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DU 17 JUIN AU 20 NOVEMBRE 2011
MONET au Musée Marmottan et dans les collections suisses Supplément
du 16 juin 2011. Ce cahier ne peut être vendu séparément.
La Loterie Romande distribue quelque 200 millions de francs par an en faveur de la culture, de l’action sociale, du sport et de l’environnement en Suisse romande.
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SOMMAIRE
4
Une nouvelle surprise Léonard Gianadda obtient 70 tableaux de Claude Monet
16
Le coin des enfants
17
«On dirait le Japon»
18
Hans Erni
20
Béjart par Imsand
23
Thonon-Evian
25
Le Tepidarium retrouvé
26
Francine Simonin
29
Une céramique d’Erni
31
Ernest Biéler
36
Musique Maestro
39
Moulin défie le temps
42
Portraits
Un jardin japonais dans le tableau La collection d’estampes de Monet Etroubles invite le peintre suisse Photographies dans le foyer Maison des Arts Mise en valeur des thermes romains Au Vieil Arsenal en automne 2011 Un nouveau décor à voir à Martigny Hiver 2011-2012 Les concerts de l’année Giratoire du Guercet Une exposition du Centre Pompidou pour le printemps 2012
IMPRESSUM Editeur Editions Le Nouvelliste S.A., r. de l’Industrie 13, 1950 Sion Rédacteur des magazines Jean Bonnard
Monet et le Japon Après l’exposition Vincent van Gogh à la Fondation
Pierre Gianadda en 2000, Léonard Gianadda estimait avoir atteint des sommets définitifs. Cette exposition de tous les superlatifs, par le nombre de visiteurs et sa couverture médiatique dans le monde, semblait un rêve destiné à ne pas être renouvelé. Comment faire mieux que l’exposition Van Gogh, répétait le patron de la Fondation à qui voulait bien l’entendre? Depuis lors, la Fondation Pierre Gianadda a accueilli des grands ensembles de peinture (la collection française du musée Pouchkine, la collection Phillips de Washington, la peinture européenne du Metropolitan Museum) et elle a mis Rodin, Chagall ou Picasso à l’affiche. La réunion à Martigny de 70 peintures de Claude Monet représente cependant une nouvelle surprise.
L’intérêt de cette nouvelle exposition de Monet, qui survient après l’énorme succès Monet au Grand Palais de l’hiver 2010-2011 (21 semaines, 913 000 visiteurs), est de présenter les peintures de Marmottan et des collections suisses en parallèle à la collection d’estampes japonaises de Monet. Les liens entre les peintures et les estampes seront une découverte pour beaucoup de visiteurs. Ces œuvres, qui ont été si importantes pour les impressionnistes, rappellent des décennies d’échanges stimulants. La modernité s’est construite dans ce rapport au monde, bien avant que l’on imagine la globalisation. Le plus surprenant, n’est-ce pas de penser qu’en ce début de troisième millénaire, estampes japonaises et peintures de Monet se rencontrent en Valais? Là-dessus, Léonard Gianadda ne nous contredira pas. Véronique Ribordy
Rédactrices Véronique Ribordy et Antoinette de Wolff ©Pro Litteris, Zurich Réalisation Raphaël Bailo Impression Centre d’Impression des Ronquoz S.A., Sion Diffusion encarté dans «Le Nouvelliste» et distribué à la Fondation P. Gianadda Publicité Publicitas S.A., Sion
COUVERTURE Claude Monet, Champs de coquelicots près de Vétheuil, vers 1879, huile sur toile, 71,5 x 91,5 cm. Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich CI-DESSUS Nymphéas. Effet du soir (détail). 1897-1898, huile sur toile, 73 x 100 cm, Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Michel Monet, 1966. MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
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«Facile? Incroyable plutôt!» LA FONDATION PIERRE GIANADDA PRÉSENTE 70 TABLEAUX DE CLAUDE MONET: UN RECORD!
Il
faut relier cet événement Monet à l’installation de Léonard Gianadda sous la Coupole en 2003. Devenu membre de l’Académie des beauxarts, le mécène voyait dès lors s’ouvrir de nouvelles portes, dont celles du Musée Marmottan. Cette institution appartient à l’Académie des beaux-arts depuis sa création en 1934. «Entré dans la maison», le patron de la Fondation se voyait offrir de nouvelles perspectives. «Facile? En fait, obtenir autant de tableaux, c’est incroyable, s’exclame Léonard Gianadda, cela nous permet de couvrir la plupart des thèmes représentatifs de l’œuvre de Monet!» PAGE 4
Champ d’Iris jaunes à Giverny (détail), 1887, huile sur toile, 45 x 100 cm. Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Michel Monet, 1966. MUSÉE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
A droite
Au Parc Monceau (détail), 1878, huile sur toile, 65 x 54 cm. Collection particulière. DR
Il rappelle que les expositions précédentes présentaient une moyenne de 50 œuvres. C’était le cas pour les prêts venus des EtatsUnis, de la Phillips Collection ou du Metropolitan ou encore du Musée Pouchkine de Moscou: «Cinquante tableaux, c’était notre chiffre» et cela permettait de «remplir» la Fondation. Pour
Monet, il faudra déborder sur les salles en sous-sol, où sont généralement installées les œuvres sur papier. Léonard Gianadda se souvient qu’il y a trente ans, lorsqu’il construit une fondation de toutes pièces à Martigny, aucun musée n’était disposé à lui prêter des œuvres. La confiance est venue
petit à petit. Les institutions lui font désormais des propositions, que ce soit Pouchkine à Moscou, le Musée Pompidou Beaubourg qui prépare pour lui une exposition autour du portrait ou celui de Berne qui promet une nouvelle présentation du peintre vaudois Biéler. A cet intérêt des milieux de la culture s’ajoute la reconnaissance politique. Le jour du vernissage de Claude Monet, Léonard Gianadda a été décoré de l’insigne de commandeur, le troisième et le plus haut grade de la Légion d’honneur, décerné par le président de la République française. VR
Un musée pour Monet MARMOTTAN, LA PLUS GRANDE COLLECTION DU PEINTRE
Le Musée Marmottan Monet
se situe dans le 16e arrondissement de Paris, dans un ancien pavillon de chasse du duc de Valmy. A la fin du XIXe siècle, Paul Marmottan transforme les lieux en hôtel particulier. A sa mort en 1932, il lègue la propriété et ses collections d’objets d’art et de tableaux à l’Académie des beaux-arts. Le Musée Marmottan est créé en 1934. Devenu «Marmottan Monet», ce musée rassemble la plus importante collection au monde d’œuvres du peintre Claude Monet, complétée d’un choix d’œuvres de Boudin, Manet, Renoir, Gauguin, Pissaro, Degas. Avec 136 œuvres dont 94 peintures, 29 dessins, huit carnets de dessins et de comptes ainsi que des lettres isPAGE 6
Promenade près d’Argenteuil, 1873, huile sur toile, 60 x 81 cm. Musée Marmottan Monet, Paris. Don Nelly SergeantDuhem. MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
A droite:
Peupliers au bord de l’Epte, effet du soir, 1891, huile sur toile, 100 x 62 cm. Collection particulière. DR
sues de sa correspondance, le chef de file des impressionnistes y tient une place centrale; l’ensemble de sa carrière et l’évolution de sa technique peuvent ainsi être retracées à travers ses peintures et dessins. Le Musée Marmottan Monet s’est progressivement enrichi d’œuvres de Monet grâce à une succession de dons et de legs exceptionnels. Marmottan a ainsi
reçu la collection du médecin de Claude Monet, Georges de Bellio. Parmi ces toiles se trouve le fameux «Impression, Soleil levant» qui a donné son nom à l’impressionnisme. Ce legs est suivi de plusieurs autres dont celui de Michel Monet. A la mort du peintre Claude Monet en 1926, son fils Michel est son seul héritier. Afin d’éviter la dispersion de la collection des
œuvres de son père, il lègue, en 1966, un ensemble remarquable de cent neuf œuvres (dont les séries de «Nymphéas», de «Pont japonais», d’«Allée des rosiers», de «Saule pleureur» et de «Maison vue du jardin aux roses») et la propriété de Giverny au Musée Marmottan; il s’agit de l’un des legs les plus considérables réalisés en faveur d’un musée privé français. Depuis 2007, le musée est dirigé par le compositeur Jacques Taddei, membre de l’Académie des beaux-arts comme de juste. Marmottan présente, en plus de ses collections, deux ou trois expositions temporaires par an, en général en lien avec Claude Monet. L’institution annonce 300 000 visiteurs par année. VR
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Reflets d’une vie CLAUDE MONET, CHEF DE FILE DES IMPRESSIONNISTES
Claude Monet, bien que né à
Paris en 1840, grandit au Havre où sa famille s’installe en 1845. C’est là qu’il fit la connaissance d’une personne déterminante dans sa vie et dans sa carrière, le peintre Eugène Boudin (18241898). En lui apprenant à peindre en extérieur directement sur le motif, Boudin a fait de lui le chef de file des impressionnistes. «Sur la plage à Trouville» (Musée Marmottan, 1870) témoigne de cet apprentissage. Son attachement à la Normandie ne l’a pas empêché de voyager énormément; en 1884, Monet ramène d’un séjour à Bordighera et Menton une série de paysages, dont «Vallée de Sasso. Effet de
Londres. Le Parlement. Reflets sur la Tamise, 1899-1901, huile sur toile, 81 x 92 cm. Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Michel Monet, 1966. MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
soleil»; «Champs de tulipes en Hollande» rappelle un voyage de 1886. L’année suivante, il est accueilli à Londres par le peintre Whistler, en 1888, il s’installe à Antibes où il réalise une série de marines. En 1895, il séjourne en Norvège («Le Mont Kolsaas»). Entre 1899 et 1900, il retourne plusieurs fois à Londres («Londres. Le Parlement. Reflets sur la Tamise»). Partout, il s’attache à décrire les effets atmosphériques, lumière, neige, brouillard, reflets sur l’eau.
En 1883, Monet s’installe à Giverny, aux portes de la Normandie (75 km de Paris). Il y achète un domaine en 1890 et commence à construire un jardin d’eau. Les marchands Georges Petit, Durand-Ruel, BernheimJeune l’exposent régulièrement dès 1883. Après la mort de sa seconde femme, Alice, en 1911, puis de Jean, son fils aîné en 1914, il ne bouge presque plus de Giverny. Son jardin lui permet de satisfaire ses envies picturales et de créer lui-même son motif.
