Combining science, arts and society, the Risk inSight exhibition aims to show risks and to highlight why and how they are playing an increasingly important role in modern societies. The exhibition space is divided into four thematic sections: identifying risks, living with risks, debating risks and handling risks. Visual and sound installations, photographs, video modeling, interactive interfaces and a documentary film will dialogue with a series of scientific contributions from all walks of scientific life in order to share researchers’ questions with a broad audience.
P re s s e s p o l y te c hni q ue s e t univers ita ires rom a n des
Ancey Christophe Arborino Tony Baumgartner Marc Beyer Katrin Bourg Dominique Bourrier Mathilde Brühwiler Eugen Burton-Jeangros Claudine Buttler Alexandre Chateauraynaud Francis Cudré-Mauroux Christian Du Pasquier Eric Egner Heike Eloy Grégoire Filipovic Damir Florin Marie-Valentine Forró Zalán Galland Jean-Pierre Gilbert Claude Hausmann Peter Howell Lee Jacquinod Florence Kaufmann Alain Latour Bruno Lépine Estelle Loat Roberto Meunier Axel Novakovic Gordana November Valérie Perez Gilles Pitteloud Mélanie Renn Ortwin Sornette Didier Thalmann Philippe Trono Didier Venturini Tommaso Wicky Raymond Yaneva Albena
Valérie November
Sous la direction de Valérie November
Avec les contributions de
Sous la direction de Valérie November
De type sciences/arts/société, l’exposition Risk inSight veut faire réfléchir sur les risques et met en évidence pourquoi et comment ceux-ci jouent un rôle grandissant dans nos sociétés contemporaines. L’espace d’exposition s’articule en 4 modules thématiques : identifier les risques, habiter les risques, débattre des risques, vivre avec les risques. Installations visuelles et sonores, photographies, modélisations vidéo, interfaces interactives et film documentaire sont mis en dialogue avec une série de contributions de tous horizons scientifiques, pour partager les questionnements des chercheurs avec un large public.
Catalogue d’exposition sciences, arts et société Sous la direction de Valérie November Préface de Claude Gilbert
Disponible en librairie, ou via commande directe ici ou sur www.ppur.org
Les Presses polytechniques et universitaires romandes sont une fondation scientifique dont le but est la diffusion des travaux de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ainsi que d’autres universités et écoles d’ingénieurs francophones. Le catalogue de leurs publications peut être obtenu par courrier aux Presses polytechniques et universitaires romandes, EPFL – Rolex Learning Center, CH-1015 Lausanne, par e-mail à ppur@epfl.ch par téléphone au (0)21 693 41 40, ou par fax au (0)21 693 40 27. www.ppur.org Première édition © Presses polytechniques et universitaires romandes, 2012 ISBN 978-2-88074-986-6 CH – 1015 Lausanne Tous droits réservés. Reproduction, même partielle, sous quelque forme ou sur quelque support que ce soit, interdite sans l’accord écrit de l’éditeur. Imprimé en Italie.
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Exposition Risk inSight 15 octobre - 15 novembre 2012 Rolex Learning Center Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne L’exposition a été soutenue par Agora – Fonds National Suisse de la recherche scientifique FNS Office Fédéral de la Protection de la Population OFPP Office Fédéral de l’Environnement OFEV Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne EPFL Faculté Environnement Naturel, Architectural et Construit ENAC Institut de l’urbain et des territoires INTER International Risk Governance Council IRGC Commission Artistique et Culturelle de l’EPFL Groupe d’étude de la spatialité des risques ESpRi EPFL Communauté d’Études pour l’Aménagement du Territoire CEAT EPFL Interface Sciences – Société UNIL Etat du Valais – Correction du Rhône Direction Valérie November Supervision et coordination artistique Sandy Monney Coordination scientifique et communication Mélanie Pitteloud Scénographie Fredy Porras Graphisme scénographie Migdonia Cuervo Assistant(e)s de coordination Estelle Lépine, Ana Slijepcevic et Mathieu Breitenstein Le catalogue a été soutenu par Institut de l’urbain et des territoires INTER, Faculté ENAC, EPFL Etat du Valais – Correction du Rhône International Risk Governance Council IRCG Composition et graphisme Atelier Zeist Suivi de rédaction Sandy Monney, Mélanie Pitteloud, Estelle Lépine Traduction française et anglaise Jessica Strelec Traduction allemande Johannes Honigmann Relecture allemande Janna Wacker, Laura Gambarini http://espri.epfl.ch/riskinsight riskinsight@epfl.ch ©2012, PPUR Publié et distribué par les Presses polytechniques et universitaires romandes
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Catalogue d’exposition sciences, arts et société Sous la direction de Valérie November Préface de Claude Gilbert
Presses p oly te chniq u e s e t u n i ve rs i ta i re s roma n d e s
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Contributeurs
Artistes
Ancey Christophe
Gilbert Claude
Eloy Grégoire
Professeur, Laboratoire d’Hydraulique Environnementale, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Directeur de recherche au CNRS, PACTE/MSHAlpes, Université de Grenoble
Photographe, Paris
Arborino Tony
Hausmann Peter
Artiste, cartographe et performeur, Paris
Director, Head Cat Perils Europe Hub, Swiss Reinsurance Company
Service des routes et des cours d’eaux Section Protection contre les crues du Rhône
Meunier Axel Novakovic Gordana
Howell Lee
Artist, Computer Science Department, University College London
Contrôle du trafic aérien, Skyguide, Genève
Directeur général, Responsable des risques globaux 2012, Forum Economique Mondial
Perez Gilles
Beyer Katrin
Jacquinod Florence
Professeure, Laboratoire du génie parasismique et dynamique des structures, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
UMR 5600 Environnement, Ville, Société ISTHME, Université Jean Monnet, St-Etienne
Bourg Dominique
Directeur, Interface Sciences-Société, Université de Lausanne
Baumgartner Marc
Professeur, Institut de politiques territoriales et d’environnement humain, Université de Lausanne Professeure, Département de Sociologie, Université de Genève
Lépine Estelle Architecte, Laboratoire de Construction et de Conservation, Section Architecture, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Loat Roberto
Burton-Jeangros Claudine
Division Prévention des dangers, Office Fédéral de l’Environnement
Professeure, Département de Sociologie, Université de Genève
November Valérie
Professeur, Laboratoire des Systèmes Ecologiques, WSL-Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Groupe d’étude de la Spatialité des Risques, CEAT, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et Directrice de recherche CNRS, Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés - Ecole des Ponts ParisTech
Char René
Renn Ortwin
Poète français
Professor of Environmental Sociology and Technology Assessment, University of Stuttgart
Buttler Alexandre
Chateauraynaud Francis Directeur de recherche au CNRS, Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris
Cudré-Mauroux Christian Commandant de la Gendarmerie, Police, Canton de Genève
Du Pasquier Eric Dr., Domaine Sécurité Prévention et Santé, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Egner Heike Professor, Department of Geography and Regional Studies, Alpen-Adria-Universität Klagenfurt, Austria
Filipovic Damir Professor, Swissquote Chair in Quantitative Finance, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Florin Marie-Valentine Directrice Générale, International Risk Governance Council
Forró Zalán
Réalisatrice, Lausanne
Latour Bruno Professeur, Directeur Scientifique de Sciences Po Paris et du médialab
Professeur, Laboratoire de maintenance, construction et sécurité des ouvrages, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Pitteloud Mélanie
Kaufmann Alain
Bourrier Mathilde Brühwiler Eugen
Plasticien, Paris
Sornette Didier Professor of Finance, Chair of Entrepreneurial Risks, Eidgenössische Technische Hochschule Zürich
Thalmann Philippe Professeur, Laboratoire de recherches en économie et management de l’environnement, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Trono Didier Professor of Genetics and Virology & Dean of the School of Life Sciences, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Venturini Tommaso Dr., médialab, Sciences Po, Paris
Wicky Raymond Ancien commandant du Service d’Incendie et de Secours de la Ville de Genève
Yaneva Albena Reader, Manchester Architecture Research Centre, University of Manchester
Chair of Entrepreneurial Risks, Eidgenössische Technische Hochschule Zürich
Galland Jean-Pierre Chargé de recherches, Laboratoire Techniques, Territoires et Société - Ecole des Ponts ParisTech
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Préface Preface Claude Gilbert
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Gouvernance des risques émergents Emerging risks governance Ortwin Renn & International Risk Governance Council
Risk inSight. Une introduction Risk inSight. Introduction Valérie November
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42
20
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Identifier les risques Identifying risks Valérie November
Parazite Parazite Gilles Perez
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Les lichens : sentinelles de l’environnement Lichens: the sentinels of the environment Alexandre Buttler
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Prévoir les crashs boursiers Predicting stock market crashes Didier Sornette & Zalán Forró
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CatNet® Toute l’information sur les risques naturels dans le monde à portée de main CatNet® Global natural hazard information at your fingertips Peter Hausmann
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Habiter avec les risques Living with risks Valérie November
Habiter les territoires à risques Dealing with at-risk areas Grégoire Eloy
Vulnérabilité. Les apports de l’architecture face aux risques subséquents de la popularité du Mont-Blanc Vulnerability. Architecture’s contribution to address the popularity risks of Mont-Blanc Estelle Lépine
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Du danger d’inondation au risque dans la plaine du Rhône en Valais From flood danger to flood risk in the Rhone plain in Valais Tony Arborino
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Simulation et participation : mesurer le risque Simulation and participation: measuring risk Florence Jacquinod
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Risk Explorer: un prototype d’exploration de situations de risques Risk Explorer: an exploration prototype for risk situations Valérie November
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Rapport 2012 sur les Risques globaux Global Risks 2012 Report Lee Howell
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Débattre des risques Debating risks Valérie November
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Terre de risques : Cartographie de trois projets énergétiques controversés World of Risks: Mapping three controversial energy projects Axel Meunier
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Cartographie des controverses architecturales : Stade olympique de Londres 2012 Mapping architectural controversies: London 2012 Olympics Stadium Albena Yaneva
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La cartographie des controverses Mapping controversies Tommaso Venturini & Bruno Latour
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Lanceurs d’alerte et controverses Alarm raisers and controversies Francis Chateauraynaud
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Des risques, des crises, des organisations Risks, crises and organizations Mathilde Bourrier
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Projets d’aménagement et controverses Development projects and controversies Christophe Ancey
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Lanceurs d’alerte : André Cicolella et les éthers de glycol Alarm raisers: André Cicolella and alcohol ethers Alain Kaufmann et al.
