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ROYAUME DU MAROC

BANQUE MONDIALE

Etude régionale sur la vulnérabilité des villes côtières d’Afrique du nord au changement climatique et aux désastres naturels SOMMAIRE DU PREMIER SEMINAIRE NATIONAL DE RESTITUTION Casablanca, les 22-23 Juin 2010 Un atelier de restitution de la première phase de l’étude régionale sur la vulnérabilité des villes côtières d’Afrique du nord au changement climatique et aux désastres naturels a eu lieu les 22 et 23 juin 2010 à la Wilaya du Grand Casablanca. Il a été inauguré par M. le Gouverneur Mouaad Jamai, Secrétaire General de la Wilaya du Grand Casablanca, par M. Mohamed Nbou, Directeur des Etudes, de la Planification et de la Prospective au Secrétariat d’Etat Chargé de l’Eau et de l’Environnement, par M. Nadir Yacoubi, Directeur Ingénierie Financière de l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg, et par M. Mats Karlsson, Directeur du Centre Méditerranéen pour l’Intégration (CMI) de Marseille. Ont participé environs 70 représentants des institutions et agences techniques Marocaines responsables pour les thématiques couvertes par l’étude, gouvernements locaux, et représentants d’agences internationales présentes au Maroc et actives dans le domaine du changement climatique.

L’étude a comme but d’assister certains gouvernements de la région dans l’évaluation de la vulnérabilité de leurs villes côtières aux changements climatiques et aux désastres naturels, et dans la préparation de Plans d’Action d’adaptation. L’étude se concentre sur trois villes de première importance : Casablanca au Maroc, Tunis en Tunisie, et Alexandrie en Egypte, ainsi que sur le projet d’Aménagement de la Vallée du Bouregreg au Maroc. L’étude est financée par trois fonds fiduciaires NTF-PSI, TFESSD, et GFDRR gérés par la Banque Mondiale, que l’on remercie pour leur soutien.

L’objectif de la phase 1 de l’étude est d’évaluer les vulnérabilités des quatre zones urbaines à l’horizon 2030 face au changement climatique et aux désastres naturels, à travers a) des projections scientifiques du changement climatique futur, b) une analyse exhaustive de la nature géologique, topographique, hydrologique et environnementale de chaque site, c) l’évaluation de l’extension urbaine actuelle et de la vulnérabilité des infrastructures urbaines présentes, d) la projection de l’extension urbaine prévue à l’horizon 2030, e) la production de cartes de vulnérabilité sous format SIG, f) l’évaluation des couts socio-économiques des impacts du changement climatique et des risques de désastres naturels, et g) l’évaluation des rôles et responsabilités des institutions nationales et locales dans les domaines de l’environnement, de l’urbanisme, de la gestion des infrastructures et de la prévention des désastres. Les principaux facteurs de vulnérabilité pris en compte sont les suivants: 1.

2.

3.

4.

5.

Elévation du niveau de la mer, érosion et submersion des zones côtières Inondations urbaines et subsidence du sol.

Disponibilité des ressources en eau.

Elévation de la température ambiante.

Séismes et raz de marée.

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Partenaires de l’étude : Secrétariat d’Etat Charge de l’Eau et l’Environnement – Responsabilité institutionnelle a l’échelon national.

Wilaya du Grand Casablanca – Responsabilité institutionnelle pour la partie concernant le Grand Casablanca.

Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg – Responsabilité institutionnelle pour la partie concernant la Vallée du Bouregreg.

Banque Mondiale – Appui technique et financier.

Centre de Marseille pour l’Intégration en Méditerranée (CMI) – Partage régional des expériences.

L’équipe projet est organisée par le groupement comprenant Egis Bceom, IAU-IDF, et BRGM. Les objectifs du séminaire étaient de : a) présenter les résultats préliminaires de la première phase de l’étude ; b) recueillir les commentaires et observations des parties prenantes marocaines ; et c) agréer des priorités pour la deuxième phase de l’étude, axée sur la préparation de plans d’adaptation.

