Miles N°12 - FR by Produpress

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‘PLUSIEURS FOIS PAR SEMAINE’ L’ISBR a récemment publié les résultats d’une enquête intéressante, menée auprès d’un échantillon représentatif de 2.100 Belges, à propos de leur comportement au volant. Certaines données donnent à réfléchir. Ainsi, nous nous sentons moyennement en sécurité dans la circulation (4,75 sur 9 / 9 = très insécurisé). Nous sommes conscients que la vitesse est la plus grande cause d’insécurité (plus de la moitié des interrogés désignent une vitesse excessive comme la cause n°1), mais 26,6 pour cent d’hommes et 12,4 pour cent de femmes admettent néanmoins rouler trop vite plusieurs fois par semaine. D’où nous vient ce penchant pour la vitesse ? Miles a cherché la réponse pour vous (p 46). Il semblerait qu’il s’agisse d’un phénomène de tous les temps. On s’accorde à dire que le sport automobile est né en 1894 lorsque quelques pionniers décidèrent de faire la course de Paris à Rouan au volant de leurs voitures primitives. Le gagnant de l’épreuve avait alors réalisé une vitesse moyenne de 19 km/h… La fascination pour la vitesse semble donc ancrée dans nos gènes depuis longtemps. Même si elle peut parfois engendrer des accidents tragiques, cette vitesse s’est désormais immiscée dans tous les secteurs de la société. En art par exemple, comme en témoigne l’œuvre de l’artiste belge Koen van den Broek (p 68). L’industrie automobile est par ailleurs devenue tout aussi indissociable du design. Des fabricants de mobilier livrent aujourd’hui des intérieurs en cuir très élégants pour des voitures (p 42) tandis que des constructeurs automobiles tendent des perches aux créateurs de mobilier (p 12). Un monde passionnant donc, dont Miles vous fait, ce mois-ci, un état des lieux. Bonne lecture ! Karolien Van Cauwelaert

Photo cover: Bradley Wiggins © Fred Perry

Miles n°12 Une production de ProduPress SCA, Av. Général Dumonceau 56 1190 Bruxelles Tél. 02/333.32.60 Fax 02/333.32.10 Editeur responsable Alain Devos Av. Général Dumonceau 56 1190 Bruxelles

Rédacteur en chef Karolien Van Cauwelaert Coordinateur général Alain Devos Secrétariat de rédaction Jean-Paul Adam & Olivier Maloteaux Rédaction et collaborateurs C. Bafort, I. De Feijter, P. Desalle, T. Demeulemeester, H. Dierckx, S. Duval, Anja Giegas, A. Goyvaerts,

B. Lenaerts, R. Smith, D. Stefens, S. Vanmaercke, L. Van Waesberge, T. Verhelle, M. Verlinden, B. Voets & V. Windels Photographes S. Berger, B. Claessens, L. De Mol, J. Rogiers, M. Schnabel & G. Williams Lay-out Bert Baekelandt & Flo Donnet Scanning et production Geoffroy Libert

Chef de production Alain Sevenne Directeur marketing Michel Mabille - MMAB Marketing Manager John Jeanquart Directeur commercial Michel Mabille - MMAB Service publicité Bernard De Ridder

(bderidder@produpress.be Tél. 02/333.47.01) Myriam Merckx (mm@produpress.be Tél. 02/333.32.16) Comptabilité Patricia Capron (pc@produpress.be Tél. 02/333.32.36) Accueil Carine Lievens (desk@produpress.be Tél. 02/333.32.60)

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Miles

)$,7(6ɐ9286 685&/$66(5 (1 35(0,80 &/$66

Passat Variant Premium Class à partir de 495 €/mois HTVA(1). Profitez au quotidien de l’espace et du confort de la Passat Variant Premium Class. Pour un véhicule de société, c’est plutôt dans la logique des choses. Profitez du plus grand espace intérieur de sa catégorie tout en bénéficiant d’une panoplie d’équipements. Montez vite à bord de la Passat Variant avec Pack Premium Class et venez juger de son confort par vous-même. Plus d’infos chez votre concessionnaire ou sur volkswagen.be

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(1) Volkswagen Passat Variant Comfortline 1.6 TDI BMT 105 ch équipé du pack Premium Class. Prix catalogue TVAC: € 37.398. Loyer TVAC: € 598,95/mois. Offre en Location Long Terme «Full Service» Volkswagen Finance calculée sur base de 60 mois et 100.000 km. Offre réservée aux professionnels. Sous réserve d’acceptation du dossier par D’Ieteren Lease s.a., Leuvensesteenweg 679, 3071 Kortenberg avec siège social à 1050 Bruxelles, rue du Mail 50. FSMA 20172 A. Prix au 01.04.2014 et valable jusqu’au 30.04.2014. Volkswagen Finance est une dénomination commerciale de D’Ieteren Lease s.a. et de Volkswagen D’Ieteren Finance s.a. Elke ongeoorloofde kopie is strikt verboden zonder voorafgaande schriftelijke toestemming van de nv Editions Automagazine.

www.volkswagen.be

/ǒ«TXLSHPHQW 3UHPLXP &ODVV FRPSUHQG QRWDPPHQW • Habillage des sièges en cuir

• Climatisation électronique

• Toit panoramique

• Système de navigation

• Peinture métallisée

• Park Pilot avant/arrière

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SOMMA MOMENT

08 Car Art

MOTEUR

MODE

Voyage nostalgique

Collections de printemps

La Ferrari de John Lennon

Shooting Mode

Hightech

12 Design

14 Mode

16 Soins

Dirk Vermeersch Des circuits au vignoble

Livres

Les Sapeurs

Haute Africa

Films

Bradley Wiggins

20 Musique

22 Montres

Modfather

Poltrona Frau Intérieurs en cuir de luxe

L’appel de la vitesse Pourquoi tant de hâte?

Miles

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IRE 12 N

MODELEURS

Habitat

La carte blanche de Michel Verlinden

La maison Unimog

Haltes culinaires 10 bistros et brasseries hors de l’autoroute

ON THE MOVE

Agenda

Vacances à vélo Roulez tranquille avec un vélo à assistance électrique

Luc Landuyt Sa carrière de designer auto

Koen van den Broek En visite dans son atelier

Les bons plans voyages Les adresses branchées à l’étranger

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Miles

MOMENT CAR ART

L’ART SUR ROUES

léchissez… et étirez… et penchez en avant… et tournez… Aviez-vous jamais imaginé que des voitures puissent êtres agiles de leur corps ? C’est en tout cas l’avis de Chris Labrooy. Les voitures font de l’aérobic dans l’œuvre de cet illustrateur britannique pour qui de grands bolides américains s’enlacent comme dans un accouplement. Parfois même, il fait planer les voitures dans l’espace en défiant les lois de la gravité. Pour lui, les voitures sont des sculptures. Elles restent cependant familières et reconnaissables. Ceci n’est ni une Opel, ni une BMW, ni une Citroën. Il s’agit sans nul doute d’un gros bac américain, un modèle pas trop pratique d’ailleurs. Les images de Labrooy sont non seulement bizar-

Miles publie une série d’œuvres d’art contemporaines consacrées à l’automobile. A commencé avec Auto Aerobics de Chris Labrooy. TEXTE: THIJS DEMEULEMEESTER

res, impossibles et surréalistes, elles sont aussi entièrement artificielles. Elles ne sont en fait qu’une série de uns et de zéros… Chris Labrooy est diplômé en product design du RCA de Londres. S’il est surtout connu aujourd’hui comme typographe 3D, c’est parce que, jeune diplômé, il ne pouvait financer ses premiers projets. Pour les visualiser, il les avait alors conçus en 3D sur son ordinateur. Il fut très vite mordu par la 3D et ses possibilités infinies. Et c’est ainsi qu’il a commencé à manipuler des objets de tous les jours, parmi lesquels des voitures. L’idée des Auto Aerobics lui est venue au cours d’une promenade hivernale dans Brooklyn, raconte-t-il. Il a élaboré le décor de manière numérique jusque dans les moindres détails.

Quelque part sur un arrière-plan, se trouvait une vielle Pontiac. Il l’a également manipulée : la penchant en avant, l’étirant, etc. pour la remettre là où elle été garée au départ dans le décor original de Brooklyn. Les créations de Labrooy ne sont malheureusement pas en production pour l’instant. Les constructeurs automobiles intéressés sont priés de se faire connaître… A côté de ses projets indépendants comme Auto Aerobics, il travaille aussi sur commande. Entre autres pour Xbox, Nike, le métro de Londres et des magazines. Il a notamment réalisé une couverture pour Times Magazine. Le design Museum de Londres a récemment exposé son travail. www.chrislabrooy.com

Miles

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MOMENT HIGH-TECH

ENFANT HIER, GEEK AUJOURD’HUI Elle offre de nouvelles possibilités en matière de confort ou de sécurité. Mais la technologie a un autre objectif: amuser les grands enfants que nous sommes devenus… TEXTE: PHILIPPE DESALLE

C’EST UN PEU FORT DE CAFÉ!

JE CONDUIS, DONC J’ENREGISTRE

Vous êtes pris dans les bouchons du matin? L’Handpresso Auto E.S.E. vous permet de vous offrir un petit expresso sans quitter votre véhicule.

C’est la dernière tendance pour les automobilistes branchés: via sa caméra grand-angle, le RoadEyesCams RecMini enregistre tout ce que vous voyez à travers votre pare-brise: la mauvaise conduite de l’autre conducteur, le piéton qui traverse sans regarder...

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AUTORADIO 2.0

±220 €

En exploitant la connexion 3G (ou 4G) de votre smartphone, le système Kenwood DNN9230DAB remplace le bon vieil autoradio par une plateforme d’accès à Internet. Elle vous permet d’écouter des stations de radio du monde entier et affiche sur son grand écran tactile votre statut Facebook, outre de nombreuses autres possibilités.

ROULEZ COMME VOUS VOULEZ A l’aide de votre iPhone ou d’un iPad, vous dirigez une voiture téléguidée sur ce circuit 2.0. Mais attention: avec le système Anki Drive, vos adversaires sont dotés d’une intelligence artificielle… www.anki.com

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LET THE SUNSHINE IN Il est disponible en couleurs «or jaune», «platine» ou «canon de fusil»: porté en broche ou sur un bracelet en cuir, le June de Netatmo est probablement le premier bijou connecté à mesurer l’exposition au soleil ±95 € et à alerter son utilisatrice pour qu’elle se protège mieux. http://tinyurl.com/ noja7mb

±200 €

DISCO, TENDRESSE…? Envie de créer une atmosphère particulière, que ce soit dans la chambre, le salon ou ailleurs? Changez la lumière! Le système Holî de MyFiveFive vous permet de jouer avec ses 17 ampoules à diodes pour passer d’une ambiance à l’autre. Il vous aidera aussi à vous réveiller en douceur. www.holimotion.com

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SPIELBERG, C’EST MOI Enfilez le brassard doté d’un minitranspondeur et, à distance, le système Soloshot 2 vous filmera en plein mouvement, que vous soyez en train de nager, de skier, de surfer… www.soloshot.com

CE N’EST PAS UNE VOITURE, MAIS… Cet engin roule, et parfois très vite. Et il utilise des sortes de pneus, qu’il convient d’adapter au revêtement du sol pour obtenir les meilleures performances. Dirigé à distance par smartphone, Sphero 2B vous aidera à retrouver l’esprit des courses de voitures de votre jeunesse. Lancement prévu pour l’automne.

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ÊTES-VOUS BIEN CÂBLÉ? Smartphone, lecteur MP3, tablette…: le Desktop MultiCharger de Leitz vous permet de recharger les batteries d’un maximum de 4 appareils en même temps. Le tout dans un système discret, disponible en blanc ou en noir.

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JE TOURNE? JE POUSSE!

NE CONFONDONS PAS Il y a smartphone Android et smartphone Android. Le Constellation de Vertu joue la carte du (grand) luxe avec des matériaux nobles et des services exclusifs. www.constellation. vertu.com

±8.000 €

ALLÔ? NON, MAIS, ALLÔ, QUOI!

Vous êtes amateur de vélo? Les gants Zackees Turn Signal Gloves pourraient vous assurer un supplément de sécurité en vous offrant davantage de visibilité. Vous allez tourner à gauche? De la main droite, pressez le bouton qui recouvre la gauche et un signal lumineux attirera l’attention des automobilistes qui vous suivent.

Pourquoi vous refroidir les mains? Si quelqu’un vous appelle, laissez votre GSM ou votre smartphone dans la poche ou au fond du sac: via Bluetooth, les gants Hi Call, disponibles en polyacrylonitrile ou en cuir, vous permettront de prendre l’appel. Ils intègrent un haut-parleur au bout du pouce et un micro à celui de l’auriculaire. http://tinyurl.com/qbf3zrg

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à partir de 50 €

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MOMENT DESIGN

DESIGN DAILY Les nouvelles les plus chaudes du monde du design? Elles sont ici. TEXTE: IRIS DE FEIJTER

DESIGNMARKT Les 29 et 30 mars se tiendra à nouveau, à l’ICC de Gand, le DesignMarkt: c’est l’endroit par excellence où trouver l’objet vintage (produits de consommation, objets d’intérieur…) qui vous ravira. Les organisateurs ont prévu une expo consacrée au design français. Il y aura aussi possibilité de faire expertiser des objets sur place (sur la base de photos). www.designmarkt.be

UNE VOITURE DANS VOTRE INTÉRIEUR Avec ce meuble portant le label du design italien Dialma Brown, mettez une voiture dans votre salon. Surréaliste! Avantage: c’est moins cher qu’une vraie voiture: 1.692 € seulement. www.dialmabrown.it

BEDLEY Le constructeur automobile Bentley lance une authentique ligne d’ameublement, dessinée par le styliste Carlo Colombo. Outre ce lit, la marque de Crewe propose des fauteuils, des sièges et des tables.

HIGH IN THE SKY

www.bentleymotors.com

KEEP IT SIMPLE

Ce taxi vous donne des ailes. Parfait pour survoler les inextricables embouteillages de la capitale anglaise. Le styliste britannique Dominic Wilcox a conçu cette voiture absurde pour les étalages de Selfridges à Londres, dans le cadre du «Selfridges Festival of Imagination». Malheureusement, l’engin n’est pas encore commercialisé…

Prenez votre douche autrement grâce à cette création de Nendo pour Axor. La pomme de douche 2-en-1 à lampe intégrée est entièrement plaquée or.

Des objets originaux, simples, inventifs et que l’on peut fabriquer soimême, voilà ce que Studio Simple, à Gand conçoit depuis 2007. La galerie design Valérie Traan à Anvers lui consacre une exposition du 13 mars au 3 mai.

www.hansgrohe.be

www.valerietraan.be

UNE DOUCHE PAS COMME LES AUTRES

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http://dominicwilcox.com

THIS SUCKS Ça possède quatre roues et un moteur, mais ce n’est pas une auto! Le musée du Design à Gand propose une expo consacrée au Dyson, le légendaire aspirateur sans sac. Du 29 mars au 7 juin au Design Museum de Gand. www.designmuseumgent.be

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uuto

ARCHITECTES POLYVALENTS L’expo “Mobilia 100 ans de design d’architectes belges” se tient à l’Atomium. Depuis 1900, de plus en plus d’architectes optent pour une approche créative totale et dessinent donc tout le projet, de la façade à la poignée de porte. L’expo passe en revue le travail de 30 architectes belges. www.atomium.be

UN PETIT QUELQUE CHOSE DE PLUS? More than a House vient d’ouvrir ses portes; il s’agit d’une galerie regorgeant d’objets d’art, de meubles et d’articles d’intérieur située en plein cœur d’Ixelles, au 190, rue Franz Merjay. Ouvert les lundis, jeudis et samedis ou sur rendez-vous. www.morethanahouse.be

CANDLELIGHT 2.0 Oubliez le cristal et les bougies. Ce lustre à lampes de Michael Anastassiades est prêt pour le XXIe siècle. A partir de 4.000 €. www.michaelanastassiades.com

DE PÈRE EN FILS Jasper Conran – fils du fondateur sir Terence Conran – est depuis peu à la tête de The Conran Shop. Dans la collection printemps, on trouve des créations portant le nouveau label du designer Sebastian Wrong pour le fabricant de meubles Hay. Ce fauteuil sera à vous pour 1.575 €. www.conranshop.co.uk

4X4 = 65 Le Land Rover Defender fête ses 65 ans. En guise de cadeau d’anniversaire, il a été revu et corrigé par Studio Job. Comme on pouvait s’y attendre, l’engin est devenu résolument éclectique: textiles africains et multiples ajouts plus ou moins heureux à la clé. http://landroverbystudiojob.com

GAME OVER Le Bruxellois Frédéric Nicolay vient d’ouvrir Botkamp, le plus grand gaming café de Belgique, situé près de la porte de Hal, à Saint-Gilles. L’intérieur est décoré de palettes en bois, un clin d’œil à l’architecture brutaliste, selon Frédéric Nicolay. www.botkamp.com

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MOMENT MODE

CODE VESTIMENTAIRE Pas de nouvelle saison sans nouvelle garde-robe. Voici un petit tour d’horizon des offres du moment.

TEXTE: VEERLE WINDELS # DELPHINE STEFENS

4 1. Lunettes à pois de Burberry: le directeur créatif Christopher Bailey ose bousculer les repères, pas seulement dans son prêt-à-porter. 180 euros. www.burberry.com 2. Le pull large à col rond, c’est le nouveau mot magique. Melinda Gloss, entre autres, l’a bien compris. 300 euros. www.melindagloss.com 3. Avec un imperméable Paul Smith, on se sent prêt à affronter même la plus déprimante des pluies. 1254 euros. www.paulsmith.co.uk 4. Le bandana fait son come-back chez Louis Vuitton. Il se veut classique en coton, plus sophistiqué en lin et se transforme même en étole bandana patchwork de cachemire de soie. Prix sur demande. www.louisvuitton.eu 5. Cardigans d’allure vintage: ils sont à nouveau à l’honneur sous le label belge Howlin. 225 euros. www.howlin.eu 6. Les Sneakers bleus Ermenegildo Zegna sont dans le coup, à bandeau blanc et touches bordeaux. 325 euros. www. zegna.com 7. Les mocassins bleus sont une passion pour Michel Perry, art director de Weston. 680 euros.www.jmweston.com

Miles

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8. Strelli Ho Homme est tout entier de retour avec, entre autres, un remarquable caban bleu. 315 euros. www.strelli-homme.com 9. Emballez votre tablette dans un écrin stylé avec cette pochette en cuir qui n’en finira pas d’égayer aussi bien les costumes BCBG que les tenues plus décontractées. 220 euros. www.paulsmith.co.uk 10. La marque Melinda Gloss a créé une ligne de lunettes de soleil en collaboration avec Thierry Lasry. Une ligne qui tombe à point pour les beaux jours. Ces lunettes de soleil sont disponibles en trois couleurs. 325 euros. www.melindagloss.com 11. Kim Jones, qui dessine les collections pour homme de Louis Vuitton, prêche la tendance. De pied en cap, même. Prix sur demande. www.louisvuitton.com 12. Allure rétro pour cette déclinaison estivale du mocassin Brera Fratelli Rossetti tressé en cuir de veau au tannage végétal. 540 euros. www.fratellirossetti.com 13. Un grand classique indémodable: on retrouve la chaussette Burlington, discrète ou non selon la longueur du pantalon ou du short... En coton et polyamide. 28 euros. www.burlington.de

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MOMENT SOINS

GRAND ENTRETIEN DE PRINTEMPS Comme le 1er janvier, le début du printemps est une période faste pour les bonnes résolutions. Il y a longtemps qu’un homme n’a plus l’air chochotte quand il prend soin de sa peau. Miles vous conseille donc quelques matières souveraines pour booster votre mâle séduction. TEXTE: SERGE VANMAERCKE

LES PREMIERS PAS 31 €

QUAND IL EST TEMPS…

Le Master Cleanser d’Armani Men, alliance de l’extrait de rhodiola plante survivant à plus de 4.500 m d’altitude dans l’Himalaya - et d’un complexe volcanique, est une mousse nettoyante de texture riche et dense qui unifie le teint et adoucit la peau avant le rasage. Formule non grasse.

28,50 €

Pour les peaux qui n’ont plus été prises en main depuis longtemps, un nettoyage un peu plus approfondi n’est pas superflu. Clarins Men Nettoyant Exfoliant Visage (2 en 1) est idéal dans cette situation. Il s’agit d’un gel moussant sans savon, anticalcaire, respectueux de la peau, qui la nettoie, l’exfolie et déloge tout ce qui la ternit. www.clarins.com

www.armani.com

L’ODEUR DU PROPRE Tout aussi frais, Allure Homme Sport Stick Déodorant de Chanel lutte efficacement contre les inconvénients de la transpiration, procurant à la peau une sensation de propreté. www.chanel.com

POUR HOMMES BRILLANTS Sebuwash de la marque Environ est indiqué pour les peaux grasses bien qu’il convienne à tous les types. La vitamine A et des ingrédients hydratants nettoient et traitent les causes de boutons. Ce gel nettoyant moussant élimine le sébum excédentaire et les impuretés sans dessécher la peau. Faire mousser à l’eau, appliquer sur la peau humide, masser doucement, puis rincer à l’eau chaude. www.environ.be

30 €

55 €

POUR LES PLUS SECS L’Huile de Rasage d’Acqua di Parma est captive d’un miniflacon compte-gouttes de 30 ml. Douce et légère, cette huile adhère parfaitement à la peau en soulevant le poil. Idéale pour les peaux sèches et sensibles. L’huile de grenade combat les rougeurs, l’extrait de basilic exerce une action tonifiante, tandis que l’huile essentielle de citron purifie et répare. Quelques gouttes sur un visage humecté à l’eau tiède. Raser et rincer à l’eau froide. www.acquadiparma.com

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27 €

LA TOTALE Pour terminer le rituel quotidien de la salle de bains matinale, Biotherm propose son Total Perfector, un produit qui - quels que soient l’âge ou le type de peau transforme la rugosité en douceur, resserre les pores et uniformise le teint. Que demande le peuple?

55 €

www.biotherm.com

28 €

L’EXEMPLE D’UNE ICÔNE On voit rarement Tom Ford rasé de près. Sa barbe de 2-3 jours ne requiert pas moins un rasage régulier, après quoi le créateur s’applique volontiers son Baume Après-Rasage Tom Ford Noir. Ceux qui n’aiment pas trop se parfumer profiteront du sillage laissé par le poivre noir et la noix de muscade, qui dominent le produit dérivé de la fragrance homonyme.

BRUINE DE GENTLEMAN

50 €

Pour ceux qui préfèrent le spray, Gentleman Only de Givenchy lance un Déodorant à la hauteur du jus. Pour une journée tout en confiance et en élégance avec ce classique du bon goût. www.givenchy.com

www.tomford.com

OSER LA BONNE MINE Et pour terminer le tout, pourquoi ne pas s’appliquer un autobronzant sur le visage et le dessus des mains? La qualité des produits actuels comme la ligne Self Tan de Lancaster (Light, Medium et Intense) n’est plus à démontrer. Les peaux zébrées et l’odeur caractéristique des autobronzants d’antan appartiennent définitivement au passé.

