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Colmar

Q DIMANCHE 24 NOVEMBRE 2013

ÉLECTIONS MUNICIPALES Portraits rapprochés des candidats

Politique intérieure Les Dernières Nouvelles d’Alsace poursuivent leur série de portraits rapprochés des candidats aux élections municipales à Colmar pour permettre aux citoyens de mieux les connaître. C’est aujourd’hui au tour de Frédéric Hilbert. Les portraits se succèdent tous les dimanches. Prochaine étape : Gilbert Meyer (le 1er décembre).

I

l n’est pas de nature à se livrer, convaincu que l’action doit en dire davantage que la parole et que les mots que le journaliste choisira pour écrire son portrait. Frédéric Hilbert s’est plié à l’exercice en respectant les règles qui lui paraissaient acceptables, conscient aussi que la parole médiatique peut amplifier sa parole intérieure. « Il est modeste et très chaleureux mais pas “effusif” », note Alison Ober, porteparole d’Europe Écologie Les Verts Alsace et militante colmarienne.

« Défendre l’environnement, c’est défendre l’homme » Cette chaleur est le fruit d’une fusion, celle de ses convictions, de son militantisme et de sa conduite. C’est ce triptyque solide comme le roc qui lui donne cette « constance » et cette « cohérence » rares dans un univers politique versatile ; mais qui lui vaut aussi d’être qualifié de « dogmatique » par ses adversaires. « Pour lui, les idées et le fait de pouvoir les partager ont plus d’importance que le pouvoir », leur répond Alison Ober. « Je ne milite pas pour être élu mais pour rappeler les enjeux écologiques », précise Frédéric Hilbert dont la finalité de l’engagement est d’abord humaine. « On ne défend pas l’environnement pour l’environnement mais pour que l’homme puisse continuer à y vivre. Défendre l’environnement, c’est défendre l’homme », dit-il, agacé par ses détracteurs qui prétendent le contraire. Cette altérité, Frédéric Hilbert la puise dans son enfance. Élevé dans la culture syndicale et associative de ses parents, il « baigne, petit, dans le militantisme ». Son père est responsable à la JEC, la jeunesse étudiante chrétienne, un mouvement issu du catholicisme social. « Aller vers l’autre, ça marque un état d’esprit », admet-il en se souvenant du club Fripounet. C’est cette jeunesse qui fait de lui « un militant et non un consommateur ». Il s’implique « très fortement » dans la protestation contre la loi Devaquet à la fin de l’année 1986. Il a alors 16 ans, fait

grève et manifeste. Papa d’un premier garçon à 18 ans, il « pense à autre chose » pendant quelques années avant d’adhérer aux Verts, en 1998. « Je me suis rapproché du parti le plus proche de moi, même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui », note celui qui « préfère participer plutôt qu’observer ». L’éveil à l’environnement est venu « petit à petit ». Des promenades dominicales dans les Vosges dont les forêts sont alors décimées par les pluies acides. De l’accident nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986, et du mensonge des autorités françaises qui ont alors affirmé que le nuage radioactif s’était arrêté à la frontière. L’épisode le convainc de s’« informer de manière plus approfondie » et de « construire [sa] propre analyse ».

« La politique n’est pas une fin en soi » Cette sensibilité écologiste et sociale se lit dans son parcours. Après une scolarité à l’école Brant de Colmar puis au collège d’Ingersheim, Frédéric Hilbert entre au lycée Camille-Sée dont il sort avec un bac D (sciences naturelles). Il décroche un DEUG en biologie puis une licence en sciences de l’éducation avant d’entamer une formation d’assistant social. Un cursus entrecoupé par des emplois à l’usine, à Espoir ou à la CPAM. Il intègre l’Éducation nationale comme assistant social à la rentrée 2002. Il est aujourd’hui rattaché aux lycées Ca-

En 7 dates Q 21 août 1970 Naissance à Col-

mar Q 1988 Naissance de son premier fils Q 1998 Adhésion aux Verts Q 2001 Candidat aux municipales Q 2002 Assistant social dans l’Éducation nationale Q 2008 Conseiller général de Colmar-Sud Q 2013 Candidat aux municipales

mille-Sée et Blaise-Pascal. Échanger près de deux heures avec Frédéric Hilbert, c’est dépasser avec lui le catastrophisme apocalyptique dans lequel se fourvoient certains de ses collègues. Et s’il se désespère de l’amnésie de nos sociétés humaines devant les cataclysmes écologiques, il se réjouit surtout de « la petite goutte que chacun apporte au quotidien ». Dont la sienne : « Je veux faire ma part du travail et je fais ce que je peux ». « Il a une grande foi en l’humain et en sa capacité à avancer », confirme Alison Ober. C’est pourquoi Frédéric Hilbert agit en politique dans l’intérêt « supérieur » de la planète. « Si je plaide pour diminuer la part de la voiture, et non la faire disparaître, c’est parce qu’elle est la principale source de gaz à effet de serre », explique l’élu. C’est pour ces mêmes raisons qu’il est « plutôt favorable aux éoliennes ». « Que deviendront nos paysages si le réchauffement climatique s’accélère ? », s’interroge-t-il, le buste en avant, les coudes sur la table, pour mieux projeter ses convictions. Comme il le fait régulièrement lors des campagnes électorales. Frédéric Hilbert se présente une première fois aux municipales de 2001 sur la liste du socialiste Serge Rosenblieh. Il tente les législatives en 2002 puis 2007, puis les municipales et les cantonales de 2008. Il fait coup double cette année-là : il devient conseiller municipal mais aussi conseiller général de Colmar-Sud, au nez et à la barbe du sortant Roland Wagner.

