Le tableau hanté - tome 1 - extrait

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A. de Pétigny

Le tableau hanté

Tome 1 Paul

Aline de Pétigny

S. Léon


Où l’on fait connaissance de Juliette et Théo. Où l’on a peur pour eux. Où l’on va apprendre à se Où tout est possible, même l’impossible.




Tome 1 Paul

auteure

illustratrice

Aline de Pétigny

Stéphanie Léon



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Je regardais avec gourmandise un vieux livre de Jules Verne, quand Juliette me tira par la manche. - Théo ! As-tu vu le tableau ? chuchota-t-elle. Je secouai la tête sans quitter le livre des yeux. - Non, lequel ? Juliette s’impatienta. - Viens, tu vas voir. C’est vraiment bizarre. Comme elle continuait à s’acharner sur ma manche, je la suivis en soupirant. - Elle s’imagine encore avoir trouvé un trésor, pensai-je. Nous adorons faire un tour à la brocante après l’école, de temps à autre. Ce magasin est extraordinaire. Il nous arrive de rester des heures devant une maquette ou bien un objet bizarre. Nous imaginons alors d’où il vient, son histoire, ses propriétaires... 5


Nous ne nous en lassons jamais. Juliette a tant d’imagination que pour elle, le moindre bijou est un cadeau royal et le premier tableau venu, une œuvre de maître. Après avoir traversé le magasin, Juliette s’arrêta et laissa ma manche tranquille. - Là ! Regarde ! murmura-t-elle. Je me trouvais devant le tableau d’un homme d’âge mûr, assis dans un immense fauteuil, biscornu à souhait. Je n’en revenais pas et la surprise m’arracha un cri. - Ça alors ! C’est incroyable ! Au pied du fauteuil traînait un journal et, sur sa droite, se trouvait une table basse sur laquelle étaient disposés une coupe de fruit, un verre et une carafe. Des portraits, dans de grands cadres dorés, ornaient le fond du tableau. Sans être l’œuvre d’un maître, la toile était cependant agréable à regarder. Je restai les bras ballants, ne pouvant détacher mon regard du tableau. Juliette tout heureuse de sa découverte, reprit : - Il lui ressemble, hein ? 6


Je hochai la tête. - Tu peux le dire ! Papa va être drôlement surpris ! L’achat de la toile fut vite conclu. Monsieur de Derdre, le brocanteur, garda le cadre et nous la laissa en échange d’une journée de rangement dans sa boutique. Après avoir quitté la brocante, notre tableau sous le bras, Juliette, comme à son habitude, se mit à penser tout haut. - Crois-tu que Papa connaît ce tableau ? Oh non ! Je suis bête ! Mais quand même, cette ressemblance est extraordinaire. Je me demande qui l’a peint. Et puis à quelle époque. A ton avis ? Il est vieux comment ? Un peu, beaucoup, énormément ? Et tu crois qu’il a de la valeur ? Allons ! Parle ! Tu ne dis rien ! Je soupirai. - Comment veux-tu que je parle ! Tu n’arrêtes pas ! De toute façon, nous voilà à la maison. Peut- être allons-nous avoir la réponse ? En ouvrant la porte, je serrai le tableau contre moi et soudain, nous le vîmes. Il était là, nous tendant les bras. 7


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Ses bras sculptés de gargouilles, le fauteuil du tableau se tenait dans l’entrée comme à son habitude. C’était la seule place qu’on lui ait trouvée dans la maison. Maman n’en voulait pas dans les chambres, Papa n’en voulait pas dans son bureau résolument moderne et le salon était déjà bien assez encombré sans cette espèce de monstre des temps anciens. Je n’ai jamais compris pourquoi mes parents tenaient tant à ce fauteuil. Je me suis bien juré que si un jour j’en héritais, il irait droit au feu. Dès que je disais ça, mon père se mettait en colère et me traitait de vandale. Il a même, un jour, menacé de me déshériter et de tout donner à Juliette. Quand Juliette a su cela, elle a crié que de toute façon, elle vivante, jamais elle ne serait propriétaire de cette chose. 9


