Process #21

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LA MARIONNETTE EN SON JARDIN

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S T É P H A N E M A N C H E M AT I N

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CABARET VERT 2018

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2 0 / N A D I A R A T S I M A N D R E S Y 2 1

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INTO THE WOODS

2 4 / S T E V E N C O H E N

# 219 NOV 18

3 0 / COCCINELLE, 80 ANS D'HISTOIRE 3 3 / C H A R A B I A F E S T I VA L 3 5 / W I M D E LV O Y E 4 4 / M ASS I M O V I TA L I & TA I T T I N G E R 4 6 / S A S C H A N O R D M E Y E R


ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR

BUREAUX • REIMS

DESIGN, MOBILIER CONTEMPORAIN, ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR 3 2 R U E V O LTA I R E À R E I M S I 0 3 2 6 0 4 3 3 4 6 I W W W. H O M E A G E . F R


A R T, M U S I Q U E , B U S I N E S S , G O Û T, D E S I G N : L E S C R É AT I F S S O N T DA N S P R O C E S S .

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ART

12 / LA MARIONNETTE EN SON JARDIN 1 4 / R E N C O N T R E AV E C S T É P H A N E M A N C H E M AT I N 24 / PORTRAIT DU PERFORMEUR STEVEN COHEN 3 5 / À L A D É C O U V E R T D E W I M D E LV OY E 46 / SASCHA NORDMEYER, ARTISTE & DESIGNER

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MUSIQUE

1 8 / I D L E S E N R É S I S TA N C E 19 / CABARET VERT 2018 2 0 / N A D I A R AT S I M A N D R E S Y 2 1 / CO M É D I E M U S I CA L E I N TO T H E WO O DS ÉDITEUR / DIR. DE PUBLICATION BENOÎT PELLETIER RÉALISATION / DESIGN / DIFFUSION WWW.BELLERIPE.FR DIRECTION ARTISTIQUE BENOÎT PELLETIER

3 3 / C H A R A B I A F E S T I VA L

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GOÛT

ASSISTÉ DE MARION LABONDE

SI VOU S S OUHAITE Z DE VE NIR D I FFU SEU R, VOUS ABONNE R POUR R ECEVOI R L E M AGAZINE C HE Z VOU S, OU E N COMMANDE R UN EXEMP L AI RE , CONTAC TE Z N OUS IC I : H ELLO@P ROC E S S -MAG.COM P OU R D EVE NIR ANN ON C E UR, D I FFU SEU R OU PARTE N AIRE  : BP @P ROCES S -MAG.COM 0 6 80 6 5 89 72

LE MAGAZINE PROCESS ES T ÉDITÉ PAR BELLERIPE SARL - 5 AVENUE VALIOUD 69110 SAINTE-F OY-LÈS-LYON . TOUS DROITS RÉSERVÉS. TOUTE REPRODUCTION , MÊME PARTIELLE ES T INTERDITE, SANS AUTORISATION . LE MAGAZINE PROCESS DÉCLINE TOUTE RESPONSABILITÉ POUR LES DOCUMENTS REMIS. LES TEXTES, ILLUS TRATIONS ET PHOTOGRAPHIES PUBLIÉS EN GAGENT L A SEULE RESPONSABILITÉ DE LEURS AUTEURS ET LEUR PRÉSEN CE DANS LE MAGAZINE IMPLIQUE LEUR LIBRE PUBLIC ATION . LE MAGAZINE PROCESS ES T DISPONIBLE GRATUITEMENT DANS 170 POINTS DE DÉPÔT À REIMS, 25 À ÉPERN AY, 40 À C HARLEVILLE, ET 25 À C HÂLONS. RETROUVEZ TOUTE L A LIS TE SUR WWW.PROCESS-MAG.COM MAGAZINE À PARUTION BIMES TRIELLE. © WIM DELVOYE

WWW.P ROCE SS-MAG.C OM

8 / LA RECETTE D'ARNAUD LALLEMENT 9 / L E G O Û T D E J É R Ô M E D E S C A M P S

D

DESIGN

30 / LA COCCINELLE : 80 ANS D’HISTOIRE 4 4 / M A S S I M O V I TA L L I & TA I T T I N G E R


CONTRI- P BUTEURS BENOÎT PELLETIER ÉDITEUR DIRECTEUR CRÉATIF & PHOTOGRAPHE

HÉLÈNE VIRION CHERCHEUR EN ART & PHOTOGRAPHE

CYRILLE PLANSON REDAC-CHEF LA SCÈNE, LE PICCOLO, THÉÂTRE(S) MAG

© STÉPHANE DE BOURGIE

PEGGY LEOTY COMMUNICATION / ÉVÉNEMENTIEL / RELATIONS PRESSE

JÉRÔME DESCAMPS RÉALISATEUR & MONTREUR DE FILMS

JULES FÉVRIER JOURNALISTE & PHOTOGRAPHE

ARNAUD LALLEMENT CHEF ***

ALEXIS JAMA-BIERI DIRIGEANT CULTUREL

MARIE-CHARLOTTE BURAT RÉDACTRICE, TOUJOURS ENTRE DEUX EXPOS

ANNE DE LA GIRAUDIÈRE JOURNALISTE

@ P R O C E S S M AG A Z I N E P R O C E S S _ M AG A Z I N E @ M AG A Z I N E P R O C E S S

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PLAYLIST S PLAYLIST D A N D Y S P O P, R AP P E URS E T PUNKS PAR ALEXIS JAMA BIERI

Ultradevotion (Michael Garçon remix)

Colossus

BERTRAND BURGALAT

IDLES

Le cinquième album du cerveau du label Tricatel « Les choses qu’on ne peut dire à personne » comporte plusieurs splendides pépites pop, portées par des textes aux belles lettres. Le remix du titre « Ultradevotion », par Michael Garçon (producteur et membre du groupe A.S. Dragon le backing band historique de Bertrand Burgalat) revisite la langoureuse et sensuelle version originale et nous sort de notre torpeur pour nous entrainer sur le dancefloor, avec une variante disco clinquante et addictive. Les deux artistes avaient déjà collaboré en 2012 sur le remix du titre « Bardot’s Dance  », extrait de l’album « Toutes Directions ». Naturellement classe.

« Colossus » le titre qui ouvre « Joy as an Act of Resistance » le dernier album du groupe de Bristol, sorti le 31 août 2018, est à lui seul un manifeste Punk sans aucune concession. Il retient notre souffle durant près de 6 minutes. La rythmique porte le morceau, rappelant le tictac du mécanisme désarticulé d’une bombe prête à exploser…mais quand ? Sans discontinuer, le titre monte en puissance jusqu’à la déflagration finale, jouissive, punk, portée par un déluge féroce de guitares. Le meilleur groupe rock d’Angleterre. Et même au-delà.

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White Coats

Rhymes I Express

BAXTER DURY, ETIENNE DE CRÉCY & DELILAH HOLLIDAY

KOOL G RAP & DJ POLO

Baxter Dury, Etienne de Crécy et Delilah Holliday ont réuni les initiales de leurs prénoms pour créer B.E.D, titre d’un album sorti le 26 octobre 2018. Ce trio est la concrétisation d’une première collaboration entre Etienne de Crécy et Baxter Dury pour le titre « Family » paru sur l’album «  Super Discount « en 2015. Ainsi, l’un des tôliers de la French Touch et le chanteur crooner anglais ont embarqué dans leur aventure Delilah Holliday, la chanteuse du groupe punk féministe londonien Skinny Girl Diet. B.E.D est un retour à l’épure, la recherche d’une osmose entre artistes et machines, de mélodies et de beat efficaces libérés de tout effet pompeux… Premier extrait de l’album, le titre « White Coats » fait tourner sa lancinante boucle encore, encore et encore dans nos têtes. Court, minimaliste et synthétique, il s’articule autour d’un piano basse et d’un beat simple auxquels s’adjoignent les voix pop de Baxter Dury et Delilah Holliday. Simple, basic, efficace.

Formé lors d’une émission de radio en 1986, le duo a composé son premier album « Road to the Riches » en 1988, sorti l’année suivante sur le célèbre label de hip-hop Cold Chillin Records. « Road to the Riches » est souvent cité comme un des albums fondateurs du genre gangsta rap, ouvrant la voie à de futures stars du hip-hop telles que The Notorious BIG. L’album aborde avec lyrisme des sujets variés, graves comme le matérialisme et la criminalité ou en apparence plus légers comme l’amour, avec le style multisyllabique propre à Kool G Rap. « Yo I’mma put you in a (trance), With the rhymes that I (express) » est le leitmotiv de « Rhymes I Express », titre majeur de l’album, construit autour du sample froid et millimétré de « Metal on metal  ». L’alliance de deux genres, avec la musique électronique des précurseurs allemands Kraftwerk et le flow U.S. East coast. C’est d’la bombe baby !

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Bonne meuf

Overnight

ORELSAN

PARCELS

Orelsan crée de la poésie urbaine, réaliste, parfois désabusée, sur des sujets existentiels tels que le malaise des jeunes adultes, l’avenir incertain et la complexité des rapports hommesfemmes. Sorti sur l’album « La fête est finie » récompensé aux victoires de la musique 2018, «Bonne meuf» dénonce en filigrane l’enfer relatif de la célébrité et de la dictature de la beauté supérieure. À écouter plusieurs fois, au-delà des lignes portées.

Le groupe d’australiens installés à Berlin a sorti son premier album en octobre 2018. Mais c’est avec « Overnight », titre groovy et léger, produit par Daft Punk que Parcels s’est fait connaitre en juin 2017. Une réminiscence de l’été passé, pour surfer sous la Fernsehturm.


NEWS CLOUD FAUT PAS RATER ÇA

JUSQU’AU

21/01 AMOUR

louvrelens.fr

© MUSÉE COGNACQ-JAY / ROGER VIOLLET

LOUVRE LENS / LENS

À travers quelques 250 œuvres d'art signées Fragonard, Delacroix, Rodin, Carolus-Duran ou Niki de Saint Phalle, l'exposition AMOUR nous raconte l'art d'aimer, depuis le péché originel jusqu'à la quête de liberté.

15 > 17/11

LES QUADRIMUSICALES #10 DANS LES MÉDIATHÈQUES DE REIMS

4 concerts, 4 découvertes, 4 styles musicaux. Cette 10e édition des Quadrimusicales sera l’occasion de (re)découvrir Paster, Slowglide, Prieur de la Marne et Ian Caulfield.

JUSQU’AU

31/12

LE PEUPLE DES FEMMES NUAGES - HIMALAYA 1907 MUSÉE SAINT-RÉMI / REIMS

En 2015, les propriétaires d'un immeuble parisien ayant appartenu à la famille De La Roche ont découvert dans une pièce aveugle lors de travaux, de nombreuses malles oubliées depuis plus d'une centaine d’années. Découverte rarissime, elles ont appartenu aux aventurières Mary Miller (1855-1943) et Adèle de Causse (1870-1950). Les deux cousines ont beaucoup voyagé au début du XXe siècle en Amérique du sud et en Asie. Des effets personnels, une importante collection de plaques photographiques, des lettres, carnets, ont été mis au jour, le tout dans un état de conservation exceptionnel. Et parmi ces archives se trouvent des pièces rapportées de l'Himalaya, où elles découvrirent en 1907, dans une vallée reculée, la gynocratie des Nam-Khas, le «  Peuple des femmes nuages ». musees-reims.fr

23/11> 24/02 MICHAEL JACKSON : ON THE WALL

© DR

© DR

© DAVID LA CHAPELLE

© DR

bm-reims.fr

GRAND PALAIS / PARIS

Le Grand Palais consacre une exposition au Roi de la Pop qui propose de revenir sur la carrière du chanteur et sur son influence dans le monde de la musique et de l'art. grandpalais.fr

13/11 + 14/11 OSER, COURT-MÉTRAGE DE JÉRÔME DESCAMPS CHARLEVILLE-MÉZIÈRES / REIMS

Projection du court-métrage “OSER” du réalisateur Jérôme Descamps le 13 novembre à la médiathèque Voyelles de Charleville-Mézières et le 14 novembre à la médiathèque Falala de Reims (19h). En regardant d'anciennes images personnelles, les questions et la mémoire travaillent... www.lapelliculeensorcelee.org


24/02

APPARITIONS, PHOTOGRAPHIES DE CHRISTINE MATHIEU

CITÉ DE LA DENTELLE ET DE LA MODE / CALAIS

15 > 17/11

Une vingtaine de photographies issues d’une série intitulée « Apparitions » associent les architectures complexes et aériennes de coiffes normandes aux visages et aux corps de jeunes danseuses.

