Numero 10

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Junku Nishimura / Sygrid Guillemot / Pierre Belhassen / Elphin Delphes Lopez / Gaele Pierre / Solen Last / Pauline Franque / Julie Badin / Yann Le Coroller / Huang Xiang et William Rock / Petitescargot / Fitzcarraldo / Emre Ucaz / Hondo

ISSUE 101009


S O M M A I R E


HUMANITY MINE

GAMBLER

ALL AROUND

AU FÉMININ

JOURNEY

FROM MY VEINS TO THE SEA

FRAME

Junku Nishimura INTERVIEW de l’artiste Sygrid Guillemot « LES JOUEURS » Pierre Belhassen INTERVIEW du réalisateur Elphin Delphes Lopez « ON THE ROAD » Gaele Pierre INTERVIEW de l’artiste collagiste Solen Last « LES JAMBES DES FILLES » Pauline Franque INTERVIEW de la peintre photographe Julie Badin « ALONSO » Yann Le Coroller INTERVIEW de Huang Xiang et William Rock

« PICTURES OF YOU » Petitescargot INTERVIEW du groupe Les Fitzcarraldo Emre Ucaz INTERVIEW du peintre Hondo




HUMANITY MINE


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Junku Nishimura INTERVIEW de l’artiste Sygrid Guillemot


J U N K U N I S H I M U R A


INTERVIEW VOTRE PHOTOGRAPHIE, UN JOURNAL Nous avons des arbres de vie - le passé, le présent et le futur - qui fonctionnent en parallèle les uns des autres. Je n’ai jamais été très bon pour alimenter chaque jour un journal. Sans doute suis-je en train de l’écrire, maintenant, des années plus tard. J’ai l’impression que si je ne le fais pas, je pourrais mourir sans savoir qui j’ai été. La mémoire de mes nuits passées revient par vagues, il y a quelque chose dont je ne me souviens pas mais qui est enfouit dans ma mémoire. C’est en partant à sa recherche que je me retrouve, nuits après nuits, entraîné dans les allées des ténèbres. UN CERTAIN SENTIMENT DE SOLITUDE DANS VOS PHOTOS ? Une expression involontaire passe sur le visage d’un jeune homme alors qu’il reste seul dans le train, il a eu une discussion orageuse avec ses amis qui sont descendu un par un. Le sourire d’un vieil homme, s’épanouissant dans sa retraite, s’efface de son visage et observe le lointain alors que son petit fils joue à ses côtés. Il n’existe qu’une ligne très mince entre les concepts opposés de solidarité et de solitude, comme entre l’orthographe de «solidaire» et de «solitaire». Et je suis fasciné par ces instants où le «D» se transforme en «T». Si on me demandait «Est-ce que tu es fier d’avoir pu exprimer la solitude juste en photographiant des gens en train de paresser ? «, je ne pourrais qu’admettre que ce ne sont que les limites de mes capacités à photographier en ce moment. Un jour, cependant, j’aimerais pouvoir laisser derrière moi des photographies qui ont capturées ces instants mais en sourire. VOS SOUHAITS POUR DEMAIN ? Récemment, j’ai quitté la société avec laquelle j’ai travaillé pendant des années. Sans cette rencontre avec la photographie, je serais resté dans cette structure jusqu’à la retraite. Quoi qu’il en soit, ce que je souhaite désormais c’est être comme un caillou en bord de route et pouvoir continuer à photographier le monde. Quand je ne pourrai plus faire le focus avec ma caméra, j’aimerais pouvoir ruminer «Pourquoi donc ai-je pris cette photo?» ou «Qu’est ce que j’ai été pendant toutes ces années?», en parcourant mes photos une à une sous mon vieil arbre familial. Et sans doute je ne trouverai pas les réponses... http://www.flickr.com/photos/junku-newcleus/














S Y G R I D G U I L L E M O T


INTERVIEW POURRIEZ-VOUS NOUS DÉCRIRE VOTRE UNIVERS ? Je pense qu’il s’agit de retranscrire de manière picturale une vision onirique et animiste. Je m’intéresse beaucoup au chamanisme, il me semble que nous devons nous reconnecter à la nature. J’essaie de rester proche d’une perception originelle, pure, comme celle des enfants, qui d’une certaine façon perçoivent le monde avec encore toute sa magie. Finalement je ne suis pas certaine que devenir adulte soit une évolution. La sensibilité des enfants est magnifique et complète. Grandir, c’est déjà commencer à s’abîmer. VOUS OSCILLEZ ENTRE PEINTURE, DESSIN, PHOTO. AVEZ-VOUS UNE PRÉFÉRENCE ? Je me sens plasticienne. J’utilise le vecteur qui sera le plus approprié à mon sujet. Après avoir réalisé plusieurs vidéos, je reviens en ce moment au dessin. Le trait ne ment pas. Il n’y a pas d’effet, pas de trucage. Réaliser un dessin, c’est comme une performance, je ne fais pas de brouillon. OÙ PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? Dans la nature, principalement, lors de longues balades solitaire en montagne, ou dans la forêt. Mais cela peut être une musique (Marie Boine, Lhassa, Dead Can Dance…), une lecture (Mary Summer Rain, Bachelard, Baudelaire, Hermann Hesse et tant d’autres…), cela peut venir aussi d’une rencontre, de la découverte d’un autre. L’amour me transporte et m’inspire, bien sûr. J’exprime mes sentiments par la création. Je ne peux pas faire autrement. C’est une sorte d’avantage et de handicap à la fois. VOS PROJETS ? J’ai une exposition de sculptures à la Galerie-jardin de Pablo Garcia dans le 14e tout le mois de septembre. Je commence une formation d’une année à l’INECAT pour être art thérapeute, et j’ai le projet de réaliser un film mi-fiction, mi-documentaire sur la façon dont les traditions ancestrales pourraient être appliquées à nos vies modernes. Ce grand projet m’emmènera en Mongolie, au Pérou, en Alaska, etc. http://www.myspace.com/sygridbaudelaire