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Lanceurs d’alerte : Nancy Olivieri et la défériprone Alarm raisers: Nancy Olivieri and deferiprone Alain Kaufmann et al.
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Vivre avec les risques Handling risks Valérie November
Fugue Fugue Gordana Novakovic
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Agents pathogènes à potentiel pandémique : R pour Risque, R pour Recherche, R pour Responsabilité Potential Pandemic Pathogens: R for Risk, R for Research, R for Responsibility Didier Trono 9
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Le risque apprivoisé par la culture Risk tamed by culture Claudine Burton-Jeangros
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Version allemande Deutsche Fassung
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Biographies Biographies
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Les gardiens du risque Guardians of Risk Mélanie Pitteloud
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P ré fa c e
1 0 — C l a u d e G i l b ert
Une autre approche des risques : passer par l’ordinaire de la sécurité ? Another approach to risks: through ordinary security? Claude Gilbert
Parler des risques nous fait aussitôt sortir de l’ordinaire. En premier lieu parce qu’ils nous conduisent à nous projeter hors de la vie quotidienne, habituelle, normale pour envisager ce qui, soudain, pourrait la défaire. En second lieu, parce que les risques nous incitent à envisager de multiples scénarios avec souvent le pire comme horizon. Scénarios qui, à la fois, nous détachent de notre réalité ordinaire et qui, en se multipliant, élargissent l’ombre menaçante sur cette réalité. En troisième lieu, enfin, parce que les risques nous entraînent aussitôt vers des questions fondamentales. Quels que soient leurs noms – risques collectifs, risques majeurs, incertitudes – ces risques portent en eux la possibilité d’affecter gravement des collectivités humaines, l’environnement, voire parfois les conditions mêmes de leur reproduction (notamment avec l’émergence de menaces globales touchant au vivant). Cette entrée dans l’extra-ordinaire, via les risques, apparaît de plus en plus raisonnable et se présente même comme un quasi-devoir pour la conscience collective. Longtemps on s’est défié des annonciateurs d’apocalypse qui ont souvent connu le sort de Cassandre. Mais, maintenant, il semble aller de soi de chercher obstinément, aussi bien du côté des phénomènes naturels, des phénomènes biologiques que des activités humaines, ce qui peut devenir un risque. Des méthodes ont été élaborées en ce sens, des dispositifs déployés pour surveiller, capter tout ce qui était susceptible de nous faire basculer, de manière plus ou moins accélérée, de la normalité de l’ordinaire à l’anormalité de l’extraordinaire. De même, semble-t-il justifié d’explorer les divers scénarios correspondant à ce basculement, y compris ceux qui conduisent
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Talking about risks immediately takes us out of the ordinary. To begin, risks force us to project beyond our normal routines and daily lives to imagine something that could suddenly come along and disrupt all that. Secondly, risks encourage us to imagine different scenarios – scenarios that both remove us from our ordinary reality and that, by multiplying, extend the ominous shadow of this reality –, often with the worst outcome. Thirdly and finally, risks immediately prompt us to ask fundamental questions. Regardless of what we call them (collective risks, major hazards, uncertainties, etc.), these risks have the potential to seriously affect human societies, the environment and sometimes even the conditions of their reproduction, especially with emerging threats that affect all life. This voyage into the extraordinary through risks appears increasingly reasonable and has become a virtual “must” for the collective conscience. Long have we challenged harbingers of the apocalypse, who oft times have suffered the fate of Cassandra. But now it seems obvious to doggedly seek out all that which could potentially become a risk, not only in terms of both natural events and biological phenomena but human activities as well. Methods have been developed for this, as have devices for monitoring and capturing anything and everything that is likely to tip the scales from the normality of the ordinary to the abnormality of the extraordinary. Similarly, it seems justified to explore the diverse scenarios that go hand in hand with this shift, including those leading to the extreme limits of knowledge and action – to “think the unthinkable” and thus prepare to “act” without necessarily “knowing,” as knowledge is
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Preface
Il est donc devenu raisonnable de penser les risques, divers accidents et catastrophes ayant montré que le pire n’était pas seulement probable mais aussi certain. Traquer les risques apparaît légitime et, bien plus qu’auparavant, on laisse la parole aux « prophètes de malheurs », aux « sombres précurseurs », aux « lanceurs d’alerte »... Ce changement de perspective, qui marque bien l’entrée dans la « société du risque », pose cependant des problèmes dès lors qu’il s’accompagne d’un désintérêt croissant pour les situations ordinaires ou, pour le dire autrement, pour la façon dont, en temps normal, est maintenue la sécurité (aussi bien par rapport à des phénomènes menaçants qu’au sein des activités humaines). Ce désintérêt a comme première conséquence l’assimilation quasi spontanée des situations ordinaires et réputées normales à des situations constamment « sous contrôle », ne connaissant pas d’incidents, de graves dysfonctionnements voire de quasi-accidents ou de quasi-catastrophes. Or, la moindre enquête dans les organisations en charge de surveiller ou/et de gérer les phénomènes et les activités « risqués » montrent que les états dits normaux sont en fait régulièrement ponctués par des irrégularités, des dérives, des mutations (pour ce qui est des phénomènes naturels, biologiques) et par des pannes techniques, des erreurs humaines et des dysfonctionnements organisationnels (pour ce qui est des activités humaines). Quant aux « gardiens du
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lacking. We know the importance and magnitude of the debates surrounding the precautionary principle that forces us to confront uncertainties. Commonplace debates in the public sphere over the past several decades are now being fueled by the controversies developing around risks. They have indeed become a driving force for current thinking on democracy, technology and science with, in most cases, a strong tendency toward generalization, references to fundamental values, morals and ethics. Thus it is now reasonable to consider risks, various accidents and disasters as showing that the worst is not only probable but certain. Tracking risks seems legitimate, and more and more often do we give the floor over to “prophets of doom”, “somber precursors” and “whistleblowers” or “alarm raisers”. This change in perspective, which clearly marks our entry into “risk society,” nonetheless poses certain problems when coupled with the growing disinterest in ordinary situations or, put another way, in how security is maintained under normal circumstances (both with respect to threatening phenomena and in the realm of human activities). The first consequence of this disinterest is the virtually spontaneous assimilation of ordinary situations that are deemed normal to situations that are constantly “under control,” in which no incident, serious malfunction or even near-miss/ quasi-disaster takes place. Yet, investigation of organizations charged with monitoring and/ or managing phenomena and “risky” activities shows that so-called “normal states” are in fact often punctuated by irregularities, abuses, changes (for natural or biological phenomena), technical malfunctions, human errors and organizational malfunctions (for human activities). As for our “guardians of risk” – to echo the exhibition’s words –, it turns out that they learn to the master risky situations they find themselves in by constantly “catching” errors (of interpretation, decision, etc.).
