Extrait du livre 'Paroles de fée nous sommes tous des fées et des enchanteurs'

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Aline de Pétigny

Paro les p o ur pens er à l' e n droit

Paroles de fée

Nous sommes des fées et des enchanteurs


L’auteure : «Aline de Pétigny est une poétesse moderne dont les dessins et l’humour parcourent inlassablement le chemin du savoir-êtreheureux. Son inspiration s’abreuve à la source du bonheur d’exister qu’elle aime partager avec les petits et les grands sous forme de petites pensées pour illustrer de grands moments. Avec tendresse, avec simplicité, ses personnages pénètrent dans le coeur de chacun, là où s’établit la vraie vie. C’est ainsi que grands et petits se rencontrent en une réalité qui les fait se comprendre.» Davina Delor


Paroles de fĂŠe Nous sommes des fĂŠes et des enchanteurs


La magie.

- Nous avons de la magie l’idée qu’elle sert à combattre, à ranger sa chambre, à remplir d’un coup de baguette un coffre d’or. - Oui et aussi de se rendre invisible et de voler ! - Et si la magie ce n’était pas ça ? - Ça serait quoi alors ? - Si la magie était autre chose que jeter des sorts à droite, à gauche, histoire de montrer son pouvoir, d’être plus fort que l’autre ? Si la magie était avant tout intérieure, cachée en chacun de nous, si bien cachée que nous l’avons oubliée ? Et si la magie, c’était juste prendre conscience que la vie est magique et que nous sommes la vie ? - Qu’est-ce que tu y connais à la magie ? - Je suis une fée. - C’est vrai ? Tu es une vrai fée en vrai ?


- Il n’y a rien là de bien extraordinaire. La seule différence entre toi et moi est que j’en ai pleinement conscience. - Moi, c’est sûr, je ne suis pas une fée ! - Non, mais un enchanteur ! - Alors... Tu crois que je suis magique ? - Oui. - Qu’est-ce que je peux faire alors avec ma magie ? - Tu peux être heureux, rendre les autres heureux. - Ce n’est pas de la magie ça ! - Si, bien sûr ! C’est magique de rendre les autres heureux, tu ne trouves pas ? - Oui... - Tu es déçu ? - Un peu... Moi je croyais que la magie c’était faire des choses incroyables. - La vie est magique, et si tu regardes bien, il y a des choses incroyables qui se passent autour de nous. La nature par exemple. As-tu regardé une fleur de très près ? Ou bien un coucher de soleil, ou encore un arc-en-ciel ? C’est magique. Et tu es magique. Il faut juste t’en souvenir ! Je vais te raconter une histoire, l’histoire d’une princesse qui était heureuse... Ou presque.


La seconde d’éternité. Il était une fois une belle princesse. Elle était entourée tendrement de tous ceux qu’elle aimait et les entourait de la même façon. Elle était heureuse... Ou presque. Oh, il ne lui manquait pas grand chose, mais ce petit rien, cette absence, lui pesait chaque jour un peu plus. C’était indéfinissable, comme un paradis oublié qui errait au fond de son cœur. A la voir heureuse, moqueuse, rieuse, personne ne pouvait se douter de cette seconde d’éternité qui lui manquait tellement.


Elle se couchait chaque soir espérant un lendemain différent, mais chaque matin, à son réveil, elle savait que ce vide était là. - Ça ne peut plus durer, se dit-elle un jour. Il faut que je parte, que je change d’air ! Plus loin, ailleurs, je trouverai sans doute ce que je recherche. La princesse partit donc, soulagée d’avoir trouvé une solution. Elle voyagea, rencontra de nouveaux amis, vit de nouveaux paysages, fut heureuse... Ou presque.


Elle se coucha chaque soir espérant un lendemain différent, mais chaque matin, à son réveil, elle savait que ce vide était là. - C’était un beau voyage mais ça n’a rien changé, se dit-elle un jour. Je rentre chez moi. Elle rentra donc chez elle, déçue mais pleine de nouveaux amis, de beaux souvenirs et heureuse de revoir tous ceux qu’elle aimait tellement. La vie reprit son cours, tranquille et heureuse... Ou presque. Parsemée de bons moments avec ses amis, de musique et de rires, sa vie était gaie, colorée, intéressante mais vide de cette chose indéfinissable.


