COSMOS ÉPHÉMÈRE LA SCÉNOGRAPHIE : CRÉATION D’UN UNIVERS DANS UN LIEU ET UN TEMPS DONNÉS RAPPORT D’ÉTUDES SARA MEUNIER ...
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SARA MEUNIER
COSMOS ÉPHÉMÈRE LA SCÉNOGRAPHIE : CRÉATION D’UN UNIVERS DANS UN LIEU ET UN TEMPS DONNÉS RAPPORT D’ÉTUDES ENSAG 2004-2008 tuteur du rapport : frank prungnaud
SOMMAIRE
INTRODUCTION APPROCHE GRAPHIQUE Approche chronologique Chronogramme EVALUATION DE CONNAISSANCES : COSMOS ÉPHÉMÈRE La mise en scène de l’espace Le cosmos, ou comment l’architecture découle d’une conception du monde Autres SUITE ... CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
A
u final de ces quatre années de licence passées à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, il me semble nécessaire de dépeindre un tableau sur mon expérience pour mieux orienter mes questionnements sur mes perspectives d’avenir. Je suis entrée à l’école ne connaissant que très peu l’architecture si ce n’est que j’avais effectué un an de cours de dessin et m’intéressais fortement à la scénographie depuis deux ou trois ans. Finalement, ce choix d’orientation, malgré quelques péripéties au cours de cette scolarité, m’ouvre des horizons toujours plus nombreux et qui m’intéressent plus que l’architecture pure. Je sais que je ne me suis pas trompé de voie car j’aime ce que je fais et ce que j’étudie. Ce rapport a pour but d’éclaircir mes nombreuses interrogations sur ma carrière professionnelle. 5
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APPROCHE GRAPHIQUE 7
approche chronologique
A - projets, expériences réalisés dans le cadre scolaire B - disciplines associées à l’architecture C - rencontres intellectuelles D - centres d’intérêts extérieurs à l’architecture
C
ette chronologie illustre mon cursus architectural et ce qui m’y a menée. C’est le déroulement de ma scolarité suivant les quatre axes ci-dessus. Ils sont émaillés de livres, de personnes, d’événements... qui ont marqués mon parcours intellectuel et architectural. Je ne m’attarderai pas sur les premières années de ma vie où comme la majorité des petites filles, je voulais devenir institutrice, coiffeuse, chanteuse ou encore boulangère…Par contre, durant les sept dernières années, il ressort que mes principaux points d’intérêts ont été le théâtre puis l’architecture. Aujourd’hui, les deux me passionnent toujours ainsi que tout domaine s’en rapprochant. 8
entrée lycée
le théâtre du soleil & ariane mnouchkine
théâtre
entrée ENSAGconf.
redoublementconf.
chatelut queysannerick joy grands ateliers
patrick bouchain
mexique stage peintre en bâtiment
A philosophie
danielle manteau
"papa doit manger"
studio liveneau studio voir[e] & doat guy schneegans huygen
"hernani"
dessin au fusain
treto
studio marty, stage INCA mini-link & urban machine"
battles d'architecture battles d'architecture travail chez catherine boidevaix
mexique
B amsterdam
"dix petits nègres" olivier terrier hundertwasser bertold brecht
barcelone hong kong sydney
corbu, wright, shakespeare & mies van der rohe le théâtre élisabethain antonin artaud & cie...
mexique "espèce d'espace", georges perec "la dimension cachée", patrick bouchain edouard t. hall
peter brook
C rimbaud "histoire du théâtre dessiné", verlaine andré degaine "des souris et des hommes", john steinbeck danse léo volley-ball
molière, tchekov & cie...
