Se changer les idées - #leprojetfou

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Se changer ! s e é d i s e l Ceci est un sachet de graines à partager…

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auteurs textes inédits


Un livre co-écrit par… Mathieu BAUDIN Isabelle DELANNOY Davina DELOR Dominique DEMAEGDT Catherine DUMONTEIL KREMER Pascale D’ERM Anne GHESQUIÈRE Laurent GOUNELLE Pascal GREBOVAL Alexandre LECOUILLARD Christine LEWICKI Anne-Sophie NOVEL Albert DE PÉTIGNY Aline DE PÉTIGNY Baptiste RABOURDIN Sandrine ROUDAUT Yannick ROUDAUT François ROUILLAY Sandra STETTLER Antonella VERDIANI

VOUS !

ET


ÂŤ Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe. Âť Jules Renard



Se changer les idées ! Parce que nous pensons : • que l’éducation est primordiale, • qu’il est important de transmettre autour de nous des points de vue positifs et sensibles sur la vie, • qu’il est urgent de parler de confiance et d’intuition, • qu’il est humain d’accueillir l’autre dans sa différence qui est notre richesse, • que se soumettre aux pouvoirs religieux, politique ou financier est dangereux pour notre liberté, • qu’il est vital d’être cohérent. Dans notre vie de tous les jours, dans notre travail, et nos loisirs, engageons-nous pour plus de respect, pour plus d’harmonie, pour plus de bienveillance. Commençons par nous changer les idées ! Et que nos actes soient autant que possible en cohérence avec nos idées.


Je choisis mes idées Aline de Pétigny Nous vivons, grandissons, avec des idées que nos parents, grands-parents, et peut-être arrière-grands-parents, ont eues et nous ont transmises. On peut même aller jusqu’à prendre les défauts de ses parents pour montrer à quel point on leur est fidèle. Est-ce que c’est une bonne chose d’être fidèle en tout à ses parents ?

Je réfléchis à certaines de mes idées sur la vie, sur les autres et je regarde d’où elles viennent. Puis, je me pose ces questions : • Est-ce que j’ai envie de penser ainsi ? • Qu’est-ce que cette idée représente pour moi ? • Est-ce que j’ai envie de vivre avec cette idée, de la transmettre à celles et ceux qui m’entourent ? Et en pleine conscience, je choisis.


Je t’attendrai à la porte du cœur Davina Delor Penser l’existence en bonheurs, je crois être née avec cette idée. Pas à pas, j’ai rencontré la vie, écouté la chanson du vent dans le bombardement des orages et, tout en contemplant le ciel, vu l’éclat des étoiles briller dans le néant. Mais quelle monture choisir pour chevaucher le temps ? Perfides conseillères, les peurs ont souvent ralenti ma course vers la liberté. La vie est un voyage qui a besoin d’un guide, pouvons-nous le trouver à l’intérieur de nous ? De flots de pleurs en brassées de rires, j’ai gravi la montagne au prix d’efforts joyeux. Trébuchant et chutant, je me suis toujours relevée. Enveloppée dans l’espace, j’ai finalement compris : le souffle de l’immensité respire en tous les êtres. Toi et moi sommes unis et semblables malgré les apparences, et c’est en nous aimant que nous pouvons gagner. J’ai ouvert la porte au monde sans retenue, la force du partage et de la bienveillance peut tout faire changer, même le pire. Plus qu’une seule chose à te dire : je t’attends à la porte du cœur !


