Yann Audic / Fanny Montlouis / Ulric Collette / Marina Bychkova / Simon Kolton / Laurence Guenoun / Mehdi Benabid / Eric Rose / Wirrow / Costas Masseras / Isabel Reitemeyer / Mackeson Wayne / Antoine Josse / Torsten G. / AxlTM
ISSUE 070609
S O M M A I R E
TRAVELLER
MULTI FACETTES
HEARTS
PURE DARK
PIECES
LAND
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« DAVAÏ » Yann Audic INTERVIEW de l’illustratrice Fanny Montlouis « GENETIC PORTRAIT » Ulric Collette INTERVIEW de la créatrice des Poupées : Enchanted DollTM Marina Bychkova « IN THE MOOD FOR… » Simon Kolton INTERVIEW de l’entraîneur Mehdi Benabid « HIDDEN » Eric Rose INTERVIEW du dessinateur Wirrow « WINTRY SUN » Costas Massera INTERVIEW de la peintre illustratrice Isabel Reitenmeyer « AL ALBA » Wayne Mackeson INTERVIEW du sculpteur peintre Antoine Josse « LOW FIDELITY » Torsten G. INTERVIEW de l’illustrateur AxlTM
TRAVELLER
&
« DAVAÏ » Yann Audic INTERVIEW de l’illustratrice Fanny Montlouis
DAVAÏ
Y A N N A U D I C
COMMENT EST NÉ CE PROJET ? Davaï, c’est avant tout une aventure solitaire à travers la Russie et l’Ukraine et un projet qui s’est construit a posteriori. J’avais toutefois avant de partir l’intention d’explorer les mémoires russes via des interviews et des portraits sur le thème : «J’ai eu 29 ans». Il s’agissait de demander aux gens que je rencontrais de me raconter leur « 29 ans » : quand, où, que s’était-il passé depuis etc. Le but étant de croiser leur histoire personnelle et celle de leur pays. Lorsque j’ai réussi à le faire, c’était vraiment très riche, c’est très intimidant car tu te rends compte que ces personnes ont vécu des périodes incroyables d’un point de vue historique. Malheureusement je n’ai pu faire que 3 portraits qui sont retranscrits dans le livre. J’avais un peu sous-estimé les difficultés de communication en russe … Enfin c’est toujours excitant pour moi de rencontrer des individus qui ont de tel passé. Du coup j’ai exploré la mémoire russe par d’autres biais notamment à travers différents élèments iconiques de l’espace quotidien, ces morceaux de l’ère soviétique qui survivent, c’est ce qui marque le plus quand on rentre pour la première fois dans un appartement russe. On dort, on mange et on roule encore soviétique, beaucoup de choses sont restées intactes tant du point de vue des objets que des hommes et de leur caractère. Je suis donc revenu avec un corpus photographique assez important que nous avons organisé avec La Sauce Aux Arts (maison d’édition caennaise qui regroupe photographes, graphistes, poètes, slamers) pour construire cet objet, qui est mon premier projet d’édition. UNE EXPÉRIENCE… L’expérience la plus impressionnante fut sans doute la fête d’indépendance de l’Ukraine le 24 août, que j’ai vécue à Sébastopol. Dans cette ville de Crimée, les drapeaux russes flottent partout même si l’on est en territoire ukrainien, son port est en effet la principale base de la flotte de l’armée russe en mer Noire et donc hautement stratégique pour la Russie. Du fait de son histoire, la ville est majoritairement russophone (peuplée à 70% de russes), très russophile et ceux-ci ne souhaitent qu’une chose : quitter l’Ukraine pour rejoindre la Russie dont la Crimée est frontalière. Ce 24 août 2008, le gouvernement ukrainien avait organisé un grand concert sur une scène totalement démesurée pour l’endroit, signifiant aux habitants les intentions du gouvernement de Kiev sur Sébastopol. Le public l’avait bien compris et n’a pas arrêté de conspuer la chanteuse sortie tout droit d’Ukrainia Pop Idol, de crier le nom de la Russie jusqu’à couvrir le concert. C’était d’autant plus pénible que cette foule n’était pas un rassemblement de nationalistes, mais qu’elle était mixte : hommes, femmes, enfants, adolescents, tous agitaient ou portaient des drapeaux russes et pour les plus résolus des tee-shirts de Vladimir Poutine. C’est extrêmement pénible de vivre une telle manifestation de haine et de mépris. Beaucoup d’Ukrainiens étaient là mais obligés de se taire, l’heure n’était pas franchement à la discussion et les Russes particulièrement remontés ce soir-là. C’était tragique, ils sont sans doute voisins, leurs enfants vont dans les mêmes écoles mais ce soir-là ils se détestaient. Dans ces moments-là, on imagine le pire tant l’endroit est stratégique pour les deux pays.
