Sint Gilliskerk van Craywick
Craywick, Église Saint-Gilles
etables de Flandre La Flandre française est riche de plus de cent cinquante retables, dans plus de cinquante églises. La cohérence de cet ensemble tient à l’unité de leur époque de construction (les XVIIe et XVIIIe siècles), de leur structure architecturée et de leur matériau : le bois. Ce sont des ouvrages militants de la Réforme catholique. 1 - Couronnement/Kroonstuk/ Crowning 2 - Entablement/Entablement/ Entablature
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van de altaarschildering/ Level of altar frame 4 - Prédelle/ Predella/ Predella
Créée en 1991, l’association 'Retables de Flandre' se veut fédératrice des initiatives, publiques et privées, qui concourent à la sauvegarde du patrimoine exceptionnel que constituent ces chefs-d’œuvres, aux recherches et à la diffusion des connaissances sur leur histoire, au développement de circuits et visites touristiques, avec le concours de guides qualifiés. B.P. 6535, 59386 Dunkerque Cedex Tél/Fax : 03 28 68 69 78 email : retables@wanadoo.fr
’EST une petite église, discrète, située en bordure de village et entourée du cimetière. Le plan en croix comprend une nef de deux travées à vaisseau unique, un transept, un chœur de deux travées terminé par un chevet à trois pans. Un clocheton de charpente se dresse à la croisée. La brique beige est majoritaire, la pierre calcaire blanche est employée de façon secondaire. Couverture en ardoises. Un calvaire en bois (Christ XVIIIe) est accolé au chevet. On ne sait rien de l’église du Moyen-Age. L’élément le plus ancien conservé semble être actuellement la croisée de transept, qui porte la date de 1532. Les chapiteaux sont sculptés de végétaux, animaux, figures humaines, anges d’un caractère archaïque qui évoque bien plus le Moyen-Age que la Renaissance ! Du XVIe siècle, datent aussi probablement le chœur et le transept portant de nombreuses traces de reprises (baies bouchées à une époque indéterminée). Au XVIIe siècle est reconstruite une courte nef (une seule travée) dont la maçonnerie alterne rangs de pierres calcaires et lits de briques jaunes. À la fin du XIXe siècle, des travaux importants interviennent sur les plans de l’architecte roubaisien Paul Destombes-Pennel (1850-1919). Dans un premier temps (1896), les murs de la nef sont rehaussés, de façon à mettre à niveau toutes les toitures de l’édifice ; la couverture est aussi reprise en totalité en ardoises, le clocheton est reconstruit. L’ensemble du couvrement est refait : la charpente lambrissée fait place à une fausse voûte d’ogives dont les nervures retombent sur les culots néo-gothiques ; puis en 1897, une travée est ajoutée à l’ouest ; on voit nettement, à l’extérieur, la ‘couture’ sur le flanc nord de l’édifice mais la reprise est mieux dissimulée au sud grâce à la réutilisation de matériaux anciens provenant sans doute de la façade démontée. On érige alors un nouveau mur-pignon, percé d’une baie circulaire et d’une porte surmontée de la date 1897. On adjoint aussi, côté nord, une chapelle des fonts baptismaux. La seconde guerre mondiale amène des destructions. Quatre obus sont tombés (sans exploser) sur l’église la nuit du 8-9 septembre 1944.
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L'essentiel du mobilier de cette église est protégé juridiquement au titre des Monuments Historiques.
