Les trois tombes (extrait)

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Aline de Pétigny

Dimitri Lecoussis

Aline de Pétigny

Les trois tombes

Dimitri Lecoussis

LES TROIS TOMBES

Collection Rêves d’araignée



En souvenir des vacances Ă St Jacut et de nos promenades sur l'ĂŽle des Ebihens. Aline et Dimitri


LES TROIS TOMBES

Aline de PĂŠtigny

Dimitri Lecoussis



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Comme d’habitude, mon frère et ma sœur adoptive étaient loin derrière moi. J’arrivai tout seul en haut de la colline, essoufflé d’avoir tant couru. La vue était magnifique. La mer verte donnait un reflet à toute l’île, à moins que ce ne fût le contraire. Un bruit dans les buissons me fit tourner la tête et, soudain, je les vis. Elles étaient là, toutes les trois, les unes à côté des autres, à l’ombre des grands pins qui semblaient les protéger. Trois petites tombes avec leur petite croix. Ce cimetière était étonnant, mais il était à la grandeur de l’île... minuscule. - Tu aurais pu nous attendre, Alex ! grommela Max en me rejoignant. Ou alors, va te balader tout seul ! 5


- J’avais hâte de voir le panorama. Regarde, c’est super ! dis-je en tendant les bras vers l’horizon. - C’est vrai, dit Cathy en arrivant. Ça valait le détour. En plus, j’ai trouvé plein de plantes pour ma collection. Cathy est une fan de botanique. Plantes fleuries, vertes, grandes, petites, gigantesques, naines, tout ce qui est végétal trouve en Cathy une véritable amie. Je dois avouer qu’avant qu’on s’adopte mutuellement, je ne distinguais même pas un chêne d’un marronnier. - Ne te charge pas trop tout de même ! lui fit remarquer Max. Nous avons encore du chemin avant de rejoindre la maison. - C’est vrai, approuvai-je. En plus, nous sommes ici pour trois semaines. Tu as tout le temps pour cueillir un spécimen de chaque plante de l’île avant de repartir. - Je sais bien, mais je ne peux pas résister ! Nous étions tous les trois, assis, à contempler le paysage. La mer se cognait inlassablement contre les rochers, et quelquefois une vague plus vaillante que les autres arrivait à grimper jusqu’à la terre. Les odeurs de mer et de terre se mélangeaient, et je respirais profondément pour en faire des souvenirs. De cet endroit, nous avions une vue complète 6


de l’île. Nous pouvions voir la maison que nos parents avaient louée, ainsi que celle de monsieur Duren qui se trouvait à l’opposé. - Ça doit être plein de lapins ! fit remarquer Max. Ça serait marrant d’en attraper un. On lui ferait un enclos et on s’occuperait de lui pendant les vacances. Qu’en dites-vous ? - Oui, on peut toujours essayer. - Vous avez vu ? fit Cathy en s’approchant des trois tombes. - Oui, je les ai regardées en vitesse tout à l’heure. Max s’était penché sur l’une d’elles et frottait la croix pour la nettoyer. - Il y a des mots gravés... Josépha... août... en sacrifice... au... Zut ! C’est effacé. - En sacrifice ? s’exclama Cathy. En sacrifice à quoi ? Je m’accroupis près de la plus petite des croix et déchiffrai péniblement les mots. - Isabelle... août... en sacrifice... au... Là aussi, la date et le dernier mot sont illisibles. Cathy avait posé son bouquet et s’était penchée sur la dernière croix. - Sur celle-ci, on ne voit plus le prénom, juste l’initiale, B. Mais on voit les mots "août" et "sacrifice". Vous vous rendez compte ? Sur cette 7


toute petite île, il y a eu des sacrifices, comme chez les Mayas ! - Il faudrait demander au père Duren qu’il nous parle de ces tombes, suggéra Max. Il a dit à Maman qu’il avait toujours vécu ici. Il connaît peut-être leur histoire. - Les tombes sont entretenues. La végétation ne les a pas recouvertes et, regardez, il y a un bouquet près de chacune, fit remarquer Cathy. Monsieur Duren a dû les mettre ce matin. - Pourquoi crois-tu que c’est lui qui les a posés ici ? demandai-je. - A part nous, il n’y a que lui sur l’île ! fit Cathy en haussant les épaules. - Logique... Avant de quitter la colline, je regardai une dernière fois les tombes et poussai un cri !

