Professionkiné n°1

Page 1

NUMÉRO [01] 2003 - 10€

Profession Kinésithérapeute

NO 01 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2003

Profession

Kinésithérapeute Le magazine des kinésithérapeutes passionnés

Dossiers >

Rubriques >

PROTHÈSES D’ÉPAULE

RADIOLOGIE

Nouvelles données

Bases de l’interprétation

5

Rééducation du genou 13

BIOKINERGIE Une méthode globale

L’ESPRIT DU LARGE 20

FICHE PATIENT

LE DIAGNOSTIQUE KINÉSITHÉRAPIQUE Comment le formuler

Loisirs, évasion >

16

23

Les Iles Grenadines

26



Edito > EDITO Bernard Bonthoux

Edito > EDITO Aujourd’hui, notre travail nous laisse peu de temps pour avancer, progresser et réfléchir aux améliorations de notre métier. « Profession kinésithérapeute » va désormais répondre à ce besoin en explorant toutes les facettes de notre vie professionnelle. Au sommaire de ce premier numéro, retrouvez des points de vue éclairés de spécialistes, des rééducations qui innovent et une ouverture vers d’autres univers. Une dimension pratique avec des notions radiologiques et des fiches simples à détacher pour nos patients. Sans oublier, les plaisirs de la vie car nous sommes aussi des adeptes des voyages et des loisirs. Cette revue a pour objectif de porter un regard original sur la kinésithérapie avec un style novateur pour allier le plaisir à la pratique. Vous trouvez que ce magazine vous ressemble ? C’est logique, c’est le vôtre alors n’hésitez pas à nous faire part de votre expérience, nous attendons vos propositions d’articles avec impatience … «

Profession Kinésithérapeute® » n° 1

Création maquette Colorpress communication

Revue éditée par les Kinésithérapeutes pour les kinésithérapeutes

Impression Colorpress communication Cran-Gevrier 74960 Annecy 04 50 69 01 97

ADRESSE DE LA REVUE : Profession Kinésithérapeute 21, rue Emmanuel Chauvière 75015 PARIS Directeur de la publication Bruno CHELLE Rédacteur en Chef Bernard Bonthoux Rédacteur Ghislain Décréau Comité Scientifique BOUCHET Jean-Yves : MCMK - Directeur de soins faisant fonction filière rééducation LIDOREAU Michel : Directeur du CERB, Kinésithérapeute, Ostéopathe BONTHOUX Bernard Kinésithérapeute de l’équipe de France de ski Ostéopathe – Biokinergie Régie Publicitaire Fazia Maghissene 01 53 98 75 42

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Crédits photos : Goodshoot Chamay Patricia Gatel Marie-Pierre Docteur Lafosse Rachet Olivier AEFA Colorpress Dépôt légal 3ème trimestre 2003 Parution : trimestriel Commission paritaire en cours

PUBLICITÉ : Merci à tous les annonceurs paraissant dans notre revue.

> Pour en savoir plus sur l'équipe... > Pour transmettre vos idées, vos réflexions, vos commentaires, n’hésitez pas à nous écrire à : Profession Kinésithérapeute 21, rue Emmanuel Chauviére 75015 PARIS > E-Mail : infos@professionkinesitherapeute.com

S o m m a i r e DOSSIERS Nouvelles données en matière d’indication de prothèse d’épaule

5

par le Dr LAFOSSE (chirurgien orthopédique à la Clinique Générale d’Annecy)

Syndrome pléxique et vasculaire du membre supérieur

9

par Eric SCHAVE, J-M MARTIN (kinésithérapeutes) et Serge COUZAN (Angiologue) à St Etienne

Comment formuler 13 le diagnostique kinésithérapique par Jacques VAILLANT (Cadre Kinésithérapeute à l’Institut de kinésithérapie du CHU de Grenoble)

Une méthode globale : la Biokinergie

18

par Michel LIDOREAU (Directeur du CERB – Kinésithérapeute, Ostéopathe, Tour)

RUBRIQUES Radiologie : Bases de l’interprétation

20

par le Dr HERVOUET Agnès (Radiologue, Chef de service hôpital de Dourdan)

Fiche patient détachable : Rééducation du genou

23

par Olivier RACHET (Chef du service rééducation au Centre d’Hauteville) et BONTHOUX Bernard

ÉVASION, LOISIRS L’esprit du large Les Iles Grenadines

26

par CHAMAY Patricia et GATEL Marie-Pierre (Masseur-Kinésithérapeutes)

Profession Kinésithérapeute

3


COTISATION 2004 : 185 €* Association N°205310 - Agrément N° 14-AR6-02

A SSOCIATION N ATIONALE DE G ESTION A GRÉÉE DE P ROFESSIONS DE SANTE

L E S AVO I R FA I R E E T L A C O M P E T E N C E D’UNE ASSOCIATION DE 13 000 ADHÉRENTS ❏ 20 % d’abattement sur votre bénéfice

❏ Conseils rapides aux adhérents par téléphone, e-mail, sur rendez-vous.

* Sous réserve de l’acceptation de l’Assemblée Générale

❏ Livres comptables gratuits ou

❏ Aide et conseils à l’informatisation comptable de votre cabinet.

❏ Logiciel complet de comptabilité “Compta Expert” gratuit sur commande.

❏ Télétransmission de vos données comptables par Internet.

❏ Séminaires de formation.

POUR ADHÉRER :

✓ AVANT LE 31 MARS 2004 ✓ JEUNES DIPLÔMÉS : DANS LES 3 PREMIERS MOIS DE VOTRE ACTIVITÉ LIBÉRALE ✓ CHANGEMENT D’ASSOCIATION : DÉMISSION PAR LETTRE RECOMMANDÉE AVEC A.R. AU 31 DÉCEMBRE 2003 SIMULTANÉMENT À L’ADHÉSION À L’ANGAK

DEMANDE DE DOCUMENTATION NOM

PRENOM

ADRESSE

CODE POSTAL

VILLE

TEL.

PROFESSION

DATE DE DÉBUT D’EXERCICE LIBERAL : A RENVOYER A L’ANGAK : 6, rue Emile Zola - BP 5817 - 31505 Toulouse Cedex 5 - Tél. 05 61 99 52 10 - Fax : 05 61 26 20 86 www.angak.com - E-mail : info@angak.com

PK


Rencontre > Dr. Lafosse Dossier

Dr Laurent Lafosse, Chirurgien orthopédique et traumatologique. Département d’Orthopédie du Membre Supérieur.

Propos recueillis par Profession Kinésithérapeute [septembre 2003 ]

Le Dr Laurent Lafosse nous propose un « état des lieux » sur la prothèse d’épaule. Un dossier à suivre en deux parties. Après une présentation générale, une explication de ses principes et des techniques chirurgicales qui en résultent; retrouvez dans notre prochain numéro, les suites post-opératoires, les résultats et les conclusions observés lors de sa mise en place.

première série multicentrique de 155 prothèses avec au moins 1 an de recul étaient encourageants et ont incité les auteurs à élargir leur expérience. Depuis, avec d’autres équipes chirurgicales, également spécialisées en chirurgie de l’épaule les indications, la technique a été affinée et les excellents résultats ont été confirmés dans cette indication, élargie aux pathologies plus rares comme l’arthrite, les fractures ou leurs séquelles, l’ostéo-chondromatose ou d’autres. Plus récemment, le concept de resurfacing déjà exploité pour la hanche (sans succès) et pour le genou (avec succès) a été mis au point pour l’épaule par Stephan Copeland en Angleterre : il s’agit d’une prothèse humérale à type de bouclier, mise en place par une voie d’abord très réduite, peu délabrante, étape intermédiaire avant la prothèse à ancrage diaphysoépiphysaire. La mise en place de la glène est possible, mais difficile du fait de l’encombrement de la tête conservée, simplement réduite sur sa surface sphérique. L’élément déterminant dans ces indications est l’excellent état de la coiffe, le principe de base de cette arthroplastie étant le centrage de l’épaule, seule garante d’un bon résultat. Lorsque l’articulation scapulo-humérale est excentrée, cela signifie que la coiffe est largement rompue et irréparable. L’arthroplastie « anatomique » ne permet pas à elle seule le recentrage articulaire et le résultat fonctionnel dans cette indication est très limité, le plus souvent décevant. Après avoir proposé des arthroplasties de compensation avec une tête volumineuse, avec ou sans cupule mobile qui ont apporté des résultats aléa-

Nouvelles données en matière d’indication de prothèse d’épaule. Bien que d’indication plus récente que les prothèses de hanche et de genou, les prothèses d’épaules apportent aujourd’hui un réel confort au patient essentiellement atteint d’omarthrose, mais aussi d’arthrite, de fracture ou de séquelle de fracture, d’ostéo-chondromatose ou d’autres pathologies plus rares. Les indications sont actuellement bien codifiées, essentiellement conditionnées par l’état de la coiffe des rotateurs. Schématiquement, lorsque la coiffe est bonne, l’articulation scapulo-humérale est centrée et une prothèse anatomique, adaptée à la morphologie du patient, humérale simple ou totale permet d’excellents résultats durables. Par contre, lorsque la coiffe est rompue et irréparable, il faut recourir à une arthroplastie qui permet de compenser l’insuffisance de la coiffe, et actuellement l’arthroplastie totale dite « inversée » est utilisée chez les personnes âgées avec d’excellents résultats rapides, mais dont le peu de recul ne permet pas de préjuger du futur à très long terme.

INTRODUCTION

Omarthrose centrée, coiffe intacte

Omarthrose excentrée avec rupture de coiffe

Le traitement de l’omarthrose primitive est, depuis Neer en 1974, la mise en place de la prothèse d’épaule. Depuis cette date de nombreux auteurs ont relaté leurs résultats différents en fonction de l’état de la coiffe, mais aussi du type d’implant. Le premier implant dit « anatomique » a été développé par Gilles Walch et Pascal Boileau, son concept étant basé sur une adaptation de l’arthroplastie en fonction des paramètres anatomiques mesurés et reproduits au niveau de l’arthroplastie en per-opératoire. En 1996, les résultats d’une NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Profession Kinésithérapeute

5


[suite P.5] > Dr. Lafosse Dossier

Prothèse anatomique d'épaule - profil

la première arthroplastie dont la forme se rapproche le plus de l’anatomie de l’épaule. Ce respect de l’anatomie permet le principe physiologique de base de glissement de l’implant huméral sur la glène osseuse, sans augmenter les contraintes lors des mouvements de rotation et d’élévation. La stabilité est assurée par l’appareil ligamentaire, mais surtout par la conservation chirurgicale de la coiffe des rotateurs. C’est le mérite des français Gilles Walch et de Pascal Boileau de mettre au point la première prothèse humérale totalement adaptée à l’anatomie du patient en proposant une excentration de l’implantation de la tête humérale sur l’implant à axe diaphysaire, et des angulations variables du col épiphysaire. Plus récemment, dans le but d’épargner au maximum le stock osseux, l’arthroplastie de resurfacing consiste en la mise en place d’un simple bouclier céphalique, fixé sur la tête humérale préalablement abrasée par une fraise en forme de cloche par une petite tige.

