PROCESS HORS-SÉRIE LA MAGNIFIQUE SOCIETY 2019

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CREATIVE

PROCESS MAGAZINE

H ORS -SÉRIE LA M AGNI F I Q UE SOCIET Y 201 9


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/ L E S S O N S D U W E E K E N D / DIE ANTWOORD / CAUCHEMAR EN ASIE / N Y E G E N Y E G E F E S T I VA L / DTSQ / MUTHONI DRUMMER QUEEN / FOCUS SUR LE JAPON & LA CORÉE / VINCENT RAHIR, ÉCO DESIGN / L A P A S S I O N D É V O R A N T E D U DISQUAIRE 40 / LE VINYLE DE LA LMS 19 42 / BIG BUZZ THEORY


1er PRIX DU LIVRE GRAND EST La Région Grand Est est fière de présenter les deux lauréats.

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Région Grand Est - Direction de la Communication - Avril 2019 - Crédit photo : Simon Bailly, illustrateur diplômé de l’École Supérieure d’Art d’Épinal

Jury présidé par Olivier Guez, Prix Renaudot 2017.



SONS LES

DU WEEKEND JEU 13 VEN 14 SAM 15

Rock, rap, pop psyché, gospel, j-pop, gqom, bass music… Voici de quoi se retrouver dans la programmation de cette troisième édition.

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AU PEIGNE FIN

13 JUIN

_ © Delphine Barthélémy

Ils sont les régionaux de l’étape, les quatre Rémois de Dégage livreront leur poprock psyché, auréolés d’une récente sélection aux Inouïs du Printemps de Bourges. Dégage comme se barrer, mais aussi comme dégager des émotions. Des chansons en français, très influencées par la musique anglo-saxonne et le soleil australien. De ce pays, ils se disent très musicalement très connectés au collectif Pond (de passage vendredi).

_ © DR

Blues, punk, électronique, psychédélique, jazz, garage, pop… la musique des Coréens de DTSQ (Delta Sequence) est prenante. Aperçus en 2016 au festival espagnol Primavera, ou aux Nuits Sonores, leur prestation sur scène sera sans doute encore plus convaincante en 2019 (on vous en parle plus en détail page 25). La jeune Meirin, alias Zombie Chang débarque du Japon où elle a publié son troisième album « Petit petit petit » l’été dernier. Sa musique fait le grand écart entre r’n’b posé et electro trépidante, « triste mais heureuse » chante t-elle sur un titre. _ © DR

Elles viennent de Como, Mississippi, elles sont trois chanteuses blacks, The Como Mamas livrent un gospel à l’ancienne, simple et profond. Il y a 4 ans, Ester, Angelia & Della n’avaient jamais quitté leur Sud natal. En 2015, elles ont participé à la célèbre Daptone Super Soul Revue du non moins célèbre Apollo Theater de New York. Elles sont en 2019 à Reims. Né en France, Oliver Godji alias Octavian, a grandi et fourbi son flow au sud est de Londres. À 22 ans, il n’a publié que quatre titres qu’il tourne déjà aux États-Unis. Rap, UK garage, old grime et drill sont des genres qui ne vous disent rien ? Écoutez sa première mixtape, Spaceman, et foncez-le voir sur scène. D’autant plus si vous aimez ces styles.

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_ © A. Greenhood


AU PEIGNE FIN

13 JUIN

_ © DR

Rafales de rythmes et de paroles, Scarlxrd (on prononce Scarlord), a connu la célébrité sur YouTube en 2017 avec son titre « Heart Attack ». C’est d’ailleurs comme vidéaste sur cette plateforme qu’il avait débuté, avant de se tourner vers le nu metal, puis vers le rap. Le britannique mélange toujours ces genres. Sur scène, il dévoilera quelques titres de son prochain album « Immxrtalisatixn » (vous savez prononcer ?).

_ © Kevin Millet

Vladimir Cauchemar revient pour la seconde année à la Magnifique Society. Aura t-il changé de tête ? Le DJ masqué laisse planer le mystère sur sa véritable identité, mais chacun de ses titres ou remix fait exploser les dancefloors, même avec de la flûte à bec (le fameux « Aulos Reloaded »). Roméo Elvis, Lomepal ou Orelsan, avec qui il collabore, ne s’y sont pas trompés.

_ © DR

Le grand frère d’Angèle doit-il encore être présenté ? Le rappeur belge s’est fait connaître par sa nonchalance et quelques tubes comme « Bruxelles arrive » ou « Drôle de question ». Roméo Elvis défendra plusieurs titres de son second album récemment paru, « Chocolat », produit pour partie par Vladimir Cauchemar.

_ © Pierre-Ange Carlotti

Rendez Vous, ce sont cinq Français dont le premier album « Superior State » électrise le post punk. Le chant spectral rappelle Depeche Mode ou The Cure mais la musique sonne très actuelle, à la fois glaçante et dansante. Surdoué de l’electro britannique, John Hopkins aura mis 5 ans avant de publier son cinquième album « Singularity », en 2018. Le magazine Tsugi le décrit comme « l’un des albums les plus transcendants de l’année ». Collaborateur de Brian Eno, John Hopkins devrait rendre plus d’un spectateur addict à son electro hypnotique et vénéneuse.

_ © DR

Autre solitaire, Flavien Berger est un homme orchestre rêveur et enchanteur. Son electro chantée en français ne ressemble à aucune autre. Autodidacte, il a composé sur sa PlayStation 2 puis sur GarageBand, très influencé par Kraftwerk. Il revendique une certaine naïveté et un réel éclectisme musical. Ses albums Léviathan et Contre-Temps sont de réelles odyssées oniriques. Et puis on aime son humour pince sans rire quand il s’adresse au public entre deux titres.

_ © Jamie Morgan

Christine and the Queens sera la vedette de cette première journée de festival. Celle qui se fait désormais appeler Chris pour mieux assumer son côté androgyne passe par Reims au milieu d’une tournée qui l’a menée des États-Unis à l’Europe, en passant par le Mexique. Accompagnée sur scène de 6 danseurs, la chanteuse de 31 ans, défendra son nouvel album, Chris, dans lequel le désir et le groove sont omniprésents.

