« UN E S E CO N D E V I E » AU CaféGEM \ 13 ani M a \ 17 t igar a h \ 18 FAT WHIT E FA MILY \ 20 M ATHI E U C HAMAGN E \ 22 L E S B R I G A N DS E T LE MOND E DÉ L I R A N T D E Y ES ! \ 25 joh n hamon \ 30 CO R I N N E D E VI LLE \ 34 david bowen \ 38 P H I L I P P E NUELL \ 45 A le xand r e P oulaillon \ 48 prin ted pages magaz ine \ 50 le microfolio de Janique Bourget 08
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D S Au t o m o b i l e S . F R
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goût
0 8 / « U N E S E C O N D E V I E » A U C a f é G E M 1 2 / ac t u go û t 1 3 / ani M a
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muSique
1 6 / ac t u musi q ue ÉDITEUR / rédacteur en chef Benoît Pelletier
1 7 / t iga r a h
coordination éditoriale ambre allart
2 0 / volumes , O U L E S A U TR E S M O N D E S D E M ATH I E U
RÉALISATION / diffusion bel-studio.fr
1 8 / FAT W H I T E FA M I LY C H A M AG N E 22 / LES BRIGANDS ET LE MONDE DÉLIRANT DE YES !
direction artistique Benoît Pelletier Graphiste amélie luca
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Arts
publicité / partenariats ambre allart ambre@process-mag.com
2 4 / ac t u a r t s 2 5 / j o h n h amon , L A FA C E C A C H É E D U V I S A G E Si vous souhaite z de ve nir d i ffuseur, vous abonne r pour recevoir le m agazine , ou en commande r un e xe m pl aire , contact ez n ous !
3 0 / se p e r d r e dans les mondes de C O R I N N E D E V I L L E 3 4 / david bowen , U N V E N T D E N AT U R E V E N U D E S S TAT E S 3 8 / PH I L I PP E N U E L L , Vani t és con t em p o r aines
h e llo @ process-mag.com 06 80 65 89 72
Le magazine PROCESS es t édité par Belleripe SARL - 91 BIS RUE DU BARBÂTRE 51100 REIMS. Tous dro its réservés. Toute reproduction , même partielle es t interdite, sans autor isatio n . Le magazine PROCESS décline toute responsabilité pour les document s remis. Les textes, illus trations et photographies publiés en gagent l a seule respo nsabilité de leurs auteurs et leur présen ce dans le magazine impl iq ue leur libre public atio n . Le magazine PROCESS es t disponible gratuitement dans 200 po ints de dépôt à Reims, 25 à épern ay, 40 à c harleville, et 25 à C hâlo ns. retrouvez toute l a lis te sur www.process-mag.co m Magazine à parution bimes trielle. illus tration DE COUVERTURE PHILIPPE NUELL, Oopsy bet sy.
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D
DESIGN
4 4 / ac t u design 4 5 / A le x and r e Poulaillon 4 8 / p r in t ed pages maga z ine 5 0 / le mic r ofolio de Jani q ue B ou r ge t
contributeurs
BENOÎT PELLETIER éditeur directeur créatif photographe
anne de la giraudière journaliste
alexis jama-bieri dirigeant culturel
Jérôme Descamps réalisateur & montreur de films
ambre allart rédactrice
hélène virion chercheur en art & photographe
@ p r o c e s s m ag a z i n e p r o c e s s _ m ag a z i n e @ m ag a z i n e Pr o c e s s
Retrouvez nous sur
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PAR alexis jama-bieri
PLAYLIST ICÔNE & PUNK
Contact
Loops
Brigitte Bardot
Hexdebt
Contact est l’une des premières chansons écrites par Serge Gainsbourg pour l’icône Brigitte Bardot. Sortie en 1967, elle est influencée par la course à l’espace et l’imagerie kitsch des comics US : « Un météorite m'a percé le cœur… Il me faut une transfusion de mercure… Je vous en conjure ôtez-moi ma combinaison spatiale, retirez-moi cette poussière sidérale... Faites vite pour moi c'est vital. »
Composé de Agnes Whalan et Aife Larkin à la guitare, Isobel D’Cruz Barnes à la basse et Lucy Fry à la batterie, Hexdebt est un groupe de punkrock originaire de Melbourne qui a récemment publié son premier album Rule of Four, dont est issu le titre Loops. Guitare agressive et voix rageuse, Loops pourrait apparaître en 2019 comme un manifeste acidulé du punk féminin arrosé de sauce PoGo.
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Sorti en 1981 sur l’album Red Skies over Paradise du groupe britannique Fisher-Z, Cruise Missiles rappelle l’un des moments de forte tension durant la Guerre froide, lorsque les blocs de l’Ouest et de l’Est déployaient leurs missiles atomiques, menant le monde au bord de la guerre nucléaire : « Nous avons tous la même destination ; chacun à son heure pour mourir. Mais les hommes accélèrent notre voyage, en voyant ce qu'ils peuvent détruire avec leurs missiles de croisière… Ils disent que la solution à tous nos problèmes est de pointer nos missiles sur les Russes ; espérons qu'ils n'atterriront pas accidentellement en Grèce. » Autre époque et déplacement des préoccupations, aujourd’hui, certains s’inquiètent des quelques centimes qui leur permettront de boucler le mois.
Bad//Dreems Décidemment, le rock australien regorge de pépites. Avec une batterie puissante, des riffs impétueux et une construction subtile et intelligente, Morning Rain, paru cette année sur l’album Doomsday Ballet est un hymne rock tout en nuances. À consommer avec de la mousse fraîche.
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Editors
Sorti il y a 10 ans sur In This Light and on This Evening – le troisième album du groupe –, Papillon figure parmi les morceaux emblématiques du virage alors pris par le groupe britannique, faisant évoluer sa texture sonore en remplaçant les guitares par des machines, pour une musique plus sombre et dansante.
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Fisher-Z
Morning Rain
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les immanquables
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© RMN-Grand Palais/Raphaël Gaillarde
SOULAGES AU LOUVRE MUSÉE DU LOUVRE, PARIS
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Peintre de l’« Outrenoir », qu’on ne présente plus, Pierre Soulages fait l’objet d’une exposition personnelle au Louvre jusqu’au 9 mars 2020. À travers le parcours chronologique de son œuvre, l’exposition-hommage a pris le parti de ne négliger aucune période de l’immense carrière de l’artiste. Elle permettra par ailleurs de découvrir les peintures qu’il a réalisées ces derniers mois. louvre.fr
" Apocalypse now " de F. Ford Coppola Opéraims / Reims operaims.fr
FARAWAY FESTIVAL DES ARTS À REIMS
© gui mala
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22/03 Barbara Hepworth
Musée Rodin / Paris
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Carte Blanche à Bref, le magazine du court métrage
Le 10 à la médiathèque Jean Falala (Reims) & le 11 à la médiathèque Voyelles (Charleville-Mézières)
Encore aujourd’hui méconnue en France, Barbara Hepworth a pourtant révolutionné la sculpture et fait émerger une nouvelle sensibilité esthétique. Ses œuvres abstraites, aussi pures que poétiques aspirent à un monde idéal et pacifique. Le musée Rodin rend hommage à cette femme artiste et présente ses œuvres saisissantes, entre vide et plein, qui s’emparent du visiteur et ne le quittent plus.
À l’occasion des 30 ans du magazine Bref dédié au court métrage, La Pellicule Ensorcelée vous propose une sélection de films qui ont marqué la rédaction, mais aussi les spectateurs et les festivals. De 1933 à aujourd’hui, ces courts métrages se déclinent selon des genres très divers mais gardent en commun leur thème : la fête. La séance se déroulera en présence du réalisateur Eric Guirado (entrée libre).
musee-rodin.fr
Plus d’infos sur lapelliculeensorcelee.org
© Peter Hujar Archive
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© Julia Ferrari
farawayfestival.eu
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DIVERS LIEUX, REIMS
Plus international encore que Reims Scènes d’Europe auquel il succède, le tout nouveau festival FARaway s’étend au-delà du continent pour mieux regarder notre monde, vers le Brésil et l’Afrique notamment pour cette première édition consacrée aux « artistes agitateurs ». À travers un programme aussi ouvert à la diversité des formes, qu’engagé dans les sujets qu’il aborde, cet événement imaginé et porté par 7 structures culturelles rémoises, met en lumière ceux qui se tiennent debout, non pas dans la rue, mais sur planches.
JUSQU’AU
19/01
PETER HUJAR, SPEED OF LIFE JEU DE PAUME, PARIS
Le Jeu de Paume nous invite à suivre le parcours du photographe Peter Hujar depuis ses débuts (au milieu des années 50) jusqu’aux années 1980, où il est alors l’un des acteurs importants de la scène artistique de l’East Village. L’ensemble, marqué par une même beauté austère, décrit l’univers intime de Peter Hujar, mais esquisse également à travers « des images simples et directes de sujets difficiles et compliqués », un portrait du New York bohème et underground de son époque ; un petit monde vibrant d’une intense énergie créatrice, qui a depuis disparu. jeudepaume.org
newscloud jusqu’au
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JUSQU’AU
28/02
Grace de Monaco, princesse en Dior Musée Christian Dior / Granville
CHAUMONT PHOTO SUR LOIRE
Le musée dédie une belle exposition à Grace Kelly, fidèle de la maison de couture parisienne depuis ses débuts. 90 modèles portés par l'icône hollywoodienne devenue princesse de Monaco se donnent à voir au sein de la villa Les Rhumbs.
DOMAINE DE CHAUMONTSUR-LOIRE
La 3ème édition de Chaumont-Photo-sur-Loire rassemble des artistes français et étrangers, liés par leur relation particulière au paysage. On y retrouve par exemple le coréen Bae Bien-U, qui nous entraîne dans la contemplation des formes abstraites et picturales des collines volcaniques de l’île de Jeju, ou Juliette Agnel et ses images du Soudan du Nord rendues presque irréelles par leur intensité et leur intemporalité.
musee-dior-granville.com
à 19H
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Projection du nouveau film d’Hubert Charuel
domaine-chaumont.fr
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© éric Sander
Café Librairie Chez Josette, Charleville-Mézières Après Petit Paysan (2017), Hubert Charuel présente son dernier film Quand les vaches n’auront plus de nom. Il y raconte l’arrêt de l’élevage de ses parents. « Son père va prendre sa retraite, sa mère aime les vaches et lui, le fils unique, fait du cinéma. » La séance se prolongera par un temps d’échange avec le réalisateur (entrée libre). Chez Josette, 5 rue de l’Arquebuse, Charleville-Mézières Plus d’infos sur lapelliculeensorcelee.org
jusqu’au
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Moderne Maharajah, un mécène des années 1930 MAD / Paris © victor tonelli
Le musée des Arts décoratifs rend hommage à Yeshwant Rao Holkar II, plus connu sous le nom de Maharajah d’Indore. Ce mécène des années 30 est considéré comme un véritable visionnaire du milieu culturel européen. L’exposition présente plus de 500 pièces issues de son patrimoine, des pièces commandées pour son palais Manik Bagh, première construction moderniste de son pays. Des pièces exceptionnelles sont ainsi dévoilées, notamment les créations iconiques de Louis Sognot et Charlotte Alix, Jean Puiforcat, Eileen Gray ou encore Le Corbusier.
DÈS 11H
SAMEDI COMÉDIE LA COMÉDIE, CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL DE REIMS Passez une journée en famille à La Comédie ! Le Centre dramatique national de Reims vous accueille dès 11h pour un brunch (jusqu’à 14h). Vous pourrez ensuite assister aux répétitions de deux pièces (entrée libre sur réservation) : à 14h, Les Furtifs mis en scène par Frédéric Deslias (d’après le roman d’anticipation d’Alain Damasio) puis à 16h, Nos Solitudes de Delphine Hecquet. Durant ces « étapes de création », le public est amené à échanger avec les metteurs en scène qui peuvent ainsi affiner leurs idées. Enfin, à 18h, sera jouée la pièce Iphigénie, mise en scène par Chloé Dabert. Tout au long de cette journée, la Comédie propose de garder les enfants et de nombreux ateliers leur seront proposés. lacomediedereims.fr
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madparis.fr
La création pour aller mieux
Le processus créatif dont nous parlons tant dans ces pages, n’est pas qu’un ensemble d’idées et de moyens mis en œuvre pour parvenir à un résultat ; il est en soi, une expression. Une manifestation extérieure de la pression intérieure. À ce titre, le seul fait de créer a de nombreux bienfaits : soulager, valoriser, apprendre de soi… C'est cet autre aspect que nous avons souhaité mettre en lumière à travers le récit d’un projet mené par le CaféGEM.