1 1 — C l a u d e G i l b ert
aux limites extrêmes des savoirs et de l’action, à « penser l’impensable » donc, et à se préparer à « agir » sans toujours « savoir », avec des connaissances lacunaires. On connaît l’importance et l’ampleur des débats autour du principe de précaution qui amène à affronter les incertitudes. Débats d’ailleurs habituels dans l’espace public qui, depuis plusieurs décennies, se trouvent désormais animés par les controverses se développant autour des risques. Ces contreverses sont effectivement devenues le principal moteur des réflexions actuelles sur la démocratie, la technique, la science, avec, le plus souvent, de très fortes montées en généralité, des références aux valeurs fondamentales, à la morale, à l’éthique.
The second consequence is that, because of this ignorance and the invisibility of standard security management, the latter spontaneously tends be to regarded as “supervised,” as it is essentially the result of the application of norms,
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P ré fa c e
1 2 — C l a u d e G i l b ert
risque », pour faire écho à l’exposition Risk inSight, il s’avère qu’ils acquièrent la maîtrise de situations risquées en « rattrapant » constamment les erreurs (d’interprétation, de décision…) dans lesquelles ils s’engagent. La seconde conséquence est que, du fait même de cette méconnaissance et invisibilité de la gestion ordinaire de la sécurité, celle-ci tend à être spontanément considérée comme étant « encadrée », comme étant essentiellement le résultat de l’application de normes, règles et procédures, telles qu’elles sont élaborées en fonction des « impératifs » de sécurité prévalant dans les débats publics, et telles que leur application, leur respect apparaissent devoir être contrôlés par des instances spécifiques (indépendantes, publiques…). Est ainsi occulté le fait que, dans la « vraie vie », de nombreux autres aspects participent au maintien de la sécurité, qu’il s’agisse des savoir-faire des acteurs, de leur expérience, de leur intuition, de la qualité des collectifs de travail, de la structuration des professions, de l’attribution des statuts, des échanges d’informations au sein des réseaux internes et externes aux organisations, etc. Autre conséquence, liée: la référence à des aspects formels, habituellement doublée d’une référence à des valeurs fondamentales, rend quasiment impossible la prise en compte de certaines réalités. Il est ainsi difficile, notamment dans les débats publics, d’admettre que toute gestion de phénomènes d’activités « risqués » se fait dans le cadre de compromis et d’arbitrages entre de multiples « impératifs » contradictoires: assurer la sécurité tout en maintenant les échanges, le développement économique, l’utilisation des territoires, la rentabilité des activités, les capacités d’innovation, etc. Bref, si la sécurité est un impératif, ce n’est qu’un impératif parmi beaucoup d’autres. Un paradoxe traverse les sociétés contemporaines : alors qu’il y a une focalisation croissante sur la question des risques, on perd de plus en plus de vue les conditions dans lesquelles est assuré, au jour le jour, et dans une quasi-invisibilité, un état de sûreté sinon satisfaisant du moins suffisant pour que l’on puisse vivre avec des phénomènes et des
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rules and procedures, as they are developed according to the security “imperatives” that prevail in public debates and as their application and compliance therewith appear to be controlled by specific bodies (independent, public, etc.). Thus is the fact that in “real life,” numerous other factors contribute to maintaining security obscured – be it actors’ know-how, experience or intuition, the quality of collective work, the structure of professions, the attribution of status, exchanges of information within and outside of organizations, etc. Another related consequence is the reference to formal dimensions, which is usually coupled with a reference to core values, making it almost impossible to take into account certain realities. Thus is it difficult to admit that all management of phenomena related to “risky” activities happens within a framework of compromises and trade-offs between multiple and contradictory “imperatives” (i.e. ensuring safety and at the same time promoting exchanges, economic development, land use, business profitability, innovative capacities, etc.), especially in public debates. In short, while security is an imperative, it is one imperative among many others. A paradox exists in our modern societies: while there is a growing focus on the issue of risks, we are increasingly losing sight of the conditions in which a permanent state of safety that, while not satisfactory suffices so that we can live with all kinds of complex and threatening phenomena and activities, is almost invisibly provided on a daily basis. A disconnect occurs between risks as discussed in the public space (i.e. the target of media hype) and the abundance of unspoken, almost covert safety practices to which they give rise, as though these practices – with their inherent compromises, arrangements and adulteration – had become too incompatible with classic discourse on risks and risk management to be mentioned. In this perspective, one of the key issues for modern society today is most likely trying to “return” to ordinary security for all its flaws, to at the very least know “where we are coming from” and what the real reality is when there is no accident or disaster, rather than continuing to “project” ourselves into risks. Such a return to reality is anything but
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Preface
Dans cette perspective, un des principaux enjeux contemporains est probablement, plutôt que de continuer à se « projeter » dans les risques, de tenter d’effectuer un « retour » vers l’ordinaire de la sécurité avec ses imperfections, ses impuretés pour savoir « d’où l’on part », dans quelle situation nous sommes effectivement quand l’accident, la catastrophe ne sont pas là. Un tel retour au réel est tout sauf simple tant la déconnection entre l’évocation du risque et les pratiques de la sécurité s’impose à nous et fonde une partie du jeu social et politique. Mais ce pourrait être là le projet de démocraties plus exigeantes, plus matures, « prenant le risque » de faire avec la réalité plutôt que de l’ignorer, de penser donc les risques, avec leur dimension extraordinaire, après être passé par l’ordinaire de la sécurité.
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simple, as the disconnect between the mention of risks and safety practices is essential for us and also constitutes to drive the social/ political game. However, herein may lie the blueprint for more demanding, more mature democracies that choose to “take the risk” to make do with reality rather than ignore it, and thus consider risks – with all their extraordinary qualities – after going through ordinary security.
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activités de tout ordre à la fois complexes et menaçants. Une déconnection s’opère entre les risques évoqués dans l’espace public, faisant donc l’objet d’une forte publicité, et les multiples pratiques de sécurité vouées au silence, à la discrétion. Comme si ces pratiques, avec tous les compromis, les arrangements, les impuretés qu’elles recèlent étaient devenues trop incompatibles avec le discours conventionnel sur les risques, leur gestion, trop obscènes même pour qu’il puisse en être fait état.
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1 4 — Va l éri e Novem b er
Risk inSight. Une introduction Risk inSight. Introduction Valérie November
Faut-il avoir peur des risques ? En réaction à la surenchère médiatique qui se développe à chaque crise, cette exposition prend à rebrousse-poil la question en se demandant: « vivre avec le risque est-ce vraiment catastrophique ? ». Entre insouciance et panique, entre risque zéro et catastrophe, elle vise à montrer qu’aujourd’hui, le risque est l’objet d’une pluralité de prises en charges : sociales, politiques, scientifiques et techniques. Il s’agit ici d’adopter un point de vue résolument contemporain, en prenant en compte les récentes évolutions, notamment l’accroissement des incertitudes scientifiques et techniques (Callon et al. 2001) – à savoir l’insuffisance (parfois provisoire, parfois structurelle) des connaissances scientifiques sur la condition de réalisation d’un possible dommage, comme par exemple dans le cas de l’enfouissement des déchets radioactifs, du franchissement de la barrière des espèces ou encore des effets des champs électromagnétiques, et la multiplicité des enjeux sociaux et politiques qui sont attachés aux risques. Tout d’abord, rappelons que les risques ne sont pas les catastrophes. Il est tellement habituel de les penser ensemble, que souvent on finit par les confondre : les catastrophes forment alors comme un horizon unique et indispensable pour penser et gérer les risques. Or les risques ont leurs caractéristiques propres. Leur nature virtuelle ne les empêche pas de peser sur des comportements, des espaces ou des temporalités, ou de les modifier. Au contraire. Ainsi, il est important de décaler le regard usuel sur les risques en les distinguant des catastrophes…
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Should we be afraid of risks? In response to the media hype surrounding each new crisis, this exhibition goes against the grain by asking “is living with risks really such a big deal?” From carelessness to panic and from zero-risk to disaster, it aims to show that risk today has many faces – social, political, scientific and technological. Our perspective here is decidedly contemporary; it takes into account recent developments, most notably a growing scientific and technological uncertainty (Callon et al. 2001) (and namely a lack of scientific knowledge – sometimes temporary, sometimes structural – regarding the conditions that make damage possible, such as, for instance, in the cases of radioactive waste disposal, the crossing of the species barrier, the effects of electromagnetic fields and the many social and political issues linked to risks). Let us start by recalling that risks are not disasters. So common is it to think of them as part and parcel that we often confuse them; while disasters provide us with a unique, fundamental horizon for understanding and managing risks, risks have their own unique characteristics. Their virtual nature, however, does not stop them from influencing or changing behavior, spaces or timescales. On the contrary. Thus, it is important to shift our habitual view of risks by distinguishing them from disasters and to consider that which has not yet happened but whose emergence may be feared or create irreversible situations. In short, to think of the unprecedented. Collective risks have been a topic of concern and important research for more than thirty years now (Beck [1986] 1992; Jasanoff 1993; Gilbert
