et des structures éducatives. Je tiens à remercier chaleureusement les structures qui En pratique, lorsqu’ils ou elles arrivent à pénétrer sur

m’ont permis de rencontrer les participants à ce pro-

le territoire français, les mineurs isolés n’y sont pas

jet: le GISTI ( Groupe d’Information et de soutien des

toujours accueillis à bras ouverts. Accusés de mentir

immigrés), RESF (Réseau Education Sans frontière), le

Le travail

◊

photographique présenté ici a été réalisé en janvier

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1.4

Voir

Ils viennent du Moyen-Orient, d’Asie Centrale, d’Afrique, de l’Inde… Ils ont moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés administrativement comme MIE: Mineurs Isolés Etrangers. Ils seraient plus de 6000 en France. Migrants forcés, jeunes en danger du fait d’une situation politique ou personnelle difficile, migrants économiques cherchant simplement du travail et une vie meilleure, tous portent une histoire particulière. Et tous devraient pouvoir bénéficier des garanties prévues par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant: logement, nourriture, éducation… En pratique, selon les âges, les histoires de vie, les nationalités, les personnalités… les parcours administratifs et personnels de chacun d’eux peuvent être très différents.

Le travail photographique pet Reclassement Féminin Oeuvres des Gares), ainsi que toutes les personnes qui, de près ou de loin, m’ont fait confiance et m’ont permis de réaliser ce travail. Merci à France Terre d’Asile pour avoir accepté que deux jeunes fassent des photos place du Colonel Fabien, ainsi que dans les bureaux de la PAOMIE. Merci à Nicolas Claveau et Sarah Amine pour le design graphique.

Pour certains, les débuts à Paris se font gare du Nord ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien, ou un espace de mise à l’abri de nuit est destiné à certains des mineurs non pris en charge. Les jeunes se mettent en ligne, espérant obtenir de la part de France Terre d’Asile le ticket d’entrée pour passer la nuit au chaud et à l’abri. Il n’y a que 25 places, pour parfois plus de 50 ou 60 jeunes alignées. Tout proche, se trouvent les bureaux de la PAOMIE (Permanence d’Accueil et d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers), gérée par France Terre d’Asile, association mandatée par le Conseil de Paris pour déterminer ceux qui seront pris en charge et ceux qui seront laissés à la rue. Selon les cas ils pourront ensuite être dirigés, si une place se libère pour eux, vers des foyers de mise à l’abri, des chambres d’hôtel, des foyers d’accueil de jour… voire des familles d’accueil et des structures éducatives. En pratique, lorsqu’ils ou elles arrivent à pénétrer sur le territoire français, les mineurs isolés n’y sont pas toujours accueillis à bras ouverts. Accusés de mentir sur leur âge, leur situation familiale, sur la réalité des risques qu’ils encourent, certains sont renvoyés à leur errance. Parmi ceux qui pourraient être considérés comme chanceux car pris en charge d’une manière ou d’une autre par l’Aide Sociale à l’Enfance, beaucoup seront empêchés d’aller à l’école ou de solliciter l’asile, ce qui les condamnera à devenir des sans-papiers à leur majorité. Parallèlement aux services des départements parfois volontairement défaillant, qui semblent considérer la question des mineurs isolés comme un flux migratoire de plus à juguler, un certain nombre d’associations, collectifs et réseaux (CIMADE, MRAP, Hors-la-Rue, DEIFrance, Collectif de Soutien des Exilés, RESF, GISTI, ARFOG…) apportent une assistance juridique, administrative et humaine à ces enfants déracinés. Et bataillent à leur côté pour leur permettre d’aller à l’école, de se former… et tenter ainsi d’entamer leur vie d’adulte dans de bonnes conditions.

1.4

NAM JULI_ Journaliste NEON

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Le travail photogra-

phique pet Reclassement Féminin - Oeuvres des Gares), ainsi

Voir

que toutes les personnes qui, de près ou de loin.

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re ssentir le juteux business de la queue

Coucher, mentir, trahir, et même...

interview d’eric judor

bosser. Vous êtes vraiment pret à tout.