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Derrière un buisson, cachés par le feuillage, des yeux d’un bleu délavé me fixaient. Dès que je fis un pas dans sa direction, ce regard froid disparut sans bruit dans les fourrés. J’eus beau fouiller les alentours, je ne trouvai aucune trace d’une autre présence que la nôtre. - Quelqu’un nous épiait, j’en suis sûr ! - Tu as rêvé, Alex ! fit Max en riant. Tu rêves tout le temps la nuit, alors il n’y a pas de raison que tu ne rêves pas le jour. - Peut-être était-ce le père Duren, suggéra Cathy. Il venait nettoyer le petit cimetière et il n’a pas voulu nous déranger. 9


- Non, ce n’était pas lui. Les yeux étaient froids, sans vie. Il y a peut-être quelqu’un d’autre sur l’île. - Voyons, arrête de dire des bêtises ! fit Max. Il a dit à Maman qu’à part lui et nous il n’y avait personne d’autre. Je haussai les épaules et, vexé, pris le chemin du retour. Ce regard continua de me hanter durant toute la promenade. Ce bleu glacé le rendait inquiétant, presque inhumain. A chaque détour du sentier, je sentais ces yeux posés sur moi. Plusieurs fois, je crus les apercevoir dans les buissons et même dans les arbres. - Allons, arrête d’y penser, dit Max. Ça devient une obsession. Tu vois ces yeux partout. Raisonne-toi ! Les tombes et leurs histoires de sacrifices t’ont chamboulé. Voilà tout ! - Vous avez sans doute raison. Rentrons avant qu’il ne pleuve, dis-je en levant le nez vers le ciel qui devenait tout noir. Ça sent l’orage. - Là, tu ne rêves pas. Dépêchons-nous ! A peine étions-nous arrivés que la pluie commençait à tomber et de gros nuages noirs rôdaient au-dessus de l’île. Je m’étais efforcé d’oublier le regard et, après le goûter, je l’avais presque effacé de ma mémoire. - C’est étrange, commença Maman. Durant 10


tout l’après-midi, je me suis sentie observée, surveillée. Je ne sais pas si j’invente tout ça, mais c’est très désagréable. Vous n’avez vu personne pendant votre promenade ? Au grand étonnement de Max et de Cathy, je m’empressai de lui répondre : - Non, personne. Une fois dans notre chambre, ma sœur se tourna vers moi : - Pourquoi lui as-tu menti ? - Je ne voulais pas l’inquiéter. Si jamais elle pense qu’il y a quelqu’un d’autre ici, on peut dire adieu aux grandes balades, à la chasse aux lapins, aux pique-niques sympas et surtout aux nuits sous la tente. - Tu as raison, acquiesça Max. - Pourtant, tu as vu quelqu’un ! fit Cathy - Ça fait au moins deux heures que vous n’arrêtez pas de me dire que je divague, et là, maintenant, tout d’un coup, j’ai raison ? Il faut savoir ce que vous voulez. - Ce que je veux, c’est partir camper dès demain ! s’exclama Max. Qu’en dites-vous ? - Génial ! fit Cathy. Je m’équiperai pour pouvoir ramasser toutes les plantes de l’île qui me manquent. - Et toi Alex, qu’en dis-tu ? 11


- Je dis que c’est super ! Soudain, un bruit de vaisselle cassée succéda à un grondement de tonnerre. On se regarda et sans dire un mot, on dévala l’escalier quatre à quatre. Pour une fois, ce n’était pas moi qui cassais la vaisselle !