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La création pour aller mieux
Le CaféGEM (pour « Groupe d’Entraide Mutuelle ») est un café associatif générateur d’événements culturels et artistiques dont l’objectif est de favoriser l’épanouissement des personnes victimes de souffrances psychiques. Des ateliers artistiques sont ainsi menés avec les adhérents pour leur redonner confiance en eux et maintenir leurs liens sociaux afin de lutter contre toute forme d’isolement. C’est dans ce cadre que le projet « Une seconde vie », imaginé par l’artiste Éric Dabancourt, a vu le jour. Les travaux qui en résultent font l’objet d’une exposition, à voir jusqu’au 31 janvier 2020.
Les ateliers tenus par l’artiste ont débuté le premier week-end de novembre et se sont poursuivis tous les dimanches du mois. Quatre aprèsmidis où les adhérents du CaféGEM ont été conviés à créer un flipbook de 24 images ; 24 étant le nombre d’images nécessaires pour créer une seconde au cinéma. Ce projet, « Une seconde vie », tire son nom de la « seconde » de vie à laquelle l’on assiste une fois le flipbook animé par nos mains. « Une seconde vie » aussi, car les participants donnent naissance à de nouvelles histoires ; avec des scénarios choisis. Chaque atelier débutait par une phase d’échange où chacun pouvait faire part de ses idées et de ses envies. C’est aussi à ce moment qu’Éric Dabancourt apprenait à la quinzaine de participants à manipuler les différents médiums : « Nous avons commencé par la plume, utilisée avec
« UNE SECONDE VIE » AU CaféGEM
TEXTE & photos Ambre Allart
l’encre de Chine, afin d’apprendre à maîtriser la ligne claire, qui permet de rendre le sujet lisible. Puis, nous sommes passés au pinceau, toujours avec l’encre de Chine, et enfin, à la mine de plomb. » explique l’artiste dont le choix des matériaux n’est pas anodin puisqu’ils sont ceux avec lesquels il travaille depuis près de 30 ans, pour ses dessins et gravures. La deuxième phase consistait à se familiariser avec ces outils, matériaux et techniques : « Je les poussais à aller toujours plus loin ; à libérer leur trait, à l’épurer, ou à se passer des contours pour la mine de plomb par exemple. » Après quoi, les participants pouvaient se lancer dans la création d’un mood board, un dessin préparatoire, consistant en une feuille A4 divisée en 24 compartiments, représentant les 24 feuillets du flipbook ; une étape essentielle pour mieux visualiser la façon dont le sujet doit évoluer dans l’espace pour créer un mouvement continu et cohérent, une fois le flipbook animé. Enfin, venait la réalisation du flipbook lui-même, image après image, sur d’épais feuillet, de 10x15cm environ.
Si certains se sont sentis démunis au départ – s’inquiétant de ne pas maîtriser le dessin ou de casser la plume – d’autres, qui ont intuitivement compris qu’ils n’étaient pas là pour « bien faire » mais « juste faire », se sont quant à eux immédiatement lancés. Et la magie a opéré. On trouve dans le travail des novices comme dans celui de participants qui maitrisaient déjà le dessin, une infinie richesse, et la plus grande variété de styles : du presque-Dalí, du rupestre, de l’abstrait, du purement symbolique, du fantastique ou encore, des personnages créés en un seul trait, sans jamais détacher la plume du support... Des pépites cachées – qui ne se voient que si l’on observe attentivement – ponctuent le mur du fond de la salle, recouvert d’innombrables feuillets et mood boards, tel un assemblage de briques : « Il y a des dessins que l’on a trouvés tellement beaux qu’on a préféré les accrocher au mur plutôt que de les mettre dans un flipbook. On les a affichés de façon horizontale afin de voir la continuité de chaque histoire. » Alors, difficile de partir. L’œil n’a de cesse d’accrocher à de nouvelles choses et l’on se sent forcément touchés par la symbolique de ces histoires nées d’un « travail introspectif très fort », pour reprendre les mots d'Éric Dabancourt. Beaucoup de métaphores : des papillons qui s’envolent, des fleurs en train d’éclore, des anges
à terre dont les ailes se déploient peu à peu ; et des dessins un peu plus barrés qui nous font esquisser un sourire. « Il y a une fraîcheur dans leur travail, ils ne sont pas dans une boîte, c’est très spontané. Et toute la difficulté pour un artiste, c’est justement de garder cette spontanéité, de ne pas rentrer dans une routine, ce qui arrive quand on exerce depuis des dizaines d’années. » Dans ce type d’ateliers, le phénomène de groupe est très important. Il permet l’émulation, et donne l’envie aux participants, dont les travaux demandent une concentration intense sur un temps long, de s’accrocher. Pour motiver les troupes pendant 5 heures d’affilée sur 4 dimanches, les rituels ont aussi eu leur importance : le café d’arrivée d’abord, puis vers 4 heures, le goûter avec les gâteaux faits maison… Un contexte chaleureux pour ne pas oublier que ce projet est avant tout une histoire de partage et de création de liens : « Cette dimension
est extrêmement importante dans mon travail personnel, souligne Éric Dabancourt. J’envisage l’art comme un projet commun et j’aime créer des collaborations. Je n’avais encore jamais dispensé d’ateliers mais j’avais cette envie car elle était pour moi une forme d’aboutissement de cette notion d’échange, de transmission. Et j’y ai effectivement appris énormément de choses. Davantage que ce que je leur ai moi-même appris je pense. Ce projet, c’est "un moment de vie" qu’on a créé ensemble. »
La création pour aller mieux
C afe G E M . o r g Tous les événemen t s à r e t r ouve r su r faceboo k . com / cafegem / even t s 1 Rue S ain t e - G enevi è ve , Reims
_Éric Dabancourt participant à la fresque commune
À venir
13 déc. à 18H30 – Médiathèque Falala : le CaféGEM, avec le conteur Pascal Thétard, propose une lecture publique d’une suite de contes amérindiens (entrée libre et gratuite) 31 jan. à 17H – au CaféGEM : Conférence d’Olivia Begyn sur les bienfaits du chant. Au cours de cette conférence, Olivia Begyn reviendra sur les origines du chant dans l’histoire ainsi que sur ses effets bénéfiques sur le corps et le cerveau. Parmi les sujets qui seront abordés : Comment le chant agit-il sur nos hormones ? Comment peut-il nous aider à gérer le stress ? Comment influe-t-il sur notre quotidien et nos liens sociaux ? Pourquoi le chant est-il un outil précieux dans l’accompagnement du grand âge et particulièrement lors de pathologies telles que la maladie d’Alzheimer (ou troubles apparentés) et la maladie de Parkinson ?…
C E M A G A Z I N E A É T É C O N C U , É D I T É , D E S I G N É AV E C A M O U R P A R
BEL BEL-STORIES.FR
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BEL-STUDIO.FR
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Croquer dans un calisson et fondre de plaisir. N’allez surtout pas trop vite, les arômes doivent se déployer dans votre palais : melon, oranges confites, amandes, une touche de fleur d’oranger, une pointe de vanille, le tout entre une fine feuille de pain azyme et un glaçage au sucre. Un calisson c’est l’été dans une friandise, avec un peu d’imagination les oliviers sont proches, la lavande embaume et les cigales cymbalisent.
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Équeuter
4 plaquettes de 25gr chocolat dans un étui et le jeu commence : croquer, mâcher, laisser fondre, attendre que les arômes se déploient, rien n’est simple dans la dégustation. Gran Yapatera (Pérou), Maya Mountain (Bélize), Chuao (Vénézuela), Ucayali River (Pérou) vous sont proposés par une nouvelle manufacture de chocolat qui torréfie et transforme sur place les cabosses. Vous pouvez aussi y boire un chocolat chaud et déguster une des pâtisseries chocolatées du jour. So trendy.
Il est assis tous les samedis sur un grand et large fauteuil en osier au marché Boulingrin, tous les samedis, il effeuille les ails, il équeute les oignons rouges, geste indispensable pour une conservation maximale. Il tresse les ails frais ou les ails fumés. Il vient d’Arleux dans le Nord, siège honoré de la soupe à l’ail fumé. Une soupe puissante, odorante et parfaite pour le cœur et la circulation sanguine (c’est ce qui se dit, le principal est que c’est un délice). Allez le visiter samedi prochain.
PLAQ – 4 rue du Nil Paris 2ème
Marché du Boulingrin 50 rue de Mars, Reims
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Lamper
Depuis le mois de septembre, les citrouilles ont fait leur apparition sur les marchés. C’est le moment de préparer la soupe orange qui fait le régal des petits et des grands. Faire cuire les morceaux de citrouilles dans de l’eau. Pendant ce temps, faites blondir oignon et échalote dans une casserole que vous mélangerez à la citrouille une fois bien égouttée. Recouvrez de lait, sel et poivre du moulin. Quand le mélange bout gentiment, tourner et retourner. Plonger le mixer. Une rasade de crème fraiche au moment de servir, vous êtes prêt pour une assiette savoureuse à déguster à grandes lampées. Si vous avez des châtaignes, vous pouvez les mixer avec la citrouille, c’est du bonheur en plus comme un peu de fourme d’Ambert. Et (foutus gourmands) vous pouvez raidir une (ou deux) tranchette de lard par personne, ça croque et se marie admirablement avec cette soupe de l’hiver qui s’en vient.
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Voyager
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Dévorer
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Un texte court de Maylis de Kerangal. Un chemin de tables (Ed. Folio/Gallimard, 2016). Le récit du jeune Mauro à la recherche de sa voie. Des allersretours avec la profession de cuisinier où on le suit dans ses questionnements, ses apprentissages, ses engagements. C’est, comme toujours avec cet auteur, vif, attentif à son personnage, nous plongeant dans chaque action et décision sans afféteries. La passion de la cuisine se décline tout autour du monde, mais les arrières-cuisines peuvent être redoutables. Vive les chemins gourmands racontés par Maylis de Kerangal.
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Vous n’êtes jamais allé à Bangkok ? Vous rêvez d’y aller ? Vous préparez votre voyage pour la ville rêvée ? Cette adresse est la vôtre. Rien à dire sur les murs mais l’assiette chante, elle croustille et pique, elle fond et parfume, enchantement de cette cuisine de rue, sans chichis, avec beaucoup de savoir-faire et de justesse. Un voyage complet à bas prix, ça ne se refuse pas. Le Koboon – 9 bd du général Leclerc, Reims
Détester Sacrebleu, la revoilà ! La musique sirupeuse des marchés de Noël est de retour. Cassez les enceintes, détruisez le sucre dégoulinant, boudez les orchestrations mielleuses, brûlez les violons à larmouilles, attaquez les bons sentiments à paillettes, pulvérisez les gniangnianteries de ce mois honni. Donnez-nous du poivre aussi pour les fêtes et, pourquoi pas même, du piment. Les enfants valent bien mieux que tout ce déballage commercial suintant le Raminagrobis.
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Chocolaterie de Puyricard puyricard.fr
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Les histoires de Jérôme Descamps ont en commun d'évoquer un art que nous cherchons tous à maîtriser, l'art de (bien) vivre. Une notion un peu trop galvaudée à laquelle cet auteur redonne, non sans un certain lyrisme ou humour, une légitimité. La vie se goûte par tous les sens et c'est bien ce que nous raconte ici Jérôme Descamps...