Petit précis de psychologie de

chiottes. Parce qu’on ne devrait

s’emm..avec nos besoins naturels

electrochocs Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait

s’emm..avec nos besoins naturels

2.0

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ls viennent du Moyen-Orient, d’Asie

chambres d’hôtel, des foyers d’accueil de jour… voire

place du Colonel Fabien, ainsi que dans les bureaux de

Centrale, d’Afrique, de l’Inde… Ils ont

des familles d’accueil et des structures éducatives.

la PAOMIE. Merci à Nicolas Claveau et Sarah Amine

moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés administrativement comme MIE: Mineurs Isolés Etrangers. Ils seraient plus de 6000 en France. Migrants forcés, jeunes en danger du fait d’une situation poli-

ressentir

pour le design graphique.

En pratique, lorsqu’ils ou elles arrivent à pénétrer sur le territoire français, les mineurs isolés n’y sont pas toujours accueillis à bras ouverts. Accusés de men-

tique ou personnelle difficile, migrants économiques

tir sur leur âge, leur situation familiale, sur la réalité

cherchant simplement du travail et une vie meilleure,

des risques qu’ils encourent, certains sont renvoyés

tous portent une histoire particulière. Et tous de-

à leur errance. Parmi ceux qui pourraient être consi-

vraient pouvoir bénéficier des garanties prévues par

dérés comme chanceux car pris en charge d’une ma-

la Convention Internationale des Droits de l’Enfant:

nière ou d’une autre par l’Aide Sociale à l’Enfance,

logement, nourriture, éducation… En pratique, se-

beaucoup seront empêchés d’aller à l’école ou de

lon les âges, les histoires de vie, les nationalités, les

solliciter l’asile, ce qui les condamnera à devenir

personnalités… les parcours administratifs et person-

des sans-papiers à leur majorité. Parallèlement aux

nels de chacun d’eux peuvent être très différents.

services des départements parfois volontairement

défaillant, qui semblent considérer la question des Pour certains, les débuts à Paris se font gare du Nord

mineurs isolés comme un flux migratoire de plus à

ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien, ou un

juguler, un certain nombre d’associations, collec-

espace de mise à l’abri de nuit est destiné à certains

tifs et réseaux (CIMADE, MRAP, Hors-la-Rue, DEI-

des mineurs non pris en charge. Les jeunes se mettent

France, Collectif de Soutien des Exilés, RESF, GISTI,

en ligne, espérant obtenir de la part de France Terre

ARFOG…) apportent une assistance juridique, ad-

d’Asile le ticket d’entrée pour passer la nuit au chaud

ministrative et humaine à ces enfants déracinés.

et à l’abri. Il n’y a que 25 places, pour parfois plus de

Et bataillent à leur côté pour leur permettre d’aller

50 ou 60 jeunes alignées. Tout proche, se trouvent

à l’école, de se former… et tenter ainsi d’enta-

les bureaux de la PAOMIE (Permanence d’Accueil et

mer leur vie d’adulte dans de bonnes conditions.

d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers), gérée par France Terre d’Asile, association mandatée par le

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Conseil de Paris pour déterminer ceux qui seront pris

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Nord ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien,

rée par France Terre d’Asile, association mandatée

désignés administrativement comme MIE: Mineurs

ou un espace de mise à l’abri de nuit est destiné à

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France Terre d’Asile le ticket d’entrée pour passer

si une place se libère pour eux, vers des foyers de

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mise à l’abri, des chambres d’hôtel, des foyers d’ac-

vie meilleure, tous portent une histoire particulière. Et

pour parfois plus de 50 ou 60 jeunes alignées. Tout

cueil de jour. Ils viennent du Moyen-Orient, d’Asie

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vues par la Convention Internationale des Droits de

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Isolés Etrangers), gérée par France Terre d’Asile,

trativement comme MIE: Mineurs Isolés Etrangers.

