imaginary landscape. musique nouvelle de silésie
imaginary landscape. nieuwe muziek uit silezië
Deze publicatie kwam tot stand naar aanleiding van het concert Contemporary Sounds of Poland van het Orkiestra Muzyki Nowej (omn) onder leiding van Szymon Bywalec op 4 juli 2015 in arsonic in het kader van het programma Mons-Culturele Hoofdstad van Europa 2015. Mons-Culturele Hoofdstad van Europa 2015 ontvangt het Orkiestra Muzyki Nowej met een programma dat is gewijd aan de nieuwe muziek uit Silezië. Wrocław-Culturele Hoofdstad van Europa 2016 ontvangt het ensemble Musiques Nouvelles met een programma gewijd aan nieuwe muziek uit de Federatie Wallonië-Brussel
Brussel 2015
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imaginary landscape. musique nouvelle de silésie
Publication éditée à l’occasion du concert Contemporary Sounds of Poland de l’Orkiestra Muzyki Nowej (omn) sous la direction de Szymon Bywalec le 4 juillet 2015 à arsonic dans le cadre du programme Mons-Capitale européenne de la Culture 2015. Mons-Capitale européenne de la Culture 2015 accueille l’Orkiestra Muzyki Nowej avec un programme consacré à la musique nouvelle de Silésie. Wrocław-Capitale européenne de la Culture 2016 accueillera l’ensemble Musiques Nouvelles avec un programme consacré à la musique nouvelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Bruxelles 2015
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table des matières Qu’est-ce qui me pousse à jouer de la musique contemporaine ?, par Szymon Bywalec 3 Découvertes et continuation : le Conservatoire de Musique de Katowice et son héritage, par Henryk Cierpioł 6 Un jeune compositeur aujourd’hui, une brique à la main, par Przemysław Scheller 12 Quelques festivals polonais de musique contemporaine 16 remerciements Nos remerciements vont aux auteurs des articles pour leur disponibilité et leur amabilité. Alicja Molitorys de l’Orkiestra Muzyki Nowej, Fabienne Wilkin de l’ensemble Musiques Nouvelles et Anna Iwanicka du Centre Polonais d’Information Musicale (Polskie Centrum Informacji Muzycznej, polmic) ont été d’une aide considérable dans la réalisation du projet dont cette brochure est une émanation. Qu’elles en soient ici remerciées. Merci également à l’Association Musicale de Silésie (Śląskie Towarzystwo Muzyczne), grâce à qui cette publication a pu voir le jour. Merci encore à Przemysław Scheller pour nous avoir permis d’utiliser le titre de son œuvre Imaginary Landscape comme surtitre de cette brochure. Nous voudrions remercier tout particulièrement Jean-Paul Dessy, directeur de l’ensemble Musiques Nouvelles, ainsi que Szymon Bywalec, directeur de l’Orkiestra Muzyki Nowej, pour leurs initiatives dans le domaine de la musique contemporaine et plus particulièrement dans la réalisation des concerts de Mons (2015) et de Wrocław (2016).
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Qu’est-ce qui me pousse à jouer de la musique contemporaine ? La réponse la plus simple à la question posée dans le titre est peut-être la suivante : parce que c’est la musique qui est le plus en rapport avec la réalité qui m’entoure. Elle est liée aux événements sociaux et politiques, elle est liée aux nouvelles découvertes scientifiques, à une nouvelle vision du monde influencé par elles, par les guerres, les attentats ou les persécutions, mais également par l’altruisme, le dévouement et le don de soi. Je suis un homme qui veut vivre ici et maintenant, qui veut vivre consciemment. Je ne peux pas, je ne veux pas rester indifférent à ce qui se passe autour de moi. C’est ce monde que la musique nouvelle tente de présenter, ou en tout cas une partie. Elle en crée une image caractérisée par le regard personnel et la sensibilité individuelle de son créateur, le compositeur. Une image enrichie de ses émotions, de ses pensées personnelles, de son interprétation individuelle. Le tout présenté à travers un langage des plus abstraits, celui des sons, des bruissements et des craquements, celui des phénomènes accoustiques. C’est son manque d’évidence qui rend cette matière musicale gracieuse, cela lui permet de mobiliser un grand nombre d’images, d’associations, de ressentis. Elle porte toutefois en elle le danger que le langage créé soit incompréhensible pour l’auditeur, ce qui signifierait que son message serait illisible. C’est quelque chose qui m’attire dans la musique contemporaine. Cette découverte de nouveaux mondes musicaux, cette incertitude et en même temps ce frisson de la découverte, de l’idée que, peutêtre, après le virage, derrière le sommet, je retrouverai une contrée nouvelle, une contrée fascinante et inconnue que je pourrai étudier, que je pourrai raconter différemment, que je pourrai même habiter.D’autre part, toute exécution d’œuvre, et en particulier une avant-première, portent en elle une incertitude. Il y a dans la préparation d’une nouvelle œuvre quelque chose d’une antique officine d’alchimiste. Nous avons une nouvelle recette (la partition de l’œuvre), nous avons un but (son exécution, c’est-à-dire le fait de donner une forme sonore réelle à une œuvre qui n’existe que dans une version idéale sous la forme d’une annotation de notes), nous avons les ingrédients nécessaires (sous la forme des sons