Et chaque jour ce vide s’installait. - Ça ne peut plus durer, se dit-elle. Je vais tout changer dans ma maison ! Je vais acheter de nouveaux meubles, puis une nouvelle garde-robe, changer ma coiffure, repeindre toute ma maison. Après j’en suis sûre, tout ira mieux ! La princesse soulagée d’avoir trouvé une solution, fit ce qu’elle avait dit. Durant un mois, elle n’arrêta pas : nouveaux meubles, nouvelles décorations, nouveaux vêtements, nouvelles couleurs, nouvelles fleurs dans le jardin. Acheter, bricoler, jardiner, rien ne lui échappa ! C’était drôle, fatiguant, amusant, intéressant. La princesse fut heureuse... Ou presque.


Elle se couchait chaque soir espérant un lendemain différent, mais chaque matin à son réveil, elle savait que ce vide était là. - C’était amusant ! Ma maison a changé, mais ça n’a rien changé, soupira-t-elle quand tout fut fini. Désormais elle ne se couchait plus chaque soir en espérant un lendemain différent. Et chaque matin à son réveil, elle essayait de s’habituer à ce vide qui était là, obstinément.


Et quand elle y réfléchissait, et même quand elle n’y réfléchissait pas, la princesse ne comprenait vraiment pas ce qui lui arrivait. - Ça ne peut plus durer. C’est trop dur, c’est trop triste. Je ne peux pas vivre ainsi ! Que m’arrivet-il ? - Je crois savoir ce qui t’arrive... entendit soudain la princesse. Elle regarda autour d’elle mais ne vit rien. - Où es-tu la fée ? demanda-t-elle. Montre-toi. Sa fée apparut, heureuse de sortir de l’ombre où bien trop souvent elle était remisée. - Je crois savoir ce qui t’arrive... - Il y a encore quelque temps, quelques années, j’étais pleinement heureuse, mais désormais, ce n’est plus pareil. Il me manque un je-ne-saisquoi, il me manque quelque chose alors que j’ai tout. Et j’ai peur qu’à force d’être presque heureuse je devienne un peu mal heureuse.


Et la princesse se mit à pleurer, à tellement pleurer qu’une petite mare d’eau salée s’étendit à ses pieds. - Je crois que tu as peur d’oublier, dit doucement la fée. - Oublier quoi ? - Je crois que tu as peur d’oublier qui tu es vraiment. - Et qui suis-je ? - Une fée bien sûr ! - Une fée ? - Oui, une fée ! Les enfants, eux, savent qu’ils sont magiques. Ils savent qu’ils sont elfes ou fées, ils savent sans vraiment s’en souvenir qu’ils font partie de l’invisible. Te rappelles-tu ? - Oui, je me souviens...


- Bien souvent, quand on grandit on a peur d’oublier d’où l’on vient réellement, d’oublier ces instants d’éternité. Nous sommes pleins de cette magie mais on l’enfouit de peur de la laisser éclater aux yeux des autres. Si on n’y prend pas garde, on vieillit et on s’éloigne alors de notre magie, de notre essentiel. Et tout cela commence alors à nous manquer. Puis un jour, un jour tout gris, on ne sait même plus ce qui nous manque. On a tellement oublié l’essentiel qu’il ne nous reste plus, à la place, que ce vide que l’on essaie de remplir, de peur de voir ce vide remplir notre vie. - Je vais faire quoi moi alors ?


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Nous sommes magiques ! Cette magie qu’est la vie, nous la portons en nous. Il suffit de peu de chose, d’un nouveau regard, pour tout changer.

Toute reproduction même partielle de cet ouvrage est interdite sans autorisation de l’éditeur. Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse Imprimé en Pays de la Loire par BDM - France sur du papier 100% recyclé. Dépôt légal : Octobre 2011

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Prix public France : 4,90€

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© Editions pour penser

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