De 31 à 37 €

www.lancaster-beauty.com

LA RÉFÉRENCE

246 €

Grâce au côté émollient de la Crème de la Mer originale, ce produit ultraléger hydrate et rafraîchit la peau en profondeur. Idéal pour qui apprécie une sensation rafraîchissante instantanée quand il commence à faire plus chaud et plus humide. www.cremedelamer.com

29 €

SENSATION DE FRAÎCHEUR Le Stick Déodorant de Bottega Veneta pour Homme ressemble au jus: un cuiré boisé aromatique accompagné d’une résine de ciste, la célèbre myrrhe de l’antiquité. Plus léger que le parfum, la journée entière, il procure au porteur l’impression de sortir de la douche. www.bottegaveneta.com

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MOMENT LIVRES

CULTURE AU MENU Un motard qui se fait historien, un physicien au bord de l’intime, un psychologue devenu éditeur de littérature et de photos de charme ou la vie illustrée à coups de crayons ou de pinceaux. Notre menu bibliophile du printemps… TEXTE: SERGE VANMAERCKE

ICARE SURVOLANT BRUXELLES La photographe belge MarieFrançoise Plissart poursuit l’enquête sur sa ville à partir du haut des tours. Bruxelles, comme la voient nos oiseaux quand ils plongent vers ses tuiles si rouges... Comme la verrait Icare survolant Ixelles, Boitsfort, Molenbeek et le canal. Une ville poétique au fil des saisons. Bruxelles - Marie-Françoise Plissart et Vincent Cartuyvels Prisme Editions

L’HISTOIRE DE BELGIQUE À MOTO Comment faisait-on ses courses au paléolithique? Comment briller en société en commentant l’époque gallo-romaine et la révolution industrielle? Même s’il n’en a pas l’air, voici un guide écrit par un motard pour des motards. Huit itinéraires thématiques à la découverte de l’histoire belge, roadbooks à l’appui. Original. Balades à moto à travers le temps - André Paquay Renaissance du Livre

RÉALITÉ AUGMENTÉE Le monde de l’illustration est souvent en porte-àfaux entre la bande dessinée et le dessin artistique. Or l’illustration procure souvent une réalité augmentée aux thèmes ou sujet traités. Taschen a sélectionné 100 artistes parmi plus de 600 noms réputés de la planète et publie l’autoportrait et des exemples du travail de chacun, plus un portrait. Le tout en deux tomes. Fascinant. 100 Illustrators - Steven Heller et Julius Wiedermann - Taschen

QUAND LA SCIENCE EXACTE SE FAIT HUMAINE Les journaliste Françoise Baré (historienne d’art et archéologue de formation) et Guy Duplat (ingénieur civil physicien de formation) viennent de publier une conversation intime avec le prix Nobel belge de Physique 2013, le sympathique François Englert. Les entretiens mêlent souvenirs personnels, réflexions intellectuelles et vision du monde. Particules de vie Françoise Baré et Guy Duplat - Renaissance du Livre

LE CORPS ET L’ESPRIT Ces six volumes reviennent sur la grande époque de Playboy (1953-1979) et offrent dans chaque volume une sélection des pages centrales les plus chaudes de chaque période, mais aussi des articles sur l’art, le design, l’architecture et la littérature signés par des icônes de la littérature comme Gore Vidal, Normal Mailer, Ian Fleming ou Ray Bradbury. Sans oublier les célèbres interviews. Hugh Hefner’s Playboy - par lui-même - Taschen (édition grand public).

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MOMENT FILMS

SUCCÈS ET QUALITÉ Le succès commercial d’un film américain ne signifie pas forcément qu’il s’agit d’un navet. Ces derniers mois, plusieurs films d’outre-Atlantique ont réjoui le public, même si la critique n’a pas toujours suivi. Mais il y a aussi des films dont personne ne parle jamais, comme ce documentaire confidentiel et très bien fait sur le passage d’une de nos grandes artistes à l’Opéra de Paris. TEXTE: SERGE VANMAERCKE

AVIS PARTAGÉS James Franco est un mille-pattes au cinéma. Réalisateur et premier rôle dans l’adaptation d’un roman de William Faulkner, Franco n’a pas hésité à affronter une œuvre que beaucoup considèrent comme inapte à être transposée au cinéma. Lui qui est généralement loué par la critique et le public, n’a pas fait l’unanimité cette fois. La misère est délicate à filmer. As I Lay Dying - James Franco - Belga Films Home Video

SUSPENSE DANS L’ESPACE Le Dr Ryan Stone (Sandra Bullock) est un brillant ingénieur effectuant une première expédition à bord d’une navette spatiale, en compagnie de l’astronaute chevronné Matt Kowalsky (George Clooney). Au cours d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’univers. On va retenir son haleine dans les foyers… Gravity - Alfonso Cuardón, avec Sandra Bullock et George Clooney - Warner Home Video

OPÉRA ET DANSE MODERNE Voici un superbe documentaire sur les danseurs de l’Opéra de Paris, de formation classique, qui s’attaquent pour la première fois à une œuvre de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker. Les réalisateurs suivent la chorégraphe et ses danseurs depuis les premières répétitions jusqu’à la première. Opposition intéressante entre le classique et le moderne. Rain - Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes - Twin Pics

BIOPIC Après la mort de Steve Jobs en 2011, nombre de livres ont été publiés et cette biographie filmée retrace elle aussi une partie de la vie de ce génie du marketing. La critique était partagée, le film de Joshua Michael Stern omettant des passages importants de l’existence de Jobs. Et Ashton Kutcher n’a pas fait l’unanimité non plus. Il reste qu’on en sait plus après qu’avant d’avoir vu le film… Jobs - Joshua Michael Stern, avec Ashton Kutcher Belga Films Home Video

POLYVALENT Encore un jeune acteur talentueux qui se met en scène comme scénariste et réalisateur. Dans Don Jon, Joseph Gordon-Levitt (Jon Martello) séduit une fille par semaine (d’où son nom Don Jon) et est passionné de films porno. La rencontre avec Scarlett Johansson va déséquilibrer quelque peu le jeune homme. Avec une excellente Julianne Moore. Don Jon - Joseph Gordon-Levitt, avec Scarlett Johansson et Julianne Moore - A-Film

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MOMENT MUSIQUE

URBI ET ORBI Quel que soit son genre, la musique est un art qui circule librement à travers les siècles et les pays, certainement à l’époque numérique que nous vivons. Dans le concert international des grands talents, notre petit pays n’est certainement pas à la traîne, comme le prouve notre sélection de printemps où de grands noms belges côtoient ceux de la scène internationale. TEXTE: SERGE VANMAERCKE

PARTOUT PAREIL S’il l’avait pu, il aurait lui-même emmené sur son dos ce Steinway qui l’accompagnait partout et qui ne faisait qu’un avec lui. Vladimir Horowitz a été un pianiste de légende au siècle dernier. Il est mort en 1989 à l’âge de 86 ans et a pratiquement joué jusqu’à la fin de sa vie. Ces trois albums – en studio à New York, chez lui à la maison et dans son pays d’origine, la Russie – ont été enregistrés durant les 6 dernières années de cette vie. Vladimir Horowitz - 3 Classic Albums - Deutsche Grammophon

QUANTITÉ ET QUALITÉ L’arrivée au poste de cantor de l’église Saint-Thomas à Leipzig en 1723 a marqué une étape importante dans la vie de Johann Sebastian Bach. Ici, il devait composer des cantates pour les dimanches et les jours de fête, à l’exception des dimanches de l’Avent et de la Passion, exempts de musique. Une soixantaine de pièces par an, donc, toutes d’égale qualité et ici servies par un Philippe Herreweghe toujours en grande forme. Johann Sebastian Bach - Ich elender Mensch / Leipzig Cantatas - Philippe Herreweghe

CE QU’ÉCOUTAIT ZURBARÁN Le peintre Francisco de Zurbarán – le Caravage espagnol – est à l’honneur à Bozar à Bruxelles jusqu’à la fin mai. Né en 1598 et décédé en 1664, Zurbarán est un des plus grands peintres baroques européens qui a développé son art dans le cadre de l’engouement espagnol pour des mystiques comme sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix. Comme sa peinture, la polyphonie vocale de l’époque incarnait un moyen d’atteindre l’extase.

VOIE PARALLÈLE Avec sa compagne Nathalie Delacroix (Lais et Birds That Change Colours), le guitariste Björn Eriksson (Zita Swoon, Admliral Freebee) a enregistré un album. Avec son père Karl, Björn a composé la musique du film belge The Broken Circle Breakdown, célèbre jusqu’à Hollywood… Ici, le duo propose de belles ballades mélodieuses jouées avec la famille et des amis.

La Oreja de Zurbarán - Divers compositeurs - Paul Van Nevel - Cypres

For Ever - Eriksson Delcroix - V2 Records

LE GRAND RETOUR Après 7 ans d’absence, Suzanne Vega revient avec un nouvel album où ses racines folk éclatent avec des jeux de guitare à la fois empruntés à la musique de Bob Dylan et des Rolling Stones. Vega s’est même permis un sample hiphop - Candy Shop - à 50 cts. Etonnez-vous. Suzanne Vega - Tales from the Realm of the Queen of Pentacles - Cooking Vinyl

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CHANSONS DES VRAIES GENS Seth Lakeman semble avoir abandonné le folk du précédent album (Tales from the Barrel House) pour une musique toujours simple, mais dans une acoustique nouvelle. Un bonus sur une édition spéciale avec DVD reprend des interviews des gens dont l’histoire a servi de base à chaque chanson. Un travailleur portuaire, un couple de voyageurs, des syndicalistes…

PREMIER ALBUM Après le hit international Say Something stimulé par la collaboration inattendue avec Christina Aguilera, le duo d’auteurs-compositeurs newyorkais A Great Big World sort son premier album. Après un début de carrière solo, Ian Axel a convaincu Chad Vaccarino, qui écrivait des textes pour lui, de former un duo. Un groupe folk-rock qui monte.

Seth Lakeman - Word of Mouth - Cooking Vinyl

A Great Big World - Is There Anyone Out There? Sony Music

ECCLESIASTIQUE AveAvant Venise qui avait eu Vivaldi, fin 17e - début 18e, Florence avait eu son abbé musicien Don Paolo Da Firenze fin 14e - début 15e siècles. On imaginerait mal aujourd’hui des ecclésiastiques sur le devant de la scène musicale. Comme quoi… Parmi la riche production de Don Paolo, ses madrigaux figurent parmi les plus novateurs de son époque. Cet album profane en propose huit dont la musique et l’interprétation du groupe Mala Punica aident à lire entre les lignes. Paolo Da Firenze - Narcisso Speculando - Pedro Memelsdorff - Harmonia Mundi

RENAISSANCE IBÉRIQUE Pour cet album, notre compatriote Paul Van Nevel a une nouvelle fois rejoint la péninsule ibérique (voir La Oreja de Zurbarán). Trois styles musicaux de la Renaissance sont ici enregistrés dans une église de Lisbonne avec une composition de Roland de Lassus, de Thomas Ashwell et de Palestrina. Avec un Huelgas Ensemble cristallin et sonore.

PETITS GÂTÉS Musiciens, compositeurs, chefs d’orchestres et de chorales… notre pays constitue un véritable vivier de talents depuis des siècles. L’inventeur d’un des instruments les plus célèbres de la musique de jazz et de la musique soul est même un Belge: Adolphe Sax, dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance. Ce double album fête les compositions de l’époque où est né le saxophone et celles qui lui ont donné ses lettres de noblesse: le jazz. A tribute to Sax - Christian Debecq et Steve Houben - Ricercar

La Quinta Essentia - Huelgas Ensemble Harmonia Mundi

CHANSONS D’AMOUR D’ANTAN Avec un ton céleste, les chanteurs du groupe Anonymous 4 redonnent vie à un bouquet de chansons d’amour médiévales. Il s’agit de ballate italiennes du XIVe siècle composées par un maître du raffinement subtil, le Florentin Francesco Landini (1335-1397). Francesco Landini - The Second Circle - Anonymous 4 - Harmonia Mundi

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MOMENT MONTRES

LES MONTRES DEMEURENT Le plus grand salon horloger du monde ferme ses portes à Bâle au moment où nous paraissons, alors que le salon le plus exclusif avait inauguré le bal des nouveautés en janvier dernier à Genève. Petit tour d’horizon. TEXTE: SERGE VANMAERCKE

uestion de timing: quelques grosses pointures parmi les 1.400 exposants à Baselworld nous ont confié au compte-gouttes des nouveautés en avant-première tandis que la quinzaine de labels du Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) livraient allégrement, eux, leur contribution aux nouvelles tendances du moment. Avec un peu de recul, d’ici l’arrivée des nouveautés dans les vitrines des horlogers-bijoutiers à l’automne prochain - délais de production obligent! -, on verra bien si Bâle a confirmé Genève…

TAPIS ROUGE À GENÈVE

Le SIHH est un salon très haut de gamme qui réunit les marques horlogères du groupe Richemont, accompagnées ici d’une poignée de marques amies. Cette année, l’astronomie était particulièrement tendance à Genève. Non seulement la traditionnelle exposition horlogère de la Fondation de la Haute Horlogerie y était consacrée, plusieurs marques en avaient en outre décliné des thèmes dans leurs collections. La référence à des modèles historiques constituait une deuxième tendance, rapprochant l’émotion devant une nouvelle création horlogère basée sur un modèle historique, de l’émotion devant l’original. Une troisième tendance enfin: l’engouement des marques pour le calendrier perpétuel, une complication qui requiert un très grand savoir-faire puisqu’il s’agit de mettre au point un mouvement capable de livrer la date exacte sans le moindre réglage manuel, durant près d’un siècle. Une montre qui tient donc compte des années bissextiles et dès lors, aussi, des mois de 28, 29, 30 et 31 jours.

NOSTALGIE Baume & Mercier - Clifton Date Rétrograde Automatique

Inspirée d’une référence d’archive ayant eu son heure de gloire dans les années 1950, cette pièce animée par un calibre mécanique à remontage automatique propose ici une date rétrograde et un traitement des indications horaires qualifié de rétrofuturiste. 4.800 € www.baume-et-mercier.com

PLUS D’UNE VIE… A. Lange & Söhne - Grande Lange 1 Phases de Lune

L’affichage des phases de la Lune reproduit ici à 99,9% de précision, le temps séparant chaque nouvelle Lune. Cet affichage ne devrait être corrigé que d’un jour seulement après plus de 122 ans. Un poussoir correcteur permet néanmoins de le régler si la montre n’a pas été portée pendant un temps. Disponible en or jaune, rose et en platine. De 38.900 à 50.900 € www.lange-soehne.com

LA TRADITION DU CONCEPT Audemars Piguet - Tourbillon Royal Oak Concept GMT

Cette année, la montre concept d’Audemars Piguet adopte une lunette, une couronne et des poussoirs en céramique blanche en contraste avec la carrure en titane. Cette céramique est même intégrée dans le mouvement lui-même, pour composer le pont supérieur sablier, souligné par la symétrie des ponts du tourbillon et de la fonction GMT. 188.000 € www.audemarspiguet.com

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ICÔNE HISTORIQUE Jaeger-LeCoultre - Grande Reverso Night & Day

Pour la première fois, ce modèle emblématique, qui répond aux exigences de fiabilité et de lisibilité des débuts dans les années 1930, se présente dans une version équipée d’un mouvement à remontage automatique. Disponible en acier et en or rose.

7.700 € et 15.800 €

www.jaeger-lecoultre.com

ANNIVERSAIRE Montblanc - Meisterstück Heritage Perpetual Calendar

L’ARCHÉTYPE Panerai - Luminor 1950 Left-handed 3 Days

Il est des montres qui s’imposent d’emblée par leur capacité à évoquer l’identité et l’histoire d’une marque à travers leur design. C’est le cas de cette Luminor de 47 mm de diamètre, avec couronne de remontoir et dispositif de protection sur le côté gauche du boîtier.

La date figure à 3 heures, le jour à 9 heures et le mois à 12 heures. Le cycle des années bissextiles est indiqué par un triangle bleu sur l’échelle interne de l’affichage du mois. Et l’année bissextile est représentée par le chiffre 4 de couleur rouge. Une belle montre pour célébrer le 90e anniversaire du plus célèbre des stylos à plume. Disponible en acier et en or jaune.

10.000 € et 16.900 € www.montblanc.com

L’ANNÉE DES GRANDS FONDS IWC - Aquatimer Deep Three

Après la GST Deep One de 1999 et l’Aquatimer Deep Two de 2009, l’Aquatimer Deep Three en titane constitue la troisième génération de montres de plongée dotées d’un profondimètre mécanique chez IWC. L’aiguille bleue indique la profondeur atteinte, le repère rouge restant sur la profondeur maximale (jusqu’à 50 m). 17.100 € www.iwc.com

STRUCTURE NOUVELLE

8.200 €

Piaget - Altiplano 38 mm 900P

www.panerai.com

Voici la montre mécanique la plus plate du monde. Fusionnant calibre à remontage manuel, ponts et boîtier, elle signe le record mondial de finesse: 3,65 mm d’épaisseur seulement. Prix sur demande www.piaget.com

L’AMPHITHÉÂTRE DU TEMPS Cartier - Rotonde Astrocalendaire

Conçu comme un amphithéâtre, l’affichage se joue de nombreux obstacles de lisibilité propres à l’approche traditionnelle de cette complication qui est d’avoir à juxtaposer 12 mois, 7 jours, la date et la nature de l’année sur une toute petite surface. 180.000 €

www.cartier.com

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MOMENT MONTRES

LE TEMPS AU FÉMININ Vacheron Constantin - Métiers d’Art Fabuleux Ornements

Cette collection célèbre des expertises ornementales issues des arts décoratifs de plusieurs cultures: l’architecture ottomane, la broderie chinoise, le manuscrit indien et la dentelle française. En écho aux atours qui parent les cadrans, ces créations féminines sont dotées d’un calibre gravé à la main, célébrant l’alchimie entre beauté intérieure et extérieure.

LA MAGIE DU CIEL Van Cleef & Arpels - Midnight Nuit Boréale

La boîte en or blanc de 42 mm de diamètre est dotée d’une couronne sertie d’un cabochon d’émail. Le cadran est décoré en émail grisaille, avec gouttes d’or jaune. Mouvement mécanique à remontage automatique avec un bracelet en alligator noir à boucle déployante en or blanc. Edition limitée à 22 exemplaires. 81.500 € www.vancleef-arpels.com

SUR LE CIRCUIT BÂLOIS

Le monde des montres s’est ouvert à toutes les catégories de l’art de vivre depuis une dizaine d’années et Baselworld en témoigne chaque année davantage. Mode, architecture, sport, automobile… les genres s’inspirent mutuellement. Le monde des moteurs - moto, automobile et avion plus particulièrement - a ainsi été fortement présent dans le secteur horloger. Ces nouveautés en sont l’illustration vivante. Leurs prix n’étaient, pour la plupart, pas disponibles au moment du bouclage.

HÉRITAGE AÉRONAUTIQUE Alpina - Startimer Pilot Black Star Automatic Chronograph

Durant la première moitié du XXe siècle, Alpina a été sélectionné par l’armée de l’air de plusieurs nations européennes. Cette nouveauté y rend hommage avec son boîtier de 44 mm en acier inoxydable revêtu de PVD noir renfermant le calibre AL-860. Etanche à 100 m, la montre est dotée d’un boîtier à fond transparent. www.alpina-watches.com

LE TEMPS ET LA VITESSE Bell & Ross - BR03 B-Rocket

Inspiré par le design aéronautique, Bell & Ross s’est une nouvelle fois rapproché de Shaw Harley-Davidson pour concevoir une concept-bike qui évoque, cette fois, les premiers avions à réaction. Dans le même temps, la marque présente deux montres sœurs: les BR01 et BR03. Dans le boîtier de 42 mm en acier poli-satiné de cette BR03, l’affichage des heures, des minutes et des secondes est complété par une grande date et un indicateur de réserve de marche. www.bellross.com

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Prix sur demande www.vacheron-constantin.com

PRÉSENCE BELGE Raidillon - Rally Maya Mexico

Créateur de la marque qui fait référence au circuit de Francorchamps, le Belge Bernard Julémont lance une édition spéciale de 55 exemplaires à l’occasion d’un rallye d’ancêtres au Mexique (108 voitures traversent 3 Etats sur 1.400 km en 5 étapes du 7 au 12 mai prochain). Mouvement automatique Valjoux 7750, visible à travers le fond du boîtier en acier de 42 mm de diamètre.

NOUVELLE LOGIQUE B.R.M. - BT6-46 Gulf

C’est un moteur de moto de grand prix qui a inspiré Bernard Richards pour appliquer un procédé de serrage unique à sa nouvelle montre. Avec cette nouvelle BT-6, on passe au travers de la lunette pour aller chercher le fond du boîtier et obtenir ainsi une montre plus légère avec une empreinte «Racing» toujours très présente. www.brm-manufacture.com

2.850 €

www.raidillon-watches.com

FORMULE 1 VINTAGE Chopard - Grand Prix de Monaco Historique Chrono

Pour la 7e fois, Chopard participe activement au Grand Prix de Monaco Historique les 10 et 11 mai prochain, avec des anciennes F1 Lotus, Cooper ou Lola, Ferrari, Bugatti… Traditionnellement, la marque présente un chronographe en hommage à chaque édition de cette course. Pour la première fois, elle développe une collection complète dont ce chronographe sera la pièce centrale. www.chopard.com

Prix indicatifs - seuls les horlogers sont en mesure de procurer les tarifs officiels.

