Agence RUE DES POMMIERS Book II

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Le Book II


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Book II

Hors-séries et suppléments pour la Presse Régionale



5 MAI 2009

Génération Le magazine des seniors

Notre dossier

spécial grands-parents

Bien-être :

les bienfaits de la vinothérapie

Itinéraires : les Fjords en camping-car

Services à la personne : des aides bien utiles.


Génération

Dossier grands-parents

Texte Eric Coder

Devenez

de parfaits grands-parents C’est une aventure merveilleuse et angoissante à la fois. L’arrivée de ses petits-enfants provoque forcément de grands chambardements émotionnels. La famille s’agrandit et on se trouve face à une toute nouvelle relation, où grands-parents, enfants et petits-enfants apprennent à construire une vie chaleureuse et harmonieuse. Quelles sont les recettes et les pièges à éviter ?

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l y a quelque chose de magique dans la complicité qui lie grands-parents et petits-enfants. Ce lien est primordial, il donne à l’enfant des racines, des références et lui offre l’assurance d’un amour inconditionnel. Pour les grands-parents, c’est le bonheur, l’émerveillement, et un sentiment d’immortalité à voir ainsi s’épanouir et grandir sa descendance. L’âge, l’état de santé des grands-parents vont jouer un rôle important dans le mode d’échange qui va s’instaurer entre eux et leurs petits-enfants. Une grandmère de 50 ans aura évidemment plus d’énergie qu’une grand-mère de 80 ans. Les activités qu’elle va proposer ne seront pas de même nature.

Témoignage Monique, grand-mère divorcée de 67 ans vit à Strasbourg et s’occupe de ses deux petites-filles de 6 et 9 ans. “ J’ai mis rapidement les choses au point, sinon j’étais corvéable à merci. On me demandait de les récupérer tous les jours à l’école, de leur faire faire les devoirs, de les emmener aux activités extra-scolaires, d’être avec elles le weekend… Un véritable marathon, j’étais sur les genoux et, très souvent, ronchon. J’ai décidé de demeurer toujours la même mamy gâteaux mais en me préservant de larges plages de solitude pour n’avoir que des heures de bonheur à leur offrir. Depuis, c’est un enchantement”, sourit-elle.

Le respect des territoires de chacun En l’absence des parents, ce sont les grands-parents qui assurent le respect des principes de base éducatifs : ne pas lire à table, se laver les mains, par exemple. Même si ce n’est pas leur fonction et qu’ils doivent garder en tête que l’éducation pure et dure, ce n’est pas leur rayon. D’où l’intérêt d’être d’accord entre grands-parents et parents sur l’essentiel en matière d’éducation. Trop d’incohérences, de distorsions entre les uns et les autres mettraient l’enfant dans une situation impossible. Et, très vite, l’enfant sait jouer avec aisance des manques des uns et des autres… Les grands-parents ne doivent pas hésiter à souligner que ce sont les parents qui ont délégué cette autorité qu’ils détiennent pendant le séjour de leur petit-enfant. Pour que les balades, les goûters, les découvertes, les confidences, les câlins, demeurent l’essentiel, il convient de respecter les territoires de chacun.

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Dossier grands-parents

À lire... Le Guide des grands-parents Grand-père et grand-mère, papi et mamie, pépé et mémé, nombreux sont les sobriquets affublant les grands-parents. Comment occuper ses petits-enfants ? Quelles bêtises leur apprendre ? A quoi jouent-ils ? L’humour dévastateur de ce guide, qui mélange conseils et absurdités cocasses, en fait un compagnon précieux. BD par Jacky Goupil et Grenon. (8,93 €)

Dico des nouveaux grands-parents Un dictionnaire plein d’humour et de tendresse pour vivre à fond son rôle de grands-parents. Du bonheur de A à Z. Par Dominique-Alice Rouyer, F. Vandermarlière. Ed. Fleurus. (22,80 euros).

Apprendre à lire des histoires Les grands-parents jouent souvent un rôle essentiel dans l’apprentissage de la lecture. Voici quelques pistes de réflexion. La lecture doit être, avant tout, un plaisir et il est primordial de ne pas confondre, plaisir et “gavage”.

De même, ne cherchez pas à imposer à l’enfant les livres édifiants qui vous ont estomaqués. Evitez d’imposer Kant, Proust ou Descartes avant qu’il n’ait l’âge de comprendre ce qu’il a sous les yeux ! Pour amener l’enfant à la lecture (le principe est valable d’ailleurs pour tout apprentissage) rien ne sert de tenir de grands discours sur les vertus de la lecture. Le moyen le plus efficace est encore de pratiquer et de montrer l’exemple. N’hésitez pas à exprimer aux enfants à quel point la lecture vous apporte du plaisir et vous permet de vous évader. Ne tentez pas de contraindre l’enfant à lire car il risque de se braquer et de prendre cette dernière en aversion.

Pitikok et la forêt enrhumée Un jour, alors qu’il annonce l’arrivée du printemps, Pitikok rencontre un jeune raton-laveur qui grelotte de froid. Il décide de convaincre l’hiver qu’il est temps de partir pour de bon. Mais l’hiver est un véritable enfant colérique et Pitikok doit faire preuve d’une fantaisie débordante pour le calmer.

Pitikok et la plume magique Un jour Pitikok rencontre un serpent sans mains et sans pieds, seul et désemparé : comme il fait peur, tout le monde le rejette. Pourtant ce petit serpent est un vrai doudou qui saura aider son nouvel ami Pitikok à trouver la légendaire plume magique. Après les « P’tites Poules », Christian Jolibois et Christian Heinrich créent la collection Pitikok, pour une nouvelle tranche d’âge, les 4-6 ans. Aux éditions Pocket Jeunesse..

Enfin, associez l’image à la lecture. L’usage des bandes dessinées est utile car l’image permet de jeter un pont entre la lettre et l’idée.

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Temps libre

Des mesures réglementaires qui entrent en application en 2009

Voyager, lire, sortir : notre sélection pour se distraire chez soi, en Rhône-Alpes ou plus loin

P. 5

SUPPLEMENT

/ Photo DR

/ Archives Le Progrès

P. 10 à 15

MERCREDI 4 FÉVRIER 2009

Grands-parents :

mode d’emploi Pages Pages 2-3 2-3

/ Photo MaxPPP

LE PROGRÈS - MERCREDI 4 FÉVRIER 2009 - CAHIER N°2 - NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT

Retraites


Gagnez 2séjours Vitarmony pour 2 personnes d'une valeur de 2300 C P.15 SOMMAIRE

Emploi des seniors La région Rhône-Alpes affiche des prévisions positives. P.4

Les "papiers" àconserver Avie, pendant 30 ans, 5 ans ou 1 an ... sachez faire le tri. P. 5

Un espoir contre l'ostéoporose Une équipe de chercheurs aurait trouvé un moyen de stimuler la formation osseuse. P.6

z de arfaits

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C'est une aventure merveilleuse et angoissante à la fois ... L'arrivée de ses petits-enfants provoque forcément de grands chambardements émotionnels. Quelles sont les recettes et les pièges à éviter? P. 2 &3

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La télé publique en mouvement

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Depuis lundi 5 janvier dernier, il n'y a plus de réclames après 20 h 35. P. 8 & 9

Laponie finlandaise pays magique L'une des six provinces de Finlande est une vraie destination hiver. P. 10


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Couple & Famille

En Occident, les plus âgés sont de plus en plus nombreux et de plus en plus longtemps. Les hommes et femmes de plus de 60 ans ont, potentiellement aujourd’hui encore, une grande partie de leur vie devant eux.

L’amour hors du temps

es voisins les appellent “les amoureux”. Jacques, 76 ans et Colette, 75 ans, dégustent la vie à deux à Montauban, près de Toulouse. Ce ne sont pas des amants de 30 ans. Ils n’ont pas fait d’enfants ensemble. Ils se sont rencontrés il y a à peine cinq ans et se sont mariés.

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La route de l’amour ! Leur première rencontre a lieu lors d’une exposition. Celle de Jacques qui est artiste-peintre. “Je l’ai remarquée parce qu’elle contemplait une de

L’amour qui unit Colette et Jacques, n’est pas une erreur de jeunesse. Pour eux, les bagages de l’expérience permettent de mieux savoir ce qu’ils veulent vraiment.

mes œuvres, se souvient-il. J’ai été tout de suite interpellé par cette dame qui demeurait, contemplative, devant mon tableau « La route blanche » qui, comme son nom l’indique, re-

présente une route dont la couleur contraste avec celle du ciel. Beaucoup de personnes ne parviennent pas à la trouver”, plaisante Jacques. Un chemin dans lequel Co-

DANS L’INTIMITÉ DU COUPLE L’amour physique après 60 ans est toujours aussi bon Le sexe après 60 ans est meilleur que jamais, selon un groupe de chercheurs suédois dont l’étude a été publiée sur le site de la revue médicale, British Medical Journal, en juillet dernier. Il existe un nombre croissant de personnes âgées de 70 ans et plus qui ont des rapports sexuels réguliers et satisfaisants, avec une prédominance pour les femmes. Au cours des trente dernières années, le nombre des per-

sonnes âgées ayant des relations sexuelles a augmenté. Le pourcentage d’hommes mariés menant une vie sexuelle active a lui aussi augmenté, passant de 52 % à 68 % et celui des femmes est passé de 38 % à 56 %. L’augmentation de l’activité sexuelle des hommes célibataires est également passée de 30 % à 54 % et celui des femmes célibataires a augmenté de 0,8 % à 12 %.

Au sujet de son dernier film « Septième ciel », Prix coup de cœur du Jury du Festival de Cannes 2008, sorti le 5 novembre dernier sur les écrans français, le réalisateur Andreas Dresen déclare : “Je voulais montrer que les gens âgés sortent ensemble, font l’amour et n’ont pas de timidité à montrer leurs corps qui ne sont plus des corps jeunes mais qui, à leur manière, sont aussi de beaux corps”.

lette et Jacques s’engouffrent, dans un premier temps, rapidement. “Il y a eu tout de suite un contact… avec ce petit tableau”, avoue Colette. Pour la suite, l’âge ne change pas les r e nd e z- vo u s am o u r e u x . “Nous avons passé la nuit entière à discuter”, souffle Colette. Mais il ne faut pas s’y tromper ! Passé un certain âge, même si l’on succombe aux flèches enivrantes de Cupidon, on ne demeure pas en proie à la naïveté pour autant. “Il est très difficile de former un couple à notre âge, estime Jacques. Chacun a ses propres habitudes, ses manies… ” Les bagages de l’expérience peuvent paraître encombrants mais, à la fois, ils permettent de mieux savoir ce que l’on veut… vraiment. Colette est à la retraite après une carrière de greffière au tribunal et de rédactrice à la mai-

rie de Toulouse. De ses deux mariages précédents, elle a quatre enfants. “Le fait que l’un de nous deux n’avait pas d’enfants a facilité les choses”, estime Jacques qui a été plutôt bien accepté par ses beauxenfants. C’est le danger pour certaines personnes âgées ; certains enfants refusent que leur parent reconstruise sa vie, que ce soit après un décès ou un divorce. Cela n’a pas été le cas pour Colette. “Je ne suis pas une femme qui se laisse faire, précise-t-elle. Et puis, je suis tout de même leur maman ! ” Tous deux ont une qualité qu’ils admirent l’un chez l’autre : le dynamisme ! Mais Jacques possède un autre secret pour le succès d’un couple âgé. “ Il est important de prendre soin de soi physiquement”, confie-t-il… non sans un brin de fierté. Yannick DEMOUSTIER


Couple & Famille 3

Il n’est jamais trop tard pour s’aimer INTERVIEW Brigitte Camdessus est psychologue et thérapeute familiale. Elle est l’auteur de « Un entre-deux du temps, en chemin vers la sagesse » (Ed. Amalthée) ➜ Refaire sa vie après 60 ans, est-ce en vogue aujourd’hui ? C’est dans l’air du temps. Dernièrement, en ouvrant le journal « La Croix », je vois les annonces d’une agence matrimoniale. Sur dix annonces, trois concernent des personnes de plus de 60 ans, deux veufs ayant la petite soixantaine et une veuve de 68 ans. On constate surtout que ce sont les hommes qui se remettent en couple, le plus souvent avec des femmes plus jeunes. Ce n’est pas pour tout le monde. Je pense notamment aux veufs et veuves qui sont parfois persuadés qu’ils ne pourront pas remplacer leur conjoint défunt. ➜ La peur de la solitude, joue-t-elle un rôle dans le fait de vouloir retourner en couple ? Le souci, ce n’est pas d’avoir peur de la solitude. C’est de la vivre ! Ce n’est pas drôle de se retrouver tout seul, que ce soit la première année après un divorce ou un décès ou dix années plus

tard. En outre, le plus on souffre de solitude, plus il est difficile de reformer un couple. Ma i s , il e s t é v ide n t qu’après un certain âge, on n’accepte pas n’importe qui comme partenaire. Si l’on se met en couple, c’est très rarement sur un coup de tête.

➜ En règle générale, quelle est la réaction de la famille proche, des enfants ? Il existe plusieurs cas de figure. Parfois, le fait qu’un parent ait retrouvé quelqu’un, ne soit plus seul en fait, constitue un soulagement. Plus cyniques, certains considèrent même cela comme une chance de ne plus avoir en charge leur père ou leur mère ! D’autres estiment que l’un des parents est trop vite oublié et ils connaissent donc une certaine jalousie. Afin d’éviter cela, il faut parler avec ses enfants et bien faire comprendre qu’il est tout à fait légitime de vouloir refaire sa vie avec quelqu’un. Je pense qu’aujourd’hui, le fait que la vie ne se termine pas forcément à 60 ans est plutôt bien établi dans les esprits. Propos recueillis par Yannick DEMOUSTIER

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Après un certain âge, quand on décide de reformer un couple, il est évident que c’est très rarement sur un coup de tête. FotoliaXcom

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Santé, Médecine

Un espoir contre l'ostéoporose

"La conception d'un tel médicament prendra des années" Le Dr Patrick Gepner, rhumatologue à l'hôpital Foch de Suresnes (92), répond à nos questions. D Quelles sont les causes de l'ostéoporose? Tout d'abord, lamaladie présente un caractère génétique. Une femme dont lamère était ostéoropotique a50 % de chances d'avoir l'ostéoporose. Il y a plusieurs facteurs de risques, tels que la consommation de tabac ou d'alcool. L'absence de règles chez les femmes constitue un risque important. D Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées que les hommes? Alaménopause, à partir de 50 ans, laproduction d'oestrogènes chute alors que ces hormones sont indispensables à lacroissance osseuse. D Quels sont les symptômes à détecter? L'ostéoporose est une maladie indolore. Souvent, on la remarque à lapremière fracture. D Existe-t-il untraitement contre l'ostéoporose? Les traitements actuels permettent de bien contrôler l'évolution et d'empêcherou de diminuer fortement lasurvenue de nouvelles fractures. Il est possible de vivre une vie normale avec l'ostéoporose. D Faut-il privilégier unstyle devie particulier? Concernant l'alimentation, il est important de privilégier un apport en calciumet en vitamine D. Il faut aussi faire du sport en évitant bien sûr les plus violents. La marche à raison de 30 minutes par jour est excellente pour laprévention de l'ostéoporose D Que pensez-vous de la découverte du Dr Karsenty ? C'est extrêmement intéressant mais il faut être prudent. Nous n'en sommes encore qu 'aux débuts de la recherche. C'est effectivement une piste pour une éventuell e fabri cation d'un médicament capablede stimuler la formation osseuse. Cependant, il faut bien comprendre que la recherche a été effectuéesur des souris et non des hommes. La conceptiond'un tel médicament prendra des années. D A lire: cc l'ostéoporose» dePatrick Gepner. Ed. Odile Jacob pratique (6 Y)

Sécurité sociale ettarifs des actes techniques L'assurance-maladie poursuit sa bataille pour latransparence tarifaire sur son site wwwÀl.meliXr. En effet, depuis le7 janvier, le site propose aux internautes de connaître le coût de lacentaine d'actes techniques médicaux les plus fréquemment pratiqués en France. Cet été, elle avait déjà commencé par mettre en ligne les tarifs moyens des consultations des médecins et des actes dentaires.

Alzheimer: les signes perceptibles La maladie d'Alzheimer serait identifiable chez les patients six à douze ans avant que la maladie soit diagnostiquée, révèle une étude française réalisée par l'Inserm et l'université de Bordeaux. Il serait possible de définir des populations à risque avant le stade de démence et même de poser le diagnostic trois ans plus tôt, la maladie évoluant silencieusement pendant près de la ans.

Association entre QI et qualité du sperme Selon une étude britannique réalisée sur d'anciens combattants de laguerre du Vietnam, il existe une association entre le quotient intellectuel et la qualité du sperme. Il a été découvert une corrélation entre l'intelligence et trois critères concernant les spermatozoïdes : concentration, numération et mobilité.

les femmes sont plus touchées que les hommes car, à la ménopause, la production d'oestrogènes chute alors que ces hormones sont indispensables à la croissance osseuse. Ph oto MAXPPP Une équipe de chercheurs aurait trouvé un rnoyen de st imuler la formation osseuse.

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a découverte es t de ta ille ! La formation de la masse osseuse dépendrait e n fai t de la sérotonine, u n e molécule dont on connaissait la fo nc tio n dans le cerveau mais dont on ignorait l' uti lité dans le res te d u corps. U ne équipe dirigée par le Dr Gérard Karsenty , q ui est à la tê te d u département de génétique e t développemen t à l' universi té de Columbia, ra pporte q ue la sérotonine, créée par le tube digestif (q ui re présente 95 % de la séroto n ine présente dans le corps), intl ue directement sur la formation osseuse. Ainsi, pl us la sérotonine a tte int l'os, p lus il y a de p e rt e de masse osseuse et inverse-

ment, lo rsque la q uantité diminue , l'os devient alors p lu s dense. C'est u ne découverte q ui peut avoir des im plications conséquentes pour le s p e rsonnes a tteintes d'ostéoporose. Car il devient u rg e nt de trouve r des traite m e nts q ui permettent de créer de la masse osseuse.

les femmes principalement touchées L'ostéoporose es t u ne maladie osseuse fréq uente, caracté risé e par u ne diminu tion de la densité des os d u squelette e t par u ne modification de leur archi tecture ce q ui entraîn e u ne fragili té osseuse q ui amène des fractures. Elle touche pri ncipalement le s fe m m e s. En Fra nce , trois m illio n s de femmes de 50 ans e t p lus présentent u n risque de contracter l'ostéoporose.

Environ 25 % des fe m m e s de 65 ans e t 50 % de 80 ans sont a tteintes d 'ostéoporose. A ujourd 'h ui , le s q uinquagénaires fé m in in e s ont 40 % de chances de subir un e (ou p lu sieurs) fracture d ue à l'ostéoporose. Po ur l' in st an t, il n'existe q ue des traitements q ui lim ite nt o u freinen t la perte de masse osseuse. Il y a tout de même u n tra ite m e nt h o rm o n a l, u n e injection tous le s jours p e ndant 18 mois, q ui stimule la formation osseuse, mais il trè s cher (environ 6 000 Y p a r an) et ne p eut ê tre pris à lo ng t e rme .

Cependant, le Dr Karsenty a même pu empêcher l'ostéoporose causée par la ménopause en ralentissant la p rod uc tion de sérotonine ... chez le s so uris. Yannick DEMOUSTIER


Bienêtre • Quelques conseils Demandez à voir un cours et, surtout, à faire une essai avant de payer l'inscription à l'année. Interrogez les autres élèves pour recueillir leurs impressions. Venez au cours de salsa en chaussettes, au cours de tango en pantalon de ville pour les hommes, jupe large et chaussures à talon pour les femmes et au cours de flamenco avec des chaussures à talon pour les femmes.

Des adresses Pour letango: www:fetempsdutango~om

Pour leflamenco: www:&evillanesllet Pour lasalsa: www:&alsafrance~om wwwÀ1ansezlasalsa~om

A Grenoble: http://wwwÀ1anseqrenœle-arcenclel éom/ http: / /wwwl4sere-annuaire:tom/ecol e-de-danse/grenoble:tltm

Le tango, entre autres danses, estbénéfique pour le tonus musculaire, donne le goût du rythme et stimule le sens de l'équilibre. Photo AFP C'e st dans l'air du temps, c'est ludique, facile, dépaysant et décontractant. Les danse s du monde sont à la mode et, plus quejamais, elles conquièrent aussi le cœ ur des quinqu agénaires. Le tango, le flamenco, la salsa, ont le vent en poupe chez les jeunes comme chez les baby-boomers et ces derniers peuvent y voir des attraits

multiples: ce sont des danses qui se pratiquent à deu x, sans avoir forcément besoin de venir au cours en couple. Elles sont tr ès bénéfiques pour le tonus muscul aire et le rythme cardiaque san s pour autant les solliciter abu sivement. Elles donnent le goût du rythme et stimulent l'effort de mémoire et le sens de l'équilibre.

Enfin, elles insufflent un peu de passion et de sens artistique à une activité physique. Si les femme s sont plus nombreuses en cours de flamenco, ce n'est pas le cas du tango et de la salsa (brésilienne, cubaine ou colombienne), où femme s et hommes se retrouvent très souvent à égalité. Ce qui n'est pas négligeable!


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Santé & Bien-Etre

INTERVIEW Un état authentiquement handicapant Le Dr Gérard Mick, neurologue, spécialiste de la douleur, Lyon et Voiron, répond à nos questions. ➜ Comment reconnaître la fibromyalgie ? La fibromyalgie n’est pas une maladie, c’est un état dont il peut y avoir de nombreux facteurs déclenchant. Les symptômes quasi constants sont des douleurs diffuses, une fatigue chronique, des raideurs musculaires au réveil et un sommeil non réparateur. Il y aussi les fameux points douloureux à la pression digitale, mais ils ne sont pas spécifiques car on les trouve aussi chez de nombreuses personnes qui ne souffrent pas de fibromyalgie. ➜ Quand est-il du combat des associations pour faire reconnaître la fibromyalgie comme une maladie ? Le terme de « maladie » est applicable dans le sens où c’est un état pathologique. Les patients souffrent réellement, et cet état est authentiquement handicapant. Il est important pour eux d’être mieux compris et acceptés par l’entourage et le monde médical. ➜ Y a-t-il une ou plusieurs fibromyalgies ? Il a été dit qu’il y a deux types de fibromyalgie : les « primitives », souvent dues à des facteurs de stress, personnels et environnementaux et les « secondaires », qui apparaissent après certaines maladies ou certains traitements. En fait, tous ces facteurs sont imbriqués chez de nombreux patients. ➜ Comment être sûr de souffrir de fibromyalgie et non pas d’une maladie grave ? Il est important d’éliminer toutes les autres pathologies susceptibles de donner des symptômes similaires avant de poser ce diagnostic. C’est le rôle du généraliste de coordonner cette prise en charge et d’orienter le patient éventuellement vers un spécialiste. De plus, ces patients sont en général très inquiets de ne pas avoir de diagnostic clairement posé : ce parcours est donc capital, ainsi que l’explication de la situation quand tous les examens sont négatifs. ➜ Y aurait-il un lien entre sommeil et fibromyalgie ? Il y a une réelle problématique de la qualité du sommeil chez ces patients. Une privation ou une mauvaise qualité du sommeil, peuvent être des facteurs déclenchant mais surtout d’entretien de la maladie. En effet, le sommeil lent et profond renforce les systèmes modulateurs de la douleur. ➜ Où en est la recherche médicale ? Il ne faut pas attendre de traitement miracle. Certains médicaments, obligatoirement associés à une prise en charge personnalisée, permettent de moins souffrir. Il faut surtout un réel accompagnement du patient. Propos recueillis par Philippe SERIEYS

INFOS+ La guerre contre le cancer colorectal est lancée Avec près de 17 000 décès par an, le cancer colorectal est désormais en deuxième place, juste après le cancer du poumon. Un diagnostic précoce est la plus sure assurance de réduire cette mortalité, c’est pourquoi la généralisation à l’ensemble de la France du dépistage systématique du cancer colorectal pour les 50 à 74 ans est une grande avancée. Pour y avoir droit, il suffit d’en parler à son médecin généraliste ou à un gastroentérologue.

Dons de sang, c’est urgent Il faut donner son sang, car aucun produit de synthèse ne peut remplacer les produits sanguins dans des cas de cancer, de maladies du sang ou lors de certaines opérations chirurgicales. L’établissement francais du sang (EFS) lance cet appel car la situation est critique. Vous pouvez trouver les lieux de collecte sur wwwXdondusangXnet http://wwwXdondusangXnet/ou en téléphonant au 0 810 150 150.

L’Europe au secours des fibromyalgiques

e 17 décembre 2008, Le Parlement européen a officiellement demandé aux pays de l’Union de reconnaître la fibromyalgie comme une maladie. Ce n’est pas seulement la victoire personnelle de Carole Robert, présidente de l’association Fibromyalgie France, mais celle des deux millions de Français et 14 millions d’Européens atteints par cette affection. La fréquence la plus importante étant chez les femmes entre 40 et 60 ans. “C’est avant tout une reconnaissance pour tous les patients qui ne sont pas toujours pris au sérieux et qui doivent se battre contre l’incompréhension des collègues, amis, mais aussi conjoints et enfants qui pensent bien souvent qu’ils sont atteints de troubles psychiques” nous dit elle. Le fibromyalgique souffre de douleurs diffuses dans les muscles et les articulations. Il dort peu ou mal et se réveille épuisé. Bien souvent viennent s’y ajouter le syndrome de fatigue chronique (SFC), des troubles de la concentration ainsi que des troubles digestifs appelés « syndrome du colon irritable ». Un médecin a défini cette maladie comme “un orage dans la tête”. Mais cette tempête reste invisible à l’imagerie médicale et aux examens biologiques et, officiellement, seule l’association de douleurs diffuses dans tout le corps et de douleurs plus aiguës à la pression digitale de onze points sur les 18 identifiés permettent de valider le diagnostic. “Depuis 3 ans, on sent un véritable intérêt du monde médical pour cette maladie et la recherche va dans tous les sens”, nous confie Carole Robert. En effet, de nombreuses études

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La fibromyalgie touche souvent les femmes entre 40 et 60 ans. On en sait aujourd’hui un peu plus sur cette pathologie qui se traduit par des douleurs articulaires, musculaires, fatigue hors-norme, le tout sans aucune cause apparente. Photo DR sont en cours explorant les troubles du sommeil, le rôle du stress, des hormones, des neuroransmetteurs et des réactions immunitaires… On voit apparaître les premières autorisations de mise sur le marché de médicaments pour la fibromyalgie. Pour l’heure, une prise en charge complète du patient et de son mode de vie reste la base d’une possible amélioration. P.S.

➜ Association Fibromyalgie France : 01 43 31 47 02 http://associationfibromyalgieXwordpressXcom/ Sur ce site vous pouvez commander le livre : « La fibromyalgie, une si longue route » par le Dr B. Halioua, Dr S. Perrot etCarole Robert (Ed. In Press)

Les bienfaits du yoga

le monde peut pratiquer Tâge.out le yoga, à n’importe quel C’est l’un des grands at-

traits de cette discipline salutaire pour la santé. Selon son âge et sa condition physique, il sera toujours préférable d’avoir un avis médical avant de débuter une pratique. On choisira aussi, si l’on est débutant, d’être accompagné par un professeur. Le yoga a de nombreux avantages. Grâce à la coordination entre respirations et postures, il agit en profondeur sur tout l’organisme, le relaxant tout en le revitalisant. En régulant le système neurovégétatif, par exemple, il favorise la digestion, a une action positive sur l’anxiété et les troubles du sommeil. Les rhumatismes et l’arthrite peuvent être soulagés par des mobilisations articulaires douces, conscientes et ressenties. Le yoga des yeux permet de réactiver la circulation sanguine du nerf optique. Les postures d’inversion comme la chandelle ont un grand impact sur le système veineux et profitent au cœur. Certains exercices d’équilibre permettent de rééduquer les capteurs propriocep-

Les idées de performance et de compétition sont exclues de la pratique du yoga. FotoliaXcom tifs, ce qui est utile pour les gens qui tombent souvent. A un certain âge, les idées de performance et de compétition ne sont plus de mise. Et cela tombe bien, car elles sont aussi exclues du yoga qui se pratique dans le respect des limites et des difficultés de chacun. L’idéal est de privilégier une pratique régulière : cinq minutes tous les matins ont plus d’effets que deux heures par semaine. Mais surtout, il convient de respecter son corps en agissant en douceur. C’est le travail méconnu et incomparable du

souffle qui est efficient, agissant sur le corps, le psychique et le mental. Ainsi, le yoga met le bien être à la portée de tous. Olivier DELAHAYE

➜ En savoir plus Le livre : « Yoga et 3e âge » de Jacques Choque. (Ed. Albin Michel) Le site : http://monyogaXunblogXfr/ pour pratiquer chez soi et http://wwwXff-hatha-yogaXcom/ et http://soignezvousXcom/ qui permettent de trouver un professeur près de son domicile.