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Ils seraient plus de 6000 en France. Migrants forcés,

qui seront laissés à la rue. Selon les cas ils pourront

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ensuite être dirigés, si une place se libère pour eux,

ou personnelle difficile, migrants économiques cher-

vers des foyers de mise à l’abri, des chambres d’hôtel,

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vraient pouvoir bénéficier des garanties prévues par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant: logement, nourriture, éducation…Pour certains, les débuts à Paris se font gare du Nord ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien, ou un espace de mise à l’abri de nuit est destiné à certains des mineurs non pris en charge. Les jeunes se mettent en ligne.

moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés ad-

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vie meilleure, tous portent une histoire particulière. Et

tous devraient pouvoir bénéficier des garanties pré-

vues par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant: logement, nourriture, éducation…

l’abri. Il n’y a que 25 places, pour parfois plus de 50 ou 60 jeunes alignées. Tout proche, se trouvent les bureaux de la PAOMIE (Permanence d’Accueil et d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers), gérée par France Terre d’Asile, association mandatée par le Conseil de Paris pour déterminer ceux qui seront pris en charge et ceux qui seront laissés à la rue. Selon les cas ils pourront ensuite être dirigés, si une place se libère pour eux, vers des foyers de mise à l’abri, des chambres d’hôtel, des foyers d’accueil de jour. Ils viennent du Moyen-Orient, d’Asie Centrale, d’Afrique, de l’Inde… Ils ont moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés administrativement comme MIE: Mineurs Isolés Etrangers. Ils seraient plus de 6000 en France. Migrants forcés, jeunes en danger du fait d’une situation politique ou personnelle difficile, migrants économiques cherchant simplement du travail et une vie meilleure, tous portent une histoire particulière. Et tous devraient pouvoir bénéficier des garanties prévues par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant: logement, nourriture, éducation…Pour certains, les débuts à Paris se font gare du Nord ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien, ou un espace de mise à l’abri de nuit est destiné à certains des mineurs non pris en charge. Les jeunes se mettent en ligne, espérant obtenir de la part de France Terre d’Asile le ticket d’en-

lon les âges, les histoires de vie, les nationalités, les

personnalités… les parcours administratifs et per-

sonnels de chacun d’eux peuvent être très différent.

Pour certains, les débuts à Paris se font gare du

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ou un espace de mise à l’abri de nuit est destiné à

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la nuit au chaud et à l’abri. Il n’y a que 25 places,

pour parfois plus de 50 ou 60 jeunes alignées. Tout

proche, se trouvent les bureaux de la PAOMIE (Per-

manence d’Accueil et d’Orientation des Mineurs

Isolés Etrangers), gérée par France Terre d’Asile,

association mandatée par le Conseil de Paris pour

déterminer ceux qui seront pris en charge et ceux

qui seront laissés à la rue. Selon les cas ils pourront

ensuite être dirigés, si une place se libère pour eux,

vers des foyers de mise à l’abri, des chambres d’hôtel,

des foyers d’accueil de jour. Ils viennent du Moyen-

Orient, d’Asie Centrale, d’Afrique, de l’Inde… Ils ont

moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés ad-

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nelle difficile, migrants économiques cherchant sim-

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bénéficier des garanties prévues par la Convention

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cherchant simplement du travail et une vie meilleure,

bénéficier des garanties prévues par la Convention

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les bureaux de la PAOMIE (Permanence d’Accueil et

d’Asile, association mandatée par le Conseil de Paris

50 ou 60 jeunes alignées. Tout proche, se trouvent

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pour déterminer ceux qui seront pris en charge et

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d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers), gérée

le Conseil de Paris pour déterminer ceux qui seront

ront ensuite être dirigés, si une place se libère pour

par France Terre d’Asile, association mandatée par

pris en charge et ceux qui seront laissés à la rue.

eux, vers des foyers de mise à l’abri, des chambres

le Conseil de Paris pour déterminer ceux qui seront

Selon les cas ils pourront ensuite être dirigés, si une

d’hôtel, des foyers d’accueil de jour. Ils viennent du

pris en charge et ceux qui seront laissés à la rue.

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Moyen-Orient, d’Asie Centrale, d’Afrique, de l’In-

Selon les cas ils pourront ensuite être dirigés, si une

l’abri, des chambres d’hôtel, des foyers d’accueil de

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Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait s’emm..avec nos besoins naturels

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Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait

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Petit précis de psychologie de chiottes. Parce qu’on ne devrait

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_Un article de Maude Paterson / Crédits photos Samuel Son, Camille JP.