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produits par d’excellents musiciens), nous avons encore l’espace dans lequel l’événement aura lieu (la salle de concert), nous avons enfin un récepteur (l’auditeur) ainsi que, comme c’est souvent le cas dans la musique contemporaine, un partenaire d’exécution. L’effet final dépendra toutefois de bien d’autres éléments, tant physiques que psychiques, il n’est pas complètement prévisible. Une autre comparaison, que je fais régulièrement, m’est venue à l’esprit dans le processus d’élaboration de l’une de ces « œuvres difficiles », lorsque, après les premiers jours de répétition individuelle, les musiciens renvoient leurs partitions avec la courte annotation « injouable », que durant les premières répétitions de l’orchestre il est difficile de définir et de comprendre la forme de l’œuvre, qu’après une semaine ou deux d’exercices nous avons toujours l’impression que nous ne sommes qu’au début du chemin ; cette comparaison, c’est celle avec une expédition dans l’Himalaya. Le but est d’atteindre le sommet, de voir de ses propres yeux ce qui a été donné à voir à peu de gens, de vaincre sa propre lourdeur et sa propre faiblesse, d’atteindre les limites de ses possibilités physiques et intellectuelles. Et pourtant, à un moment, quelque chose semble se produire, les musiciens commencent à comprendre intuitivement l’œuvre dont il est question, ce qui semblait impossible et incompréhensible devient simple, les choses se disposent en un tout logique – nous dépassons un col de haute Montagne et une vue à couper le souffle s’ouvre à nous. Cela en valait donc la peine ! Mais que se passe-t-il lorsque nous ne parvenons pas à passer outre cette barrière, que ce moment « d’ouverture » ne se produit pas ? Comme dans tous les domaines, il arrive que les tentatives ne soient pas couronnées de succès, c’est comme ça. Mais pour qu’un progrès puisse tout de même avoir lieu, pour que de nouveaux espaces puissent être découverts, il faut faire des tentatives. Le programme présenté à arsonic, la Maison de l’Ecoute de Mons, comprend des œuvres de compositeurs polonais qui ont fait leurs preuves sur la scène internationale, notamment sur celle de la Tribune internationale des compositeurs de l’unesco – 3 for 13 (3 pour 13) de paweł mykietyn et Not I d’agata zubel – mais également Małe requiem dla pewnej Polki (Petit requiem pour une certaine Polonaise) d’henryk mikołaj górecki, le nestor de la musique contemporaine polonaise, ainsi que des pièces de
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deux autres compositeurs silésiens, jarosław mamczarski et le tout jeune przemysław scheller. Nous avons l’espoir que le programme sera représentatif de la réalité de notre patrie telle qu’elle est vue à travers les yeux des compositeurs, cette patrie qui s’est ouverte au monde après des années de communisme, qui a commencé à se développer dynamiquement en absorbant ce à quoi elle n’avait pas accès derrière le rideau de fer tout en partageant en retour ses acquis culturels. Qu’il sera également à même de présenter notre « petite patrie », la Silésie, terre d’industries lourdes, de forges, de mines et de centrales électriques qui, en conséquence des transformations économiques, a vécu un séisme social comparable à celui que connut l’Angleterre de Margaret Thatcher (1982–1984) et aimerait faire de son bassin industriel un centre de haute culture. J’espère qu’à l’écoute de ce concert vous pourrez prendre contact « musicalement » avec la réalité qui nous entoure, avec sa diversité et sa complexité, quelques fois avec ses difficultés et ses problèmes, avec sa nudité et son vide, mais également avec l’éclat du « génie » du progrès, avec la joie et l’humour. Avec sa beauté, tout simplement. Szymon Bywalec Chef d’orchestre, directeur de l’Orkiestra Muzyki Nowej, directeur artistique du festival Musica Polonica Nova et membre de l’équipe de programmation du festival Warszawska Jesień. Diplômé du Conservatoire de Musique Karol Szymanowski de Katowice, il y est actuellement enseignant.