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SANTE & BIEN-ETRE CANCER COLORECTAL

“Dépisté à temps, il n’est pas méchant” PROFESSEUR THIERRY PONCHON

“Nous pouvons faire baisser la mortalité” ➜ Le Professeur Thierry Ponchon, responsable du service d’hépato-gastro-entérologie à l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon et membre du comité de pilotage du cancer colorectal à l’Institut national du cancer, insiste sur l’importance du dépistage et de la prévention. Pourquoi est-ce si important de se faire dépister du cancer colorectal après 50 ans ? C’est un cancer très fréquent : on compte chaque année 37 000 cas et 16 000 décès, c’est-à-dire trois fois les accidents de la route. Or, il a été été démontré que le dépistage fait baisser la mortalité de ce cancer : aujourd’hui, nous savons dépister les lésions précancéreuses - les polypes -, par la recherche de sang dans les selles puis par la coloscopie. On peut même ensuite enlever les petites cellules cancéreuses sans chirurgie. Comment convaincre les hommes et les femmes de 50 à 74 ans de faire le dépistage ? Dans le seul département du Rhône, c’est par exemple 200 patients que nous pouvons sauver par an si 50 % de la population accepte le test. Le médecin généraliste a un rôle très important. C’est lui qui va distribuer aux patients le test, en excluant les personnes qui ont déjà un cancer colorectal ou ceux qui en ont eu un dans leur famille. Il oriente ces derniers directement vers une coloscopie. Quant à ceux qui ont plus de 74 ans, on estime que la probabilité d’avoir d’autres maladies rend le test de dépistage moins intéressant. Quelles sont les habitudes alimentaires à préconiser pour prévenir ce cancer ? Ce sont les mêmes que pour d’autres types demaladies : il faut manger des fruits, des légumes et des fibres et moins de protéines animales. La règle des cinq fruits et légumes quotidiens s’applique là aussi. On connaît l’importance des facteurs génétiques et des antécédents familiaux mais aussi celle des facteurs environnementaux dont ceux alimentaires. Propos recueillis par François ROUSSELLE

Le cancer colorectal, appelé aussi cancer de l’intestin, peut être dépisté très facilement. Diagnostiqué à ses débuts, il est guéri dans 9 cas sur 10. are avant 50 ans, le cancer colorectal devient plus fréquent à partir de cet âge. Il constitue la deuxième cause de mortalité par cancer en France. Le dépistage permet d’une part de détecter les personnes atteintes de la maladie avant qu’elle ne se manifeste et d’autre part d’identifier les personnes atteintes d’un cancer ou d’une lésion précancéreuse alors qu’elles n’en ressentent pas encore les syndrômes. Ce dépistage est essentiel, puisque détecté et traité tôt, le cancer colorectal est un cancer dont on guérit dans 90 % des cas. La campagne de prévention, qui vient de se dérouler dans toute la France, a eu pour but de sensibiliser les 16 millions de Français de 50 à 74 ans concernés.

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Un test très simple Le test, appelé test Hémoccult II, est indolore et s’effectue seul à son domicile. Délivré par votre médecin

Rien ne vaut le vélo dans l’eau ! La discipline, qui nous vient d’Italie, allie les bienfaits du cyclisme à ceux de l’aquagym, améliore la circulation veineuse, combat la rétention d’eau et élimine la cellulite. ’aquabike, appelé aussi aquacycling, peut se pratiquer soit en piscine de salle de sport, en cours collectif, soit dans une baignoire individuelle, dans des centres de remise en forme ou des instituts de beauté. “C’est comme le cycling, sauf que c’est dans l’eau, sur un vélo sans roue… ”, sourit Eric Beische, directeur produit au Waou Club Med gym de la Porte Maillot, à Paris. “En réglant les ailettes des pédales, on peut simuler une côte, un faux-plat ou une descente et alterner les efforts”, explique le dirigeant de la salle de sport. Les bienfaits sont nombreux ! Ce sont ceux de la

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pratique classique du vélo, ceux de la gym en piscine (aquagym), auxquels s’ajoute un efficace drainage lymphatique. Comme le cycling, l’aquabike sollicite le système cardiovasculaire et augmente la capacité pulmonaire. Mais la discipline est plus douce que le vélo pour les articulations et le dos car le corps est en partie porté par l’eau. Les volets des pédales créent des remous et des courants qui viennent masser les jambes : c’est l’effet drainant de l’aquabike. On améliore ainsi la circulation sanguine et le retour veineux, tout en luttant contre la cellulite et la peau d’orange.

généraliste, il consiste à rechercher la présence de sang dans les selles, en déposant une petite quantité de selles (de la taille d’un grain de riz) sur des plaquettes en carton. Le test est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Dans le cas d’un résultat négatif (97 % à 98 % des cas), cela signifie qu’aucun saignement n’a été détecté. Il est toutefois conseillé de le renouveler tous les deux

ans. En cas de signes d’alerte (traces de sang dans les selles, troubles du transit, douleurs abdominales…), il convient de consulter son médecin sans attendre ce délai de deux ans. En cas de positivité (2 % à 3 % des cas), cela ne signifie pas forcément qu’il s’agit d’un cancer. Une coloscopie permettra d’identifier l’origine précise du saignement. François ROUSSELLE

EN BREF

L’aquabike : effet drainant ! BIEN-ÊTRE

Dépisté tôt, le cancer colorectal peut être guéri dans 9 cas sur 10, comme l’affirme la campagne de dépistage radiotélé, lancée par l’Institut national du cancer (InCA). DR

Pollens, l’année de tous les records

“Tout est bon dans cette discipline, affirme le docteur Philippe Blanchemaison, phlébologue, chargé d’enseignement à la faculté de médecine Paris VI. Elle fait travailler les muscles agonistes et antagonistes. Tout le monde peut pratiquer l’aquabike, à tous les âges, même si on de l’arthrose, des œdèmes ou du surpoids. ” F.R.

➜ Liste des centres où pratiquer : http://dynamikaXfr

Alors que le mois de mars vient de battre des records de pollinisation de cyprès sur le pourtour méditerranéen et dans la vallée du Rhône, entraînant de nombreuses conjonctivites, rhinites et gênes respiratoires, le Réseau national de surveillance asérobiologique (RNSA) nous annonce déjà un mois d’avril à haut risque. Nous arrivons maintenant dans une période à haut risque avec l’arrivée des pollens d’aulnes, de peupliers, de frênes et de bouleaux. Les personnes qui présentent des risques allergiques peuvent aller surveiller leurs bulletins d’alerte sur le site wwwXpollensXfr

Notre cerveau voit la vie en couleur Il est désormais prouvé scientifiquement que les couleurs influent sur notre humeur. Une étude, réalisée à l’université de Colombie britannique au Canada, a analysé la réaction de 666 étudiants à différentes couleurs. Le rouge permet de mieux réussir des tâches qui demandent mémoire et attention. Quant au bleu, il favorise l’imagination et la créativité.

Radiologues en colère Une baisse de tarification des actes répétés de radiologie a été décidée par la commission de la nomenclature et entérinée le 11 mars par une publication au JO. Désormais, lors d’examens radiologiques ou échographiques, les radiologues ne pourront plus facturer les actes répétés lors d’une même consultation à 100 % comme avant. Ils devront effectuer une décote de 50 % sur le deuxième acte. La Fédération nationale des médecins radiologues ne compte pas en rester là et va faire appel de cette décision.


Le Dossier

Secousse cathodique

Il y a un an, Nicolas Sarkozy annonçait qu'il souhait voir disparaître la publicité sur les antennes publiques de télévision. Lundi 5 janvier dernier marquait le premier jour sans réclames en prime time. L'émotion suscitée par ce changement indique bien que l'objet culte de la génération d'après-guerre n'a pas fini de faire parler de lui. .. Malgré Internet! oilà , c'est fa it! Dé so rmais, il n 'y a p lu s de publ icité sur la té lé visio n pub lique entre 20 heures e t 6 h eure s le lendemain. C hamboulées, le s b on n e s vieilles h abitud e s de soirée. Ceux q ui p ré fé ra ie nt dîner calmement d a n s l'attente des p r e mi e r s p r o g r a m m e s à 20 h 55 devront désormais se dépêcher. . . o u op ter p our u n p lat e au-t él é . En effet, e n raison d e l'absence de publicité (en p a rt iculie r la succession im p re ssio n n a nt e de réclames après le J'T de 20 h e ure s), le p re m ie r programme est diffu sé à 20 h 35 e t no n p lu s à 20 h 50 . Ce changement h ora ire ne concerne p a s u n iq uement les chaînes p ubli q ues (France 2, Fra nce 3, Fra nce 4 , Fra n ce 5 o u Fra n ce 0) mais également M6 e t Arte q ui, désormais, déb ute nt le ur soirée à 20 h 45 . Seuls T F1 e t Canal+ conservent l' horaire de 20 h 55 .

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C'est d 'a illeurs la grande que st ion en ce déb u t d'an n é e . Les tél é sp e ctateu r s vont-ils modifier leurs h abitude s quot id ie nn e s en raison des nouveaux h o ra ire s ? "On s'est h abitué au passage à l 'euro. ]e p ense q u'on s 'adaptera au fait que le p rim e tiinc commencera q uinze min utes plus tôt, iro n ise La urent Ruqu i e r , présen ta te ur de l' érn issio n « On n'est pas co uché » le samedi soir sur Fra nce 2 . Ce n 'est tout de m ê m e p as un trem blem ent de terre ! " . To u t de même, le changement co nstitue u ne é tape im p o rta nt e dans l'h isto ire de la tél é vision française . "La suppre ssion de la publicité in vite Fran ce Télévisions à se que stionner sur son rôle , es time .lean-Marie C haron, sociolo g ue des médias. Cela va aussi modifier assez s ubstantiellem ent so n fonctio n nement. " De la création de l'ORT F (O ffice de radiodiffusion e t té lé visio n française), véritab le monopole é tatique en 1964 à son démantèlement en sept sociétés indépendantes (dont tro is chaînes (Té lévision Fra nça ise l , An te n n e 2 et Fr a nce- Ré g io n s 3), la Société française de p rod uc tion (SFP), T él édiffusio n de F rance (TDF), Radio Fra nce e t l'Institu t national de l'audiovisuel (INA» en 1974 . De l'arrivée des chaînes privées, dans le s années 80, a u la n ce m e nt de la té lé visio n n umériq ue te rr e stre (TNT) en 2005 , l'offre a u diovisuelle a considérab lemen t a ugmenté ces 40 dernières années. Dans ce contexte, l'avenir de Fran ce Télévisions in q uiète . La suppression d e la public ité va priver le groupe de recettes évaluées à 450 millions d 'euros dès cette année. E t d a va nt a g e encore lorsque l'interdiction de la public ité sera é tendue à l'e nsemb le d e la journée, en 20 11 ! "Nous avons une faible re d e va n c e p ar r a pport à d 'autre s pays européens, (116 Y, con tre 19 6 Y en

Grande-Bretagne et 200 Y e n A llemagne), insis te J e u n Marie C haron. Il est regrettable qu 'il n y ait p as d e re sso urces p érenne s p our le financemen t de la tél é publique . En Gran de-Bretagne, p ar exemp le, le s chaînes p rivées lou ent le ur fai sce au h ertzien ce q ui es t cohérent puisque le p ri vé exp loite une re ssource co llccti ve , "

l 'audimat, arbitre impartial La nomination d u p at ro n de Fran c e Télévisions par le p ré sid e nt de la Ré p ubliq ue ne sédui t g uère non p lus . "Sans la mesure de l'a udi m ut, on co urt p eutê tre le dan ger d e se re trou ver a vec d e s anima te urs q ui son t, en fai t, d e s am i s d 'am is, avance Laure nt Ruq uier. L'au dima t j oue e n q uelque sorte le rôle d 'arbitre impartial. On é tai t protégé par n os ré sultat s. " Res te à voir comment le conten u des programmes évoluera. Q uelles sont le s a tte nt e s d u p u b lic? Comment ut ilise r l'Internet? "Nous as sis tons à un e explosion de s chaînes th ém atique s spécia lises (sports, enfants , e tc .), observe .le a n- M a rie C haron.

Sa ns d oute, la m iss ion du service public serait d 'ottrir une tél é vision généralis te structurée. " Un lie n , en q uelq ue sorte, e n tre le s tél é sp e ct a teurs en France . " Il faut aussi q ue France Télévisions j ou e un rôle uvun t-gurdis te, contin ue-t-i l. A l'époque, l'ORTF di sp osait d 'un service de recherche de genres d e programmes. " Pour l'instant, la grille des programmes de Fra n ce Télévisions n 'a p a s subi de modifications im portan tes. « O n n 'est pas co uché » est to ujours diffusé le samedi soir. "No tre émission s 'inscrit p l ein em e nt dan s le cahier de s charges du service p ublic, déclare Laure nt Ru q uier. Nous m él an g e on s cu lt ure e t di vert issemen t p our un p u blic larg e . Nous sommes positionné s en tre Télé 7 J ou rs e t Télérama. Sans d oute , es tcela le rôle d e la télé vision publique ? " Suppression d e la public ité ob lige, l' é mi ssion commencera pl us tôt . " Je vais p eut-être d e voir changer le nom d e mon émission. .. " , ironise l'animate ur. Yannick DEMDUSTIER


Le Dossier

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Souve nez-vous.. .------. " E t voici la coule ur. Au jour fix é et à l'heure di te ." Le I'" oc to bre 1967, la coule ur arrive otliciellement sur le s écrans de télé vision fran çais, en d irec t, à 14h 15. Le p remie r reportage d iffu s é pour ce tte ina ug ura tion es t réalisé pa r Alexandre Tarta e t commenté par Pierre Tchernia : il mon tre un largage de pa rachutiste s. "Vous trou ve re z bientôt tout à fait na turel de voir la vie avec ses coule urs envahir vos écrans", avance le ministre de l'Information de l'époque, Georges Gorse, lors de son alloc ution . Du 17 ma i a u 12 j uille t 1968, l'O RTF es t en grève pe nd a nt sept semaines. Parm i les m ultiple s re ve nd icat ions fig uren t l'a brogation de la loi d u 27 juin 1964 créant l'ORTF, la préparation d' un nouveau sta tu t lui don nant une la rge a utono mie e t la création d 'un Comi té des sages don t les me mbres doive nt veiller à l'o bjec tivité d e l'informat ion, Du 6 a u II j ui n 1968, d ans une ronde silencieuse au tou r de la Ma ison de la Rad io ainsi qu 'e n Province , d iffé re ntes ca tégories p rofe ssionne lle s viennent man ife ste r le ur solidarité avec les pe rsonnel s d e l'O RTF. Suite à la grève, environ u ne cen taine de jo u rnalistes son t mut és ou lice nciés. Le 4 no vembre 1984, Canal-- vien t de naî tre . Avan t sa p remière é mission , la cha îne cryptée a déjà vendu 200 000 abonnements . " Vous regar dez trop la télévision, bonsoir ! " . C'est ce slogan pa rad oxa l qu e la ma rionn ett e de PPDA assène chaq ue soir dans « Les G uig no ls de l'Info » . Le

ta nd em Antoine de CauneslP hi lippe Gildas ré gale les télésp e ctateurs d ans l'é mission « Nulle Part Ailleurs », en access prime tim e e t incarne l'es prit Canal. Le 14 mai 1986, lor squ e François Léot ard , ministre de la C ultu re e t de la Communication , a nnonce la p rivat isation d e TF 1, (" lI faut éloigner l'Etat de l'intotnuui on", cla me -il), c'es t alors la chaîne la plu s anc ien ne de la télévision française. Sous le slogan, « La télé es t à nou s », le s d éfense urs du se rvice public se mo bilisen t afin de con trer ce p rojet de loi. La Cinq, chaîne de télé vision p rivée , créée le 20 fév rie r 1986 par le mag nat ita lien de la commu nicat ion , Silvio Berlusconi , pu is re prise par le gro upe Hache tte , disparaît ; le s sa lariés, d ont le pr é sentat eur ve dette Je an-Claude Bou rret , p rocèd e nt au comp te à re bo urs e n d ire ct. Le suje t d u de rn ie r dé bat diffusé ce jo ur là es t « L'a venir de l'a udio visue l en Fra nce », Les invi tés, Jul ie n Dray e t Nicola s Sa rko zy, considèrent com me op tion envisageab le ... la supp re ssion de la publicité sur le se rvice p ublic . Le 16 a vril 1987, Fran çois Bou ygu e s obtien t 50 % du ca pita l de TF 1 con tre la som me d e 3 milliard s de francs. Il l'a va it e mpo rté su r Je an-Lu c Lagardère , a u term e d 'un e mé morab le audi tion, réalisée le 3 avri l 1987, d e vant les me m bres de la Co mmission nat ionale de la comm unication et des libert és (CNCL), l'ancêtre du CSA.

Philippe Bouvard: "Aujourd'hui, si je recherche de l'humeur, je lis la presse écrite" ce que d isait Pompid ou , que la tél é visio n es t à l'i mage de la F rance . O r, pend ant te lleme nt d 'a nné e s, o n n 'a rien osé d ire , on ne critiquai t j am ai s .. . C'é ta it d o n c ça l 'im a g e de l a F ra nce ! ? En même te mps, j 'ai te lle m e nt béné ficié d e liberté pour m e s a udaces que tinalem ent j 'e n suis venu à m e d e mander si j 'é tais ré e lleme nt si a udacieux que ce la en fin de comp te .

INTERVIEW

Dans les années 70, Philippe Bouvard (journaliste, humoriste et présentateur) anime un talk-show tous lessamedis soirs dans le restaurant Maxim's à Paris: « Samedi soiree puis « Dixde der », A partir de 1982, il anime « Le petitthéâtre de Bouvard » sur Antenne 2. En 1987 il participe à LaCinq lors de l'entrée du groupe Hersant dans son capital. Puis, en 1992, il participe à « La Première émission» sur TF1 avant d'y adapter « Les grosses têtes» jusqu'en 1997.

D Que pensez-vous delasuppression delapublicité surleschaînes publiques? e suis trè s admiratif du tale nt de publicit a ire ; les spots so nt des c réations don t la ré son ance es t d e co urte p o rt é e e t don t le s c hefs d 'œuv re ne d urent jamais tr è s longt emps. En somme, les co u p u res publ icita ire s ne m e gênen t p a s. Ce qui m 'insu p po rte le plus c'est le tru ca g e te ch nique pour a ugmente r le son! To u te fo is, il est vra i que , p arfo is, elles é taient un p eu malvenues. J e p ense not a m m e nt à la di ffusio n d 'un spot p our u n certain camem bert a p rès l'intervention d u pré sid e nt Franço is M itterra nd . Ce qui import e le plus, c'est le fai t que le s information s so ient é pargnées.

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D Considérez-vous que lasuppression delapublicité soitunévénement important dans l'Histoire delatélévision française?

D Quelle estoudevrait être lamission duservice public?

H on nêt e m ent, no n! La publicité n'a p a s total ement d isp a ru d e nos écrans ; il suffit sim p le m e nt de se rend re su r le s chaînes p rivé e s pour voi r les spots . J e d ois avouer que je ne su is plus u n tél é sp e ct at eur effréné .

D Quels ontété pour vous lesévénements marquants delatélévision française? Inconte st ableme nt , le passage du noir et bl anc à la co uleur a co ns titué u n fai t m aj eur. Lo rs d e s mo is qui on t suivi, je regard a is plutôt les navets en co u leur que les chefs-d 'œuvre e n no ir e t b la nc . La main -m ise d u

"La main-mise du pouvoir surla télévision nem'ajamais enthousiasmé ... " p ou voi r sur la tél é vision ne m 'a jamais en tho usias mé . Personne ne re grette l'époq ue o ù Alain Pe yre fitt e é ta it m inistre

de l'I nfo rm at ion .. . La p riva tisa tio n d e TF 1 a é té perçu e , à mo n avis, comme u ne décision co urageuse. J e me so uv iens d e

J e ne fa is p a s d e d isti nct ion entre la tél é vision publique e t privé e . Il existe chez les d eux le s m ême s défa u ts ré d h ibito ire s du jo urnalisme français su rto u t lor squ'on le compare a u jou rn a lism e anglo-saxon : la révérence fa ce a u pou voir, le co mmen taire inex istan t, l'abse nce de défense des consom mate u rs . Lo rsqu'on se so uvien t d e s J T d e Georges d e Caunes, on se re nd compte que c'est devenu comp lè tem ent asep tisé. Aujo ur d 'h ui , si je rec herche d e l'hum eur, j e lis la p re sse écrite . Y. D.


Voyages &Loisirs

Formalités Carte nationale d'identité ou passeport en cours de validité. Les Finlandais font partie de l'UE depuis 1995 et ont adopté l'euro. Tous parlent anglais et certains guides français. Pour conduire les motoneiges, il faut avoir plus de 18 ans et le permis de conduire.

Séjours Allibert propose des séjours de ski nordique de 7 jours à partirde 1595 Y. lntos : http://www:illiberttrekking:tom Route de Grenoble 38530 Chapareillan Tél. 04 7645 22 26. Nortours popose des séjours de 3 jours avec une activité parjour à partirde 690 Y http : //www~ortoursXr.Scan­

ditours propose un séjour de 4 jours, activités libres à partir de 715 Y http://www:&canditou rsXr.

Climat Le climat est, certes, froid mais sec, donc agréable. Emportez des vêtements de sports d'hiver classiques et des sous-vêtements chauds. Des combinaisons spéciales « grand froid » sont géné ralement fournies lors des activités.

Le same Le same (ou lapon, terme dépréciatif d'origine scandinave), dénommé srneqiella ou sprnela ou encore spmi, est une langue qui fait partie de la famille des langues finnoougriennes. Il est parlé par environ 35 000 Saami en Laponie.

Contact Pour tous renseignements complémentaires : wwwXiisitfinland:tom/fr OT de Finlande BP 283 32, rue Tronchet, 75425 Paris. Tél. 01 58 56 5300.

Laponie finlandaise une vraie destination hiver La Laponie finlandai se est une des 6 provinces de Finlande. C'est la plus sept ent rionale. Là-bas, l'hiver est magique. Randonnée en tr aîneau à rennes ou à chiens, balade à motoneige, ski de fond : les activit és sont nombreuses et accessibles à tous. Le soir, la chaleur des saunas offre une détente totale pour le corps et l'esprit.

le nt ainsi , ce sont les "étrangers" q ui le s ont appelés Lapons) est u n coin d 'E urope b ie n étrange. Là -hau t, a u delà d u cercle polaire arctiq ue, les forêts de pins e t de b oule aux abritent a u tant de rennes que d 'hum a in s. To u t d u moins d 'après le s g u ides. Ce q ue le s livre s ne d ise nt pas, c'est q ue les rennes sont presque a ussi b a va rd s q ue le s h o m m e s .. . C'est-à-dire trè s silencieux!

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Les peuples Sâme

e s pein tres p a rle raie nt de "minimalisme", car ce monde-là se résume à q uelq ues co uleurs (le tacheté des b oule aux , le b la n c de la neige, le pelage des chiens) et q uelq ues sons (le crissement des patins, le h al ètement des b ête s, le croassement d' un co rbeau) . La Laponie tin land a ise , le pays des S âme (e ux s'appel-

So us u ne kota, la te nt e lapone, Matti , u n e Sâme d ' une q uarantaine d 'années, vo us expliq uera avec des mots trè s simples, en anglais, q u'on ne compte p lus q ue 7 500 la p o n s a ujourd'h ui e n F inl a n d e . Ils sont partagés en tro is peuples S âme, q ui ont chac un leur propre langue : la la n gue d'Inari, la langue d u

nord des montagnes e t celle d u pays de Kolte. Ensui te , Matti chantera, u n chant monotone et épique , q u 'elle ry thmera de rares frapp e s sur u n ta mbour de peau . A ujourd 'h ui , les derniers S âme vivent touj ours d'élevage e t laissent leur troupeaux de rennes paître en semi-liberté a u mi lie u des b o is. Ne demandez pas à Matti combien e lle a de rennes . . . elle vo us demandera combien vo us avez en b anque ! Cela ne se fa it pas. C'est ça a ussi, ê tre silencieux. En revanche, si vo us circulez sur le s ro utes enneigées de Laponie, attention! Les F inla n d a is on t commencé à équiper certains rennes de catadiop tres, collées sur le ur arrière-train , mais, h él a s, pas suffisamment . . . Q uant à la capitale de la La ponie fin landaise , Rova-

Un pays magique T

out là-haut, la première chose à faire est de garer sa voit ure e t d 'emprunter des moyens de déplacement plus conformes à la région : ra q ue ttes, ski, mo to des neiges e t, b ie n sûr, traîneaux! A rennes , comme depuis tou jo urs , o u à chiens, u n sport/loisir importé d u Canada e t parfai tement adapté a u x co llines do uces du pays same (Lire Infos -i-). Il commence à neiger vers le 10 oc tobre e t la fonte n'est définitive q ue vers le 15 mai. Et si le pl us h a ut sommet, près de Saariselka n 'attein t q ue les 7 18 mètres, les pistes de fond mais a ussi de ski alpin , fon t des d izaines de kilomètres

et sont parfois éclairées, lo rs des longues nui ts polaires. Ici, le s a uro res boréales , phénomènes lumineux propre a u grand nord, peuvent ê tre magnifiq ues. Il suffi t d ' une n ui t noire e t d ' un ciel dégagé pour q ue le ciel explose. Facile : l'hiver, il n 'y a q ue 4 ou 5 heures de jo ur, entre 10 e t 15 heures, généralement. 1

L'aurore boréale (appelée aurore australe dans l'hémisphère Sud) est un phénomène lumineux caractérisé par des sortes de voiles extrêmement colorés dans le ciel nocturne, le vert étant prédominant.

niemi, installée a u confluent des rivières O unasjoki e t Ke mijoki, c'est la porte d'entrée vers cette région encore trè s sauvage e t le point de départ de la pl upart des circui ts touristiques. Entre deu x sorties en moto neige, il fa u t aller à l' A rktik um, le m usée régional de Laponie et cen tre de recherches arctiques. Depuis 19 92, il présente les sp écificité s de la nature arctiq ue ainsi q ue l'héritage c u lt urel des Lapons, tout en informan t sur les co nséq uences de l'exploit atio n in tensive des resso urces naturelles. A utres visites c ul turelles conseillées : le m usée fo re st ie r de Laponie, q ui raconte l'hist o ire des indus tries de la fo rê t, o u encore le m usée e thnograp hi q ue. François ROUSSELLE


Les bons plans du mois

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Dépaysement en Islande 20 % début 2009), l'Islande ré p u tée chère devient a u jourd'h ui pl us a ttractive. Il fa ut compter près de 4 0 0 Y/p e r so n n e po ur u n week-end, d u vendredi a u lu n d i (Vo l aller-reto ur, ta xe s d 'aéroport, hôtel 3 * e t p etitsdéjeuners). Des séjours de 4 jours vont être p roposé s en p ro m ot io n à p artir de 300 Y avec exc ursio n , chasse a ux a urores b oréales. (Ajoutez le prix d u vol Paris-Re ykj a vik ). 1

D Infos+: http://wwwXcetourist1s http://www>>isiticeland:tom http://wwwlouristofficeXlrg/iceland/islandeIltm

L'Islande est réputée pour ses geysers qui jaillissent par intermittence en projetant de l'eau à haute température et de la vapeur. 'Isla n d e a é té trè s to uchée p a r la crise financière. Cette île , située à 200 km d u Cercle p ola ire , compte sur le to urisme, d e venu u n secteur essentiel ces dernières années, pour se redresser. Ce pays de 320000 h abi ta nts a acc ueilli près de 460 000 visi teurs e n 2007. Po ur faire face à la crise, l'in-

L

d ustrie d u to urisme isl andaise ve u t améliorer, dans les prochains mois, son offre e t la q uali té de ses services. Le taux d e change es t surto ut devenu trè s favorab le en raison de la ch u te de p rès de 50 % de la vale ur de la co u ronne islandaise par ra pport à l'euro. M ê m e si l' o n tie nt compte d 'u ne intlation é le vée (e lle devrait dépasser

Les dunes de Mauritanie Le voyagiste Acabao propose en février, 230 Y de réduction sur son séjour de 8 jours à Chinguetti, en Mauritanie, « Villes anciennes et dunes infinies », Le plus: l'hébergement dans une très belle maison d'hôtes de Mahmoud et Jernila, l'Eden. Visite de la ville sainte aux légendaires bibliothèques, d'Ouadane la cité caravanière aux portes du grand erg, excursions en 4x4, dîn er et nuit sous une tente mau re. Prix à partir de 1070 Y (vol Paris-Atar AR, taxes aérienne, séjour et excursions). D lntos}: Acabao : 01 44 88 5833 http://www::écabao:tom/

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Voyages & Loisirs

CARNET DE VOYAGE

L’Équateur, pays aux mille visages EMBARQUEMENT IMMÉDIAT De hauts plateaux andins, des marchés amérindiens colorés, un riche passé colonial, une forêt tropicale vierge et l’une des plus belles réserves naturelles du monde… Laissez-vous tenter par l’Equateur. ’arrivée à Quito est véri- Une nuit dans la forêt

L Formalités Passeport en cours de validité. Pas besoin de visa si on voyage moins de 90 jours. La monnaie équatorienne est le dollar américain. Vaccins : il est indispensable, avant le départ, de se rendre dans un centre de maladies tropicales.