_ © Julien Bourgeois

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TWENTY ØNE PILØTS PROPHETS OF RAGE ORELSAN FOALS IAM ANGÈLE PATTI SMITH ROMÉO ELVIS NINA KRAVIZ AIRBOURNE BERNARD LAVILLIERS GAËTAN ROUSSEL ZIGGY MARLEY JOHNNY MARR COURTNEY BARNETT OH SEES CABALLERO & JEANJASS SALUT C’EST COOL GHOSTEMANE AND MORE CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

CONCERTS CINÉMA ARTS DE RUE BD THINK TANK

LE CRÉDIT MUTUEL DONNE LE

C A B A R E T V E R T. C O M

cabaret vert

PRÉSENTE


_ © DR _ © DR

Encore un Rémois, signe que la cité n’a pas fini les vendanges côté musique. Laazy a commencé à composer en 2014, publiant ses créations sur SoundCloud, puis en organisant les soirées Pleine Lune et Moonlight. Rappeur lover lorgnant vers le r’n’b, il revendique une réelle versatilité musicale. Écoutez Milky Way ou Baby, vous cernerez le personnage. Balming Tiger fait partie des 12 artistes coréens et japonais conviés pour la troisième Magnifique Society. Ce groupe nous vient du pays du matin calme. Mais leur style est plutôt du genre à déménager, entre k-pop, hip-hop et bass music. Leur premier opus s’intéresse à la consommation à l’ère numérique. _ © DR

_ © DR

Toujours dans le domaine du hip-hop, Miyachi vient du pays du soleil levant. Il rappe en japonais et en anglais. Son titre Wakarimasen l’a révélé aux quatre coins du monde. Mais c’est à New York qu’il produit ses titres, adoubé par Migos. BRLLNT (prononcer brillant) est capable de composer un hip-hop des plus futuristes comme de produire la chanson “ Like I Do ” de Christina Aguilera, nominée aux Grammy Awards. Le DJ est aussi membre des collectifs Pute Deluxe et Almost 90, autant dire qu’il est suractif. Le nippon Stuts a été marqué par les Américains A Tribe Called Quest, qui l’ont converti au hip-hop. Celui qui se rêvait rappeur a finalement composé et il semble s’amuser comme un petit fou derrière son sampleur MPC1000 à lancer des sons glanés aux quatre coins de la planète.

_ © DR

_ © DR

Autre artiste japonais, Taichi Mukai est également proche du hip-hop, avec des sonorités jazz ou electro. Il a été le chanteur d’une formation funk, Modio, avant d’entamer une carrière en solo. Un concert de FKA Twigs lui a révélé la direction musicale à prendre : l’ambient r’n’b, même si le jeune homme reste toujours très porté sur la j-pop. Sa voix suave et profonde se marie parfaitement aux beats house et aux mélodies ensoleillées de sa musique : le Californien Channel Tres est là pour faire danser le public, tout en conservant sa nonchalance. Il cite volontiers Bobby Womack, Isaac Hayes ou Iggy Pop, parmi ceux qui influencent son rap à la cool. Et pour le côté house, une explication : toute sa famille vient de Chicago.

_ © Eric Ryan Anderson

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AU PEIGNE FIN

14 JUIN

_ © David Edwards

Est-ce utile de présenter Franz Ferdinand ? Quinze ans après leur premier album, les cinq Écossais (sans Nick McCarthy) prêchent toujours la parole rock, mais un peu plus futuriste. Philippe Zdar (Cassius) a teinté d’un peu d’electro leur dernier opus. Il est encore temps de réviser quelques titres de celui-ci, ou quelques classiques comme Take Me out, The Dark of the Matinée et Walk away.

_ © DR

Le duo que forment, en studio comme en ville, Ninja et ¥o-landi au sein de Die Antwoord est toujours aussi explosif musicalement que visuellement sur scène. Leur album The Book Of Zef annoncerait leurs derniers concerts, avant un changement radical. Sonorités rave, voix perchée et rythmiques trépidantes… chaque concert du duo sud-africain dégage une énergie folle. Rendez-vous en page 17 pour en savoir plus. _ © Rémy-Solomon

Delgres c’est le chanteur et compositeur Pascal Danaë, le batteur Baptiste Brondy et Rafgee, joueur de tuba et de sousaphone. Le trio acocquine le blues et les musiques créoles, la Louisiane et la Guadeloupe, à la recherche des peuples mis en esclavage. Une musique intrigante et profonde comme nulle autre. Les Britanniques de Fat White Family viennent défendre leur troisième album, Serfs Up !, sorti il y a quelques semaines. Les frères Lias et Nathan Saoudi sont allés chercher l’inspiration du côté de l’industrielle et pluvieuse ville de Sheffield, patrie de Cabaret Voltaire et Arctic Monkeys. Leur son est plus sombre, moins électrique mais plus électronique.

_ © DR

Bruxelles, nouvelle capitale du rap francophone ? Après Roméo Elvis, Damso ou Caballero, voici Hamza. Le jeune homme aime les thèmes légers du rap (filles, drogue) et s’essaye à différents genres (trap, r’n’b, dancehall…). À tester sur scène au premier ou au second degré. Potes de lycée, les Rennais de Columbine se sont faits connaître sur le Net avec leur clip Vicomte et des personnages plus vrais que nature, qui les ont fait passer pour des rappeurs bobos. Leurs textes sont à la fois poétiques et référencés (notamment le cinéma, leur première passion), plus matures que beaucoup d’autres figures du rap hexagonal.

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_ © Sophie Hemels

_ © Ben Graville


_ © Marlene Lacherstorfer

Il ne vient pas de Californie, mais d’Autriche. PressYes compose pourtant une pop psychédélique ensoleillée qui ferait la parfaite bande-son d’un road trip sur Highway 1, le long de la côte ouest. Le Viennois a construit son studio et glané de vieux instruments de musique pour enregistrer son album solo en analogique, On The Run. Il revendique une parenté musicale avec les groupes Foxygen ou the Lemon Twigs.

_ © DR

_ © Marlene Lacherstorfer

Pop, electro… Reims a depuis également sa place dans le rap game. Pire Mastaa a passé la moitié de sa vie dans la musique (il a 26 ans). Au sein du collectif 51Sang, il a publié la mixtape La Dose Volume 1 en 2012, avant sa mixtape solo Débordements cinq ans plus tard et son premier album en 2018. Ses textes, bruts de décoffrage, parlent de la rue et du quartier Chalet Tunisie. Adepte d’un rap old school, on a pu l’entendre au Cabaret Vert ou à la Cartonnerie. Yahyel est de retour à la Magnifique Society. Repérés entretemps par le festival américain SXSW, ces aliens (yahyel en japonais) veulent se démarquer des autres musiciens japonais en créant une musique à visée internationale. Leur second album, Human, sombre et envoûtant, aura de quoi hypnotiser les festivaliers.