guy-claude françois m.c. escher bauhaus alexander kalder
mvrdv rem koolaas
glen murcutt egon scheil david hockney mexique
algérie londres
"base vénus" & arthur c. clarke
enki bilal bourgeon
D cinéma 1986
théâtre
2001
"noviembre" théâtre
"ghost dog" 2004
"into the wild" théâtre
2008
chronogramme
A - projets, expériences réalisés dans le cadre scolaire B - disciplines associées à l’architecture C - rencontres intellectuelles D - centres d’intérêts extérieurs à l’architecture
L
e chronogramme est une chronologie amplifiée et déformée. C’est une mise en perspective des axes temporels. Cette représentation met en évidence les moments et les périodes primordiaux de ma scolarité. La rupture correspond au redoublement de ma deuxième année. Ce recommencement fut un nouveau départ après une période de gros doutes : cela me permit de voyager, ainsi que de travailler régulièrement dans une agence d’architecture... J’ai continué mes études d’architecture grâce à ce nouveau regard sur la discipline. Un second point important de mon parcours architectural est ma troisième année de licence, avec le studio Marty. J’ai alors su que j’avais choisi le bon cursus car c’est seulement durant cette année que j’ai vraiment commencé à me libérer et prendre du plaisir à faire de l’architecture ; et comme sa méthode de travail m’a plu, je suis allée effectuer mon stage chez INCA, l’agence qu’il dirige. Cette apparition de l’attrait pour l’architecture s’accompagne d’un retour du goût pour le théâtre et la scénographie. 10
entrée lycée
entrée ENSAG
redoublement
A
B
C
D 1986
2001
2004
2008
ÉVALUATION 12
DES CONNAISSANCES 13
COSMOS ÉPHÉMÈRE
cosmos éphémère : la scénographie, création d’un univers dans un lieu et un temps donnés
A
u début de mes études d’architecture, je pensais m’être complètement éloignée de la scénographie (découverte à travers l’étude du théâtre) et l’ai plus ou moins mise de côté. Finalement, en revenant sur les différents exercices ou cours que j’ai effectué, je me suis rendu compte que ceux que j’aimais contenaient une dimension scénographique, c’est à dire qu’ils comportent une « mise en scène » de l’espace et leur propre univers. Cet enthousiasme pour la scénographie s’accompagne d’un grand intérêt pour la nature humaine, c’est-à-dire comment l’ « esprit » a inventé le « corps », ou quel environnement et quelle culture pour quelle architecture ? D’où viennent la forme et l’utilité d’un objet ? Comment jouer (interpréter, utiliser, s’amuser…) avec/dans cet espace qui nous entoure ? 15
cours
• Projet/approche constructive (Patrice Doat), 1ere année : - « Métamorphose », exercice « Habillez-moi ! », Guy Schneegans - « Vague à l’art », pavillon d’exposition en extérieur, en brique • Projet/approche spatiale (Jean-Pierre Durand), 1ere année : - Aménagement d’un front de mer, Rapport à un contexte : construction d’une rampe d’accès à l’eau pour petites embarcations • Projet architectural et urbain (Philippe Liveneau), 2e année : - Un pavillon d’exposition, un mini musée pour exposer quelques œuvres du musée de Grenoble. • Projet architectural et urbain (Gilles Marty), 3e année : - « Mini-link » & « Urban Machine », un pavillon d’exposition sur un milieu extrême d’habitat (milieux extra-terrestre) dans la ville de Grenoble. - « Architectures légère, temporaire et mobile », cours théorique sur ce type d’architecture. 16
la mise en scène de l’espace
L
a scénographie consiste à définir un type d’espace et d’ambiance pour une action et un temps donné. C’est transformer le lieu pour qu’il souligne ou réponde à notre propos. C’est lui faire dire ce que l’on veut. J’ai pu expérimenter la scénographie d’exposition avec des exercices comme « Vague à l’art » en avec M. Doat et le projet de pavillon d’exposition fait dans le cadre du studio de M. Liveneau, où il s’agissait d’organiser l’espace pour exposer des objets (maquettes et planches ou œuvres d’art de tailles conséquentes) et la bonne circulation des personnes. Les dimensions architecturales et scénographiques n’étaient pas vraiment liées. Cet imbriquement a été abordé en studio de 3e année avec le pavillon d’exposition sur les milieux extrêmes où la scénographie de l’exposition et l’aspect du bâtiment ont été conçus en même temps, la scénographie ayant influencé le bâtiment. Finalement, ce sont les besoins de l’Homme qui définissent la forme et l’utilité de cette architecture. 17
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projet/approche constructive (patrice doat) Guy Schneegans - 1ere année « Métamorphose », exercice « Habillez-moi !» Architecture minimale, intelligente et imaginative.