is een kleine kerk met het grondplan van een Latijns kruis. Boven het midden van het transept staat een houten torentje. Het bouwwerk is opgetrokken uit beige baksteen en, in mindere mate, uit witte kalksteen. Aan het chevet is een houten kruisbeeld (XVIIIe eeuw) bevestigd. Van de middeleeuwse kerk is niets bekend. Het oudste gedeelte is thans het midden van het transept, dat de datum 1532 draagt. Het koor en het transept dateren waarschijnlijk eveneens uit de XVIe eeuw. In de XVIIe eeuw wordt er een kort schip met één enkele travee gebouwd. Aan het eind van de XIXe eeuw wordt een ingrijpende verbouwing uitgevoerd naar een ontwerp van P. Destombes-Pennel, architect te Roubaix. De muren van het schip worden verhoogd. Het torentje wordt vervangen. Binnen maakt het wandbeschot van de overkapping plaats voor decoratieve gewelven. Een travee wordt aan westzijde toegevoegd. De nieuwe gevel draagt de datum 1897. De doopkapel stamt uit hetzelfde jaar. In 1944 worden de preekstoel alsmede verschillende glas-in-loodvensters door granaten vernield. De biechtstoelen worden beschadigd. ET
Une commune de 478 habitants, située dans le canton de Gravelines et l’arrondissement de Dunkerque ; un des trois clochers de la paroisse SaintPaul de Loon-Littoral, avec Loon-Plage et Mardyck.
3 - Niveau du tableau d’autel/ Niveau
5 - Niveau d’autel/ Altaarniveau/Altar level
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De meeste elementen van het meubilair staan op de monumentenlijst
Saint Martin’s Church at Winnezeele
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is a small church built on a latin cross plan. A timber pinnacle stands at the crossing. The beige brick is in majority, the white limestone is secondarily used. A wooden Calvary (Christ XVIIIth century) is placed next to the chevet. Nothing is known about the Middle Ages church. The most ancient element, at present, seems to be the transept crossing, which bears the date 1532. The choir and the transept bearing numerous work traces are probably also dating back to the XVIth century. In the XVIIth century a short nave (a single bay) is rebuilt. Late XIXth century, important works are undertaken according to the plans of the Roubaix architect P. DestombesPennel. The walls of the nave are heightened, the pinnacle is rebuilt. The whole of the covering is remade : the wainscoted timberframe gives place to a false rib vault ; a bay is added in the west. Then a new gable wall is erected which bears the date 1897. A font baptismal chapel is attached. In 1944 the shells destroy several stained glass windows, the pulpit and damage the confessionals. T
The main part of the furniture of this church is legally protected as listed in the Historic Monuments
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Église Saint-Gilles, Commune de Craywick
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Le retable du chœur, XVIIIe siècle. Ce retable monumental, en chêne, a été acquis en 1793. Il provient du couvent des Capucins de Bourbourg. Les fausses voûtes de la fin du XIXe siècle empiètent sur les parties supérieures. La sculpture est de qualité : à gauche, saint Antoine de Padoue ; à droite, un franciscain non identifié ; au centre, la Vierge à l’Enfant ; sur les piédestaux et le soubassement, les symboles des évangélistes. L’autel , qui a été refait au XIXesiècle, porte un tabernacle et une exposition tournante du XVIIIe siècle. L’insertion du retable dans l’église a ménagé un petit espace entre le meuble et les pans de l’abside, dissimulant ceux-ci. Ce réduit a servi de sacristie jusqu’en 1861 ; on y retrouve la charpente lambrissée qui couvrait anciennement l’ensemble du chœur. 