SALON DES VINS DES VIGNERONS INDÉPENDANTS

cite-dentelle.fr

PARC DES EXPOSITIONS / REIMS

Les salons des vins des Vignerons Indépendants ne sont pas des salons comme les autres. Vous y rencontrerez les vignerons eux-mêmes qui chacun avec ses mots vous racontera son histoire, son vin, son métier. L'occasion d'une belle promenade à travers la France viticole aux accents aussi divers que les hommes sont différents et les vins variés.

© CHRISTINE MATHIEU

vigneron-independant.com

16/11> 15/01

ESPÈCES EN VOIE D'ILLUMINATION

© DR

JARDIN DES PLANTES / PARIS

Le Jardin des Plantes se pare de mille feux et propose une promenade nocturne à la lueur de monumentales structures lumineuses. Tout au long d’un parcours de lanternes spectaculaires représentant des créatures disparues il y a 65 millions d’années, découvrez des espèces éteintes ou menacées sous la pression des civilisations humaines, entrez dans la Ménagerie, déambulez dans le zoo métamorphosé et habité par des animaux gigantesques et lumineux...

© DR

jardindesplantes.net

09/11> 24/02 SEUL(S)

11/11

FESTIVAL ITINÉRAIRES

DANS 12 VILLES DE LA MARNE

Les Itinéraires vous invitent chaque année à un voyage artistique pour sillonner le territoire rural marnais et son patrimoine. Vous pouvez y découvrir des spectacles (musiques et théâtre) inédits, dans des lieux exceptionnels et singuliers. marne.fr

reims.fr

30/11 + 02/12

JUSQU’AU

10/02

SIGMUND FREUD. DU REGARD À L'ÉCOUTE

CHASSOL / CONCERT-IMAGES

CITÉ DE LA MUSIQUE / PARIS

Musicien virtuose, entretenant une relation particulièrement forte avec les images, Chassol propose un concert inédit, au format hors normes, dans lequel musiques et images, interagissant constamment, forment une même entité. philharmoniedeparis.fr

© LONDRES, FREUD MUSEUM

JUSQU'AU

À l’origine de ce travail, l’histoire familiale de l’artiste autour de la première guerre mondiale. Après être allé à la rencontre de conflits plus contemporains (Libéria, Sierra-Leone, Somalie, Israël, Irak, Afghanistan), Jean- Christophe Hanché nous livrera une réflexion originale et intimiste sur la guerre, replaçant l’homme au centre du sujet. © DR

© LOUIS CANADAS

LE CELLIER / REIMS

© DR

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JUSQU'AU

MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAÏSME / PARIS

Cette exposition, proposée à l’occasion des 20 ans du mahJ, est la première présentée en France sur Sigmund Freud. Par un ensemble de 200 pièces – peintures, dessins, gravures, ouvrages, objets et dispositifs scientifiques –, dont des œuvres majeures de Gustave Courbet (L’Origine du monde), Oskar Kokoschka, Mark Rothko ou Egon Schiele, elle jette un regard nouveau sur le cheminement intellectuel et scientifique de l’inventeur de la psychanalyse. mahj.org


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SAINT-PIERRE PETIT BATEAU PAR

Arnaud Lallement

Recette pour 4 personnes Temps de préparation : 1h20 | Temps de cuisson : 45 mn MINI-BETTERAVES 8 mini-betteraves chioggia | Jus de betterave | Beurre  | Sel, poivre Blanchir les mini-betteraves à l’eau bouillante salée, 40 minutes. Retirer la peau, les glacer au jus de betterave réduit, assaisonné, et au beurre au moment de servir, quelques minutes dans une poêle à feu moyen, pour obtenir une pellicule brillante. ALGUES DULCE ET WAKAMÉ 50 g d’algues dulce | 50 g d’algues wakamé | 10 g d’huile de sésame | 5 g de jus de yuzu | 5 g de sauce ponzu Rincer les algues dans trois bains, les égoutter et les assaisonner séparément avec l’huile de sésame, le jus de yuzu et la sauce ponzu. LARD DE COLONNATA 50 g de lard de Colonnata Tailler des tranches de lard à la trancheuse, couper 4 disques de 4 cm. CROÛTONS 2 tranches de pain de mie Couper 4 ronds de 5 cm dans les tranches de pain de mie. Poser sur une plaque et cuire au four à 180 °C pendant 5 minutes. SAUCE COQUILLAGES POIVRE 500 g de jus de coquillages | 400 g de crème liquide | Sel, poivre de Madagascar Dans une casserole sur feu moyen, faire chauffer le jus de coquillages afin de réduire son volume à 100 g. Ajouter la crème liquide et poursuivre la réduction sur feu moyen jusqu’à obtenir 400 g. Poivrer et saler. Émulsionner avant de servir. SAINT-PIERRE 4 beaux filets de saint-pierre (prélevés dans un poisson de 2 kg) | Huile d’olive Juste avant de servir, cuire à la plancha les filets de saint-pierre à l’huile d’olive et à l’unilatéral pendant 4 minutes. DRESSAGE 4 mini-betteraves chioggia | 1 citron vert bio | Oyster leaves (12 feuilles) | Sel, poivre du moulin Dans chaque assiette, poser sur la droite 2 mini-betteraves glacées entre les algues dulce et wakamé. Ajouter 2 copeaux de betterave chioggia crue assaisonnée, 4 ronds d’oyster leave de 2 cm. Sur la gauche, placer le filet de saint-pierre, râper dessus les mini-betteraves chioggia et le zeste du citron vert, poser 1 disque de lard de Colonnata sur le croûton. Finir avec la sauce coquillages poivre émulsionnée.

© MATTHIEU CELLARD

Arnaud Lallement, contributeur de Process Magazine, (et accessoirement chef 3 étoiles dont l’établissement «  l’assiette Champenoise » figure dans les 15 premières places de la liste des 1000 meilleures tables du monde…), vient de sortir un nouveau livre : «  Émotions en Champagne, la suite  », extension naturelle de son premier ouvrage autour de recettes ancrées dans le terroir qu’il partage avec les vignerons champenois. Des goûts, des recettes, des saveurs à se damner…

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GOÛT LE GOÛT DE

NAMUR

Fromagerie Vincent Counasse Artisan fromager bio www.fromagerie-counasse.be Friterie Gaby Pour la gentillesse de la patronne et son délicieux accent. Rue de Bruxelles Maison Saint-Aubain 11, Rue de l’ange www.saint-aubain.com Slumberland Librairie 16, rue de l’ouvrage www.slumberlandbd.com Chocolatier E. de Hucorne, La maison des desserts Pour les caraques noisettes et le praliné fondant peu sucré et les Bietrumé, caramels au beurre et au chocolat. 17, rue haute Marcelle 5, rue du fer www.maison-des-desserts.be Chocolatier Galler Pour le coffret Les Origines et savourer les chocolats du Pérou, Sao Tomé, Madagascar et Papouasie-Nouvelle Guinée Attention, danger d’accoutumance sévère à la gaufre fourrée au praliné ! 17, rue de l’ange www.galler.com/fr

Soleil de septembre, l’astre est moins vif comme s’il se retirait à petits pas pour annoncer l’arrivée du général hiver. Une lumière douce et dorée révèle la beauté des paysages. C’est l’automne. Forêts, Sapinières, vallée de la Semoy, fougères d’or, trouée de soleil dans les feuillus, goudron, plateau, monts âgés verdoyants, verts sombres, verts passés… Tout vous pousse à traverser la forêt d’Ardenne pour une virée à Namur nichée entre Meuse et Sambre. Rues pavées, pierre grise, pierre bleu, schiste, briques rouges, maisons peintes, berges de la Sambre avec souvent comme horizon la citadelle qui domine la ville. Des promenades au goût de gaufres caramélisées et de bière dans des caboulots bruyants et formidablement sympathiques. Arrivez le vendredi, des établissements coquets sont tout prêts à vous accueillir, vous aurez ainsi le plaisir de vous réveiller avec le marché dans les rues de Bruxelles et rue de fer. Après les stands de vêtements, de musique et autres bibelots et quincaillerie, vous accéderez aux artisans de bouche. Bien sûr, vous détaillerez les légumes anciens et croquerez dans des pommes à se damner. Vous vous régalerez aussi de toutes les charcuteries ardennaises artisanales, souvent fumées, baudruche, collier à la bière, pipe fumée, noix et jambon d’Ardenne pour fourrer vos pistolets aux graines ou nature (à vous de découvrir…), vous pourrez emporter une tarte al djote (tarte aux blettes, persil et au fromage de Nivelles) et surtout découvrir l’incroyable variété des fromages de vache, brebis ou chèvre : Orval, Vieux Hesbaye à la bière, Bruzy, Herve, Tarte de Lathuy, Hirondelle lavé au vin blanc, Bois d’Arlon, Calendruz, Chène de Lienne, Tomme de Lisbelle, La roue Stoumontoise, Li blanc coucou des prés. En dessert, ne résistez pas au différents maqués, fromage blanc légèrement aigre, délicieux avec des fruits rouges. L’après-midi, vous flânerez notamment dans les belles librairies de bandes-dessinées ou dans des boutiques chics ou délicieusement datées, pour arriver devant la Petite Boulangerie pour craquer devant les gâteaux gourmands et bio qui font tant plaisir aux amis : Couques de Rins, gâteau au miel qui se conserve très bien, Spéculoos (en forme de baleine, renard ou écureuil), Moques aux noisettes, Pains d’amandes ou un délicieux massepain cuit. Pour le reste, perdez-vous. Les soirs de fin septembre, profitez du FIFF, grand rendez-vous du cinéma qui regroupe des sélections de courts et longs métrages en provenance de toute la Francophonie. Sinon laissez-vous guider vers les brasseries ou les restaurants plus chics. La balade nocturne au pied de la citadelle est un must. Le dimanche, après la grâce matinée plus ou moins crapuleuse, rendez-vous au Musée Félicien Rops pour continuer à vous encanailler et découvrir un peintre aussi charnel que fantasque et enchaînez avec le charmant Musée des arts anciens dans l’Hôtel Gaiffier d’Estroy pour se perdre dans les détails des toiles de Henri Blès. Un dernier bock, une dernière part de frites et hop, c’est le retour. S’il fait nuit, il n’est pas rare de croiser renards, chevreuils et famille de sangliers. L’automne a du bon.

TEXTE & PHOTOS JÉRÔME DESCAMPS


5 RAISONS D'AIMER... SUR LES CHEMINS NOIRS DE SYLVAIN TESSON PAR CYRILLE PLANSON Pour exorciser une chute qui aurait pu lui être fatale et les mois d’hospitalisations qui ont suivi, l’auteur a traversé la France par les sentiers. Un récit qu’il fait partager à son lecteur, avec force et vérité.

Parce que vous le connaissez déjà. Vous l’avez écouté sur France Inter et peut-être lu dans Un été avec Homère. Une découverte faite d’aller-retours entre la pensée de la Grèce Antique, autour des deux mythes fondés par L’Illiade et l’Odyssée, et le monde contemporain. Peut-être aussi parce que vous l’avez suivi dans son hivernage seul dans une cabane sibérienne (Dans les forêts de Sibérie), au bord de la folie, ou parce que vous avez pris place dans son side-car, à ses côtés sur le chemin de la retraite de Russie (Bérézina, 2015). Sylvain Tesson est un écrivain en mouvement perpétuel. En déséquilibre, il avance. Pas étonnant qu’il ait traversé la France.