L’élan de vie qui me traverse Anne Ghesquière Je vais te raconter un secret… Il y a peu, j’ai retrouvé un cahier avec mes confidences d’enfant. Et l’incroyable, c’est que cette enfant, l’élan de la petite Anne, vit toujours en moi. Je confiais alors au cahier : « J’aime rire, chanter avec mes amis, danser, jouer, dessiner, écrire, lire, courir, être en contact avec la nature et avec les autres. » Puis j’avais écrit en gros : « Je suis heureuse ! » En retrouvant ce cahier griffonné et coloré, je me suis reconnectée à mon enfant intérieure. Et je m’aperçois que la petite Anne aime toujours : rire, écrire, danser, être dans la nature, avec les autres, courir, etc. La petite Anne est toute proche de la grande Anne d’aujourd’hui ! C’est la mémoire d’une partie de qui je suis, de mon élan de vie ! Et toi, quel est l’élan de vie qui te traverse ? Si tu es un adulte, je te propose d’établir un contact avec ton enfant intérieur. Pour les enfants, c’est plus facile de répondre ! Tu peux aussi demander de l’aide à une personne qui te connaît bien. • Quel enfant suis-je/étais-je ? • Qu’est-ce que j’aime/j’aimais faire et qui ne me demande aucun effort ? • Comment suis-je/étais-je dans la vie de tous les jours ? • Quelles émotions me traversent/traversaient ? • Quels sont/étaient mes centres d’intérêt, mes élans naturels ? • Quels sont/étaient mes rêves ? • Qu’est-ce qui me met/mettait en joie ? • Si tu es un enfant, garde ce cahier précieusement et relisle de temps en temps. Si tu es un adulte, tu vas pouvoir observer où en est ton élan de vie ;-)


L’intelligence des autres Pascal Greboval J’ai longtemps cru que je n’aurais besoin de personne et, je dois l’avouer, que j’étais le meilleur ! J’étais le meilleur à l’école, j’étais le premier de ma classe pendant très longtemps, obtenant les meilleurs prix. J’étais même le meilleur au catéchisme, notre curé faisait passer un examen et j’ai fini premier ! Je me croyais intelligent. Et en grandissant, je me suis rendu compte que je ne savais pas réparer une voiture, que je ne savais pas bricoler, fabriquer ma maison, que je ne savais pas reconnaître le chant des oiseaux, que je ne parlais ni chinois ni arabe, que je ne savais pas cuisiner, coudre, etc. Il fallait me rendre à l’évidence, je n’étais pas le plus intelligent ni le meilleur ! D’ailleurs, ça veut dire quoi « meilleur » ? La chute fut lourde. Je me suis même mis à penser le contraire ! Tel un animal de cirque, j’avais en fait appris à bien faire des exercices. Mais il me manquait l’essentiel : apprendre à coopérer. Depuis, j’essaie de penser autrement. Nous avons tous des intelligences différentes, et c’est en réunissant ces différentes intelligences que nous vivons, réalisons les plus belles choses : celles qui nous dépassent, nous nourrissent, nous émerveillent.


La magie des pourquoi Albert de Pétigny Longtemps j’ai cru qu’à une question bien posée il n’existait qu’une seule réponse juste. C’était simple et j’aimais bien cela... tant que la réponse apportée me convenait ! Un jour, j’ai repensé à mon père qui nous racontait que, enfant, il aimait poser la même question à sa mère, à son père, à la cuisinière et à sa grand-mère. Il s’est rapidement aperçu que la réponse était souvent différente selon l’interlocuteur. Depuis : • Je n’hésite pas à poser des questions pour comprendre pourquoi la personne en face de moi pense autrement. • Je m’intéresse au parcours des unes et des autres, car souvent ce parcours explique leur point de vue. • Je pense souvent à ce cylindre dont l’ombre projetée peut être un cercle ou un rectangle selon la position de la source de lumière.


Je fais confiance à mon intuition Anne-Sophie Novel Lycéenne, tôt le matin, sur le chemin du bahut, il y a ce plaisir dont je me souviens : l’odeur des croissants chauds, les émanations de café et tous ces effluves de parfums. Quel régal de sentir ainsi la fraîcheur du jour qui vient ! Avoir du nez, ça a du bon d’avoir du nez. On sent bien, on se sent bien. Avec l’âge, j’ai compris combien « sentir » ou « ne pas sentir » pouvait s’appliquer à mes choix quotidiens. On appelle ça l’intuition, je crois. Et c’est bien de cultiver ainsi sa petite voix qui souvent chuchote de loin.

Et si nous apprenions à nous fier à nos intuitions ? À suivre sa voie ? À dire non quand on le sent ? À nous faire confiance ?


