Rapport d'étonnement - 2009 - année d'échange universitaire au Mexique

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rapport d’Êtonnement Guadalajara, Mexique 2008 - 2009 sara meunier Master 1 Architecture




“Le Mexique est un mélange bien dosé de Quetzalcóatl et de Pepsicóatl avec quelques gouttes de Tequila en plus” Carlos Fuentes


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« Le lieu surréaliste par excellence » André Breton

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CrĂŠdits photographiques : S. Meunier, J. Cassarino, F. Sanson, N. Virtanen


Sommaire I FICHE D’IDENTITÉ II ÉTONNEMENT III VIE PRATIQUE IV VIE UNIVERSITAIRE V BILAN

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Fiche d’identité

Guadalajara Capitale de l’état de Jalisco Population : 4 millions d’habitants, 2e plus grande ville du Mexique après Mexico D. F. Altitude : 1540 m Nom des habitants : los Tapatíos

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Mexique Nom officiel : Etats-Unis du Mexique Capitale : Mexico (surnommé D.F. - prononcer « défé » - pour Districo Federal) Superficie : 1,9 million de km2 soit 3,5 fois la France Langue officielle : espagnol Nombre de langues parlées : plus de 50 langues indigènes. Population : 105 millions d’habitants Composition ethnique : 60 % métis (Amérindiens et Espagnols), 30 % Amérindiens, 9 % blancs, 1 % autres Espérance de vie : 76 ans Population urbaine : 74 % Alphabétisation : 92,2 % Religions : catholique (89 %), protestante (évangélique – 6%) et syncrétisme. PIB / habitant : 7100 $ US Indice de développement humain au rang mondial : 0,8 (51e) Tortillas consommées chaque jour : 1,2 milliards

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ÉTONNEMENT

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Pour moi, le Mexique, c’était les couleurs ; cela m’évoquait aussi les cactus, les sombreros, les mariachis, la tequila, les paysages magnifiques, Speedy gonzales, Frida Kahlo et Diego Rivera, Gael Garcia Bernal, la plage, la religion, l’espagnol... mais avant tout les couleurs. Et je n’ai pas été déçue. Il y en a partout : dans la nature, le paysage, l’architecture, les vêtements mais aussi la nourriture… Ce pays est un enchantement pour les yeux mais aussi pour les autres sens. Tous sont mis à contribution. Tu en prends plein la vue mais aussi les oreilles. Dès ton arrivée à l’aéroport, ton attention est captivée par cette musique étrange et belle qu’est l’espagnol. Musique que tu apprendras à apprivoiser et que tu seras capable de jouer assez rapidement avec ses notes locales (pues, chido, ahorita, simon, wey ou guey ou huey...) et ses samples pris sur son voisin nordique (computadora, elevador, dar un ride...). La bande sonore de Guadalajara, c’est aussi la musique qui sort des magasins, les musiciens de rue, les camions de gaz et leur sempiternelle ritournelle, le brouhaha des marchés, la cacophonie des voitures, les cris des enfants, le rire des gens, le son de cloche des églises... La peau aussi est sollicitée, notamment par le soleil... À certaines périodes de l’année tu prends des coups de soleil juste en allant faire tes courses au marché ! Tous les goûts et les odeurs te réveillent les papilles et les narines quand tu passes devant les postes de nourritures aux coins des rues, les étals de fruits et légumes dans les marchés, les épices... Bref , le Mexique est un pays qui se ressent, il ne laisse pas indifférent. C’est une sorte de chaos vivant et stimulant, fait de contrastes et de grands écarts : une terre où se cotoient les très riches (Carlos Slim Helou est un des hommes les plus riches du monde) et les très pauvres (un certain nombre de mexicains vivent avec moins d’un dollar par jour) ; où la galanterie côtoie le machisme ; où l’on aime autant qu’on déteste les États-Unis ; où une culture très catholique s’est parfois unie à des croyances ancestrales locales ou les a parfois éliminées ; où le Coca-Cola est au même prix que l’eau... Ce rapport n’est qu’un avant-goût, j’espère qu’il vous donnera l’envie de partir !