« On peut très bien vivre ensemble si on se connaît » « La politique n’est pas une fin en soi ; il s’agit d’abord de faire bouger les choses. Il y a d’autres moyens de le faire », dit-il, surpris par l’inertie des institutions et de la société. « Les élus sont plus des gestionnaires que des innovateurs. La population aussi a beaucoup d’inertie, ce qui fait que les élus ont du mal à bouger alors qu’ils devraient être à même de faire évoluer la société par petits pas », constate-t-il cinq ans après son

Frédéric Hilbert : « Un militant, pas un consommateur ».

PHOTO DNA-NICOLAS

PINOT

entrée au conseil général. Du coup, il s’investit dans le milieu associatif. Vice-président du Club de prévention depuis une décennie, il a lancé le Festival du voyage à pieds, à vélo et sur l’eau dont la 4e édition est en préparation. Il est aussi actif au sein de l’association Les pieds sur terre qui a mis en avant les jardins partagés. « Ces jardins redonnent du lien social. On peut très bien vivre ensemble si on se connaît », répète celui qui « aime le travail de rue et la réappropriation de l’espace public ». Quand sa voiture a rendu l’âme plus tôt

que prévu, il y a deux ans et demi, la famille a décidé de s’en passer. Elle s’est abonnée à un service d’auto-partage et circule à vélo « parce que les bus ne sont pas assez rapides ». Les garçons de Frédéric Hilbert sont aujourd’hui âgés de 24, 20 et 16 ans. L’été, il parcourt la France et l’Europe en famille, à vélo, en empruntant parfois le train. Et se verrait bien reprendre un jour les ruches de son père. Il est un peu comme l’abeille, il aime regarder « plus loin que sa rue et que les jours qui viennent ». FRANCK BUCHY

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COLMAR Michel Field sur le marché de Noël

Des plateaux aux huîtres Homme de plateaux, Michel Field a dégusté des huîtres hier au marché de Noël de Colmar. LES ILLUMINATIONS PARISIENNES ont

Lætitia Casta, le marché de Noël de Colmar a Michel Field. « Je vous regarde tous les jours sur LCI », assure la passante. Qui a dit que la culture n’intéressait personne à la télé ? Placide, rieur, Michel Field homme de caméras se prête à toutes les photos.

« Des cabanes même à Marseille mais ça n’a pas la même authenticité ! » Il vient en terre connue à Colmar. La compagne d’Emmanuel Lenys, Dominique Eloudy est la marraine de son fils Léopold. L’ancien prof de philo a donc hier dégusté les marennes d’Oléron d’Emmanuel Lenys sur le stand Colmar

Gourmet du tout neuf marché de Noël. « J’étais venu pour Canal Plus en 1994 à Kaysersberg. Les marchés de Noël n’étaient pas encore très connus. Aujourd’hui, il y a des cabanes de bois même à Marseille mais ça n’a pas la même authenticité ! » France 3, 2, TF1, il a fait tous les « stands » de la télé. Et paradoxalement le “cultureux” trouve davantage ses aises dans le privé : « Tout y est plus clair. Dans le service public, on vous dit qu’on ne s’attache pas à l’audience mais on vous reproche de ne pas en faire. » Mais la confidentialité des émissions culturelles n’est pas une fatalité comme peut l’être le zeste de citron sur l’huître agonisante : « Il faut séduire le public et ce n’est pas trois types tristes sur des fauteuils en train de discuter sur un plateau à 1 h du matin qui peuvent capter l’attention. » Et puis la

confidentialité s’évapore avec le podcast et les rediffusions.

Un documentaire sur Bartholdi

Ici entouré de l’équipe de Colmar Gourmet, Michel Field a fait une longue halte sur le marché de Noël PHOTO DNA – PH. M.

Michel Field est aussi sur la chaîne Histoire. Il prépare avec la productrice amie Dominique Eloudy un documentaire de 50 minutes sur Bartholdi, l’enfant de Colmar : « On va retracer sa carrière, il faut absolument raconter l’histoire de cet homme-là », confie l’animateur. « Le documentaire sera livré en mars », annonce la productrice. Quand on lui parle de la mort de Georges Lautner survenue hier, il lève son verre de pinot gris et lâche une réplique du Ventura des Tontons Flingueurs : « J’ai rencontré Lautner, il était le premier surpris de l’engouement autour d’un film qui n’avait pas marché à sa sortie. » PH. M.

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