Y aller De nombreux tours opérateurs proposent des circuits en Équateur : Nomade aventure, Look voyages, Nouvelles frontières. On peut aussi y aller par ses propres moyens. L’Equateur est un pays facile à visiter et très sûr. Néanmoins, certaines zones ne sont pas accessibles aux voyageurs individuels. C’est le cas des Iles Galapagos ou de la forêt amazonienne. Mais il est facile d’organiser une excursion depuis Quito.

Climat Les températures peuvent varier de 15o en l’espace de quelques kilomètres. Il faut donc prévoir, dans sa valise, pulls, tee-shirts et vêtements de pluie.

tablement à couper le souffle. Il suffit de sortir de l’avion, de faire trois pas sur le tarmac pour s’en rendre compte : le moindre effort étouffe. La ville est perchée à 2 850 mètres d’altitude : l’oxygène se fait rare et il faut quelques heures pour s’accoutumer. Quito est faite pour ça : ses ruelles étroites, ses façades colorées et ses églises flamboyantes invitent à un farniente nécessaire avant l’ascension de la Cordillère des Andes.

De fabuleux sommets Le plus petit des pays andins, qui doit son nom à l’équateur qui le traverse, compte de fabuleux sommets. Le Chimboraz, 6 310 mètres, est le plus haut volcan du monde. On vient de loin pour arpenter ses flans d’autant qu’il n’offre pas de difficultés majeures à part le fameux mal des montages qui oblige de voyageur à ne pas faire plus d’un pas toutes les 2 ou 3 secondes ! D’ici, on domine un paysage aride, presque lunaire, seulement parsemé de quelques troupeaux de lamas. On peut aussi parcourir une petite partie de la Cordillère grâce au train d’Alausi. Il n’est pas de première jeunesse et sa vitesse n’excède jamais 30 km/h, mais quelles sensations lorsqu’il glisse le long des précipices ou grimpe à plus de 3 200 mètres d’altitude…

Il faut ensuite quitter les nuages pour plonger vers l’immense forêt amazonienne qui occupe tout l’est du pays. Ici, il pleut beaucoup et il fait chaud, très chaud. A Puerto Misahualli, vous rencontrerez peut-être Umberto qui, moyennant quelques dollars, vous emmènera en pirogue dîner et passer la nuit chez lui, dans sa cabane sur pilotis, au cœur de la forêt. Une nuit inoubliable bercée par les bruits inquiétants des animaux. Pour finir le voyage, il faut retraverser la Cordillère pour découvrir la côte pacifique. Le vol jusqu’aux îles Galapagos étant trop onéreux pour beaucoup de voyageurs, Puerto Lopez et ses îles de la Plata sont une bonne alternative. On les appelle d’ailleurs « Les Galapagos du pauvre ». On peut y découvrir des fous à pattes bleues, des fous masqués, des fous à pattes rouge… Et sur le trajet en bateau, entre juillet eu octobre, on rencontre aussi des baleines venues se reproduire.

De magnifiques costumes indiens Enfin, on ne peut reprendre l’avion sans aller rendre visite aux indiens d’Otovalo dans le nord du pays. Leur méthode de tissage est réputée dans le monde entier. On y vient donc pour faire son

Le shaman Alberto Grefa est membre de la tribu Cofan, dans la réserve de Cuyabeno. Ce guérisseur est l’un des derniers à pratiquer les techniques transmises par ses ancêtres. marché mais aussi pour admirer les magnifiques costumes des femmes : haut blanc et jupe bleu marine. Ce sont surtout les nom-

breux colliers de perles de verre qui leur donne toute leur beauté. De quoi repartir avec quelques beaux caChristelle BERTRAND deaux.

Se déplacer On peut facilement louer une voiture, mais les voyages en bus sont plus sportifs et plus pittoresques.

Se loger A travers tout le pays, on trouve de petits hôtels, souvent très bien tenus, à prix moyens, autour de 20$, pour une chambre double. Dans la forêt amazonienne on peut passer la nuit dans un lodge, ensemble de belles cabanes en bois construites en hauteur, mais elles sont souvent prévues pour les voyageurs ayant réservé une excursion.

Le volcan Chimborazo est situé à environ 180 km au sud de Quito. Sa base fait 20 km de diamètre.

La réserve faunistique Cuyabeno, d’une superficie de 254 000 ha, est une forêt tropicale humide déclarée réserve faunistique depuis 1979.


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Voyages & Loisirs

BONS PLANS

➜ Goélette en mer Egée Rarement visité, le Dodécanèse est un archipel grec du sud-est de la mer Égée, à l’est des Cyclades. Presque chaque île a ses vestiges classiques, ses châteaux des croisades, ses villes anciennes et ses villages grecs traditionnels. Découverte très originale de cet archipel, à bord d’une belle goélette turque, au départ de Bodrum, avec 8 ou 10 cabines selon les bateaux et un équipage aux petits soins. 7 jours en pension complète, départ de Bodrum : 650 Y. Renseignements et réservations : wwwXorientsXcom Tél. 01 40 51 10 40

Une semaine d’évasion et de dépaysement garantis.

➜ Escapade à Ghardaïa Véritable parenthèse de calme hors du temps grâce à ce séjour libre au cœur du M’Zab, dans l’une des plus belles villes du sahara algérien. Doux arrondis de l’architecture traditionnelle de la maison d’accueil, ombre hospitalière et bruissante des palmiers, contacts chaleureux avec la population. Un guide local vous fournira les indications nécessaires à votre déambulation. 8 jours, vols au départ de Paris et Marseille, hébergement (petit-déjeuner inclus) à partir de 495 Y. Renseignements et réservations : wwwXpoint-afriqueXcom Tél. 0 820 830 255

➜ Pagodes birmanes Birmanie exotique et fascinante (Photo Bruno Perousse). Depuis Mandalay, capitale du dernier royaume, vous descendrez en bateau l’Irrawady, pour rejoindre Bagan et ses milliers de temples. La région du lac Inlé vous offrira ses jardins flottants uniques au monde. Circuit de 16 j/13 n, vols AR au départ de Paris le 17 avril, transferts, vols intérieurs, hébergement en hôtels 3*, pension complète, excursions, 2 spectacles, guide francophone, à partir de 1 899 Y. Renseignements et réservations : wwwXnouvelles-frontieresXfr Tél. 01 49 20 65 87

Sénégal : voyage hors du temps ÉVASION Situé dans le sud du Sénégal, non loin de la Gambie, le delta du Siné Saloum, classé Réserve mondiale de la biosphère par l’Unesco, s’ouvre sur l’océan en un dédale d’îles et de bras de mer. andonnées dans la brousse, haltes chaleureuses dans les villages, baignades dans les bolongs, parties de pêche et observations des oiseaux… Journal de bord d’un voyage hors du temps

R

On frôle le bois sacré, en prenant bien garde de ne pas y entrer. Un gamin se hisse en haut d’un cocotier. Traversée des jardins de manguiers puis bivouac de Guior sous les palmiers.

décrétée “aire marine protégée”. Ils nous expliquent que leurs efforts (ils se relaient pour surveiller l’île en plus de leur travail de pêcheur) commencent à porter leurs fruits : les poissons, qui ne sont plus pêchés, se reproduisent dans ce sanctuaire. Toute la nuit, perché sur le mirador, un des gardes écoutera l’intégrale de Bob Marley. Nous aussi…

Troisième jour Premier jour Arrivée à Dakar, aéroport Léopold Senghor. Le Sénégal vous saute à la figure : chaud, bruyant, mobile. La récupération des bagages se fait en moins de 20 mn ! Nuit dans la baie de N’Gor.

Deuxième jour On entasse les sacs dans un minibus et direction le sud, 150 km, 3 heures de route. Nationale 1 : on dépasse Sali-Portudal, la station balnéaire. On s’en éloigne vite : notre escapade dans le delta n’aura rien à voir avec ces plages ou ces clubs de vacances. Arrivée à Ndangane, village écrasé de chaleur, au nord-est du delta du Saloum. Là, le fleuve qui prend sa source dans l’est du pays se marie avec la mer et a créé un paradis pour oiseaux : pélicans, ibis, hérons, spatules… Pour l’heure, à table. Du tiéboudienne, servi à l’ombre d’une cabane au toit de palme. Et, enfin, l’embarquement. La pirogue est belle, colorée, longue d’une dizaine de mètres. Première balade sur l’île de Djifer, visite du village de Niodor.

Randonnée surréaliste sur des amas coquillers laissés par des centaines de générations d’amateurs d’huîtres et de palourdes. Les énormes baobabs y semblent à leur aise. En creusant, on découvre les restes d’un crâne. Archéologie des coquillages… Plus loin, les crabes violonistes détalent à notre vue : ils sont des milliers à plonger vers leurs trous, leur grosse et unique pince en avant. Baignade et pêche vers la pointe Jackson. Puis cap vers le campement du soir et deuxième bivouac. Cette nuit, on entendra les chacals hurler dans la mangrove. Allongé, on regardera une dernière fois les pléiades, au zénith au-dessus de nos têtes dans cette partie de l’Afrique.

Quatrième jour Transfert en pirogue pour Toubacouta et son marché. Navigation onirique dans la mangrove vers l’île de Sipo pour passer la nuit au très agréable gîte de la réserve marine du Bambung. Les gardes-pêche, des bénévoles des villages alentour, ont construit un grand mirador pour surveiller cette partie du delta,

Cinquième jour Petit-déjeuner et exploration des bras de mer bordés de palétuviers. L’après-midi, visite du village en paille de Sipo et de son petit marché artisanal. Installation du campement après une halte chez les ramasseurs d’huîtres du port de pêche de Missirah. Missirah et son arbre gigantesque, un fromager qu’on dit vieux de mille ans…

Sixième jour Départ au matin en pirogue. On longe en silence l’île aux Oiseaux où nichent aigles pêcheurs, sternes, flamants roses ou aningas. Douce idée de ce que fût le premier jour de l’humanité. On accoste sur l’île de Bétenti, entourée de hauts fonds. Découverte de ce village de pêcheurs mandingues.

Septième jour Cap au nord jusqu’à l’île de Moundé. Visite de la sécherie de poisson et traversée de la mangrove. Dernier bivouac sur l’île de Wandié.

Dernier jour Transfert en pirogue jusqu’à Ndangane puis retour à Dakar. Vol pour Paris. Le rêve du delta ne s’estompera que très lentement. François ROUSSELLE

CARNET DE BORD « Terres marines du Sénégal » Circuit accompagné organisé par Terres d’Aventure (groupe de 5 à 15 personnes) 8 jours, 6 jours de marche et de navigation. Du 3 au 10 avril 2009 : 1 205 Y + taxes et surcharges aériennes 120 Y soit 1 325 Y. Du 17 au 24 avril : 1 305 Y + taxes et surcharges aériennes 120 Y soit 1 425 Y. Non compris dans le prix : les assurances, frais d’inscription, pourboires, boissons et repas des J1 et J8. Départ assuré à partir de 5 personnes. Climat : de l’automne au printemps, chaud et sec, tempéré par la brise marine (18 à 35 oC). Hébergement : une nuit en hôtel de bonne catégorie (chambre double), 1 nuit en gîte au confort rudimentaire, autres nuits sous tente double igloo. Nourriture : repas à partir de produits frais, préparés par une cuisinière. Petits déjeuners occidentaux, pique-niques à midi. ➜ No indigo 0 825 700 825 ou wwwXterdavXcom



ledauphiQ! SPÉCIAL IMPÔTS

Le ministre Eric Woerth répond à nos questions en page 2

SUPPLÉMENT GRATUIT AU N° 19741 DU MERCREDI 30 AVRIL 2008

Oes chiffres et des feuilles La déclaration derevenus 2008 préremplie est arrivée dans presque tous lesfoyers. Elle devra être renvoyée avant le 30 mai. Les internautes peuvent la remplir depuis le2 surlesitedu gouvernement www)Qmpots){Jouv){r et disposent d'un délai supplémentaire, fixé au11 juinpour lescontribuables dela zone scolaire B et la Corse, au 17juinpour ceux delazone Aet au24 juinpour ceux delazone CetlesDOM. Seuls ceux quieffectueront une déclaration en ligne pour la première fois bénéficieront d'une réduction d'impôt de20euros, à condition depayer l'impôt enligne oupar prélèvement automatique. L'an dernier, tous lestélédéclarants avaient droit à cette ristourne.En 2007, 7,4millions de personnes ontopté pour la déclaration en ligne. Nouveauté cette année, certains contribuables pourront valider leur déclaration par téléphone, en composantle 0811 701 702. Ce nouveau service, expérimenté jusqu'alors dans 5 départements seulement, est destiné auxcontribuables dont ladéclaration préremplie ne nécessite ni correction ni comptément.Autre innovation, ladéclaration réserve cette année un espace pourreporter lesdispositif prévus par les lois TEPA: les heures supplémentaires exonérées d'impôt surlerevenu etlesintérêts d'emprunt immobiliers pourl'achat d'une résidence principale, réalisés à compter du 6 mai2007.

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INTERVIEW

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Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique

"Notre fiscalité ne doit pas être plus élevée que celle de nos voisins" Regroupement

lrnpôts/Tr ésor, baisse

des impôt s, fraud e fiscale... Le ministre répond à nos question s. Que vaapporter aux contribuables leregroupement ImpôtslTrésor? La ré union des services des im pô ts e t d u Trésor p ublic dans u n e direction uniq ue, la direction générale des finances publ iq ue s et q ui va concerner 130 000 agents , es t u ne ré tonne emblématiq ue de l'Etat. Elle a q uatre objectifs prioritaires : mieux répondre a ux a ttentes des usa g e rs en leur of frant u n g uichet tiscal u n ique , enrichir le s prestations apportées a ux collectivi tés locales , offrir u n nouvel espace professionnel a ux agents, améliorer la performance et l'efficacité des services de l'E tat. Les Français expriment des a ttentes trè s concrètes vis-à-vis de nos services. Plus de 80 % des usagers estiment, en effet, q ue l'organ isation act uelle avec, d 'un côté le s centres des impôts (chargés du calcul de l'impôt) e t, de l'au tre, les tré soreries (chargées de le recou vrer) es t trop complexe. A vec la fusion Imp ôts/Tr éso r, l'Administration offrira u n g ui chet fiscal u n ique a uprès d u q uel c haq ue contrib uable pourra, dans u n même lieu e t avec u n même interlocute ur , traiter de toutes ses q uestions, q u 'il s'agisse d u calcul ou d u paiement de l'impôt.

Peut-on s'attendre

à une nouvelle baisse des impôts l'année prochaine ? Le pré sid e nt de la République a , d 'ores e t déjà, annoncé q ue l'imposi tion forfai taire an n uelle serait supprimée à partir de 2009. C'est un effort considérable q ui va donner u ne bouffé e d 'oxygène à nos PME. Pour le reste , il fa udra a ttendre ce t été e t le te rm e du processus de p a ssa g e en rev ue de nos prélèvemen ts o b ligatoires pour déterminer de l'ampleur et d u rythme des baisses d 'impô ts compatib les avec un re tour à l'équili bre en 2012.

2010 sera-t-elle l'année duprélèvement à lasource? Nous sommes engagés dans u n e réforme complète des adminis trations financiè res de no tre pays, avec la fusion de la direction générale des impôts

et d u Trésor pub lic. Et p uis , la re tenue à la sou rce elle-même n'est p a s u n sujet simple! Cela crée des coûts de gestion pour les employeurs. Les salariés ont u n peu peur que le ur employeur en sache b e aucoup pl us q u'aujourd'h ui sur leur situ at io n p e rson ne lle . Cela ne dispenserait pas l'Administration fiscale d 'adresser u n e déclaration de revenus dans tous le s foyers pour régulariser l'impôt dû . Vo us voyez, il y a encore, contrairement à ce qu 'on a pu écrire, de nombreux sujets te chn ique s à régler si l'on ve u t mett re en œ uvre cette r éforme . J e so u ligne par ailleurs q ue pl us de 70 % des contri b uables paient déjà le ur impôt p a r prélè ve me nt , mensualisation, prélè ve me nt à l'échéance o u p a ie ment par in ternet.

Ace sujet,est-ce que les mesures destinées à faire rentrer les "expatriés fiscaux" ont porté leurs fruits?En faut-il d'autres? L'attractivi té d u territo ire , no ta m me nt en matière fiscale , es t a u centre de nos p ré occup ations. Dans u n e économie ouverte, il n'est, en effet, pl us envisageable d 'avoir u ne fiscalité beaucoup p lu s élevée que chez nos p rin cipaux voisins. Nous risquons sinon de voir s'accentuer la fui te des patrimoines e t des talents . C'est la raison pour laquelle le taux marginal supérieur de l'impôt sur le reven u a é té ra mené à un niveau comparable à ce lui pratiq ué dans les a u tres pays dévelop pés, q ue le " bou clier" fiscal a é té créé puis renforcé l'été dernie r et q ue des mesures ont é té prises po ur al lé g e r l'ISF en cas d 'investissement dans des PME. Tout porte à penser q ue ces mesures, qui visent à évi ter que l'impôt ai t u n caractère contiscatoire, on t enrayé les mouvements de "fu ites" vers le s p a ys vois ins . Il est encore tro p tôt p our apprécier si elles ont provoqué des re to urs en France. Il es t essentiel pour cela q ue les con tribuables concernés soient convaincus de leur pérennité. Le Gouvernement é tudie de no uvelles mes ures qui seraient, non se u lement destinées à faire revenir les personnes q ui on t q ui tté le pays, mais également à inci ter des personnes é trangères à venir s'installer en France.

Eric Woerth: "Plus de70 % des contribuables paient leur impôt par prélèvement, mensualisation, prélèvement à l'échéance ou paiement par Internet. Photo AFP Acombien chiffre-t-on laperte pour l'Etat due à l'instauration dubouclier fiscal? Il n 'est p a s correct d 'associer au bouclier tiscal le se ul te rm e de " p e rte ". Le plafonnement des impôts directs en fonction du revenu est u n d ispositif no u veau, in trodui t en 2005 (avec effet pour la première tais en 2007) e t considérablement renforcé p a r la loi d u 21 août 2007 relative a u tra vai l, à l'emploi e t a u po uvoi r d 'achat. Par ce mécanisme, le s pou voirs p ubl ics ont décidé de limi ter (à 60 %, p uis d éso rma is à 50 % ) la pression tiscale di recte sur le revenu des ménages, dans u n so uci d 'équité . Il s'agit donc d ' un renoncement à des recettes q ui, si les a utres législations s'é taient appli q uées sans ce correctif, a u raient e u, par le ur accumulation , u n caractère de spoliation . Da ns ce contexte , le te rm e de "perte" es t inapproprié. Cela d it, les effets tinanciers sont d on né s, en toute tra nsp arence, p a r les docu ments bud-

gétaires ann uels : 185 M Y po ur 2007 e t 810 M Y pour 2008. Nous a urons b ie n tôt les résul ta ts définitifs sur 2007, u n e ta is q ue toute s les demandes a uront é té tr a ité e s. J e peux , d'ores e t déjà, vous dire q ue ce tte réalisation est assez proche de la prévision.

fra udes e t u n e délégation national e qui a uront no tamment po ur mission d e faire p rog re sser les éc hanges en tre les administra tions e t les o rganismes en charge de cette mission. Propos recueillis par François ROUSSELLE

Que représente lafraude comme manque à gagner pour l'Etat ? Q uel q ue soi t son montant exact (entre 29 e t 40 m illiards d 'e uros), la fra ude constitue malheureusement u n e réalité ainsi qu'une remise en ca use de l'égalité des c itoyens devant les charges p ubliq ues. C'est po ur ce tte raison que le Président d e la Répu bl iq ue e t le P remier ministre m 'on t contié la mission de coordon ner la lutte contre la fraude a ux p ré lè ve m e nt s obligatoires e t également la fra ude a ux p restat ions sociales. Pour renforcer l'efficacit é de la lutte contre la fraude, j 'ai p rop osé la création d 'un comité national de lu tt e contre les

Textes Christelle BERTRAND Eric CODER Benjamin DANET Olivier DELAHAYE Yannick DEMOUSTIER Ariane DOLLFUS François ROUSSELLE

Illustrations Damien DUFRENEY


FISCALITE

Liechte nstein la partie émergée de l'iceberg... Liechtenstein ne sont évidemment que la partie émergée de l'ice berg . II ne faudrait pas qu 'on les s tigma tise pour m ieux normaliser en suite . Mais, force est de constnter q ue les récentes déclara tions d u gouvernement semblent aller dans le bon sens" , analyse-t-il.

Eurofisc, super force del'ordre fiscal La gigantesque fraude fiscale découverte en Allemagne, impliquant une dizaine de pays européens, concernerait 200 Français...

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nte rrog é sur l'identité des personnes mises en cause par cette liste, le m inistre d u Budget et de la Fonction p u blique, Eric Woerth, a répondu q u 'il n 'y avait aucun "nom connu"et, invoquant le secret fiscal , q u 'on "ne lâche pas en pâture des noms. Nous en sommes à établir la réa lité de ce tte liste", a- t-il expliqué début mars, rappelant q u 'elle avait été fournie gracieusement par la Grande-Bre tagne.

10 milliards d'euros de fraudes Chaque année, l'évasion fiscale coûterait à la France en tre 40 et 50 milliards d 'e uros.

L'Allemagne a, q uant à elle, déboursé q uatre millions d 'e uros pour ces informations qu i concerne un bon millier de ses ressortissan ts qu i a uraien t échappé au fisc , pour un mon ta nt tot al de 3,5 milliards d 'e uros . Mais l'affaire es t loin d 'ê tre terminée et les rebondissements risq uent d'être encore nombreux . Cô té français, Vincent Drezet, secrétaire national d u Syndicat national u n ifié des impôts (SNU I) ta pe d u po ing sur la tab le . Il es time qu'il " faut da vantage de volon té politiq ue pour contrer l'évasion tiscale. Les 200 noms fran çais a u

En effet, Eric Woerth a éval ué à pl us de JO milliards d 'e uros le montant des fra udes à la TVA en Europe dont "probablem en t 1 à 2 milliards d'euros, peu t -être même plus" en France. Dans ce con te xte , il so uhaite " la créa tion d 'un organisme qu'on pourrai t appeler par exemple Euro tisc, doté de pouvoirs j uridiques, q ui viendrait s'inscrire dans le cadre des organismes e uropéens e t qui lut terait contre la fraude tiscu le dans son ensemble" . Une sorte de super force de l'ordre fiscal inspirée d'Europol , l'Office e uropéen de po lice , créé en 1992, organe en charge de facili ter les opérations d e lutte con tre la criminalité au sein de l'Union e uropéenne par l'éc hange de renseignements.

3

Le gouvernement s'empare du dossier E

ric Woerth , m inistre d u Budget, des Comptes p u b lic s e t de la Fonct io n p u bl ique a reçu à Bercy le 23 avril dernier le Pr ince N ikolau s de Liech tens tein, Am b a ssa d eur d u Liechtenstein a uprès de l'Union e uropéenne. Eric Woerth a rappelé le contexte de cette re nco nt re , c 'est-à-dire la mise a u jour d ' une fra ude fiscale à l'échelle mondiale (lire ci contre) révélée par des listin g s de clients non -résidents d 'une b a nque d u Liech tenste in . Il a so uhaité q ue le s efforts entrepris p a r la Principauté a fin de con tribuer à la lu tte con tre le b lanchimen t et

contre la fraude fiscale soient in tensifiés , Il a notamment in vité les a u torités d u Liech te n st e in à n oue r u n dialogue constructif avec l'OCDE dont les travaux visent à p ro m ouvoir l a t r a n sp a r e n c e e t l'échange d 'intormations en matière fiscale . Il a a ussi a ppelé à des disc ussions o uvertes avec le s Etats membres à l'occasion, d 'une part, de la négociation en co urs d 'un accord sur la protection des in térêts finan c iers d e s p a rtie s, d'au tre part, de la révision à venir de la di rective épargne q ui doit permettre u n e meilleure co uvertu r e de l ' e n s e m b l e des revenus financiers . 1

Tipp décriée mais juteuse La fameuse Taxe intérieure sur les produits pétroliers ou « Tipp » est depuis sa création l'objet de critiques. Avec un baril de brut qui bat record sur record , elle est de plus en plus décriée. Elle ampute le pouvoir d'achat des revenus les plus faibles et organise des distorsions à cause des réductions à titre professionnel devenues incontournabl es (pêcheurs, taxis...). Cette Tipp est susceptible d'être flottante et peut permettre au gouvernement de cadrer, un peu, les prix à la pompe. Mais cette taxe reste une véritable manne financière : 18 milliards d'euros sont entrés dans les caisses de l'Etat en 2007...


FISCALITE

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Aquoi servent nos impôts? Chaque citoyen est, en théorie, heureux et fier de payer des impôts sur le revenu, convaincu que sa quote-part contribue à la pérennité et à l'épanouissement de la Nation. Si l'on peut louer ce geste annuel civique, les interrogations demeurent concernant les choix budgétaires de l'Etat. Où atterrit l'argent des impôts? Comment est redistribuée cette énorme manne financière?

En 2007, les recettes étaient de 292,7 milliards d'euros, les dépenses de 334,7 milliards d'euros. Résultat: un déficit de 42 milliards d'euros. La France reste très largement endettée. Rapportée au PIS, c'est-à-dire à la richesse nationale, la dette a triplé en 25 ans. Et la charge de celle-ci a représenté l'année dernière 39,2 milliards...

L

e poste le plus important des dépenses concerne l"enseignement et la recherche, à hauteur de 80,3 milliards d 'euros. Un budget qui semble pharaonique au premier regard. Pourtant, dans l'Education nationale, les personnels enseignants et non enseignants sont plus d'un million et s'occupent de 12 millions d'élèves, dans le premier et le second degré inclus. Un ratio qui devrait se réduire encore pour cause de baisse démographique et une non reconduction des emplois lors des départs à la retraite. Le second poste de dépenses concerne les collectivités locales qui s'adjugent 49,5 milliards d'euros, pour un effectif de 1,6 million de fonctionnaires territoriaux en décembre 2005 . Si la décentralisation s'accentue, ce poste de dépense devrait sensiblement s 'intléchir. Déjà, l"entretien des routes nationales est passé sous le giron des conseils régionaux et généraux. Notre arm ée de métier, l 'engagement de nos troupes en Afghanistan, au Tchad etc, l'ensemble de la Défense nationale coûte 36,2 milliards d 'euros. La

DÉPENSES

L L L L

334,7

Enseignement et recherche

80,3

Collectivités territoriales

49,5

En milliards d'euros

~ ~

Dettes et engagements financiers

40,9

,,;

Défense

36,2

!.