Parce que c’est une « plume ». Peut-être êtes-vous, vous aussi, friand de ce qui devient un genre littéraire en soi, de ces écrivains marcheurs qui racontent leur périple dans une France oubliée de ses « élites ». Vous aurez lu alors les déambulations d’Alix de Saint-André (En avant, route !), les réflexions mystiques de Jean-Christophe Rufin (Immortelle randonnée), les analyses sociales d’Axel Kahn (Pensées en chemin)… Il faut l’avouer, Sylvain Tesson a notre préférence avec son écriture précise, ciselée, et ses réflexions profondes qui ne s’embarrassent que de peu de mots.

Parce que c’est l’histoire d’une renaissance. Et d’une rédemption ! Alcool, expériences extrêmes, escalade sans assurance, Sylvain Tesson a brûlé les 40 premières années de sa vie. Jusqu’au jour de la chute, au sens propre, lorsqu’il tombe de plus de 10 mètres de hauteur en voulant escalader la maison de son ami Rufin, à Chamonix. S‘ensuivront des mois d’hospitalisation, beaucoup de souffrance et des séquelles physiques définitives. Cette traversée « par les chemins noirs » est aussi celle d’un homme qui, chemin faisant, revient parmi ses semblables et goûte à nouveau au parfum de la vie.

Parce que vous avez déjà envie de repartir… Et de lui emboîter le pas ! Voilà deux mois que vous êtes revenus de vacances et la brume a envahi la plaine de Champagne. Les journées sont courtes, l’humidité et le froid vous assaillent. Alors, oui, vous rêvez de prendre ces chemins noirs, au départ de la Côte d’Azur, comme Sylvain Tesson. Puis de cheminer par les sentiers muletiers, dans le Verdon, les Causses ou le Larzac. Ne l’oubliez pas pour autant, l’auteur décrit aussi le froid, la pluie, la maladie, la crainte des bêtes et des hommes… À méditer !

Parce que vous aimez ces chemins là. En parcourant la France des sentiers, ceux des cartes IGN, parfois engloutis par le remembrement ou la fascination contemporaine pour la propriété privée, Sylvain Tesson nous donne à voir une France oubliée, souvent désertée de sa population. Terres en friches, hameaux perdus, maisons isolées que ne peuplent plus que quelques vieux et des étrangers, Robinson Crusoé volontaires au pays d’une France éternelle mythifiée. À travers le récit de Sylvain Tesson, on investit le monde des lisières, celui des marges, de ces espaces qui furent autrefois vivants, cultivés, habités et qui, aujourd’hui, ne sont plus rien. Juste relégués.

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À REIMS, LE JARDIN PARALLÈLE EST UN A LIEU ENTIÈREMENT DÉDIÉ À LA RECHERCHE ET À L’EXPÉRIMENTATION DANS LE CHAMP DE LA MARIONNETTE CONTEMPORAINE. ART

LA MARIONNETTE EN SON JARDIN Installé dans un ancien garage automobile, rue de Neufchâtel, le Jardin Parallèle n’est Six à sept équipes sont « accompagnées » chaque année par le Jardin parallèle qui pas un théâtre ou un lieu de diffusion au sens classique du terme. Le lieu a d’ailleurs leur propose ses espaces mais aussi une prise en charge de leurs frais et un regard été créé par deux artistes, David Girondin-Moab et Angélique Friant, chacun à la tête artistique sur ce qui s’expérimente là. Autant de compagnies, souvent régionales, d’une compagnie. « C’est avant tout un lieu d’accueil et de travail pour les artistes de la sont accueillies dans le lieu pour des temps de travail plus courts mais très impormarionnette. Nous accueillons des équipes plutôt jeunes mais qui, surtout, s’inscrivent tants pour elles. Il faut dire que la marionnette contemporaine, tout autant destinée dans une dynamique de recherche et d’expérimentation artistique » expliquent-ils. au public adulte qu’aux enfants, bénéficie actuellement d’une vraie reconnaissance Au Jardin Parallèle, on essaye, on tente, on expérimente et on partage. Si les artistes artistique pour la qualité de sa production. Pour autant, la diffusion des spectacles demandent à y être accueillis, c’est autant pour bénéficier de l’outil – ses ateliers de ne suit pas, en dehors des séances jeune public. En région Grand Est, les marionconstruction, son plateau – que pour y nouer un dialogue autour de la création. nettistes ont même vu disparaître en peu de temps un festival - celui des théâtres de « Le Jardin parallèle, c’est d’abord le fruit de nos expériences, des difficultés que nous papier que portait Alain Lecucq – et l’investissement de deux scènes conventionnées avons rencontré pour créer nos propres spectacles, pour travailler, tout simplement ». (Vitry-le-François et Frouard) pourtant décisives dans le soutien à la production Ici, les artistes peuvent envisager la construction plastique - celle des marionnettes et la diffusion. Le Jardin parallèle tente de faire le lien entre ces deux dimensions. et des décors – « dans les grandes largeurs », comme le souligne David Girondin« Nous essayons de construire de vrais parcours avec des artistes comme Eduardo Félix, Moab. Surtout, ils peuvent passer très vite au plateau et y tester leurs intuitions. qui a déjà été accueilli, qui a joué dans Orbis Pictus, revient lors de Metacorpus et Des temps de restitution amènent régulièrement l’objet de leur création sur scène. sera l’un des artistes clés du prochain festival mondial des théâtres de marionnettes, Au Jardin, on ne découvre pas nécessairement un à Charleville-Mézières », soulignent de concert les spectacle finalisé mais une étape, un extrait, un deux co-directeurs du Jardin Parallèle. Comme une temps de travail où se croisent tout l’enthousiasme utopie dans un contexte général de production et de METACORPUS : LE RENDEZ-VOUS DE LA et tous les doutes de celui ou de celle qui le porte. diffusion du spectacle vivant largement affecté par la MARIONNETTE AU MANÈGE « Surtout, ce que recherchent les artistes, c’est une baisse des moyens publics. David Girondin-Moab et Angélique Friant proforme de dialogue avec le public qui assiste à ces restiduisent plusieurs temps forts avec des partenaires locaux. Orbis Pictus, au palais du Tau, est conçu tutions, précise Angélique Friant. On tente des choses « pour les petites formes l’expérimentation, le paret l’on a un retour immédiat, une discussion sur ce que tage des recherches les plus affirmées ». Imaginé W W W. L E J A R D I N PA R A L L E L E . F R avec Le Manège depuis l’arrivée de Bruno Lobé l’on vient d’imaginer ». Le Jardin Parallèle a été pensé à sa direction, Métacorpus propose « des formes comme un lieu adapté aux trois phases spécifiques pour les grands plateaux, des projets souvent ambitieux, dans tous les sens du terme ». La troisième de la création marionnettique – expérimentation, édition se déroulera du 4 au 8 décembre. Eduardo recherche, construction – et à ses contraintes. Felix, déjà vu lors d’Orbis Pictus, y jouera Cinglants et Brésil. Metacorpus accueillera aussi les pièces d’autres grands noms de la marionnette contemporaine comme l’allemande Uta Gebert, Sylvie Baillon ou Renaud Herbin, le seul marionnettiste à diriger un Centre dramatique national en France.

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TEXTE CYRILLE PLANSON


LE SON DE CINÉMA OU COMMENT LE SPECTATEUR DEVIENT AUSSI AUDITEUR


A

ART

R E N C O N T R E AV E C ST É P HA N E M A N C H E M AT I N , R É A L I S AT E U R

L’ART DE LA MÉTHODE, LE LUXE DU TEMPS

Exigence : voir les films de Stéphane Manchematin et Serge Steyer, ça pourrait être la recherche d’une définition de ce mot sérieux, un peu raide et impressionnant, et qui pourtant est une base solide de ce que demande l’homme à l’homme.

Comment le désir d’un film arrive ?

Pour dire le désir de film je dois d’abord raconter mon histoire avec Serge Steyer. Dans les années 2000, j’étais monteur et j’ai été son assistant sur le film « Jean-Marie Pelt, le rêveur éveillé » et j’ai aussi collaboré à la structuration du film.

s’est dit que nous devions proposer aux spectateurs un son extrêmement élaboré. Pour Le complexe de la salamandre, Serge a fait les images, moi les sons, on a travaillé autant les images que les sons. Comment vous répartissez-vous les rôles ?

Le temps a passé, les relations avec les programmateurs de télévision se dégraChaque jour de travail, on se promène. En marchant, on parle de nos envies, de daient, Serge ne voulait plus faire de films. Pendant ce temps, j’ai collaboré avec nos doutes, on formule des propositions. Cette exigence commune je ne l’ai trouvée Jean-Paul Fargier et j’ai créé plusieurs documentaires sonores pour France-Culture. qu’avec Serge, comme dit Montaigne à propos de La Boétie « Parce que c’était lui, La relation s’est inversée, Serge est devenu mon premier parce que c’était moi. » auditeur. De là est née une relation amicale d’où l’envie de Sur Le complexe de la Salamandre, nous nous promenions coréaliser un film. Ce fut le complexe de la salamandre, un pour évoquer ce qu’on avait réussi ou échoué. On prépafilm autour de l’artiste Patrick Neu. Nous voulions prendre rait le lendemain, la manière dont on allait cadrer, ce qu’on tout notre temps, nous réfléchissions à chaque situation allait essayer d’obtenir pour accompagner les interrogations avec le sentiment que la parole ne devait pas être la part la de Patrick Neu dans son travail. plus importante du film, on voulait s’extraire d’une certaine dictature de la parole. Patrick Neu est un artiste taiseux, ça Pour le travail d’écriture, Serge est en Bretagne, je vis à _ Serge Steyer et Stéphane Manchematin nous allait bien. Nancy, l’un d’entre nous commence l’écriture et envoie son Peux-tu préciser ce que tu dis sur la parole dans les films documentaires ?

Nous constations que nos films étaient structurés autour de la parole, il y avait une dimension du cinéma que nous n’arrivions pas à atteindre. On avait envie d’essayer une autre voie, aller contre nos habitudes pour produire autre chose. On

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travail à l’autre qui le corrige avec des codes couleurs et ainsi de suite. On n’écrit pas un dossier pour convaincre une chaine ou aller chercher de l’argent, on écrit un dossier pour être très conscients de ce qu’on veut faire, très précis, on ne trouve pas ça fastidieux. Un auteur-réalisateur doit savoir formuler à l’oral comme à l’écrit le film qu’il veut faire.


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Comment travaillez-vous le montage de vos films ?

D’abord dire que nous travaillons sur de longues périodes, nous tournons en général sur une année et le montage du Complexe de la salamandre a pris environ 25 semaines. Au retour de chaque session de tournage, nous montons ce que nous avons et nous engrangeons toutes les multiples versions. Notre collaboration nous a amenés à mettre au point tout un système de codes pour ordonner nos séquences. Par exemple : Enregistrement de nature, Enregistrement famille… Nous avons aussi des codes couleurs en fonction de chaque séquence ce qui nous permet de visualiser plus facilement le déroulement du film et d’évaluer si nous sommes trop dans la nature ou trop dans la vie familiale etc. Quand nous nous retrouvons, le film est découpé en bandes de papier avec les codes couleurs, il est étalé sur une table et nous scotchons les morceaux qui nous plaisent pour les remettre dans l’ordre sur notre timeline* puis les remonter, les réduire et refaire un bout à bout auquel on donne un nouveau nom. Une fois qu’on a fait ça on va se promener pour débriefer, et notamment pour interroger le rapport du film aux spectateurs. Comment avez-vous eu l’idée du film L’esprit des lieux ?