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Maman, appuyée contre le mur, regardait par la fenêtre avec horreur. - J’ai vu quelqu’un, là, dehors ! dit-elle tout bas. Je l’ai aperçu le temps d’un éclair et puis... plus rien... - C’était peut-être monsieur Duren, suggéra Cathy pour la rassurer. - Ne dis pas de bêtises ! répondit Maman, remise de ses émotions. J’ai vu une vieille femme qui m’épiait par la fenêtre. Elle avait des yeux bleu pâle et son visage était tout ridé. - Tu sais, fit Max en riant pour détendre l’atmosphère, c’était peut-être un mirage. L’orage provoque de drôles de phénomènes. - Ou bien c’est ton visage déformé par les éclairs que tu as vu se refléter dans la vitre, dis-je. 13


- Avez-vous fini de dire n’importe quoi ? s’exclama notre mère. Qu’est-ce que vous me faites là ? Un ramollissement des cellules grises ? Je vous dis que j’ai vu une vieille femme à la fenêtre. C’est clair ? Je n’ai vu ni monsieur Duren ni un mirage et je n’ai pas de troubles de la vision. C’est compris ? On ne voulut pas la contrarier... surtout qu’elle avait sans doute raison. Après avoir ramassé la vaisselle, ou ce qu’il en restait, on décida de lui faire part de nos projets. Comme d’habitude, c’est Cathy que l’on délégua pour cette tâche délicate. - Maman, il nous faudrait neuf sandwiches pour demain. - Pourquoi ? Vous avez prévu d’avoir très faim ? - Ben, non..., fit Cathy en me jetant un coup d’oeil. C’est pour demain midi, demain soir et après-demain. Ah zut ! J’oubliais le petitdéjeuner. - Qu’est-ce que c’est que cette histoire encore ? Vous voulez camper ? - Oui. Papa et toi, vous aviez dit que ce serait possible. - Peut-être, mais nous n’avons pas dit quand. Tant que je ne saurai pas qui est cette personne, interdiction formelle de camper. C’est bien 14


compris ? Quand Maman emploie ce ton, ce n’est pas la peine d’insister. On n’a jamais le dernier mot. - On peut quand même pique-niquer demain midi ? demanda Max. Maman nous regarda un instant. - D’accord, mais retour à la maison à 19 heures. - Super ! Merci ! s’écria Max. - J’ai dit 19 heures, pas 19 heures 15. Promis ? - Promis juré ! Le lendemain matin, il n’était pas question de faire la grasse matinée. Il ne fallait pas perdre une minute de cette journée qui s’annonçait passionnante. Cathy se munit d’un sac pour ses plantes, Max du déjeuner et d’un sac de toile pour le lapin que nous projetions de ramener et moi, de mes jumelles. Maman, bien sûr, nous fit mille recommandations, et seule la sonnerie du téléphone arriva à la stopper. - Vive le téléphone ! fit Max une fois dehors. Cette vieille femme, si elle existe, a vraiment 15


fait peur à Maman. Je me demande bien qui c’est. - Si jamais nous rencontrons monsieur Duren, nous pourrions lui demander, dit Cathy en cueillant une fleur. - Eh ! Regardez qui arrive ! m’exclamai-je. C’est justement lui sur son vélo. On va pouvoir lui poser des questions. Quand le vieil homme arriva à notre hauteur, il fit grincer les freins de sa vieille bicyclette. Tous les lapins du coin ont dû rentrer dans leur terrier en entendant cet horrible bruit, à moins qu’ils n’y soient habitués ! - Bonjour les enfants ! marmonna notre voisin de sa voix rocailleuse. Vous n’êtes pas à la pêche ? - Nous partons nous promener, expliqua Cathy. Hier, nous avons vu une vieille femme avec des yeux bleu pâle. Savez-vous qui c’est ? Pendant quelques instants, il n’y eut que le bruit des vagues. Monsieur Duren nous regarda bizarrement : - Où l’avez-vous vue ? - Au petit cimetière, sur la colline. Le vieil homme pâlit, fit son signe de croix et remonta sur son vélo. - Partez ! lança-t-il d’une voix dure. - Ne vous inquiétez pas, répliqua Max, vexé. 16


Nous ne vous ennuierons plus. - Vous ne comprenez pas ! reprit monsieur Duren. Partez ! Quittez l’Île !