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MOTEUR REPORTAGE

Vous achèteriez une Ferrari comme première voiture, vous? John Lennon, oui! Nous avons conduit cette auto sur les routes du Surrey, près de la maison qu’il habitait dans les années 60. TEXTE : RUSS SMITH & TONY VERHELLE PHOTOS : GEORGE WILLIAMS

rendre le volant de la Ferrari de John Lennon, c’est, à mes yeux, comme marquer le but décisif lors de la finale de la Cup à Wembley ou monter sur scène au festival de Glastonbury. C’est vraiment le top du top. Après ça, comment faire encore mieux, je vous le demande… Aussi, en tant que fan de toujours des Beatles et passionné de voitures italiennes, j’ai décidé de profiter à fond de ce moment unique: être autorisé à prendre le volant de la Ferrari 330 GT 2+2 de Lennon et la ramener à l’endroit même où il l’a utilisée en 1965. Déjà à l’époque, tout le monde faisait les yeux doux à des gens aussi célèbres que les Beatles. John Lennon n’a obtenu son permis de conduire que le 15 février 1965, à l’âge de 25 ans (!), juste avant d’entrer dans le studio où les Beatles allaient enregistrer Another Girl, I Need You et Ticket to Ride… Les jours suivants, les distributeurs de marques automobiles comme Aston Martin, Jaguar, Maserati ou Ferrari campèrent littéralement devant chez lui, à Weybridge, avec leurs modèles les plus prestigieux. Il suffisait à John de dire «c’est celle-là que je veux» pour qu’on la lui livre sur-le-champ. C’est en définitive la Ferrari 330 GT 2+2 qui a attiré l’attention de Lennon, surtout en raison de sa livrée bleue «Azzuro 20.336». A cette époque, l’argent n’était déjà plus un problème pour les quatre garçons de Liverpool…

TICKET TO

RIDE

LUNETTES DE SOLEIL ET CÂBLES DE DÉMARRAGE Le grand jour est arrivé: nous déchargeons la voiture de son plateau sur le parking du Brooklands Museum. Je m’installe au volant, sur le siège récemment regarni de cuir bleu. Quelle émotion! Je pompe trois fois sur l’accélérateur, comme il est d’usage pour une Ferrari de cette époque, tourne la clé de contact et… rien! Damned! Heureusement, j’ai eu soin de me munir d’un kit de première urgence pour Ferrari: lunettes de soleil, appareilphoto et câbles de démarrage! Relié à une Saab 9-5, le 12 cylindres de 4 litres accepte de revenir à la vie, dans une sonorité bien peu discrète, qui sera de mise à chaque redémarrage. 26

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MOTEUR REPORTAGE

Pour éviter de caler, ce qui m’obligerait à ressortir les câbles, j’appuie sur l’accélérateur et cherche la marche arrière. A la quatrième tentative, je la trouve enfin, en haut à droite, à l’emplacement normal de la 5e! Cette Ferrari se contente de 4 vitesses, mais avec un dernier rapport surmultiplié, à l’ancienne. Il ne reste plus qu’à desserrer le frein à main, à l’aide du bizarre levier quasi vertical disposé le long de la console centrale, et à faire descendre la voiture du plateau. Les choses se passent mieux que je ne l’escomptais grâce à la douceur et à la pro-

gressivité de la pédale d’embrayage. La position de conduite se révèle parfaite, tandis que commandes et boutons se trouvent là où les attend. Ajoutez à cela une assistance de direction bienvenue et vous comprendrez que cette voiture est facile à prendre en main. N’importe qui peut en prendre le volant, sans avoir à redouter quoi que ce soit. Lennon n’avait pas acheté qu’une auto glamour. Cette 330 n’est vraiment pas un mauvais choix, malgré son V12 de 4 litres, même quand on vient d’une Mini de 845 cm3! Le caractère convivial de cette Ferrari

KENWOOD, UNE PROPRIÉTÉ CENTENAIRE Kenwood est l’œuvre de l’architecte T. A. Allen et a été construite en 1913 par Love & Sons. Lennon l’a achetée le 15 juillet 1964 pour la somme de 20.000 £ (environ 22.000 €). Il a dépensé à peu près le double en transformations diverses (aménagement du jardin, piscine…). A l’origine, la maison avait été baptisée «The Brown House» et avait été acquise par Kenneth Wood, l’homme du Kenwood Electric Chef, qui avait décidé de rebaptiser la propriété «Kenwood». On raconte que Lennon, durant ses années à Kenwood, a passé beaucoup de temps dans les chambres aménagées au grenier. L’une avait été transformée en petit studio de musique et une autre accueillait pas moins de trois circuits Scalextric. C’est dans le jardin de Kenwood que le photographe Robert Freeman réalisa la photo de couverture de l’album Rubber Soul en 1965. Paul McCartney composa Hey Jude – à l’origine Hey Jules – alors qu’il était en route pour Kenwood, où il se rendait pour consoler la femme de Lennon, Cynthia, et son fils Julian, après que John eut décidé de les quitter pour Yoko Ono. La maison a été revendue en 1968 au parolier Bill Martin. Si elle n’a pas changé de propriétaire à l’heure ou nous écrivons ces lignes, la propriété est aujourd’hui à vendre pour la modique somme de…13,5 millions de livres.

Miles

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n’est pas sans me rappeler celui de la Fiat 124 Spider que j’ai possédée naguère, quoique le V12 n’ait bien sûr rien à voir avec le vaillant 4 cylindres turinois. Pour le reste, il ne faut pas oublier que la 330 date d’une époque où le Commendatore Enzo Ferrari clamait à qui voulait l’entendre: «Je vends des moteurs. La voiture est offerte en prime.» Je ne peux résister à la tentation d’appuyer sur les grands boutons de présélection de l’autoradio Motorola. J’aurais aimé tomber sur une station de radio passant des vieux machins, histoire d’avoir dans les oreilles une musique assortie à la voiture. Cette espoir est vite déçu: la radio crachote désespérément. Heureusement, je connais par cœur à peu près toutes les chansons des Beatles. Reste que chanter Drive My Car au volant de cette Ferrari tiendrait vraiment du blasphème, non? UNE ATMOSPHÈRE ÉTRANGE Après avoir acquis cette 330 GT, Lennon aura néanmoins dû attendre quelque temps avant de pouvoir la conduire. Au moment de l’acheter, il était sur le point de partir aux Bahamas pour le tournage du film Help!. Il faut entre autres savoir que les voitures des Beatles étaient toujours achetées via Brydor Cars, une société créée par leur manager Brian Epstein, de façon à obtenir des remises plus avantageuses. Il n’y a pas de petits profits! A l’époque, le prix catalogue de la Ferrai 330 GT 2+2 est de 6.521 £ 17 shillings et 6 pence, ramené pour Lennon à 5.986 £ 17 shillings et 6 pence (soit de 7.200 à 6.600 € à peu près). Cette somme a été payée le 16 mars 1965 par un chèque de Brydor Cars. Un mois plus tard, la société dépense encore 112 £ et 8 shillings (soit environ 130 €) pour

l’installation de la radio et de la console centrale toujours en place aujourd’hui. La voiture est ensuite réexpédiée chez Maranello Concessionnaires pour procéder au remplacement de la pompe à eau, défectueuse. Ce n’est donc qu’au début du mois de mai que la Ferrari est arrivée à Kenwood, sur St George’s Hill Estate à Weybridge, pour être livrée à John. Et dire que c’est vers cet endroit que je roule maintenant… Quel privilège! St George’s Hill Estate était alors le lieu de résidence de stars comme Tom Jones et Cliff Richard, alors que Ringo Starr habitait au coin, à Sunny Heights. Pas étonnant que les lieux soient devenus de nos jours un endroit de pèlerinage pour les fanatiques de musique pop du monde entier. Aujourd’hui, on y est accueilli par toute une série de grilles et un service de sécurité et, bien que nous ayons pris rendez-vous, c’est avec un soupir de soulagement que nous entrons. Que nous entrons où, d’ailleurs? Il se dégage de tout le domaine une atmosphère étrange: les lieux semblent trop astiqués, trop apprêtés. Un peu comme si la campagne anglaise avait été revisitée façon Beverly Hills. C’est donc ça, ce qu’apporte l’argent à profusion? Kenwood est à présent protégé par de belles grilles en fer forgé, en lieu et place du portail coulissant en bois que Lennon avait fait installer. Les portes s’ouvrent et se ferment automatiquement pour laisser passer «DUL 4C», qui prend ensuite les virages de l’allée pentue qu’elle a gravie pour la première fois voici plus de 45 ans. J’en perds la voix. Je coupe le moteur devant la porte d’entrée et je suis d’emblée frappé par une chose: la voiture semble ici parfaitement à sa place. Quelqu’un d’autre éprouverait sans doute la même impression: je

‘CHANTER DRIVE MY CAR AU VOLANT DE CETTE FERRARI TIENDRAIT VRAIMENT DU BLASPHÈME, NON?’

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MOTEUR REPORTAGE

ne crois pas être le seul à déceler une âme dans les objets. Kenwood est un lieu où s’est écrite une page de l’histoire de la musique. Les Beatles ont vécu ici leurs années les plus «créatives», ont écrit de nombreuses chansons, ont fait la fête. C’est un endroit où ils ont pu être eux-mêmes, à l’abri des regards du public. C’est ici aussi que Lennon a, peu à peu, rassemblé sa collection de voitures… UN PIÈTRE CONDUCTEUR Peu de gens trouvent que cette 330 GT 2+2 est une belle voiture, surtout quand il s’agit de la Série 1 à doubles optiques de phares. Aujourd’hui, elle reste la moins onéreuse des Ferrari de l’époque Enzo. Mais en ce lieu, alors que les rayons du soleil font resplendir le bleu de la carrosserie d’un éclat particulier, elle a quelque chose de singulier. Comme au milieu des années 60, quand elle coûtait un bon 10% de plus que la légendaire 275 GTB. Pininfarina fut contraint à des compromis lorsqu’il dessina cette vraie GT, qui devait être capable d’accueillir 4 personnes et leurs bagages. Mais le résultat est tout à fait présentable et la présence de sièges à l’arrière a certainement été un élément déterminant dans le choix de Lennon: même après avoir obtenu son permis, il a toujours préféré se faire conduire plutôt que de conduire lui-même. Il avait même engagé un chauffeur à plein temps, étant donné qu’il était, à ce qu’il paraît, un piètre conducteur, handicapé qui plus est par une très mauvaise vue, ce qui le faisait percuter à peu près tout ce qui se trouvait sur son chemin! Quoi qu’il en soit, sur les deux ans et demi que la voiture est restée propriété de Lennon, elle a parcouru très exactement 20.470 miles (32.936 km), ce qui est beaucoup quand on sait que John a acquis bien d’autres voitures à cette époque. La Ferrari a donc eu le loisir de se dégourdir les bielles. Mais en 1967, la vie de Lennon prend un nouveau tour. Cette année sera une année charnière pour les Beatles au plan musical avec Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band et le Magical Mystery Tour, mais aussi la mort de Brian Epstein, le soidisant décès de Paul McCartney, le titre All You Need is Love, sans oublier l’influence de plus en plus grande de la drogue et de Yoko Ono sur John Lennon. La créativité du groupe diminue alors, chacun jouant plus ou moins sa carte personnelle. Dans ce contexte et à cette époque «psychédélique», la possession d’une Ferrari devient secondaire. En décembre 1967, Lennon reçoit une facture pour un entretien approfondi de la voiture. Immédiatement après, il cède la 330 GT à un acheteur inconnu.

FERRARI 330 GT 2+2: QUELQUES POINTS DE REPÈRE La 330 GT a succédé à la première Ferrari 4 places, la 250 GTE 2+2, et est apparue en janvier 1964. Les puristes ont d’emblée fait la fine bouche, mais cette 2+2 s’est autrement mieux vendue que les autres Ferrari de l’époque. Elle a d’ailleurs été la première Ferrari fabriquée à plus de 1.000 exemplaires. La 330 GT reprend les techniques de la 250 GTE, mais avec de nombreuses améliorations. Ainsi, le moteur passe de 3 à 4 litres et gagne 65 ch. Les bougies bénéficient d’une implantation différente et la dynamo cède la place à un alternateur, tandis que la structure est rallongée de 50 mm, pour davantage d’espace dans la partie arrière. La voiture adopte également de meilleurs freins à disque (Dunlop) et des amortisseurs Koni réglables dernier cri. Le style, dû à Pininfarina, ne fait pas l’unanimité, surtout par la faute de ces doubles phares un peu inclinés. Courant 1965, alors que quelque 500 exemplaires du modèle S I ont trouvé preneur, Ferrari adopte des optiques de phares simples sur la S II. La voiture reçoit encore d’autres parechocs, des roues en alliage léger (les jantes Borrani à rayons restent cependant disponibles en option) et la boîte 4 à overdrive est remplacée par une nouvelle boîte 5. Cette S II au style plus traditionnel se vendra encore mieux: quelque 575 exemplaires seront écoulés avant que la 330 GT ne s’efface au profit de la 365 GT 2+2, fin 1967.

Miles

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RAPIDE ET AGRÉABLE Après avoir photographié la voiture sous toutes ses coutures, le temps qui nous a été alloué dans la propriété touche à sa fin. Il est temps pour nous de quitter définitivement Weybridge et d’aller musarder sur les petites routes autour de Chobham, histoire de profiter pleinement de la voiture et de la sentir vivre. La relation homme/machine s’intensifie au fur et à mesure que la vitesse augmente et que les virages succèdent aux virages. Sur la route, cette 330 GT s’avère être une authentique GT, une voiture qui permet de rouler une journée entière sans fatigue excessive. Avec elle, on se surprend à saisir la moindre occasion de dépasser et de faire chanter le moteur dans les tours; 300 ch, c’est suffisant pour se sentir le roi de la route, surtout au volant d’un engin qui ne pèse même pas 1.500 kg, soit moins qu’une voiture moyenne actuelle. Le seul bémol, à mon humble avis, c’est ce foutu morceau de tapis au-dessus de la pédale d’embrayage qui vient sans cesse gêner le mouvement de mon pied. J’ai du reste trouvé trace du phénomène dans un essai routier de l’époque. Pour ma part, j’ai résolu le problème en abandonnant purement et simplement ma chaussure gauche. Le maniement de la pédale n’en est devenu que plus agréable!

Revenons un moment à l’histoire peu banale de la 330 GT de John. A l’heure qu’il est, personne n’est parvenu à savoir ce que la voiture est devenue entre le jour où elle a quitté Kenwood et celui où, à la fin des années 80, elle est réapparue chez le spécialiste Ferrari Modena Engineering, peinte en rouge et immatriculée FJF 186C, avec 80.000 miles (130.000 km) au compteur. Selon une rumeur persistante, ce ne serait qu’en 1989, lorsque la société a été vendue, qu’on se serait aperçu que cette Ferrari possédant le châssis n°6781 aurait été la propriété de John Lennon. C’est cette découverte seule qui a sauvé la voiture de la casse. Au début des années 90, une 330 GT se négociait à peine 50.000 € et une restauration complète n’en valait pas la peine. Mais évidemment, une 330 GT ayant appartenu à l’un des Beatles, c’était autre chose, même si, intrinsèquement, il ne s’agissait à l’époque que d’une vieille voiture sans grand intérêt…

‘AVEC ELLE, ON SE SURPREND À SAISIR LA MOINDRE OCCASION DE DÉPASSER ET DE FAIRE CHANTER LE MOTEUR’

UNE RESTAURATION INTÉGRALE Ce sont les nouveaux propriétaires de Modena qui ont lancé la restauration, qui a eu lieu entre 1995 et 1997. La voiture a été entièrement déshabillée. Rien que la réfection de la carrosserie a coûté plus de 20.000 €. Quant aux factures de Maranello 31

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MOTEUR REPORTAGE

Concessionnaires, il y en a eu pour un total de quelque 19.000 €. Cela dit, rien n’a été laissé au hasard: l’auto a été remise dans son état d’origine jusqu’au plus petit détail. C’est ainsi qu’elle a reçu un nouveau faisceau électrique, d’une valeur de plus de 1.000 €, et que la révision totale du moteur chez Chesman Engineering s’est élevée à un bon 5.000 €. Aujourd’hui, la 330 GT est à peine rodée: pas étonnant qu’elle marche si bien! La touche finale a été apportée en 1998, quand le service britannique chargé de l’immatriculation des véhicules, avec le soutien du Ferrari Owners Club, a attribué à l’auto son numéro d’immatriculation originel: DUL 4C. Rien de très exceptionnel en fait, puisque, en Grande-Bretagne, un véhicule conserve la même immatriculation tout au long de sa vie, quel qu’en soit le propriétaire. Maintenant qu’il nous a été donné, volant en mains, d’en apprécier le résultat, force est de reconnaître que tout ce boulot valait la peine. Même sans un passé exceptionnel comme celui de l’exemplaire dont il est ici question, une 330 GT se négocie autour des 120.000 €. La prestigieuse maison de ventes aux enchères Bonham’s avait évalué le prix de la Ferrari de Lennon entre 180.000 et 220.000 £ (de 200.000 à 250.000 €). Une estimation qui a été largement dépassée, puisque la voiture est finalement partie à 359.900 £ lors de la vente aux enchères du Goodwood Festival of Speed, en juillet 2013. L’ex-Beatle semble susciter un réel émoi: récemment, une guitare Vox construite sur mesure pour Lennon, vue brièvement entre ses mains dans la vidéo de I Am The Walrus et ensuite of-

ferte par John a un ami, s’est vendue à New York pour la modique somme de 300.000 €. Nous avons fouillé quasi toutes les archives connues concernant Ferrari et Lennon pour tenter de mettre la main sur une photo de l’exBeatle au volant de la 330 GT, mais il semblerait qu’il n’en existe aucune. Si tel est le cas, il s’agit d’une négligence coupable du service relations publiques de l’importateur Ferrari en GrandeBretagne. Mais il faut savoir qu’à l’époque, certains patrons de l’industrie du disque jugeaient les Beatles «inintéressants»…

Hormis le petit ennui de batterie, rien n’est venu entacher la journée passée ne compagnie de la Ferrari de John Lennon et elle s’est terminée bien trop vite. Jamais auparavant je n’avais eu aussi peu envie de rendre les clés d’une voiture, et pas uniquement en raison de toute l’histoire liée à cette auto. J’ai adoré conduire cette 330 GT. On a dit que ce modèle était le préféré du Commendatore. Pas étonnant, dès lors, que cette 330 GT soit la Ferrai la plus agréable à conduire qu’il m’ait été donné d’essayer…

LES VOITURES DE JOHN LENNON Si cette Ferrari a été la première voiture de John Lennon, ce n’est pas la première auto qu’il ait achetée. La première fut une Mini blanche destinée à sa femme Cynthia, lorsqu’elle eut obtenu son permis de conduire, fin 1964. La 330 GT donnera le coup d’envoi de toute une série d’achats automobiles. En juin 1965, Lennon acquiert la Rolls-Royce Phantom V (photo) noire qui servira fréquemment à transporter les Beatles. Cette Rolls accédera à la célébrité en 1967 lorsque l’artiste Steve Weaver lui offrira une peinture psychédélique. Elle a été vendue aux Etats-Unis en 1985 pour quelque 2,3 millions de dollars. Cette voiture fait aujourd’hui partie de la collection du Royal British Colombia Museum au Canada. John Lennon a ensuite acheté une Mercedes 230 SL (Pagode) bleue, qui a conservé jusqu’à nos jours son numéro d’immatriculation d’origine britannique. Cette voiture affiche à présent 19.000 miles (30.600 km) au compteur. Elle est en vente pour 495.000 dollars chez un vendeur de voitures anciennes de Sarasota, en Floride. Plus connue est la Mini Cooper S Radford acquise par Lennon en 1966 et qui a été régulièrement utilisée pour des trajets dans et autour de Londres, conduite par un chauffeur professionnel, s’il vous plaît. On a longtemps cru que cette voiture avait pris le chemin de la casse, mais elle serait réapparue récemment aux environs de Dublin. Parmi les autres voitures de John, on retiendra sa Porsche 911 dorée, à l’origine achetée pour Cynthia, mais qui fut photographiée à plusieurs reprises avec Lennon lui-même au volant. Il y a encore l’Iso Fidia, le deuxième exemplaire construit de ce modèle. Reste enfin le cas de la fameuse Coccinelle blanche (LMW 281F) visible sur la couverture de l’album Abbey Road. Contrairement à ce qu’à peu près tout le monde affirme (y compris le musée Volkswagen de Wolfsburg…), elle n’a jamais appartenu à John Lennon…

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MOTEUR DIRK VERMEERSCH, DE PILOTE AUTOMOBILE À VITICULTEUR TALENTUEUX

‘J’AI UNE INÉPUISABLE Chauffeur de taxi, pilote automobile, concessionnaire et aujourd’hui viticulteur respecté. Dirk Vermeersch, c’est l’homme aux douze métiers… et un accident grave. TEXTE: BART LENAERTS IMAGES: LIES DE MOL

onnaissez vous le proverbe Heureux comme Dieu en France? Désuet, n’est-ce pas? Cela dit, depuis que le Ouest-Flandrien et ex-habitant d’Anvers Dirk Vermeersch s’est installé à Suze-laRousse, au cœur de la Provence, il y a une dizaine d’années, le vieux dicton reprend tout son sens. Car tout semble réussir à cet optimiste insolent. Après une grande aventure en sport automobile, une carrière de garagiste et bien d’autres métiers

encore, il occupe aujourd’hui son quotidien avec sa femme Hélène, leur fille Ann et leur beau-fils Sébastien dans l’exploitation viticole familiale, dont la réputation ne cesse de grimper les échelons du prestige. Et si sa tendre moitié aspirait à une retraite paisible bien méritée en Provence, c’était compter sans la nature entrepreneuriale dévorante de son mari qui, plutôt que de céder au farniente, en a profité pour créer sa propre étiquette: LePlan-Vermeersch.

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CONFIANCE EN MOI’ CARRIÈRE SINUEUSE Un livre entier ne suffirait sans doute pas pour décrire le parcours qui a amené Dirk Vermeersch à s’investir dans le monde merveilleux du côtesdu-rhône. Le récit serait picaresque et passionnant, mais toutefois teinté d’un véritable sérieux. Le genre à engendrer le fou rire tout en servant de modèle à toute une génération. Car s’il existe un homme à vous tenir à l’écart de la dépression nerveuse, c’est bien Dirk Vermeersch. Sans

tomber dans les clichés réducteurs, il parle avec l’aplomb de ces conférenciers qui dopent le moral des jeunes attirés par le monde des affaires. Sa carrière a l’allure d’un col du rallye de MonteCarlo, un tracé frénétique aux innombrables pièges, épingles sauvages et ravins inquiétants, où aucune erreur n’est permise. Et son départ ne fut pas particulièrement transcendant: «Tout jeune, j’étais plutôt prétentieux. Aujourd’hui encore, sans doute. Les études n’ont jamais été mon truc,

mais en Belgique, si l’enseignement est obligatoire, l’obtention d’un diplôme ne l’est pas; alors, j’étais une sorte d’élève libre, c’est-à-dire présent aux cours, mais pas aux examens. Chaque année une nouvelle orientation, sans pression et, honnêtement, tout me fascinait: le marketing, les langues, l’histoire… Bon, à la fin du parcours, à part mon brevet de natation, je n’avais aucun bagage», reconnaît notre homme. La douche froide le saisit rapidement: sans qualification, peu de portes 35

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MOTEUR DIRK VERMEERSCH, DE PILOTE AUTOMOBILE À VITICULTEUR TALENTUEUX

s’ouvrent et il est appelé sous les drapeaux. «Le service militaire étant incontournable et, comme j’étais assez téméraire, autant le faire chez les paras. Mais j’ai failli me casser le cou plus d’une fois!» Démobilisé, il doit faire bouillir la marmite: «J’ai senti une occasion se dessiner: vendre des jeans, un marché porteur dans les années 70. Un premier magasin, puis un second, avec l’aide des banques, c’était lancé comme sur des roulettes. Malheureusement, j’avais mal retenu mes cours d’économie, confondre recettes et bénéfices ne m’a pas aidé. Ne voulant pas entendre parler de faillite, je décide de revendre mes deux boutiques et, comme tout gars qui se retrouve dos au mur, je deviens taxi de nuit, tout en restant un vrai entrepreneur dans l’âme. Presque par surprise, j’ouvre par la suite un magasin de produits diététiques, à nouveau une niche pionnière. Personne n’y connaissait rien, moi le premier, mais c’est exactement pour cette raison que j’ai senti le coup fumant. J’ai commencé en tant que distributeur avant de devenir très vite importateur.» JOUER SUR CIRCUIT Avant cette période, Vermeersch avait déjà contracté un autre virus, très agressif: «Durant mes années de taxi à Anvers, des collègues pilotaient le week-end. Je les ai suivis et ça m’a plu d’aller jouer sur circuit. Ça allait vite, au propre comme au figuré. J’ai gagné mes premières courses avec une simple Polo.» Les choses s’enchaînent positivement: un jour d’été, Vermeersch remporte les 24 Heures de Zolder au volant d’une BMW 323i quasiment d’origine. «A cette époque, c’était encore possible et, grâce à cette victoire, j’allais rapidement devenir «pro». Je n’avais pas un franc, mais un mentor influent, Eddy Joosen, qui me présente au préparateur anversois Juma, le team aux couleurs Bastos. Du sérieux. Le bastion anversois contre les dikkeneks bruxellois de l’avenue Louise. Une double vie, aussi, partagé entre star des circuits le week-end et mon obligation d’aider Hélène dans son magasin de diététique la semaine. Une vie follement excitante, mais qui ne met pas de beurre dans les épinards. BMW ou Bastos ne m’ayant jamais payé directement, j’ai su me constituer un cercle de petits sponsors à qui je laissais une place sur ma combi. Ce qui m’a appris à me vendre, malgré ma timidité. Je n’avais pas le choix.» Vermeersch en avait dans le ventre à l’époque. Après de brillantes saisons avec la BMW Série 5 en championnat de Belgique de voitures de tourisme et trois secondes places aux 24 Heures de Francorchamps, il roule pour Mazda en 1981, notamment à Sebring, Daytona et même aux 24 Heures du Mans. L’année 36

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suivante sera un véritable grand cru. Un Paris-Dakar pour commencer, suivi d’un engagement complet en championnat d’Europe de voitures de tourisme. «Enfin professionnel, les choses pouvaient vraiment débuter. Or, pas du tout… J’entamais par Monza avec une troisième place, mais d’un coup, l’ascenseur s’est bloqué. Chez BMW, l’idée d’un team de pointe belge composé de deux pilotes flamands faisait débat. Et comme Eddy apportait de l’argent familial, ma tête est tombée… Le monde s’écroulait, je n’avais plus rien sauf une réputation et un jeune bébé. Mais en un tournemain, je rebondis et relance ma saison, passant de baquets de monoplaces à ceux de quelques courses en voitures de tourisme. A l’époque, un journaliste a écrit que j’étais devenu une sorte de voyageur de commerce… Une vie rude mais passionnante. En 1983, je conclus un accord avec Zenex, sponsor de poids qui me suit en rallye. Un nouveau monde avec, en guise de mise en bouche, les Boucles de Spa sous la neige! Un drame. Disqualifié car trop lent, une pilule très dure à avaler. Par contre, Zenex est au septième ciel. La moitié de la Belgique court sous ses couleurs. Faire du bon business restant mon dada, Zenex me bombarde responsable du marketing. Cerise sur le gâteau, je deviens champion de Belgique de rallye cette année là.»