QUELQUES MOTS POUR DÉFINIR LA RUSSIE TELLE QUE VOUS L’AVEZ VÉCUE ? C’était fascinant car je me suis retrouvé en Russie au moment de la guerre en Ossètie du Sud d’août 2008, voyageant dans le sud de la Russie européenne, j’étais à quelques centaines de kilomètres du conflit sur la côte de la mer Noire où traditionnellement les Russes vont en vacances d’été. Au début de mon voyage, c’était donc l’euphorie, la réussite de l’offensive de l’armée russe en Géorgie conférait aux Russes que j’ai croisés à ce moment-là un sentiment de toutepuissance incarné évidemment à travers la figure de V. Poutine qui tenait tête aux leaders occidentaux, ardents supporters de Mikhaïl Saakachvili, le président géorgien. Et du coup moi aussi j’ai aussi été happé par ce sentiment : le pays géant, la puissance militaire, le passé glorieux et quand on regarde les informations à la télévision russe, même quand on comprend 10% du journal télévisé, ça laisse cette impression : une certaine infaillibilité, même si je n’avais pas vraiment le même avis que les Russes sur la question géorgienne. Puis 2-3 semaines après, il y a le premier séisme financier, la situation économique internationale se détériore, et très rapidement la Bourse de Moscou s’effondre littéralement, perdant plus de 50 % en quelques jours, ce qui constituait à l’époque une des pires performances mondiales. Une chute tellement importante que la Bourse fut fermée plusieurs jours. Bref, j’ai assisté en même temps à la prise de conscience par les Russes de la faiblesse et de la vacuité de leur puissance économique, alors qu’ils avaient eu tant de réussite sur le terrain militaire et diplomatique. C’est finalement toute l’histoire de la Russie : des succès militaires et des catastrophes économiques, le colosse aux pieds d’argile, mais il y a fort à parier qu’il va consolider ses positions. www.flickr.com/yann_audic Infos pratiques : Vente de tirages numérotés Contact Elise Malafosse +33 (0)6 30 60 61 58 // emalafosse@msm.fr Davaï Editions La Sauce aux Arts, 44 Pages format A5, parution Mars 2009. En précommande sur le site de La Sauce Aux Arts : http://www.lasauceauxarts.org/images/stories/evenement/2008/davai/bulletin%20de%20souscription.jpg http://www.lasauceauxarts.org/
APPEL À
SQUARE IN GRENOBLE
PHOTOGRAPHES
En vue d’organiser une série d’expositions, Christophe Dillinger et plateform magazine recherchent des candidatures de photographes : expositions prévue à grenoble dates d’expositions : octobre et novembre (dates non finalisées) pour participer, envoyer 9 photos au format carré, basse résolution, à info@cdillinger.co.uk date limite pour l’envoi des dossiers :
10 août 2009 pour plus d’infos et télécharger le dossier complet : www.cdillinger.co.uk/square-application-pack.pdf
F A N N Y M O N T L O U I S
INTERVIEW COMMENT ÊTES-VOUS DEVENUE ILLUSTRATRICE? A la base, je suis graphiste, ce qui est assez proche de l’illustration, certes, mais la création reste motivée par un cahier des charges plus serré… L’illustration est un espace de liberté. Elle me permet d’explorer différents champs. C’est mon petit laboratoire où je peux avoir une approche purement plastique de l’image, et une narration personnelle. C’est un espace que beaucoup de designers aiment s’accorder en dehors des commandes de clients. J’aime à croire (et j’espère) qu’aujourd’hui je suis les deux, l’un, selon moi, n’allant pas sans l’autre. OU PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? Question difficile… Un mélange de graffitis, de croquis, d’affiches, de peintures, un condensé d’images qui me plaisent et de narration. Globalement j’admire les gens qui mixent intelligemment la main et l’ordinateur. La musique est également un très bon moteur. En tout cas, j’aime la penser en images et mélanger narration sonore et narration visuelle. Et puis, surtout, j’essaye de faire ce que j’aime et de trouver mon écriture au milieu de tout ça. De toute façon, chaque jour je me prends une «claque visuelle», qui me pousse à travailler et à explorer encore plus, aussi bien dans l’idée que dans le choix des matériaux. On trouve beaucoup de gens talentueux dans cette profession. DES TRAVAUX DE COMMANDE ? Une expo, peut-être, si je suis prête. Quelques artworks pour des amis musiciens et un gros projet de scéno (qui me prend beaucoup de temps et m’intimide je dois l’avouer). Je travaille en agence en ce moment donc c’est un peu compliqué. LE CHOIX DES COULEURS ? Un de mes professeurs disait : «commence par le noir et blanc, la couleur on verra après». Je continue de penser qu’il a raison. La couleur est donc pour moi un bonus, un révélateur intelligent. J’aime l’étirer, la parsemer, la maltraiter… En somme, la couleur habille mon propos. VOS PROJETS… J’aimerais vraiment travailler avec un auteur, une association à la Neil Gaiman/Dave Mackean serait vraiment enrichissante. Une même complémentarité dans l’image et le texte, que rêver de mieux? J’avoue également de plus en plus m’intéresser au design interactif, j’aime beaucoup l’idée de dialogue direct entre l’homme et l’image. Je travaille en ce moment avec des designers d’architectures sonores et graphiques, , j’apprends, j’apprends… J’adore! www.stan-gd.com contact@stan-gd.com