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VIE PRATIQUE

horaires d’ouverture Les commerces sont ouverts en général de 9 h à 20 h. Les administrations et les banques ferment plutôt vers 15h – 16h. Certains supermarchés et pharmacies sont ouverts 24h/24h.

loisirs Il y a de très nombreuses choses à faire à Guadalajara : spectacles, concerts, sorties, festivals, expositions… Guadalajara est une ville qui bouge. Tu as aussi tout le Mexique à découvrir, donc… VOYAGES ! Pour ce qui est du sport, il y a quelques parcs, salles de sports, cours de danse... Je crois que l’université propose quelques activités sportives, mais je ne n’en sais pas plus. 12

Le rythme de vie est similaire à celui des pays latins européens. Le déjeuner à tendance à se prendre vers 14h voire après (certains magasins ferment entre 14h et 16h). Le dîner ne se prend pas avant 20h. Attention cependant : contrairement à ce que l’on pourrait croire, les restaurants ferment assez tôt, vers 22h30. Les bars eux sont ouverts jusqu’à une heure du matin. Les soirées et sorties se font beaucoup dans les maisons des uns et des autres, et ne commencent pas avant 22-23h pour se finir beaucoup plus tard. En somme, c’est un rythme de vie assez cool, on n’est jamais à ¼ d’heure près (même pour les cours et les professeurs).


Comme tu dois t’en douter le climat est plutôt chaud. Donc pas besoin d’encombrer ta valise de ta combinaison de ski ou de divers anoraks, mais de shorts et de Teeshirts. Un ou deux pulls sont quand même conseillés pour les nuits d’hivers, voire une veste un peu plus chaude (surtout si tu voyages en Janvier vers le D.F. ou San Cristobal de Las Casas, tu montes en altitude donc il fait plus froid). Le climat se divise en quatre périodes : de fin juin à fin septembre, c’est la saison des pluies , c’est-à-dire qu’il pleut tous les jours pendant un temps relativement court mais il pleut des trombes d’eau jusqu’à ce que les rues se transforment en rivières ; durant « l’hiver », de décembre à février, les nuits peuvent être fraîches et les jours un peu moins chauds ; de avril à juin, c’est « l’été » : ton rythme de vie à tendance à se décaler vers le soir pour éviter de trop sortir en journée car il fait très (très) chaud et le soleil tape ; les mois restants, c’est « l’intersaison », il fait chaud mais c’est supportable.

Le bus (appelé « camion ») est le moyen de transport par excellence. En ville, il vous coûtera 2,5 pesos le trajet (si vous avez acheté au préalable des tickets étudiants, sinon c’est 5 pesos le trajet). Ils circulent jusqu’à 23h environ. Pour vos voyages à l’intérieur du Mexique, il y a également un système de cars très bien mis en place, de très bonne qualité (les bus sont prévus pour de longs voyages nocturnes, donc assez confortables) et pas trop chers (tout dépend de la classe que l’on choisit). Faire du stop est le moyen le plus économique de voyager mais implique que l’on ait du temps devant soi. C’est une pratique assez courante ; un grand nombre de mexicains se déplacent en pick-up et vous embarquent dans leur remorque. Pour vos déplacements en centre-ville, je vous conseille d’acheter un vélo (on peut en trouver des pas chers au tianguis du « Baratillo » le dimanche matin), c’est le plus rapide. Mais c’est à vos risques et périls : n’ayant pas l’habitude de voir beaucoup de vélos, les voitures et les camions ne font pas vraiment attention à vous et se croient toujours prioritaires.