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découvertes et continuation : le conservatoire de musique de katowice et son héritage Le Conservatoire de Musique Karol Szymanowski de Katowice, le chef-lieu de la Voïvodie de Haute-Silésie, mérite que l’on s’intéresse de plus près à ses succès dans le domaine de la musique contemporaine. D’un point de vue extérieur, le point culminant des réalisations des musiciens de cet établissement est une œuvre qui connut un succès mondial : la Troisième symphonie, dite « Symphonie des chants plaintifs », de Henryk Mikołaj Górecki (1933–2010). Composée par celui qui est peut-être le plus célèbre des compositeurs du cénacle de Katowice, elle s’est faite connaître depuis la moitié des années 1970 à travers la vente de plus d’un million de disques, notamment de la version enregistrée par la soprano britannique Dawn Upshaw accompagnée du London Sinfonietta sous la direction de David Zinman. H. M. Górecki concentra dans son œuvre de nombreuses inspirations caractéristiques des activités artistiques que les créateurs silésiens, y compris ceux de la plus jeune génération, n’ont cessé d’entreprendre. Son professeur et maître fut le célèbre symphoniste, compositeur et organiste polonais Bolesław Szabelski (1896–1979). Avant la Henryk M. Górecki Seconde Guerre mondiale déjà, B. Szabelski avait été désigné et recommandé pour une carrière au Conservatoire de Katowice par Karol Szymanowski (1882–1937) Karol Szymanowski lui-même, Szymanowski auprès de qui est le compositeur qui introduisit il avait appris la composition à Varsovie et de qui il était véritablement la musique polonaise l’un des peu nombreux, mais très appréciés, étudiants. dans le courant global des tendances Dans cette logique de filiation, un étudiant de la artistiques du xxe siècle. Lorsque la classe de composition de H. M. Górecki eut avec celui-ci Pologne recouvrit son indépendance un rapport privilégié : il s’agit d’Eugeniusz Knapik (°1951) en 1918, ce grand propagateur de la dont l’activité artistique et pédagogique est intégralement musique contemporaine travailla à associée à l’école silésienne de composition. moderniser les productions musiLe symphoniste Bolesław Woytowicz (1899–1980) cales de son époque et à actualiser les méthodes de leur enseignement. est un compositeur de la même génération que B. Szabelski, Il fut le directeur du Conservatoire lié comme lui au Conservatoire de Katowice. Etudiant de de Musique de Varsovie entre 1927 et Nadia Boulanger à Paris, c’est véritablement lui qui donna
Au centre de la carte musicale de la Silésie se trouve le Conservatoire de Musique Karol Szymanowski de Katowice. En furent entre autres recteurs Bolesław Woytowicz (1946), Henryk Mikołaj Górecki (1975–1979), Jan Wincenty Hawel (1981–1987, 1990–1996) et Eugeniusz Knapik (2002–2008). C’est actuellement Tomasz Miczka qui est recteur de ce qui s’appelle officiellement, après de nombreuses changements, l’Académie de Musique Karol Szymanowski de Katowice (Akademia Muzyczna im. Karola Szymanowskiego w Katowicach). www.am.katowice.pl
1932 ; il décida en 1936 de venir travailler à Katowice mais il fut emporté par la maladie avant de réaliser ses ambitions. En hommage à son action et à son œuvre, le Conservatoire de Katowice porte son nom.
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Eugeniusz Knapik
une impulsion européenne au milieu musical silésien de l’entredeux-guerres. Fin connaisseur des techniques de composition doublé d’un pianiste excellent, distingué lors de la première édition du Concours de piano Frédéric Chopin de Varsovie en 1932, il fut le formateur de nombreux compositeurs silésiens. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Haute-Silésie était une région particulièrement industrialisée et urbanisée, mais c’était également une région intensément tournée vers la musique. Durant les vingt années de l’entre-deux-guerres, plus de 300 chœurs et orchestres y furent en effet répertoriés. En 1929 vit le jour une école supérieure qui n’avait ni un profil humaniste ni un profil techique : le Conservatoire de Musique de Katowice. Ce fut un événement de taille européenne. La présence dans cet établissement de personnalités telles que B. Szabelski et B. Woytowicz favorisa rapidement l’éruption de talents dont les réalisations artistiques commencèrent à essaimer sur les scènes européennes.