MULTI FACETTES
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« GENETIC PORTRAIT » Ulric Collette INTERVIEW de la créatrice des Poupées : Enchanted DollTM Marina Bychkova
U L R I C C O L L E T T E
GENETIC PORTRAIT COMMENT ÊTES-VOUS DEVENU PHOTOGRAPHE ? J’ai commencé la photographie il y a deux ans, comme un moyen d’expression personnelle, m’en servant au départ pour illustrer les idées et les thèmes qui peuplent mon imaginaire. Je travaille dans le domaine créatif depuis déjà plus de dix ans en graphisme, et je crois que c’est la publicité qui m’a surtout dirigé vers la photographie. À PROPOS DE CETTE CRÉATION : Si on revient aux origines de l’humanité, on est tous un peu le parent de quelqu’un, chaque personne porte en soi les gênes d’une autre, et d’un autre... Je trouvais intéressant le fait d’exploiter les racines familiales, les ressemblances génétiques et les aspects du vieillissement comme facteur important de ce travail de recherche. VOS PROJETS ? Premièrement, poursuivre cette série, avec de nouveaux modèles. Quelques projets d’expositions au Québec et à Bruxelles. Une correspondance photographique avec la photographe belge Vk Duvivier : www.sixhoursfurther.com Le collectif «C’est pas du gâteau» avec plusieurs photographes en Europe : www.flickr.com/photos/cpdg www.ulriccollette.com
INTERVIEW M A R I N A B Y C H K O V A
COMMENT AVEZ-VOUS COMMENCÉ À CRÉER DES POUPÉES ? Petite, je jouais à la poupée comme toutes les autres filles, mais je me suis très vite désintéressée des miennes. Elles étaient basiques, ennuyeuses et traditionnelles, alors que je rêvais de poupées adultes au corps de femme. Sans que cela ne soit très surprenant, je n’en ai jamais trouvé qui correspondaient à mes standards exigeants. Cela m’a poussé à fabriquer mes propres poupées. J’ai commencé par tester différentes matières premières : tissu, bois, papier, ruban isolant, fleurs... n’importe quoi. Un jour, j’ai pris en otage l’établi de mon grand-père; c’est ainsi qu’est née ma passion pour les objets en métal, les pinces et les marteaux. A l’âge de six ans, je me sentais déjà investie d’une mission qui allait m’occuper toute ma vie : créer la poupée parfaite, une poupée que personne n’avait vue auparavant. Après vingt ans de travail, je pense que je m’approche enfin de la perfection. Heureusement que j’ai commencé jeune. VOTRE INSPIRATION… Je m’inspire de tas d’endroits, vraiment. Il m’est impossible d’isoler une de mes sources d’inspiration, ni de toutes les identifier. La chose la plus insignifiante, comme une fourchette par exemple, peut véhiculer une association cachée et m’inspirer une couronne ou autre. Mais je suis majoritairement influencée par les peintres, les illustrateurs et les stylistes de l’époque de l’Art Nouveau, comme William Whaterhouse, Alphonse Mucha, Erte, William Morrison, Kay Nielsen, mais aussi Karl Faberge, Edmund Dulac, Arthur Rakham, etc. Ma plus grande influence est peut-être Sulamith Wulfing. TOUT EST FAIT À LA MAIN ? Toute la gamme d’Enchanted Doll™ est exclusivement faite à la main. Je conçois tous les articles et en fabrique la plupart. En ce qui concerne les vêtements de métal, comme les corsets et les chaussures, je conçois et fabrique un prototype. Ensuite, un technicien du moulage m’aide à en développer la production. Je suis une personne extrêmement tactile qui adore manipuler toutes sortes de matières. En fait, toucher une chose est aussi important pour moi que de la regarder; cela m’a aidée de nombreuses fois à y voir plus clair. Un peu comme les bébés qui ont besoin de mettre un objet à leur bouche pour l’identifier et apprendre ce que c’est. Quand je vois quelque chose de beau, j’éprouve un besoin compulsif de le toucher pour savoir quoi en faire. J’adore fabriquer des objets de mes propres mains. Manipuler des matières premières, apprendre leurs caractéristiques et créer de nouvelles compositions avec elles, voilà ce qui me procure le plus de joie dans ce travail. Concevoir des choses sur papier ne me suffit pas. J’ai besoin de les fabriquer.