Le composant glénoïdien Egalement mis au point en 1971 par Neer, en forme de glène, en polyéthylène, il respecte par son rayon de courbure l’anatomie de la surface articulaire de l’omoplate et constitue avec l’implant huméral une Prothèse Totale d’Epaule (PTE). La fixation du polyéthylène à l’os se fait soit directement grâce à du ciment, soit par l’intermédiaire d’une platine métallique (prothèse dite « métal back »). Prothèse anatomique d'épaule - face

toires, différents types d’arthroplasties contraintes, dont le principe a été d’inverser la forme des implants cupule et sphère par rapport à la forme anatomique, ont eu le mérite de pallier à l’insuffisance de la coiffe. C’est ce concept développé par le Pr. Paul Grammont de Dijon qui a permis de mettre au point sa prothèse inversée, véritable révolution dans l’omarthrose excentrée chez les personnes âgées.

PRINCIPE La prothèse Anatomique La prothèse d’épaule anatomique comporte soit un composant huméral unique, métallique, en face d’une glène osseuse le plus souvent encore recouverte de cartilage (hemi-arthroplastie), soit d’un composant huméral métallique et d’un composant glénoïdien en polyéthylène (Prothèse totale).

Le composant huméral Initialement, la Prothèse Humérale d’Epaule (PHE) est un composant dont la tige est enfoncée dans le fût diaphysaire huméral, et la partie céphalique adaptée grossièrement à la forme de la tête humérale, sans tenir compte de la translation postérieure anatomique de l’épiphyse, ni de la variation de l’angulation du col anatomique. Après l’invention initiale de la prothèse d’épaule par les frères Judet chirurgiens français en 1947, c’est le Dr Neer de New York qui réalisa en 1970 6

Profession Kinésithérapeute

La prothèse Inversée Toujours constituée des 2 éléments, par principe le composant glénoïdien métallique est de forme hémisphérique, fixé à l’os par une embase vissée, l ‘implant huméral est formé d’une tige diaphysaire et d’une épiphyse concave surplombée d’une cupule en polyéthylène. La mise en place de cet implant a 2 effets biomécaniques essentiels : ◗ Un abaissement et une médialisation du centre de rotation restaurant la tension du deltoïde et son efficacité, ◗ Un maintien dans toutes les directions de l’implant huméral par la forme contrainte et symétrique des implants permettant de compenser l’absence de coiffe des rotateurs.

TECHNIQUE CHIRURGICALE L’anesthésie locorégionale inter-scalennique permet essentiellement une antalgie post-opératoire, surtout si un cathéter est laissé en place en post-opératoire pour la délivrance à la demande par une petite pompe portable, pendant plusieurs jours. L’anesthésie générale complémentaire est le plus souvent pratiquée afin d’obtenir une relaxation musculaire globale. Elle peut être légère, voire évitée chez des patients fragiles grâce à l’anesthésie locorégionale. La prothèse Anatomique Prothèses classiques à ancrage diaphyso-épiphysaire La voie d’abord est le plus souvent delto-pectorale, en sectionnant le tendon du sous-scapulaire pour accéder à l’articulation. Sa libération est essentielle pour obtenir une bonne fonction et une bonne mobilité, notamNUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003


Rencontre > Dr. Lafosse

ment en rotation externe, ainsi qu’une bonne fiabilité de sa réinsertion. Après section anatomique du col huméral et ablation de la tête, la résection capsulaire est aussi complète que possible afin d’augmenter la mobilité articulaire et d’exposer la glène. L’état macroscopique de la glène confirme l’indication préopératoire soit de PHE, soit de PTE si la glène est en mauvais état et que sa forme, son orientation et sa taille le permettent. Après préparation des surfaces osseuses de forme symétrique à l’embase des implants, les implants d’essai sont mis en place. Au niveau de la glène, l’épaisseur est minimale et la taille adaptée afin de ne pas excentrer le centre de rotation. La fixation des glènes polyéthylènes cimentées se fait soit par une quille, soit préférentiellement par des plots, celle des glènes métal back est le plus souvent vissée dans l’os. L’implant glénoïdien doit de toute façon être centré, et axé perpendiculairement à l’embase de la glène osseuse, en corrigeant parfois sa rétroversion excessive du fait de son anatomie et de son usure. Au niveau de l’humérus, la position de la tête prothétique sur l’implant diaphysoépiphysaire est parfaitement adaptée à l’anatomie en fonction de la taille, de l’angulation en varus du col anatomique après section des ostéophytes et du respect de sa rétroversion par une possible variation de l’excentration de son centre de fixation. La tige est soit fixée par du ciment, soit fixée par un système dit « press fit » qui consiste à adapter parfaitement les formes de la tige et du fût diaphysaire. La fixation primaire est obtenue par frottement dur entre la tige et la corticale interne diaphysaire, la fixation secondaire par la ré-habitation osseuse d’une surface cruentée, madréporique. Après mise en place des pièces définitives, la re-fixation du sous-scapulaire est essentielle et doit être d’emblée solide car sa fonction conditionne le résultat. La solidité complète ne sera obtenue qu’après cicatrisation tendineuse au 40ème jour. Prothèse de « Resurfacing » La voie d’abord est beaucoup plus limitée, réduite à quelques centimètres. L’accès se fait à travers l’intervalle entre le sus-épineux et le sous scapulaire dont seul le 1/3 supérieur est sectionné. Le stock osseux de la tête est conservé, sa surface est simplement abrasée par une fraise cloche hémisphérique préparant la fixation de l’implant métallique fin, centré sur la tête par une petite tige.

de déformation et de son retentissement sur la fonction de la coiffe. La prothèse Inversée La voie d’abord est au mieux adaptée aux lésions de la coiffe : dans le cas le plus fréquent de rupture massive, l’abord est antéro-supérieur, en séparant longitudinalement les faisceaux moyens et antérieurs du deltoïde, agrandi par une acromioplastie, en dépériostant la face supérieure de l’acromion, sans interrompre la continuité delto-trapézienne. Plus rarement, dans les cas de rupture prédominante de la coiffe antérieure ou pour les reprises chirurgicales de prothèse anatomique par prothèse inversée, l’abord est delto-pectoral comme décrit précédemment. La section du col de l’humérus est cette fois beaucoup plus horizontale que l’anatomie afin de recevoir une épiphyse dont l’appui interne est plus haut que la prothèse classique. Après une large excision capsulaire et une éventuelle désinsertion supérieure des tendons restant de la coiffe des rotateurs, la glène est exposée puis avivée pour la mise en place d’une embase métallique vissée, bien perpendiculaire à l’embase glénoïdienne, prête à recevoir l’hémisphère d’essai, puis la définitive. La préparation humérale est alors effectuée, puis la mise en place des prothèses d’essai permet de contrôler la mobilité et la stabilité prothétique en réglant la tension du deltoïde. Tout comme la prothèse anatomique, l’implant huméral définitif est soit « press fit », soit cimenté en fonction de sa stabilité primaire et de la qualité osseuse du patient. prothèse Delta inversée - profil

prothèse Delta inversée - face

Fracture d’humérus, Dans le cas des fractures récentes le problème est double : d’une part il faut restituer une anatomie normale (hauteur et rétroversion de la tête), d’autre part il faut assurer une bonne solidité de fixation des massifs tubérositaires trochitériens et trochiniens, seuls garant de l’efficacité de la coiffe. L’évolution actuelle se fait vers un affinement de la tige humérale afin de ne pas entraîner un encombrement métallique excessif, et un allongement du temps d’immobilisation au dépend d’une rééducation précoce afin d’atteindre la première consolidation osseuse. Dans les cas encore plus complexes de séquelles de fractures avec cal vicieux, l’indication d’ostéotomie associée à la mise en place de la prothèse dépend du type NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Profession Kinésithérapeute

7


HUBER®, ou comment intégrer les muscles profonds de la colonne vertébrale dans un travail global en chaîne musculaire. C’est lors du dernier salon mondial de la rééducation que LPG Systems a présenté son nouveau dispositif « Huber® ». Ce dernier «sollicite les muscles profonds de la colonne vertébrale et entraîne un renforcement musculaire adapté, une posture remaniée, une optimisation de la coordination motrice et une liberté de mouvement retrouvée. » Nous avons voulu en savoir plus en interviewant Laurence Vidal MasseurKinésithérapeute à Saint-Orens, à la périphérie de Toulouse (31). Formée aux techniques des chaînes musculaires, équipée du nouvel appareil Huber, elle fait une synthèse de différentes techniques existantes pour aborder sa clientèle qui lui fait confiance dans son cabinet depuis 4 ans. 1) Thérapeute des chaînes musculaires, qu’est-ce qui vous a attiré en Huber ? En fait, j’ai ressenti le même déclic en voyant Huber présenté au Mondial de Rééducation que lorsque j’ai découvert le concept des chaînes musculaires. Cette vision de l’homme dans sa globalité associée d’emblée à un outil de traitement m’est apparu comme totalement logique et forcément efficace. Ne plus segmenter l’être humain et surtout appréhender l’individu debout et en mouvement (grâce à une plate-forme oscillante) sont pour moi des principes fondamentaux que je veux respecter dans la prise en charge de tous mes patients ; avec Huber, tout cela me paraissait évident ! 2) Avez-vous l’impression avec Huber d’offrir un service vraiment différent à vos patients ? Oui, car avec Huber je peux enfin observer mes patients en mouvement comme dans la vie de tous les jours, mon diagnostic s’en trouve considérablement approfondi ; j’ai vraiment l’impression que rien ne m’échappe ; lorsque le patient est soumis aux mouvements de la plate-forme, sa colonne et ses articulations suivent. Le moindre blocage, la moindre raideur apparaissent car le corps dans cette situation ne peut pas « mentir ». Ensuite, la prise en charge est totale, des orteils jusqu’à la tête ; grâce à la cible lumineuse, même la fonction visuelle est prise en considération dans les exercices ; mon action de ré-éducation n’a jamais été aussi globale ! 3) Comment travaillez-vous avec Huber, est-il un jeu, un outil ou les deux à la fois ? J’ai toujours beaucoup de mal à laisser mes patients seuls ; je les accompagne pendant les 3 à 4 premières séances, pour le diagnostic et ce que j’appelle l’échauffement, la mise en condition. Après ils font leurs séances seuls parce que je me

rapidement que prévu ! tout le monde y trouve son compte ! 5) Vous possédez un Cellu M 6® Keymodule I et Huber, comment conciliez-vous les deux ? Chaque outil a une cible différente et en même temps à eux deux, ils apportent des bénéfices complémentaires à mes patients à la fois pour le bien-être et pour la santé ; je ne fais pas de différences entre une femme qui vient pour sa silhouette ou une autre qui vient pour son dos ; les deux ont un corps qui doit être appréhendé avec son « contenu » et son « contenant ». Huber et le Cellu M6 KM I agissent en interaction, l’un aide l’autre et vice versa.