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nourriture Le maïs est l’aliment de base de la culture mexicaine. La tortilla (galette de maïs) en est le principal élément. C’est l’équivalent du pain chez nous, on l’utilise partout. Elle change de nom suivant l’ingrédient que tu mets dedans ou la façon dont tu la prépares : « taco » dès qu’il y a de la viande dedans, « quesadilla » si c’est du fromage, « enchilada » si elle est pimentée… Le piment (« chile ») est un autre ingrédient important de la cuisine mexicaine. Il en existe des centaines d’espèces (moron, pibil, verde, rojo, piquin…) et il peut être préparé de manières variées (salsa, asado, relleno, en nogada…). On trouve aussi un grand nombre de fruits et légumes, très bons et pas chers dans les marchés. Tu es au paradis de l’avocat, du maïs, de la mangue, du citron vert, de la tomate, etc… Je ne ferais pas honneur à cette cuisine si je ne citais pas le riz et les « frijoles » (haricots noirs) qui se mangent bouillis, en purée… Enfin, les mexicains sont des gros mangeurs de viandes : poulets, porcs et vaches, gare à vous !

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décalage horaire Il y a 7 heures de différence avec la France. Quand il est 7 h du matin au Mexique, il est 14 h en France. télécommunications Le meilleur moyen pour communiquer avec la France est Skype, si tu as internet. Internet n’étant pas encore très répandu dans les foyers (cher et débit très mauvais), tu trouveras un grand nombre de cybercafé. Pour les communications téléphoniques mexicaines, j’ai utilisé un téléphone portable avec recharge à cartes. Les abonnements n’existent pas. Le Mexique a peut-être les taxis les moins chers du monde, mais les factures téléphoniques les plus élevées (monopole du marché). C’est très compliqué de comprendre combien te coûte une communication (je n’ai jamais compris !) car tu payes différemment suivant que ton interlocuteur est dans le même état ou non, suivant que tu appelles d’un état différent de celui où tu as acheté ta recharge téléphonique, etc, etc… Je crois que même les mexicains ne comprennent pas toujours ! formalités de départ Pour tout ce qui concerne ton inscription à la UDG, tu es assez bien suivi(e) entre l’ENSAG et l’école là-bas. Pour le visa étudiant (FM3), il faudra aller à Paris au service des visas de l’ambassade du Mexique. Penses à faire ton passeport plusieurs mois à l’avance si tu n’en as pas. Je te recommande de prendre ton billet d’avion dès que l’école t’accepte ; tu auras plus de choix de dates et de meilleurs prix. Tu as deux solutions. On avait opté pour un billet aller-retour avec un changement de date gratuit (billet ouvrable un an). Cela te revient à un peu plus de 1000 euros. L’agence de voyage nous ayant dit que l’on ne nous laisserait pas rentrer dans le pays sans billet de retour, on a choisi cette solution. Information fausse si tu es en possession d’un visa étudiant. Donc l’autre solution (qui convient beaucoup mieux si tu n’as pas de date de retour en tête et que tu prévois de rester sur place plus d’un an) est d’acheter un billet aller seul, puis d’acheter ton retour quand tu veux. Ce n’est pas forcément moins cher qu’un billet aller-retour, mais ça n’ai pas beaucoup plus cher non plus. Et ça offre plus de liberté. 16


Avant de partir, penses à contracter une couverture internationale avec ta sécurité sociale, ta mutuelle et/ou ton assurance pour parer à toute éventualité. Je n’ai pas eu de soucis de santé majeurs donc je ne suis pas trop au courant du système de santé mexicain. Mais saches que si tu as besoin d’aller chez le médecin, tu peux aller à la Croix Rouge (la consultation est gratuite) ou dans les cabinets au fond de certaines pharmacies (25 pesos la consultation). Il est conseillé d’emmener quelques médicaments tout de même en cas de rhume ou autres petits tracas d’estomac (surtout pour les premiers temps d’adaptation aux bactéries locales) ! Un petit conseil cependant : boire du « pulque » (boisson à base de cactus fermenté) dès la descente de l’avion est à tes risques et périls si tu es sensible de l’estomac !