Séance d’Ouverture M. le Gouverneur Mouaad Jamai, Secrétaire General de la Wilaya du Grand Casablanca, M. Mohamed Nbou, Directeur des Etudes, de la Planification et de la Prospective au Secrétariat d’Etat pour l’Eau et l’Environnement, M. Nadir Yacoubi, Directeur Ingénierie Financière et Partenariats, de l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg, et M. Mats Karlsson, Directeur du Centre Méditerranéen pour l’Intégration (CMI) de Marseille, ont tous mis le point sur l’importance de cette étude qui apporte une connaissance de la problématique de l’adaptation urbaine au changement climatique en effectuant un travail en profondeur sur le Grand Casablanca et la Vallée du Bouregreg.

Problématique et Approche M. Mohamed Nbou, Directeur des Etudes, de la Planification et de la Prospective, et M. Anthony Bigio, Spécialiste Urbain Principal et responsable de l’étude, Banque Mondiale, ont exposé l’importance de cette étude pilote, qui s’inscrit dans un cadre plus large d’évaluation de la vulnérabilité des villes côtières d’Afrique du Nord face au changement climatique et aux désastres naturels. L’horizon de l’étude 2030, le périmètre considéré, le contexte stratégique, le phasage, les rôles de chaque institution, les problématiques, l’approche envisagée, et l’importance de la collaboration intersectorielle ont fait l’objet de ces deux présentations.

A.

Présentation des résultats préliminaires de l’étude pour Casablanca et la Vallée du Bouregreg

Les consultants ont fait une série de présentations pour exposer les résultats préliminaires de la phase 1 de l’étude en cours, qui ont été suivis par les réactions des participants.

1. Projections Climatiques (Fatima Driouich, Météo Maroc) Des projections climatiques à l’horizon 2030 ont été réalisées à l’aide de méthodes de descente d’échelle dynamique, donnant les résultats suivants : - Casablanca devrait se réchauffer de +0.8 a +1,3°C d’ici 2030.

- Une faible baisse des cumuls pluviométriques de 6 à 20% (-15 à -35% pour l’hiver) est attendue.

- Des fortes incertitudes subsistent quant à l’évolution des évènements de fortes précipitations, avec les projections les plus alarmantes donnant une augmentation de +27%.

2. Erosion Côtière et Submersion (Yves Ennesser, Egis Bceom) Les conditions d’érosion et de submersion côtières seront notamment affectées par l’élévation du niveau marin. Nous considérons pour cette étude une élévation globale du niveau marin de 20 cm à 2

l’horizon 2030. En dépit des nombreux projets de protection du littoral, l’élévation du niveau marin va réactiver ou amplifier le processus d’érosion côtière, en moyenne de 10 à 15 m d’ici 2030. En cas de tempêtes associées avec un haut niveau des eaux (prise en compte d’une valeur de + 2,85 m NGM pour le Bouregreg, + 3 m NGM pour Casablanca), les aménagements de haut de plage dans les zones urbanisées risquent de subir d’importants dommages, la largeur de plage étant insuffisante pour amortir l’effet des houles car trop proche de la laisse de mer.

3. Stabilité des terrains, séismes et tsunamis (Monique Terrier, BRGM) Le contexte géologique montre que les sites de Casablanca et de Bouregreg appartiennent à la partie côtière du domaine de la Meseta marocaine très peu sismique aujourd’hui. Concernant le risque de mouvements de terrain, celui-ci concerne plus particulièrement la vallée de Bouregreg, avec : la susceptibilité aux glissements de terrains présentée par les versants marneux à forte pente qui bordent la vallée, et les chutes de blocs ou effondrement rocheux possibles.

4. Hydrologie et inondations (Yves Ennesser, Egis Bceom) Concernant les risques d’inondation fluviale ou par ruissellement, sur Casablanca, la prise en compte par Maroc Météo de l’évolution climatique sur la période 1960-2004 a déjà conduit à un accroissement des débits décennaux de l’ordre de 20%. la réalisation du Super Collecteur Ouest, et des barrages sur l’oued El Maleh dimensionnés pour une période de retour de 20 ans permettra de dévier les eaux de crue de l’oued Bouskoura et de mieux protéger Mohammedia. Le changement climatique pourrait néanmoins entraîner un accroissement des débits de crue de l’ordre de 15%, ce qui réduirait le niveau de protection de 20 ans à 15 ans environ.