suis rendue compte que ce temps de prise de conscience des efforts de poussée ou de traction, symétriques ou asymétriques, était très important. Seuls, ils privilégient la technique « essai-erreur » et prennent conscience rapidement de leurs défauts. Ils sont pris au jeu en cherchant à allumer la cible le plus longtemps possible (lorsque le score d’une « partie » a été trop mauvais, ils me demandent l’autorisation d’en faire une autre). Ensuite j’interviens pour un temps de mobilisation et de renforcement global guidé dans un travail thérapeutique approfondi en ma présence. 4) Vous travaillez dans une ville moyenne. Comment vos patients voient-ils le hors nomenclature ? J’ai souvent pratiqué le dépassement hors nomenclature pour des actes se basant sur les techniques de chaînes musculaires ; avec Huber ou le Cellu M 6® Keymodule I en thérapeutique je procède de la même façon. Une fois que l’état du patient le permet, à la fin des séances prescrites, je passe en « forfait » Huber et je m’aperçois que les patients sortant alors du contexte de la maladie ou de la douleur, se prennent mieux en charge pour être en forme ; ils le ressentent alors comme un retour à la vie normale, dans un cadre sérieux et professionnel qui génère des résultats. Le prix à payer apparaît alors comme bien secondaire par rapport aux bénéfices ressentis ; j’ai déjà en peu de temps d’utilisation des exemples de patients qui reprennent leur activité professionnelle plus

6/ Vous exercez une kinésithérapie manuelle, comment intégrez-vous un appareil de haute technologie dans votre activité ? La vision « chaînes musculaires » m’avait déjà fait avancer d’un grand pas ; j’avais de très bons résultats dans la re-programmation de la posture de mes patients. En même temps, je ressentais le besoin de « lire » encore mieux le corps de mes patients puis d’agir encore plus en profondeur et dans la durée, de maintenir les résultats sur du long terme. Avec Huber je rééquilibre et je renforce dans une posture vraiment corrigée et qui « tient » ! Pour moi, associer Huber à ma pratique quotidienne, c’est un parcours logique pour satisfaire les patients qui me font confiance !

LPG SYSTEMS Interview réalisée par Jocelyne Rolland Tél. 04 92 38 39 00


Propos > Dr S. Couzan et Ms E. Chave, J.-M. Martin Propos

Docteur S. Couzan (Médecin vasculaire) Ms E. Chave, J.-M. Martin (Kinésithérapeutes)

Propos recueillis PK [8 septembre 2003]

Le diagnostique du syndrome pléxique et vasculaire du membre supérieur nécessite un interrogatoire orienté mais également des examens, clinique et éco-Doppler, statiques et dynamiques. La symptomatologie variée et diffuse due à la complexité biomécanique de la région et aux pathologies du voisinage (colonne cervicale, épaule), la grande fréquence des compressions chez des sujets asymptomatiques et la gravité potentielle des complications vasculaires rendent le diagnostique difficile, incertain, trop souvent tardif et inadapté à la thérapeutique proposée.

responsables et d’en dégager une rééducation spécifique et personnalisée.

Bilan dynamique : C’est une phase essentielle car il ne faut surtout pas oublier que cette pathologie s’exprime dans la dynamique. Il se décompose en deux temps : ◗ Un examen articulaire passif, ◗ Un examen articulaire actif. Dans un deuxième temps, Il devient alors indispensable de « démembrer » ce syndrome et distinguer les symptômes en rapport avec l’irritation et la mise en tension du plexus brachial sans compression dynamique (très fréquents dans la gestuelle quotidienne) de ceux liés à la compression dynamique (très rare). Pour cela, nous proposons un test clinique appelé « test de mise en tension du plexus brachial » réalisé en antépulsion (sans compression dynamique). Ses résultats comparés à la manœuvre de référence « du chandelier » détermine le retentissement de la compression neuro-vasculaire dynamique.

Le syndrome de la traversée cervico-thoracho-brachiale ou syndrome pléxique et vasculaire du membre supérieur. Bilan Dans un premier temps, on doit réaliser de façon très rigoureuse un bilan morpho statique et dynamique. Il permet de déterminer les principales causes du déséquilibre biomécanique et d’élaborer une rééducation adaptée et personnalisée à partir de profils à risque.

Bilan morpho statique : Voici les profils à risque les plus couramment rencontrés : ◗ L’inversion de courbure, ◗ La projection antérieure du cou, ◗ La contracture permanente du trapèze supérieur, ◗ L’hyper lordose cervicale. L’intérêt des profils est de déterminer les causes du déséquilibre biomécanique, d’en préciser les muscles

(Fig. 1) - Les tests sont négatifs, le traitement reste purement cervical en fonction du bilan kinésithérapique. (Fig. 2) - Le test de mise en tension du plexus brachial est positif et le test du chandelier négatif, le traitement associe colonne cervicale et membre supérieur en fonction du niveau d’irritation du plexus brachial. (Fig. 3) - Le test du chandelier est arrêté plus précocement que le test de mise en tension du plexus brachial (c’est le classique défilé thoraco-brachial), la rééducation devient très spécifique et les patients devraient être pris en charge par des kinésithérapeutes formés à ces techniques.

LE SYNDROME PLEXIQUE ET VASCULAIRE DU MEMBRE SUPERIEUR

LE SYNDROME PLEXIQUE ET VASCULAIRE DU MEMBRE SUPERIEUR

LE SYNDROME PLEXIQUE ET VASCULAIRE DU MEMBRE SUPERIEUR

Rééducation cervicale

Rééducation cervicale et membre supérieur

TC arrêté AVANT TTPB

Fig. 1

> 50 mouvements Test de mise en tension du plexus brachial en antepulsion (sans compression dynamique)

> 50 mouvements Test du chandelier (avec compression dynamique)

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Fig. 2

< 50 mouvements

Test de mise en tension du plexus brachial en antepulsion (sans compression dynamique)

> 50 mouvements Test du chandelier (avec compression dynamique)

Fig. 3

< 50 mouvements

Rééducation spécifique

Test de mise en tension du plexus brachial en antepulsion (sans compression dynamique)

< 50 mouvements Test du chandelier (avec compression dynamique)

Profession Kinésithérapeute

9


[suite P.9] > Dr S. Couzan et Ms E. Chave, J.-M. Martin Rencontre

Dans un troisième temps, Les explorations fonctionnelles vasculaires et plus précisément l’écho doppler couleur réalisent le diagnostique des compressions artérielles, veineuses et les éventuelles complications. Elles déterminent les différents types et amplitudes des mouvements compressifs et de ceux sans compression. Elles assurent un suivi objectif, un rôle de feed-back pour le patient et le contrôle de l’efficacité du traitement. L’angiographie et la phlébologie dynamiques, examens « agressifs » et réalisés en position extrême, sont moins pertinents que l’échodoppler et ne doivent être réservés que pour des cas particuliers. Les explorations neurologiques de type E.M.G. ou P.E.S. ont montré leurs limites pour le diagnostique positif du syndrome. Ils gardent un intérêt en cas de signe de gravite et pour le diagnostique différentiel. Les radiographies de la colonne cervicale (F+P) recherchent principalement un trouble statique aggravant le déséquilibre biomécanique. Un cliché centré sur les clavicules va chercher une côte surnuméraire ou une apophysomégalie C7 facteur aggravant mais rarement pathogène d’après la littérature (10%). Dans certains cas, des clichés spécifiques ou des examens de type IRM ou scanner peuvent être nécessaires. En effet toute douleur du membre supérieur ne doit pas faire envisager systématiquement la présence d’un syndrome de la pince.

REEDUCATION Au terme de ce bilan biomécanique, clinique et para clinique, nous déterminons et quantifions l’importance de la compression dynamique par rapport à l’irritation du plexus brachial ainsi que la présence de pathologies associées nécessitant des soins particuliers. Ces renseignements, regroupés sur une fiche de liaison, vont permettre de réaliser une rééducation adaptée, spécifique, orientée ou classique. La rééducation que nous proposons s’articule autour de deux axes : ◗ réharmoniser les tensions musculaires, ◗ normaliser les mouvements des différentes articulations du complexe cervico-scapulaire. Les techniques kinésithérapiques sont orientées sur la détente musculaire : ◗ en particulier du trapèze supérieur (véritable muscle parasite de la région cervico-scapulaire), ◗ et également du sterno-cléïdo-mastoïdien. > > Bibliographie syndrome > Le syndrome de la traversée thoraco-brachiale et sa rééducation. Bouchet J.Y, Richaud C, Franco A. Ann. Kinésithérap.1984, 11, 3 : 83-88. > Explorations du défilé cervico-thoraco-brachial : apport de l’IRM. Cotten A, Demondion X, Gillard J, Hachulla E, Duquesnoy B. Revue Méd. Interne 1999 ; 20 (suppl.5) : 478-80. > Le syndrome de la traversée cervico-thoraciale-brachiale : une nouvelle approche diagnostique et thérapeutique (film) : 4e Festival International du film médical de Mauriac, avril 1993 ; 2e prix de F.M.C Couzan S., Prufer M., Moatti R., Chave E, Rubi J.C, Martin J.M. > Diagnostique électrophysiologique du syndrome neurologique de la traversé cervico thoraco-brachiale. Mal J. Vasc. 2000, 25, 3 : 175-180. > Thoracic outlet syndromes and magnetic resonance imaging. Panegyres P.K, Moore N., Gibson R., Rushworth G., Donaghy M. Brain. 1993 Aug, 116 (4) : 823-841.

10

Profession Kinésithérapeute

sur la mobilisation articulaire : ◗ uniquement en antépulsion du moignon de l’épaule (qui est la seule amplitude qui ouvre l’espace entre clavicule et première côte). sur la proprioception : ◗ de la colonne cervicale, ◗ et de l’épaule (souvent négligée voire absente dans les rééducations classiques). sur la correction posturale en fonction toujours du bilan kinésithérapique sur le traitement : ◗ de l’articulation temporo-mandibulaire, ◗ et de la colonne lombaire dans certains cas complexes. Par contre le renforcement musculaire ainsi que la méthode de PEET avec ses exercices stéréotypés à domicile sont à proscrire complètement particulièrement pour ses effets sur le plexus brachial. Il faut donc privilégier dans cette rééducation : ◗ un rééquilibrage des tensions musculaires avec une action spécifique sur le trapèze (qui a une action primordiale dans la stabilité de la région), ◗ et une réharmonisation du jeu articulaire cervico-thoraco-scapulaire.