La coquille Baptiste Rabourdin Nous voici encore en route pour un de ces ennuyeux déjeuners du dimanche. Je me résigne déjà à l’idée de rester attablé durant des heures. Sur ma chaise, pendant la ronde des plats, j’aurai à écouter sagement les propos des grandes personnes. À vrai dire, je n’ai jamais compris l’intérêt de leurs conversations. Si longues pour dire si peu de choses. Et toujours à propos de la pluie, du beau temps ou des dernières emplettes. Je me dis malgré tout que ces grandes personnes sont ce que je serai. Et donc qu’elles savent très bien pourquoi elles évitent de parler des vraies choses… Par pudeur ? Par peur de se livrer ? Par paresse ? Ma vieille tante a décelé mon air songeur. Elle me chuchote : « Toi aussi, tu te demandes pourquoi les adultes sont si ennuyeux. » J’ouvre de grands yeux. Elle me répond d’un clin d’œil. « Il y a une manière d’échapper à cette malédiction mais toi seul peux la découvrir. Hélas, ce n’est pas un secret que l’on peut raconter. » Maintenant que je suis plus grand, j’observe attentivement mes neveux et nièces. Et je devine qu’eux aussi, lentement mais sûrement, percent cette mystérieuse coquille… cette énigmatique coquille. Celle qui protège, mais qui nous empêche de voir aussi. Le besoin de protection est légitime... mais c’est tellement dommage.


Le temps retrouvé Pascale d’Erm Un jour, j’en ai eu assez de jouer au lapin blanc stressé d’Alice au pays des merveilles et j’ai décidé de ralentir… Mais comment faire ? Autour de moi, tout continuait à aller vite, vite, si vite ! Impossible d’être « lent » tout le temps et avec tout le monde ! Mais prendre son temps pour ce qui est vraiment important, ça, c’est possible, et même, ça fait du bien… J’ai compris que l’important, c’est de se demander : « Combien de temps dois-je passer pour que ce travail - ou ce texte ou cet objet… - me plaise et soit bien réussi ? » Parfois, cela peut être très rapide, d’autres fois plus long, selon l’humeur, l’inspiration ou le temps qu’il fait ! C’est un artisan italien d’Orviéto qui m’a murmuré ce secret venu du Moyen Âge. J’ai découvert aussi que j’avais mon propre « rythme » - en musique, on appelle cela le « tempo giusto ». Je me suis exercée à varier les vitesses, en étant rapide pour travailler par exemple, mais en prenant le temps de passer davantage de bons moments en famille ou avec des amis. Chacun a son propre « tempo » d’ailleurs, car quel est l’organe qui mesure le temps dans le corps ? Le cœur ! Et nos cœurs battent chacun à leur rythme, n’est-ce pas ? Pour découvrir le tien, démarre un chronomètre ; ferme les yeux, et ouvre-les quand tu penses qu’une minute s’est écoulée… Regarde le résultat et tu seras certainement surpris ! Un jeu pour savourer le présent, car, comme l’a dit Sénèque : « Nous n’avons pas trop peu de temps, nous en perdons trop. »


La fatigue envolée Sandra Stettler Ce matin, le réveil sonne et je me sens terrassée, écrasée par la fatigue ! Je tourne et je vire dans mon lit, de fort mauvaise humeur ! Soudain, mon oreille est attirée par un son joyeux : deux oiseaux discutent allègrement et pia pia pia et piou piou piou… Je me sens profondément agacée par leur joyeux tintamarre. Je me lève, prête à hurler pour les faire partir, mais en ouvrant mon volet je les observe : l’un d’eux dodeline de la tête et relève fièrement la queue lorsqu’il s’exprime, le second sautille sur place pour ponctuer son discours. Ils sont beaux et drôles à voir ! Ainsi, en les écoutant, en les observant, je me sens amusée, revigorée. Depuis ce jour, lorsque je me sens fatiguée, je me connecte à la nature, à sa beauté, je m’émerveille, tel un enfant qui découvre le monde pour la première fois, et j’invite mon corps et mon cœur à se remplir de tout ce qu’elle dégage de positif et d’harmonieux. Je me sens immédiatement revigorée et je constate que ma fatigue s’est envolée…


