destination Grand Canyon, 25 jours en raft
reportage La survie à l’âge de pierre 2.0
ENFIN L’HIVER !
plein air aventure découverte
flots d’idées La chronique de Mylène Paquette
ÉQUIPEMENT ÉCOLO SUR LE TERRAIN ••• SKI DE HAUTE ROUTE
X RAQUETTE DE JOUR, SPA DE SOIR X REFUGES POUR SKIEURS DE FOND NOVEMBRE 2016
Ryan Robinson, athlète de Mountain Hardwear dans la vallÊe de Yosemite Photo: Chris Burkard
AUDACIEUX
VOICI
Une technologie inédite qui change tout, dont le secret réside dans le procédé de soudure et le tissu en maille innovant. Sa confection permet une plus grande liberté de mouvement sans négliger les propriétés thermiques et la durabilité. Les règles du jeu ont changé.
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espaces vue d’ensemble
Volume 22 No 2
14
GRAND CANYON 25 jours de rafting sur le fleuve Colorado
photo du sommaire Pascal Girard Fleuve Colorado
espaces à la une destination Grand Canyon, 25 jours en raft
reportage La survie à l’âge de pierre 2.0
plein air
aventure
ENFIN L’HIVER !
découverte
flots d’idées La chronique de Mylène Paquette
ÉQUIPEMENT ÉCOLO SUR LE TERRAIN ••• SKI DE HAUTE ROUTE
X RAQUETTE DE JOUR, SPA DE SOIR X 8 REFUGES POUR SKIEURS DE FOND NOVEMBRE 2016
© Félix Rioux, felixrioux.com Vous pensiez être au Québec ? Hé non, l’image a été prise au Japon. Mais avouez que la photo inspire et convaincrait n’importe qui d’aimer l’hiver !
14 QUÉBEC ACTIF 8 camps de base pour le spa et la raquette Trouver refuge en ski de fond 20 ENTREVUE Sébastien Lapierre : la Marche de l’empereur 22 REPORTAGE Survivre comme un Primitif
24 ÉQUIPEMENT Tout beau, tout neuf Test : de l’écolo au durable Guide d’achat : ski de haute route 36 TONIK Entraînement : muscler son cerveau, mythe ou réalité ? Nutrition : les barres tendres à base de farine de grillons
45 FLOTS D’IDÉES La chronique de Mylène Paquette : respecter la nature 48 RÉCIT Ultra-Trail World Tour : l’UTMB, épique et unique 58 CHIENNE DE VIE Les gentils coups de griffe de Chaï, chroniqueur canin
espaces 6 espace libre par gary LAWRENCE RÉDACTEUR EN CHEF
Chercher refuge(s) PASCAL GIRARD
NOUS VOICI AU MITAN DE L’AUTOMNE ET DANS L’ANTICHAMBRE DE L’HIVER. UNE PÉRIODE MI-FIGUE, MI-RAISIN, OÙ ON SENT TANTÔT QUELQUES BRIBES DE CHALEUR PERDURER LE JOUR, TANTÔT LE FROID PIQUER L’ÉPIDERME LE SOIR.
collaboratEUR du mois Xavier Bonacorsi est photographe, kinésiologue, maison nier et disciple de la maxime « La vie se passe dehors ». Il écrit pour divers magazines de photo, d’entraînement, d’activité physique et de plein air — à commencer par Espaces, où il signe la chronique L’entraînement vu par la science, et où il est maître ès équipement. Ce mois-ci, il publie un excellent guide d’achat sur le ski de haute route, un sport en plein essor ici comme ailleurs.
VOLUME 22 NO 2
U
ne période où le besoin de s’emmitoufler, de s’enfouir le nez dans une écharpe ou de se rouler en boule commence à se faire sentir, qu’on s’éclate ou non en forêt, sur un lac ou sur une rivière. C’est pour répondre à ce besoin grandissant de se pelotonner que nous partons ce mois-ci nous soustraire aux mordillements frisquets de novembre, entre deux sorties de plein air. D’abord dans les eaux chaudes de l’un ou l’autre des huit spas que Frédérique Sauvée a dégotés un peu partout au Québec, et qui servent de camp de base à des randos bienfaitrices, que les sentiers attenants soient couverts de feuilles mortes ou d’un tapis neigeux, à fouler avec des bottes ou en raquettes. Ensuite, Barclay Fortin fouille dans ses souvenirs de grand fondeur pour (re) tracer certaines de ses pistes préférées, surtout celles qui mènent à de chaleureux refuges, ceux qu’on a envie de voir apparaître au détour d’un sentier, quand vient le temps de casser la croûte, de siroter un chocolat chaud ou de laisser ses chaussettes dégeler en fumant au coin du feu.
ÉDITEUR
Stéphane Corbeil [ scorbeil@groupeserdy.com ]
RÉDACTEUR EN CHEF Gary Lawrence [ glawrence@groupeserdy.com ] MAGAZINE ESPACES 619, rue Le Breton, Longueuil (Québec) J4G 1R9 info@espaces.ca | espaces.ca TIRAGE 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air. Le magazine ESPACES est la publication de plein air ayant le plus grand tirage au Québec. Il est publié six fois par année par Espaces inc., une division de Serdy Média.
JOURNALISTE
Antoine Stab [ astab@groupeserdy.com]
COLLABORATEURS
Xavier Bonacorsi, Evelyne Deblock, Barclay Fortin, Pascal Girard, Mathieu Lamarre, Mylène Paquette, Nathalie Rivard, Joan Roch, Nathalie Schneider, Guillaume St-Pierre, Frédérique Sauvée, David Savoie
DIRECTION ARTISTIQUE Patrice Francœur RÉVISION
Isabelle Dowd, Hélène Pâquet, Louise Richer
À bien y penser, la doudoune que l’on porte en ski alpin ou le sac de couchage où l’on se glisse sous la tente forment autant de refuges – des refuges portatifs pour le corps humain. Xavier Bonacorsi montre ainsi la voie à travers les méandres de l’équipement de ski de haute
fèrent construire leur propre refuge plutôt que d’en chercher un. Enfin, le long du fleuve Colorado, point de refuge sur les berges, pour qui se lance à l’assaut des rapides de classe 1 à 10. Les reporters-aventuriers Nathalie Schneider et Pascal Girard en savent
Comme quoi les abris les plus sûrs se trouvent parfois dans des lieux insoupçonnés, auquel seul le contact avec la nature permet d’accéder. route, tandis que Guillaume St-Pierre livre un compte-rendu de plusieurs mois passés à se rouler dans la neige avec sa marmaille, pour s’assurer que l’équipement vert qu’il a testé est non seulement écolo, mais écologiquement durable. Rien de tout cela ne sert cependant aux Primitifs, ces trippeux de survie qui font l’apologie de l’âge de pierre 2.0. : au lieu d’emporter leur tente avec eux, ils choisissent de s’aménager un abri avec branches et feuilles mortes; bref, ils pré-
PUBLICITÉ Richard Gamache, Directeur des ventes [rgamache@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 402 Julie Nonnon, Conseillère aux ventes Publications [jnonnon@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 426 Jerôme Lebel, Coordonnateur aux ventes [jlebel@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 272
Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 2016. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada 2016.
quelque chose, eux qui y ont passé 25 jours en totale autonomie, à bord de leurs bateaux de raft. En fait, au cœur du cadre grandiose du Grand Canyon, le seul véritable refuge qu’ils ont pu trouver était au fond de leur âme, lorsqu’ils ont affronté les eaux vives de ce vénérable cours d’eau. Comme quoi les abris les plus sûrs se trouvent parfois dans des lieux insoupçonnés, auquel seul le contact avec la nature permet d’accéder. e
ESPACES est ouvert à toute proposition d’article et de photos. Communiquez par courriel avec le rédacteur en chef. ESPACES n’est pas responsable des textes, photos ou autre matériel envoyés à son attention. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par l’éditeur. Certaines activités présentées dans ESPACES comportent des risques de blessure pour ceux et celles qui les pratiquent. ESPACES et ses journalistes, collaborateurs, photographes et les autres membres de l’équipe ne recommandent pas la pratique de ces activités aux personnes qui n’en maîtrisent pas les techniques et qui n’ont pas les habiletés requises. ESPACES n’est pas responsable des informations contenues dans les publicités. Toute reproduction du matériel publié dans ESPACES est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.
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LES MEILLEURS COMPTES INSTAGRAM PLEIN AIR AU QUÉBEC L’aventure n’a jamais été aussi photographiée ! Découvrez cinq comptes Instagram de Québécois et Québécoises qui parcourent la province et le monde pour inspirer leurs abonnés.
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... pour lutter contre la grisaille de novembre.
… pour prendre une bonne dose d’inspiration !
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ESPACES ARCHIVES En 21 ans d’aventures, le magazine Espaces a publié des milliers de textes. Plus que jamais, notre site regorge de bons conseils et d’histoires inspirantes, pour nourrir le corps et l’esprit. Retrouvez-le au bout de vos doigts !
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• Où faire du fatbike au Québec ? • Ski de fond en famille : des pistes pour un bon départ • Trouvez votre loppet ! • À vos cartes, prêt… partez ! • Chacun cherche son chalet • Nos plus belles boucles en raquette • 16 courses à pied inusitées dans le monde • Nutrition sportive hivernale • Alcool et exercice : amis ou ennemis ?
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Laval - MontrĂŠal - St-Hubert / lacordee.com
espaces 10 tous azimuts
par antoine stab
Elbrouz 360 : attache ton casque ! En juillet 2016, le Québécois Jean-Philippe Racine a gravi l’Elbrouz, une montagne du Caucase russe dont le sommet culmine à 5 642 mètres, — et que certains considèrent comme le véritable toit de l’Europe. L’aventurier et entrepreneur en est revenu avec des images tournées avec une caméra 360 degrés. La conférence qu’il donnera le 1er novembre à 18 h 30 chez Mo Resto permettra aux spectateurs de revivre son ascension grâce à un casque de réalité virtuelle. Une belle idée, surtout que les fonds amassés avec le prix d’entrée (20 $) seront remis à Adaptavie (adaptavie.org), un organisme de promotion de l’activité physique chez les personnes à mobilité réduite. D’autres conférences du même type sont prévues, notamment le 9 mars 2017 à la succursale MEC de Longueuil. [facebook.com/elbrouz360]
À la recherche constante d’hébergement original pour agrémenter une journée, une fin de semaine ou un séjour plein air ? On a déniché une nouvelle petite perle, posée aux Éboulements : Repère Boréal. Le concept ? De petites habitations en pleine nature – minimaisons sur roues, microchalets et refuges –, qui conjuguent avec justesse nature et architecture moderne, confort et minimalisme. La cerise sur le sundae : une zone spa près du bâtiment d’accueil. Raison de plus (comme s’il en fallait une) pour aller faire un tour dans Charlevoix. 418 635-1153 repereboreal.com
Le 16 octobre dernier, lors du marathon de Toronto, le Canadien Ed Whitlock a établi le nouveau record du monde du marathon chez les plus de 85 ans. En plus d’avoir plus de 38 minutes d’avance sur la précédente marque, l’octogénaire a d’autres performances à son actif : seul coureur de plus de 70 ans à avoir terminé un marathon en moins de trois heures (aussi à Toronto en 2004), et meilleur temps dans les catégories 80-84 ans (3 h 15’ 54’’) et 75-79 ans (3 h 4’ 54’’).
COURTOISIE : JEAN-PHILIPPE RACINE
Hébergement boréal dans Charlevoix
23 000
C’est la longueur finale du sentier Transcanadien, en kilomètres, une fois qu’il sera entièrement finalisé en 2017. Ce réseau de sentiers récréatifs (rando, vélo, équitation, ski de fond, canot et motoneige) est le plus long au monde et relie St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador) à Victoria (Colombie-Britannique) et Edmonton (Alberta) à Inuvik (Territoires du Nord-Ouest) par sa double branche nordique. [thegreattrail.ca]
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XAVIER BONACORSI
faire bonne impression
Étudiants en plein air cherchent équipement usagé L’école secondaire Robert-Gravel, sur le Plateau Mont-Royal, a lancé en septembre dernier son tout nouveau cours de plein air destiné aux élèves de 5e secondaire. Si le but de ce cours est d’initier les jeunes aux rudiments pratiques, techniques et logistiques des activités extérieures, les enseignants veulent aussi qu’ils comprennent que le plein air est avant tout une affaire de connexion avec la nature, et que la respecter et la contempler est essentiel pour l’apprivoiser et l’apprécier. Comme le budget de l’école est très limité et que le cours est offert pour la première année, l’inventaire d’équipement est nul. Les jeunes ont donc grand besoin de : tentes ; sacs de couchage ; matelas de sol ; réchauds ; vélos ; skis de fond ; raquettes ; sacs à dos (35 litres et +) ; etc. Les élèves demandent donc aux adeptes de plein air qui garderaient dans leur grenier de l’équipement en bon état dont ils ne se servent plus. On peut apporter le tout directement à l’école, au 38 avenue Fairmount Est à Montréal, durant les heures de classe. Communiquer avec le secrétariat de l’école au préalable, au 514 596-5619 ou à robert-gravel@csdm.qc.ca. [Xavier Bonacorsi]
Steep, nouveau jeu pour sportifs de salon
À une autre époque, les grands aventuriers se plaisaient à décorer les murs de leur appartement avec les têtes empaillées de bêtes féroces, conquises sur les terrains les plus exotiques de la planète. Autres temps, autres mœurs. Aujourd’hui, les coureurs, cyclistes et randonneurs à la page voudront aussi exhiber leurs trophées de chasse sur la table à café de leur loft. Grâce à la petite entreprise catalane nicetrails.com, ils n’ont qu’à récolter les données GPS de leur dernière virée montagnarde pour transformer le tout en une reproduction imprimée en 3D à partir de poudre agglomérée de gypse. Pour une somme variant de 150 $ à 375 $, on obtient ainsi un petit objet (de 10 à 20 cm) qui prend les couleurs d’un plan cartographié ou celles d’une image satellitaire, et sur lequel un trait rouge indique le tracé parcouru. La chose fera sûrement bonne impression à titre de presse-papier sur le bureau, d’œuvre abstraite au mur, ou — si vous avez zigzagué entre les nids de poule montréalais au printemps — de râpe à fromage du meilleur goût… [Mathieu Lamarre]
À METTRE À L’AGENDA
DU 19 AU 22 JANVIER 2017
Vous avez toujours rêvé de dévaler les pentes abruptes des Alpes, de faire du parapente ou de vous jeter du haut d’une falaise vêtu d’une combinaison ailée (wingsuit) ? Steep va vous ravir, que vous soyez un sportif prudent ou extrême. Créé par Ubisoft, ce jeu vidéo permet de parcourir les sommets alpins de France, d’Italie et de Suisse sans quitter la sécurité et le confort de son canapé. C’est aussi un jeu social : on peut interagir et skier avec d’autres internautes, présents « sur la montagne » en même temps que nous. Évidemment, Steep ne remplacera jamais le plaisir suprême de dévaler un champ de poudreuse ou de survoler les sommets alpins dans le monde réel. Mais c’est sans nul doute un prix de consolation des plus intéressants et divertissants. Sortie en décembre 2016 sur PS4, Xbox One et PC. / ubisoft.ca
WHITE LIPS
Une fin de semaine d’initiation au hors-piste dans la poudreuse des Chic-Chocs, à Murdochville, en Gaspésie. Sa particularité? Elle est réservée aux femmes, skieuses et planchistes, débutantes ou aguerries. Les filles en redemandent, les gars sont jaloux ! [white-lips.com]
DU 30 JUILLET AU 5 AOÛT 2017
QUÉBEC SINGLE TRACK
Quand l’équipe du Pentathlon des Neiges se lance dans l’organisation d’un événement, ça frappe fort… et juste ! Avec la Vieille Capitale comme camp de base, Québec Single Track proposera l’été prochain 7 jours de vélo de montagne et autant d’étapes dans ce qui se fait de mieux en la matière dans la région : sentiers du Moulin, vallée Bras-du-Nord (secteur Saint-Raymond, puis Shannahan), mont Sainte-Anne, Valcartier, Lac-Beauport, Lac-Delage. On a déjà hâte d’y être ! [quebecsingletrack.com]
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L’enfance de l’art des sports extrêmes Mais qu’est-ce qui pousse donc les sportifs de l’extrême à risquer leur vie pour se prendre pour un écureuil volant, un poisson des grandes profondeurs ou un singe agile qui grimpe sans harnais ni protection ? Autant de questions auxquelles on tente de répondre dans Les sports extrêmes racontés aux enfants, qui vient d’être publié aux Éditions de La Martinière Jeunesse. Admirablement illustré (comme tous les titres de cet éditeur), l’ouvrage passe au crible une pléthore de sports et activités, du saut à ski au slackline en passant par la spéléo glaciaire, le base jump, le parachutisme et le dry tooling, sorte d’escalade sur glace… sans glace. Les sports extrêmes racontés aux enfants, par Anne Jankéliovitch, Éditions de La Martinière Jeunesse, Paris, 2016, 69 p., 28 $
Le tour du monde en 80 treks
LES VESTES À CAPUCHE CERIUM LT POUR FEMME SONT DISPONIBLES DANS TOUS LES MAGASINS ATMOSPHÈREMD SPORTS-PLEIN AIR.
Voici un guide grand format pour piocher des idées de longues randonnées partout dans le monde et sur tous les continents (sauf l’Océanie). Pour chacune des 80 destinations recensées, on propose une fiche explicative très détaillée, avec des suggestions d’itinéraires et des conseils pratiques. Des informations utiles que Phileas Fogg, le héros de Jules Verne, aurait certainement appréciées pour son tour du monde, et une lecture qui saura vous mettre les bottes aux pieds ! Le tour du monde en 80 treks, Anthony Nicolazzi, Hachette Pratique, 2016, 65 $. À paraître le 25 novembre.
La sélection peut varier par magasin. MDMarque déposée de FGL Sports ltée. Les autres marques de commerce sont détenues par leur(s) propriétaire(s) respectif(s).
espaces 14 destinations
par Frédérique Sauvée
camps de base
raquette et spa
[ L’éternel Spa ]
Vous appréhendez l’hiver et ses effets sur votre moral ? Voici huit spas qui vous serviront de camps de base réconfortants, après une journée ou deux de raquette. [ 1 ] [ Saguenay–Lac-Saint-Jean ]
[ 2 ] [ Chaudière–Appalaches ]
[ 3 ] [ Laurentides ]
L’ÉTERNEL SPA
APPALACHES SPA
OFURO STATION ZEN
Les pistes de ski ne sont peut-être pas encore ouvertes, mais la station du Valinouët a déjà fière allure, avec son premier manteau blanc hivernal. Situé à ses pieds, l’Éternel Spa offre une vue incomparable sur cette belle montagne de la rive nord du Saguenay. Fidèle à la tradition des spas scandinaves, il propose l’alternance entre bains chauds et bassin froid, entrecoupée de périodes de repos. Sur place, des massothérapeutes prodiguent leurs soins pour nous permettre de récupérer après journée en forêt, tandis que le Bistro du rêveur comblera les estomacs affamés. L’offre d’hébergement ne se trouve pas directement sur le site, mais à quelques kilomètres du spa. Notre coup de cœur : l’auberge Carcajou, au style rustico-chic et à la table vraiment épatante. Au saut du lit, on chausse ses raquettes sur les sentiers du Valinouët (5 km) ou sur ceux du parc national des Monts-Valin (réseau de 77 km). [leternelspa.com]
Situé à Saint-Paul-de-Montminy, aux portes du parc régional des Appalaches, ce camp de base 4 étoiles compte de confortables chalets en bois rond nichés à flanc de montagne. Ils disposent de six chambres autonomes (lit à deux places et salle de bain privée), à louer à l’unité avec accès à la cuisine et au salon commun, ou en totalité pour un groupe d’amis ou une famille nombreuse. Les bains nordiques et les salles de massage se trouvent au pied du restaurant de fine cuisine de l’auberge : il suffit de se plonger dans l’écume de l’eau frémissante pour ressentir un frisson de bien-être. Massage aux pierres chaudes, enveloppement au chocolat et réflexologie complètent le menu des réjouissances. Côté randonnées en raquette, l’endroit offre un accès direct au parc régional des Appalaches, secteur de la montagne Grande Coulée, dont le sommet atteint 853 m d’altitude (choix de deux sentiers de 6 ou 12 km), tandis que le parc régional du Massif-du-Sud se trouve à quelques kilomètres de là. [appalachesspa.com]
Pour marquer une pause relaxation dans votre quotidien effréné, rendez-vous au spa Ofuro de Morin Heights, qui a tout misé sur la zénitude des lieux. Pagode, jardin à la japonaise, sculptures de dragon et de bouddha invitent à un dépaysement nippon en pleine forêt des Laurentides. On y trouve le circuit habituel de thermothérapie, alternant entre le chaud et le froid. Soins corporels variés, massage sportif, suédois ou shiatsu et ateliers de yoga couronnent ces quelques heures d’évasion. En soirée, on peut choisir de prolonger le voyage dans l’une des cinq chambres du site. Le lendemain, place à l’action en raquettes, non pas sur le versant du mont Fuji mais sur les 12 km de sentiers de la station de Morin Heights. À ce parcours s’ajoutent 12 autres kilomètres entretenus par la municipalité, – sans compter le vaste réseau de pistes de ski de fond et de fatbike de ce beau coin des Pays-d’en-Haut. [spaofuro.com]
[ Geos Spa Sacacomie ]
[ Le Nordique Spa Stoneham ]
[ 4 ] [ Région de Québec ]
LE NORDIQUE SPA STONEHAM Au cœur des montagnes de Stoneham, sur les berges de la rivière Jacques-Cartier, les clients du Nordique Spa sont plongés dans un saisissant écrin de nature. Les installations du site comprennent des baignoires à remous, des saunas finlandais, deux hammams ainsi qu’un sauna Aufguss. Cette expérience venue d’Allemagne est proposée tous les dimanches par un « maître du sauna » qui se charge de remplir la pièce d’un délicieux nuage de vapeur aux agrumes. Puis, entre deux trempettes, un restaurant permet de se sustenter avant d’attaquer les sentiers de la station de ski de Stoneham, qui propose une belle boucle (en cours de rénovation cet hiver, mais partiellement ouverte). Autre option : le parc de la forêt ancienne du mont Wright et son belvédère, qui offre une vue dégagée sur la station et les environs enneigés. Pour les groupes (jusqu’à 12 personnes) qui voudraient séjourner dans la région, le chalet Nordique et ses quatre chambres sont à leur disposition, à moins de 200 m du spa. [spastoneham.com]
[ 6 ] [ Mauricie ]
[ 5 ] [ Bas-Saint-Laurent ]
GEOS SPA SACACOMIE
ODO SPA POHÉNÉGAMOOK Le Nature Spa Pohénégamook s’est récemment offert une cure de jeunesse. Devenu depuis l’Odo Spa, il propose une belle retraite sur les berges de ce grand lac du Bas-Saint-Laurent. En plus des installations intérieures et extérieures (baignoires à remous, saunas, bassin froid, etc.), on peut tester l’expérience du Dermalife Spa Jet, une sorte de cocon multisensoriel alliant les bienfaits du massage par l’eau à ceux de l’aromathérapie et de la musique relaxante. Pour se loger, plusieurs choix sont offerts sur le site de villégiature : condotels tout équipés, chalets en bois rond et chambres en auberge. Et pour profiter de la belle neige fraîchement tombée, une quinzaine de kilomètres de sentiers sont accessibles directement sur le site. Les amateurs de ski de fond sont tout aussi choyés avec plus de 50 km de pistes. [pohenegamook.com]
[ Appalaches Spa ]
Qui a dit que la chance de dormir dans une luxueuse cabane en bois rond était réservée aux touristes européens ? L’hôtel Sacacomie prouve le contraire en promettant un séjour mémorable dans la forêt mauricienne. Surplombant un splendide lac bordé de 42 km de rivage, son dédale de terrasses et de couloirs conduit au Geos Spa Sacacomie, la cerise sur le gâteau du réconfort. Parmi les singularités des installations, entièrement alimentées par géothermie et certifiées LEED, mentionnons deux saunas finlandais aménagés dans une grotte – dont un avec luminothérapie aux couleurs des aurores boréales –, des trottoirs chauffants ainsi que des baignoires à remous avec vue sur le lac Sacacomie. Les clients de l’hôtel et du spa ont gratuitement accès aux sentiers de raquette, de ski de fond et de ski nordique. Plusieurs belles boucles à parcourir autour de l’hôtel, ainsi que des balades à s’offrir en traîneau à chiens. [sacacomie.com] NOVEMBRE_2016_espaces.ca
RAQUETTES ULTRA LÉGÈRES, TRACTION SUPÉRIEURE
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[ Spa Eastman ] [ 7 ] [ Lanaudière ]
SPA AUBERGE AUX QUATRE MATINS
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Ultra légères et aggressives, le summum de la performance. Nos raquettes ultra légères sont construites sur la plateforme solide de nos cadres 360° Traction™ offrant un niveau de sécurité que les cadres tubulaires ne peuvent tout simplement pas procurer - surtout sur les traverses en dévers.