Les «Nymphéas» l’occupent pendant les années de guerre. En 1918, il fait don de plusieurs grands panneaux à l’Etat. Après plusieurs années de tractations, les grandes décorations de Monet forment un ensemble de 22 panneaux. L’Etat prévoit de les installer à l’Orangerie. En l923, la Galerie Durand-Ruel montre 18 tableaux de Monet à New York. Claude Monet meurt le 5 décembre 1926 et est enterré à Giverny. Ses «Grandes Décorations» sont inaugurées à l’Orangerie le 17 mai 1927. VR AvecnosremerciementsàJacquesTaddei. Voirlecataloguedel’exposition.
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Un pont vers le XX siècle CLAUDE MONET CRÉE UN STYLE NOUVEAU QUI RELIE LA PEINTURE CLAIRE À L’ABSTRACTION
A
l’orée de la Première Guerre mondiale, Claude Monet est toujours en recherche. Avec ses «Nymphéas», il a non seulement trouvé un «climat poétique» original, mais il ouvre peut-être la voie à… autre chose qui pourrait être l’abstraction. En 1856, Monet a 16 ans quand il rencontre Eugène Boudin (18241898), un peintre de quinze ans son aîné. Boudin l’encourage à dessiner et à regarder la nature. Monet raconte: «Je suivis ses conseils et, de concert, nous fîmes de longues promenades durant lesquelles je ne cessais de peindre d’après nature. C’est ainsi que je compris celle-ci et que j’appris à l’aimer passionnément, et que je m’intéressais à la
Le Pont japonais, 1918-1919, huile sur toile, 74 cm x 92 cm, Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Michel Monet, 1966. MUSEE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
peinture claire qui était celle de Boudin.» Boudin avait suivi une formation classique, école de dessin, copie au Louvre. Il est un des premiers peintres français à s’intéresser à la peinture de plein air. Il avait en effet croisé le chemin du peintre hollandais Johan Jongkind (1819-1891), qui avait pris l’habitude de réaliser croquis et aquarelles pour ses marines «sur le motif», c’est-à-dire en extérieur. Monet attribue l’origine de l’impressionnisme à Jongkind et à
Corot, mais il estime que c’est à Boudin qu’il «doit tout». Durant sa vie de peintre, Claude Monet cherche à fixer sur la toile les conditions éphémères de la réalité, les variations de lumière et leur influence sur la couleur. Il travaille par séries, dans l’atelier: les cathédrales de Rouen et plus tard les nymphéas où la lumière devient l’unique objet de la toile. A la fin de sa vie, il crée un nouveau langage pictural que salueront les artistes abstraits, tel Vassily Kandinsky (1866-1944),
puis Sam Francis (1923-1994) ou Joan Mitchell (1925-1992). Dans les années 1950, les critiques d’art et les peintres considèrent Monet comme le père de l’abstraction lyrique, ou de l’informel. Claude Monet, malgré une dissolution des formes dans la lumière, n’abandonne jamais la leçon de Boudin. Sa peinture garde toujours un lien avec le réel. Claude Monet met le motif au service d’une quête générale de sens: «Ce que je veux reproduire, c’est ce qui existe entre le motif et moi-même.» VR NosremerciementsàHuguesWilhelmet JacquesTaddei(voirlecataloguedel’exposition).
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Le marchand des impressionnistes PAUL DURAND-RUEL «QUE L’ON TRAITAIT DE FOU ET QU’À CAUSE DE NOUS L’HUISSIER A FAILLI SAISIR»
Vingt
ans après sa construction, le quartier de la gare Saint-Lazare à Paris attire les peintres et leurs marchands. Manet (1832-1883), Caillebotte (1848-1894), Monet (1840-1926) viennent y peindre des motifs modernes, rails, locomotives, jets de vapeur... Le marchand Paul Durand-Ruel (1831-1922) y habite. Paul Durand-Ruel a dès 1870 le «coup de fêlure» pour les Impressionnistes, suivant l’expression d’Emile Zola, et il les soutient avec une foi inébranlable, malgré les scandales et deux faillites. Monet le reconnaît à la fin de sa vie: «… Il n’y a qu’une personne à qui je doive quelque
Le Pont de l’Europe. Gare Saint-Lazare, 1877, huile sur toile, 64 x 81 cm, Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Victorine Donop de Monchy. MUSÉE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
chose, c’est à Durand-Ruel que l’on traitait de fou et qu’à cause de nous l’huissier a failli saisir…» Paul Durand-Ruel habitait rue de Rome un appartement entièrement rempli de toiles de peintres impressionnistes et «que quittent invariablement avec une ophtalmie les personnes qu’il convie à le visiter», d’après le compte rendu d’un journaliste invité dans les années 1890. Entre 1870 et sa mort en 1922,
Paul Durand-Ruel a acheté 400 Degas, 400 Sisley, plus de 1000 Monet, environ 800 Pissarro, près de 200 Manet, environ 1500 Renoir, près de 400 Mary Cassatt, etc. Les toiles étaient bien sûr destinées à être vendues, mais le marchand en avait choisi 370, dont une centaine de Monet, pour sa collection privée. La famille Durand-Ruel vivait donc dans un appartement aux murs littéralement recouverts de toiles, de l’antichambre (57 tableaux) au cabi-
net de toilette (23 tableaux). Les critiques d’art et les riches amateurs invités à dîner chez les Durand-Ruel mangeaient sous le «Déjeuner des Canotiers» de Renoir (aujourd’hui dans la Phillips Collection, Washington), entouré par «La Terrasse» (Art Institute, Chicago) et «La Loge» (Art Institute, Williamstown). Le reste des murs était colonisé par vingt-trois autres tableaux, parmi lesquels des Monet. Après la mort de Paul DurandRuel en 1922, la collection a été dispersée. PourplusdedétailsvoirletextedeCaroline GodfroyDurand-Ruel,arrièrepetite-filledePaulDurand-Ruel,dans lecataloguedel’exposition. PAGE 13
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Le jardin d’un peintre À GIVERNY, MONET LAISSE LIBRE COURS À SA PASSION POUR LES FLEURS ET LE JARDINAGE
Qui aime les jardins doit lire
les pages passionnantes que Dany Sautot consacre au «prodigieux jardinier» dans le catalogue Claude Monet de la Fondation Pierre Gianadda. Car les tableaux de Monet ne mentent pas. Claude Monet était un très grand connaisseur de l’art des jardins et un passionné de fleurs, ce que reflètent ses tableaux depuis des «Champs de coquelicots près de Vétheuil» de 1879 au «Champ de tulipes en Hollande» de 1886, bien avant les iris, agapanthes, glycines, nymphéas et les roses innombrables que le peintre plante, et peint, à Giverny où il s’installe dès 1883. Claude Monet partage son amour du jardin dans sa correspondance avec ses amis, eux-mêmes sou-
Nymphéas, 1916-1919, huile sur toile, 150 x 197 cm, Musée Marmottan Monet, Paris. Legs Michel Monet, 1966. MUSÉE MARMOTTAN MONET, PARIS, FRANCE/ GIRAUDON/ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
vent des jardiniers émérites, Octave Mirbeau (1848-1917), Gustave Caillebotte (18481894), ou Georges Clémenceau (1841-1929). A Giverny, Monet sème, plante, transforme. Il crée les fameuses «boîtes de peintures» – trentehuit plates-bandes de fleurs de couleur unique, disposées par deux, de haut en bas du jardin, ordonnées en floraisons successives. Ces plates-bandes s’inspirent des champs de tulipes monochromes découverts dans les environs de La Haye en 1886. Afin de structurer son jardin de fleurs, Claude Monet imagine
faire grimper clématites et rosiers à l’aplomb des murs et sur des structures métalliques. Son jardin ne ressemble à aucun autre. A l’automne 1890, Claude Monet possède enfin les moyens d’acquérir la maison de Giverny. Son obsession se porte désormais sur la création d’un jardin d’eau. Il imagine une «prise» d’eau dans l’Epte, creuse un bassin rectangulaire, agrémenté d’un pont japonais. Palissées sur un treillage, deux glycines surmontent le pont. Pour ce plan d’eau, Claude Monet se procure toutes sortes de plantes aquatiques. Le jardin d’eau est serti dans une végéta-
tion dense de trembles et de peupliers. L’extrême modernité de Claude Monet jardinier se lit dans son désir de faire vivre le jardin le plus longtemps au cours de l’année. Il y superpose le temps des saisons en floraisons et feuillaisons successives. Entre 1976 et 2011, Gilbert Vahé, chef jardinier à Giverny, a redonné sa splendeur au jardin imaginé par Claude Monet. Les jardins de Monet à Giverny, le jardin de fleurs, ou Clos Normand, et le jardin d’eau sont ouverts au public du 1er avril au 1er novembre. NosremerciementsàDanySautot,unecontributionàliredanslecataloguedel’exposition ClaudeMonet. Voiraussihttp://giverny.org/gardens/ jardins.htm PAGE 15
Un jardin japonais Claude Monet invente un «jardin japonais» chez lui. Il construit un bassin avec un petit pont comme on en voit dans les estampes japonaises et fait pousser des plantes aquatiques. Le Pont japonais, 1918-1924.
dans le tableau Un peintre japonais n’utilise pas la perspective, qui est une invention européenne. Il fait entrer le spectateur dans le tableau avec une diagonale ou une ligne qui serpente. Claude Monet s’en inspire pour La Barque. La Barque, 1890.
Hokusai Katsushika, Le Mont Fuji, Beau temps par vent de sud.
Cette
grande montagne rouge dessinée par Hokusai représente le Mont Fuji, une des montagnes les plus connues du Japon. Hokusai est un peintre très connu au Japon et qui commence à être célèbre en France à l’époque du peintre Claude Monet grâce à «La Vague». Claude Monet est né à Paris il y a cent septante ans. De son temps, aller au Japon était un très PAGE 16
long voyage que peu de personnes faisaient. Claude Monet n’y est jamais allé, mais il est attiré par ce pays où les gens, comme lui, aiment beaucoup les fleurs et les jardins. Il achète beaucoup d’estampes japonaises, c’està-dire des images imprimées sur papier. Au Japon, des artisans réalisent ces gravures sur bois (qu’on appelle aussi xylographies) d’après des dessins de peintres célèbres.