La liberté…

n’est pas toujours celle que l’on croit Yannick Roudaut Tout petit déjà, j’étais jaloux de ma liberté. « C’est moi qui décide » était mon leitmotiv. En maternelle, les institutrices disaient à mes parents : « Yannick termine toujours son travail… mais quand il l’a décidé. Il est inutile de lui imposer quoi que ce soit. » La liberté de dire non. Adolescent, je rêvais de grands espaces, d’une liberté physique. Cette liberté, je la trouvais en mer, sur ma planche à voile. Jeune adulte, j’ai cherché à me « libérer du système », me libérer du travail imposé… Je suis devenu journaliste. Un métier qui offre une liberté d’action et de pensée. Spécialiste de la Bourse, j’ai cru que la liberté passait par la constitution d’un capital financier. Se libérer de l’argent par l’argent… déception. À 28 ans, j’ai découvert la liberté d’entreprendre des projets ; j’ai créé ma première entreprise. Une révélation ! Passé 30 ans, j’ai découvert la liberté de penser autrement. Grâce à Sandrine, je me suis autorisé à critiquer mes croyances, mon éducation, ma culture. La liberté de penser… Aujourd’hui, à 45 ans, je me sens un homme libre. Libre de refuser un travail. Libre de dire non. Libre de faire de belles choses. Libre de vivre ma vie, celle qui s’impose à chacun de nous, en fonction de nos aptitudes et de nos faiblesses. Vivre sa vie, c’est peut-être vivre en harmonie avec soi ?


Les mots pour le dire Alexandre Lecouillard Un jour, une amie m’a dit : « Je n’ai jamais entendu personne dire autant de bien des autres.» Au départ, je n’ai pas vraiment compris son constat car, pour moi, dire du bien était une chose naturelle. Mais cette phrase me trottait dans la tête, alors je me suis mis à écouter. Écouter les autres, des gens que je connaissais ou ne connaissais pas. À la terrasse d’un café, dans un bus ou n’importe quel lieu public. Mais aussi mes amis et ma famille. Et effectivement, les gens parlent très souvent en négatif des autres. Ils critiquent, ils jugent, ils peignent des portraits souvent très sombres. Mais pourquoi ? Pour les diminuer. Pour se mettre en valeur par rapport aux autres. Pour se rassurer d’être imparfait. Pour faire une analyse de la personne critiquée et savoir comment mieux l’aider dans son problème… Je pense qu’il y a un peu de tout cela. Mais au lieu d’imaginer des réponses, je suis allé interroger et j’ai demandé pourquoi « NOUS », les êtres humains, passons-nous autant de temps à faire des critiques négatives et, malheureusement, pas assez de critiques positives ? Et le constat fut souvent le même : « Dire du bien des autres n’est pas une chose naturelle ! » Un sage a dit que « rien n’est plus contagieux que l’exemple. » Peut-être pouvons-nous offrir des questions sur les côtés positifs des gens qui sont critiqués négativement ? Pour ma part, je vais faire de mon mieux pour tendre vers une parole impeccable.


Je savoure la reconnaissance Dominique Demaegdt Petits dialogues du quotidien… C’est super ce que tu as fait !

Merci ! C’était facile.

Waouh ! C’est beau !

De rien ! C’est normal.

Oui... Mais là, c’est raté.

Combien de fois refusons-nous notre mérite ou la reconnaissance de notre talent ? Qu’arriverait-il si nous acceptions ces regards valorisants ? Qu’arrive-t-il lorsque nous les refusons ? (pour nous, pour l’autre). Longtemps j’ai refusé mon mérite. Un jour, j’ai osé l’accueillir, puis petit à petit je l’ai apprécié. Curieusement, ce n’est pas le regard que je me porte qui a changé, mais ma perception de l’autre. En accueillant son attention, je dis : « Oui, toi qui es face à moi, tu es un être bienveillant envers moi. » C’est en savourant toutes ces reconnaissances que j’ai obtenu une vision positive et bienveillante de l’autre.