VOS PROJETS, DÉSIRS POUR L’AVENIR ? Des poupées, des poupées et toujours des poupées. Il y a tellement de choses que je veux faire et tellement de projets à réaliser. Je ne suis jamais à court d’idées. Ça bourdonne dans ma tête comme dans un essaim d’abeilles, continuellement. Je ne suis jamais au repos. Si je commence à en faire une liste, je ne saurais ni par où commencer ni où m’arrêter. Je vais donc en citer quelques-unes. J’ai l’intention de travailler sur une poupée de Dorian Gray, une composition de Roméo et Juliette, mais aussi concevoir de nouveaux vêtements en métal. Je veux également tourner un court-métrage d’animation pour un festival de cinéma érotique. Du 11 au 14 juin prochain, je serai à Saint-Pétersbourg pour y exposer mes poupées et j’irai ensuite à Cologne, en Allemagne, pour une foire aux beaux-arts. Après cela, je me préparerai pour mon prochain spectacle en solo à Berlin à l’été 2010. En même temps, je vais concevoir un livre qui va me demander plusieurs années de travail avant de pouvoir être imprimé. Tout cela est passionnant. www.enchanteddoll.com inquiries@enchanteddoll.com
Photos par Chad Isley www.chadisley.com
HEARTS
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« IN THE MOOD FOR… » Simon Kolton INTERVIEW de l’entraîneur Mehdi Benabid
IN THE MOOD FOR… S I M O N K O L T O N
COMMENT EST NÉ CE PROJET ? Je travaille depuis de nombreuses années sur la Thaïlande. Il y a environ deux ans, j’ai commencé un sujet sur la ville de Bangkok et ses habitants. Bangkok est une ville très touristique, on peut facilement tomber dans le piège du cliché. Pour ce travail, j’ai souhaité être au plus près des gens, de leur quotidien. J’avais traité déjà différents sujets sur la ville de Bangkok, en couleur et en noir et blanc, mais ici, j’ai voulu partir sur de nouvelles bases, orienter ma réflexion dans un sens différent. Il s’agissait pour moi de montrer, au delà de l’approche «portrait», les gens dans leur environnement. Dans cette série de photographies, les décors sont essentiels, ils font corps avec les personnes, chaque détail compte. La couleur s’est imposée naturellement, mais retravaillée, sélectionnée, agissant comme un élément intrinsèque de la photographie et non comme un simple hasard. A la différence de mes précédents projets, cette relation particulière à la couleur impose un important travail de post production. C’est une facette du travail que j’aime beaucoup. On se retrouve face à son écran, et, comme un peintre, on travaille la lumière et la couleur, directement dans la matière de l’image. C’est un moment calme et paisible, pendant lequel les sensations du voyage et des instants vécus reviennent comme des vagues de souvenirs. «In the mood for...» le titre est bien sûr inspiré du film de Wong Kar Wai, pour ses lumières, ses couleurs, son ambiance unique. UNE APPROCHE DES GENS… Je suis bien plus attiré par les gens que par les lieux, c’est l’essence de mon travail. J’aime les montrer en toute simplicité, j’aime aller à leur rencontre, les voir évoluer dans leurs milieu. Cela demande bien entendu de longues heures de travail, de marche, d’observation. Durant les rencontres, parfois, il se produit un déclic très rapide, l’oeil analyse très vite la situation, la personne, le lieu, la lumière, l’environnement. Un point essentiel pour moi, c’est de ne pas me sentir un intrus, je n’aime pas voler les photos à l’insu des gens. Je suis toujours attentif à respecter leur image, sauf parfois dans leur sommeil, à ne pas les rendre ridicules ni grotesques. Si toutes ces conditions sont réunies, la magie opère.
ON A UNE SENSATION D’INTIMITÉ AVEC LES GENS QUE VOUS PHOTOGRAPHIEZ… C’est la base de mon travail, et cette partie demande d’être en empathie avec les personnes que l’on photographie, de façon qu’ils se sentent à l’aise. C’est un travail à mi-chemin entre le reportage et le portrait, qui demande une approche lente. Il y a aussi le plaisir, le plaisir des rencontres, le plaisir d’échanger, d’écouter. Je veux que chaque personne que je photographie se sente unique, et, de mon côté, je veux que la personne soit unique sur mes photos. Nous sommes à une époque où les choses vont très vite, de plus en plus vite, et, pour ce projet, j’ai voulu prendre mon temps. L’une des difficultés à résoudre pour moi a été la barrière de la langue. C’est pourquoi j’ai tout le temps travaillé en étant accompagné d’amis Thaïs qui me servaient d’interprètes. Mon approche est un peu similaire à celle d’un documentaire en film. Nous engageons la conversation, les personnes commencent à se raconter, et finissent par oublier l’appareil photo. http://www.doggyshow.com/bookphoto simonkolton@yahoo.fr
INTERVIEW M E H D I B E N A B I D
TON PARCOURS… J’ai commencé la boxe vers l’âge de 17 ans, par hasard. Dix mois après je faisais mon premier combat et je n’ai jamais arrêté. Depuis maintenant presque vingt ans. Ça m’a donné une hygiène de vie, m’a permis de voyager : Malte, Thaïlande, Japon… J’ai pu passer mon diplôme d’instructeur fédéral… Pourvu que ça dure ! UNE PASSION QUI EST NÉE… Au fur et à mesure. Je ne connaissais pas du tout ce sport. J’étais au lycée, un ami me dit « tiens, viens avec moi ». J’y suis allé. C’était au club du Siam boxing d’André Zeitoun. Il y avait une super ambiance et vraiment un gros niveau, à l’époque. Ce furent mes meilleures années de boxe thaïlandaise. Depuis j’ai changé de club, mais je n’ai jamais arrêté. L’ENTRAÎNEMENT : - Tout d’abord, l’échauffement : on saute à la corde pendant vingt minutes. On continue à faire des mouvements dans le vide, des séries de jambes ou de poings. - On travaille par atelier et selon son niveau. Les plus expérimentés pourront faire du pao ou des séries au sac pour commencer. Les débutants, eux, feront des exercices pour apprendre à bien faire les mouvements. - Puis, sparring (petits combats avec protections en appuyant légèrement mais sans se faire mal) tous niveaux confondus. Ensuite, corps à corps, dans le même principe que le sparring. - Pour terminer : séries de pompes, suivies par des séries d’abdominaux, et étirements. On fait le salut et : à la douche ! LES COMBATS : En ce moment, il y a pas mal de problèmes de fédération, donc les choses au moment où je vous en parle sont changeantes. Si on part sur une base simple : - Il y a la première catégorie : la classe C. Trois rounds de deux minutes. Avec protections en général, car ce sont les premiers combats. Si les boxeurs sont majeurs et s’ils le souhaitent, cela peut aussi être sans. - Ensuite il y a la classe B. Cinq rounds de deux minutes. - Et la classe A, cinq rounds de trois minutes. Aujourd’hui, selon les pays et les choix des boxeurs, les règles peuvent changer. En France, par exemple, les coups de coude sont en général interdits. En Thaïlande, ils sont obligatoires.