C’est Nicolas Philibert qui m’a parlé du preneur du son Marc Namblard qui vit dans les Vosges et qu’il avait filmé pour son film La maison de la radio. Nous sommes allés visiter Marc et sa famille, nous l’avons accompagné en forêt, il nous a montré ses décors, nous avons déjeuné en famille. Nous avons tout de suite senti qu’il était notre nouveau personnage. Nous sommes revenus plusieurs fois tout au long de l’écriture, nous nous sommes beaucoup promenés et nous nous sommes rapprochés de la famille pour se faire accepter notamment de Lucie sa petite fille qui est dans le film et de la femme de Marc qui a été très accueillante. La relation avec l’ensemble de la famille était claire. Ayant vu Le complexe de la salamandre, Marc comprenait exactement ce que nous voulions faire et devançait beaucoup de nos intentions tout en respectant notre mode de création. Nous avons déterminé avec Marc les saisons de son travail de preneur de sons : en hiver le vent dans les arbres, la neige, le bois qui craque, les animaux prédateurs qui vont encore avoir une activité de chasse en forêts comme le renard, à l’automne ce sont d’autres types d’animaux ou d’activités. Nous savions aussi que ses activités d’ateliers scolaires étaient autour de janvier et mars, les tournages se sont structurés en fonction de ce calendrier. Mais des éléments se sont imposés par exemple, Lucie perd ses dents au début du film et elles repoussent ensuite, un bébé est arrivé deux mois avant le tournage, le temps qui passe était inscrit dans notre film et imposait une dramaturgie.

Après Le complexe de la salamandre nous voulions explorer encore plus loin les possibilités du son. Pour progresser encore, on a imaginé un film pour mettre le spectateur dans la position de l’auditeur, pour que les sons soient au cœur de son émotion. Faire que les spectateurs deviennent des auditeurs et prennent L’ESPRIT DES LIEUX sera diffusé en tournée en Champagne-Ardenne en présence de Stéphane Manchematin avec le soutien du Dispoconscience que leurs oreilles travaillent. sitif Focus Films Grand Est :

*timeline : littéralement « ligne du temps », en montage cela correspond à la piste image d’un montage. Du début à la fin du film, toutes les images sont ordonnées selon la dramaturgie voulue par le réalisateur.

20 novembre Médiathèque Voyelles – Charleville-Mézières 21 novembre Cinémas-Opéra – Reims 22 novembre Cinéma Eden – Romilly-sur-Seine 23 novembre Cinéma Le Vagabond – Bar-sur-Aube 24 novembre Cinéma Le New Vox – Langres 24 novembre Chateauvillain – Chez Simone (site Le Chameau) Tous les renseignements sur www.lapelliculeensorcelee.org RE GARDE R : • Le complexe de la salamandre, www.mille-et-une-films.fr • La maison de la radio et autres films de Nicolas Philibert sur l’excellente plate-forme des films documentaires TENK PART IC IP E R : • À l’initiative de Image’Est avec le soutien de La Pellicule Ensorcelée, les Journées Professionnelles Cinéma et Audiovisuel du Grand Est se dérouleront à Reims les 21, 22 et 23 novembre à Quartier Libre, 53, rue Vernouillet. • Au menu, tables-rondes, rendez-vous professionnels, masterclass avec l’ensemble des professionnels, projections… qui réuniront producteurs, réalisateurs, diffuseurs, responsables d’antennes… les associations représentatives : la SAFIRE (auteurs/réalisateurs), L’APAGE (producteurs), les Kinotechniciens (techniciens)… et les Pôles régionaux d’éducation aux images (Le Blackmaria/Champagne-Ardenne, Image’est/ Lorraine, Le Récit/Alsace).

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TEXTE JÉRÔME DESCAMPS


L’histoire d’Idles débute avec la rencontre de Joe Talbot et d’Adam Devonshire à l’université d’Exeter. Très vite, les deux comparses prennent leurs quartiers au Bat-Cave, un club nocturne de Bristol. Avec Talbot au chant et Devonshire à la basse, un 1er EP « Welcome », revendiqué comme 1er album par le groupe, sort en 2012. En 2014, Idles devient quintet et comprend désormais, en plus de Talbot et Devonshire, Mark Bowen et Lee Kiernan à la guitare et Jon Beavis à la batterie. « Brutalism », le second album du groupe, sorti en 2017, est acclamé par la critique. Le Guardian qualifie alors Idles de « meilleur groupe punk d’Angleterre ». Pourtant, à l’origine du groupe, Talbot et Devonshire ont longtemps hésité sur le genre de musique à faire, avant de décider d’aller à l’essentiel. Pour eux, l’essentiel c’est le Punk, avec un son agressif, un jeu rapide et ravageur accompagné de textes engagés entremêlant finement des propos intelligents, entre ironie et colère, sur fond de lutte des classes et de Brexit. Pour Talbot « Le capitalisme est un vrai cancer, la pire chose qui soit arrivée et le Brexit une grande erreur, une disgrâce, une blague terrifiante et stupide. Les pauvres ont peur et les riches sont avides. Il y a un déséquilibre socio-économique car les personnes modestes n’ont pas suffisamment d’opportunités, de même que dans les autres pays, et ce déséquilibre nourrit le séparatisme et le sectarisme ». Pour Idles « Un album c’est un périple dans la vie. » Ils précisent alors qu’ils ont eu pour chaque album « un souffle initiateur, un but artistique, et ça se fait dans l’effort ». Parfois un peu foutraque, le processus créatif du groupe s’est

construit avec les années : « cela a pris 6 ans pour qu’on ait une bonne synergie. On exerce constamment notre écriture, 3 fois par semaine pendant 6 heures », et la plupart du temps dans la tempérance : « Si tu apprends à avoir un langage artistique en pleine conscience, alors tu es dans la vérité. Nos expériences de création les plus vraies et les plus exploratoires se sont faites dans la sobriété ».Concrètement, les compositions d’Idles débutent par la musique « Quelqu’un vient avec une idée, une ligne de basse ou un beat. Ensuite on a beaucoup de discussions, puis on enregistre ensemble et Joe va l’écouter des centaines de fois ». «  Notre fonctionnement est démocratique : c’est la liberté d’expression, la liberté de jouer et la liberté d’écouter pour tous. On est libre de se critiquer de manière franche et constructive. Tout devient alors plus fluide car on se comprend mieux dans notre langage musical ». La sortie du 3e album d’Idles « Joy as an Act of Resistance » durant l’été 2018, s’est accompagnée de la création d’une exposition à Londres en collaboration avec HM Electric Gallery. Mais la composi-

tion de ce dernier album fut plutôt compliquée : « Il a fallu gérer ce que Brutalism était devenu et comment il avait été reçu. Notre écriture a été inconsciemment influencée par ces facteurs. On ressentait qu’on ne faisait pas l’album pour nous, mais pour les autres, et ça ne nous semblait pas sonner juste, donc on a pris du recul pour réfléchir à nouveau. On a reconsidéré notre écriture pour y mettre toute notre vie quotidienne et nos sentiments les plus intimes, car on avait compris que c’était ce dont on avait envie de parler ». Pour les 5 d’Idles : «  En création, on apprend toujours, c’est beau et génial car on est proche de trouver un langage musical unifié, pour faire d’autres albums encore plus impressionnants !  ».

W W W. I D L E S B A N D . C O M

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MUSIQUE

IDLES : EN RÉSISTANCE ! Idles retourne les scènes musicales avec son punk-rock tapageur transformant chaque Live en un véritable moment cathartique que ce soit aux Eurockéennes ou cet été au festival du Cabaret Vert. C’est autour d’une pinte de bière ardennaise au lointain goût d’Angleterre que nous rencontrons les éminents membres du groupe originaire de Bristol, férus d’architecture brutaliste.

TEXTES ALEXIS JAMA BIERI

TRADUCTION NATHALIE BYE

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CABARET VERT 2018 C OM M E U N F RU I T M Û R E T J U T E U X Le Cabaret Vert tire son nom d’un poème d’Arthur Rimbaud, écrit en 1870 lorsqu’il avait fui Charleville-Mézières : Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi. - Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

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Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table Verte : je contemplai les sujets très naïfs De la tapisserie. - Et ce fut adorable, Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

MUSIQUE

- Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! – Rieuse, m'apporta des tartines de beurre, Du jambon tiède, dans un plat colorié, Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse Que dorait un rayon de soleil arriéré. Après ce préambule littero-culturel, voici un court report de l’édition 2018 du festival du Cabaret Vert qui s’est déroulé du 23 au 26 août à Charleville-Mézières et a attiré 94.000 amoureux de musique. Des cailloux - on en a eu, du jambon - on en a mangé, des sujets naïfs - on en a contemplé, des filles aux tétons énormes - on en a vu, et de la mousse - on en a bu. Pendant 4 jours, les festivaliers ont lâché prise dans un cocon mêlant dans une harmonie quasiment romantique l’herbe et la poussière en bordure de Meuse. Là, ils ont pu découvrir les nouveaux aménagements scéniques : le chapiteau des Illuminations, parfait pour s’abriter de la pluie ardennaise (même si la pluie fut quasiment absente durant cette édition), la scène Razorback et son décor rappelant Mad Max, parfaitement adaptée pour les groupes émergents ou encore le Green Floor, nouvelle scène consacrée aux musiques électroniques et à la scénographie sortie tout droit d’un club d’Ibiza. Un dancefloor brûlant qui a offert un bain de culture électronique à des festivaliers qui ont tout de suite su s’approprier cet espace de fête. Nous ne pourrons pas vous parler intégralement de la large programmation concoctée avec brio par Christian Allex, ces quelques lignes ne suffiraient pas. Mais, pêle-mêle, voici les grosses sensations de cette édition (avis totalement subjectif) : Parcells et leur pop de surfers australiens exilés à Berlin, Protomartyr, la classe dark rock’n roll, The Black angels et leur rock millimétré, NTM - le 93 style oldschool – de Kool Shen et JoeyStarr qui faisaient leur grand retour avec la famille au grand complet (Lord Kossity, Big Red, Raggasonic et Busta) et surtout Idles, le meilleur groupe de rock actuel qui a enflammé la scène et le public (le nouvel album du groupe « Joy as an Act of Resistance » sorti le 31 août est vu par la presse spécialisée comme l’Album rock –avec un grand A- de 2018). Au-delà des têtes d’affiches, le Cabaret Vert est un formidable lieu d’expression de la scène musicale régionale : celle, proche, de Reims et du Grand Est, mais aussi celle venue de Belgique (Charleville-Mézières n’est qu’à 25 kilomètres de la frontière), une scène dynamique et très influente. « On a reçu près de 330 candidatures de groupes de la grande région et de Belgique après notre appel à participation » raconte fièrement Jean Perrissin, qui s’occupe du côté régional de la programmation du festival. Quelques surprises auront également pimenté le festival avec la venue de nombreux professionnels de l’industrie musicale mais aussi la visite, à la communication bien étudiée, du Premier Ministre Édouard Philippe qui aura passé 5 heures sur place et aura reçu, en écoutant du blues US, quelques gouttes de bières sur sa chemise parfaitement coupée.