Vivre à quelques centimètres de mon corps Christine Lewicki Combien de fois me suis-je sentie fragile, bancale et diminuée face aux autres ? Trop souvent dans le jugement, je vacillais entre l’impression de ne pas être assez ou au contraire d’être trop ! De surcroît, ma tête était tellement remplie de toutes mes préoccupations du quotidien que je vivais finalement une bonne partie de ma journée à moitié endormie. J’étais là, mais en fait je n’étais pas là. Pourtant, il y a quelques jours, j’ai eu une révélation. J’ai eu soudain cette délicieuse sensation d’incarner ma vie. Je me sentais ancrée, en confiance et rayonnante. Je célébrais cette sensation délicieuse et, en même temps, je me disais que franchement je revenais de loin. Comme si j’avais passé une grande partie de ma vie à vivre à quelques centimètres de mon corps et qu’enfin je revenais pleinement à moi-même. Que s’est-il passé entre AVANT et MAINTENANT ? Avant, je mettais mon attention à l’extérieur de moi. Maintenant, j’ai appris à honorer ce qui était à l’intérieur de moi et qui avait envie d’être révélé. J’ai nourri mon âme avec des enseignements positifs et profonds. J’ai créé de l’espace dans mon quotidien pour honorer mon corps et explorer ses possibilités. J’ai surtout compris que toutes ces choses n’étaient pas des frivolités et que, bien au contraire, je devais en faire une priorité. Et toi ? As-tu parfois l’impression de vivre à quelques centimètres de ton corps ? Que pourrais-tu faire demain pour “ créer un espace ” de connexion avec toi-même ? Peux-tu dès aujourd’hui bloquer 5 ou 30 minutes pour prendre le temps de te “ retrouver ” ?


L’art de prendre soin Catherine Dumonteil Kremer Quand j’étais enfant, tout mon entourage semblait contaminé par une idée saugrenue : il fallait absolument blesser un enfant qui fait des erreurs. Lui faire mal en le punissant, en le critiquant, parfois même en le tapant, était une méthode habituelle. C’est ainsi que j’ai grandi, dans un mélange d’amour et de crainte. Et puis, je suis devenue maman et, après moult déconvenues, j’ai découvert que, en chacun de nous, il y a un réservoir affectif. Quand ce réservoir est plein, nos capacités humaines peuvent totalement s’exprimer : l’amour, la joie, la créativité, la puissance. Quand ce réservoir est vide, quand nous sommes blessés, contrariés, fatigués, nous agissons de façon anarchique, nous heurtons les autres autour de nous, notre intelligence ne fonctionne plus très bien, nous sommes tristes et avons souvent peur. J’ai dû apprendre à remplir le réservoir affectif de mes enfants, à faire en sorte qu’ils se sentent bien. Il m’a fallu d’abord penser à leurs besoins, c’était la base. Chaque réservoir avait son contenu personnel qui a varié au fil du temps : des câlins, des discussions, des promenades, des activités ensemble, des voyages, des petits cadeaux, des attentions, des regards, du soutien dans leurs projets, de l’écoute des chagrins et des joies, etc. J’ai compris que les enfants (et les adultes), quand ils se sentent acceptés et aimés, ont la sécurité suffisante pour grandir, être pleinement eux-mêmes, et faire en sorte que notre monde aille mieux. Alors, si tu trouves quelqu’un qui pense que faire du mal amène quelque chose de bon, partage ceci avec lui. Tu peux aussi essayer de remplir son réservoir affectif, un sourire suffit parfois…


Rêver fort Sandrine Roudaut Depuis que je suis petite, j’aspire à un monde idéal, où on ne dégrade pas la nature, où la beauté soit partout, où l’on ait tous en nous le pouvoir de construire un monde meilleur. Enfant, on me disait que j’étais rêveuse ou naïve quand je posais des questions sur l’intérêt de gagner toujours plus d’argent. Adolescente, que j’étais insolente, déplacée quand je m’énervais contre un adulte qui tenait des propos racistes. Étudiante, que j’étais utopiste quand je remettais en cause un modèle économique destructeur pour la planète. Encore aujourd’hui, certains me disent trop engagée, trop passionnée, trop idéaliste… trop. Que la vie, c’est comme ça, que le monde marche ainsi. Dans une sorte de résignation. Finalement, j’ai cultivé ce qui peut sembler en « trop », j’ai suivi ce qui me faisait rêver. C’est là mon endroit, mon chemin. Pour être bien, en confiance et rayonner avec ce que l’on est, je crois qu’il faut sentir ce qui nous anime, aimer ce qui fait notre différence, l’assumer, ne pas le lâcher. Trop souvent, à l’école, dans le sport ou les arts, on nous dit : « Travaille tes points faibles ! » afin d’être bon partout, d’être bien noté, bien classé… Alors, on se focalise sur ce qui n’est pas naturel pour nous. Ce n’est ni agréable ni valorisant. Et peu à peu on en oublie nos points forts. Un comble ! Au contraire, ils sont précieux, à cultiver. En fait, on n’est jamais trop soi-même et on ne rêve jamais trop fort !