argent Quand je suis parti au Mexique, le pesos valait à peu près 1000 pesos = 60€, c’està-dire 1€ = 16 pesos. Il a un peu baissé durant l’année pour terminer vers 1€ = 18 pesos. Le coût moyen de la vie n’étant pas très élevé, tu peux te faire plaisir au cours de l’année ! Le moyen de paiement le plus utilisé est l’espèce. Le chèque est inexistant et très peu de commerces prennent la carte bleue (si ce n’est quelques grands magasins modernes ou dans les centres commerciaux). J’ai ouvert un compte en banque sur place car ma banque prenait des taux assez élevés à chaque retrait. Les formalités d’ouverture sont très simples du moment que tu es en règle avec le service d’immigration mexicain (autrement dit, il faut faire les démarches nécessaire pour que ton FM3 soit valide). Je n’ai pas eu de frais bancaires à payer du moment que j’avais en permanence 1000 pesos minimum sur mon compte (On les récupère à la fermeture de celui-ci). Ensuite on fait transférer une très grosse somme depuis la France : éviter de multiplier les transferts car les banques se servent très bien au passage. On peut aussi faire sans compte en banque local. À ce moment là, il faut retirer des grosses sommes à chaque fois pour éviter des frais conséquents.

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logement Nous avons eu la chance d’être accueillis à l’arrivée par une des personnes en échange l’année antérieur. Il nous a hébergé les premiers jours puis nous a fait visiter des maisons où il y avait une chambre de libre. On les a aimées, on s’est installé. Je vous conseille de vous mettre en colocation avec des mexicains. C’est le meilleur moyen de connaître du monde, d’apprendre la langue rapidement et de payer un loyer pas cher. J’ai vécu avec une anglaise et six mexicain(e)s. Ici, pas d’appartement mais de grandes maisons à patio : tu as ta propre chambre et tu partages cuisine, salle de bain (au Mexique, les toilettes seront toujours dans la salle de bain) et autres pièces communes. Je payais 1500 pesos (environ 90-100 €) de loyer par mois. Cela comprenait la chambre, les factures d’eau, d’électricité et de gaz ainsi que l’eau potable, le savon, le papier toilette, les produits d’entretien de la maison ainsi que divers aliments pour la cuisine : sel, poivre, sucre, huile, farine, condiments… On peut trouver des loyers moins chers et (beaucoup) plus chers, mais c’est dommage de payer plus que 1800 pesos car tu trouves des choses déjà très bien avec un loyer inférieur. Pas vraiment de contrat à signer : si la colocation existe déjà, ce sont les mexicains qui ont signé le contrat avec le propriétaire donc tu n’as pas de contact avec lui. Ils sont un ou deux à gérer la maison et rassembler le loyer (que tu payes en espèces). Donc tant que tu payes, tu peux rester dans la maison (pas de durée de séjour minimum non plus). Certains te demanderont peut-être un mois de caution (mais ce ne fut pas mon cas). Ce n’est pas obligatoire de poser de préavis quand tu quittes les lieux, mais c’est plus sympa de les prévenir au moins un mois à l’avance pour qu’ils puissent te trouver un remplaçant. Quant au quartier, il est recommander de s’installer en centre-ville plutôt qu’aux abords de l’école car c’est loin et il n’y a rien à faire là-bas. Les quartiers du Santuario, de la Prepa Uno, de l’Expiatorio et du Parque Revolución sont très sympas. Ce sont ceux que je connais mais il en existe beaucoup d’autres.

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L’eau du robinet n’est pas potable (ou il faut la faire bouillir une dizaine de minutes). À la maison, on utilise des « garrafones » qui sont des gros bidons de 20 litres. Dehors, tu prends une gourde ou tu achètes des bouteilles d’eau.

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VIE UNIVERSITAIRE Ton année scolaire mexicaine se déroulera au sein de la Universidad de Guadalajara (autrement dit la UDG, à prononcer “oudéré”) puisque que c’est avec cette université que l’ENSAG a des accords d’échanges. C’est une des universités publiques du Mexique, qui en compte beaucoup, mais de nombreuses sont privées (et chères). C’est une grande université qui est divisée en différents centres universitaires, disséminés un peu partout dans la ville et sa périphérie : le CUCBA – sciences –, le CUCEA – économie –, le CUAAD – arts –, le CUCS – santé –, le CUCSH – sciences humaines et sociales –, etc…