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Notre voisin dévala la pente qui le menait vers la mer en évitant de justesse un bosquet d’ajoncs. Je regardai Cathy et Max. - Eh bien ! fit ce dernier. Je ne croyais pas qu’il pouvait rouler aussi vite ! J’ai bien cru qu’il allait se casser la figure. - Peut-être n’est-il pas content qu’on ait découvert le cimetière ? murmura Cathy. C’est sans doute sa femme et ses enfants qui sont enterrés là-bas, et c’est pour ça qu’il reste sur l’île et qu’il entretient les tombes. - C’est possible, répondis-je. Mais pourquoi a-t-il eu cette réaction ? S’il ne voulait pas qu’on y mette les 19


pieds, il nous aurait prévenu dès notre arrivée. - En attendant, dit Max, on va retourner aux tombes. J’ai dû perdre mon canif là-bas hier et j’aimerais bien le retrouver. Tout en parlant de monsieur Duren et de la vieille femme, on se dirigea tranquillement vers la colline. Arrivés en haut, Max s'approcha des rochers où nous nous étions assis la veille. - Nous avons dû nous tromper de chemin, fisje remarquer. Nous ne sommes pas au même endroit qu'hier. - Qu’est-ce que tu racontes ? Voilà mon canif ! Effectivement, le petit couteau était coincé entre deux cailloux, attendant patiemment son propriétaire. Cathy arrivait derrière nous, les bras chargés de plantes de toutes sortes. - Qu’est-ce qu’il se passe ? s’enquit-elle. - Alex ne reconnaît plus les lieux, se moqua Max. - Qu’est-ce que tu as ? fit Cathy en me dévisageant. Tu es tout pâle. Ça ne va pas ? - Le mal des hauteurs ! continua Max. - Où étaient les tombes hier ? demandai-je d’une voix basse. Max et Cathy se regardèrent d’un drôle d’air. - Derrière toi, fit ma soeur en haussant les 20


épaules. - Montre-les-moi. Tous les deux se dirigèrent vers les grands arbres et poussèrent un cri. - Mais, où sont-elles ? s’exclama Cathy. Elles ne sont plus là ! - Pas la moindre trace, fit Max, accroupi. La terre n’a pas été retournée depuis des lustres. - Et pourtant, comme vous le disiez tout à l’heure, nous sommes bien au même endroit. Nous étions assis depuis quelques instants, quand Max se décida à rompre le silence qui commençait à peser. - Première solution, nous sommes fous. Deuxième solution, nous avons rêvé de la même chose au même moment. Troisième solution ... les tombes se sont volatilisées. Monsieur, mademoiselle..., laquelle retenez-vous ? - Tout cela est absurde, dit Cathy. Il y a certainement une autre explication. - Vas-y ! Laquelle ? demanda Max en taquinant un scarabée avec une brindille. Et toi, Alex, qu’en penses-tu ? Tu n’as pas desserré les dents depuis au moins cinq minutes. - Avec toi, il n’y a pas besoin. De toute façon, nous ne sommes pas les seuls à avoir vu le cimetière. Monsieur Duren le connaît aussi. 21