SYNTHESE On peut donc affirmer que la composante vasculaire de cette pathologie est mineure car la compression est rare pendant la gestuelle quotidienne (vous ne vous retrouverez pas souvent dans cette position), alors que l’irritation pléxique est beaucoup plus invalidante parce que beaucoup plus fréquente dans la gestuelle quotidienne (une étude biomécanique a montré que l’on fait environ 12 000 mouvements d’épaule par jour du côté dominant). Donc le syndrome pléxique chronique est le plus fréquent, et surtout le plus résistant au traitement kinésithérapique même le plus adapté. Pour optimiser le traitement il faut alors éviter les faux diagnostiques de compression vasculaire et éviter les diagnostique tardifs (qui génèrent souvent des syndromes pléxiques rebelles à tout traitement) mais aussi être attentif aux pathologies associées (en particulier de l’épaule) qui peuvent entraîner des rééducations inadaptées, elles-mêmes pouvant conduire à une chirurgie abusive voire forcée, génératrice elle-même de problèmes majeurs qui sont de plus en plus fréquents. En complément le traitement nécessite la mise en place de règles d’hygiène de vie et de correction posturale (indispensable pour la stabilité du résultat après rééducation), rassemblée dans un livret à destination des patients. Dorénavant, il faut bannir de votre langage le syndrome de la pince (associé à la méthode de PEET) mais parler plutôt du syndrome pléxique et vasculaire du membre supèieur qui est en rapport avec une instabilité cervico-thoraco-brachiale. NB : Tout ceci, nous proposons de le mettre en place dans le cadre d’une école du dos (partie cervico-dorsale), ce qui n’a jamais été fait, intégré à une formation commune médecin-kinésithérapeute.

> VOS REACTIONS : E-Mail : infos@profession-kinesitherapeute.com NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003


HUBER : Renforcer le corps humain en stimulant les muscles profonds de la colonne vertébrale Une technologie unique au monde conçue pour solliciter toutes les chaines musculaires du corps humain. COORDINATION

RENFORCEMENT

ÉQUILIBRE

POSTURE

A COMPLÉTER ET À RENVOYER À :

HUBER

LPG Systems • Technoparc de la Plaine • BP 35 • 30, rue du Docteur Abel • 26902 Valence Cedex 09 Tél.: +33 4 75 78 69 00 • Fax : +33 4 75 42 80 85 • Boutique online : www.lpgsystems.biz

J E D É S I R E R E C E V O I R U N E I N F O R M AT I O N C O M P L È T E S U R H U B E R ® E T S E S A P P L I C AT I O N S Nom : Prénom : Adresse :

Ville : Code Postal :

Télephone :

Pro-K 09/03

C A C H E T

®

674 /profession kiné – LPG Systems S.A.- Siren 335 183 836 RCS Romans - © Copyright LPG 2003 – LPG, HUBER sont des marques deposées. Toute reproduction - même partielle - strictement interdite. Photos non contractuelles.

®



Dossier > Par Jacques Vaillant Dossier

Cadre Kinésithérapeute à l’Institut de Kinésithérapie du CHU de Grenoble

Propos recueillis pour PCD [septembre 2003 ]

Les douleurs se ressemblent mais les patients très peu. L’âge, le rythme d’activité, les antécédents médicaux font de chaque individu un cas particulier. D’où l’intérêt du diagnostique kinésithérapique qui, par une approche personnalisée, aide le praticien à choisir, la rééducation la mieux adaptée. Jacques Vaillant, kinésithérapeute et professeur à l’Institut Universitaire Professionnalisé « santé, kinésithérapie, sport » (Ecole de kinésithérapie du C.H.U. de Grenoble) nous explique les évolutions de cette démarche médicale …

Le diagnostique kinésithérapique pour mieux soigner. Un diagnostique personnalisé Les actes de kinésithérapie Les kinésithérapeutes et la kinésithérapie participent au système de santé. Si leurs actions portent de manière privilégiée sur les conséquences de la maladie, les kinésithérapeutes interviennent plus généralement dans les domaines de la réhabilitation, de l’éducation et de la promotion de la santé. Pour établir son diagnostique et son pronostic, le kinésithérapeute réalise des évaluations, synthétise et analyse les données de l’examen du patient et détermine la problématique du patient[1]. De plus, « la demande sociale, provenant tout à la fois des patients et des prescripteurs, a évolué. Les uns comme les autres (dans leur grande majorité) n’attendent plus du kinésithérapeute qu’il « applique » l’acte comme un simple exécutant. Bien au contraire, ils souhaitent que le kinésithérapeute conçoive un acte prenant en compte les particularités du patient (tant au niveau de la clinique, de la pathologie, que du contexte social ou psychologique) » [2].

La classification des handicaps, un moyen d’évaluation efficace pour déterminer l’état de santé du patient. Concept de conséquence de la maladie Le concept de disablement (handicap) se réfère aux différents impacts de la maladie sur le fonctionnement des NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

différents systèmes de l’individu (Fig.1). Il a été élaboré par Wood et a donné lieu à la rédaction en 1980 de l’International Classification of Impairments, Disabilities and Handicaps – ICIDH (classification internationale des handicaps - CIH) [3]. Il permet d’appréhender l’individu dans sa globalité, des aspects microscopiques ou tissulaires jusqu’aux conséquences sociales. Tous les défauts par rapport à la normalité théorique de l’individu figurent dans cette classification. Trois niveaux de classification sont élaborés : déficience, incapacité, désavantage. Le handicap est la résultante des trois. Cette classification a été la première base internationale à la définition et à la rédaction des diagnostiques kinésithérapiques [4,5]. La parution fin 2001 de la classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) marque une rupture avec la classification précédente. Il s’agit, cette fois-ci, de définir les états de santé des individus. Cette nouvelle classification comprend deux parties : la première traite du fonctionnement et du handicap, la seconde couvre les facteurs contextuels. La CIF ouvre une nouvelle piste de rédaction du diagnostique kinésithérapique. En effet, la CIH avait déterminé un diagnostique défini en termes négatifs, par exemple : « suite à une lésion ligamentaire bénigne du ligament latéral externe de la cheville, diminution de la stabilité de la cheville entraînant une diminution des performances de course à pied et un désavantage professionnel marqué ». Désormais, la CIF permet de qualifier en termes négatifs, mais aussi positifs l’état des patients, par exemple : « malgré une paraplégie complète L1, autonomie dans ses activités au fauteuil et ses activités de transferts ». Le premier niveau de classification de la CIF explore les fonctions organiques et les structures anatomiques. Les fonctions organiques désignent les fonctions physiologiques des systèmes organiques (y compris les fonctions psychologiques). Les structures anatomiques désignent les parties anatomiques du corps telles que les organes, les membres ou leurs composantes. Les aspects négatifs sont qualifiés de déficiences, les aspects positifs sont qualifiés d’intégrité. Le deuxième niveau de classification concerne les activités et la participation. Une activité désigne l’exécution d’une tâche ou d’une action par une personne. Participation désigne l’implication d’une personne dans une situation de vie réelle. Les aspects négatifs sont nommés limitation d’activité et restriction Profession Kinésithérapeute

13


[suite P.13] > Jacques Vaillant Rencontre

de participation. L’intégrité fonctionnelle et structurelle, l’activité et la participation constituent le fonctionnement. Les déficiences fonctionnelles et structurelles, les limitations d’activité et les restrictions de participation forment le handicap.

pique de type « Déficiences de mobilité articulaire, de fonction motrice, de performance musculaire et d’amplitude associées à une fracture du genou » est plus réaliste. Nous pouvons donc conclure que le diagnostique médical est un des éléments déterminant du diagnostique kinésithérapique mais il n’est pas le seul.

Le diagnostique kinésithérapique en théorie

En effet une même pathologie peut conduire à des tableaux cliniques très disparates. Par exemple, une capsulite rétractile peut occasionner chez un patient une plainte douloureuse ou une plainte de mobilité. Dans ce cas, deux types de diagnostique kinésithérapique peuvent être évoqués : soit celui de « Déficience de mobilité articulaire active et passive de l’épaule conséquente à une douleur aiguë » ou soit celui de « Déficience de mobilité articulaire active et passive de la gléno-humérale conséquente à une rétraction capsulaire ». Le stade d’évolution d’une pathologie et les signes cliniques retrouvés régulent donc également le diagnostique kinésithérapique.

Il est à la fois le processus et le résultat final de l’évaluation par lequel le kinésithérapeute organise dans des groupes définis, syndromes ou catégories pour l’aider à déterminer le pronostic et la stratégie d’intervention la plus appropriée [1]. Le diagnostique kinésithérapique est centré sur les perturbations du mouvement. Jusqu’en 2001, la définition des termes du diagnostique kinésithérapique était faite selon la terminologie de la CIH (déficience, incapacité, désavantage). L’American Physical Therapist Association- APTA avait même défini une nosologie des kinesiopathy littéralement kinésiopathies, c’est-à-dire les « pathologies kinésithérapiques ». L’APTA avait classé par champ d’activité des diagnostiques clés (tableau1). La parution en 2001 de la CIF motive une évolution de la terminologie (déficience, limitation d’activité, restriction de participation) et pose la question d’un diagnostique kinésithérapique non plus libellé uniquement sous forme négative, mais mentionnant également les points positifs (intégrité, activité, participation) ainsi que les facteurs environnementaux facilitateurs ou créant un obstacle. La vision française du diagnostique kinésithérapique est basée sur ce modèle nord-américain, mais diffère quelque peu sur la finesse retenue. En effet, en France, les professions de santé ont bénéficié d’une culture de la sémiologie clinique plus marquée que dans les pays anglo-saxons. Aussi, une définition du diagnostique en termes plus variés est souhaitée.

En pratique, les autres éléments importants du diagnostique kinésithérapique L’élaboration du diagnostique commence en pratique dès la définition de l’indication de kinésithérapie. Une indication de kinésithérapie pour bronchiolite ne laisse pas envisager le même diagnostique kinésithérapique qu’une indication de kinésithérapie pour fracture du genou. Dans le premier cas, il est plus probable de retrouver un diagnostique kinésithérapique de type « Déficiences de la ventilation et de la respiration secondaire à un dysfonctionnement respiratoire », alors que dans le second, un diagnostique kinésithéra-

Bibliographie [1] Guide to Physical Therapy Practice. Second Edition. Physical Therapy 2001 ; 81 :9-744. [2] Vaillant J., Plas F., Bouchet J.Y., Caillat-Miousse J.L., Cossalter B., Michon D., Prel G. Le diagnostique kinésithérapique. Kinésithérapie Scientifique 1999, n°385, pp 9-12, mai 1999. [3] Classification Internationale du handicap. Organisation Mondiale de la Santé, Genève, 1980. [4] Guide to Physical Therapy Practice. Physical Therapy 1997 ; 77 :1-1650. [5] Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF). Organisation Mondiale de la Santé, Genève, 2001.

