Ritter Germania
SCENARIO
Vincent BRUGEAS DESSIN et COULEURS
Ronan TOULHOAT
AKILEOS 1
Si vous nous suivez depuis nos débuts, vous n’êtes pas sans savoir que Ritter Germania est le quatrième opus de la «série» Block 109. C’est aussi (et «seulement») notre cinquième album à Ronan et moi-même. Nous avions commencé l’aventure Block 109, comme un immense défi au monde de l’édition, pensant qu’un pavé de 200 pages plein de nazis serait invendable... Nous nous sommes investis dans ce projet qui nous tenait à cœur, il y a quatre ans de cela, après avoir créé plusieurs projets pour «plaire» aux éditeurs. Emmanuel et Richard d’Akileos, y ont cru, merci à eux. Et avant même la sortie du Block 109, ils ont accepté notre idée de «série» afin d’enrichir notre univers. Nous étions lancés. Nous étions auteurs de BD. Block 109 et ses petits sont donc sortis et vous, lecteurs, nous avez fait confiance et avez décidé de nous suivre. Et pour ça, nous ne vous remercierons jamais assez ! L’album que vous tenez dans les mains sera le dernier illustré par Ronan, qui quitte donc l’aventure Block 109. Son envie d’illustrer de nouveaux univers est devenue plus importante que celle d’enrichir notre uchronie. Bien sûr, je serai encore à ses côtés dans cette nouvelle aventure qui prendra le titre de : Chaos Team. Et j’espère bien que nous vous y retrouverons également. Mais l’univers de Block 109 ne disparaît pas pour autant, puisque mon envie de l’enrichir et de le développer est toujours aussi vivace et qu’un nouvel illustrateur m’a rejoint. Après tout, quoi de mieux qu’un regard neuf pour continuer à étoffer notre univers ? Vous aurez donc le plaisir de découvrir prochainement un nouvel album estampillé Block 109 : Shark. Merci à tous... mille fois. Vincent. P.S. : Merci à Cédric et Jérôme de Chartres pour le «déclic» à l’origine du Ritter Germania !
©2012 Éditions AKILEOS 162 Cours du Maréchal Galliéni, 33400 Talence www.akileos.com Relecture : Dominique Gervais. Tous droits réservés. Aucune reproduction, totale ou partielle, n’est autorisée sans la permission écrite des détenteurs du copyright. ISBN: 978-2-35574-104-3 Le présent ouvrage a été imprimé en mars 2012, par L.E.G.O., en Italie. Dépôt légal: Avril 2012. 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
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22 mars 1946
Juin 1946
Cinquième commémoration de l’assassinat du Führer. Au milieu des défilés et des parades, Joseph Goebbels, Ministre de la Propagande, orchestre la première apparition publique du Ritter Germania, héros officiel du Reich, membre du Nouvel Ordre Teutonique.
Le Ritter devient le héros d’un feuilleton radiophonique. Il encourage la population à soutenir l’effort de guerre et en appelle à l’héroïsme légendaire du peuple aryen.
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Septembre 1946
Aux apparitions radiophoniques du Ritter viennent s’ajouter une publication papier mensuelle, puis hebdomadaire à partir de 1947.
Aout 1947
Joachim Stadler, vétéran maintes fois décoré, est retiré du front. Il représentera désormais le Ritter dans toutes les manifestations et notamment dans le long métrage en cours de production.
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Decembre 1948
«Ritter Germania contre la Bête Rouge», premier long métrage consacré au héros du Reich, connaît un succès historique dans les salles obscures d’Allemagne. Joachim s’impose comme la première célébrité du Reich.
Mars-Avril 1949
Goebbels organise une tournée du Ritter sur le front de l’Est. Lors de celle-ci, le comportement odieux de Stadler est vivement critiqué.
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Octobre 1949
Le tournage du deuxième long métrage consacré au Ritter débute dans les studios berlinois. Le budget alloué atteint des chiffres pharaoniques et deux divisions d’infanterie sont réquisitionnées pour les besoins du tournage. Le premier rôle, Joachim Stadler, ingérable, est remplacé au pied levé.
23 janvier 1950 Le Brigadeführer Ernst Kaltenbrunner, membre influent de la SS et directeur du SD-Ausland, est retrouvé pendu. Le crime est signé : Ritter Germania.