‘SI VOUS FAITES DU VIN SANS AIMER CELA, SON GOÛT VOUS TRAHIRA’

L’ACCIDENT ET LE RÉVEIL Si la vie de Dirk est émaillée de revers, cet optimistené ne cède jamais à la panique. «Je suis animé d’une confiance en moi sans limite et je n’abandonne jamais. Tout va toujours bien et je ne suis pas rancunier. S’apitoyer sur le passé, cela n’a pas de sens! Pure perte de temps et d’énergie; je préfère toujours me concentrer sur l’avenir et des choses agréables», confie-t-il. «Avec les sponsors, les clients ou les fournisseurs, c’est pareil. J’ai emprunté des sommes gigantesques sans un cent derrière moi. Par contre, j’ai toujours des plans très carrés et je ne manque jamais une belle occasion. Comme en 1986, lorsque j’obtiens une rallonge de crédit de caisse pour acheter une Toyota Celica 4WD afin de disposer d’une voiture de rallye digne de ce nom. C’est là qu’il faut savoir se montrer persuasif. Le directeur de la banque m’appelait tous les lundis, juste pour voir si j’étais toujours en vie.» Mais j’avais un dossier en béton, car Toyota payait une prime de départ à chaque rallye, de quoi soulager le crédit et pouvoir manger. «Evidemment, ces montages laissent peu de place à l’à-peu-près. Et dès le premier rallye de la saison, je pulvérise l’auto. Et moi par la même occasion. Six semaines d’hôpital et six mois de revalidation. Je ne pouvais pas me permettre tout ce temps et donc, quatre semaines après l’hosto, je reprends 37

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MOTEUR DIRK VERMEERSCH, DE PILOTE AUTOMOBILE À VITICULTEUR TALENTUEUX

le volant d’une voiture de location qui ressemblait de loin à une voiture de course… On devait m’aider à me glisser dans le baquet et j’ai roulé si lentement que mon copilote voulait continuer à pied. C’était le réveil et j’ai pris une belle claque. A 36 ans, un gosse sur les bras et une maison menacée de saisie, il fallait réagir.» Hélène, sa compagne et indéfectible partenaire depuis 43 ans, doit une partie de ses cheveux gris à cette période. Le plan B est trouvé: une station-service à Schilde, où Dirk Vermeersch se diversifie rapidement dans la voiture d’occasion et la location de voitures de rallye. D’abord des Toyota, puis des Lancia. Avant de s’en rendre compte, il chapeaute un team. Ensuite, Dirk importe des accessoires de compétition jusqu’à ce qu’il en ait assez, en 1991. «Je souhaitais alors me concentrer uniquement sur ma concession Lancia, car, à l’époque, cette marque avait encore du potentiel», explique ce fin limier flairant les bons coups comme personne. «Et puis, j’ai eu écho que Maserati recherchait une nouvelle adresse à Anvers, un moment clé. Je laisse tout tomber pour me concentrer sur ce nouvel objectif avec la hargne d’un pilote luttant

pour la pole.» Désormais, il arbore fièrement le Trident sur son établissement… DU TOURISME AU GRAND VIN Or l’épanouissement n’est pas là. «En fait, ce métier est terrible. Les marges sont basses et les constructeurs compliquent tout. Tout est prétexte aux ennuis et aux chamailleries. En 1998, le ton monte très fort avec les Italiens et je perds la marque, avec dix salariés dans l’équation. Hélène vit cela comme un drame, moi pas. Je me rends au salon de l’Auto, zen, et dix jours plus tard, je deviens concessionnaire Volvo. Ne jamais paniquer! Plutôt voir les changements comme de nouvelles chances. L’expérience m’a aussi appris qu’il y a toujours quelqu’un prêt à vous suivre.» Après dix années de labeur, la chance frappe à sa porte: «Mercedes était prêt à mettre le prix pour mon bâtiment de Schilde. Un timing providentiel, car nous étions alors dans la tourmente. J’avais 47 ans, lassé des voitures et mûr pour la retraite. Sachant que j’avais réellement commencé à travailler à 35 ans, une carrière de 12 ans, c’était suffisant, non?», s’amuse notre in-

terlocuteur. Pour une fois, son prochain défi n’a rien d’original: une maison d’hôtes dans le midi de la France. «Une période hamac sous les oliviers au bord de la piscine, les amis et la familles qui débarquent souvent. Sympa, en apparence. Sauf qu’au bout d’un an à peine, je m’ennuyais à mort. Refaire les lits et passer du café, ce n’est pas ma vie. Et puis, notre propriété compte 3 ha de vignes, ce qui commençait à me turlupiner. Sans être un grand passionné de vin, j’y voyais un nouveau défi: un ancien pilote de course qui crée son vin dans un terroir où l’on ne compte que quelques coopératives. Je me souviens de la première visite d’inspecteurs pour qui mes terres n’avaient aucune valeur, tout juste bonnes à cultiver des tomates! Le genre de remarque qui me conforte dans l’idée de saisir une nouvelle chance. S’ensuit alors une période durant laquelle je dévore tous les livres et textes de loi possibles et imaginables pour me lancer. Nous commençons modestement, c’est-à-dire en vendant notre vin aux clients de notre gîte. Mais l’idée d’élaborer un vin de qualité m’obsède. A cet instant, je n’ai encore rien dit à ma femme.» BONS SENS ET PERSÉVÉRANCE En moins de 5 ans, LePlan-Vermeersch est devenu une valeur sûre, un vin récemment titré «meilleur vin français» au Japon. Un succès pas toujours bien vu par la profession. «La jalousie des agriculteurs du coin ne me dérange pas. C’est ce que récoltent toujours les gens qui

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prennent des risques. Cela n’est pas très différent de ce que j’ai connu en tant que pilote ou concessionnaire Maserati.» Alors, pourquoi son vin est-il meilleur que le château migraine des voisins? «Simplement parce que je me concentre sur la qualité. Je préfère 5 excellentes bouteilles que 50 piquettes. Beaucoup de gens n’osent pas se remettre en question et ne parlent plus que de litres et de kilos. Quand je tire 3.000 bouteilles d’un hectare, ils en font 9.000 ou 12.000. Là est toute la différence.» Et puis, il y a une touche de talent dans l’assemblage du vin. «Bien sûr, mieux vaut un sens de l’odorat et du goût bien développés. Néanmoins, la qualité d’un vin dépend à 80% du raisin. Si vous partez d’un bon produit, vous aurez pratiquement la certitude d’obtenir un bon vin; mais cela implique quelques risques. Par exemple, pour le départ de la récolte, un élément primordial. J’ose laisser les baies mûrir une semaine de plus de manière à leur assurer un goût très développé, mais en misant sur la météo. Car s’il pleut, une partie sera pourrie. Ça passe ou ça casse. Comme en sport auto», explique Vermeersch, qui entretient d’ailleurs ce type de parallèles. «Les deux disciplines exigent un sens aigu du détail, une équipe parfaite et beaucoup, beaucoup de passion. Sans ces trois facteurs, mieux vaut ne pas s’essayer en course. Avec le vin, c’est pareil. Si vous n’aimez pas ça, cela se sent.» De son propre aveu, c’est la course qui lui a permis de développer ce bon sens qui lui sert tant

depuis: «Je n’ai pas appris grand-chose à l’école, mais je pense que la compétition automobile est l’une des meilleures et plus rudes écoles qui existent. On y apprend tout: les relations publiques, le marketing, savoir acheter, savoir se vendre, monter un budget et gérer des situations de crise. Exactement ce que je fais aujourd’hui pour créer une marque à forte identité. Avant c’était Dirk-Vermeersch-le-pilote, aujourd’hui c’est LePlan-Vermeersch.» Le voilà donc, pour la troisième fois dans sa vie, à investir et réussir dans un secteur qu’il a abordé en pur amateur. «Avec le vin, j’ai dépassé – et de loin – mes attentes. Pourtant, ce n’était pas gagné, surtout en Belgique, car beaucoup se demandaient ce que venait foutre un ancien pilote dans le monde du vin. Pendant deux ou trois ans, je me suis pris des portes, comme un vulgaire vendeur de tapis ou d’aspirateurs. Heureusement, je ne décroche jamais» – c’est qu’il joue désormais à un tout autre échelon. «Pendant que je développais notre exploitation à 10 ha, ma fille Ann a étudié l’œnologie. Un moment est venu où nous devions impérativement agrandir nos bâtiments,

‘JE ROULAIS SI LENTEMENT QUE MON COPILOTE VOULAIT CONTINUER À PIED. J’AI PRIS UNE CLAQUE’

Vermeersch a tâté quasiment toutes les disciplines du sport automobile, de la monoplace au Mans. Par trois fois, il a terminé second des 24 Heures de Francorchamps.

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MOTEUR DIRK VERMEERSCH, DE PILOTE AUTOMOBILE À VITICULTEUR TALENTUEUX

‘EN COURSE, IL EXISTE MILLE ET UNE RAISONS DE NE PAS POUVOIR GAGNER. DANS LE VIN, NOUS N’AVONS PAS CE LUXE’

donc retour vers les banques, ce qui, en pleine crise, n’a rien d’une formalité. J’ai battu le fer jusqu’à me retrouver face à la bonne personne, que j’ai convaincue grâce à l’installation de panneaux solaires qui me promettaient des subventions, donc du «poids». Pas mal, hein! Même méthode qu’en course, sans oublier des présentations photos/vidéos toujours impeccables!» PLAN PRÉCIS Manifestement mordu, Dirk pense que créer son vin est bien le plus beau métier du monde. «Vous avez plusieurs casquettes, chimiste, paysan et marketing manager. Vous cultivez du raisin, assemblez des vins pour ensuite créer une marque et développer un réseau de distribution. D’ailleurs, c’est cette dernière étape qui m’occupe le plus ces derniers temps, j’y dépense une énergie folle. Je ne vais jamais dans les foires pour attendre qu’on vienne s’intéresser à moi. Par contre, j’ai un plan bien précis, je cible les pays, les magasins et les restaurants dans lesquels je souhaite être représenté. Et croyez-moi, je sais me montrer persuasif, parfois à la limite du harcèlement. Mais c’est une nécessité, car personne n’est réellement demandeur de côtes-du-rhône. Par après, ils sont toujours contents.» Vermeersch a bien mené sa barque, à tel point que l’on spécule déjà sur ses meilleures références.

«Surtout notre châteauneuf, limité à une production de 600 bouteilles et qui a décroché une note de 96/100 chez Parker. Pourrais-je en profiter? Sans doute, mais là n’est pas mon intérêt. Je préfère savoir nos vins sur les plus belles tables. En Belgique, nous avons la confiance de De Karmeliet, De Schone Van Boskoop, Het Pomphuis, The Glorious et de la Villa Doria. Et à Hong-Kong, nous sommes chez tous les grands restaurants. Top to bottom est notre stratégie. Si vous êtes bien vu par les grandes maisons, le reste coule tout seul…» Si cela semble facile, la vie de viticulteur n’est pourtant pas de tout repos. L’administration complexe et la réglementation sans fin constituent des obstacles: «L’administration est tellement tortueuse qu’il est très malaisé d’en saisir le fonctionnement. Heureusement, il s’agit d’un vrai boulot de rêve, nous créons un produit final avec nos propres matières premières. C’est unique. Une friterie doit acheter ses patates, un constructeur automobile son acier. Nous, hormis la météo, nous possédons et contrôlons tout le processus. Pour un gars comme moi, hanté par l’envie de tout maîtriser, c’est génial! Et si notre vin est jugé bon, c’est vraiment notre propre victoire. Pour un pilote de course, la vie est tout autre et il y a souvent des excuses, tout pilote a mille et une raisons de ne pas avoir pu gagner une course. Dans le vin, nous ne jouissons pas de ce luxe.»

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MOTEUR LE MAÎTRE ARTISAN DU CUIR DE FERRARI ET FERRETTI

DANS LA PEAU DE POLTRONA FRAU Il n’y a pas que les moteurs vrombissants et les chromes scintillants pour enjoliver une voiture. Un intérieur tendu d’un superbe cuir reste incontournable. Et Poltrona Frau ne le sait que trop bien. Le spécialiste italien du cuir garnit des habitacles sur mesure pour des voitures, bateaux, hélicoptères et yachts. «Vos sièges dans le cuir croco vert de vos chaussures? Aucun souci.» TEXTE: IRIS DE FEIJTER

l’évocation du nom Poltrona Frau, vous imaginez sans doute des fauteuils, sofas ou chaises intemporels tendus d’un fin cuir à l’italienne. Vous avez raison, mais les références de cette enseigne italienne sont bien plus étendues: Maserati, Ferrari, Alfa Romeo, Bugatti, Audi, Mercedes, BMW, Lexus, Rolls-Royce et Chrysler sont de fidèles clients de cette maison du cuir transalpine. Poltrona Frau prend en charge du mobilier tout comme des habitacles de voitures de luxe. Par exemple, l’acheteur d’une Ferrari pose son séant sur du cuir Poltrona

Frau. D’autres marques réservent cette finition de luxe à leur modèle de pointe «full option». Poltrona Frau ne s’exprime pas que dans les habitacles d’automobiles, mais aussi dans d’autres contemporary traveller’s habitats, comprenez: des avions, hélicoptères, trains à haute vitesse et yachts. Quiconque possède un de ces moyens de transport peut tout simplement rêver d’un intérieur en cuir sur mesure, Poltrona Frau le fera. De la Pelle Frau, nom officiel et breveté de la maison. Poltrona Frau est actif depuis les premières années de l’histoire de l’automobile. Son fondateur Renzo Frau s’est lancé dans le cuir au début du XXe siècle. Pour ce qui concerne l’appellation, il n’a pas cherché bien loin: poltrona est le terme italien pour «fauteuil», tandis que pelle signifie «peau». L’enseigne se spécialise dans des fauteuils en cuir de haute qualité réalisés à la main ainsi que dans l’habillage d’habitacles de voitures. Renzo Frau est né en Sicile, mais lance son entreprise à Turin; tout sauf un hasard lorsque l’on sait que cette ville est aussi la capitale de l’automobile en Italie. Dans les années 20, Vincenzo Lancia sera le chaînon manquant entre Poltrona Frau et le secteur automobile. L’illustre fondateur de Lancia en 1907 lui demande de lui habiller quelques voitures de ses meilleurs cuirs, des commandes spéciales pour ses clients VIP. Un service qui devient vite un succès: Frau est entré dans l’automobile. Plus tard, dans les années 80, la collaboration avec Lancia reprend grâce à un modèle particulier: la Thema 8.32 à moteur Ferrari V8 et intérieur drapé de cuir Poltrona Frau. Cette berline de luxe à l’italienne signe le début de la division Frau Car – aujourd’hui: Interiors in Motion. Depuis les années 2000, Poltrona Frau s’est diversifié dans l’aviation, assurant le garnissage des sièges de

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First Class des compagnies telles que JAL (Japan Airlines), Singapore Airlines et Etihad. En outre, le département aéronautique traite des demandes émanant de particuliers pour leur hélicoptère ou leur jet privé. Ce n’est pas tout: Poltrona Frau a aussi exploité le filon des intérieurs de yachts et bateaux de prestige, œuvrant pour des noms comme Ferretti et Pershing. Enfin, la firme italienne s’est lancée depuis peu sur le marché des trains à grande vitesse. CROCO VERT Le cuir est sans doute le matériau idéal pour des sièges de voiture: chaud en hiver et frais en été. Dans la division Interiors in Motion de Poltrona Frau, on imagine des habillages intérieurs aussi en gros volumes, notamment pour Fiat, Alfa et BMW. En une journée, quinze intérieurs en cuir sont produits en moyenne. A côté de cela, un client privé peut s’offrir une réalisation sur mesure, exactement comme cela se fait, par exemple, chez Vuitton, avec une seule devise: the sky is the limit ou le client est roi. Le nuancier standard de Poltrona Frau compte 18 références, ce qui peut paraître peu, mais statistiquement, la plupart des clients optent pour du noir, du beige ou du rouge. Par contre, à condition d’y mettre le prix, toutes les couleurs au sens large sont possibles. Le client détermine le cuir, le type de tannage et le fil (couleur et épaisseur des coutures). Si le cuir de veau de très grande souplesse vous semble encore trop commun, la personnalisation reste possible, comme y broder des armoiries familiales ou, plus

modestement, vos initiales. En tout cas, chez Poltrona Frau, rien n’est jamais trop compliqué ni impossible. Corrado Cingolani, directeur commercial d’Interiors in Motion, se remémore quelquesunes de ces nombreuses créations spéciales: «Un membre de la famille Ferrari souhaitait un revêtement unique pour les sièges de sa voiture: un cuir marron foncé à surpiqûres blanches. Un client anglais souhaitait le logo de son entreprise juste sur le tableau de bord. Mais pour citer un exemple réellement à part, je me souviens de ce client japonais qui, pour sa Ferrari 575 Maranello, voulait ses sièges dans le même cuir que ses chaussures en croco vert. Il n’a pas hésité à nous envoyer l’une de ces chaussures pour s’assurer de la similitude! Un cuir que nous avons dû réaliser de A à Z, mais soigner nos clients reste justement notre grande force. Pour autant que je sache, ni Ferrari ni Maserati n’ont refusé de demande particulière de la part d’un client, ce qui n’est que pure logique, car quelqu’un qui injecte entre 120.000 et 350.000 € dans son bolide aime que chaque détail soit respecté.» CORIACE Si un intérieur en cuir reste un produit chic, cela se démocratise. Certaines petites citadines proposent cette option. Mais attention: rien à voir avec le degré de qualité d’un Poltrona Frau, la «Rolls» des intérieurs en peau. Brevetée, la Pelle Frau offrirait le meilleur cuir pleine fleur du marché grâce à un tannage particulier des peaux comprenant

pas moins de 21 étapes. Tout se déroule encore en Italie, plus précisément à Tolentino, une petite ville située à 70 km au sud d’Ancône et quartier général de Poltrona Frau. Bureaux, usine, ateliers et aussi un laboratoire maison. Car la transformation du cuir requiert des opérations compliquées, les peaux italiennes étant tannées selon des règles de qualité très strictes. Poltrona Frau travaille étroitement avec un petit club très fermé de tanneries de Vicenza, dans le nord du pays. A l’origine, les peaux sont une sorte de produit de récupération issu de l’industrie alimentaire. Les tanneries rachètent des peaux de veaux pour les transformer en pans de cuir de 5,5 m 2. Par lots de 100, elles prennent ensuite la direction de Poltrona Frau, à Tolentino. Sur place, les contrôles des échantillons issus de ces lots sont minutieusement analysés. Passés au microscope, ils sont ensuite soumis à des stress tests très sévères. A ce stade, les échantillons sont répertoriés, au cas où l’on en aurait besoin dans le futur. L’entreprise se fixe pour objectif 200.000 entrées et sorties dans l’habitacle et/ou 300 heures accumulées sous le soleil sans que le cuir ne perde sa couleur et ne soit craquelé. En ce sens, les peaux passent par des épreuves de variation de température et de taux d’humidité, avec des extrêmes à 100°C et 90% d’humidité dans l’air. Car un cuir de tableau de bord en plein soleil peut facilement monter à 100°... Par ailleurs, le produit final doit répondre à des normes d’élasticité très poussées, pour pouvoir épouser toutes les formes rencontrées dans une automobile sans se plisser ni se tendre 43

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MOTEUR LE MAÎTRE ARTISAN DU CUIR DE FERRARI ET FERRETTI

Le cuir italien: sur terre en train...

...sur mer à bord d’un yacht de luxe...

outre mesure. Cela dit, le plus important pour la longévité d’un cuir, c’est le traitement externe, sans quoi la moindre goutte de liquide y pénétrerait inévitablement et laisserait une tache indélébile. Poltrona Frau respecte un procédé grâce auquel un liquide peut rester 13 heures sur le cuir sans le tacher. Et pour tester les peaux, les laborantins n’y vont pas avec le dos de la cuiller: du détergent, de l’eau de Javel, mais aussi du whisky ou du savon liquide. Les sièges doivent aussi résister aux attaques d’essence et même de goudron. Si l’un des échantillons ne satisfait pas aux critères, c’est tout le lot qui est renvoyé au fournisseur… GRANDE CONSOMMATION Si les peaux sont déclarées bonnes pour le service, les «croûtes» passent l’atelier, même si le terme n’est peut-être pas le mieux choisi. Car chez Poltrona Frau, de véritables artisans sont à l’œuvre, découpant les peaux aux ciseaux avec une minutie d’artiste. Des compétences encore justifiées dans le cas des voitures les plus onéreuses, Ferrari et Maserati notamment, ou alors dans le cas des réalisations sur mesure, pour l’aviation privée, les hélicoptères ou le monde des yachts. Pour la grande série – une BMW Série 5 par exemple –, les échantillons sont de plus en plus découpés au laser par gestion informatique. Une caméra détecte les éventuelles irrégularités, de quoi permettre d’optimiser au maximum les coupes (et minimiser les chutes inexploitables). En toute logique, les cuirs utilisés dans la grande série sont plus épais et robustes, leur texture est moins raffinée que les cuirs destinés aux voitures

... et dans les airs avec Etihad Airways.

de luxe. Néanmoins, quelle que soit la gamme, Poltrona Frau garantit toujours la meilleure qualité possible. Une fois les patrons découpés, ils partent dans l’atelier de couture. Et coudre du cuir n’est l’opération la plus aisée: un trou de trop est un trou qui restera visible. Les coutures d’un siège de voiture sont plus complexes que dans le cas d’un fauteuil de salon, non seulement parce que le cuir utilisé est plus épais, mais également parce que les formes sont plus complexes. Du coup, on dénombre plus de pièces composant un siège: 30 pour être précis. La réalisation d’un intérieur complet prend 4 heures… sans compter les sièges. C’est nécessaire pour cacher les innombrables coutures et assurer l’aspect esthétique des surpiqûres qui participent à l’excellence du résultat global. Sans oublier le logo. Selon les bonnes vieilles traditions, il est appliqué par pression à haute température. Dans l’automobile, ce processus de qualité se voit sur les appuie-tête. Lorsque les parties cousues sont prêtes, elles sont appliquées avec la plus grande précaution sur le tableau de bord, les portes et les arches à l’aide d’épingles et d’un pulvérisateur à air chaud. C’est aussi le cas du pommeau de vitesse, du tunnel central, des accoudoirs et, le cas échéant, des éléments du système audio. Tout cela représente une certaine quantité de matière: 20 m2 dans le cas d’une Ferrari 599 GTB, 15 m2 pour une Maserati Quattroporte et carrément 30 m2 pour la plus gourmande, la Ferrari 612 Scaglietti. Comme quoi ces bolides disposent vraiment de nombreux chevaux… et de vaches!