14

Profession Kinésithérapeute

Un troisième élément vient pondérer le diagnostique kinésithérapique. Il s’agit du profil (d’activité, de motivation, d’âge…) du patient. Ainsi, des signes cliniques similaires au cours de l’évolution d’une même pathologie peuvent conduire à la définition par le kinésithérapeute de priorités différentes. Par exemple, à la suite d’une lésion du ligament croisé antérieur opérée, le constat d’une amplitude maximale de 110° de flexion du genou chez un sujet jeune skieur de haut niveau ou chez un sujet du même âge, mais sédentaire, peut conduire à poser des diagnostiques kinésithérapiques différents. Dans le premier cas, le diagnostique serait : « déficience de mobilité en flexion du genou droit occasionnant une limitation importante des activités de course, de saut et de réception sur les membres inférieurs et restriction totale de participation aux compétitions de ski », alors que dans le second cas, le diagnostique kinésithérapique pourrait être : « faible déficience de mobilité du genou droit autorisant toutes les activités habituelles et sans conséquence de participation ». De la même manière, les objectifs propres du patient, ses motivations, son âge vont conduire à des diagnostiques différents malgré des tableaux cliniques similaires. Un périmètre de marche d’un kilomètre est considéré comme élément « anormal » chez un sujet de vingt ans, mais idéal chez un centenaire. Le diagnostique kinésithérapique n’en fera pas mention en terme négatif dans le second cas. Le diagnostique kinésithérapique permet au praticien de mieux définir les particularités du cas d’un patient, facilite le processus de décision et valorise son acte auprès du patient, mais également auprès des prescripteurs. Figure 1 : Le concept de Conséquences de la maladie (disablement model)

Limitation Maladie ↔ Déficience ↔ fonctionnelle ↔ Désavantage (incapacité)

Domaine de la Kinésithérapie

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003


Figure 2 : Les interactions entre les composantes de la CIF ([3], p19) Problèmes de santé (trouble ou maladie)

- atteintes cranio-faciales. - atteintes abdomino-sphinctériennes.

Kinésiopathies musculo-squelettiques : ◗ Prévention primaire pour la réduction de facteur de risque de déminéralisation du squelette (immobilisation – alitement – dérèglement hormonal…). ◗ Déficience de posture (scoliose – dégénérescence des disques intervertébraux – lumbago – ostéoporose – désordre du muscle, ligament et fascia…). ◗ Déficience de la performance musculaire (dystrophie musculaire – rétractions – ruptures). ◗ Déficiences de mobilité articulaire, de fonction motrice, de performance musculaire et d’amplitude associées aux : - rétractions capsulaires - atteintes ligamentaires et du tissu de soutien - inflammations localisées - amplitudes ou à l’intégrité des réflexes secondaires aux troubles rachidiens - fractures - arthroplasties articulaires - procédures chirurgicales osseuses et du tissu de soutien - troubles de la marche, de la locomotion et de l’équilibre après amputation d’un membre inférieur.

Kinésiopathies cardio-pulmonaires et internes : ◗ Prévention primaire pour la réduction des facteurs de risque des atteintes cardio-pulmonaires (diabète, hypertension, obésité, tabagisme…) ◗ Déficience de la capacité aérobique et de l’endurance secondaire à un déconditionnement du système respiratoire et ventilatoire (alitement prolongé, réduction des activités de la vie quotidienne…). ◗ Déficience de la ventilation, de la respiration (échanges gazeux) et de la capacité aérobique associée à un dysfonctionnement de la clearance bronchique (chirurgie cardio-thoracique, trachéotomie, maladie pulmonaire chronique obstructive…). ◗ Déficience de la capacité aérobique et de l’endurance associée à : - un dysfonctionnement de la pompe cardiovasculaire (maladies des artères coronaires, maladie valvulaire…) - une insuffisance de la pompe cardio-vasculaire (arythmie, infarctus…) ◗ Déficience de la ventilation, de la respiration (échanges gazeux) de la capacité aérobique et de l’endurance associées à un dysfonctionnement du système ventilatoire (maladies pulmonaires obstructives, mucoviscidose, bronchiolite…) ◗ Déficience de la ventilation avec ventilation assistée secondaire à un dysfonctionnement ventilatoire (dyspnée, Guillain-Barré, quadriplégie, emphysème, asthme…). ◗ Déficience de la ventilation et de la respiration (échanges gazeux) avec ventilation assistée secondaire à un dysfonctionnement respiratoire (maladie de la membrane, maladies pulmonaires aiguës, maladies pulmonaires chroniques…). ◗ Déficience de la ventilation, de la respiration (échanges gazeux) et de la capacité et endurance aérobique secondaire à un dysfonctionnement respiratoire en néonatologie. ◗ Déficience des fonctions vésico-sphinctériennes. ◗ Déficience des fonctions oro-faciales.

Kinésiopathies Neuro-Musculaires : ◗ Déficience de l’intégrité des fonctions motrices et sensitives associées aux : - atteintes congénitales ou acquises du système nerveux central de l’enfant et de l’adolescent (méningites - encéphalites - spina-bifida…). - atteintes acquises non évolutives du système nerveux central chez l’adulte (hémiplégie, trauma craniens, tumeurs cérébrales…). - atteintes évolutives du système nerveux central chez l’adulte (Alzheimer, sclérose latérale amyotrophique, sclérose en plaques…). - atteintes des nerfs périphériques ( canal carpien, lésions traumatiques des troncs nerveux, membre fantôme…). - polyneuropathies aiguës ou chroniques (diabète – lèpre – Guillain Barré – alcool…). - atteintes non évolutives de la moelle épinière (hernie discale, tumeurs bénignes, para et tétraplégie…). - comas et états végétatifs.

Kinésiopathies Tégumentaires : ◗ Prévention primaire pour la réduction des facteurs de risque des affections tégumentaires (diabète, obésité, cicatrices, maladies vasculaires…) ◗ Déficience de l’intégrité tégumentaire secondaire aux atteintes superficielles de la peau (brûlures au 1er degré, contusions, ulcères stade 1…). ◗ Déficience de l’intégrité tégumentaire secondaire aux atteintes partielles de la peau et à la formation d’escarres (brûlures au 2ème degré, escarres, hématomes, plaies chirurgicales…). ◗ Déficience de l’intégrité tégumentaire secondaire aux atteintes complètes de la peau (brûlures 3ème degré, brûlures électriques, ulcères stade 3, escarres…). ◗ Déficience de l’intégrité tégumentaire secondaire aux atteintes cutanées étendues aux fascias, muscles et os (abcès, hématomes, ulcère stade 4, cicatrices…). ◗ Déficience des mesures anthropométriques secondaires au dysfonctionnement du système lymphatique (lymphoedème, sida, état post cancer, post-infectieux, posttraumatique…).

Fonctions organiques et structures anatomiques

Activité

Facteurs environnementaux

Participation

Facteurs personnels

Tableau 1 : Liste des diagnostiques kinésithérapiques définie par l’American Physical Therapy Association [1].

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Profession Kinésithérapeute

15


... Le Best Seller* de la rentrée thérapeutique

Parce que la kinésithérapie évolue tous les jours ... Découvrez une façon nouvelle d’aborder les œdèmes, les fibroses, les séquelles de brûlures, les courbatures, les raideurs, les cicatrices. Des protocoles innovants associés aux techniques nouvelles du “Roll’inTM”, “Roll’outTM”, “Roll’upTM” vous étonneront dans de nombreuses applications thérapeutiques. Tout a été réuni dans ce condensé d’informations ; le savoir-faire accumulé par des milliers de praticiens dans le monde depuis plus de 15 ans sous le contrôle et la validation de nombreuses équipes hospitalo-universitaires est enfin à votre disposition. MÉDICAL

Demandez-le dès aujourd’hui !

OFFERT

*OFFERT

SUR

SIMPLE

APPEL

AU

:

04

75

78

69

00


596 /Profession Kiné – LPG Systems S.A.- Siren 335 183 836 RCS Romans - ® Copyright LPG 2003 – LPG, Roll’in Roll’up et Roll’out sont des marques deposées. Toute reproduction - même partielle - strictement interdite. Photos non contractuelles.

>

A COMPLÉTER ET À RENVOYER À :

LPG Systems • Technoparc de la Plaine • BP 35 • 30, rue du Docteur Abel • 26902 Valence Cedex 09 • Tél.: +33 4 75 78 69 00 • Fax : +33 4 75 42 80 85 • Boutique online : www.lpgsystems.biz ■ Je souhaite recevoir la brochure Applications thérapeutiques. Je suis plus particulièrement intéressé par la ou les applications suivantes : ■ Suites chirurgicales ■ Lymphœdèmes ■ Cicatrices ■ Séquelles de brûlures ■ Courbatures

Nom : Prénom : Adresse : Ville : Téléphone :

Code Postal :

Pro-K 09/03

CACHET


Dossier > Par Michel Lidoreau Dossier

Directeur du Centre d’Enseignement et de Recherche en Biokinergie

Propos recueillis par PCD [septembre 2003 ]

Enseignée en France depuis 1983, la Biokinergie est actuellement pratiquée par plus de 600 Masseurskinésithérapeutes. C’est une technique douce exclusivement manuelle, conforme au cadre de compétence du Masseur-Kinésithérapeute, à qui elle offre une plus grande efficacité, tout en élargissant son champ d’action.

trace de tous nos traumatismes : chutes, faux mouvements, chocs émotionnels, mauvaise hygiène alimentaire, fatigue…, sous la forme de tensions, de blocages et de déséquilibres énergétiques. Dans les premiers temps, l’organisme compense, s’adapte, mais progressivement ces désordres finissent par gêner le fonctionnement des articulations, perturbent l’activité des organes, compriment les vaisseaux sanguins et les nerfs en altérant secondairement notre équilibre biologique. Nos capacités d’auto-équilibration sont dépassées, c’est alors que le corps crie à l’aide par la douleur, la maladie ; même si ces symptômes sont parfois très éloignés de leur point de départ.