Le rayonnement musical du Conservatoire de Katowice traversa la période difficile de la Seconde Guerre mondiale. Une jeune génération qui débuta au lendemain de la guerre vint grossir les rangs des compositeurs déjà établis. Au début des années 1950 Wojciech Kilar arriva à Katowice Wojciech Kilar (1932–2013) qui entama ses études dans la classe de composition de B. Woytowicz. Quant à H. M. Górecki, il sortit de la classe de B. Szabelski avec les plus hauts résultats. Leurs compositions, avant-gardistes pour l’époque, L’Orchestre Symphonique National furent exécutées par les chefs d’orchestre polonais de la Radio Polonaise de Katowice les plus célèbres, tous liés à l’Orchestre Symphonique (Narodowa Orkiestra Symfoniczna National de la Radio Polonaise de Katowice (Narodowa Polskiego Radia w Katowicach, nospr) Orkiestra Symfoniczna Polskiego Radia w Katowicach, vit le jour en 1935 à Varsovie. il fut nospr) : Witold Rowicki (1914–1989), son premier créé et dirigé jusqu’à l’éclatement directeur artistique d’après-guerre, Grzegorz Fitelberg de la Seconde Guerre mondiale par (1879–1953), l’ami de K. Szymanowski qui fut à la tête Grzegorz Fitelberg. Son rôle dans la de l’orchestre après son retour en Pologne en 1947, propagation de la musique polonaise contemporaine est absolument pré- puis Jan Krenz (°1926), Bohdan Wodiczko (1911–1985), pondérant. Le directeur artistique et Kazimierz Kord (°1930), Jerzy Semkow (1928–2014), chef d’orchestre actuel est Alexander Jerzy Maksymiuk (°1936), Gabriel Chmura (°1946) et Liebreich. Il est aidé dans ses tâches d’autres encore. par de grands noms de la musique polonaise : Jerzy Semkow, qui a le rôle de conseiller artistique, ainsi que Stanisław Skrowaczewski, chef d’orchestre invité, et Jan Krenz, chef d’orchestre d’honneur. www.nospr.org.pl
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Ces chefs d’orchestre inscrivaient régulièrement des œuvres des compositeurs silésiens au répertoire du nospr, joué tant en Pologne que lors de leurs nombreuses tournées à travers l’Europe, les Etats-Unis et le Japon. D’autres compositeurs encore, appartenant à la jeune génération d’après-guerre, lièrent eux aussi leurs attentes et leurs ambitions artistiques aux personnalités artistiques et pédagogiques de la trempe de B. Szabelski et B. Woytowicz. Ces personnalités revêtent une grande importance pour l’ensemble de la musique polonaise. Citons Tadeusz Baird (1928–1981), célèbre Witold Szalonek symphoniste lié également au milieu artistique varsovien, auteur du Concerto lugubre (1976) et d’une Troisième Symphonie acclamée (1968) ; Witold Szalonek (1927–2001), professeur de composition à la Hochschule der Künste de Berlin qui reçut, pour son œuvre riche et variée, le titre de Docteur Honoris Causa de l’une des plus anciennes universités d’Allemagne, l’Université Wilhelm de Józef Świder Münster ; Józef Świder (1930–2014), pianiste et théoricien de la musique qui étudia la composition avec B. Woytowicz, et qui est, parmi les créateurs polonais, l’un des plus joués dans le domaine de la musique chorale et d’opéra. Il serait dommage de passer Le Festival International de Mu- sous silence des élèves de B. Szabelski tels que Zbigniew sique Contemporaine Warszawska Bargielski (°1937), toujours actif, Jan Wincenty Hawel Jesień (Automne de Varsovie) vit le (°1936), Edward Bogusławski (1940–2003) ou encore jour en 1956 grâce aux efforts coura- Aleksander Glinkowski (1941–1991), qui étudia également geux de Tadeusz Baird et Kazimierz la composition au Conservatoire de Paris sous la direction Serocki. Cette grande réussite cultu- de Iannis Xenakis. relle est depuis cette date un événeLes œuvres des compositeurs silésiens, dans leur ment riche d’actualités sur l’état de interprétation par le nospr ou par des formations de la création musicale mondiale tout chambre, furent présentées lors de festivals polonais et en s’imposant comme pépinière de internationaux, mais d’abord et surtout lors du festival talents en Pologne. Après la chute du Warszawska Jesień (Automne de Varsovie), le Festival communisme, il resta une chambre International de Musique Contemporaine de Varsovie, et d’écho des tendances contemporaines et la jeune génération y trouve ce depuis le début de son existence. A la charnière des années 1960 et 1970, ces compotoujours les impulsions créatrices à la siteurs, qui gravitaient tous autour du Conservatoire de hauteur de leur talent. Des œuvres Katowice et étaient considérés comme formant un groupe composées par Witold Lutosławski (1913–1994), Krzysztof Penderecki artistique informel, consolidèrent dans la conscience des (°1933), Henryk Mikołaj Górecki amateurs de musique contemporaine un langage propre, (1933–2010) ou encore Bogusław rapidement devenu reconnaissable. Un langage créé par Schaeffer (°1929) ne se limitèrent pas à entrer dans le répertoire de la musique avant-gardiste mondiale, elles commencèrent également à l’influencer. www.warszawska-jesien.art.pl