ANIMA ’automne est là, l’hiver s’en vient. La ville vous étreint, le temps gris met du plomb dans vos chaussures. Il est des musiques qui illuminent et poussent les murs, maison, appartement ou chambre de bonne. Volez 20 minutes, prenez une heure, raptez un temps qui ne sera que pour vous, édifiez des parenthèses pour ne vous souciez que de vous au milieu du monde, un homme a de grandes histoires à vous raconter. Commencez par la sonate n°2. Allegro vivace puis Largo appassionato puis encore Scherzo. Allegretto et enfin Rondo. Grazioso. Le piano est seul, les notes montent. Ça pique comme des aiguilles d’acupuncteur, pour chaque note une parcelle de votre corps s’éveille. Une note, trois, cinquante, cent. Elles s’égrènent, elles conversent, elles se rabrouent, elles se toisent, elles se jaugent puis, tout à coup, elles s’agrègent en mélodie et cette mélodie vous parle, elle est vôtre, le voyage intérieur a commencé. Où va cette ligne continue et discontinue, vous ne le savez pas mais vous avez confiance, vous êtes au cœur de la musique. Parfois les phrases sont suaves, parfois brusques, souvent claires et directes, votre attention est requise entièrement et vous vous laissez faire. Cet homme-là sait raconter des histoires, il a trouvé l’histoire que vous attendiez. Écartez un peu plus les parenthèses, c’est si essentiel. Sonate n°17 : Largo-Allegro puis Adagio et enfin Allegretto. Vous ne saviez pas que les suspens d’une partition pouvaient soulever votre cœur aussi haut, à moins que ce ne soit votre âme, vous acceptez le fait que ce concept ait enfin une existence, ce doit être cela, un hors-soi qui est plus que soi. Vous existez plus, vous êtes comme chaque note de la partition, un au milieu de la communauté des hommes. Vous faites corps avec les êtres connus, inconnus ou à connaître. Les notes qui s’assemblent c’est le moi et le nous, c’est le monde entier, c’est l’univers. Cet homme-là décolle votre peau du terrestre, il conduit votre vol. Les images naissent et meurent, elles sont innombrables, elles sont uniques, vous êtes dans un malstrom de sensations que vous ne connaissiez pas ou plutôt, vous connaissiez certaines d’entre elles mais là, elles sont toutes là, elles déferlent sur vous, le sens de la vie en 24 minutes. Vous êtes au plus haut, là où vous ne pouviez pas imaginer aller jamais. Et toujours ces suspens qui vous font retenir votre souffle au-dessus de tous les possibles, des apnées de délice. Puis, la force abstraite de certaines phrases vous secouent, vous êtes perdu, que se raconte-t-il ? Les notes crient, elles se dressent, elles guerroient, elles se choquent, elles veulent être seules au milieu de la multitude, elles ne veulent plus de l’unité, elles crient leur indépendance. Et tout à coup, retour de l’infini douceur, non la délicatesse, mieux encore la caresse. Vous qui aviez tant besoin de ce velouté, il est là. Allegretto. C’est le tube. Vous vous prenez à fredonner la mélodie mais elle est plus aventureuse que vous ne l’imaginiez. Vous aviez en tête une phrase, il y en a des dizaines. La mélodie part et revient sous la forme d’une variation, elle s’éloigne de nouveau, elle se perturbe, elle disparaît. Puis elle revient encore différente. Comment tant de douceur peut-elle devenir tempête ? Comment la tempête peut-elle s’adoucir autant ? Cet homme-là qui raconte tant d’histoires en si peu de temps, c’est Ludwig van Beethoven. Il joue seul. Il est assis à son piano. Est-ce la nuit ? Le jour ? Est-ce le crépuscule ? L’aurore ?
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Il joue. Devant lui, les longues cordes tendues, le coffre acier et bois, devant lui l’immense rectangle des touches blanches et des touches noires. Il le connaît parfaitement, il en sait toutes les forces et toutes les inflexions, il travaille sans cesse les modelés et les colères. Ses doigts cherchent, ils courent, se chevauchent, cabriolent, s’apaisent puis sautent-moutonnent, ils s’élèvent pour s’abattre sur le clavier, il résiste, les cordes crient, les sons arrivent dans le tympan défectueux de cet homme qui va devenir sourd. Il note et il reprend. Ses doigts sont doubles dans le reflet de la laque. La course éperdue continue. Il explore, il cherche, il découvre, il reprend, il défriche, il coupe-coupe, il machette, il trouve une voie puis une autre, il crée des passages, il se fraie un chemin nouveau. Comme l’artisan qui sait ce qui unit la main et l’outil, il connaît cet animal froid et sombre. Il le chauffe, le façonne, le rudoie, le maltraite, le caresse. Cet homme-là joue pour nous. Ce soir-là, dans la grande salle de la Philharmonie de Paris, Ludwig van Beethoven s’appelait Daniel Barenboim. Les nuages de bois et de couleurs formaient une conque idéale à l’écoute et à l’imprégnation. Une confirmation, ce n’est pas l’instrument qui résonne c’est l’homme. Les touches, les marteaux, les cordes ne sont que le prolongement des entrailles de l’interprète. Il y en a bien d’autres qui prennent place devant le grand piano pour réinventer cette écriture transcendantale, le relais est sans fin. Osez fréquenter les salles de concerts pour écouter à l’unisson des autres spectateurs, pour vivre cette expérience unique de la musique vivante. Les enregistrements nombreux nous permettent aussi de retrouver ces moments de grâce. Octroyez-vous ce recentrage rien que pour vous rassurer sur la nature de l’homme, rien que pour vous dire que c’est bon de vivre puisque ÇA existe. Votre quotidien s’en trouvera enrichi car même si vous ne les écoutez pas si souvent, votre corps et votre esprit ont besoin de ces œuvres pour affronter le temps qui passe. J.D.
3 2 sona t es com p osées p a r L udwig V an B ee t h oven en t r e 1 7 9 5 e t 1 8 2 2
P r oc h ains conce r t s de l ’ in t ég r ale des sona t es de B ee t h oven in t e r p r é t ées p a r D aniel B a r enboim les 1 9 e t 2 1 j anvie r 2 0 2 0 à 2 0 h 3 0 à la P h il h a r monie de Pa r is ,
2 1 1 av Jean - Jau r è s , Pa r is 1 9 è me
p h il h a r moniede p a r is . f r
E n r egis t r emen t s nomb r eu x p a r D aniel B a r enboim , S amson F r an ç ois , G eo r ges Plude r mac h e r , W il h elm Kem p ff , M a r ia Jo â o Pi r è s , A bdel Ra h man E l B ac h a …
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Que donne la fusion entre Reggie Watts, un performer d'origine allemande qui allie à sa façon comédie, musique et talents vocaux hors-normes à la télé américaine, sur Netflix ou au cinéma et John Tejada, producteur et DJ de techno & house, d'origine autrichienne, reconnu comme un maître en la matière depuis plus de 20 ans ? Cela donne le duo Wajatta, une alliance singulière et percutante entre pop, funk 80’s, techno et house, dont la sortie du 2e album Don't Let Get You Down est prévue en février 2020.
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BOREAL : Sasa Tsuboiana
LINDSTRØM : On a Clear Day I Can See You Forever
Membre du groupe rémois Dégage, Matteo Caburet a sorti en octobre 2019 un EP solo intitulé Sasa Tsuboiana, invitant l’auditeur dans un univers d’electronica ambient. L'EP est accompagné d'un clip, réalisé par Anaëlle Rambaud, artiste plasticienne et vidéaste : « Nous voulions créer une ambiance assez neutre avec des plans contemplatifs, voir symétriques. Presque comme des
6e album solo du producteur norvégien Lindstrøm, On A Clear Day I Can See You Forever tient son titre de la comédie musicale des années 70 On A Clear Day You Can See Forever, avec Barbra Streisand. Bien que l’album soit inspiré par les albums solos de Robert Wyatt que Lindstrøm a beaucoup écoutés, il tient ses fondements d’une pièce que Lindstrøm a composée pour le centre artistique norvégien Henie Onstad Kunstsenter en 2018. Tous les morceaux sont par ailleurs basés sur de longs enregistrements en prise unique et adaptés au format vinyle.
actu
musique Par
alexis jama-bieri
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Secret le mieux gardé d'une scène anglaise en pleine ébullition, protégé de Richard Russell, collaborateur de Danny Brown, Kamasi Washington et Joe Armon-Jones, le chanteur anglais Obongjayar va faire de 2020 une année charnière pour lui. Pour l'occasion, il sort un nouvel EP Which Way Is Forward ? ; un projet qui parle d’amour, de la famille, d’émancipation et de croyances personnelles. On y retrouve les ingrédients qui font la singularité de la musique d'Obongjayar : un mélange d'afrobeat moderne, de soul, de nu jazz et de pop expérimentale ; le tout embrassé par une voix caverneuse et hypnotisante. Obongjayar sera en concert le 13 février au Pop Up du Label à Paris.
photos mouvantes. Ces "scènes" sont perturbées par des séquences plus organiques qui cassent le rythme et le code visuel instauré, un peu à la manière d’une figure humaine qui s'échappe de son quotidien citadin par le biais d'excursions végétales. »
The Avener : Under The Waterfall
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Under The Waterfall est le fruit d’une collaboration de l’arrangeur français The Avener avec le chanteur M.I.L.K. Légèrement dark Under The Waterfall s’inscrit parfaitement dans l’univers à la fois mélancolique et enjoué qui a fait la réputation de The Avener, rappelant peut-être Castle In The Snow, 2e plus gros succès de l’artiste. Under The Waterfall figurera dans le prochain album de The Avener dont la sortie est prévue début 2020.
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Obongjayar : Which Way Is Forward?
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Wajatta : Don’t Let Get You Down
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musique : tigarah
Au Japon, le hip hop est toujours underground. Venue du pays du soleil levant, Tigarah a déjà vécu plusieurs vies : chanteuse de J-pop, animatrice TV (elle a notamment interviewé l’acteur américain Tom Cruise), et enfin modèle ayant fait la couverture de prestigieux magazines au Japon. Tigarah est aussi une rappeuse qui a repris le titre d’Orelsan et Damso Rêves Bizarres et qui compte parmi ses meilleurs potes Nekfeu. De Shake it Like Kawaii à Lights avec Lewis Cancut, elle réenchante le hip hop dansant. Nous l’avons rencontrée.
Quelle est la première musique que tu as entendue et dont tu te souviens ?
C’est le titre Bad de Michael Jackson. Mes parents adoraient Michael Jackson et l’écoutaient tout le temps en voiture, donc j’ai eu l’occasion d’écouter en boucle l’album où figurait ce morceau particulier, Bad… Who’s bad !? Comment as-tu débuté sur la scène hip hop japonaise ?
Mon premier disque est sorti il y a dix ans et ce n’était que du hip hop du Brésil dit « Baile Funk », musique que j’ai découverte en 2008, grâce à des amis brésiliens qui habitaient à Tokyo. Plus tard, l’équipe qui cherchait de la musique pour le jeu vidéo FIFA m’a découverte sur Internet et m’a contactée pour me proposer d’ajouter ma musique à la bande son du jeu vidéo. J’ai donc deux morceaux qui ont été repris dans la bande sonore du jeu vidéo et grâce à ce jeu le grand public a découvert ma musique, puis mon premier EP. Très vite, plein de gens m’ont contactée, c’était fou !
tube. Je n’avais plus eu cette sensation du morceau particulièrement réussi, qui me donne le sourire, jusqu’à celui que j’ai fait récemment avec le producteur Vladimir Cauchemar.
Tu es journaliste, modèle, star du hip hop, comment mènes-tu toutes ces carrières de front ?