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I ntro d u c tion
Les risques collectifs constituent un thème de préoccupation et de recherche important depuis maintenant plus de trente ans (Beck [1986] 1992 ; Jasanoff 1993 ; Gilbert 2003). En qu’ils soient technologiques, environnementaux, sociaux ou d’une autre nature, les risques posent un défi semblable à la société entière : ils la questionnent dans sa capacité de prévoir les événements et de fournir des solutions pour éviter la manifestation d’une catastrophe. Jamais nous n’avons accumulé autant de connaissances sur les risques, jamais nous n’avons déployé autant d’ingéniosité pour les gérer. Cependant, la présence croissante des risques et l’augmentation des conditions de vulnérabilité viennent nous rappeler quotidiennement qu’il est crucial de réexaminer les risques afin de mieux comprendre leur évolution et leur dynamique. Comme le dit le polytechnicien Patrick Lagadec (2008), « les risques sortent des enclos où l’on avait pu les circonscrire pour mieux les nommer, les étudier, les mesurer, les maîtriser […]. Nous avons besoin d’un réexamen sérieux de la question des risques et des crises ». Cette exposition prend à la lettre ce constat et propose une compréhension renouvelée des risques, en proposant un parcours thématisé sur les difficultés liées à l’identification des risques, leur déploiement dans le territoire, les débats qu’ils suscitent et les modes de vivre en leur présence. Selon un rapport de l’OCDE intitulé « Les futurs chocs mondiaux » (2011), les cinq risques collectifs les plus importants et auxquels nos sociétés auront probablement à faire face sont: une pandémie (de type SRAS), une cyber-attaque visant une infrastructure critique, une nouvelle crise financière, un conflit socio-économique (dû par exemple à la raréfaction d’une matière première), une tempête géomagnétique (d’origine solaire, qui paralyserait l’ensemble du réseau informatique). La nouveauté de ce « top cinq » c’est qu’il s’agit dans chaque cas de risques complexes, systémiques, et donc inter-reliés étroitement à d’autres risques. Les risques
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2003). Indeed risks – be they technological, environmental, social or of some other nature – present a similar challenge for society as a whole by questioning its capacity to predict events and provide solutions to avoid disaster. Never before have we accumulated so much knowledge about risks or shown so much ingenuity in managing them. Nevertheless, the growing presence of risks and increasing vulnerability are a daily reminder that it is crucial to re-examine risks to better understand their evolution and dynamics. As Patrick Lagadec, a professor at the Ecole Polytechnique in Paris, said (2008), “risks have escaped the enclosures we were able to put them in so as to better identify, study, measure and control them… We need to seriously re-examine the question of risks and crises.” This exhibition takes this observation quite literally and proposes a new understanding of risks by offering a thematized journey through the difficulties associated with identifying them, how they transform spaces, the debates they give rise to and how we live in their presence. According to an OECD report entitled “Future Global Shocks” (2011), the five most important collective risks our societies are likely to have to face are: a pandemic (such as SARS), a cyber-attack on critical infrastructure, another financial crisis, a socio-economic conflict (due, for instance, to scarcity of raw materials) and a geomagnetic storm (solar in origin) that will paralyze the entire computer network. The novelty of this “top 5” is that, in each instance, the risks involved are complex and systemic and thus closely interconnected to other risks. So-called “emerging” risks are likewise receiving more attention and scientific/ technical monitoring (OECD 2003; IRGC 2010). Thus the traditional categories (natural risks, major technological risks, social risks, etc.) that have long served as the basis for identifying risks have become less and less relevant to understanding and analyzing risks.
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De penser ce qui ne s’est pas encore produit mais dont le surgissement peut être redouté ou créer de l’irréversible. De penser l’inédit.
Faced with these challenges, we must change our perspective. Thus do we propose a new “Risk in/Sight” that opens up new avenues of thought rather than limiting and determining beforehand what risks should be.
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I n t ro du c t io n
appelés « émergents » font également l’objet de plus en plus d’attention et de veille scientifique et technique (OCDE 2003 ; IRGC 2010). Ainsi, les catégories classiques (risques naturels, risques technologiques majeurs, risques sociaux, etc.) qui ont longtemps servi de base à l’identification des risques sont de moins en moins pertinentes pour comprendre et analyser les risques.
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Face à ces défis, il faut donc changer de perspective. Proposer une nouvelle « Risk in/Sight », soit à la fois une vision et une compréhension renouvelées des risques, afin d’ouvrir des pistes de réflexion plutôt que de clôturer et de déterminer par avance ce que doivent être les risques. Pour susciter activement ces ouvertures, trois partis pris ont été adoptés dans l’exposition: Premièrement, basé sur le constat aujourd’hui accepté par la communauté scientifique qu’il y a des problématiques semblables aux risques, fussent-ils naturels, technologiques, sanitaires ou environnementaux, l’objectif de l’exposition est de faire dialoguer des risques de différentes natures afin de rendre visible cet ensemble duquel ressortent des traits communs. Les définitions du risque récoltées pour l’exposition, et qui parsèment le catalogue, montrent l’existence d’une continuité entre elles – révélatrice de la dimension générique du risque – bien qu’elles proviennent d’univers très différents, autant au niveau des disciplines scientifiques que des milieux professionnels consultés. Deuxièmement, appeler à développer une compréhension globale des risques signifie qu’il est nécessaire non seulement d’adopter une approche multi-risques, mais aussi de promouvoir une approche multi-acteurs et multiniveaux. Rappelons-nous que, par exemple, dans la phase d’identification des risques, le rôle des acteurs concernés est crucial. C’est pourquoi cette exposition met l’accent sur les analyses et recherches qui permettent d’alimenter ce genre de perspective innovante. Dans le domaine des risques, nous sommes clairement dans un cas de « unfinished science » (Yaneva et al., 2009), tellement les zones d’incertitude peuvent être nombreuses. Plutôt que d’en faire
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To actively encourage such openings, a three-fold position has been adopted in the exhibition: Firstly, based on the observation that natural, technological, health-related and environmental risks share many similarities, which today is widely accepted by the scientific community, the exhibition aims to create a dialogue between different kinds of risks to better reveal these commonalities. The definitions of risk gathered for the exhibition and which can be found scattered throughout the catalogue show that there is continuity between risks, thus revealing their “generic” dimension, although the definitions come from very different worlds, both in terms disciplines and professions. Secondly, calling for the development of a comprehensive understanding of risks means we must not only adopt a multi-risk approach, but encourage a multi-actor, multi-level approach as well. Let us recall that in the risk identification stage for instance, the role of the actors involved is crucial. That is why this exhibition focuses on analyses and research that can help feed this type of innovative perspective. When it comes to the area of risks we are clearly dealing with “unfinished science” (Yaneva et al., 2009), so numerous are the areas of uncertainty. Rather than making this an issue, we can instead see it as an opportunity to explore these uncertainties and highlight the research and management work involved in dealing with them. Finally, certain problems like the back and forth between the different levels of concern – from the individual to societal and vice versa – that characterize many kinds of risks (including climate change and nanotechnologies) are difficult to express in words or numbers alone. That is why the third goal of this exhibition was to create a dialogue between the arts and sciences. Combining art forms and scientific expression invites us to use our sensibilities (Crettaz, 2011) and encourages openness to other kinds of thinking. In this exhibition, visual and sounds installations, photographs, video modeling, interactive interfaces and documentary film have been brought into dialogue with a series of scientific texts in order to share researchers’ questions with a wider audience and create new and original relationships.
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Enfin, certaines problématiques sont difficiles à exprimer uniquement par des mots ou des chiffres, comme par exemple l’aller-retour entre les différents niveaux de préoccupations (de l’individuel au collectif et vice-versa) qui caractérisent de nombreux dossiers de risques, comme ceux du changement climatique ou encore celui des nanotechnologies. C’est pourquoi le troisième parti pris de l’exposition est de faire dialoguer arts et sciences. Associer formes artistiques à expressions scientifiques permet de convoquer d’autres formes de sensibilités (Crettaz, 2011) et favorise l’ouverture à d’autres types de réflexion. Dans l’exposition, installations visuelles et sonores, photographies, modélisations vidéo, interfaces interactives et film documentaire sont mis en dialogue avec une série de contributions scientifiques, pour partager les questionnements des chercheurs avec un large public et produire de nouvelles mises en relation, inédites. Ce catalogue reprend le principe général de l’exposition et il est découpé en quatre parties thématiques : l’identification des risques, leur déploiement dans le territoire, les débats qu’ils suscitent et les modes de vivre en leur présence. Bien que la présentation papier, statique par nature, ne permette pas de reproduire à la lettre les nombreuses animations présentes dans l’exposition, le lecteur trouvera dans cet ouvrage les textes complets de scientifiques accompagnés d’une iconographie soignée. Ainsi, ce catalogue a pour ambition de prolonger les réflexions et sensations éprouvées lors de la visite de l’exposition et d’en garder une trace, une mémoire.