Les peintres japonais ont une façon différente de raconter une histoire que les peintres français. En Europe, les peintres mettaient au centre ce qui leur semblait le plus important dans le tableau. Au Japon, le sujet principal est souvent poussé de côté, ou coupé. Cette façon de faire, de «composer» un tableau, sera aussi utilisée par la photographie qui vient d’être inventée.
«On dirait le Japon» LA COLLECTION D’ESTAMPES JAPONAISES DE MONET À GIVERNY
Pendant
l’exposition Claude Monet, la Fondation Pierre Gianadda présente aussi la collection d’estampes japonaises du peintre, toujours conservée à Giverny. La propriété de Claude Monet à Giverny est devenue un musée ouvert au public depuis 1980. On y visite les jardins et la maison elle-même, dans laquelle Monet a vécu de 1883 à 1926. Le décor très coloré et le mobilier reportent le visiteur au moment où la maison était habitée par la nombreuse famille de Monet. Les visiteurs découvrent aussi la collection d’estampes japonaises du peintre, dans l’accrochage imaginé par le maître des lieux. Cinquante-six gravures dans la
Kanaya, Oi-gawa (Rive lointaine de fleuve Oi), Hiroshige Utagawa. Fondation Claude Monet, Giverny. Académie des Beaux-Arts. DR
salle à manger, des gravures dans l’entrée, le salon, l’escalier, les chambres et les cabinets de toilette. La cuisine échappe à cette invasion, ainsi que la chambre à coucher de Monet qui contenait sa collection de toiles d’amis impressionnistes et son atelier, où il exposait son travail. Cette collection rappelle le profond intérêt des artistes européens contemporains de Monet pour les estampes japonaises. Si Monet a été le collectionneur le plus assidu, Manet, Degas, Whistler, Van Gogh, Gauguin,
Bonnard, Rodin et bien d’autres collectionneurs (les Goncourt, Camondo) s’y sont intéressés. Les «ukiyo-e», ou «images du monde flottant», deviennent une source d’inspiration pour les peintres impressionnistes. L’influence des estampes se retrouve dans les œuvres de Monet par le choix des motifs, la composition, les cadrages décalés qui repoussent le sujet sur le côté, l’utilisation des diagonales ou des lignes en S. On retrouve le goût de Monet pour le Japon dans l’aménage-
ment de son jardin d’eau, avec son pont japonais, qui rappelle le «monde flottant» des grands maîtres de l’ukiyo-e. Le maître de Giverny n’a pas fait le voyage du Japon, il a par contre cru le reconnaître lors de son voyage en Norvège en 1895: «J’ai là un motif délicieux, écritil à sa belle-fille Blanche Hoschedé, des petites îles au ras de l’eau, toutes couvertes de neige et au fond une montagne. On dirait le Japon…» Parmi les amis, acheteurs et collectionneurs de Monet figuraient évidemment des Japonais… qui lui ont parfois offert de nouvelles estampes pour agrandir sa collection. VR
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Erni de Martign
LA FONDATION PIERRE GIANADDA PROPOSE UNE EXPOSITION DU PEINTRE ET AFFICHISTE HANS ERNI À ETROUBLES D
Parmi les innombrables idées
qui nous ont effleurés l’esprit pour renouveler l’exposition culturelle devenue maintenant traditionnelle à Etroubles, le nom de Hans Erni est apparu comme le plus réaliste et le plus juste en raison de la grande implication antérieure du peintre dans cette commune du Val d’Aoste. Juste au sens de la pertinence, mais juste aussi parce que cet artiste a déjà œuvré pour Etroubles, notamment par la céramique monumentale qui agrémente le parcours d’«Avant toi sont passés». Il était donc normal et honorifique pour le pittoresque bourg valdôtain de lui rendre hommage. Hans Erni est aussi intimement lié à Martigny, par les quatre expositions personnelles qui lui ont PAGE 18
Le Pégase d’Etroubles. DR Les chevaux en stalle (détail), 1997 Collection Hans Erni, Lucerne. DR Jeune fille portant un panier de pommes, 2009, Collection particulière. PHOTO MICHEL DARBELLAY Le Minotaure, 1999, giratoire de l’avenue de la Gare, Martigny. Collection Fondation Pierre Gianadda. PHOTO MICHEL DARBELLAY La cueilleuse de pommes, 2009, Collection particulière. PHOTO MICHEL DARBELLAY
déjà été consacrées, par l’apport d’œuvres dans des expositions collectives, par le Minotaure d’un giratoire de l’avenue de la Gare, par plusieurs fresques monumentales, enfin par l’amitié qui le lie depuis longtemps à Léonard
Gianadda, dont l’intervention a été décisive dans ce projet. D’abord par les nombreux prêts qu’il a consentis, mais également par sa démarche auprès de Hans Erni, d’une part, et de collectionneurs privés de Martigny, d’autre
gny à Etroubles
S DANS LE VAL D’AOSTE PENDANT L’ÉTÉ 2011. part. Cette exposition est également un prétexte pour rédiger le catalogue exhaustif des œuvres de Hans Erni faisant partie des collections de la Fondation. En inventoriant notamment toutes les œuvres exposées, cet ouvrage accompagnera l’exposition et guidera le visiteur. S’associant chaque année au succès d’Etroubles, la Fondation Pierre Gianadda démontre qu’elle s’active pour que la culture se démocratise au-delà de ses frontières. Hans Erni s’est investi par le prêt de nombreuses œuvres de sa collection personnelle et de la Fondation Hans Erni de Lucerne. Avec des peintures et tempera, comme «L’arbre de la connaissance» (1978) ou «Les chevaux en stalle» (1997) – cette dernière
composition certainement d’une qualité égale à celle du fameux tableau «Sept Chevaux dans l’écurie de Salomon» – l’exposition d’Etroubles se révèle intéressante et enrichissante. Des affiches et lithographies complètent le panorama des techniques de Hans Erni, ce «multi technicien» et coloriste de l’art pictural. Nous pouvons également compter, parmi les compositions prêtées par des collectionneurs privés de Martigny, des chefs-d’œuvre comme «La cueilleuse de pommes» (2009), dont la somptuosité des couleurs, notamment des bleus presque fluorescents, ne cessent de surprendre. La participation des collectionneurs de Martigny autorise le titre de cette exposition.
Au programme des affiches, on relève la présence de deux magnifiques compositions des années 1940 qui ont certainement participé au renom de Hans Erni dans le domaine graphique. Sont également présents les thèmes familiers de l’artiste, tels que la famille, la femme, le couple, la mythologie – notamment le Minotaure inspiré de la tête de l’antique taureau tricorne découverte à Martigny – ainsi que les chevaux si caractéristiques du peintre. Nous espérons que cette exposition ravira un nombreux public qui empruntera cet été le passage du Grand-Saint-Bernard. Frédéric Künzi Commissaire de l’exposition
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Maurice Béjart vu par Marcel Imsand LA COLLECTION DE PHOTOGRAPHIES À VOIR DU 17 JUIN AU 20 NOVEMBRE DANS LE FOYER
En
offrant à Annette et Léonard Gianadda la collection des photographies originales qu’il a faites de Maurice Béjart, Marcel Imsand a choisi de placer cet ensemble sous le signe de l’amitié. L’amitié qui a uni pendant plus de quarante ans le photographe et le danseur; l’amitié qui lie depuis trente ans Marcel et Léonard; l’amitié qui a mobilisé autour de la démarche de l’artiste des hommes et des femmes pour que ses œuvres soient partagées avec le public. Ce sera le cas, du 17 juin au 20 novembre 2011, au Foyer de la Fondation Pierre Gianadda. Marcel Imsand réalise le premier portrait de Maurice Béjart en 1964. Il est alors au début de sa carrière de photographe. Né le 15 septembre 1929 à Pringy, en Gruyère, Marcel est le fils unique d’un ouvrier socialiste originaire du Haut-Valais et d’une couturière de Broc. Rien ne le destine à suivre un parcours artistique. Successivement porteur de pain, pâtissier, mécanicien de précision, il se découvre une passion pour la photographie. Cela l’amène à mener de front deux activités: ouvrier à l’usine durant le jour, photographe le soir, le samedi et le dimanche. Malgré l’aide de Mylène, sa femme, il a de la peine à concilier les deux métiers. En 1964, il abandonne son travail à l’usine et choisit définitivement la photographie. Il installe son atelier au centre de Lausanne, à la rue de l’Ale 9. Il y est toujours. La qualité de ses travaux lui ouvre des portes: il devient le photographe officiel du Comptoir suisse et du Palais de Beaulieu; il couvre les spectacles et manifestations de la région. A demi satisfait par les travaux de commande et les thèmes imposés, Marcel Imsand a besoin d’aller davantage vers les autres, de transmettre, par la photographie, les émotions intenses des rencon-
Maurice Béjart a été photographié pendant plus de quarante ans par Marcel Imsand. A gauche, Béjart dans «Nuit obscure» en 1970. Ci-dessous dans «Le Roi Lear» en 1994. PHOTOS MARCEL IMSAND
tres. Le public découvre son approche dans deux tribunes qui ont fait entrer la photographie d’art dans les foyers romands: la fameuse série quotidienne «Les instantanés» dans la «Feuille d’Avis de Lausanne» de 19691970, et les portraits pour le «Sillon romand – Terre et nature». Ce qui lui manque encore dans ces contacts passagers, Imsand le cherche dans des relations de longue durée. Il réussit à traduire des amitiés dans des aventures photographiques qui suscitent l’étonnement et le respect. Issus de rencontres improbables, des moments uniques de partage se concrétisent dans des livres inoubliables: «Luigi le berger», «Les frè-
res», «Paul et Clémence». Sa longue amitié avec Barbara débouche aussi sur un bel ouvrage. Avec Maurice Béjart, comme dans toute relation humaine authentique, c’est encore différent. Marcel suit Maurice pendant quarante ans. Il assiste à la plupart de ses spectacles, mais ce sont surtout les répétitions qu’il photographie. Au fil des années, un remarquable ensemble de portraits du chorégraphe se constitue. Il reflète la confiance réciproque des deux amis. Maurice Béjart accepte de livrer ses émotions à l’objectif du photographe et Marcel Imsand suit, avec respect et admiration, la danse passionnée du chorégraphe. A tra-
vers les gestes et les regards de Maurice, c’est donc aussi Marcel qui se livre. Cependant, malgré l’ampleur de la série et l’amitié qui unit les deux artistes, Imsand n’ambitionne pas de consacrer un album à Béjart. Seule l’insistance de ses amis finit par le convaincre. Il ressort de ses cartons les images qu’il avait soigneusement tirées. Un premier livre, «Béjart secret», paraît. Marcel a le bonheur de le présenter à Maurice quelques jours avant sa mort. Un peu plus tard, lorsqu’il s’agit de donner un avenir aux soixantetrois tirages originaux qui sont à la base du livre, l’idée de les offrir à Annette et Léonard Gianadda lui vient naturellement. Pour les 25 ans de la Fondation, il leur avait offert la série originale de «Luigi le Berger»; pour les 30 ans, il leur offre Maurice Béjart. Soucieux de la pérennité de ses photographies, Marcel Imsand sait qu’elles sont en de bonnes mains et, surtout, qu’elles continueront à vivre en partage avec le public. L’exposition au Foyer de la Fondation Pierre Gianadda et le catalogue qui l’accompagne en sont de nouvelles preuves. Après avoir été présentée au Salon des antiquaires de Lausanne en 2009, puis au château de Longpra en 2010, la collection des photographies originales offertes par Marcel Imsand à Annette et Léonard Gianadda est présentée à la galerie du Foyer de la Fondation, dans le cadre des expositions Claude Monet au Musée Marmottan et dans les collections suisses, du 17 juin au 20 novembre 2011. L’exposition «Maurice Béjart» est accompagnée d’un catalogue, avec des textes de Jean-Henry Papilloud et Sophia Cantinotti. Jean-Henry Papilloud Sophia Cantinotti Commissaires de l’exposition