C
et exercice consiste en la création d’un habit architectural, qui soit le prolongement du corps humain. Il joue avec l’espace autour et à l’extérieur du corps. Il doit engendrer le moins de chute possible et utiliser le minimum de matière. La robe droite est le modèle de base. Outre sa simplicité de mise en œuvre, le principal atout de ce vêtement est sa « mobilité » : on peut le transformer de multiples manières. Robe, jupe, pantalon, chapeau… Chacun peut le décliner selon ses envies du moment. C’est un mini «architecture» polyvalente au service des besoins humains. Cet exercice est plus proche du design que de l’architecture pure, mais j’ai beaucoup aimé cette première approche. Il me plait plus de développer de petites structures plutôt que de grands édifices. 19
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projet/approche constructive (patrice doat) 1ere année «Vague à l’art», pavillon d’exposition en extérieur, en brique. intégrer le matériaux dans le processus de projet. Traiter le vide comme un matériau à part entière
C
’est un petit pavillon en plein air, exposant des objets 2D et 3D (planches et maquettes, par exemple). Les socles et les murs organisent l’espace et jouent avec l’extérieur. Le vide est traité autant que le plein. La brique comme matériau permet de donner différents effets lumineux aux surfaces, en variant ses agencements. Les murs sont favorables à l’accrochage de planches, de tableaux… pendant que les socles carrés serviront de bancs ou de supports à des sculptures, des maquettes. Cet exercice est une première approche muséographique. J’ai découvert cette discipline que je ne connaissais pas et qui peut-être une extension de la scénographie. Dans ce projet, je retrouve l’architecture multi-usage (avec les bancs/socles) abordée dans l’exercice précédent. Je pense qu’aujourd’hui, la polyvalence des objets est une chose importante car dans une époque de plus en plus attentive à l’écologie, il est important de limiter leur prolifération. 21
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projet/approche spatiale (jean-pierre durand) 1ere année Aménagement d’un front de mer, rapport à un contexte, au lieu, entre continuité et transformation.
I
l s’agit de reconstruire un front de mer endommagé, par la réalisation d’une rampe pour bateaux descendant vers la mer. Le projet doit contribuer à forger l’identité du lieu. Il faut s’appuyer sur les éléments existants, en tenant compte de leurs exigences et des rapports entre eux. La forme de la rampe reprend les directions des murs des propriétés privées voisines. On recherche la continuité du neuf avec l’ancien. La rampe mène les bateaux à l’eau, sans détours, tout droit. L’escalier piéton se situe sur la rampe pour une emprise minimum sur la grève. L’aménagement est conçu pour mener personnes et bateaux à profiter directement de la plage et de la mer : marcher pieds nus sur le sable, sauter parmi les vagues... Cet exercice de conception était un des premiers que l’on faisait en groupe. C’est surtout pour cela qu’il a retenu mon attention : l’effervescence des échanges d’idées avec autrui. On le retrouvera tout au long de notre pratique professionnelle, puisque l’architecture n’est pas un métier solitaire. Ce fut un des critères, avec la pluridisciplinarité de la profession, de mon choix d’orientation en école d’architecture. 23
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projet architectural et urbain (philippe liveneau) 2eme année « Pavillon d’exposition», un mini musée pour exposer quelques oeuvres du musée de Grenoble. Espace, Structure, Art de bâtir
C
e projet est la création d’un pavillon d’exposition pour quatre œuvres du musée de Grenoble. Il est situé sur un site imaginaire. Cet exercice est un approfondissement des aspects techniques et constructifs de l’architecture. Du bois et de la brique devaient être utilisés comme principaux matériaux. J’ai créé des ambiances lumineuses différentes selon le type d’œuvre exposée : une lumière zénithale et diffuse pour les tableaux dans le souci de recherche d’une lumière la plus homogène possible (les deux grandes salles en briques) ; dans la pièce en ossature bois, j’ai voulu une lumière orientée et changeante, l’utilisation de brisessoleil verticaux permettant de révéler tous les reliefs des statuettes et de jouer avec les ombres. La structure et les techniques de construction ont pris place à part entière dans la conception de ce pavillon, me montrant que ce n’est pas un «truc» à finaliser au dernier moment. Le détail constructif a toute son importance dans la réussite de l’édifice. Avec ce projet, j’ai pu expérimenter la scénographie d’exposition au travers de la définition des ambiances lumineuses désirées, part importante de la réussite d’une œuvre d’art. Mais j’ai été consciente que cela n’était que des balbutiements de muséographie. 25
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projet architectural et urbain (gilles marty) 3eme année « Mini-Link » & « Urban Machine », un pavillon d’exposition à durée de vie limitée, sur un milieu extrême d’habitat (milieux extra-terrestre), pour un espace public dans la ville de Grenoble.
