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Un rêve de cabane

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Songe

Songe

Suite interview Valérie Testu

Dans le cadre d’une expo « métiers d’arts, «Arts aux Jardins 2020» au sein du Jardin d’Adoué à Lay-Saint-Christophe, Lorraine, France

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Valérie, peux-tu nous présenter ce projet «Cabane» ?

Cela a été l’opportunité, avec ma collègue Emilie Malglaive, de tresser dans un jardin où l’on faisait ce que l’on voulait, comme on le voulait. C’était la possibilité de travailler à 4 mains, puisque, la plupart du temps, étant indépendante, je suis souvent seule dans mon atelier. Mais, également, cela a été une opportunité de travail en extérieur sur une grande structure (5,2 m de large sur 5,7 m de long). On a rarement l’occasion de faire des choses aussi grandes ! L’idée était de ne pas se poser n’importe où dans le jardin, mais de s’intégrer dans un paysage, de jouer avec le relief. Par rapport à l’idée de départ que nous avions imaginée, le projet a ensuite évolué sur place, au fur et à mesure. Des courbes se sont dessinées pour donner du mouvement, nous avons essayé de garder une rondeur pour rappeler la forme des massifs,. On a imaginé des sortes de chemins qui passeraient au milieu du tressage par lequel on pourrait rentrer comme un sentier qui passe entre des rochers. L’idée était vraiment d’inclure le tressage dans le paysage tout en créant un mouvement.

Cette idée de mouvement était présente dès le début du projet, ou elle est née au cours de la réalisation ?

L’idée était présente, mais elle n’était pas formulée aussi clairement d’autant que, comme nous étions deux, nos visions croisées, les échanges que nous avons eus ont fait mûrir le projet dans cette direction.

Pourrais-tu nous dire quelques mots sur cette expérience de co-création ?

Ça a été assez fluide en fait ! A deux, c’est assez facile. Si nous avions été un groupe plus important, cela aurait sans doute été moins évident. Là, c’était avec une personne que je connais, mais je la connais peu. Donc, quand on n’a pas l’habitude de travailler ensemble, ça a été aussi l’occasion de se découvrir ! Ça s’est très bien passé, c’était une super expérience !

As-tu été surprise de l’évolution du projet, est-il très différent de ce que vous aviez imaginé au départ ?

Oui et non, nous avons eu des petites surprises. A certains moments, au début du tressage, il y a eu comme une fermeture. Du coup, on s’est dit

qu’il allait peut-être y avoir une rupture, que ce ne serait pas un seul mouvement, et c’est là que l’ouverture est arrivée, l’idée de passer entre deux rochers. De l’autre côté, il y avait également l’intérieur de la structure qui a été fermée, et ouverte de l’autre côté dans l’idée de pouvoir jouer avec le dehors et le dedans.

L’idée était que les enfants pouvaient assez facilement se faufiler dans la structure...

Oui ! ça donne envie ! Par rapport à cet espace créatif qui peut être surprenant, comment cela s’est passé pour toi sur ce projet là ? Est-ce que c’était simple pour toi de suivre cette énergie créatrice? Comment l’as-tu vécu ?

C’était assez concret en fait. Il y avait le fait de se laisser toucher par le paysage, le lieu, vraiment l’envie d’être en adéquation avec tout ce qui est déjà sur le site et autour. C’était aussi l’interaction avec ma collègue Emilie, on avait toutes les deux envie de courbes. De toute façon, dès qu’il y a une ligne droite, j’ai envie d’en faire une courbe ! (rire) Même si je sais faire les choses parfaitement symétriques, j’aime l’asymétrie, les nuances de tressage, les vagues, les courbes... Nous étions assez d’accord sur cet aspect-là. Il s’agissait de se laisser guider par le paysage, le site et le tressage en luimême, ainsi que la courbe qu’il prenait. Le fait d’avoir de l’expérience a beaucoup aidé aussi ! Au départ, on a dessiné les contours pour définir à peu près vers quoi on allait, et ensuite on a rempli. Parce qu’il y avait une contrainte de temps, il faut aussi faire avec ! Mais c’est aussi ce qui est intéressant dans la création, voir ce que les contraintes amènent dans le projet ! A nous de « jouer » avec, c’est souvent une friction qui crée une dynamique particulière !

Est-ce que cette expérience t’a donné envie de créer des tissages collectifs ?

Cela m’arrive, je donne des stages régulièrement, en milieu scolaire également. Sinon, j’essaye de bouger, que ce soit en France ou ailleurs, j’essaye d’aller voir des collègues dans leur atelier, de travailler ensemble, d’échanger. Parfois, on a des techniques différentes et c’est intéressant d’échanger sur nos expériences. C’est aussi l’occasion de se voir, de passer du temps avec les gens que j’apprécie, cela me nourrit, cela fait partie de la vie !

Tu travailles dans ton atelier, en dehors des marchés, est ce que tu as une boutique ? Un endroit où tu déposes tes créations pour que le public puisse te trouver ?

J’ai un atelier où l’on peut venir sur rendez-vous. L’idée de la boutique ne m’intéresse pas, je préfère mon lieu de travail, mon atelier avec tout ce qui est en cours. Il y a l’osier qui trempe, les objets en cours de tressage, les matériaux, du noisetier tortueux, des choses en attente de tressage, des objets terminés...

Est-ce que tu prends des commandes aussi ?

Oui, cela m’arrive des commandes de vannerie traditionnelles ou plus créatives...

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