LA BOXE THAÏLANDAISE EN FRANCE : Comme je le disais tout à l’heure, il y a pas mal de problèmes de fédération et de structure. Ce qui entraîne à mon avis un retard par rapport à certains pays comme les Pays-Bas, ou le Japon. Même si cela reste un sport très médiatique, surtout avec l’émergence des sports comme le combat libre (le MMA). Boxe.coach@gmail.com
Photos par Laurence Guenoun© www.laurenceguenoun.fr
PURE DARK
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« HIDDEN » Eric Rose INTERVIEW du dessinateur Wirrow
E R I C R O S E
HIDDEN COMMENT AS-TU COMMENCÉ LA PHOTOGRAPHIE ? La photographie s’est imposée à moi par deux fois dans ma vie. Quand j’avais 8 ans, ma mère m’a donné un Pentax k1000. J’ai regardé l’appareil et je me suis dit - j’espère que tous ces nombres ne sont pas importants !- Je me souviens, alors que je regardais par la fenêtre de notre ferme dans le Connecticut, que je me représentais par avance les photos que j’allais prendre. J’étais tout excité chaque fois qu’elles apparaissaient dans la chambre noire. C’était Noël à chaque fois que j’allais au laboratoire photo en ville pour récupérer mes impressions. La deuxième fois, j’avais 20 ans. Je suis allé en Italie et j’ai mis les pieds à Florence. J’ai fait 12 pellicules de photos le premier jour, tant j’ai aimé la lumière, les gens, les rues ; un vrai paradis. Je suis accro depuis. COMMENT FAIS-TU TON CHOIX ENTRE COULEUR ET NOIR ET BLANC ? Je photographiais exclusivement en noir et blanc ; la couleur me paraissait ennuyeuse, quelconque. Je suis devenu fasciné par les collaborations de Junet & Caro, Wong Kar Waï & Christopher Doyle, et plus tard Saul Leiter. Après avoir vu leur travail, la couleur a commencé à me faire frissonner. De plusieurs façons, c’était vibrant et intemporel. Après avoir ouvert le livre de Leiter, je n’ai plus regardé de la même manière. Quant à choisir entre N&B et couleur, ça vient des tripes. Je penche plus souvent vers le N&B lorsque je veux rendre intemporelle une prise de vue. C’est la première étape pour moi : rendre impossible de dater une photo. Je suis profondément influencé par le cinéma, alors si une image semble plus intense en N&B, j’en supprime la couleur. Alors que je travaille beaucoup en numérique, j’ai un grand amour pour la pellicule, je garde un grand nombre d’appareils argentiques chargés à portée de main. Pour certaines occasions, je n’ai à disposition que du N&B pour travailler, tout dépend de ce que je capte en sortant ; films périmés, instantanés, tout ce qui a le plus de grain possible, j’adore ça. Mais la cerise sur le gâteau reste de ne jamais savoir ce que l’on va découvrir à chaque coin de rue. TU AS DES PROJETS EN COURS ? Je n’ai jamais suivi de règles, surtout en art. Alors mettre en place une quelconque ébauche de projets ne fait pas partie de ma top liste. Ceci dit j’adore le travail de August Sander. Etre capable d’inscrire dans la mode des portraits qu’il a réalisés serait un rêve. Voilà un projet sur lequel j’aimerais vraiment travailler. Mais le truc c’est que je suis sincèrement timide. Alors que je n’ai aucun scrupule à arpenter ma rue pour prendre des portraits d’amis et de membres de ma famille, il m’est très difficile de demander à un parfait inconnu, qui m’intrigue, de s’asseoir pour le prendre en photo. Je me fixe donc pour objectif un jour de parvenir à sortir de ma zone de confort et de demander à un inconnu s’il veut bien s’asseoir pour un portrait. J’espère que ça deviendra prochainement une seconde nature. Mais ce n’est pas un projet en soi, je sais... www.filmesque.com
W I R R O W
INTERVIEW À PROPOS DE TES DESSINS… Mes dessins ressemblent à ce qu’aurait été «Le seigneur des anneaux» si Tolkien l’avait écrit à l’âge de 4 ans. J’essaie un peu de créer un monde mythologique avec mes petits personnages, et sans rien prévoir. Mais surtout, je ne sais pas vraiment dessiner alors je suis comme un chat marchant sur le clavier d’un piano. Je laisse le hasard faire des miracles. Rien de ce que je dessine ne ressemble à ce que j’avais en tête au début, ce qui est plutôt cool en fait. TON INSPIRATION… Elle provient d’histoires, de bribes de conversations que j’ai entendues, de ce que je glane dehors, de mon entourage, de la mythologie, mais aussi des dessins d’enfants et du hasard. UN MÉLANGE PARFAIT ENTRE PROFONDEUR ET SIMPLICITÉ… Je ne sais pas vraiment pourquoi j’aime les dessins qui sont très simples, mais c’est le cas, j’adore les dessins d’enfants. Je pense que ça permet aux gens de se rattacher à leur propre importance car ils ne sont pas gênés par une quelconque explication. Tout le monde peut se retrouver dans un dessin d’enfant, tout comme dans les taches d’encre de Rorschach. Ne serais-je pas trop