C
e pavillon s’inscrit dans le cadre d’une exposition sur les nouvelles conditions de vie liées aux changements climatiques, organisée par le CCSTI (centre de culture scientifique technique et industrielle) de Grenoble. Il fait parti d’un ensemble de dix pavillons traitant chacun d’un milieu hostile à la vie humaine (sous-marins, Antarctique...). Il a été traité en deux étapes : « Mini-Link » puis « Urban Machine ». Ce studio a été très enrichissant dans de nombreux domaines. J’ai découvert une nouvelle méthode de travail et de conception basée sur le ressenti du projet et les sens, une approche « métaphorique » et ludique de l’architecture (à travers des images de références, du vocabulaire thématique et un développement du projet par de nombreuses maquettes conceptuelles). C’est une des premières fois où j’ai pris du plaisir à développer un projet, à le voir grandir. Tout ceci est à ajouter à un environnement de travail exceptionnel : le travail en binôme et les confrontations d’idées, maître d’ouvrage intéressant (et intéressé) et très impliqué dans le processus, de même que l’équipe enseignante, échanges dynamiques entre les étudiants... La conception architecturale du projet s’est déroulée en parallèle de la muséographie de l’exposition. Je me suis tellement amusée à développer cette dernière qu’elle est devenue plus important que la partie architecturale. Elle a fait partie intégrante de la pensée du projet. Je pense que c’est avec cet exercice que j’ai pris conscience que la scénographie (au sens large de terme) était ce qui me plaisait. 27
cours
• Penser l’architecture à partir de l’étonnement (Bruno Queysanne), 1ere année • Sociologie (M. Baroux), 1ere année • Perception & représentations des formes (Anne Chatelut & Françoise Novarina), 1ere année • Le logement & l’habiter en question (Anne-Monique Bardagot), 2e année • Projet architectural et urbain (Studio Voir[e]), 2e année : - « Maison de l’Oron à St-Barthélémy (Isère) », projet situé. Aménagement d’une salle polyvalente dans les ruines d’une ancienne tannerie et d’un ancien moulin. • Histoire de la construction (Cyril Simmonet), 3e année • Projet architectural et urbain (Frank Prungnaud), 3e année : - « Résurgences » (ou l’empreinte de l’interaction entre l’homme et la nature)., aménagement d’une aire de repos écologique sur le parcours de la Véloroute LémanMéditérannée, regroupant une base d’aviron et des équipements associés à la détente et aux loisirs. 28
le cosmos, ou comment l’architecture découle d’une conception du monde
C
e qui donne du sens à l’espace et à l’objet, c’est aussi l’utilité qu’on lui donne. Il y a donc l’Homme au milieu. C’est aussi cette nature humaine qu’il m’intéresse d’étudier à travers la grande Histoire comme avec l’« Histoire de la construction » (on y étudie les hommes à travers l’histoire des matériaux et les techniques de construction finalement), mais surtout à travers les petites histoires qui émaillent la grande. Car l’architecture a toujours une histoire ou le lieu où elle se trouve en a une. Il faut savoir en tenir compte (« Maison de l’Oron à St-Barthélémy (Isère) » et « Résurgences » (Ain)). Il y a un mélange entre l’Histoire de l’Homme et de celles qu’il donne à ses édifices (« Penser l’architecture à partir de l’étonnement »). Les petites histoires se retrouvent aussi dans les cours de « Sociologie » où l’on apprend que l’Homme ne va pas donner une même réponse pour la même question suivant l’endroit où il vit et sa culture. On retrouve cette diversité au niveau de l’habitat dans le cours « Le logement & l’habiter en question » où l’on voit également l’architecture se transformer suivant les croyances et les grands courants de pensées d’une époque. L’homme crée son architecture à son effigie, c’est-à-dire à l’image de sa conception du monde. C’est ce qui est intéressant dans la scénographie : pour pouvoir redonner un sens à un lieu, pour pouvoir situer ou comprendre une action, il faut recréer tout un univers qui soit vraisemblable, qui est sa propre cohérence (même si on en montre qu’une infime partie). 29