Les aménagements urbains projetés dans la vallée de l’oued Bouregreg prévoient une protection localisée des zones à maintenir hors d’eau pour la crue centennale (digues). Les hypothèses associées au changement climatique pourraient entraîner un accroissement du débit de pointe de la crue centennale en aval du barrage SMBA de l’ordre de 17% entraînant une surélévation des niveaux d’eau dans la zone inondable de l’oued Bouregreg variant entre +35 cm. L’incidence de la montée du niveau marin de 20 cm au niveau de l’embouchure s’amortit rapidement vers l’amont pour la crue centennale : elle n’est plus que de 5 cm à 850 mètres en amont. Cette montée du niveau marin pourrait cependant avoir une incidence sur les vitesses d’écoulement dans les chenaux de navigation hors période de crue.

5. Ressources et besoins en eau (Yves Ennesser, Egis Bceom) L’évolution de la demande dans le Grand Casablanca devrait croître de 1,9% par an avec les grands projets. L’incidence du changement climatique pourrait être importante sur la disponibilité de la ressource du barrage du Bouregreg (SMBA), les apports moyens pouvant diminuer de l’ordre de 30%, et même jusqu’à 40%.

6. Occupation des sols et composantes urbaines sensibles (Victor Said, IAU IDF) 6.1. La population de la région du Grand Casablanca est répartie entre 3 325 000 habitants en zone urbaine et 305 000 en milieu rural. Elle a progressé de plus de 504 000 personnes au cours de la période intercensitaire 1994-2004, ce qui induit une très forte pression urbaine, menant à une croissance urbaine de 700 ha à 1000 ha par an. Cette urbanisation prends des formes diverses, plus ou moins conformes aux règlements d’urbanisme. A l’horizon 2030, le SDAU retient comme hypothèse une population de 5,1 millions d’habitants, correspondant à un taux de croissance annuel de 1,3%. Il faudrait construire entre 24 000 logements et 28 000 en moyenne par an pour satisfaire les besoins. Le SDAU affiche des objectifs concernant la résorption de l’habitat insalubre, la réduction de la densité urbaine, et l’amélioration de la 3

qualité des matériaux de construction, qui auront un impact sur la réduction de la vulnérabilité aux risques sismiques.

6.2. S’agissant du site du Bouregreg, la première séquence, à l’embouchure du cours d’eau, est en voie d’achèvement. En situation future, une croissance démographique relativement modérée est attendue, mais par contre concentrée sur 8% de la surface totale du périmètre conduisant une densité urbaine sur les secteurs urbanisés très forte (137 600 habitants attendus et 88 200 emplois).

7. Vulnérabilités Urbaines (Yves Ennesser, Egis Bceom) La vulnérabilité a été définie comme le croisement de la sensibilité des atouts urbains et l’exposition aux aléas climatiques. Définir les vulnérabilités permets de déterminer les risques et cela sur plusieurs niveaux.

7.1. En situation actuelle, les principales vulnérabilités aux risques naturels de la région de Casablanca sont : (i) les quartiers d’habitation dense construits en matériaux de mauvaise qualité (médina, casbah, habitat précaire, habitat urbain d’après-guerre de mauvaise qualité) pour les risques sismiques ; (ii) le front de mer urbanisé bordant la plage entre Casablanca et Mohammedia pour les risques d’érosion et de submersion marine ; et (iii) les zones peu ou mal dotées en matière d’assainissement pluvial pour les risques d’inondation. D’autre part, le renforcement de l’urbanisation et le développement de grands projets tout au long du littoral risque de créer des conflits d’usage et être en contradiction avec les mesures préventives et de protection lié au changement climatique, notamment en matière d’érosion, de tsunami et d’élévation du niveau de la mer.

7.2. S’agissant du site du Bouregreg, les vulnérabilités en situation actuelle sont faibles. En situation future, la vallée va connaître de profonds changements, même si les secteurs urbains ne devraient représenter que 8% de la surface totale du périmètre. La densité urbaine sur ces secteurs sera par contre forte à très forte (137 600 habitants attendus et 88 200 emplois), sur un site fortement exposé aux risques naturels : inondations par le Bouregreg, submersion marine, instabilité des sols, risque sismique. Le programme d’aménagement devra soigneusement intégrer ces contraintes, qui génèreront des surcoûts non négligeables.