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Ceux et celles qui préfèrent l’intimité d’un petit spa à l’effervescence des complexes plus populaires tomberont à coup sûr sous le charme du spa de l’Auberge aux Quatre Matins. Située au cœur du village de Saint-Côme, à 1 h 30 de Montréal, l’auberge bleu et blanc accueille les amateurs de bien-être dans ce qui ressemble à un petit jardin résidentiel. Il y a là tout ce qu’on recherche : bains nordiques, massothérapie, hébergement dans des chambres douillettes et restaurant. En soirée, on propose des grillades de viande et de fruits de mer sur pierre volcanique, une technique qui garantit une cuisson sans gras. Et tant qu’à être sur place, testez les sentiers de raquette de la station Val Saint-Côme (réseau de 23 km) ou des parcs régionaux de la Chute-à-Bull (5 km) et de la Forêt-Ouareau (71 km). [auxquatrematins.ca]
[ 8 ] [ Cantons-de-l’Est ]
SPA EASTMAN Cette adresse incontournable, classée parmi les 10 meilleurs spas au monde par Spa Finder, n’a plus besoin de présentations. Mais en plus de ses bains nordiques, de son restaurant et de ses séances de yoga, le site propose un sacré choix d’hébergements sur place. En fonction du degré de confort et de la taille du portefeuille, sept pavillons accueillent les curistes d’un week-end. On opte pour une chambre de catégorie supérieure à l’intérieur même du bâtiment principal du spa ou bien pour une retraite intime dans l’une des maisons avec accès particulier. Coup de cœur pour l’Ermitage, un petit refuge romantique au cœur de la forêt (à 10 min de marche du spa). Tous les forfaits hébergement comprennent les excellents repas santé, l’accès aux bains nordiques et aux 15 km de sentiers aménagés dans la forêt du domaine. Enfin, le parc national du Mont-Orford tout proche compte 80 km de sentiers dédiés à la raquette. [spa-eastman.com]
MATHIEU DUPUIS, PARC NATIONAL DU MONT SAINT-BRUNO, SÉPAQ
espaces 17 destinations par barclay fortin
des abris pour le ski de fond une cabane entourée de paires de skis plantées dans la neige, où il fait bon casser la croûte près du feu : si le ski de fond a une image d’Épinal, c’est bien celle-là. Voici dix destinations où transformer cette vision romantique en réalité, en agrémentant une rando d’une agréable halte en refuge. [ 1 ] [ Une cabane et un château ] 30 km classique, débutants ; raquette, fat bike. 20 099, boul. Gouin Ouest, Pierrefonds
Dans l’ouest de l’île de Montréal, le parc-nature du Cap Saint-Jacques propose deux agréables relais sur ses sentiers de ski classique : sa cabane à sucre rustique, où on sert des crêpes préparées sur place, et l’impressionnant château Gohier, un bâtiment en pierres où on peut se la couler douce dans une magnifique salle circulaire autour d’un foyer. [ ville.montreal.qc.ca ]
[ 2 ] [ Passez donc au salon ]
27 km classique, 8 km patin, débutants à experts ; raquette, marche hivernale. 330, rang des 25 Est, Saint-Bruno-de-Montarville Au parc national du mont Saint-Bruno, skieurs, marcheurs et raquetteurs ont accès à une halte de luxe. Logé dans un ancien moulin à farine datant de l’époque seigneuriale, le salon de thé du Moulin reçoit les skieurs de passage dans un cadre enchanteur, au beau milieu du parc, loin de la cohue qui règne souvent au pavillon d’accueil les week-ends d’hiver. Au menu : thés, cafés et pâtisseries. On peut aussi s’y installer pour manger son lunch. [ sepaq.com/pq/msb ]
[ 3 ] [ Entre deux Vals ]
53 km classique, 14 km patin, débutants à experts ; raquette, télémark, glissade. Deux points d’accès au parc : chalet Anne-Piché, 1165, chemin du Condor, Val-David ; accueil Far Hills, 5966, chemin du lac Lasalle, Val-Morin Le vaste réseau de sentiers du parc régional Val-David – Val-Morin est constellé de mignons petits relais très courus les fins de semaine. Au beau milieu du parc, le relais Maple Leaf est particulièrement bien situé, sur un plateau où convergent plusieurs pistes. Autre endroit où faire une halte agréable dans le parc : le minuscule abri à trois côtés trônant au sommet du mont Saint-Aubin, dans la partie ouest du réseau de sentiers de ski. Pas de chauffage, mais une magnifique vue sur les environs ! [ parcregional.com ]
NOVEMBRE_2016_espaces.ca
espaces 18 destinations
[ 4 ] [ Course à relais en famille ]
[ 5 ] [ Comme dans le bon vieux temps ]
Quand on skie avec des enfants, il faut leur fixer des objectifs pour les garder motivés. Le Centre de ski de fond de L’Estérel répond à cette exigence, puisque deux de ses refuges se trouvent tout près du chalet d’accueil. Les skieurs plus ambitieux peuvent aussi faire une pause tout confort à l’hôtel Estérel par un sentier qui contourne, puis traverse le lac Dupuis. [ skidefondesterel.com ]
Envie de faire une randonnée à la dure ? Aventurez-vous sur La Canadienne, une piste historique qui serpente au nord à partir de Saint-Adolphe-d’Howard, et allez casser la croûte au refuge Charles D. Campbell. Attention toutefois : il faut grimper pendant trois kilomètres pour atteindre cette cabane en bois dont l’extérieur pittoresque recèle un intérieur vraiment spartiate. Après votre halte, faites-vous un devoir de poursuivre sur La Canadienne au-delà du relais : on y pratique du ski extraordinaire, quand les conditions sont bonnes. [ stadolphedhoward.qc.ca ]
35 km classique et patin, débutants à experts ; raquette. Avenue d’Anvers, Estérel
47 km classique, débutant à experts ; raquette. 1672, chemin du Village, Saint-Adolphe-d’Howard
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AUTRES
MODÈLES
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MAGASIN BELOEIL - BROSSARD - BURLINGTON - CAMBRIDGE - ETOBICOKE - LAVAL - OSHAWA OTTAWA - QUÉBEC - VAUGHAN
[ 6 ] [ Labelle cabane ]
[ 7 ] [ Dans la montagne de Sutton ]
Peu connu, le centre de ski de fond Labelle constitue pourtant un fantastique terrain de jeu pour skieurs de tous les calibres. Depuis quelques hivers, on trouve au beau milieu de son réseau de sentiers un superbe refuge tout en bois où il faut absolument s’arrêter en arpentant ses 25 kilomètres de sentiers réservés au style classique. [ skidefondlabelle.org ]
Il n’y a qu’un seul relais sur les sentiers de Plein Air Sutton, mais cette jolie cabane est magnifiquement située au bord d’un ravin, juste à côté d’un ruisseau. Courant à flanc de montagne sur une vingtaine de kilomètres, le réseau de pistes réservées au style classique passe également par l’hôtel Horizon, où on peut faire halte dans un agréable décor. L’établissement a en effet eu droit récemment à une cure de rajeunissement plutôt réussie.
25 km classique, débutants à experts ; raquette. Chemin de la mine, Labelle
21 km classique, débutants à experts ; raquette, marche hivernale, fat bike. 429, chemin Maple, Sutton
[ pleinairsutton.blogspot.ca ]
[ 8 ] [ Ultramoderne ]
[ 9 ] [ Tanières pour skieurs ]
Plusieurs refuges confortables se trouvent sur l’immense réseau de pistes de ski du parc de la Gatineau. Celui qu’on a construit récemment au lac Renaud, à l’extrémité nord du parc, se distingue par son architecture moderne et ses grandes baies vitrées, qui donnent presque l’impression de manger dehors. À 15 kilomètres en ski du charmant village de Wakefield. [ ccn-ncc.gc.ca ]
On trouve quatre refuges sur les pistes de ski des Sentiers du Moulin, à Lac-Beauport, à quelques kilomètres au nord de Québec. Les plus attirants sont situés au beau milieu du réseau, et on peut s’y rendre par des sentiers plats faciles ou par des pistes plus difficiles passant en montagne. [ sentiersdumoulin.com ]
200 km classique, 100 km patin, débutant à experts ; raquette, marche hivernale, fat bike. Accueil principal : 33, chemin Scott, Chelsea ; plusieurs points d’accès aux sentiers de skis sur le territoire du parc.
35 km classique, 10 km patin, débutants à experts ; raquette, fat bike. 99, chemin du Moulin, Lac-Beauport
[ 10 ] [ À l’assaut des Appalaches ]
50 km classique, 5 km patin, débutants à experts ; raquette, fat bike. 25, Chemin des Appalaches Est, L’Islet Situé à L’Islet, dans l’arrière-pays de Montmagny, le Club sportif Les Appalaches porte bien son nom, puisque ses sentiers les plus intéressants nous mènent à l’assaut de cette chaîne de montagnes, avec ce que cela suppose de montées corsées et de descentes excitantes. Comme on peut parcourir jusqu’à 25 kilomètres dans la montagne, mieux vaut partir pour la journée et apporter un lunch que l’on mangera dans l’un des quatre refuges du secteur. [ clubsportifappalaches.com ]
NOVEMBRE_2016_espaces.ca
espaces 20 entrevue par antoine stab
s é b a s t i e n
l a p i e r r e
LA MARCHE DE L’EMPEREUR
liariser progressivement avec le froid extrême, de valider mes choix d’équipement. Pour le passage du Nord-Ouest, la durée de l’expédition était comparable à celle que je m’apprête à vivre. C’est dans la gestion de l’effort que j’ai beaucoup appris. Découvrir comment mon corps s’acclimate au défi physique, notamment.
À quels défis allez-vous faire face ? L’erreur classique est de pousser trop fort au départ. Le premier jour, c’est touQu’est-ce qui vous attire tant dans le continent jours le plus beau, car on part avec les blanc ? meilleures conditions météorologiques Son inaccessibilité, son mystère, son possible. On se sent fort. Mais il faut y éloignement. Cela nourrit l’imaginaire. aller progressivement et s’acclimater Pour moi, l’Antarctique reprécorrectement : 45 jours d’expédition, sente l’idéal de l’expédi10 heures de ski par jour, c’est très tion hivernale. long. Plus que le froid, c’est Plus que le froid, c’est D’où vous est surtout le vent que je resurtout le vent que je venue l’envie de tenter doute. Je l’aurai toujours redoute. Je l’aurai toujours de de face. Quand ça souffle l’aventure en Antarcface. Quand ça souffle fort, tout fort, tout est plus comtique en solitaire ? est plus compliqué, comme L’ An t a rct i que , pliqué, comme avancer, avancer, monter la tente... c’est d’abord un monter la tente... Tous mes rêve d’enfant. Petit, mouvements doivent être je m’imaginais aventupensés, anticipés, pour éviter de rier, explorant ce continent. dépenser trop d’énergie. Plus que le Alors forcément, quand j’ai commencé à physique, c’est surtout le « mental » qui faire des expéditions, le rêve s’est trans- est le plus difficile à gérer. Je vais être formé en objectif. Mais avant d’aller au seul. Je vais donc avoir beaucoup de pôle Sud, il fallait gagner de l’expérience. temps pour penser. Il va falloir me forEn 2010, j’ai skié sur la calotte glaciaire cer à rester dans une bulle d’optimisme du Groenland pendant un mois, en au- constant, surtout quand ça ira mal ! tonomie complète. Trois ans plus tard, je tentais la première traversée du passage Pour supporter ces conditions extrêmes, du Nord-Ouest en kayak de mer, en une aurez-vous un équipement particulier ? seule saison, avec mon ami et partenaire Les vêtements d’hiver vendus en magad’expédition Olivier Giasson. sin sont généralement fabriqués pour la montagne et misent principalement sur Trois expéditions dans des contrées froides. Vous l’imperméabilité. En Antarctique, c’est avez l’air d’aimer ça particulièrement ! un froid sec qui prévaut. Il me fallait L’hiver a toujours été ma saison préférée. surtout des vêtements respirants pour Je trouve que le froid est plus facile à gé- évacuer la chaleur. Un manteau plus rer que la chaleur. Il suffit de s’ajouter une long pour me protéger du vent, avec couche de vêtements sur le dos. Physique- beaucoup de poches, car je dois manger ment, mon corps supporte plus difficile- toutes les 50 minutes. Kanuk m’a donc ment les fortes températures. Au-dessus confectionné un vêtement spécial, avec de 25 degrés, je me sens moins à l’aise. plein de petits détails utiles.
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”
Comment vos précédentes aventures vous ontelles préparé à celle-ci ? Le Groenland m’a permis d’acquérir de l’expérience technique, de me fami-
lités, comme Thierry Petry [partenaire d’expédition de Bernard Voyer en Antarctique en 1996]. Je voulais valider avec eux certaines façons de faire, certains aspects propres à une aventure polaire. Avec Frédéric, j’ai notamment parlé de l’éloignement de la famille. On craint de ne pas être présent s’il se passe quelque chose. Là-bas, on s’imagine toutes sortes de choses, on élabore des scénarios dramatiques... Heureusement, j’aurai un téléphone satellite et une balise inReach pour les messages écrits. Pour ma conjointe, gérer seule la famille, sans papa, sera aussi un beau défi.
rai. Mais le soir, dans ma tente, je me prendrai une petite gorgée pour fêter ça. Sûrement avec un repas légèrement différent, et pourquoi pas un cadeau de moi à moi ? Une petite gâterie, juste pour souligner le moment... e
Vous serez encore en Antarctique pendant les réveillons de Noël et du Jour de l’An. Comment allez-vous célébrer ? Ça va être différent, c’est certain ! Mais journée de ski, elle, ne sera pas différente des autres. Je prendrai ce que la nature me donnera. J’avancerai autant que je pour-
Pour suivre son aventure : polesud2016.com ou facebook.com/polesud2016
Pour consulter la liste d’équipements dans le traîneau (ou sur le dos) : espaces.ca/sebastienlapierre
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Photo: Mathieu Dupuis
En
novembre, l’aventurier québécois Sébastien Lapierre tentera de devenir le premier Canadien à rejoindre le pôle Sud en ski, en solitaire et en autonomie. Un défi que seul une vingtaine d’humains ont réussi par le passé. Plus que les records, les premières ou la gloire, ce pompier professionnel de 38 ans veut surtout réaliser un rêve d’enfant. Témoignage.
On a beaucoup parlé de l’Antarctique, il y a deux ans, avec l’expédition de Frédéric Dion. Avez-vous discuté avec lui pendant votre préparation ? Oui, avec lui et avec d’autres personnaNOVEMBRE_2016_espaces.ca
MATHIEU HÉBERT
espaces 22 reportage par Frédérique Sauvée
Si certains aiment se costumer en soldat lors de reconstitutions historiques, d’autres préfèrent se transformer en homme de Cro-Magnon, fabriquer des abris et manger des insectes. Bienvenue dans l’âge de pierre 2.0, celui des Primitifs.
Survivre comme un Primitif
Pendant plusieurs années, Bruno a vécu dans la forêt de manière autonome et semi-autarcique. Jean-François, un habile artisan, maîtrise particulièrement bien la taille de la pierre. Gérald, lui, se passionne pour les plantes sauvages comestibles du Québec. Quant à Mathieu, il est consultant en survie et pistage pour la Défense nationale canadienne... en plus d’être le fondateur des Primitifs du Québec. Plusieurs week-ends par mois, cette tribu d’une quinzaine d’instructeurs organise des ateliers thématiques ouverts au grand public. Au programme : fabrication de cordages ou d’abri sans corde ni couteau, démarrage d’un feu par friction, purification de l’eau, pistage et piégeage, survie en hiver, etc. Ces ateliers s’adressent aux militaires, aux scouts, aux chasseurs en région éloignée, mais surtout à quiconque souhaite affiner ses connaissances de survie en forêt. Qu’on ne s’y trompe pas, les instructeurs savent de quoi ils parlent : tous ont suivi des formations poussées et obtenu de nombreuses certifications, que ce soit à la Tracker School, à la Cybertracker Conservation International ou encore aux ateliers de Practical Primitive, des organismes nord-américains qui évaluent les compétences des survivalistes. Mais d’où vient leur intérêt pour un pareil retour aux sources ?
Entre tradition et modernité « Dans la nature, l’homme moderne est parfois tel un primitif face à un ordinateur : il est ignorant », ironisent les Primitifs du Québec sur leur site Internet. « Aujourd’hui, nous ne faisons que traverser la nature en randonnée, en canot ou à vélo... sans jamais prendre le temps de nous y arrêter », estime Mathieu Hébert, qui a développé la philosophie primitive chez nous. « L’expérience qu’on propose va au-delà du cours de survie traditionnelle, poursuit-il. Elle consiste à rétablir une relation pure avec la nature et à devenir autonome en forêt, sans tous les gadgets technologiques et bébelles de plastique. Notre vision de la nature n’est ni naïve ni romantique, nous enseignons simplement comment vivre en harmonie avec elle, comme le faisaient nos ancêtres. » En grande partie inspirés de techniques préhistoriques, les enseignements font appel aux principes de base de la chasse, de la trappe et de la cueillette. Un pont entre la tradition et la modernité, soit, mais surtout une manière de réaliser à quel point nous sommes aujourd’hui déconnectés de la vie sauvage. « Se mettre en situation de survie nous replace dans une position de fragilité, là où règne la nature. Et cet enseignement du milieu naturel permet à l’homme moderne d’améliorer son approche du monde actuel, qui peut être tout aussi hostile, et d’intégrer cette sagesse en l’adaptant à sa vie quotidienne. » Parmi les gens qui suivent les ateliers et stages de survie depuis la création des Primitifs, en 2007, nombreux sont ceux qui n’ont que de bons commentaires à formuler, après la formation. « Ils vont certainement vous faire souffrir, mais ils vont aussi s’assurer que vous n’en mourrez pas », résume Julien Boivin à la suite de sa
participation à un stage. « En un weekend, ils m’ont appris comment survivre à une nuit d’hiver à l’extérieur, sans sac de couchage. C’est une expérience de survie, pas du camping d’hiver ! » Pour les pleinairistes, les avantages d’une formation poussée en survie semblent nombreux : meilleure observation de l’environnement lors d’excursions, acquisition de connaissances à partager avec ses proches, apprentissage des gestes à poser en cas d’urgence, mais
viser, le moment venu : ne pas se laisser abattre lors d’une nuit de camping passée sous un déluge, résister au froid ou à la faim au milieu d’une longue randonnée, ou encore savoir garder son sangfroid en cas d’urgence. Un état d’esprit débrouillard et positif à transmettre à son entourage, et surtout aux plus jeunes. À l’école de la survie Dès l’âge de trois ans, les enfants sont les bienvenus aux ateliers des Petits Primi-
3 ACCESSOIRES INDISPENSABLES EN RANDO 1. Un ruban réfléchissant Fixé autour d’une branche d’arbre, il permet de marquer son chemin, hors sentier. On peut aussi en disposer près du campement pour retrouver son chemin la nuit, à l’aide d’une lampe torche. Des marques sur les arbres ou des tas de pierres, de mousse ou de branches peuvent également servir de repères.
MATHIEU HÉBERT
2. Une bâche Grâce à elle, on peut rapidement mettre une victime d’hypothermie à l’abri du froid, des intempéries ou des insectes, en l’y enroulant « comme un burrito » et en y insérant des feuilles mortes ou de la mousse pour créer une couche isolante. La bâche permet également d’effectuer d’autres tâches, comme transporter de l’eau.