Je suis le fil de la joie Antonella Verdiani Toute petite, dès que j’entendais une musique, je commençais à bouger, à ne plus tenir assise. Intrigués par cette passion, mes parents décidèrent de m’inscrire à une école de danse classique. Quelle joie de vivre mon rêve : danser sur des pointes ! Un jour, il fallut quitter la belle ville où j’habitais : j’allais perdre mes copines et, plus triste encore, mon cher maître de ballet qui m’encourageait et croyait en moi. La seule belle perspective était de rejoindre la plus grande école de danse de cette nouvelle ville, dans le théâtre le plus fameux de mon pays. Pour intégrer cette école, il fallait être très maigre et avoir de tout petits pieds pour chausser les pointes. Mais, à dix ans, je n’étais ni grasse ni maigre et j’avais des pieds normaux… Exclue de cette école, j’arrêtai de danser et de rêver, convaincue que je n’étais bonne à rien. Une croyance qui dura longtemps, jusqu’à mes vingt ans, le jour où… Je pris une résolution : j’allais vivre mon rêve et recommencer à danser ! Et personne, plus personne au monde, n’allait plus me dire que je n’étais pas assez bonne pour faire ceci ou cela, ou « conforme » à des règles imposées. Surtout quand il s’agit d’un rêve ou d’une passion si forte ! Les rêves des enfants sont précieux comme des trésors, comme un diamant qu’il faut préserver à l’intérieur de son cœur pour toute la vie, une petite étoile qu’il faut suivre, car elle connaît le chemin de notre bonheur. Aujourd’hui, même si je ne suis pas danseuse, je me sens proche de cette étoile, car j’aime ce que je fais, je suis le fil de la joie… Et toi, quel est ton rêve ?


Créer l’abondance comme un jeu d’enfants… François Rouillay Je me souviens d’une journée de février durant laquelle je m’étais rendu à Plomelin, une jolie petite commune bretonne du Finistère. Étonnamment, il faisait super beau en cette fin d’hiver et cela me mettait en joie. J’étais invité à venir découvrir l’action incroyable des jeunes du Conseil Municipal des Enfants. Imaginez la scène : des enfants qui ont entre 9 et 11 ans viennent d’être élus. Pour leur premier mandat, ils ont décidé de transformer leur commune en jardin potager géant et gratuit. Ils s’étaient donné deux objectifs : développer la solidarité entre les habitants et préserver les ressources naturelles pour les générations futures. Ils se sont alors mis à sillonner les rues de chaque quartier. Et partout où c’était possible, ils ont proposé qu’on plante des arbres fruitiers et des légumes pour en partager les récoltes entre tous. Ils ont donné naissance à la route des Plom’Légumes. Petit jeu d’observation pour créer l’abondance : 1 - Je t’invite à aller sur YouTube pour regarder les vidéos qui défilent sous « Incroyables Comestibles Plomelin ». 2 – Observe la méthode des enfants pour créer l’abondance dans la ville. 3 – À toi de jouer dans ta commune : imagine tous les espaces qu’on pourrait transformer pour produire de la nourriture à partager et rends-toi compte des possibilités…