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l’immédiateté et la spontanéité des émotions exprimées à travers une musique qui suivait les tendances européennes de l’époque. Cette dimension de leur œuvre renvoyait à une sphère sonore fortement mise en évidence. C’était l’époque de la domination de l’avant-garde, de l’exploration débridée du large spectre de l’espace sonore, ce qui brisait par là de nombreux principes qui guidaient jusqu’alors les compositeurs silésiens chacun à sa manière. Ces artistes étaient toutefois à la recherche de leur propres indentifications stylistiques, ils étaient indépendants intérieurement et spirituellement, malgré les conditions politiques dans lesquels il leur était donné de vivre et de composer. Partout en Europe de l’Est, la véritable liberté ne pouvait être qu’intérieure. La volonté de la conserver intacte poussa très tôt les artistes à revaloriser leur sensibilité, leur système de valeurs, et par là le langage dans lequel ils composaient. Pour écrire sa Deuxième symphonie, dite « Symphonie Copernicienne », H. M. Górecki se tourna vers les traditions et les sources de sa culture nationale et y introduisit des motifs tirés de chœurs grégoriens. Il resta fidèle à ces inspirations jusque dans ses dernièrs œuvres. C’est à ces mêmes conclusions créatrices que parvint également W. Kilar, l’auteur de la tétralogie montagnarde Krzesany-KościelecOrawa-Siwa mgła (1974–1979), pièce dans laquelle, à la suite de K. Szymanowski, il donna aux trames folkloriques une dimension personnelle. Dans sa musique, notamment dans ses poèmes musicaux tels que Exodus (1981) et Angelus (1984), pointe une forte influence religieuse. A côté de cette production, il s’adonna à sa passion pour le cinéma : on lui doit la bande-son de plus de 130 films, dont Dracula de Francis Ford Coppola (1992), Portrait de femme de Jane Campion (1996), Le Pianiste de Roman Polański (2002) ou encore Katyń d’Andrzej Wajda. W. Szalonek, l’inventeur des « sons combinés » sur instruments à vent de la famille des bois, prit un virage esthétique particulier dans ses dernières œuvres en insistant sur la « tradition » et la « continuation », ce dont témoigne le mieux son concerto Hautbois mon amour pour hautbois solo, deux harpes, timbales et orchestre à cordes (1999). Il ne fallut point attendre pour qu’apparurent au sein de l’école supérieure de musique de Katowice de nombreux adeptes enthousiastes de l’art de la composition, attirés qu’ils étaient par le renforcement de la position artistique des compositeurs des
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générations précédentes et des succès qu’ils rencontraient. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les élèves des classes de H. M. Górecki et de J. Świder. Parmi les étudiants du premier se trouve l’incontournable E. Knapik qui, sur commande de Gerard Mortier, alors directeur du Théâtre royal de la Monnaie, composa la musique de la trilogie The Minds of Helena Trubleyn sur un livret de Jan Fabre ; la première partie fut dévoilée au Vlaamse Opera d’Anvers en 1990. A son œuvre pour opéra, ajoutons également une autre de ses grandes réalisations, Moby Dick, sur la base du roman d’Herman Melville (2012). Andrzej Krzanowski (1951–1990) sortit lui aussi de la classe de composition de H. M. Górecki dans les années 1970. Cet accordéoniste fut un innovateur dans le domaine de la musique nouvelle. Aleksander Lasoń (°1951), qui étudia quant à lui auprès de J. Świder, fut récompensé à de nombreuses reprises, notamment par le Prix Ludwig van Beethoven de la ville de Bonn pour sa Deuxième symphonie concertante pour piano et orchestre. Leurs succès s’étant vu confirmés par l’épreuve de nombreux concerts dans de prestigieuses institutions musicales d’Europe et d’Amérique, ces compositeurs menèrent leur activité pédagogique sur le principe du « passage de relais » à la génération suivante, ce qui a favorisé la cristallisation d’une nouvelle vague « silésienne » de compositeurs. Plusieurs de ces jeunes musiciens de la Génération ’70, Aleksander Nowak (°1979) notamment, lièrent leur destin à leur Alma mater, le Conservatoire Karol Szymanowski de Katowice. D’autres sont partis réaliser leurs rêves et leurs idées créatrices sur le sol américain, ce qui est le cas du fils de H. M. Górecki, Mikołaj Górecki (°1971), qui suit le chemin emprunté par son père dans les domaines de la création et de l’esthétique. C’est le cas également de Krzysztof Wołek (°1976), un représentant du courant de la Live electronics music qui étudia la composition auprès d’E. Bogusławski au Conservatoire de Musique de Katowice puis au Conservatoire royal de La Haye. K. Wołek est actuellement le directeur du Studio de Musique électronique de l’Université de Louisville, aux Etats-Unis. Piotr Radko (°1957), également sorti de la classe d’E. Bogusławski, travaille quant à lui à Düsseldorf.
On associe généralement l’école silésienne de composition à l’hériage artistique de la « Génération de Stalowa Wola » qui, en 1975–1976, fit ses débuts dans cette ville lors du Festival « Jeunes Musiciens pour une Ville jeune » (Młodzi Muzycy Młodemu Miastu). Connus également sous le nom de « Génération ’51 », référence à leur année de naissance, Andrzej Krzanowski, Eugeniusz Knapik et Aleksander Lasoń rejetèrent l’esthétique avant-gardiste pour associer harmonieusement leur nouveauté à la tradition.
Aleksander Lasoń
Aleksander Nowak
Mikołaj Górecki
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Au vu de ces succès indéniables et de la présence récurrente des œuvres de compositeurs polonais au programme de prestigieux festivals consacrés à la « Nouvelle Musique », on a bien l’impression que les impulsions créatives initiées par Karol Szymanowski, ces impulsions qui s’inscrivaient dans le courant général de la création européenne de la première moitié du xxe siècle et qui prennent tant de valeur lorsqu’elles sont interprétées, ces impulsions appréciées par des artistes de l’envergure de Pierre Boulez ou de Sir Simon Rattle, conduisent toujours les compositeurs liés à Katowice et à la Haute-Silésie et continuent de donner naissance à de nouvelles œuvres et à des présentations scéniques. Elles resteront très certainement présentes dans la conscience et les impressions des auditeurs de nombreux pays du Vieux Continent. Henryk Cierpioł Journaliste musical, chef de la rédaction musicale de Radio Katowice. Il poursuivit ses études au Conservatoire de Musique Karol Szymanowski de Katowice où il enseigne actuellement.
