Numero 16

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Frank Loriou / Marco Cazzato / Juan-Carlos Hernandez / Ugo Nonis / Flore Tricotelle / Claude Grandclément / Carène Souhy / Pierre Gaudu / Bye bye Omoïde / Alfonso Villagran / Grégory Bradenbourger / Aurélien Police / Benjamin Boujenah / Emmanuel Guiho

ISSUE 160410


S O M M A I R E


INSTANTS

JAZZY

COURBES

EMPREINTE

DÉLICATE

ESPACE

EXTRAITS

« HORS-SAISON » Frank Loriou INTERVIEW de l’artiste Marco Cazzato

Juan-Carlos Hernandez INTERVIEW de l’artiste Ugo Nonis

« ÉTUDES » Flore Tricotelle INTERVIEW de l’artiste Claude Grandclément

Carène Souhy INTERVIEW de l’artiste Pierre Gaudu

« SELF » Bye bye Omoïde INTERVIEW de l’artiste Alfonso Villagran

« IN TRANSIT » Grégory Bradenbourger INTERVIEW de l’artiste Aurélien Police

« ASIE » Benjamin Boujenah INTERVIEW de l’artiste Emmanuel Guiho




INSTANTS


&

« HORS-SAISON » Frank Loriou INTERVIEW de l’artiste Marco Cazatto


F R A N K L O R I O U


HORS-SAISON À PROPOS DE CETTE SÉRIE ? Hors-saison, ou «la vie sauvage» est une série argentique moyen format dont le principe est de traquer dans notre monde contemporain les traces de «sauvagerie», de manière libre et poétique et à travers ses différentes définitions : à travers l’animal dans sa liberté meurtrie, la végétation prise dans l’étau de la civilisation, la nature puissante, insoumise et humiliée, l’enfance vierge et indomptable, la vieillesse dans sa terrible lucidité et son intransigeance, le charnel comme empreinte du primitif. Et la sauvagerie dans les efforts désespérés du monde dit civilisé pour les domestiquer. CE QUI T’INSPIRE… De manière générale la confrontation entre l’homme et la nature, l’homme et sa nature. Et, pour ces mêmes raisons, une grande fascination pour l’enfance et la vieillesse. Et pour les traces, les empreintes, les blessures. TES PROJETS : – De l’édition, avec mon premier livre «Tout est calme» publié fin 2009, que je distribue moi-même sur internet (www. toutestcalme.fr) et dans un réseau de librairies en France et bientôt à l’étranger (Londres, Barcelone, New York, Berlin, Tokyo, Beyrouth, etc.). À Paris le livre est en vente dans une quinzaine de points de vente, dont la Galerie Nationale du Jeu de Paume, le Palais de Tokyo, la galerie Yvon Lambert, etc. – Une exposition de cette même série à L’imagerie, centre photographique réputé à Lannion (22) en Bretagne, un très beau lieu d’exposition, du 29 avril au 20 mai. – Puis la participation à la Révélation4, foire de la photographie contemporaine, les 26 & 27 juin au Comptoir Général, 80 Quai de Jemmapes à Paris 10e. – En parallèle plusieurs séries en cours, des sessions presse et albums dans le domaine de la musique, des voyages, trop d’idées, trop d’envies. http://www.frankloriou-photography.com http://www.toutestcalme.fr http://www.facebook.com/pages/Frank-Loriou-Photography/92693898822?ref=ts