Travail, emploi et solidarité

24,3

-1l

~

u;

[J Sécurité et justice

22,0

L

Union européenne

18,7

Transports, villeet logement

15,9 46,9

,,;

"

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"". ~

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dL

RECETTES TVA

L L U L U

292,7

En milliards d'euros

57,1

Impôt sur lessociétés

46,1

Taxe intérieure sur lesproduits pétroliers

18,0

Autres recettes fiscales

11,1

Autres recettes

26,9

DÉFICIT DE L'ÉTAT 42,0

construction d 'un second porte-avions, par exemple, alourdira-t-elle inéluctablement la facture ?

Les recettes Quant aux recettes de l"Etat, c 'est la TVA qui tient largement le haut du pavé avec 133,5 milliards d 'euros . L'impôt sur le revenu, lui, fait triste mine avec ses petits 57,1 milliards d 'euros. Une comparaison qui fait dire à Liêm Hoang-Ngoc (1), économiste et maître de conférences à l'Université Paris l, que" la fiscalité fran-

çaise est injuste, en raison du poids des impôts indirects et de la faiblesse du poids de l'impôt sur le revenu. Celui-ci est le seul impôt progressif mais ne rapporte que 16, 7 % des recettes fiscales", explique t-il.

"Le rendement de la TVA représente à lui seul 51 % des recettes de l'Etat. La TVA est l'impôt le plus injuste parce que les pauvres le paient au premier centime d'euro dépensê' . Et d 'ajouter : "avec le sutf'rage universel, l'impôt progressif sur le revenu est un pilier essentiel de notre République. JI incarne le principe selon lequel chaque citoyen a droit d 'accès au même bien public, mais aussi le devoir de participer à la solidarité nationale selon sa faculté contributive. L'impôt n'est donc pas une punition, à condition d 'être juste. JI est un moyen de corriger les inégalités."

133,5

Impôt sur le revenu

d 'idées, les transports, la ville et le logement totalisent 18,7 milliards d 'euros, une somme pratiquement identique à celle que l'on verse à l'Union européenne.

La sécurité et lajustice culminent à 22 milliards d'euros, un poste quasi équivalent à ceux du travail, de

l'emploi et de la solidarité réunis, soit 24,3 milliards d'euros. Dans le même ordre

président du Conseil, Guy Mollet et de son ministre des Finances et des Affaires économiques, Paul Ramadier, la "taxe différentielle sur les véhicules à moteur ", plus communément appelée "vignette auto", a été créée pourfinancer le Fonds national de solidarité destiné à garantir un revenu minimum à

toutes les personnes âgées de plus de 65 ans. Elle va très vite perdre sa destination originelle et sera versée, en 1973, directement dans le budget de l'Etat. Un Etat qui décide, en 1980, de taxer également les motocyclettes mais qui abandonne l'idée l'année suivante! En 1984 il est décidé que les revenus de

D (1) Liêm Hoang-Ngoc estl'auteur decc Vive lesimpôts» (Ed. Grasset, 2007)

ÀPROPOS D'AUTOS Très chères autoroutes A l'origine, les péages étaient censés rembourser la construction des autoroutes. Mais jamais la gratuité promise ne sera à l'ordre du jour. Et depuis la privatisation en 2006, les tarifs ont explosé. Début 2008, la Cour des comptes a fustigé le système de

fixation despéages etleurs prix, « illogique et incohérent", incompréhensible pour l'usager. Les concessionnaires d'autoroutes ont promis de rectifier le tir. On attend toujours.

Petite histoire de la vignette auto Votée en 1956 à la demande du

la vignette (tour à tour carrée, ronde, hexagonale ourectangulaire, à garder dans son portefeuille ou à coller!), seront désormais affectés aux départements et à la Corse. Elle disparaîtra en 2001 pourlesparticuliers, les associations et les entrepreneurs individuels...


FISCALITE

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Les impôts à travers l'histoire On les conteste et on les critique. On rêve mêm e de les voir dispa raître. Les impôts sont pourtant nécessaires au bon fonctionnement des sociét és organisée s. Et si on ne sait pas exacteme nt à quand remonte les première s taxes de l'histoire, on en t rouve quelques traces dès le IXe siècle avant J. -C dan s le premier empire chinoi s. LA GRÈCE ANTIQUE IV· siècle avant JC) Ce n'est q u'au Iye siècle avant J . -C qu 'e st a ttesté le premier sys tème d 'im p ôt , appelé Merismos. Son application es t confiée au collège des apodectes, le s receveurs généra ux . Le s ressou rces proviennen t, pour la pl upart, des droits de do uane. S'ajou tent des impôts directs , pesant no tamment sur to us le s é trangers, ainsi q ue les liturg ie s to uc hant les citoyens le s plus ric hes. Ces derniers p re n a ie nt en charge l'organisa tion d' une fête religieuse, d 'un b an quet p ub lic ou des équipements de la tlo tte. Ce sys tème re levait d' une conceptio n de la soc ié té qui

q u 'un quart des revenus d u Ro i. En 1789 , le b locage es t total. Louis XYI doi t se résoudre à convoquer les Etats généra ux .

voulait q u 'en contrepartie de l'autori té q ui le ur é tai t reconnue, les riches se d e va ie nt d'assurer certains devoirs.

L'EGYPTE (entre 300 et 30 avant J. -Cl

RÉVOLUTION FRANÇAISE

C haq ue année, le s b e soin s de l'E tat sont réestimés e t la collec te es t confiée à des fermiers. En pl us d e l'affermage, il existe u n grand nombre de taxes q ui p e rm ette nt à la so ciété de fonc tionner comme le chômatikon (entretien des dig ues), le phy lakititon (la p olice) , l'iatrikon (ré trib ution des médecins publics). S 'ajo uta ie nt enfin les co rvées, en particulier p our l'entretien des canaux .

ÉPOQUE ROMAINE Les ci toyens romains payaient des impôts fonciers directs e t des impôts indirects comme les droits de douane, d 'oct ro i e t de p é a ge . Avec l'annexion de l'Egypte , A ugus te mettra en place un cadastre q ui permettra de mieux connaître la fort une de chacun. Le s re venus de l'Empire reposaient es sen tiellemen t sur la t a xe payée chaq ue fo is q u ' une marchan dise trave rsa it les lig ne s do uanières in térieures q ui découpaient l'Empire en grandes régions.

ÉPOQUE MÉDIÉVALE C'est le droit de ban des seigneurs locaux q ui pèsent sur la p opul at io n . Le Roi d e F rance , lui, doi t vivre des re ven us de son d om a ine . Recourir à l'impô t ne peu t ê tre dic té q ue par des circonstances exceptionnelles comme u n e g uerre. Le 2 novembre 1439, C harles X, invoque donc le b e soin de constituer u ne année p e nn a-

3752 13872-5-x- 133 - STRAD A ENTRE PRISE - Strada ent - -

nente p ou r le ve r u ne ta ille q ue l'on considère comme la na issance en France de l' im pô t p e rman ent, Les no bles ne la paient p a s puisq u 'ils p ort e nt les armes et p aie nt " l' im p ôt du sang". Le s h om m e s d 'Eglise é tant a ussi exemptés, les ro tu rie rs so nt pressurés. La ta ille , j ugée inj us te à cause des exemptio ns , suscite des révoltes p opula ire s. En 17 15 elle ne représente p lu s

Les révolutionnai res p ose nt le principe d'égalité d e va nt l'impô t. Les impôts in directs sont supprimés, mais pe rson ne ne songe e ncore à introduire u n impôt sur le revenu . Il fa ut atte ndre la deuxiè m e p arti e d u XIXc p our q ue le s p artis de gauc he en demanden t la mise en place . En tre 187 1 e t 1909 , plus de 200 projets de loi sont déposés à la C hambre de s d éputé s. Dans le même te m p s, de s voix affirment que , prive r le s p lu s riches d 'une p a rtie de le urs re venus , co nd ui rait le p a ys à sa ru ine . D'autres affirment q ue cet impôt va provoquer la fui te d e s capitaux . Le text e de J ose p h Caillaux sera, malgré l'o pposition d u Sénat, ado p té en 1914 . La taxe portera d éso rm ais sur les salaires, les trait e m e nt s, les re traites, le s b é n é fice s des professions lib é ral e s, des re venus des ex ploitat ion s ind us triell e s, agricoles e t commerciales , ainsi q ue sur le p roduit d e s valeurs mo bilières e t im mob ilières.


FISCALITÉ

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Cinq trucs pour les "Nuls"

Robert Matthieu: "Les gens oublient qu 'ils ont des droits face à l'Administration ". Dans « Payer moins d'impôt s pour les Nuls ", Robert Matthieu, spécialist e des ouvrages en la matière, consacre un chapitre entier aux réduction s d'impôt. Voyons avec lui les plus abordables.

nage, ces se rvices « ont le vent en p oupe d an s u ne société en manq ue de temps », Si l'emp loi d' une personne se fait en F ra n ce (e t u n ique m e nt en F ra nce ), en résidence principale o u secondaire, l'avantage sur l'impôt est de 50 % d e s dépenses dans la limi te de 12 000 Y, plus 1 500 Y par e nfan t à charge o u membre d u foyer fiscal de p lu s d e 65 ans. Ces services sont pl u s nombreux q u 'on ne le pense. En voici q uelq ues exemples : entretie n de la maison , petits travaux de jardinage, p e tit b ricolage , garde d 'enfan ts à domicile, so utien scolaire à domicile, assistance informatique, p répa rat ion de repas à domicile. Attention ! Certains services sont so umis à u n plafond ann uel inférieur : 500 y pour le p etit b ricolag e ; 1 000 Ypour l'assistance info rmatique; 3 OOO Y pour le jardinage.

1 - DONNEZ, LE FISC VOUS LE RENDRA

3 - RÉCUPÉREZ L'EAU ... ET DES SOUS!

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« Q u e s t io n fiscali té écolo g iq ue, on en est encore a ux b a lbutie m e nts » . Dans son livre , Robe rt M atthieu met l'accent sur la grande nouveauté 2008 : la pl uie! Si vous installez chez vo us u n sys tème de récu pération des eaux de p luie, vo us pourrez b é né ficie r d 'un crédit d 'impôt de 25 % des dépenses effectu é e s. Cependant, cette exonération est so umise à condition s. Comme dans le cas de l'acquisi tion de chaudières à b a sse te m p é rature ou des maté riaux d'isolation th e rm ique (doubles vitrages) q ui b é né fi ciaient déjà d' un crédit d'im p ôt , les équipements doivent ê tre fournis e t installés par la même entreprise. Q uestion vé hicules propres, « le fisc p ou sse à la ro ue » en fixan t des normes pl us strictes sur les émissions de dioxyde de carbone. Si le véhicule q ue vo us achetez ou lo uez d urant a u moins deux ans fonctionne avec des énergies a lternatives, vo us b é néficie re z d ' un crédit d 'impôt d e 2000 Y. Attention ! En ce q u i concerne les eaux de p luie, ne jouez p a s les b rico le urs d u d im a nche . Car le s caractéristiques te ch n ique s sont p articuliè re m e nt p récise s e t l'utilisat ion d e cette eau trè s réglementée.

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chaq~e situation, il peu,t y aVOIr q uelq ue chose a gagner sur son impôt, u n ré tlexe à avoir » , explique Rob e rt Matthieu . Ainsi, le don à divers organismes est u n ré tlexe q ui peut rapporter. La pl upart d u te m p s, vo tre réduc tion d'impôt sera de 66 % de votre versement. Mais pour les associations qui viennent en aide a ux p e rson ne s en diffic u lté, elle s'élèvera à 75 % p o ur des dons plafonnés à 488 Y. Les organismes hum a n itaires ne sont pas les se uls concernés . Ce fame ux « amendement Coluche » qui date de 1988 s'est en effet largement é tendu . Pensez donc a ussi aux dons fai ts pour la restauration de mon uments h isto rique s, a ux sommes versées à des associations cultuelles, à des é tab lissements d 'enseignement supérieur ou artistique, aux groupes de défense de l'environnemen t , sans oublier les co tisations syndicales (dont la ré d uc tion est lim itée ce pendant à 1 % du salaire perçu) . Attentio n ! Po ur b é n é fic ie r de ce t « a m e n d e m e n t Co luche », vo us devez j us tifier du versement d u don en joignant à votre déclaration u n reçu délivré par l'organisme bénéficiaire.

2 - PROFITEZ DES SERVICES À LA PERSONNE « C' e st que lque chose dont le s Fra nça is se servent bien », no us di t Robert Matthieu . Q ue ce soi t p our le ménage, la garde d'enfants ou le jardi-

4 - TRAVAILLEZ, DÉCLAREZ, GAGNEZ « Le salarié qui se sert de sa voi ture p ou r son tra va il ignore so uvent qu'il p eut déduire les intérêts d 'emprunt sur l' achat de ce vé hicu le » . Et l'impôt sur le re ve nu, s'il

vient ta xe r essentiellement le s salaires, n'en oublie p as moins de favoriser l'e mploi . L' une de ses mesures phares en la circons tance est la fame use p rim e pour l'emploi. Po ur en b é né fi cie r en 2008, le re venu du foyer fiscal de référence ne doit pas dépasser 16 25 1 Y pour une p e rson ne se u le e t 32 498 Yp our u n co u ple marié ou pacs é. De p lu s, l' un de ses membres do it exercer u ne ac tivité p rofe ssio n nelle dont le montant des re ve nus en 2007 doit ê tre compris e n tre 3 743 Y e t 17 451 Y. Une a utre aide a ux salariés concerne le s métiers connaissant des di fficultés de recrute ment. Si vo us avez moins de 26 ans e t travaille z depuis a u moins six mois comme charcutie r, b oula ng e r, b ou che r, ouvrier ou tech n icie n du b ât iment, ouvrier o u te chnicie n dans le secte ur de la mécan iq ue, vo us b é néficie z d ' un crédit d 'impôt. Il s'élève à 1 500 Y p our des reven us alla n tde2970 Yà 10 060 Ypour la période de six mois. Attention ! Si vo us so u haitez béné ficie r de la p rim e p our l'emploi e t tra va illez à te mps p a rt iel , vos revenus p ro fe ssion nel s doivent ê tre convertis en te mps pl e in .

Avous de compter C

o.m bien,? C 'est la que st i o n rec urren te qu e c haq ue citoyen se p o s e a près avoir déclaré ses reven us a u fisc, qu ' ils soien t modestes o u confortables . P ou r avoir le mo n tan t d e votre impôt, il fau t que vo us connaissiez le mon tan t de votre reven u net impo sable e t celui d e votre n o mb re de

p a rt s . Commen t lire notre t able au ? Exemple : Vo us ê tes mari és, sans enfan t, soit 2 p a rt s, avec u n reven u imposable d e 2 2 800 e uros : votre impôt s'élève à 5 3 8 e uros. Notre t able au n 'est évidement p a s ex haus tif mais il vous o ffre u n ordre d' idées. 1

Veuf ou veuve

Célibataire (divorcé(e) et assimilé(el vivant seul)

Célibataire(divorcé(e) et assimilé(e) vivantenconcubinage) Source : Rue des Pommiers

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5 - FAITES PARLER VOTRE ÂME D'INVESTISSEUR « Là, il y en a p our tous le s goûts , q u 'il s'agisse de financer u n film, d 'investir dans u n e forê t , o u dans u n e PME. . . » En effe t, le fisc vo us sera re connaissant si, par exemple, vo us so uscrivez a u cap ital d 'u ne PME. Vo us b é né fi cie re z d' une ré d uc tion d 'impôt de 25 % d e l'investissement re te nu d a n s la limi te d e 20 000 Y pour u n célibataire e t de 40 000 Y p our un co uple (soi t u n e réduction plafonnée à JO 000 Y). M a is vo us pouvez trè s b ie n vo us sentir un e âme de product eur. D a n s ce cas, pré fé re z les Sofica. En so uscrivant des parts dans ces soc ié tés de financement du cinéma e t de l'audiovisuel, votre ré duct ion d'impôt sera de 40 % de l'i nvestissement. Ac heter de s b oi s e t d e s forêts peut a ussi oxygéner vos im pôts . Vos sommes investies d a n s la limi te d e 5 700 Y pour une person ne seu le e t d e 11 400 Y pour u n co u p le vo us donnent droit à une réduct ion d 'im p ôt de 25 % . Attention ! Si vo us investissez à la fois d a n s u ne PME e t d a n s une SO FICA, vos ré d uc tions d'imp ôt ne sont p a s cumu lables. C hoisissez l'une ou l'autre. 1

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Source: Rue des Pommiers

Déduction d'impôt Elle s'impute sur la base imposable et tient compte de latranche d'imposition du bénéficiaire. Elle est donc d'autant plus élevée que le contribuable se trouve dans une tranche forte. Exemple: pour un contribuable situé dans latranche de 40 %, une déduction de 1000 Y de son revenu lui fera gagner 400 Y. Tandis que celui qui se situe dans latranche de 14 % ne gagnera que 140 Y pour la même somme.

Réduction d'impôt Plus égalitaire, la réduction est un pourcentage calculé directement sur le montant de l'impôt. Elle n'est pas remboursable si son montant dépasse celui de l'impôt. Exemple: une réduction de 25 % sur une dépense de 1000 Y réduira l'impôt de 250 Y.

Crédit d'impôt Même formule que la réduction à ceci près que le montant calculé permet un remboursement s'il dépasse le montant de l'impôt. Exemple: un crédit de 25 % sur une dépense de 1000 Y permet de gagner 250 Y sur son impôt. Si l'impôt est de 200 Y, le Fisc rembourse 50 Y au contribuable.

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SPÉCIAL IMPÔTS

SUPPLÉMENT GRATUIT AU N° 20050 - JEUDI 30 AVRIL 2009

Les nouveautés / Comment profiter de la crise / Les placements / Retraites et pensions / Votre foyer fiscal / Les revenus du travail / La prime pour l’emploi / Réductions / Déductions


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SOMMAIRE

Les nouveautés

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Page 2 & 3

Nous vous présentons les nouveautés concernant vos revenus 2008 ainsi que votre calendrier fiscal.

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Page 4

Pour bien préparer votre déclaration 2010, voici ce qu’il faut savoir de la loi de finances 2009. Les adresses utiles pour bien s’informer et poser vos questions. Les conseils de nos experts

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Page 5 & 6

Large aperçu des placements financiers et immobiliers. Les conseils de nos experts

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Page 7 Stéphane MARC /Le Dauphiné Libéré

Retraités et pensionnés, soyez vigilants ! Les conseils de nos experts

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Comment connaître la situation de votre foyer fiscal, comment calculer le nombre de parts et le quotient familial ? Comment contester ? Les conseils de nos experts

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Page 10 & 11

Les revenus du travail, comment les déclarer et corriger la déclaration préremplie? Les conseils de nos experts

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Page 12

À qui s’adresse la prime pour l’emploi et les nouveautés en matière de versement ? Déclarer en ligne, c’est pas compliqué ! Les conseils de nos experts

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Page 14 & 15

Tout savoir sur les réductions et les déductions afin d’alléger votre note fiscale. Crédits d’impôt, CGS, CRDS, etc. : grâce au glossaire, sachez de quoi l’administration vous parle. Les conseils de nos experts

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Coordination éditoriale Georges Bosi

Rédaction Agence Rue des Pommiers : Éric Coder, Olivier Delahaye, Yannick Démoustier, François Rousselle. www.ruedespommiers.com

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Ont collaboré à ce numéro Laurent Conio (Cabinet Landwell & Associés) Immeuble Grenat 3, Av Doyen Weil, BP 236 - 38006 Grenoble Cedex. Tél. 04 76 84 33 00 www.landwell.fr Maryvonne Vaudan (Cabinet Vaudan & Associés) 29, Bd des Alpes 38240 Meylan. Tél. 04 76 61 44 48 www.vaudan-conseil.com

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Page 8 & 9

Comparativement à la loi TEP de 2007 et en attendant celles qui concerneront vos revenus de 2009 (lire p.4), les nouveautés fiscales pour votre déclaration en cours ne comportent pas de grande révolution. Il s’agit pour l’essentiel de réévaluations qui tiennent compte du coût de la vie ou d’observations faites sur des cas spécifiques. Tour d’horizon. Déclaration Déclaration préremplie lle s’étend cette année aux

E capitaux mobiliers et aux

heures supplémentaires, à partir des informations fournies par les employeurs.

Déclaration sur Internet L’accès est simplifié et permet d’éviter le certificat électronique. La procédure est aussi simplifiée : si vous n’avez aucune modification à apporter à votre déclaration, trois clics suffiront (voir page 12).

Situation de famille Abattement pour charge d’enfant marié Pour les parents rattachant à leur foyer fiscal un enfant marié, pacsé ou chargé de famille, l’abattement sur le revenu est porté à 5 729 euros en 2008. Cet abattement est doublé si les parents justifient participer seuls à l’entretien du ménage.

Contribuables veufs Vous êtes veuf ou veuve avec une personne à charge, vous avez droit, l’année du décès et les suivantes, au même nombre de parts de quotient qu’un couple marié ayant le même nombre de personnes à charge.

Pension alimentaire à un enfant handicapé dans le besoin La pension versée par les parents à un enfant majeur célibataire handicapé est dorénavant déductible à hauteur de 5 729 euros.

Abattement en faveur des personnes âgées Si une personne âgée de plus de 75 ans vit sous votre toit, la limite de déduction des avantages en nature qui lui est accordée est portée pour 2008 à 3 296 euros (voir page 15).

Salaires & pensions Rachat des RTT Si vous avez racheté en 2008 des jours de RTT à votre entreprise, les suppléments de rémunération perçus à ce titre sont exonérés d’impôt. L’exonération se fait dans les mêmes conditions que celle concernant les heures supplémentaires.

Salaires des étudiants Vous êtes étudiant, vous aviez moins de 26 ans le 1er janvier 2008, et vous exercez une activité en marge de vos études. Votre rémunération dans ce cadre est exonérée d’impôt à hauteur de 3963 euros. Attention,

cette exonération n’est pas cumulable avec la prime pour l’emploi.

Salaires des apprentis Pour les apprentis aussi, une exonération est prévue dans la limite de 15 853 euros. Cependant, celle-ci n’est pas cumulable avec celle des étudiants citée précédemment.

Salariés “impatriés” Afin de renforcer l’attractivité du territoire français, de nouvelles dispositions fiscales ont été aménagées pour les salariés recrutés à l’étranger ayant pris leurs fonctions en 2008.

IMPORTANT CHANGEMENTS DANS LES REVENUS FONCIERS n Plusieurs dispositions concernant les revenus fonciers ne sont plus valables pour un investissement effectué en 2008. Il en est ainsi de la déduction spécifique de 10 % applicable sur les loyers issus d’un investissement réalisé dans le cadre du dispositif Quilès-Méhaignerie. La déduction spécifique de 30 % applicable sur les loyers issus de la location d’un logement antérieurement vacant et ayant supporté la taxe sur les logements vacants n’est plus applicable pour un bail signé en 2008. N’est plus applicable non plus le dispositif Lienemann d’encouragement à l’investissement locatif dans l’ancien en secteur social. Enfin, il ne sera plus possible d’opter pour le dispositif Besson-ancien, mais ceux qui qui l’ont choisi avant cette date pourront continuer à en profiter.

Indemnités de départ La loi du 25 juin 2008 portant sur la modernisation du travail prévoit l’exonération d’impôt pour les indemnités versées dans le cadre de la nouvelle procédure de rupture conventionnelle du contrat de travail. Si vous êtes dans ce cas, sachez que l’exonération se fait dans les mêmes limites que pour les indemnités de licenciement.

Participation aux résultats Si vous avez perçu avant le 1er juillet 2008 une somme issue de votre participation à votre entreprise, celle-ci est exonérée d’impôt à hauteur de 10 000 euros.

Rente aux anciens combattants Pour 2008, l’exonération d’impôt touchant la rente versée aux anciens combattants et victimes de guerre par les caisses de retraite mutualistes est fixée à 1672 euros.

Bénéfices non commerciaux (BNC) / Bénéfices industriel et commerciaux (BIC) Local professionnel Désormais, il vous est possible de déduire de vos recettes le loyer que vous vous versez si vous utilisez un local dont vous êtes propriétaire. Le local en question restant dans votre patrimoine privé.

Départ en retraite L’exonération des plus-values professionnelles liée au départ en retraite est étendu aux cessions d’activité réalisées par les sociétés de personnes et groupements soumis à l’impôt sur le revenu. La cession doit cependant s’accompagner de la dissolution de ladite société.


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se renseigner ?

SUR INTERNET www.impots.gouv Le site du ministère du Budget où vous pourrez non seulement déclarer vos revenus et calculer votre impôt mais aussi avoir accès à la documentation, aux textes officiels, vous tenir au courant de l’actualité fiscale, ou connaître les coordonnées des correspondants spécialisés et du conciliateur fiscal de votre département. www.service-public.fr Le portail de l’administration française très utile pour toutes les démarches et notamment celles concernant l’impôt sur le revenu. Toutes les questions de base y sont traitées. www.calcul-impots.com Site assez complet permettant de calculer son impôt, d’obtenir des lettres types pour l’administration fiscale, ou de connaître les coordonnées de son centre d’impôts. www.finances.gouv.fr/minefi/ ministere/adresses/france.htm Cette adresse du ministère de l’Économie et des Finances répertorie tous les services du Trésor Public sur le sol français (métropole et départements d’outre-mer). Il permet de connaître l’adresse de son centre d’impôt mais aussi celle de la trésorerie générale et de tous les services annexes (les services des impôts des entreprises, les centres de dédouanement, etc.). PAR TÉLÉPHONE Le 0810 467 687 (coût d’une communication locale à partir d’un poste fixe) est le service téléphonique du ministère du Budget. Disponible du lundi au vendredi, de 8 heures à 22 heures et le samedi de 9 heures à 19 heures, pour les questions fiscales d’ordre général. Le 0820 326 326 (0,12 € TTC par minute depuis un poste fixe), l’autre service du ministère pour les questions d’ordre technique. Disponible du lundi au vendredi de 8 heures à 20 heures, le samedi de 9 heures à 18 heures.

Des évolutions fis-cales ont été introduites par la loi de finances pour 2009 et concerneront donc votre déclaration 2010. Elles ont évidemment été inspirées par la crise économique. En voici les plus significatives. Plafonnement des niches fiscales ne niche fiscale est un dispo-

Usitif qui permet de réduire

une certaine somme de sa déclaration de revenus. Il y en a 500 en France, de l’emploi d’un salarié à domicile à la restauration de patrimoine. À compter du 1er janvier 2009, les avantages procurés par ces niches fiscales (réductions, crédits et déductions d’impôt) seront limités à 10 % de votre revenu imposable, plus 25 000 euros.

Location en meublé Le régime de loueur en meublé est désormais réservé aux contribuables inscrits au RCS (Registre du commerce et des sociétés) qui perçoivent des recettes à la fois supérieures à 23 000 euros par an et à 50 % de leurs revenus professionnels. Le seuil d’exonération des plusvalues professionnelles passe de 250 000 euros à 90 000 euros. Cependant, les loueurs professionnels peuvent déduire les charges engagées avant le début de la location. Les loueurs

Ce que la crise va changer non professionnels bénéficient d’une réduction d’impôt pour leurs investissements locatifs réalisés jusqu’en 2010 en résidence étudiante, de tourisme ou pour personne dépendante.

Les dispositifs Robien et Borloo-neuf Leur bénéfice sera réservé aux biens présentant certaines caractéristiques thermiques et énergétiques pour des investissements dont la demande de permis de construire aura été déposée à compter de l’entrée en vigueur du décret (courant 2009). L’amortissement déductible devient une réduction d’impôt plafonnée, étalée sur 9 ans, pour les investissements réalisés entre 2009 et 2012. D’autre part, un nouveau dispositif vient compléter ces mesures. En 2009, la réduction d’impôt “Scellier” permet d’obtenir le remboursement par l’État de 25 % du prix d’un bien immobilier destiné à la location. Au 1er janvier 2010, seule subsistera d’ailleurs le dispositif “Scellier” (lire aussi en page 6).

Crédit d’impôt développement durable Pour les installations ou les acquisitions d’équipements faites en résidence principale, le crédit d’impôt les concernant est prorogé jusqu’en 2012. Cependant, les dépenses de chaudières à basse température et de pompes à chaleur

air/air payées à partir du 1er janvier 2009 sont exclues du dispositif. D’autres frais (pose de matériaux d’isolation thermique ou diagnostics de performance énergétique) ouvrent droit à des crédits d’impôt.