GAMBLER


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« LES JOUEURS » Pierre Belhassen INTERVIEW du réalisateur Elphin Delphes Lopez


P I E R R E B E L H A S S E N


LES JOUEURS LA PHOTOGRAPHIE… C’est un outil incroyable, un espace rêvé où j’exprime mes sentiments face au monde. Grâce à elle je ne suis qu’un œil, un regard caché derrière une machine fantastique capable de me projeter dans le temps et l’imaginaire, la photographie me permet d’être au centre des émotions, elle me touche là où je ne l’attends pas, à travers l’énigme d’un sourire ou la position insolite d’une main. Je n’ai pas de « technique » particulière, je ne vois jamais réellement ce que je photographie, je me contente de ressentir si oui ou non il se passe quelque chose, il s’agit donc de reconnaître l’instant plus que de le créer. Capturer une sensation, un cri ou un frémissement. L’exprimer plus clairement serait déjà corrompre ce qui fait pour moi une « bonne » photographie. L’esthétisme pur et définitif ne représente pas un aboutissement ultime, à mon sens c’est ailleurs, là où justement les évidences se perdent que se trouve la force d’une image. À PROPOS DE CE SUJET : LES JOUEURS… J’ai commencé ce sujet en ayant observé la part qu’occupait l’univers du jeu chez certaines personnes, je les voyais jouer mécaniquement, parier de façon compulsive… Je me suis interrogé sur leurs motivations profondes et j’ai choisi de délimiter mon sujet à l’univers des hippodromes car je souhaitais m’écarter des jeux virtuels, je cherchais un lieu où je puisse témoigner du comportement si particulier des parieurs face au jeu, cerner le fluide omniprésent dans lequel baigne et dérive tout ce qui s’agite dans cet univers circulaire isolé du reste du monde : l’argent. VOS PROJETS, ENVIES POUR DEMAIN… La couleur et ce qu’elle peut m’offrir, une dimension supplémentaire, un soupçon de réel et une autre lumière. Je tenterai de m’exprimer à travers cette nouvelle palette dans mon prochain sujet qui portera sur l’univers du cirque. http://www.pierrebelhassen.com/
















E L P H I N D E L P H E S L O P E Z


GAMBLER POURQUOI LA RÉALISATION ? Pour essayer de faire partager mon univers, mon imaginaire et mes idées. Quant au support, c’est le bon compromis entre les pièces de théâtre et les livres. Au début j’écrivais des nouvelles, dont une qui s’intitulait «La malle», qui avait eu un petit écho, mais la diffusion était restée limitée. Du coup, j’ai voulu la transposer en pièce de théâtre, mais là, c’est très difficile de tenir une troupe en répétition pendant plusieurs mois pour, au final, seulement quelques représentations. Cependant, j’espère toujours remonter des pièces dans le futur. J’ai choisi la réalisation, car elle associe écriture et mise en scène, avec un résultat qui reste. De plus, tout le long du montage du projet, on ne mobilise personne. La présence de l’équipe ne dure ensuite que quelques jours, avec des objectifs concrets. Elle est donc plus simple à motiver. VOTRE PREMIER SOUVENIR DE SPECTATEUR… “L’ours”, de Jean-Jacques Annaud. Pas facile quand on est à l’école primaire. Je me souviens de la projection dans une salle communale, sur des chaises d’écoliers, dans le petit village ou j’ai grandi. La 2 CV qui arrive et installe l’écran et le projecteur. Mon enfance et ma scolarité ont été très proches du film «Être et avoir», de Nicolas Philibert ; perdu au fin fond de la campagne… c’est sympa quand on est petit. POUVEZ-VOUS NOUS PARLER SUCCINCTEMENT DE GAMBLER ? Succinctement, non, mais je vais essayer. C’est un univers, une ambiance, avant d’être une histoire. C’est un projet qui a réuni énormément de monde et qui a nécessité plus de quatre ans de préparation pour quelques jours de tournage… et un film que l’on trouve toujours incomplet. Je suis fier de cette aventure. L’histoire est classique, un enfant qui devient adulte et qui découvre l’amour... mais à travers cela, j’ai surtout voulu évoquer l’univers particulier des gens du monde du spectacle et des festivals dans lequel j’ai grandi et les conséquences que les parents et l’entourage peuvent avoir sur la construction d’un individu. Puis les choix que l’on doit faire pour devenir adulte… VOS PROJETS EN COURS… Il y en a trois. Un long métrage en développement intitulé «L’étrange Monsieur Trip». C’est l’histoire d’un enfant qui voyage à travers les histoires qu’on lui raconte. Dominique Pinon jouera dedans. J’espère le réaliser bientôt, mais je n’ai pas de date encore, le financement est un peu compliqué. Puis un projet en écriture intitulé «Un week-end chez Ada», qui me touche plus personnellement. Cela raconte l’histoire d’une famille confrontée au handicap, qui transforme cette épreuve en une aventure extraordinaire. Et enfin, dans les prochaines semaines, la réalisation d’un documentaire de 52 mn animé par Sacha Burdo, intitulé «Ci-nés les cinés», qui traite de l’architecture des salles de cinéma.