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un jeune compositeur aujourd’hui, une brique à la main Cela se passe sur piste de ski en Pologne. Ayant considérablement devancé mon groupe, je me décide à remonter seul au sommet. Un homme, que je ne connais pas, monte dans le télésiège dans lequel je me suis installé. Après avoir passé un court instant à épousseter la neige de nos vestes sous le bourdonnement monotone de l’appareil, celui-ci émet un bruit grinçant, se met à gronder... puis se tait. Suspendus au-dessus du sol, nous engageons spontanément la conversation : – Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? – demande l’inconnu après que nous avons épuisé les remarques d’usage faites dans ces circonstances au sujet de la qualité des mécanismes des remontepente, des prix des pass et de la météo peu agréable. – Je compose. – dis-je laconiquement. – Vous composer ? Des bouquets, vous voulez dire ? – répond le skieur, honnêtement surpris. – Non, de la musique. Je suis compositeur. – fais-je en cachant un petit sourire. Je sais par avance où nous menera cette conversation. – Ah ! Je me suis toujours demandé à quoi ils servaient, ces compositeurs. Les gens de l’orchestre ont des partitions, ils savent ce qu’il doivent jouer, et eux, ils sont là debout, à bouger les bras... – Je vous arrête : d’habitude, ce sont les chefs d’orchestre qui s’occupent de ça. – dis-je en comprimant mon amusement. Moi, j’écris de la musique qu’un orchestre jouera par après. – Vraiment ? Il y a encore quelqu’un qui fait ça depuis Beethoven ? Ce n’est pas le premier exemple, bien que c’en soit le plus spectaculaire, de l’étonnement qu’éveille la révélation de ma profession. Qu’est-ce qui peut bien pousser un jeune homme à lier sa vie à quelque chose d’aussi difficile, d’aussi hemétique que la musique contemporaine ? Pour trouver ne fût-ce qu’une partie de la réponse, il faut diviser cette question en deux parties. D’abord se demander pourquoi les hommes composent ; ensuite se demander pourquoi ils se décident à poursuivre une vie de compositeur professionnel. Le besoin de créer est aussi vieux que l’humanité. Même l’homme de Néandertal créait de l’art, la grotte de Nerja en Espagne
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nous le prouve. Qu’est-ce qui nous étonne ? Est-ce le fait que, malgré la richesse des chefs-d’œuvre que nous fournit l’histoire, ceux de Machault, d’Ockeghem, de Palestrina, de Bach, de Mozart, de Beethoven ou de Chopin, il se trouve encore des gens qui ressentent l’impératif artistique de la création ? Certains, semble-t-il, ne peuvent se satisfaire de ce qui a été créé jusqu’ici et veulent insérer la brique qui porte leur nom dans le Temple des Grandes Réalisations Humaines malgré que celui-ci semble depuis longtemps terminé. Regardons ce Temple avec les yeux de ce compositeur une brique à la main. Il voit l’image harmonieuse d’une culture en évolution depuis de nombreux siècles. Il voit des rotondes romanes d’un côté et de l’autre les flèches des tours gothiques, il voit des absides, des cloîtres et des portiques... Tout passe naturellement de l’un à l’autre, mais chaque centimètre de cette construction en briques semble avoir été touché par la main d’un maître d’une époque passée, lointaine. A la vue de ce Temple, on a le souffle coupé de ravissement. Et ce qui est caché n’en est pas moins important. Que ne voit pas notre artiste ? Il ne voit pas ce qui, à travers les siècles, a été laissé de côté. Les tentatives infructueuses, les expérimentations risquées, les éléments incohérents... Tout ce qui se cache à son regard comme à celui de tous ceux qui observent. Sur l’aire de la catastrophe artistique a pourtant poussé l’arc du triomphe final. Et maintenant, lui, l’Artiste, sous les yeux de la foule, des critiques et des censeurs, des créateurs concurrents, de l’équipe de construction, il doit inventer quelque chose qui ne soit pas simplement beau, il doit inventer quelque chose qui soit également exceptionnel, compréhensible et réalisable. Chaque essai infructueux sera scrupuleusement noté dans les magazines de niche... C’est à cela qu’en furent réduites dernièrement les jolies expériences des spectralistes1 ; elles auraient pu passer 1. Le spectralisme est un courant pour organiques, végétales, presques vivantes. Il y a les musical qui se base sur l’harmonie, chapelles dédiés à la prière et à la méditation jouant la mélodie, la forme et le rythme avec le clair-obscur des compositeurs du minimalisme du spectre sonore. Initié en France spirituel.2 Il y a les appartements de George Crumb, dans les années 1970, ses plus emplis de symboles géométriques qui semblent sortir grands représentants sont Tristan tout droit d’une scène de théâtre ; il y la salle d’Olivier Murail et Gérard Grisey. Messiaen, remplie d’authentiques chants d’oiseaux ; il 2. Dénomination informelle des comy a celle de Fausto Romitelli, qu’on dirait faite de cire positeurs qui se réfèrent à une spiritualité, prise au sens large, mais qui se distinguent toutefois par leur langage sonore propre. Par ex. Arvo Pärt, Sofia Goubaïdoulina, Henryk Mikołaj Górecki, La Monte Young.