également meilleure gestion du stress lors de circonstances difficiles. Car ces stages techniques axent une grande partie des apprentissages sur la résistance mentale en milieu inconnu. Des mises en situation plutôt exigeantes, qui apprennent aux participants à relati-
tifs. « Grâce à la pédagogie du jeu et de la découverte, ils apprennent à chercher pour connaître, explique Mathieu Hébert. Les thèmes sont abordés en fonction de l’âge et les cours – d’une durée de quelques heures à une journée –, visent à développer un goût pour la nature, son
3. Un sifflet Il est indispensable, qu’on soit seul ou en groupe. En effet, crier épuise les réserves d’énergie et le son ne porte jamais très loin. Le sifflet aide à signaler plus facilement sa présence à ses proches ou à une équipe de sauvetage.
exploration et sa conservation. » Comme les adultes, les jeunes apprentis sont sensibilisés à la survie et au pistage, mais également à l’archéologie et aux traditions amérindiennes. Des stages thématiques sont également offerts, en partenariat avec Gourmet Sauvage. Fondée en 1993, cette petite entreprise assure la récolte et la transformation, à des fins culinaires, des plantes sauvages comestibles du Québec. En contact étroit avec les peuples autochtones ojibwé, inuit et innu, son fondateur Gérald Le Gal partage ses connaissances des champignons, des racines, des fleurs et… des insectes comestibles à trouver en sol québécois. Mieux : on peut même participer à un stage de « survie urbaine » : pendant deux jours, on apprend à se déplacer, à se nourrir, à s’hydrater et à se protéger en cas de catastrophe naturelle, de pandémie, d’acte de terrorisme ou bien d’accident nucléaire. Des thématiques déjà très populaires aux États-Unis, où plusieurs clubs de survie proposent de véritables camps d’entraînement « spécial catastrophe ». À quand un stage de survie pour parer à une attaque de zombies ? C’est certain, les Primitifs auraient une sacrée longueur d’avance sur les morts-vivants... e
sur le web
lesprimitifs.com gourmetsauvage.ca
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L’organisation et les caractéristiques de transport pour le hors-piste, testées et éprouvées au cours des nombreuses années passées par Osprey à concevoir et utiliser des sacs de ski, maintenant offertes dans des modèles et ajustements spécifiques pour hommes et femmes. ospreypacks.com
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Botte de ski personnalisable
Avec son système de « personnalisation » TRI-FIT, la nouvelle version de la botte Speed Machine peut littéralement se modeler pour épouser parfaitement toutes les formes de pied, même les plus biscornus. Le procédé en trois temps commence avec un chauffage de la coque à l’aide d’une lampe infrarouge et un remodelage par ventouse ; vient ensuite le moulage des chaussons composés de liège et de Primaloft ; et on termine par un ajustement manuel des composantes extérieures, dont l’inclinaison de la tige (canting). Résultat : une botte qui ne fait plus qu’un avec chacun de vos pieds, sans aucun point de pression inconfortable. Avec différents indices de rigidité disponibles (de 85 à 130), cette botte saura en outre satisfaire tout skieur, du débutant à l’expert. Confort, chaleur et performance sont au rendez-vous ! | 450 $ à 750 $ (selon l’indice de rigidité) | nordicacanada.com
Doudoune élastique
Mountain Hardwear Stretchdown Casque à coquille ajustable
alpina Attelas Visor QVM Quattrovarioflex Avec sa nouvelle technologie ERGO3, l’Attelas est le premier casque de ski dont la coquille peut être ajustée à la taille de la tête de son utilisateur, alors qu’en général, on ne peut ajuster que la doublure interne. Son tissu intérieur « Coolmax » favorise l’évacuation de l’humidité tandis que son mécanisme Airstream Control permet de contrôler la ventilation. Sa visière pivotante, qui offre une vision à 180 degrés, comporte un verre polarisant (Quattrovarioflex) à fini miroir dont la teinte s’ajuste automatiquement à l’intensité de la lumière. On peut porter des lunettes avec verres correcteurs sous la visière, pourvu qu’elles ne soient pas trop grandes. Certes, l’Attelas n’est pas à la portée de toutes les bourses, mais il en va souvent ainsi pour l’équipement novateur... | 600 $ | alpina-sports.com
Une nouvelle technologie a fait son apparition au rayon des doudounes : la « soudure » élastique, qu’on découvre avec le modèle Stretchdown. Elle remplace la couture habituelle, qui sépare les compartiments remplis de duvet qui composent les manteaux isolés. Les doudounes Stretchdown sont en tricot extensible, ce qui permet au manteau de s’étirer et d’offrir un confort bien plus chaleureux que l’habituel nylon ripstop. Son duvet Q-Shield 750 repousse l’humidité et conserve son volume, même mouillé. Un manteau dans lequel on ne se sent pas coincé, même lorsqu’on opte pour une taille ajustée. Une belle réussite de ce fabricant. | 260 $ (femme et homme) ; 300 $ (modèle à capuchon) | mountainhardwear.ca
À la rescouSse des pieds frileux Crampons classiques à grande polyvalence
Petzl Vasak Leverlock Universel Ce récent modèle de crampons est spécialement conçu pour l’alpinisme classique, c’est-à-dire pour les traversées de glacier et de routes alpines ne comportant pas de passages trop techniques. Ses principales caractéristiques ? Un acier plus mince qui l’allège sans affecter sa solidité ; des plaquettes Antisnow qui empêchent l’accumulation de neige; et un choix de deux systèmes d’attaches à l’avant pour s’adapter à divers types de bottes. De plus, on peut remplacer la partie avant par celle de l’un ou l’autre des modèles Petzl plus avancés. Il est ainsi possible de transformer ces crampons et les porter pour des usages différents sans avoir à en racheter un ensemble complet. | 210 $ | petzl.com
Thermacell ProFlex Même dans les meilleures bottes, les pieds conservent rarement toute leur chaleur. Les semelles chauffantes ProFLEX peuvent cependant faire une différence. Elles possèdent deux degrés de chaleur : élevé (44 °C) et moyen (38 °C), et sont activées à l’aide d’une télécommande d’une portée de 2,1 mètres. Les piles se rechargent en 4 heures et ont une autonomie de 5 heures à intensité moyenne. La fonction première de ces semelles n’est pas tant de réchauffer que de chasser l’humidité. Il en résulte néanmoins une sensation de chaleur accrue, mais elles sont moins efficaces en-deçà de -20 °C. Avant d’investir dans ces semelles chauffantes, assurez-vous cependant que vos bottes ne sont pas trop étroites, car au talon (là où se trouve la pile), la semelle a une épaisseur de 1,27 cm. | 195 $ | heat.thermacell.com
Dans les petites peaux, les meilleurs gants
gordini Mitaines DT Gauntlet L’efficacité de ces « petites » mitaines est impressionnante : elles sont aussi chaudes que bien des modèles qui font presque deux fois leur volume. La recette ? Un duvet hydrophobe Downtrek 700, une coquille en peau de mouton et nylon résistant ainsi qu’une membrane Aquabloc imperméable, respirante et coupevent. Elles sont également dotées de dragonnes très utiles. Bref, voilà d’excellentes mitaines pour affronter les grands froids, sans être privé pour autant de sa dextérité. | 150 $ (femme et homme) | gordini.ca NOVEMBRE_2016_espaces.ca
espaces 26 test par Guillaume St-Pierre
Équipement
de l’écolo au durable Et si nos grands espaces étaient menacés par le matériel que nous utilisons ? Ce paradoxe est devenu une obsession chez les fabricants, qui multiplient les innovations éthiques et environnementales. Leur objectif : retirer le qualificatif « vert » et repenser l’équipement en mode durable. Bienvenue dans le plein air du 21e siècle. Révolutionner le marché de l’équipement de plein air n’est pas une mince tâche. Autant du côté des puissants lobbys que de celui des consommateurs sceptiques, la nouvelle vague qui se targue d’être respectueuse de la planète doit faire ses preuves. Une abondance de nouveaux textiles et d’isolants fait son apparition, bouleversant une époque où les avancées furent impressionnantes, voire révolutionnaires. Ces nouvelles propositions arrivent-elles à la cheville de celles qui les ont précédées? Un seul endroit permet de s’en assurer : le terrain. J’ai donc mis à l’épreuve une multitude de produits possédant tous au moins une appellation éco-responsable. J’ai réalisé mon banc d’essai au Saguenay, sur trois saisons, de février à juillet, pour une durée totale de 180 jours. Les produits testés ont été choisis en fonction de leur utilité lors de périples multi-activités : les articles ont notamment été malmenés en longue randonnée (pédestre et nautique), à vélo et en escalade. Près de 80 % de ce que je trimballais sur et avec moi était certifié « vert ». Parmi les critères d’essai figure bien entendu la durabilité, mais aussi les qualités exigées de ces produits lors de sorties de plein air : imperméabilité, capacité de ventilation et isolation. Le confort (mobilité, coupe) était aussi une préoccupation constante, tout comme le coût initial du produit testé (un produit écolo doit-il être plus coûteux?). Inévitablement, le rapport qualité prix a aussi été passé sous la loupe. Enfin, un portrait des avantages et des inconvénients propres à chaque produit coiffe mes observations. Chaque critère est évalué à l’aide de feuilles vertes ou rouges. Un virage amorcé depuis longtemps Critiquée en raison des solvants, des perfluorocarbures (PFC) et de certains perturbateurs endocriniens pré-
J’ai mis à l’épreuve une multitude de produits possédant tous au moins une appellation éco-responsable.
sents dans l’équipement qu’elle propose, l’industrie s’est vite défendue. Mais avant même la fameuse enquête Footprints in the snow de Greenpeace, qui a dévoilé en 2015 des traces de PFCdans les coins les plus reculés de la planète, un grand nombre de fabricants planchaient déjà sur le développement durable tous azimuts. Si l’utilisation de produits chimiques est décriée, l’optimisation de la fabrication et surtout le cycle de vie du matériel sont depuis longtemps scrutés à la loupe. Le fabricant Patagonia et la Canadienne MEC, tous deux pionniers dans ce créneau, travaillent depuis des lustres à offrir des produits minimisant les impacts sur les plans humain, social et environnemental. L’Allemande
Vaude propose sa gamme Greenshape, soucieuse des ressources naturelles, sans PFC. La Britannique Pàramo a remporté cette année le prestigieux prix de l’entreprise durable du quotidien The Guardian, et plusieurs géants suivent la vague : une révolution est en cours. Des regroupements ont été formés afin que des actions voient le jour à l’échelle mondiale. C’est le cas de la Sustainable apparel coalition (SAC), qui regroupe de nombreux manufacturiers, des textiles à la chaussure. Le regroupement, dont MEC a été l’un des fondateurs, a établi l’indice Higg, qui cible les zones géographiques problématiques et mesure les effets des produits manufacturés. Cet indicateur de performance durable est aussi utilisé par Adidas, Salomon et autres Arc’teryx. Le système Bluesign est sans contredit la certification la plus recherchée sur le marché présentement. Il certifie que le processus de confection d’un textile est dénué de produits nocifs et respecte des normes élevées en matière d’utilisation des ressources naturelles et humaines. L’organisme indépendant, basé en Suisse, appose son sceau si 90 % des tissus internes et externes respectent des critères établis. Attention toutefois : pour le volet accessoires du système, ce pourcentage doit être de 30 %, et lorsqu’il est question de tentes ou de sacs à dos, l’objectif est de 20 %. Il revient donc au consommateur de se renseigner davantage sur les autres alternatives écologiques présentes avec les produits. Voici donc mon banc d’essai, séparé en plusieurs catégories. légendes des icônes durabilité rapport qualité-prix point(s) fort(s) point(S) faible(s)
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Habiller les générations futures
f MEC Switchback n Patagonia Baby Torrentshell
| 153 g | nylon recyclé, Bluesign | 100 $ Cet imperméable est construit avec la membrane H2no certifiée Bluesign, qui comprend un textile 50 deniers composé à 100 % de polyester recyclé. Fiston aventurier lui a fait vivre le calvaire : chutes, roulades, exploration sous la pluie... Il demeure comme neuf, et les innombrables lavages n’ont pas altéré son imperméabilité. Si l’élastique autour du capuchon épouse bien le visage, un casque n’y entre pas. L’absence d’ajustement à la taille étonne aussi, mais les bandes réfléchissantes à l’avant et à l’arrière rassurent le parent, le soir venu. Déjà la petite sœur le convoite : il saura lui rendre pareils services.
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Coupe et durabilité
Absence de fonctionnalités primaires
| 738 g | polyester, Hyperloft Eco | 125 $ Rares sont les sacs de couchage pour enfants cotés près du point de congélation et qui offrent aussi des propriétés écologiques. Le Switchback renferme l’isolant HyperLoft Eco, composé à 50 % de fibres recyclées et dont la compressibilité est étonnante. Son capuchon épouse les petites têtes à merveille et sa fermeture à glissière, doublée d’un bourrelet coupe-froid, brille dans le noir. Enfin, ce sac pour les « grands » tient compte des petits accidents nocturnes : il sèche rapidement et peut être suspendu par deux boucles. Les nombreux lavages et abrasions l’ont laissé intact. À quand une possibilité d’ajustement ?
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Isolation et compressibilité
Absence d’ajustement évolutif
en expédition
r MEC Candem
| 990 g | polyester TPUR, sans PVC | 119 $ Un sac étanche alliant compression et facilité de transport, avec un fini écologique (aucun chlore ni métal lourd) : le modèle de 50 litres mis à l’essai est génial. Son ouverture très large permet de visualiser tout son matos et facilite le rangement. Trimballé en kayak, accroché sur le campeur, arrimé sur le catamaran, il a affronté la flotte sans faillir. Quelques traces d’usure prématurée ont surpris (près des sangles) et une purge d’air aurait été bienvenue. Tellement grand, il a servi plus d’une fois de baignoire à la marmaille ! À ce prix, un incontournable.
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Utilité, prix
Coutures soudées fragiles
r Farm to feet Dasmacus (version longue)
| 70 g | laine mérinos + nylon | 30 $ Les propriétés de la laine mérinos sont bien connues : résistante aux odeurs, chaude lorsque mouillée, confortable, alouette. Elle est aussi naturellement écologique. Farm to feet propose un produit dont la chaîne entière de production et de conception est aux États-Unis. Ces chaussettes, sans coutures aux orteils et comportant des zones de compression au tendon d’Achille et à l’arche, sont hyperconfortables. Aucune formation de mousse durant l’essai ; il est cependant vrai que c’est simplement par formalité qu’elles étaient lavées. Les coussinets sur le dessus du pied font toute la différence. On ne les enlèverait jamais.
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Confort, prix
Se faire dire de les laver
NOVEMBRE_2016_espaces.ca
espaces 28 test
Une protection écoresponsable
r Patagonia R3 Fleece
n Vaude Bormio
| 485 g | Polartec alpha, certifié Bluesign et Greenshape | 300 $ L’indispensable doudoune n’est pas toujours polyvalente et devient agaçante lors d’efforts aérobiques importants. Le Bormio se démarque avec son isolant en Polartec alpha, juxtaposant chaleur, compressibilité et ventilation. En fait, il est génial en course à pied ou en ski de fond par des températures frigorifiantes. Jumelé à un textile extensible et respirant sous les aisselles, sa thermorégulation est phénoménale. C’est un vêtement de haute montagne : poches pectorales accessibles avec harnais et sac à dos, cordon unique de serrage à la taille et capuchon qui peut remplacer efficacement une tuque figurent parmi nos coups de cœur. Que dire de sa poche de rangement intégrée, munie d’une boucle pour mousqueton ? Sa coupe athlétique et l’impressionnante liberté de mouvement qu’il procure en font un choix de premier ordre.
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Capacité thermique, polyvalence, thermorégulation
Protection contre le vent
| 510 g | polyester recyclé, Bluesign | 239 $ Le vêtement polyvalent par excellence pour le plein air. Ce chandail en molleton réversible brille par son confort et sa régulation de la température corporelle. Le capuchon enveloppe comme une tuque et forme une cagoule offrant un refuge blindé. Construit à partir de polyester recyclé à 53 %, ce chandail signé Patagonia montre toute sa transparence en ciblant les parties du vêtement qui portent la certification Bluesign, soit le polyester et le tissu des serre-poignets. Si, avant le premier lavage, le vêtement a tendance à mousser, il ne craint pas par la suite l’abrasion ni les douches soudaines, qui témoignent de son extraordinaire capacité à sécher. Les poches pectorales sont géniales pour ranger le matériel inutilisé en haut de la paroi.
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Polyvalence
Coûteux
r Pàramo Enduro
n Helly Hansen Odin Enroute | 380 g | polyamide, Bluesign | 325 $ Léger, compact et fonctionnel : le pantalon Odin sied à toutes les activités en toute saison. Ses fermetures éclair pleine longueur évacuent la condensation, et il s’enfile en un clin d’œil grâce à l’ajustement à la cheville. Le vélo, la randonnée et la grimpe sous les ondées n’ont pas réussi à le faire défaillir. Les boutons à la taille sont cependant fragiles. Un logo réfléchissant et de pratiques sangles à velcro aux hanches complètent le tout, offrant un maximum de polyvalence.
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| 815 g | sans PFC | 530 $ Un nouveau paradigme se dessine avec cette veste construite sans produits chimiques ni coutures scellées. Le manteau que portaient les membres de Greenpeace durant leur expédition est fabriqué en Colombie par des femmes en réinsertion sociale. Aucune comparaison possible avec l’imper-respirant traditionnel : un système interne aspire l’humidité aux endroits clés. Exit la condensation lors d’activités hautement aérobiques... Le revêtement extérieur, hydrophobe grâce à la technologie Analogy de Nikwax, est séparé par une couche d’air qui procure l’isolation. Les fonctionnalités sont montagnardes : 5 poches parcourent la veste, en plus de bandes réfléchissantes. Coupe géniale,imperméabilité sans faille, mais le poids demeure agaçant et la compression des membranes peut jouer des tours. Assurément pour des conditions hivernales hostiles.
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Fonctionnalités, coupe
Poids, polyvalence
Poids, polyvalence
Genoux articulés trop bouffants
Rêver sans empreinte
r Vaude Rottstein 700
| 1200 g | polyamide, certifié Bluesign et Greenshape | 490 $ Fabriqué sans PFC à l’aide de duvet de canard certifié RDS (Responsible Down Standard), le Rottstein comporte plusieurs innovations. Sa longueur ajustable aux pieds sert aussi de compartiment pouvant accueillir les vêtements à garder au chaud. La coupe ajustée laisse une bonne liberté de mouvement. Un généreux col et une capuche pleinement ajustable protègent admirablement. Les sols difficiles et humides n’ont pas eu raison du polyamide certifié Bluesign, malgré un manque d’isolant au dos. Irréprochable en refuge l’hiver, sa cote de – 6 degrés est à mon sens trop généreuse. Livré avec sac de compression (non imperméable) et pochette en résille pour le rangement, il nécessite un bon investissement. Son poids et son confort vous le feront trimballer en de nombreuses occasions.
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Poids, compressibilité, caractéristiques innovantes
Prix, cote de température
r Rab Ascent 900
| 1530 g | Pertex Microlight, duvet sans PFC | 385 $ Rab offre un sac dont le duvet, issu de canards élevés en Europe, est imperméabilisé grâce au traitement hydrophobe de Nikwax, sans PFC. Repoussant efficacement l’humidité, son revêtement imperméable est très résistant : nos multiples sorties hivernales, souvent sans matelas de sol isolé, n’ont pas suffi à le faire broncher. Sa cote conservatrice de – 18 degrés a été maintes fois dépassée (jusqu’à – 25), et l’isolant placé à la main en Angleterre est bien fourni à l’abdomen et au dos. La fermeture éclair doublée d’un rabat isolant et le cordon unique de serrage autour du cou et de la tête en font une redoutable fournaise. Le sac de couchage Ascent a un poids et une compressibilité respectables pour un modèle quatre saisons. Livré avec deux sacs (rangement et compression), son prix est renversant pour un repaire si efficace dans les grands froids.
i f
Prix, capacité thermique
Poids
espaces 30 guide d’achat par Xavier Bonacorsi
Ski de haute route ÉQUIPÉ POUR GRIMPER HAUT
SHUTTERSTOCK
COMME TOUTE ACTIVITÉ EN PLEIN ESSOR, LE SKI DE HAUTE ROUTE CONNAÎT UN VÉRITABLE BOOM DU CÔTÉ DE L’ÉQUIPEMENT, QUI SE MULTIPLIE DE FAÇON EXPONENTIELLE. CONSEILS ET SUGGESTIONS TRIÉS SUR LE VOLET.
BOTTES
Atomic Backland
Dynafit TLT7 Performance
Scarpa F1
Salomon MTN Explore W
Ce modèle d’entrée de gamme d’Atomic a tout pour plaire : en plus d’être léger, il comprend un mécanisme simple et efficace de désolidarisation du collier de la coque, une languette amovible qui offre une phénoménale amplitude de mouvement de 74°, un chausson respirant ainsi qu’un pivot de cheville sans friction.
Ce nouveau modèle assure de la performance aussi bien en descente (avec une coque rigide en fibre de tinantex et grimalid) qu’en montée (avec légèreté et flexibilité). De nouveaux inserts tech Master Step ainsi que le mécanisme Ultralock rendent encore plus faciles l’insertion dans la fixation et le passage du mode marche au mode ski.
Ce nouveau modèle pour femmes présente un chausson thermoformable bien adapté au pied et au mollet féminins. Une amplitude de mouvement de 63°, une arête dorsale en fibre de carbone et un mécanisme de déverrouillage solide et fiable, tout métal, font de cette botte un modèle très confortable pour la haute route.
| 2282 g (la paire) | 699 $ | atomic.com P 74°
| 2020 g (la paire) | 1000 $ | dynafit.com P 60°
Avec sa technologie Carbon Core antitorsion, la coque de la toute nouvelle F1 est légère et très rigide, ce qui favorise une très bonne transmission au ski. Le système d’attache Boa, avec minicâble et sangle d’attache graduée, permet un ajustement rapide et très précis. Le chausson thermoformable et son mécanisme de transition rapide marche-ski avec ressort ajoutent au confort et à l’efficacité.
P (amplitude de mouvement)
D
e nos jours, il est de plus en plus ardu de s’y retrouver devant l’éventail de bottes, de skis, de fixations et autres peaux d’ascension qui permettent de pratiquer le ski de haute route. Si celles qu’on appelle aussi « peaux de phoque » se valent à peu près toutes, il n’en va pas de même pour le reste de l’équipement. Comment faire pour ne pas baisser les bras... avant de les activer en montagne ? Il faut d’abord se demander si on veut prioriser la montée ou la descente. Autrement dit, jusqu’où est-on prêt à sacrifier la rigidité et la stabilité de l’équipement au profit de la légèreté ? Pour répondre à cette question, il faut au préalable déterminer : @ où on ira skier principalement ; @ le type de condition recherché (poudreuse, pistes damées...) ; @ la longueur et le dénivelé des montées visées ; @ la durée moyenne des randonnées (3 heures ? Plusieurs jours ?). Les bottes : le plus important Lorsqu’elles sont mal ajustées ou inconfortables, les bottes donnent des ampoules aux pieds et protègent moins bien du froid. Pour bien les choisir, il
| 2460 g (la paire) | 849 $ | scarpa.net P 62°
faut donc établir à quoi elles serviront Les fixations : tech ou à châssis ? principalement : légères et flexibles Les fixations pour skis de haute route pour faciliter les montées, ou dotées sont débrayables. Leur mécanisme perd’une coque plus rigide et stable pour met en effet au talon de se détacher du ski s’en donner à cœur joie dans des des- en montée (comme une fixation de ski de centes très sportives ? fond) et de s’y fixer bien solideLes bottes de haute ment lors des descentes. Il route sont dotées de en existe deux types : deux « modes » : Les fixations Lorsqu’elles sont mal marche et ski. En à châssis resajustées ou inconfortables, position « marche », semblent beaucoup les bottes donnent des un système de déaux fixations de ski ampoules aux pieds et verrouillage relâche alpin, mais en plus, le haut de la botte (le un mécanisme protègent moins bien collier) afin de perleur permet de se du froid. mettre la flexion de détacher du ski et de la cheville et de pouvoir suivre le mouvement de marcher presque normala botte lors de la marche lement. L’amplitude maximale et des ascensions. La plupart de mouvement, qui diffère d’un modèle des fixations à châssis possèdent aussi à l’autre, est aussi à considérer. Pour des un système de déclenchement certifié ascensions sur des pentes à forte incli- (TÜV/DIN), pour diminuer les risques naison, une botte légère avec une grande de blessure lors de chutes. Ces fixations amplitude de mouvement, devrait être conviennent davantage aux gens qui favorisée. Bien que la plupart des bottes mettent l’accent sur la descente, qui de haute route comprennent aujourd’hui skient surtout en centre ou qui prades insertions de chaque côté des orteils tiquent l’héliski, où le poids n’est pas et au talon, pour être compatibles avec une contrainte. Elles sont aussi un bon les fixations de type tech, certains mo- achat pour qui désire s’initier à la haute dèles peuvent être utilisés uniquement route en utilisant ses bottes de ski alpin avec des fixations à châssis. et ainsi réduire les dépenses.