Toutes ces carrières de front, c’est seulement au Japon. Après avoir fait de la musique plusieurs années et sorti deux albums chez Universal Music Japan The Funkeira Goes Bang ! et This World Is My Playground, j’ai eu envie de faire autre chose. J’avais déjà fait modèle pour le magazine Elle girl Japan, et plus tard Cosmopolitan me l’a demandé aussi. Puis on m’a proposé de réaliser des interviews. C’est dans ce cadre que j’ai eu l’occasion d’interviewer Tom Cruise à deux reprises. Cette année, mon objectif, c’est la musique à 100 %, avec la sortie d’un mini album. Je me suis par ailleurs installée à Paris. Durant près de trois ans, j’ai pris de la distance avec le milieu de la musique pour avoir un peu de recul et vivre d’autres expériences. Ça m’a permis de réfléchir à ce que je souhaitais vraiment faire – de la musique – et au style de musique je souhaitais faire : le hip hop. Au Japon, le hip hop est toujours underground. Du coup, pour pouvoir développer correctement mon projet – et comme j’adore la France –, je me suis installée à Paris cette année pour travailler avec des producteurs français, qui sont nombreux et très talentueux. Mon premier EP avait bien fonctionné, notamment avec le buzz du jeu vidéo, et j’étais allée en tournée aux États-Unis, au Brésil, en Europe et en Australie. Aujourd’hui, je veux m’ouvrir encore plus à l’international. Je suis très heureuse d’ouvrir en France ce nouveau chapitre de ma vie !
tigarah
Comment travailles-tu pour composer tes morceaux. Travaillestu seule ?
J’ai composé mes premiers morceaux seule sur GarageBand mais aujourd’hui je travaille avec des beatmakers à qui j’indique les instrumentaux, la ligne à suivre et les orientations que je souhaite ; mais je ne fais pas de programmation. Ce sont eux qui composent une musique à partir de tout ça. De mon côté, j’écris les paroles et je rappe sur leur musique. Pour l’instant, quels sont tes titres que tu considères les plus réussis ?
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musique
Je peux te citer un de mes premiers morceaux Girl Fight, qui était dans FIFA et pour lequel j’ai tout de suite su qu’il serait un
@TIGARAH_OFFICIAL
TEXTE & polaroid alexis jama-bieri
© sarah piantadosi
musique : fat white family
Fat White Family
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Comme le phœnix qui renaît de ses cendres, le groupe anglais de postpunk Fat White Family mené par Lias Saoudi et Saul Adamczewski, et révélé fin 2013 avec Champagne Holocaust, revient avec Serfs Up ! ; un troisième album, après avoir failli imploser sous le poids du succès et de la défonce. Au printemps dernier, sous les branches de la pinède urbaine du festival La Magnifique Society 2019, Nathan Saoudi, l’un des fondateurs du groupe venu de la proche Albion, s’était livré à une petite interview pour Process Magazine.
MUSIQUE
Comment avez-vous été amenés a for-
Par quoi débutez-vous vos composi-
Vous avez de longues séquences ins-
mer Fat White Family?
tions ? Les improvisations et les acci-
trumentales ; vous les retravaillez pour
Nous étions avec mon frère Lias dans un autre groupe, The Saoudies. On composait également des morceaux et on faisait des concerts avec un autre groupe,The Metros (avec deux autres membres de FWF). Nous avons finalement totalement quitté ce groupe pour former Fat White Family.
dents heureux ont-ils une part dans
le live ou au contraire vous êtes encore
votre process créatif ?
plus dans le Jam ?
On n’a pas de méthode spécifique. Les accidents ont une place dans toute chose, du moment que le feeling est bon. Et ce qui est bon, c’est de se sentir vivants !
Il y a des possibilités infinies en studio, mais ce qui fonctionne en studio ne fonctionne pas forcément en live. Alors oui, on retravaille chaque morceau jusqu’à ce qu’il nous paraisse le meilleur possible !
Le nom de votre groupe est-il une allé-
nier album Serfs Up ! et du temps passé
Qu’est ce qu’un bon live pour vous ?
gorie au portrait social de la famille
entre la sortie de cet album et celui qui
américaine ?
le précédait ?
En réalité non, ce n’est pas une allégorie à la famille américaine, même si c’est une entité familiale assez caricaturale, n’est-ce pas ? Vous connaissez le jeu du « Chinese Whispering » (ou le Murmure Chinois, notre « téléphone arabe » ndlr) ? Une quinzaine de personnes se murmurent quelque chose à l’oreille ; pour nous ça a débouché sur Thin White Duke (en référence à David Bowie)… Ensuite on a changé « Duke » en « Family ». Le nom de notre groupe était né, comme ça, suite à ce jeu.
On avait besoin de nous retrouver nous-mêmes ; on était dans une situation pas très « healthy ». Donc on a quitté Londres, et on s’est concentré sur le travail plutôt que sur la défonce constante. Ça nous a apporté un espace de spiritualité et un meilleur état d’esprit.
Un live de 20 minutes, sinon je m’ennuie.
Quelles sont vos influences principales en musique ?
L’Argent !
Pouvez-vous nous parler de votre der-
Est-ce que le titre de l’album se réfère à
Une petite playlist pour terminer : - Votre chanson préférée en ce moment ?
Art Garfunkel Waters of March et ça convient très bien à l’ambiance du festival d’ailleurs. - Celle qui vous fait rêver ?
Buck Owens Made In Japan - Celle que vous joueriez à une fête ?
l’oppression et à l’esclavage, esclavage
Marvin Gaye Sexual Healing
social ou un esclavage de l’esprit ?
- Celle qui vous fait pleurer ?
C’est en fait un peu une moquerie, en référence à ces gens qui se rassemblent et croient se révolter alors qu’il en résultera une oppression plus forte par la suite. C’est ce qui arrive quand tu laisses les gens décider pour toi !
In the Bleak Mid-Winter - Votre plaisir coupable ?
Je ne sais pas, je ne me sens pas coupable… Peut-être l’intégrale de Wet Wet Wet.
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Traduction Nathalie Bye
Texte Alexis Jama-Bieri
ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR
MAISON DE COIFFURE LÉA LOGHAN • REIMS
DESIGN, MOBILIER CONTEMPORAIN, ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR 3 2 R U E VO LTA I R E À R E I M S I 0 3 2 6 0 4 3 3 4 6 I W W W.G R E G O R YG U I L L E M A I N . F R
musique : mathieu chamagne
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VOLUMES, OU LES AUTRES MONDES DE MATHIEU CHAMAGNE
MUSIQUE & interactivité
À L A M AG N I F IQU E AVA N T- G A R D E 2 0 2 0
En mars prochain (28/03 – 05/04), le centre national de création musicale Césaré (Reims) organise son festival, La Magnifique Avant-Garde : un temps de bouillonnement autour de l’innovation et de la création musicale mais pas que. Césaré est un lieu d’expérimentation ouvert à tous les croisements, et cette année, les interactions avec d’autres disciplines seront particulièrement intenses, avec une thématique : le rapport au corps, la santé et le bien-être.
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ous avons identifié une petite pépite dans la programmation : l’installation immersive et interactive Volumes conçue par Mathieu Chamagne, accompagné de Julien Rabin au développement informatique. Mathieu Chamagne est un artiste de formation musicale en activité depuis une vingtaine d’années. D’abord pianiste, il glisse progressivement vers les musiques improvisées et les instruments électroacoustiques avec leur suite d’outils informatiques et autres objets sonores analogiques et numériques. Depuis 2 ans, il s’intéresse à la réalité virtuelle qui constitue naturellement, à la fois un lieu d’expérimentation infini et celui d’une synthèse évidente de tous ses savoir-faire. Volumes est un objet plastique relativement non-identifié. Et à ce titre, assez passionnant. L’ « expérimentateur », physiquement positionné dans un espace d’une cinquantaine de mètres carrés, est équipé de lunettes de réalité virtuelle ou d’un casque audio. Il évolue virtuellement dans une zone totalement abstraite composée de formes, de sons, de sculptures virtuelles avec lesquelles il peut interagir (toucher, déplacer, modifier, saisir), grâce à un dispositif de captation gestuelle. Il devient ainsi lui-même, un objet du spectacle auquel il assiste. Plusieurs expérimentateurs, jusqu’à 6 personnes, peuvent interagir en même temps, dans le même espace. Ils font partie intégrante du dispositif global, mais sont « transformés » dans le cadre de la réalité virtuelle. Mathieu Chamagne, redoutant que l’image ne prenne le pas sur le son, a souhaité séparer l’expérience des deux sens. On peut donc expérimenter alternativement un moment plus porté sur l’image avec les casques de réalité virtuelle, ou, sur le son, avec les casques audio qui ne génèrent pas exactement le même ressenti, mais plutôt des moments complémentaires. Le sentiment d’immersion dans un espace visuel et sonore complètement inédit, beau et dingue, ne laisse aucun expérimentateur indifférent. On ressort troublé de découvrir que d’autres mondes sont possibles.
V O L U M E S à C ésa r é ( en t r ée lib r e ) j eu 2 6 / 0 3 & ven 2 7/ 0 3 t ou t p ublic de 1 6 h à 1 9 h sam 2 8 / 0 3 & dim 2 9 / 0 3 t ou t p ublic de 1 0 h à 1 2 h // 1 4 h à 1 8 h ( dimanc h e a p r è s - midi seulemen t ) # avan t ga r de 2 0 2 0 cesa r e - cncm . com ma t h ieuc h amagne . com
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TEXTE benoît pelletier
images Mathieu Chamagne
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musique
musique : le monde délirant de yes !
LES BRIGANDS ET LE MONDE DÉLIRANT DE YES !
Toujours aussi déjantés, Les Brigands proposent de redécouvrir un grand succès de Maurice Yvain, à mi-chemin entre l’opérette et la comédie musicale. Mêlant amour, jalousie et lutte des classes, Yes ! est une pièce délurée et swing, emblématique du Paris des Année Folles. On dit oui !
UNE CHRONIQUE JOYEUSE DES ANNEES 20
Un spectacle des Brigands est toujours un gage de pétillement et de fantaisie débridée. Et avec Yes !, étourdissant succès de 1928 aux accents jazzy, ciselé par Maurice Yvain, la compagnie s’en donne à cœur joie. Cette opérette offre un condensé d’esprit des Années folles, au fil d’une intrigue assez délirante. En bref, pour couper court aux visées de son père qui veut le marier à une riche héritière, le jeune Maxime décide de prendre sur le champ n’importe quelle épouse et de faire officialiser le mariage à Londres où la procédure est extrêmement simple. Totte, une jolie manucure se prête au jeu, histoire de prendre l’avion... « Comment pour parler vais-je faire ? En anglais tout’c’que je sais, c’est un mot et ce mot c’est… Yes ! ». Ce « yes » déclenche une cavalcade d'aventures où l’on croise un florilège de figures emblématiques des Années 1920 : un magnat des pâtes alimentaires, un coiffeur qui devient vedette de music-hall, un majordome communiste, une cocotte aristocratique, une sauvage femme fatale… « On trouve dans cette œuvre une liberté de ton, un esprit déluré et insouciant qui est le miroir d’une époque, souligne Loïc Boissier, directeur des Brigands. La première guerre mondiale a redistribué les cartes et on assiste à une prodigieuse évolution des mœurs avec l’émancipation des femmes, une nouvelle modernité, les débuts de l’automobile et du cinéma… Cette opérette est pour moi une chronique joyeuse, trempée dans l’air du temps, et en cela très touchante. » SWING, SWING, SWING…
Après le succès de Ta bouche du même Yvain qui a propulsé la compagnie sur le devant de la scène lyrique, Les Brigands retrouvent donc avec bonheur le swing des Années folles. À mi-distance de l’opérette traditionnelle et des revues de music-hall, Maurice
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TEXTE ANNE DE LA GIRAUDIÈRE
photos michel slomka
Yvain a su donner à ce genre nouveau toute sa substance, portant au sommet l’art parisien de la comédie musicale. « Compositeur surdoué, Yvain s’est approprié la musique américaine, le jazz, les rythmes du fox-trot, du charleston et du one-step, avec un langage bien à lui. À cette musique brillante s’ajoute la qualité des " lyrics " du parolier Albert Willemetz. » poursuit Loïc Boissier qui a choisi la version originale pour deux pianos et trio de jazz pour redonner tout son piquant à la partition. Et pour galvaniser le tout, les Brigands ont confié la mise en scène à un duo de jeunes artistes, Vladislav Galard et Bogdan Hatisi, dont l’esprit irrévérencieux et le goût pour le burlesque collent parfaitement à l’aventure. Ici, l’opérette fait des bonds vers l’absurde. Joséphine Baker et la Revue Nègre, Buñuel et son Chien Andalou, Mussolini, Staline et Al Capone, Lubitsch et les Marx Brothers se pointent au détour d’une phrase, d’un gag, d’une entrée en scène. La comédie bourgeoise traditionnelle est emportée par un tourbillon surréaliste et expressionniste. Dynamique, aléatoire et fatalement déréglée, Yes !, dans toute sa fausse frivolité et sa vraie férocité, nous offre le plaisir de pleurer de rire devant nos éternels travers humains. En chantant .