La biokinergie : de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Le développement de la sensibilité manuelle Un élargissement du champ d’action Grâce à des découvertes palpatoires et un protocole de techniques manuelles fondamentalement novateur, la Biokinergie permet de traiter un ensemble de pathologies qui ne faisaient pas, jusque-là, partie de nos indications, comme les insomnies, les dépressions, les troubles digestifs, les règles douloureuses, les migraines… Elle s’adresse aussi bien aux pathologies de l’appareil locomoteur, aux désordres viscéraux qu’aux troubles psycho-affectifs, ce qui confère au Kinésithérapeute des compétences thérapeutiques étendues. Elle nous assure, par ailleurs, des résultats plus rapides, plus complets, mais aussi plus durables sur les pathologies habituellement traitées en Kinésithérapie, qu’il s’agisse des entorses, lumbagos, sciatiques, torticolis, périarthrites, séquelles de fractures ou de symptômes plus chroniques, à type de douleurs ou de raideurs, affectant le rachis ou les membres.

En Biokinergie, la localisation des tensions, des blocages et des différents désordres à corriger est facilitée par la mise en évidence d’une modification réflexe des tissus en regard des zones du corps physiologiquement perturbées, modifications dénommées « enroulements tissulaires » du fait de la tension rotatoire des fibres perçue à leur niveau. Ces enroulements des tissus, témoins des désordres auxquels ils sont associés, se retrouvent aussi bien en regard des blocages osseux et des contractures musculaires que sur les points d’acupuncture et les points réflexes à traiter. Leur découverte et leur utilisation sont la spécificité de la Biokinergie. Ils indiquent au praticien la localisation et la nature précises des désor-

Une vision globale de l’être humain pour remonter à la cause des pathologies La Biokinergie repose sur une vision globale de l’être humain, car la plupart des symptômes pour lesquels nos patients viennent consulter ne sont pas le fruit du hasard mais l’accumulation d’une multitude de déséquilibres. La Biokinergie considère que chaque perturbation, qu’elle soit physique, physiologique, biologique ou psychique, se répercute dans nos tissus. En effet, notre corps a une étonnante capacité de mémoire. Il garde la 18

Profession Kinésithérapeute

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003


Dossier > Par Michel Lidoreau

dres à corriger. Cela lui permet de mettre en place les corrections adaptées pour rétablir l’équilibre général du corps dans sa dimension physique, énergétique et psychique et restaurer ainsi son équilibre biologique. Ainsi, une séance de Biokinergie consiste à palper et à mobiliser les tissus du corps pour évaluer leur souplesse, leur mobilité, mais aussi la qualité des échanges circulatoires, nerveux et énergétiques qui les animent. A cet effet, le praticien reçoit un enseignement spécifique destiné à développer le potentiel sensitif et thérapeutique de ses mains.

Trois actions de base indispensables au rétablissement de la bonne santé Quelques séances suffisent le plus souvent en biokinergie pour régler les problèmes fonctionnels qui ont amené le patient à consulter. Le praticien conjugue à cet effet trois actions complémentaires qui nécessitaient jusque-là le recours à des thérapeutiques différentes. 1) Restaurer la mobilité des os et des organes Pour qu’une articulation fonctionne correctement, le glissement des surfaces articulaires doit être libre dans tous les plans de l’espace. Cela nécessite une souplesse des muscles périphériques. Ce n’est plus le cas dès qu’une vertèbre ou n’importe quel os ou organe se bloque. Cela génère des muscles tendus, contractés avec des douleurs et une gêne fonctionnelle qui s’étend au-delà de la vertèbre bloquée à tout un étage du dos. Si certains nerfs se trouvent irrités, cela peut même provoquer des sciatiques, des névralgies ou altérer le fonctionnement des organes créant selon le cas, des tachycardies, des douleurs d’estomac, des troubles digestifs, des règles douloureuses. Le protocole ostéo-articulaire repose en Biokinergie sur un ensemble de tests et de corrections ostéo-articulaires destinés à évaluer et à corriger la mobilité et la motilité des os, du corps et du crâne. Différentes techniques structurelles, fonctionnelles, sensorielles, sont à la disposition du praticien en association avec la libération des enroulements qui facilite la levée des arcs réflexes responsables du blocage. Ces principes correctifs s’appliquent également au niveau des organes en tenant compte des liens qui unissent le squelette et les viscères. 2) Détendre les muscles et les fascias Richement innervés, les fascias (membranes de tissu conjonctif qui enveloppent et relient toutes nos structures) sont l’objet de nombreuses tensions qui se répercutent sur l’ensemble du corps. En étroite relation avec les chaînes musculaires, ils interdisent toute correction efficace et durable des articulations bloquées lorsqu’ils sont perturbés. La Biokinergie intègre au protocole de corrections myo-fasciales classiques, la libération des points neuro-aponévrotiques. Ces points, mis en évidence au sein du CERB, Centre d’enseignement et de Recherche en Biokinergie, favorisent la levée des arcs réflexes responsables des tensions des muscles et des fascias. 3) Stimuler les points réflexes et les points d’acupuncture De nombreuses cartographies ont décrit les retentissements cutanés, des désordres physiologiques, sous la forme de points réflexes. D’autre part, les méridiens, NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

décrits par la médecine chinoise, sont jalonnés de zones stratégiques : les points d’acupuncture. La libération des enroulements au niveau de ces points, engendre des réflexes auto-correcteurs qui sont précieux pour restaurer notre intégrité physiologique, biologique et psychique, localement mais aussi à distance des zones stimulées. En Biokinergie, la localisation des « enroulements tissulaires » indique directement les points à traiter sans passer par le raisonnement. Cette approche manuelle, plus sensitive que l’acupuncture ou le massage chinois, implique un degré de connaissance plus rapidement acquis pour une compétence égale. La combinaison de ces 3 actions (ostéo-articulaire, musculaire et énergétique) est fondamentale. Elle répond à la nécessité d’être efficace immédiatement mais aussi à long terme, quelles que soient la nature et l’origine (traumatique, mécanique, énergétique, psychique) des déséquilibres à traiter. Ainsi, les douleurs rhumatismales de type mécanique, qui sont plutôt en relation avec des blocages ostéoarticulaires, nécessitent des corrections mécaniques, alors que les processus inflammatoires sont traités plus efficacement par le biais des points d’acupuncture. Certains dysfonctionnements organiques, certaines céphalées, ont une origine mécanique, alors que d’autres sont secondaires à des déséquilibres énergétiques. Ces deux processus pathogènes se conjuguent très souvent. Les corrections biomécaniques et faciales sont alors insuffisantes et la rechute est rapide, si l’on n’associe pas, à la détente des tissus, la rééquilibration des informations énergétiques qui y circulent. Pour la même raison, les traitements énergétiques en acupuncture ou en massage chinois doivent s’accompagner fréquemment de réharmonisation ostéo-biomécanique pour s’avérer complets et durables.

Perspectives Le corps est un tout, une unité. Les os sont reliés par des muscles, des ligaments eux-mêmes enveloppés par les fascias. Par ailleurs, les vaisseaux et les nerfs assurent l’unité physiologique et biologique qui préside à l’équilibre de nos fonctions musculaires, viscérales et psychiques. Une approche systémique telle que celle de la Biokinergie s’avère nécessaire si l’on veut traiter le corps dans sa globalité et non plus dans la vision segmentaire habituelle qui contribue à la plupart de nos échecs en cabinet. Cette approche innovante en Kinésithérapie ouvre aux kinésithérapeutes des perspectives de développement des compétences thérapeutiques tant dans des domaines d’indications classiques que sur des champs jusqu’à présent inexploités. Plus grande efficacité, résultats rapides et durables, possibilités de sortir partiellement ou totalement du cadre conventionnel, sont autant d’atouts proposés par la Biokinergie. Profession Kinésithérapeute

19


Propos > Dr. Agnès Hervouet Rubrique

Dr HERVOUET Agnès (Radiologue, Chef de service hôpital de Dourdan)

Propos recueillis par Profession Kinésithérapeute [septembre 2003 ]

L’objectif de cet article est de vous permettre de « lire » les clichés radiologiques, non pas de les interpréter, ce qui est le travail du radiologue, mais de comprendre les compte-rendus et de savoir reconnaître les anomalies décrites. Pour ce faire, la connaissance de la sémiologie radiologique, de quelques notions techniques et plus simplement du vocabulaire radiologique sont nécessaires.

Différentes densités radiologiques : du blanc au noir sur le film. Elles résultent de l’absorption différente des rayons par les milieux qu’ils traversent (fonction de la masse atomique et de l’épaisseur traversée).

Le problème est que le compte-rendu radiologique ne répond pas forcément aux questions que vous vous posez et c’est d’ailleurs là un point important en pratique radiologique, l’imagerie n’est réellement utile que lorsqu’elle est le support d’un dialogue entre le prescripteur et le radiologue.

Il existe quatre densités fondamentales en radiologie conventionnelle : du blanc vers le noir :

Radiologie : Bases de l’interprétation.

RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE Elle utilise les rayons X (1895). Les rayons X sont produits par un « tube », ils traversent le corps humain puis sont recueillis sur un support : film, récepteur numérique. Lors de la «traversée» le rayonnement subit des modifications qui sont fonction des caractéristiques des tissus (densité radiologique).

- Les atomes lourds absorbent le rayon X : blanc sur le film. - L’air provoque peu de modification entre le rayon incident et le rayon émis : noir sur le film.

- Calcique ou métallique : os, produit de contraste. - Hydrique : parenchyme, muscle, tendon, cartilage, périoste, vaisseaux. - Graisseux : tissu sous cutané, graisse entourant les organes. -Aérique : trachée, poumons, sinus de la face, gaz dans le tube digestif . Contraste de densité : pour qu’il y ait une image, il faut qu’il y ait un contraste entre les structures : une métastase (hydrique) dans le foie (hydrique) est invisible, elle devient visible lorsqu’elle survient dans le poumon. Sur le cliché sans préparation les liserés graisseux qui entourent les organes peuvent permettre d’en reconnaître les silhouettes. Cette recherche du contraste a conduit les radiologues à utiliser des contrastes artificiels : baryte (métallique), air dans le tube digestif, produit iodé (métallique) dans les articulations ou les vaisseaux. Epaisseur du milieu traversé : la modification du rayon X lors de la traversée du corps dépend de l’épaisseur des structures traversées.