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”
| 2550 g (la paire) | 699 $ | salomon.com P 63°
Avantages X Très facile d’insérer et de retirer les bottes des fixations. X Inutile de retirer les bottes des fixations pour passer d’un mode à l’autre (marche/ski). X Compatibles avec les bottes de ski alpin. X Généralement plus stables et agressives dans les descentes. X Moins chères. Inconvénients Z Elles sont lourdes (seul désavantage significatif). Z Lors de la marche, le pivot se fait légèrement en avant du pied. Z À chaque pas, tout le châssis demeure attaché au pied. Les fixations tech (ou à insert) étaient jusqu’à tout récemment exclusivement fabriquées par Dynafit, qui en a détenu le brevet jusqu’en 2008. Depuis, plusieurs fabricants ont conçu leur propre version de cette fixation, devenue la norme dans le milieu. Au départ, leur grande faiblesse était l’absence d’un système de déclenchement efficace, mais on voit aujourd’hui plusieurs modèles aussi sécuritaires que leurs contreparties à châssis. NOVEMBRE_2016_espaces.ca
espaces 32 guide d’achat
FIXATIONS
Atomic Backland
Dynafit TLT Superlite 2.0
Diamir Vipec 12 TÜV
Marker Kingpin 13
Ces fixations à châssis sont certifiées multinormes (MNC) et sont donc compatibles avec tous les types de botte. Elles possèdent un système de déclenchement certifié (DIN 5-13) et un profil rabaissé, pour une bonne stabilité et un bon contrôle. Avec le système Hike & Ride, le passage du mode marche à ski (et vice-versa) se fait par une simple pression à l’aide d’un bâton, sans qu’on ait à retirer les skis. Un bon choix pour ceux qui préfèrent la descente ou qui veulent minimiser l’investissement.
Ceux qui cherchent une extrême légèreté sans devoir se priver d’un système de déclenchement arrière (DIN 7-12) seront très bien servis avec ce modèle. Faite d’aluminium forgé, de chromoly et de plastique très solide, cette fixation allie robustesse, ultralégèreté et sécurité. Un choix tout indiqué pour les compétitions, l’entraînement et les randonnées où le poids doit être au minimum.
La troisième génération de la Vipec 12 fait rêver. Cette fixation tech légère possède un système de sécurité certifié TÜV (DIN 5-12) aussi efficace que ceux des fixations de ski alpin, avec un déclenchement de la partie avant. La transition marche-ski se fait sans retirer les bottes. Une bonne flexibilité des composantes de sécurité et une rigidité bien localisée en font une belle pièce d’équipement très performante, tant en montée qu’en descente. On reconnaît le savoir-faire suisse !
La Kingpin 13 allie une butée de type tech à l’avant et une autre de type alpin à l’arrière. Un système de déclenchement (DIN 6-13), une talonnière haute et solide englobant la botte, ainsi qu’une grande transmission de la puissance vers le ski, permettent d’être très sportif dans les descentes, en toute sécurité. Le passage d’un mode à l’autre ainsi que le chaussage et le déchaussage se font très aisément. On dirait presque une fixation de ski alpin…
| 350 g (la paire, sans freins) | 600 $ | dynafit.com Compatibles avec crampons
| 2920 g (la paire) | 399 $ | atomic.com Compatibles avec crampons
Avantages X Légèreté (avantage significatif !) X Lors de la marche, le pivot est aligné avec le bout des orteils, pour un mouvement plus naturel. Inconvénients Z Plus coûteuses. Z Exigent des bottes avec insertions tech. Z Seuls certains nouveaux modèles offrent un système de déclenchement certifié. Àconsidérer également lors de l’achat : l’option de frein (amovible ou non) et la possibilité d’ajouter des crampons de ski (très pratiques lors de montées sur pentes glacées).
| 1090 g (la paire, avec freins) | 700 $ | blackdiamondequip Compatibles avec crampons
Les skis : une question de « feeling »… manœuvrer sur des pentes accenParce que la pratique du ski de haute tuées ou dans d’étroits couloirs. route nous place souvent face à des @ Un ski rigide sera plus stable sur la conditions changeantes et des neige dure, mais un ski flexible terrains très variés, il faut sera plus agréable pour les trouver le bon comdébutants. promis entre légèreté @ Un ski large Pour la montée, la seule (pour ne pas s’épuiportera mieux dans la ser lors des montées), caractéristique qui importe poudreuse et offrira vraiment est le poids. rigidité et largeur plus de stabilité à (pour assurer stabilité, vitesse élevée, mais un manœuvrabilité et porski étroit mordra davantance en descente). Pour tage dans la neige durcie, la montée, la seule caractérisen plus d’être moins encomtique qui importe vraiment est le poids, brant et plus léger en montée. alors que pour la descente, il faut déter- @ Un profil à cambre (rocker) complet miner ses priorités : sera très apprécié dans les descentes, mais diminuera l’efficacité @ Un ski lourd sera plus stable dans une grande variété de conditions de en montée, et il sera plus difficile neige ou lors de descentes rapides, d’y attacher une peau d’ascension. mais un ski léger sera plus facile à Mieux vaut donc opter pour un
“ ”
| 1460 g (la paire, avec freins) | 740 $ | salomon.com Compatibles avec crampons
profil hybride : une cambrure sous le pied et un cambre à la spatule et au talon. @ Un ski avec entaille et/ou orifice pour fixer la peau d’ascension (dédiée) est également un plus... Bref, choisir un équipement de haute route peut devenir tout un exercice de compromis. Cela dit, quand l’analyse rationnelle ne permet pas de trancher, il faut se fier à son feeling, ce sixième sens très intuitif... Pour vous donner un aperçu de ce qui est disponible sur le marché, voici quelques modèles qui ont retenu notre attention. Qualité, prix et polyvalence ont été, dans l’ordre, nos critères de sélection. Certains détaillants offrent une réduction pouvant aller jusqu’à 15 % si vous achetez un ensemble complet.
Tomber en amour avec plein air.
marmot.com
Photo: Gabe Rogel
espaces 34 guide d’achat
skis
G3 FINDR 94
Dynafit PDG
Avec un profil à cambrure traditionnelle et un cambre de spatule, ce ski en fibre de carbone à noyau en bois, flanc en polyuréthane et plaque en titanal (alliage d’aluminium très solide), est relativement léger et rigide. Ses caractéristiques conviennent parfaitement à un usage varié, des longues montées aux descentes sportives. Son look très moderne et son rouge vif ne sont, par ailleurs, pas désagréables à regarder !
PDG vient de Patrouille des Glaciers, une course mythique de 53 km avec 4277 m de montée et 4342 m de descente entre Zermatt et Verbier, en Suisse. À 790 grammes, le PDG est un vrai poids plume et est tout indiqué pour la compétition de « ski running » ou de « skimo » : on croirait un ski de fond. Une encoche à la spatule facilite (et accélère) la pose de la peau d’ascension, et à ce prix, il sera difficile de trouver plus léger.
| 2820 g (la paire) | 779 $ | Dimensions : 126-94-113 Radius : 22 m Pour une longueur de : 172 cm genuineguidegear.com
| 1580 g (la paire) | 900 $ | Dimensions : 99-65-80 Radius : 20 m Pour une longueur de : 160 cm dynafit.com
Black Diamond Helio Carbon 95 Composé de couches de fibre de carbone et d’un noyau de bois de balsa, le Helio est à la fois léger et rigide en torsion. Avec un court cambre à la spatule et au talon et une cambrure sous le pied, il constitue un excellent choix tant pour la grimpe que pour la glisse. La queue comporte une encoche pour fixer les peaux d’ascension. Plusieurs largeurs sont disponibles, mais le 95 est un excellent tout-aller. Bref, un ski polyvalent conçu pour ceux qui aiment autant la poudreuse que la neige durcie. | 2500 g (la paire) | 1129 $ | Dimensions : 123-95-113 Radius : 19 m Pour une longueur de : 173 cm blackdiamondequipment.com
Fischer Hannibal 100 Si Fischer est depuis longtemps reconnu pour ses skis alpins et ses skis de fond, ses modèles de haute route tiennent aussi parfaitement… la route. Le Hannibal 100 ne fait pas exception : un noyau de bois renforcé de titane et des lamelles de carbone lui confèrent la rigidité et la légèreté voulues pour affronter la longue randonnée dans les montagnes les plus reculées. Et avec 100 mm au patin, ce modèle plaira surtout aux adeptes de descente dans la poudreuse. | 3000 g (la paire) | 850 $ | Dimensions : 131-100-117 Radius : 23 m Pour une longueur de : 180 cm fischersports.com
©2016
Wolverine Outdoors, Inc. Tous droits réservés. ®2016 Vibram S.P.A. Tous droits réservés.
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VIBRAM MD ARCTIC GRIPMC AFFRONTE LA GLACE MOUILLÉE ET AUTRES SURFACES HIVERNALES GLISSANTES.
espaces 36 tonik_entraînement par david savoie
Développer les muscles du cerveau
mythe ou réalité ? Après avoir entraîné vos bras, vos jambes et votre dos, quelle partie de votre corps pouvez-vous encore stimuler, sans avoir recours aux haltères ? Votre cerveau, grâce à plusieurs méthodes qui permettront peut-être bientôt aux athlètes d’améliorer leur performance.
EN COMPLÉMENT Neuroactive entraînement cerveau complet
Programme mis au point par des spécialistes du cerveau.
Devant moi se trouvent des dizaines de voyants lumineux, disposés en cercles concentriques. Dès qu’un voyant devient rouge, je dois le toucher le plus rapidement possible, pour affiner mon temps de réaction, mais aussi pour entraîner ma vision périphérique. Résultat : mon « vieux » cerveau enchaîne plus de 70 mouvements en une minute. C’est encore bien loin des résultats d’un athlète élite, mais avec un peu d’entraînement, il devrait pouvoir faire mieux. Je suis au Centre Mental Gym de Montréal. La machine que je viens d’utiliser s’appelle Dynaboard et fait partie des nombreux outils maintenant offerts aux athlètes pour entraîner leur cerveau, en plus des muscles de leur corps. « Si vous parlez à un athlète, il vous dira comment il s’entraîne, mais vous dévoilera-t-il tout
ce qu’il fait secrètement pour vaincre ses rivaux? Bien sûr que non !, explique la neurothérapeute Anne-Marie Giroux, qui a ouvert son centre il y a plus de 12 ans. L’entraînement du cerveau fait partie des choses qui ne sont pas dites et qui comptent parmi l’arsenal des athlètes ; désormais, ce genre d’exercices se démocratise beaucoup. » Les progrès en neuroscience sont très rapides et plusieurs approches peuvent être privilégiées. Parmi celles-ci, le neurofeedback continue de gagner en popularité. Grâce à des électrodes posées sur la tête, cette technique permet par exemple d’étudier les réactions du cerveau lors de l’exécution de certaines tâches. Avec les informations ainsi récoltées et un peu d’entraînement, une personne peut ensuite entrer plus rapidement dans le « flow » – un état où un effort soutenu paraît peu difficile – ou
mieux maîtriser son rythme cardiaque après un travail intense. Si plusieurs de ces techniques étaient jadis réservées à l’élite, les athlètes amateurs com mencent maintenant à se joindre au mouvement. Selon Anne-Marie Giroux, tous les sportifs peuvent désormais tirer profit de ces enseignements. « Il suffit de penser à l’escalade : la prise de décision doit être très rapide », note-t-elle. Au Québec, plusieurs centres, notamment dans la région montréalaise, offrent du neurofeedback. Mais tous ne prévoient pas nécessairement des séances pour les sportifs. Pour mieux jouer, courir ou être « dans la zone », d’autres athlètes se tournent donc vers la méditation. Des études démontrent que méditer améliore la concentration et réduit le stress, même avec aussi peu que trente minutes de pratique quotidienne. Si bien que des universitaires ont conçu des méthodes de méditation guidée, plus orientées vers les besoins des athlètes, en vue de faire diminuer la tension en compétition ou d’être plus concentré, notamment.
AVC. Et non, aucun des participants à cette étude n’a été malmené ! « Les cyclistes ont été capables de générer autant de force en imposant moins de stress à leur système nerveux », explique David Putrino. Selon lui, cela pourrait se traduire par un entraînement plus efficace à long terme. Ces techniques permettraient au cerveau de mieux répondre à des stimuli et de consolider des apprentissages. Avec plus de recherche, on pourrait démontrer que la stimulation transcrânienne a des bienfaits intéressants dans le domaine sportif, selon le chercheur. Lorsque son cortex moteur est stimulé, un cycliste pourrait par exemple contracter plus aisément les muscles de ses jambes. Mais le fonctionnement d’un cerveau « survolté » à l’électricité demeure un peu mystérieux. « Nous ne savons pas encore très bien ce qui se passe dans le cerveau pour obtenir de tels effets », précise le scientifique. Ce n’est donc pas demain la veille que des programmes d’entraînement avec ce genre de technologies verront le jour. Pour l’heure, David Putrino cherche à définir les paramètres idéaux pour stimuler une partie
précise du cerveau. Prochaine étape : changer la perception de la fatigue, ce qui pourrait permettre à des athlètes de dépasser leurs limites. Entre-temps, mieux vaut ne pas se poser des fils sur le crâne et y faire passer de l’électricité une vingtaine de fois par jour. Déjà, des entreprises vendent des appareils pour faire soi-même de la stimulation transcrânienne à courant direct. Le Dr Putrino invite à la prudence et estime que cette technique devrait être vue comme un « médicament ». On doit prescrire des doses réfléchies, puisqu’il en résulte des réactions chimiques. À ce jour, des milliers de personnes ont eu droit à des traitements avec stimulation électrique sans aucun effet secondaire néfaste. « Mais nous ne savons pas encore ce qui va se passer à long terme, surtout si les gens le font au quotidien », conclut le scientifique. Quoi qu’il en soit, toute cette technologie pourrait devenir bien plus accessible au grand public au cours des prochaines années. Qui sait ? Peut-être sera-t-elle même intégrée sous peu aux casques de vélo, pour pédaler avec le cerveau branché ! e
pour aller plus loin Méditation petitbambou.com Stimulation transcrânienne actualites.uqam.ca/2015/stimulation-transcranienne-festival-24-heures-de-science
GLISSE
SKI DE FOND RAQUETTE SKI-RAQUETTE HORS-PISTE N AV E T T E * RESTAURATION HÉBERGEMENT
BORÉALE Dès le 28 OCTOBRE 2 km sur neige artificielle
La Forêt Montmorency
ICI ON SKIE TO U HÉ RIS B M PL ERG E D EI E UR N ME A AI N BL R T E
STOCKADOBE.COM
En ce moment, l’expression du jour est la « pleine conscience ». On peut méditer pendant une portion d’une course, par exemple. L’idée – à la fois simple et complexe – est d’être concentré sur ses mouvements pour être conscient de son corps. Pour ceux qui veulent s’initier, rien n’est plus simple : des cours de méditation guidée sont offerts un peu partout au Québec et ailleurs au Canada. Pour ceux qui voudraient aussi approfondir l’aspect théorique, de nombreux livres ont récemment été publiés à ce sujet. Plusieurs de ces ouvrages sont toutefois dans la langue de Shakespeare. Le Dr David Putrino propose une toute autre façon de faire : donner des décharges électriques à la matière grise, ce qui permettrait entre autres d’améliorer son endurance. Ce traitement, appelé neuromodulation, serait en pleine expansion selon ce neuroscientifique et chercheur à l’Université Cornell, qui travaille dans un centre de réadaptation de l’État de New York. Avec un collègue, le Dr Putrino a participé en 2014 à une expérience de l’entreprise Red Bull, baptisée Projet Endurance, où des cyclistes ont été soumis à toutes sortes de tests. Les chercheurs voulaient notamment déterminer comment une légère stimulation électrique au cerveau, qu’on appelle stimulation transcrânienne à courant direct, pourrait améliorer les résultats sportifs. Étonnamment, les techniques utilisées lors du Projet Endurance sont des exercices auxquels on a recours pour faciliter la réadaptation des patients à la suite d’un
DE L’HALLOWEEN À PÂQUES ! 418-656-2034 www.foretmontmorency.ca @fmontmorency
*vérifiez les horaires et arrêts prévus sur site Web
STOCKADOBE.COM
espaces 38 tonik_nutrition par Evelyne Deblock, M. Sc., Dt.P., nutritionniste du sport
banc d’essai
Bizzzzz, les barres ! Le désir de manger santé et de respecter l’environnement a fait naître une nouvelle gamme de barres énergétiques : sans arachides, sans noix, sans produits laitiers et sans gluten mais… avec de la farine d’insectes. Coup d’œil sur l’entomophagie et banc d’essai sur ces barres qui buzzent. bon à savoir Selon l’Organisation mondiale de la santé, les insectes sont la source de protéines de l’avenir. Elles sont plus écologiques que les protéines de source animale. Contrairement au bétail, les insectes ne requièrent pas autant de ressources, nécessitent moins d’espace pour vivre, moins de nourriture et moins d’eau, et produisent moins de gaz à effet de serre.
L’entomophagie, c’est-à-dire la consommation d’insectes par les humains, est loin d’être une pratique usuelle chez les Nord-Américains. Pourtant, plus de 1900 espèces d’insectes sont comestibles et complètent le régime alimentaire d’environ deux milliards de personnes dans le monde. Les insectes peuvent être récoltés dans la nature, mais l’élevage est souhaitable pour la consommation humaine. Au Québec, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) veille à ce que la mise en marché d’insectes pour la consommation humaine respecte les bonnes pratiques d’hygiène et de salubrité, de traçabilité et d’étiquetage en vigueur pour les autres aliments.
Présentement, seule l’entreprise Entomofarms de Norwood, en Ontario, élève suffisamment de grillons pour fournir les entrepreneurs d’ici. Les grillons sont d’abord refroidis pour les laisser hiberner. Une fois lavés, ils sont ensuite chauffés et séchés afin d’éliminer les bactéries résiduelles. Les grillons sont alors moulus pour former une poudre très fine – la farine de grillons – qui peut s’intégrer à diverses recettes, comme des muffins, des biscuits, des croustilles, etc. La saveur des grillons peut se comparer à celle de certaines noix, comme la noix de Grenoble, mais aussi à celle de l’arachide ou de la graine de tournesol. Détail important : les grillons font partie de la famille des arthropodes, la même que celle des crevettes. On devrait donc
éviter d’en consommer en cas d’allergie aux crustacés. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les insectes sont la source de protéines de l’avenir. Elles sont plus écologiques que les protéines de source animale. Contrairement au bétail, les insectes ne requièrent pas autant de ressources, nécessitent moins d’espace pour vivre, moins de nourriture et moins d’eau, et produisent moins de gaz à effet de serre. Aux yeux de bien des gens, les insectes devraient être consommés en dernier recours, si on n’a rien de mieux à se mettre sous la dent. Pourtant, ils font déjà partie de notre alimentation, qu’on le veuille ou non... Ainsi, au Canada, on ne garantit pas l’absence totale d’insectes dans nos aliments. On tolère par exemple 4 fragments d’insectes par 225 g de fromage, 1 insecte entier par 100 g de tofu, ou 10 insectes entiers par 225 g de raisins secs. Cela dit,
UKA PROTÉINES Cerises et thé vert [ukaproteine.com]
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% VQ Calcium
% VQ vitaine C
% VQ vitamine A
% VQ Fer
Sodium (mg)
Cholestérol (mg)
Lipides trans (g)
Lipides saturés (g)
Lipides (g)
Protéines (g)
Sucres (s)
Fibres (g)
Glucides (g)
Kcal
Poids (g)
Nom du produit
Coût $ / barre
Analyse nutritionnelle des barres d’énergie à partir de farine de grillon Liste des ingrédients
4
Graines (tournesol, sésame, citrouille), fibres de racine de chicorée, protéines de pois croquant (concentré de protéines de pois, farine de riz brun, farine de riz et son de riz), sirop de tapioca, pâte de dattes, cerise séchée (cerise, jus de pomme concentré, huile de tournesol), riz brun, farine de grillon, concentré de protéines de riz brun entier, quinoa, huile de tournesol, germe de maïs grillé, eau, thé vert matcha, agar-agar, arôme naturel, pectine.
UKA PROTÉINES Choco-Cayenne
3 $
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Graines (tournesol, sésame, citrouille), fibre de racines de chicorée, sirop de tapioca, protéines de pois croquant (concentré de protéines de pois, farine de riz brun, farine de riz et son de riz), pâte de dattes, jus de pomme concentré, germe de maïs grillé, farine de grillon, concentré de protéines de riz brun entier, quinoa, masse de cacao, huile de tournesol, eau, cacao (fabriqué avec alcali), riz brun, agar-agar, arôme naturel de chocolat, piment de Cayenne.
NÄAK CHOCO-ORANGE naakbar.com
4 $
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Dattes, poudre de grillon, cacao, zeste d’orange, sirop d’érable, beurre de tournesol, chia, jus de pomme, fleur de sel.
CHAPUL CHACO Beurre d’arachide et chocolat [chapul.com]
3 $
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Dattes biologiques, arachides, miel cru biologique, farine de grillons, poudre de cacao à 100 %, avoine, sel.
CHAPUL AZTEC Chocolat noir, café et Cayenne
3 $
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25
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0
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3
Dattes biologiques, cacao, farine de grillon, grains de café espresso rôtis biologiques, piment de Cayenne.
CHAPUL MATCHA Thé matcha, goji et nori
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0
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Tahini biologique, sirop de tapioca, farine de grillon, baies de goji, protéines de chanvre, farine de riz, graines de sésame, poudre de thé vert matcha, algues séchées nori, sel.
CHAPUL THAI Noix de coco, gingembre et limette
3 $
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Dattes biologiques, beurre d’amande, cajous, farine de grillon, miel cru biologique, flocons de noix de coco cru biologiques, gingembre, sel, huile de tournesol, huile de limette.
EXO Cacao et noix [www.exoprotein.com]
3,50 $ 60
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Amandes, dattes, noix de coco, miel, farine de grillon, fèves de cacao, poudre de cacao, graines de lin moulues, extrait de vanille, sel de mer.