2 Les bustes reliquaires de sainte Réparate et de saint Jocond(e), réalisés en 1749 par le sculpteur Pierre Mitenne de Saint-Omer. Bois peint. 3 La statue du Christ. En chêne, XVIIe ou XVIIIe siècle, elle provient elle aussi avec une quasi-certitude du couvent des Capucins de Bourbourg. La représentation du Christ muni de plusieurs paires d’ailes (‘ChristSéraphin’), est en effet une spécificité de l’ordre franciscain (auquel se rattachent les Capucins). C’est sous cette forme que le Christ apparut à saint François d’Assise, en 1224 : ”Il [saint François] vit, se tenant au dessus de lui, un homme ayant six ailes comme un séraphin, les bras étendus et les pieds joints, attaché à une croix. Deux ailes s’élevaient au dessus de sa tête, deux autres se déployaient pour voler, les deux dernières lui voilaient le corps...” (Thomas de Celano, cité par Louis Réau, Iconographie de l’art chrétien.) 1
Les retables des bras de transept. Deux retables en pendant, de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle. À l’origine, tous deux comprenaient une seule travée, cantonnée de colonnes torses à chapiteaux corinthiens, flanquée d’ailerons latéraux et surmontée d’un fronton. Une peinture faux bois les recouvre, les autels ont été refaits. 4 Le retable de la Vierge. Dans le fronton, Dieu le Père en buste. Tableau d’autel (huile sur toile) : l’Assomption ; visiblement réalisé pour le retable, mais postérieurement : il porte la date de 1786 et la signature de Louis de Mersseman. Statue de la Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle. 5 Le retable de saint Gilles (iconographie récente). Tabernacle en chêne à colonnes torses. Dans le fronton, un saint abbé ou évêque en buste : saint Gilles (?) ou plutôt saint Omer, auquel le retable semble dédié au XVIIIe siècle ? Tableau d’autel inséré récemment (après 1990), huile sur bois : Déploration. Signé et daté De Revierzo 1616. Statue de saint Gilles, représenté en abbé du XVIIIe siècle. En 1737, les comptes de l’église mentionnent un paiement à Elleboo, sculpteur à Bergues, ”pour une nouvelle statue de bois faisant la représentation de saint Gilles” ; il pourrait s’agir de celle-ci.
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La statue de saint Gilles, en plâtre, XIXe siècle, représenté en abbé bénédictin accompagné de la biche qui est son attribut. Actuellement placée sur une console en chêne (fin XVIIe ou début XVIIIe siècle), de grande qualité et de provenance indéterminée (couvent des Capucins de Bourbourg ?). À propos du culte de saint Gilles : le pèlerinage fait par le comte de Flandre Philippe d’Alsace vers Saint-Gilles-du-Gard en 1170 serait à l’origine du vocable de la paroisse de Craywick, érigée en ce temps. On invoque saint Gilles à Craywick contre les maux de tête, la fièvre, l’épilepsie, les convulsions, les maladies nerveuses en général, la peur, les maléfices et envoûtements... Pèlerinage et neuvaine à partir du 1er septembre.
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Les tableaux isolés. (Dans l’église depuis au moins le début du XIX siècle.) La Cène, huile sur toile, fin XVIe ou début XVIIe siècle. Le Calvaire, avec la Vierge, saint Jean et sainte Marie-Madeleine au pied de la croix, huile sur toile, XVIIe siècle. Le Repentir de saint Pierre, huile sur toile, fin XVIIe ou début XVIIIe siècle. L’Adoration des Bergers, huile sur toile, XVIIe ou début XVIIIe siècle. Les confessionnaux (XVIIIe siècle). Endommagés par la guerre. Le dais de procession. S’agit-il du dais livré en 1715 ou d’une réalisation de la deuxième moitié du XIXe siècle et imitant une œuvre du début du XVIIIe siècle ? Bois dur (chêne ou acajou), ‘toit’ en cuir.