SCANNER Formation de l’image radiologique. Projection sur un plan : impossibilité de situer dans l’espace la situation respective des structures traversées. Le cliché additionne sur un plan les différentes structures, d’où l’intérêt des incidences orthogonales pour les situer dans l’espace. Du fait de la projection, l’image est déformée selon l’angle du rayon par rapport à la structure : l’image d’une pièce peut être ronde ovalaire ou linéaire selon l’angle par lequel elle est abordée. 20

Profession Kinésithérapeute

= Tomodensitométrie = T.D.M. Utilise les rayons X - Le film est remplacé par des détecteurs électroniques qui transforment les rayons X reçus après traversée du corps en signal électrique. Ces détecteurs sont beaucoup plus sensibles que le film : ils décèlent de minimes différences d’absorption (de 4 niveaux de gris en radio, on passe à environ 2000 niveaux de densité différents au scanner). - L’ensemble émetteur-détecteur tourne autour du patient. On arrive à déterminer par des calculs inforNUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003


[suite P.20] > Agnès Hervouet

matiques la densité de chaque point traversé par le rayonnement. Ce ne sont plus des projections que l’on obtient mais des «coupes» anatomiques qui sont réalisées. Autrement dit deux principes : 1) Mesure de l’atténuation d’un faisceau de rayons X par un corps et calcul de la densité radiologique : densité Hounsfield avec par convention eau = 0, air = - 1000, graisse = – 50 , os = 800 ; 2) Reconstitution d’une image de l’objet à partir de ses différentes projections, procédé utilisé en astronomie depuis les années 1950. Mais il existe une disproportion entre la quantité d’informations disponibles, le récepteur (moniteur) et l’œil humain qui ne disposent que de 16 niveaux de gris. Donc on utilise le « fenêtrage » : le radiologue choisit en fonction de ce qu’il veut voir : le niveau et la largeur de la fenêtre d’étude (opérateur dépendant).

les caractéristiques tissulaires (impédance acoustique). La sonde est alors réceptrice (du faisceau d’US réfléchi) et transforme ces ultra-sons réfléchis (échos) en signaux électriques eux-mêmes transformés en différents niveaux de gris. Il n’y a pas de valeur numérique utilisable. Le liquide est noir, car il transmet la totalité du faisceau ultra sonore, (vessie, vésicule biliaire, hématome frais et vaisseaux), les parenchymes, tendons et muscles sont gris (réflexion partielle), les calcifications et os sont blancs, ils s’accompagnent d’une «ombre acoustique» : réflexion totale des US (réflexion totale), il n’y a aucune transmission aux tissus situés en arrière d’eux. C’est une étude en coupes, tous les plans de coupe sont possibles par déplacement de l’axe de la sonde (différente en cela du scanner qui «saucissonne » en plans parallèles entre eux). C’est un examen qui s’interprète en temps réel, il est « opérateur-dépendant ».

La «fenêtre» est l’intervalle des densités représentées par la totalité de l’échelle de gris du moniteur. En fonction de la largeur de la fenêtre chaque échelon représentera un nombre différent de densités. Le niveau est la valeur en unités Hounsfield du milieu de la fenêtre. Fenêtre large : peu de contraste mais peut voir air et os. Fenêtre étroite : bon contraste mais pas de visualisation dans les extrêmes. Les coupes réalisées, le plus souvent axiales (perpendiculaires au grand axe du corps) sont par convention toujours présentées de la même façon : - en haut de l’image : partie antérieure du patient, - à gauche de l’image : son côté droit - à droite de l’image : son côté gauche, - en bas de l’image : son côté postérieur. Il existe deux types de scanner : séquentiel où l’acquisition se fait par tranches avec déplacements successifs peu amples de la table d’examen (de moins en moins utilisé) et le scanner « spiralé » où la rotation de l’ensemble émetteur-détecteur se fait en même temps que le déplacement de la table d’examen et du patient, réalisant une spirale autour de celui-ci. C’est alors un volume qui est acquis permettant des reconstructions tridimentionnelles.

I.R.M. Imagerie par résonance magnétique = R.M.N : Résonance magnétique nucléaire. N’utilise ni les rayons X ni les ultra-sons. Elle exploite les propriétés magnétiques des noyaux atomiques des tissus. Elle nécessite : - Champ magnétique - Impulsion d’ondes de radiofréquence - Calculateur

ECHOGRAPHIE

Le sujet est placé dans un champ magnétique intense ce qui provoque l’aimantation des protons de l’organisme (noyaux d’hydrogène) qui sont ensuite déplacés de leur état d’équilibre par des ondes de radiofréquence.

Cette technique utilise les ultrasons, c’est une imagerie en coupes. La sonde est émettrice et réceptrice, elle se déplace dans les différents plans nécessaires au contact du patient. Les US émis se propagent dans les tissus et sont transmis ou réfléchis de façons différentes selon

Selon leur environnement dans les tissus, les protons vont revenir plus ou moins vite à leur état d’équilibre ; Un signal est émis lors de leur retour à l’équilibre, celuici est recueilli à des temps différents T1, T2 puis transcrit en échelle de gris

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Profession Kinésithérapeute

21


[suite P.21] > Agnès Hervouet Rencontre

Intérêt : - Coupes dans tous les plans de l’espace - Pas de rayonnement X - Possibilité d’imagerie vasculaire sans injection de produit de contraste - Très sensible à l’hydratation des tissus Inconvénients : - Technologie compliquée - Rareté des machines - Coût - Contre-indications (pace-maker, matériel « aimantable », claustrophobie, impossibilité d’introduire du matériel de réanimation.

SCINTIGRAPHIE Il s’agit d’une imagerie fonctionnelle relevant de la médecine nucléaire. Cette technique utilise un traceur associé à un marqueur ainsi qu’une caméra. L’ensemble traceur marqueur injecté au patient est spécifique de l’organe étudié et/ou de la pathologie recherchée. En scintigraphie osseuse le traceur, un dérivé phosphoré et le marqueur le Technetium vont se fixer de façon différente sur le tissu osseux, selon qu’il existe ou non une pathologie. Ils vont alors émettre un rayonnement qui est lu par une caméra. L’administration se fait par voie intra-veineuse et la lecture par une caméra 2h 30 après l’injection. Il s’agit d’une image corps entier sous deux incidences : face en antéro-postérieur et postéro-antérieur (20 mn chacune). C’est une technique très sensible mais peu spécifique nécessitant d’être intégrée dans son contexte clinique, complétée par des clichés radiologiques.

22

On peut également réaliser des scintigraphies aux leucocytes marqués pour rechercher un processus infectieux.

PET SCAN : Positon Emission Tomographie C’est un procédé très sensible dans la recherche de tumeurs cancéreuses et dans leur évaluation. Le principe en est une injection de 18 FDG : Fluorodésoxyglucose analogue du Glucose qui est capté et piégé par les cellules cancéreuses. C’est une molécule contenant des noyaux «instables» qui émettent des positons (e +) . Lors de la collision de ces positons avec les électrons du milieu, deux photons de direction opposée sont libérés. Une couronne de détecteur à scintillation tourne autour du malade et se déplace en même temps dans l’axe de son corps (comme au scanner), on obtient une image volumétrique. Cet examen est surtout utilisé dans le suivi thérapeutique des lésions cancéreuses, il permet de différencier une cicatrice fibreuse d’une récidive néoplasique.

EN CONCLUSION Je terminerai cet exposé en insistant sur la nécessité des renseignements cliniques lors des demandes d’imagerie. En particulier pour toutes les articulations, des incidences radiologiques sont spécialement adaptées à chaque type de pathologie : traumatique, dégénérative, tumorale ou enthésopathie. Un des exemples les plus typiques en est l’épaule pour laquelle chaque pathologie requiert une étude particulière : un traumatisme, une recherche d’instabilité, de l’arthrose ou une péri-arthrite devront être explorés de façons différentes. La lecture et l’interprétation des clichés sont également différentes selon la pathologie recherchée : utilisation d’une lumière forte, proposition d’examen d’imagerie complémentaire…

Radios Standard

Scanner

Echographie

IRM T1

IRM T2

Os compact Calcifications

Blanc-gris

Blanc 1000UH

Blanc - ne transmet rien Ombre acoustique

Hyposignal : Noir

Hyposignal : Noir

Os spongieux

Blanc gris

Blanc-gris 200UH

Blanc - ne transmet rien

Signal intermédiaire : Gris

Signal intermédiaire : Gris

Sang frais

Gris

Blanc-gris 80UH

Noir anéchogène

Hypersignal : Blanc

Hypersignal : Blanc

Tissus (muscles cartilages parenchymes)

Gris

Gris 35 à 50UH

Gris échogène

Signal intermédiaire : Gris

Signal intermédiaire : Gris

Liquides

Gris

Gris sombre -10 à +20UH

Noir renforcement posterieur

Hyposignal : Noir

Hypersignal : Blanc

Graisse

Gris sombre

Gris noir -10 à –100UH

Blanc gris

Hypersignal : Blanc

Hyposignal : Gris noir

Air-Gaz

Noir

Noir -100 à –1000UH

Blanc Pas de transmission Ombre acoustique

Hyposignal : Noir

Hyposignal : Noir

Profession Kinésithérapeute

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003


Fiche patient > Olivier Rachet et Bernard Bonthoux Rubrique

Olivier RACHET (Chef du service rééducation au Centre d’Hauteville) et BONTHOUX Bernard Propos recueillis par Profession Kinésithérapeute [septembre 2003 ]

Fiche patient genou. Ligamento-plastie de J5 à J30 Mouvement

Muscle

Nom :

Prénom :

Assis dos au mur – Serviette roulée sous le genou. 25 contractions quadriceps « flash » en 10 secondes. 40 séries. Temps repos = Temps travail.

Debout dos au mur – Serviette roulée sous le genou. 15 contractions quadriceps de 10 à 40 secondes. 1 série. Temps de repos = 20 secondes.

Translation du poids du corps. Appui infra douloureux. Genou à 5° flexion puis à 15° et 30°. 10 répétitions tenues 15 secondes à chaque angulation. Temps repos = Temps travail.

Travail du triceps genou en extension. Monter sur la pointe des pieds. Appui progressif sur le membre opéré. 3 séries de 10 montées.

Assis 70° de flexion pied sur skate. 10 Co-contraction tenues 6 secondes. 3 séries. Temps repos = Temps travail.

Couché sur le dos-Talons sur la chaise (genou 90°). Décoller les fesses et dos puis en progression sur une seule jambe. 10 répétitions.