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Fevrier 1950
Berlin, Potsdamer Platz
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Wilhelm Frick, Reichsleiter, 73 ans. Un âge auquel on meurt plus souvent dans son lit...
excepté lorsque l’on est Ministre de l’intérieur du Reich.
Un poste des plus convoités et des plus dangereux.
Le genre de victime qui laisse une bonne centaine de suspects potentiels.
Un vrai casse-tête, si le meurtrier n’avait pas pris la peine de laisser sa signature en évidence sur les lieux du crime.
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Bien avant les meurtres de Frick et de Kaltenbrunner, les journaux avaient déjà mentionné les exploits d’un fou agissant sous le costume du Ritter germania.
il ne s’en prenait alors qu’aux "petits" criminels. il nettoyait les rues de la vermine.
Au début, Goebbels a ri de cette publicité gratuite.
Plus maintenant.
il a toujours pris son rôle très au sérieux.
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S’habituer au poids de l’armure fut laborieux, mais il a fini par s’y faire après quelques jours d’entraînement.
il s’est d’abord fait la main sur quelques truands rencontrés au hasard de ses rondes nocturnes.
Laissez-moi… s’il vous plaît... pitié…
Maintenant les choses sérieuses ont commencé, malgré tout, il agit parfois sans que je lui demande, traquant la vermine.
Ce genre de sorties est dangereux. Un coup de couteau mal placé, une patrouille de l’ordo au mauvais endroit et tout peut s’écrouler.
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Cependant, il en a besoin. Cela le met en confiance et lui donne plus d’assurance.
je suis le bras de la justice, le protecteur des faibles.
pitié !
Et puis, il y prend beaucoup de plaisir.
Je suis le Ritter Germania.
je ne connais pas la clémence.
Alors, je le laisse s’amuser… Après tout, je ne suis pas un monstre
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Un haut fonctionnaire SS assassiné et pendu comme un vulgaire traître, ça fait désordre. Au deuxième, ça devient une affaire d’état.
Le Reichsführer Reinhardt Heydrich dirige la SS et ne peut donc ignorer une telle attaque portée à ses services.
C’est confirmé. Les rares empreintes relevées appartiennent à joachim stadler.
je le jure. Je n’y suis pour rien !
Les relations d’Heydrich et Goebbels n’ont pas toujours été faciles.
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Joachim n’a pas su gérer sa célébrité… Lorsque Goebbels a choisi un Garde Teutonique et non un SS pour représenter la quintessence de l’esprit aryen , le Reichsführer l’a pris comme un affront personnel.
il s’est mis à boire, beaucoup. Toute cette histoire est en train de me décrédibiliser complètement.
J’ai également entendu dire qu’il abusait de produits plus dangereux encore… Détendez-vous, mon cher Joseph. Nous réglerons…
Alors, aujourd’hui, Heydrich se réjouit de voir un Goebbels suppliant dans son bureau. J’avais dit ne pas vouloir être dérangé !
Ah. Bien. SS-Gruppenführer Artur Nebe, directeur de la Kripo*. Et SS-Gruppenführer Heinrich "Gestapo" Müller, directeur de la police politique Faites-les entrer.
Les deux hommes les plus puissants de la SS, après Heydrich. Ses pires ennemis par la même occasion.
*Kripo = Abréviation de Kriminalpolizei, la police criminelle allemande qui fait alors partie intégrante de la SS.
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Ce bureau renferme un nid de vipères plus perfides les unes que les autres.
Leur entretien est censé rester secret, mais les attaques et les propos de chacun ne sont guère difficiles à deviner.
joachim Stadler échappe aux forces de l’ordre depuis près d’un mois, tout en parvenant à mener à bien ses assassinats. C’est un peu trop pour un ex-vétéran drogué.
Le Ritter déchu semble bénéficier d’une aide précieuse. Quelqu’un qui le cache en lieu sûr et lui permet de frapper au bon moment. Quelqu’un qui avait tout intérêt à voir Frick et Kaltenbrunner assassinés.
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Dans un discours plein de sous-entendus, Müller, soutenu par un Nebe plutôt renfermé, accusera Heydrich d’être l’instigateur de ce complot.
Ce dernier, faussement outré, répliquera d’une voix sèche, afin de rétablir son autorité.
La parole va faire place aux regards noirs.
Heydrich va devoir faire quelques concessions, afin de calmer ses subordonnés.
Méfiants, ces derniers vont tout de même devoir se plier aux ordres de leur Reichsführer.
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