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Pierre Bonnard, Le débarcadère (ou L’embarcadère) de Cannes, 1934, huile sur toile, 43,5 x 56,5 cm, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Villa Flora, Winterthour Photo Reto Pedrini, Zurich © 2011, ProLitteris, Zurich
Pierre Bonnard, Le débarcadère (ou L’embarcadère) de Cannes, 1934, huile sur toile, 43,5 x 56,5 cm, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Villa Flora, Winterthour
Van Gogh, Bonnard, Vallotton… La collection Arthur et Hedy Hahnloser Du 24 juin au 23 octobre 2011 mardi à dimanche de 10h à 18h jeudi jusqu’à 21h 2, route du Signal Lausanne T 021 320 50 01 www.fondation-hermitage.ch
Fondation de l’Hermitage Donation Famille Bugnion
Maison des Arts Thonon-Evian À LA RENCONTRE DE TOUS LES ARTS ET DE LA CRÉATION
Construite
en 1961 par l’architecte Maurice Novarina, dans un site admirable en belvédère au-dessus du lac Léman, la Maison des Arts, ou l’Espace Maurice Novarina, propose chaque saison une programmation riche et variée en théâtre, danse, musique, chanson, jazz, jeune public, etc. Près d’une soixantaine de spectacles, de rendez-vous annuels sont ainsi présentés à Thonon, mais aussi à Evian, dans la salle de la Grange au Lac notamment, et dans la région du Chablais français. D’autres événements viennent rythmer la saison culturelle de ce côté-ci de la rive: chanson et musique du monde avec les festivals Les Courants d’airs (en février) et
Maison des Arts, Thonon, architecte Maurice Novarina. DR
Montjoux Festival (en juillet); théâtre et chanson avec Les Chemins de Traverse (en juin, septembre et octobre); photographie avec sa Galerie de l’Etrave dédiée aux artistes contemporains du genre. Le succès est au rendez-vous avec plus de 2400 abonnés, 50 000 spectateurs et visiteurs chaque saison.
LA GALERIE DE L’ÉTRAVE Situé au sous-sol du théâtre de la Maison des Arts, cet espace de 300 m2 se consacre à la photographie contemporaine et accueille 3 expositions par saison. Les artis-
tes accueillis depuis 2008: Sabine Weiss, Steve Mc Curry, Mario Del Curto, Liberto Macaro, Hans Silvester, notamment. Ces prochains mois s’annoncent régalant avec une rétrospective consacrée à Marc Riboud, d’octobre à décembre 2011. Photographe de renommée internationale, il est l’auteur de quelques-unes des photos les plus marquantes du XXe siècle. Puis la galerie accueille l’un des photographes régionaux les plus singuliers, Michel Semeniako, de janvier à mars 2012. Adepte du «light painting», il capte selon un procédé particulier toutes les traces,
les sources de lumières qui habitent une photographie. Saisissant. Enfin cette saison est l’occasion de retrouver un fidèle des cimaises de l’Etrave, l’humaniste et voyageur infatigable Hans Silvester, d’avril à mai. Toujours animé par la passion des lumières et des couleurs de la terre, il a choisi cette fois-ci de rendre hommage à tous les états de l’eau, qu’elle soit vapeur, embruns, cascade ou nuage. Fascinant. LaGaleriedel’Etrave Dumardiauvendredi,de14hà19h,lesamedi de14 h à 18 h.Entréelibre. 4bisavenued’Evian, Thonon-les-Bains. www.mal-thonon.org
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... au carrefour des balades estivales et des bains thermaux * Ouvert 7 jours sur 7 * Salle pour banquets * Grand parking (également pour bus)
Famille Habersaat, dir.-propriétaire Rue du Forum, 1920 Martigny Tél. 027 722 20 78 Internet: www.moteldessports.ch
Situation tranquille à 300 m de la FONDATION PIERRE GIANADDA
Heures musicales 13 juillet – 13 août 2011
– ENTRÉE LIBRE !
50 concerts dans divers lieux de charme Les rendez-vous réguliers de l’été au coeur de la vieille ville de Sion Les jeudis à 19 h. Arcades de la Grenette, rue du Grand-Pont Les vendredis à 11 h. Cour de la Grange à l’Evêque, rue des Châteaux Concerts professeurs: Sion 19, 29 juillet et 5 août. Martigny, Fondation Gianadda 20 juillet Ovronnaz 13 juillet, Campus musicus. Les Haudères 2 août, Musique de chambre et St-Luc, Hôtel Bella-Tola 20, 27 juillet et 3, 10 août.
Demandez le programme: Tél./fax 027 322 66 52 • www.amsion.ch • info@amsion.ch 4VKL LUMHU[Z 1\UPVYZ
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Galerie du Musée de Payerne
29 mai 2011 au 11 septembre 2011
Fenêtre sur le Nord,
Art des Inuits et de leurs Voisins Ouvert de 10h-12h et14h-18h, du mardi au dimanche - Fermé le lundi +41 26 662 67 04 www.payerne.ch
Le Tepidarium retrouvé MISE EN VALEUR DES THERMES PUBLICS DE LA VILLE ANTIQUE DE MARTIGNY
Au sud-ouest de la ville anti-
que de Forum Claudii Vallensium, en périphérie du centre urbain, à proximité de la Fondation Pierre Gianadda, s’étendent des thermes publics édifiés au IIe siècle de notre ère. En 1974, avant le terrassement de l’actuelle rue du Forum, cet établissement a pu être fouillé sur une surface d’environ 600 m2, alors que son corps principal devait occuper au moins 1850 m2, sans compter plusieurs annexes. Au début des années 1980, lors de la création du parking de la Fondation, un bassin du tepidarium, en très bon état de conser-
Vue des fouilles de François Wiblé à Martigny. DR
vation, construit au sud-est contre la façade des thermes, avait été réservé, dans l’attente d’une possible mise en valeur sous un abri protecteur. Trente ans après, à l’initiative de M. Léonard Gianadda, qui a trouvé le financement de sa construction, un pavillon est en cours de réalisation. Ce projet s’insère dans le cadre du réaménagement de la rue du Forum conduit par la Municipalité de Martigny. L’Etat du Valais, par l’archéologie cantonale, prend en charge les re-
cherches archéologiques, le dégagement et la conservation des vestiges proprement dits. Le nouvel édifice, conçu par l’architecte John Chabbey, abritera les vestiges du bassin et d’une partie de la salle du tepidarium, qui seront ainsi protégés des intempéries. On y présentera également, sous forme de copies, les bustes de César et de l’empereur Claude I, les «pères fondateurs» de l’histoire martigneraine. Lieu de rencontre et d’informations consacré à l’archéologie du lieu, on pourra
y lire également le texte de César concernant la bataille d’Octodure (57 avant J.-C.), en version originale et en traductions, et se renseigner sur les différentes visites archéologiques proposées: Musée et jardins de la Fondation Pierre Gianadda, Mithraeum, Amphithéâtre, Maison du Génie domestique, promenade archéologique avec Caldarium des thermes du forum et Cave romaine, Domus Minerva et Caveau archéologique de l’église paroissiale (première cathédrale du Valais). François Wiblé Archéologue cantonal
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Francine Simonin au Viei
L’ARTISTE SUISSE EST INVITÉE AU VIEIL ARSENAL DANS LES JARDINS DE LA FONDATION DU 30 SEPTEMBRE AU 1ERer N
Après
Olivier Saudan, Gottfried Tritten et Suzanne Auber, l’artiste suisse romande bien connue Francine Simonin, née à Lausanne en 1936 et installée à Montréal depuis 1968, présente ici pour la toute première fois ses dernières peintures venues du nouveau monde. Francine Simonin est née à Lausanne en 1936. Elle passe son enfance dans cette ville et l’ensemble de ses vacances d’été à Champex, où elle découvre amitiés et libertés. «A Champex, Francine Simonin est confrontée aux croyances et aux superstitions des habitants soumis aux forces de la nature. Elle y découvre le monde des mystères et des fantasmes qui occupera toute sa carrière de peintre et de graveur. (…) Tout est issu de ce paradis, PAGE 26
Serags 1 (0154), détail, 2011, peinture acrylique sur toile, 130 x 165 cm, atelier de l’artiste, Montréal. PHOTO GUY L’HEUREUX, MONTRÉAL
A droite:
Portrait de Francine Simonin. PHOTO LEA LUND, LAUSANNE ET PARIS
de cet éden que seul un artiste peut situer géographiquement. Pour Francine Simonin, ce lieu mythique, c’est le Rhône.» (in Henri Barras, Les lieux de Francine Simonin, Editions d’art Le Sabord, Trois-Rivières, 2000). Diplômée de l’Ecole cantonale des beaux-arts de Lausanne en 1958, elle reçoit la bourse fédérale des Beaux-Arts en 1963. Dès cette date, elle pratique la gravure dans les ateliers de Pierre Cailler à Lausanne puis chez Pietro Sarto à Villette. Lauréate de la bourse
du Conseil des arts du Canada en 1968, elle réside dès lors à Montréal, séjournant régulièrement en Suisse pour ses travaux de gravure dans l’atelier de Reymond Meyer à Pully et pour ses nombreuses expositions. Elle enseigne les arts plastiques à l’université de Québec de 1970 à 1994. Le Musée d’art contemporain de Montréal lui consacre une exposition personnelle en 1975. Elle expose en 1989 au Musée cantonal des beaux-arts de Sion, à l’Eglise des Jésuites, une série
de grands dessins tous réalisés à partir de ses souvenirs valaisans et de ses relations avec la nature de ce pays. En 1990, elle reçoit le Grand Prix de la Fondation vaudoise pour la promotion et la création artistique. Le Musée Jenisch de Vevey lui organise en 1992 une importante exposition rétrospective. En 2004, le Musée national des beaux-arts du Québec lui remet le prix de la Fondation Monique et Robert Parizeau, pour l’ensemble de son œuvre gravé. Elle poursuit aujourd’hui son travail de gravure principalement en Suisse dans l’atelier de Reymond Meyer et son travail de peinture sur toile exclusivement à Montréal. Elle expose très régulièrement en Suisse et à l’étranger, en particulier à la galerie Numaga à
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de
valÈre sion
Septembre
Je 15 – …Brew de Peter Wiegold et Christophe Fellay Je 29 – Juliette et Roméo d’après Shakespeare par Bergamote OctObre
Ma 4 – Le Repas des fauves d’après Vahé Katcha Me 26 – L’Amour foot de Robert Lamoureux – Humour Je 27 – L’Amour foot de Robert Lamoureux – Humour NOvembre
Je 3 – Huis clos de Jean-Paul Sartre Me 9 – Les Acteurs de bonne foi & L’Epreuve de Marivaux Ve 18 – Le Recours aux forêts de Michel Onfray à Monthey Je 24 – L’Ours La Demande en mariage et La Folle nuit, trois comédies de Tchekhov Ma 29 – Carrington-Brown – Humour musical Décembre
Ma 6 – Récital de piano d’Abdel Rahman El Bacha Ma 13 – Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frisch Je 22 – Nuit blanche chez Francis d’après Francis Blanche – Humour JaNvier
Je 12 – Le Pré ou Les Poèmes Skilistiks de Pierre-Isaïe Duc Di 22 – Guy Kummer - Nicolussi Ma 31 – Menschel et Romanska de Hanokh Levin Février
Me 8 – Piazzolla, Quatre saisons de tango Ve 17 – 1, 2, 3 nous avons des droits!