‘POUR TESTER LES PEAUX, LES LABORANTINS N’Y VONT PAS AVEC LE DOS DE LA CUILLER: DÉTERGENT, EAU DE JAVEL, MAIS AUSSI WHISKY’

www.poltronafrau.com

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QualiďŹ cations Royal Antwerp -

Friday 25th April

Royal Hainaut - Tuesday 6th May Royal Sart-Tilman - Wednesday

14th May

Royal Zoute - Tuesday 20th May Royal Latem - Tuesday 27th May

Belgian Final Royal Waterloo -

Friday 20th June

European Final El Saler (Spain) -

15th > 18th October

4-2g RBGF/2014

AM Beauty, Anthracyt, Brussels Airlines, City of Valencia, Eagle Travel, Exclusief, Impresor, Louis Widmer, Members Only, Menssana, Moniteur Automobile-Autogids, Neuhaus, Parador El Saler, Play Golf, Region of Valencia, Scoop Agency, Segafredo Zanetti, Sky Caddie, Supercolor, Velu Vins, V Par

Information and registration : Golfstar Europe : Tel. +32 2 640 28 11 - + 32 475 33 05 44 E-mail : denis.heskin@golfstareurope.com - On-line registration > www.golfstareurope.com Elke ongeoorloofde kopie is strikt verboden zonder voorafgaande schriftelijke toestemming van de nv Editions Automagazine.

MOTEUR PSYCHOLOGIE SUR QUATRE ROUES : Lâ&#x20AC;&#x2122;APPEL DE LA VITESSE

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POURQUOI TANT DE HÂTE? Tout le monde peut prendre plaisir à rouler vite. La Loi fait tout pour nous en empêcher, mais le démon de la vitesse nous pousse à rallier le point A au point B le plus vite possible. Pourquoi ne pouvons-nous pas lui résister? TEXTE: HANS DIERCKX # PHOTOS: ARCHIVES

e fut un fait divers entre ironie et tragédie. Fin de l’année dernière, un acteur hollywoodien rendu célèbre par son rôle dans la série de films Fast & Furious perdait la vie dans un accident de la route. La Porsche Carrera GT dans laquelle il occupait la place du passager percutait un poteau d’éclairage en béton avant de s’embraser totalement. Le conducteur – son ami – devait rouler – d’après l’enquête de Police – à une vitesse de 160 km/h au moment où il a perdu le contrôle du bolide. «Rapide et furieuse», la tragédie du sort n’épargne personne. Cet épisode prouve aussi que pratiquer la vitesse dans des conditions inappropriées revient à jouer à la roulette russe. James Dean, Ayrton Senna, Lady Di, François Sterchele: la liste des personnalités malchanceuses est tristement longue. Cela dit, même si, en 2014, rouler vite n’a jamais été aussi bridé, la tentation anime tout un chacun. Comme un fruit défendu que l’on aime croquer à pleines dents. Mais au fait, pourquoi?

MUR DU SON La réponse est simple: c’est humain. Les livres d’histoire démontrent que les premières automobiles ont très vite été utilisées dans un cadre compétitif. On pourrait même affirmer que la première course automobile s’est tenue dès le moment où plus d’une voiture a été en circulation. Certains historiens situent l’éclosion du sport automobile en 1894, lorsque quelques dizaines de pionniers se sont lancé pour défi de rejoindre Rouen en partant de Paris, juste pour voir qui serait le plus rapide. Le vainqueur a tenu une respectable moyenne de 19 km/h, soit un peu moins rapide qu’un cheval au trot. Vous vous souvenez peut-être aussi de votre irrépressible besoin de vous coller le nez aux vitres des voitures garées, histoire de voir jusqu’à quelle vitesse «grimpait» leur compteur. Et les posters garnissant votre chambre n’illustraient sans doute pas des Passat ou Vectra, mais les bolides les plus puissants: Ferrari, Porsche et Lamborghini. Et si cette fascination pour la vitesse était tout simplement ancrée dans nos gênes? La quête de records, elle, n’a jamais cessé. Une épopée comparable à celle des voyages spatiaux: le premier alunissage a été vécu comme un miracle; aujourd’hui l’homme prépare son départ pour Mars. De nos jours encore, les fanatiques ont rendez-vous annuellement sur l’immense lac salé de Bonneville (USA) à l’occasion 47

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MOTEUR PSYCHOLOGIE SUR QUATRE ROUES : L’APPEL DE LA VITESSE

La Thrust SSC propulsée par un turboréacteur file à 1.228 km/h sur le lac salé de Bonneville, dans l’Utah (USA).

de la SpeedWeek, là où l’Anglais Andy Green, en 1997, franchit le mur du son et atteignit l’incroyable vitesse de 1.228 km/h au volant de sa Thrust SSC propulsée par un turboréacteur. Il n’en restera sans doute pas là, puisque ce passionné annonce que la Bloodhound SSC qu’il peaufine va passer le cap des 1.600 km/h! BRAVER LES RÈGLES Nous avons souhaité questionner des spécialistes au sujet des facteurs jouant un rôle dans le fait de rouler vite. En Belgique, très peu d’enquêtes dignes de ce nom existent, mais des scientifiques britanniques du Transport Research Laboratory ont entrepris, à la fin des années 90, d’analyser le cerveau d’automobi-

listes au pied lourd. Les résultats confirment bien des clichés. Il apparaît tout d’abord que les amateurs de la pédale de droite sont des individus plutôt jeunes effectuant un kilométrage annuel élevé et se déplaçant essentiellement seuls en voiture. Inutile de préciser que le type d’automobile le plus sollicité sont les modèles récents équipés de gros moteurs plutôt que les voitures âgées et moins puissantes. Idem pour ce qui concerne les voitures de société, dont la vitesse moyenne est 5 km/h plus élevée que celle des voitures de particuliers. Détail intéressant: le sexe ne semble pas jouer un rôle déterminant, les femmes conformes à la description évoquée plus haut sont aussi pressées que les hommes.

Et quelles sont les motivations? L’envie de braver l’interdit figure au sommet des facteurs suscitant l’envie d’écraser le champignon. Et ici, la différence entre homme et femme est nettement plus marquée, ces messieurs étant nettement plus concernés par la quête de sensations. L’adrénaline, le goût du danger, le coup de fouet vécu lorsque l’on défie l’interdit et, plus globalement, le plaisir de se déplacer vite. Bref, des motivations faciles à comprendre. CHACUN SON MÉTIER C’est sans doute pour cela que le métier de pilote automobile envoûte tant les hommes. Les bolides routiers ornant les murs de votre chambre d’enfant n’étaient-ils pas accompa-

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gnés par les légendes du sport que sont Ayrton Senna, Michael Schumacher ou Jacky Ickx? Pour en savoir un peu plus, nous avons contacté Bas Leinders, l’un des meilleurs pilotes belges, champion de formule 3 dans les années 90, pilote d’essai en formule 1 chez Minardi durant une saison et, l’an dernier, vainqueur des Blancpain Endurance Series avec le team Marc VDS. «En fait, rouler vite en ligne droite n’a rien de très intéressant. Cela devient plus amusant lorsqu’il s’agit de prendre une courbe aussi rapidement que possible, parce que là, la recherche des limites apporte une certaine satisfaction, puisque cela implique une habileté et de l’expérience», explique le pilote flamand. Il connaît bien sûr son propre record personnel: 361,5 km/h, au volant d’une formule 1 sur le circuit de Monza. «J’avais demandé de régler la voiture avec très peu d’appui dynamique, ce qui me permettait à l’époque d’être l’un des plus rapides, seuls Schumacher et Barrichello étant plus rapides. Même si l’on s’habitue à ce niveau de performances, ce sont surtout les accélérations d’une F1 qui impres-

‘ROULER VITE EN LIGNE DROITE N’A RIEN D’INTÉRESSANT’ (Bas Leinders)

La Bugatti Veyron Super Sport tient son rang au “Festival of Speed” de Goodwood.

sionnent le plus, surtout à mon époque, celle des moteurs V10. Au début, c’est comme un film qui se déroule trop vite, votre cerveau s’acclimate difficilement à pareil tempo. Mais au fil des kilomètres d’essais, il finit par s’y habituer. Là, votre cerveau atteint l’effet inverse, tout devient presque comme du ralenti.» LA PLUS HAUTE VITESSE Notre fascination pour la vitesse ne s’estompera pas de sitôt. En tout cas, les constructeurs ne semblent pas nous y aider. Car en 2014, même si la consommation de carburant est une donnée plus intéressante que la vitesse de pointe et que, en tant que Belges surtout, nous passons de plus en plus de temps englués dans les embou-

teillages, la plupart des nouvelles automobiles semblent conçues pour rallier le point A au point B de la manière la plus rapide possible. Profilées comme des fusées, reposant sur de larges roues, elles présentent un «regard» comparable à celui d’un prédateur assoiffé de sang. La plus commune des Volkswagen Golf équipée du plus petit moteur disponible atteint les 179 km/h. Dans la course au titre de voiture la plus rapide du monde, il reste de la marge. Actuellement, c’est la Bugatti Veyron Super Sport de 1.200 ch qui porte la couronne (pour une routière de série) avec 431 km/h. Mais la technologie progressant, Koenigsegg proposera bientôt la One:1 forte de 1.400 ch et sans limiteur électronique, juste pour battre la Bugatti.

LE PARADIS ALLEMAND Ces données ne sont en fait qu’une question d’ego (qui aura la plus grosse?) plutôt que la réponse à un besoin concret. Il n’existe que quelques pistes d’essai sur la planète où rouler à plus de 400 km/h est possible. Pratiquer des vitesses très élevées sur la voie publique devient naturellement inconcevable. Exceptionnellement, certaines contrées n’ont pas de limite, chez nos voisins allemands bien entendu, mais aussi sur l’île de Man et sur une portion de 200 km de la Stuart Highway, en Australie. Provisoirement, le «paradis allemand de la vitesse» ne semble pas encore menacé. Régulièrement, des voix s’élèvent pour mettre un terme à cette «folie», mais, avec tout autant de fanatisme, les opposants tiennent particulièrement à cette liberté unique. Avec le plein soutien d’Angela Merkel en personne et de toute l’industrie automobile allemande, arguant que les hautes contraintes mécaniques imposées par les non-limitations de vitesse en Allemagne permettent, en fin de compte, de faire réellement progresser l’innovation technologique. Priver les Allemands de leurs fameux panneaux blancs à bande diagonale noire reviendrait à annuler la fête nationale aux Pays-Bas ou interdire aux Italiens d’admirer les jupes des filles… MIEUX CONDUIRE Plus il devient difficile et concevable de rouler vite sur la voie publique, plus le succès des journées sur circuit se renforce. En Angleterre, l’été, il est possible de rouler chaque soir sur un circuit afin de s’y défouler sans risque d’accident impliquant des utilisateurs innocents. C’est aussi le cas, de temps à autre, à Francorchamps, Zolder ou Mettet. Sans oublier le mythique Nürburgring, dans l’Eifel, où, de mars à novembre, vous pouvez vous offrir un tour de l’«enfer vert» en échange de 27 €. Mais est-ce que cela marche? Visiblement oui, en témoignent les files de bolides parés à partir en trombe dès le portique levé… Sinon, il reste le défouloir virtuel des jeux vidéo. Dans le top 10 des jeux PlayStation les plus vendus, Gran Turismo figure au premier rang, tandis que de Gran Turismo 2 s’installe sur la troisième marche du podium. Mais finalement, c’est sans doute le titre d’un autre de ces jeux qui résume peut-être le mieux tout ce blabla à propos de la vitesse: Need for Speed, ou «Le besoin de vitesse». Nous serions donc tous génétiquement programmés pour cela. 49

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MODE COLLECTIONS DE PRINTEMPS

Tibo: chemise Tommy Hilfiger 109 €, gilet Scapa 259 €. Milla: jupe Ella Luna 379 €, casquette Filles à Papa 65 €, boucles d’oreilles Percy Stone 95 €.

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TRÉSOR D’ÉBÈNE La couleur a été apportée à ce modeshoot par l’acteur Tibo Vandenborre, la Bruxelloise Milla et l’imposante Audi RS7. Nous avons trouvé l’inspiration dans les superbes photos «Haute Afrika» qui sont exposées jusqu’au 9 juin au Fotofestival de Knokke (voir p. 57). Une telle lumière, un tel soleil ne se trouvent malheureusement pas en Belgique. Ils figurent d’autant plus dans les nouvelles collections. Primeur aussi que la renaissance de Strelli Homme, à nouveau exposé dans les boutiques avec sa vaste collection pour hommes très fraîche. PHOTO’S: JURGEN ROGIERS PRODUCTION ET STYLING: LINDA VAN WAESBERGE VOITURE: AUDI RS7

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MODE COLLECTIONS DE PRINTEMPS

Milla: jupe Twin-Set 221 €, bague en or 870 €, bracelet 10.500 € et chaînette 2.000 € Dinh Van, lunettes de soleil Tim Van Steenbergen by Theo 300 €.

Tibo: chemise 165 € et pantalon jogging 422 €, tous deux Paul Smith, lunettes de soleil Silhouette Futura 300 €, bague Isabelle L’Enfant 395 €, montre Oris, casquette vintage Christophe Coppens.

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Tibo: jeans 390 € et veste réversible 790 € Dries Van Noten chez Stijl Homme, pull Sofie D’Hoore 195 €, chaussures Paul Smith 330 €.

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MODE COLLECTIONS DE PRINTEMPS

Tibo: pantalon Strelli Homme 195 €, blazer McGregor 249,95 €, chemise Tommy Hilfiger 89,90 €, cravate Gant 90 €, chaussures 330 € et sac de week-end 360 €, tous deux Paul Smith. Milla: robe Ella Luna 195 €, veste Scapa 600 €, chaussures Liu Jo 205 €, montre Tamawa 286 €, boucles d’oreilles Percy Stone 60 €, chapeau vintage.

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Tibo: costume Scapa 1.065 €, chemise Bellerose 89 €, cravate Gant 90 €, chaussures Floris Van Bommel Premium 239 €, lunettes de soleil Tim Van Steenbergen by Theo. Milla: jupe Ted Baker 210 €, chaussures Steve Madden, sac à main Delvaux Mini Brillant 1.890 €, bracelet Dinh Van 10.500 €.

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MODE COLLECTIONS DE PRINTEMPS

Tibo: pantalon 195 €, blazer 275 €, tous deux Strelli Homme, chemise 165 € et portefeuille 327 €, tous deux Paul Smith, nœud pap’ Hackett 90 €, sneakers Raf Simons chez Stijl Homme 480 €.

Milla: petit pull Scapa 225 €, pantalon Astrid Jane 215 €, châle en soie Madame Mousseline 295 € Delvaux, chapeau Sessùn 49 €, chaussures Twin-Set 294 €, pochette Just Campagne 190 €.

Make-up : Michel & Louise Durand Assistants : Diego Slosse & Kathleen Werckx Mannequins : Tibo Vandenborre & Milla Miles remercie D’Ieteren pour le prêt de l’Audi RS7 : www.dieteren.be

www.astridjane.com www.bellerose.be www.delvaux.com www.dinhvan.com www.driesvannoten.be www.edith-ella.com

www.ellaluna.com www.fillesapapa.com www.gant.com www.hackett.com www.i-l.be www.justcampagne.com

www.mcgregor.be www.oris.ch www.paulsmith.com www.percystone.com www.rafsimons.com www.sacha.be

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MODE HAUTE AFRICA

L’AFRIQUE SUR SON 31 « Haute Africa » est l’exposition mère du Festival International de la Photo 2014 à Knokke-Heist. Il s’agit d’une exploration joyeusement anthropologique de l’habillement contemporain dans la culture africaine. Les œuvres des photographes Héctor Mediavilla et Daniele Tamagni ont inspiré notre shooting mode. TEXTE : CAROLINE BAFORT # PHOTO’S: DANIELE TAMAGNI ET HÉCTOR MEDIAVILLA

ous avons tendance à associer l’Afrique à la violence et à la famine. Or tout n’est pas si sombre sur ce continent dans la tourmente. Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Nigéria, la Tanzanie… se portent économiquement plutôt bien tandis que l’esprit créatif y est de plus en plus stimulé. Designers et entrepreneurs africains inspirent désormais avec des projets novateurs qui reflètent et renouvellent l’identité africaine. Cette évolution positive n’a pas échappé à la scène internationale de la photographie. Les photos d’habillement et de mode racontent l’histoire de sociétés en développement rapide tout en faisant le point sur l’occidentalisation, l’égalité des sexes, les convictions religieuses ou les influences postcoloniales. « Haute Africa » expose à la fois des photographes occidentaux et africains. Nous avons rencontré l’Espagnol Héctor Mediavilla et l’Italien Daniele Tamagni pour évoquer leur travail. LES SAPEURS « Les Grands Sapeurs » constituent le thème de 3 l’œuvre de Mediavilla et de Tamagni. Les Sapeurs sont des Africains férus de mode parisienne et qui s’en font les représentants. Héctor Mediavilla : « Le mouvement des Sapeurs date des années 1920 quand le premier Congolais de retour au pays après un voyage à Paris, s’y est présenté habillé comme un noble français. L’homme a provoqué pas mal de remous mais il était également très admiré. En un rien de temps il a rassemblé une flopée de disciples qui se sont répandus jusqu’à aujourd’hui sur l’ensemble du territoire congolais. » Daniele Tamagni lui, explique ainsi le succès du mouvement des Sapeurs : « La vie de tous les

jours est souvent dure et difficile au Congo. En s’habillant de la sorte et en se réunissant avec des gens de même goût, les Sapeurs oublient quelque peu cette situation. Ils adaptent l’idée de l’élégance française à leurs propres goûts et couleurs. » Les vêtements font partie d’une philosophie de vie joyeuse. « Ce qui compte, c’est ici et maintenant pour les Sapeurs, dit Mediavilla. Demain est un autre jour… Qui vous êtes ou d’où vous venez leur importe peu. Les Sapeurs sont aussi très démocratiques : ils se prêtent mutuellement des vêtements et sont de joyeux fêtards. Leurs marques favorites

sont les Cerutti, Armani ou Kenzo et ils ont une affection particulière pour les souliers occidentaux en cuir croco. Mais tout dépend un peu de la région où ils se trouvent. Las but not least : les Sapeurs sont des pacifistes. Le mouvement est apolitique et chérit son indépendance. » Le Festival se déroule du 30 mars au 9 juin 2014 et peut être visité dans des lieux couverts et en plein air à Knokke-Heist. www.fotofestival.knokke-heist.be

1. Héctor Mediavilla, devant sa maison, 2006. C-print mounted on aluminium, Plexiglas , 84x105 cm. 2. Héctor Mediavilla, “B. Mouzieto à Bacongo”, 2004. C-print mounted on aluminium, Plexiglas, 70x105 cm. 3. Daniele Tamagni, ‘Lalhande in front of a photostudio’, de la série ‘Gentlemen of Bacongo’, 2007. Lambda C-print, 92 x 66.5 cm. 4. Daniele Tamagni, ‘Willy Covary walks down a Bacongo street’, de la série ‘Gentlemen of Bacongo’, 2008. Lambda C-print, 66.5 x 92 cm.

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MODE BRADLEY WIGGINS POUR FRED PERRY

THE MODFATHER Bradley Wiggins, vainqueur du Tour de France, collabore pour la cinquième fois à la création d’une collection «cycliste» de la marque Fred Perry. Loin de vulgaires maillots de sport, ces vêtements au look rétro rappelle un pan de l’histoire de la mode britannique. Au travers de sa ligne Fred Perry, Wiggins fait revivre l’ambiance Mod. L’ambiance quoi? TEXTE: CAROLINE BAFORT # PHOTO’S: © FRED PERRY

n peu d’ histoire: Le courant “Mod” (abréviation de Modernist) est un mouvement culturel britannique apparu dans les années 60 et codifié par des comportements très dandy. Les Mods n’ont jamais réellement disparu et jouissent régulièrement de périodes de revival, voire de véritables pics, comme c’est le cas ces derniers temps. Les Mods vouaient un culte à la musique et aux vêtements, ces derniers devant afficher des teintes vivantes, et leurs marques de prédilection sont Ben Sherman, Fred Perry (oui, déjà) et Burlington. Les hommes portent des parkas, des costumes serrés, des polos Fred Perry ou des vestes bomber. Musicalement, leurs goûts sont éclectiques et il importe de savoir danser. Plus proche de nous, les groupes appréciés par la mouvance Mods sont Oasis, Blur, Ocean Colour Scene et The Verve. Pour se déplacer, rien ne vaut un scooter (encore aujourd’hui), de préférence au look rétro et customisé, soit Vespa ou un Lambretta. Il n’y a jamais vraiment eu de lien ou d’idéologie entre les Mods et la violence, d’ailleurs, ça froisserait leurs vêtements. “You gotta be cool”, une citation empruntée à The Who (un des grands classiques par les groupes écoutés par les Mods) résume d’ailleurs bien ce mouvement. Et à quoi ressemble un Mod contemporain? Le style vestimentaire iconique n’a pas fondamentalement changé et se veut toujours plus «prêt du corps», simple et classique. La minceur est un must et, par conséquent, un Mod dodu est perçu comme une sorte d’oxymore. Les rouflaquettes de Bradley Wiggins se sont également imposées comme incontournables, mêmes si le champion cycliste les a entretemps rasées. 58

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MODE BRADLEY WIGGINS POUR FRED PERRY

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REBELLE SANS CAUSE La monde Mod, Bradley Wiggins est tombé dedans quand il était petit: “Je me souviens de mon premier polo Fred Perry. Cela devait être en 1989, j’avais 10 ans. C’était un modèle classique, un bleu, que je m’étais payé avec mes propres deniers. Et vous devez savoir qu’à la fin des années 80, Fred Perry n’était absolument pas dans le coup. A l’époque tout le monde voulait s’habiller en Fila. Des Fila et des Kickers, c’était ça être «in». Mais moi, je venais de découvrir le look Mod grâce au film Quadrophenia (film anglais de 1979, adaptation de l’opéra rock du même nom imaginé par les Who), qui m’a juste donné envie de porter du Fred Perry. C’est vraiment comme cela que tout a commencé pour moi.” Et au niveau musical, le cycliste avait-il des influences? “Bien sûr, comme tous les ados tu y es très sensibles. J’avais 15 ans à la sortie de Stanley Road de Paul Weller. Et 14 lorsque Oasis lance “Definitely Maybe”. Comme tous les ados j’étais attiré par le parfum de la rébellion. J’ai grandi avec Oasis qui, aujourd’hui encore, m’accompagne au quotidien.” Mais lorsque Bradley se plonge dans ses souvenirs musicaux de la période Mod, il revoit plutôt The Small Faces que Oasis. “Je pense que Kenney Jones a été l’une des personnalités essentielles du look Mod, il y a apporté sa propre touche. Aujourd’hui, j’ai peine à croire que maintenant, grâce à ma collection Fred Perry, je peux aussi transmettre mon propre style. On m’a présenté comme Mod en couverture de The Sun et The Mirror. Le fait de représenter une forme de revival, c’est génial !” Or le champion cycliste vit aussi une forme de pression. “Je n’ai jamais aimé la position de chef de file. Ma nature n’est pas d’être un leader ou une figure de proue, je préfère vivre ma vie de mon côté. Mon modèle de toujours est John Entwistle (ndr : bassiste des Who, décédé en 2002). Il a sans doute été l’un des meilleurs musiciens au monde mais personne ne le reconnaissait en rue. C’était un mec discret et humble. Si seulement je pouvais jouer de la basse comme lui.” LES FAMEUSES BANDES La nouvelle collection Bradley Wiggins/Fred Perry comporte une série de polos, de veste et de coupe-vents, aussi de bermudas, chaussures et sacs de sport. Conformément à la personnalité de Wiggins le style est strict, classique, simple. On relève aussi de fins pulls en laine Mérinos à encolure très sixties, des chemises en maille piquée garnies de bandes de couleurs contras-

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‘LE FAIT DE REPRÉSENTER UNE FORME DE REVIVAL, C’EST GÉNIAL !’