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This catalogue follows the basic principle of the exhibition. It is divided into four thematic sections: the identification of risks, how they transform spaces, the debates they give rise to and how we live in their presence. While the paper version (which by nature is static) does not allow for an exact reproduction of the many displays and visuals one finds in the exhibition, the reader will however enjoy the full texts enhanced with detailed graphics here in this book. The goal of the catalogue is thus to extend the reflections and sensations aroused during a visit to the exhibition and provide a record of it – a memory. Beck U. (1992), Risk Society: towards a new modernity, London, Sage. Beck U. (2009), World at Risk, Cambridge, Polity Press. Callon M., Lascoumes P. et Barthe Y. (2001), Agir dans un monde incertain : essai sur la démocratie technique, Paris, Seuil. Traduit en anglais en 2009, Acting in an Uncertain World. An Essay on Technical Democracy, MIT Press. Crettaz von Roten F. (2011), « In search of a new public for scientific exhibitions or festivals: the lead of casual visitors », in Journal of Science Communication, n°10: A02.
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un problème, il s’agit de permettre l’exploration de ces incertitudes et de montrer le travail de recherche et de gestion qui s’articule autour.
Gilbert C. (dir.)(2003), Risques collectifs et situations de crise: Apports de la recherche en sciences humaines et sociales, Paris, L’Harmattan. IRGC (2010), The Emergence of Risks: Contributing Factors, Geneva , International Risk Governance Council. Jasanoff S. (1993), « Bridging the Two Cultures of Risk Analysis », Risk Analysis, 13(2) : 123–129. Lagadec P. (2008), Risques et crises : questions sur nos ancrages, Paris, Ecole Polytechnique et CNRS. OECD (2003), Emerging Risks in the 21st Century: An Agenda for Action, OECD Publishing. OECD (2011), Future Global Shocks: Improving Risk Governance, OECD Reviews of Risk Management Policies, OECD Publishing. Yaneva A., Rabesandratana T. M. and Greiner B. (2009), « Staging scientific controversies: a gallery test on science museums’ interactivity », in Public Understanding of Science, n°18, pp. 79-90.
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Identifier les risques
Identifier la présence de risques est un exercice difficile. Par essence un risque caractérise une situation jugée potentiellement menaçante ; c’est pourquoi il doit être traduit par des probabilités, des mesures, des observations qualitatives et quantitatives. Prendre au sérieux ces traductions très diverses, c’est donner une place aux dimensions plurielles des risques. Ce que ne fait pas le traitement traditionnel des risques, qui consiste à séparer les méthodes d’identification (experte/non experte par exemple) et qui privilégie l’analyse des risques par catégories (naturels, industriels, sociaux). Identifier les risques par la diversité de ses traductions, c’est promouvoir une compréhension globale des situations à risque et sortir d’une logique sectorielle. Les catastrophes passées constituent à double titre une aide précieuse pour l’identification des risques : d’une part elle servent à l’élaboration de probabilités à partir de séries statistiques; d’autre part elles constituent des expériences qui servent par la suite de référentiel. Cependant, trop se baser sur les événements marquants ou du passé ne permet pas de prendre en compte les risques inédits. C’est pourquoi un certain nombre de recherches portent actuellement leur attention sur les signaux faibles - techniques, mais aussi biologiques, politiques ou économiques. Cela suppose d’accorder une attention à ce qui émerge et ne s’est pas encore produit et oblige à une interrogation continue des procédures d’identification des risques.
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Identifying the presence of risks is a difficult exercise. Risk inherently characterizes a situation judged potentially threatening, which is why it must be translated by probabilities, measures, qualitative and quantitative observations. Taking these heterogeneous translations seriously leaves room for the many dimensions of risk that traditional risk analysis, which consists in separating identification methods (i.e. expert vs. non-expert) and analysing by category (natural, industrial, social), does not. Identifying risks through its many translations promotes an overall understanding of risk situations and breaks from sector-type logic. Past disasters are useful in two ways in identifying risks: firstly, they assist in the development of probabilities based on statistical data; secondly, they are experiences that serve as a reference for the future. However, relying too heavily on important events or the past does not help in taking into account new risks. That is why many current studies focus on weak signals, not only technical but also biological, political and economic. This involves keeping an eye on what is happening or has not yet happened, which requires the constant questioning of risk identification procedures.
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Identifying risks
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Parazite Parazite Gilles Perez
La sculpture-installation Parazite illustre les risques, leurs causes et leurs conséquences sous plusieurs formes, en jouant sur les contrastes, les dualités et les doubles sens.
The Parazite sculpture-installation depicts risks, their causes and their consequences in several forms by playing on contrasts, dualities and double-meanings.
C’est dans un premier temps la représentation d’une mine marine. Quel que soit l’angle de vue, il s’agit, avec symétrie, d’une sphère hérissée de pics. En ce sens Parazite représente presque un signe graphique, celui du virus (sida entre autres).
Initially a representation of a sea mine, it is a sphere symmetrically bristling with spikes however one looks at it. In this way, Parazite is almost an ideogram of viruses (i.e. AIDS).
En parallèle, toute une symbolique naturelle est développée. La sphère, forme douce et biomorphique par excellence est comme un œuf, puis une fois érigé de pics et de pointes via une métaphore formelle, on peut reconnaître un oursin dont la symbolique est justement l’œuf du monde, ou le symbole de la vie concentrée. De cette symbolique peut être tirée une transversale sur les risques en tant que facteur nécessaire et bénéfique de l’évolution de l’humanité. La mine devient à la fois un symbole de danger et de progrès. En tant que bio-indicateur, le lichen qui recouvre la mine signifie l’évaluation et la mesure des risques. La personne, assise au centre de la mine-virus dans un espace exigu comparable à un caisson d’isolation sensorielle, représente la poudre explosive, mais aussi en contraste, sa survie, les prises de risques, les conséquences, les solutions.
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Meanwhile, a broader natural symbolism is developed. The sphere – gentle, biomorphic form par excellence – is like an egg; once adorned with spikes and points via a formal metaphor, one can recognize a sea urchin whose symbolism is precisely that of the egg of the world – the symbol of life in concentrated form. From this symbolism a transversal can be drawn through risks as a necessary and beneficial aspect of the human evolution. The mine becomes a symbol of both danger and progress. As a bio-indicator, the lichens that cover the mine represent the evaluation and measuring of risks. The person, seated in the center of the mine-virus in a confined space similar to a sensory deprivation tank, represents the gunpowder but also, contrarily, its survival, risk taking, the consequences and the solutions.
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Parazite. © Gilles Perez
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Le risque est souvent assimilé à l’impact financier du danger. C’est donc ce que l’ingénieur chargé de la sécurité doit réduire au minimum acceptable. Mais il doit le faire sans commettre l’erreur d’en générer de nouveaux par des solutions peu robustes et en sensibilisant la population au risque résiduel, pour en garder la mémoire. Risk is often aequated with the financial impact of a hazard, and this, therefore is what the safety engineer has to reduce to an acceptable minimum. However, s/he should do this without making the mistake of generating new risks from unsound solutions and by making the population aware of the residual risk in order to keep it in mind.
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Tony Arborino, ingénieur, Correction du Rhône, Canton du Valais
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Un risque, c’est la représentation de l’anticipation d’un danger. Cette représentation est variable selon les dangers, mais aussi selon les groupes sociaux, les individus euxmêmes et notamment leur proximité aux connaissances scientifiques sur ces dangers. C’est pourquoi les risques sont un objet de mésentente et de luttes définitionnelles. A risk is the representation of the anticipation of danger. This representation is variable depending on the danger, but also depending on the social groups, the individuals themselves and, in particular, their familiarity with scientific knowledge of these dangers. This is why risks are an object of disagreement and definitional conflict.
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Jean-Pierre Galland, ingénieur et sociologue, Ecole des Ponts ParisTech
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Les lichens : sentinelles de l’environnement Lichens: the sentinels of the environment Alexandre Buttler
Pseudevernia furfuracea. © Prof. Christoph Scheidegger, Swiss Federal Research Institute WSL, Birmensdorf, Switzerland
Le mot « lichen », du grec signifiant « qui lèche », désignait autrefois toutes les structures épiphytes qui poussent sur l’écorce d’arbres ou qui recouvrent les pierres.
The word “lichen,” from the Greek meaning “who licks,” was once used to describe all epiphytic structures growing on tree bark or covering rocks.