Bref, on peut comprendre maintenant notre étonnement, quand nous avons retrouvé ce fauteuil, pièce unique au dire de mon père, sur ce tableau. Car c’était bien le même, trait pour trait. Durant une demi-heure, nous avons comparé, tous les quatre, le tableau avec l’original. Il n’y avait pas de doute possible. - C’est vraiment étonnant, murmura mon père en regardant le fauteuil. Seul John aurait pu nous dire d’où vient le tableau. - Qui est John ? demanda Juliette. - C’est l’ami à qui appartenait ce fauteuil. Il y a 25 ans, il a disparu, comme ça, du jour au lendemain. Personne ne l’a jamais revu. C’est sa mère qui m’a donné son fauteuil. Elle ne pouvait plus le supporter chez elle et savait que j’y tenais. Je m’aperçus que je ne savais rien de cette histoire. Papa ne nous en avait jamais parlé et je sentais bien qu’il n’aimait pas revenir sur ce passé. Mais Juliette plus curieuse que moi continua : - Il était comment John ? 10


- Grand, brun, répondit mon père en regardant la toile. Tu vois, il ressemblait un peu au portrait, à gauche de l’homme, mais il était beaucoup plus jeune. Il soupira, puis reprit : - J’irai acheter le cadre demain et ensuite je l’accrocherai au mur. Bon, trêve de bavardage, à table maintenant. Le repas était délicieux. Maman avait fait des galettes de blé noir. C’est notre plat favori. Juliette pouvait en manger trois ou quatre d’affilée si on ne l’arrêtait pas avant. Mais  tout en mangeant, je ne pouvais m’empêcher de regarder le portrait posé sur le buffet. Je sentais son regard noir peser sur moi et, petit à petit, ma gorge se serrait. Les minutes passaient et mon angoisse augmentait. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front et je les sentais couler sur mes tempes. Heureusement, Maman ne s’aperçut de rien. Dès que je pus sortir de table, je grimpai dans notre chambre. Je me jetai sur mon lit et essayai de respirer calmement. 11


- Tu n’as rien mangé ce soir, remarqua Juliette à qui rien n’échappe. Qu’est-ce qui se passe ? Tu sembles tout drôle. Pour ne pas avoir l’air trop bête, j’inventai un mal de tête, et Juliette redescendit. Une fois en pyjama, je me couchai et pris un bon livre pour me changer les idées. Malheureusement, il ne s’agissait que de fantômes et de revenants. Pour parfaire l’ambiance, la tempête qui s’était levée tournait à l’orage et les éclairs rebondissaient sur les murs de la chambre. En temps normal, j’aime bien, ça me fait penser aux feux d’artifice. Mais là, le regard de l’homme ne me quittait pas. J’avais beau fermer les yeux, penser à autre chose, secouer la tête, rien n’y faisait. Soudain, quelqu’un frappa au carreau de la fenêtre et une ombre se découpa dans la lumière d’un éclair.

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Pendant une seconde, mon cœur s’arrêta de battre et l’angoisse se transforma en terreur. Ma bouche était sèche et je n’arrivais plus à avaler ma salive tant j’avais la gorge serrée. Une sueur froide me glissa le long du dos. Je vis soudain un long doigt glisser sur le carreau comme pour tracer un message, puis se diriger vers moi. La menace était claire. Quand la main m’agrippa, je poussai un cri d’horreur et tentai de me dégager. Alors que cette chose allait avoir le dessus, Juliette apparut, l’air atterré. - Ben ! Qu’est-ce qui t’arrive ? fit-elle. Tu poussais des cris horribles. J’en ai encore froid dans le dos. Je gisais par terre. Ma lampe et mon livre, eux aussi, étaient tombés pendant la bataille. 13