Observations et consignes de votre kiné :

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Profession Kinésithérapeute

23


Bilans des déficiences Bilans des incapacités Diagnostic kinésithérapique Protocole, objectifs et projet du patient

Réalisation du

BILAN

Fiche de synthèse

Des bilans simples (plus de 40 bilans types)

Des bilans rapides (10 minutes pour 1 bilan)

Des bilans sûrs

Centralisation des données et des mesures réalisées

(Fiches validées)

Document de Synthèse

Edition de la fiche de synthèse du bilan diagnostic

VALORIS vous permettra de réaliser et de communiquer votre bilan*, votre agnostic, et vos objectifs hérapeutiques grâce à la tenue de fiches préétablies validées par la communauté scientifique… VALORIS vous permettra de réaliser et de communiquer votre bilan*, votre agnostic, et vos objectifs hérapeutiques grâce à la tenue de fiches préétablies validées par la communauté scientifique…

Transmission aux

Médecin Traitant Médecin Conseil

Avenue de Bourran - B.P. 3351 12033 RODEZ CEDEX 9 Tél. 05 65 76 03 00 - Fax. 05 65 76 03 19 contact@rminformatique.com / www.rminformatique.com



Evasion > Patricia Chamay et Marie-Pierre Gatel Evasion

“ Les Iles Grenadines ” un parfum de rêve… Patricia et Marie-Pierre nous livrent le récit de leur périple en Martinique à bord d’un catamaran. Un témoignage « carte postale » qui nous invite à découvrir des îles de rêve comme Sainte Lucie, Saint Vincent, Moustique et Union Island et à jeter l’encre dans des baies magnifiques et mystérieuses …

Photos : Patricia Chamay

26

Profession Kinésithérapeute

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003


Conseils & préparatifs avant d’embarquer. « Il parait nécessaire de connaître les bases de la navigation même si les conditions sont plus favorables que chez nous, un peu de monocoque ou de catamaran en méditerranée semble la meilleure perspective de préparation pour une croisière aux caraïbes. Le plan est de louer un catamaran en cherchant sur Internet. L’idéal : un catamaran pour dix personnes, de 42 pieds, pour 15 jours. La période intéressante est l’automne chez nous. Cette période se positionne hors saison touristique, les prix de location sont au plus bas, et la saison des pluies est terminée. Grâce à certains sites Internet , vous pouvez commander toutes les provisions (l’alimentation dans les îles est hors de prix). La livraison est comprise au pied du bateau (le jour même de votre arrivée au port du Marin en Martinique). Pour les amateurs de plongée il est possible de réserver du matériel, compresseur et bouteilles, afin d’être autonomes sur le bateau. Enfin, vous pouvez tracer votre itinéraire grâce aux informations d’un site Internet (2) remarquable où tous les mouillages sont expliqués, et réactualisés avec les commentaires de navigateurs. (1)

Larguez les amarres ! Après tous ces préparatifs, il convient de prendre la mer, pour vivre toutes vos envies : farniente, plongée, snorkling, lecture, fiesta, et surtout découverte de paysages « cartes postales ». Le premier jour, le mouillage à Marigot Bay à Sainte-Lucie, île verdoyante, dans une baie cachée par une plage de cocotiers. Découverte de l’intérieur de l’île, des forêts humides et des vastes plantations qui gardent la marque des luttes acharnées entre Français et Anglais pendant 150 ans. Faites la descente en trois jours en passant par les îles Tobago, îles paradisiaques, par l’île de St-Vincent (n’oubliez pas les formalités de douane : 185 €), puis l’île de

NUMÉRO [ 01 ] SEPTEMBRE 2003

Béquia, la première découverte des fonds marins en plongée, et enfin Savant Island où vous guetterez les premiers requins (inoffensifs). Le séjour dans les Tobago sera vraiment à l’image de vos attentes … une mer turquoise, de l’eau à 30°, des plages de sable blanc et cocotiers, un aquarium géant à portée de masque et tuba sur la barrière de corail, à 20 mètres du bateau.

Budget moyen : Environ 1600 € tout compris… Plan du voyage sur demande en écrivant à l’adresse mail du journal.

A Union Island, il faudra quitter votre paradis le temps de faire le plein d’eau. Mais vous pouvez en profiter pour faire une virée « resto » ou acheter les langoustes aux boat boy, qui vous laisserons un souvenir inégalé… N’oubliez pas de descendre jusqu’à Petit St Vincent et sa plage, à moins que vous désiriez vous offrir une petite nuit dans cette charmante île (1000 € la nuit !...). Cette île sera le point le plus au sud de votre descente, avant la remontée vers la Martinique. En remontant passez par Grand Bay sur l’île Moustique et arrêtez vous au « Basil Bar »... Difficile de parler de l’émotion créée par la vision des bancs de dauphins autour du bateau, du resto sur la plage de l’île Moustique (l’île des stars : Madonna, Mick Jagger, la Reine d’Angleterre…), des fiestas au rhum à bord du bateau, des avocats géants succulents, des escales en youyou rocambolesques pour découvrir les populations locales, les arrivées nocturnes un peu « chaudes » avec un cata de 42 pieds… Le retour permettra peut-être de mettre en évidence vos compétences de skipper car les alizés à 35 nœuds, sous les grains à 40 nœuds, creux de 2,5 mètres… sont parfois présents. Alors : bonnes sensations pour tous les amateurs de glisse ! Après une dernière magnifique plongée près de la Martinique, vous irez festoyer créole, avec musique locale, avant de rendre, la mort dans l’âme, le bateau au port du Marin, (après une longue cession de nettoyage !). Vacances de rêve, souvenirs plein la tête, vous voilà ressourcés en énergie pour affronter l’hiver ».

>Contacts Sites Internet (1) caribizz.fr (ravitaillement) (2) sailpilot.com (type de croisière avec navigation) Faites nous rêver avec votre destination, en nous contactant ou nous envoyant un mail à l’adresse suivante : infos@profession-kinesitherapeute.com

Profession Kinésithérapeute

27



BULLETIN D’ABONNEMENT 2003 > 4 numéros 30 € A découper ou photocopier et retourner à :

Profession Kinésithérapeute Service abonnement 21, rue Emmanuel chauviére 75015 PARIS Ou par mail à : infos@profession-kinesitherapeute.com

❑ OUI je souhaite m’abonner à PROFESSION Kinésithérapeute

❑ Je règle par chèque à l’ordre de A16 1 an (4 numéros pour seulement 30 €) Nom Prénom Adresse

Ville Code postal

ITMO INSTITUT DE THERAPEUTIQUE MANUELLE ET D’OSTEOPATHIE « POUR UNE NOUVELLE APPROCHE DE L’OSTEOPATHIE » GILLS LAVIGNE ◗ CONCEPT BIOMECANIQUE ET NEUROPHYSIOLOGIE DE L’OSTEOPATHIE ◗ 1ère ANNEE : OSTEOPATHIE STRUCTURELLE ◗ 2ème ANNEE : APPORT DE L’OSTEOPATHIE A CERTAINES PATHOLOGIES VISCERALES – CLINIQUE- EXAMENS COMPLEMENTAIRES – IMAGERIE MEDICALE – TRAITEMENTS ◗ 3ème ANNEE : APPORT DE L’OSTEOPATHIE A CERTAINES PATHOLOGIES CRANIO – FACIALES A LA POSTUROLOGIE – SPECIALISATIONS ◗ 10 SEMINAIRES PAR ANNEE DE SEPTEMBRE A JUIN

LIEU DES COURS : PARIS RENSEIGNEMENTS : TEL : 01 43 42 01 17 / FAX : 01 43 42 01 37

Date

Conformément à la loi du 06/01/78, ces informations peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès et de rectification auprès de nos services. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient communiqués ultérieurement.

Suggestions :


A la fin du XIXè siècle, quatre scientifiques de nationalités différentes ont, chacun à leur manière, posé les premiers jalons de ce qui allait devenir l’électrophotographie. Physicien d’origine yougoslave, Nikolas Tesla (1856-1943) s’intéressait aux effets physiologiques des courants alternatifs de haute fréquence et de haute tension. Dans la dernière décennie du XIXè siècle, il prit des photographies des émanations lumineuses de son propre corps, qui se produisaient lorsqu’il se plaçait dans des champs électriques alternatifs très importants. Lors d’une lecture publique à la Foire mondiale de Chicago en 1893, Tesla fit la démonstration de l’effet lumineux produit lorsqu’il plaçait sa main à proximité d’un transformateur de très haute tension et de très haute fréquence. De son côté, B. Navratil, physicien tchèque, déclarait en 1889 avoir réalisé des centaines d’électrophotographies. Quelques années plus tard, en France, le chercheur Henri Baraduc publiait des photographies de feuilles végétales et de mains sur lesquelles il était possible de distinguer très clairement des flammèches électro-luminescentes, appelées plus tard streamers. C’est avec sa collaboration que le physicien polonais Jodko Narkiewicz réalisait à son tour en 1898, une série de plus de 3000 photographies. En 1939, deux chercheurs tchèques, Prat et Schlemmers, publiaient dans le journal « Of Biological Photography », un article reproduisant leurs travaux sur l’électrophotographie. Au même moment, le Soviétique Sémyon Kirlian déclarait être

l’inventeur du procédé d’électrophotographie. C’est dans les années 60 que des médecins comme le docteur Lambin Dostrommon, en France, et le docteur Mendel, en Allemagne, mettaient en évidence une topographie spécifique sur la corrélation entre l’acupuncture et la découverte de la localisation des zones interactives sur la pulpe des doigts des mains et des orteils. Dans les années 70, on trouve un bon nombre de communications sur « l’effet Kirlian » utilisé comme moyen de diagnostique médical. Parallèlement, bon nombre de scientifiques « assassinent » ce procédé en décriant le phénomène de non-reproductibilité. Bientôt, cependant, leurs critiques allaient devoir céder. Le Laboratoire Kephren, en effet, s’apprêtait en 1985 à mettre au point le premier appareil permettant de réaliser des images fiables et reproductibles. Pour la mise en évidence des dysfonctionnements organiques, énergétiques, il était alors important de pouvoir fixer sur l’image le point de départ avec le plus de précision possible et d’en déterminer ses conséquences. Pour cela, le Laboratoire Kephren rassemble d’abord deux appareils dans un seul, l’un fixant l’histoire, l’autre le présent (électrode gauche le passé, électrode droite le présent) puis y inclut un retour de masse intégrée. Aujourd’hui, alors que tous les thérapeutes s’entendent sur le fait que chaque pathologie, chaque déséquilibre, chaque mal être, chaque douleur a son point de

départ énergétique, l’électrophotographie apparaît comme le meilleur moyen de visualiser d’une façon très précise l’origine d’une déprogrammation énergétique et d’en comprendre le cheminement jusqu’à la pathologie finale.

L’électro-détectopuncture Vieille de plusieurs milliers d’années, l’acupuncture est une science dont l’efficacité n’est plus à démontrer. Devenir un véritable acupuncteur et, en particulier, apprendre la localisation précise des points nécessite un travail long et laborieux. Le Laboratoire Kephren a mis au point un appareil d’életro-détectopuncture précis au dixième de millimètre près avec un bio-feedback permettant aux thérapeutes de visualiser tant la quantité que la qualité des énergies transmises au point. Le but est ici d’apporter une compréhension occidentale de l’acupuncture, tout en restant dans les dispositions légales octroyant au kinésithérapeute l’utilisation de l’électrothérapie sous toutes ses formes mais interdisant la pose d’aiguilles (voir article du «Journal Officiel» du 16 octobre 1997). Le Laboratoire Kephren et son école de formation proposent à tout kinésithérapeute désirant approfondir ses connaissances en énergétique de se démarquer en utilisant une technique d’avenir alliant performance et simplicité.




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.