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À l’heure où un certain nombre de festivals français se font racheter à la pelle, le Cabaret Vert est fier de son indépendance : C’est un festival qui inclut tout le monde, sans nombrilisme, avec un esprit de liberté lié à la musique, une attitude et des codes qu’on ne trouve nulle part ailleurs. « Ici, on ne fait pas comme les autres, on fait des choix », affirme Christian Allex, le programmateur musical : des choix artistiques, mais des choix également liés à une approche générale et durable en prenant en compte dans sa globalité ce qu’on mange, ce qu’on boit au Cabaret Vert et comment on vit le festival. Le festival est dans la ville, les habitants sont toujours prêts à donner un coup de main, les produits commercialisés sur le site sont issus de la région. Cette philosophie n’a pas bougé d’un poil depuis le début de l’aventure qui cherche avant tout à faire vivre son territoire. Un festival, indé et écoresponsable, voilà l’ADN du Cabaret Vert, un "Eco-Festival" qui concilie la protection de l’environnement, le développement économique et l’épanouissement social dans le souci des générations futures. Toutes les actions du festival s’inscrivent dans une démarche globale (au niveau des grands enjeux planétaires) pour une mise en œuvre locale. Cette démarche qui est défendue avec vigueur depuis 14 ans se décline en 4 axes : limiter l’impact des activités (démarche environnementale), promouvoir le dynamisme local (développement économique), rendre le festival accessible à tous (volonté sociale) et communiquer de manière responsable (sensibilisation des publics). 100 % des toilettes du festival sont des toilettes sèches, 63% des déchets du festival ont été valorises en 2017, l’électricité est produite en partie par des panneaux solaires. Entre 2013 et 2017, le festival a trié près de 25 tonnes de carton, papier et bouteilles plastique, 18 tonnes de compost, 10 tonnes de gobelets jetables recyclés (sur les 500 000 gobelets distribués durant l’édition de 2018, 98% sont récupérés) - Bon, la question des gobelets fait débat : est-il plus écolo d’utiliser des gobelets jetables recyclables biodégradables ou « compostables, souvent fabriqués à l’autre bout du monde et qui doivent être transportés en début de cycle depuis l’usine par bateaux puis en fin de cycle depuis le festival par camions pour être valorisés, tout ceci générant beaucoup de CO2. Ou faut-il mieux distribuer des gobelets consignés réutilisables, mais qui nécessitent une consommation d’eau et d’électricité en grande partie nucléaire pour leur nettoyage ?... Par ailleurs, les mégots, qui sont le déchet le plus jeté au sol durant le festival, sont ramassés, comptés et envoyés à une entreprise spécialisée qui va leur donner une seconde vie en recyclant la partie en plastique. Alors que certaines âmes esseulées adoptent un mec, le festival du Cabaret vert a choisi d’inviter les festivaliers à adopter un arbre dans le cadre d’une campagne de végétalisation du site ayant pour but de planter plus de 50 arbres avant la fin de l'année 2018. Cette plantation qui comporte plusieurs espèces mellifères telles que les tilleuls, constitue une action volontariste pour la biodiversité. Elle permettra ainsi aux producteurs locaux d’avoir à proximité de leurs ruches des essences faisant en partie défaut sur le territoire proche du festival. Un producteur a même proposé de faire goûter son miel aux jeunes bénévoles lors des prochaines éditions du festival. Cette petite terre de passionnés, porte étendard d’une dissidence heureuse confirme son nom. Un nom propre. Un espace authentique et sincère qui ne se prend pas au sérieux. Et puis on boit bien et on mange tout aussi bien au Cabaret Vert - A préciser ici que l’équipe de Process, après avoir testé pléthore de boissons et de victuailles locales, n’a pas souffert de désagréments digestifs (appelés en d’autres contrées moins vertes « Tourista »). Avec plein d’étoiles dans les yeux et de souvenirs musicaux intenses, nous avons hâte de vivre l’édition 2019. TEXTE CYRILLE PLANSON


LA NOUVELLE ONDE NA D IA R AT SI M A N D R E SY

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MUSIQUE

Il est l’un des premiers instruments électroniques, l’ancêtre des synthétiseurs, et revient aujourd’hui pour s’inscrire pleinement dans la création musicale contemporaine, l’Onde Martenot. Dans cette quête de modernité, Nadia Ratsimandresy, qui compte parmi les meilleures ondistes d’Europe, s’inscrit comme une véritable ambassadrice de son rayonnement. Comme de nombreux enfants, Nadia Ratsimandresy a suivi des cours de musique dès le plus jeune âge, mais quand la majorité d’entre eux apprenaient le violon ou la clarinette, elle, s’est orientée vers l’Onde Martenot. Un choix peu commun pour une jeune fille de neuf ans, qui a tout d’abord était le fruit du hasard avant de se révéler être une évidence. Alors que les classes de piano affichaient complet, Nadia Ratsimandresy s'est vue rediriger vers des cours de clavier. Auprès de Françoise Pellié-Murail, sa professeure, elle découvre la diversité des modèles existants, leurs nuances, et parmi eux... une Onde Martenot, aussi appelée Ondéa sous sa version la plus actuelle. À moins de faire partie des initiés et fins connaisseurs de musicologie, il y a peu de chance pour que vous ayez déjà croisé la route, ou entendu auparavant le nom de cet ovni sonore. Composé d’un clavier, d’un ruban relié à une bague, de trois hauts parleurs différents, d’un boitier de commande et de deux pédales, cet instrument est un concentré de technologie électronique. Il permet à son détenteur, un ondiste, de manipuler le son avec une grande précision, mais aussi de jouer sur les codes musicaux. Si l’on connait d’avantage son grand cousin le thérémine, (instrument électronique datant de 1919 qui émet un son sans être touché par celui qui en joue) pour ses apparitions auprès de Led Zeeplin (Whole Lotta Love) ou les Pink Floyd (Echoes), l’Onde Martenot, mise au point dix ans plus tard en 1928, n’est pourtant pas inconnue de la scène musicale contemporaine. Jacques Brel et Yann Tiersen y ont eu recourt, tout comme le groupe Radiohead en 2005 au côté d’une certaine Nadia Ratsimandresy. Ce son si caractéristique qui le définit, est le fruit de l'oscillation entre deux fréquences, amplifiée et diffusée par les hauts parleurs. Bien qu'il s'adapte à tous les genres musicaux, du classique à l’électroacoustique, on l'associe en premier lieu aux sonorités psychédéliques du rock des années 70 ou aux registres de la science-fiction (Mad Max ou Mars Attacks!), comme suspendu entre l’écho d’une génération passée et le signal d’une ère futuriste. S'il existe des pièces destinées à l’Onde Martenot réalisées par des compositeurs comme Messiaen, Jolivet ou Murail, celles-ci restent très peu nombreuses, limitant en grande partie l’instrument aux réinterprétations plus qu’à de réelles créations originales. C’est à ce niveau que souhaite intervenir Nadia Ratsimandresy, habitée par un objectif bien précis : faire vibrer son instrument au rythme de son époque. Diplômée en Onde Martenot et Acoustique Musicale au CNSM de Paris, la jeune musicienne a participé à diverses collaborations artistiques, notamment avec les compositeurs Régis Campo et Jean-Marc Chouvel, la metteure

en scène Judith Depaule ou les chorégraphes Simone Aughterlony et Isabelle Schad. Depuis 2015, elle enseigne l'Onde Martenot au Conservatoire à Rayonnement Régional de Boulogne-Billancourt, année lors de laquelle elle a également initié son projet Horizons Électroniques. Un programme musical par lequel elle souhaite étoffer le répertoire de l’Onde Martenot en créant de nouvelles œuvres avec des artistes et compositeurs de sa génération. Après avoir travaillé auprès Baptiste Chatel, réalisateur informatique et ingénieur son musical, elle entame aujourd’hui le deuxième volet de sa démarche, Horizons Electroniques 2 et tend à diffuser et partager son art. Le but, faire de l’Onde Martenot un instrument à part entière, qui ne se cantonne pas à la musique électronique, à sa rareté ou à son esprit vintage. Si sa composition est électronique, la démarche créative elle, ne dévie pas de celle d’un instrument acoustique. La question de l’équipement et de la transmission soulève néanmoins certaines contraintes techniques car elles nécessitent un investissement notable (ordinateur, câbles, carte son…). Mais dans cette tâche titanesque, Nadia Ratsimandresy n’est pas seule. Le Centre national de création musicale, Césaré (Culture, Enjeux Sociaux, Art, Recherche) l’accompagne pleinement dans cette voie. Destiné à favoriser l’émergence d’œuvres originales à travers les styles musicaux et les disciples, la rencontre entre Césaré et Nadia, deux gardiens du patrimoine musical, était écrite. Si cet espace n’accueille pas entre ses murs les manifestations musicales, il veille à les organiser et les produire partout où il le pourra et a notamment commandé à l’artiste américaine Zeena Parkins (harpiste et compositrice) une nouvelle pièce pour qu’elle soit interprétée par Nadia Ratsimandresy. Un concert qui aura le 14 novembre prochain à 19h30 à la Villa Douce. Pour toucher au plus près la création actuelle, Nadia Ratsimandresy s’est aussi adressée à la classe de composition du conservatoire de Reims. Une collaboration qui se concrétisera en mars 2019 par un concert où elle mettra en ondes les écritures des étudiants. Dans un futur plus rapproché, il sera également possible d’assister à une master class, toujours avec la volonté de transmettre, au Conservatoire à Rayonnement Régional de la Ville de Reims où la musicienne évoquera en personne les dynamiques relatives à l’Onde Martenot, ses spécificités, ses capacités ainsi que la nécessité de soutenir sa nouvelle émergence. Qu’il s’agisse d’artistes passionnés ou de Centres de création musicale, d’associations, de producteurs, de salles de concert ou d’étudiants, ces différents acteurs sont les garants de la musique contemporaine et de son devenir. Ici, l’investissement de Nadia Ratsimandresy comme du Centre Césaré nous rappelle l’importance de faire résonner la musique au quotidien, de l’alimenter sans cesse, redéfinissant ainsi le spectacle vivant au sens propre.

H O R I Z O N S É L E C T R O N I Q U E S 2 , T H E N E W WAV E MER 14 NOV 19H30 CESARE-CNCM.COM

TEXTE MARIE-CHARLOTTE BURAT

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U D M I C O


UNE VIRTUOSE DE «  L’ONDE MARTENOT  », INSTRUMENT CRYPTOOVNIESQUE

_ © Why Note


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MUSIQUE

C OM É D I E M U SIC A L E I N T O T H E WO OD S

LE CONTE EST BON

Comédie musicale déjantée, Into the Woods offre une relecture décapante des contes de fée classiques. Créée à Broadway en 1987, par le grand compositeur new-yorkais Stephen Sondheim, cette œuvre aux multiples tiroirs n’a rien perdu de son mordant et trouve de nouvelles résonances dans la mise en scène d’Olivier Bénézech.

POLITIQUEMENT INCORRECT

UNE LEGENDE URBAINE CONTEMPORAINE

Vous pensiez tout connaître des contes de notre enfance ? Vous croyiez dur comme fer aux fins heureuses, « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » ? Cette comédie musicale décapante remet tout en question ! Créée à Broadway en 1987, Into the woods croise les destins de Cendrillon, du Petit Chaperon rouge, de Raiponce ou encore de Jack et le haricot magique, dans une histoire totalement décalée où interviennent également un boulanger et sa femme. Entremêlés avec virtuosité dans une pelote d’innombrables fils narratifs, les célèbres personnages des frères Grimm se dévoilent sous un nouveau jour, laissant entrevoir leurs défauts, leurs faiblesses et leur morale pas si pure. Leur humanité, en somme. « Ecrite à l’ombre du fameux ouvrage de Bruno Bettelheim, « Psychanalyse des contes de fées  », l’œuvre est profondément inscrite dans une vision pour adultes des contes où les connotations sexuelles et psychanalytiques sont omniprésentes, souligne Olivier Bénézech. Le chaperon rouge est une obsédée sexuelle, le Prince, à peine marié, trompe allègrement Cendrillon, Jack tient des propos très ambigus à sa vache… Avec Sondheim, le Musical sort de son aspect « politiquement correct » pour bousculer l’Amérique bien-pensante. »

Si le premier acte détourne avec humour les codes des contes de fée, la pièce, écrite au plus fort des années Sida, bascule ensuite dans un univers beaucoup plus tragique où les personnages doivent apprendre à vivre avec la terreur et s’entraider en face du danger. Into the Woods a d’ailleurs été interprété comme une image de la solidarité nécessaire pour faire front en des temps difficiles. L’oeuvre n’a donc rien perdu, malheureusement, de sa force, même si les combats des années 80 ne sont plus les mêmes aujourd’hui. « Mon travail de metteur en scène est de trouver les clefs pour une relecture d’aujourd’hui, face aux évènements que nous sommes en train de vivre avec le terrorisme, les catastrophes écologiques, les problématiques liées aux migrants … » estime Olivier Bénézech. Dans les méandres des bois de Sondheim, inutile donc de chercher des princes et princesses errant dans des châteaux moyenâgeux. Ancrée dans une esthétique résolument contemporaine, la mise en scène introduit davantage une atmosphère de légende urbaine moderne. Dans la jungle de New-York, les personnages explorent leurs fantasmes dans une forêt psychanalytique, ce lieu obscur de l’inconscient où se bousculent les désirs, les peurs, les questionnements. « J’ai poussé à fond l’ambiguïté des dialogues, inscrite en sous main dans l’œuvre, pour affirmer cette dimension psychanalytique » poursuit le metteur en scène. Un parti-pris qui conserve toute l’efficacité du musical américain, porté par une distribution bilingue, aussi juste dans le chant que dans la comédie. Une belle compagnie pour se promener dans ces bois (en)chantés.