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Le régime Malraux À compter du 1 e r janvier 2009, il est transformé en réduction d’impôt plafonnée et calculée sur le montant des travaux.

Investissements locatifs dans le tourisme Les investissements locatifs dans le tourisme bénéficient toujours d’une réduction d’impôt qui a été prorogée jusqu’en 2012 (voir page 14). Le dispositif est aussi élargi pour les acquisitions et les travaux réalisés à compter de 2009.

Création d’entreprise Une nouvelle réduction d’impôt est accordée à ceux qui aident les chômeurs et les titulaires de minima sociaux à créer ou à reprendre une entreprise. Elle est établie pour un an, renouvelable, et signée entre le créateur d’entreprise, la maison de l’emploi et le tuteur.

Emploi d’un salarié à domicile Les plafonds de 12 000 euros et 15 000 euros passent respectivement à 15 000 euros et 18 000 euros pour les contribuables qui embauchent un

salarié en direct et qui bénéficient de la réduction d’impôt pour la première fois.

Le statut d'auto-entrepreneur La Loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008 instaure le statut de l'entrepreneur individuel communément appelé “autoentrepreneur” avec comme date d'application le 1er janvier 2009. Ce statut s’adresse en particulier aux personnes qui ne veulent pas nécessairement créer une société commerciale pour exercer leur nouvelle activité et souhaitent pouvoir débuter ou arrêter facilement leur activité indépendante. Tant qu'il n'existe pas de chiffre d'affaires, les charges sociales ou fiscales sont nulles. Ensuite, les charges sociales et fiscales sont payées par un prélèvement libératoire mensuellement ou trimestriellement calculé sur le chiffre d'affaires ●

LES CONSEILS DE L’EXPERT Laurent Conio, avocat associé, responsable du bureau de Grenoble de Landwell & Associés (*) Le Dauphiné Libéré

Quel premier commentaire les nouveautés fiscales vous inspirent-elles ?

Laurent Conio Les lois votées sur le plan fiscal à la fin de l’année 2008, tout comme celles en préparation, sont évidemment influencées par la crise économique actuelle. Le gouvernement semble afficher une double volonté : répondre à un besoin d’équité au regard de l’impôt, en encadrant les dispositifs d’optimisation fiscale, mais également répondre aux besoins de financement des entreprises, par exemple en accordant le remboursement anticipé de certaines créances que peuvent avoir les entreprises à l’égard de l'État (excédents de versement d’impôt sur les sociétés, crédit d’impôt recherche, “carry-back”), ou encore en améliorant le régime de réduction d’impôt pour investissement dans les PME.

Le DL Si vous ne deviez en retenir qu'une seule, quelle serait-elle ?

L.C. Concernant les personnes physiques,

je retiendrais l’encadrement des niches fiscales. D’une part, en effet, il a été prévu un durcissement des conditions d’accès à certaines niches fiscales. Par exemple, le statut de loueur en meublé professionnel (qui permet d’imputer l’intégralité des éventuels déficits sur le revenu global en début d’activité, contrairement au loueur non professionnel) sera soumis à des conditions plus restrictives. D’autre part, le montant cumulé de la plupart des avantages fiscaux (dispositifs Robien, Malraux, emploi d’un salarié à domicile, intérêts d’emprunt pour l’acquisition de l’habitation principale…) sera plafonné à la somme de 25 000 euros et 10 % du revenu imposable du contribuable concerné. Le DL Le contribuable peut-il en tirer vraiment profit ?

L.C. Il ne s’agit pas véritablement d’un profit direct mais le contribuable se devra de reconsidérer les différents dispositifs de réductions et de crédits d’impôts qui s’offrent à lui, notamment avec le régime des opérations de restauration immobilière dite “loi Malraux”, des crédits d’impôt en faveur du développement durable ou bien du cré-

dit d’impôt au titre des intérêts d’emprunt pour l’acquisition de l’habitation principale, afin de les combiner avec le fameux plafonnement global des avantages fiscaux propre à l’impôt sur le revenu. Le DL Ces nouveautés sont-elles cohérentes avec l'importante loi TEPA de l'an passé ?

L.C. Les nouveautés 2009 en matière fiscale confirment les différents avantages fiscaux accordés par la loi TEPA notamment en matière d’investissements dans les PME. En effet, les plafonds annuels des versements ouvrant droit à la réduction d’impôt pour souscription au capital des PME sont portés à 50 000 euros pour les contribuables célibataires et 100 000 euros pour les contribuables mariés (soit une réduction d’impôt maximale de 12 500 euros pour une personne seule et de 25 000 euros pour un couple) en cas de souscription à compter du 1er janvier 2009 au capital de très petites entreprises (au sens communautaire) en phase de démarrage ou d’expansion. (*) avec Michael Parpillon et Thomas Auffret, avocats Landwell & Associés


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EN BREF

Les placements immobiliers

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TAXE LOCALE

Beaucoup de communes taxent la vente des terrains nus devenus constructibles à la suite d'une modification du plan local d'urbanisme (PLU). Le vendeur doit payer une taxe qui équivaut à 10 % des deux tiers du prix de cession, soit un prélèvement fiscal de 6,66 % du prix de vente. Échappent à cette taxe communale les terrains vendus alors qu'ils sont constructibles depuis plus de 18 ans.

CESSION DE BIENS IMMOBILIERS : PLAFOND DE 15 000 EUROS

© Fotolia

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Chaque propriétaire peut céder pour 15 000 euros de biens immobiliers (terrain, logement, garage, parts de société civile immobilière, etc.) sans avoir un payer d'impôts sur la plus-value. Ce plafond de 15 000 s'applique à chaque bien immobilier et non globalement. Si vous êtes trois à détenir une résidence secondaire, le plafond s'élève à 45 000 euros. Il faut absolument conserver les documents concernant la ou les résidence(s) secondaire(s) car les frais, travaux, honoraires, etc. sont pris en compte pour alléger la plusvalue imposable.

Parce que les sommes sont souvent élevées dans l'immobilier, les impôts peuvent alors réserver de bien mauvaises surprises ! Résidences principales a plus-value résultant de la

Inscrivez, dans la déclaration 2042 complémentaire, le montant des recettes encaissées en 2008 est ensuite appliqué par l'administration fiscale un abattement forfaitaire pour charges de 71 % avec un montant minimal de 305 euros. Seuls 29 % du montant des recettes encaissées sont alors imposés.

Jean-Francois SOUCHET / Le Dauphiné Libéré

cipale est totalement exonérée d'impôt. C'est le lieu où vous vivez la majeure partie de l'année. Si vous habitez six mois dans une habitation, six mois dans une autre, le domicile principal est celui pour lequel vous obtenez des abattements sur la taxe d'habitation. Cette exonération s'applique également aux logements en construction vendus par des couples qui se séparent ou divorcent, à la suite d'une mutation professionnelle, du décès du (de la) conjoint(e) ou en raison d'une invalidité du vendeur (ou du (de la) conjoint(e)).

Quatre millions de résidences secondaires en France Il s'agit en fait de toute résidence qui n'est pas votre domicile principal. Lorsque vous

VIRGILE / Le Dauphiné Libéré

Lvente de la résidence prin-

LOCATIONS MEUBLÉES

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avez détenu cette habitation pendant au moins quinze ans, la plus-value est totalement exonérée d'impôt (en fait à partir de la seizième année). À partir de la cinquième année de détention, vous bénéficiez d'un abattement de 10 % sur la plus-value. Après dix ans, la moitié de la plus-value n'est

pas taxée. Et, après douze ans, 70 % de la plus-value n'est pas imposée. S'y ajoute un deuxième abattement fixe, de 1 000 euros pour une personne seule et de 2000 euros pour un couple marié et pacsé.

Les loyers Les revenus fonciers (loyers) ne sont pas, lorsque l'on parle fiscalité, particulièrement bon marché.

INCONTOURNABLE n Les charges peuvent faire baisser considérablement la note. Les dépenses d'entretien, de réparation, d'amélioration constituent des charges que vous pouvez inscrire dans la rubrique “Frais et charges”. S'y ajoutent les frais d'administration et de gestion (primes d'assurance, impôts fonciers, intérêts des emprunts, etc.). À noter qu'il faut également déduire une charge forfaitaire de 20 euros par logement qui correspond aux frais de téléphone, de courrier, etc. Déduisez l'amortissement fiscal, si nécessaire. Appliquez la déduction forfaitaire si votre logement y a droit. Il faut ensuite déduire tout cela du loyer brut encaissé. Si le résultat fiscal est positif (revenu foncier supérieur aux charges), cela compose votre revenu foncier net imposable.

Les loyers encaissés pour la location de logements non meublés constituent des revenus fonciers imposables soit au titre du régime micro-foncier, soit selon le système réel. Le régime micro-foncier permet de porter directement les revenus fonciers sur la déclaration des revenus 2042. Ceci permet de ne pas avoir à remplir la déclaration des revenus fonciers 2044 ce qui évite la paperasse excessive. La contrepartie ? Un abattement forfaitaire pour charges de 30 %. Ainsi, dans tous les cas le revenu foncier imposable correspond à 70 % de ce que vous avez encaissé. Vous ne pourrez donc jamais constater un déficit foncier! Or des charges importantes peuvent facilement en engendrer un. Le micro-foncier est à éviter si vos charges dépassent 30 % du loyer brut. À noter que le micro-foncier ne concerne pas les locations qui bénéficient d'avantages fiscaux spécifiques (logements neufs amortissables ou amortis (Périssol, Besson, Robien, Borloo), habitations en loi Malraux, biens immobiliers situés en zone franche, etc.). Le système réel permet de déduire les charges des logements loués pour leur montant réel et justifiables (Gardez vos justificatifs !). Vous êtes soumis au système réel : - si vos loyers bruts sont inférieurs au plafond annuel de 15 000 euros mais vous avez décidé de quitter le microfoncier ; - si les loyers des logements acquis en défiscalisation ou avec des avantages spécifiques sont obligatoirement soumis au système de revenu foncier réel.

Investissement (logements neufs) En fonction de la date de votre investissement, vous êtes soumis(e) à un dispositif de défiscalisation. À savoir pour la suite, l'amortissement consiste à traiter une partie du prix d'acquisition comme une charge déductible du loyer sur plusieurs années. Robien classique (avant le 31 août 2006) : un amortissement calculé sur le prix de revient du logement égal à 8 % les cinq premières années, à 2,5 % par an les quatre années suivantes. Robien recentré (depuis le 1er septembre 2006) : un amortis-

LES CONSEILS DE L’EXPERT Maryvonne Vaudan, gérante du cabinet Vaudan & Associés, Meylan Le Dauphiné Libéré

Comment calcule-t-on la plus value sur une maison reçue en héritage ?

Maryvonne Vaudan La plus value pour un bien immobilier reçu en héritage est égale au prix d'acquisition plus une majoration. La valeur à retenir est celle du bien au jour de la mutation à titre gratuit (c'est-à-dire au jour de la succession, lorsque l'hériter reçoit la maison en héritage). Si c'est la résidence principale du défunt, on retient la valeur diminuée de l'abattement de 20 %. Les droits de mutation sont pris en compte et viennent augmenter la valeur du bien, ce qui diminuera au bout du compte la plus-value. Le DL Comment le fait d'acheter un bien avec ses enfants réduit les droits de succession ?

M.V. Si vous achetez en démembrement de propriété avec vos enfants, les enfants achètent la nue propriété et les parents l’usufruit. Ainsi, au décès des parents, l’usufruit est rattaché à la nue propriété sans droit de succession.

sement fixé à 6 % (par an) du montant du prix d'achat et des frais d'acquisition pendant sept ans, puis à 4 % les deux années suivantes. Un impératif : il faut s'engager à louer le logement, pendant au minimum neuf ans, à un ou plusieurs locataires successifs qui en feront leur résidence principale. Borloo neuf (il faut avoir opté pour Robien recentré et loué le logement neuf comme habitation principale dans le secteur intermédiaire) : même amortissement que pour Robien recentré. S'y ajoute une déduction forfaitaire de 30 % du montant des loyers bruts pendant neuf ans. Une contrainte de taille cependant, il faut louer le logement à un prix plus faible que celui du Robien ●


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IMPÔTS PRATIQUES

Comment déclarer

La prime pour l'emploi

EN LIGNE ?

Ce crédit d'impôt est destiné à compenser le faible niveau des revenus d’activités de certains contribuables. Le montant maximal de la prime pour l'emploi est de 714 euros en 2006 et 948 euros en 2007.

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En outre, vous bénéficiez de délais supplémentaires pour déclarer : jusqu’au 11 juin pour la zone A, jusqu’au 18 juin pour la zone C et les DOM, et jusqu’au 25 juin pour la zone B et la Corse (La zone A comprend les académies de Caen, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Montpellier, NancyMetz, Nantes, Rennes, Toulouse. La zone B comprend les académies d’AixMarseille, Amiens, Besançon, Dijon, Lille, Limoges, Nice, Orléans-Tours, Poitiers, Reims, Rouen, Strasbourg. La zone C comprend les académies de Bordeaux, Créteil, Paris, Versailles.)

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Un autre des intérêts réside dans le fait que vous n’avez aucune pièce justificative à envoyer. Si vous avez des revenus annexes (revenus fonciers, plus-values.) vous pouvez aussi les déclarer en ligne. Enfin, vous pouvez remplir votre déclaration en plusieurs fois sans perdre le bénéfice des éléments saisis. De plus, l'État vous offre une réduction d'impôt de 20 euros la première année, si vous êtes imposable. Pour en profiter, il suffit d'opter pour l'un de ces modes classiques de paiement de l’impôt sur le revenu : le paiement direct en ligne, le prélèvement automatique à l'échéance ou la mensualisation.

supplémentaire ( de 2 245 euros en cas de garde alternée). Pour en bénéficier, vous n'avez qu'une démarche à

réée dans le but d'inciter au retour à l'emploi ou au maintient de l'activité, la prime pour l'emploi (PPE) constitue un “droit à récupération fiscale”. En clair, elle est destinée à compenser une partie des prélèvements sociaux et des charges sociales pesant sur les personnes aux revenus les plus modestes qui exercent une activité salariée ou non salariée. En 2008, ce sont quelques 8,5 millions de foyers fiscaux qui ont bénéficié de cette prime.

C

À qui s'adresse-t-elle ? Elle est attribuée aux personnes ayant exercé une activité professionnelle, salariée ou non. S'ajoutent également des conditions de revenus : le revenu fiscal de référence du foyer doit être inférieur à certaines limites (16 251 euros pour une personne seule, 32 498 euros pour un couple marié ou pacsé…). Ces montants sont majorés de 4 490 euros pour chaque demi-part

ESSENTIEL UN EXEMPLE DE CALCUL n Rita et Jean sont mariés, deux enfants à charge. En 2008, Jean a touché 18 400 euros à temps plein et Rita 3 600 euros à temps partiel. Avec 19 800 euros de revenu fiscal, avec trois parts, cette famille obtiendra une prime de 119 euros qu'elle touchera, via un chèque du trésor public, en septembre 2009.

Pour 2009, les bénéficiaires de la PPE peuvent percevoir cette prime, soit en une seule fois au cours du second semestre 2009, soit par versements mensuels de janvier à juin 2009 si vous avez optez pour ce régime avant le 27 février 2009. En cas de versement mensuel, si le montant total versé est supérieur au montant de la PPE 2009, vous devrez rembourser la différence. Dans le cas contraire, un complément de PPE sera versé sur votre compte bancaire. Le montant minimum des versements mensuels est de quinze euros. Ils sont ensuite régularisés sur l'avis d'impôt sur les revenus.

L’acompte de 400 euros disparaît

Valérie GENIN / Le Dauphiné Libéré

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Les nouveautés en matière de versement

© Fotolia

Cette année, si vous n'avez aucun complément ni aucune modification à apporter à votre déclaration préremplie, une procédure rapide vous permet d'établir votre déclaration en trois clics. Il suffit alors de vérifier les éléments. Si vous êtes d’accord, vous “signez” et vous obtenez un accusé de réception que vous sauvegardez ou imprimez. Cette année, le certificat électronique n'est plus indispensable, et tous les usagers peuvent désormais faire leur déclaration depuis n'importe quel ordinateur, grâce à un accès simplifié et sécurisé, en saisissant trois identifiants.

prime vous est versée par chèque ou par virement. Pour obtenir un remboursement par virement, joignez à votre déclaration de revenus un relevé d'identité bancaire (RIB) ou de caisse d'épargne. Si vous n'êtes pas imposable, la prime vous sera versée par virement ou par chèque au plus tard le 15 septembre 2009.

effectuer : renseigner les cases AV à QV ou AX à QX de votre déclaration de revenus (activité salariée) ou les cases NW à PW ou NV à PV (activité non salariée).

Son versement L'avis d'imposition que vous recevrez chaque année vous indique le montant de la PPE. Si vous êtes imposable, la PPE vient en déduction du montant à payer. En revanche, si le montant de la PPE est supérieur au montant de votre impôt, la différence vous est remboursée par chèque ou par virement, si la somme due est supérieure à huit euros. Si vous n'êtes pas imposable, l'intégralité de la

La possibilité d’obtenir un acompte forfaitaire de 400 euros de prime pour l’emploi en cas de reprise d’activité disparaît au 1 er juin 2009. Toutefois, même ceux qui ont repris un emploi avant cette date, fin 2008 ou début 2009, risquent de ne pas pouvoir en profiter, Bercy ayant décidé de ne pas rééditer le formulaire de demande d’acompte cette année. Il est à noter, concernant les acomptes, que les demandes formulées sur la base de renseignements inexacts par un demandeur de mauvaise foi donnent lieu à l'application d'une amende fiscale de 100 euros.

Les réclamations Si, pour bénéficier de la prime pour l'emploi, vous avez, sur votre déclaration de revenus commis en votre défaveur des erreurs soit dans le montant des revenus d'activité professionnelle, soit sur la durée du temps travaillé ou le nombre d'heures rémunérées dans l'année, tant pour vous même que pour les membres de votre foyer fiscal, vous pouvez obtenir la réparation de ces erreurs par voie de réclamation. Le délais de réclamation expire le 31 décembre de la seconde année pendant laquelle vous avez reçu l'avis d'imposition (ou de non impo-

LES CONSEILS DE L’EXPERT Le Dauphiné Libéré

Le montant de la prime pour l'emploi a-t-il augmenté en 2009 ?

Maryvonne Vaudan Compte tenu que le barème de la prime pour l'emploi est indexé sur l'inflation, les nouveaux montants pour 2009 ont changé. Le revenu fiscal de référence pour une personne célibataire, veuve ou divorcée est de 16 722 euros. Pour un couple soumis à imposition commune, ce revenu est désormais de 33 440 euros. Il faut compter une majoration pour chaque demi-part supplémentaire de quotient familial soit 4 620 euros (50 % pour chaque quart de part en cas de garde alternée). Le DL Peut-on toucher la prime pour l'emploi si l'on a travaillé qu'à mi-temps toute l'année 2008 ?

M.V. Oui, un salarié à temps partiel ou n’ayant travaillé qu’une partie de l’année peut toucher la prime pour l’emploi. Le revenu est converti en équivalent plein temps.

Le DL Peut-on toucher la prime pour l'emploi si l'on est assujetti à l'Impôt sur la Fortune (ISF) ?

M.V. Non. La loi de finance 2007 a exclu du bénéfice de la prime pour l’emploi les contribuables soumis à l'ISF. Maryvonne Vaudan, gérante du cabinet Vaudan & Associés, Meylan

sition) mentionnant le montant de la prime. Vous avez donc jusqu'au 31 décembre 2010 pour toute réclamation portant sur la PPE attribuée en 2008, au titre des revenus de 2007 (voir page 8).

Les contrôles Le fisc peut découvrir, lors d'un contrôle, que vous avez commis des erreurs dans votre déclaration ayant entraîné le versement d'une prime supérieure à celle à laquelle vous aviez droit. Vous ferez donc l'objet d'une notification de redressement correspondant au montant de la prime indûment versée. Si vous êtes en désaccord avec l'administration, vous disposez d'un délais de réclamation expirant le 31 décembre de la troisième année suivant la notification de redressement (voir page 8) ●


OCTOBRE 2008

Prévoir Conventions obsèques

Démarches

Conseils D

ans une semaine, le jour des défunts verra fleurir le souvenir de nos chers disparus. Le moment semble opportun pour aborder des questions qui concernent chacun de nous : comment organiser ses obsèques de son vivant, transmettre ou léguer son patrimoine, comment gérer au mieux les démarches après un décès et préparer la cérémonie, enfin comment régler une succession. Ce dossier apporte ainsi quelques réponses pratiques aux nombreuses interrogations liées à la disparition d’un proche.

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Communiqué

MON NOTAIRE ME CONSEILLE : ANTICIPER SA SUCCESSION Nous sommes tous soucieux de notre avenir et de celui de nos proches. Chacun travaille dans l’espoir d’améliorer sa situation présente et à venir et chacun espère aussi organiser un avenir meilleur pour sa famille, son conjoint, ses enfants, parfois même ses parents. Cette attitude responsable et généreuse nous conduit, un jour ou l’autre, à réfléchir à ce qui se passera après notre disparition.

Qui seront mes héritiers ? A qui iront mes biens ? Qui sera obligé de payer mes dettes ? Qui me succédera dans l’entreprise ?

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Questions difficiles mais auxquelles nul n’échappe. L’organisation de sa succession est donc un moment important qu’il ne faut pas négliger. Peu importe votre situation de fortune ou de famille, votre nationalité, votre profession, Chambre-bas-rhin@notaires.fr vos convictions politiques ou religieuses ou autres, il faudra bien y penser un jour. Bien entendu la loi a tout prévu si vous n’avez pas organisé votre succession.

Mais est ce bien ce que vous auriez voulu ? En effet, il faut savoir que vous avez un grand nombre de choix pour l’expression de vos volontés et la transmission de vos biens. Il faut aussi savoir que pour organiser à coup sûr le respect de vos volontés, le mieux est parfois de les accomplir sans attendre.

Pourquoi ne pas anticiper la transmission de vos biens ou d’une partie de ceux-ci ? La loi encourage la transmission anticipée des biens d’une génération à l’autre. La donation-partage par exemple permet aux parents de régler, de leur vivant, le partage de leurs biens entre les enfants. Cette donation, qualifiée par le Code civil de partage anticipé, présente de nombreux avantages juridiques et notamment évite la remise en cause de la volonté des parents et de l’équilibre qu’ils avaient créé. Sur le plan fiscal, des dispositions offrent des avantages très importants aux familles qui anticipent la transmission de leurs biens. La loi encourage également la transmission des biens des grands-parents aux petits-enfants. Pour eux la loi fiscale offre également des avantages dont vous pouvez profiter. Mais chaque situation est particulière et nécessite une réflexion personnalisée car il faut non seulement en apprécier les aspects fiscaux, mais également en mesurer les conséquences juridiques au sein de la famille. De plus, chaque personne a une conception des choses qu’il faut respecter au maximum. Vous ne voyez pas l’avenir comme votre voisin. Il est donc normal que vous puissiez faire des choix différents. Notre droit vous y autorise, mais encore faut-il que vous exprimiez vos préférences. Spécialiste du droit de la famille, garant de l’équilibre et de la sécurité du contrat, il protège ainsi des mauvais accords. Pour cela rencontrez votre notaire, n’hésitez pas sur un sujet aussi important.


PrÊvoir Conseils Conventions obsèques

HERITAGE ET DONATIONS : LES NOUVELLES REGLES

LibertĂŠ et simplicitĂŠ

2

DĂŠmarches

La loi du 23 juin 2006 qui est entrĂŠe en vigueur pour l’essentiel le ler janvier 2007 modifie de façon très importante le droit des successions et des donations. Le but de cette rĂŠforme de grande ampleur est de donner plus de libertĂŠ aux personnes dans la transmission de leurs biens, de simplifier et d’accĂŠlĂŠrer le règlement des successions. Sans entrer dans le dĂŠtail des très nombreux changements apportĂŠs par cette loi, signalons les nouvelles opportunitĂŠs les plus importantes. Toutefois chaque cas ĂŠtant particulier il vous faudra toujours exposer votre situation Ă votre notaire. Lui seul pourra analyser les problèmes et choisir les solutions les mieux adaptĂŠes Ă vos objectifs. La loi nouvelle donne plus de libertĂŠ pour donner ou lĂŠguer ses biens.

ses obsèques de son vivant

C

’est un produit d’assurance en plein boum. En 5 ans, le nombre de dĂŠcès couverts par un contrat de prĂŠvoyance a ĂŠtĂŠ multipliĂŠ par deux. Sachant que le nombre de dĂŠcès en France devrait augmenter pour passer de 538 000 en 2000 Ă 800 000 en 2050, les compagnies d’assurance ont fait exploser l’offre.

L’assurance-vie permettait dĂŠjĂ de rĂŠserver une partie du capital Ă ses obsèques. Cependant, rien dans le contrat ne garantissait que la personne bĂŠnĂŠficiaire utiliserait tout ou partie de cet argent Ă l’organisation des funĂŠrailles. L’assurance dĂŠcès, elle, le permet. C’est mĂŞme sa vocation, qu’elle se nomme contrat obsèques, livret obsèques, convention obsèques, etc.

Deux types de contrat Il existe deux types d’assurance dĂŠcès. Le premier est un produit d’Êpargne dont le capital servira Ă payer une entreprise de pompes funèbres. La sociĂŠtĂŠ d’assurance auprès de laquelle il est souscrit s’engage Ă verser Ă un prestataire une somme d’argent qui est fonction du niveau d’Êpargne et de sa revalorisation. L’entreprise de pompes funèbres choisie n’est tenue d’assurer un service qu’à hauteur du capital. Evidemment, ce capital peut s’avĂŠrer insuffisant si les prix du prestataire ont augmentĂŠ depuis la date de signature du contrat. Il peut ĂŞtre aussi trop ĂŠlevĂŠ et, dans ce cas, le solde est reversĂŠ aux bĂŠnĂŠficiaires. L’autre type de contrat est dit de ÂŤprestations d’obsèques Ă l’avanceÂť. Il garantit non seulement le financement mais ĂŠgalement l’exĂŠcution des funĂŠrailles. Ce qui est important car la famille est assurĂŠe de voir le prestataire tenir les engagements pris vis-Ă -vis du dĂŠfunt. C’est pourquoi il est recommandĂŠ, avant d’y souscrire, de bien dĂŠterminer ses choix quant au caractère civil ou religieux

HĂŠritiers rĂŠservataires La rĂŠserve hĂŠrĂŠditaire et la quotitĂŠ disponible sont modernisĂŠes. Les ascendants (père et mère et grands parents) ne sont plus hĂŠritiers rĂŠservataires. Une personne qui dĂŠcède sans enfant peut dĂŠsormais dĂŠshĂŠriter ses parents, sauf pour les biens que ses parents lui auraient donnĂŠs et qui doivent leur revenir. Cette suppression de la rĂŠserve des ascendants donne donc une très grande libertĂŠ aux personnes sans enfant. La renonciation anticipĂŠe Ă l’action en rĂŠduction est autorisĂŠe. Alors qu’avant la rĂŠforme pour vendre un bien qui vous avait ĂŠtĂŠ donnĂŠ par vos parents il fallait leur accord et celui de vos frères et soeurs, il sera possible pour les nouvelles donations de l’Êviter. Il suffira de le mentionner dans l’acte de donation.

des obsèques, du mode de sĂŠpulture et du budget que l’on souhaite y consacrer. C’est seulement en ayant ĂŠtabli toutes sesvolontĂŠs qu’un ĂŠtablissement de pompes funèbres peut ĂŠtablir un devis. Le devis acceptĂŠ, reste Ă en dĂŠfinir le financement avec un assureur et Ă ĂŠtablir avec lui une convention oĂš seront scrupuleusement consignĂŠes toutes ses volontĂŠs. MĂŞme si de nombreuses compagnies privilĂŠgient un partenariat avec un opĂŠrateur funĂŠraire, la loi Sueur de 2004 offre au souscripteur la possibilitĂŠ, Ă tout moment, de changer d’opĂŠrateur et de modifier plusieurs modalitĂŠs de son contrat.