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LES SERVICES Aux lecteurs • Les annonces des expositions dans toutes les villes où la photographie a joué et joue encore un rôle historique • Les actualités récentes du monde de la photographie • Une sélection d’ouvrages et de parutions • La couverture des principales manifestations, festivals, colloques, rencontres, salons ou signatures… • Un accès gratuit aux alertes par email Aux photographes • L’annonce des concours, prix, bourses, appels à candidature • L’annuaire des professionnels de la photographie • Une rubrique CARTE BLANCHE mettant en avant des photographes originaux et marginaux à découvrir • Un espace membre permettant aux professionnels, amateurs et photographes d’échanger des informations et de soumettre leurs communiqués de presse ou événements



ALL AROUND


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« ON THE ROAD » Gaele Pierre INTERVIEW de l’artiste collagiste Solen Last


G A E L E P I E R R E


ON THE ROAD QUE REPRÉSENTE LA PHOTOGRAPHIE POUR VOUS ? L’acte de la traversée du miroir, en référence à Through the Looking-Glass de Lewis Carroll. À PROPOS DE CETTE SÉRIE… Je dirais qu’au-delà des paysages mis en avant, c’est une représentation assez fidèle de la spectatrice du monde que je suis dans ces instants; la place que j’occupe physiquement, en retrait, distante, dans un rapport frontal à l’espace, mais aussi mentalement, dans une contemplation rêveuse. 
Je regarde, souvent, depuis un bus, un train, le monde qui défile comme un film, et je tente des arrêts sur images là où il me semble, que se rencontrent paysages vus et paysages imaginés.
 C’est un travail dans le temps, et j’aime assez l’idée que ce déroulé ne s’arrêtera que le jour où je serai devenue immobile. UN PROJET, UN SOUHAIT POUR DEMAIN ? Istanbul-Téhéran par le TransAsia express... http://www.gaelepierre.com/






















S O L E N L A S T


INTERVIEW COMMENT TRAVAILLEZ-VOUS ? Je suis née en France et vis actuellement en France. Je n’ai pas fait d’études artistiques, je suis autodidacte. Mon travail se compose essentiellement de collages, mais aussi d’un mix de peinture et de typographies dans mes premiers travaux. J’ai réalisé plusieurs carnets de collages, un XL format A3, 2 A4 et un A3. DES EXPOSITIONS, DES TRAVAUX DE COMMANDE ?… J’ai réalisé un artshow lors d’un concert performance en projetant mes artworks sur écran géant. Je n’ai encore jamais exposé, mais j’ai reçu une proposition d’une galerie d’art parisienne pour une exposition courant janvier. Voici le lien de cette galerie : www.myspace.com/nacogallery Je suis aussi graphiste autodidacte et je travaille de façon ponctuelle sur divers projets pour des groupes ou des associations, de façon bénévole. J’ai réalisé stickers, flyers, bannières animées, chartes graphiques, logos et pochettes CD et vinyl. Voici le lien du groupe pour lequel j’ai réalisé la pochette du dernier CD : www.myspace.com/renminbi www.renminbinyc.com/ ET DEMAIN ? Je souhaite publier mes travaux dans des magazines ou des fanzines, et je fais des démarches dans ce sens. Je vais paraître dans ceux-ci prochainement : - plateforme58 : www.plateforme58.com - Capiusa magazine : www.lacapiusa.com - mia buela es jazzista : http:miabuelaesjazzista.blogspot.com www.myspace.com/friandises












AU FÉMININ


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« LES JAMBES DES FILLES » Pauline Franque INTERVIEW de la peintre photographe Julie Badin


P A U L I N E F R A N Q U E


LES JAMBES DES FILLES COMMENT EST NÉE CETTE SÉRIE ? Elle est venue un peu inconsciemment. Je ne me suis jamais dit que je ferai une série sur les jambes des filles, c’est venu plus tard. Au départ, je pratiquais essentiellement l’autoportrait. Pour changer et surtout parce que toujours voir mon visage m’agaçait, j’ai décidé de prendre mes jambes en photo, dans diverses poses. Au fur et à mesure je me suis rendu compte que j’avais une petite série et j’ai donc décidé de l’agrandir en mettant des jambes de modèles en scène. UNE DÉCLINAISON DE JAMBES… Des jambes en guise de portrait, c’est un peu ce que j’ai voulu réaliser, mais j’ai surtout voulu retranscrire des émotions, des atmosphères avec une partie du corps. Évidemment, les jambes ne sont pas un choix anodin finalement, cela fait partie de cet éternel idéal féminin symbolisant à la fois la sensualité et l’élégance. Des jolies jambes, c’est ce qu’on veut toutes un peu... LA FÉMINITÉ POUR TOI… La féminité m’évoque la douceur, la fragilité mais il y aussi quelque chose de mystique et d’intrigant. Les films de Sofia Coppola montrent bien ce qu’est la féminité. La femme vue par elle-même, cela m’a toujours intéressée... La féminité est incroyablement inspirante et poétique car elle dévoile de multiples facettes que l’art en général n’a cessé de révéler. Sujet peut-être commun, mais tellement fascinant ! http://pauline.franque.free.fr http://www.myspace.com/rocambolesque


