8. Evaluation économique et institutionnelle (Yves Ennesser, Egis Bceom) L’évaluation Economique montre que la totalité des coûts annuels afférents aux désastres considérés par l'étude, en tenant compte du changement climatique, est estimée à 1 928 MDH à l'horizon 2030. Cela représente 0,78% du PIB à ce même horizon (2030). Les coûts indirects représentent 18% des coûts totaux. La part liée au changement climatique peut également être estimée à environ 18% du coût total, et imputée en totalité aux questions de santé (risques sanitaires liés à l’élévation des températures).

L’évaluation Institutionnelle, permet de constater que le Maroc s'est clairement soucié d'adapter son corpus réglementaire et organisationnel à ses objectifs en matière de gestion des risques naturels. Suite à la restructuration de la Direction Générale de la Protection Civile survenue entre février et mars 2009, la gestion des situations d’urgence a changé. En particulier le fonctionnement du Comité de Veille et de Coordination, apparaissent satisfaisants. Sur le plan organisationnel, notons que la suppression des recouvrements interministériels des compétences au niveau national, 4

laissent un cadre relativement simplifié, avec un schéma de coordination relativement bien rodé, qui présente l’avantage de séparer les fonctions d’État Major de celles plus proprement techniques des Sapeurs-Pompiers.

Réactions des participants : 1. Erosion Côtière et Submersion - Pourquoi l’équipe de consultants avait choisi le scenario menant à une estimation de 20cm l’élévation du niveau de mer en 2030.

- Quelle est la spécificité des villes côtières en termes d’accélération du phénomène d’érosion côtière.

2. Stabilité des terrains, séismes et tsunamis - La méthode probabiliste est très importante dans la détermination des risques naturels, mais ca serait intéressant d’intégrer aussi une approche de scenarios extrêmes. Cette double méthodologie est surtout utilisée par les compagnies d’assurance, et serait très utile dans les zones à forte valeur ajoutée (Industries, mines, centrales électriques, et autres).

- Quelles sont les corrélations entre le Changement Climatique et les séismes/tsunamis.

3. Hydrologie et inondations - Il y a une étude financée par l’UE concernant la vulnérabilité de la région de Rabat-Salé, face au changement climatique ; ca serait intéressant de comparer les résultats des deux études qui se complètent.

4. Occupation des sols et composantes urbaines sensibles : - Il faut élaborer d’avantage les raisons socio-économiques pour lesquelles les gens occupent les zones à risque.

5. Evaluation économique et institutionnelle : - Quelles sont les hypothèses économiques prises en compte, et quelle est la certitude du développement des actifs à risque.

- L’évaluation institutionnelle paraît assez approfondie, mais manque l’aspect juridique.

- Les problèmes institutionnels paraissent le problème majeur dans les efforts investis pour minimiser les vulnérabilités urbaines au Maroc, alors un effort supplémentaire doit être fait dans cette partie de l’étude.

B.

Changement climatique, incertitudes et prise de décision M. Stéphane Hallegatte, CIRED - Météo France

Quatre caractéristiques de l’adaptation au changement climatique ont été identifiées : (i) les incertitudes quant aux émissions futures ; (ii) la nature dynamique de l’adaptation, car on ne part pas d’une solution optimale, qu’il faudrait conserver, et on ne s’adapte pas à un nouveau climat défini, mais à un climat qui change ; (iii) l’inertie, car l’adaptation touche à des secteurs comme l’urbanisme et la construction qui demandent des longues périodes de transformation, et demandent donc une anticipation importante, couplant peu ou pas de retour sur expérience ; et (iv) la bifurcation vs. les changements marginaux : on pense souvent à l’adaptation comme une question de « maintenir l’existant ». Parfois, il vaut mieux effectuer une reconversion préventive, plutôt qu’investir pour préserver à tout prix la situation actuelle.