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MODE BRADLEY WIGGINS POUR FRED PERRY

tées, des cardigans à fermeture éclair… Toutes les coupes sont «slim cut» et assez longues. Les coloris de l’équipe de course de Wiggins, Team Great Britain, sont reprises au niveau des bandes typiques que l’on retrouve sur le col et les bords de manches des vêtements Fred Perry. Les chaussures présentent un détail subtil: du cuir perforé référant à la guidoline d’autrefois. Du côte de chez Fred Perry on confirme que Wiggins s’est impliqué de près à chaque stade du processus de création, d’où ce souci pointu du détail et l’intégration des couleurs du Team Great Britain dans cette collection symbolise bien l’ère Wiggins: son équipe, ses courses, ses luttes épiques… Bref, sa vie de star du sport. Bradley Wiggins n’est en fait que le suivant sur la liste des idoles du cyclisme associées à Fred Perry. Déjà à la fin des années 50 les maillots de Tom Simpson et Jacques Anquetil – des icônes de style à l’époque - connaissaient une seconde vie dans la rue. Avec leur coupe étroite et leur style «continental», ces vêtements faisaient la joie des amoureux de jazz d’une période durant laquelle est cité pour la première fois le terme «Mod». Détail technique intéressant, ces maillots réalisés le plus souvent en laine Mérinos possédaient des propriétés respirantes parfaites pour passer une soirée en nightclub sans suer outre mesure. Ces pulls devaient se trouver dans la garde-robe d’un Mod qui se respecte. Une longue tradition était née. www.fredperry.com/men/bradley-wiggins

LES POIGNETS FRED PERRY Les origines de Fred Perry remontent aux années 40, lorsque l’ancien joueur de football autrichien Tibby Wegner approche monsieur Fred Perry, champion de tennis, avec une belle idée. Leur premier fait d’arme est la création du premier poignet-éponge qui sera très vite adopté par les joueurs de tennis. En 1952, ils lancent ce qui deviendra le grand classique de Fred Perry: un polo en coton piqué garni d’une couronne de laurier brodée. Rapidement, ce polo est associé à toute une catégorie de subcultures dont la vie est rythmée par la musique: Mods, Skinheads, Suedeheads, Soul boys, Rude boys… Lorsque la pop britannique envahit les ondes du monde entier dans les années 90, des groupes comme Blur et Oasis remettent les polos sur le devant de la scène, qui deviennent des signes distinctif de la culture urbaine. Depuis, la marque n’a pas manqué de multiplier les collaborations avec divers artistes et designers, de Raf Simons à Amy Winehouse. De nos jours, Fred Perry est toujours considérée comme un symbole de la cool attitude britannique.

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MODELEURS HABITAT

LA MAISON UNIMOG

Un jour à Tübingen, Allemagne, un architecte a dû imaginer une maison avec garage attenant pour un homme qui, même la nuit, ne voulait pas être séparé de son Unimog. TEXTE: CAROLINE BAFORT # PHOTO’S: SEBASTIAN BERGER, MICHAEL SCHNABEL

’architecte en question, Fabian Evers, se voit un jour proposer cette mission peu commune: réaliser une jolie maison et son atelier sur une petite parcelle de terrain située en bordure d’un axe très fréquenté et entourée de bâtiments de toutes les tailles et de tous les styles. Ajoutez un budget relativement limité: 170.000€. Ce n’est pas tout, l’atelier doit être suffisamment spacieux pour accueillir un Unimog (le cultissime 4x4 de Mercedes). La solution choisie est finalement celle de l’empilage; le rez-de-chaussée est entièrement consacré au garage et à l’espace de travail tandis que la partie habitable est aménagée juste au-dessus.

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BLACK BOX REVELATION En bas, le fameux garage, un espace ouvert de 120m 2 , est ceinturé de murs en polycarbonate translucide. Ce choix permet au propriétaire de travailler toute la journée à la lumière naturelle filtrée, sans vue sur la rue peu passionnante et sans devoir supporter le regard des indiscrets. Une fois le soleil tombé, l’atelier se transforme, de l’extérieur, en une grande «lightbox» qui égaye tout le quartier. Les espaces de vie ont été aménagés à l’étage de ce volume semi-transparent, une partie sur laquelle l’architecte applique un revêtement noir opaque conférant à l’espace supérieur un look de Black box contrastant joliment avec le rez-de-chaussée lumineux. Les fenêtres et une grande terrasse protégée fixent le sud et le paysage derrière la maison,

loin de l’agitation de la rue en façade. Un escalier extérieur invite les personnes à pénétrer dans la maison via cette terrasse. On accède ensuite à un espace principal regroupant salon et salle à manger, avant de trouver, au fond, la salle de bain et la chambre. Les parois sont recouvertes de panneaux OSB, un matériau bon marché contribuant à une ambiance lumineuse et dynamique. Le chauffage est assuré par un poêle à bois. Fabian Evers apprécie son résultat: «L’enjeu était de taille, pas facile d’aboutir à une maison originale avec pour départ une parcelle si mal placée et un budget restreint mais l’idée d’y combiner un garage offrait pas mal de potentiel. Grâce à ce concept pragmatique et épuré, cette maison tient plus de la fermette pratique que d’une résidence classique.»

‘LA SOLUTION CHOISIE EST FINALEMENT CELLE DE L’EMPILAGE’

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MODELEURS RENCONTRE AVEC LUC LANDUYT

‘LA FORME SUIT LA MODE’ Alors qu’il approche de l’âge de la retraite, Luc Landuyt, 65 ans, doyen des designers automobiles belges, a reçu le prix Henry Van De Velde pour l’ensemble de sa carrière. Sa vie, il n’aurait pas pu l’imaginer plus belle: dessiner des voitures, encore et encore, et déménager très souvent. «Je ne me suis pas ennuyé un seul jour», raconte le principal intéressé… TEXTE: BERT VOETS

Pour les designers automobiles belges qui ont acquis une renommée internationale, comme Luc Donckerwolke, Dirk Van Braeckel ou Steven Crijns, Luc Landuyt a fait figure d’exemple à suivre, même si, pour sa part, il minimise son rôle de pionnier en la matière. Luc Landuyt confesse que le premier mot qu’il a prononcé a été «auto». Très jeune, il a su qu’il voulait devenir designer automobile. «Je le voulais très fort. Dans les année 50, on pouvait encore voir sur les routes pas mal de très belles voitures d’avant la guerre et, tout gamin, j’étais fasciné par les silhouettes élégantes. J’en rêvais continuellement et je n’ai eu de cesse de concrétiser ce rêve. Dans les années 70, le design automobile constituait un univers de petite taille, très fermé. «Les gammes étaient réduites et les constructeurs étaient peu organisés au niveau international. Parce que mes parents le voulaient, j’ai étudié la médecine durant quelques années, jusqu’à ce que je découvre à Anvers un nouveau cours de dessin industriel. Nous étions 7 étudiants en tout et pour tout! J’ai ensuite posé ma candidature au célèbre Royal College of Art (RCA) à Londres. C’est d’abord avec Renault que j’ai cherché à prendre contact, pour décrocher un sponsoring, parce que je craignais qu’il soit très difficile de parler au patron du style Citroën, qui était alors le fameux Robert Opron. En fait, tout s’est passé on ne peut plus facilement. J’ai appelé Citroën et quand j’ai demandé Opron au téléphone, la secrétaire à l’autre bout du fil m’a répondu: “je

Chez BMW Technik, dans une maquette de l’habitacle de la Série 7 en gestation (celle de 1989).

vous le passe”. J’avais 27 ans à l’époque et lorsque j’ai été lui montrer mes dessins à Paris, Opron m’a demandé si je n’avais pas déjà travaillé dans le design ou, à tout le moins, effectué un stage. Si tel n’était pas le cas, il me conseillait tout simplement de choisir un autre métier. Si j’avais été français ou étudié en France, nous aurions pu parler… (rires). J’ai en définitive été admis au RCA, où j’étais le premier étudiant à ne pas bénéficier du sponsoring d’un constructeur. Après notre degree show, devant tous les grands noms de la profession, j’ai reçu cinq offres. J’ai choisi celle qui était la plus rémunératrice.» Nous sommes en 1979 et Luc Landuyt entre

chez Ford Cologne, où il travaille comme on le faisait à l’époque: avec un crayon, du papier et des maquettes en terre glaise. En 1985, Landuyt reçoit un coup de fil de Harm Lagaay, de chez BMW – qui passera plus tard chez Porsche –, qui l’intègre dans son «réservoir d’idées» BMW Technik. «Il s’agissait d’un petit groupe chargé de plancher sur de nouveaux concepts automobiles, de nouvelles technologies et de nouvelles structures organisationnelles comme le project management. J’ai ainsi joué durant 7 années à faire des trucs qu’on ne pouvait pas faire ailleurs. Le premier projet a été la Z1, un exercice de travail en commun. Il s’agissait, au départ d’une

Son premier projet au Royal College of Art à Londres, où il fut le premier Belge à décrocher le diplôme MDes RCA Automotive Design: une voiturette électrique pour les services communaux et urbains.

Un de ses premiers dessins au RCA: une Corvette à moteur central.

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page blanche, de concevoir une voiture de sport, jusqu’au stade de la série. A l’origine, il n’était pas prévu que la Z1 soit commercialisée, mais 8.000 exemplaires ont finalement été fabriqués, dans un atelier spécial.» On attribue ce modèle à Luc Landuyt, mais celui-ci de préciser: «Vous savez, un projet comme celui-là n’est jamais le fruit du travail d’une seule personne.»

Ça va nettement plus vite. Avant de créer “physiquement” la voiture, on en construit un modèle virtuel en 3D que nous retournons dans tous les sens et que nous visualisons dans le trafic, grâce à de petits films. Bien sûr, il faut toujours des idées à la base et posséder une bonne connaissance des procédés d’ingénierie et de production. Mais la première partie du boulot, le stade de la conception pure, a totalement changé. Le design autoLE BONUS GAIJIN mobile n’est plus quelque chose qui sert à embelEn 1992, Luc Landuyt est contacté par Patrick Le lir le monde: c’est devenu un outil de marketing. Quément. «J’avais 44 ans et il était temps pour Désormais, la forme suit la mode.» Luc Landuyt moi de quitter l’Allemagne. Ma femme est franjette un regard satisfait sur son parcours. «Je ne çaise… Nous avons déménagé 27 ou 28 fois, je ne me suis pas ennuyé un seul jour. Là où j’ai éprouvé sais plus, explique-t-il en souriant. J’ai commencé le plus de plaisir dans mon travail, c’est au contact par me rendre souvent en Suède. La sydes gens. J’ai aussi connu de grandes sanergie entre Renault et Volvo n’était pas tisfactions en menant à bien des projets une alliance, mais a tout de même déboudifficiles, comme, par exemple, celui de ché sur des modèles comme la Laguna la Twingo II. La première Twingo avait II, la Vel Satis et l’Espace IV. Plus tard, plus de personnalité, mais la deuxième lorsque l’alliance Renault-Nissan a vu le s’est mieux vendue. Et c’est sur cette base jour, je suis parti au Japon pour diriger qu’il faut mesurer le succès.» l’Advanced Design Studio de Nissan, qui Quand on lui demande s’il a vécu des avait pour mission de donner un coup de échecs, Luc Landuyt répond sans détour: jeune et de choix à Nissan. Je suis ensuite «En tant que designer, on fait pas mal de devenu le bras droit de Shiro Nakamura. travail qui ne débouche sur rien. Mais Entre 1999 et 2002, ça a été une période il ne faut pas voir ça comme des échecs, fantastique. Ce qu’on appelait alors le mais comme des signes qui vous disent bonus Gaijin faisait du Japon un pays de que vous pouvez toujours faire mieux.» Luc Landuyt travaille à une maquette de la Z1 chez BMW Technik (1986). rêve: les étrangers étaient traités comme Notre interlocuteur affectionne les modes rois! Tout était incroyablement facile, sauf la tos d’avant-guerre, dont il va maintenant pouvoir rosserie à la main. Si leur talent est évident, leur langue, mais j’avais une interprète à mes côtés 24 s’occuper à loisir. Il adore aussi les stylos «et tout problème réside dans l’intégration des méthodes heures sur 24.» ce qui sert à écrire ou dessiner», renchérit-il. de conception modernes.» De retour à Paris, Luc Landuyt devient responMais il ambitionne également de construire une UN MOUVEMENT PERPÉTUEL sable du style pour les petites Renault et, en 2007, bête de circuit, parce qu’à ses yeux, rien ne vaut «Le métier a beaucoup changé, jusque dans son pour les modèles haut de gamme. Ce sont touteles voitures. «Sans doute est-ce l’appel de la viessence même, constate Luc Landuyt. Il existe fois les petites voitures que Luc Landuyt préfère tesse, ainsi que le fait que des magnifiques objets encore des entreprises qui travaillent à la main dessiner. «Pour ma part, je roule volontiers dans de ce genre ont embelli mon enfance. C’est peutet réalisent des dessins en taille réelle avec des des petites voitures. Mon format de prédilection, être idiot, mais c’est ainsi. C’est une passion, tout bandes autocollantes, de manière à créer des c’est le coupé 2+2, comme les anciennes Alfa simplement. Si on m’interdisait de regarder les lignes élégantes. Mais aujourd’hui, les choses se Romeo Giulia ou Giulietta. Il est bien plus diffivoitures pendant un an, peut-être s’amoindriraitpassent la plupart du temps sur de grands écrans. cile de dessiner une petite voiture qu’une grande, elle? Mais je n’ai jamais tenté l’expérience…» qu’il s’agisse d’en définir les lignes ou les surfaces, de traiter les différents détails ou encore de respecter les impératifs budgétaires.» En 2011 arrive le couronnement de sa carrière avec le Laboratoire Coopératif d’Innovation, où sont notamment pensés les petits véhicules électriques de l’avenir comme le Twizy. Pour notre compatriote, c’est en quelque sorte un retour aux sources. «Comme chez BMW, il s’agissait d’une petite structure multidisciplinaire qui réfléchit à tout. Dans le cadre de la construction d’un prototype, j’ai alors travaillé 8 mois à Turin, où j’ai enfin pu faire connaissance avec les maîtres italiens du design automobile. Il est fascinant de voir comment ils modèlent et construisent une car-

De 2002 à 2008, Landuyt a dirigé l’équipe des petites voitures chez Renault. Ici, une étude de petit 4x4 extrapolé de la Twingo. Elle n’a pas connu de suite.

Laguna II, conçue entre 1996 et 1998 chez Renault. (Dessin d’Okazaki, designer chez Renault-Nissan au Japon.)

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MODELEURS VISITE DE L’ATELIER DE KOEN VAN DEN BROEK

UN PEINTRE EN

ROADTRIP Il peint des autoroutes, des stations-service, de l’asphalte et des traces de freinage. Ses œuvres se découvrent à la façon d’un road movie de Tarantino. Ses expositions portent le nom de ‘courbes’ ou de ‘glissières’. Les voitures vintage sont sa passion cachée. Assez de raisons motivant une visite dans l’atelier de Koen van den Broek, l’un des artistes les plus talentueux de Belgique. TEXTE: THIJS DEMEULEMEESTER # PHOTOS: BIEKE CLAESSENS

‘J

’ai déjà fait de gros travers en venant ici,» s’amuse Koen van den Broeck tout en garant sa Mustang des années 70 dans le parking de son atelier, entre quelques nouvelles peintures abstraites en partance pour une galerie d’art de Cologne. ‘Ma muscle car américaine n’est vraiment pas faite pour les routes belges. Certainement pas au printemps. Il y a un 6 litres sous le capot alors, si vous écrasez le champignon, il n’y a simplement plus d’adhérence. En été passe encore mais lorsqu’il pleut la voiture ne demande qu’à partir. C’est une super voiture mais je ne roule pas souvent avec, manque de temps. Maintenant je vais charger un de mes quatre assistants de la déposer au garage,» plaisante encore l’artiste de 41 ans qui ne se considère pas comme un vrai collectionneur de voitures mais un vrai passionné disposant de quelques jolies pièces. Et jamais à court d’anecdotes sur quatre roues. ‘Saviez vous que ce modèle a été impliqué dans l’une des plus grosses erreurs de synchronisation de l’histoire du cinéma?,’ commence notre interlocuteur. ‘Dans «Les diamants sont éternels», James Bond se lance dans une course poursuite légendaire dans les rues de Las Vegas. A un moment, il pénètre dans une rue très étroites en équilibre sur ses roues droites mais lorsque que le point de vue de la caméra change, il en ressort…sur les deux roues gauche.’

deux. La pièce maîtresse des lieux est certainement la salle de cinéma dont les murs sont recouverts de placage de bouleau. ‘Au début nous souhaitions du chêne tel qu’il en pousse le long des chaussées, un bois qui, en raison des élagages fréquents, possède un dessin particulier. Mais un jour à Washington, nous sommes tombés sur un Indien qui séchait de l’écorce de bouleau pour ensuite la plaquer sur des panneaux, et c’est ce qui garnit les murs de mon petit cinéma. L’endroit dégage une atmosphère très David Lynch, je trouve. Hélas, depuis la fin des travaux, il y a un an et demi, je n’ai eu que très peu l’occasion de m’y détendre. J’ai été constamment occupé sur cinq galeries d’art à Londres, NewYork, Bruxelles, Séoul et Cologne.’ Des expositions que l’artiste a baptisées Chicane, Armco, Apex ou Zylon: que des références au monde de la course. ‘Si vous regardez Top Gear, ces mots vous sont familiers,» rit-il. «Une chicane est une courbe de ralentissement, Armco est un terme employé en Formule 1 pour désigner les rails de sécurité. L’Apex est le point de corde d’un virage et le zylon est un matériau inf lammable inclus dans la structure des casques de course.’ Ce n’est pas tout, la route l’inspire également au moment de signer ses toiles: ‘Pitstop’, ‘Speed’, ‘Runway’, ‘Curbs & Cracks’ et ‘From Here to the West and back’.

STREET SPIRIT Ses deux plus grandes sources d’inspiration de l’artiste sont citées: les voitures et le cinéma. Dans son nouvel atelier de Merksem – imaginé par le bureau gantois Havan-a – il y a de l’espace pour les

QUELQUE PART EN CHEMIN Si Koen van den Broeck n’est pas à proprement parler un artiste de rue, son œuvre se ressent comme un road movie. Toute sa vie il a peint des routes, des ponts, des circuits ou des trottoirs. La plupart

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MODELEURS VISITE DE L’ATELIER DE KOEN VAN DEN BROEK

du temps sur base de clichés rapportés de ses road trips aux USA, en Europe, au Japon et en Amérique latine. ‘Nombre d’artistes sont obsédés par les rues et les routes,’ confie-t-il. ‘Regardez simplement Paul Delvaux, René Magritte ou Piet Mondriaan et son «Broadway Boogie Woogie», un plan abstrait des rues de New York.’ Cette fascination pour le tissu routier est née durant ses études (non achevées) d’architecture. ‘J’étais surtout attiré par l’intégration de l’architecture au paysage, à la nature. Après mes études à l’HISK d’Anvers, je suis parti pour un trip en Amérique, un continent qui m’envoûtait depuis bien longtemps. Les images que j’en avais au travers des road movies de Quentin Tarantino et David Lynch, je les découvrais en vrai. Et c’est en traversant Death Valley j’ai pris conscience de vouloir devenir artiste. «Etre en mouvement» reste pour moi un moment capital parce que c’est là que l’on vit des choses imprévisibles. Il y a deux ans j’ai traversé le Colorado, le Wyoming et le Nebraska, des états où j’ai dévoré ces paysages si vastes, désolés et même menaçants. On n’y rencontre quasiment personne et si vous n’avez rien trouvé à manger avant 19h, vous vous couchez l’estomac vide. C’est justement dans ces «non moments» que j’aime photographier des «non endroits», comme des crevasses dans l’asphalte, des motels, des stations-service, un trottoir défoncé … Des choses sur lesquelles vous ne faites en principe que passer vers un ailleurs.» Van den Broek considère ses photos comme un premier jet, une première idée de ce que seront ses prochaines peintures (semi-)abstraites. Parfois le

lien avec la photo instigatrice est clair, parfois très vague. «Ces deux dernières années je me suis un peu détourné des routes. Je commence à retravailler mes anciennes créations. Partant de vieilles peintures j’en recrée de nouvelles. Mes travaux récents sont plus abstraits, radicaux que mes anciennes compositions. Revisiter mes propres peintures, je trouve cela normal dans le sens où elles doivent continuellement évoluer. Tomber dans la répétition est un piège dans lequel trop d’artistes tombent encore. Je veux justement conserver ma sensibilité et ma concentration.’ STAR Et cela semble rouler, la carrière de Koen van den Broek tourne à plein régime. Aujourd’hui de grandes galeries à la réputation internationale exposent ses œuvres, à l’exemple de Friedman Benda de New York, Greta Meert à Bruxelles et Marlborough Contemporary à Londres. Ces enseignes assurent également la vente de son art et sa présence dans les grandes bourses internationales d’art contemporain. Et le fait que la galerie londonienne White Cube ne le soutient plus ne semble pas le déranger. Car grâce à Marlborough l’artiste flamand expose aussi ses toiles dans les grandes foires d’antiquités, à l’exemple de la TEFAF et de la Biennale des antiquaires. ‘Marlborough est la galerie qui a consacré des maîtres du 20e siècle comme Mark Rothko, Francis Bacon et Lucian Freud,’ dit-il. ‘Lorsque son directeur, Andrew Renton, m’a contacté pour m’inviter dans sa nouvelle galerie, ‘Marlborough Contemporary’, je n’y croyais pas. Je n’oublierai jamais ses paroles: ‘I

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made Francis Bacon, I wanna do it one more time.’ Les expositions se succèdent à un tempo élevé, l’intérêt vient du monde entier. ‘Lors de ma dernière présence à Séoul, j’ai été accueilli comme une star. Limousine, conférence de presse, interviews, dîners: mes toiles semblent plaire! Du coup, des grands musées (privés) et des collectionneurs d’art les achètent. Un célèbre architecte coréen est en train de me préparer un atelier là-bas, les travaux ont débuté en février.’ Dès lors, pourquoi ne pas s’installer vers la Corée? Ou – mieux – aux Etats-Unis étant donné la proximité spirituelle de ses travaux avec les expressionnistes abstraits de la trempe de Clyfford Still, Robert Motherwell et Mark Rothko? ‘Pendant un petit moment j’ai eu un petit atelier à Los Angeles mais en fait, c’est une démarche contre-productive. En 2011 j’ai même loué un loft à Brooklyn, New York pour, au final, me rendre compte que je fournis le meilleur de moi-même lorsque je travaille à Merksem. Cela dit, vous avez raison, je partage beaucoup avec les modernistes américains. Aussi parce que mon travail n’est jamais teinté de politique ou de débat sociétal.