M A R C O C A Z A T T O


INTERVIEW BIOGRAPHIE Il a fait ses études au lycée artistique. Il commença à approfondir ses recherches stylistiques en suivant quelques cours sur la bande dessinée et l’illustration. Entre temps, il a fréquenté un stage de formation sur trois ans à l’Université Libre de Novalia. En 2001, il commença une collaboration avec le Home Cinema Entertainment « Lanterna Magica », au cours de laquelle il participa à la création de longs métrages et séries télé pour l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. Depuis 2003, il se consacre entièrement à des travaux dans la communication et dans l’édition et il travaille avec diverses institutions, associations et maisons d’édition, dont : La Stampa, Linus, Baldini Castoldi Dalai Editore, Slow Food Editore, Einaudi, Il Sole 24 Ore, Carta, Fernandel, Résurgence du Royaume-Uni, Blogs e Nuvole, Real Château de Racconigi, Fondazione Teatro Ragazzi e Giovani, Radio Flash, Arci cercle Zei, Nerosubianco Editor. Il est actuellement professeur du cours d’Illustration Éditoriale à l’Institut européen de Design de Turin. Il vit et travaille dans une maison isolée, en compagnie de deux chats et de son chien stupide. OÙ PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? Partout. Je suis omnivore. Ce qui me frappe, une phrase, une position particulière, un extrait de film, tout ce que je vois et entends est filtré et pénètre mon imagination. POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE LA PLACE DE LA TYPOGRAPHIE DANS VOTRE TRAVAIL ? La typographie est inévitable pour la fructification de mon travail mais je n’ai habituellement aucun pouvoir sur elle. Lorsque cela se produit, je deviens leur cauchemar. VOS PROJETS ? Mon travail est principalement réalisé en partenariat avec les journaux et les magazines. J’ai récemment participé à la réalisation d’un spectacle (concert) et j’ai une exposition en cours à Turin. http://www.marcocazzato.it/






















JAZZY


&

Juan-Carlos Hernandez INTERVIEW de l’artiste Ugo Nonis


J U A N C A R L O S

H E R N A N D E Z

INTERVIEW VOTRE UNIVERS PHOTOGRAPHIQUE… Mon univers photographique est musical et principalement jazzistique. C’est en effet à travers cette musique que je suis venu à la photographie et j’ai à cœur de documenter, j’espère à long terme, avec passion et intégrité les vies du jazz. Quelles que soient mes pérégrinations photographiques, je sais que le jazz sera toujours au cœur de mon activité. Ensuite, je photographie tout ce qui peut m’intéresser, me touche et j’ai beaucoup de centres d’intérêts. On dit souvent que la patience est la principale qualité d’un photographe mais je crois que la curiosité est aussi un atout très important. À PROPOS DE CETTE SÉRIE ? Une série de duos car l’interaction dans le jazz, dans la musique en général, est très importante et j’adore capter ces instants ou les musiciens sont à l’unisson ou à l’écoute. Ces moments sont pour moi magiques, humains et chargés d’intensité.


VOS PROJETS : D’abord un livre en espagnol, mon premier, qui s’intitulera «Estelas de Jazz» et qui sortira très bientôt chez un éditeur Allemand. 123 portraits de musiciens, connus ou pas, seront accompagnés de textes d’une grande qualité littéraire, écrits par l’auteure Espagnole Belen Carmona. C’est un hommage à la musique à travers les textes, et à ceux qui la font à travers mes photographies. Ensuite, une collaboration avec un musicien qui devrait se dérouler en été 2011 à Genève. Ma vision de Genève, ma ville, avec des photos faites et à faire qui accompagneraient sur un écran géant des musiques que je ne peux encore dévoiler car le projet est en gestation. Puis, un concours intéressant sur les zones industrielles genevoises. Cela m’intéresse beaucoup car les zones industrielles sont chargées d’histoire, de caractère et de poésie. J’espère avoir le temps de réaliser mes images car le délai est court. Début avril. Aussi, je suis invité à la 2ème édition du festival «Images en Scènes» au Printemps 2011 qui se déroulera dans la cité thermale de La-Roche-Posay en France. Je dois préparer une exposition de 50 tirages en grand format. Finalement, la vie de photographe étant faite de tas de chemins de traverses très surprenants, on m’a suggéré aujourd’hui (1er mars) de postuler pour des missions avec l’ONU en tant que photographe. Pourquoi pas ... http://www.google.com/profiles/jazz29171#












U G O N O N I S


INTERVIEW COMMENT PROCÉDEZ-VOUS ? Assez directement : je prends une toile, des feutres et je m’y mets. La plupart du temps, je pense à des gens que je connais ou à une situation qui m’est tombée dessus, et je représente tout ça d’une manière que moi seule peut reconnaître. Quand je peins, je laisse ma main me guider. Après un certain temps, je regarde comment le travail avance et je corrige un peu les formes selon mes goûts. Je suis certaines règles et j’aime les briser parfois. J’aime peindre sur différents supports. Je recherche sans cesse celui qui sera le plus doux au toucher. J’aime beaucoup la sensation de la toile qui glisse sous mes doigts quand je dessine. 
 OÙ PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? Les gens qui m’entourent sont ma principale source d’inspiration. À chaque fois que je me mets à peindre, je pense à quelqu’un que je connais et à la relation qu’on a. Je peins les idées et les sentiments qui me relient à cette personne, puis je laisse vagabonder mon esprit. Ensuite, je me laisse influencer par les éléments extérieurs. Je peins aussi mes souhaits, ce qui me permet de rêvasser. 
En ce qui concerne l’inspiration visuelle, je ne sais pas trop quoi répondre. Je ne sais pas vraiment d’où vient mon art, je n’ai jamais fréquenté d’école d’art ni vraiment réfléchi à ce que je voulais exactement faire. Le colocataire que j’avais à New York était peintre. Il avait une toile vierge. Un jour, je l’ai prise entre mes mains et ces traits sont sortis de nulle part. Je suis persuadé d’être influencé par des millions d’éléments visuels sans en être vraiment conscient.
 