Nous n’avons donc pas rêvé. - C’est vrai ! s’exclama Cathy. - Pour ce qui est de la folie, continuai-je, je n’y crois pas non plus, car, là encore, monsieur Duren serait fou. Non, tout ça ne colle pas. - Alors, s’esclaffa Max nerveusement, il ne reste plus que la troisième solution. - Mais c’est idiot, répliqua Cathy. Les tombes ne peuvent pas disparaître comme ça, d’un coup de baguette magique. - C’est pourtant ce qu’elles ont fait. Il n’y a que notre voisin qui sait vraiment ce qui se passe ici. Allons chez lui ! Il faut absolument qu’il nous explique. Après un quart d’heure de marche, nous étions devant une petite maison de granit. Avec ses roses qui grimpaient un peu partout, et la mer qui se balançait dans le fond, on aurait dit une carte postale. - Les volets sont fermés, remarqua Cathy, étonnée. Et il y a un mot sur la porte. - Il est adressé à Papa et Maman, fit Max en arrachant la feuille. Il dit qu’il est parti et qu’il ne reviendra qu’en septembre. Il nous conseille de quitter l’île, car le temps risque d’être très mauvais durant le mois qui vient. - Il faut vraiment qu’il ait très peur pour partir 22


si rapidement, fis-je, pensif. On dirait qu’il a le diable aux trousses. Je regardais Max et Cathy et je vis dans leurs yeux ce qu’ils lisaient dans les miens : la peur.

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- Il faut absolument savoir ce qui se passe ici, lança Max. Puisque notre cher voisin nous laisse tomber, débrouillons-nous autrement. - Que veux-tu faire ? demanda Cathy. - Entrons chez lui. Nous trouverons peut-être quelque chose. Après quelques hésitations, on se mit à chercher la clé. Il nous fallut à peine deux minutes pour la trouver, cachée sous un vieux pot de fleurs. Je regardai Max et Cathy avant d’ouvrir la porte. - On est bien d’accord, on ne dérange rien. Max, tu ne dévalises pas le frigo. On cherche uniquement quelque chose concernant le cimetière ou la vieille 25


femme. Ils hochèrent la tête en signe d’assentiment et je tournai la clé dans la serrure. Je n’étais pas très à l’aise. Bien sûr, il fallait éclaircir tout ça, mais j’aurais aimé trouver un autre moyen. Quand j’entrai dans la pièce qui servait à la fois de bureau, de salon et sans doute de temps à autre de salle à manger, je crus entrer dans la cabine d’un navire. Il n’y avait aux murs que des photos et des peintures représentant la mer. Dans un coin pendaient au plafond de gros cordages, comme on en voit parfois sur les ponts. Max s’était dirigé vers la table et inspectait déjà les classeurs, les cahiers et les livres qui traînaient par là. Cathy, elle, s’occupait des étagères. Je me glissai dans la chambre par une porte à moitié cachée par une armoire. Seuls un lit affaissé et une table de nuit occupaient la pièce. Une petite fenêtre donnant sur la mer laissait passer un peu de clarté. Elle était, avec la bougie posée entre un livre et un chapelet, la seule source de lumière. J’ouvris le tiroir de la table de nuit et découvris une dizaine de vieux cahiers d’écolier, couverts d’une écriture irrégulière. 26


- Son journal, murmurai-je. Son journal de bord. Je lus où mes yeux se posèrent : ... J’ai peur. Le huitième mois de l’année arrive, inexorablement. Comme tous les ans, je prie pour qu’il ne se passe rien [...] Mon Dieu, cet après-midi, je l’ai vue. Elle se tenait là, en face de moi, avec ses yeux d’un bleu délavé. Puis elle a disparu, comme elle en a l’habitude. Mes yeux couraient sur le papier. Après avoir feuilleté quelques cahiers, je m’aperçus que le vieil homme ne tenait son journal que durant les derniers jours de juillet et le mois d’août. Tous les mois d’août depuis plus de 60 ans étaient consignés dans cette dizaine de cahiers. Assis sur le lit, je lus certains passages du journal et je dus me rendre à l’évidence : ou bien nous quittions l’île au plus vite, ou bien il y aurait une tombe de plus dans le petit cimetière invisible.

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Une île, trois enfants, trois tombes.

Prix public ttc : 9,50 € ISBN 979-10-91035-41-5

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