_ © DR

Née à Séoul puis ayant grandi à Tokyo, Yonyon cumule les casquettes : le jeune femme est DJ, organisatrice de concerts, animatrice radio et productrice de musique. R’n’b, rap, electro, bass music… à quoi ressemblera son DJ set ? Il devrait être aussi recherché que son look. Modèle, journaliste, rappeuse, DJ… Tigarah a elle aussi plus d’une corde à son arc… Proche de Nekfeu, l’Entourage ou Orelsan, elle s’en démarque néanmoins par des productions très electro et des paroles dans sa langue natale, le japonais.

_ © DR

Ce Sud-africain a troqué sa planche de skate pour des machines et a quitté Durban pour Berlin. Muzi fusionne kwaito, trap, hyperbass, éveillant l’intérêt de Diplo, Damon Albarn ou Stormzy. Son éclectisme musical ne l’empêche pas de signer des titres épurés, produits avec peu de moyens mais terriblement séduisants.

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AU PEIGNE FIN

15 JUIN

_ © DR

_ © DR

Entre ses projets en solo, Sebastian compose pour Katerine (Magnum) ou Charlotte Gainsbourg (Rest) et collabore régulièrement avec Quentin Dupieux. Il a aussi participé à deux albums de Franck Ocean. C’est dire s’il aime travailler pour d’autres. Ce trublion electro de l’écurie Ed Banger a terminé son prochain album, huit ans après le précédent (Total). Il en délivrera peut-être quelques bribes au Parc de Champagne. _ © DR

Ils chantent en anglais et ont pour influences M83, Phoenix ou Washed Out. Autant dire que The Fin est à l’aise dans la pop et l’indie rock. Du port japonais de Kobe ils sont partis s’installer à Londres, bien décidés à nager dans les eaux internationales. À ne pas confondre avec The XX, XXX est un duo coréen formé par Kim Ximya (qui rappe en anglais et en coréen) et par le producteur FRNK. Leurs sonorités expérimentales et brutales, que ne renieraient pas Hudson Mohawke alliées au flow implacable de Kim, en font un projet singulier.

_ © Garth Von Glehn

Rappeuse, actrice, photographe, styliste et poète, Sho Majozi est née en Afrique du Sud, est passée par le Sénégal, la Tanzanie et les États-Unis. Elle chante en xitsonga et en swahili sur des sonorités gqom (house sud-africaine), mbaqanga (musique zulu) ou r’n’b. Un efficace mélange de sons traditionnels et futuristes.

_ © DR

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Les femmes se font une place de choix en Afrique, et pas seulement comme chanteuses. Kampire est DJ, on peut la voir en action sur Internet pour une fameuse Boiler Room enregistrée au festival Nyege Nyege (rendez-vous page 22), en Ouganda, d’où est originaire cette amoureuse de toutes les musiques africaines. Le public du festival electro Sonar a également pu découvrir sa sélection entre kuduro, soukous ou tropical bass. Toujours en Afrique de l’Est, Muthoni Drummer Queen est une star de la musique urbaine à Nairobi. Une sorte de M.I.A. ou de Beyoncé kényane, dont le quatrième album, She, a été confectionné avec deux beatmakers helvètes GR! et Hook. Sur scène, la reine féministe déploie une énergie et des costumes magnifiques. À découvrir sans tarder, sur scène et en page 27 de ce numéro.

_ © DR


AU PEIGNE FIN

15 JUIN

_ © DR

Les trois garçons de Wallows sont copains depuis le collège, leur premier album, Nothing Happens, vient de paraître. Basés à Los Angeles, ils confectionnent des mélodies entraînantes, influencés par l’indie rock et le punk des années 90. Peut-être que le chanteur-guitariste vous dira quelque chose, il joue le rôle principal de la série 13 Reasons Why.

_ © Pooneh Ghana

Groupe à géométrie variable, Pond s’est formé en 2008 à Perth, en Australie, avec des membres de Tame Impala ou The Silents. Le collectif a publié un huitième album, Tasmania, qui perpétue le rock psychédélique qui a fait leur succès. Synthés années 80, vocoder, guitares électriques, basses funky… Pond nous transporte sans mal jusqu’à son île musicale multicolore. _ © DR

Emma, dite Emmaï Dee, Arthur, dit La Bête, Thomas, dit Majnoun, Cyril, dit Maître Clap, et Mustapha, dit Mus sont Bagarre. Sur scène, ils dégainent les upercuts musicaux et mettent K.O. tous les genres. Rock ? Rap ? House ? Un peu de tout cela à la fois, chaque personnalité pouvant s’exprimer. Leur dernier délire, Kabylifornie, est un titre et un clip entre bled et skate.

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Le duo belge Caballero & JeanJass s’est construit une sacrée réputation grâce à sa trilogie Double Hélice, en référence à quelques trilogies cinématographiques fameuses. Les deux trentenaires aiment créer des personnages et jouent aux rappeurs défoncés à la weed. Après quelques concerts, le duo a annoncé que chacun reprendrait (provisoirement) une carrière solo. Le producteur autrichien Parov Stelar est le chantre, voire le créateur, de l’electro swing, soit l’énergie décuplée de deux genres que rien ne reliait, les jazz bands des années 30 et les DJ techno des années 2000. Sur scène, il est accompagné de musiciens, de quoi faire danser n’importe qui. S-Crew, 1995, l’Entourage, puis en solo sous le nom de Nekfeu (le fennec), Ken Samaras a plusieurs vies artistiques à son actif à seulement 29 ans. Trois ans après son précédent album (Cyborg), il revient avec un nouvel opus intitulé Les Étoiles Vagabondes, bande originale du film du même nom. Ce fan de Tupac aimerait bien se tourner vers le septième art. Mais c’est encore derrière un micro qu’il est aujourd’hui le plus convaincant.

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TEXTE NICOLAS DAMBRE



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CAS PARTICULIER

DIE ANTWOORD

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RÉPONSE TRASH

Originaire du Cap, Die Antwoord (« la réponse » en Afrikaans) est un groupe de hip-hop rave sud-africain. Composé de Ninja, Yolandi Visser et God, le trio mise sur des morceaux bercés par la culture « zef », un terme de l’argot africain qui décrit un style de vie contemporain et trash. Le groupe joue pas mal sur la provoc pour briser les codes. UNE LONGUE CARRIÈRE Ninja et Yolandi Visser

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Cela fait plus de dix ans que le trio a fait ses débuts sur la scène musicale. Die Antwoord s’est formé en 2008 et a sorti son premier album, $O$, en octobre de la même année. Distribué par Interscope Records, l'opus a tout de suite rencontré un large public autant séduit par les morceaux (tendance hip-hop) que par son look bien barré. Ensemble à la scène comme à la ville, le couple est la partie la plus visible du trio. Si le look des membres du groupe, et leur posture radicale, sont ce qui saute aux yeux en premier, on est assez frappé par le timbre de voix de Yolandi Visser, litéralement remarquable, une sorte de voix d’enfant émise par une blonde trentenaire sans - aucune - barrière mentale. Un peu comme si votre petite sœur de quatre ans avait prêté sa voix à un groupe de hip-hop trash

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CAS PARTICULIER

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1_Yolandi Visser et Ninja lors d’un photoshoot 2_Yolandi Visser et Ninja représentent le trio 3_Extrait du clip « Ugly Boy » 4_ Couverture de l’album $O$ sorti en 2008

BIENTÔT LA FIN DU GROUPE ?