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penser l’architecture à partir de l’étonnement Bruno Queysanne - 1ere année
B
runo Queysanne nous expose la complexité et l’originalité de la démarche architecturale qui consiste à mettre en formes spatiales les relations entre les hommes et leur mode de vie au sein de différentes sociétés et de différentes époques. C’est une invitation à plonger dans le passé pour (ré)inventer notre futur architectural, à travers un apprentissage multi faces où l’architecture se nourrit de tout ce qui l’entoure. Ce cours est une approche pluridisciplinaire et polyvalente de l’architecture, à travers une démarche philosophique et mythologique notamment. C’est un enseignement complémentaire de la sociologie : il développe la relation sensible entre l’homme et son environnement (il révèle le «sensible» de l’architecture et de l’espace, ce qui n’est pas saisissable de l’intelligible) alors que la sociologie aborde cette relation d’une manière plus matérielle. 31
maison dogon
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Sociologie M. Baroux - 1ere année Approche de la sociologie architecturale Découverte de différents types de conception d’habitat
C
et enseignement (un peu monotone dans la forme mais cependant très intéressant) était une introduction à la sociologie des villes et surtout de l’habitat humain. Il nous présente l’architecture comme l’illustration physique des structures d’une société. Sa conception découle de la culture et du cosmos (c’est-à-dire de l’imaginaire collectif) d’une société donnée. A la différence du cours «Penser l’architecture à partir de l’étonnement» (qui relève du sensible en architecture), la sociologie traite du sens de l’architecture, de sa raison d’être. Une même interrogation ne va pas engendrer une même réponse architecturale suivant le lieu ou la culture d’un individu. Grâce à cours, j’ai découvert un intérêt particulier pour la sociologie des cultures. 33
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perceptions & représentations des formes Anne Chatelut & Françoise Novarina - 1ere année Développer notre imaginaire ; sensibiliser et exercer notre regard. Le dessin comme moyen de représenation, d’expression et de compréhension du monde, des formes et de l’espace.
C
et exercice vise à élargir notre langage plastique et à enrichir notre répertoire de formes. C’est un matériau pour l’avenir. A partir d’un ou deux mots, on doit imaginer, observer, créer. Cet exercice m’a permis d’utiliser le support et les outils, non pas comme seule aide à la conception, mais comme faisant partie intégrante de la matière constituant le projet. Ce ne sont pas que de simples outils d’aide à la représentation. Le travail de la matière s’est fait par pliage, découpage, tressage, transformation…
L
a réalisation de ce carnet s’est déroulée en deux temps. D’abord, la réalisation de croquis d’objets et de formes nous entourant, à l’aide de différents outils (encre, peinture, bambou, pinceau…). On a ensuite associé ces croquis à des images, du texte, à quelque chose de notre imaginaire, se rapportant à ce dessin. C’est un moyen de comprendre notre environnement et la perception que l’on en a. Cela illustre notre culture, notre rapport à ce qui nous entoure. C’est une invitation à développer notre imaginaire et notre sensibilité, à voire l’âme des objets et pas seulement la carapace. 35
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le logement et l’habiter en question Anne-Monique Bardagot - 2eme année Evolution des modes de vie et la transformation du logement social.