Mais plus tard, les lichens ont reçu un statut propre qui leurs reconnaît une complexité surprenante : ils sont faits d’un mariage entre un
Later, however, lichens received a special status that acknowledges their surprising complexity: they are made of a marriage between a fungus
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champignon et une algue « terrestre », parfois même une cyanobactérie (ou « algue bleue »). Cette symbiose, sorte de parasitisme réciproque qui profite aux deux partenaires, a été mise en évidence par le botaniste suisse Simon Schwendener (1829-1919), qui a dû convaincre ses contemporains que tous les organismes vivants n’étaient pas forcément autonomes.
and “terrestrial” algae, and sometimes even cyanobacterium (or “blue-green algae”). This symbiosis, a kind of mutual parasitism that benefits both partners, was demonstrated by Swiss botanist Simon Schwendener (18291919), who had to convince his contemporaries that all living organisms were not necessarily autonomous.
Le mot « lichen » fait aussi référence à certaines maladies de la peau aux symptômes lichénoïdes, caractérisées par la formation de plaques sèches et squameuses (lichen, dartre). Cependant, rien de maladif dans l’apparition des champignons lichénisés ; bien au contraire, ils sont capables d’indiquer l’état de santé de notre environnement et sont même utilisés comme bio-indicateurs de pollution dans les villes. Si vos arbres sont couverts de lichens, réjouissez-vous, il n’y a pas de risque, c’est le signe d’un air préservé !
The word “lichen” also refers to certain skin diseases with lichenoid symptoms, characterized by the formation of dry, flaky patches (lichen and tetter). However, there is nothing sickly about the presence of lichenized fungi; on the contrary, they can tell us about the state of our environment’s health and are even used as bioindicators of pollution in cities. If your trees are covered with lichens, rejoice! There’s no risk. In fact, it’s a sign of unspoiled air!
L’union fait la force Ce pourrait être la devise des lichens, ces curieux organismes à nature double, vivant en partenariat et formant ainsi une symbiose dans un entrelacs d’hyphes mycéliens et de cellules végétales ou bactériennes. Les partenaires se répartissent le travail : en captant l’énergie solaire grâce à la photosynthèse, l’algue (autotrophe, tout comme la cyanobactérie) assure la croissance en livrant les sucres résultant de l’assimilation chlorophyllienne, tandis que le champignon (hétérotrophe) fournit les sels minéraux et la protection contre l’herbivorie. L’association profite ainsi aux deux, voire trois partenaires qui, seuls, ne pourraient faire face aux risques liés aux milieux extrêmes et inhospitaliers : falaises des bords de mer, hautes montagnes, déserts, zones polaires... et même murs et pavés des villes. Dans cette union, curieusement, chaque partenaire perd un peu de son identité propre; la co-évolution entre les partenaires provoque des modifications morphologiques et physiologiques. L’association et la mise en commun des propriétés de chaque partenaire permet au lichen de faire face aux pires risques naturels, lui qui ne part pourtant pas gagnant puisqu’il n’a ni racine, ni vaisseaux pour puiser ses
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Strength in numbers This could be the motto of lichens, these curious organisms of dual nature, living in partnership and thereby forming a symbiotic relationship within a network of mycelial hyphae and plant/ bacteria cells. The partners share the work: by capturing solar energy through photosynthesis, the algae (which is autotrophic, like cyanobacteria) takes care of the organism’s growth by delivering sugars resulting from chlorophyll assimilation, while the fungus (which is heterotrophic) supplies mineral salts and provides protection against herbivory. Association therefore benefits two or three partners who alone could not cope with the risks associated with extreme and inhospitable environments such as sea cliffs, high mountains, deserts, poles – even the walls and pavement of cities. Strangely, each partner in this union loses some of its own identity, as the co-evolution between the partners causes morphological and physiological changes.
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The association and pooling of each partners’ chemistry allows lichens to face the worst natural risks, as they have neither roots nor veins with which to draw their resources. This shared household is rather efficient, which is precisely what allows it to cope with extreme conditions of temperature and humidity. If necessary, a lichen
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Prévoir les crashs boursiers Predicting stock market crashes Didier Sornette & Zalàn Forrò
Evolution et prédiction du krach du cours du CHF/EUR. Une fois la bulle détectée, une prédiction probabiliste de sa fin est effectuée, indiquée par la bande rouge. © Chair of Entrepreneurial Risks, ETH Zurich
La vidéo montre l’évolution, jusqu’au crash, du taux de change entre le Franc Suisse et l’Euro. De même que pour d’autres biens échangés sur des marchés boursiers organisés, le taux du Franc Suisse est déterminé par le comportement collectif et les interactions entre traders.
The video shows the evolution, until its crash, of the exchange rate between the CHF and the EURO. As for other assets traded on organized stock markets, the rate of the Swiss Franc is determined by the collective behavior and interactions between traders.
Alors que les cours en bourse fluctuent quasiment de façon aléatoire la plupart du temps, les prix des actifs financiers présentent des comportements prévisibles systématiques
While stock market prices fluctuate approximately randomly at most times, financial prices exhibit systematic predictable behaviors close to crashes, which are turning end points of
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L’idée clé du modèle est le rôle joué par les boucles de retroaction positive, comme par exemple, le fait que dans un régime spéculatif (bulle), une augmentation des prix entraîne une augmentation de la demande, entraînant elle-même une augmentation supplémentaire des prix. Un tel régime n’est pas viable et finit par conduire à une instabilité, à savoir un crash. En utilisant ce modèle pour prévoir les moments du crash et pour comprendre les mécanismes qui conduisent au crash, les banques centrales pourraient avoir recours à tous les outils monétaires à leur disposition pour agir sur les marchés et pourraient ainsi empêcher les catastrophes boursières. Ces changements de régime ne sont pas spécifiques aux finances : on les trouve également dans le fonctionnement du cerveau sous la forme de crise d’épilepsie, dans le fonctionnement des plaques tectoniques sous la forme de tremblements de terre ou dans le cas de matière condensée comme l’eau en ébullition ou l’eau qui gèle.
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bubbles. This is exemplified in the video where, at each time step, the Johansen-Ledoit-Sornette model is calibrated to the price dynamics. If some conditions are met, this signals the presence of a bubble and provides a probabilistic forecast of its end, often in the form of a crash. The key idea behind the model is the role played by positive feedbacks, i.e. the fact that in a speculative regime (bubble), an increase in price leads to a further increase in price. Such a regime is not sustainable and eventually leads to an instability, namely a crash. Using this model to predict the time of crashes and understand the mechanisms leading to it, central banks could use all the monetary tools at their disposition to act on the markets and thus prevent those crashes from happening. These changes of regime are not particular to finance: they can also be found in the brain in the form of epileptic seizures, in tectonic plaques in the form of earthquakes or in condensed matter such as water ebullition or freezing. Sornette D. (2003), Why Stock Markets Crash. Critical Events in Complex Financial systems, Princeton University Press, January 2003. Johansen A. and SornetteD. (2010), Shocks, Crashes and Bubbles in Financial Markets, Brussels Economic review (Cahiers economiques de Bruxelles) 53 (2), 201-253 (summer 2010) (http://arXiv.org/abs/cond-mat/0210509).
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proches du crash. Ceci est illustré dans la vidéo où, à chaque étape, le modèle de JohansenLedoit-Sornette est calibré sur la dynamique des prix. Si certaines conditions sont remplies, le modèle signale la présence d’une bulle et formule une prévision probabiliste de sa fin, souvent sous la forme d’un crash.
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Habiter avec les risques
Les risques ont des effets importants sur les territoires. Ceux-ci en gardent la trace, pour des temps parfois très longs. Un problème majeur pour les collectivités est que le développement territorial n’a que rarement intégré les risques (naturels ou/et industriels) en amont, dès la conception de ses lignes directrices. L’attention pour les risques vient tardivement, souvent après une catastrophe. La situation s’est améliorée avec la mise en place, dans différents pays, de procédures obligatoires d’identification des risques, comme l’élaboration de cadastres (pour les sites contaminés, ou les risques industriels) et de cartes de dangers (souvent pour les risques naturels). Mais, d’une manière générale, les risques sont encore trop souvent considérés comme des phénomènes externes au territoire et non pas comme constitutifs de logiques territoriales. Afin d’y faire face, de nouvelles réflexions émergent, en urbanisme, architecture, ingénierie, sociologie ou géographie, pour penser ensemble, simultanément, les logiques territoriales et les risques. Pour favoriser la compréhension des enjeux importants par les différents acteurs concernés (institutions, autorités politiques, habitants, etc.), les risques font l’objet de nombreuses modélisations, simulations, et de cartographies extrêmement innovantes. Ces représentations visent à rendre compte de la complexité de la relation risques-territoires et à en garder la mémoire.