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fondue... Tous ces espaces apparurent il y a un instant à peine, mais ils ont acquis la reconnaissance des gens et plus personne n’imagine maintenant les détruire. Il y a pourtant le chantier de la jeune génération. On a l’impression qu’un bulldozer tourne perpétuellement autour de l’équipe de construction. Ce que les maçons élèvent est aussitôt mis à bas, continuellement, en parfaite synchronisation. C’est à cet endroit précisément que se tient le jeune compositeur, une brique à la main, qui se demande où la placer pour commencer la construction de quelque chose de neuf et ainsi se faire remarquer. Peut-être devrait-il la lancer ? D’accord, mais où ? La lancer sur quelque chose ? Ou sur quelqu’un ? La musique contemporaine est perçue, souvent non sans raison, comme un incompréhensible enchevêtrement de caricatures ineptes. C’est ce qui arrive lorsque dans les salles de concert retentit une musique qui n’a pas passé le test suprême, le test du temps. Nous n’avons accès aujourd’hui qu’aux œuvres les plus prestigieuses des époques passées, à celles qui ont été jouées, éditées, commentées. Les œuvres contemporaines sont privées de ce « filtre ». La quantité d’expérimentations ratées doit-elle nous empêcher de continuer à tenter de créer quelque chose de nouveau et de beau ? Qu’est-ce qui pousse les jeunes à entreprendre des études de composition et à passer sa vie à composer ? Souvent – et c’est mon cas – ils vivent dans une ignorance propre à la jeunesse sans même se rendre compte de cet appel qui s’empare d’eux. Ils écrivent des œuvres remplies jusqu’à ras-bord de poncifs, romantiques ou d’avant-garde, chariés par le fleuve de l’histoire tout en étant convaincus de leur originalité. Ils peuvent également avoir la conviction qu’ils sont des compositeurs géniaux et que les études ne leur serviront qu’à attirer l’attention de quelqu’un qui en avertira le monde entier. Une décision prise durant sa jeunesse n’est jamais vraiment consciente, à cet âge-là le savoir est limité et la connaissance de la vie plutôt maigre. Mais si toutefois elle a été prise par conviction, c’est qu’elle n’est peut-être pas complètement dénuée de raison. Arrive naturellement cette question qui me fut souvent posée par différents membres de ma famille (généralement avec des profils d’ingénieur) lorsque j’acquis une certaine maturité :
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est-ce que je ne pourrais pas considérer la composition comme un hobby et m’occuper d’autre chose sur un plan professionnel ? On peut être peintre amateur, écrivain pour le tiroir, sculpteur du dimanche, mais peut-on être compositeur par passe-temps ? La seule chose qui différencie le créateur de musique des autres artistes (ce qui implique d’ailleurs l’exclusion de l’option du passetemps) réside en ceci qu’il faut nécessairement qu’il y ait des intermédiaires entre le compositeur et l’auditeur : les interprètes. Ce n’est pas dans le silence domestique qu’on trouve des musiciens pour exécuter une œuvre.3 Pour cela, il faut se plonger dans le 3. Il y a bien sûr des exceptions. Et je milieu. L’alternative est donc toute simple : c’est tout ne parle pas de ceux qui compo- ou rien. sent de la musique électronique Henryk Mikołaj Górecki, le Maître de Katowice, chez eux et se concentrent plutôt l’a clairement expliqué à un jeune compositeur : « Si tu sur la musique commerciale. peux te passer de musique deux, trois jours, tu ferais mieux de ne pas t’occuper de composition. Mieux vaut pour toi de passer du temps avec une fille ou à boire un verre. » Mieux vaut pour toi, mais aussi pour l’auditeur. Si toutefois tu ne peux pas vivre sans composer, alors ne fais aucun compromis. Il y a encore plein de places libres dans le Temple des Grandes Réalisations Humaines. Przemysław Scheller Compositeur, connaisseur et collectionneur d’instruments ethniques. Diplômé du Conservatoire de Musique Karol Szymanowski de Katowice en 2014. Lauréat de prix et de concours en Pologne et ailleurs.