‘JE NE VEUX PAS FAIRE DE L’ART D’ÉPOQUE ET J’ÉVACUE TOUT SIGNE D’ACTUALITÉ’

Je ne veux pas faire de l’art d’époque et j’évacue toute référence, tout détail ou signe d’une quelconque actualité ou couleur politique, comme cela mes œuvres existent par elles-mêmes. Et sont éternelles…» VERSION CATHÉDRALE 2014 et 2015 s’annoncent très chargées pour le peintre de Bornem. Plusieurs expositions et publications importantes figurent à son calendrier. De plus, van den Broeck s’est lancé dans quelques travaux monumentaux destinés à l’espace public. Pour la ville de Malines, il est en train d’imaginer deux immenses fresques de façade pour un nouvel hôpital. ‘200 mètres de long et 30 de haut, de l’art version cathédrale !’, s’amuse Koen. ‘Et fin de l’année prochaine je commence un projet à Knokke. Sur le Wielingen, une gigantesque mosaïque en dalles de couleur. Une sorte de projection en forme d’entonnoir, qui commence très étroitement pour s’ouvrir vers la digue. Comme un trottoir en direction de la mer.’ Un projet à suivre !

Art Brussels, 25 - 27 avril Découvrez le travail de Koen van den Broek à la Galerie Greta Meert durant l’expo Art Brussels. www.artbrussels.com www.galeriegretameert.com

www.koenvandenbroek.org

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MENU LA CARTE BLANCHE DE MICHEL VERLINDEN

LE RETOUR DE LA NOURRI Bonne nouvelle pour les mangeurs, les vrais: le gueuleton fait son grand retour. La chose nous a été confirmée par plusieurs restaurateurs.

D’autres fines gueules pointent l’hypocrisie du discours actuel sur la bouffe. Car, aujourd’hui, nombreux sont les gens qui jettent de la poudre aux yeux dans les salons en distribuant leur meilleure adresse pour le lièvre à la royale parci, leur meilleur fromager par-là... Mais quand on jette un coup d’œil dans leurs casseroles, on se rend compte qu’il n’y a pas de réel appétit. Les assiettes deviennent des figures de style, les vins se vendent au verre et plus personne ne prend de dessert. C’est la psychose face à la moindre calorie, la panique devant les préparations susceptibles de faire monter le taux de cholestérol. Sans parler de tous ceux qui préfèrent photographier leur plat plutôt que le manger. Cette saturation fait l’unanimité chez de nombreux gastronomes. Ainsi de Fulvio Pierangelini, chef italien réputé pour sa franchise et devenu aujourd’hui consultant pour la chaîne hôtelière Rocco Forte, qui ne se gêne jamais pour faire savoir sa lassi-

tude à propos de l’esbroufe autour de la bouffe. «Tout le monde possède son avis sur la question et tout le monde se sent autorisé à le faire connaître... surtout sur Internet, média qui cristallise de nombreuses frustrations. Au bout du compte, on comprend qu’avant de parler de cuisine, ce qui intéresse surtout les gens, c’est de parler d’eux-mêmes.» Le spectacle, l’ego, le souci hypocondriaque, le regard des autres, l’obligation d’être mince... autant d’éléments qui, pour les vrais amateurs, font obstacle à l’hédonisme et surtout à l’esprit de communion qui est le sens véritable du repas. Pourtant, le fin mot de l’histoire tient en une phrase: «Manger, c’est être ensemble, rien n’est plus plaisant qu’un bon gueuleton entre proches.» RETOUR VERS LE PASSÉ Boudin aux pommes, veau Orloff, petit salé aux choux, bœuf gros sel, cassoulets, pot-au-feu, © Julia Hetta

e repas – avec trou normand et plats en sauce – pointe à nouveau le bout de ses chères dans les établissements qui lui laissent une chance. Loin d’être anecdotiques, ces déjeuners et dîners où l’on «becquette pour de vrai» sont le signe d’un changement de paradigme dans le goût du jour. Si jusqu’ici, l’époque évoluait sur un socle de plaisirs gastronomiques raffinés hérités de la nouvelle cuisine, une poignée de foodies avant-gardistes est en train d’opérer un virage à 360 degrés. En cause, un ras-le-bol généralisé face au devenir-spectacle de la gastronomie à coups d’émissions de télé-réalité et de chefs starisés. «Cuisiner, ce n’est pas s’affronter, c’est tout sauf se livrer à la compétition... La nourriture, c’est le partage», nous racontait avec beaucoup de bon sens un gourmet récemment croisé au-dessus d’une assiette.

La gastronomie aspire à se tenir loin des concours et des crochets de télé-réalité.

Le boucher, figure emblématique du retour de la bonne bouffe, en l’occurrence Yves-Marie Le Bourdonnec.

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TURE-PARTAGE

Le paris-brest, dessert mythique des Trente Glorieuses.

navarin d’agneau, daube, paris-brest, chariot de fromages, religieuse au chocolat, homard Thermidor, poulet chasseur, baba au rhum, pâtés en croûte... tels sont les chapitres incontournables de ce nouveau bréviaire alimentaire empreint de nostalgie. Une époque synthétise tout particulièrement cet esprit, celle des Trente Glorieuses, décennies bénies en forme de paradis du bien-manger. Il est vrai qu’au sortir de la guerre, les appétits se recoiffent. Cinq années rationnées – 350 g de pain par jour en France –, un ordinaire composé de crosnes et de topinambours, ainsi que des repas dominicaux dans lesquels le pigeon remplace le poulet, ont fait mesurer l’importance d’un bon repas. Du coup, les Trente Glorieuses font figure de modèle absolu pour ceux qui souhaitent revenir à une sorte de «temps de l’innocence» du repas. Le rapport à la nourriture était plus spontané, on ne se demandait pas si la viande dans l’assiette était du bœuf ou du cheval. On fantasme beaucoup sur cette époque d’anisettes, de brocs promotionnels et de nappes à carreaux sur lesquelles on pelait des œufs durs en guise d’amuse-bouche...

Le pâté en croûte, délice oublié des vrais gueuletons.

Une figure en particulier incarne ce lien fusionnel à la bonne bouffe: celle de Jean Gabin. Après la guerre, la carrière de cet acteur va connaître un second souffle. Le jeune premier des années 30 a pris de la bouteille, il a fait place au quinqua grisonnant sans lequel il est impossible de rendre compte du cinéma des années 50 jusqu’au milieu des années 70. Gabin, c’est, comme l’affirme le journaliste Philippe Durant (1), «un style qui lui venait de l’avant-guerre et qui se perdit avec lui: l’amitié et la poignée de main». Autour de lui, une bande de potes, des véritables ogres – Lino Ventura, Michel Audiard, Henri Verneuil, Gilles Grangier, André Pousse... – toujours prêts à passer à table, à tel point que de nombreux films naquirent autour d’un plat mijoté. Pour mieux en comprendre l’esprit, on ne résiste pas à citer une anecdote reprise dans l’ouvrage de Philippe Durant à propos d’un gueuleton que fit Gabin à Trouville lors du tournage d’Un singe en hiver. «Il commanda un plateau de fruits de mer. Pas le petit machin de dégustation, non: le fin du fin. Large et glacé comme une patinoire olympique. Arrosé de sancerre blanc pour faire passer les bi-

gorneaux. Une fois ingurgitée cette entrée – car il la considéra comme telle! –, il s’attaqua au plat principal. Une sole. Toute simple. De belle taille toute de même. Grillée. Bonne mais insuffisante pour le mangeur. Qui demanda qu’elle soit suivie par une raie au beurre noir. (...) Par gourmandise, Jean souhaita «goûter» au crabe farci, qui figurait en bonne place sur la carte. Bien entendu, il ne se contenta pas de le goûter et vida l’assiette. Un ultime poisson, apporté dans la foulée, ferma la marche. Gabin était comblé. Sagement, il préféra repousser le plateau de fromages qu’on lui présenta. Par contre, il ne put résister quand la patronne en personne vint lui proposer un somptueux baba au rhum, spécialité de la maison... (2).» Impressionnant, surtout quand on sait que Gabin himself avait Lino Ventura pour maître, qui était «le plus gros appétit du cinéma français». Difficile de ne pas regretter ce tempslà aux contours d’Eden gastronomique…

(1) et (2) La bande à Gabin, Blier, Audiard et les autres..., Points, 2009.

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MENU SORTIES D’AUTOROUTE

HALTES CULINAIRES

Un accident sur le ring de Bruxelles... Des travaux dans le Kennedy-tunnel... Des files en direction de la côte... Il y a toujours des bouchons quelque part. Ce n’est pas une raison pour désespérer. Si vous êtres proche d’une sortie, pourquoi ne pas en profiter pour aller boire un coup et manger un bout? Voici 10 bistros qui valent le coup. TEKST: AGNES GOYVAERTS BRASSERIE BLVD

E40

A la sortie de Gand près de la E40, Sam D’Huyvetter et Thomas Schmidt ont retapé une maison en coin décrépie et l’ont transformée en brasserie contemporaine des plus agréables où peuvent facilement prendre place plus de 70 personnes. Au choix, des tables hautes ou basses ou un tabouret au bar tout en longueur qui offre une vue panoramique sur la cuisine. La terrasse à l’arrière est ouverte en été. Au menu, des classiques traditionnels adaptés à notre temps: cabillaud aux épinards, vongole, fish & chips aux petits oignons, cannelloni de courgettes ou tagliolini au crabe. Plat du jour à 16 € ou Business lunch à 30 €.

Brasserie Blvd, Kortrijksesteenweg 175, 9830 Sint-Martens-Latem. 09 279 12 00. www.blvd.be

BRASSERIE WOUTER

E19

Il y eut d’abord le restaurant étoilé ‘De Koopvaardij’ près du Havenweg et de la E19 au nord d’Anvers. Le chef Wouter Van Tichelen voulut alors quelque chose de plus familier et il ouvrit dans la même belle maison, sa Brasserie Wouter. Résultat : une combinaison de confort et de “comfort food”. Au menu, notamment un pâté de lièvre fait maison, une soupe au potiron à la mousse de lard fumé, des croquettes au fromage de l’abbaye trappiste de Westmalle, le Big Burger de la Brasserie Wouter, un filet de cabillaud aux clémentines et frites de pois chiches, une plie grillée aux poireaux et beurre de noisettes, du pain perdu avec une compote de fruits d’automne, un Frisko fait maison aux noisettes et au chocolat au lait. Et tous les dimanches, la maison propose un lunch de trois plats autour d’un beau rôti.

DE LAET & VAN HAVER

Brasserie Wouter, Hoogeind 96, 2940 Stabroek. 03 297 60 25. www.brasseriewouter.be

LE BISTROT D’À COTÉ

E313/E314

A deux pas de l’échangeur de Lummen vous trouverez un bistrot agréable aux accents français. Geert Vandenhove n’est pas le premier chef étoilé à ouvrir ses portes à un plus large public. Dans ce cas-ci, dans un bistrot. Il avait son restaurant gastronomique Prêt-à-Goûter à Bolderberg. Son fils Bart y sert désormais, à côté, des plats empreints de nostalgie issus de la cuisine flamande. Le Bistrot fait partie de la même large maison que le restaurant étoilé, mais il propose un autre menu et a un numéro d’appel propre. Les produits saisonniers sont privilégiés dans des préparations maison inspirées par la cuisine flamande du temps de nos grand-mères. Comme le tartare de bœuf, l’entrecôte et les moules. Parmi les spécialités figurent les huîtres de Gillardeau, la terrine de foie de canard de Bekegem, une cocotte de joues de porc avec des pickles maison et un hochepot aux carottes. Le décor est en harmonie avec l’atmosphère du bistrot français : plaques en email et photos de cyclistes à profusion.

Le Bistrot d’à coté, St-Jobstraat 83, 3550 Heusden-Zolder. 011 42 95 76. www.lebistrot-dacote.be

Il y eut d’abord la boucherie, puis une petite sale de dégustation. Avec le succès, l’adresse se répandit rapidement parmi les carnivores. Le boucher Luc De Laet se spécialisait dans la viande “dry-aged” de qualité supérieure. Bien que le restaurant communique avec la cuisine et avec la boucherie, on a quand-même opté ici pour un ambiance familiale. Frank Hermes, le chef, a travaillé au Fornuis de Geert Segers et dans un autre haut-lieu pour carnivores, le Kleine Zavel. A la carte : Sheperd’s pie (haché d’agneau et purée), pintade aux truffes, joue de porc Duroc ou ris de veau aux champignons. En plus, évidemment, d’un grand choix de steaks de plusieurs races de bœuf. Mais il y en a aussi pour les végétariens.

De Laet & Van Haver, Kapelstraat 102, 2540 Hove. 03 455 63 71. www.delaet-vanhaver.com

ELCKERLIJC

E34

Il arrive régulièrement que la circulation soit très dense en été entre Anvers et Knokke. Oubliez un instant le littoral mondain et la vie urbaine en quittant l’autoroute. Au milieu d’une étendue de champs vous trouvez l’Elckerlijc. Le chef propriétaire Peter De Clercq est le roi du barbecue. Il a remporté avec son équipe, une montagne de prix et de diplômes. Il sert plus de 20 races de bœuf à l’Elckerlijc, provenant du boucher réputé Hendrik Dierendonck à Sint-Idesbald et Van Landschoot à Adegem. Ses viandes profitent d’une valeur ajoutée subtile grâce à des copeaux de chêne, de hêtre, ou de fûts de gueuze ou de bourbon. Mais Peter est bien plus qu’un spécialiste de la viande. Il sert également des légumes, des fruits, des herbes, du poulet, du port et de l’agneau de ses propres cul-

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E19

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tures et élevages, le tout avec des techniques de préparation exceptionnelles. Le chef a également pensé à un menu pour enfants et le lieu est doté d’une belle terrasse estivale.

Restaurant-Grill Elckerlijc, Kraailokerkweg 17, 9990 Maldegem. 050 71 52 63. www.peterdeclercq.be

ALBATROS

E40

Les premiers atouts de ce restaurant sont son excellente situation à proximité de la E40, un grand parking et une grande terrasse en été. Les spécialités franco-belges à la carte ou au menu sont servies dans un cadre moderne. Les anguilles de rivière - au vert bien entendu - sont la spécialité. Mais ces anguilles se prêtent également à d’autres modes de préparation. La carte propose notamment des tomates aux crevettes de la Mer du Nord, les cuisses de grenouille au beurre d’ail et la Pomme Ostendaises à la crème d’Isigny. Un large assortiment de vins sélectionnés par la femme du chef, sommelière du lieu, est disponible au verre.

toasts au fromage d’Orval ou au camembert aux pommes, mais tout est toujours préparé à la commande. Le restaurant sert aussi des plats de pâtes, des brochettes de viande royales, “le vrai stoemp Bruxellois” et trois modes de préparation de canard. Et toujours avec un verre de bière.

De Heeren van Liedekercke, Kasteelstraat 33, 9470 Denderleeuw. 053 68 08 88. www.heerenvanliedekercke.be

TÊTE PRESSÉE

E40

Ici on mange ensemble à une grande table dans une cuisine ouverte avec vue sur les activités du chef. Pieter Lonneville a ouvert sa “table à manger” avec magasin d’alimentation, juste à côté de Bruges près de la E40. Inutile donc de s’enfoncer dans la ville. “Je propose une cuisine selon ma conscience, dit Lonneville, une gastronomie authentique et gourmande, un peu rustique mais honnête jusqu’à l’os. Le plaisir de manger ensemble avec le nez sur les activités des chefs est aussi important que les produits artisanaux de qualité que nous utilisons.” La cuisine est inventive. Le menu comprend notamment une lasagne ouverte de ramier confit, une langue de veau aux salsifis rissolés, du topinambour aux lentilles, olives et chou romanesco. Et bien entendu, de la tête pressée et d’autres viandes et charcuteries. En soirée, la grande table est réservée uniquement aux groupes.

Albatros, Geraardsbergsesteenweg 15, 9320 Erembodegem. 053 83 00 78. www.restoalbatros.be

DE HEEREN VAN LIEDEKERCKE

E40

Pour la deuxième année de suite, De Heren van Liedekercke est classé numéro un dans la liste des meilleurs restaurants de bière au monde. Et le Guide Michelin confirme son Bib-Gourmand pour 2014. L’équipe est petite pour un mélange de cuisine populaire flamande alternant avec des spécialités culinaires à des prix abordables. Le propriétaire prévient sa clientèle sur son site Internet : “Nous ne sommes pas une chaîne de fast-food où on vous sert de la nourriture en boîte”. On peut y trouver des mets simples comme des petits pains multi grains garnis, des

cave impressionnante, la brasserie est réputée pour son équipe de cuisine qui travaille avec les meilleurs produits de saison. Un bon morceau de rôti de Holstein bien juteux, une excellente Rubia Galega de Galice du Sud, mais aussi des spécialités saisonnières comme les pousses de houblon et les asperges. Du pain cuit au four sur place et du beurre frais de la Laiterie Pascal Beillevaire en France accompagnent le tout. Le nouveau propriétaire annonce aussi quelques nouveautés, comme des petits plats servis au bar. L’offre change de mois en mois. La salle à l’étage peut accueillir des groupes de 10 à 44 personnes pour un dîner ou une réunion en toute discrétion. Et pour les amateurs, plusieurs grands vins sont disponibles au verre ou en demi-bouteille.

Brasserie Roosenberg, Patotterijstraat 1, 9250 Waasmunster. 03 722 06 00. www.roosenberg.be

LES BRASSERIES GEORGES

En rejoignant Bruxelles par le sud, il est agréable de s’attabler en bordure du Bois de la Cambre. Georges Neefs y a créé un mythe : les Brasseries Georges. Neefs lui-même a entre-temps remis son tablier au vestiaire mais rien n’a changé à l’esprit du lieu : une ambiance animée, un grand banc de fruits de mer avec des huîtres exclusives et un véritable écailler, des frites cuites dans de la graisse de bœuf ou d’oie, des classiques de la cuisine Française et un décor Belle Epoque avec des banquettes bistrot typiques. La grande terrasse est accessible hiver comme été car elle peut être chauffée. Il y a même une terrasse chauffée à part pour les fumeurs de cigares. Et il y a aussi un voiturier.

Tête Pressée, Koningin Astridlaan 100, 8200 Sint-Michiels Brugge. 0470 21 26 27. www.tetepressee.be

ROOSENBERG

E17

Impossible de se rapprocher davantage de la E17. Mais la Brasserie Roosenberg a d’autres atouts. Bruno De Wilde y fut engagé comme Maître de Maison il y a 22 ans et il vient de racheter l’établissement avec sa femme Wendy. Outre sa

Les Brasseries Georges, Avenue Winston Churchill 259, 1180 Ukkel. 02 347 21 00. www.brasseriesgeorges.be

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ON THE MOVE AGENDA

Marcel Wanders: Pinned Up

Bill Viola

Grand Palais, Paris Jusqu’au 21 juillet www.grandpalais.fr

Stedelijk Museum, Amsterdam Jusqu’au 15 juin www.stedelijk.nl

Fresques numériques, sculptures animées et vidéos monumentales, voilà ce que propose la rétrospective Bill Viola au Grand Palais. Le vidéaste le plus important de ces 40 dernières années joue comme aucun autre de ce média et du rapport entre temps et espace. Son œuvre à portée universelle fait référence à des thèmes comme la vie et la mort, l’attirance et la répulsion, le voir et l’être vu, etc. A ne pas manquer.

Le designer néerlandais Marcel Wanders vit et dessine des objets à 200 à l’heure. Avec son style néo-baroque et son fameux siège pour Droog Design, il est entré dans l’histoire du design. Mais c’est surtout avec sa marque Moooi qu’il s’est fait connaître au plan international. Le Stedelijk Museum propose la plus grande exposition jamais organisée sur l’un des plus grands designers néerlandais de tous les temps.

Dirk Braeckman: Schwarzschild

S.M.A.K., Gand Jusqu’au 1er juin www.smak.be

On sait que l’on célèbre cette année le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale. Le S.M.A.K. de Gand prend le train en marche avec une expo unique. L’artiste Dirk Braeckman a retrouvé dans ses archives une série de photos d’un soldat de la guerre 14-18. Il les a retravaillées avec de l’acide, des produits chimiques et des aiguilles. Résultat: des images sinistres, mais avec une touche actuelle montrant des soldats anonymes.

Félix Vallotton

Zurbarán

Van Gogh Museum, Amsterdam Jusqu’au 15 mai www.vangoghmuseum.nl

Palais des Beaux-Arts, Bruxelles Jusqu’au 25 mai www.bozar.be

Le Van Gogh Museum peut être fier: en ce début d’année, il accueille la grande exposition Vallotton qui, après être passée par le Grand Palais à Paris, arrive donc à Amsterdam. Vallotton (18651925) appartient au mouvement artistique français Les Nabis. Ses compositions sont, à l’évidence, influencées par cet art nouveau qu’était, à son époque, la photographie.

C’est ce qui s’appelle faire coup double: outre l’expo solo de Michaël Borremans, Bozar propose une exposition autour de Zurbarán. Le peintre baroque espagnol est connu pour ses portraits religieux intimes ou ses natures mortes poétiques en clair-obscur. Bozar a par ailleurs mis sur pied un programme complet autour de Zurbarán et de son temps: concerts, pièces de théâtre, lectures…

Palais des Beaux-Arts, Bruxelles

Jusqu’au 3 août www.bozar.be

2014 sera l’année de Michaël Borremans. Après son expo solo à la galerie Zeno X, Bozar présente maintenant sa plus grande exposition à mi-carrière. «As sweet as it gets» propose aussi bien des peintures, dessins et autres créations graphiques que des vidéos de l’artiste gantois. Bruxelles est la première étape de la tournée mondiale de Borremans, avant Tel Aviv et Dallas. Incontournable.