eil Arsenal
ERer
THÉÂTRE
marS
Ve 9 – Nouveau Spectacle de et par Brigitte Rosset - Humour Je 15 – Vian v’là Boris d’après l’oeuvre de Boris Vian Di 18 – Quatuor Sino Nomine Je 22 – Trois Vieilles d’Alejandro Jodorowsky Ma 27 – Fragments du désir d’Artur Ribeiro et André Curti
NOVEMBRE 2011
avril
Ma 3 – La Vie va où?… de et par Michèle Guigon
Auvernier et à Colombier, à la galerie Nane Cailler à Pully, à la galerie Ligne Treize à Carouge et, au Canada, à la galerie Lacerte à Québec et à Montréal. Lauréate de très nombreux prix et distinctions, elle réside et travaille aujourd’hui à Montréal, à Lausanne et à Evian. Du corps à la parole, de la danse à l’écriture, l’humanité avance. Abandonner enfin le signe, laisser la matière vous séduire, retourner en arrière, à cette archétypale nature, à cette situation géographique précise et unique, à ce temps rappelé, et le rendre tout entier, les formes vues et appréhendées, les sentiments et les émotions, dans la simplicité et dans la rigueur. Jamais la peinture n’avait été si violente que dans ces lieux du monde où règne
le souvenir, jamais l’opacité n’avait été si profonde que dans cette fidélité aux impressions réelles des formes aperçues, véritable récit, lu et raconté, d’une perception sentie et sa restitution à la surface conquise. Parler du monde d’aujourd’hui et d’hier, prendre avec soi toute l’humanité, les femmes et les hommes, les progrès et les échecs, rendre compte dans son intimité des agressions vivaces et des apaisements, s’offrir telle que l’on est, non pas réconciliée, mais terriblement vivante, toujours émue par le vacillement frémissant et visible de l’origine du monde, de sa permanence, ô couleurs atlantiques et bleutées de nos rêves meurtris. Nicolas Raboud Commissaire de l’exposition
Me 18 – Les Langues paternelles de David Serge à Martigny Ve 20 – Les Langues paternelles de David Serge à Martigny Sa 21 – Les Langues paternelles de David Serge à Martigny Ma 24 – La Cerisaie de Tchekhov mai
Je 3 – Cessez!!! de et par Pierre Aucaigne – Humour Ma 15 – Le Menteur de Carlo Goldoni Me 16 – Le Menteur de Carlo Goldoni
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«Les âges de la vie» DEUX ŒUVRES D’ART À LA FONDATION ANNETTE ET LÉONARD GIANADDA
A
quelques pas de la Fondation, sur la route du Grand-Saint-Bernard, Léonard Gianadda a construit un immeuble de 16 appartements dont les revenus de plus de 350 000 francs par année sont entièrement affectés aux œuvres sociales de Martigny. On y trouve également, voulu par le donateur, une crèche-garderie de 30 places et 9 studios à encadrement médico-social. Cette
Marc-Henri Favre, président de Martigny, Doris et Hans Erni, Annette et Léonard Gianadda devant la céramique «Les Ages de la Vie». PHOTO GEORGES-ANDRÉ CRETTON Photo du bas
Michel Favre et «Le Visionnaire». PHOTO DANIEL CLERC
Fondation qui porte le nom d’Annette et Léonard Gianadda, a été inaugurée le 23 août 2010, le jour des 75 ans de son créateur. Le maire de la ville, Marc-Henri Favre, a souligné l’engagement social de Léonard Gianadda et de sa famille qui s’ajoute à celui de la culture et du mécénat. Quelques mois plus tard, le 31 mars dernier, le public assistait au vernissage d’une céramique située sur la façade de la Fondation Annette et Léonard Gianadda. Cette fresque «Les Ages de la vie» est réalisée d’après un dessin du peintre suisse Hans Erni. Cet artiste, âgé de 102 ans, a exécuté ledit dessin dans la nuit du 3 novembre 2010! Cette œuvre en référence avec le lieu, montre tout
d’abord l’enfance avec un garçon portant un ballon, puis le couple, uni, regardant vers un homme d’âge mur, appuyé sur une canne, tourné vers les trois personnages, contemplant le chemin parcouru. Avec un trait délié, bien enlevé de son écriture personnelle et reconnaissable, Erni signe un sujet où il excelle: l’être humain face à son destin: d’abord ludique, puis responsable, croyant dans l’avenir et enfin sage avec toute une expérience de vie. On trouve ici toute la philosophie du Lucernois, la joie d’exister, de traverser chaque étape de son destin avec une confiance humaniste et athlétique au monde. Une arabesque géométrique traverse la fresque avec élégance, reliant tous les Ages,
soulignant le déroulement de l’histoire des hommes. Le 19 novembre 2010, Léonard Gianadda recevait le prix de la Ville de Martigny. Le lauréat s’est vu remettre une sculpture de Michel Favre: «Visionnaire», tirage unique en bronze. Cette œuvre a pris place – également le 31 mars – dans le jardin de la Fondation Annette et Léonard Gianadda près de la céramique d’Erni. Comme d’habitude, Michel Favre, crée une situation. Dans une mise en scène anecdotique et dépouillée, des petites figurines au pied d’un grand globe exprimant probablement la terre, tendent les bras, vers un être placé au sommet de cette sphère, scrutant l’infini. Admiratifs ces minuscules bonshommes du «Visionnaire» qui de là-haut accède à la connaissance. Belle métaphore! Antoinette de Wolff-Simonetta
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Kaarina Kaikkonen
Un univers où lʼart et la culture se pratiquent, où lʼair du temps sʼexplore.
m a n o i r - m a r t i g n y. c h
Du lundi au vendredi midi: 14 assiettes du jour dès 18.– En juillet et août, tous les samedis et dimanches midi:
SUPERBE BUFFET ASIATIQUE Fr. 42.– par pers. à discrétion. ** Pour un repas en tête-à-tête, un anniversaire...
Menu promotion deux pour un Fr. 90.– (au lieu de 180.–)
Salade aux noix de Saint-Jacques ** Cuisses de grenouilles pimentées et citronnelle Ravioli rôti au bœuf saté Côte de porc laquée Soft shell crabe frit au sel et piment aux cinq épices ** Poulet sauté au basilic Porc aux ananas frais sauce aigre-doux Bœuf sauté à la mode de Sichuan Riz sauté ** Dessert Valable jusqu’au 31 juillet 2011 (pas de carte de crédit) Min. 1 boisson payante par personne - A réserver par tél. au 027 722 45 15 - Place de Rome, MARTIGNY Ouvert 7 jours sur 7
Ernest Biéler RETOUR DE LA PEINTURE SUISSE POUR LA PROCHAINE EXPOSITION DU 1ER DÉCEMBRE 2011 AU 26 FÉVRIER 2012.