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Risks have an important impact on areas, marking them sometimes for a very long time. A major problem for local governments is that regional development only rarely incorporates risks (natural and/ or industrial) beforehand, during the conception of its guidelines. Attention to risks comes late, often once disaster has already happened. This situation is improving in many countries with the development of mandatory risk identification procedures and danger maps (often for natural risks). In general, however, risks are still too often seen as outside phenomena and not as constitutive of urban and regional logic. To confront this dilemma, new thinking designed to consider risks and regional logic hand in hand is emerging in urban planning, architecture, engineering, sociology and geography.
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Living with risks
In order to promote understanding of key issues by the various actors involved (institutions, political authorities, inhabitants, etc.), risks are becoming the subject of many extremely innovative models, simulations and mappings. The resulting representations are designed to reflect the complexity of the risk-territory relationship and to bear it in mind.
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Habiter les territoires à risques Dealing with at-risks areas Grégoire Eloy
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Placée au cœur de la vallée de la chimie, en Région Rhône-Alpes, Feyzin est une ville emblématique du risque industriel. En 1966, l’explosion de la raffinerie de pétrole a été la première grande catastrophe industrielle en France, causant de graves dommages humains et matériels. L’impact a été national et a mis en évidence la nécessité de mieux prendre en compte les populations dans la gestion de ces risques. Encore aujourd’hui, Feyzin accueille plusieurs établissements comportant un risque industriel majeur (classés Seveso) et est également concerné par la quasi-totalité des risques majeurs: le transport de matières dangereuses (autoroutier et ferroviaire), la présence de barrage (Vouglans), les inondations (Rhône) et les mouvements de terrain (Balmes : pentes abruptes caractéristiques de la vallée du Rhône). Face à ces risques, la commune a mis en place un ambitieux plan communal de sauvegarde (PCS) qui en fait une ville pilote en matière de gestion des risques majeurs. Comment ces risques s’inscrivent-ils, ou pas, dans le paysage urbain ? Que reste-t-il de la mémoire de la catastrophe de 1966 ? En quoi la présence de risques et leur gestion modifie-t-elle la ville ? Comment sites industriels et centre-ville cohabitent-ils ?
Located in the heart of chemical valley in the Rhone-Alps Region, the city of Feyzin is an icon of industrial risk. In 1966 the explosion of the city’s oil refinery was France’s first major industrial disaster, resulting in considerable casualties and material damage. The impact was national and highlighted the need to better consider populations in the management of these risks. Today, Feyzin is still home to several firms that present a major industrial risk (SEVESO ranked) and is also concerned by almost all major risks: the transportation of hazardous materials (road and rail), a dam (Vouglans), flooding (the Rhone) and landslides (Balmes: steep slopes characteristic of the Rhone Valley). Faced with these risks, the town has introduced an ambitious backup plan (PCS), making it a pilot city for the management of major risks. How do these risks fit (or not) into the urban landscape? What remains of the memory of the disaster of 1966? In what way do the presence of risk and their management change the city? How do industrial sites and city centers coexist? This photographic approach explores these questions, by searching for clues or specific features that the city is willing to reveal, illustrating how industrial sites and city centers coexist.
L’approche photographique explore ces questions à la recherche d’indices ou de particularités que la ville veut bien nous révéler.
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© Grégoire Eloy
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Vulnérabilité. Les apports de l’architecture face aux risques subséquents de la popularité du Mont-Blanc Vulnerability. Architecture’s contribution to address the popularity risks of Mont-Blanc Estelle Lépine
Projet pour un nouveau refuge du Goûter. Travail de diplôme d’architecture, EPFL, 2009-2010 © Estelle Lépine, 2010
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La popularité de l’ascension du Mont-Blanc a transformé cette cime en un produit de consommation convoité, entraînant des situations à risques, souvent inconsidérées par les alpinistes. Le projet d’un nouveau refuge du Goûter (Aiguille du Goûter, Saint-Gervais, France), à la place de l’ancien, vétuste et inadapté aux besoins, propose de travailler, par l’architecture, à la sensibilisation des utilisateurs au milieu extrême dans lequel ils évoluent. Le but est de leur faire prendre conscience du geste même de l’ascension. L’implantation prévue pour le nouveau refuge – plusieurs centaines de mètres au-dessous de l’actuelle cabane – renforce l’ascension dans sa difficulté technique. Il marque ainsi le seuil de la haute montagne et requalifie le MontBlanc comme « haut lieu » de l’alpinisme. Les résultats de l’analyse du site et du travail de recherche incitent au retour aux fondamentaux des cabanes de haute montagne : se reposer et se restaurer. Tous luxe et confort superficiels sont écartés. La roche, la pente et les éléments naturels, comme le vent et la neige, sont omniprésents dans le processus de conception du projet. La sensibilisation à la présence et à la perception du milieu extrême s’exprime au travers du contraste entre le dedans et le dehors. Il rappelle la réalité de ce lieu de haute montagne.
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The popularity of climbing Mont-Blanc has turned this summit into a coveted consumer product, resulting in high-risk situations that are often not considered by alpinists. The project to replace the old and dilapidated Goûter refuge (Aiguille du Goûter, Saint-Gervais, France), which is not longer suited to the needs of climbers, with a new one proposes using architecture to educate users about this extreme environment. The goal is to raise their awareness about the act of climbing itself. The proposed location for the new refuge – several hundred meters below the existing one – increases the technical difficulty of the climb, thus the new refuge marking the gateway to the high mountains and repositioning the Mont-Blanc as a “high place” of mountaineering.
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© Estelle Lépine, 2010
The results of the site survey and research work have resulted in a “back to basics” approach to high mountain refuges, the primary purposes of which are rest and recovery; all luxury and superficial comfort have been done away with. The rock, slopes and natural elements like wind and snow are ubiquitous in the process of the project design. Awareness of the presence and perception of this extreme environment is expressed by the contrast between interior and exterior, reminding users of the reality of this high mountain location.
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Débattre des risques
Le domaine des risques est traversé de débats, de désaccords et de controverses, tant au sein de la communauté scientifique que dans la sphère publique. Les questions scientifiques et techniques sont devenues indissociables des enjeux politiques et sociaux. C’est à leur croisement que se dessine le futur visage de nos sociétés, comme en témoignent les débats publics qui accompagnent le développement des technologies, les projets urbains ou encore les risques environnementaux. La place des experts dans nos sociétés évolue, les savoirs techniques et scientifiques apparaissent plus incertains et les dilemmes qu’ils engendrent sont régulièrement questionnés et débattus publiquement. Au lieu de considérer ces débats comme inutiles, voire contreproductifs, les recherches actuelles montrent qu’autour des objets controversés, un grand nombre de risques sont identifiés, faisant apparaître des clés pour comprendre la complexité des situations en jeu. Il est donc intéressant de suivre le développement des controverses dans le temps et de donner à voir la pluralité des arguments proposés par les acteurs impliqués. Cela révèle la constante reconfiguration des relations entre acteurs, ainsi que l’évolution des décisions qui se font et se défont tout au long des controverses.
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The field of risks is ripe with debate, disagreement and controversy, in both the scientific community and public sphere. Scientific and technical questions have become inseparable from political and social issues. It is at their intersection that the future face of our societies is being shaped, as evidenced by the public debates inherent to technological development, urban projects and environmental risks. The role of experts is changing in our societies, as technical and scientific knowledge appear increasingly uncertain and the dilemmas they give rise to are regularly questioned and publicly debated. Rather than see these debates as useless or counter-productive, current research shows that many risks are identified surrounding controversial subjects, thus revealing the keys for understanding the complexity of these situations. It is therefore interesting to follow the development of controversies over time and to consider the various arguments given by the actors involved. This sheds light on the constant reconfiguration of the relationships between actors as well as the development of decisions made or retracted during controversies.
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Debating risks
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D é bat t re de s r i s q ue s
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Terre de risques : Cartographie de trois projets énergétiques controversés World of Risks: Mapping three controversial energy projects Axel Meunier
Terre de Risques, cartographie (détail). © Axel Meunier
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D eb ati ng ri sks
Here are three controversial technical projects that pose a legal, moral, economic and social conundrum: - t he creation of a power line between two villages; - t he low-energy light bulb market in France; - t he burying of nuclear waste in the Swiss mountains.
A part qu’ils concernent l’énergie, on serait bien en peine de savoir à quoi ils ressemblent. Ils dépassent la géographie qui les ancre dans le réel. Ils ne sont contenus par aucun territoire. Et pourtant ils existent bien quelque part, dans un espace fictionnel. Pas parce qu’il est imaginaire, mais parce qu’il n’a pas encore été représenté.
Aside from the fact that they are all energyrelated, we would have a hard time knowing in what way they resemble one another. However, they all transcend the geography that anchors them in reality and, in fact, are not contained by any jurisdiction. And yet they exist, somewhere, in a fictional space - not because it is imaginary but because it has not yet been represented.
Nous nous y essayons, et proposons une « Terre de Risques » où l’on puisse voyager, et des écrans pour l’explorer.