système administratif Étudiant en architecture, tu seras inscrit au CUAAD (Centro Universitario de Arte, Arquitectura y Diseño). Celui-ci est réparti dans trois édifices : - el centro de diseño, autrement dit “Huentitan” (du nom du quartier où il se trouve), est celui que tu fréquenteras le plus, vu que tu seras rattaché à celui-ci et que c’est là que se dérouleront les cours d’architecture, en plus de ceux de design, design industriel, cinématographie, urbanisme, graphisme, etc... Il est situé en périphérie de la ville, au bout de la route et au bord de la Barranca, qui n’est autre que le canyon qui borde le nord de Guadalajara. - la escuela de artes plasticas est un ancien couvent (ou monastère, je ne sais plus) situé en plein centre-ville. Tu y trouveras tous les cours concernant les arts plastiques, la photographie, le théâtre, la danse, etc… - la escuela de musica est aussi située dans le centre ville, non loin de la escuela de artes plasticas. S’y déroule tous les cours de musique, musicologie, etc… L’année universitaire débute fin aout. Elle commence avec deux réunions pour les étudiants étrangers où l’on te présente l’université et tout ce qui concerne ton année scolaire. Tes principaux interlocuteurs administratifs seront María José Castelazo André – c’est elle qui s’occupe des étudiants français de toute la UDG - et Aralia Maria Garduño Barahona, c’est la personne qui s’occupe de tous les intercambios du CUAAD à Huentitan. N’hésite pas à passer les voir dès que tu as une question ou un problème, elles feront tout ce qu’elles peuvent pour t’aider et avec le sourire ! 20


déroulement des cours En tant qu’étudiant en “intercambio” (c’est le terme local pour désigner les étudiants en échange), tu as la chance de pouvoir choisir des cours de n’importe quelle année ou de n’importe quelle filière au sein du CUAAD. Enfin, c’est une chance mais aussi un véritable casse-tête. Le choix des cours se fait sur Internet et leurs descriptifs se résument au nombre de crédits de la matière, son intitulé, son horaire, le centre où elle a lieu et au nom du prof ! Mais tu as quand même les deux premières semaines de cours pour essayer différents cours et du coup te faire ta propre opinion avant le choix définitif ; et ne pas hésiter à demander des conseils aux étudiants mexicains (avec tes trois mots de vocabulaire espagnol en poche !) qui seront ravis de te donner leur avis sur telle ou telle matière ou professeur. Tu l’auras donc compris, cher(e) futur(e) « intercambio », tu es le seul maître de ton emploi du temps : ici pas d’emploi du temps défini par année avec des cours imposés. Tu définis le tien en fonction des cours choisis et de leurs horaires (certains commencent à 7h du matin et d’autres terminent à 21h). C’est le même système pour les étudiants mexicains ce qui leur permet de s’organiser pour pouvoir travailler à côté, la plupart pour se payer leur études ou aider leur famille. Mais ne te réjouis pas trop vite non plus, tu ne pourras pas te créer une petite semaine de trois ou quatre jour de cours avec de longs week-ends pour voyager, car le studio de projet se déroule le lundi, mercredi et vendredi, 3h par jour. Donc à toi de t’arranger ensuite avec ton prof et lui expliquer que exceptionnellement tu ne seras pas là le lundi ou vendredi car tu vas visiter telle pyramide ou telle ville (ça passe toujours mieux que de dire que tu es allé à la plage !)... 21


Le rapport entre professeur et étudiant est très cordial et sympathique. Il y a encore la relation maître à élève et le vouvoiement est préférable, mais ils sont très abordables et sont toujours ravis de discuter et d’échanger avec les élèves, surtout quand tu es un « intercambio ». Ils sont très curieux de savoir comment cela se passe dans ton pays et ce que tu penses de leurs enseignements, du Mexique ou de toutes autres choses.