A L’OPÉRA DE REIMS VENDREDI 16 NOVEMBRE ET SAMEDI 17 NOVEMBRE À 20H30 TA R I F D E 7 ¤ À

26¤

(- DE 40 ANS, - 40%)

W W W. O P E R A D E R E I M S . C O M

TEXTE ANNE DE LA GIRAUDIÈRE PHOTOS FRÉDÉRIC LOVINO

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THE QUEER IS (NOT) DEAD _ © Pierre Planchenault


Cette image est extraite du film Chandelier. Il a été réalisé en 2001 parmi des « sans domicile fixe » noirs de Johannesburg pendant la destruction de leur bidonville par les employés municipaux de la ville. — Ce film sera projeté le vendredi 09 novembre à 18h à l'École Supérieure d’Art et de Design. Il sera suivi d'une rencontre avec Steven Cohen

PORTRAIT DU PERFORMER STEVEN COHEN DE PASSAGE À REIMS LE 8 NOVEMBRE AU MANÈGE _ © Pierre Planchenault

STEVEN COHEN

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ART

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Titulaire d’un Bachelor of Arts en psychologie, Steven Cohen crée pendant dix ans des œuvres plastiques à Johannesburg, qui font l’objet de nombreuses expositions internationales « Bitter suite » (Johannesburg 1993), « But me I’m setting pretty » (Luxembourg 1998), « Distinguished identities » (New York 2000), « Selfish portrait » (Pretoria 2001), « Personal affects » (New York 2004). Depuis 1997 Steven Cohen réalise des performances radicalement perturbatrices, s’exposant, souvent de manière impromptue voire importune, aussi bien dans des galeries, des musées ou des salles de spectacles que dans des lieux moins homologués (champs de courses, centres commerciaux ou rassemblements fascistes). Artiste blanc, gay et juif, il utilise son corps pour

créer un spectacle vivant qui renvoie à la sculpture, à la danse contemporaine, au travestissement et à la performance. Performeur « hard corps  », Steven Cohen se projette crâne rasé, longue silhouette zigzaguant sur les décombres du passé, entouré de fantômes. Sa nouvelle pièce, « Put your heart under your feet... and walk! » présentée le 8 novembre à 19h00 au Manège de Reims invoque son compagnon danseur, Elu, décédé après vingt ans de vie commune. De l’art sans compromis, de la performance trash, voilà résumée en quelques mots pour le profane, l’esthétique artistique de Steven Cohen. Ce genre, développé maintes fois depuis plusieurs décennies n’est pas aussi suranné qu’il pourrait

paraître. Cohen le dépoussière à sa manière, irrévérencieuse, et rend à l’Art sa fonction première qui est de faire éclater les conventions pour dévoiler les ressorts de l’asservissement qu’elles tentent de cacher. Son corps c’est sa toile et son glaive, instrument d’expression et de combat agissant comme le révélateur des conflits sous-jacents gangrénant les êtres et les communautés. Cohen est « moins intéressé par baiser un trou que de baiser avec le patriarcat ». Pour lui, l’art de la performance doit rester dangereusement original avec un vaste espace pour l’interrogation.



_ Š Marc Dommage


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1_ Chandelier © John Hogg 2_ © DR 3_ Inside Out © Steven Cohen


_Coq Cock © Quentin Evrard

Il souhaite vendre aux gens ce qu’ils ne veulent pas, plutôt que ce dont ils ont envie afin de les forcer à ouvrir les yeux sur d’autres réalités, loin de leur cercle de confort. Steven Cohen travaille à partir de l’imperfection et l’articule avec les divers éléments impliqués dans la réalisation d’une idée pour une performance, c’està-dire l’heure, le lieu, le contexte, le public et le résultat. Pour la plupart, il fait ce qu’il peut, où il peut et quand il peut. Ses meilleures œuvres sont celles nées quand il ne pouvait pas, mais qu’il avait quand même faites. Sans compromission sur la qualité d’exécution, il s’oblige à donner une grande attention aux aspects optiquement séduisants de sa performance. Dans la pièce qui sera présentée au Manège de Reims, Steven Cohen rend hommage à son compagnon disparu. Il voit cette performance comme une de ses œuvres les plus importantes, un espace où il peut tout offrir de lui, particulièrement les parties qu’il veut le plus garder, dans une version non censurée. Le spectateur devient presque voyeur, mais surtout acteur d’une intimité que l’artiste livre comme un trésor sorti de son écrin, un trésor brisé qui couperait à la manière du verre, coloré, alcoolisé. Là où, selon la légende, Keith Richards avait sniffé les cendres de son père défunt, Steven Cohen ingère les cendres de son compagnon, créant une sorte de rituel primitif destiné à intégrer la mort à sa vie. Son corps de vivant devient ainsi un sépulcre,

sacré. Rejetant les tabous sociaux et les normes acceptées du deuil, Steven Cohen transforme le théâtre, son arène, en temple. On pourrait presque imaginer des libations avec le public qui se termineraient en orgie. Un temple pour la transformation à

travers l’art du culte et pour l’élévation, même si c’est par l’exaltation de l’abject. Souvent dérangeant, le travail de Steven Cohen s’attire les foudres de la censure. Rappelez-vous sa performance parisienne intitulée Coq/ Cock sur l’esplanade du Trocadéro, esplanade jadis foulée par le dictateur Hitler. Steven Cohen avait été délogé manu militari par les forces de l’ordre et condamné pour cette performance d’homme nu au milieu de statues d’hommes nus. Pour Steven Cohen,

la France, où il vit depuis plusieurs décennies, est un pays de culture d’un autre siècle qui a échoué à reconnaître la forme singulière d’art contemporain qu’il a créée. L’artiste d’origine sud-africaine n’est pas le premier à subir une forme de censure artistique rampante en France. On peut citer ainsi les exemples des photos d’ados de Larry Clark, de « La Fiancée » de Joana Vasconcelos -un lustre fait de tampons hygiéniques-, de « Tree » de Paul McCarthy dit « le Plug anal », du « Dirty Corner » d’Anish Kapoor dit « le vagin de la reine » ou d’ « Immersion » dit « Piss Christ » d’Andres Serrano qui furent attaqués lors de leur présentation publique. Faire bouger les lignes heurte toujours une certaine morale défendue par quelques tartuffes. À chacun sa «vertu». Avec franchise et honnêteté artistique, Steven Cohen tente de lever le voile sur les travers de la société contemporaine, avec plumes et talons hauts : un moyen de lutte (dés)armée contre la censure. Pour lui, les artistes qui n’agissent pas contre la censure sont coupables de son fleurissement et les spectateurs sont leurs complices. Une œuvre immense et chronophage, qui ne lui permet pas de répondre à toutes les sollicitations. Un moyen de préserver un certain mystère autour de son œuvre ?

LE JEUDI 8 NOVEMBRE À 19H AU MANÈGE DE REIMS D A N S L E C A D R E D U F E S T I VA L « BORN TO BE A LIVE » DU 6 AU 17 NOVEMBRE

MANEGE-REIMS.EU

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TEXTE ALEXIS JAMA BIERI


LA COCCINELLE  : 80 ANS D’HISTOIRE DE L’INDUSTRIE - ET DE LA COMMUNICATION CONTEMPORAINE EN UN SEUL OBJET


COCCINELLE, ENVOLE-TOI… Selon la croyance populaire, le nombre de points sur le dos de cette petite bête grimpante et volante déterminerait son âge. Il faudrait donc orner la carrosserie de la célèbre « Cox » de Volkswagen de 80 tâches, soit la plus longue vie de l’histoire de l’automobile. Celle qui a traversé des générations, parcouru la planète, mué à plusieurs reprises, brillé au cinéma, est l’une des voitures les plus célèbres au monde. Elle tirera pourtant sa révérence en 2019, au grand regret de ses fans.

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DESIGN

VOITURE DU PEUPLE

Volkswagen vient d’officialiser l’arrêt prochain de la commercialisation de la Coccinelle, modèle le plus emblématique de la marque, suscitant déception et tristesse à travers le monde. Le constructeur tournera la page lorsque les deux dernières déclinaisons seront sorties des chaînes de fabrication mexicaines, durant l’été 2019. Nicolas Morel, directeur général des concessions Volkswagen de Champagne précise : « Volkswagen a choisi de se concentrer sur les voitures familiales et sur l’électrification de sa gamme actuelle ». Du cabriolet à la star de cinéma «  Choupette », en passant par la Buggy ou la Coccinelle Rallye, elle aura connu plusieurs vies. Née en 1938 du génie automobile de Ferdinand Porsche qui, en la déclinant, a créé une sportive appelée Porsche 356 puis la mythique 911, la Cox commence par transporter des soldats de la Wehrmacht pendant la deuxième guerre mondiale. Produite en masse à partir de 1945 dans une Allemagne occupée par les alliés, elle devient la « voiture du peuple », Volkswagen en allemand, et s’impose comme l’ambassadrice d’un nouveau Made in Germany. Les GI s'amourachent d'elle et la ramènent, après la guerre, de l'autre côté de l'Atlantique. Elle part à la conquête du monde, motorise les foules et est, à ce jour, la voiture la plus fabriquée de l’histoire de l’automobile

Love des 70’s et sa soif de liberté. Avis aux collectionneurs ; du cabriolet World Cup 74 produit en 25 exemplaires offerts à l’équipe allemande qui remporta la coupe du monde de football, sept exemplaires ont survécu. Malgré sa popularité et ses succès, la Cox accuse progressivement le poids des années. Volkswagen donne naissance, à la fin des 90’s, à sa petite sœur, la New Beetle, au design néo-rétro, puis offre un dernier retour à la Cox en 2011. « C’est un véhicule plaisir au quotidien, un achat coup de cœur. Les propriétaires, des jeunes, des cadres ou des retraités, montrent un attachement fort au modèle qui ne représente toutefois pas un volume important de ventes » indique Nicolas Morel. Il ajoute : « Dans notre concession de Reims, nous avons encore quelques véhicules avec notamment la finition Ultimate qui vient clore la production. Et les fidèles s’interrogent sur ce qu’ils vont bien pouvoir acheter ensuite pour la remplacer ! ». VOITURE DE DEMAIN ?