Au dèla de l’image barrée, qui n’a pas de frontières, le groupe revendique plutôt ses origines  : beaucoup de ses mélodies rappellent certaines musiques traditionnelles sud-africaines et les paroles de ses morceaux sont écrites en anglais, mais aussi en afrikaans et en xhosa, une langue tonale d’Afrique australe.

Depuis leurs débuts, les membres de Die Antwoord ont annoncé qu'ils ne sortiront pas plus de 5 albums ensemble. Le groupe en a déjà réalisé pas moins de 4 : $O$, puis Ten$ion en 2012, qui est de loin leur plus gros succès, Donker Mag en 2014 et pour finir The book of Zef, leur dernier opus sorti en 2017. Le groupe a annoncé que cet album serait vraissemblablement son dernier tout en précisant que ses membres ne se sépareraient pas tout de suite. Pour l'instant, Ninja, Yolandi Visser et God continuent de travailler ensemble et de tourner dans les festivals. Ils débuteront notamment une grande tournée américaine à l’automne 2019 : pas moins de 18 villes, de New York à Portland, en passant par Los Angeles, seront sur le chemin du « House of Zef Tour ». Vous pourrez aussi retrouver Die Antwoord à Paris pour 2 concerts exceptionnels les 21 et 22 juin prochain après bien sûr, leur passage à La Magnifique Society le 14 juin.

Des thèmatiques pas si simplistes

Si les thèmes abordés dans les morceaux sont la plupart du temps assez classiques, ils se révèlent parfois plus complexes. Le groupe peut notamment évoquer la dépression, l'oppression sociale, voir la circoncision comme dans Evil Boy. Ce single dénonce en effet le rituel de circoncision largement pratiqué dans la communauté Xhosa. 5_

© DR

Leurs origines sud-africaines

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TEXTE ANNE AUMONT


hermannandfischer hermann & fischer

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4 rue Chabaud . reims . 03 26 50 17 08

ng ter ier p s o e C d s o C s u e e r j p u o e d m s ê e m l i g è o r s t n a t s e r oserrien r de

hermann and Fischer + Hair Studio

é t i r ula

n i s a s r e t v i n t e l Cu inv s i a m a j o e r n p s e s r les e é r C r e g r n a n h e C e r d n o e r p sur r i a ’ l


© SYLVÈRE HIEULLE

LE DJ MASQUÉ VLADIMIR CAUCHEMAR EST PARTI EN CORÉE DU SUD ET AU JAPON, SCELLANT UNE AMITIÉ CHAMPENO-ASIATIQUE FORTE EN MATIÈRE DE MUSIQUE.

TEXTE NICOLAS DAMBRE

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SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ

CAUCHEMAR EN ASIE

© KEVIN MILLET

« On a voulu l’envoyer en Asie pour qu’il y trouve du calme et de la quiétude, mais il est revenu en France ! » lâche Christian Allex, le programmateur de la Magnifique Society, en blaguant. Mais qu’est allé faire Vladimir Cauchemar en Corée du Sud puis au Japon ? Ses comptes Facebook et Instagram le montrent dans une cabine téléphonique ou en discussion avec des policiers japonais. Toujours masqué de sa tête de mort, il pose avec les rappeurs Caballero, JeanJass et Todiefor, également du voyage, début mai. « Il y a la Magnifique, c’est-à-dire la vitrine, et la Society, la communauté, plein de gens que l’équipe du festival rencontre. Des artistes collaborent, d’autres viennent à la Magnifique Society. Nous créons des ponts et des réseaux avec le Japon et maintenant avec la Corée du Sud. Tokyo fait fantasmer tous les artistes. » explique Christian. L’an dernier, Orelsan était parti au Japon se faire connaître et nouer contact avec des artistes et des professionnels de la musique.

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AMBASSADE

JAPAN CONNEXION

Vladimir Cauchemar a d’abord posé ses valises au pays du matin calme, le réveillant à coups de beats techno et de flûte à bec déchaînée. Le club Soap de Séoul accueille régulièrement des artistes français. Récemment, Vitalic, Boston Bun ou Yuksek s’y sont produits. Autant dire que c’est un peu l’ambassade de la French touch en Corée du Sud. Vladimir Cauchemar y a joué le 5 mai aux côtés de Cas et BRLLNT (ce dernier est à découvrir le 14 juin à Reims). Le boss du Festival Zandari, à Séoul, a noué des contacts avec l’équipe de la Magnifique Society. Après Cléa Vincent et plusieurs artistes frenchies en 2018, Vladimir Cauchemar et d’autres devraient honorer ce rendez-vous en Corée à l’automne. La Magnifique Society rend l’invitation au festival et à des artistes coréens, comme elle le fait depuis sa première édition avec le Japon. « Nous avons créé un réseau entre l’Asie et Reims, un public se développe là-bas pour les artistes français et des artistes du Japon et de Corée viennent ici rencontrer le public. » se félicite Christian.

Au Japon, Vladimir Cauchemar était connu avant d’y poser le pied. Une célèbre émission de télévision avait flashé sur ses origines, supposées russes, et sur sa musique electro-médiévale. Les deux présentatrices ont tourné une séquence en Sibérie sur les traces de Vladimir Cauchemar au son du « Aulos » qui l’a fait connaître… avec la réalisatrice franco-japonaise du clip, Alice Kunisue. La connection avec le Japon a donc été renforcée avant même que le DJ au sourire mortel ne pose les pieds sur le tarmac de l’aéroport de Haneda. Sur place, des relations virtuelles sont devenues bien réelles. Grâce au réseau de la Magnifique Society —notamment avec son homologue du festival Summer Sonic— Vlad avait travaillé avec trois artistes du cru via Internet. Trois productions ultra secrètes dont les clips ont été tournés en mode DIY dans les rues de Tokyo. La musique et les vidéos devraient sortir sous peu, attendues des deux côté de la planète.