Comment favoriser son petit-fils Par ailleurs dĂŠsormais un hĂŠritier rĂŠservataire (un enfant est hĂŠritier rĂŠservataire dans la succession de ses parents) pourra renoncer, par avance, Ă une partie de ce que la rĂŠserve lui octroie. Il pouvait jusque-lĂ obtenir une indemnitĂŠ dans le cas oĂš les donations faites par ses parents Ă d’autres personnes auraient amputĂŠ la part minimum que la loi lui rĂŠserve. VĂŠritable petite rĂŠvolution dans notre droit, cette renonciation avant la succession devra se faire par acte notariĂŠ, en prĂŠsence d’un second notaire dĂŠsignĂŠ par la chambre des notaires. Cette possibilitĂŠ peut se rĂŠvĂŠler intĂŠressante pour “sauter une gĂŠnĂŠrationâ€? par exemple. Si une personne ayant un fils veut donner une part très importante de ses biens Ă son petit-fils, avec l’accord du père de l’enfant, cette donation sera dĂŠsormais possible. Dans certaines transmissions d’entreprises elle pourra aussi ĂŞtre utile. Enfin, on pourra aussi l’utiliser pour assurer l’avenir d’un enfant handicapĂŠ en le favorisant avec l’accord de ses frère et soeur.

Les autres formules D’autres formules existent qui peuvent satisfaire le plus grand nombre puisque 80% des personnes intĂŠressĂŠes par une prĂŠvoyance funĂŠraire ne dĂŠsirent qu’une simple couverture financière des frais d’obsèques. Ceux-ci peuvent ĂŞtre rĂŠglĂŠs en utilisant les biens de la personne dĂŠfunte. Le maximum autorisĂŠ de prĂŠlèvement est de 3049 euros, somme supĂŠrieure Ă la moyenne des dĂŠpenses d’obsèques. De son vivant, après avoir ĂŠtabli un devis auprès d’une entreprise de pompes funèbres, on peut aussi tout simplement approvisionner un livret d’Êpargne ou un compte bancaire de la somme ĂŠquivalente au devis. O. D.

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ou en prÊsence d’hÊritiers vulnÊrables (mineurs ou hÊritiers inexpÊrimentÊs par exemple). Chacun pourra, de son vivant, dÊsigner par acte notariÊ la personne chargÊe de gÊrer sa succession. Ce mandataire devra accepter sa mission du vivant de celui qui lui confie. La durÊe de ce mandat ne pourra pas dÊpasser cinq ans, sauf prorogation judiciaire. A côtÊ de ce mandat posthume, la loi crÊe le mandat judiciaire. Le juge pourra ainsi dÊsigner un mandataire chargÊ de gÊrer provisoirement la succession si un ou plusieurs hÊritiers font preuve d’inertie, font des fautes, ou ne s’entendent pas. Sa mission prend fin quand les hÊritiers s’entendent pour signer une convention d’indivision ou un partage.

Plus de souplesse Autre innovation, la loi apporte de la souplesse: alors que jusqu’à prÊsent toutes les dÊcisions devaient être prises à l’unanimitÊ, dÊsormais une majoritÊ des deux tiers suffira pour certaines dÊcisions : dÊsigner un administrateur, vendre des meubles pour payer des dettes, conclure ou renouveler certains baux.

Donations : du nouveau ! Du cĂ´tĂŠ des donations, la loi offre de nouvelles possibilitĂŠs. Les libĂŠralitĂŠs graduelles : il est dĂŠsormais possible de donner ou de lĂŠguer un bien Ă une personne avec obligation de le conserver et le transmettre Ă son propre dĂŠcès, Ă un second bĂŠnĂŠficiaire dĂŠsignĂŠ. Par exemple, donner des revenus sa vie durant (en lui donnant un immeuble de rapport) Ă un enfant handicapĂŠ, tout en organisant après son dĂŠcès la transmission du mĂŞme bien Ă ses frères et soeurs. Les libĂŠralitĂŠs rĂŠsiduelles : donner ou lĂŠguer un bien Ă une personne en prĂŠvoyant qu’à son propre dĂŠcès ce qu’il en restera sera transmis Ă une seconde personne dĂŠsignĂŠe. En ce qui concerne les donations partage, la nouvelle loi permet Ă toute personne de faire entre ses hĂŠritiers, quels qu’ils soient, la distribution et le partage de ses biens. Jusqu’à prĂŠsent rĂŠservĂŠe aux relations parents/enfants, elle permet aujourd’hui le partage entre hĂŠritiers de gĂŠnĂŠrations diffĂŠrentes, notamment de grands-parents Ă petits enfants en ÂŤsautant une gĂŠnĂŠrationÂť, ou encore, une personne sans enfant pourra partager de son vivant, ses biens entre ses frères et soeurs ou ses neveux et nièces. Enfin, au sein de familles recomposĂŠes, les donations et successions seront facilitĂŠes et, pour la transmission d’entreprises la donation Ă une personne ĂŠtrangère Ă la famille sera possible. Cette loi apporte donc de rĂŠelles possibilitĂŠs et vous donne des libertĂŠs nouvelles dans la transmission de votre patrimoine, qu’il soit modeste ou très important. Chambre des Notaires du Bas-Rhin

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SOMMAIRE

Finir ses jours àdomicile SUPPLÉMENT GRATUIT AU NUMÉRO 19887 DU MARDI 21 OCTOBRE 2008

Pouvoir mourir chez soi est souvent considéré comme un luxe ou un idéal.

P. 2 & 3

La crémation en augmentation Autorisée en France depuis 1987, le taux de crémation est aujourd'hui de 26 %.

P. 4 & 5

La mort expliquée aux enfants Il faut faire son deuil en famille et ne pas isoler l'enfant des drames de la mort.

P. 6 & 7

Contrat-obsèques assurance-vie successions... Marché lucratif, placement avantageux, exonération.

P. 9, 10 & 11

Les démarches àeffectuer suite à un décès La conséquente liste des tâches paraît parfois insurmontable à la famille ou aux proches. P.12&13


FIN DE VIE· NOS CONSEILS AUX FAMILLES

2

.ŒHWiM

Adresses utiles L'hospitalisation à domicile connaît en France un fort développement puisque le nombre d'établissements HAD a presqu e doublé entre 2005 et 2007 et on se dirige, selon les vœux du ministère de la Santé, vers un maillage complet du territoire. Pour connaître l'établissement le plus proche de chez soi, le plus simple est de se rendre sur lesiteInternet de la fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile : http://wwwXnehadXr/ ou de la contacter au 01 55436995. La plupart de ces établissements travaillentde concert avec des réseaux de soins palliatifs et des associations de bénévoles. Ainsi l'HAD de Grenoble avec Palliavie (www;Palliavie.org) et Jalrnav ( www~ l m a l vXl rg) . Al'image de laFNEHAD, lasociété française d'accompagnement et de soins palliatifs ( h tt p :// www ~ f a p Xl r g).

r e­

connue d'utilité publique, met en ligne surson site tous les réseaux et associations de sa région. On peut aussi la contacter au 01 45 75 43 86. Les réseau x de soins palliatifs sont eu x-m êmes en contact avec des infirmières libérales qui sont bien souvent la pierre angulaire de la prise en charge à domicile. Mais on peut aussi se renseigner auprès de la fédération nationale des infirmiers (ht t p://wwwXniXr) au 01 4742 94 13. Enfin, citons le guide à l'usage des familles, « Accompagner la fin d'une vie » (8 Y), rédigé par leréseau de santé Le Pallium (www:fepalliumXr), que l'onpeut se procurer auprès de l'association en appelant le01 3013 0633.

Pouvoir mourir chez soi est souvent considéré comme un luxe ou un idéal. La réalité est toute autre ... C'est d'abord un choix, une responsabilité partagée pour devenir une expérience intense et extrêmement... vivante!

L

e p a rad oxe es t frappant. Selon u ne ré ce nte é tude de l'Ifop, si 58 % des Fra nça is so uhaitent fini r leurs jours chez e ux , 75 % d e nos conci toyens me ure nt a u jourd'h ui à l'hôp ital. Cependant, la te n d a n c e

pourrait s'inverser avec l' e ssor des é tab lissements HAD (Hospitalisatio n à domicile. Lire page 3) . Reste que l'allo n g e m e nt de la d urée de vie et les causes de la mort (mala dies lo n gue s et dégénératives) dans no tre société ne font p lus de la tin de vie à domicile u n e simple formalit é. Même si mourir chez soi , c'est accomplir le vœu q ue la mort soi t int é g ré e à la contin ui té de la vie. C hristine Epailly, in firm iè re à Saint-Quentin-sur-Isère q ui a u n e expérience de 20 ans en la matière, nous le confirme :

Toutes les parties concernées

d oi vent ê tre à J'unisson. Patient, proch es, personnel soignan t. Tout d oit être clair dès le départ. Pour p ou voir faire face aux moments les p lus difficiles, on n e peut se p ermettre auc un n on- dit " . Il arrive, en effet, q ue des patie nts angoissent de rester chez e ux , q ue des familles craquen t li ttéralemen t devant l'ampleur de la tâche , q ue des soignants n 'assurent pas suffisamment la sécuri té médicale d u malade. Mourir à domicile, si cela peut ê tre le désir d 'un individ u , c 'est a ussi l'affaire de nombreuses personnes. M a is

Les tombes célèbres Raimu J

u le s A ugus te M uraire, dit Raimu , naît à To u lon (Var) le 18 décembre 1883 e t décède le 20 septembre 194 6 à Neui lly-s ur-Seine (Hau ts -deSeine). Il est in h umé dans sa vi lle natale . Ra imu est u n d e s monstres sacrés d u cinéma français d e s années 1930 e t de la première moitié des années 1940 , pionn ier d u cinéma parlant, coméd ien comique troupier décou vert p a r Sac ha G ui try , i l devie ndra pl us ta rd l'in terp rète fé tic he d u cinéaste et écrivain Marcel Pa g n ol. 1

Gérard Philipe N

é à cannes le 4 décembre 1922, Gérard Philip , son vrai nom, s'est é teint à 37 ans le 25 n o ve m b re 1959 . Son p è re le destine à u n e carrière d e j uriste mais, rencontran t de nombreux artistes ve n us se ré fugier en zo n e libre sur la Côte d 'A zur à p a rt ir de 1939 , il décide de devenir comédien. Il ajoute u n " e " à son n om pour obtenir 13 lettre s avec son nom e t son p rénom. Reposant à Ramatuelle , l'acteur a u phy sique de rêve aura marqué la Fra nce entière avec se s interpré tatio n s d a n s « Le diab le a u corps » e t « Fanfa n la T u lipe ». 1

a lors, lorsque tout est en p lace, lo rsque tout est ac cepté par les u n s e t p a r le s a u tres, cela p eut deven ir u n e aventure hum a in e rare (lire le té m oign a g e ci-contre). Le p at ie nt bénéficie surto u t de q uelq ue chose q u'il ne sau rai t tro uver à l' hôpital. ..

" A voir le temps. Le temps de faire sa toilette, le temp s de manger, le temps d e prendre le soleil s'il le désire, le temps de savourer. C 'est la qualité de ce temps qui fait toute la dif férence " , constate C hristin e Epailly. 0.0.


FIN DE VIE· NOS CONSEILS AUX FAMILLES

8

Les Français ignorent le coût réel des obsèques SONDAGE Si la présence du service publicfunéraire permet d'enrayer la hausse des dépenses d'obsèques, le service des pompes funèbres reste cher. Son coût est souvent ignoré des Français. Selon un sondage, si 53% des Français veulent un service public, 44 % ignorent le coût réel desobsèques.

L

e monopole des pompes funèbres a longtemps été du se ul ressort des comm unes. Depuis la loi de 1904, ce monopole avait été progressivement délégué par une majorité d 'entre elles à des entreprises privées, à une en particulier, les Pompes funèbres générales, qui possédaient 40 % d u marc hé fr ança is . En 1993 , la loi « Sue ur » a mis en place une réelle concurrence, permettant à toute en treprise d'exercer, à condition de posséder une h a bilitation. Les pri x auraient alors dû baisser, ce qui n'a pas été le cas . En effet, pendant que les

pr ix à la consommation augmentaient de 23 % en tre 1993 et 2005, le pri x des services funéraires croissaient de 56 % ! Le directeur général des Ser vices funéraires de la Ville de Paris, Fran çois Michaud Nérard, avance une explication : " Lors d 'un décès, il es tpsycho logiq uem ent ditticile d'a ller cons ulter cinq conseillers funéraires ditt ëren ts pour sélectionner le meilleur prix. La concurrence ne jo ue alors pas. La suite est mécaniq ue : comme le nombre de décès n'a ugmen te (h e ure use m e nt !) pas e t qu e les entreprises sont de plus en pl us

nombreuses sur le secteur, chaque société doit augmenter ses prix". Selon lui, la présence d 'un ser vice pu b lic permet à la collec tivité de " peser sur le marché en term e de prix e t de qua lité mais aussi d'éthiq ue". En effe t, pa rtout où il existe des agences funéraires publiques , les prix d u pr ivé on t moins augmenté .

Dépense importante souvent méconnue Aujourd 'hui , on es time q ue le prix moye n d'une cré ma tion es t de 2 500 Y (avec dispersion des cen dres) et de 3 000 Y environ pour une inhumation , selon le s presta tions choisies, mais sans l'ac ha t d'une concession et sans les frais de mon ument. Un monu ment qu i peut coû ter, lu i aussi, 3 000 Y. Les obsèques représen ten t donc une dépense importante , rare men t pré vue à l'avance et

44% des français ignorent totalement le coût réel des obsèques; 1 sur 5 seulement l'estime correctement

Quel montant pensez-vous que vous auriez à payer, au total, à l'entreprise de pompes funèbres si vous aviez à organiser les obsèques d'un proche?

souven t méconn ue .. . Avan t de choisir u n e entreprise de pompe s funèbres, il faut donc bien rétléchir à ce que la famille souhaite et à ce q ue le disparu aurai t voulu . Il es t souvent conseillé de se faire assis ter dans les démarche s commercia les par un proche moins déstab ilisé p sychologiq uement par le décès et donc plus ap te po ur comparer les tarifs et le s services des entreprises sélec tionnées. Deux types de service sont pro posés. Le « se rvice extérieur » recouvre tout e s les opérations nécessi tan t u ne h a bilitat ion : p rise en charge et transport de la dépouille mortelle , organisation des obsèq ues , soins de conservation d u corps, fourni ture du cerc ueil ou de l'urne funéraire, fourn iture du personnel, inh umation e t crémation. Le « se rvice inté rie ur» ne concerne q ue la cérémonie religie use : fourni ture des obje ts

des tinés au service des funérailles , décoration ... Si les prix res ten t très encadrés, une en treprise doi t toujou rs pro poser une doc umenta tion générale où figurent les presta tions obligatoires (cerc ueil à cuvette étanc he et muni de poignées). Pour le reste, elle doit proposer un devis écri t, dé taillé , chiffré et mentionnant tout es le s p restations pro posées. Si l'entre prise de pom pes funè bres es t aussi chargée d'effectuer les démarc hes auprès des administrations ou des organismes de culte, le devis doit faire apparaître le mon tant des honoraire s et les som mes demandées par ces organismes . Dans le cas où le mon tant est forfai taire, le dé tail des p restat ions doi t être indiqu é au clien t. Attention, donc , à bie n lire le devis avant de signer le bon de commande. François ROUSSELLE

53% pensent que les pompes funèbres devraient être un service public sans but lucratif, signe sans doute, de leur forte sensibilité à la problématique du pouvoir d'achat.

Depuis la suppression du monopole des pompes funèbres en 1993, le prix des obsèques a augmenté 2,5 fois plus vite que l'inflation.

À votre avis, quelle est la meilleure solution pour régir le marché? Le domaine funéraire doit rester libre, comme aujourd'hui, la concurrence finira par jouer

2000euros • • ou moins •

'--------'

Entre 2001 . et 3 500 euros

La collectivité devrait encadrer les prix pour qu'ils n'augmentent pas plus vite que l'inflation

•••

....._------'

Les pompes funèbres devraient êtreun service public sans but lucratif

+ de 3 500 euros .

44%

Ne sait pas Sou rces : Ville de Paris , et Ipsos

53

Ne sait pas

dL

Sources : Ville de Paris, et Ipsos

Romy Schneider L

e 23 septernb re 1938, à Vienne (A u triche ), naît Rosemarie M a g d al e n a AIbach-Re tty , p lus conn ue so us le nom de Romy Sc hneider. Elle s'éteint le 29 mai 1982. Elle est in h umée a u cimetière de BoissySans-Avoir dans le s Yvelines. Devenue u n e star mondiale ex trêment p rolifique, grâce à ses apparitions, entre a u tres, dans « Sissi », « La piscine » e t « Le vie ux fu si l », adu lée en Fra nce et o utre-Rhin, Romy Sc hneider a su donner l' im a g e d 'un e femme belle e t lib re q u i se vo uait corps et âme à ses rôles. Elle remporta le tout p re m ier César de la meille ure ac trice en 1976 Po ur « L'Importan t c'est d 'aimer » d 'Andrzej Z u lawski e t ob ti nt le second en 1979 pour « Une h ist oi re simple » d e Claude Sau te t. Un César d 'honneur lu i a é té remis, à tit re p osthum e , en 2008 par A lain Del o n , pour célèbrer ce qu i 1 a urait été so n 70 c anni versaire.

Patrick Dewaere P

a t ric k Dewaere, de son p atro n ym e officiel P atrick Bo urdeau , est né le 26 janvier 194 7 à Saint-Br ie uc (Côtesd 'Armor). Le 16 j uillet 1982, il met subitement fin à ses jou rs dans sa maison du XIVe arrondissemen t à Paris d ' un coup de carabine 22 long rifle . Il est inh umé a u cimetière de Saint-Lambert-d u Lattay (Maine-et-Loire). Patrick D e w a e re , qui se révèle a u grand p u b lic dans « Le s Valse uses » d e Bertrand Blier, a in ca rn é la " fureur de vivre" à la française e t demeure u n m od èl e pour le s générations de jeunes comédiens q ui lui ont succédé. 1


FIN DE VIE· NOS CONSEILS AUX FAMILLES

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Contrat-obsèques: attention aux failles!

Régle r son enterrement dans les moindres détails séduit aujourd'hui de plus en plus de Fran çais. Un marché lucratif que se disputent campagnies d'assurance et services funéraires et qui engendre parfois de véritables abus...

A

s s u r a n c e o bsèq ues, épargne o bsèq ues, conven t io n décès, le s appellatio ns diffèren t m a is le but re ste le m ê m e : régler de son vivan t ses p rop re s funérailles. U ne aspiration q u i se développe pui squ ' à la tï n d e l'année 2006, 15 % des o b sèques étaien t couvertes p a r u n contrat. D'après François M ichaud Nérard, d irecteur des services fu néraires de la Ville de Paris, il "est m ême à prévoir

que, d'ici p eu, 30 à 35 % d e s plus de 60 ans a uro n t un contrat d 'obsè que s" . Dans la pl us grande majori té des cas, le con trat en p ré vi si on d 'obsèq ues défi n it u n certain n omb re de pre stati o n s , all ié à u n co n trat d'assurances. A u décès, le cap ital const it ué p a r le contrat d'assu rances est versé a u b é n é fici a ire . D é sig n é p a r le sousc rip teu r, le b é n é fic iai re dev ra utili se r cette som me pour tï n anc e r la réalisation des engagemen ts pris a u tit re d u con t rat de p re sta ti o n d'obsèq ues. Ce p roduit nécess i te o b ligato ire me n t l'action conjoin te d' un ass u reur e t d ' u n o pérateur fun é rai re .

L'opérateur funéraire pour disposer devraies prestations Se u l so uci , d'a utres contrats, d its de capital isati o n , p eu ve nt se référer à

tit re commerc ial a ux o b sèq ues a lors qu' il s ne son t que de s imples contrats d ' a s su ra n c e s vie. Ces produit s , ven d us par des b anque s et des sociétés d ' a s su r a n c e , so n t t r o mpeurs car lors du décès, le ca pi tal cons tit ué sera , certes , versé a u b énéficiai re, mais sans que la somme soi t o bligatoirement affectée a ux frais d 'obsèque s . De nombreu x exernples viennen t a insi rappeler qu 'un con trat mal souscrit p e rmet a ux b é n étïciaires de touche r la s uccession sans qu' il s a ien t à d ébour se r le moi n dre centim e d'euro p our l'en terrem e nt.

Selon Luc P uaud, p ré s id ent d 'O GF Courtage, une tïliale du grou pe OGF, numéro 1 d u service fu n é r a ire e n F ra n c e , " le message d e s b a nque s e t d e s assu rances man q ue de clarté. Ils se servent des o bsèq ues comme un a rgumen t, m ai s leur d é m arche est j uste d e m ettre de l' a rg ent d e côté p our le s b é n é fic iai re s .

" Si J'on so uhaite souscrire un con tra t e t disposer d e vraies pre stations, il tu ut se tourner vers un opérateur funéraire . L'exécu tion est plus s ûre, une p artie d e J'arg ent, o u m ême sa totalité, sera o b ligatoiremen t utilisé e p our le s obsèque s. "L 'au tre problème, c'est que certaines b anque s c hoisissen t e lles -mêm e leurs o péra te u rs fun éraire s. E lles in fluen t s ur le choix du souscrip teur, se

s u bstituen t à lui, en évoquant une sorte de turitnutional qui est m ensong er. Des o bsèq u es ne coû ten t p as la m ême chose s ur tout le territoire et ça ils n e le d isent p as. "

D e rn ie r chiffre synonyme d 'inquiétud e : les contrats o bsèq ues son t à 90 % si gnés dans des b anque s o u chez des assureurs . M éfiance, d o n c ... Benjamin DANET

Il est plus avantageux de léguer son héritage de son vivant Depuis août 2007, la loi TEPA (aussi connue sous le nom de « paquet fiscal »,) garantit plusieurs avantages fiscaux afin de favoriser les transmissions entre lesgénérations. " Léguer son héritage de son vivant a toujours été avantageux, explique Me Isabelle Arseguel-Meunier, notaire à Paris. Il l'est d'autant plus aujourd'hui grâce à la loi TEPA. C'est aussi l'occasion d'établir un pacte familial et de faire le point sur le patrimoine. " Depuis le 22 août 2007, la donation à son enfant bénéficie d'un abattement de 150 000 Y. Actualisé chaque année en fonction de l'inflation, chaque parent peut donc donner jusqu'à 151 950 Y (à compter du 1er janvier 2008) par enfant sans avoir de droits à payer. En 2008, un couple peut ainsi transmettre à son enfant 303 900 Y sans frais. La donation peut s'effectuer en une ou plusieurs fois et l'abattement est valable par période de 6 ans. Les donations consenties par les grands-parents à leurs petits-enfants bénéficient également d'un abattement dans la limite de 30 390 euros par petit-enfant (depuis janvier 2008). En ce qui concerne les arrière-petits-enfants, il est de 5 065 Y. Pour lesfrères et sœurs, 15 195 Y et 76 988 Y pour les conjoints ou concubins pacsés, A noterque sont aussi exonérés lesdons d'argent destinés à la descendance, sinon aux neveux ou nièces, à hauteur de 30 390 Y. Par ailleurs, une personne handicapée bénéficie d'un abattement supplémentaire de 151 950 Y. Bien entendu, ces abattements peuvent se cumuler: un enfant peut recevoir 100 000 Y de ses parents et 120 OOOY de ses quatre grands-parents, tous les 6 ans, sans droits de donation à régler. " Malgré tous ces avantages (et mes conseils), je constate qu'il n'y a pas de réelle augmentation des dons, nous confie Maître Isabelle Arseguel-Meunier. Sûrement parce que les éventuels donateurs ont alors l'impression de se projeter vers leur décès! "


FIN DE VIE· NOS CONSEILS AUX FAMILLES

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• Œh""

La mort expliquée Psychiatre, psychologu e et psych analyste, le Dr Michel Hanu s est président de la Soci été de thanatologie et fondateur de la fédération européenne « Vivre son deuil ». Il est co-auteur avec Isabelle Hanu s d'un petit livre pratique et précieu x (*).

" Mon

D Dauphiné libéré:comment les enfants perçoivent-ilslamort d'une manière générale?

M

ich e l H a nus : dans la pe t i te enfa nce, ils considèrent que l' on peu t en réchapper, que c 'est u n é tat réversible, vo ire peut-être m êrne contagieux . P u is, l'enfant comprend q u 'être mort, c 'est ne p lus b oug e r, ne pl us respirer, ni parler. Ils jouent d'ailleurs très vite à "faire le mort". Vers 6 ans ils o n t conscience que la m o rt est irréversible et, vers 10 ans,

ils comprennent que la mort fai t p a rtie de la vie.

D Apartir de quand doit-on prévenir l'enfant qu'unproche est très malade? Il est bon de le d ire assez vite, afin de préparer l'enfan t à l' hypothèse de la sép a rati o n . Il faut que l'enfan t ait le te m p s de dire a u-revoir à son p è re , sa mère, son grand-parent. .. On n e doi t p a s h é site r à l'emmener à l' hôpital a fin q u 'il voi t o ù est ce proche, ce qu' il y vit , ce qu 'o n lui fai t .

papa est mort.. , " PAROLES D'ENFANTS

plus tôt,des suites d'une tumeur aucerveau)

"E

n pa~l er ense~llble,. c.'est b~en . Parc.e que Je t rou va is ç a Inj uste, Je p e n s a is qu 'il n 'y avait q ue moi q ui avait ça. J e ne serai jamais pl us comme avan t la mort d 'Alice,je ne serai jamais p lu s normal . Être n ormal ? C 'est comme si jamais p e rso n n e de sa famille étai t morte. J' a i reç u 3-4 lettre s a u momen t de l'enterrement. Dans ces lettre s , les gens me parle nt de l' horrible nouvelle mais de mort, jamais! C 'est bizarre! "

D Isabelle (9ans) " Mon papa est mort parce q u 'il avai t des cell u les malades dans la tête. Ça m'a fa it mal a u cœur de le vo ir à l' hôpital, p a rc e qu 'il avait des tuy aux p a rt out. Il savait t rè s bien q u' il allait mourir. Il é tait prêt. Ic i, j 'ai dessiné mon p a p a . Il est e n pyjama, parce qu 'i l était souvent à l' hôpital. Sur sa tête , j ' a i fai t u n e cicatrice, parce q u' il é tait malade d u cerveau . Là,je l'ai dessiné dans son cer-

toute lavérité, ne rien édulcorer ou garder secret?

c ueil. Ça va faire un an main tenant, q u'il est mo rt . E t fi nalement, je préfère q u 'il soit mo rt parce qu 'i l souffrait vraimen t . Si je p ouva is le revoir? J e lui dirai que je l'aime b e auc oup e t q ue j 'aimerai b ien q u 'il voit nles e nfants . .. "

D Jeanne (10ans) " Depuis la mort de Papa, je suis beaucou p plus sensible. J e suis touché e p a r u n peti t rien . M a is je n 'ose pas raconter à maman mes p etits enn uis là -d e ssus , de peur qu 'e lle pl eu re , e lle a ussi ... "

D Mahé(10ans) "De toute façon, il fa u t b ie n mourir p ou r la isse r la pl a c e à d'autres ê tres hum a in s . Tou t le monde ne peut p a s rester vivant, si non , y a urait p lu s de p la ce p our les a u tres. "

1

D (*) DVD(30 Y)etVHS(20 Y) disponibles à l'association 7,rue Taylor, 75010 Paris. Tél/Fax: 0142081116 Site internet: wwwJWivresondeuil::éssoXr

Fernand Raynaud H

um oriste et ac te ur , né le 19 mai 1926 à C lermont-Ferrand, décédé le 28 septemb re 1973 dans u n accident de la ro u te a u C heix -s ur-Morge, près de Riom. Il repose à SaintGermain-des-Fossés dans l'Allier. Fe rn a n d Ra y n au d es t conn u po ur ses nom bre u x sketc hes « < Le 22 à Asnières » •..), parfois m imés e t ses chansons amusantes q ui ont marqué son époque : « Et v'lan passe-moi l'éponge » .. . Certaines de ses exp ressions son t restées célèbres : "Bo ur reau d 'enfant", "Y a com me un d éfa u t.. . ", "C'est é t u dié pour. .. ", "Ç'a e u t payé! " "C'est l'plom bier !"... 1

O u i, pourq uoi p a s ? L 'enfant (tou t comme l'adu lte) a b esoin de voir les choses p ou r s 'en convaincre. Nous avons déjà tant de mal à nous faire à la mort, alors pour les enfa nts, c 'est encore moi ns clair . Il est bon de proposer à l'enfant de venir vo ir le corps de cette person ne q u 'il a a imée, pour l'embrasser o u j uste lui p rend re la main . M a is c'est à l'enfant de décider s'il le sou haite o u non. Il peu t t rè s b ie n rester à la porte, s'il change d'avis. A ujourd' h ui , o n sai t rendre le s morts assez b e aux , c 'est donc m o in s traumatisant q u' hier.