VOS PROJETS : Je viens d’emménager à Los Angeles. Pour le moment, j’écume la ville à la recherche de galeries. J’ai quelques commandes à terminer. Je cherche un moyen d’affiner mes traits sur de plus grands formats. J’ai créé des coques pour iPhone et, dans le même ordre d’idée, je voudrais créer des revêtements pour ordinateurs portables. Je souhaiterais ajouter de la couleur à mon travail, en temps voulu. www.artugo.com














COURBE


&

« ÉTUDES » Flore Tricotelle INTERVIEW de l’artiste Claude Grandclément


F L O R E T R I C O T E L L E


ÉTUDES LE CORPS Je faisais des portraits. Et puis j’ai eu besoin de travailler sur le corps, mon corps, de l’observer, le comprendre, l’accepter. Mais aussi le voir, comme j’ai rarement l’habitude de le voir, de dos. Alors est née cette série d’études. Le travail au polaroïd n’a pas été facile au début, d’être confrontée en quelques minutes à une image brute, directe, sans retour possible. Mais il m’a permis de montrer le corps tel qu’il était, sans artifices, sans retouches, sans tricher, et petit à petit l’apprivoiser. L’idée de rester de dos, me permet d’abandonner ces images, ce n’est plus moi, mais un corps. Je ne donne pas toutes les clés au «regardeur», juste une piste, je l’invite à s’approprier l’image et à en faire sa propre interprétation. LA FÉMINITÉ Ce travail m’a amené à réfléchir sur le corps de la femme, l’image que l’on en a, l’image que l’on donne, l’image que l’on nous renvoie. Cela a fait naître en moi beaucoup d’interrogations, sur la place de la femme dans notre société, sur la beauté, sur ce qu’est la féminité. Beaucoup de questions auxquelles je ne prétends pas apporter de réponse, juste une piste, parmi tant d’autres. VOS PROJETS Ce travail est une étude. Il m’appelle à continuer, je ne sais pas encore exactement dans quelles directions. Je pense ne pas en avoir encore fini avec mon propre corps. Mais j’ai envie de travailler d’autres corps aussi. Et pas uniquement le corps féminin, également le corps masculin. Car je pense que les deux sont liés, ils le sont pour moi en tout cas. www.floretricotelle.com






















C L A U D E G R A N D C L É M E N T


FÉMINITUDES UN TRAVAIL SUR LA FÉMINITÉ… « L’éternel féminin, un singulier pluriel », écrivait Etienne Gamelon, un de mes maîtres et ami.... Sujet inépuisable, le corps me fascine et m’inspire depuis de «nombreuses» années... Et, par choix et par plaisir, toujours dans les esquisses et les croquis. Probablement parce que j’ai davantage l’âme d’un chercheur que d’un trouveur ! La vivacité d’un trait, la douceur d’une courbe ou le mystère d’une ombre, me permettent, mieux que des mots, de saisir cet instant rare, intense, mais ô combien fugitif, de partage avec le modèle. Je crois aux vertus des pauses rapides et à la spontanéité du trait qui permettent, sans retour ni retouche, d’aiguiser l’œil et d’aller à l’essentiel : le dessin doit jaillir en quelques minutes ou ne pas être ! VOS SOURCES D’INSPIRATION... Admiratif des puissants dessins d’Egon Schiele, des portraits plus mystérieux de Giacometti ou des nus de Jean-Loup Sieff... mais aussi des lavis dépouillés d’Alain Bonnefoit qui, à la manière d’un calligraphe asiatique, saisit en un éclair toute la sensualité du modèle. LES TECHNIQUES QUE VOUS UTILISEZ ... J’utilise principalement des techniques simples : fusain, graphite, sanguine, pastel ou lavis... qui se font rapidement oublier pour mieux laisser place à l’intensité de l’instant présent. claude@grandclement.com












Depuis son lancement en 1998, Actuphoto a su s’imposer parmi les media culturels consacrés à l’actualité photographique ce qui lui a permis d’acquérir la confiance des plus grands organisateurs d’événements photographiques tels que l’agence VU, Magnum photo, la Maison Européenne de la Photographie, le Jeu de Paume, Paris Photo...