La Fondation Pierre Gianadda
présentera cet hiver en collaboration avec le Kunstmuseum de Berne une grande rétrospective consacrée à Ernest Biéler (1863-1948). Ces deux institutions renforcent ainsi leurs liens déjà étroits et inscrivent cette exposition dans la lignée de celles présentant les grands peintres suisses. Pour la Fondation Pierre Gianadda en particulier, après l’exposition en 2006/2007 de l’œuvre d’Edouard Vallet, c’est l’occasion de dévoiler au public celle d’un autre peintre valaisan d’adoption. Ernest Biéler a résidé à Savièse où il a peint ses fameuses têtes, comme celle du «Joyeux mendiant» (1910), mais aussi les fêtes, les traditions et les paysages locaux. Pourtant son œuvre ne saurait être réduite à ses sujets valaisans. Ce serait en effet oublier que l’artiste possède une formation et une culture solides qui l’ont amené à expérimenter différents styles et à traiter divers thèmes. Ernest Biéler est né à Rolle en
Les Feuilles mortes, 1899, huile sur toile, 149,7 x 481,5 cm Kunstmuseum Bern. DR
1863 au sein d’une famille nombreuse et bourgeoise. Il passe son enfance à Lausanne et en 1880 décide de partir se former à Paris où il fréquente l’Académie Julian. Tout en effectuant des séjours en Suisse et notamment en Valais où le peintre Raphael Ritz avait attiré l’attention du jeune artiste sur la commune de Savièse, Biéler essaie de faire carrière à Paris. Il expose au Salon mais l’accueil réservé par le public français n’est pas à la hauteur de ses espérances et en 1892 à court de moyens financiers il retourne en Suisse. Même s’il séjournera encore dans la capitale française, parfois de longues périodes, c’est en Suisse qu’il obtiendra des commandes comme celle en 1893 du décor du plafond du Victoria Hall de Genève. Son style est alors encore fortement
marqué par l’art nouveau hérité de sa formation parisienne. Toujours sous l’influence des grands courants internationaux, il exécute ensuite d’imposantes compositions symbolistes comme «Les Feuilles mortes» (1899). Il s’agit d’un tableau au format allongé et monumental, à la composition à la fois dynamique et symétrique évoquant l’automne avec une mélancolie poétique. En référence à la saison, le coloris chaud s’accompagne de nuances déclinées du jaune au brun. Les feuilles sont assimilées à des personnages féminins où se mêlent réalité et allégorie. Exposées au Salon de Paris en 1899, «Les Feuilles mortes» font sensation et les critiques se révèlent élogieuses. Il les présentera de nouveau à l’exposition universelle en 1900 en compagnie des
«Sources» (1900), autre œuvre symboliste. A partir de cette date l’artiste séjourne de plus en plus fréquemment à Savièse où il se fait construire un atelier. Son installation en Valais correspond à un moment particulier de l’histoire de l’art. Dans toute l’Europe, l’industrialisation du XIXe siècle s’accompagne de profonds changements. A cette époque, les artistes prennent conscience des conséquences négatives du passage de la société agraire à la société industrielle et développent une réflexion privilégiant valeurs oubliées et harmonie entre l’homme et la nature. Ils projettent leurs idéaux vers des contrées rurales encore intactes où ils se réfugient. En Suisse, les artistes se retirent dans les Alpes: Giovanni Segantini et Giovanni Giacometti dans l’Engadine, Ernest Biéler, Edmond Bille, Edouard Vallet ou encore Charles-Clos Olsommer en Valais. Au contact des habitants de Savièse et de sa région, les sources d’inspiration et le style de Biéler évoluent. Les œuvres
deviennent moins intellectuelles, directement inspirées de la vie quotidienne des villageois. Son style se modifie en conséquence, il se fait moins délicat, plus réaliste ce qui poussera la critique à comparer son tableau «Les Vieux à l’enterrement» (1901) à celui de l’«Enterrement à Ornans» de Gustave Courbet. Pourtant l’artiste semble conscient que sa voie est ailleurs et vers 1905/1906, il se dirige vers un style plus raffiné, extrêmement graphique qui contribuera à son succès. Il exécute alors à l’aquarelle une série de portraits au dessin «d’une vigueur telle, d’une si robuste netteté qu’on les prendrait pour des gravures sur bois en couleur». PAGE 32
Le joyeux Mendiant, 1910, tempera sur papier marouflé sur panneau, 26,6 x 24 cm. Collection particulière. DR A droite
Deux jeunes Saviésannes tissant, 1923, tempera sur toile, 110 x 80 cm. Collection particulière. DR
Ce nouveau genre trouve des amateurs, les musées et les particuliers se portent acquéreurs. Encouragé par son succès, l’artiste participe à de nombreuses expositions et ressent le besoin de donner à ses œuvres une dimension plus monumentale. Il exécute alors des tableaux de plus grand format, comme «Deux jeunes Saviésannes tissant» (1923). Cette reconnaissance au niveau
de la peinture de chevalet s’accompagne d’une reconnaissance officielle: entre 1914 et 1922, l’artiste obtient des commandes pour la réalisation de trois fresques: celle de la chapelle de Tell à Lausanne, celle du vestibule du musée Jenisch à Vevey et celle du tympan de l’Hôtel de Ville du Locle. Une comparaison entre ces fresques réalisées en l’espace de neuf ans montre que Biéler n’a
cessé d’évoluer vers un style de plus en plus décoratif. C’est d’ailleurs sans doute cette technique de la fresque qui fera de nouveau évoluer le style de l’artiste vers une manière plus synthétique qui accorde moins d’importance aux détails. Biéler est chargé de la réalisation des costumes et du décor de la Fête des Vignerons de 1927 à Vevey. Dans son atelier de Montellier-sur-Rivaz qui surplombe le Léman sont organisées des expositions de ses œuvres. Il trouve dans les paysages du Lavaux une nouvelle source d’inspiration et exécute alors des vues du lac, souvent plongeantes, aux tonalités brunes qui accordent aux effets de lumières une importance particulière. Biéler, protestant et relativement indifférent aux questions religieuses, se voit confier en 1933 l’exécution des vitraux, du chemin de croix et de la décoration de l’église de Saint-Germain (Savièse). Cette commande lui donne l’occasion de réaliser une œuvre d’art totale qui comprend pas moins de quarante et un vitraux et un chemin de croix en mosaïque de quatorze stations. Au cours de ces années, outre des paysages du Lavaux et de Venise l’artiste continue de réaliser des sujets valaisans mais le peintre ne parvient plus à se renouveler. Biéler décède en 1948, peu avant son 85e anniversaire, laissant derrière lui une œuvre extrêmement riche et variée. C’est l’intégralité du parcours artistique d’Ernest Biéler que se propose de retracer l’exposition à travers les quelque 120 œuvres présentées qui proviennent autant de collections publiques que particulières. Nul doute que le visiteur sera étonné par la diversité de l’œuvre tant du point de vue stylistique que thématique. L’artiste cessera d’être perçu uniquement comme le peintre du folklore valaisan même si c’est sans doute dans ce domaine que réside le côté le plus original de sa production. L’exposition sera accompagnée d’un catalogue bilingue richement documenté qui retrace la carrière du peintre et constitue une mise à jour de sa biographie. Ethel Mathier Commissaire de l’exposition Kunstmuseum de Berne
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FONDATION PIERRE GIANADDA MARTIGNY
SAISON MUSICALE 2011 / 2012 Samedi 13 août 2011 à 20 heures DANS
LE CADRE DU
FESTIVAL ERNEN MUSIKDORF
CARLO DE MARTINI, direction ORCHESTRE DU FESTIVAL D'ERNEN Beethoven: Octuor pour vents, op. 103 Haydn: Symphonie concertante n° 105, Hob I:105 Brahms: Double Concerto pour violon et violoncelle, op. 102 CANDIDA THOMPSON, violon, XENIA JANKOVIC, violoncelle Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Samedi 17 septembre 2011 à 20 heures
ANTONIO MENESES, violoncelle MENAHEM PRESSLER, piano Photo: G.-A. Cretton
Mercredi 22 juin 2011 à 20 heures (HORS
ABONNEMENT)
J.-S. Bach: Sonate no 2, pour violoncelle et piano, BWV 1028 Beethoven: Sonate no 31, pour piano, op. 110 J.-S. Bach: Sonate no 3, pour violoncelle seul, BWV 1009 Beethoven: Sonate no 3, pour violoncelle et piano, op. 69 Prix des places: CHF 30.– à 120.–
présente
CECILIA BARTOLI mezzo-soprano DIEGO FASOLIS, direction I BAROCCHISTI SOIRÉE DE GALA «VIVALDI» Prix des places: CHF 80.– à 250.–
Jeudi 6 octobre 2011 à 20 heures
TRIO NOTA BENE Mendelssohn: Trio no 2, en do mineur, op. 66 Frank Martin: Trio sur des mélodies populaires irlandaises Dvorák: Trio no 4, op. 90 «Dumky» Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Mercredi 20 juillet 2011 à 20 heures DANS
49 ACADÉMIE DE MUSIQUE TIBOR VARGA FESTIVAL GÉZA ANDA
LE CADRE DE LA
ET EN PRÉLUDE AU
Louis et Mireille-Louise Morand
E
KONSTANTIN SCHERBAKOV, piano
Mardi 25 octobre 2011 à 20 heures
2 PRIX GÉZA ANDA 1991
VADIM REPIN, violon ITAMAR GOLAN, piano
E
«Soirée Russe» Tchaïkovski: Dumka op. 59 Moussorgski: «Les Tableaux d’une Exposition» Rachmaninov: Élégie, 3 Préludes et Etude-tableaux Prokofiev: Sonate no 7, op. 83
Debussy: Sonate en sol mineur Grieg: Sonate no 2, en sol majeur, op.13 Beethoven : Sonate no 7, en do mineur, op. 30 no 2
Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Matériaux Plus SA, Martigny
Caves Orsat Rouvinez Vins
FESTIVAL GÉZA ANDA Samedi 19 novembre 2011 à 20 heures
ALEXEÏ VOLODINE, piano PRIX GÉZA ANDA 2003 Beethoven: Sonates op. 31 no 3 et op. 13 «Pathétique» Tchaïkovski: Suite de Casse-Noisette, op. 71a (arr. M. Pletnev) Kapoustine: Sonate no 2, op. 54 Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Dimanche 26 février 2012 à 20 heures
ISABELLE FAUST, violon MIKLOS PERENYI, violoncelle KRISTIAN BEZUIDENHOUT, piano GIOVANNI ANTONINI, direction kammerorchesterbasel Beethoven: Triple Concerto, en do majeur, op. 56 Symphonie no 8, en fa majeur, op. 93 Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Mercredi 14 mars 2012 à 20 heures Dimanche 4 décembre 2011 à 17 heures
PIETRO DE MARIA, piano PRIX GÉZA ANDA 1994
PATRICIA KOPATCHINSKAJA, violon FAZIL SAY, piano
MASSIMO QUARTA, violon ENRICO DINDO, violoncelle
Beethoven: Sonate no 9, en la majeur, op. 47 «À Kreutzer» Schubert: Sonate no 2, en la mineur, D 385 Say: Sonate pour violon et piano Bartók: Six Danses roumaines
Schubert: Trio en si bémol majeur, op. 99 Brahms: Trio en si majeur, op. 8
Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Veuthey & Cie Martigny SA
Dimanche 11 décembre 2011 à 17 heures
DÉNES VÁRJON, piano PRIX GÉZA ANDA 1991
GILBERT VARGA, direction ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE Mozart: Ouverture de «Cosi fan tutte» Mendelssohn: Concerto no 1, op. 25 Mozart: Concert-Rondo, KV 382 Beethoven : Symphonie no 1 Prix des places: CHF 30.– à 120.–
Vendredi 20 avril 2012 à 20 heures
ADRIANA FERNANDEZ, soprano VALÉRIE BONNARD, mezzo-soprano CHRISTOPHE EINHORN, ténor GILLES CACHEMAILLE, basse
BERNARD HERITIER, direction CHŒUR NOVANTIQUA DE SION LE MOMENT BAROQUE J.-S. Bach: Passion selon saint Jean Prix des places: CHF 30.– à 120.–
ABONNEMENTS transmissibles Chaises: Gradins:
Simple: Fr. 380.- Couple: Fr. 700.Simple: Fr. 230.- Couple: Fr. 400.-
Lundi 23 janvier 2012 à 20 heures
Apprentis et étudiants (jusqu’à 25 ans): demi-tarif.