Dans ta peau d’animal Isabelle Delannoy As-tu déjà connu ces moments de fulgurance, quand une révélation vient prendre ton esprit tout entier et t’amène l’intuition d’une vérité qui ne te quittera plus jamais ? J’aimerais te décrire la plus précieuse que j’ai vécue. C’était un jour d’été à la montagne, et je m’étais allongée sous un arbre. Il m’est alors apparu que cette herbe que je sentais sous mes doigts, un jour, je ne la sentirais plus ; que ce ciel que je voyais audessus de moi, un jour, je ne le verrais plus ; que ces feuilles qui bruissaient, un jour, je ne les entendrais plus. C’était magnifique et saisissant. Plus aucune limite n’existait entre moi et l’univers, il était moi et j’étais lui. Ma peau n’était plus la frontière de mon corps, mais la passerelle me donnant le pouvoir de sentir, de toucher la texture, la température, la matière de ce à quoi j’appartenais. Ce ne furent que quelques secondes, mais ma vie avait définitivement changé. Bien plus tard, mes études et mes lectures scientifiques m’ont appris que ce que j’avais vécu ce jour-là n’était pas une chimère illuminée mais une profonde réalité. Depuis, je me suis laissée aller à cette harmonie. Lorsque tu es dehors, mets-toi, de temps en temps, dans ta peau d’animal : concentre-toi sur tes sensations, sens le vent, écoute les bruits, regarde autour de toi. Tu ressentiras sûrement un bien-être très grand et puissant, et tu te sentiras entièrement relié au monde.


L’avenir ne se prévoit pas il se prépare Mathieu Baudin Comment comprendre – prendre avec – et s’approprier le temps présent ? L’histoire se répète-t-elle ? Peut-on prévoir l’avenir ? Après 17 ans de pratique du futur, il m’apparaît que ce n’est pas l’Histoire qui se répète, mais les comportements humains. Le futur est un prétexte à introspecter(1) le présent : tous ceux qui nous disent que demain est déjà écrit veulent nous vendre quelque chose ou faire quelque chose de nous. Qu’on se le dise, face à l’ampleur de la métamorphose en cours, face à l’impérieuse nécessité de tout réinventer, demain est profondément ce que nous en ferons. Plus que jamais et sans doute pour longtemps, le futur est la dernière terre vierge qui nous reste à explorer ici et maintenant. Essayer de voir, à l’intérieur de quelque chose ou de quelqu’un, ce qui est normalement invisible. (1)


Un instant d’éternité Laurent Gounelle Quand on ne se sent pas mûr On pense aux bonheurs futurs Quand on se croit trop âgé On pense aux bonheurs passés Et si c’était maintenant, la bonne heure du bonheur ? Faire de chaque instant une éternité Est le secret de l’immortalité.


Et moi ? ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________


Les auteurs de ce livre ont choisi de partager leurs textes en licence Creative Commons 3.0 by-ns-sa et ont accordé à Pourpenser Editions le droit de commercialiser cette première édition papier et la version numérique associée. Vous êtes donc libre de partager, recopier, diffuser ces textes à condition d’en citer les auteurs, de ne pas les modifier, et de ne pas en faire acte de commerce. Pour en savoir plus sur les licences Creative Commons : http://creativecommons.fr/licences/ #leprojetfou : du 15 avril au 31 mai 2015, plus de 500 lecteurs ont préacheté ce livre alors qu’il n’était qu’en projet. Un remerciement tout particulier à : l’Association Orthophonissimo Bretagne ainsi qu’à l’Institut Cassiopée Formation. Près de 5 000 exemplaires ont été « suspendus » afin d’être donnés à des écoles, des associations (comme Kokopelli, le Printemps de l’éducation) et des villages du réseau Alternatiba.

Retrouvez l’ensemble de notre catalogue (environ 90 titres) sur :

www.pourpenser.fr Ce livre a été imprimé en France, en Pays de la Loire par BDM. Dépôt légal juin 2015


« Tu veux un monde meilleur, plus fraternel, plus juste ? Eh bien, commence à le faire : qui t’en empêche ? Fais-le en toi et autour de toi, fais-le avec ceux qui le veulent. Fais-le en petit, et il grandira. » Lanza del Vasto Le Pèlerinage aux sources

Ce livre est pour toi, pour vous. Ce ne sont que quelques mots, quelques idées, des petites graines que nous avions envie de semer. Nous portons en nous plus de questions que de réponses, mais une chose nous guide : le souhait d’échanger sur la beauté de la vie. Les coauteur-e-s

Prix France : 2,50 €

editions@pourpenser.com www.pourpenser.fr

ISBN : 979-10-91035-98-9


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