J U L I E B A D I N


PORTRAITS FICTIFS COMMENT SONT RÉALISÉS CES DESSINS ? Ces dessins appartiennent à une série que j’ai appelée « Portraits fictifs », dans laquelle j’ai cherché à dessiner des personnages pris sur le vif. C’est dans la brutalité et la vivacité que ces personnages apparaissent et s’inscrivent sur le papier. La technique que j’utilise impose une façon de faire qui rend mon geste brutal et irréversible. Je me sers d’une brochette en bois, un outil que je qualifierais de pauvre, et d’encre de chine noire, une matière liquide, non diluée, qui sèche rapidement. La brochette pique, gratte, glisse, dérape et n’adhère pas facilement au papier. Par l’utilisation de cet objet comme révélateur de la forme, je crée un rapport incisif et décisif avec la feuille, et parfois la malmène, l’abîme. L’encre permet de laisser toutes les traces de mes gestes, visibles ou cachées, sans pouvoir les effacer, comme des repentirs. IL S’AGIT DE PORTRAITS DE FEMMES… Pas exclusivement, mais il est vrai que mes dessins sont majoritairement focalisés sur les manifestations du féminin, ses mystères et ses représentations. Je me questionne sur la manière d’exister du féminin par ses entités corporelle, charnelle et sensuelle, dans la projection du moi qu’elle inaugure. Dans ces « Portraits fictifs », le féminin est représenté par sa multiplicité, ses différences et ses changements d’états, d’émotions. Parfois, le masculin fait son apparition comme un élément transitionnel, perturbateur ou conciliateur. Le portrait isole le personnage et le montre dans un moment d’intimité partagé, d’où mon envie de faire une série qui permet une réunification de ces solitudes. LE CHOIX DU NOIR ET BLANC POUR CETTE SÉRIE… Le noir et le blanc constituent une dualité intéressante pour les contrastes et le travail de l’espace : ils s’opposent, se complètent, s’attirent et se repoussent. La couleur intervient dans mon travail pour différencier des éléments que je veux signifier : une bouche, une chevelure, une aréole ou des yeux par exemple. Pour cette série, j’ai souhaité garder une certaine unité, axée sur un dialogue de valeurs, de formes, de vides et de pleins. VOS PROJETS… Je viens de mettre en ligne mon premier site Internet, que je dois encore améliorer dans les mois à venir. Parallèlement à cela, je vais commencer une formation de photographe et continuer à développer mon travail personnel en dessin et en photographie. Par la suite, j’aimerais faire publier et exposer mes images. www.juliebadin.com














JOURNEY


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« ALONSO» Yann Le Coroller INTERVIEW de Huang Xiang et William Rock


Y A N N L E C O R O L L E R


ALONSO COMMENT EST NÉE CETTE SÉRIE ? La série est née d’un voyage : pour faire un pendant à ma série des “Invaded Landscape”, j’avais dans l’idée de faire des installations d’arbres-miroirs virtuels dans la jungle. Dans ce sens, j’embauchai mon meilleur ami (Loup, mon modèle) pour aller faire un voyage d’un mois au Vietnam. Nous avions déjà pas mal voyagé en Asie, ce fut donc aussi une bonne opportunité pour passer un mois à moto dans un pays qu’on adore. Toutefois, avoir Loup avec moi était aussi l’occasion de travailler une série avec un comédien. J’avais ça en tête depuis mon voyage à Tokyo, en octobre, où j’ai découvert le travail de Masashi Asada : “Les Asadas”. Il y met en scène sa famille dans diverses situations rocambolesques. ( http:// www.asadamasashi.com/ ) C’est pour moi le parfait équilibre entre références culturelles et humour. Ce fut un déclic. Car si je suis depuis très longtemps admirateur du travail de mise en scène de photographes tel que DiCorcia, Jeff Wall ou Crewdson, je n’avais jamais eu envie d’aller dans cette direction moi-même. L’humour des “Asadas” fut un révélateur : je voulais m’essayer à la mise en scène. TON PERSONNAGE… J’ai alors eu l’idée de créer un personnage imaginaire. Je me suis inspiré (très librement) des aventures de Don Quichotte. Alonso Quixano, le véritable nom de Don Quichotte, est mon point de départ : un personnage suranné, perdu dans un monde fantasmé. Je voulais créer des scènes qui invitent le spectateur à écrire une histoire suggérée hors du cadre de l’image. Les situations incongrues, l’accoutrement absurde rendent ce personnage tendre et attachant. L’éclairage, par l’emploi de flashs déportés, ajoute une touche d’étrangeté au tableau. Alonso est aussi, plus intimement, une façon de mettre en images une forme de décalage, de mal-être que chacun peut parfois ressentir, avec toutefois la volonté d’essayer de rendre ces situations légères. UN VOYAGE… Quand on est partis, j’avais quelques scènes en tête ou croquées. Heureusement la jungle, en janvier, au Vietnam, ne fut pas au rendez-vous, et nous nous sommes concentrés alors quasiment exclusivement sur notre personnage. Toutefois, si j’avais en partant quelques croquis sur un cahier, la plus grande difficulté fut de trouver des idées de scènes, encore plus que de les réaliser : trouver les lieux et les accessoires. C’est, je pense, la leçon que je retiendrai de cette expérience : une série mise en scène, tout comme un film, se doit de reposer sur un bon scénario. www.yannlecoroller.com


