EXO Pain aux bananes
3,50 $ 60
280
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Graines de tournesol, bananes, prunes, farine de grillon, racines de chicorée, croustilles de banane (bananes, huile de coco, miel, saveur naturelle de banane), graines de lin, extrait de vanille, saveur naturelle de banane.
EXO Pomme et cannelle
3,50 $ 60
290
26
5
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40
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Amandes, purée de prunes (jus de prune concentré, prunes), abricots, purée de pomme (jus de pomme concentré, purée de pomme concentrée), farine de grillon, miel, pomme, graines de lin moulues, noix de coco, extrait de vanille, épices, sel de mer.
EXO Bleuets et vanille
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Amandes, abricots, bleuets (bleuets, jus de pomme concentré), fraise (fraises, jus de pomme concentré), farine de grillon, miel, graines de lin moulues, noix de coco, extrait de vanille, sel de mer.
Exo beurre d’arachide et gelée
3,50 $ 60
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Arachides, fraises (fraises, jus de pomme concentré), abricots, farine de grillon, avoine sans gluten, graines de lin moulues, riz brun soufflé (farine de riz, son de riz, jus de raisin concentré, miel, sel), miel, extrait de vanille, sel de mer.
conseil de grillon : évitez de me consommer si vo u souffrez d’une a s llergie aux crustacés
NOVEMBRE_2016_espaces.ca
espaces 40 tonik_nutrition
une fois passée la barrière psychologique, manger des insectes semble vraiment être un choix santé et sensé.
fait l’unanimité auprès de testeurs que nous avons réunis lors d’une récente dégustation. La barre UKA Protéine a une texture croquante, qui rappelle celle d’une barre de céréales et de noix.
de l’OMS qui rappelait le caractère écoresponsable de la consommation d’insectes, elle a utilisé de la farine de grillons pour élaborer des barres protéinées dont la texture croquante rappelle celle des barres de céréales et de
De l’art en barres Les barres d’énergie faites à partir de farine de grillon sont concoctées avec des ingrédients simples exempts d’arachides, de noix, de produits laitiers et de gluten. Pour 2 c. à soupe (12 g), la farine de grillons fournit 50 kcal, 2 g de lipides (0,5 g de gras saturés, 0,6 g d’omé“Malgré les efforts des fabricants pour faire des ga-6 et 0,1 g d’oméga-3), 45 mg de cholestérol, 45 mg barres nutritives agréables à déguster, leur goût n’a de sodium, 140 mg de potassium, 1 g de glucides (1 g de fibres), 8 g de protéines et 190 % de la valeur quotipas fait l’unanimité auprès de testeurs que nous dienne en vitamine B12. avons réunis lors d’une récente dégustation.” Ainsi, grâce à peu de farine de grillon, chaque barre fournit environ 10 g de protéines complètes, et apporte du coup à l’organisme tous les acides aminés dont il a besoin. La teneur en glucides d’une barre est d’environ 25 g, principalement sous forme de sucre simple, La saveur Cerises-thé vert n’a pas plu, tandis que le noix. Elles sont parfaites pour être consommées en collamais avec un bon 4 à 8 g de fibres. Les sucres qu’elles goût prononcé du piment de Cayenne, dans la barre tion entre deux repas ou lors d’une randonnée pédestre. contiennent sont généralement de source naturelle, Choco-Cayenne, pourrait être difficile à tolérer lors comme les dattes ou autres fruits séchés, le jus de d’un effort. La barre Näak Choco-orange a une texture NÄAK pomme, le miel, le sirop d’érable ou le sirop de tapioca. plus moelleuse, qui rappelle celle d’un brownie. Et les En 2016, deux autres triathlètes québécois, Minh Pham Chaque barre contient environ 10 g de gras provenant graines de chia sous les dents donnent l’impression de et William Walcker, ont fondé NÄAK – un acronyme de graines, d’huile de tournesol, de cacao ou de noix de croquer dans les insectes ! pour Nutrition, Aventure et Athlètes (qui parcourent coco, toutes des sources de gras sains pour le cœur. Enfin, Enfin, ces barres sont parfois difficiles à trouver : des) Kilomètres. Avec l’aide de leur ami Antoine et de les barres sont aussi de bonnes sources de fer, avec envi- elles ne sont disponibles que par Internet ou dans Louis-Philippe Breton, chef du restaurant montréalais ron 10 % de la valeur quotidienne suggérée, et sont une quelques magasins de produits naturels et magasins de Pastaga, ils ont élaboré, avec très peu d’ingrédients, excellente source de vitamines B12, comblant plus de plein air. une barre permettant de mieux performer lors de leurs 100 % des besoins quotidiens. Ce sont enfin d’excellentes propres compétitions sportives. Les barres NÄAK se collations pour les végétariens et pour toute personne UKA PROTÉINE distinguent par leur texture moelleuse et leur apport soucieuse de sa santé et de l’environnement. La triathlète québécoise Marie-Loup Tremblay a fondé en plus élevé en sodium, pour combler les pertes d’élecMalgré les efforts des fabricants pour faire des 2013 UKA Protéine – uka est un mot japonais qui signifie trolytes lors d’une sortie à vélo. Une seule saveur est 16XXX-0924_pub Espaces_Mise en page 1 16-10-07 15:00 Page1 barres nutritives agréables à déguster, leur goût n’a pas « métamorphose des insectes ». Inspirée par un rapport présentement disponible : Choco-orange. e
c 6 refuges en montagne c 8 au Village des Bâtisseurs c 80 km de sentiers de raquette c 96 km de sentiers de ski c Pavillon d’accueil avec toutes les commodités
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CHRONIQUE EN DIRECT DU NUNAVIK
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© Ulysse Lefebvre
Présentée par
DX FRHXU GX 3DUF QDWLRQDO .XXUXUMXDT TAITSUMANI, AUTREFOIS, DANS UN PASSÉ PAS SI LOINTAIN, TOUJOURS BIEN VIVANT DANS LA MÉMOIRE DES ANCIENS, LES INUIT EMPRUNTAIENT LE CORRIDOR FORMÉ PAR LE PARCOURS SINUEUX DE LA RIVIÈRE KOROC AU CREUX DES MONTS TORNGAT, DONT SE SERVAIENT LEURS ANCÊTRES DEPUIS TOUJOURS. PRENANT SA SOURCE DANS CETTE CHAÎNE DE MONTAGNES IMPOSANTE —LA PLUS HAUTE DE L’AMÉRIQUE DU NORD À L’EST DES ROCHEUSES— QUI SERT DE FRONTIÈRE NATURELLE ENTRE LE LABRADOR ET LE NUNAVIK, CE MAJESTUEUX COURS D’EAU QUI TERMINE SON TUMULTUEUX PÉRIPLE DANS LA BAIE D’UNGAVA, SE TRANSFORME EN VÉRITABLE AUTOROUTE UNE FOIS PRIS DANS L’ÉTAU DES GLACES DE L’HIVER NORDIQUE. CETTE VOIE DE CIRCULATION MILLÉNAIRE, MAINTENANT SOUS LA TUTELLE DU PARC NATIONAL KUURURJUAQ, NOMMÉ EN L’HONNEUR DE CETTE RIVIÈRE QUI COULE AU CŒUR D’UNE VALLÉE GRANDIOSE, DEVIENT ALORS LE PORTAIL PARFAIT POUR ACCÉDER À UN TERRAIN DE JEU QUI FERA LA BONHEUR DES AMATEURS DE SKI DE RANDONNÉE ET DE RAQUETTE ALPINE EN QUÊTE D’UNE AVENTURE DES PLUS AUTHENTIQUES AUPRÈS DES INUIT. PAR ISABELLE DUBOIS Une immersion dans le mode de vie des Inuit
À la découverte des environs de la chute Qurlutuarjuq
Le parc national Kuururjuaq ouvre ses portes depuis la communauté inuite de Kangiqsualujjuaq, située à l’embouchure de la rivière George sur la baie d’Ungava. Avant de s’aventurer dans le parc, nous devons d’abord nous enregistrer auprès des gardiens du parc. Nous sommes ensuite invités à nous joindre aux résidents du village pour un festin de plats traditionnels, pendant lequel nous pourrons déguster de l’omble Arctique ou de la perdrix des neiges, entre autres. Après une bonne nuit de sommeil à l’hôtel coopératif du hameau, l’immersion dans le mode de vie des Inuit se poursuit. Suite à une petite visite du village en guise d’introduction aux réalités de la vie nordique, vient le temps de s’investir réellement et d’aller prendre l’air. À une courte distance en motoneige, la côte de la baie d’Ungava abrite un éventail de petites cabanes où les Inuit du coin aiment s’évader du village pour profiter d’une journée de pêche sur glace. Avec les permis nécessaires, sur certains des lacs des alentours, on peut même se joindre à leur partie de pêche. On peut aussi tout simplement se contenter d’admirer la vue à leurs côtés, alors que le soleil se couche derrière les montagnes voisines, avant de retourner au village pour la nuit et se préparer pour la véritable aventure qui commence le lendemain.
Au petit matin, vient l’heure de plier bagages pour se rendre au camp de base du parc en amont de la rivière Koroc. Les provisions et l’équipement nécessaires pour la semaine sont donc rassemblés sur les qamutiit, de gros traîneaux tirés par les motoneiges, qui sont devenues essentielles aux déplacements hivernaux des Inuit d’un bout à l’autre de leurs terres, alors de neige et de glace. Mené par des guides Inuit de Kangiqsualujjuaq, le trajet de près de 100 km prend environ 4 à 5 heures, incluant des arrêts fréquents en chemin pour la traditionnelle pause thé, toujours accompagnée d’une tranche de bannique fraîchement préparée pour l’occasion. Filant sur la neige tout en parcourant le paysage de leurs yeux entraînés, on peut compter sur les guides pour signaler toute présence de la faune locale, tels des caribous ou renards. Bien que certains choisissent de franchir les derniers 15 à 20 km en ski jusqu’au camp pour se réchauffer, la plupart d’entre nous préfèrent s’économiser et plutôt jouir de la promenade, bien emmitouflés, tout en faisant le plein d’air frais. Une fois arrivé à destination, on aura tout le loisir d’aller faire un tour au cours des deux prochains jours.
Un peu plus en amont de la rivière Koroc, les sommets se font de plus en plus imposants alors que nous approchons de Quvviliuliniujaaluk, un endroit où les montagnes se fendent en deux pour nous ouvrir la voie vers les mythiques monts Torngat. Il faudra cependant prendre garde aux Tuurngait, ces esprits malveillants connus des Inuit pour leur propension à entraver le passage des voyageurs. Nanuq, le redouté ours polaire, pourrait tout aussi bien se tapir dans l’ombre. Heureusement, nos guides font constamment le guet, balayant la toundra de leur regard aiguisé, prêts à dégainer leur fusil à tout instant pour éloigner le roi de l’Arctique. Et une fois venue la tombée de la nuit, leurs talents de conteurs, que ce soit d’histoires vécues ou de légendes incroyables, viendront certes animer nos rêves les plus fous.
Après un dernier petit déjeuner copieux dans la cuisine de cet agréable refuge à Qurlutuarjuq, il est temps de reprendre la route pour pousser l’exploration un peu plus loin. Cette fois la balade en motoneige n’est que de courte durée, puisqu’en une heure à peine, nous avons déjà rejoint la gorge de la rivière Palmer, à l’intersection de la rivière Koroc, qui nous est maintenant familière. C’est à ce croisement que nos guides Inuit vont monter le campement avec des tupiit, des tentes en canevas traditionnellement rondes ressemblant étrangement à des yourtes. Le site, que les Inuit appellent Napartuit Isua, est spectaculaire, les épinettes noires et mélèzes qui ornaient jusqu’alors les flancs de montagnes se faisant soudainement rares une fois passée la ligne des arbres. Niché au cœur de versants plus escarpés, ce repaire est l’occasion de s’en donner à cœur joie en sensations fortes dans les descentes à ski, sans aucun arbre sur le chemin.
© Sébastien Desnoyers
Dans l’ombre des monts Torngat
Pour plus d’informations sur le Parc national Kuururjuaq, contacter l’agent de séjour du parc à Kangiqsualujjuaq au 819 337-5454 ou visiter le site web de Parcs Nunavik au www.parcsnunavik.ca pour plus de détails sur les forfaits tout-inclus offerts cet hiver, dont on peut faire la réservation directement en composant sans frais le 1 844 NUNAVIK (1 844 686-2845).
© David Webb
Certains choisiront d’enfiler des raquettes pour une balade dans la neige fraîche de la forêt boréale pour admirer les chefs-d’œuvre de glace laissés par le flot de la chute Qurlutuarjuq avoisinante, haute de 10 mètres, ou encore gravir la pente la plus proche pour y trouver un belvédère surplombant la valléede la rivière Koroc. D’autres préfèreront explorer en ski de randonnée à flanc de coteau, en suivant la rivière depuis l’intérieur de la vallée, où la glace fait au moins 30 cm d’épaisseur, étant donc complètement sécuritaire pour y naviguer. Les guides nous proposent aussi certaines excursions un peu plus loin, histoire de profiter pleinement de cette aventure dans l’arrière-pays, que ce soit autour du Mont Haywood, du ruisseau Naksaruluk ou d’un site sacré par les Naskapis comme le paradis du caribou. Les journées étant bien remplies, le confort chauffé du camp de base Qurlutuarjuq, pourvu d’électricité et d’eau chaude pour les douches, d’une batterie de cuisine complète, et meublé de lits superposés et d’un salon douillet, se révèle propice à la détente en fin de journée.
Qu’on ait réussi à fermer l’œil ou pas, le matin se pointe rempli des promesses d’un jour nouveau, alors qu’approche l’heure du retour, avec d’abord un dernier arrêt à Qamanialuk, un petit plan d’eau d’un calme plat sis au beau milieu de la rivière Koroc. C’est là que nous passerons notre dernière nuit en plein air, à l’abri du couvert forestier de la taïga qu’il fait bon de retrouver, de même que d’autres Inuit, qui ont l’habitude de camper dans les environs, et sont déjà sur place pour nous accueillir. Rassemblés autour du poêle à bois de la tente communale, alors qu’une aînée inuite nous prépare un repas de lagopèdes, une sorte de petites perdrix des neiges que les guides ont chassé au passage, tous évoquent leurs souvenirs de ce pèlerinage sur les traces des ancêtres des Inuit au cœur de cette fascinante région du monde qu’est le Nunavik. Et si on ose mettre les pieds dehors, c’est toute une surprise qui nous attend, alors qu’une myriade d’étoiles brillent dans le ciel, où les aurores boréales semblent être venues célébrer avec nous la fin de ce merveilleux voyage dans le temps.
© Ulysse Lefebvre
© J. Daoust
Un havre de paix pour les campeurs à Qamanialuk
la vitrine des partenaires
MSR | Raquettes RevoMC Explore (240 $) Les raquettes Revo Explore offrent un confort inégalé grâce à leurs nouvelles fixations HyperLinkMC, qui en font les compagnes idéales pour se lancer dans des explorations d’un jour, n’importe où en montagne. Leurs fixations-berceau éliminent en effet les points de pression et leur système de doubles sangles avec cliquets de verrouillage rapide permet de déchausser et rechausser rapidement les raquettes. cascadedesigns.com MC
TOMTOM | Montre Spark Music + Cardio (300 $) Avec cette montre d’entraînement multifonctions, on obtient son rythme cardiaque, des données et statistiques en temps réel grâce à un GPS intégré, et on peut compter les pas parcourus, la durée de ses activités, le temps de sommeil et les calories brûlées, entre autres. La TomTom Spark peut aussi contenir 3 Go de musique (à écouter avec le casque d’écoute sans fil, vendu séparément) et on peut l’utiliser dans toutes les conditions météorologiques, car elle est étanche jusqu’à 40 mètres de profondeur. Elle se distingue aussi par son design ultramince, ses bracelets interchangeables, son « coach » vocal et une autonomie de 10 heures. tomtom.com
DYNAFIT | Botte TLT7 Performance (999 $) Les bottes de ski de haute route TLT7 Performance sont un excellent choix pour les skieurs avertis à la recherche de légèreté et de vitesse. Les performances à la montée avec ces bottes révolutionnaires ont été grandement améliorées grâce à un nouveau débord de style Speed Nose avec lequel le point de rotation est plus loin à l’arrière. Cette technologie permet au skieur d’économiser de l’énergie en montée et de la conserver pour la descente. dynafit.com
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espaces 45 flots d’idées par mylène paquette
STOCKADOBE.COM / AARONJ9
respecter la nature
Avant que je quitte la terre ferme pour prendre le large et traverser l’Atlantique une première fois, ma sœur Evelyne m’avait écrit plusieurs lettres pour que je puisse les lire en route entre les deux continents. Sur chaque enveloppe était indiqué le moment précis pour en faire la lecture. Sur l’une d’elles était écrit : « À ouvrir avant le départ ».
espaces 46 flots d’idées
Son contenu était très émouvant. Entre les passages mon esprit, comme pour m’aider à comprendre l’inbienveillants, quelques « je t’aime » et « prends soin de compréhensible. toi », se trouvaient les messages de prudence et de préLa nature, c’est aussi nous, notre nature propre caution d’une frangine à sa cadette. Une phrase était d’être humain limité et lié à son écosystème. L’humain surlignée deux fois, caractères gras : « Respecte la a des limites que la nature habite, mais que l’humain mer et elle te respectera ». lui-même ne suspecte pas suffisamment, naturelleTout en ramant, j’ai répété cette phrase dans ma ment. tête, tel un mantra, des milliers de fois. Je l’avais même Or, où qu’elle soit, quelle qu’elle soit, la nature nous découpée et collée au plafond de ma cabine de façon à ramène souvent à l’ordre – parfois peu, parfois trop – pouvoir l’apercevoir à tout moment, question de tou- par l’irruption de la maladie ou par l’arrivée imprompjours réfléchir à sa signification... tue d’un accident. Il va de soi que l’océan impose le respect. Il est là, Nous sommes portés à croire que la vie est et sera nous l’implorons et lui demandons un droit de passage jusqu’à ce que l’ordre naturel des choses fasse loi : que l’on souhaite sain, sécuritaire et le moins tumul- naître, grandir, vieillir, et une fois passé un certain tueux possible. âge, mourir tranquillement. Comme le chêne vit et Ce milieu, hostile à la survie humaine, nous oblige retourne à la terre, comme l’été meurt à l’automne, à être sur nos gardes à chaque instant. Le Grand comme le lion règne sur les espèces de sa chaîne bleu ne donne pas l’impression d’être fraalimentaire avant d’être détrôné par la gile ni inoffensif. Il intimide, même mort. Le grand cycle de la vie, parfois depuis ses rivages. sensé, parfois absurde. Lorsqu’on le sillonne, peu Ici, un homme a payé de sa vie MYLÈNE PAQUETTE importe depuis quelle emsa participation à un événement est navigatrice, communicatrice, barcation, il nous rappelle le caritatif, mettant en valeur la respect qu’il commande. Ses animatrice... et plein d’autres choses. nature, et qui visait à amasser humeurs mettent en évidence des fonds pour contrer... une En 2013, elle est devenue la première notre insignifiance, notre maladie mortelle. aventurière des Amériques à traverser petitesse, notre impuissance Respecte la mer, la rivière, face aux éléments : la houle gila nature, et elles te respectel’Atlantique Nord à la rame et en gantesque qui gonfle la mer, la ront ? solitaire. hauteur des vagues et l’espace verTout bien réfléchi, ce n’est pas tigineux qui se creuse entre chacune toujours le cas. d’elles, la cambrure des déferlantes et la La vie est fragile. Pour subsister, elle a violence de leur fracas, le sifflement strident du vent, besoin d’un ensemble de choses qui la maintiennent le grondement produit par le mouvement des eaux en équilibre, et c’est ce même équilibre qui permet sa partout autour... continuité. Au sommet d’une crête immense, en prenant La nature n’a ni intentions, ni personnalité, ni senconscience de l’étendue d’eau phénoménale qui existe timents. Elle est, c’est tout. Elle agit sans crier gare et à des milles à la ronde, on reconnaît notre fatalité sans discrimination, soumise à des lois que nous ne potentielle. On avance alors mesurément, en toute sommes pas toujours en mesure de comprendre et conscience de nos limites humaines. d’accepter. Et là est sa seule justice. Ces mêmes limites nous sont régulièrement rapOn la fréquente au passage, on parcourt son terpelées par la nature dans son ensemble, peu importe ritoire, dans les limites qu’elle nous alloue. Quand la la forme qu’elle prend : forêt impénétrable, montagne nature frappe, elle le fait sans choisir ses victimes, et inaccessible, falaise vertigineuse, rivière. ces malheureux franchissent malgré eux les limites La rivière qui coule près de chez soi, en plein mi- qui leur garantissaient jusque-là la survie. lieu urbain... Respecter la nature, c’est aussi respecter la nôtre, Après autant d’expériences en haute mer et tant admettre notre qualité d’être vivants évoluant dans un de milles nautiques parcourus sur la courbure de écosystème limité, honorer nos forces, reconnaître nos la Terre, c’est tout près de chez mes parents, sur la frontières. Rivière-des-Prairies, exactement là où ma sœur et moi Respecter la nature, c’est lui rendre hommage. avons grandi, que j’ai été témoin d’un malencontreux Lui rendre hommage, c’est rendre hommage à la accident. Ici, dans le cours d’eau de mon enfance et par vie. une formidable journée de septembre, la nature a fait Et c’est aussi rendre hommage à tous les efforts enune victime. trepris pour assurer sa pérennité. « Respecte la mer, et elle te respectera. » Pour ce faire, seule arme à la main : notre résilience C’est lorsque qu’un coéquipier a perdu la vie en devant les drames que la nature impose sur son chekayak que le message de ma sœur est revenu hanter min. e
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Ultra-Trail World Tour
ALEXIS BERG (2)
L’UTMB épique et unique « Incomparable ! » C’est le premier mot qui me vient en tête quand on me demande ce que je pense de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, alias l’UTMB. Dubitatif ? Disons qu’après avoir franchi la ligne d’arrivée de cinq ultramarathons sur cinq continents en moins d’un an, j’ai de quoi étayer mes dires. La preuve… par cinq comparaisons. AMÉRIQUES – Jamais auparavant mes jambes ne m’avaient fait autant souffrir que sur les pentes des mornes de la TransMartinique. Une torture, renouvelée à chaque pas, alors que mes quadriceps tentent, malgré les dégâts, de me faire franchir ces obstacles volcaniques dressés sur ma traversée de cette île tropicale. Mais les Alpes allaient m’enseigner qu’une chose manque à ce diamant des Caraïbes : l’altitude. En quittant Chamonix, ça commence tranquillement. Cependant, le mont Blanc nous domine de plusieurs milliers de mètres, comme pour nous prévenir que ça ira moins bien avant longtemps.