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Rôle des pouvoirs publics : les acteurs privés profitent directement de leurs actions d’adaptation, d’où on peut s’attendre à une action de leur côté. Cependant, ils ont un accès insuffisant à l’information d’où le rôle clé des pouvoirs publics dans (i) la production et la diffusion de l’information (recherche & développement), (ii) la détection des signaux précurseurs, (iii) l’élimination de barrières empêchant la coordination entre acteurs privés, et la facilitation de la coopération privé-privé et privé-public, (iv) l’élaboration et le suivi de nouvelles réglementations (construction, urbanisme, infrastructures), et (v) la coordination de projets d’ampleur régionale.

Adaptation et incertitude : Dans certains secteurs, l’adaptation demande une grande anticipation, surtout dans les secteurs à investissements à vie longue tels que les infrastructures urbaines et de transport et la construction de bâtiments, qui représentent un capital fixe de la ville souvent équivalent à environs 200% du PIB. Ce besoin d’anticipation rend l’adaptation plus difficile.

Il faut Rechercher les stratégies « robustes » à travers (i) la sélection des stratégies « sans regret », surtout celles réversibles et flexibles ; (ii) le surdimensionnement des infrastructures à longue durée de vie, et réduire la durée de vie des investissements s’ils se trouvent dans des zones à risque ; (iii) la favorisation des stratégies financières et institutionnelles plutôt que les investissements lourds là ou possible ; et (iv) Tenir compte des synergies et des conflits entre les stratégies d’adaptation et celles de réduction des émissions de gaz d’effet de serre et des autres objectifs de développement.

Pour la mise en œuvre, il faut : (i) Définir des scénarios climatiques & socio-économiques ; (ii) Identifier des impacts & mesures possibles et définition des priorités ; (iii) Analyser les différents critères pour pousser l’analyse des quelques mesures prioritaires identifiées ; (iv) Définir des indicateurs d’efficacité ; et (v) revoir et ajuster régulièrement les mesures d’adaptation.

C.

Table ronde sur la sélection des actions prioritaires Séance modérée par M. Anthony Bigio, Banque Mondiale

L’objectif de la deuxième phase de l’étude est de développer des plans d’action pour renforcer l’adaptation des villes au changement climatique et leur préparation aux désastres naturels, en formalisant des recommandations quant à : a) la planification urbaine, afin de minimiser les vulnérabilités identifiées, b) les infrastructures et les investissements physiques qui seront nécessaires pour protéger les zones et systèmes urbains, c) la vigilance institutionnelle et les plans d’urgence pour faire face aux impacts du changement climatique et des désastres naturels, y compris les campagnes d’information publique et d’éducation à lancer au niveau local, d) une évaluation économique de la mise en œuvre des actions d’adaptation recommandées, face aux coûts de la non-action.

L’Agence Urbaine de Casablanca, et l’Agence d’Aménagement de la Vallée du Bouregreg devraient s’engager à prendre en compte les recommandations qui sortiront de cette étude dans la mise en oeuvre du nouveau schéma directeur de Casablanca, et du plan d’aménagement de la vallée du Bouregreg. L’intérêt que porte le Maroc à investir pour mieux s’adapter aux changements climatiques se confirmera par la mise en œuvre des mesures d’adaptation nécessaires.

Les discussions du deuxième jour du séminaire se sont focalisées sur les recommandations pour les Plans d’Actiond’Adaptation, autour de ses trois thèmes: (1) La Planification Urbaine ; (2) la protection des infrastructures et des zones côtières ; et (3) les dispositifs institutionnels d’adaptation.

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Recommandations des différents participants: 1. Les questions principales sur la planification urbaine sont les suivantes : Quelles sont les solutions les plus efficaces pour contrôler l’expansion urbaine? Comment résoudre le problème de l’habitat informel et des bidonvilles ? Comme prévenir toute urbanisation dans les zones fortement exposées aux inondations ? Est-il possible d’imposer des dispositions urbanistiques ou architecturales aux principaux projets d’urbanisme?

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La planification se situe à niveau préventif, et le nouveau schéma directeur apporte des solutions à l’expansion urbaine surtout à travers la trame verte proposée. Cette trame a aussi comme rôle de (i) protéger les terres agricoles de l’expansion urbaine, (ii) évacuer la population en cas de désastres, (iii) conserver la biodiversité, et (iv) inclure les zones sensibles.

La vulnérabilité concernant l’habitat informel et les bidonvilles s’accentue en prenant en compte le cadre socio-économique des habitants. Agir sur ces zones est prioritaire.