A
vec Anne-Monique Bardagot, nous avons approché l’évolution de la typologie du logement social et des modes de vie à travers l’Histoire française. Il s’agit de l’étude des choix des architectes au niveau de l’organisation de l’espace, du traitement des ambiances et de la qualité d’usage, selon l’influence des grands courants de pensée et des représentations de l’individu, de la famille et de la société. Ces choix (qui ne sont pas toujours adaptés) ont de fortes incidences sur la vie quotidienne des habitants. Cet enseignement m’a appris à penser constamment au facteur humain et sociétal en architecture. Il ne faut pas prendre une typologie architecturale pour acquise : tout peut évoluer. Toujours s’interroger sur la pertinence de nos propositions, surtout sur les éléments les plus communs. Etre en éveil constant. 37
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projet architectural et urbain (studio voir[e]) 2eme année « Maison de l’Oron à St-Barthélémy (Isère) », aménagement d’une salle polyvalente dasn les ruines d’une ancienne tannerie et d’un ancien moulin. Interpretation de l’histoire du site et amènagement paysager
C
et exercice est le premier exercice situé sur terrain réel, lors de mon cursus architectural (si l’on excepte celui de l’année précédente auquel je dois mon redoublement de deuxième année). Il entame une «longue» liste de projets où l’architecture est étroitement liée au territoire-paysage. Le programme de ce projet s’est développé après une phase d’analyse et la rencontre du maire de St Barthélémy (l’initiateur de l’idée de réhabilitation de ce lieu). Cette phase a permis de comprendre la situation existante avec sa nature et sa culture. Elle permet que ce lieu dont nous héritons devienne un lieu d’aujourd’hui et que nous donnerons en héritage. Il s’agit de transformer les ruines existantes en salle polyvalente, et de concevoir le lieu comme témoin de mémoire des activités qui s’y sont inscrites (ancien moulin puis tannerie) ainsi que comme manifestation du face à face constant entre l’homme et l’eau (site encerclé par la rivière «l’Oron»). C’est un lieu qui fait partager au promeneur la valeur de son histoire. Le projet propose de garder la majeure partie des ruines du moulin et de venir inclure les nouveaux volumes à l’intérieur de celles-ci. C’est une association évidente entre l’existant et les nouveaux bâtiments. C’est un projet qui m’a permis de comprendre que l’association de deux genres architecturaux qui sont très différents n’était pas impossible et que de l’histoire d’un lieu découlait notre interprétation de celui-ci. 39
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histoire de la construction Cyril Simmonet - 3eme année Approche thématique, suivant les materiaux, de l’histoire de la construction.
C
ette matière, qui nous est raconté à la manière d’une histoire (presque d’un conte), nous relate l’évolution de l’utilisation des quatre matériaux principaux en architecture : la pierre, le bois, le métal, le béton. Il s’agit d’inscrire le matériau dans la perspective historique de son développement technique et de son utilisation architecturale. Cet enseignement est une constante invitation à repousser les limites de la matière, de toujours aller à la découverte des nouvelles possibilités des matériaux ou en inventer d’autres. 41
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projet architectural et urbain (frank prungnaud) 3eme année « Résurgences » (ou l’empreinte de l’interaction entre l’homme et la nature)., aménagement d’une aire de repos écologique sur le parcours de la Véloroute Léman-Méditérannée, regroupant une base d’aviron et des équipements associés à la détente et aux loisirs. projet situé sur la commune de Virignin (Ain)
C
e projet propose un rééquilibrage entre la présence de l’homme et la nature. Cette dernière a été fortement perturbée par le tracé du Rhône Canalisé. Le site est un « résidu » de cette intervention. Le projet essaie donc de cicatriser cet endroit, de le rendre plus accueillant et de le « renaturaliser », sans toutefois rechercher une authenticité perdue. Cette cicatrisation se fait par un renforcement de l’interaction des composantes du lieu : le Rhône Canalisé (élément liquide) et le site (élément statique) sont reliés par le plan « fonctionnel », que nous nommons « bande active ». Il s’agit d’un système d’implantation orthogonal stricte qui permet d’organiser et d’accueillir l’ensemble des activités de loisirs, dont la base d’aviron, la halte cycliste et portuaire ; Cette organisation rigoureuse est tempérée par des espaces paysagers plus organiques, libres et sensibles. L’objectif est de générer un dynamisme général et une corrélation entre ces entités. L’intervention vise en quelque sorte à mêler appropriation rationnelle du site et mise en valeur de l’histoire du lieu. Le projet exprime le renforcement d’une influence réciproque entre l’homme et son environnement. C’est un petit projet architectural et paysager à faible impact écologique mais qui entre en résonnances (aux manières des ondes sur l’eau) sur un grand territoire. Je pense que j’attendais beaucoup côté humain de cet exercice (dû au semestre précédent). Mais mon équipe de travail a moins bien fonctionné humainement et j’ai été déçu par certains maîtres d’ouvrages. Cependant, je suis satisfaite du résultat final du projet et de finir ma licence sur une année comme celle-ci. 43
SUITE ... 44
mexique...