symbolique? TA VISION DE L’HUMANITÉ… Je m’imagine que toute personne, toute chose est composée de petites libellules. Quand nous nous rapprochons de quelqu’un, d’un arbre ou de quoique ce soit, on donne un peu de ces libellules. De la même façon, on en reçoit continuellement en échange. Et on s’inspire de ces petites libellules qui volent vigoureusement. Je crois que la fin de l’humanité arrivera quand les gens voudront tout s’accaparer et ne rien donner en retour ; comme prendre de la drogue. On finit par vouloir une énorme extase en concentrant tout ce qui est bon en une grosse dose, puis on finit complètement vide. Ça réduit l’humanité à sa simplicité, mais il nous reste quand même des étincelles de divinité. Je pense que les bonnes choses doivent s’infiltrer dans nos âmes, petit à petit ; comme les petites libellules qui viennent à nous quand nous composons de la musique, quand nous créons de l’art, quand nous embrassons quelqu’un ou que nous faisons preuve de compassion, quand nous jouons ou courons à travers champs, quand un chat joue avec sa queue, ou encore quand nous écrasons des feuilles de citronnier entre nos mains. Voilà ce qui est bon, le véritable bonheur. Du moins, ça l’est pour moi. TES PROJETS, TES SOUHAITS POUR DEMAIN ? Je prépare une animation de très courtes nouvelles que j’ai écrites, ainsi que certains clips, dont un clip de mes chansons. Mes souhaits pour demain ? Créer de la magie et me faire des amis qui voudront m’accompagner pour jouer avec moi. http://wirrow.blogspot.com/
PIECES
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« WINTRY SUN » Costas Masseras INTERVIEW de la peintre illustratrice Isabel Reitemeyer
C O S T A S M A S S E R A S
WINTRY SUN DE QUOI PARLE CETTE SÉRIE ? J’ai commencé à prendre des photos de ports sous un soleil d’hiver. J’ai essayé de les voir non seulement en tant qu’espaces utilitaires de départs et d’arrivées mais aussi en tant que lieux où, l’absence, l’effet dramatique de la lumière et le mélange des différents matériels aboutissent ensemble à un effet visuel artistique, effet me ramenant plusieurs dizaines d’années en arrière, et me donnant une impression d’immobilité et en même temps de retour. LE RÉSULTAT EST TRÈS COLORÉ, POURQUOI ? L’utilisation de la couleur était inévitable, puisque tout ce qui est éclairé par un soleil filtrant au travers de nuages paraît imposant et familier. La tension de la lumière devait être accentuée par un contraste très fort. De plus, les couleurs saturées renforcent les marques du temps qui passe sur les différents matériaux. LA MER EST… Elle représente le début, le lieu où tout commence, et les ports sont le lien. C’est le grand mystère, une promesse et une attente, la frustration et le désir, la mort et cette petite parenthèse qu’on appelle la vie. www.masseras.gr www.myspace.com/costasmasseras
I S A B E L R E I T E M E Y E R
INTERVIEW À PROPOS DE LA TYPOGRAPHIE... La typographie et l’illustration ont toujours composé une part essentielle de mes études de design. Aujourd’hui encore, la typographie fait partie de ma routine quotidienne au travail. J’aime essayer de nouvelles typographies, même si finalement le but de mon travail est de réduire le design à son essence pour un plus grand effet. Comme pour mes collages, je trouve qu’il est important de donner aux éléments leur propre espace et de véhiculer une certaine clarté. OU TROUVEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? Je m’inspire des choses qui m’entourent comme la musique, le temps qu’il fait, les gens ou certaines situations. La perspective dadaïste qui utilise le hasard comme principal agencement et les choses qui nous entourent comme matériau de base est une de mes manières de travailler. Cela signifie, entre autres, que mes collages n’ont jamais d’agencement précis. Ils sont libérés de tout concept. Mes humeurs et émotions quotidiennes influencent également mon travail. Ce procédé, en changeant de manière permanente, m’ouvre toujours de nouvelles voies pour mon travail. Le cours des choses change constamment, ce qui me force à tout reconsidérer avec une grande flexibilité de réflexion. Contrairement aux arts appliqués, le design graphique a un objectif bien défini et des clients aux attentes spécifiques. Quand je travaille mes collages, mon inspiration peut flâner en toute liberté. Je me soumets au hasard et peux même être guidée par lui. VOUS MÉLANGEZ LA PEINTURE ET LE COLLAGE… Cette combinaison me permet de créer une surface plus ou moins structurée, ce qui est impossible à faire avec d’autres techniques comme la peinture seule – et surtout pas par ordinateur. COMMENT TRAVAILLEZ-VOUS ? J’ai constamment de nouvelles idées, de nouvelles approches. En conséquence, je détruis parfois un travail en cours pour le recommencer complètement. De cette manière, différentes couches se développent, ce qui donne de la profondeur au résultat final. Chaque collage est composé d’étapes distinctes. Il dispose donc d’une vie et d’un développement – parfois long, parfois plus court - qui lui sont propres. UNE ŒUVRE QUI VOUS A MARQUÉE ? Le film Le Mystère Picasso d’Henri-Georges Clouzot m’a toujours impressionnée et appuie ma conception. Ce documentaire fascinant nous montre les différentes étapes par lesquelles passe une photo avant sa finalisation. www.isabel-reitemeyer.com info@isabel-reitemeyer.com