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En ce qui concerne les équipements de l’université, ils sont bien différents de ceux qu’on rencontre à l’ENSAG. Finalement, notre école n’est pas si mal équipée que ça ! La salle informatique est quasi inexistante : quelques vieux postes pour accéder à internet, et il faut payer pour les utiliser (environ 5 pesos la demi-heure). Donc mieux vaut avoir son ordinateur. Il n’y a pas de service d’impression dans l’école : les imprimeurs (qui sont des commerces comme un autre) sont situés aux abords de l’école. Donc au final les impressions reviennent assez chères pour une qualité de rendu qui n’est pas vraiment au rendez-vous. La bibliothèque est très bien fournie en livres, revues, etc… et tu peux consulter tout ce que tu veux sur place. Par contre, il y a de nombreux ouvrages que tu ne peux pas emprunter car il ne l’ont qu’en un seul exemplaire et tu ne peux pas le sortir (Pratique !). Et quand tu peux emprunter un ouvrage (une fois que tu as faite faire ta carte de bibliothèque, ce qui demande pas mal de temps), il faut leur ramener tous les trois jours pour qu’ils le pointent et vérifient que tu n’es pas parti avec, que tu l’as pas détruit ou que tu ne l’as pas mangé… et après tu peux repartir avec ! Toutes les activités de nos chères associations, tel que la vente de matériel architectural par la Coop ou la vente de boisson et de nourriture par la K’fet, sont ici gérés par des organismes privés, qu’ils se situent aux abords de l’école ou à l’intérieur. Donc pas vraiment de services ou de prix favorables à l’étudiant.

Le calendrier de l’année scolaire se divise en deux semestres. Le premier semestre commence fin août pour finir aux alentours du 20 décembre. Tu as ensuite un mois et demi de vacances, profitesen pour partir à l’aventure et découvrir le Mexique. Le deuxième semestre reprend début février et là, rebelote avec tout le micmac pour choisir ses cours. Il dure jusqu’à début juin voire mi-juin avec une coupure de deux semaines de vacances de Pâques en avril. 23


Voici une rapide présentation des cours que j’ai suivis durant cette année pour vous donner un aperçu de ce qu’il est possible de faire : 1er semestre COMPOSICIÓN ARQUITECTONICA VII – Taller Vertical (Huentitan) Il s’agit de ce qu’on appelle le « studio ». Comme en France, tu le choisis en fonction du professeur et de l’enseignement proposé. La particularité de celui-ci est qu’il réunit trois professeurs et donc trois studios de semestres différents (VI, VII, VIII), d’où le nom de « taller vertical ». Du coup, tu te retrouves dans un studio d’environ 50 personnes. Le semestre a plutôt bien commencé avec un travail d’analyse (en groupe) et le plan masse d’un quartier dans le centre de Guadalajara. On a ensuite enchainé sur deux projets d’architectures. Il en a résulté une mauvaise gestion du planning et des projets pas très aboutis (pas facile de faire un hôpital en deux semaines !). Au vu de mon expérience, je ne recommande pas ce studio. ARQUITECTURA MEXICANA I (Huentitan) Je conseille fortement ce cours (bien qu’il fut un peu ardu, dû encore à un faible niveau de compréhension de l’espagnol), très intéressant pour découvrir toute l’architecture préhispanique et celle due à la colonisation. Il est recommandé de faire le voyage d’étude d’une semaine qui nous fait visiter quelques-uns des sites préhispaniques les plus impressionnants (Monte Alban, Teotihuacan…) et des villes magnifiques (Puebla, Oaxaca…). DIBUJO CON CARBONCILLO Y GRAFITO (Escuela de artes plasticas) C’est un cours de dessin de nu avec un prof très compétent (dont j’ai malheureusement oublié le nom) un peu fou. On utilise différentes techniques telles que le graphite, le crayon à papier, le fusain, la craie grasse, la sanguine… Il s’agit de croquis plus ou moins rapides suivant les temps de poses. Il est très intéressant pour un étudiant en architecture car il nous apprend à poser le regard et à ne voir que l’essentiel de ce que l’on veut dessiner ou faire passer dans le dessin. C’est un cours assez prenant car c’est 2 fois 3 heures dans la semaine. Mais c’est aussi beaucoup de crédits. C’est un cours que je recommande très fortement. MUSEOGRAFIA I (Escuela de artes plasticas o Huentitan) Le professeur est très cultivé, s’intéresse et parle de beaucoup de sujet. Bien qu’il en connaisse un rayon dans son domaine, il est presque plus intéressant quand il parle de la société mexicaine ou de politique. Le cours nous présente l’histoire des musées et les différents types existants : on passe ensuite à l’étude de cas de musées d’un peu partout dans le monde. Le travail final consiste en la visite d’un musée de Guadalajara, sa description et sa critique. SERIGRAFIA I (Huentitan) Ce cours était amusant. Je l’ai choisi car je voulais expérimenter la sérigraphie depuis un certain temps. On a créé des affiches, des autocollants, des tee-shirts et des tasses. 24