Dès le premier col sérieux, celui de la Croix du Bonhomme, je comprends qu’avoir les jambes détruites et manquer d’oxygène est une combinaison dévastatrice. À deux kilomètres et demi au-dessus du niveau de la mer, me voici cerné par de gigantesques silhouettes minérales se découpant sur un ciel d’un noir mat. Affaissé, à bout de souffle, je me redresse et lève les yeux au ciel. Mon Dieu, c’est plein d’étoiles ! Et ce n’est que le premier d’une longue série de passages à 2500 mètres. Si tu veux souffrir, les pentes antillaises sont efficaces, mais les cols alpins, eux, sont impitoyables.
PASCAL TOURNAIRE
espaces 48 ultratrail par joan roch
Asie – Se nourrir pendant une équipés de caméras qui diffusent autoépreuve de plus de 100 km n’est jamais matiquement la vidéo du passage des simple. Et quand on se retrouve en coureurs sur la page de suivi de la course. terre étrange et étrangère, l’équation se Une recette infaillible pour empêcher de complique sérieusement. À Hong Kong, dormir tous ceux qui me suivent par les ravitaillements se devaient d’être ordinateur interposé. Avec l’UTMB, j’en exotiques, non ? Et pourtant, pas telle- ai vraiment pour mon argent. ment. Les soupes de nouilles et les boulettes de riz collant, c’était quand même Océanie – Pendant un ultramarapas mal pour tenir la distance ! thon, la fatigue me fait perdre quelques Dans le cas de la grande boucle de moyens, comme la compréhension d’une l’UTMB, les 168 km nous font passer langue étrangère. Alors, quand un compar trois pays : France, Italie et Suisse. pétiteur décide d’engager la conversaÉvidemment, les traditions culinaires tion dans le parc des Blue Mountains s’invitent aux points de passage... et la avec un fort accent australien, ma seule table est mise pour un buffet extraordéfense consiste à répondre par des dinaire. borborygmes tout en ralenMais après plusieurs tissant pour me retrouver dizaines d’heures de seul avec mes neurones course et deux nuits embrumés. Non, cette course n’est pas blanches, les saucisMais cette aneccomme les autres : c’est un sons, jambons, fro- monument long de 170 km et dote, c’est de la pemages et pâtés perdent tite bière comparée haut de 10 000 m. tout leur attrait.Verdict ? à l’UTMB ! En pleine Pour une expérience (première) nuit blanche, alimentaire ultradéstabicomplètement déboussolé lisante, la Chine, c’est un bon par les kilomètres accumulés début, mais la charcuterie européenne, horizontalement et verticalement, je suis c’est quasiment... antisportif ! soulagé d’apercevoir des bénévoles au passage du col de la Seigne. Stupéfaction Afrique – La Diagonale de Fous de de constater qu’on me parle en italien ! l’île de la Réunion, dans l’océan Indien, Eh oui, je laisse la Savoie derrière est une autre de ces courses mythiques moi pour entrer dans la vallée d’Aoste. que tout coureur d’ultrafond rêve de faire. Plus tard, ce sera de l’allemand, puis Mais une telle popularité se paye. Pour du romanche et toutes sortes d’accents l’obtention d’un dossard, tant l’UTMB français. Flabbergasté, je suis. que la Diagonale organisent un système de tirage au sort pour sélectionner les Europe – Bon, vous commencez à trop nombreux concurrents. Une fois ma comprendre que le tour du Mont-Blanc, place acquise, ma chance s’est transfor- c’est épique. Musique, compte à rebours, mée en dépenses ! Matériel obligatoire, hélicoptères... Oui, cette course est tellebillets d’avion, hôtel... les dollars se sont ment hors norme que la bande-son est envolés bien avant moi. écrite par Vangelis et que les images sont Une fois sur place, les similitudes filmées du ciel. Et les coureurs viennent s’arrêtent. L’accueil réunionnais est cha- du monde entier pour vivre ça. leureux, rhum à l’appui, mais les couNon, cette course n’est pas comme reurs sont forcés de jouer impitoyable les autres : c’est un monument long de ment des coudes pour récupérer leur 170 km et haut de 10 000 m. Je me doudossard, faire contrôler leur équipement tais bien qu’avec un entraînement dans ou se frayer un chemin vers la zone de une ville sans relief située à 20 m au départ. dessus du niveau de la mer, gravir des À Cham’, par contre, la loi et l’ordre cols culminant à 2500 m ne serait pas règnent ! Tout est aligné, ordonné, flé- agréable. Dès mon arrivée dans ce doché. Difficile de croire que l’organisa- maine, j’ai compris, en contemplant avec tion gère pendant une semaine com- effroi les aiguilles rocheuses qui me doplète 10 000 coureurs répartis en cinq minaient, à quel point l’environnement épreuves, tellement tout y est impeccable. que j’allais affronter m’était totalement Une fois lancé dans les sentiers, le inconnu. Et hostile. même souci professionnel du détail Mais quand bien même j’aurais m’impressionne : marquage pléthorique, effectué plusieurs tours du monde, ça bénévoles efficaces, services de navette n’aurait jamais pu me préparer à faire pour les proches des coureurs, points de le tour du grand Blanc. Incomparable, je ravitaillement spectaculaires – d’ailleurs vous dis. e
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banffquebec.ca 17 janvier au 17 mars 2017
DE
Lee’s Ferry à Diamond Creek, 360 km plus loin, notre reporter- aventurière a descendu le fleuve Colorado à bord d’un raft, en totale autonomie. Récit d’une fabuleuse expédition qui marque une vie.
Lava Falls, prise 1
– Tu crois qu’on peut vraiment le passer ? – Hmmmm... Peut-être par la veine, là, mais... y’a ce trou, devant. – ... – La clé, c’est le point d’entrée, faut pas le rater. – OK. – Si on tombe dans le trou, on est morts... Morts... façon de parler. Encore que Lava Falls a déjà fait des victimes. Le plus gros rapide du fleuve Colorado – de classe 10, s’il vous plaît –, impose le respect. C’est d’ailleurs une véritable légende. Tous ceux qui se sont offert la « grande descente » de 25 jours le savent : dès le jour 1, il occupe les conversations et les pensées des pagayeurs de tout acabit. Même les guides de rafting le craignent. Comme le dit Pascal, notre chef d’expé : « La clé, c’est le point d’entrée ». On a tout le temps d’y penser, à cette clé. Lava Falls, c’est pour demain matin. Pour l’heure, à notre arrivée au Whitemore Wash Camp, c’est le moment de dresser notre campement. On sait tous ce qu’on a à faire : 20 jours qu’on décharge les rafts chaque soir et qu’on les recharge chaque matin. Avec 16 personnes motivées, ça va vite. Le gros morceau, c’est la cuisine mobile : trois tables en alu démontables, une batterie de chaudrons, des bassines pour la vaisselle, des seaux pour l’hygiène des mains – une autre clé du succès. Il n’en a
espaces 53 destination par nathalie Schneider pHOTOS pascal girard
25 jours de rafting sur le fleuve Colorado peut-être pas l’air, mais le fleuve Colorado charrie une pléthore de redoutables bactéries. Se laver les mains au savon est une condition préalable à toute intrusion en « cuisine ». Oser y entrer sans passer par la case « salle de bain » relève du crime de lèse-majesté. En totale autonomie durant 25 jours, on n’a pas le luxe de propager une épidémie dans les rangs. C’est l’heure d’ouvrir les boîtiers hermétiques numérotés contenant nos repas du jour. Ce soir, ce sera casserole mexicaine maison pour tout le monde. Les glacières renferment assez de légumes frais pour ça. Des œufs aussi, du lait, des fruits, du fromage... et même de beaux filets de bœuf et de saumon ! Assez d’ingrédients pour varier l’ordinaire. Les gros blocs de glace ont survécu durant toute la durée de l’expédition ; comme on est en décembre, ça suffit pour conserver les aliments. Qui sait ? Il reste peut-être un mélange déshydraté pour se préparer un brownie sur le feu ? Au tour de la toilette mobile, maintenant : d’autres boîtiers hermétiques
estampillés Poop qu’on installe loin des regards dans un lieu approprié... à bonne distance des tentes et discret à souhait. Chacun de nous y fera ses « petites affaires » en toute quiétude grâce à un judicieux système qui permet d’indiquer si l’un de nous occupe déjà la place. Pas de bouée à l’entrée du site ? On attend son tour. Intimidant le premier jour, mais intégré dès le lendemain. Le mot d’ordre Leave no trace est la règle numéro un proclamée par les rangers du Grand Canyon National Park. Avec 29 000 pagayeurs par année, pas question d’y déroger... Imaginez seulement le résultat ! Les boîtiers WCferont donc intégralement partie du voyage.
Lava Falls, prise 2
Ça jase pas fort, ce matin, autour du gruau et du café cowboy. La nuit a été passablement hantée par le ronflement
furibond du rapide tout près, une drop de 2500 pieds sur une distance de 2 milles. Lava Falls est un furieux portefeuille avec une vague gigantesque – Big Kahuna – et une grosse déferlante qui finit sur un rocher considérable. Un condensé d’obstacles au pied du North Rime, à l’ouest de la colossale formation volcanique Vulcans Throne. La stratégie élaborée par les capitaines de nos cinq rafts : entrer à droite jusqu’à la ligne oblique, puis glisser vers la gauche pour éviter le fameux portefeuille, une gueule ouverte qui veut nous avaler tout rond. Sécurité oblige, Dave et Bob, qui se sont offert la descente intégrale en canot, doivent nous suivre en colonne serrée. C’est notre « guide professionnel de rafting », Alain, qui part le bal avec son « POWER ! » tonitruant. À son bord, Véronique s’exécute. En deux secondes, on distingue leur raft blanc par intermittence, toujours droit, mais épousant les montagnes russes du courant. C’est le temps pour moi d’embarquer dans la ronde.
Un fleuve Le Colorado est un très long fleuve qui parcourt plus de 2000 km depuis les Rocheuses (au nord) jusqu’au golfe de Californie, au Mexique. Son débit autrefois colossal a perdu, depuis quelques années surtout, un tiers de son volume, en raison des besoins croissants de la population et de l’irrigation agricole. Il est également altéré par la présence de plusieurs barrages hydroélectriques, dont le magistral Hoover Dam, qui alimente notamment Las Vegas en électricité. Dans le Grand Canyon National Park, le fleuve compte 70 rapides (de classe 1 à 10), alimentés par quatre affluents : Kanab Creek, Havasu Creek, Little Colorado et Paria River
Un canyon Pour tracer l’histoire géologique du Grand Canyon, il faut remonter à 1,7 milliard d’années, l’âge du socle sur lequel reposent les formations rocheuses constituées d’une quarantaine de couches superposées (de calcaire, de grès, de schiste, de granit). Le considérable travail d’érosion mené par le fleuve Colorado est évalué, lui, à 17 millions d’années, même si certaines thèses scientifiques lui prêtent une origine plus ancienne. Le parc national a été créé en 1919 et intégré à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en 1979.
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Redoutable, mystérieux, mythique, libérateur, grandiose, mémorable... Autour du feu, les mots fusent pour qualifier ce qu’on est en train de vivre, en gang, dans les méandres de ce fleuve magnétique.
J’adresse un regard confiant à Étienne, mon capitaine, et à Sara, ma coéquipière, placée à ma gauche. Mon rythme cardiaque gagne quelques points au compteur. Mais comme Étienne dicte ses ordres calmement, ça me rassure. À mesure qu’on approche du trou, le raft s’engage dans un furieux brasse- camarade. Sara et moi avons adopté la position sécuritaire : les genoux calés au fond du bateau et le haut du corps incliné vers l’avant pour pagayer en puissance. Le trou, je ne veux pas le regarder... – Appel à droite, encore, encore ! ordonne Étienne. – Oumf ! – Plus foooort ! – … Je tiens solidement ma pagaie ; sans elle, je ne suis qu’un poids mort. L’issue du rapide n’est pas loin, encore un effort, on la distingue... elle est là. Notre contredanse sur Lava Falls aura duré 15 secondes à peine. Mais quelles secondes ! Sara brandit sa pagaie vers le ciel : ça y est, on est passés ! Sur son raft, David a confié la manœuvre des grandes pagaies à son
« élève » Philippe, moins expérimenté. Le capitaine lance ses ordres d’une voix claire, Philippe obéit. Ça a bien failli cogner un peu sur la falaise, à droite, mais ça passe. Belle synergie ; la confiance règne à bord du bateau. Dans leurs frêles canots, Dave (en L’Edge) et Bob (en Zephyr) n’ont pas les mêmes cartes en main. Dès l’entrée du rapide, ils chavirent l’un après l’autre dans les remous. Pas de panique : les canoteurs en ont vu d’autres. Malgré leur drysuit, leurs mitaines et leurs bottillons en néoprène, l’eau glacée de la rivière leur coupe net le souffle. On récupère les nageurs indemnes à la sortie du rapide. Ils ont du guts, ces gars-là.
Lieu sacré
Redoutable, mystérieux, mythique, libérateur, grandiose, mémorable. Autour du feu, les mots fusent pour qualifier ce qu’on est en train de vivre, en gang, dans les méandres de ce fleuve magnétique. Jour après jour, toute la beauté du monde se déploie sous nos yeux, à 360 degrés. Je lis les anfractuosités rocheuses
des falaises comme on lit les nuages : en y projetant une architecture imaginaire. Cathédrales gothiques, châteaux médiévaux, citadelles, mausolées, acropoles ou nécropoles se succèdent des deux côtés du canyon, dans une variation d’ocres et de gris. Ici, le relief a le sens du spectacle. Comme à Havasu Falls : un monde parallèle fait de bassins d’eau turquoise et de piscines naturelles en escalier, alimentés par une cascade d’une grande pureté. Tellement inattendu qu’on jurerait que Las Vegas y a envoyé quelque architecte fantaisiste. Ou l’étonnante Redwall Cavern, un amphithéâtre creusé dans la roche, tapissé de sable et hanté par l’âme de ses premiers occupants, les Indiens Havasupai. La création du parc national du Grand Canyon, en 1919, les a d’ailleurs exclus du territoire, avant de leur rétrocéder 75 000 hectares de terres ancestrales en 1975. Mais en huit siècles d’occupation, les Havasupai ont bel et bien laissé quelques traces de leur présence : des greniers à grains troglodytes et quelques petites bergeries que nous découvrons au hasard de nos randonnées.
À mon impression première de chaos – par endroits, les énormes blocs sont comme de gigantesques dés jetés au hasard – succède un sentiment d’harmonie. L’harmonie que les lieux m’inspirent et qu’ils inspirent au groupe, soudé par un penchant commun pour l’émerveillement. On ne sort pas totalement indemne d’une telle aventure...
fiche technique De Montréal, le plus simple est de prendre un vol direct pour Las Vegas et de prévoir une voiture de location pour joindre Flagstaff, puis de passer une première nuit à l’hôtel. Pour se rendre à l’entrée du South Rim, prendre l’autoroute 64 vers le nord. Le premier campement est à Lee’s Ferry et la sortie du parc, à Diamond Creek, 360 km plus loin ; prévoir une autre nuit d’hôtel à Flagstaff, avant de reprendre un vol depuis Las Vegas. [nps.gov/grca]
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par pascal girard
FLEUVE COLORADO
Les étapes pour organiser son expé Depuis 2006, il n’est plus nécessaire de vivre aussi longtemps que Mathusalem pour oser espérer obtenir un permis d’expédition privée afin de descendre le fleuve Colorado en canot, en kayak ou en raft.
quatre participations, et ainsi de suite. Enfin, dans l’attribution des places, c’est le dernier voyage du demandeur de permis, ou trip leader, qui compte. Comment augmenter ses chances ? Au moment de remplir la demande, il est possible de choisir un ou des remplaçants (PATL, pour Potential Alternate Trip Leader) afin que le permis obtenu soit toujours honoré, même si le demandeur n’est plus en mesure de faire le voyage. Il faut alors s’assurer que le profil de l’éventuel remplaçant corresponde à celui du demandeur principal ; dans le cas contraire, le système de pointage sera corrigé en fonction des critères d’attribution. Choisir des dates pendant la saison froide (de la mi-octobre à la mi-mars) augmente aussi les chances de gagner à cette loto, car les entreprises commerciales de rafting n’y ont alors pas accès. Une fois le permis obtenu, l’administration du Grand Canyon National Park exige un paiement immédiat de 400 $ US pour un permis de 16 personnes, ou 200 $ US pour 8 personnes ; on reçoit par la suite un formulaire du National Park Service où est réclamé un supplément de 100 $ US pour chaque membre de l’expédition. e
J’ai tu l’air de quelqu’un qui a déja gagné quelque chose ?
L’administration du Grand Canyon National Park a en effet mis fin aux interminables listes d’attente avec un nouveau système de loterie pondérée. Pour faire une demande de permis, il faut d’abord se créer gratuitement un profil sur le site officiel du parc national, et remplir ensuite la demande (moyennant des frais non remboursables de 25 $ US). Cette demande doit être payée et renouvelée chaque année. Au mois de février, une loterie principale a lieu et tous les permis disponibles sont alors assignés pour l’année en cours. À cette étape, il est possible de choisir, par ordre de préférence, cinq dates différentes. Ceux et celles qui ne sont pas retenus en février ne doivent pas perdre espoir, puisque de petites loteries se déroulent tout au long de l’année pour combler les annulations. Les tirages fonctionnent comme une loterie virtuelle : les noms inscrits sont tirés au hasard selon un système de pointage. Ainsi, ceux qui n’ont jamais pagayé sur le fleuve Colorado ou qui l’ont fait il y a cinq ans ou plus obtiennent cinq points, donc cinq participations. Ceux qui y sont allés il y a quatre ans obtiennent quatre points, donc
Les auteurs remercient Kokatat pour sa précieuse collaboration à ce reportage.
Louer son équipement Nul besoin de posséder toutes les embarcations et le matériel requis pour vivre une aventure de rêve. Quelques entreprises fiables fournissent un service clé en main (repas, location des articles nécessaires, etc.) à des tarifs très raisonnables. On peut par exemple s’adresser à : • Ceiba Adventures [ceibaadventures.com]
• Professional River Outfitters [proriver.com]
• Moenkopi Riverworks [moenkopiriverworks.com]
• Canyon River Equipment Outfitters [canyonreo.com]
• River Runners for Wilderness [rrfw.org]
Bon à savoir Toutes les informations qui précèdent visent les descentes non commerciales, c’est-à-dire celles où aucun participant n’est rémunéré. Signalons qu’il est essentiel d’avoir les compétences requises pour organiser et coordonner une expédition de plusieurs semaines à travers les nombreux rapides du fleuve Colorado. Pour obtenir plus d’infos et tous les détails concernant une telle aventure, il faut s’adresser au National Park Service Grand Canyon : nps.gov/grca/planyourvisit/whitewater-rafting.htm.
LE G ÉNIE DE LA P E R F OR M A NC E P O U R
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espaces 58 chienne de vie !
chienne de vie !
Je suis un border collie de 2 ans, et j’adore tester des activités, des destinations et de l’équipement pour chiens.
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ddd par chaï, le border collie Traduit du dialecte canin par Nathalie Rivard
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Ça y est : j’ai soufflé deux bougies le mois dernier, et j’aspire de plus en plus à devenir comme mon père Jet, un chien musclé et athlétique qui relève des défis en montagne avec Gabrielle, son humaine préférée. J’ai encore des croquettes à manger pour être comme lui – car le plus fort, c’est mon père –, mais je vous annonce en primeur que mes muscles ont commencé à se développer et que je ressemble de plus en plus (dans mes rêves) à Chaïzenegger. Un super athlète, moi? Pas encore, mais puisque le secret d’une bonne forme réside dans la pratique journalière d’activités physiques, je m’y applique sérieusement. Chiens et raquettes : un combo gagnant, presque tout le temps Ces temps-ci, je rêve de neige – oui, oui, de neige. Dans mes rêves (encore...), il y a des montagnes et beaucoup de neige folle. En fait, c’est parce que j’ai trop hâte de faire de la raquette avec ma maîtresse. Si, comme moi, tu as une tonne d’énergie à brûler, la raquette est parfaite pour toi, surtout si tu es un chien de moyenne ou de grande taille avec de longues pattes. Tu l’auras compris : le défi est plus grand pour les petits teckels qui ont souvent l’impression de faire du snorkeling sous la neige. Mais rassure-toi : j’ai des amis qui n’ont pas du tout le profil de l’emploi et que rien n’arrête, alors c’est souvent juste une question d’attitude. Cela dit, avec mon look de coureur de fond, je l’ai plus facile.
En raquettes, à chaque à la maison ou au défi sa solution : chalet, par contre. Il est important [ Tu affiches un FAIS DE L’EXERCICE CHAQUE surpoids parce que ton humain JOUR POUR TE PRÉPARER À que tu es trop surveille de près CET IMPORTANT EFFORT, CAR LA gourmand ou tes symptômes RAQUETTE EN NEIGE FOLLE TE trop sédende fatigue et DEMANDERA PRESQUE LE DOUBLE taire ? Tu risques connaisse ton D’ÉNERGIE D’UNE COURSE EN de trouver cette degré de tolérance SENTIER L’AUTOMNE. activité très exiau froid pour ne pas geante physiquement. Il se retrouver loin dans serait mieux de t’y habituer le bois avec un toutou comprogressivement en privilégiant la plètement épuisé ou frigorifié... Ce marche, là où les sentiers sont déjà qui a plus de risque de se produire si piétinés. Fais de l’exercice chaque tu es un peu moins en forme. jour pour te préparer à cet impor- [ Tu es très poilu et le moindre tant effort, car la raquette en neige flocon de neige te colle aux poils ? folle te demandera presque le double En moins de 30 minutes de raquette d’énergie d’une course en sentier en neige folle, tu risques de te mél’automne. Dodo garanti au retour tamorphoser en Sasquatch. La solu-
amènes-en de la neige
tion? Porte un manteau qui cache ton ventre, comme le Powder Hound de Ruffwear, et tu finiras ta randonnée plus léger et un peu moins mouillé... [ Des petites boules de neige sous tes coussinets rendent la marche difficile ? Demande à ton humain d’appliquer du Musher’s Secret ou de l’huile de coco entre tes coussinets, pour prévenir l’accumulation de neige ou de glace. Demande-lui aussi de couper le poil entre tes coussinets pour que la neige ait moins de surface d’adhérence. Tu peux aussi opter pour des bottes pour chiens, à condition qu’elles soient de la bonne taille afin de ne pas les perdre en pleine randonnée. [ Tu ne sais pas où aller pour trouver un peu de neige folle ? Je te recommandais de consulter Balises.qc.ca pour les sentiers de randonnée au printemps. Or, ce site est aussi fort utile l’hiver pour s’informer sur les parcs ouverts à l’année. Le parc national Forillon, en Gaspésie, le Sentier des caps de Charlevoix, le parc régional des Appalaches (à 50 km de Montmagny), Au Diable Vert dans les Cantons-de-l’Est et les Îles-dela-Madeleine ne sont que quelques exemples d’endroits où aller faire de la raquette.