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« AL ALBA » Wayne Mackeson INTERVIEW du sculpteur peintre Antoine Josse
W A Y N E M A C K E S O N
AL ALBA POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI LA PHOTOGRAPHIE ? Mon père était sergent dans l’U.S. Air Force. Lorsqu’il était en poste à l’étranger, il a trouvé un appareil photo qui avait une corde verte à la place de la bandoulière – un Yashica, je pense. Avec cet appareil, il a pris de beaux clichés Kodachrome – des trésors que je possède toujours. Si je prends des photos, c’est pour rivaliser un peu avec lui, mais aussi par distraction personnelle. À part ça, je suis incapable de chanter ou de danser, ce qui chagrine profondément mon épouse, péruvienne. QU’EST-CE QUI VOUS ATTIRE DANS LA PHOTOGRAPHIE AU STÉNOPÉ ? J’aime la pureté et la simplicité de la lumière, le mouvement et la pellicule sans objectif au milieu. En plus, je ne vois plus très bien à travers le viseur ces derniers temps. Cela me permet donc de m’en dispenser et de prendre des clichés en braquant une petite boîte en bois en direction de mes modèles. VOS PROJETS ? J’adorerais convaincre Uma Thurman de poser pour un portrait au sténopé. http://wayne@epuerto.com http://www.flickr.com/people/waynemackeson/
A N T O I N E J O S S E
INTERVIEW POURRAIS-TU ME PARLER DE TON PARCOURS ARTISTIQUE ? Avec un papa architecte et peintre à ses heures, j’ai toujours été baigné dans un univers créatif. Après un bac et quelques années d’études, j’ai passé le concours du CAPES et je suis aujourd’hui professeur d’arts plastiques dans un collège. Parallèlement à ce cursus, j’ai toujours poursuivi une production personnelle : dessin, peinture et puis enfin sculpture. Après plus de vingt ans de recherche, j’ai enfin trouvé mon mode d’expression : j’ai créé un univers figuratif et narratif, où l’homme, petit héros malgré lui, évolue dans un monde teinté de solitude et de mélancolie. COMMENT SONT FAITES TES SCULPTURES ? Le processus de fabrication ne laisse que très peu de place au hasard ; je commence donc par un travail de croquis. Après quelques jours de maturation, je choisis les projets qui me semblent être les plus pertinents et je passe ensuite à la réalisation en 3 dimensions. J’utilise des armatures de polystyrène que je recouvre de plusieurs couches de plâtre ; mes personnages sont en fil de fer et sont ensuite habillés de bande plâtrée... OU PUISES-TU L’INSPIRATION ? Dans notre quotidien et dans l’actualité : je suis un observateur de notre monde et de ses incohérences... sources inépuisables de projets et d’idées !!! SI JE TE DIS : ÉQUILIBRE, VERTIGE, SOLITUDE… Je te réponds oui, oui, oui... avec beaucoup de verticalité (à la recherche d’une certaine spiritualité sans doute !!!), de la mélancolie et un questionnement sur la place de l’homme dans son environnement. Mais je préfère laisser chacun d’entre nous se faire sa propre expérience d’après son vécu et créer ses propres impressions, comme tu le fais si bien!!! TES PROJETS ? Mon premier projet est de continuer à faire découvrir mon travail en France et à l’étranger. Les contacts se multiplient et les retours sont très positifs ; ce qui est pour moi très encourageant et très motivant. Mon second projet est de trouver une solution pour que mes sculptures soient exposables en extérieur, ce qui n’est pas le cas actuellement, mes pièces étant majoritairement faites de plâtre; la meilleure solution semble être celle d’un tirage en bronze. A moi maintenant d’être capable de passer le relais à un autre spécialiste : un fondeur d’art. www.myspace.com/antoinejosse
FREE
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« LOW FIDELITY » Torsten G. INTERVIEW de l’illustrateur AxlTM
T O R S T E N G