EMMANUEL PAHUD, flûte TREVOR PINNOCK, direction KAMMERAKADEMIE POTSDAM
Renseignements et réservations: Fondation Pierre Gianadda 1920 Martigny (Suisse) Tél.: +41 (0)27 722 39 78 Fax: +41 (0)27 722 52 85 www.gianadda.ch – info@gianadda.ch
Haydn: Ouverture de «L'Anima del filosofo» C. P. E. Bach: Symphonie Wq 183 et Concerto pour flûte Wq 168 Quantz: Concerto pour flûte, QV5:174 Haydn: Symphonie no 92 «Oxford» Prix des places: CHF 30.– à 120.–
En raison des expositions, pour certains concerts, des chaises d'abonnés pourront être déplacées. Toutes modifications réservées
Musique Maestro! UN PROGRAMME VARIÉ QUI MÊLE STARS ET TALENTS RÉGIONAUX
La
nouvelle saison musicale de la Fondation Pierre Gianadda s’ouvre brillamment par le concert de gala que donne Cecilia Bartoli, accompagnée par l’ensemble I Barocchisti placé sous la direction de Diego Fasolis. Grâce à la complicité de Léonard Gianadda, cette cantatrice, considérée comme la plus grande de notre temps, fait preuve d’une amitié et d’une fidélité envers la Fondation qu’elle ne prodigue à aucune autre salle de concert au monde. Elle s’y produit cette année pour la dix-huitième fois, dans un programme entièrement consacré à Vivaldi. Depuis une vingtaine d’années, la Fondation entretient une relation privilégiée avec le Concours de piano Géza Anda, en engageant PAGE 36
Cecilia Bartoli et Léonard Gianadda le 22 août 2010 à l’occasion du 75e anniversaire de Léonard Gianadda. PHOTO GEORGES-ANDRÉ CRETTON
régulièrement les jeunes lauréats. Par son niveau particulièrement élevé et par le suivi qu’elle offre aux lauréats, cette compétition triennale, classée parmi les plus importantes du monde, leur assure à tous une brillante carrière internationale. Pour marquer cette collaboration, un Festival Géza Anda comprend trois concerts – récital, musique de chambre et orchestre – invitant trois pianistes connus du public de Martigny, Alexeï Volodine, Pietro de Maria et Dénes Várjon, ainsi que, en avant-première, le pia-
niste russe Konstantin Scherbakov, qui s’y produit pour la première fois. Pour la première fois également se produisent des artistes de renommée mondiale comme le flûtiste Emmanuel Pahud, le chef Trevor Pinnock et la Kammeracademie Potsdam. La jeune violoniste allemande Isabelle Faust, qui vient de recevoir son premier Diapason d’or, interprète le «Triple Concerto» de Beethoven avec deux nouveaux venus, le grand violoncelliste hongrois Miklos Perenyi et
le pianiste hollandais Kristian Bezuidenhout. La scène est également offerte au jeune ensemble valaisan le Trio Nota Bene, formé du violoniste Julien Zufferey, du violoncelliste Xavier Pignat et du pianiste Lionel Monnet. Renouvelant leur fidélité à l’espace culturel de Martigny, se produisent les violonistes Vadim Repin et Patricia Kopatchinskaja, les pianistes Fazil Say et Menahem Pressler, ainsi que le violoncelliste Antonio Meneses. On retrouve également l’Orchestre du Festival d’Ernen, ainsi que le Chœur Novantiqua de Sion qui clora la saison musicale avec «La Passion selon saint Jean» de Bach. Charles Delaloye
FONDATION PIERRE GIANADDA MARTIGNY-LA-ROMAINE EXPOSITIONS 17 juin – 20 novembre 2011
MONET AU MUSÉE MARMOTTAN ET DANS LES COLLECTIONS SUISSES tous les jours de 9 h. à 19 h.
Au Foyer de la Fondation du 17 juin au 20 novembre 2011 MAURICE BÉJART PAR MARCEL IMSAND Au Vieil Arsenal er 1 avril – 25 septembre 2011 LÉONARD DE VINCI L’INVENTEUR 30 septembre – 30 octobre 2011 FRANCINE SIMONIN
NFORMATIONS Pour se rendre à la Fondation: Autobus à partir de la gare CFF. La Fondation est également accessible de la station ferroviaire de Martigny-Bourg, sur la ligne MartignyOrsières. La Fondation est située à environ vingt minutes à pied de la gare CFF. Le trajet est plus pittoresque en empruntant la Promenade archéologique, qui commence à l’Hôtel de Ville, sur la Place Centrale, et mène à la Fondation, puis à l’Amphithéâtre romain. Forfait RailAway / CFF – MONET 20% de réduction sur le voyage en train, le transfert et l’entrée à la Fondation (MONET, collection Franck, parc de sculptures, Léonard de Vinci, musée de l’Automobile, musée gallo-romain). Italie Sur présentation d’une quittance «simple course» du tunnel du Grand-Saint-Bernard et d’une entrée à la Fondation, le retour en Italie dans les trois jours est gratuit. Jouez avec le Nouvelliste Participez au concours du tableau truqué. Chaque samedi d’été, dans le Nouvelliste, vous trouverez la reproduction d’une œuvre de l’exposition MONET, «truquée» par Casal, ainsi qu’une question de culture générale. Promenades du 15 juillet – 15 août 2011 Promenade archéologique: les jeudis, vendredis et samedis, de 15 h. à 17 h., départ de la Fondation. Visite de la ville: les mêmes jours de 11 h. à 12 h. Balades à vélo les dimanches. Renseignements à la réception de la Fondation et à l’Office du Tourisme, tél. +41 (0)27 720 49 49
er
1 décembre 2011 – 26 février 2012
ERNEST BIÉLER EN COLLABORATION AVEC LE KUNSTMUSEUM DE BERNE
Lundi 12 septembre 2011 à 20 h. à la Fondation SÉGOLÈNE LE MEN, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Paris X-Nanterre Conférence organisée par l’Université populaire en collaboration avec la Fondation Pierre Gianadda.
FAITES PARTIE DES AMIS DE LA FONDATION PIERRE GIANADDA Pour nous permettre: N d'organiser des concerts et des expositions de qualité N de diversifier nos activités N d'acquérir des œuvres Souscrivez*: N une colonne de bronze CHF 250.190 N une stèle d'argent CHF 500.- 3 8 0 N un chapiteau d'or CHF 1000.- 7 6 0 N un temple de platine CHF 5000.- 3800 * Les prix en euros sont donnés à titre indicatif * Votre don est déductible dans votre déclaration fiscale
Vous recevez gratuitement, durant une année: N une invitation à nos vernissages N des informations sur notre activité N nos publications et catalogues d'expositions N une carte permanente de libre entrée, pour deux personnes: transmissible, elle vous permet d'en faire bénéficier vos proches, vos amis ou vos clients Vous bénéficiez de la gratuité pour les visites commentées hebdomadaires de nos expositions Votre soutien sera mentionné dans les catalogues de nos expositions et sur notre site internet: www.gianadda.ch Pour tous renseignements: tél. +41 (0)27 722 39 78 fax +41 (0)27 722 31 63 e-mail: info@gianadda.ch http://www.gianadda.ch
Je désire adhérer aux Amis de la Fondation Pierre Gianadda en souscrivant*:
tous les jours de 10 h. à 18 h.
2 mars – 24 juin 2012
PORTRAITS
COLLECTIONS
DU
CENTRE POMPIDOU
tous les jours de 10 h. à 18 h.
29 juin – 25 novembre 2012
LE MYTHE DE LA COULEUR COLLECTION MERZBACHER tous les jours de 9 h. à 19 h.
Salle Louis et Evelyn Franck Œuvres de Cézanne, Van Gogh, Ensor, Lautrec, Van Dongen, Picasso
J une colonne de bronze J une stèle d'argent J un chapiteau d'or J un temple de platine
CHF CHF CHF CHF
250.- 1 9 0 500.- 3 8 0 1000.- 7 6 0 5000.- 3800
* Les prix en euros sont donnés à titre indicatif
VISITES COMMENTÉES EN SOIRÉE sans supplément en principe, tous les mercredis à 20 h.
Renseignements, locations et réservations: FONDATION PIERRE GIANADDA 1920 Martigny (Suisse) Tél. +41 (0)27 722 39 78 Fax +41 (0)27 722 52 85 www.gianadda.ch info@gianadda.ch
Nom: Prénom: Société: Adresse:
Tél.: Date: Signature: Bulletin à détacher et à retourner à la Fondation Pierre Gianadda, 1920 Martigny - Suisse
Vivez l'art et la culture dans des musées de toute la Suisse. Les billets combinés RailAway sont disponibles avec 20% de réduction sur le voyage en train et les prestations complémentaires. Vous obtiendrez plus d'informations à votre gare, sur www.railaway.ch et auprès de Rail Service 0900 300 300 (CHF 1.19/min).