YES ! À L’OPÉRA DE REIMS VENDREDI 13 DÉCEMBRE ET SAMEDI 14 DÉCEMBRE à 20H30 TA R I F S D E 1 0 € à 4 4 € Réduc t ion de 4 0 % p ou r les moins de 4 0 ans ! www . O P E R A D E R E I M S . C O M
À L ’ A TH É N É E TH É ÂTR E P A R I S DU 19 DÉCEMBRE AU 16 JANVIER TA R I F S D E 1 0 € À 4 8 €
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Poèmes des Angles
La Maison La Roche (Fondation Le Corbusier) a invité 4 artistes contemporains – Xavier Veilhan, Adrien Couvrat, Théodore Fivel, Patrick Guidot – à confronter leurs regards sur l’œuvre de Le Corbusier. Leurs écritures plastiques, ici essentiellement des collages, des dessins et des peintures, entrent en dialogue avec le Poème de l’Angle Droit, un recueil lithographique écrit par le Corbusier en 1955 qui témoigne de son œuvre protéiforme. Car si beaucoup connaissent l'architecte, peu connaissent l'artiste qui fut tour à tour écrivain, sculpteur, designer et peintre. Poèmes des Angles, jusqu’au 11 janvier 2020 à la Maison La Roche – 10, square du Docteur Blanche, Paris 16ème / fondationlecorbusier.fr
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Anouk Albertini à la galerie La Réserve
Actuellement exposés à La Réserve, les dessins et sculptures d’Anouk Albertini portent sur les formes qui s’unissent et s’emboîtent ; sur le rapport des volumes entre eux ; l’harmonie entre les lignes et les courbes, la lumière et l’ombre, le mat et le brillant. Une recherche constante du point d’équilibre. La Réserve 20 rue du Barbâtre, Reims. Anoukalbertini.fr / @galerielareservereims sur Instagram
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Grand bol d’air frais
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On attire votre attention sur le réalisateur Mathieu Le Lay qui a remporté de très nombreux prix pour ses films d’aventure et de nature, notamment avec In The Starlight (2018), pour lequel il a suivi le photographe Paul Zizka dans sa quête à travers le monde des ciels étoilés les plus purs. Le réalisateur y dresse un portrait intime de cet aventurier tiraillé entre son rôle de jeune père et son besoin d’absolu qui l’amène à se rendre dans les dunes sauvages du désert de Namibie ou aux confins du Groenland, seul face à l’immensité des glaces. Un film dont la beauté réside autant dans les images que dans le discours introspectif. On vous conseille aussi ses « poèmes visuels » parmi lesquels le très beau A Sense of Wonder (2017). mathieulelay.com
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Le dessinateur et designer Frédéric Forest, connu pour ses dessins hyper tatouables qui émaillent Instagram, édite Carnet Volé, un recueil de ses dessins, connus ou jamais dévoilés, réalisés entre 2013 et 2019. Le livre disponible dans sa version simple pour le prix de 70€, est par ailleurs disponible pour 30€ de plus, dans une version augmentée comprenant une permission de tatouage pour l’un de ses dessins. Le plus dur restera de choisir. Disponible sur grammaticalparis.com / @fredericforest sur Instagram
Nous vous parlions de Cécile Gray et de son travail sur le « bijou-vêtement » dans Process #20. Elle est aujourd’hui exposée au Pavillon de l’Arsenal dans le cadre du programme d’aide à la création lancé par les éditions Pli : le Pli Public Workshop. Cette 1ère édition réunit 11 installations d’architectes et designers émergents qui ont dû explorer le thème de l’Obsession. Pour l’occasion, Cécile Gray s’est associée aux architectes Alexandre Nesi et Sanae Nicolas (Maison N) pour l’installation « Tisser le paysage » réalisée à partir d’un grand maillage en fils d’acier doré.
La newsletter impactante
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Si vous vous intéressez aux artistes « moteurs du changement », abonnez-vous à la newsletter de l’association Art of Change 21, l’Impact Art News, pour recevoir chaque mois, les nouvelles des artistes qui s’intéressent aux enjeux environnementaux. Une newsletter riche et bien faite, qui nous mâche le travail. On valide forcément. Pour s’abonner > artofchange21.com
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Jusqu'au 12 janvier au Pavillon de l'Arsenal à Paris. @cecile_gray © dr
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Frédéric Forest, dans un livre ou sur la peau
CÉCILE GRAY EXPOSE POUR LE PLI PUBLIC WORKSHOP
art : the ARTs : JOHN anonymous HAMON project
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John Hamon L A FAC E C AC H É E DU V I S AG E
Un homme, encore jeune, à la démarche souple, accessible et souriant, direct et chaleureux. C’est le John Hamon que nous avons rencontré au mois de novembre dernier. Pas grand chose à voir avec l’ado de la photo barrée de son nom. C’est pourtant la même personne, mais il est vrai que le temps ne s’arrête que pour les images. Dans l’intervalle, il a fait 20 fois le buzz avec ses campagnes d’affichage sauvage qui ont toujours le même objet : cette image du John Hamon de la fin des années 90. Tentative de passage derrière l’affiche.
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TEXTE benoît pelletier
LE PORTRAIT À L’ŒUVRE
Au premier abord, il y a un portrait. Un visage connu, à la fois familier et étranger. Un jeune homme, encore un peu adolescent, qui sourit, un peu mollement. Un sourire de « pose pour le photographe », plutôt nonchalant, mais voulant bien faire. Et ce nom : « John Hamon » qui semble sorti de l’annuaire des seconds rôles du Hollywood des fifties. Ensuite, il y a cette forme. Ça ressemblerait à une affiche politique. Mais plutôt basique, sans message, ni appartenance. Enfin il y a le nombre. La multiplication de la présence de l’affiche dans les endroits les plus divers avec une permanence dans le temps qui fait douter davantage du sens de son existence. Ce regard, vous aussi vous l’avez sûrement croisé.
Paradoxalement, on finit par avoir l’impression que ce visage, pourtant ouvert, souriant, sans ironie, semble nous regarder avec une certaine goguenardise. N’est-ce pas nous qui, au fond, devenons le jouet de cette affiche qui nous nargue de son omniprésence sans jamais rien
arts : john hamon
lâcher de son mystère ? Bien sûr, il ne s’agit que d’une affiche et l’on pourrait se contenter de passer son chemin, détourner le regard, feindre l’ignorance. Mais elle est là, tranquille, avenante, sûre de son fait et de sa présence légitime sur les murs de nos villes. Devant la présence insistante de l’affiche, et de son mutisme sans failles, nous sommes finalement contraints d’envisager qu’il s’agit de tout autre chose qu’un simple gag potache ; un message personnel de grande envergure sur le mode « chérie veux-tu m’épouser ? ; ou une campagne dédiée à un micro-public averti, comme l’affiche d’un candidat aux élections de délégués de classe de la terminale du lycée du coin qui aurait vu les choses en grand. JOHN WHO (?)
En réalité, cette affiche n’est pas celle d’un candidat à une quelconque élection, ni un message personnel, pas plus qu’un gag de potache, et encore moins un ego trip bien frontal, il s’agit d’une œuvre d’art. Ou plutôt, de la manifestation d’une œuvre d’art. On y reviendra. Fin des années 90. Son auteur, John Hamon, c’est son vrai nom, va bientôt devenir étudiant en art, mais pour l’heure, sur la photo, il est lycéen et la photo est une photo scolaire. Elle a été prise dans son lycée quand il avait 17 ans, en 1998. Il ambitionne de devenir artiste, et à une vision tout à fait claire de où et comment. Ce sera avec cette image et partout. Il démarre son projet de façon concrète en 2000, en l’ayant déjà complètement conceptualisé. L’idée n’a pas bougé d’un millimètre depuis : il va coller partout dans Paris des affiches composées de sa seule photo. Il ajoutera très vite son nom, mais ne changera par la suite, plus rien. Il est vrai que la permanence du support visuel est un élément important du projet, mais pas l’essentiel. En effet, ce qui fait « œuvre » n’est pas l’affiche, ni même le portrait, c’est la promotion de ce portrait. Il y a un petit côté vertigineux à réaliser que ce à quoi il travaille depuis 20 ans, est la promotion de cette image. Autrement dit, sa démarche artistique consiste à orchestrer un travail de communication. Et le fait est que, dans sa bouche, le mot « exposition » désigne la mise en œuvre des différents outils de communication que sont dossiers
La publication de ce tiré à part de l’œuvre de John Hamon a été rendue possible grâce à l’engagement enthousiaste de la Maison Taittinger.
et communiqués de presse, posts Instagram, etc. ; la monstration ou la projection de l’image (son portrait, donc) n’étant que l’acmé de tout le processus. Campagne d’affichage massive à Paris, en premier lieu, puis dans d’autres villes en France, en Europe. Une trentaine de villes dans le Monde devient son cadre d’intervention. Il ajoute ensuite une corde à son arc, les projections. Au gré de l’évolution de la technique – et de ses moyens financiers – il peut organiser des projections de plus en plus king size : un immeuble, le Palais de Tokyo, l’Arc de Triomphe, la tour Eiffel… Il a par ailleurs démarré une intervention d’un nouveau genre en créant un filtre Instagram qui permet de « johnhamoniser » n’importe quelle œuvre à visage du Louvre : une campagne de communication home made qui EST l’exposition. Succès sur les réseaux sociaux. ARTISTE PAR EFFRACTION
On reste assez étonné d’apprendre que toutes ces opérations se font sans aucune autorisation, ni même échange préalable avec le musée ou le monument en question. Chacune de ses interventions est totalement sauvage. Les affiches que l’on peut voir partout dans Paris avec le logo du Louvre pour promouvoir son intervention sont elles aussi réalisées sans aucun accord… Le tout, du collage de la plus petite affiche à la projection sur la tour Eiffel, est réalisé par John lui-même, sans aucune équipe. Seul un photographe l’accompagne pour certaines prises de vue de nuit. Pas non plus de modèle économique particulier constitué autour de son œuvre ou de son personnage. Pas de mécène ou de sponsor. Pas davantage de galerie pour promouvoir ou vendre son œuvre. Seule la vente d’affiches constitue une source de revenus. JOHN HAMON, L’HISTOIRE ET L’INSTITUTION
Il y a quelque chose du systématisme de Roman Opalka dans le travail de John Hamon, mais qui s’inscrit à un autre endroit que dans l’écoulement inexorable du temps. Sous des dehors rieurs, une forme de vertige comparable à celui ressenti à l’écoute des auteurs de musique sérielle. L’œuvre de John Hamon, grâce à sa répétition, se place en dehors du champ purement conceptuel et pénètre celui de « l’intuitivement appréhendable », qui fait appel aux sens plutôt qu’à l’intellect. Lui, voit son travail s’inscrire dans la lignée d’un Buren, par exemple, et de son rapport à l’affichage, ou dans une démarche parallèle à celle d’un JR sur la notion d’intervention dans l’espace public. Cette vision n’est pas partagée par tous, et sa démarche accueillie plutôt avec tiédeur par les acteurs des institutions culturelles qui semblent ne pas savoir par quel bout prendre le personnage et son « œuvre ». On peut comprendre le doute qui les saisit quand atterrit sur leur bureau le cas John Hamon. Que penser en effet de ce travail qui, d’un côté, jouit d’une notoriété folle et d’une empathie naturelle du public (136 000 abonnés sur Instagram, c’est-àdire bien plus que nombre de grandes marques) mais dont la proposition, plus que minimale, s’avère difficile à appréhender, et, le tout, étant néanmoins pratiqué avec une sincérité artistique et un engagement incontestables… Si on ajoute à cela la posture du sale gosse qui impose une présence non désirée, et l’absence chronique de réseau et des codes du milieu de l’art, l’on devine que sa démarche puisse ne pas susciter l’adhésion, voire franchement irriter.