TWITTER.COM/VLADCAUCHEMAR FAC E B O O K . C O M / V L A D I M I R C A U C H E M A R I N S TA G R A M . C O M / V L A D I M I R C A U C H E M A R


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ICI L’AFRIQUE

NYEGE NYEGE FESTIVAL

UNE CONNEXION ENTRE REIMS ET KAMPALA La Magnifique Society pourrait débarquer en Ouganda et le Nyege Nyege Festival se poser à Reims.

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a scène trap de Kigali, le rock metal de Nairobi ou le rap kalindula de Lubumbashi… l’Afrique est un continent musical encore largement inconnu aux oreilles des Occidentaux. À part l’afro-beat nigérian, le reggae ivoirien ou la house sud-africaine, que connaît-on des sons d’aujourd’hui en Afrique ? Pour plonger dans le grand bain des musiques africaines d’aujourd’hui, direction l’Ouganda, aux sources du Nil, à Jinja, à l’est de Kampala. Depuis 2015, le Nyege Nyege Festival s’y déroule début septembre durant trois jours de musique, 24 heures sur 24, au milieu d’un village vacances situé dans un parc botanique. Tous les genres s’y côtoient : rap, house, kuduro, juke, afro-beat… Près de 10 000 personnes de toutes origines dansent au son de l’une des sept scènes. Pas de têtes d’affiche, mais près de 200 artistes pour l’essentiel d’Afrique de l’Est.

L’AFRIQUE À REIMS

UNDERGROUND AFRICAIN

À l’origine de ce festival improbable, deux globe-trotters expatriés, Arlen Dilsizian et Derek Debru. Les deux travaillent dans une école de cinéma de Kampala, la capitale de l’Ouganda. En 2013, ils organisaient des jams et des concerts après des projections de films alternatifs dans des bars de la ville. La villa qui héberge des réalisateurs venus donner des cours à l’école de cinéma accueille bientôt des musiciens de passage, un studio d’enregistrement est créé. Ils montent des soirées un peu partout dans le pays, avant une grosse fête à Jinja en 2015 durant trois jours. Le Nyege Nyege Festival est né. Derek nous explique : « En Ouganda, Nyege Nyege ça signifie une irrésistible envie de danser. On a organisé ce festival car on rencontrait beaucoup d’artistes mais ne trouvait pas le son qu’on voulait écouter. La diversité musicale est très prononcée en Ouganda car il y a beaucoup de tribus, de langues et d’instruments différents. Nous programmons l’underground est-africain, pas des artistes en fonction de leur nombre de likes. Notre but est de surprendre le public. » Les musiques électroniques sont présentes en force, mais pas la techno 4/4, guère populaire en Afrique.

Une artiste fera cette année le voyage d’Ouganda à la Magnifique Society à Reims : Kampire, une DJ à la sélection éclectique mais électronique. Le festival champenois aimerait construire des ponts vers l’Afrique de l’Est, comme il l’a fait vers l’Asie du Sud Est. Cette année, la programmation africaine est presque aussi importante que celle en provenance du Japon ou de Corée du Sud : outre l’Ougandaise Kampire, on verra la Kényane Muthoni Drummer Queen, les Sud-africains Mozi et Sho Majozi (on pourrait rajouter Die Antwoort). Le programmateur de la Magnifique Society, Christian Allex, confie : « On espère bien officialiser un partenariat avec le Nyege Nyege Festival et faire venir des artistes à partir de 2020 à Reims. Et la Magnifique Society pourrait débarquer en Ouganda ! » En attendant de voir les artistes du Nyege Nyege sur scène, on peut en découvrir quelques uns en streaming grâce au label monté par Derek et Arlen, Nyege Nyege Tapes. Par exemple : Disco Vumbi (Kenya), Otim Alpha ou Sisso (Ouganda). Des artistes qui ne restent pas cantonnés à leur pays, mais qui tournent en Afrique et au-delà du continent. Le festival est désormais repéré par des confrères français, britanniques ou américains qui viennent y découvrir les dernières sensations musicales. Les Nuits Sonores, les Transmusicales ou le Bon Air y ont déniché des artistes prêts à rafraîchir nos oreilles.

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N Y E G E N Y E G E TA P E S . B A N D C A M P. C O M

TEXTE NICOLAS DAMBRE


Ville de Reims - Direction de la communication

CRÉER

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DÉCOUVRIR l

VIBRER


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« NE PANIQUEZ PAS !  » SÉQUENCE SYNTH-PUNK

Ne vous méprenez pas, DTSQ ne vous propose pas de K-Pop acidulée et formatée, mais du synth-punk psychédélique complètement déjanté, qui s’exprime sans artifices. Plus qu’un concert, un Live de DTSQ est une expérience. À vivre le jeudi 13 juin au Club Trotter de la Magnifique Society.

Bien que la Corée du Sud soit plutôt connue pour sa culture K-Pop et ses idoles surlookées, elle abrite une riche scène underground dont DTSQ est un de ses éminents acteurs. Créé en 2013, le groupe se compose de Suhyun Kim (auteur-compositeur, chant et guitare), Joonsub Lee (chant, guitare, synthé, design et vidéo), Soonpyung Park (chant et batterie) et Chanyoung Han (basse et synthé). Suhyun a connu Joonsub au lycée et Soonpyung lors de son service militaire. DTSQ signifie Delta Sequence : « nous écoutions l'album Delta Machine de Dépêche Mode et avons pensé que le mot Delta était parfait pour un nom de groupe. Nom, auquel nous avons ajouté le mot Sequence car la combinaison était idéale pour nous. Ensuite, nous avons découvert que Delta Sequence était également un terme lié aux mathématiques de haut niveau, plus précisément à l’aérospatiale. Et puis, comme c’est un peu difficile pour les gens de prononcer et de mémoriser le nom complet, nous l'avons abrégé en DTSQ ». DTSQ fait partie de ces groupes qui proposent une musique peu ordinaire et composite, qui est ici le fruit d’un cocktail subtil de plusieurs genres tels que le blues, le punk, l’électronique, le psychédélique, le jazz et la pop. C’est fin 2017 qu’est édité le premier album de DTSQ Neon-Coloured Milky Way, disque sorti en vinyle en 2019, comme pour inaugurer la nouvelle tournée européenne du groupe. Les chansons de DTSQ sont créées par Suhyun dans le temple imaginaire du groupe, au milieu de volutes de fumée d’encens. La musique proposée par les quatre de Séoul a évolué depuis les débuts du groupe, influencée par l’écoute de psych-rock, de synth-punk et de musiques expérimentales : « Il existe une sorte de musique où des sons inattendus apparaissent dans des endroits inattendus. Nous aimons ce genre de musique. Notre musique est parfois étrange. Ne paniquez pas ! Peu importe la musique que nous jouons, il faut juste l’écouter et profiter ». Pour aller encore plus loin sur des terres inexplorées, le groupe aimerait jouer de la musique très longtemps comme AC / DC, essayer le jazz, le groove hip-hop et l’ambient, et pourquoi pas faire un Live dans une station spatiale près de Jupiter. Vaste programme… TWITTER.COM/WEAREDTSQ W W W. FA C E B O O K . C O M / W E A R E D T S Q

DTSQ W W W. I N S TA G R A M . C O M / W E A R E D T S Q / SOUNDCLOUD.COM/WEAREDTSQ

W W W .Y O U T U B E . C O M / C H A N N E L / U C W A 9 . . .