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2ème semestre COMPOSICIÓN ARQUITECTONICA VIII (Huentitan) J’ai choisi ce « taller » au deuxième semestre car le professeur nous proposait de travailler en maquettes, ce qui était totalement absent au premier semestre. De plus le professeur (M. Bercerra Garcia) est très intéressant et compétent. Malheureusement, le sujet de travail imposé était nul – c’était le même pour tous les semestres quelque soit le studio choisi. Il s’agissait de créer des tours de logements de luxe dans un « fraccionamiento » (un ghetto pour riches) dans la périphérie de Guadalajara. Aucune analyse de site ou de contexte… Mais on moins, on a pu développer le projet tout au long du semestre. LABORATORIO FOTOGRAFICO BLANCO Y NEGRO I (Escuela de artes plasticas) Ce cours t’apprend à développer et tirer tes propres photos en noir et blanc. Je l’ai pris en complément d’un cour de photo argentique en noir et blanc que je voulais suivre, ce qui n’a pas pu se faire suite à des horaires d’emploi du temps incompatibles avec le studio. Mais j’ai quand même conservé le cours de développement photographique. Cours intéressants pour ceux qui s’intéressent à la photo. À conseiller. HISTORIA DE LAS CULTURAS (Huentitan) Erreur de parcours. Ce cours est nul et sans intérêt. Il paraissait prometteur car proposait de soulever des sujets et des débats d’actualités sur la société mexicaine au moyen d’exposés preparés par les étudiants. Au final, le prof nous a raconté sa vie et les exposés se sont révélés totalement superficiels. Le seul bénéfice que j’en ai retiré est la découverte et l’approfondissement d’un sujet de société mexicain assez grave et effrayant : « las muertas de Ciudad Juarez » 27


BILAN

Si tu as encore des questions plein la tête, essaies de rencontrer les mexicains en échange dans ton école ou les français ayant vécu la situation inverse : ils seront ravis de revivre et de partager leurs expériences. Voici mon adresse internet au cas où : sara.meunier@hotmail.fr. Mais le meilleur moyen de se rendre compte, c’est d’y aller !

Je tiens à remercier la région Rhône-Alpes et la bourse Explora’ sup pour leur contribution financière à cette année incroyable et expérience humaine fantastique .

Je te conseille d’arriver au Mexique début août ou mi-août pour avoir le temps de t’installer et de te familiariser un peu avec l’espagnol avant le début des cours.

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Je n’ai toujours pas assez de recul pour analyser l’impact qu’a eu cette année sur moi. J’ai eu du mal à rédiger ce rapport car il signifie la fin d’une époque, et on n’a pas vraiment envie qu’elle se termine. Reste à nous de n’en faire qu’une entracte et d’écrire le volume suivant...

Voilà, ce rapport est le point final d’un chapitre d’un an au Mexique. Mais ce n’est que le début de l’histoire… Ceci n’est qu’un au revoir. Je laisse le mot de la fin à Octavio Paz qui décrit très bien ce qu’est ma relation avec ce pays extraordinaire. « L’amour naît d’une attraction involontaire que notre libre arbitre transforme en union volontaire. C’est là sa condition nécessaire, l’acte qui transforme la servitude en liberté » Octavio Paz 29





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