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Retabel van het koor. Eikenhouten retabel, uit het midden van de XVIIIe eeuw, afkomstig uit het klooster van de Kapucijnen van Bourbourg. Decoratieve gewelven uit de XIXe eeuw. Houtsnijwerk van kwaliteit: links, St. Antonius van Padua, rechts een Franciscaner en in het midden de H. Maria met Kind. Op de onderste gedeelten, de symbolen van de evangelisten. Op het altaar, dat in de XIXe eeuw is gerestaureerd, staat een tabernakel met en draaibare expositie uit de XVIIIe eeuw. Borstbeelden-reliekhouders van de H. Réparate en van de H. Jocond(e), vervaardigd in 1749 door P. Mitenne, houtbewerker te St. Omer. Geschilderd hout. Beeld van Christus. Eikenhout, XVIIe of begin XVIIIe eeuw. De afbeelding van Christus met vleugels (“Chistus-Sérafijn”) is karakteristiek voor de orde der Franciscanen (waaraan de Kapucijnen gerelateerd zijn). Retabels van de armen van het transept, uit de XVIIe of het begin van de XVIIIe eeuw. In het begin hadden beiden slechts één travee, geflankeerd door gedraaide zuilen met Corinthische kapitelen, met omgekeerde consoles aan de zijkanten en bekroond door een fronton. Retabel van de H. Maagd. In het fronton, God de Vader. Het olieverfschilderij toont de Hemelvaart van Maria. Beeld van de H. Maria met het Kind, XVIIIe eeuw. Retabel van St. Gillis (recente iconografie). Eikenhouten tabernakel met gedraaide zuilen. In het fronton: Sint Gillis? of Sint Omer, aan wie het retabel was gewijd in de XVIIIe eeuw. Het schilderij is kort geleden aangebracht (na 1990): Bewening van Christus. Beeld van St. Gillis, van geschilderd hout. XVIIIe eeuw. Beeld: Sint Gillis, XIXe eeuw. Het beeld staat thans op een mooie eiken console (eind XVIIe, begin XVIIIe eeuw). Schilderijen: 7 Laatste Avondmaal, eind XVIe, begin XVIIe eeuw. 8 Kruisweg, XVIIe eeuw. 9 Berouw van Petrus, einde XVIIe of begin XVIIIe eeuw. 10 Aanbidding van de herders, XVIIe of begin XVIIIe eeuw. Biechtstoelen (XVIIIe eeuw). 12 Processiehemel. XVIIIe of XIXe eeuw, hard hout (eiken of mahoniehout), lederen overkapping. Choir retable. This large oak made retable dating back to mid XVIIIth century, comes from the Capuchin monastery of Bourbourg. The false vaults of late XIXth century, encroach on the upper parts. Quality carving: on the left, saint Anthony of Padua; on the right a Franciscan; in the centre: the Virgin with the Baby, on the pedestals and the dado: the symbols of the Evangelists. The altar, restored in the XIXth century, carries a tabernacle and a swiveling exposition from XVIIIth century. Reliquary busts of saint Reparate and saint Jocond(e) made in 1749 by carver P. Mitenne, from Saint-Omer. Painted wood. Statue of the Christ, oak made, XVIIth or early XVIIIth. The representation of the Christ with pairs of wings (“Christ-Seraph”) is indeed a specificity of the Franciscan Order (to which the Capuchins are attached). Retables of the transept arms, late XVIIth century or early XVIIIth. Originally, both were composed of a single bay, animated by twisted columns with Corinthian pinnacles, flanked by side consoles and topped by a pediment. Retable of the Virgin. In the pediment, God the Father. Altar painting: The Assumption; Statue of the Virgin with Baby, XVIIIth century. Retable of saint Gilles (recent iconography). Oak made tabernacle with twisted columns. In the pediment, saint Gilles (?) or rather saint Omer to whom the retable seems to be dedicated in the XVIIIth century. Altar painting recently inserted (post 1990) : Lamentation. Statue of saint Gilles, in polychromatic painted wood: XVIIIth century. Statue: saint Gilles, XIXth century. Presently placed on an oak made console (late XVIIth or early XVIIIth century). Paintings: 7 The last supper (La Cène) late XVIthor early XVIIth century). 8 Calvary, XVIIth century. 9 Saint Peter’s repentance, late XVIIth or XVIIIth century). 10 Worship of the shepherds, XVIIth or early XVIIIth century. 11 Confessionals, XVIIIth century. Procession canopy, XVIIIth of the second half of XIXth century, hard wood (oak or mahogany ?), leather made “roof”.
Informations réunies par les conseillers de l’association. Traductions Onno Ottevanger et Jean Wallyn. Photos : Geneviève Duprez, Paulette Vanpoulle. Édition réalisée avec le concours de la Direction régionale des affaires culturelles et du Conseil général du Nord. Réalisation graphique : régine Dumont © Association Retables de Flandre, Novembre 2006.