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Quelques festivals polonais de musique nouvelle Varsovie
Warszawska Jesień (Automne de Varsovie), Festival International de Musique Contemporaine Il s’agit du plus ancien festival polonais consacré à la musique contemporaine ; il est également l’un des plus importants au monde dans ce domaine. Durant plusieurs dizaines d’années, il fut le seul événement de ce genre en Europe centrale et orientale. Plus d’informations sur son rôle dans le développement de l’école polonaise de composition dans le texte de H. Cierpioł. direction artistique : Zbigniew Wielecki prochaine édition : 18–26 septembre 2015 www.warszawska-jesien.art.pl
Varsovie
Łańcuch (Chaîne), Festival consacré à l’œuvre de Witold Lutosławski Mis en place en 2004 par l’Association Witold Lutosławski (Towarzystwo im. Witolda Lutosławskiego), ce festival monothématique dédié à l’héritage musical de W. Lutosławski présente celui-ci dans le contexte plus large de la musique européenne contemporaine. direction artistique : Roman Rewakowicz prochaine édition : janvier 2016 | www.lutoslawski.org.pl
Wrocław
Musica Polonica Nova Cette biennale créée en 1961 rassemble les compositeurs polonais depuis l’époque de la « deuxième vague » des années 1960 jusqu’à la « jeune génération » du xxie siècle. Les compositeurs de Haute-Silésie et de Wrocław sont très présents sur les estrades du festival. L’édition 2016 fait partie du programme musical de Wrocław-Capitale européenne de la Culture. direction artistique : Szymon Bywalec prochaine édition : printemps 2016 | www.musicapolonicanova.pl
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Wrocław
Musica Electronica Nova (men), Festival International de Musique électro-accoustique Cette biennale associe à différents courants de la musique électronique (de l’étude à l’improvisation) des formes variées de performances, le théâtre, la dance et l’art vidéo. Le men, créé en 2005, est organisé par le Forum National de la Musique (Narodowe Forum Muzyki). Des sonneries de téléphone composées par les participants sont téléchargeables sur son site internet ! direction artistique : Elżbieta Sikora prochaine édition : printemps 2017 www.musicaelectronicanova.pl
Poznań
Poznańska Wiosna Muzyczna (Printemps Musical de Poznań) Ce festival gratuit a pour vocation de présenter la production et les musiciens du milieu musical de Poznań. Depuis sa création en 1961, son programme se caractérise par la confrontation de la nouveauté et de la modernité, de la création locale à la production internationale. direction artistique : Artur Kroschel prochaine édition : printemps 2016 | www.wiosnamuzyczna.pl
Katowice
Festiwal Prawykonań (Festival des Avant-premières) Festival dont la particularité est de présenter pour la première fois des œuvres de compositeurs polonais qui n’ont jamais été jouées. Cette biennale a lieu au siège de l’Orchestre Symphonique National de la Radio Polonaise de Katowice (nospr). direction artistique : Joanna Wnuk-Nazarowa prochaine édition : printemps 2017 | www.festiwalprawykonan.pl
Cracovie
Międzynarodowy Festiwal Kompozytorów Krakowskich (Festival international des Compositeurs cracoviens) Il présente depuis 1989 la création professionnelle de compositeurs de Cracovie, des étudiants aux artistes plus connus. Son programme éducatif est réalisé en collaboration avec le Conservatoire de Musique de Cracovie et l’Université Jagellone. direction artistique : Marcel Chyrzyński prochaine édition : printemps 2016 | www.zkp.krakow.pl
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Cracovie
Sacrum Profanum Ce festival né en 2003 mêle la musique classique à d’autres courants de la musique contemporaine pour explorer toute la richesse des sonorités de la musique du xxe siècle. Les œuvres mises à l’honneur proviennent chaque année d’un pays différent. direction artistique : Filip Berkowicz prochaine édition : septembre 2015 | www.sacrumprofanum.com
Mer Baltique Russie
Lituanie
Belarus
Allemagne
Varsovie
Poznań Wrocław Katowice
Cracovie République tchèque
Ukraine Slovaquie
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auteurs : Szymon Bywalec, Henryk Cierpioł, Przemysław Scheller conception et développement : Maria Winiarska rédaction : Jeremy Lambert, Natalia Mosor, Maria Winiarska traduction : Jeremy Lambert, Alexandre Popowycz, Thomas Vanhauwaert projet graphique : Tomasz Bierkowski L’Institut Polonais – Service Culturel de l’Ambassade de Pologne à Bruxelles a pour but principal de faire connaître l’histoire, la langue et la culture polonaises en Belgique ainsi que d’y présenter l’actualité intellectuelle et artistique polonaise. Son travail consiste à encourager les échanges entre la Pologne et la Belgique dans le domaine de la culture, de l’éducation et des sciences humaines et exactes. Il œuvre à assurer la présence de la culture polonaise en Belgique et à cette fin il collabore tant avec des institutions et des ong belges qu’avec des festivals, des asbl, etc. L’Institut Polonais – Service Culturel de l’Ambassade de Pologne à Bruxelles est membre de eunic Bruxelles – Réseau Européen des Instituts Culturels Nationaux. www.culturepolonaise.eu www.facebook.com/PolishCultureBrussels twitter : @PLInst_Brussels
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