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Qu’importe, John Hamon, s’il en conçoit une certaine amertume, n’en continue pas moins de cheminer sur la trajectoire qu’il s’est tracé, hors des sentiers identifiés du monde de l’art, avec une liberté sidérante et son corollaire fréquent, la solitude. Un sentiment qui transpire de ses propos, sans être pour autant un sujet, et qui n’entame à aucun moment sa volonté de pratiquer et de faire connaître sa démarche. La détermination tranquille du personnage est fascinante. Malgré les difficultés, jamais il ne doute, ni ne se lasse de faire la promotion d’une simple et unique image, qui n’a d’ailleurs plus vraiment de rapport avec lui, le visage de la photo étant devenu celui d’un autre. Et si il y a de l’ego dans sa démarche, c’est celui, classique, d’un artiste qui souhaite partager son travail et convaincre de sa pertinence. On pensait rencontrer un trublion sautillant et surfant sur l’époque et nous avons trouvé un homme très affable et ouvert, un peu « fêlé », dans tous les sens du terme, pratiquant une discipline pas vraiment identifiée, mais avec une sincérité et un engagement époustouflants. On pensait sourire, on est plutôt ressortis émus, et pour tout dire, carrément impressionnés. Sous des dehors débonnaires et rigolos, voici un personnage qui, s’il pratique un art conceptuel, est d’abord, lui-même, conceptuellement un pur artiste. Derrière ce visage innocent, une vie d’artiste vous contemple.
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_Hamon derrière Hamon, à l'occasion de notre rencontre en novembre dernier © Benoît Pelletier
_Anne volant Š Corinne Deville
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arts
n long basset artésien rouge ; une raquette de tennis bleue posée sur une chaise ; une fête de 14 juillet avec fanfare et fête foraine ; des chiens aux grandes oreilles ou, peut-être, des ânes ? ; un brasier rouge incandescent d’où naît une vierge en robe bleue ; un animal fabuleux aux pattes fines et aux oreilles démesurées, collerette en dentelle ; une charrette Kamerun tirée par une autruche en bottes ; un orchestre noir joue avec les couleurs du Jazz de Matisse ; une maison flambe devant un soldat en larmes ; un long chemin rouge serpente du bas au haut de la feuille entrelaçant moult animaux comme dans les Poyas traditionnelles Suisse ; des figures noires comme des ombres, des spectres qui peuplent certains tableaux, des « autres-soi » qui essayent de se dégager des bombes et des éclats de sang. Vous entrez dans le monde de l’artiste Corinne Deville, vous n’êtes pas prêt d’en sortir. De grands dessins aux crayons de couleurs, aux feutres, à la gouache. D’abord le cadre. La feuille comme un espace de création, une volonté de tout occuper, de ne rien laisser de côté, elle ne choisit pas, elle montre tout. Le plus souvent la ligne frontière du papier est ornée d’une vaguelette de couleur quand ce n’est pas un personnage qui pointe le bout de son nez comme s’il voulait regarder la scène au centre de la feuille. Ensuite vient le bestiaire. Comme dans les tapisseries médiése perdre dans vales les animaux se superposent sans soucis pour la perspecles mondes de tive. Les animaux d’ici sont fantastiques ou réels, fréels peutêtre ? Ils empruntent aux uns et aux autres, ils volent, nagent, courent, avec des têtes expressives, de grands yeux, parfois Bien qu'elle ait peint et dessiné tout au long des sourires. Ils sont en mouvement dans chaque dessin, ils se de sa vie, Corinne Deville n'a jamais dévoilé superposent aux humains : des femmes, des hommes, des milison oeuvre au public. Jusqu'à aujourd'hui. taires, des prêtres, des mères. Les animaux accompagnent tous Pour sa première fois, l’artiste de 89 ans expose ces personnages issus d’un même imaginaire. Corinne Deville à Charleville-Mézières. fait une déclaration d’amour touchante aux chiens, ils ont chacun leur personnalité, des « presqu’humains », compagnons indispensables pour supporter les vicissitudes. Enfin, il y a les couleurs. Peu de dégradés, Corinne Deville s’en remet à la force des couleurs primaires, une évidence qui doit remonter à l’enfance. Elle est directe, elle empoigne les couleurs pour s’exprimer avec le plus de puissance possible. Chaque dessin s’agrippe à notre rétine.
CORINNE DEVILLE
Concentrons-nous sur ce que cet artiste nous raconte. Il faut prendre le temps d’entrer dans chaque image ; l’œil se promène, découvre, assemble, s’amuse et s’émeut de tous les détails. Chaque dessin est un instantané de sa vie et nous donne des nouvelles d’elle-même et du monde. Ou plutôt, ce qui la hante fait dessin : les bombes explosent, des corps pendus sont noirs, des corps rouges sont démembrés, des visages s’allongent (influence du Cri de Edvard Munch ?), des rires, des pleurs pendant que volent les livres de Rimbaud, de Voltaire et même le Coran. Dans son monde singulier, Alfred Copeau, le Vieux Moulin et l’usine Deville se retrouvent en Suisse à côté de Nestlé et d’un chien Swatch/Swiss made, une ville est entièrement peuplée de chiens : Maison de l’amour des chiens, Maison pour les vieux chiens, École des chiens et, comme dans toute les villes, Police et Prison. Ici, tout est possible, même de voir Adam et Eve, corps noirs ornés de colombes, courant dans un paradis d’animaux qui ont des colliers de perles, des chandelles, des croix helvètes. Une course ? une fuite ? Un trajet fulgurant vers la fin de l’Eden et le précipice de la condition humaine ?
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TEXTE jérôme descamps
arts : corinne deville
Art brut, Art naïf ? Peu importe. Et si nous étions au plus près de la pulsion d’art ? L’art sans minauderies, l’art sans le discours sur l’art, l’art d’un geste sorti des tréfonds d’un être humain. Corinne Deville se dévoile ; elle est une femme nue qui s’offre à nous ; elle se montre telle qu’elle est, joyeuse ou sombre, debout ou courbée par la vie qui passe. Peu de titres, quelques phrases : « Ce dessin est fait le jour de la mort de Colette au Chili », « Le soleil se couche », « Ici repose Corinne Deville et ses chiens bien aimés et sa sœur chérie », « Mme Salem mon amie est morte hier », « Vive le roi, la liberté, la révolte », « L’homme qui sort de prison » et l’indépassable « Merde, j’ai la grippe ». Il y a aussi des annotations d’une écriture au crayon de mine fine et bien formée qu’il faut chercher dans chaque tableau « Aujourd’hui hommage à Sydney Bechett 16 mai 1999 Jazz, Jazz, Jazz », « la malédiction, la peur, l’angoisse et la souffrance, l’infinie douleur », « Prière pour les marins du Koursk 12 août 2000 » et souvent la mention « fait avec un bras » sans doute signe d’un épuisement, d’un empêchement. Des dessins comme un livre d’heures. Le parcours se fait sur deux lieux : au Musée de l’Ardenne qui offre des œuvres anciennes, où l’on peut lire dans certains tableaux l’influence des grands peintres, et à la Maison des Ailleurs, maison d’Arthur Rimbaud adolescent, devenue musée impressionniste autour des œuvres du poète. Le cheminement se fait sur deux étages. Avec son escalier qui craque, ses papiers peints usés, ses fenêtres qui donnent sur l’île du Vieux Moulin et les œuvres permanentes d’artistes photographes ou graveurs de planchers, on ne peut rêver meilleur endroit pour découvrir ce foisonnement. À l’angle d’une fenêtre surgit une locomotive longiligne, assemblage de bois et de boîtes de conserve qui évoque l’univers des fusils et avions d’André Robillard. Une lettre sous vitrine : « (…) J’ai vissé troué et percé dessiné échoué et recommencé mille fois personne ne s’en rend compte – Moi si – Alors je pense que j’ai fait un chef-d’œuvre car ce véhicule crache tout ce que j’avais dans ma tête (…) », lettre du mercredi de fin septembre 1977 à Reims. Ce n’est pas le seul écrit de Corinne Deville et c’est une autre plongée. Sous les verres protecteurs, des mots simples, des lettres sans fards, des images fulgurantes qui vous prennent au cœur : de la vie à l’état brut. À l’un de ses fils : Si ta vie veut réussir Il y a le rire Il y a dormir Rire de soi-même Dormir avec celle qu’on aime Ris de toi ris de toi ris de toi
Et fais le tant de fois Que tu ne penses plus à rien Qu’à dormir et à être bien. Ceux qui ne savent plus rire Ont les yeux fermés à jamais Et personne ne pourra ouvrir
Ces grands murs de galets. Je te donne une clé comme ça faisant ce que tu voudras.* [*orthographe respecté]
Quoi dire de plus ?
C o r inne D eville – D ans ma t ê t e de soli t ai r e … M usée de l ’ A r denne e t M aison des A illeu r s , C h a r leville - M é z i è r es Jus q u ' au 2 3 fév r ie r 2 0 2 0 C a t alogue d ’ e x p osi t ion , 2 0 € C o r innedeville . com
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_Hommage à Arthur Rimbaud © Corinne Deville
_à gauche, L'homme chauve-souris © Corinne Deville _ci-dessous, Char à voile © Corinne Deville _à droite, Deux soldats © Corinne Deville
Corinne Deville, née ardennaise, a habité entre Charleville, Reims, Paris et la Suisse. Elle a vécu un amour sans faille avec Jean Taittinger ; des lettres en témoignent avec force et poésie. Vieille dame aujourd’hui, elle vit en Suisse, pays tant dessiné. Ce qui la différencie des peintres traditionnels c’est, peut-être, qu’elle n’a jamais voulu exposer. Elle a mené son travail en solitaire, comme un besoin irrépressible, loin des yeux dévorants du marché de l’art. Ses enfants ont voulu cette rétrospective. Ils ont ouvert les boîtes et les cartons pour nous offrir ce panorama secret et fascinant. On n’est pas loin des œuvres d’Aloïse Corbaz avec cette façon de remplir et d’enchanter une feuille de papier ou d’Henry Darger qui dépeint si bien les affres de l’enfance aux prises avec le monde des adultes. Une visite lente, enjouée et studieuse pour se questionner sur ce qui fait Art. _ Chemins rouges © Corinne Deville
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_46°41'58.365" lat. -91°59'49.0128" long. @ 30m © David Bowen
david bowen U N V E N T D E NAT U R E V E N U D E S STAT E S
Tout au long de sa saison, le centre culturel numérique Saint-Ex aborde le thème « SuperNature », où il est question des usages du numérique dans un contexte actuel de défi environnemental. Ayant lieu le 14 mars 2020, la Nuit Numérique présentera à ce titre, des artistes qui se sont intéressés au sujet. À la suite de cette soirée, une partie des œuvres restera sur place pour une exposi-
tion collective qui filera jusqu’aux grandes vacances. En avant-goût de cette programmation artistique, Saint-Ex a souhaité accueillir l’installation de David Bowen, telepresent wind (à visiter jusqu’au 18 décembre). L’occasion pour Process de se pencher sur le travail fascinant de cet artiste américain, qui nous fait voir la nature à travers ce qu’il y a de plus artificiel : la data et la robotique.