TEXTE ALEXIS JAMA-BIERI


MUTHONI DRUMMER QUEEN


NAIROBI URBAN QUEEN

Depuis son premier single «Cool Waters», Muthoni Drummer Queen a sorti plusieurs albums engagés dans lesquels elle présente ses multiples réflexions sur la société kényane et a illustré de sa musique la Bande Originale de Rafiki, film de la nouvelle vague du cinéma africain réalisé par Wanuri Kahiu. Voguant avec une aisance jubilatoire du hip hop au dancehall, de la rétro-soul au future R&B, la reine de la scène urbaine de Nairobi incarne une fusion débridée d’éléments musicaux au son aussi libre qu’exaltant.

© MDQ ARTWORKS

Muthoni Drummer Queen, c’est l’histoire d’un trio : deux producteurs suisses, GR! et Hook, et une rappeuse percussionniste kényane, Muthoni Ndonga, qui se rencontrent en 2013. La passion du hip-hop va les souder. Public Enemy, IAM, Missy Elliott et Lil’ Kim figurent en bonnes places dans leur Panthéon musical. Derrière le projet Muthoni Drummer Queen, il y a une conscience de classe, des racines, une question de genre, un engagement fort : « Je soutiens fermement l’idée du progrès social et de l’égalité pour les femmes », et une musique aux bases classiques mais novatrice composée de Beats, de structure groove, de boucles acides et de scansions rap oldschool, soutenus par une voix tour à tour éraillée et de velours. Muthoni se lance jeune dans la musique : « j’ai écrit ma première chanson à l’âge de onze ans, mais c’est seulement en 2004 que j’ai décidé de devenir musicienne, d’écrire de la musique et de me produire en concert ».


« JE SOUTIENS FERMEMENT L'IDÉE DU PROGRÈS SOCIAL ET DE L’ÉGALITÉ POUR LES FEMMES »

NAIROBI URBAN QUEEN

C’est depuis 2009 que Muthoni arbore fièrement son pseudo : « Je faisais de la batterie lors d’un concert à Zanzibar. Sous un cliché de moi pris par un photographe, j’ai inscrit ’’Muthoni Drummer Queen’’ - Muthoni la reine de la batterie - et mes amis ont pensé que c’était cool. J’ai alors adopté définitivement ce nom un an plus tard ». Le trio se met très vite au travail, creuse les percussions et les textures pour bâtir un univers protéiforme. Plusieurs disques voient alors le jour, conçus d’une manière parfois chaotique, mais toujours très pro : « J’écris à la manière d’un réalisateur qui voudrait faire un script » indique Muthoni. Le travail de studio se fait en mode commando, en sessions de plusieurs heures : « GR ! et Hook proposent une palette de beats et on sélectionne ceux qui nous plaisent, puis la voix et les lyrics sont mélangés aux instrus ». Très remarquée lors de ses tournées, Muthoni enchaine les festivals, et passe même sur la scène mythique du Montreux Jazz Festival. Elle foulera la scène du Club Trotter à la Magnifique society, le samedi 15 Juin.

FAC E B O O K @ M U T H O N I D R U M M E R Q U E E N

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© MDQ ARTWORKS

NAIROBI URBAN QUEEN

29 TEXTE ALEXIS JAMA-BIERI



PRESQUE TOUTE L’ASIE À LA MAGNIFIQUE

FOCUS SUR

LE JAPON ET LA CORÉE

POUR LA LMS 2019

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La Magnifique nous embarque dans son exploration de l’Asie avec une année particulièrement riche en pépites japonaises et – c’est nouveau – coréennes.

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Depuis 2017, la Magnifique Society fait le choix de programmer des artistes japonais. Cette année, La Magnifique enfonce le clou en ouvrant ses portes à des musiciens de la scène coréenne. Pas moins de 12 artistes seront présents au cours du week-end. Côté Japon, on retrouvera notamment la DJ et productrice Yonyon, la rappeuse Miyachi, le chanteur Yahyel mais aussi Taichi Mukai avec sa touche de jazz. Pour la Corée, on peut noter la présence de Balming Tiger, qui marie Kpop et Khiphop, ou celle du duo électronique XXX. En marge de cette programmation musicale, deux espaces sont à découvrir : le « Tokyo Space Odd » ET le « Séoul Space Odd ». DES ESPACES IMMERSIFS

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TEXTE ANNE AUMONT

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C’est en collaborant étroitement avec Creativeman, une structure notamment dédiée à la promotion de la musique japonaise à travers le monde, que la Magnifique Society a pu mettre en place ces espaces : jeux d’arcade, rétro-gaming, dancefloor dédié, projection de pubs et de films... « Il y aura un côté très rétro. » explique Yoko Yamada, la directrice de creativeman. « Les activités seront simples et faciles d’accès. L’espace est ouvert à tout le monde, aux plus jeunes tout comme aux plus âgés. » Tout est fait pour plonger les spectateurs au cœur du Japon et de la Corée, et notamment grâce aux décors immersifs des deux espaces.


VINCENT RAHIR UN

ÉCO-DESIGNER MAGNIFIQUE SOCIETY

SUR LA

Le jeune diplômé de l’Esad a conçu le design de l’espace Green room, dédié à la rencontre et à la convivialité sur le festival.