LOW FIDELITY À PROPOS DE TA PHOTOGRAPHIE… Elle est une contemplation créative du quotidien. Elle exprime la légèreté et l’humour. Cela fonctionne car je prends la photographie au sérieux, mais, en même temps je ne me prends pas au sérieux. Je ne suis pas de manuel, mais j’essaie de représenter le sujet tel qu’il n’est pas dans la vie quotidienne. Le sujet est plus important pour moi que le matériel que j’utilise. Les polaroïds et la lomographie sont ma passion. TON INSPIRATION… Mon inspiration naît de la rencontre quotidienne avec la vie, j’observe ce qui se passe avec un oeil enjoué, et j’essaie de maintenir l’attention de celui qui regarde mes photos. DES PROJETS EN COURS ? L’action photographique expérimentale, en relation avec un projet diapo. Les premiers résultats seront visibles à l’automne. www.myspace.com/torsten_s_g http://www.flickr.com/people/torsten-g/
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INTERVIEW COMMENT PRÉSENTERAIS-TU TON UNIVERS GRAPHIQUE ? C’est une excellente question, et je vous remercie de me l’avoir posée. Plus sérieusement, j’imagine que je suis au carrefour de beaucoup de choses différentes, reflet de mes goûts éclectiques et de mes sources d’inspiration variées. On me fait assez souvent remarquer que je conserve un style personnel, mais j’ai du mal avec cette notion. En tout cas, il m’est difficile d’objectivement le décrire, si tant est qu’il existe réellement. Je suppose qu’il est donc fragmenté en plusieurs catégories, du montage qui s’apparente au mate painting digital, à l’artwork graphique en passant par le dessin, le collage, le travail et la retouche photo, etc. POURQUOI LE CHOIX DE L’ILLUSTRATION ? Je suis un besogneux, je suppose que l’illustration, l’artwork, l’image en général, est un format, un genre, qui convient bien à une production quotidienne. Dessiner, coller, modifier, altérer, transformer... J’aime aussi le côté ludique et la liberté que cela me laisse. Je n’aime pas les cases, les étiquettes, les classements. Sauf à la supérette, parce que bon, ça facilite les courses, faut avouer. Donc je tente de les exploser dès que je peux, quand je sens que j’entre trop dans un cadre, je tente de me défaire de mes tics et d’aller voir ailleurs si j’y suis. Et en général, je m’y trouve, ce qui m’arrange bien. TON INSPIRATION… Je suis une éponge. Je mange, je digère, je régurgite à ma sauce. Je m’inspire évidemment des tendances esquissées par les autres, de la musique, du cinéma, des arts, du quotidien, de Jean-Claude Bourret, de la communication, des autres, de la vie... le résultat dépend donc du menu du jour, de la qualité de mon transit, et évidemment d’une part de chance. Une sorte de physique quantique, un chaos que j’essaye de modeler et de maîtriser pour obtenir le résultat voulu, qui m’échappe parfois au début du processus. Si Dieu joue aux dés, je dirais humblement que les miens sont un peu pipés et que je m’en accommode. DES TRAVAUX DE COMMANDE ? Pas pour le moment, je suis demandeur d’emploi. Je réalise quelques petites choses à titre gracieux histoire de garder la main pour des amis, car créer pour soi et répondre à une demande précise externe sont deux choses distinctes, et il est toujours gratifiant de voir qu’on est capable des deux. TES PROJETS, ENVIES POUR DEMAIN… Je vais exposer quatre-cinq choses dans une galerie aux Pays-Bas, monter mon activité bientôt, refaire le design de mon site... Et, bien sûr, continuer à explorer mes univers visuels. http://fantasybox.free.fr/
Ont participé à ce numéro : laurence guenoun - Directrice de publication / DA carine lautier - Rédactrice en chef candice nguyen - Communication & Publicité +33 689 921 043 JÖRG FISHER - DA / Graphiste mathieu drouet - Webmaster eric battistelli - Journaliste christophe dillinger - Traduction vanessa coquelle - Traduction vincent benhartt - Traduction VERONIQUE DE LAUNAY - correctrice français CHRIS FRIEL© - Photo couverture Remerciements pour leur aide et soutien à : BENOIT MARTINEZ www.ensp-arles.com FREDERIC HIARD www.virusphoto.com ANTONY BARROUX www.pixfan.com CEDRIC DUMENIL www.unjourunsite.be
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Le KALEÏ PARTY est une soirée où les publics se mélangent, où différentes disciplines artistiques se croisent. Suite aux deux premières éditions qui ont remporté un vif succès auprès d’un public varié et conquis, le KALEÏ PARTY ne pouvait s’épanouir que dans un espace plus grand et encore plus adapté pour recevoir musiciens, photographes, vidéastes, performer modistes, clubbers. Pour la 3e année, le KALEÏ PARTY se réinstalle au DIVAN DU MONDE pour une édition 2009, toujours plus riche en découvertes visuelles et sonores. Initiée sur un concept simple, la soirée se construit autour de l’enrichissement collectif. Un des objectifs demeure le même depuis sa création : une mixité des différents arts et pratiques plastiques contemporaines, le tout dans une ambiance très festive. L’autre objectif étant de révéler des artistes émergents, en devenir, en voie de professionnalisation ou de consécration. Plus d’infos sur www.myspace.com/kaleiparty