LES SERVICES Aux lecteurs • Les annonces des expositions dans toutes les villes où la photographie a joué et joue encore un rôle historique • Les actualités récentes du monde de la photographie • Une sélection d’ouvrages et de parutions • La couverture des principales manifestations, festivals, colloques, rencontres, salons ou signatures… • Un accès gratuit aux alertes par email Aux photographes • L’annonce des concours, prix, bourses, appels à candidature • L’annuaire des professionnels de la photographie • Une rubrique CARTE BLANCHE mettant en avant des photographes originaux et marginaux à découvrir • Un espace membre permettant aux professionnels, amateurs et photographes d’échanger des informations et de soumettre leurs communiqués de presse ou événements



EMPREINTE


&

Carène Souhy INTERVIEW de l’artiste Pierre Gaudu


C A R È N E S O U H Y


INTERVIEW POUVEZ-VOUS NOUS DÉCRIRE VOTRE UNIVERS PHOTOGRAPHIQUE ? Je travaille sur l’abandon des lieux, la présence dans l’absence. C’est toujours délicat d’avoir le recul nécessaire pour parler de son travail. Je vous laisse donc regarder. À PROPOS DE CETTE SÉRIE ? Hôtels : lieux de passage, des instantanés, de l’éphémère poétique... VOS PROJETS : Des séries en tête à réaliser. www.carenesouhy.com












P I E R R E G A U D U


INTERVIEW LA PEINTURE POUR VOUS ? Je voudrais juste savoir peindre avec la même aisance qu’un songe se déposant dans les replis de l’imaginaire. La peinture - ou plutôt la création - est devenue au fil des années totalement intégrée à ma vie. En bonne maîtresse exclusive, et sans relâche, elle a tout exigé de moi. Après 40 années de pratique quotidienne je mesure seulement aujourd’hui - jusqu’au vertige parfois - l’ampleur de cet engagement. La création est chez moi totalement dépendante de l’inspiration et du désir, il m’est donc impossible de me reposer sur un savoir-faire. Je ne sais que peu de choses sur cette mystérieuse inspiration, ni pourquoi, ni comment ça marche ; sauf que lorsqu’ elle m’abandonne je me retrouve en totale errance ! Je sais ce que la création exige et ce qu’elle aime sonder dans les profondeurs de l’âme, pour se renouveler, se ressourcer en désir et en énergie, je sais également qu’elle est souvent source de solitude mais aussi de grandes joies et d’instants de grâce... C’est cela qui me projette sans cesse en avant depuis si longtemps. À PROPOS DE CETTE SÉRIE ? Parler d’une série en train de se faire est délicat, disons que cette suite de peintures est le fruit d’une importante remise en question… qui à démarré en avril 2009 après dix années consacrées à la relation peinture, photo, nature. Au bout de ce travail exigeant, souvent en noir et blanc, et tout entier consacré au réel, le retour à l’abstraction à l’imaginaire et aux songes s’est à nouveau imposé à moi. Il paraît qu’on finit toujours par revisiter ses anciennes amours. VOS PROJETS : Poursuivre l’aventure naturellement le plus loin possible ! http://pierre-gaudu.over-blog.com/














DÉLICATE


&

« SELF » Bye bye Omoïde INTERVIEW de l’artiste Alfonso Villagran


B Y E B Y E O M O Ï D E


SELF LA PHOTOGRAPHIE, POUR VOUS, C’EST ? Une manière de penser et de s’exprimer. VOS AUTO-PORTRAITS SONT... Fous, et c’est tout ce que vous avez besoin de savoir. VOS PROJETS : Ils sont tout et rien à la fois. Les idées vont et viennent, je ne fais que les attraper au vol quand elles surgissent. Je suis heureux quand une de mes idées devient une réflexion intéressante parce que, comme pour beaucoup de gens, la plupart de mes idées vont à la corbeille. http://bye-bye-omoide.blogspot.com/ http://www.flickr.com/photos/bye_bye_omoide/