- Je me suis endormi en lisant, répliquai-je. Ça ne t’arrive jamais ? - Non, répondit Juliette en haussant les épaules. Et elle se dirigea vers son lit. - Dis, reprit-elle, tu n’as rien remarqué avec le tableau ? Elle avait déjà pris un livre et semblait avoir posé la question sans trop attendre de réponse. Mais je connais ma sœur. C’est une fine mouche. Cette question n’avait rien d’anodin. J’attendis quelques secondes et répliquai : - Qu’est-ce que j’aurais dû remarquer ? - Rien... murmura-t-elle, rien du tout. - Allons Juliette ! Je te connais, repris-je. Mettons carte sur table. Qu’as-tu vu ? - Alors, toi aussi, tu l’as vu ! souffla-t-elle - Mais quoi ? Vas-y ! Parle ! Je commençai à m’impatienter et je sentis l’angoisse qui s’était dissipée pendant quelques instants m’envahir de nouveau. - L’homme sur le tableau, dit Juliette d’une voix blanche, il nous suit des yeux. - Quoi ? - Je te jure ! Je l’ai vu ! s’écria Juliette au bord de l’hystérie. Je l’ai vu t’observer, et dès que je ne le regardais pas, je sentais son regard sur moi. Il nous regarde, nous observe. Théo ! J’ai peur ! 14


La peur ! La peur s’était abattue sur nous comme la foudre sur les arbres. Je n’étais donc pas fou ! Et c’était vrai ! Il nous épiait. Mais que nous voulait-il ? Je secouai la tête comme pour chasser ces idées lugubres et essayai de rire. - Voyons Juliette ! Tout cela est idiot ! A-t-on déjà vu un portrait suivre quelqu’un des yeux ? C’est le film que nous avons vu l’autre soir qui nous met dans cet état-là. Mais, ce que je disais sonnait faux et Juliette reprit de plus belle : - Mais Théo ! Il y a le mystère avec le fauteuil ! Comment expliques-tu que ce soit le même fauteuil ? Il est unique ! - Et alors ! répliquai-je. Ça n’empêche pas de le peindre. Allons, raisonne-toi ! Cette histoire est idiote. Nous allons dormir et tu verras que demain matin tout sera tout à fait normal. Le tableau ne sera plus qu’un tableau ordinaire. Je ne sais pas vraiment pourquoi je disais ça. Pour calmer Juliette ou pour me rassurer. De toute façon, ma tirade avait eu son petit effet. Juliette se coucha et, après avoir reniflé deux ou trois fois, chuchota : - Je crois que tu as raison. C’est le film... 15


Maman nous avait bien dit de ne pas le regarder, tu te rappelles ? - Oui, et elle avait raison ! dis-je. Le lendemain, la tempête s’était envolée et toutes nos peurs avec. Le soleil brillait et je ris de ma peur de la veille. - Comment ai-je pu être si bête, murmurai-je. Je ne suis pas très malin ! Avoir peur d’un tableau ! Je fis ma toilette, m’habillai, puis descendis l’escalier sur la rampe, signe chez moi d’une très bonne humeur. J’allai embrasser ma mère quand, tout d’un coup, mon regard fut à nouveau attiré par le tableau.

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L’homme semblait avoir changé de position durant la nuit. J’aurais juré que sa main droite avait bougé. Oh ! Ce n’était pas grand-chose, et mes parents ne le remarquèrent même pas. Mais moi, qui l’avais tant observé, je savais que quelque chose avait changé. En prenant mon petit-déjeuner, je me mis à rire de moi-même et soupirai. - Je suis incorrigible. Voilà que j’ai encore plus d’imagination que Juliette. - Que dis-tu ? demanda Maman. Je répondis la bouche pleine : - Je dis que ce pain est vraiment très bon ! - Oui c’est vrai, répliqua ma mère, mais ce n’est pas la peine de t’étouffer pour autant. Et laisses-en à ta sœur. 19