H U A N G

W I L L I X A I M A N R G O C & K

CENTURY MOUNTAIN PROJECT DÉCLARATION DE HUANG XIANG: «Je considère que l’art que William Rock et moi-même faisons dans le Century Mountain Project est très créatif. C’est quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant. Nous utilisons cet art et cette poésie pour joindre l’Est et l’Ouest d’un pont et pour éveiller une conscience d’une humanité universelle. J’ai vécu la révolution culturelle en Chine et n’était donc pas autorisé à pratiquer mon art ouvertement tout en subissant de la privation. J’ai passé douze ans en prison pour avoir écrit ma poésie et pour être en faveur des droits de l’homme et de la liberté. Mais je suis certain que même sous les plus grandes conditions de contraintes, toutes les créatures vivantes sur Terre continueront de respirer et que la voix d’une humanité unifiée ne sera pas mise sous silence. La vérité n’est pas sujette au temps ni à la cruauté spirituelle.»


POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER LE PROJET « CENTURY MOUNTAIN » ? C’est une collaboration artistique entre le poète chinois Huang Xiang et moi-même (William Rock). Ce projet tire essentiellement le portrait de personnes qui sont sorties de l’ordinaire, telles des montagnes au travers des siècles, et ont développées un don. Un don, j’en suis sûr, que chacun de nous possède et qui se manifeste de différentes manières. Ces personnes dont nous faisons le portrait expriment leur vérité, et de ce fait contribuent à l’humanité, que ce soit par leur créativité, leurs découvertes ou leur aptitude à commander. Il ne dépend qu’à nous de découvrir notre potentiel, de le laisser aller et l’alimenter. Cela n’a rien à voir avec la célébrité, homme ou femme, qu’importe la race, l’ethnie ou la culture, c’est à chacun de trouver cette clé et débloquer ce don. Les personnes dont nous faisons le portrait dans le Century Mountain Project ont trouvé leurs dons, l’ont partagé et nourrissent notre inspiration. Gandhi, Lao Tsu, Emily Dickinson, Rimbaud et tous les autres - si nous faisons silence et écoutons - nous partagerons leur vérité. UN TRAVAIL COLLABORATIF… Nous choisissons nos sujets à l’inspiration. Nous nous intéressons de près à leur vie, leur travail et à la résonnance de celui-ci aujourd’hui. Huang Xiang s’est vu refusé une éducation en Chine, il a donc tout appris en autodidacte. Son père a été exécuté par le régime, mais il laissa derrière lui un véritable trésor composé de livres d’auteurs occidentaux traduits en Chinois. A neuf ans, Huang Xiang trouva ces livres d’auteurs tel que Walt Whitman, Emerson, Nietzsche, Dickinson et mis des années pour apprendre à les lire. Il connait bien la pensée occidentale. J’ai baigné dans la pensée orientale et l’ai pratiqué pendant des années. Il y a une compréhension culturelle de base et, en tant qu’artistes, nous avons confiance en l’intuition, en l’espace créatif. C’est là que nous nous rejoignons et ceci de façon spontanée. Huang Xiang ne parle pas anglais et je ne parle pas chinois, la plupart de notre collaboration artistique vient du silence. VOS SOUHAITS POUR L’AVENIR ? Je ne pense pas vraiment au futur dans ce sens. Je crois que tout réside dans chaque instant. D’un point de vue artistique, nous souhaitons nous engager à travers le monde et établir un dialogue visuel connectif. Il est évident que nous sommes tous semblables et le jour arrivera où le plus grand nombre le réalisera. Nous apprendrons enfin à nous traiter avec sérénité et compassion. L’art est un réel don. www.centurymountain.com














FROM MY VEINS TO THE SEA


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« PICTURES OF YOU» Petitescargot INTERVIEW du groupe Les Fitzcarraldo