Avenue
de la Gare 15 Méd iat hèq ue Val ais – Mar tig ny
Balcon roulant avec vue sur la chaîne du Mont-Blanc
Tous les jours jusqu’au 23 octobre: découverte du Barrage d’Emosson Trains à vapeur les 18 + 19 + 25 + 26 juin / 02 + 03 juillet Tél. 027 769 11 11 - Fax 027 769 11 15 - www.chatelard.net
Parc d’Attractions du Châtelard VS Gare du Funiculaire 1925 Le Châtelard VS
Chronique d’u n déclin anno ncé : 1850 – 201 0
15 octobre 2010 – 28 août 2011
Funiculaire + Petit train + Minifunic
L G A CIE RS
Intermédiaires permanents:
Garage Olympic, A. Antille Sierre SA Rte de Sion 53, 3960 SIERRE, tél. 027 452 36 99
Concessionnaire:
Garage Olympic, Paul Antille Sion SA
Garage de Monthey SA
Rte de Riddes, 1950 SION, tél. 027 205 42 20
Rte de Collombey 55, 1870 MONTHEY, tél. 024 471 73 13
Garage Olympic, Paul Antille Martigny SA Rte du Levant 149, 1920 MARTIGNY, tél. 027 721 70 40
Moulin défie le temps UNE NOUVELLE SCULPTURE POUR LE GIRATOIRE DU GUERCET À MARTIGNY
Martigny, lieu de passage au
carrefour des Alpes, a développé de nombreux giratoires. Mais la chance de notre cité est la volonté de Léonard Gianadda d’agrémenter tous les rondspoints de la ville en les dotant de sculptures confirmant la vocation culturelle d’Octodure. Ainsi, des œuvres d’artistes suisses ornent treize giratoires qui s’intègrent avec harmonie dans le paysage. Abstraites ou figuratives, de bronze, de marbre ou d’acier, ces œuvres participent d’un choix éclectique, prolongeant dans la ville le parc de sculpture de la Fondation Pierre Gianadda. Le 15 avril dernier, le quatorzième giratoire de Martigny recevait une œuvre «Stèle du Temps» conçue par l’artiste local Raphaël
Stèle du Temps, de Raphaël Moulin, acier inoxydable, h. 4 m, poids 1600 kg, réalisée par l’entreprise Meili à Bex. PHOTO MICHEL DARBELLAY
Moulin. Une stèle, un mot lourd de sens, une pierre dressée, souvent porteuse d’inscriptions qui remontent à la nuit des temps… De nombreuses civilisations, égyptienne, grecque ou romaine, ont livré des stèles avec des épigraphes se référant à la religion, à la mythologie, à la géographie… Une stèle se révèle une charge d’histoire. Mais aussi le monument qui rappelle les disparus dans une nécropole. Une stèle c’est donc la connaissance gravée pour l’éternité qui transmet un savoir. La stèle de Raphaël Moulin, est celle du Temps. Le Temps qui passe et qui s’affirme dans cette
verticalité chère à l’artiste. Monolithe d’acier à la conquête de l’espace, dont les strates s’ouvrent comme un livre: le livre d’une existence, d’un vécu qui témoigne de moments d’espérance et de doute. Le contraste se révèle important entre le prisme hiératique, sévère, pur et l’élégance de ce qui, symboliquement, peut représenter les pages de la connaissance. Dans sa monumentalité, quatre mètres de hauteur, et son poids, une tonne et demie, cette sculpture apparaît comme un acte de foi, dressée vers le ciel, tendue vers la lumière. Les livres, Raphaël Moulin les
aime, Flaubert, Cendrars, Neruda et bien d’autres encore. Une nourriture qui l’enchante. Né à Martigny en 1953, son premier atelier est une cave, sombre, où gamin, pour tuer l’ennui d’être seul, il pétrissait la matière. Depuis 1979, c’est un corps à corps avec la dureté du métal qu’il livre avec passion dans son atelier de Charrat. Forgeron d’art, l’artisan et l’artiste, l’homo faber, ne vont faire plus qu’un pour donner naissance avec talent à des sculptures pour «essayer de construire un autre monde» et d’y laisser une trace durable, solide, prométhéenne. Antoinette de Wolff-Simonetta
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CLAUDE MONET
Au Foyer de la Fondation
au Musée Marmottan et dans les Collections suisses
MAURICE BÉJART PAR MARCEL IMSAND
Fondation Pierre Gianadda
Fondation Pierre Gianadda
Martigny Suisse
17 juin – 20 novembre 2011 Tous les jours de 9 h à 19 h
ESTAMPES JAPONAISES
Martigny Suisse
17 juin – 20 novembre 2011 Tous les jours de 9 h à 19 h
ERNEST BIELER Au Vieil Arsenal
en collaboration avec SUZANNE AUBER
Une sélection de la Fondation Claude Monet, Giverny
le Kunstmuseum de Berne
Fondation Pierre Gianadda
Fondation Martigny SuissePierre Gianadda
Martigny Suisse
17 juin – 20 septembre 2011 Tous les jours de 9 h à 19 h
Tous les jours de 10 h à 18 h
Martigny Suisse
1er décembre 2011 – 26 février 2012 Tous les jours de 10 h à 18 h
COLLECTIONS DU CENTRE POMPIDOU
Portraits EXPOSITION DE LA FONDATION PIERRE GIANADDA DU 2 MARS AU 24 JUIN 2012
Cet événement repose sur un
ensemble d’environ soixante œuvres majeures provenant des collections du Centre Pompidou/Musée national d’art moderne. On peut se demander pourquoi, parmi les genres picturaux issus de l’académisme, le portrait a produit la plupart des icônes de l’art du XXe siècle? On ne tire par le portrait impunément sans que surgissent d’emblée des questions philosophiques, religieuses, mythiques ou métaphysiques. Cubiste, ou surréaliste, le portrait porte la marque indélébile d’un pathos et quand il rencontre l’Histoire, il «porte» tout à la fois la violence, la barbarie et la tragédie de la condition humaine. Cette incroyable balade dans les mystères de l’âme, dans les arcanes désordonnés de l’imperfection ou dans la décomposition futuriste, propose une série de portraits qui s’échelonnent de la fin du XIXe siècle avec, par exemple, un autoportrait de Kees van Dongen, jusqu’au-delà des années 1960 avec une Caroline de Giacometti. Entre ces deux dates, jaillissent tous les grands noms de la peinture et de la sculpture du siècle dernier: Chagall, Brancusi, Modigliani, Magritte, Matisse, Picasso, Delaunay, Bonnard, Laurencin, Balthus, etc. L’autoportrait se révèle par excellence le genre de l’extravagance, de l’autoprojection de l’ego vers le monde extérieur; il peut être rigoureux ou fantaisiste, voire fantasmatique; il est consciemment ou non la représentation des craintes fondamentales de l’artiste. Il peut aussi être jubilatoire, à l’exact opposé des canons classiques de la beauté parfaite. La percée de la psychanalyse permit une lecture de ce que l’homme considérait comme l’effroyable partie de lui-même. Dans cette PAGE 42
exposition, certains autoportraits participent de ce questionnement existentiel. Au portrait académique succède aussi l’influence de l’instantané de la photographie. Par contre, autre facette de cette présentation, de nombreux portraits brossés par des artistes célèbres offrent une galerie intéressante de personnages connus: clin d’œil à la musique avec un
A droite
Constantin Brancusi, La Muse endormie, 1910, bronze, 16,5 x 26 x 18 cm. Centre Georges Pompidou. Paris. ADAM RZEPKA - SERVICE DE LA DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DU MNAM / DIST. RMN-GP © ADAGP
Photo du bas
René Magritte, Le viol, 1945, huile sur toile, 65,3 x 50,4 cm, Centre Georges Pompidou. Paris. Legs de Mme Georgette Magritte en 1987. CHRISTIAN BAHIER ET PHILIPPE MIGEAT - SERVICE DE LA DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DU MNAM /DIST. RMN-GP (C) ADAGP
Erik Satie par Suzanne Valadon, Maurice Ravel par Henri Manguin et Chaliapine dans toute sa superbe par Boris Grigorieff. On découvrira également des poètes: Jean Jouve d’Henri Le Fauconnier, Pierre Reverdy de Cassandre; des peintres: Tintoret par Antonio Saura, Le Douanier Rousseau par Robert Delaunay et aussi des mondaines, des muses et des anonymes. Tout ce beau monde immortalisé par des pinceaux talentueux, animera les cimaises de la Fondation. La sculpture n’est pas en reste, avec Constantin Brancusi, qualifié d’«inventeur de la sculpture moderne» dont «La muse endor-
mie», bronze de 1910, illustre la simplification des formes, la concision de la ligne et l’aspiration à l’essentiel. Avec sa «Tête» de 1915 (plâtre patiné), Jacques Lipchitz, décrit longuement cette œuvre dans laquelle il voit un symbole d’équilibre entre abstraction et figuration. Et aussi, le sculpteur suisse Alberto Giacometti, qui livre un «Diego», 1954, ce frère, si souvent traduit, en creux, en bosses, en incisions, autant de coups de canifs expressifs, qui inscrivent l’artiste dans une veine si personnelle. Tirer le portrait signifie en affirmer la fulgurance, garante de naturel et d’objectivité. A l’opposé,
la peinture du XXe siècle a réfuté cette objectivité au profit de l’affirmation d’une situation picturale. Ainsi, ce panel éclectique, permettra également de suivre l’évolution de l’histoire de l’art avec des représentants des mouvements dominants qui bousculèrent le XXe siècle par leur audace. En effet, le fauvisme, le cubisme, le futurisme, le rayonnisme, le dadaïsme et le surréalisme rappelleront le foisonnement créatif des trente premières années du XXe siècle. Inclassables, et plus proches de nous, Max Beckmann, qui signe Le portrait d’un Français, évo-
quant un souvenir de voyage teinté d’ironie; Georg Baselitz, avec un «Ralf III», 1965, qui propose une tête de supplicié, ruisselante de sang et enfin Bacon, qui élabore des figures au bord de la rupture et de la déconstruction, tel son autoportrait de 1971. C’est donc à un parcours passionnant et original, où le portrait régnant en protagoniste entraînera le visiteur vers un questionnement où se mêleront psychologie, sentiment et esthétique, auquel vous convie la Fondation au printemps 2012. Avec des extraits du Centre Pompidou
Antoinette de Wolff-Simonetta PAGE 43