Après avoir bu mon chocolat et, malgré l’appréhension que j’avais, je regardai le tableau attentivement. J’en notai chaque détail, les fruits dans la coupe, le vin dans la carafe, la position de l’homme... tout, même le journal au pied de son fauteuil. Une main se posa brusquement sur mon épaule. - Alors  ! s’exclama Juliette. Toi aussi, ça t’inquiète encore ? Je ne voulais pas l’inquiéter, mais je savais que c’était inutile de lui mentir. Elle devinait tout. Je répondis d’un ton calme. - Oh... J’essaie de comprendre pourquoi ce tableau nous a tellement impressionnés hier. - Oui, et pourquoi il continue ce matin, souffla Juliette comme pour ne pas être entendue de l’homme. - Tu as vu ? reprit Juliette en s’éloignant du tableau et m’attirant dans un coin. Il a bougé cette nuit. Je regardai Juliette fixement. - Ou nous sommes fous à lier tous les deux, ou l’homme a réellement bougé, murmurai-je. Malheureusement aucune de ces deux solutions ne me satisfaisait pleinement. 20


J’avais l’impression de flotter dans un rêve et qu’autour de moi, tout allait s’écrouler au moindre souffle de vent. Juliette me regarda inquiète. - Théo ?... Ça va ? - Oui, oui. A ton avis, qu’est-ce qui a bougé dans le tableau ? - La main, il a bougé la main droite, affirma Juliette sûre d’elle. Il faut en parler à Papa. Ce n’est pas normal ! Je répondis en secouant la tête. - Non, pas encore. Il ne nous croira jamais. Il nous faut des preuves. J’eus soudain un éclair de génie. - Va chercher l’appareil photo, ordonnai-je. Je veux en avoir le cœur net. Demain matin, nous saurons si nous sommes fous ou pas. Pendant que Juliette cherchait dans la chambre, je rejoignis Papa dans son bureau. Il fouillait un peu partout, pestant tant et plus contre les livreurs de journaux. - As-tu vu mon journal ? me demanda-t-il quand il me vit arriver. Je ne comprends pas ! Où estil ? Normalement dès 5 ou 6 heures, il est dans la boîte aux lettres. Qui l’a pris ? 21


Je cherchai avec lui pendant un moment. Mais rien n’y fit. Impossible de mettre la main sur le précieux journal. Quand Juliette revint de la chambre avec l’appareil, Papa était à quatre pattes sous son bureau. Je le laissai à ses occupations et filai avec Juliette prendre la photo. Nous étions tellement persuadés que le tableau vivait que nous n’osions plus parler devant lui. C’est à peine si nous ne nous sommes pas excusés pour la photo. La journée et la soirée se passèrent tout à fait normalement. Nous commencions à douter de toute cette histoire. Le lendemain matin, Juliette descendit en même temps que moi. Elle me regarda et, d’un commun accord, on se dirigea vers le tableau. Apparemment, rien n’avait changé. Ni la position de l’homme, ni les objets autour de lui. - Que fait-on ? me demanda Juliette. On prend une autre photo ? Je haussai les épaules. - Ça ne coûte rien. Et on arrêtera peut-être d’y penser. Une fois la photo prise, je posai l’appareil sur la table. 22


Le petit déjeuner avalé, il était trop tard pour comparer les photos. Nous ne pouvions pas être deux jours de suite en retard à l’école ! Mais avant de partir, j’entendis Papa maugréer contre le livreur de journaux ! En revenant de l’école le soir, je me précipitai sur le numérique, filai dans le bureau et, deux minutes plus tard, les deux photos étaient imprimées. Elles étaient exactement identiques et je ris de toute l’histoire que nous avions inventée. Heureusement, je n’en avais pas parlé à nos parents. J’aurais vraiment eu l’air nul. Juliette arriva en trombe dans la chambre, quelques minutes après moi. - Alors ! Les photos ? s’écria-t-elle. J’y ai pensé toute la journée ! - Regarde ! répondis-je presque déçu. Il n’y a rien d’extraordinaire. C’est une peinture tout à fait normale. Je me demande où nous avons été chercher de telles idées ! Mais Juliette ne voulut pas en rester là. Elle prit la loupe et scruta chaque photo attentivement. 23