arts : david bowen
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enu exposer il y a 5 ans l’œuvre tele-present water dans les locaux de Saint-Ex, David Bowen présente cette fois-ci tele-present wind (2018), l’une de ses dernières créations. Cette installation n’est pas sans rappeler les phénomènes de communication entre les plantes, sur lesquels la lumière est portée depuis quelques décennies par la communauté scientifique et les médias… tele-present wind est ce que l’on appelle « une sculpture cinétique ». Elle se compose de 42 machines inclinables sur lesquelles sont fixées autant de tiges de plantes séchées. Ces machines sont toutes connectées à une unique plante (séchée elle aussi), qui a été munie d’un accéléromètre avant d’être installée en plein air à proximité du laboratoire de l’Université du Minnesota, aux États-Unis – c’est là qu’en 2004, David Bowen est sorti diplômé d’une maîtrise en Beaux-Arts et qu’il dispense depuis, des cours de sculpture. Lorsque le vent souffle, il fait osciller la tige : l'accéléromètre détecte ce mouvement et le transmet aux 42 appareils placés sous les yeux du visiteur. Cette captation à la précision scientifique se transforme alors en un ballet chorégraphique où les plantes semblent danser à l’unisson. tele-present wind, traduit de façon
poétique le principe de la téléprésence, une notion centrale dans l’œuvre de David Bowen ; être là, sans y être ; nous ne sommes pas dans le Minnesota mais l’on observe pourtant en temps réel le mouvement de la plante ballotée par les vents du Midwest. Pour tele-present wind comme pour ses autres sculptures cinétiques, David Bowen crée lui même les logiciels de collecte de données ainsi que les mécanismes qui vont permettre de traduire le mouvement : « Je passe le tiers de mon temps en studio à coder ; un autre tiers de mon temps à créer les machines, ce à quoi je parviens grâce à mon background en sculpture et enfin, le dernier tiers de mon temps, je le passe à tester, déboguer, étudier les anomalies – qui peuvent parfois être intéressantes et exploitables d’ailleurs. J’aime prendre un maximum de recul par rapport à mes œuvres. Je fabrique et installe les différents systèmes, je mets en place l’installation et ensuite, autant que possible, je me retire et permets aux systèmes de faire ce qu’ils ont à faire. » Pour underwater (2012), qui relève aussi de la téléprésence, David Bowen a utilisé 486 servomoteurs pour articuler l’installation en fonction des données 3D col-
_FLY CARVING DEVICE © David Bowen
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_ci-dessus et page de droite tele-present wind © David Bowen
_ci-dessus et ci-après underwater © David Bowen
arts : david bowen
À venir à Saint-Ex
RDV en numérique visite guidée d’artfabrique, le fablab de Saint-Ex, un espace pour s’initier à la création assistée par ordinateur 13 décembre – 11H à 12H30 Les découvertes de Saint-Ex ateliers d’initiation (pour ados et adultes) à la réalité virtuelle avec labomachine ou initiation à la manipulation d’un plotter de découpe – outil permettant de réaliser des stickers de décoration ou de personnaliser du textile avec artfabrique 14 décembre – 13H30 à 17H30 Soirée d’inauguration du Labobar, le bar éphémère de Saint-Ex imaginé par la designer Elsa Maccario. Avec Le collectif Esperluette au mix + ateliers tous publics autour de la thématique « SuperNature » 16 janvier dès 18H30 (entrée libre) La Nuitnumérique réservez votre 14 mars 2020 pour l’événement phare de Saint-Ex (programmation communiquée prochainement) Toute la programmation sur : facebook.com/saintexreims/events Saint Ex Chaussée Bocquaine, Esplanade André Malraux, Reims
lectées par un capteur de profondeur Microsoft Kinect disposé au dessus de la surface du Lac Supérieur (États-Unis) et couvrant une zone délimitée. L’installation simule alors avec précision les mouvements complexes et subtils qui se produisent à la surface de l'eau. Par ses œuvres, David Bowen offre un discours changeant. Ici, ce n’est pas la main de l’Homme qui prend le dessus sur la nature mais l’inverse. Les mécanismes robotiques ne font que répliquer l’activité d’une nature presque déifiée. C’est elle qui dicte le mouvement. L’artiste va parfois même plus loin en donnant la parole à cette nature, comme dans cloud piano (2014) où grâce à des capteurs et à des logiciels de retranscription de données, les nuages, malgré leur relative inconsistance, parviennent à poser leur empreinte dans la matière – les touches du piano – pour créer du son et un langage qui leur est propre. C’est selon ce même principe que l’œuvre FLY CARVING DEVICE (2017) a été créée : une centaine de mouches situées à l’intérieur d’une sphère translucide sont placées sous l’œil d’une caméra qui suit leur mouvement. Ce mouvement est traité par un logiciel qui, par la suite, transmet des directives à une machine (une fraiseuse numérique CNC) qui creuse dans une mousse. De cette manière, les mouches deviennent le cerveau de la machine à commande numérique puisqu’elles déterminent où, quand, à quelle vitesse et à quelle profondeur
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texte ambre allart
tailler la mousse. « Je trouve ça fascinant le fait que la nature puisse prendre le contrôle de la machine. » confie David Bowen. Mais toutes les sculptures de l’artiste ne sont pas cinétiques ; ce qui ne les empêchent pas de traduire le mouvement des forces de la nature avec un réalisme déconcertant : le nom de l’œuvre 46°41'58.365" lat. -91°59'49.0128" long. @ 30m (2015) fait référence à la position du drone qui a collecté les images de la surface du Lac Supérieur afin de réaliser une série de cylindres figeant avec précision les vagues et infimes ondulations de l’eau, à des temps différents et selon des conditions météorologiques variées. Un résultat rendu possible grâce à un logiciel en open source, permettant de convertir les images en modèles tridimensionnels. Ces modèles ont ensuite été sculptés avec une fraiseuse numérique dans un matériau acrylique transparent pour former cette série de 5 cylindres (152mm diamètre x 150mm hauteur) dont la pureté participe aussi à nous donner l’illusion qu’il s’agit bien d’eau. À travers l’usage de matériaux inertes, c’est bien du vivant dont nous parle David Bowen. Il révèle sous un nouveau jour quelque chose auquel notre cerveau s’est habitué et que notre œil ne perçoit plus : la complexité des « mécanismes » mis en place par la nature pour garantir de façon continue la vie.
dwbowen . com
arts : philippe nuell
_ Marty and Raymond in the jungle © Philippe Nuell
PHILIPPE NUELL Vanités contemporaines
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arts
Entre les rêves déchus et les ruines d’un monde toujours adulé, Philippe Nuell nous livre son regard sur nos habitus et les déviances du corps social.
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TEXTE hélène virion
Révélateur d’une vision déconcertante, vernaculaire du monde, poussée jusqu’à l’absurde, Philippe Nuell témoigne d’une mythologie collective qui consomme la culture et la vie, plus qu’elle ne les considère. Il dépeint non sans un humour exquis les travers d’une société qui court à sa perte. Son regard d’artiste français, et d’ancien résident New-Yorkais, lui offre la distance critique nécessaire pour peindre les scènes d’une civilisation qui avilit plus qu’elle ne construit. Tel un cinéaste de l’image fixe, il exhibe par une iconographie propre au tourisme de masse, aux mouvements de foules, les travers comme les perversions contemporaines. Il fait par la même occasion de nous les voyeurs de scènes familiales ou privées, de chambres d’hôtel en parcs d’attractions, et nous prend à témoin. Ses sujets nous interpellent irrémédiablement, même s’ils n’ont pas pour vocation de prendre position. Dès lors, pourquoi sommes-nous les voyeurs fascinés de ces rêves déchus, de ces scènes ubuesques où des amas de bouées passent à côté de la beauté d’un coucher de soleil comme happé par l’inexplicable ? L’exhibition de ces scènes de vie à la limite de l’absurde, où la surconsommation est loi, témoigne d’un contrepoint aux valeurs défendues par l’artiste. Ses couleurs acidulées, ses matières plastifiées et ses corps absents d’eux mêmes, en écho aux sculptures de Duane Hanson, sont autant de savoureuses vanités contemporaines. Dans toute l’étendue de son étymologie latine, nous sommes face à des réalités illusoires ou vides de sens, tout aussi vides que la piscine du tableau Pool Time. Tout comme nous sommes confrontés à des sujets, satisfaits de leur sort, qui témoignent ostensiblement de leur quotidien illusoire, de leur vie low cost ; les scènes de piscines, où les baigneurs attendent bouées autour du ventre une situation qui paradoxalement ne viendra pas, en sont un exemple signifiant. L’absurde de la situation de ces personnages en maillot de bain face à des piscines irrémédiablement vides, semble nous offrir une nouvelle perspective de la fin, celle d’un rêve vain. La vanité ne se réduit en effet pas à ses larges silhouettes,
_ Locals only © Philippe Nuell
mais s’étend plus largement à l’inanité des occupations humaines. Sans crâne, signe récurrent des vanités, Philippe Nuell, nous met face à d’autres symboles empruntés cette fois à la société contemporaine et à la vacuité des passions et des activités humaines. Il parvient à faire d’un quotidien aliéné, l’enjeu d’un travail artistique sur la distance, où contrairement à ses plongeurs, notre regard s’immerge dans la profondeur picturale, plonge dans les différents degrés de son humour, comme dans ses différents plans pour prendre part à cet échange inachevé, entre l’artiste et la toile, comme entre notre mythologie collective et ses enjeux contemporains. Le dessin, le croquis et la photographie prennent une place importante dans votre processus de création, tout comme l’accident, déterminant pour votre facture actuelle. Pourriez-vous nous dévoiler vos secrets de réalisation…
Vous dévoiler mes secrets… peut être pas… tous ! J’ai eu une formation de graphiste, il est donc normal que j’utilise le dessin, le croquis et la photo dans mes recherches picturales. Souvent je prépare mes images en amont, faisant des montages, me servant de photos mais aussi de dessins. Je fais beaucoup de banques d’images sur divers sujets, lieux, situations, personnages, accessoires… et puis je m’amuse avec, découpe, colle, mets en correspondance, en relation, en opposition. Parfois je trouve ça pertinent et je creuse l’idée. D’autres fois, l’idée arrive spontanément, alors je cherche comment la réaliser, en puisant dans mes banques, mes archives. Mes images sont très contrôlées, peut-être trop. C’est pourquoi quand je décide de peindre d’après une image choisie, je laisse la peinture plus libre, le geste moins précis, les coups de brosses apparents. Les accidents arrivent naturellement, les « non peints », les coulures, les traces. Souvent, j’utilise la couleur rose qui vient en décalage avec l’image et accentue l’accident. J’aime vraiment cette
_ Pool time © Philippe Nuell
_ Yeah why not © Philippe Nuell
arts : philippe nuell
_ Life is good © Philippe Nuell
peinture « d’à peu près » qui semble maladroite mais qui semble uniquement, comme celle de Henry Taylor ou Robert Colescott, d’Alice Neel ou les dessins de Grayson Perry… Par votre cadrage, pour reprendre une terminologie propre à la photographie ou au cinéma, vous convoquez une proximité tout aussi troublante que celle des photographies de Martin Parr qui fige sur le papier glacé la déconcertante banalité des banlieues américaines, des plages de Floride ? Dites-nous en plus…
Le cadrage, c’est la magie qui nous fait rentrer dans l’image ou pas. Edouard Boubat n’utilisait par exemple qu’un objectif de 50mm, ce qui l’obligeait à venir très près de ses sujets qu’il mettait donc en directe relation avec le spectateur, qui au travers de cet objectif se retrouve malgré lui au milieu des personnages immortalisés. De même que par ses cadrages Martin Parr nous met à table devant une assiette de frites, nous place au milieu d’une foule de supporters, entre les demoiselles d’honneur d’une mariée… Le cinéma et la photographie de par leurs cadrages et prises de vue apportent beaucoup à la peinture, à ma peinture. Les plongées, les contres plongées, les grands angles ou les angles serrés, rapprochés, m’influencent beaucoup.
Vos œuvres nous placent dans la posture paradoxale d’un voyeur. Confiez-nous vos intentions secrètes, notamment sur l’invitation faite au spectateur à pénétrer visuellement vos toiles.
Il y a souvent un personnage dans mes toiles qui se tourne et regarde le spectateur droit dans les yeux. Et donc qui vient le capturer, le prendre dans ses filets. Est-ce cette influence du cinéma et de la photo dont je vous parlais ? Toujours est-il que ça m’amuse de mettre, ou du moins d’essayer de mettre, le spectateur en position de voyeur, de témoin ou d’acteur d’une scène plus ou moins saugrenue. Pour les mêmes raisons, je pense que Martin Parr nous invite ou nous force à faire partie des demoiselles d’honneur, à manger une assiette de frites au ketchup ou à être au milieu d’une bande de supporters. Le spectateur n’est pas le seul à être convié à pénétrer vos tableaux. Vous y intégrez des références décalées aux séries télévisées des années 80, comme à l’histoire de l’art. Que vous permettent les citations, les détournements des piscines de David Hockney, des sujets érotiques de Toshio Saeki ou des sculptures de Duane Hanson ?