« Meilleur placement de l’année » tel est le slogan publicitaire de Volkswagen pour promouvoir les derniers modèles. Le message du constructeur est simple ; acheter neuve la dernière Cox, c’est investir dans une future voiture de collection. Et d’ajouter : « Ce n’est pas comme si vous n’aviez pas été prévenu ». Interrogé sur la stratégie globale de la marque, Nicolas Morel précise : « Le constructeur s’est lancé STAR DES VOITURES ET VOITURE DES STARS depuis deux ans dans une nouvelle dynamique ; il mise sur une partie de la gamme Le succès arrive dans les 60’s. John Lennon adopte la petite voiture aux courbes en 100% électrique. C’est le cas pour le Combi qui va faire son retour en 2022, dans arrondies, Beetle en anglais. Andy Warhol l’immortalise dans une œuvre, à l’instar un nouveau concept appelé ID Buzz ». Sorti en 1947, le célèbre van s’était imposé de sa fameuse photo de Maryline Monroe révélée en icône pop art. En 1968, Walt comme l’icône Flower power des années 60-70, faisant le bonheur des hippies et Disney en fait une star du grand écran avec Un amour de Coccinelle qui met en autres aventuriers. Volkswagen entend ainsi retrouver l’esprit originel du véhicule, scène les aventures d'une automobile son design, tout en en intégrant les TIMELINE humanisée. Si elle plaît tant, c’est sans nouvelles technologies. « Dans cette doute pour sa rondeur, sa bonhomie ou lignée, il n’est pas impossible de voir réap1938 Naissance de la Coccinelle ses phares tels deux grands yeux qui la paraître l’esprit de la Coccinelle sous une 1945 Production en série de 20 000 berlines rendent si sympathique. Puis la Coccinouvelle forme qui bénéficiera de toutes 1949 Première décapotable nelle multicolore, ornée de dessins et de les avancées permises par l’Intelligence 1955 Millionième Coccinelle fleurs, incarne la génération Peace and Artificielle  » livre Nicolas Morel. Alors, 1968 Sortie du film Un amour de Coccinelle à bientôt Choupette ? 1980 Fin de production du cabriolet le plus vendu de l’histoire 1992

La 21 millionième Cox sort de la chaîne d’assemblage

1998 Lancement de la New Beetle 2011 Retour du mythe avec la Coccinelle’Collection 2019 Arrêt de production de la Cox

V O L K S WA G E N 10, ZAC CROIX BLANDIN, RUE LÉNA BERNSTEIN, 51100 REIMS

VW-REIMS.FR

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TEXTE PEGGY LÉOTY


VOLKSWAGEN COCCINELLE ULTIMATE - Réf. 2018/07 _ La coccinelle, c'est aussi 80 ans de pub géniales

Produit : Coccinelle

Offre : fin de vie Coccinelle

Date de validité : 2018

Format : 210 x 297 mm

volkswagen.fr

Élue placement de l’année 2018.

Nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise c’est que nous arrêtons définitivement la production de la Coccinelle. La bonne c’est que si vous en achetez une, vous êtes quasiment sûr d’être l’heureux ou l’heureuse propriétaire d’une future voiture de collection.

Volkswagen Group France - s.a. - R.C.S. Soissons 832 277 370

Cycles mixtes de la gamme (l/100 km) : 4,3 à 6,8. Rejets de CO2 (g/km) : 113 à 157. Valeurs au 15/06/2018 susceptibles d’évolution à la hausse. Pour plus d’informations, contactez votre Partenaire.

_ La fin de la production de la Coccinelle donne à nouveau lieu à une ultime pub en forme de pied de nez final. La boucle est bouclée.

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LE CHARABIA FESTIVAL EST DE RETOUR

_ © Jean-Philippe Trottier

CHARABIA : DU CHOIX DES MOTS

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MUSIQUE

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Comment fabrique-t-on la programmation d’un festival ? « En collectif  !  » répond Mathieu Ladevèze, alias Barcella, qui assure une bonne partie de la direction artistique du festival Charabia (Reims, 27 novembre – 2 décembre). « Peut-être 70% de la programmation, dit-il, les têtes d’affiches, des découvertes parce que j’y suis très attaché ». Ses idées lui viennent au gré des tournées qu’il assure dans l’espace francophone, parce qu’il voit un artiste sur scène, parce qu’on lui parle d’un autre, sur une maquette qu’on a bien voulu lui envoyer, aussi. Toutes ces idées, avant d’intégrer la programmation, il les défend ensuite auprès de ses complices d’Ulysse Maison d’artistes, qui eux aussi, lui font part de leurs repérages. Tout est affaire d’équilibre, comme cette année, avec Dominique A et sa chanson « très littéraire, pointue », qui concernera un segment de public, Gaël Faye « qui permet de tisser des liens avec le monde du hip hop, un public plus jeune », mais aussi les titres «  élégants, léchés de Feu Chatterton !  » ou une proposition pour un public plus familial, un peu plus âgé, fan de Gaëtan Roussel et de l’aventure de Louise Attaque. « Avec en plus une journée dédiée aux enfants, une

nouveauté cette année, nous parvenons à nous adresser à trois générations de publics. C’est ce que nous voulons, un festival populaire mais qui sait aussi prendre des risques ». À l’image du pari fait sur les nombreuses découvertes. S’il fallait n’en citer qu’une, et même si la tâche est ingrate, pour Barcella, ce serait sans doute Camille Hardouin, « une écorchée, qui dévore les mots avant de les susurrer ». L’avenir de Charabia, Barcella l’imagine en s’ouvrant aux artistes venus d’autres pays francophones, à la jeune scène québécoise par exemple. Et toujours pour défendre la langue, les mots, ceux du quotidien, du partage. « On dit « Je t’aime » à celle ou celui que l’on aime, on ne lui dit pas « I love you ». Dans la chanson, c’est la même chose, la même intensité de mots que je recherche. Et cela passe par le français. C’est ce que défend Charabia, ce moment où l’artiste n’a plus de masque, où il se dévoile et met

à nu ses sentiments ». Dans une ville de Reims peut-être plus marquée par l’histoire du rock et de l’electro, « et même si les Langagières, à l’époque, on tenté de croiser littérature et chanson  », Charabia défend « la variété au sens noble du terme, des artistes et des propositions de qualité qui s’adressent aux adultes et aux ados, avec des découvertes un peu pointues ». En 2018, Charabia connaîtra seulement sa seconde édition. Le jeune festival est pourtant parvenu à réunir un plateau d’une quinzaine d’artistes.

C H A R A B I A F E S T I VA L . C O M

À L’OCCASION DE CHARABIA, PROCESS PUBLIERA MI-NOVEMBRE UN NUMÉRO HORS-SÉRIE C O N S A C R É A U F E S T I VA L E T À S A P R O G R A M M AT I O N .

TEXTE CYRILLE PLANSON



À LA DÉCOUVERTE DE L’UNIVERS GÉNIALEMENT BARRÉ DU GRAND WIM DELVOYE : ENTRETIEN EXCLUSIF.

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ART

WIM DELVOYE D E L A G L O R I F IC AT IO N À L A SU BV E R SIO N D U R É E L Par une esthétique de la controverse, Wim Delvoye ébranle nos mythologies collectives et nous interpelle sur les écueils du monde contemporain.

Depuis son atelier dans la banlieue de Gand en Belgique Wim Delvoye ébranle nos idoles contemporaines comme nos mythes fondateurs. Dans le sillage de son aïeul flamand Pieter Breughel et de ses danses macabres, il produit des œuvres sujettes à polémiques, pétries d’enjeux de société. Avec une ironie acerbe il explore les limites de l’art et met à mal nos croyances. Pour cela il fait se rencontrer des univers d’apparence inconciliables. Il mêle le sublime et le dérangeant, le vivant et l’hybride, le trivial et le mystique. À partir de son entrée aux Beaux-Arts de Gand dans les années 80 il ne cesse de questionner les enseignements conceptuels de l’époque, les fondements de l’art, comme les certitudes rassurantes du monde contemporain. Du ciselage de ses travaux de fonderie gothiques aux limites de l’éthique touchées par ses cochons tatoués, ses projets questionnent non sans ironie l’histoire de l’art et ses possibles, le monde et ses dangers. L’un de ses projets les plus controversé fait entrer sur le marché économique une œuvre à l’issue scatologique. La machine digestive Cloaca, dont la première des dix versions mesure 12 mètres de long et 2 mètres de haut, dévoile plus qu’un lent processus de digestion. Par un système de cloches en verre, de tubes et de pompes contenant différents sucs, bactéries et enzymes, l’oeuvre met à jour sous un aspect aseptisé et odorant, un acte dissimulé et pourtant universel. Après la boîte

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de conserve décriée de Pierro Mazoni l’artiste fait entrer au musée le processus de transformation de l’aliment à l’étron. Il lui attribue même une cotation. Une valeur qu’il donne également à ses cochons qu’il tatoue et élève dans une ferme en Chine. Une production porcine, filmée en permanence qui révèle aux mécènes la vie, comme la mort d’œuvres jusqu’à leur naturalisation. Non sans susciter des réactions passionnées il dévoile ainsi sur des animaux vivants, tatoués de sigles Louis Vuitton ou de personnages Disney, les signes ostensibles de la société de consommation sur des terres longtemps communistes. Il rejoue également les enjeux des vanités, comme dans l’œuvre Tim, un corps humain vivant tatoué, signé par l’artiste, exposé et vendu à un collectionneur 150 000 euros. Par cette facétie cinglante, par cette appropriation il interroge les bornes de l’art, comme la finitude de nos corps tatoués. Surtout il aborde de nouveaux modes d’existence de l’œuvre, de l’artiste, comme du regardeur. Ne peut-on en effet pas déceler sous cette tendance à puiser de notre mythologie collective ce qui nous fascine ou nous obsède, la volonté de faire émerger de nouvelles légendes, de nouveaux cultes aux confins de l’art et de la vie ? Tentons d’en savoir plus sur cet artiste qui immisce le trouble et l’ironie jusque dans ses interviews.

TEXTE HÉLÈNE VIRION PHOTOS WIM DELVOYE


Vos œuvres questionnent avec une ironie acerbe les contradictions du monde

À propos de « timing », les artistes qui utilisent l’ironie dans l’art contemporain sont

contemporain. Elles rejouent une certaine forme de fascination pour ses enjeux

sous représentés. Comment envisagez-vous votre posture sur le marché de l’art ?

consuméristes et économiques. Pourriez-vous nous en dire plus…

Aux Etats-Unis les féministes parlent d’un plafond de verre. J’utilise la même expression pour l’art. Le marché de l’art ne s’intéresse que peu à l’ironie. Je suis dans le top 5 en Belgique, mais sur le plan mondial c’est bien différent. À l’heure où le marché américain est tout puissant, il est beaucoup plus difficile d’être reconnu pour ce type de démarche. Seul Jeff Koons, avec son approche tout à la fois ludique et ironique est réellement reconnu sur le marché international.

Quand j’étais étudiant je pensais qu’Andy Warhol était plus honnête que les autres artistes, car grâce à l’ironie il nous faisait réfléchir. Même s’il était un peu « clown  » il exprimait la vérité. Dans son sillage je travaille l’ironie comme une posture de recherche active. J’y puise le moyen de ne jamais répondre aux attentes, de toujours me renouveler, de toujours surprendre. Surtout je me sers de l’ironie pour dire la vérité, sans heurter. La satire des Temps Modernes de Charlie Chaplin, que vous évoquez très souvent, est-elle en ce sens l’exemple par excellence des désillusions de notre monde ?

Les Temps Modernes de Charlie Chaplin est un film iconique qui capte l’esprit du temps et l’angoisse du moment. Comme Chaplin, j’ai toujours été ouvert à ce qui est nouveau, à la technologie, au progrès. C’est en effet dans le moment le plus noir d’une nuit que les choses vont s’éclairer : j’aime cette idée du timing.

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Pourquoi prendre de tels risques? Parlez-nous par exemple de votre oeuvre Cloaca…

Face à vos œuvres les réactions du public sont très souvent poussées à leur pa-

Quand je réalisais Cloaca en 1999 je pensais très sincèrement que les maladies allaient disparaître, ou tout du moins reculer. L’esprit du temps était très optimiste. Trois ans avant la réalisation de cette œuvre, en 1996, le clonage de Dolly en était la preuve. Il était le signe d’avancées scientifiques notables, d’un avenir meilleur. Mais je me rends compte avec le recul que nous étions en réalité dans un optimisme utopique. Et que l’ironie présente dans mes œuvres était bien moins incisive qu’elle ne l’est actuellement.

roxysme, entre adhésion et dissension. Lors du processus à l’œuvre, susciter ces réactions contraires est-il déterminant pour vous ?