Il faut agir pour réduire les vulnérabilités urbaines, sur le moyen et long termes, en créant des plans de sauvegarde, qui seront basés sur les recommandations de cette étude, et qui doivent s’intégrer aux plans d’aménagement urbain.

Le problème de la planification urbaine reste toujours celui de la mise-en-œuvre qui doit être plus rigoureuse ; une meilleure connexion entre le schéma directeur et les plans d’aménagement doit être mise en place (SRAT- SDAU-PA).

2. Concernant la Protection des infrastructures et des zones côtières les discussions se sont déroulées autour des questions suivantes : Comment conserver l’attractivité du littoral si les plages disparaissent? Comment protéger les dernières zones naturelles côtières de la région de Casablanca ? Est-il possible de considérer le « recul stratégique » pour les zones urbaines particulièrement exposées à l’érosion et aux submersions côtières? Peut-on prendre le risque de continuer l’urbanisation du littoral sachant qu’il sera de plus en plus coûteux de la protéger ?

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La première étape afin de protéger les infrastructures, est celle de définir celles qui sont à risque, et de les hiérarchiser par degrés de risque et par importance stratégique.

Ils faut différencier entre les infrastructures qui sont à risque, et les infrastructures qui provoquent ou aggravent les effets de risque.

Il faut analyser l’impact des désastres récents (exemple de Mohammedia) pour en évaluer en détail les couts économiques, ceci serait un élément d’information fort pour les décideurs.

Il y a une étude en cours sur les normes architecturales qui doivent être utilisées pour toute construction dans les zones côtières.

L’interdiction absolue de construction, l’autorisation des projets touristiques à caractère économique fort, la construction légère, ou même les infrastructures à caractère stratégique sont des sujets qui ont été soulevés durant la discussion sur la protection des zones côtières. Le consensus était sur l’importance de minimiser l’urbanisation autant que possible, s’agissant de zones naturelles sensibles tout comme les forêts. La question de la résistance à la spéculation immobilière sur les zones côtières à été également soulevée.

Il est important de créer un système d’incitations pour transférer les infrastructures à risque vers des zones plus protégées.

3. Les questions évoquées concernant les Dispositifs institutionnels d’adaptation sont : Quelles sont les solutions les plus efficaces pour améliorer le système actuel de préparation aux désastres naturels ? Comment incorporer le changement climatique dans la politique de gestion 7

des désastres naturels ? Comment améliorer la prévention dans la gestion des risques naturels?

Comment améliorer la gestion de crise ? Comment mieux intégrer les autorités locales dans la préparation aux désastres naturels ?

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Un système d’alerte doit être établi, et un dispositif institutionnel efficace doit être mis en place, pour la réponse en cas d’alertes. Dans le cas des équipements de santé, un plan d’urgence existe, mais il y a du mal à faire des simulations. Il faut aussi développer des systèmes d’alerte régionaux pour la population pour transformer les messages météorologiques en alertes en temps réel.

Il faut faire des échanges dans le cadre de cette étude, pour apprendre des expériences d’autres pays en termes de réponses aux désastres naturels, mais aussi leurs structurations institutionnelles.

Il ya besoin de créer une entité pour répondre en cas d’occurrence de désastres naturels, et l’équiper de moyens nécessaires.

Concernant le Changement Climatique, il faut concentrer les compétences dans un seul département ministériel, et le doter de ressources nécessaires pour la recherche scientifique, les campagnes d’éducation et d’orientation, ainsi que pour financer des opérations d’adaptation.

D. Prochaines étapes A conclusion du séminaire, il a été convenu ce qui suit : a. Les commentaires officiels des institutions Marocaines seront transmis à la Banque mondiale par écrit d’ici le 31 juillet au plus tard, afin qu’ils soient pris en compte par les Consultants, au même temps que les commentaires de l’équipe de la Banque. b. Ces derniers seront partagés avec les institutions Marocaines responsables selon le même délai. c. Le rapport final de la première phase, une foi finalisé par les Consultants et validé par la Banque mondiale et par les Autorités Marocaines, sera rendu public en ligne sur le site web du projet afin d’en faciliter la diffusion.

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