Oui pas mal de références, aux aînés, aux maîtres que j’admire ; c’est une manière de leur rendre hommage et d’affirmer leurs diverses influences sur mon travail.
J’aime également ce thème dans l’histoire de la peinture du tableau dans le tableau, de la sculpture dans le tableau en ce qui concerne Duane Hanson. J’ai fait il y a quelques années une série de peintures où je relatais les vernissages, les foires, où les spectateurs se mêlaient aux œuvres d’autrui, que je reproduisais, que je m’appropriais. Je documentais même mes propres expos et reproduisais mes propres tableaux. Une mise en abîme en quelque sorte mais tout ça je l’espère avec un peu d’humour. Oui, détournement du sujet, quand je peins mes piscines vides, ou même, détournement de peinture quand, par exemple, je reprends la scène de Portrait of an artist (pool with two figures) de David Hockney mais avec un point de vue, un angle de vue différents et les années qui ont passées… Le personnage à la veste rose est cette fois de face et regarde perplexe le nageur qui flotte plus sur le dos qu’il ne nage, laissant apparaitre une île déserte : son ventre ventripotent comme dirait notre ami Brassens. Il m’arrive aussi de glisser subrepticement une œuvre de Toshio Saeki sur les murs d’une pièce dans un décor d’une apparente banalité, où se déroule une scène de famille, famille que nous imaginons sans mal bien pensante et un poil
puritaine. J’ai grandi avec les rediffusions de séries télé des années 50, 60, 70, et j’étais en plein dans les années 80. Avec mon attirance pour le cinéma, la pop culture et la sub culture pas étonnant que je ressorte tout ça dans mes toiles. Votre dernière série présente une foule compacte qui se dirige, telle une masse de traits graphiques et de réserve, vers un volcan en irruption. Comment ne pas y déceler une vanité suprême. Dites-nous en plus…
Oui comment !? Le tourisme de masse, les publicités qui passent en boucles, les news, les fakes news, les jeux vidéos, les réseaux sociaux, les écrans… Nous perdons notre substantifique moelle et courrons sans réel but vers une réelle perte de soi. Vous êtes actuellement représenté par la galerie Anouk Le Bourdiec à Paris. Quel est votre prochain lieu d’accrochage ? Donnez-nous rendez-vous…
Nous préparons une autre expo avec Anouk Le Bourdiec… J’étais avec la galerie Parker’s Box à New York qui a fermé. À la suite de quoi j’ai été approché par une galerie du lower east side dont je tairai le nom aujourd’hui mais dont j’aime la programmation, dont Rosson Cr... Je ne manquerai pas de vous tenir au courant.
P h ili p p e N uell ins t ag r am . com / p h ili p p enuell / Re p r ésen t é p a r la G ale r ie A L B gale r iealb . com
_ Holidays © Philippe Nuell
_ Marsh and Doris in Paradise © Philippe Nuell
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© bastien contraire
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Et voici la première affiche du premier festival international du film de poules, par Bastien Contraire. On like. insta : @b.contraire
Tout va bien
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Allez donc faire un petit tour sur le site de l’atelier de design graphique Tout va bien. Frais, créatif, contextualisé : une belle production pour ce studio dijonnais.
© tout va bien
ateliertoutvabien.com
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Prix H
Belle surprise en effet, que découvrir la nouvelle identité du concours de l’Eurovision, réalisée par l’agence de design internationale Clever Franke. Elle surprend par son élégance et sa clarté, s’inscrivant dans un assez grand décalage avec le concours lui-même, vaste royaume incontesté du kitsch. Au fond, on serait presque déçu.
Les étudiants en design Marianne Veyron et Victor Le Guennec sont les lauréats du Prix H, organisé par la ville de Reims depuis 2016 pour réaliser l’habillage du Cellier, un lieu identifié du paysage culturel de la ville des sacres. Leur projet, « jardin d’été », joue sur l’appropriation du lieu par les usagers. Bravo les gars. esad-reims.fr
cleverfranke.com / eurovision.tv
@toiletpapermagazineofficial
actu
design Par
benoît pelletier
New New Museum
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Le compte instagram du magazine Toilet Paper. Rigoureusement indispensable.
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C’est l’agence OMA, un des cabinets d’architecture les plus influents au niveau mondial qui va réaliser l’extension du New Museum de New York, lui-même bâti par la géniale agence japonaise Sanaa en 2007. C’est donc un volume aux angles inclinés qui va côtoyer l’empilement originel de boîtes parallélépipédiques du musée pour augmenter sa surface d’exposition et sa capacité d’accueil d’activités éducatives. Ça fait beaucoup de mastodontes de l’architecture au mètre carré.
Découper, plier et s’assoir
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La chaise La pliée de MarieAurore Stiker-Metral, composée de seulement 2 pièces de tôle découpée puis pliée. Simple et beau. Ou peut-être, simple donc beau. mastikermetral.com
Enfants riches déprimés
didierfaustino.com enfantsrichesdeprimes.com 5 8
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C’est le brillant art-chitecte Didier Faustino qui vient d’achever, l’aménagement du flagship de la marque de mode Enfants riches déprimés au 79 rue Charlot à Paris. Un parti pris radical mêlant marbre et acier inox. Glaçant, fascinant.
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Heureuse vision
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eintre en décor formé à l’école Blot de Reims, c’est en 2011, en feuilletant des livres anciens, qu’Alexandre Poulaillon a découvert la dominoterie. L’origine de cet artisanat considéré comme l’ancêtre du papier peint est difficile à dater mais l’on sait de source sûre qu’il a connu son apogée et son déclin dans un même siècle, le XVIIIème. Sous les doigts d’Alexandre Poulaillon, le papier dominoté retrouve de sa superbe. Les motifs presque toujours inchangés, les couleurs seulement ravivées, nous révèlent la grande modernité des arts décoratifs pratiqués il y a plus de deux siècles.
© Gilles Leimdorfer
design : alexandre poulaillon
© Gilles Leimdorfer
Ensemble d’ouvrages recouverts de papiers dominotés orléanais (2nde moitié du XVIIIe siècle) © Collection Valérie Hubert
Les papiers dominotés ou « dominos » étaient utilisés, au XVIIIème, pour garnir l’intérieur de pièces de mobilier (coffres, boîtes, tiroirs…) ainsi que l’extérieur de livres en attente de reliures. Comme l’explique Valérie Hubert, auteure d’un ouvrage sur le sujet *, leurs motifs géométriques ou floraux – inspirés pour ces derniers, des tissus brocart, des indiennes de coton et des cuirs de Cordoue –, étaient imprimés à la planche puis colorisés au pinceau ou au pochoir sur papier chiffon de petite taille (environ 45 x 36 cm). Ces dominos, collés à même le mur, feuille par feuille et les uns à côté des autres, servaient également à décorer les espaces de dimension réduite comme les alcôves ou les chambres de domestiques. Dès 1830, on « raboutera » entre elles 24 feuilles vierges, pour former des rouleaux de papier d’une dizaine de mètres, par la suite imprimés puis posés aux murs. Ce sont les prémices du papier peint. Dans les décennies qui ont suivi, la technique s’étant développée, on fabriquera directement de grands rouleaux de papier sans passer par le collage des feuilles entre elles. Le papier peint connaîtra alors une expansion fulgurante et amènera le papier dominoté à disparaître à la fin du siècle. Bien qu’ils furent très populaires et produits en masse dans leur âge d’or, les dominos, destinés à un usage éphémère et d’une grande fragilité, sont aujourd’hui devenus rares. Heureusement, un poignée d’artisans s’attèlent à réhabiliter cette pratique. Alexandre Poulaillon fait partie de ceux-là. Fasciné par le style presque contemporain de ces motifs anciens souvent nourris d’influences étrangères (asiatiques, africaines, moyen-orientales), la discipline s’est immédiatement imposée à lui. Un an de recherches à temps plein lui aura été nécessaire pour s’approprier ce savoir-faire oublié, en retrouver les gestes et les outils, tout en le rendant possible à notre époque. Une corde ajoutée à l’arc de cet artisan en perpétuelle quête de nouveauté et dont l’expérience plurielle du décor a su séduire de prestigieux architectes d’intérieur parmi lesquels, Vincent Darré, Jacques
Garcia ou Pierre Yovanovitch. Trompe-l’œil, fresques, ornements, papier dominoté, papier caviar et papier Japon, plus de 25 années de technique lui permettent de répondre de manière personnalisée à l’habillage de restaurants, hôtels de luxe, résidences privées, en France comme à l’international. Désireux de reproduire pour un plus grand public ses créations uniques, faites à la main et réservées à l’origine à un univers de luxe, Alexandre Poulaillon a lancé dernièrement Maison Millet. « Maison Millet est à l’Atelier Poulaillon, ce que le prêt-à-porter est à la haute couture : des produits qui respectent les valeurs, la singularité et l’esprit de l’Atelier Poulaillon mais accessibles à un plus grand nombre grâce à un procédé de fabrication numérique. » Le digital, associé au travail de la main, permet donc à cette jeune marque d’éditer des motifs imaginaires (allant de l’abstrait au décor panoramique en passant par les effets de matière), sur-mesure ou en série limitée, imprimés sur papiers peints ou papiers décoratifs de plus petit format. Les boutiques de Christian Louboutin et les hôtels dont les intérieurs ont été réalisés par Bambi Sloan sont quelques lieux ambassadeurs de Maison Millet dont l’offre, moins onéreuse, permet de travailler à plus grande échelle. Métiers oubliés, savoir-faire que l’on considère désuets, Alexandre Poulaillon balaie d’un revers de la main les a priori sur ces disciplines décoratives qui, puisant leurs sources dans le lointain, continuent aujourd’hui d’enrichir leur histoire en s’adaptant à nos exigences contemporaines. Un support d’expression idéal pour cet artisan qui n’a de cesse de questionner et de réinventer son métier pour définitivement, l’ancrer dans son siècle. * « Les papiers dominotés, une collection particulière », 2016. Abécédaire illustré du papier dominoté, composé à partir de la collection de Valérie Hubert.
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© Marc Guénard
maisonmillie t . com
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TEXTE ambre allart
PAGES ET IMAGES
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DA N S L E S PAG E S D E
PR I N T E D PAG E S M AG A Z I N E Tous les 6 mois, l’équipe de l’incontournable magazine en ligne de design It’s Nice That, livre une version papier du meilleur de ses découvertes, avec l’approfondissement et la prise de distance que permet le papier. Édité par Owen Pritchard, le magazine est une sélection acidulée des derniers travaux de graphistes, photographes, illustrateurs, artistes repérés sur la scène mondiale mais avec la valeur ajoutée d’une mise en page qui fait l’objet d’un geste créatif fort et très libre. De fait, chaque numéro devient instantanément collector. Benoît Pelletier i t snice t h a t . com
design : janique bourget
Le Microfolio de
Janique Bourget Après des études en arts appliqués, pour satisfaire son goût du rapport avec la matière et ses problématiques concrètes, puis une formation de designer à l’ESAD d’Orléans, Janique décide de se consacrer à un matériau aussi modeste que riche, le papier : blanc exclusivement. Un matériau peu cher qui autorise toutes les expérimentations et l’erreur de la main qui se cherche. D’abord designer d’objets en papier, elle développe un intérêt et une aptitude particulière pour la mise en espace et la scénographie. Peu à peu son travail s’émancipe et de simplement décoratif, devient une œuvre à part entière. Ce personnage sensible, dans le questionnement et la recherche, est à ce moment charnière de la vie de créateur : un pied dans la commande, l’autre, dans l’apesanteur d’une démarche purement artistique… B.P. E n r ésidence au x A t elie r s de Pa r is Jani q uebou r ge t . com ins t ag r am . com /j ani q uebou r ge t
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design
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