We will try and do so, and propose a “World of Risks,” where you can travel and screens with which to explore.
L’installation « Terre de risques » met en regard deux façons de représenter cartographiquement et visuellement les controverses : - d’une part, par la visite des sites internet réalisés par des étudiants de l’EPFL (Suisse) et de Sciences Po (France) dans le cadre du cours Mapping controversies ; - d’autre part, par une carte géante offrant une visualisation innovante des continents cachés des controverses. Reprenant les principes de représentation de la carte de géographie traditionnelle, elle utilise des technologies digitales pour matérialiser un autre type de réalité: une topologie des risques construite par chacun de ces débats de société.
The “World of Risks” installation compares two different ways of representing controversies, cartographically and visually: - first, by visiting the website sites created by students of the EPFL in Switzerland and Sciences-Po in France as part of the Mapping Controversies course; - second, via a giant map that offers an innovative way of visualizing hidden islands of controversy. Using the same principles as traditional geography maps, it uses digital technologies to create another type of reality: a topology of risks built by each of these societal debates.
Equipe : Axel Meunier (artiste cartographe et performeur), avec la collaboration de l’équipe du Médialab (Sciences Po, Paris) en particulier Tommaso Venturini, Paul Girard, Mathieu Jacomy et Benedetta Signaroldi, ainsi que Daniele Guido et Jérémie Elalouf.
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Qualifions de controversés trois projets techniques qui sont des casse-têtes juridiques, moraux, économiques et sociaux : - la création d’une ligne à haute tension entre deux villages ; - le marché des ampoules à basse consommation en France ; - l’enfouissement de déchets nucléaires sous les montagnes suisses.
Team: Axel Meunier (artist cartographer and performer), in collaboration with the team of Médialab (Sciences Po, Paris) in particular Tommaso Venturini, Paul Girard, Mathieu Jacomy and Benedetta Signaroldi, as Daniele Guido and Jérémie Elalouf.
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Vivre avec les risques
Traverser un passage piéton, rouler sur l’autoroute, prendre l’avion, quantités d’activités du quotidien nous mettent en contact avec des risques, et pas seulement les activités étiquetées dangereuses. Pour éviter que ces activités ne se transforment en accident ou catastrophe, de nombreux dispositifs sociotechniques ont été mis en place pour veiller et surveiller ces activités, et ce dans des domaines très différents (santé, finance, phénomènes naturels, industrie, transports routier, aérien, maritime, etc.). Aussi, nous bénéficions d’une protection qui reste invisible tant que de graves incidents ne surviennent pas. Vivre avec les risques c’est prendre conscience – sans frayeur – du nombre d’activités risquées que nous côtoyons et rendre justice au gros travail de veille et de suivi réalisés par les collectivités publiques, les institutions et les chercheurs, qui œuvrent à différents titres pour notre protection. C’est également mettre en lumière l’adaptation organisationnelle qui y est effectuée en continu. Enfin, c’est accepter que les risques sont inhérents à nos sociétés et promouvoir une culture du risque qui pense les risques le plus tôt possible et permet d’éviter qu’ils ne se transforment en catastrophes.
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Crossing a crosswalk, driving on a highway, taking an airplane flight – many of our daily activities put us in contact with risks, and not only those labeled “dangerous.” To prevent these activities from becoming accidents or disasters, numerous socio-technical devices have been put in place in a variety of domains (health, natural phenomena, industries, air/road/maritime transportation, etc.) to survey and monitor them. And so we have invisible protection that remains so as long as no serious accident occurs. Living with risks means being aware – without fear – of the many risky activities in which we partake, and recognizing the enormous work of surveillance and monitoring that public authorities, institutions and researchers each do in their own way for our protection. It also means highlighting the organizational adjustments that are constantly taking place. Finally, it involves accepting that risks are inherent to our societies and fostering a risk culture that thinks about risks early in order to prevent them from becoming disasters.
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Handling risks
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V ivre ave c le s r i s q ue s
Prévisions météorologiques, Météosuisse, Genève. © Mélanie Pitteloud
CASTOR. Centre autoroutier de surveillance du trafic et de gestion opérationnelle des routes, Genève. © Mélanie Pitteloud
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H and li ng ri sks
Derrière leurs écrans, des opérateurs veillent en continu pour prévenir le risque et assurer le bon fonctionnement de nos réseaux: trafic aérien, circulation routière, électricité, prévision météorologique, catastrophes naturelles. Tourné en huis clos dans cinq salles de contrôle, le film a été réalisé dans le cadre d’une recherche en sciences sociales à laquelle a été associée la réalisatrice. Il ouvre une fenêtre sur le quotidien de ces « gardiens du risque », entre routine et imprévus, ce qui nécessite une vigilance de tous les instants. Un travail dont personne ne parle, à moins d’une catastrophe. Objet hybride entre recherche scientifique et documentaire, ce film résulte d’un travail de collaboration étroit entre la réalisatrice et l’équipe de recherche. Le film a été scénarisé suite aux entretiens approfondis qui visaient à saisir, salle par salle, les spécificités du travail des opérateurs, leur mission, leur rapport avec leurs outils. Le tournage et le montage ont été réalisés en collaboration avec l’équipe de recherche, afin que se dégagent des séquences retenues pour le film les principaux éléments d’analyse comparative de l’enquête – qui visait autant à différencier les salles les unes des autres qu’à les mettre en résonnance, afin de cerner les points structurants, qui font de ces opérateurs des « gardiens du risque ». Equipe: Mélanie Pitteloud (réalisatrice), Valérie November (production et recherche), en collaboration avec Laurence Cretton-Cazanave et Pascal Viot. Documentaire scientifique, 29 min, EPFL, 2012 (vo. FR, st. EN, DE).
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Behind their screens, operators work non-stop to eliminate danger and ensure the smooth functioning of our networks and systems (air and road traffic, electricity, weather forecasting, natural disasters, etc.). Shot behind closed doors in five control rooms, this film was produced as part of a social science study in which the director was involved. The film is a testimony of the daily lives of these “guardians of risk,” between routine and the unexpected and demanding constant vigilance. Work that nobody talks about…until disaster strikes. Somewhere between scientific research and documentary, this film is the result of close collaboration between the director and research team. The film was scripted following in-depth interviews that aimed to capture the specific nature of the work of these operators, their duties and their relationship to their tools room by room. The filming and editing were done in collaboration with the research team so that the key elements of the survey’s comparative analysis emerged in the film. This documentary aims as much to differentiate the rooms from each other as to see what aspects they had in common, in order to identify those formative issues that make these operators “guardians of risk”.
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Les gardiens du risque Guardians of Risk Mélanie Pitteloud
Team: Mélanie Pitteloud (director), Valérie November (production and research), in collaboration with Laurence Cretton-Cazanave and Pascal Viot. Scientific documentary, 29 min, EPFL, 2012 (vo. FR, st. EN, DE).
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Combining science, arts and society, the Risk inSight exhibition aims to show risks and to highlight why and how they are playing an increasingly important role in modern societies. The exhibition space is divided into four thematic sections: identifying risks, living with risks, debating risks and handling risks. Visual and sound installations, photographs, video modeling, interactive interfaces and a documentary film will dialogue with a series of scientific contributions from all walks of scientific life in order to share researchers’ questions with a broad audience.
P re s s e s p o l y te c hni q ue s e t univers ita ires rom a n des
Ancey Christophe Arborino Tony Baumgartner Marc Beyer Katrin Bourg Dominique Bourrier Mathilde Brühwiler Eugen Burton-Jeangros Claudine Buttler Alexandre Chateauraynaud Francis Cudré-Mauroux Christian Du Pasquier Eric Egner Heike Eloy Grégoire Filipovic Damir Florin Marie-Valentine Forró Zalán Galland Jean-Pierre Gilbert Claude Hausmann Peter Howell Lee Jacquinod Florence Kaufmann Alain Latour Bruno Lépine Estelle Loat Roberto Meunier Axel Novakovic Gordana November Valérie Perez Gilles Pitteloud Mélanie Renn Ortwin Sornette Didier Thalmann Philippe Trono Didier Venturini Tommaso Wicky Raymond Yaneva Albena
Valérie November
Sous la direction de Valérie November
Avec les contributions de
Sous la direction de Valérie November
De type sciences/arts/société, l’exposition Risk inSight veut faire réfléchir sur les risques et met en évidence pourquoi et comment ceux-ci jouent un rôle grandissant dans nos sociétés contemporaines. L’espace d’exposition s’articule en 4 modules thématiques : identifier les risques, habiter les risques, débattre des risques, vivre avec les risques. Installations visuelles et sonores, photographies, modélisations vidéo, interfaces interactives et film documentaire sont mis en dialogue avec une série de contributions de tous horizons scientifiques, pour partager les questionnements des chercheurs avec un large public.