L’
architecture s’inscrivant de plus en plus dans un contexte international, il est primordial de voyager, de s’ouvrir à d’autres horizons et d’autres cultures. Il m’est intéressant d’apprendre une autre vision de l’architecture, de confronter mon regard. C’est de ces échanges, de cette immersion dans un autre pays que l’on apprend et que l’on grandi. J’ai donc choisi de passer ma première année de master dans une autre université que l’ENSAG. Mon choix s’est porté sur la ville de Guadalajara au Mexique, et son université la UDG, où l’école d’architecture fait partie intégrante du Centre d’Art, Architecture et de Design. Cela correspond en effet à mon désir de continuer les études d’architecture tout en m’ouvrant à d’autres disciplines plus proche du design ou de la scénographie. Guadalajara est une des villes importantes du Mexique autant pour sa population et son histoire que sa vivacité culturelle. De plus, le Mexique est un pays qui attire mon intérêt depuis de nombreuses années de part son histoire mouvementée, sa culture mixte et ses architectures originales. Cette destination concorde parfaitement avec mon désir d’orientation architecturale et personnelle.
master envisagé...
A
près mon retour du Mexique, j’envisage d’effectuer ma dernière année de master et de passer mon diplôme au sein de l’atelier « Aedification, grands territoires & villes ».Je voudrais continuer d’explorer ce que j’ai entrepris cette année au sein du studio mené par Gilles Marty, c’est-à dire l’interaction entre les différentes échelles de projets, du design au territoire ; ainsi qu’appréhender la coopération internationale avec l’atelier de projet européen « Villes, Territoires & Sociétés ». 45
CONCLUSION
V
oila, c’est (enfin !) la fin de ma licence en architecture après quatre années d’études. Aujourd’hui, je suis certaine de mon choix d’études supérieures. Il m’a ouvert à d’autres thèmes voisins de l’architecture, telles que le design, le graphisme, la scénographie... Cependant concernant mon orientation professionnelle, je doute toujours ; je ne pense pas exercer le métier architecte au sens propre du terme mais plus m’orienter vers une des disciplines évoquées ci-dessus et surtout vers la scénographie. La scénographie, c’est mon centre de gravité. Beaucoup de choses y reviennent finalement. Mais je veux terminer mes études d’architecture, car c’est une voie que je ne veux pas totalement clore. Je me laisse encore le temps de la réflexion pour me réorienter ensuite. Donc après mon diplôme, j’envisage un DPEA « scénographie » à l’ENSA de Nantes. 47
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BIBLIOGRAPHIE 49
la mise en scène de l’espace AZARA Pedro & Guri Carles, Arquitectos a escena, escenografias y montajes de exposicion en los 90’s (Architects on stage, stage and exhibition design in the 90’s), Editorial Gustavo Gili, 2000 (792 AZA) BROOK Peter, L’espace vide, Editions Le Seuil, 2001 Essai sur le théâtre et l’espace théâtral. Essaie de réinventer le lieu théâtral pour une expression plus juste que les théâtres conventionnels. L’espace vide c’est tout simplement l’absence de décor, qui peut être parfois une entrave à l’imagination du spectateur et au jeu de l’acteur. COLLECTIF, DESMOULINS Christine, Scénographies d’architectes, Pavillon de l’Arsenal, 2006 FERAL Josette, Dresser un monument à l’éphémère, rencontres avec Ariane Mnouchkine, Editions THEATRALES, 1995 FERAL Josette, Trajectoires