Ce qui est important pour moi c’est de surprendre tout en restant à l’écoute. Il faut écouter les gens, comme Picasso écoutait son chauffeur Marcel, car en tant qu’artiste on fait partie de la vie. Ce n’est d’ailleurs pas intelligent d’être trop sérieux, il faut laisser de l’espace à l’insécurité, au doute. À l’heure où vos œuvres s’exposent dans le monde entier. Pour quelle destination

Vous touchez à nos modes de vie comme aux évolutions scientifiques du monde

devons-nous prendre nos billets d’avion pour (re)découvrir votre travail ?

contemporain. Après votre « Art Farm », une ferme de cochons tatoués, vous avez

Fasciné par le Moyen-Orient et l’Islam je réalise actuellement à Kashan, en Iran, un projet d’envergure qui sera tout à la fois un lieu de vie pour mes proches et un lieu d’exposition susceptible d’accueillir dans un même temps un jeune artiste et un artiste reconnu. Ce projet reflète une manière très paradoxale d’investir. Il témoigne d’une stratégie très lucrative, issue du first-mover advantage. C’est comme acheter un parapluie quand il fait beau.

un projet pharmaceutique d' « Art Pharm » pour produire des objets d'art transgénétique. Pourriez-vous nous dévoiler les enjeux de ce projet ?

Ce projet tend à aller plus loin dans la génétique que Cloaca dans l’utilisation des bactéries, de la biotechnologie tout en restant visuel. Mon travail est d’ailleurs très rétinal, il est fait pour l’œil. Même si le public ne le comprend pas toujours, il est face à un beau bouquet à regarder.

W I M D E LV O Y E . B E

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MASSIMO VITALI UN ARTISTE AU CŒUR DU PROCESSUS CRÉATIF DE LA PROCHAINE CAMPAGNE DE COMMUNICATION DU CHAMPAGNE TAITTINGER

Des panoramas de bord de mer, un soleil blanc écrasant et des baigneurs en plein farniente, les paysages de Massimo Vitali sont identifiables au premier regard. Cet artiste italien n’a pourtant pas commencé sa carrière sur les plages. En 1964, il s’envole pour l’Angleterre et étudie au London College of Printing, il a 20 ans. Ses premiers clichés sont au service de l’actualité, et il se consacrera à la photographie de reportage durant près de 10 ans avant de lui préférer son pendant fictionnel. Dans sa quête d'inspiration, il part à la rencontre du peuple italien, et c’est tout d’abord sur les plages qu’il l'approchera. On frôle la démarche anthropologique. Massimo se fige sur le sable accompagné de sa chambre photographique, dispositif peu nomade d’ordinaire, et attend que le monde se présente à lui. Il observe les gens, les petits riens qui font la banalité du quotidien, noyés dans la masse, et qui deviennent à ses yeux les éléments à saisir. En hauteur, mais non pas supérieur, il est juché sur une estrade de cinq mètres qui lui permet d’envelopper d’un seul regard son horizon. On y contemple à travers ses yeux les pratiques d’une société de loisir, d’oisiveté, à contrecourant des contraintes routinières des temps modernes. Sans retouche ni surexposition, tout se fait au développement, il cristallise les plagistes d’Italie comme du monde entier, dans une lumière éblouissante aux couleurs saturées, donnant l’impression d'être face à une maquette sur

laquelle on aurait placé de petits personnages pour composer la scène. De cette manière, Massimo Vitali parvient à remettre au goût du jour un genre que l’on pensait désuet, celui du paysage. Des plages, il est passé aux piscines, aux stations de sports d’hiver ou aux places, préférant toujours les grands espaces où se croisent les anecdotes anodines au milieu du brouhaha humain. C’est en territoire français qu’il plante son nouveau décor, au cœur du département de la Marne, répondant à l’appel de la famille Taittinger qui lui confie la réalisation de sa nouvelle campagne. Habitué depuis ses premières heures au monde des agences, Massimo Vitali revient sans difficulté aux commandes lorsque le projet lui semble pertinent, et surtout, lui plaît. A l’origine de cette campagne, la maison familiale de champagne (l'une des dernières!) souhaitait réaliser une iconographie publicitaire qui l’incarne, mais surtout, la distingue des autres. Avec comme point d’ancrage l'esprit de famille, l'objectif était de poursuivre l'histoire Taittinger tout en étant dans la continuité de la précédente campagne portée par Vitalie Taittinger, directrice communication et marketing de la griffe éponyme et arrière-petite-fille du fondateur. C’est ainsi que leur publiciste leur soumit le nom de Massimo Vitali, faisant ainsi la passation avec Vitalie

Taittinger. Plus qu'un nom, la famille partage les goûts de l'artiste et tient son travail en estime depuis ses débuts, faisant de cette collaboration une évidence. Pour mettre en scène les membres de la maison comme de la famille Taittinger, l'idée vient alors d'une composition à la Brueghel mais avec l’écriture de Massimo Vitali, l’alliance du classique et du contemporain, au reflet de la marque. Si le lieu de la photo lui est tout de même imposé, le Château de la Marquetterie (propriété et premier vignoble acquis par Pierre Taittinger en 1932, un symbole fort qui revient à la genèse du Champagne Taittinger et à la cohésion familiale), libre à Massimo Vitali de le présenter sous l’angle qu’il préfère. Parmi plusieurs scénarios proposés, il construit son univers, y accole sa propre pâte, sa propre liberté de ton, faisant de cette campagne le prolongement de son travail artistique. Pour la famille Taittinger, travailler avec un plasticien ne se résume pas à une démarche marketing audacieuse comme le milieu du luxe en a l’habitude. Aux côtés d’un artiste, elle touche à un univers qui n’appartient qu’à lui, à sa particularité, sa capacité de retranscrire le monde selon une écriture singulière.

_ Le concept : un tableau à la Brueghel, peuplé d’une représentation des nombreux acteurs qui oeuvrent à la réalisation du champagne Taittinger et se retrouvent autour des valeurs de la maison pour un moment festif. C’est le chateau de la Marquetterie, propriété du groupe Taittinger qui a été choisi comme cadre des images réalisées par Massimo Vitali. Ici, la mise en place des intervenants

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TEXTE MARIE-CHARLOTTE BURAT PHOTOS NICOLAS DEMOULIN


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_ Une estrade de 5 m de haut permet au photographe de trouver la hauteur de vue caractéristique de ses œuvres

_ Pendant la prise de vue, contrôle des images.

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SASCHA NORDMEYER, ARTISTE & DESIGNER

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ART


LE CARNAVAL DES CONFETTIS HYPNOTIQUES Du sourire prothétique qui pointait avec humour les travers de nos sociétés hypercommunicantes à l’activation de micro-réflecteurs de papier sculptant l’espace selon les vibrations de la lumière, l’univers de Sascha Nordmeyer a discrètement évolué vers l’épure. Son œuvre, loin du tumulte sociétal que le jeune designer dénonçait, nous conduit maintenant à la contemplation hypnotique d’une réalité toujours mouvante.

Ses lèvres en plastique carmin hypertrophiées ont fait le tour du monde. C’est début 2000 que le projet de « Communication Prosthesis » baptisé HyperLip est sorti de l’imagination florissante de Sascha Nordmeyer, jeune designer franco-allemand qui venait alors d’intégrer l’École supérieure d'art et de design de Reims. Une enfance passée près de Francfort-sur-le-Main, une mère française originaire de Champagne où il vient régulièrement en vacances, Sascha passe à 20 ans les concours d’art à Strasbourg et à Reims. Echec en Alsace, c’est la Cité des Sacres qui verra son talent éclore. « Ce projet de prothèse facial était en fait une provocation. Je l’ai conçu dans le cadre d’un concours sur les objets pour des boutiques de musée. J’étais jeune, confronté à l’idée de réussir et un peu timide », explique-t-il d’une voix tintée d’un léger accent qui ne se départit jamais de son flegme. Ce sourire forcé qui renvoie aux limites des rapports sociaux lui vaudra le deuxième prix du concours organisé par le Printemps du Design. « Il s’agissait de montrer le vide de la communication. Avec cette prothèse on sourit en permanence, on fait bonne impression même si on n’en a pas envie, on se vend parfaitement bien, on a le succès dans la vie. » Fin des études pour Sascha, le dossier HyperLip se referme alors que le designer est embauché dans l’industrie de luxe, chez ST Dupont. « J’y ai dessiné le bouton de manchette de Daniel Craig dans le James Bond Casino Royal », lâche-t-il. En 2009, il revient à Reims pour monter son propre studio et ressort des cartons le fameux sourire « J’ai alors imaginé pour une exposition, une série de portraits photographiques mettant en scène différents corps de métier portant la prothèse, un homme politique, une mannequin, une sage-femme, un coureur cycliste… ». Succès immédiat. Les images sont publiées partout, et en 2011 un mail du MoMA de
New York lui annonce sa participation à l’exposition « Talk to Me  ». L’objet est ensuite fabriqué en série et commercialisé par un éditeur de Los Angeles. Mais les multiples copies en circulation vont entraîner prochainement la cessation de cette activité. Fin (provisoire ?) du dossier HyperLip. 455 000 RÉFLECTEURS À ACTIVER

« Au studio de Reims j’ai fabriqué pas mal de maquettes de meubles et de luminaires. J’ai alors découvert le travail du papier et la découpe numérique très pré-

cise à l’aide d’un plotter. » Un domaine d’expérimentation qu’il explore avec bonheur jusqu’à la limite de l’appareil pour créer des formes très complexes. Un voyage à Singapour et une fascination immédiate pour la flore tropicale lui donne l’occasion de concrétiser ses recherches sur la découpe du papier. En 2016 lors d’un « solo show » au salon Ddessin il accroche sous la verrière de l’atelier Richelieu un mobile monumental « Le Paradis et la Tempête » composé de multiples fleurs imaginaires en papier coloré dont certaines munies de pistils extrêmement denses et fins issus de la coupe au plotter. « J’aime créer un pont entre les technologies numériques et le geste ancestral du dessin et du pliage  », explique-t-il. Un mélange de techniques qu’il pousse encore plus loin avec les dernières orientations que prend son œuvre. « En travaillant avec le plotter, j’ai eu l’intuition d’une découpe dans le papier d’une petite forme circulaire en laissant une attache de telle manière que le cercle puisse être orienté, comme un micro-réflecteur. » Naissent alors des surfaces sensibles à la lumière où les réflecteurs par leurs inclinaisons et leurs orientations définissent un spectre de nuances qui évoquent des formes plus ou moins géométriques. « Le dessin est également pourvu d’un effet cinétique en fonction de l’angle du regard du public. C’est une œuvre interactive et mouvante  », explique Sascha. Lors de l’installation, les centaines voire les milliers d’opercules sont activées à la main dans un geste rythmé grâce à une sorte de poinçon qui leur confère un angle précis. Le plasticien évoque alors la chanson de Gainsbourg où le poinçonneur des Lilas crée un carnaval de confettis. Une longue mise en place - 455 000 réflecteurs à activer pour les grandes expositions - comme des séances de médiation, confit-il. Face à l’œuvre, l’espace-temps se fige dans une contemplation hypnotique, les nuances de blancs ou de noirs laissent apparaître des formes qui dansent lentement selon la lumière ambiante et le pas du spectateur. Des pièces encadrées mais aussi des installations monumentales comme celles exposées cette année au Centre d’art contemporain / Passages, à Troyes, ou plus récemment lors de la Nuit Blanche de Kyoto. De longues membranes de papier noires ou blanches qui par transparence définissent une réalité en pointillés, «  comme autant de fenêtres sur une esthétique minimaliste et raffinées dont l’élégance se veut avant tout simplicité, une dimension universelle, inexplorée », souligne Pascale Geoffrois, rédactrice en chef de la Revue Artivism.

LA PROCHAINE EXPOSITION DE SASCHA NORDMEYER EST PRÉVUE DU 16 AU 18 NOVEMBRE A U S T-A R T F O I R E E U R O P É E N N E D ’A R T C O N T E M P O R A I N À S T R A S B O U R G .

W W W. I N S TA G R A M . C O M / S A S C H A N O R D M E Y E R

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TEXTE JULES FÉVRIER PHOTOS SACHA NORDMEYER




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La Cité de l'Automobile ZAC Croix Blandin

www.audi-reims.fr


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