Jean Delville

Musée Félicien Rops, Namur Jusqu’au 4 mai www.museerops.be

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Après l’exposition sur la guerre et ses atrocités, vues par Braeckman et Otto Dix, le musée Félicien Rops de Namur présente quelque chose de totalement différent: une expo consacrée à Jean Delville. Le peintre bruxellois (18671953) est l’un de nos artistes symbolistes les plus connus. Il faut donc s’attendre à de nombreux tableaux de femmes inaccessibles et de figures mythologiques.

Matisse: The cut-outs

Monumenta: Kababov

Tate Modern, Londres Du 17 avril au 7 septembre www.tate.org.uk

Grand Palais, Paris Du 10 mai au 22 juin www.grandpalais.fr

Un artiste contemporain se voit régulièrement donner carte blanche au Grand Palais. Après, entre autres, Anselm Kiefer, Daniel Buren, Christian Boltanski et Anish Kapoor, c’est maintenant au tour du couple formé par Ilya et Emilia Kabakov. Ils proposeront au Grand Palais une cité utopique, axée sur le vivre ensemble.

Lorsque Henri Matisse – père du fauvisme et de l’abstraction – ne put plus peindre, dans les dernières années de sa vie, il se livra à d’impétueux collages. Il découpait des formes capricieuses dans du papier et les collait ensuite en des compositions colorées. La Tate Modern a rassemblé les dernières œuvres de Matisse, qui attestent de son authentique génie artistique.

Rubens

Prado, Madrid Jusqu’au 29 juin www.museodelprado.es

On sait que le musée du Prado à Madrid possède une incroyable collection d’œuvres de maîtres flamands. L’exposition «Rubens: the Triumph of the Eucharist» le soulignera une fois encore. Elle revient sur la méticuleuse restauration de la toile du même nom, qui date de 1625.

James Dyson

Designmuseum, Gand Du 29 mars au 9 juin www.designmuseum.gent.be

Veronese

James Dyson est bien sûr l’inventeur de l’aspirateur qui porte son nom et le créateur de la marque Dyson. Cette exposition ludique met l’accent sur toute la recherche qu’il y a derrière l’aspirateur révolutionnaire de Dyson.

National Gallery, Londres Jusqu’au 15 juin www.nationalgallery.org.uk

La National Gallery de Londres a mis à nouveau sur pied une exposition de très haut niveau. Le musée britannique est parvenu à réunir quelque 50 œuvres de Paolo Veronese (1528-1588). Ce peintre de la Renaissance est connu pour sa façon de mettre en valeur l’architecture, sa profondeur et ses couleurs révolutionnaires. Un must!

MuZEE, Ostende Jusqu’au 15 juin www.muzee.be

Paul Joostens, le dadaïste anversois, a droit en ce début d’année à une double exposition au MuZEE. Joostens est connu pour ses étranges portraits de femmes et ses collages d’avant-garde. A ses débuts, il était cubiste et dadaïste, mais par la suite, dans l’entre-deuxguerres, il a développé un style personnel. L’expo d’Ostende a été composée avec soin et présente des œuvres rarement montrées, prêtées par divers musées et collectionneurs privés.

Cinema Joostens Duane Hanson: Sculptures of the American Dream Musée d’Ixelles Jusqu’au 25 mai www.museedixelles.irisnet.be

Qui ne connaît les sculptures de Duane Hanson? L’Américain a immortalisé le citoyen US moyen dans des positions peu flatteuses: en train de faire du shopping, de tondre sa pelouse, de nettoyer… L’exposition «Sculptures of the American Dream» montre le côté pile de la consommation de masse aux Etats-Unis. Avec elle, le musée d’Ixelles rend hommage à un artiste majeur du pop art qui, à sa mort en 1996, a laissé une œuvre imposante.

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ON THE MOVE AGENDA

Museum voor Deinze & de Leiestreek Jusqu’au 15 juin www.deinze.be

Le Museum voor Deinze & de Leiestreek (Musée pour Deinze et la vallée de la Lys) est le musée qu’il faut visiter si l’on s’intéresse aux différents peintres de l’école dite de Lathem Saint-Martin. Le musée met actuellement à l’honneur l’œuvre d’Albert Saverys, décédé voici 50 ans. Ce peintre quelque peu oublié de nos jours a droit à un hommage qui est l’occasion de le redécouvrir à travers ses toiles et dessins, mais aussi par des photos et autres documents.

MuHKA – Anvers Jusqu’au 11 mai www.muhka.be

En ce début d’année, le MuHKA héberge deux expositions intéressantes. «El Hotel Electrico» est une expo conceptuelle, conçue comme une chambre d’hôtel, autour de l’art d’animation. On y trouve, entre autres, des animations de Parreno, Mullican, Claerbout, Titivanija et Bulloch. Dans l’expo «De Roze Spion», l’artiste Narcisse Tordoir présente ses nouveaux travaux autour des rencontres interculturelles. Mais il a également choisi ses œuvres de prédilection au sein de la collection permanente, en relation avec ce thème.

Framing Sculpture Alvar Aalto: Lightings

Grand-Hornu Images, Grand-Hornu Jusqu’au 4 mai www.grand-hornu-images.be

Qui ne connaît Alvar Aalto? Les créations les plus intéressantes de ce designer finlandais datent d’il y a une bonne cinquantaine d’années, mais sont toujours produites aujourd’hui. Grand-Hornu Images, au Grand-Hornu, propose une exposition bien documentée autour de son travail dans le domaine de l’éclairage, inspiré par la lumière du Grand Nord.

Boijmans-Van Beuningen, Rotterdam Jusqu’au 11 mai www.boijmans.nl

Avec «Framing Sculpture», le musée Boijmans-Van Beuningen fait à nouveau très fort. L’exposition présente le travail de Brancusi, Rosso et Man Ray: ces trois artistes étaient sculpteurs et photographe. La photographie est une manière de «situer leurs œuvres dans l’espace». Avec 90 sculptures et photos issues de collections internationales, cette expo constitue l’un des incontournables de ce début d’année.

El Hotel Electrico / Narcisse Tordoir

Albert Saverys

Frédéric Platéus: Extravagant Traveler Mac’s, Grand-Hornu Jusqu’au 15 mai www.mac-s.be

Dries Van Noten

Musée des Arts Décoratifs, Paris Jusqu’au 31 août www.lesartsdecoratifs.fr

Géricault: fragments de compassion Museum voor Schone Kunsten, Gand Jusqu’au 25 mai www.mskgent.be

«L’Adoration de l’Agneau Mystique» des frères Van Eyck, «Le Portement de Croix» de Jérôme Bosch et «Le Cleptomane» de Géricault; voilà quelques chefs-d’œuvre absolus. Cette dernière œuvre constitue le point de départ d’une expo consacrée au peintre français, qui exrpime les obsessions et émotions profondes. Cette expo mise sur pied grâce à des prêts internationaux permet de revenir sur l’œuvre de contemporains comme Goya et Delacroix.

Dries Van Noten a été occupé l’an dernier par sa grande exposition rétrospective au musée des Arts Décoratifs de Paris. Ce célèbre musée présente les sources d’inspirations et toute la richesse du travail du créateur de mode flamand. Ses plus célèbres silhouettes ont été croisées avec des œuvres de la collection permanente de mode des Arts Décoratifs.

Miles

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n T h o l a nc

L’expo de début d’année au MAC’s (Musée des Arts Contemporains) tourne autour de Frédéric Platéus. Cet autodidacte bruxellois s’est adonné aux graffitis, puis à la sculpture. Voici dix ans, il s’est lancé dans une série de sculptures faisant appel à des panneaux brillants. Il les considère comme des sortes de vaisseaux spatiaux destinés aux villes du futur.

Stedelijk Museum, Amsterdam Jusqu’au 3 août www.stedelijk.nl

Quiconque a pu voir l’expo Jeff Wall à Bozar, sait que ce photographe canadien est l’auteur d’une œuvre incroyablement complexe. Il travaille ses diapos couleur et noir & blanc pour en faire des bacs lumineux dont le format et la composition ne sont pas sans évoquer les toiles classiques. Il fait régulièrement référence dans ses photos, d’une façon quasi spontanée, aux œuvres clés de l’histoire de l’art.

Jeff Wall

Ravage

Museum M, Louvain Du 20 mars au 1er septembre www.mleuven.be

La nouvelle exposition à thème du Museum M de Louvain tourne autour de l’art et de la culture en période de conflit. Un beau sujet, retracé sur 600 ans par cette expo. On pourra y admirer entre autres des œuvres de Turner, Jespers, Hatoum et Henri met de Bles. L’événement s’intéresse aussi au fameux incendie de la bibliothèque de l’Université de Louvain lors de le Première Guerre mondiale.

Odilon Redon

Fondation Beyeler, Riehen Jusqu’au 18 mai www.fondationbeyeler.ch

L’exposition sur Odilon Redon (1840-1916) est incontournable si vous vous rendez dans la région de Bâle. Le symboliste français se situait aux portes du modernisme, avec son sens poussé de l’abstraction et de l’utilisation des couleurs. La fondation Beyeler, qui organise l’exposition, possède ellemême une magnifique collection permanente de chefs d’œuvre des XIXe et XXe siècles. Tous proviennent de la collection privée du marchand d’art Ernst Beyeler.

Rijksmuseum, Amsterdam Du 25 avril au 7 septembre www.rijksmuseum.nl

Depuis la réouverture du Rijksmuseum d’Amsterdam, un vent de fraîcheur semble y souffler. Avec «Art as therapy», l’écrivain-philosophe Alain de Botton a composé des petits textes concernant quelques œuvres d’art. Une occasion pour lui de poser des questions sur la vie, le travail, l’argent et le bonheur, qui sont ses thèmes favoris.

Art as therapy

Ukiyo-e

Musée du Cinquantenaire, Bruxelles Du 28 mars au 8 juin www.kmkg-mrah.be

L’an dernier s’est tenue à Bruxelles une expo couronnée de succès sur le thème de l’art de l’image de Hokusai, connu pour sa série traitant du mont Fuji. Le musée du Cinquantenaire abrite une expo autour d’Ukiyo-e, sorte de version japonaise des natures mortes Vanitas. On pourra y admirer des œuvres variées, avec des paysages, des portraits, des dessins érotiques et des scènes de la vie nocturne au Japon.

Art Brussels

Brussels Expo Du 25 au 27 avril www.artbrussels.be

Mondriaan et le cubisme

Gemeentemuseum, La Haye Jusqu’au 11 mai www.gemeentemuseum.nl

«Mondriaan et le cubisme» est l’une des expositions de l’année Mondriaan, le peintre néerlandais disparu il y a 70 ans. Voici 100 ans, Mondriaan a exposé à La Haye les travaux qu’il a réalisés après un séjour à Paris, où, entre 1912 et 1914, il a fait la connaissance de Picasso, Léger et Braque, des cubistes qui ont profondément influencé son œuvre. Cette révolution constitue le point de départ de cette intéressante expo au Gemeentemuseum.

Tout collectionneur ou amateur d’art contemporain digne de ce nom a bloqué dans son agenda les dates d’Art Brussels. Ces dernières années, grâce entre autres à sa directrice artistique Katarina Gregos, ce salon a connu un nouvel élan. L’événement se prolonge aussi dans Bruxelles même, par de nombreux événements et expositions associés.

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ON THE MOVE VÉLO À ASSISTANCE ÉLECTRIQUE

DEUX ROUES… SANS SE FATIGUER

Il suffit d’entrer dans un magasin de sport pour trouver un vélo à assistance électrique (de 700 € à 3.000 €). Mais nous n’en avons pas tous l’usage en permanence. TEXTE: PHILIPPE DESALLE

’est souvent sur les lieux de vacances ou de villégiature que nous sommes nombreux à vouloir en profiter pour un ou quelques jours. Message reçu 5 sur 5 par l’industrie du tourisme, qui propose de plus en plus souvent des vélos à assistance électrique en location, surtout dans les sites vallonnés ou montagneux. Pas besoin d’aller très loin: pour 20 €/jour ou 12 € la demijournée, vous pourrez sillonner la belle région du Pays de Herve, en province de Liège (tinyurl. com/lokvwlv), dans le triangle Aix-la-ChapelleLiège-Maastricht. De quoi, par exemple, pouvoir découvrir l’abbaye cistercienne du Val-Dieu (évitez d’en savourer les bières avant de reprendre le guidon!) et jouir du charme du petit village d’Olne. Le vélo à assistance électrique est aussi un excellent moyen pour admirer les splendeurs connues aussi bien que les trésors plus secrets de la Venise du Nord (visitbruges.be/location/ in-brugge/brugge-per-fiets). Comptez de 20 à 30 € pour une location d’une journée.

On descend vers le sud avec une visite de la capitale française. Comme toute grande ville, Paris offre un vaste choix de méthodes de découverte. On peut notamment la parcourir à pied (efficace, mais douloureux pour les pieds et limité quant à la couverture géographique), en métro (c’est rapide, mais on ne voit pas grand-chose), en voiture (prévoyez une bonne assurance et des médicaments contre le stress) ou encore sur un vélo à assistance électrique. Avec ce dernier, vous pourrez aller à peu près partout et notamment au sommet de la butte Montmartre (point culminant de Paris: 130,53 m d’altitude), au pied de la basilique du Sacré-Cœur, pour une vue exceptionnelle de la capitale française. Privilégiant principalement les voies réservées aux deux roues, les visites organisées par www.parischarmssecrets.com/main_fr.html durent environ 4 heures et bénéficient d’un guide trilingue (français, anglais et espagnol). Comptez 49 € par personne.

L’abbaye du Val-Dieu est l’une des pépites du Pays de Herve.

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Une vue exceptionnelle de San Francisco et du mythique Golden Gate Bridge... sans se fatiguer.

BALADE AU CŒUR DES BAUGES Cha moni x, Cha mbér y, Sa int-Jean de Maurienne…: on reste dans l’Hexagone avec la superbe région Savoie-Mont-Blanc. Dans de nombreux sites des deux départements qui la composent (la Savoie et la Haute-Savoie), des vélos à assistance électrique sont proposés en location. Avec ses 14 villages, le Cœur des Bauges (www.lesbauges.com/cms/velosassistance-electrique-f-543.html) a mis au point une formule particulièrement originale qui propose 4 circuits de découverte du patrimoine local (de 1 à 4 h et de 6 à 15 € par circuit): une découverte… interactive, puisque, tout au long de la balade en deux-roues entre bords de lacs et vallées verdoyantes, les utilisateurs bénéficient des informations fournies par une tablette numérique. De quoi profiter pleinement de ce cadre montagnard préservé, d’une flore et d’une faune riches et variées et de produits agricoles savoureux. Ne le quittez pas sans avoir goûté au savoureux fromage qu’est la tome des Bauges!

IL Y A DOPAGE ET… On a accusé Lance Armstrong de beaucoup de choses durant sa carrière. Souvent à juste titre, on le sait aujourd’hui. Mais personne ne semble jamais l’avoir soupçonné d’utiliser un vélo à assistance électrique pour gagner ses courses. Absurde? Pas si sûr. En 2010, Davide Cassani, un ancien coureur cycliste italien devenu consultant pour la RAI, sema le doute autour des impressionnantes accélérations qui ont permis à Fabian Cancellara de gagner cette année-là le Tour des Flandres et Paris-Roubaix: le coureur suisse aurait-il dissimulé un moteur électrique dans le cadre de son vélo? Cela n’a jamais été prouvé. Mais les questions posées à l’époque ont permis à beaucoup d’entre nous de prendre conscience des possibilités désormais offertes à chaque amateur de vélo.

NE DITES PAS «VÉLO ÉLECTRIQUE»! S’ils sont tous deux équipés d’un moteur, un vélo à assi assistance électrique et un vélomoteur sont différents. Avec le second, vous ne devez pas pédaler. Cette facilité entraîne traîne des obligations en matière d’assurances ou de port ort de casque, par exemple. Avec un vélo à assistance électrique ectrique – erronément appelé «vélo électrique» par certains ins –, il n’est pas question de vous dire: «Je suis fatigué: j’arrête de (*) pédaler et j’enclenche le moteur.» Ce dernier n’entre en fonction f que si les pédales sont activées. L’expression «assistance électrique» se justifie donc pleinement: elle intervient pour vous aider à arriver au sommet d’une colline, par exemple, mais pas plus! Contrairement au vélomoteur, un vélo à assistance électrique permet – et requiert – donc un exercice physique.

AU PAYS DE GAUDI, AUSSI… Ville fascinante à l’énergie débordante, Barcelone regorge de lieux à explorer. Mais mieux vaut éviter la voiture: la circulation y est difficile et les parcmètres sont réputés pour être les plus chers de toute l’Espagne! Optez ici encore pour un vélo à assistance électrique (www.e-bikerent. com/getpage.aspx?id=179) et vous passerez sans fatigue de la visite de la Fondation Miró, au sommet de Montjuïc, à celle de la Sagrada Familia, puis au remarquable Parc Güell, où vous jouirez d’une très belle vue sur la capitale de la Catalogne. Comptez 24 € pour 24 heures. C’est bien moins que les 50 € qui vous seront demandés pour la même durée si vous souhaitez sillonner l’Algarve, dans le sud du Portugal (www.megasport.pt/uk/default.asp?flag=55). IF YOU’RE GOING TO SAN FRANCISCO… La popularité des vélos à assistance électrique ne se limite pas au Vieux Continent. Ils vous aideront, par exemple, à vous jouer de la cinquantaine de collines de San Francisco (www.plugz-rental. com/bikerates.php; nombreux modèles proposés, dont des tandems, à partir de 48 $ pour une journée) et vous permettront de sillonner Moscou (moscowpass.com/deals/green-bikes), Sydney (www.sydneyelectricbikes.com/shop/ rentorbuy.html) ou encore Tokyo (cogicogi.jp). Le vélo à assistance électrique est en train de conquérir le monde. L’essayer, sans engagement, par une location de quelques heures ou de quelques jours lors de vos prochaines vacances, c’est peutêtre ouvrir la porte à de nouvelles habitudes de vie… chez vous.

(*) L’Ion RXS+ de Sparta, à 2.600 €, est sorti vainqueur du dernier comparatif de Test-Achats. Sa batterie est censée lui offrir un rayon d’action de 150 km. Elke ongeoorloofde kopie is strikt verboden zonder voorafgaande schriftelijke toestemming van de nv Editions Automagazine.

Miles

ON THE MOVE DE NOUVEAUX ENDROITS DESIGN À DÉCOUVRIR

BONS PLANS

Pour votre prochain city trip, si vous êtes plus intéressé par le design de qualité que par les attractions touristiques, voici quelques sources d’inspiration. TEXTE: STEPHANIE DUVAL DORMIR DANS UN CONTAINER

PAS SEULEMENT UN HÔTEL

CitizenM part du principe que les voyageurs d’aujourd’hui accordent plus d’importance à la situation de leur hôtel qu’au nombre de mètres carrés de leur chambre. Aussi, la chaîne hôtelière néerlandaise a-t-elle décidé d’ouvrir des établissements dans les endroits les plus intéressants des grandes villes, mais de pratiquer des prix beaucoup plus bas que ceux de la concurrence. Comment? En faisant dormir ses clients dans des containers. Le dernier-né de CitizenM vient d’ouvrir ses portes à Times Square, au cœur de Manhattan. Une deuxième implantation new-yorkaise devrait suivre cette année encore du côté de Bowery.

Le label de design néerlandais Droog ne pouvait pas se contenter d’ouvrir un magasin classique. Aussi a-t-il combiné les services d’un hôtel à ceux d’une boutique. Il n’a qu’une seule chambre pour accueillir le voyageur, mais si celle-ci n’est pas libre, il est toujours possible de venir sur place pour manger un morceau, se relaxer dans le tout

nouveau spa (soins cosmétiques avec des produits cultes comme Wowshed) ou encore d ’acheter l’un ou l’autre objet design dans le Droog Store. Hotel Droog Staalstraat 7B Amsterdam www.hoteldroog.com

CitizenM Times Square 216-218 West 50th Street New York www.citizenm.com

EFFLUVES DE PAIN FRAIS A Barcelone, on adore le bon pain. Et qui irait donner tort aux Catalans? On trouve à Barcelone des boulangeries branchées à tous les coins de rue, ou presque, mais Praktik Bakery est le premier hôtel qui puise son inspiration dans l’émotion que suscite l’odeur du pain frais tout juste sorti du four! La chaîne d’hôtels Praktik s’attache à conférer à chacun de ses établissements une identité et une ambiance propres. Et avec cette nouvelle adresse, le ton est donné, quand on sait que la boulangerie Baluard est installée au rez-de-chaussée…

MUSIQUE, MODE ET ... CAFÉ! Le label français Maison Kitsuné fait encore parler de lui. Ce qui avait commencé par un label de disques a évolué rapidement en une marque de vêtements à succès, coqueluche de tous les branchés de la planète. En 2013, Maison Kitsuné a ouvert son premier café à Tokyo avant de faire de même à Paris cette année. On y trouve, à côté de CD et d’accessoires divers et variés, des jus de fruits tout ce qu’il y a de naturel et du café frais moulu.

Hotel Praktik Bakery

Café Kitsuné Galerie de Montpensier 51 Paris

(ouverture le 1 avril)

www.kitsune.fr

www.hotelpraktikbakery.com

Provença 279 Barcelone

LOS ANGELES CÔTÉ PILE La formule des Ace Hotels américains est sans doute partout la même – un lobby où les branchés du coin se retrouvent, un restaurant cool ou un café-bar tendance au rez-de-chaussée et des chambres où guitares et platines tourne-disques font partie du décor –, mais est

adaptée en fonction de l’endroit. C’est clairement le cas à Los Angeles, où l’Ace Hotel est installé dans un ancien studio de cinéma à L.A. Dowtown, un quartier qui connaît une nouvelle jeunesse depuis quelques années en tant que centre créatif de la ville. Cet Ace

Miles

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Hotel constitue une base idéale pour découvrir le côté pile de Los Angeles, loin du glamour hollywoodien. Ace Hotel 929 South Broadway Los Angeles www.acehotel.com

presents

4 1 0 2 l i r p A 27th Info & inscription moniteurautomobile.be â&#x20AC;&#x201D; autogids.be organised by Elke ongeoorloofde kopie is strikt verboden zonder voorafgaande schriftelijke toestemming van de nv Editions Automagazine.

www.porsche.be

Il y a 3 façons de proﬁter de la vie. Aujourd’hui. Ici. Et maintenant. Intensément Porsche. La nouvelle Porsche Macan. La vie est à son paroxysme quand elle est vécue intensément. Nous avons donc construit un produit typiquement Porsche : une voiture de sport. 5 portes, 5 sièges et 4 roues motrices. Avec des moteurs de haute performance et des technologies testées sur circuit. Intensément dynamique, intensément agile. A chaque seconde. Découvrez la nouvelle Porsche Macan dans votre Porsche Centre dès le 5 avril.

Informations environnementales (A.R. 19/03/2004) : www.porsche.be

CONSOMMATION MOYENNE (L/100 KM) : 6,1 - 9,2 / ÉMISSIONS CO2 (G/KM) : 159 - 216. Elke ongeoorloofde kopie is strikt verboden zonder voorafgaande schriftelijke toestemming van de nv Editions Automagazine.