Testé et approuvé par Chaï
« Je l’emmène toujours marcher dans le parc, il adore ça. » — Igor
Powder Hound, de Ruffwear Sorte d’hybride entre le manteau d’hiver et le chandail, le Powder Hound promet de te garder bien au chaud par temps froid, tout en te permettant de bouger à ta guise grâce au tissu extensible et respirant, sous le ventre. C’est un vêtement idéal pour les chiens hyperactifs, car il tient bien en place et ne bouge pas d’un iota. Comme il permet d’éviter l’accumulation de neige sur le ventre, tu resteras plus longtemps au sec. Des bandes réfléchissantes à l’arrière permettent d’être bien vu le soir et il y a même une ganse sur le dos pour fixer une lumière de poche ou une balise GPS. 129 $ | ruffwear.com
Musher’s Secret ou huile de coco vierge Musher’s Secret est un baume protecteur pour les coussinets fabriqué à partir de paraffine. Conçu pour les chiens de traîneau, il protège les pattes contre les gerçures causées par le froid – une solution parfaite pour toi, si tu détestes les bottes. Si tu as tendance à te lécher les pattes quand ton humain y applique du baume, il existe une alternative presque aussi efficace, économique et plus comestible : l’huile de coco vierge. Celle que ton humain utilise pour se fricoter de drôles de plats fera l’affaire : tu n’as qu’à lui demander de t’en appliquer une bonne couche sur les coussinets avant une sortie l’hiver, surtout si tu dois marcher sur de la glace. Au retour, essuie bien tes pattes, car les résidus peuvent tacher les meubles et les planchers. Le Musher’s Secret, lui, ne tache pas et reste efficace plus longtemps. 17 $ pour 60 g | musherssecret.net
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ÉDITEUR Stéphane Corbeil [scorbeil@groupeserdy.com] RÉDACTEUR EN CHEF Gary Lawrence [glawrence@groupeserdy.com] JOURNALISTE Antoine Stab [astab@groupeserdy.com] COLLABORATEURS Paul Arseneault, Anick-Marie Bouchard, Julie Corbeil, Pascal Henrard, Maxime Johnson, Rodolphe Lasnes, Catherine Lefebvre DIRECTION ARTISTIQUE Patrice Francœur RÉVISION Hélène Pâquet, Louise Richer PUBLICITÉ Richard Gamache, Directeur des ventes [rgamache@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 402 Julie Nonnon, Conseillère aux ventes Publications [jnonnon@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 426 Jerôme Lebel, Coordonnateur aux ventes [jlebel@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 272 EN COUVERTURE © Christian Heeb, Aurora Photos Femme Kuna, îles San Blas, Panama. MAGAZINE ÉVASION 619, rue Le Breton, Longueuil (Québec) J4G 1R9 info@espaces.ca www.espaces.ca
TIRAGE 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air et de voyage. Le magazine Évasion est publié six fois par année par Serdy Média.
Cap plein Sud Depuis l’inauguration de son célébrissime canal, il y a un peu plus de cent ans, rarement avait-on autant entendu parler du Panama qu’en 2016. Au-delà des scandales financiers révélés par les Panama Papers, ce petit pays trait d’union mérite pourtant mieux que cette mauvaise presse. Surtout quand on le découvre à travers le regard allumé de quelqu’un qui l’a parcouru de long en large. C’est le cas de Rodolphe Lasnes, écrivain et auteur de guides de voyage, qui a sillonné cette contrée qui retient par un fil les deux Amériques. Il en rapporte de judicieux clins d’œil tantôt connus, tantôt inédits, glanés entre lieux communs et sites reculés et difficile d’accès. La réalisatrice Julie Corbeil a elle aussi eu le privilège de côtoyer l’inaccessible, à Mexico : en deux mois de séjour dans
l’ancienne capitale aztèque, elle a rencontré un large éventail de Chilangos – ses habitants –, qui lui ont expliqué les raisons pour lesquelles ils appréciaient (ou pas) vivre dans l’une des mégapoles les plus populeuses de la planète. Cette relation amourhaine qu’entretiennent certains Chilangos envers leur ville se retrouve souvent chez bien des vacanciers québécois, quand vient le temps de choisir leur destination soleil. Les uns veulent ainsi séjourner dans un tout-inclus pour « élever le farniente au statut de vertu cardinale », comme le dit Paul Arseneault ; les autres désirent éviter à tout prix ces endroits qui sont « en banlieue du voyage », comme le souligne Pascal Henrard. Il en résulte deux savoureux textes antagonistes à lire en Face à face, à la fin du présent magazine.
Parlant de saveurs, celles qu’on peut glaner autour du globe peuvent donner lieu à quelque valse-hésitation : comment se régaler dans les appétissants bouis-bouis d’Afrique ou d’Asie, sans risquer de finir la tête dans un seau ou, pire, les pieds devant ? En suivant les conseils de la nutritionniste globe-trotter Catherine Lefebvre, qui signe la chronique Exploravore, dans le présent numéro d’Évasion. Enfin, la baroudeuse Anick-Marie Bouchard, pourtant un brin technophobe, s’est laissée prendre au jeu de Pokémon Go. Elle en dévoile quelques vertus insoupçonnées – comme celle de faire découvrir des lieux inconnus, inusités et incongrus, le tout sans débourser un traître sou. N’est-ce pas là ce que plusieurs voyageurs recherchent ?
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» quoi de neuf sur terre ? Si tout se déroule comme prévu, le plus grand hôtel du monde sera inauguré en
Dans les Abruzzes italiennes, on a récemment inauguré une fontaine à vin à Caldari di Ortona, petit bled où les pèlerins qui parcourent le chemin de Saint-Thomas marquent une pause. La fontaine, où on s’abreuve en tout temps, n’est pourtant pas la première du genre : celle du monastère d’Irache, dans le nord de l’Espagne, permet depuis longtemps aux pèlerins de Compostelle de se réchauffer le cœur... mais uniquement de 8 h à 20 h. [irache.com] Depuis septembre, les clients d’Air France peuvent gratuitement partir de Montréal-Trudeau en autocar, à destination de Québec (gare de Sainte-Foy). Liaison une fois par jour dans les deux directions (en fin de journée) et Wi-Fi gratuit à bord. [airfrance.ca]
Envie de découvrir les villes différemment ? La nouvelle collection de guides Out of the Box promet de vous faire sortir des habituelles ornières touristiques, grâce à une brochette de collaborateurs qui vivent ou ont vécu dans les villes traitées dans chacun de ces ouvrages. Première escale : New York, avec 1752 adresses dégotées, dont 80 % en dehors de Manhattan. Prochains titres : Berlin et Londres. [editionsedito.com] La compagnie du Ponant, qui déploie ses splendides yachts de croisière design partout sur la planète, vient de lancer la série Explorers. Ces quatre nouveaux navires haut de gamme – dont un sera baptisé Le Champlain – seront plus petits (92 cabines, 192 m de long) que ceux des autres catégories de cet armateur. Ils sillonneront les mers du globe à destination de sites difficilement accessibles, dès 2018. [ponant.com]
2017 en Arabie Saoudite. Situé à 2 km de la mosquée où se déroule le Hajj – le pèlerinage à La Mecque –, l’Abraj Kudai comptera 4 héliports, 12 tours, 45 étages (tour centrale), 70 restaurants et pas moins de 10 000 chambres. [dar.dargroup.com]
Ras le bol des égoportraits ou d’être aux aguets pour ne pas rater LA photo quand vous êtes en voyage ? Si vous en avez les moyens, traitez avec Flytographer, une entreprise qui met en contact voyageurs et photographes dans 190 villes de la planète. Selon le forfait choisi, le photographe retenu suit son client touriste dans ses déplacements et lui crée un chouette album-photos personnalisé. [flytographer.com]
Prière de ne pas peindre les tortues : c’est le message lancé par la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission aux Floridiens (et aux touristes) qui s’adonnent à ce drôle de passe-temps. Certaines tortues synthétisent en effet des vitamines en absorbant les rayons UV par leur carapace. Non seulement la peinture peut bloquer ces rayons et empoisonner les tortues, mais ses vapeurs peuvent entraîner des complications respiratoires... et les teintes vives attirent les prédateurs. [myfwc.com]
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Après l’exposition sur Magritte au centre Pompidou et celle sur Hergé au Grand Palais, Paris accueille jusqu’au 29 janvier Guerres secrètes, où des accessoires réellement utilisés par de vrais espions sont exposés. Des exemples ? Des semelles avec une lame dissimulée, un stylo avec seringue empoisonnée, un tube de rouge à lèvres avec pistolet intégré... [musee-armee.fr]
– la Rédaction
Vacances de rêve en formule tout inclus : soyez prêts !
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» technophile // maxime johnson MOTO Z PLAY : UN TÉLÉPHONE ET SES MODULES | motorola.fr/products/moto-z-play |
Ceux qui cherchent un téléphone intelligent pour le voyage devraient lorgner du côté du Moto Z Play, un appareil Android tout indiqué pour la vie sur la route. Le Moto Z Play est en effet compatible avec une série de modules, appelés Moto Mods, qui peuvent être aisément fixés à l’arrière du téléphone pour y ajouter de nouvelles fonctions. Plusieurs de ces modules sont particulièrement pratiques lors de déplacements, comme une pile supplémentaire (90 $), un projecteur pour regarder des films sur le plafond d’une chambre d’hôtel (400 $) et un appareil-photo Hasselblad muni d’un zoom optique 10x (350 $). Autre atout : l’appareil offre la meilleure autonomie sur le marché, avec plus de deux jours en une seule charge. Le Moto Z Play (environ 650 $) n’est pas le téléphone le plus performant, mais il devrait convenir à la plupart des utilisateurs. Ceux qui désirent un modèle un peu plus haut de gamme, plus rapide et plus puissant, peuvent se tourner vers le Moto Z (environ 900 $), également compatible avec les Moto Mods, mais doté d’une autonomie plus limitée.
GOOGLE TRIPS, L’AUTRE GUIDE DE VOYAGE | google.com/trips |
L’application mobile gratuite Google Trips scrute constamment vos courriels (si vous possédez un compte gmail) à la recherche de billets d’avion, de séjours prévus à l’hôtel et d’autres réservations du genre afin de créer automatiquement des itinéraires personnalisés. En plus de ses fonctionnalités connectées, Google Trips peut aussi servir de guide de voyage traditionnel, avec des renseignements généraux sur les us et coutumes des villes visitées (pratique pour savoir combien il faut laisser de pourboire, par exemple). La plus grande force de Google Trips réside toutefois dans la possibilité de sauvegarder hors ligne toutes les informations pertinentes sur une destination – incluant les cartes géographiques –, ce qui permet d’y accéder sans avoir à chercher une connexion Wi-Fi. Un guide de voyage intelligent qui pourrait encore être amélioré, mais qui s’ajoute déjà à la liste des applications incontournables pour des séjours à l’étranger.
À PROPOS DE L’AUTEUR Journaliste indépendant spécialisé dans les nouvelles technologies, grand voyageur et maniaque des programmes de fidélisation, Maxime Johnson combine ses passions professionnelles et personnelles à Radio-Canada, pour le journal Métro et avec Évasion. 8 ÉVASION_NOVEMBRE 2016
NE PERDEZ PLUS VOTRE PORTEFEUILLE | zillionwallets.com |
Le portefeuille en cuir Zillion Slimline (environ 170 $) propose quelques fonctionnalités originales pour un accessoire de ce genre, notamment une pile intégrée de 2500 mAh qui permet de recharger des appareils électroniques. Un hautparleur permet aussi de le faire sonner à distance, à condition qu’il soit près du téléphone intelligent auquel il est relié. La technologie la plus intéressante du Zillion Slimline demeure toutefois sa puce Tile, qui permet de consulter une application mobile pour repérer, sur une carte, l’endroit où il a été oublié. Si un autre utilisateur de Tile passe près d’un Zillion perdu, son propriétaire reçoit aussi une alerte instantanément. Seule ombre au tableau : ce portefeuille ne dispose que d’un nombre limité de fentes, soit juste assez pour loger quatre cartes de crédit ou autres, pas une de plus.
Vedettes, découvertes et gastronomie !
MERCREDI 20H
en rappel dimanche 13h
» gens du pays // propos recueillis par julie corbeil
Mexico, la sublime imparfaite 19,24° N, 99,09° O
Quatre Mexicains et un Québécois au cœur aztèque nous guident à Mexico, ville de musées, de saveurs et d’imperfections. ALBERTO RUY SANCHEZ Écrivain et éditeur
« Ils sont nombreux, les lieux qui m’enchantent, à Mexico. J’y vis depuis toujours. J’aime les deux mois de printemps durant lesquels toutes les rues et les avenues fleurissent avec les jacarandas, ces arbres caractéristiques de la ville, avec leurs fleurs violettes qui tombent tous les jours sur le sol, puis se renouvellent le lendemain. Le quartier La Roma est parmi ceux que j’apprécie particulièrement. Pour moi, c’est la ville à dimension humaine, qui se marche et où se mélangent les vieux et les jeunes, les riches et les pauvres, les habitants récemment arrivés et ceux qui
y sont depuis toujours. On y retrouve de petits ateliers de tous les métiers artisanaux : charpentiers, cordonniers, électriciens... aux côtés de nombreux restaurants, du plus cher au plus abordable. » Mes adresses La galerie d’art de la revue Artes de Mexico, un lieu clé pour les amateurs d’art mexicain. [artesdemexico.com] Le marché de San Juan, un des plus vieux et des plus traditionnels de la ville. Sa visite est un véritable voyage gastronomique. [visitmexico.com/fr/Marche-de-San-Juan]
Le marché aux fleurs de Xochimilco, pour l’abondance de sa végétation parfois difficile à trouver ailleurs
RICARDO RUIZ
Directeur général des taquerias El Tizoncito
« Pour moi, il ne fait aucun doute que Mexico est une destination gastronomique. C’est ce qui me rend fier de ma ville. Des gens ont immigré de partout au pays pour venir s’y établir, et cette diversité se ressent dans le choix infini de restaurants. Toutes les cuisines régionales sont représentées, et ce, à tous les prix ! Les Chilangos – les habitants de Mexico – adorent s’arrêter dans un kiosque en bordure de la rue pour s’offrir, par exemple, un taco al pastor (porc mariné, ananas, oignons, coriandre), un mets très caractéristique de la ville. On le déguste à toute heure du jour et de la nuit dans tous les quartiers, qu’on
soit riche ou pauvre. Bien sûr, nous aimons leur saveur, mais aussi leur côté pratique : rien de plus facile que d’attraper des tacos sur le pouce lorsqu’on est pressé. Ça fait vraiment partie de notre mode de vie ! » Mes adresses Le restaurant El Tizoncito (le mien), parce que c’est là qu’a été créé le taco al pastor, il y a 50 ans, et que c’est toujours le meilleur ! [eltizoncito.com.mx]
Le restaurant La Antigua Hacienda de Tlalpan, pour sa cuisine traditionnelle impeccable depuis 1837 et sa vue sur une rivière et un cadre foisonnant de végétation. [aht.mx] El Estadio Azteca, parce que c’est le plus grand stade de soccer en Amérique latine et que c’est aussi un joyau architectural. J’y ai passé les plus beaux moments de mon enfance. [estadioazteca.com.mx]
SINDY HERNANDEZ
Fondatrice du marché de produits bios et locaux El Cien et agricultrice
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« Je vis une espèce de relation amour-haine avec la ville de Mexico. C’est compliqué de vivre dans cette capitale, avec sa population de 21 millions d’habitants. Ça provoque de nombreux problèmes sociaux. Peu de gens recyclent, les transports en commun ne sont pas adéquats, la qualité de l’eau n’est pas bonne... 10 ÉVASION_NOVEMBRE 2016
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À CONSULTER cdmxtravel.com/fr/
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Mes adresses La Bibliothèque Centrale de la Ciudad Universitaria, la plus belle et la plus grande de la ville. La murale de sa façade est classée sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. [bibliotecacentral.unam.mx] Le parc Chapultepec, une forêt unique dans la ville, avec un château et un lac. Parfait pour une balade. [chapultepec.df.gob.mx] Le marché El Cien, fondé par des jardiniers-maraîchers qui vendent leurs produits écologiques et locaux. [mercadoel100.org]
LA VAQUERITA
Athlète professionnelle de lucha libre
« Je suis venue m’installer à Mexico il y a six ans pour y faire carrière comme lutteuse professionnelle. J’avais une idée un peu négative de la capitale. À mon arrivée, j’ai vécu ma première expérience de métro bondé à l’heure de pointe. Je me suis vraiment demandée ce que
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J’aime toutefois la diversité que cette grande population amène. Les habitants de la ville viennent de partout au Mexique et apportent avec eux leurs idées. Ensemble, on pourrait changer bien des choses. L’université est un bon endroit pour y réfléchir. J’aime d’ailleurs beaucoup me promener dans la Ciudad Universitaria, située un peu en retrait du centre-ville. J’ai eu la chance d’étudier là-bas. Il y a des activités culturelles toute l’année et c’est plein de vie ! »
j’étais venue faire ici. C’était la cohue ! Puis, lorsque j’ai découvert le magnifique quartier de Coyoacan, très calme et ponctué d’espaces verts, je suis tombée sous le charme. J’adore aller m’y promener le dimanche avec mes amis pour regarder les amuseurs publics et les musiciens qui sont installés sur les grandes places, ou simplement pour m’asseoir sur une terrasse et regarder les gens passer. Mais surtout, Mexico demeure pour moi une ville agréable, où tout est possible... » Mes adresses L’Arena Mexico, pour vivre l’expérience de la lutte mexicaine dans une ambiance familiale et colorée. [arenamexico.com.mx]
Le Jardin centenaire de Coyoacan, pour son atmosphère familiale, son architecture coloniale et sa célèbre fontaine aux deux coyotes, qui sont les emblèmes du quartier.
La Plaza Garibaldi, pour écouter les groupes de mariachis avec mes amis autour d’un bon repas.
RENÉ DEROUIN
Mes adresses Le Café de Tacuba, un des plus anciens lieux de restauration du centre historique. Ambiance familiale et serveuses en costume traditionnel.
ARTISTE QUÉBÉCOIS MULTIDISCIPLINAIRE, RÉCIPIENDAIRE DE L’ORDRE NATIONAL AZTÈQUE POUR SON APPORT À LA CULTURE MEXICAINE.
[cafedetacuba.com.mx]
« Selon moi, Mexico est la ville la plus importante des Amériques. Elle a 3000 ans d’histoire ! Beaucoup de gens l’ignorent, mais c’est une ville de musées. Il y en a plusieurs centaines sur tous les sujets. J’ai découvert mon amour pour l’art public et l’architecture quand je suis allé à Mexico pour la première fois, en 1955. J’étais alors fasciné par cette cité colorée avec ses quartiers coloniaux, sa nature et ses grands boulevards. Avec l’arrivée de l’autoroute, la capitale a bien changé, mais elle demeure un lieu culturel très important.»
[museotamayo.org]
Le Musée Tamayo, pour son architecture à moitié sous terre et ses expositions d’art contemporain surprenantes. Le Musée national d’anthropologie, parce que c’est le plus grand musée du pays et que son architecture, inspirée de la culture précolombienne, demeure très contemporaine. [mna.inah.gob.mx] Le Zocalo, cœur central de Mexico [1] Art aztèque [2] Jardin centenaire de Coyoacan [3] La bibliothèque de l'université nationale autonome du Mexique [4] L'église Sainte-Catherine, dans Coyoacan [5] Les tacos al pastor [page précédente]
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» exploravore // catherine lefebvre
1. Prendre plaisir à faire la file
Fraîchement arrivé à Bangkok, vous entamez votre périple par un premier pad thaï au cœur des rues fourmillantes de passants et de tuk-tuks. Les valeurs sûres se cachent souvent derrière les interminables files d’attente, puisqu’elles laissent supposer un bon roulement des ingrédients. Voilà déjà un bon signe de fraîcheur… Armez-vous de patience, vous ne serez probablement pas déçu.
2. Manger à l’heure locale
Pour éviter que vos tacos al pastor traînent trop longtemps sous la chaleur mexicaine, il vaut mieux manger en même temps que les gens du coin. C’est d’ailleurs l’occasion de s’imprégner de leur rythme de vie et d’entamer la conversation, si vous avez de la facilité avec les langues étrangères. Pour les autres, la leçon se résumera à savoir dire bonjour et merci, ainsi qu’à commander un repas et une bière froide dans la langue locale. La base, quoi !
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Cuisine de rue 10 trucs pour se régaler sans nausée QUOI DE PLUS AGRÉABLE, POUR DÉCOUVRIR LA CULTURE CULINAIRE LOCALE, QUE D’ESSAYER LES MILLE ET UN PLATS OFFERTS SUR LA RUE ? OUI, MAIS... ATTENTION À LA TOURISTA ! PETIT GUIDE DE SURVIE POUR DÉGUSTER LES SAVEURS DU MONDE SANS VIVRE UN CAUCHEMAR GASTRO-INTESTINAL.
3. Zieuter les cuisiniers L’un des avantages de la bouffe de rue, c’est qu’il est possible de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe en cuisine. Est-ce semi-propre ou digne d’un coqueron crasseux ? Bien qu’il ne faille pas s’imaginer que les règles d’hygiène soient les mêmes que chez soi, on peut espérer pour le mieux et… s’assurer qu’il n’y a pas de viande crue accolée à votre sandwich.
5. Laisser tomber le cru
Vous êtes tenté par tous ces étals de fruits exotiques parfaitement mûrs ou par une salade bien fraîche sous les Tropiques ? Pensez-y deux fois. D’une part, qui sait à quoi ces denrées ont touché avant de se retrouver dans votre assiette; d’autre part, l’eau utilisée pour les laver, si elles l’ont été, pourrait ne pas être potable. Il en va de même pour les jus de fruits souvent additionnés d’eau ou de glaçons pas tout à fait potables eux non plus.
6. Peler ou écarter 4. Apporter ses ustensiles
Mettre des baguettes ou un trio d’ustensiles dans ses bagages prend très peu de place et peut être franchement pratique, lorsque ceux des bouis-bouis traînent dans un bol d’eau d’une couleur douteuse. Dans les pays où il est courant de manger avec les mains – certains pays d’Afrique, par exemple –, trouvez un endroit pour laver correctement les vôtres ou enduisez vos mains de gel désinfectant.
C’est un secret de polichinelle : la façon la plus sécuritaire de consommer les fruits et légumes crus consiste à choisir ceux qui se pèlent facilement ou à l’aide d’un couteau propre. Pensez aux bananes, avocats, ananas, papayes, oranges... Il est donc préférable d’éviter la laitue, les tomates et les petits fruits durant le voyage.
À PROPOS DE L’AUTEURE Nutritionniste et rédactrice voyages, Catherine Lefebvre est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont Sucre, vérités et conséquences. Elle est aussi adepte de yoga pas trop chaud et de vélo de route sans trop de côtes.