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MAGNIFIQUE ÉCO DESIGN

C

ela fait quatre ans à peine qu’il a débuté son activité. Installé à Try, près de Dormans, où il a son atelier, Vincent Rahir est diplômé de l’ESAD (Ecole supérieure d’art et de design) de Reims, promotion 2015. Designer, ou plus exactement écodesigner par sensibilité pour l’environnement, il a commencé tous azimuts à nouer des collaborations avec des univers très différents, parfois étonnants, comme lorsqu’il a créé la première prothèse de main, imprimée 3D, conçue à partir de gobelets recyclés. Un projet très abouti qui a permis de diviser par dix le coût de fabrication d’une main artificielle et qui est aujourd’hui pris très au sérieux par l’industrie médicale. Sa première collaboration avec un festival, c’était l’année passée au Cabaret Vert. « Je devais travailler avec des matériaux locaux ou recyclables, avec pour mission d’amener le festivalier, même le plus fêtard, à trier ses déchets de manière ludique pendant toute la durée du festival », explique-t-il. C’est ainsi qu’est née l’opération « One, two, tri », avec ses poubelles en bois, ses cendriers où chaque mégot permettait de voter… Cette année, pour la Magnifique society, il est chargé d’élaborer le design de la Green room, un nouvel espace entièrement dédié à la convivialité et à la rencontre sur le festival. « J’ai présenté un projet, un budget et je me suis vu confier ce projet. Cela me fait vraiment plaisir de collaborer avec ce festival ». Il s’en félicite : « C’est mon premier gros projet à Reims ». Pour cet espace d’échange, cet endroit où les festivaliers pourront se retrouver et se rencontrer, Vincent Rahir a pensé un espace très singulier : « Mon point de départ, c’est de dire que l’on est au tout début de l’été, ou presque, dans un parc, et que l’atmosphère qui se dégage de tout cela est un peu celle des vacances avant l’heure.


MAGNIFIQUE ÉCO DESIGN


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MAGNIFIQUE ÉCO DESIGN

J’ai donc proposé un espace composé de petites caravanes, comme un camping chaleureux et accueillant, avec ses lampions. Ce sera un endroit de bien-être, celui où l’on peut se poser pendant le festival ». Et pour favoriser les échanges, de petits détails qui rendront les lieux vivants, comme cette caravane équipée d’un mur d’expression à la craie. « J’imagine très bien que des personnes qui ne se connaissent pas s’y rencontrent, aient envie de discuter, d’échanger des idées, souligne le natif d’Epernay. Tout a été pensé pour rendre possible cette rencontre ». Vincent Rahir aura pensé le projet, l’aura ensuite dessiné, aura imaginé son eco-conception et géré son montage au Parc de Champagne. À Try, il dispose d’un atelier de prototypage complet, incluant imprimante 3D dont il enseigne aujourd’hui l’utilisation - un

D’autres projets de Vincent Rahir à retrouver sur

atelier métal, un atelier bois, différents lieux de construction… « Ce qui m’a plu avec le projet de la Magnifique Society, se souvient-il, c’est la grande liberté que l’on m’a donnée. J’avais cette demande d’un espace de convivialité, quelques éléments à construire avec la définition de leur emprise au sol, mais c’est tout. Pour le reste, on m’a vraiment fait confiance sur le projet que j’allais imaginer  ». Vincent Rahir a encore beaucoup d’autres projets, à Reims ou ailleurs, mais pour le moment, il ne préfère rien en dire… Sa polyvalence lui permet de rêver toutes sortes de réalisations, de la pièce unique au projet industriel. Sur son site Internet, il a mis en exergue cette citation du grand savant Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Comme une profession de foi pour l’éco-designer.

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1, 2 & 3_Projet Recyc’lab 4_Projet Phare de Verzenay

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TEXTE CYRILLE PLANSON


Une visite pétillante L’écomusée de la vigne La montée au Phare L’espace boutique et dégustation* Le jardin panoramique

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LA PASSION DÉVORANTE LA PLAQUE DU TOURNANTE DISQUAIRE Passionnés par l’objet disque, surtout vinyle, deux carolomacériens ont fait le pari de rouvrir une boutique de disquaire dans leur ville. Ils sont présents sur la Magnifique Society cette année.

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LE DISQUAIRE EST DANS LA PLAQUE

oici un peu plus de trois ans, Simon Hubeau et David Raymond reprenaient les locaux de l’ancien bar-tabac du Stade, avenue du PetitBois pour y installer La Plaque tournante. Un projet un peu fou pour ces deux passionnés de musique qui faisaient le pari de réinstaller une activité de disquaire à Charleville-Mézières, presque dix ans après la fermeture de la dernière boutique dédiée au disque. « Nous sommes deux fous de musique et en particulier du support, le disque, surtout si c’est un vinyle, explique Simon Hubeau. On était vraiment frustrés de devoir aller sur Internet ou loin de Charleville pour trouver ce que nous cherchions. C’est aussi un peu pour ça que l’on a ouvert la boutique ». Issu du milieu associatif, les deux jeunes hommes voient ici un acte militant. La Plaque tournante est ouverte le vendredi et le samedi et les deux conservent un « job alimentaire ». Simon Hubeau est secrétaire et travaille au bureau en semaine, tandis que son complice réalise des dessins sur plan. Ils prennent le risque de créer une société, dont ils sont gérants non salariés. « Sans étude de marché, précise Simon Hubeau. Juste avec l’envie. On ne savait pas trop qui allait fréquenter La Plaque tournante ». Si les deux disquaires pensaient croiser « plutôt un public de quinquas et de sexagénaires, des collectionneurs », ils se rendent vite compte que la boutique est aussi très fréquentée par des quadras, fans de la musique des années 1990 et même des beaucoup plus jeunes, âgés de 18 à 25 ans. « On ne s’y attendait pas du tout. Et on n’imaginait pas qu’ils seraient aussi curieux. On en voit parfois venir acheter l’album d’Angèle ou de Roméo Elvis, tout en repartant en plus avec un disque de John Lennon ». Une agréable surprise pour ceux qui se définissent comme des généralistes, même si leurs goûts personnels les font plus se tourner vers le rock, notamment le rock indé des années 1990 ou le punk des années 1980. Le fond de la boutique se compose beaucoup de disques neufs, de rééditions, mais aussi de « petites raretés » et de disques de collection. « Il nous arrive parfois de croiser des personnes qui viennent pour une édition particulière, une pochette, un pressage. En réalité, ils nous apprennent beaucoup sur l’histoire du disque », sourit Simon Hubeau. Pour se rendre plus visible, les deux jeunes gens s’appuient sur leur passé associatif, activent leurs réseaux et tentent d’être présents sur quelques festivals. Ce sera la première fois sur la Magnifique society, cette année, la seconde sur le Cabaret vert, avec à chaque fois une sélection de disques « en écho avec la programmation, les courants musicaux qui y sont présentés et l’actu du moment. Après, c’est certains que nous n’irons pas à l’Ardenn’Rock festival, à l’identité très rock, avec nos bacs de reggae ou de hip hop ! ». S’ils ne parviennent pas encore à dégager un salaire, avec leur boutique ouverte les vendredis et samedis, ils sont néanmoins épaulés par un ami, Florian Zucchi, qui vient mettre la main à la pâte, au quotidien ou lors des événements, show-cases, DJ sets et démos organisés à la boutique, malgré l’exiguïté des lieux. En vrai passionné, Simon Hubeau reste à l’affût de la production du moment, du « bel objet ». Pour lui, les plus belles pochettes ont été signées par Gainsbourg, (« L’Homme à la tête de chou, et sa sculpture sur la pochette »), les Australiens de King Gizzard & the Lizard Wizard (« pour l’album 12 Bar Bruise et son magnifique lézard ») et, enfin, The Wolf under the moon. Le pop-up en édition limitée du groupe rémois est définitivement inscrit au Panthéon discographique de Simon Hubeau. Passez les voir, Simon et ses complices auront autant de pochettes à vous faire découvrir que d’histoires à vous raconter.