D Vous pensez qu'ilfaut dire

Paroles tirées de « A quoi ça sert la vie? », un documentaire de 52 mn de Jean-Claude Bertholet, sur les ateliers de paroles pour enfants, organisés par l'association « Vivre son deuil ».(*)

D Thomas (8ans, quiaperdu sasœur de6ans, unan

D Ycompris d'aller voirlecorps, après samort ?

Absolument. Il fa u t di re les mots de la vérité, car les enfants n 'aiment pas q u 'on leu r cache des choses. Reste à le dire avec des m o ts choisis, des mots d'enfants.

D Justement, ilyades formules "cache-misère", telles que mamie est partie en voyage, grand père est monté au ciel. .. Que pensez-vous de ces phrases? La p re m iè re est d'autant p lus n u isible q u'elle la is se à penser qu e p a r t i r en voyage, c'est risq uer de mourir. .. Evitons les mensonges, cela n ' a p lus court a ujourd' h ui . Q uant à la seconde, e lle dépend a ussi de la croyance religie use des p a re nts . Mais il fa ut savoir qu'un enfant, c'est touj ours trè s réaliste. Il vo us dira très facilemen t : " Ma grand-mère n 'est p a s a u paradis, elle est morte" . P o int.

DrMichel Hanus : "II estbon de proposer à l'enfant de venir voir le corps dudéfunt mais c'est à l'enfant de décider s'il le souhaite ou non". Photo DR/Natacha CROS Rue des pommiers.

D Quand unenfant demande où est samaman,que faut-il lui répondre? M a m a n est a u c imetière. T u viens avec moi?

D Que dire aux frères etsœurs dans lecas des fausses-couches ou d'enfants morts-nés? Autrefois, on cachait toutcela et,bien souvent, on enfantait à nouveau, comme pour " remplacer " l'enfant perdu... O ui e t il me semble éviden t q u 'il fa u t en parler. D'au tan t p lus q u'aujourd' h ui, la législation a b e aucoup évolué. Ainsi, dans le cas des fa usses-couches, elles son t inscri tes à l'état-civil dès q uatre mois e t demi de grossesse. Or, les e nfants adorent regarder le Livret de fa mi lle . Tô t où t a r d , ils découvriron t l'existence de cet enfan t qu 'i ls ne connaissent p a s . .. On peu t t rè s b ie n expliq uer que ce p etit bébé était trè s malade e t qu 'il n e pouvait p a s vivre .. . 1

Joséphine Baker D

e son vrai nom F re d a J oséphin e McDonald, née le 3 j uin 1906 à Saint-Louis , Missouri e t décédée le 12 avril 1975, e lle repose à Monaco. Célè bre chanteuse, danseuse e t meneuse de rev ue d 'origine métissée afro-américaine et amérindienne (e lle a pris la nationalité fran çaise en 1937), toute sa vie, e lle a ura e u à lutte r co ntre des préj ugés raciaux . Elle fai t fi g ure a ujourd'h ui de "grande d a m e " e t d 'exemple de tol é ra nce e t d 'inté g ratio n . La Fra nce démocratique d 'après-guerre lu i doit b e aucoup . Elle est la p remière femme d 'origine américaine à avoir reçu les h o n n eurs mi litaires fra nçais à ses funérailles. Elle comptait, en o u tre , parmi les grandes fig ures de la franc -maço nnerie . Bertrand Delanoë, maire de Paris, a décidé en j uin 2006 de donner son nom à la piscine p u b lique flo ttante sur la Seine, dans le 13 C a rrondissement. 1

D Suite de l'article page 7


FIN DE VIE· NOS CONSEILS AUX FAMILLES

aux enfants D Que dire dans lecas dedécès accidentels, traumatisants, comme unaccident brutal, unsuicide? J e suis d 'avis qu 'il fa ut expliquer l' o rig in e de chaque mort , Là encore, tout est dans le choix des mots. Le suicide d ' un parent est évidemment difficile à raconter mais, dans ce cas, mettons l' a cce n t s ur le fai t que cette p e rso n n e é tait mala d e . Q ue l'enfant n 'y est pour rien, car le petit se rend toujours cou pable de la mort d' un p ro che , pensant q u' il n 'a p a s é té assez gentil avec lui, notamment. .. J e me souviens du cas d 'un e nfant dont le p a p a s'étai t p e n du . On n e lui avait rie n di t . Mais un jour, il a dess iné un e corde ... Il avai t donc tout compris. Dans le cas des morts b rutal e s , il faut s urtout dire a ux plus jeu nes que cet accident n'est p a s contagieux . Car le tout peti t projette cet accident sur lu i-

m ême .

D Conseillez-vous d'emmener lesenfants aux funérailles? C'est im po r tan t, o ui . M ê m e p our le s bébés car, plus t a rd , l' enfa nt saura qu 'i l é tait là , ce jou r-là. L'essen tiel, c'est touj ou rs d e p a rle r e t de ne p a s la isse r les en fa n ts sans rép o n se s a ux que stio n s qu 'i ls posen t. Long tem ps , j'ai

p e n sé q u 'il ne fa llait p a s ernmener le s enfan ts a ux crémations. A ujourd' h u i, elles so n t fai te s de manière plus d ouc e , cela d ure mo ins lo n gte mps , le s crématori ums saven t m ie ux accueillir les familles . A lors, p ourquoi pas? Tout est dans la manière de proposer le s choses.

D Par lasuite, comment gérer l'absence, comment reparler delapersonne disparue, avec son enfant? C'est t rè s important de p leurer ensemble. Longtemps, o n a vo ul u préserver l'enfa n t en l' isol a nt d e s drames

7 Sites internet

d e la mort. On sait a u jourd' h ui qu 'il fa ut faire son d euil e nsemble, e n famille . Souvent, l'enfant s'interdit d e pl eure r pour ne pas fa ire d e peine à ses p a rents . M a is c 'est terrib le car, tôt o u ta rd chez l'enfant, le deuil ressort. Il n 'est jamais t otal emen t achevé. Il est bon, par exemp le de p ouvo ir parler de ce p è re o u cette m è re décédée. D 'e n prendre l' ini tiative si le si le n ce s 'installe, de fa ire des dessins à son sujet, regarder des films , des p hotos, garder d e s objets q ui lui ont apparten u . Il fa u t faire son deuil e nsemb le. C'est ce q ue nous

avons découvert lo rs de groupes de d ialogues e t de rencon tres que nous organisons avec le s enfants en situa t io n de deu il fa m ilia l. Ces rencon tres se révèlent d'autant p lus b énéfique s q ue les e nfants ont la p o ssib ilit é de rencontrer d 'au tres e nfan ts avec le sque ls ils p euvent, enfin, p a rle r d e ce q u 'ils ont vécu . Propos recueillis par Ariane DDLLFUS

D (*) « la mort, j'enparle avec mon enfant », Ed. Nathan. 96p., 7,50 Y.

Vous pouvez consulter : http :/ / acc 0 mpagner 1avieXreeXr http:/ /www:&pprivoiser

tabsencexr http:// wwwXraumapsyXlrg (organisation à but non lucratif qui aide lesvictimes de traumatisme psychique).

Associations

D Isère

- « Ecoute Deuil » : 4 bis, rue Hector-Berlioz 38000 Grenoble. Tél. 04 76 03 13 11. F « Locomotive » : 2, rue Sainte-Ursule 38000 Grenoble. Tél. 04 76 54 17 00. F « Groupe de parents en deuil, Jalmalv » : 4 bis, rue HectorBerlioz. 38000 Grenoble. Tél. 04 76 51 08 51 (Accompagnement familles en deuil et malades en fin de vie) D Haute-Savoie - « Groupe de parents en deuil, Jalrnalv » : 14, chemin de la Prairie. 74000 Annecy. Tél. 04 50 45 67 77 38, bd Carnot. 74200 Thonon-les-Bains Tél. 04 50 71 41 90. (Accompagnement familles en deuil et malades en fin de vie). D Rhône - « Vivre son deuil Rhône Alpes » : 9, rue Mazenod. 69003 Lyon Tél. 04 78 60 05 65 vivresondeuilra UyahooXr F «Association Jonathan » : 15, rue Juliette Récamier 69006 Lyon. Tél : 04 78 24 66 29 (Parents en deuil d'unenfant)


-> ~I~eel),

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Hier, lorsqu'un enfant montrait plus de difficultés à apprendre que les autres, on l'étiquetait très vite "moins intelligent" et il se voyait souvent orienté vers des métiers manuels ou "éjecté" du système scolaire. Aujourd'hui, dès les premiers signaux d'alerte, instituteurs et parents cherchent à comprendre pourquoi l'enfant éprouve plus de difficultés d'apprentissage que ses camarades. Commence alors un

parcours qui tient parfois de celui du combattant. Médecins généralistes, spécialistes, psychologues, psychiatres, orthophonistes, psychomotriciens: les parents ne savent pas toujours à quelle porte frapper. Ce dossier passe en revue les différents troubles d'apprentissage dont peut souffrir un enfant ou un adolescent et donne pistes et solutions.

SOMMAIRE DE NOTRE DOSSIER SPÉCIAL LES TROUBLES CHEZ L'ENFANT (de la maternelle au primaire) Parents: le parco urs du co mbatta nt Interview du docteur Marie-France Le Heuzey, pédopsychiatre Trou bles: ces signaux qui nous alertent Autisme, troubles de l'attention , les parents tém oignent

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LES TROUBLES CHEZ L'ADOLESCENT (du collège au lycée) p.5 p.6-7 p.8 p.9

L'angoisse des parents Interview cro isée : Serge Hefez et Alain Braconnier, psyc hiatres et spécialistes de l'adolescence Thérapie: le psy qui co nsole Interview du docte ur Philippe Jeammet, ancien responsable du service de psyc hiatrie du jeune ad ulte à l'Institut Mont souris à Paris

Les principaux troubles chez l'enfant

p.10

Les éco les alternatives

Diagnostic: le parcours médical

p.11

Soutien sco laire : co mment choisir?

Interview cro isée : Patricia, institutri ce et Monique Tixier, psyc hologue sco laire

p.12

Parents: co mment se co mporter?

p.14

Les dispos itif-relais Pratique: ad resses, bibliographie et ressources Internet

p.15

p.16-17 p.17

p.18

p.20-21 p.21 p.21 p.22et24


PARENTS

Le parcours du combattant Les parents d'enfants atteints de troubles de l'apprentissage, que les symptômes soient graves ou légers, se retrouvent souvent seuls et désemparés face au problème. Il se passe parfois des années avant que les institutions médicales ou scolaires s'intéressent à eux. Claire témoigne des années de galère à se battre contre des moulins à vent...

rai t to u te la matinée. La d ire ctric e m 'a carrément d it " gardez -le ch ez vous ". Elle m 'a conseillée u n psychiatre que je suis allée voir. A la fin de la consultation, il a d it à Sacha: "tu déstabilises madame un tel, ça n 'est pas bien". E t il a ajouté : "Ça va, on

Quels ont été les premiers signes préoccupants?

époq ue, Sach a avait sa propre la n gue . Q uandj 'ai demandé à son in stitutrice : "Il a bien réussi que lq ue chose cette année 7Elle m 'a répondu : oui, à res ter là. " D a n s le carnet de santé, to u te la partie s ur les appren tissages, "connaît -il les 4 couleurs", etc, était laissée vi de par le médecin.

u a n d on e st parent, on vit avec un p etit calendrier dans la tête. Parce q u 'on a lu des bouquins o u discuté avec d e s copines, on sait à q uel â g e notre enfant doit s' a sse o ir, marcher, parler.. . Sacha, lui , n e s 'asseyait pas a u bon âge, ne tenait pas debou t quand il aurait fall u . Q uand j 'en parlais a u médecin, il me disait : " ça viendra, il es t un p eu paresseux". A 6 mois, Sacha a fait un eczéma très important q ui a cassé sa courbe de croissance. Sa prise de poids et l'évolu tion d e sa ta ille ont été stoppées. J'ai pensé q ue l'évol ution psychologiq ue s'en é tait aussi ressentie. Mais le médecin ne confirmait pas. Il me répondait q ue je m 'inquié tais trop. Po urtant Sacha est né fin no vembre 2001 e t n 'a marché q u 'en mai 2003, ce q ui faisait 16 mois d 'écart avec u n enfant né en janvier 2001 .

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Ça doit être extrêmement stressant de ne pas être entendu? C 'est super inquiétant surtou t de ne pas avoir de réponse. A deu x ans et demi Sacha ne parlait pas d u to ut. Même ses grands-parents se posaient des que st io n s. Quand j 'en ai disc uté avec le médecin , il m 'a d it q ue c'était parce que je lu i parlais anglais dep uis tout petit.. . M a is ça n'expliq uait pas le s problèmes psychomoteurs.

Quand il est entré à l'école, les instituteurs vous ont-ils aidée? Je me suis d it : maintenant q u 'il est entre les mains de professionnels de la petite enfance , ça va a ller m ie ux . M a is personne n 'était spécialiste des problèmes in fa ntile s. On me disait : "ça va aller, q uand il va par-

ler ça va être un déclic".

Vous n'imaginiez pas consulter quelqu'un d'autre? .J'ai touj ours pensé qu 'il fallait faire que lque chose, mais quo i ? Q uand le médecin dit : "il n 'y a p as de p roblèm e" , on fai t quoi ? Al ler voir q ue lqu 'un d 'autre ? M a is que lle spécialité? Un psy ? On me disait q u 'i l était trop petit. Se u l son père se posait des q uestio ns comme moi . Surtou t a u niveau d u la ngage car il in ve rsa it les syllabes.

L'école l'a-t-elle fait évoluer? La ren trée s 'e st trè s mal passée. Il ne vo ulait pas aller à l'école, se ro ulait par terre, pleu -

voit q u'il n 'est p as m altraité m ais il faut lui laisser le tem p s de gra ndir". A cette

e u de frère. A utre chose, q uand Sacha a passé le test avec la psychomotricienne, elle s'est rend ue compte qu 'il ne maîtrisait pas les co uleurs mais elle m'a d it " là, il s 'est moqu é de m oi " . E lle n 'y a pas cru.

Vous dit-on quand même quelque chose d'intéressant? O ui , on me conseille des séances de psyc homotricité. M a is là encore, ça ne s 'est pas trè s b ie n passé. Je ne savais rien d e ce que la thérapeu te faisait avec mon enfant. U n jour, alors q u 'elle me faisai t un compte-rendu , j'ai sorti mon carnet pou r pouvoir ensui te le re transcrire fidèlement à mon mari . Elle l'a trè s mal pris, elle m'a di t "il n 'y a pas à p rendre de no tes". A cette époq ue, Sacha voyait a ussi u n psychologue q ui me d isa it que le problème venait d e moi. Il me posait d e s dizaines de que stio n s pour savoir comment ça allait avec mon mari . C'est finalement par la maman d ' un copain de Sacha qui avait le même genre de problème que j'ai enfin trouvé u n bon psyc homotricien . Et là , pour la première fois , j 'ai été écoutée et les choses se sont vraiment améliorées.

Vous mettez ça uniquement sur le compte de ce nouveau psychomotricien ? Sacha (à droite) avec son petit frère le jour de la rentrée au CP en septembre 2007.PhotoDR Quand est-ce que vous avez commencé à entrevoir une solution? Q uand il est entré chez les moyens . Déjà il ne fa isait pl us de crises. L'instit, cette an née-là, é tait super. Elle m 'a convoq uée pour me d ire que les apprentissages de la première année n 'avaient pas d u to u t été acq uis. Elle m 'a parlé d e bloc a g e s. Pour la première fois , je rencontrais quelqu'un d 'extérieur qui était in q uiet. Je l'ai d 'ai lle urs re m e rc ié e .

C'est à ce moment-là que vous avez entamé un parcours médical? O ui . Je prends alors rendez-vous avec la psychologue scola ire. Elle me parle d 'au tisme. Moi, j'étais contente qu ' au moi ns on mette u n nom s ur le problème. P uis, elle est ven ue observer Sacha d a n s sa classe et pend ant la récréation . Elle s'est rétractée pour à nouveau me servir le registre de la mère stressée. A la m ême époque, j 'ai a u ssi pris rendez-vous a u Centre rn édico-psycho-p édagogique (CMPP) de ma ville, p uis d a n s le service neuropédiatriq ue « U n ité de langage » de l'hôpital Trousseau à Paris pour faire u n bilan complet. Quand je relis aujourd'hui les b ilans qui ont été effectués à l'époq ue ... Il y a des erreurs én o rm e s comme le fait que le frère de mon mari é tait h a nd ic a p é mental. Or Philippe n 'a jamais

Non,j'ai a ussi acheté des cah iers d'activités et on a fa it les e xercices tous les jours ensemble avec Sacha. Je lu i ai a ussi raconté les problèmes q ue j 'avais e us qua nd j'étais petite. À 8 ans, je ne savais pas d e sce ndre les escaliers. A ujourd 'h ui , je ne sais toujours pas faire de vélo.

Ça lui a fait du bien? O ui , les d ifférences entre lu i et le s a utres se sont attén uées. Ce trimestre, il a b ien réu ssi ses éval uatio ns . Certains de ses camarades on t été pris en charge par le Rased (Réseaux d 'a id e s spécialisées a u x élèves en diffic u lté) et pour lu i ils o n t estimé que ça n 'était pas nécessaire.

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Pendant tout ce temps, comment lui avez-vous expliqué les choses? Z Il me demandait : "pourq uoi je ne p eux p as 'TI p arler com me les autres 7" E t tout ce que je pouvais lui dire c'est: "on va trouver un médecin p our t 'aider' . M a is comme on n 'avait Z

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pas d 'e xpl icatio n , je ne pouvais pas lui en d o n ne r. E t pendant ce temps, l'instit me d isait: "il manq ue de lim ite s .. ."

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Qu'en tirez-vous comme enseignement pour votre métier de prof? So uvent qua nd je vois des élèves e n diffic u lté, machinalement je me d is : "p ourquoi

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est-ce que ça n 'a pas été détecté p lus tôt". • M a in te nant, je connais les difficultés.

Propos recueillis par Christelle BERTRAND

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MARIE - FRANCE LE HEUZEY

DOSSIER : LES CAUSES DE L’ÉCHEC SCOLAIRE / PETITE ENF ANCE

“Ne pas laisser l’enfant face à lui-même” Marie-France Le Heuzey, pédopsychiatre pour enfants et adolescents à l’hôpital Robert-Debré, à Paris, est l’auteur d’un ouvrage, devenu référence, sur l’hyperactivité, intitulé « L’enfant hyperactif ». Elle revient en détail sur les difficultés que rencontrent certains enfants, en insistant notamment sur les signes avant-coureurs et les réponses à apporter. Entretien.

Estimez-vous qu’il est aujourd’hui plus facile de s’attaquer aux maux de l’enfance qu’il y a une vingtaine d’années ?

Marie-France Le Heuzey est pédopsychiatre pour enfants et adolescents. Elle excerce à l’hôpital Robert-Debré à Paris. Elle a écrit un ouvrage référence sur l’hyperactivité, une des causes de l’échec scolaire.

’est une évidence. Les troubles des C apprentissages sont mieux détectés. Certaines écoles ont créé et développé des centres de dépistage. Cela a également été fait par certains médecins traitants. L’Education nationale, enfin - au travers de ses enseignants de plus en plus sensibilisés - a su prendre en compte les différents problèmes. Les parents peuvent aujourd’hui s’appuyer sur des centres référents pour les troubles du langage, disséminés dans tout le pays. Ils peuvent également compter sur des services de diagnostic et de dépistage qui ont été ouverts et labellisés au début des années 2000. Tout ça n’existait pas il y a vingt ans.

Pourquoi avoir attendu le début des années 2000 pour créer les centres référents ? N’y a-t-il pas eu beaucoup de temps perdu ?

Ce n’est pas faux. Nous avons dû nous secouer et en ce qui concerne les pédopsychiatres, on a eu la chance de s’appuyer sur les associations de parents qui font souvent bouger les choses. Mais mon propos n’est pas de critiquer ce qui est fait ou pas fait par l’Education nationale. J’émets, e n r evanche, de vives critiques sur la m éthode globale à tout crin, ins6 taurée pendant des année s.

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Photo DR

Les enfants ont appris la lecture par cœur, se retrouvant ensuite perdus dès qu’on modifiait leur cadre. Là, on peut véritablement parler de gâchis.

Dans quel état d’esprit se trouvent les parents qui viennent vous voir ?

J’ai un regard particulier car avant de venir dans mon bureau, ils ont déjà eu l’avis d’un médecin généraliste ou d’un enseignant. Les parents, dans la majorité des cas, sont déjà au courant de beaucoup de choses. Ils ne sont ni perdus, ni paniqués. Même s’ils me posent souvent la même question…

C’est-à-dire ?

Beaucoup me demandent : “pourquoi n’avons-nous pas été prévenus plus tôt ?” Ils estiment qu’ils auraient dû être au courant bien avant d’être confrontés aux problèmes.

Ce qui peut paraître logique… Oui et non. Pour certaines maladies, un diagnostic peut être fait dès l’âge de 2 ou 3 ans ! Dans le cas de l’autisme, lorsqu’un enfant ne parle pas, joue dans son coin et n’aime pas se mélanger, on doit se douter de quelque chose. Il n’est pas normal

qu’un enseignant ne puisse pas établir de diagnostic. Toujours à titre d’exemple, le langage. Si à 2 ans, un enfant ne parle pas, il faut consulter. C’est indispensable ! Malgré cela, j’ai parfois droit à cette inévitable rengaine : “Einstein, lui, n’a parlé qu’à 4 ans” !

Peut-on, dans d’autres cas, établir un premier diagnostic dès l’âge de 2 ou 3 ans ? Il faut dissocier les maladies. Pour la dyspraxie, ce n’est pas facile à repérer, en dépit de quelques signes avant-coureurs. Mais lorsqu’un enfant, à l’école ou à la crèche, ne dessine pas et refuse les travaux manuels, on peut s’interroger. Pour l’hyperactivité, cela est complexe car un enfant en maternelle n’a pas des capacités d’attente très prolongées. Un garçon a même le droit d’être turbulent. Il est donc compliqué de déceler l’hyperactivité très tôt. J’essaie, à partir du CP, de visualiser, de regarder si l’enfant parvient à rester assis et à se concentrer pendant une certaine durée.


Suite de la page 6

Et qu’en est-il pour la dyslexie ?

Les techniques utilisées aujourd’hui donnent-elles toutes des résultats ? Oui, et c’est même spectaculaire. Mais il y a différentes étapes à respecter. Il faut, tout d’abord, expliquer le diagnostic. Prendre le temps de le faire car c’est essentiel pour la famille. Il faut ensuite aménager l’espace scolaire, placer un hyperactif au premier rang de la classe ou faire photocopier les devoirs pour l’enfant dyslexique. La rééducation doit être adaptée et accompagnée par une prise en charge psychologique. J’insiste là-dessus car l’aspect psychologique est très important pour la perception de l’enfant. Il ne faut jamais le laisser seul face à lui-même. Une fois que tout a été pris en compte, on peut, pour l’hyperactif, s’appuyer sur une aide médicamenteuse.

L’enfant surdoué, ou précoce, peut également être confronté à l’échec scolaire ? Oui, car l’école n’est pas toujours adaptée à eux. Comme ces enfants expriment des choses plus rapidement que les autres, ils trouvent que l’enseignement ne va pas assez vite. Ils sont moins attentifs, plus distraits. On sait aussi que certains enfants intelligents sont parfois plus maladroits. Ils se sentent à l’écart. Il est impératif de faire des tests de quotient intellectuel le plus vite possible.

Mais comment se douter que son enfant est surdoué ?

Parce que parfois cela se voit ! Lorsqu’un enfant est sur l’ordinateur et qu’il recherche des choses sur Internet plutôt que de faire des jeux, on peut s’interroger. Lorsqu’il lit énormément, qu’il montre sa soif d’apprendre, ou qu’il pose des questions sur la politique en regardant le journal, ça doit vous alerter…

A vous écouter, on a la sensation que l’échec scolaire est aujourd’hui combattable ?

Pensez-vous vraiment que l’école est adaptée à tous ceux qui sont en échec scolaire ? Nous sommes dans la bonne voie même si beaucoup de choses restent à faire. Des chantiers doivent encore être traités en urgence : les effectifs et les auxiliaires de vie scolaire. Tant qu’un enseignant aura plus de 30 élèves par classe, il ne pourra pas s’attarder sur un ou deux enfants. Pour les auxiliaires, il n’y en a pas assez alors que ce sont eux qui peuvent déceler les troubles et alerter l’enseignant. Toute aussi importante, l’aide aux devoirs. Un grand nombre d’enfants sont laissés face à eux-mêmes. Comment faire quand ils n’ont pas leurs parents ou une répétitrice ? Ils sont confrontés à euxmêmes. Et je peux vous garantir qu’un hyperactif de 8 ans ne fera jamais ses devoirs tout seul… Propos recueillis par Benjamin DANET

DOSSIER : LES CAUSES DE L’ ÉCHEC SCOLAIRE / PETITE ENF ANCE

Les parents doivent vérifier si leur enfant apprend à lire aussi vite que ses petits camarades. Et, surtout, le faire lire le plus souvent possible. Un tel exercice, presque tous les soirs, est quasiment indispensable.

Oui. En respectant plusieurs conditions. Une fois le diagnostic établi, le suivi doit être adéquat et efficace. Là, les résultats apparaissent. Ce n’est pas évident, mais nous avons aujourd’hui les moyens de combattre ces maux.

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L'ÉCHEC SCOLAIRE

C'est aussi une maladie Surdoué, atteint de dyslexie ou d'autisme, l'enfant peut être confronté à de nombreux troubles qui le handicapent dans sa vie scolaire.

La dyslexie

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a dyslexie atteintS à JO % des enfan ts d'âge scolaire. Sa problématique s'inscrit dans la difficulté à intégrer les symboles grap hiques en tant que tels. Un enfan t est dyslexique lorsqu 'il éprouve des difficultés spécifiques et persistantes lors du décodage de la lecture . Il en existe de ux types : phonologique (plus fréquen te) où l'enfan t montre une incapacité à concevoir le langage oral comme constitué de sons séparés les uns des autres et prononcés de manière successive (m- aema) et lexicale . Cela implique un trouble avec la lecture des mots qui sont irrég uliers (chapeau). Sévère, la dyslexie aboutit à des performances à l'âge adulte ne dépassant pas celles d'un enfan t de 8 ans. Le dépistage le plus sûr s'effectue au CE1, car tout enfan t, à ses débuts en lecture, pe ut inverser les lettres . La dyslexie est considérée aujourd'hui comme un phénomène biologique qui serai t lié à des anomalies génétiques .

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L'hyperactivité, TDAH (Troubles de l'attentionlhyperactivité) ou TDA (Trouble déficitaire de l'attention) Elle affecte entre 3 et 6 % des enfants d'âge scolaire avec une prépondérance chez les garçons . L'activité motrice d'u n enfan t hyperactif est augmen tée et désordonnée, accompagnée d'impulsivité, de réac tions agressives et de troubles de l'atten tion qui per turben t sa scolarité. L'enfan t est en fait dissipé parce qu 'il ne pe ut se concen trer et non l'inverse . Selon Olivier Revol, pé dopsychiatre et directeur du centre des troubles d'app rentissage de l'hôpital neurologique de Lyon, son trouble est constitutionnel. "Il serait lié à un manq ue de dopam ine", précise -t-il dans son ouvrage « Même pas grave ». Une substance présente dans le cervea u et responsa ble de la vigilance . En effet, le TDAH a une origine neurologique . Les experts sont formels à ce sujet: il n'est pas causé par des besoins affectifs non comblés ou des problèmes psychosocia ux. La majorité des enfan ts hyperactifs (70 %) gar deront ce syndrome à l'âge adulte.

par tir d'un nivea u de QI de 12S . On estime aujourd'hui qu'il y a à peu près 400 000 enfants concernés, entre 6 et 16 ans , répartis dans le système scolaire frança is. Ils proviennent de tous les milieux sociaux. Un tiers de ces enfants à la fin de la 3<sont bons ou brillants élèves . Un tiers sont en échec scolaire, les autres sont moyens ou médiocres . Au total, c'est la moitié des EIP qui ne feront pas d'é tudes du tout ou des études sans rapport avec leurs capaci tés exceptionnelles.

