Pense à sourire n°5 - La liberté

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Pense à sourire le petit magazine

La liberté N°5


Ce petit magazine pour garder un lien tout au long de l’année avec vous. Des histoires qui verront peut-être le jour en livres... Des articles pour partager avec vous quelques idées qui mises bout à bout peuvent contribuer à changer un peu notre monde... Nota Benne : Comme nos livres, ce magazine ne s’adresse pas à un âge précis... mais à tout le monde.

t-être c'est peu La liberté aînes de ses ch e ir a f é d e s s. er ses lien et accept

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nsée Petites pe Petites pensées

page 3

Parle-nous de la liberté - Khalil Gibran

pages 4-5

Coloriage

page 6

Les murmures de l’Univers - Aline de Pétigny

pages 7-8-9-10

Les invariants de Célestin Freinet

page 11

Mamzel - L’insaisissable liberté...

pages 12 à 17

Le portrait : Olivier Cler

pages 18-19

Les mots doux de Galou

page 20-21

Au fond du jardin

page 21


Petites pensées... « La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à ne pas être soumis à celle d’autrui.» Jean-Jacques Rousseau

Article quatre de la déclaration des droits de l’être l’humain.

«Liberté implique responsabilité. C’est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent.» George Bernard Shaw

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

« Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » Manon Roland (1754-1793) Tout Homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République. Préambule de la constitution française du 27 octobre 1946 www.pourpenser.fr - 3


Parle-nous de la liberté

Khalil Gibran - Le prophète

Et un orateur dit, Parle-nous de la Liberté. Et il répondit : Je vous ai vu vous prosterner aux portes de la cité et dans vos foyers, et vous vouer au culte de votre propre liberté, Comme les esclaves qui s’humilient devant un tyran et le louent, alors qu’il les anéantit. Oui, dans le bosquet du temple et dans l’ombre de la citadelle, j’ai vu les plus libres d’entre vous porter leur liberté comme un joug ou des menottes. Et mon cœur saigna en moi ; car vous ne pouvez être libre lorsque vous forgez une chaîne du désir même de la liberté, et quand vous ne cessez de parler de la liberté comme d’un but et un accomplissement. Vous serez libre en vérité non pas quand vous jours seront sans 4 - www.pourpenser.fr

tourments et vos nuits sans un désir ou un chagrin, Mais d’avantage quand ces choses étrangleront votre vie, et que pourtant vous vous élèverez au-dessus d’elles, nu et sans entraves. Et comment vous élèverezvous au-delà de vos jours et de vos nuits, à moins que vous ne rompiez les chaînes que vous-même, à l’aurore de votre entendement, avez fixé autour de votre âge mûr ? En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses anneaux scintillent au soleil et éblouissent vos yeux. Et à quoi voulez-vous renoncer dans votre quête de la liberté, si ce n’est à des parcelles de vous même ? S’il existe une loi injuste que vous voudriez abolir, cette loi fut écrite de votre propre main sur votre propre front. Vous ne pouvez l’effacer en brûlant


vos tables de la loi, ni en lavant le front de vos juges, même si vous déversiez sur eux la mer toute entière. Et s’il existe un despote que vous voudriez détrôner, voyez d’abord si l’image de son trône érigée en vous est détruite. Car comment le tyran peut-il régner sur les affranchis et les fiers, s’il n’existe une tyrannie dans leur propre liberté et une honte dans leur propre fierté ?

Ces choses se meuvent en vous comme la lumière et l’ombre, en couples enlacés. Et quand l’ombre se dissipe et disparaît, la lumière qui persiste devient l’ombre d’une autre lumière. Et telle est votre liberté qui, quand elle perd ses entraves, devient l’entrave d’une plus grande liberté.

Et s’il existe un tourment que vous voudriez dissiper, le siège de cette crainte est dans votre cœur et non dans la main du tourment. Vraiment, toutes les choses se meuvent dans votre être en une continuelle étreinte fatale ; ce que vous désirez et ce que vous redoutez, ce qui vous attire et ce qui vous répugne, ce que vous poursuivez et ce que vous voulez fuir.

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Entretien avec une fĂŠe !

Les murmures de l’univers Aline de PÊtigny


L’univers lui murmurait à l’oreille depuis plusieurs lunes déjà. Dès le début, rien n’avait été simple pour lui. Il avait alors demandé, prié l’univers pour de l’aide, pour un sourire, pour de l’amour. Mais sans doute au cours des années avait-il oublié, ou bien avait-il cru que ses souhaits étaient vains et que nulle réponse ne lui serait jamais faite. Depuis quelques mois déjà, l’univers avait la drôle d’idée de se méler de ses affaires, de lui faire des propositions étonnantes et de surcroit de façon étrange, chose à laquelle il n’était pas vraiment habitué. Les signes se succédaient les uns aux autres, bien souvent étonnants de clarté. Mais il avait beau y réfléchir, il trouvait génant cette intrusion dans sa vie. C’était sa vie après tout. C’était à lui et à nul autre, de choisir son chemin. L’univers n’avait rien à voir dans son histoire. Bien sûr, il les avait bien vu tous ces signes petits ou grands, toutes ces choses que l’univers lui proposait. Bien sûr, il n’était pas aveugle et encore moins sourd. Mais c’était à lui seul de choisir, estimait-il. - Je suis libre ! hurlait-il à l’océan. Seules les vagues lui répondaient, sages. La chose qu’il n’osait pas s’avouer c’était sa peur, sa peur presque panique de remettre sa vie aux mains de l’univers, autant dire aux fées auxquelles 8 - www.pourpenser.fr