P E T I T E S C A R G O T


PICTURES OF YOU LA PHOTOGRAPHIE POUR VOUS… Je fais de la photo depuis presque deux ans maintenant, passionné par la création, j’ai commencé par la peinture abstraite, mais faute d’espace pour m’exprimer j’ai commencé à sortir mon petit compact numérique et je l’ai emmené au travail. J’ai passé la journée à photographier et tout a commencé là. J’ai rapidement investi dans un appareil Reflex... Je me suis rendu compte qu’on pouvait faire beaucoup de choses avec une photo, grâce notamment aux logiciels de retouche. Mes clichés sont retravaillés car j’aime y mettre ma patte, mon univers, et c’est en cela que la photo se complète bien avec la peinture ou le dessin... Un bon compromis en somme... J’aime aussi les anciens appareils comme le Polaroïd et les appareils cheap comme le Holga qui donnent des résultats très intéressants visuellement... Je suis quelqu’un qui marche beaucoup à l’instinct, je ne prévois jamais (trop) ce que je vais faire quand je prends mon appareil, d’une part parce que ça me bloque et d’autre part parce que l’idée qu’on se fait au départ est toujours différente du résultat... Je bidouille, j’expérimente, je m’amuse surtout. J’essaie de raconter des histoires (pas forcément la même pour tout le monde), une émotion, un ressenti, partager un peu de mon monde. C’est sans doute ainsi que je m’exprime le mieux, finalement, j’aime embarquer celui qui regarde, le faire voyager dans mon univers, qu’il se fasse sa propre histoire, poétique et mélancolique... BEAUCOUP DE RÉFÉRENCES MUSICALES… Mon univers est un mélange de poésie, d’onirisme, de violence, de nostalgie, de mélancolie, de musique, d’images fixes et animées, de dessins, de peinture... La musique joue un grand rôle. Guitariste à mes heures, et grand admirateur de Thom Yorke, sans oublier Jeff Buckley, Hendrix, Björk, Placebo, The Cure, Sigur Rós, M, Pink Floyd, Maceo Parker et des groupes expérimentaux moins connus comme Evpatoria Report, The Autumn Project, Idaho, Mar... Je ne peux vivre sans musique ! Beaucoup de pochettes de 33 tours m’ont marqué étant enfant (je pense notamment à celles de Pink Floyd ou des Rolling Stones, Iron Maiden, Hendrix...), la plupart de celles des Cure, plus récemment celles de Sigur Rós... C’est marrant comme une pochette peut marquer votre imaginaire...Je n’ai pas vraiment de contacts avec le milieu musical mais j’aimerais. Pouvoir lier mes deux passions, la musique et la photo serait jubilatoire et très motivant. Je fais beaucoup de photos au format carré (un signe ?) D’ailleurs si des musicos aiment mon travail et qu’ils cherchent un photographe... DES PROJETS ? Je ne suis pas quelqu’un qui pense en termes de projets, je vis au jour le jour sans trop me prendre la tête. Je saisis certaines opportunités qui s’offrent à moi, parfois je force un peu le destin... Je me fais plaisir avant tout. www.petitescargot-photos.com












L E S F I T Z C A R R A L D O

Photos : Vinciane Verguethen ©

INTERVIEW VOTRE PARCOURS… À certains égards, un parcours d’anciens combattants. Car, à bien calculer, il y a déjà presque quinze ans que nous jouons ensemble. Hormis Arnaud, le chanteur, qui prépare un album solo, les musiciens de The Fitzcarraldo Sessions sont exactement les mêmes que ceux de Jack the Ripper. Même casting ! Avec, en plus, en guise de guest qui n’en n’est plus vraiment un, Cropol, le tromboniste des Têtes Raides, qui nous suit depuis quelques années déjà. Au total, nous avons ainsi commis trois albums au sein de Jack the Ripper (The Book of lies en 2001, I’m Coming en 2003 et Ladies first en 2005) et autant de tournées. En fait, l’histoire était jusqu’alors assez joliment écrite, puisque nous avions à chaque disque rencontré un public croissant et disposé de moyens chaque fois grandissants pour faire la musique que nous rêvions de faire. Et puis, fin 2007, la chute… Une crise de groupe comme nous n’en n’avions jamais connu auparavant, plus longue et plus profonde que toutes les précédentes, crise qui a finalement abouti à l’abandon de notre 4e album – pourtant bien avancé – et au départ d’Arnaud, lequel était désireux de prendre le large et de travailler à son propre disque. Sans doute, après la tournée de Ladies first, aurions-nous dû avoir la bonne idée de faire une vraie pause. Cela nous aurait permis de nous ressourcer, de voir d’autres têtes, de jouer avec d’autres musiciens et, surtout, de mieux cerner ce vers quoi nous voulions et pouvions encore aller ensemble. A posteriori, évidemment, c’est toujours plus simple d’avoir la tête froide… Mais l’amusant, finalement, c’est que l’album « We hear voices ! » qui sort ce mois-ci est en fait un premier album. Par la magie d’un changement de nom, de vieux combattants nous voici redevenus jeunes éphèbes !