du Soleil, autour d’Ariane Mnouchkine, Editions THEATRALES, 1998 Ces deux livres rapportent le fonctionnement d’une troupe de théâtre exceptionnelle (le théâtre du soleil) et le rôle de tous ses intervenants dans les differents domaines de conception d’une œuvre (costume, musique, acteur, scénographie…) FREYDEFONT Marcel (sous la direction de), Le lieu, la scène, la salle, la ville ; Dramaturgie, scénographie et architecture à la fin du XXe siècle en Europe, Etudes théâtrales, 1997. FRIEDMAN Yona, L’architecture mobile, Casterman, collection Mutations.Orientations, 1970 RICHARDSON Phyllis, XS, Grandes idées petites structures, Thames & Hudson, 2002 Un éventail de petites architectures ingénieuses, compactes et inattendues. 50
Une très bonne illustration de l’expression « big space, small object », c’est-à-dire une œuvre de faible impact physique (environnemental) mais de par sa pertinence obtient une forte présence dans son environnnement. SONREL Pierre, Traité de Scénographie, Editions Odette Lieutier, 1943 WILLEMIN Véronique, Maisons mobiles, Editions Alternatives, Collection Anarchitecture, 2004
le cosmos, ou comment l’architecture découle d’une conception d’un monde BACHELARD Gaston, La poétique de l’espace, PUF, 1957 DEGAINE André, Histoire du théâtre dessinée, Editions Librairie Nizet, 1992 Une rétrospective de toute l’histoire du théâtre français et occidental depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, tant à travers les différents courants que l’architecture théâtrale. DURAND Jean-Pierre, La représentation du projet comme outil de conception, Editions De La Villette, 2005 La bible des étudiants de première année en architecture pour tous ce qui concerne le dessin de plans, de perspectives... Il permet l’apprentissage des outils de conception. C’est un livre qui me sert toujours aujourd’hui. FIEDLER Jeannine, FEIERABEND Peter, Bauhaus, Editions Konemann Verlag, 2000 51
LE CORBUSIER, Vers une architecture, Champs Flammarion, Collection architecture, 1995 PAUL-LEVY F. & SEGAUD M., Anthropologie de l’espace, Paris, CCI, 1983 PEREC George, Espèce d’espace, Paris, Galilée, 1974 Perec décortique les espaces dans lesquels nous vivons, du point, à l’infini, en passant par le lit, la maison, ou encore la ville. Apprendre à voir la poésie et l’inattendu dans notre environnement quotidien. RICE Peter, Mémoires d’un ingénieur, Le Moniteur, 1999 La place de l’ingénieur dans le processus de conception, ses interactions avec les architectes, l’importance du dialogue et de la confiance, le détail qui vient souligner l’architecture du projet. L’autobiographie d’une imagination audacieuse. TANIZAKI Junichirô, Eloge de l’ombre, P.O.F., 1933 L’importance de la culture et son influence sur l’architecture, la question de la préservation des traditions dans une société mondiale. T. HALL Edouard, La dimension cachée, Seuil, 1978 L’importance des sens en architecture et en urbanisme. L’importance des conditions de vie, de la communication non-verbale, de notre environnement sur notre qualité de vie. Les dangers de la surpopulation et des villes contemporaines. C’est une étude concernant l’usage que l’homme fait de l’espace en tant que produit culturel spécifique ZEVI Bruno, Apprendre à voir l’architecture, Les Editions de Minuit, 1959 L’architecture comme unique dépositaire du savoir spécifique de l’espace et de l’esthétique. 52
ENSAG
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