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ls viennent du Moyen-Orient, d’Asie Centrale, d’Afrique, de l’Inde… Ils ont moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés administrativement comme MIE: Mineurs Isolés Etrangers. Ils seraient plus de 6000 en France. Migrants forcés, jeunes en danger du fait d’une situation politique ou personnelle difficile, migrants économiques cherchant simplement du travail et une vie meilleure, tous portent une histoire particulière. Et tous devraient pouvoir bénéficier des garanties prévues par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant: logement, nourriture, éducation… En pratique, selon les âges, les histoires de vie, les nationalités, les personnalités… les parcours administratifs et personnels de chacun d’eux peuvent être très différent Pour certains, les débuts à Paris se font gare du Nord ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien, ou un espace de mise à l’abri de nuit est destiné à certains des mineurs non pris en charge. Les jeunes se mettent en ligne, espérant obtenir de la part de France Terre

respirer

d’Asile le ticket d’entrée pour passer la nuit au chaud et à l’abri. Il n’y a que 25 places, pour parfois plus de

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50 ou 60 jeunes alignées. Tout proche, se trouvent les bureaux de la PAOMIE (Permanence

Pour certains,

les débuts à Paris se

d’Accueil et d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers), gérée par France Terre

d’Asile, association mandatée par le

font gare du Nou un

Conseil de Paris pour déterminer ceux

qui seront pris en charge et ceux qui

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seront laissés à la rue. Selon les cas ils pourront ensuite être dirigés, si une

place se libère pour eux, vers des foyers de mise à l’abri, des chambres d’hôtel, des foyers d’accueil de jour. Ils viennent du Moyen-Orient, d’Asie Centrale, d’Afrique, de l’Inde… Ils ont moins

de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont désignés. ls viennent du Moyen-Orient, d’Asie Centrale,

certains des mineurs non pris en charge. Les jeunes

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se mettent en ligne, espérant obtenir de la part de

économiques cherchant simplement du travail et une

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vie meilleure, tous portent une histoire particulière.

comme MIE: Mineurs Isolés Etrangers. Ils seraient

la nuit au chaud et à l’abri. Il n’y a que 25 places,

Et tous devraient pouvoir bénéficier des garanties

plus de 6000 en France. Migrants forcés, jeunes

pour parfois plus de 50 ou 60 jeunes alignées. Tout

prévues par la Convention Internationale des Droits

en danger du fait d’une situation politique ou per-

proche, se trouvent les bureaux de la PAOMIE (Per-

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sonnelle difficile, migrants économiques cherchant

manence d’Accueil et d’Orientation des Mineurs

Pour certains, les débuts à Paris se font gare du.

simplement du travail et une vie meilleure, tous

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portent une histoire particulière. Et tous devraient

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pouvoir bénéficier des garanties prévues par la

déterminer ceux qui seront pris en charge et ceux

Convention Internationale des Droits de l’Enfant:

qui seront laissés à la rue. Selon les cas ils pourront

logement, nourriture, éducation… En pratique, se-

ensuite être dirigés, si une place se libère pour eux,

lon les âges, les histoires de vie, les nationalités, les

vers des foyers de mise à l’abri, des chambres d’hôtel,

personnalités… les parcours administratifs et per-

des foyers d’accueil de jour. Ils viennent du Moyen-

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sonnels de chacun d’eux peuvent être très différent

Orient, d’Asie Centrale, d’Afrique, de l’Inde…

sonnelle difficile, migrants économiques cherchant

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Ils ont moins de 18 ans et ils sont seuls. Ils sont dé-

portent une histoire particulière. Et tous devraient

Nord ou gare de l’Est puis Place du Colonel Fabien,

signés administrativement comme MIE: Mineurs

pouvoir bénéficier des garanties prévues par la

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Pour certains, les débuts à Paris se font gare du Nord

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_Un article de Maude Paterson / Crédits photos Samuel Son, Camille JP.

s viennent du Moyen-Orient, d’Asie

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puis Place du Colonel Fabien, ou un espace de mise

cherchant simplement du travail et une vie meilleure,

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vraient pouvoir bénéficier des garanties prévues par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant: logement, nourriture, éducation… En pratique, selon les âges, les histoires de vie, les nationalités, les personnalités… les parcours administratifs et per-

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