UN PROJET AMBITIEUX Très. Trop, peut-être… À dire vrai, on a longtemps cru qu’on n’en verrait jamais la fin, tant la tâche fut exigeante, lourde et pleine d’inconnues. D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’on en soit revenus nous-mêmes d’avoir été au bout ! En fait, je crois que ce projet est aussi ambitieux que la crise de groupe que nous traversions en 2007 était profonde. Pour se remettre de cet échec et de cette séparation – dont on ne savait pas alors si elle serait définitive ou momentanée –, il nous fallait un remède puissant, quelque chose qui nous fasse suffisamment rêver pour continuer à jouer ensemble. C’est là qu’est née l’idée non pas de chercher un autre chanteur, mais d’ouvrir les portes et les fenêtres et, ce faisant, de sortir de la logique traditionnelle du groupe de rock, dont on connaissait si bien les affres. Puisqu’on n’avait jamais vraiment eu jusqu’alors ni le temps ni l’énergie nécessaires pour collaborer avec d’autres artistes, on s’est dit que c’était le moment ou jamais. L’envie était forte chez certains d’aller voir ailleurs, de se dépayser, de se mettre en danger aussi. Et très vite donc, il a fallu se mettre en situation d’échange, de rencontre, d’accueil. Restait bien sûr à savoir si on avait pour cela suffisamment le sens de l’hospitalité musicale, si un album réalisé avec une douzaine de chanteurs pouvait avoir un semblant d’unité, si on pourrait le porter sur scène, etc. Bref, les inquiétudes n’ont pas manqué, mais l’enthousiasme a finalement pris le pas sur tout le reste. Une fois l’idée esquissée et acceptée par tous les membres du groupe et le label, on a ainsi commencé à travailler avec des chanteurs et musiciens de notre connaissance et dont aimait profondément l’univers : Moriarty, 21 Love Hotel, Syd Matters et Phoebe Killdeer. Et puis à mesure que nous avons pris confiance, le projet a pris encore davantage d’ampleur, s’est en quelque sorte emballé. Nous nous sommes aventurés plus loin, avec l’envie de briser nos interdits de jadis et de franchir les frontières. Grâce à la participation de Dominique A – grande rencontre –, on a ainsi passé le cap du français, langue dans laquelle nous n’avions finalement jamais évolué jusqu’alors. Mais, dans le même temps, en contactant Craig Walker, l’ex-chanteur d’Archive, Abel Hernandez, des groupes espagnols Migala et El Hijo, ou encore Paul Carter de Flotation Toy Warning, nous avions non moins à cœur de sortir des logiques nationales étriquées qui, en France, et contrairement à la Belgique, ont trop longtemps étouffé le rock indé chanté en anglais. Enfin, un tel projet était aussi l’occasion de redevenir des sortes d’enfants-rêveurs et d’approcher de vieilles idoles, de composer pour des gens qui nous ont beaucoup marqués : Stuart Staples de Tindersticks, Joey Burns de Calexico ou encore Blaine Reininger de Tuxedomoon. Bref, si nous avons bien sûr quelques petits regrets, ici et là, dans l’ensemble, ce projet a été pour nous profondément libérateur et, pour sûr, des plus enrichissants.


L E S F I T Z C A R R A L D O

VOS SOURCES D’INSPIRATION… On est si nombreux qu’il est impossible d’être juste envers chacun. Disons qu’en dehors de quelques groupes ou figures tutélaires, du type Tom Waits, Nick Cave et Leonard Cohen, il y a eu des albums qui ont fait l’unanimité au sein du groupe et qui ont été une véritable matière pour nous : le second Tindersticks, Sackcloth ‘n’ ashes de Sixteen Horsepower, The Black light de Calexico, Misery is a butterfly de Blonde Redhead… Mais, heureusement, on ne se nourrit pas que de rock et de folk. À interroger les uns et les autres, Arvo Pärt croiserait Chet Baker, Schubert rencontrerait Miles Davis ou Billie Holliday, tandis qu’au milieu de La Nuit transfigurée de Schönberg s’inviteraient bruyamment Lemy de Motorhead ou Brian Setzer des Stray Cats !!! Bref, impossible de synthétiser pareille diversité des goûts musicaux. De même d’ailleurs pour ce qui est des nourritures cinématographiques, picturales ou littéraires des uns et des autres. Toutefois, sans doute ne trahirai-je pas les autres en disant que quelque chose de Fitzcarraldo puise, outre dans l’œuvre cinématographique d’Herzog, dans le Down by law de Jarmush, le Barry Lindon de Kubrick ou encore dans la filmographie d’un David Lynch. Enfin, si Fitzcarraldo était un livre, je dirais qu’il est Heart of Darkness de Joseph Conrad (le fameux roman dont s’inspire librement Apocalypse now). Mais là, ça n’engage que moi bien sûr…


ET DEMAIN ? À cette heure, c’est difficile à dire… De fait, c’est un projet un peu particulier, dont personne – ni le label, ni le tourneur, ni nous – ne sait encore vraiment comment il va se déployer après sa sortie. Cela dépendra beaucoup de la manière dont le public et les médias se l’approprieront. En quelque sorte, le disque sera ce qu’ils en feront et ce qu’ils en diront. Par ailleurs, comme vous vous en doutez, ce projet n’est pas évident à exporter sur scène. On ne peut imaginer, sauf peut-être pour une ou deux dates exceptionnelles – ce qui devrait être le cas, on l’espère ¬–, rassembler tous ceux qui ont participé au disque sur une tournée. Au total, on serait plus d’une trentaine, sans compter les techniciens. De fait, chaque chanteur a ses impératifs, son propre agenda, etc. Mais il reste que la première expérience live que nous ont offerte les Francofolies – la moitié des chanteurs étaient présents pour interpréter le disque – nous a donné à tous l’envie de recommencer autant de fois que possible. Donc je garde l’espoir qu’on puisse quand même faire une quinzaine de jolies dates à travers la France et dans quelques villes étrangères avec ce type de formule. Quant à enregistrer un nouveau disque, nous ne savons pas encore si ce sera un deuxième Fitzcarraldo ou un nouveau Jack the Ripper, voire tout à fait autre chose… Pour l’instant, pour être honnête, nous ne pensons qu’à celui-là et à profiter d’un peu de repos et de silence. Sortie de l’album « We hear voices » (Green United Music / PIAS) le 19 Octobre 2009 http://www.myspace.com/thefitzcarraldosessions


















Digital Photo Professional, plus communément appelé «DPP», est le logiciel de traitement d’images édité par Canon et fourni gratuitement avec tous les reflex numériques de la marque. Spécialisé dans le développement des fichiers RAW «Canon», il permet aussi de travailler au post-traitement des images JPEG et TIFF via une interface simple et des outils judicieusement choisis, faciles à appréhender et à maîtriser. Ainsi, en plus d’être le seul logiciel capable de donner accès à toute l’information contenue dans les fichiers CR2 issus des boîtiers Canon, ce «dématriceur» qui a sa place parmi les meilleurs du marché est un formidable outil d’apprentissage du traitement des fichiers RAW pour les photographes qui travailleraient pour la première fois avec un logiciel de développement. Cet e-book est le tout premier titre en langue française entièrement dédié à DPP. Après une présentation des principales fonctionnalités du logiciel et un rappel des notions essentielles à un traitement d’images maîtrisé (exposition, luminosité, histogramme…), il propose une découverte par la pratique des points forts du logiciel à travers une vingtaine d’exemples concrets détaillés pas à pas.