A L F O N S O V I L L A G R A N


INTERVIEW COMMENT CRÉEZ-VOUS ?… Je prends des photos et je les mets sur la toile. Je capture des moments, des sentiments uniques et variés. La photographie est un élément important et me donne la liberté de travailler ces moments très spéciaux pendant des jours. OÙ PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? De l’amour. C’est pour moi la chose la plus importante au monde. Dans chacune de mes toiles, il y a beaucoup d’amour. 
VOS PROJETS : Je peux vous dire où j’en suis pour le moment : je suis toujours en argentine et je me prépare à déménager à New York dans quelques mois. Je n’ai pas qu’un seul projet ; j’en ai des tonnes ! Et j’essaie de tous les réaliser. J’espère exposer à New York si tout va bien. 
 http://villagranart.blogspot.com
















ESPACE


&

« IN TRANSIT » Grégory Bradenbourger INTERVIEW de l’artiste Aurélien Police


G R É G O R Y

B R A D E N B O U R G E R


IN TRANSIT VOTRE UNIVERS PHOTOGRAPHIQUE… Il m’est difficile de répondre à cette question. Je ne me sens pas appartenir à un univers ou à un autre. Mon travail s’articule généralement autour de la curiosité, de l’épuration et de l’esthétisation. Donc je ne suis pas tenu par un sujet ou par une thématique précise, ce qui me confère une liberté quant à leurs choix. Ma motivation photographique est liée à la découverte. Je m’empresse de l’exploiter. Je l’observe, je la travaille, je l’esthétise, en quelque sorte j’essaye de me l’approprier et de proposer une réalité alternative. À PROPOS DE CETTE SÉRIE ? Cette série d’images provient d’espaces industriels se situant dans la région d’Anvers et de Rotterdam. Ce qui m’a interpellé dans ces endroits, ce sont les rapports d’échelles, les couleurs et les matières. Ces environnements par leurs caractéristiques hors normes invitent à l’observation. L’atmosphère qui se dégage de ces endroits procure un sentiment à mon sens contemplatif. Le choix du titre est dû à la fonction des lieux qui sont des zones de stockage de matières. Ce titre peut également se comprendre comme un passage d’un état à un autre, que ce soit pour le spectateur ou pour moi.... VOS PROJETS : La prochaine série sera radicalement différente. Actuellement, j’oriente mes recherches autour du relief et la 3ème dimension. Le projet devrait voir le jour bientôt... www.vozimage.com














A U R É L I E N P O L I C E

INTERVIEW DÉCRIVEZ-NOUS VOTRE UNIVERS… J’ai un goût assez prononcé pour les choses rouillées, un peu de guingois, les nuages plein d’orages, les ombres chinoises, les lumières aveuglantes... Ce sont des éléments que l’on retrouve fréquemment dans mes images. À partir de là, on peut imaginer que mon univers graphique personnel serait un théâtre d’ombres aux structures métalliques rongées par le sable situé dans un désert où gronderait un orage au loin. Par contre, je ne sais pas s’il y aurait beaucoup de spectateurs ni à quoi ils pourraient bien ressembler ! VOTRE TECHNIQUE DE TRAVAIL… Elle s’apparente aux mixed–média dans le sens où j’utilise de nombreuses sources, qu’elles soient photographiques, dessinées, scannées... J’assemble, je découpe, je recolle, je déforme, je peins, tout cela numériquement. C’est un peu de la chirurgie graphique mais avec des gros doigts qui laissent des traces. Je n’aime pas la froideur de certains rendus numériques, de ce fait, je m’efforce de laisser des erreurs, des ratures, des choses vivantes en somme.toujours en compagnie de Jérôme Noirez, ayant pour thématique la visite imaginaire d’une ville bien réelle. Et puis bien d’autres choses mais elles seront sûrement plus d’actualité d’ici quelques mois...