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TEXTE CYRILLE PLANSON


LA MAGNIFIQUE EN VINYLE

LE VINYLE DE LA LMS 19 Cette année, la Magnifique sort son premier 45 tours. Une belle collaboration avec Green Room, dispo sur le site (mais aussi lors de concours organisés dans les semaines à venir). Sur les deux faces de la galette, des artistes faisant partis du Line-up du festival, mais pas mal de musiciens japonais. Comme le souligne Louis Tanchou, un membre de Green Room : « On a orienté la tracklist sur les titres des artistes japonais. Tout comme le fait déjà La Magnifique Society, on a souhaité accompagner cette mise en avant. » Sont donc mis à l’honneur, des artistes encore peu connus en France en lieu et place des têtes d’affiche que les festivaliers connaissent déjà. 300 VINYLES... GRATUITS

« Le vinyle est totalement gratuit. On souhaite avant tout en faire profiter les festivaliers. », explique Louis Tanchou. Les spectateurs pourront l’obtenir sur place mais Green Room a également l’intention d’organiser un concours pour faire gagner des exemplaires à leurs followers sur leurs réseaux sociaux.

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* P OUR LE S STRUCTURE S CULTURELLE S RÉMOISE S



CAUCHEMAR VIRAL

BIG BUZZ THEORY Vladimir Cauchemar est sur toutes les têtes. Avec le récent filtre Snapchat crée à son effigie, le DJ labélisé Ed Banger se démultiplie à l’infini et chacun peut en prendre les traits, ou tout du moins celui de son crâne totem. Un engouement suivi par plus de deux millions de personnes, dont on a voulu connaître la genèse. Après le succès de son titre Aulos, Vladimir Cauchemar est revenu sur le devant de la web scène avec la sortie de son nouvel opus (G)rave, le 26 avril dernier. Un retour en deux temps, où le clip a su faire parler de lui bien avant sa diffusion. Un mois plus tôt, l’artiste publiait sur sa chaîne YouTube et sur Instagram une annonce aux allures d’Anonymous où il révélait l’existence d’une lens Snapchat reproduisant son masque en 3D. Une minute montre en main, format smartphone, face caméra et costume à l’appui, il nous explique en personne de sa voix robotique, sous laquelle résonne un accent russe, comment se saisir de ce filtre via un site internet dédié, et surtout, bonus de fin, comment celui-ci peut nous permettre d’apparaître dans son clip à venir. Le résultat parle de lui-même, des milliers d’utilisateurs se prêtent au jeu, se mettent en scène et inondent les réseaux sociaux au-delà de Snapchat avec comme signe de ralliement le hashtag #cauchemararmy. Quatre semaines plus tard, on peut voir les heureux sélectionnés partager l’écran avec Vladimir Cauchemar avec le clip (G)rave. Une opération digitale bien ficelée, mais dont le clip n’était en fait qu’une extension, une partie seulement d’une vision plus globale pensée en amont.

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TEXTE MARIE-CHARLOTTE BURAT


LA GRAAL S’APPELLE VIRAL

À l’origine de ce projet, trois passionnés : Étienne Lamotte planneur stratégique digital, Olivier Destenay développeur et Maynard Lumembo concepteur rédacteur. Trois anciens collègues, devenus bon amis, et désormais bons associés. Ensemble, ils ont pour ambition de déconstruire les codes des agences médias classiques, de continuer à faire le métier qu’ils aiment, mais comme ils l’aiment. Pour cela un seul mot d’ordre prévaut, la créativité. Une injonction qui donne le ton et s’affiche d’emblée par le nom de leur agence (Re)Creatives, une « agence de création récréative » comme ils la nomment, rappelant que la communication doit avant tout être un terrain de jeu. L’artiste prend alors ici le statut de marque, mais avec les problématiques propres à son univers. Si le profil de Vladimir Cauchemar a attiré l’attention de nos créatifs, au sens large, c’est parce qu’il incarne un cas d’étude particulièrement présent sur la scène musicale, celui de l’artiste qui s’efface au détriment de son œuvre. Alors que le nom de Vladimir Cauchemar n’est pas encore pleinement assimilé à un visage, il est presque impossible d’être passé à côté de son morceau Aulos (8 500 000 vues), véritable hypnose techno-

médiévale. Pour pallier ce phénomène, la solution réside dans la communauté et sa force de frappe. C’est là tout le nerf de la guerre, fédérer un ensemble de fans et d’utilisateurs autour du profil de l’artiste, afin d’étendre sa notoriété au-delà de sa création. Ainsi est née la #cauchemararmy, un hashtag véritable cri de ralliement autour d’un concept qui rassemble tout en s’inscrivant dans le temps, réactivable et déclinable. L’idée du filtre Snapchat est ensuite venue nourrir le projet, suivant la tendance, et offre à la fois des facilités techniques (chacun peut réaliser sa propre lens contrairement à Instagram) et un cœur de cible ajusté (de 16 à 27 ans). En soumettant leur projet à l’équipe de Vladimir Cauchemar, les trois associés ont ainsi eu le calendrier de leur côté, pouvant décliner leur concept au clip. Une opération à moindre coût, sans achat média qui a touché plus de 2,5 millions de personnes une performance qui n’est possible aujourd’hui qu’en atteignant l’état viral. Le chemin de la #cauchemararmy est donc loin d’être fini, ne demandant qu’à grandir pour mieux resurgir à la prochaine occasion. Une communauté de l’action, de la création, détentrice du buzz.

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