FRAME


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Emre Ucaz INTERVIEW du peintre Hondo


E M R E U C A Z


INTERVIEW COMMENT ÊTES-VOUS DEVENU PHOTOGRAPHE? Je suis né dans une famille de photographes. Mon grand-père et mes oncles étaient tous des photographes de studio. Bien qu’ayant eu de nombreuses opportunités, je n’ai commencé à m’intéresser à la photo qu’un fois à l’université. Mon grand père m’avait donné un Nikon et un moyen format pour apprendre la photographie. Comme il était onéreux de shooter sur pellicule et qu’au final, la photographie me laissait assez indifférent, je préférais dépenser mon argent à boire des bières. J’aurais pu utiliser d’avantage mon background familial. J’ai commencé à réellement m’intéresser à la photographie quand j’ai eu 22 ans alors que j’arrivais en fin de mon cursus universitaire. Dés lors, j’ai suivi de nombreux cours et lu un grand nombre de livres pour compenser mes manques. OMBRE ET LUMIÈRE… Si je prenais des paysages, je croirais dans la magie des lumières au lever et coucher du soleil. Cependant comme j’aime l’opposition de la lumière et de l’ombre, je peux travailler pendant la journée. J’adore jouer avec les ombres. Elles nous racontent beaucoup de choses si on peut les voir. VOS PROJETS, SOUHAITS POUR DEMAIN? J’ai un projet sur lequel je travaille depuis de nombreuses années. Son nom est «sans visage». J’essaye de photographier en flou des visages dans lesquels on pourrait voir des concepts cachés. Je me questionne sur les concepts de mélancolie, chagrin, isolement, désespoir, vanité, violence, déception. Je veux que mes spectateurs se posent des questions en regardant les photos. Mais je ne veux pas que ces concepts soient visibles. Ils devront poser des questions pour rendre ces concepts visibles. Ils devront poser des questions pour comprendre les concepts que j’ai voulu exprimer : et alors ils commenceront à voir les concepts que j’ai rendu visibles. J’aime les photos dans lesquelles la réalité de la scène physique est altérée. Je n’aime pas photographier ce que je vois directement. http://www.flickr.com/people/emreucar/












H O N D O


INTERVIEW TON PARCOURS… J’ai commencé à peindre à 14 ans. Par l’intermédiaire du graffiti, j’ai véritablement pris conscience du caractère artistique de mon travail. Je me suis efforcé de maîtriser la technique de l’aérosol, afin de réaliser de grandes fresques en extérieur. À 17 ans, j’ai postulé pour les Beaux-Arts de Paris, mais mon dossier fut refusé, à cause de mon jeune âge, m’a-t-on dit. Je me suis donc inscrit à la Faculté. Je suis ensuite entré en contact avec une galeriste parisienne avec laquelle j’ai collaboré pendant trois ans. Mes tableaux furent proposés à l’acquisition nationale (Fnac) et j’effectuai mes premières ventes aux enchères. En 1991, je fis partie des artistes internationaux sélectionnés pour l’exposition « Bomb’Art » au CRDC de Nantes. Suivra « Paroles Urbaines » à la Laiterie de Strasbourg en 1996 et bien d’autres par la suite. Puis, je voyageai beaucoup, réalisai des œuvres in situ, jusqu’en Chine. Je suis devenu conférencier. Aujourd’hui, je continue mon chemin artistique personnel, je suis aussi pédagogue et consultant. Mon travail est entré dans la collection nationale en 2007 (réunion des musées nationaux). TES SOURCES D’INSPIRATION… La vie au quotidien, les relations de l’humain au travail, les relations de l’humain à l’humain. Je peins ce que je vis et non ce que je vois. TES TECHNIQUES DE TRAVAIL… Une toile immaculée blanche parfaitement tendue sur un châssis musée, un aérosol noir, un geste direct, instinctif, instantané. http://www.myspace.com/hondo86















Ont participé à ce numéro : laurence guenoun - Directrice de publication / DA carine lautier - Rédactrice en chef candice nguyen - Communication & Publicité +33 689 921 043 JÖRG FISCHER - DA / Graphiste mathieu drouet - Webmaster eric battistelli - Journaliste christophe dillinger - Traduction vanessa coquelle - Traduction vincent benhartt - Traduction VERONIQUE DE LAUNAY - correctrice français LOUISE IMAGINE - Photo couverture

Remerciements pour leur aide et soutien à : BENOIT MARTINEZ www.ensp-arles.com FREDERIC HIARD www.virusphoto.com ANTONY BARROUX www.pixfan.com CEDRIC DUMENIL www.unjourunsite.be

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