DES TRAVAUX DE COMMANDE ? Plusieurs choses en cours effectivement. Cela va de la création d’un bandeau illustré pour le futur podcast d’Utopod à la réalisation d’images pour divers CDs comme notamment celui du compositeur Krzysztof A. Janczak ou de l’artiste français Rodrigue ou encore du groupe de natifs américains Injunuity. J’aurai également sous peu à réaliser une nouvelle couverture de roman pour la collection Courants Noirs éditée par Gulf Stream. 
VOS PROJETS : C’est un peu multidirectionnel. Mais mieux vaut toujours avoir plusieurs cartes dans sa manche, histoire d’être certain de remporter au moins une partie. Certains projets cependant sont plus recouverts de poussières que d’autres, attendant bien sagement de sortir de leur torpeur. Dans l’immédiat, j’organise avec la librairie Mancelle Récréalivres une exposition autour de la sortie de mon premier album jeunesse, Sam, réalisé en compagnie de l’auteur Jérôme Noirez. L’expo/dédicaces est programmée pour le 20 novembre. Autrement, je planche d’ores et déjà sur un prochain livre illustré pour la jeunesse, même si c’est encore à un stade relativement embryonnaire. Je réalise également quelques images pour un projet d’expo hybride, toujours en compagnie de Jérôme Noirez, ayant pour thématique la visite imaginaire d’une ville bien réelle. Et puis bien d’autres choses mais elles seront sûrement plus d’actualité d’ici quelques mois... www.aurelienpolice.com www.myspace.com/sametlesdecoupules














EXTRAITS


&

« ASIE » Benjamin Boujenah INTERVIEW de l’artiste Emmanuel Guiho


B E N J A M I N B O U J E N A H


ASIE UN VOYAGE : Si je ne devais retenir qu’un voyage, je suppose que ce serait le premier que j’ai fait. J’avais 20 ans, les cheveux longs, la barbe naissante et je suis parti seul en Israël. Un dépucelage qui s’est bien passé et qui m’a donné envie de recommencer. DES GENS : Les gens, la plupart du temps j’essaye de ne pas trop les embêter avec mon appareil photo, ce qui me pousse à travailler plutôt loin d’eux et à les intégrer dans le paysage, je ne donne pas trop dans le portrait. VOS PROJETS : Prochain voyage, la Jordanie, je pars seul pendant deux semaines à la recherche du Graal (dixit Indiana Jones à Pétra). Au programme : temple, désert, mer rouge. www.benjaminboujenah.com
















E M M A N U E L G U I H O


INTERVIEW VOTRE PARCOURS ARTISTIQUE… J’aime imaginer des histoires. J’en ai inventé des milliers : assis dans ma chambre avec mes lego ; allongé dans le salon, feuilletant les livres d’art de ma tante ; en illustrant mes cahiers…J’aime imaginer des histoires. Le BAC en poche, deux directions s’offrent à moi : poursuivre dans une direction scientifique et passer mes journées à faire des maths et de la physique ou bifurquer vers la voie artistique et étudier le graphisme. Le concours d’entrée réussi, j’entre donc dans une école de communication visuelle où j’apprends comment raconter des histoires. Je redécouvre le dessin, j’apprends la couleur, la peinture, la création graphique… J’aime imaginer des histoires. Après une expérience en agence, je rencontre Virginie Delannoy, animée des mêmes envies d’indépendance et de liberté créative, et nous décidons ensemble de créer fluonoir (http://www.fluonoir.com). À PROPOS DE CETTE SÉRIE ? Les illustrations de cette série sont le fruit du travail de différentes commandes réalisées ces deux dernières années. Elles étaient destinées à différents supports : magazines, affiches, textile, web… J’ai donc créé ces illustrations en respectant des contraintes techniques liées aux différents supports. Il en résulte une série hétérogène qui reflète différentes directions créatives. VOS PROJETS : Évoluer. Allez plus loin. http://flavors.me/manyyy

















Ont participé à ce numéro : laurence guenoun - Directrice de publication carine lautier - Rédactrice en chef candice nguyen - Communication & Publicité +33 689 921 043 JÖRG FISCHER - DA / Graphiste mathieu drouet - Webmaster eric battistelli - DA ANTONIN VARNUSSON : Assistant DA christophe dillinger - Traduction VANESSA COQUELLE - Traduction thomas Branconier - Traduction ERIN KIM - Traduction COLETTE BLANC - Correctrice français ÉRIC BATTISTELLI - Photo couverture

Plateformag Copyright 2010 Tous droits réservés Toutes les images, photos diffusées sur Plateformag appartiennent à leur auteurs respectifs



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