il disait croire. Peur qu’on lui vole sa vie, qu’on le spolie de lui-même le faisait hurler plus fort encore aux cieux : - Je suis libre ! Seules les étoiles lui répondaient, sages. Se dire qu’on fait partie de l’univers est une chose, le sentir, le ressentir au plus profond de soi en est une autre. Et il commençait à le sentir, le ressentir, et ça lui donnait le tournis, le vertige. Aux moments les plus doux, il avait comme un trop plein de bonheur, une ivresse de joie à peine dicible. Et au matin, tout ce bonheur, toute cette ivresse, ces vertiges, l’inquiétaient et une fois de plus il se disait : - C’est ma vie et ce ne sont pas quelques signes, aussi énormes soient-ils, qui me dicteront mon chemin. Je suis un homme libre.


Pourtant, d’aussi loin qu’il puisse se souvenir il les avait revés ces moments là, il les avait souhaités ces signes, ces murmures de l’univers. Mais certaines personnes pensent que les rêves sont fait pour être rêvés et non vécus et de temps à autres il était de ceux là. - Quel dommage se disait la fée qui tous les matins pensait à lui. Quel dommage de ne point se mettre à l’unisson de l’univers, de ne point écouter ses murmures, ses chuchotis. Qu’il est bon de pouvoir se laisser guider. Et que l’univers est généreux de nous indiquer le chemin le plus doux et de nous permettre d’en prendre un autre. - Je suis libre ! se répétait-il sans cesse, de peur sans doute de ne pas l’être. Je suis libre de prendre le chemin que je souhaite, libre de dire non, libre de souffrir, libre d’être heureux, libre de regretter, libre de choisir, libre de me tromper, libre d’essayer, libre de... Ne sachant quoi ajouter, l’homme qui n’était pas rassasié, regarda les vagues, sages. Puis il demanda, pria l’univers pour de l’aide, pour un sourire, pour de l’amour. Et l’univers sourit, patient.

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Les invariants de Célestin Freinet

(pédagogue français 1896-1966)

En 1964, après plus de 40 ans d'enseignement, Célestin Freinet a souhaité poser les bases de principes pédagogiques. Une trentaine d'invariants pédagogiques qu'il tenait pour sûrs à la lumière de l'expérience et du bon sens. Dans chaque numéro, nous vous proposerons quelques invariants. Peut-être est-il intéressant d'en rediscuter aujourd'hui ?

Invariant n° 17 :

Invariant n° 18 : Personne, ni enfant ni adulte, n’aime le contrôle et la sanction qui sont toujours considérés comme une atteinte à sa dignité, surtout lorsqu’ils s’exercent en public.

L ’enfant ne se fatigue pas à faire un travail qui est dans la ligne de sa vie, qui lui est pour ainsi dire fonctionnel.

Invariant n° 19 : Les notes et les classements sont toujours une erreur. www.pourpenser.fr - 11


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. . . é t r e b i l e l b a s s i s i a s n L’i

Ce matin, je me suis réveillée en me disant que je voulais être totalement libre. J’ai dit à Maman, d’un air solonnel, qu’à partir d’aujourd’hui je n’irai plus à l’école et resterai également en pyjama toute ma vie parce que j’aimais ça ! Bref, je décidais désormais de pouvoir faire ce que je veux, quand je veux, où je veux et comme je veux ! Na ! Elle a rigolé et a dit : - « Oui, pourquoi pas, essaye d’être libre, mais je te préviens, ce n’est pas gagné ! ». Et elle avait raison... ce fut la pire journée de ma vie. Lorsque j’ai voulu débuter ma nouvelle vie par un bon petit déjeuner, Maman m’a répondu que si j’étais libre, elle aussi l’était de ne pas partager ses provisions avec moi... www.pourpenser.fr - 13


- « Ah bon ? » ai-je répondu perplexe. Cependant, l’idée de liberté donne des ailes, puisqu’il en était ainsi, je décidais donc de me débrouiller toute seule. J’avais bien entendu une idée derrière la tête... le luxuriant verger de mon voisin, un petit bout de paradis gorgé de fruits ! Mais lorsque celui-ci m’y surpris, il s’offrit la liberté de me chasser à grands coups de pieds. En effet, je n’étais pas libre de voler le fruit de son travail. Et la journée continua ainsi, de déception en déception. Lorsque j’ai voulu changer d’air, j’avais tellement de choix possibles que finalement je suis restée sur place. Lorsque j’ai voulu prendre le manteau d’un autre enfant parce que je commençais à avoir froid en pyjama dehors, et bien lui, il fut libre de me casser le figure car il était plus fort que moi... Pourtant j’en avais tellement besoin. Mais bon, il fallait que je me fasse une raison, je ne suis pas libre de m’approprier les affaires des autres, surtout quand ils savent les défendre ! 14 - www.pourpenser.fr