Enfant précoce

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"Enfan t prodige " , "petit génie", ou "surdoué" , l'Enfant intellectuellement précoce (EIP) révèle souvent une précocité dans un doma ine bien spécifique. Il n'aime pas nécessairement l'école et peu t y échouer. C'es t le calcul du QI (Quotien t intellectuel) qui permet de repérer l'enfant précoce . L'ErP a un déve loppement mental plus rapide que ses camarades de classe. Il devien t distrait pour écha pper à l'enn ui et ne se concen tre qu e sur les activités difficiles. Il pe ut donc bien réussir deva nt un problè me complexe mais buter devan t des tâches simples. Sa précocité le rend véritablement différent des autres à

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elles : la dyspra xie de l'ha billage (difficultés à agencer, orienter ou disposer ses vêtemen ts lors de l'habillage) et orofaciale (difficultés pour réaliser des gestes simples ou complexes des organes de la phonation et du visage : lang ue, lèvres, mimiques) -Iadyspraxie constructive (concerne les activités où l'on assemb le différents élémen ts : bricolage, couture, menuiserie) et construc tive visuo-spa tiale (associe le trouble dans l'organisation du geste, le regar d, ainsi qu 'un trouble de la construction de certains composants de la spatialisation).

La dyspraxie Il s'agi t sans doute du plus subtil des handicaps physiques . La dyspraxie est une atteinte neurologique, présen te chez environ 6 % des enfan ts, se traduisant par un trouble, plus ou moins sévère , de la planification et de la coordina tion des mouvements nécessaires à l'exéc ution d'u ne action volontaire. Il s'agit en fait d'une altération de la capaci té à exécu ter de manière automatique des mouvements d éterminés. Environ trois quarts des enfan ts qui sont attein t de ce handicap ne sont pas diagnostiqués. Il existe de nombre ux types de dyspra xies. Parmi

L'autisme L'a utisme est un désordre neurologique grave , caractérisé par un repliement sur soi qu i limite considérablemen t la communica tion et l'interac tion du malade avec son en tourage. La maladie dé bute le plus souven t, avan t un an . Si l'enfant autiste témoigne d'u n comportemen t norma l dur ant les premiers mois de vie, il se désintéresse progressive ment de son environ nement. L'a utisme touche 34 enfants sur JO 000.

Yannick DEMOUSTIER


Dispositifs-Relais pour collégiens en rupture Les dispositifs-relais existent depuis 1999. Leur objectif: faire en sorte qu'aucun jeune ne quitte le système de formation initiale sans qualification, même s'il est en rupture scolaire, familiale ou sociale. Les explications de Christian Forest, principal du collège Edouard Vaillant à Saint-Martin-d'Hères et responsable d'un des quatre dispositifs-relais du département de l'Isère.

Qui sont les élèves concernés par votre dispositif-relais? OUs les élèves "d écrocheurs", ce ux qui font preuve d'absentéisme ou ceux qui ont maille à partir avec la justice. Ils on t moins de 14 ans . Ce ux de 14 à 16 ans dépendent du dispositif du collège Olympique de Grenoble. Chaque an née, notre dispositif-relais concerne environ 20 élèves, sur 4 sessions de 6 semaines pour 4 à 8 élèves, renouvelables une fois.

T

Qui sont les enseignants? Nous ne po uvons avoir tout e la palette des en seignants. La coordonnatrice du disposi tif es t spécialisée et ass ure la grande majori té des en seignements. Nous travaillons sur les fondamen taux.

D'où viennent ces jeunes? Les élèves on t des histoires très différentes, qu'elles soien t socia les, personnelles ou familiales . Les difficultés pe uvent être très diverses.

Le dispositif-relais Qui dépend du collège Edouard Vaillant propose aux jeunes en difficultés des cours à effectif réduit. Ce jour-là, le professeur de mathématique, assure un cours pour deux élèves. Photo DUValérie GENIN

Quelle est l'efficacité de ces dispositifs-relais? Il est difficile d'évaluer l'impact que nous avons sur ces jeunes. Ma is ils pe uven t se poser et se re-

cons truire. On s'arrête, on réfléc hit, on essaye de régler les problèmes. On tente de les remettre en selle .

Propos recueillis par François ROUSSELLE

Soutien scolaire, la solution miracle? Les difficultés scolaires d'un enfant ont des origines multiples. Si l'enfant a besoin d'un soutien scolaire, encore faut-il savoir pourquoi et en quoi. aites un bilan ma tière par ma tière, et de mandez-lui qu els types de difficultés il ren con tre dans chac un de ses cours pro blémati q ues . Avan t de reco urir à des aides extérieures, voyez ce que vous pouvez faire avec lui. Aide r au travail scola ire de son enfant, c'es t aussi se rapprocher de lui, créer une complicité approfondie pour te nte r de réso udre en semble ses problèmes, en colla boration p lutôt qu 'en confrontation . Etablir un planning avec lui suivant son emploi du temps, ses con trôles et les ma tières à travailler. Le planning doit être le plus répétitif possible (mardi 17 heures : histoire ; je udi 17h 45 : ma ths, etc.) Et consigné dans un carnet. Fixez lui des durées précises de travail sur une matière (15 min utes, 20 min utes, et revenez le voir, passé ce délai exact). Tâc hez d'ê tre ludique. Trouvez des qu estionsréponses originales, faites -lui illustre r par des dessins, des bu lles, des flèches.. . Trouvez pendant le week-en d une occupation ludique qui

F

soit en rapport avec les matières étud iées. Encouragez-le. Evitez au maxim um d'utiliser des formules méprisantes ("Mais tu ne com prends rien! ", "T u n'as toujours pas trouvé la réponse? "). Interdisez le travail en musiq ue, avec la télé allumée ou un MP3 sur les oreilles. Il ne doit pas répondre au té lép hone le temps de ses plages de travail. Si la cohabitation parent-enfant es t impossible, demandez au collège s'il a mis en place des cours de soutien. "L'avantage, c'es t que le travail effec tué reprend cel ui qu i es t fait en classe", explique Laurence, professeur d'his toire -géographie en collège. "Ces cours de soutien son t souvent ass urés par des élèves-tuteurs ou des étudiants bénévoles, ce q ui crée une certaine complici té en tre je unes, propice à un meilleur travail. Et surto ut, c'es t gratuit. " Certains professeurs de l'Ed uca tion na tionale sont sceptiques, face à l'inflation des cours pri vés donnés à domici le ou dans des écoles en centre-ville . "Bien souven t, cela ne répond pas au vra i problème de l'enfant : son absence de travail à l'école", es time Laurence. "Je n'ai jamais vu d 'enfant s'améliorer ne ttement après des cours de rattrapage, qu i sont sur tout là pour

rass urer les parents, et occuper les enfants en tre 16h 30 et 19 heures, à leur retour du bureau ... " Une autre solution se développe. Ce son t les sites de soutien par Internet , où l'on répond (souven t gratuitement) aux demandes des élèves qu i posent leurs équa tions ou le ur suje t de dissertation sur les forums, et attendent des réponses. Enfin, lorsque votre enfant arrive le soir à la mai son, demandez-lui tout simp lement "Comment ça va ?" plutôt que le sempiternel "Alors, commen t ça s'es t passé à l'éco le aujourd' hui ?"

Ariane DOLLFUS - LES SITES DE SOUTIEN SCOLAIRE: wwwxo ut ten-scolalre-ptusxret wwwxy berpapyxo rn wwwXle mat hsXlet wwwxnat henpochexesamat hxret - LES ECOLES PRIVEES: Complétud e à Lyon, Grenoble, Saint-Eti enne. Tél. 0 810 13141 6 (nOvert sur tout e la France)X wwwxo rnplet udexo rn Acadomia Tél. 0 81 0 10 15 20 / www)é, cadomia){r Grenoble: t él. 04383 7 20 28 . Valence: t él. 04 75 56 75 44. Chambéry: t él. 04 79 68 5141. Bourg- en-Bresse: t él. 04 74 22 99 8 0. Annonay: t él. 0 4 75 334 8 20. Avignon: t él. 0490145 210.

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CHOISIR UN MÉTIER

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TREIZE DIPLÔMES ANTI-CRISE

Du travail… presque à coup sûr Du travail à coup sûr par ces temps de crise ? Difficile. Mais des valeurs sûres existent. Et certains diplômes sont de vrais sésames pour le marché du travail.

Q

uel diplôme pour quel métier ? Licence pro ou BTS ? Grande école de commerce ou master universitaire ? Et pourquoi pas HEC ? Ou l’IEP ? A la veille des inscriptions et dans un contexte économique inquiétant, les questions sont nombreuses. Mais attention ! Un diplôme ne suffit plus. Le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur a explosé depuis les années 80, alors que la structure des emplois n’a

fortement pas évolué. Conséquence : les jeunes doivent accepter des postes d’un niveau inférieur à celui qu’est censé leur garantir leur diplôme. Aujourd’hui, 15 % des ouvriers qualifiés ont un diplôme de l’enseignement supérieur, comme 46 % des employés. Il ne faut pourtant pas être trop morose. D’après la Conférence des grandes écoles, plus de 50 % des jeunes diplômés ont trouvé un emploi avant l’obtention de leur diplôme. Et, selon l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), 77 % des diplômés de l’enseignement supérieur ont été engagés en moins de deux mois en 2007. Un record. Reste une constante : plus

on est diplômé, plus on a de chances d’échapper au chômage. Et un constat : en ces temps de crise mondiale, on demande des profils ciblés, des experts, avec mobilité internationale (lire pages 30 et 31). Voici treize diplômes qui devraient vous faire entrer brillamment dans le monde du travail. Certains prestigieux (parfois très chers) mais d’autres moins connus et pourtant très demandés. François ROUSSELLE

Plus on est diplômé, plus on a de chances d’échapper au chômage.

Photo MAXPPP

Treize diplômes au banc d’essai DE BAC + 8 À BAC + 2

“Ingénierie financière” mastère spécialisé EM-Lyon n Lécole :

L’EM-Lyon est une Business school européenne “dédiée à l’apprentissage du management entrepreneurial et international”. Coordonnées : campus de Lyon-Ecully, 23 avenue Guy de Collongue 69134 Ecully cedex Tél : 04 78 33 78 00 wwwXem-lyonXcom

n Débouchés

Le master spécialisé « Ingénierie financière » (MIF) forme des spécialistes de la finance d’entre-

prise, des personnes capables d’optimiser des montages financiers complexes, des opérations de titrisation de crédits, de fusion-acquisition etc.

n Les études

Stratégie d’entreprise, montage financier, introduction en bourse, comptabilité, fiscalité, droit, séminaire de négociation financière, etc. 38 % des intervenants sont des professionnels. La formation prévoit un stage d’au moins 6 mois. Coût : 15 500 euros + 300 euros de frais administratifs

n Profil des étudiants recrutés

Le MIF est destiné aux titulaires d’un bac +5 (ou diplôme étranger équivalent) ou d’un bac + 4 et de 3 ans d’expérience professionnelle minimum. Il y a 60 places pour 250 candidats. Les admis viennent généralement d’école d’ingénieurs ou de l’université.

n Insertion professionnelle

Délai d’embauche : 76 % avant la fin de leurs études, les autres dans les 3 mois. Salaire annuel brut médian (débutants) : 47 800 euros.

Master en administration des entreprises (MAE) à l’IAE de Grenoble n L’établissement

Institut d’administration des entreprises (IAE) de Grenoble, Université Pierre Mendès France, domaine universitaire BP47 38040 Grenoble cedex 9 Tél : 04 76 82 59 27 wwwXiae-grenobleXfr

n Les études

Le MAE propose une formation

pour acquérir des compétences en gestion et management. Les étudiants apprennent la comptabilité, la finance ou la fiscalité et effectuent un stage de 6 mois. Coût : de 1 050 à 1 300 euros

n Profil des étudiants recrutés

C’est une formation complémentaire pour des ingénieurs, des juristes ou des scientifiques.

40 places par an sont disponibles pour 346 candidats.

n Insertion professionnelle

85% des diplômés sont recrutés avant la sortie. Salaire annuel (débutants) : 30 000 euros.

AIX-MARSEILLE II

Master économie, gestion, mention “management, logistique et stratégie” (MLS) Université

Aix-Marseille II Faculté des Sciences économiques, université de la Méditerranée, 14 avenue Jules-Ferry, 13621 Aix-en-Provence cedex. Tél : 04X42X91X48X00 http://scecoXuniv-aixXfr/ http://wwwXunivmedXfr

Formation

Le master Management, logistique et stratégie (MLS) offre des spécialités relativement rares en France et propose une formation en deux ans qui débouche sur des emplois autour des problématiques de pilotage logistique et stratégique des entreprises et des organisations. 20 % des intervenants sont des professionnels en M1 et 50 % en M2 Les stages ne sont pas obligatoires en M1, en revanche ils doivent être d’au moins 6 mois en M2. Coût : droits universitaires.

Profil des étudiants recrutés

En M1, admission directe pour les diplômés des licences de la faculté Aix-Marseille II ayant validé les crédits de spécialité gestion. Admission sur sélection pour les diplômés de licences d’autres domaines de formation proches. Pour tous les étudiants : le dépôt d’un dossier de candidature est obligatoire. L’accès aux spécialités de M2 est sur sélection pour les titulaires du M1, d’un diplôme d’ingénieurs, ou d’autres M1 d’une discipline scientifique. Nombre de places : 100 en M1, 30 en M2 « pro » et 20 en M2 « recherches »

Insertion professionnelle

36 % des diplômés trouvent un emploi immédiatement, 81 % dans les 3 mois et 92 % dans les 6 mois. Salaire annuel médian (débutants) : 28 000 euros.


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CHOISIR UN MÉTIER

Les filières qui recrutent

En choisissant certaines formations, les étudiants sont quasi certains de trouver du travail. Environnement, santé ou multimédia : certaines filières ont le vent en poupe. Face à la conjoncture morose et à la crise qui frappe de plein fouet certains secteurs, il faut donc choisir le bon cursus. Voici plusieurs pistes.

C

’est la crise. Les secteurs de l’automobile, du BTP ou de la sidérurgie sont en récession, tout comme leurs sous-traitants, même si dans ces domaines les ingénieurs sont toujours demandés. En revanche, d’autres activités, moins soumises à la conjoncture, recrutent. Par exemple le secteur de la santé, qui doit affronter le vieillissement de la population, manque de bras (lire page 20). Pour faire face à la pénurie de médecins, de sages-femmes ou d’infirmières, le Gouvernement a

modifié le numerus clausus et augmenté le nombre de places. Les étudiants l’ont bien compris et se ruent vers les études médicales, malgré une sélection toujours aussi sévère. Dans le paramédical, les ambulanciers, manipulateurs en électroradiologie ou masseurs kinésithérapeutes sont très recherchés. Les fabricants de matériel médical ou l’industrie pharmaceutique sont également demandeurs. Autre secteur pourvoyeur d’emplois : l’énergie. Que ce soit dans le nucléaire ou les énergies vertes, des experts sont recherchés. D’ailleurs, le secteur de l’environnement offre de plus en plus de débouchés. Les sociétés qui gèrent le traitement des déchets ou celui des eaux recrutent des techniciens et des ingénieurs (voir ci-dessous). A l’instar des collectivités locales, des sociétés de service ou des bureaux d’études : ce sont 3 000 à 3 500 postes de cadres qui sont créés chaque année

Certaines activités qui ne sont pas soumises à la conjoncture continuent à recruter. Photo MAXPPP dans le domaine de l’environnement. Autre secteur vers lequel se tourner : le hightech. Et le multimédia, avec sa kyrielle de nouveaux métiers (voir page 18), dont cer-

tains sont liés à l’explosion d’Internet. Les animateurs flash ou autres motion designers, qui participent, par exemple, à la création ou l’animation de sites web,

trouvent sans trop de difficultés à s’insérer sur le marché de l’emploi. F.R.

L’environnement, source de métiers nouveaux

Les énergies renouvelables

Le secteur des énergies renouvelables représentera, d’ici à 2010 un gisement de 75 000 emplois nouveaux, et plus de 200 000 pour 2020. Trois grandes filières sont concernées: l’éolien, le solaire et la biomasse. Le secteur éolien devrait déjà doubler ses effectifs d’ici 2012, avec, à la clef, des postes à pourvoir dans le management, l’installation et la maintenance. Le profil le plus recherché est celui de chef de projet qui convient aux ingénieurs spécialisés en énergie. Dans le domaine du solaire, on attend 13 000 emplois de plus pour 2010 dont une grande part pour le solaire thermiques. Les entreprises attendent des technico-commerciaux, mais aussi des installateurs, des techniciens de maintenance et des spécialistes du chauffage et de la plomberie. Moins connue, la filière de la biomasse utilise les matières organiques comme le bois ou la paille comme source d’énergie. Elle représente tout de même un gisement de 20 000 emplois nouveaux avec des profils très recherchés comme les ingénieurs forestiers ainsi que les chargés d’approvisionnement en bois.

Le traitement des déchets

Déchets ménagers, industriels ou encore Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), le secteur de la valorisation et du recyclage a de beaux jours devant lui. Le nombre de centres de tri va continuer à augmenter et la filière DEEE est en plein essor. Le secteur offre beaucoup d’emplois non qualifiés, mais recherche aussi des ingénieurs pour le développement de technologies, des techniciens pour la gestion de production et la maintenance ainsi que de nombreux commerciaux pour la prospection. Un nouveau métier est également issu de ce secteur : le rudologue, expert en déchets au croisement de la chimie et de la sociologie. Surtout employé par les organismes publics, son rôle est d’étudier et analyser les déchets pour proposer des solutions de traitement.

Le traitement des eaux Avec les déchets, le domaine du traitement des eaux représente aujourd’hui 75 % des emplois liés à l’environnement. Et son activité ne cesse de croître de par une législation de plus en plus contraignante. Les chercheurs, ingénieurs et techniciens spécialisés en traite-

la fois les risques liés aux catastrophes naturelles, les problèmes de pollution, les dangers industriels et les nuisances sonores. Il comprend donc un nombre important et diversifié de métiers. Les profils les plus courus sont certainement les risks managers, les ingénieurs en radioprotection et les techn iciens « des industries et des mines ». Les débouchés sont aussi en hausse pour les acousticiens et les juristes ainsi que pour les écotoxicologues (Lire page suivante).

La filière bio

Dans le domaine du solaire, on attend 13 000 emplois supplémentaires pour 2010. Photo archives DL ment des eaux, sont très recherchés par les entreprises qui ont besoin de sang neuf pour l’exploitation des réseaux ou les usines d’épuration et de traitement. Mais d’autres types de profil sont tout aussi appréciés par les recruteurs, notamment ceux qui ont suivi un cursus dans

le BTP, la mécanique ou l ’ é le c t r on i q u e p o ur l a construction de nouvelles usines ou la chasse aux fuites…

La gestion des risques et des nuisances C’est l’un des secteurs les plus en vogue qui regroupe à

En plein développement, la filière bio recrute tout azimut. Cela concerne en première ligne les futurs agriculteurs. Le Grenelle de l’environnement a en effet imposé le triplement des surfaces agricoles destinées aux produits bio. Le secteur a également besoin de chercheurs, ingénieurs agronomes, pour développer de nouveaux prod u it s , m a i s a u s s i d e s diplômés d’écoles de commerce. Un profil, notamment, est en train d’émerger : celui d’acheteur, qui doit dénicher la matière première (quel type de matière première pour fabriquer quoi), aussi bien en France qu’à l’étranger. Olivier DELAHAYE


CHOISIR UN MÉTIER / LES FILIÈRES QUI RECRUTENT

18

Le multimédia recherche des profils variés

Le multimédia est devenu une véritable industrie qui brasse des profils très variés comme celui d’infographiste. Photo PQR / Pierre AUGROS

L’éclatement de la bulle Internet, au début des années 2000, a certes freiné pendant un temps la croissance du secteur multimédia. Néanmoins, les embauches restent aujourd’hui nombreuses. Le multimédia est devenu une véritable industrie qui brasse des profils très variés : informaticiens, graphistes, rédacteurs ou commerciaux. Les équipes, pluridisciplinaires, sont soudées autour d’un projet commun : site web, cédérom ou jeu vidéo.

A

ctuellement le monde d’Internet propose un m a x i m u m d ’ e mbauches. Mais attention, les entreprises qui créent ou administrent des sites internet sont devenues très exigeantes et recherchent des professionnels possédant une solide culture générale et des connaissances techniques diversifiées. Elles recrutent en priorité des jeunes diplômés et des femmes qui sont encore minoritaires dans le secteur mais appréciées pour leurs qualités d’organisation et leur sens commercial. Suivre une formation à l’étranger peut s’avérer une initiative extrêmement judicieuse. En effet, les recruteurs sont particulièrement intéressés par les diplômés ou les stagiaires des écoles américaines, considérées

comme les pionnières et donc les meilleures dans le domaine du multimédia. La France n’est pourtant pas en reste. Côté formation, l’Ecole des Gobelins, appelée aussi « l’Ecole de l’image » ou l’Hetic (Hautes études des technologies de l’information et de la communication) figurent parmi les plus réputées. L’Ecole des Gobelins, à Paris, forme par exemple des concepteurs-réalisateurs multimédia, des managers de projets numériques interactifs ou des concepteurs de produits en ligne. Les formations durent de un à trois ans. On y rentre soit après le bac, soit muni d’un diplôme bac +1, +2, +4 ou +5 en vue d’obtenir un BTS, une licence pro ou un master spécialisé. Chaque année, le taux moyen de placement de

cette école dépasse 90 %. L’Hetic, à Montreuil (93) propose un cycle supérieur divisé en trois années : bac+3, +4 et +5. Sa vocation est de former des « experts en ingénierie et management de la communication numérique » : chef de projet web, consultant TIC, webdesigner, etc. Le taux d’embauche à la sortie est ég al em en t i mp ort an t : 95 %.

Une foule de métiers nouveaux

En première ligne des recrutements : l’informaticien ! Il relève tous les défi s : st ruct u rat io n d e s réseaux informatiques, veille des transactions, etc. Mais d’autres professions se sont développées et sont devenues aussi essentielles comme le designer graphique (qui conçoit la communication visuelle d’un site, d’un CR-Rom ou d’un jeu) ou le développeur-intégrateur multimédia (qui participe à la conception et au développement de nouvelles applications multimédias : définition du cahier des charges,

assemblage et fusion de fichiers texte, image et son, etc). On peut aussi citer l’architecte d’information : il va organiser la structure conceptuelle du site, définir les emplacements et les interactions des différents contenus, faciliter l’activité cognitive de recherche d’information. Autrement dit, c’est un spécialiste de l’organisation et de la structuration des contenus et des services, qui sait mixer stratégie, organisation et accessibilité. Autre métier : le designer d’interaction. Il organise le dialogue homme-machine. De son travail dépend le succès de la prise en main d’un service ou d’une interface multimédia par un utilisateur. Un métier qui se décline à la fois sur le web (les services web), sur les mobiles (les services proposés par les opérateurs) ou la télévision interactive. Le motion designer, quant à lui, est un spécialiste de la vidéo et de la déclinaison de ses formats numériques sur différents supports (web, mobile, télévision in-

teractive, PcPocket, etc). Il est donc très recherché par les entreprises de multimédia qui diversifient leurs supports.

Autour des jeux vidéo En plein boom également, l’industrie du jeu vidéo recherche des métiers très spécifiques (lire l’interview ci-contre), comme game designer : c’est lui qui conçoit les principes du jeu, son ambiance, ses mécaniques, qui va donner le ton du jeu. En ce qui concerne la formation, c’est un vrai labyrinthe tant les écoles, les cursus et les spécialités sont nombreux. Citons néanmoins l’Ecole nationale du jeu et des médias interactifs numériques à Angoulême ou encore Sup info games à Valenciennes. Actuellement, il y a moins d’une centaine de jeunes qui sortent, chaque année, de ces écoles. Or, selon les professionnels, le marché pourrait en absorber deux à trois fois plus. Y. D.


24

DOSSIER

Universités ou grandes écoles : que choisir ?

C’est une spécificité française. Pour le même métier, les étudiants ont le choix de passer par une grande école ou par l’université. Alors, comment choisir ?

L

es relations entre les grandes écoles et les universités n’ont jamais été, dans notre pays, un long fleuve tranquille. Lorsqu’est évoqué un rapprochement des deux systèmes, les grandes écoles craignent de se niveler par le bas, d’être confrontées aux problèmes récurrents de l’université et d’hériter de ses travers. Les universités, elles, sont conscientes de leurs difficultés, liées, notamment, à l’accueil indifférencié de bacheliers de tout niveau. Quant à l’étudiant, c’est à un véritable choix de vie auquel il va être confronté. L’univers des grandes écoles nécessite de s’investir corps et âme dans ses études. La charge de travail est énorme et le côté « scolaire » est omniprésent : évaluations fréquentes et régulières, encadrement exigeant, esprit de compétition,… A l’inverse, les études universitaires demandent des qualités d’autogestion. Il faut apprendre à gérer seul son emploi du temps, se cultiver en marge des cours et se fixer régulièrement des objectifs. Le sentiment de liberté en fac n’est que relatif. Et le plus gros handicap réside dans l’adaptation à un environnement parfois déshumanisant, les deux premières années sont souvent sanctionnées par un redoublement. Un

Pour les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, le plein-emploi est quasi assuré à la sortie. Photo Prisme conseil : faites vous rapidement un réseau d’amis. Pour les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, le plein-emploi est quasi assuré à la sortie. Signe de cette vitalité, les entreprises fréquentent assidûment les forums emplois. Ainsi, à l’Ecole supérieur de commerce de Grenoble, les évènements de recrutement ont rassemblé 140 entreprises en 2008, contre 80 l’année précédente. Les entreprises réalisent de réels entretiens d’embauche à l’oc-

casion de leur venue. En outre, la qualité des offres d’emploi augmente. Sur Grenoble, 85 % des diplômés de 2007 ont été recrutés à un statut cadre.

Le mouvement des entreprises vers l’université est amorcé Mais cette bonne santé du marché de l’emploi des jeunes diplômés profite aussi aux universitaires. Le mouvement des entreprises vers l’université est amorcé même si les diplômés issus de la fac

sont moins souvent recrutés que sur des postes de cadres que leurs camarades des grandes écoles. L’une des causes : la population universitaire s’oriente vers la fonction publique. Et cette dernière embauche principalement des jeunes surdiplômés en CDD sur des postes non cadres… Les entreprises ont donc découvert qu’il existe d’autres cursus que celui des grandes écoles et certaines universités commencent à tirer leur

FOCUS Il y a une vie après la prépa !

Certains étudiants ratent leur adaptation ou échouent aux concours auxquels les classes préparatoires sont censées les préparer. Heureusement, il existe une vie après les prépa. Les chiffres sont éloquents : 15 % de l’effectif des prépas commerciales et plus d e 20 % de celui des prépas scientifiques ne vont pas jusqu’au bout de leurs deux années de scolarité. L’usage veut qu’on s’ins-

crive parallèlement à l’université p our o bte nir d e s équivalences. Et en règle générale, les « pré p arationnaire s » intègrent selon leur niveau et le moment auquel ils quittent la prépa la deuxième ou troisième année de la licence. C e p e n d a n t , l e s é q uiv alences se négocient aussi en fonction des dossiers de chaque élève et il peut vous être demandé de repasser

un examen dans une ou plusieurs matières afin de valider des unités de valeur. Pour ceux des filières scientifiques, les licences, BTS, DUT ou IUP proposent des solutions d’équivalence. Un échec en prépa n’est jamais rédhibitoire, d’autres portes sont toujours ouvertes, et vous aurez toujours acquis le rythme d’un travail intensif. Photo MAXPPP

épingle du jeu. Pour preuve, l’Opération Phénix, qui pour la troisième fois en 2009, va permettre à un trentaine de diplômés de master 2 recherche en lettres et sciences humaines, issus de huit universités parisiennes, d’être recrutés en CDI avec le statut de cadre par de grandes entreprises comme Coca Cola ou Axa Eric CODER












14 rue Charles V

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Tél. 01 57 42 50 57

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