Ça faisait quelques minutes qu’elle les regardait, lorsque Papa entra dans notre chambre en bougonnant. - C’est incroyable ! Vous n’avez pas vu mon journal ? - Celui d’hier ? fit Juliette en levant les yeux des photos. - Non ! répondit Papa énervé. J’ai retrouvé celui d’hier, ce matin. Mais je n’ai pas trouvé celui de ce matin. A croire que quelqu’un me les emprunte. Juliette, penchée sur les photos, continua. - Où as-tu trouvé celui d’hier ? - Devine ! s’esclaffa Papa. Sur mon bureau. Et plié, comme si je l’avais lu. Papa quitta la chambre après avoir regardé sous nos lits. - Le voilà qui devient fou lui aussi ! dis-je en riant. Mais là, c’est pour une autre raison ! - Tu as tort, dit Juliette mystérieusement. C’est pour la même raison. Je la regardai, inquiet. - Que veux-tu dire ? - Le tableau Théo, encore le tableau... me répondit Juliette d’une voix blanche. 24


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Je la regardai médusé. Que voulait-elle dire ? Quel rapport entre le tableau et les journaux ? - Explique-toi, m’exclamai-je. Que vient faire le tableau dans cette histoire de journaux introuvables ? - Regarde, me dit-elle en me tendant la loupe et les photos. Regarde le journal sur chacune d’elle. Je sentis l’angoisse monter en moi. Un frisson me parcourut et j’eus alors la certitude que nous n’étions pas fous. Je me penchai sur les photos. Au premier abord, on pouvait les penser identiques mais, en observant de plus près, on s’apercevait que sur la seconde, le journal n’était pas tout à fait à la même place. 25


Oh ! Il s’en fallait de peu, mais c’était vrai. Le tableau de la veille n’était pas parfaitement identique à celui d’aujourd’hui. Pendant la nuit la toile s’était modifiée. Qui nous croirait ? Nous-mêmes avions du mal à nous convaincre. - La loupe n’est pas assez forte pour que l’on distingue les dates, observai-je d’une voix étrangement calme. Il faut regarder sur l’ordinateur. - Mais nous savons tous les deux les dates de ces journaux... murmura Juliette. - Oui, répondis-je. Celles d’hier et d’aujourd’hui. Durant tout le repas, Juliette ne dit pas un mot. Tous ceux qui la connaissent savent que c’est impossible. Mais nous étions dans l’impossible devenu possible. Juliette ne parlait pas et le tableau vivait. Si l’un était possible, pourquoi pas l’autre. Nous eûmes ce soir-là, beaucoup de mal à nous endormir. Vers une heure, le sommeil eut quand même raison de nous. Mais vers cinq heures, un bruit me réveilla. C’était un bruit léger, provenant du rez-de-chaussée. Il était presque inaudible, mais répété. Je connaissais ce bruit, mais n’arrivais pas à me rappeler ce que ça pouvait être. 26


L’angoisse m’envahissait peu à peu et je n’arrivais plus à mettre de l’ordre dans mes idées. Après quelques instants, qui me parurent des heures, je décidai de me lever. Je ne pouvais rester là à me demander ce qui se passait en bas. Doucement, je descendis les marches, une à une, en évitant de les faire craquer. Et tout d’un coup, je la vis. Elle était là, comme m’attendant. Une ombre immense et sombre qui léchait le mur. Mon cœur battait de plus en plus fort et mes mains moites commencèrent à trembler. L’ombre glissa tout doucement vers moi, avançant à pas de loup. Le bruit s’était tu, mais elle était là, tellement présente et oppressante que je n’arrivais plus à respirer. Le dos au mur, je descendis les quelques marches qui restaient et soudain l’ombre s’évanouit. Je me dirigeai lentement vers l’entrée quand elle surgit en face de moi, collée au mur. Un cri étranglé resta coincé au fond de ma gorge et j’entendis soudain les marches grincer. Je me retournai le cœur battant. - Que fais-tu là ? me demanda mon père à moitié endormi. Tu m’as réveillé en descendant. Allez ! Au lit. 27


J’allais remonter, quand je le vis là, sur la table ! Et je sus alors quel était ce bruit étrange qui m’avait réveillé.

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Lorsque Juliette et Théo achètent un vieux tableau chez l’antiquaire, ils ne savent pas encore qu’ils ne rentreront pas seuls à la maison...

Prix public ttc : 9,50 ¤ ISBN 978-2-915125-65-8

www.revesdaraignee.com


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