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Bref, le soir même je suis rentrée à la maison pleurer dans les jupes de ma mère. J’étais affamée, frigorifiée, mais également endolorie physiquement et moralement. Lorsqu’elle me vit ouvrir la porte, Maman me sourit, s’avança vers moi et m’enlaça tendrement. Sa chaleur me réchauffa immédiatement. Puis elle me soigna délicatement et m’offrit un repas divin. C’est seulement une fois mes besoins satisfaits que l’on discuta de cette notion de liberté. Elle m’expliqua tout d’abord que croire que la liberté se résume à faire tout ce que l’on veut, quand on veut, où on veut, etc, est une erreur. En effet, si on écoute tous ses désirs et passions on reste un animal sauvage qui n’agit que selon son instinct primaire. Bientôt ne règnerait que la loi du plus fort car chacun serait libre de se faire plaisir en se nuisant à lui même, comme aux autres. Ce n’est en tout cas pas envisageable si on accepte de vivre en société. C’est pour cela que les Hommes qui vivent ensemble créent des lois, des règles, des normes pour préserver le bonheur et la sécurité de tous, ou tout du moins ceux de la majorité... 16 - www.pourpenser.fr


Et puis finalement, la véritable liberté ne serait-elle pas d’apprendre à réfléchir par soi-même à l’art de faire cohabiter ses bonheurs personnels avec ceux des autres ? Depuis cette mésaventure, j’ai découvert beaucoup d’auteurs et de philosophes qui ont tenté de définir la liberté, et j’ai aussi rencontré beaucoup de personnes qui ont essayé de l’éprouver à leur manière... mais elle est insaisissable, libre comme l’air de ne pas être définie. Tout ce que je peux dire, pour conclure, c’est au moins de se donner la liberté d’être heureux avec son environnement et ce, que l’on soit «sauvage» ou «civilisé» ! texte/illustration : Céline Cidère

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Portrait Olivier Clerc Un grand Merci à Olivier de s’ être prêtée au jeu. Pour vous le présenter en quelques mots : Auteur, traducteur, directeur de collection. Son dernier livre : le don du pardon http://www.dondupardon.fr/ Plutôt que de demander : "Si tu étais un arbre..." nous avons préféré demander "Quel arbre es-tu ? " car nous sommes un peu tout à la fois. Si nous aimons une chose, un lieu, c'est peut-être que nous sommes un peu, d'une certaine manière, ce lieu, cet objet, cette chanson.

Quel arbre es-tu ? Ben… un olivier !

Quel pays es-tu ?

Le pays magique d’Allégorie, où tout est message, où la nature nous parle à tous les coins de bois, sous chaque pierre, dans chaque nuage, chaque rivière...

Quel lieu es-tu ?

Un coin de montagne dans les Andes où il ne fait jamais moins de 15° en hiver et jamais plus de 15° en été... Où l’on est proche du ciel !

Quelle chanson es-tu ?

“Exactly”, d’Amy Steinberg ! A voir sur YouTube, de préférence. http://www.youtube.com/watch?v=-NJQgmmykFI&feature=related 18 - www.pourpenser.fr


Quel livre es-tu ?

Siddhartha, de Herman Hesse. http://fr.wikipedia.org/wiki/Siddhartha_%28roman%29

Quelle phrase es-tu ?

Là où un homme a eu raison, l’amandier ne fleurira pas au printemps.

Qui as-tu envie de nous faire connaître ?

Lewis Mehl-Madrona, un médecin moitié-Amérindien (et moitié plein d’autres choses !), qui ne guérit qu’en racontant des histoires. A lire de lui, “Ces histoires qui guérissent”. http://www.editions-tredaniel.com/ces-histoires-qui-guerissent-p-3324.html

Quelle est ton envie, celle qui te guide dans la vie ?

Contribuer à sortir l’humanité de sa phase “tronc” actuelle, pour qu’elle retrouve ses racines dans la terre et ses branches dans le ciel, pour que l’être humain redevienne à sa manière un arbre vivant qui fait le lien entre le ciel et la terre et porte des fruits savoureux....

D’où viens-tu ?

Mon corps vient de Genève, mais mon âme viendrait plutôt de Sirius, des Pléïades...

Autre chose à partager ?

Tout plein ! Alors allez faire un tour sur mes sites Internet !! http://www.olivierclerc.com/welcome/index.php?accueil=1 http://letamisa4etages.fr http://www.repere.tv/?cat=9120 http://journeesdupardon.fr

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Aline de PÊtigny Retrouvez les petites histoires d’Aline sur www.alinedepetigny.com


Retrouvez Pense à sourire - Le petit magazine -

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©Editions pour penser à l’endroit - www.pourpenser.fr Ont participé à l’élaboration de ce petit magazine : Céline Cidère (Mamzelle) / Galou / Athena Lecoussis (photos couleurs) /Albert de Pétigny, Aline de Pétigny.

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N°6


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