7. Manger végé
C’est connu : la viande mal cuite est souvent source de soucis gastro-intestinaux. Une bonne façon d’éviter les ennuis de ce genre est donc d’opter pour les versions végé. Ainsi, les fameux rice and beans au Costa Rica, au Mexique et à peu près partout en Amérique latine nous éloignent habituellement des dangers associés aux toxi-infections alimentaires.
8. Épicer sa vie !
En plus de parfumer les plats à souhait, les épices ont la faculté de repousser les bibittes. En Inde par exemple, un délicieux curry bien relevé peut vous éviter des ennuis... à condition d’avoir l’habitude de le manger très épicé. L’ennui, c’est qu’une surdose d’épices peut provoquer l’effet d’une tourista avant même la fin du repas. Tout dépend donc de votre tolérance au nombre de piments indiqué à côté de votre plat dans le menu. Et dans un resto ambulant, il se peut fort bien que ça ne soit pas indiqué…
SHUTTERSTOCK / ULTRAMANSK
10. Afficher ses allergies
9. Très bien cuit, s’il vous plaît !
Que ce soit pour les fruits et légumes, la viande, le poisson ou les fruits de mer, le degré de cuisson « bien cuit » est l’un des meilleurs alliés des voyageurs qui désirent découvrir la culture culinaire locale à travers la cuisine de rue. Un hot pot au Vietnam, une empanada en Argentine ou des brochettes de chèvre extracuites au Rwanda ne devraient habituellement pas vous poser de problèmes gastro-intestinaux. En revanche, à Lima, mieux vaut déguster le ceviche, plat typique du Pérou, dans un resto réputé au lieu de se l’offrir sur la rue, en pleine canicule.
Pour qui souffre d’allergies alimentaires sévères, la bouffe de rue est certainement à éviter. Chez nous comme ailleurs, les traces d’allergènes se trouvent bien souvent dans des plats ou des accompagnements plutôt surprenants. Il vaut la peine de faire un peu de recherche avant de partir pour connaître les spécialités locales. Au Bénin, par exemple, la sauce aux arachides est un vrai délice, mais elle peut causer des ennuis sérieux, voire le décès de ceux qui y sont allergiques. Et puis, il n’est absolument pas garanti qu’il n’y aura pas de contamination en cuisine, même si vous prenez un autre plat au menu. Enfin, même si vous les annoncez au cuistot, les allergies sont plutôt méconnues en Afrique, bien qu’elles soient de plus en plus répandues…
Les bons conseils du Pharmachien
Si vous êtes aux prises avec une vilaine intoxication alimentaire, voici quelques conseils pour éviter que votre cas s’aggrave. D’abord, si une tourista (diarrhée du voyageur) vous terrasse, il faut éviter de vous déshydrater : emportez avec vous des sachets de sels de réhydratation orale (SRO), comme Gastrolyte®. « Il ne faut pas s’en faire après une seule selle molle, mais si ça s’enligne pour une sorte de gastro, mieux vaut prendre un traitement de Cipro®, prescrit par un médecin ou un pharmacien et acheté avant le départ, explique Olivier Bernard, alias Le Pharmachien. La diarrhée et les vomissements
sont des mécanismes de défense face à une intoxication, et la prise d’un antibiotique est le seul remède qui permet d’en enrayer les symptômes sans empêcher l’évacuation. Sinon, l’Imodium® ou le Gravol® ne devraient être pris qu’en dernier recours, lors de longs déplacements sans accès à une toilette, par exemple. En ce qui a trait au vaccin contre le choléra, son efficacité n’est que de 30 % au maximum. Enfin, côté probiotiques, il est préférable d’en prendre avant le départ plutôt que lorsque la diarrhée a commencé. Si, toutefois, les inconforts persistent, il faut alors consulter un médecin. »
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» vol direct // Rodolphe Lasnes COPA AIRLINES (copaair.com) PROPOSE DES VOLS DIRECTS ENTRE MONTRÉAL ET LA CIUDAD DE PANAMÁ. AIR TRANSAT (airtransat.ca) ET SUNWING (flysunwing.com) ASSURENT DES VOLS SAISONNIERS ENTRE LE QUÉBEC ET RÍO HATO (À 2 H DE ROUTE AU SUD-OUEST DE LA CAPITALE). AIR CANADA (aircanada.com) DESSERT LA CAPITALE DEPUIS TORONTO.
Panama : au-delà du canal
09,00° N, 80,00° O Bien que ce pays d’Amérique centrale ait fait la manchette tout au long de l’année, il recèle bien des sites d’intérêt qui n’ont que rarement droit aux feux des projecteurs. Voici quatre destinations à mettre à votre itinéraire pour découvrir des facettes moins courues du Panama.
SHUTTERSTOCK / DIEGO GRANDI
PANAMA CITY OU CIUDAD DE PANAMÁ ? Avant même d’atterrir, impossible de ne pas être impressionné par le panorama de la capitale du Panama, qui permet de voir des centaines d’immeubles scintillants dressés face au Pacifique, devant lesquels patientent autant de cargos s’apprêtant à traverser le canal. L’effet persiste quand on pénètre dans les entrailles de cette cité d’un million d’habitants : parmi les géants de verre et d’acier de 80 étages et plus, l’emblématique Tornillo, torsadée comme une mèche de perceuse, cherche à forer la brume qui couvre souvent la ville. Des tours poussent partout, remplissent le centre des affaires, peuplent les quartiers huppés de San Francisco et de Punta Paitilla,
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où la grande voile de la Trump Tower semble vouloir prendre le large. Les panneaux publicitaires vantent les mérites des condos dernier cri, vue imprenable et tarifs vertigineux à l’appui. Une centaine de banques ont pignon sur rue, sans compter la multitude de cabinets d’avocats... On comprend vite que l’argent coule à flots. « Un éden économique pour la région », confirme Joseph, un Canadien installé dans le quartier du Cangrejo, haut lieu de la vie nocturne. Changement total de décor en arrivant au Casco Antiguo, un quartier historique, touristique, branché et en restauration depuis des lustres. L’histoire tourmentée de la ville et du pays se raconte ici, au détour des petites rues pavées. La cathédrale, construite avec les pierres de
RODOLPHE LASNES ÉCRIVAIN ET AUTEUR DE GUIDES DE VOYAGE
L’Amérique latine, de Mexico à la Terre de Feu, est son terrain de prédilection. [rodolphelasnes.ca]
l’ancienne capitale ravagée par le pirate Henry Morgan, attire l’objectif. De tranquilles places ombragées rappellent le joug de l’Espagne puis de la Colombie (Plaza de la Independencia) et l’épopée française du canal (Plaza de Francia). Des édifices plus récents, flirtant avec l’architecture coloniale et Art déco comme l’American Trade Hotel, évoquent presque un siècle de présence étasunienne. Présence pas toujours amicale, comme en témoignent les ruines de l’ancien Club Unión, bombardé en 1989 par ces mêmes Étatsuniens pour déloger le dictateur Noriega... Aperçus lors de mes pérégrinations dans ce secteur inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO : maisons coloniales en ruines aux côtés des hôtels-
[laranadorada.com]
Essayer la nouvelle gastronomie panaméenne au restaurant Maito. [maitopanama.com]
Regarder passer les cargos sous le pont des Amériques, depuis la longue jetée de la Calzada de Amador. J ESCAPADE À LAS PERLAS C’est encore l’aube quand le bateau quitte l’embarcadère de la Trump Tower pour 2 h de traversée. Côté poupe, la Ciudad s’affiche en version panoramique ; à bâbord et à tribord, de gigan tesques pétroliers nous font de l’ombre ; droit devant, un archipel de 220 îles et îlots paradisiaques s’étale. Déjà, en 1515, les conquistadors espagnols trouvèrent ces îles à leur goût, en découvrant que les huîtres des parages renfermaient des perles en abondance. Aujourd’hui, les perles ont pratiquement disparu, remplacées par la culture des crevettes et le tourisme. Les îles sont désormais majoritairement peuplées de descendants de cimarrones, esclaves africains ayant fui l’emprise espagnole.
RODOLPHE LASNES
boutiques, galeries d’art et restos gastronomiques et touristes en goguette, mais aussi la bourgeoisie panaméenne qui adopte cet endroit hier encore mal famé, des enfants jouant dans les eaux boueuses du Pacifique... et une vieille dame nourrissant les chats à l’ombre d’un porche, indifférente à toutes les transformations qui l’entourent. J QUATRE SITES POUR TÂTER LE POULS DE LA VILLE Savourer un ceviche dans un verre en plastique au Mercado de Mariscos (marché des fruits de mer), devant les bateaux de pêche en bois et le skyline de la capitale. Cinta Costera (juste au nord du Casco Antiguo). Siroter une bière sur la terrasse de la Rana Dorada, une microbrasserie du Casco Antiguo.
Longtemps réservé aux nantis, l’archipel s’est démocratisé quand les émissions de téléréalité Survivor et Koh-Lanta les ont prises comme terrain de jeu. Parmi toutes ces perles, j’ai un faible pour l’île de Saboga. Elle forme un cocktail parfaitement équilibré entre infrastructures touristiques limitées – un gîte, en fait – villas de luxe, bar de plage et hotelito super económico. Ce petit hôtel à bas prix, géré par la communauté, surplombe la mer en plein cœur du village de 700 habitants. Firmina, responsable des clefs et du ménage, s’affaire à décapiter deux iguanes d’un mètre de long quand j’arrive chez elle. « Un délice ! » assure-t-elle de sa voix rauque. L’exploration de cette île de trois kilomètres carrés se fait à pied. Les sentiers, déserts, traversent une épaisse jungle avant de déboucher sur des plages guère plus fréquentées. À Playa Larga, je traverse la bande de sable blond et plonge dans les eaux fraîches du Pacifique : seuls deux chiens qui chassent les crabes et une bande de pélicans frôlant la cime des vagues partagent ma plage d’un kilomètre de long. En fin de journée, le village sort de sa torpeur. Les écoliers investissent le terrain de fútbol.
CARNET PRATIQUE
QUAND PARTIR
De décembre à avril, pour profiter de la saison sèche.
REJOINDRE L’ARCHIPEL DE LAS PERLAS
En bateau avec le Ferry Las Perlas [ferrylasperlas.com] ou en avion avec Air Panama (vol de 20 minutes jusqu’à l’île de Contadora pour environ le même tarif que le traversier). [airpanama.com]
REJOINDRE L’OUEST DE LA PÉNINSULE D’AZUERO
En autocar, depuis la capitale jusqu’à Santiago (4 h), puis vers Torio (2 h).
VISITER COIBA
Au départ de la côte ouest de la péninsule d’Azuero, Tanager Ecotours organise de passionnantes excursions de 3 jours dans le parc (à partir de 500 $) [tanagertourism.com]. Des visites d’une journée sont proposées par de nombreux excursionnistes de Santa Catalina (2 h de route au sud-ouest de Santiago) ; une option plus économique, mais moins intéressante
DORMIR
Saboga : Hotel de Saboga (6641-0452, en espagnol) et El Remanso [sabogavacations.com]. Sur la côte ouest de la péninsule d’Azuero : Villa Vento Surf [villaventosurfhostels.com], Hostal Iguana Verde (6865-8908, en espagnol) et Heliconia B&B [hotelheliconiapanama.com].
Les adultes prennent le frais devant leurs maisons colorées. Et tout le monde profite de la musique crachée par la cantina où la cerveza Balboa coule à flots – même les enfants qui jouent à cache-cache près de l’église, l’une des plus vieilles d’Amérique centrale... J DÉCOUVRIR L’ARCHIPEL AUTREMENT Envie de naviguer à la voile sur des eaux turquoise, d’accoster sur des îles désertes, de pêcher le poisson que vous ferez griller sur la plage, de camper à la belle étoile et de vous prendre pour un survivor ? Contactez Força 3, qui propose 4 jours d’aventure en bateau au départ de l’île de Contadora. Les vents réguliers assurent une navigation sportive, mais accessible à tous. Une expérience inoubliable, à partir de 500 $ par personne. [sailingclubpanama.com]
J LA CÔTE OUEST DE LA PÉNINSULE D’AZUERO Étrangement, cette contrée bordée du Pacifique était absente des guides de voyage jusqu’à tout récemment. Un blanc sur les cartes touristiques qui s’expliquait par l’accès rendu difficile par les montagnes de la Sierra Occidental de Azuero et le ÉVASION_NOVEMBRE 2016 15
» vol direct OUTRE LE GUIDE ULYSSE, RÉDIGÉ PAR L'AUTEUR, LONELY PLANET ET LE PETIT FUTÉ PUBLIENT TOUS DEUX UN GUIDE DE VOYAGE SUR LE PANAMA. www.visitpanama.com
mauvais état des routes. Première impression après avoir quitté la Panaméricaine à Santiago, direction plein sud : c’est foisonnant de verdure ! De la forêt tropicale, des cultures, à l’opposé des zones dramatiquement arides de l’est de la péninsule. Et la route ? Rien de pire que les plus mauvaises artères de Montréal. À Malena, un village de pêcheurs, Ana Gonzales tient une auberge et s’occupe d’un
poignée d’hôtels et de fondas, est le plus animé du coin. Les maisons des pêcheurs bordent la plage où sont halées leurs barques. Au bar du village, je rencontre Gilberto, qui me propose d’aller chercher de l’or. « Ils sont encore quelques-uns à manier la batée dans la rivière Torio. Ils n’en sortent pas de quoi s’enrichir, juste de quoi vivre. » Je préfère poursuivre ma route vers une pépite plus
de téléphone ni d’Internet, on se réveille aux cris des singes hurleurs et on profite des vagues ! « Je n’ai jamais compté plus de 40 surfeurs, mais en moyenne, on est moins de 10 à se partager ce beach brake. Par contre, il est trop puissant pour les débutants. » Plus au sud encore, le parc national Cerro Hoya marque le bout de la route. J’aperçois de loin ses hautes montagnes
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Plaza Major, Casco Viejo
L'île de Contadora
organisme communautaire de préservation des tortues marines qui fréquentent la côte du golfe de Montijo. « Elles viennent pondre sur la plage d’août à septembre, on protège les œufs jusqu’à leur éclosion, en octobre et novembre. Pendant ces périodes, les bénévoles sont les bienvenus pour nous donner un coup de main. » En reprenant la route qui louvoie entre mer et collines, je partage la chaussée avec des troupeaux de vaches menés par des ganaderos à cheval. Ces éleveurs mesurent leur adresse au lasso lors des rodéos organisés dans les semaines entourant le carnaval. Comme pour parfaire la scène, la radio diffuse en continu des morceaux de típico, une musique folklorique panaméenne rythmée de notes d’accordéon. Quelques kilomètres plus loin, le village de Torio, avec sa 16 ÉVASION_NOVembre 2016
brillante à mes yeux : la plage de Morillo. Trois kilomètres de sable brun frangés de palmiers, avec des vagues puissantes dont la réputation dépasse les frontières de la région. L’unique bâtisse en vue est une auberge de jeunesse à l’ambiance radicalement décontractée. Daniel, surfeur vénézuélien et maître des lieux, m’explique qu’on vit ici coupé du monde : des panneaux solaires pour l’électricité, pas
Architecture coloniale, Casco Viejo
couvertes de jungle... et je savoure la tranquillité de cette destination encore confidentielle, réservée à ceux qui apprécient l’isolement. ESCAPADE AU PARC NATIONAL COIBA Jusqu’en 2004, les résidents de l’île de Coiba ne rêvaient que d’une chose : s’échapper de cette île recouverte de jungle et baignée d’eau cristalline. Il faut
dire qu’il s’agissait alors de la pire prison du pays... Une dizaine d’années plus tard, Coiba et les 37 îlots éparpillés aux alentours sont devenus un parc national inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Certains de ses anciens pensionnaires y sont restés, en tant que gardiens cette fois. Le trajet de 2 à 3 h en bateau rapide est une bonne introduction au spectacle qui nous attend : des dauphins batifolent autour de l’étrave, des frégates nous survolent, et il n’est pas rare d’observer des baleines à bosse et leurs petits, de juillet à octobre. « Coiba, c’est un condensé des Galápagos, en plus accessible », assure Loes, une guide biologiste qui sillonne la région depuis des années. « Bien sûr, c’est grâce à la prison que l’endroit est encore aussi bien préservé , ajoute-t-elle. La jungle abrite plusieurs espèces endémiques et de nombreux oiseaux rares (harpie huppée, ara rouge), mais la plus grande biodiversité s’admire sous l’eau. Tableau de chasse d’une séance d’une heure de snorkeling : une tortue verte, deux inoffensifs requins à pointe blanche, une dizaine de poissons-perroquets, un banc de centaines de carangues à gros yeux tournoyant autour de moi et un nombre incalculable de petits poissons bariolés évoluant dans les récifs de corail. On ressort de l’eau tout sourire... J DÉCOUVRIR COIBA AUTREMENT Pour une expérience plus sportive, explorez l’archipel en kayak de mer et en camping. Fluid Adventure Panama organise des expéditions de 3 à 6 jours, où l’on aborde des rivages peu fréquentés du parc, dont la nature est intacte. Départs de Santa Catalina. À partir de 500 $. [fluidadventurespanama.com]
» la baroudeuse // anick-marie bouchard EN OCTOBRE DERNIER, LE MONTRÉALAIS ERIC RANZ BOUCHER, 22 ANS, A ÉTABLI UN RECORD MONDIAL À POKÉMON GO: IL A ATTEINT LE NIVEAU 40, L'ULTIME NIVEAU DE CE JEU. IL EST LE DEUXIÈME AU MONDE À AVOIR RÉUSSI CET EXPLOIT.
Le monde selon Pokémon Go Et si cette appli, vilipendée de toutes parts, encourageait les gens à voyager différemment et à peu de frais ? Moi qui suis la dernière de mon groupe d’amis à m’être procuré un téléphone intelligent, j’ai craqué : j’ai installé Pokémon Go. Je voulais comprendre pourquoi ce jeu suscitait les passions à ce point, tout en faisant sortir les gens de chez eux. J’ai alors compris qu’il pouvait même aider les voyageurs à explorer les villes autrement. Fraîchement arrivée à Brighton, en Angleterre, je me suis baladée seule au centre-ville, téléphone à la main. La plupart des attractions touristiques abritent un PokéStop, ces lieux où le joueur refait le plein de précieuses PokéBalls, qui servent à capturer les Pokémons. D’autres PokéStops sont posés là où l’on retrouve de l’art urbain, un pub mythique ou un lieu de culte. Ma randonnée ludique m’a menée vers des bâtiments historiques ornés de reliefs discrets, des échoppes parées d’enseignes multicolores et des fresques graffitées: les héros du rock’n’roll, un jeu d’échecs géant, des policiers qui s’embrassent par Bansky... Un vrai régal ! Je reproche cependant à l’application de ne pas m’en dire assez sur les lieux où elle me mène, car seul leur nom est mentionné. Peut-être estce pour cette raison que de nombreux offices de tourisme ont embrassé le phénomène, en proposant des cartes et listes des meilleurs lieux où chasser, des événements de groupe et même des circuits Patrimoine et Pokémon. En Thaïlande, le ministère du Tourisme est allé
jusqu’à mandater une firme de communications pour négocier l’augmentation des infrastructures virtuelles de Pokémon Go, afin de relancer le tourisme... Autour de moi, j’ai remarqué que plusieurs jouent en marchant et en bavardant, comme ils auraient pu le faire chez eux, affalés dans le canapé. Seuls, en couple ou même en groupe, ils zigzaguent entre les PokéStops, surtout ceux où des joueurs ont posé des leurres, sortes d’activateurs qui attirent les Pokémons pour une période donnée. Dans The Levels, seul un joueur peut comprendre pourquoi certaines portions de ce grand parc sont plus occupées que les autres. C’est d’ailleurs là que j’ai rencontré le plus de gens : « Je cherche un Miaouss, je sais qu’il est tout près ! », dit Sabrina en promenant ses trois chiens et en trouvant génial qu’une appli rassemble autant d’inconnus. La nature du jeu stimule la collaboration, ce qui aide à briser la glace et à faire des rencontres. Mon expérience a trouvé des échos auprès d’autres amateurs. En vacances en Espagne, Mathilde s’est offert un cours d’espagnol en accéléré grâce à sa chasse quotidienne : cette jeune Française abordait spontanément d’autres adolescents, en dépit de la barrière linguistique. Pour ma part, j’ai en quelques jours parlé à une dizaine de quidams locaux, parcouru 15 kilomètres à pied et pratiquement cartographié le centre-ville. Lorsqu’un ami est
ANICK-MARIE BOUCHARD
GLOBESTOPPEUSE ET AUTEURE
Globe-trotteuse devant l’Éternel, elle a parcouru plus de 150 000 km en autostop. Elle cosigne La Bible du grand voyageur, chez Lonely Planet.
venu me rejoindre, je l’ai guidé là où se trouvaient les petits monstres qui manquaient à sa collection, songeant au passage à la possibilité de monnayer mon expertise nouvellement acquise. D’autres ont toutefois eu cette idée avant moi. On ne compte plus le nombre de PokéBus à travers le monde : de Montréal à Singapour, de Nîmes à Sydney, ces tours guidés en autobus vous trimbalent d’un bout à l’autre de la ville, là où se trouvent les « nids » à Pokémons. La voie de la facilité, certes, mais également une façon efficace de briser la solitude des baroudeurs autour d’un intérêt commun ! Qu’arrivera-t-il au jeu lorsque la météo sera moins clémente ? Le nombre de joueurs est déjà en déclin depuis la rentrée. À moins de faire évoluer sa structure du jeu, il est probable que le buzz soit déjà passé. Mais Niantic aura su prouver que l’on peut pousser des millions de gens à aller jouer dehors, pour peu que la réalité soit augmentée...
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» face à face // pascal henrard et paul arseneault
Tout inculte… PASCAL HENRARD est associé, v.-p. contenu et création chez 37e AVENUE. Il est aussi concepteurrédacteur, auteur, scénariste et chroniqueur depuis 25 ans. Voyageur depuis toujours, on peut notamment le lire dans Urbania.
Bien sûr, l’envie de ne rien faire d’autre que de se faire servir, de ne pas réfléchir à la cuisine, ne pas penser à remplir le frigo, avoir toujours une bouteille pleine pour remplir son verre vide, c’est tentant. Mais saviez-vous que le buffet est sans doute plus savoureux chez un restaurateur local ? Que le rhum y est peut-être de meilleure qualité ? Que les musiciens qui jouent ne sont pas des mariachis de carnaval ? D’accord, il faut chercher, marcher un peu, sortir des
encore ailleurs. C’est comme les chaînes de café ou de restauration rapide : de Paris à Bangkok, de New York à Kuala Lumpur, les frites ont le même goût de carton, le latte a la même apparence d’eau usée et le transat sous le parasol en feuilles de cocotier a le même exotisme artificiel. Les tout-inclus sont en banlieue du voyage. Sans personnalité, ils sont fabriqués à la chaîne pour un maximum de commodité normalisée. S’enfermer dans un tout-
L’uniformisation n’est cependant pas le pire du tout-inclus. Le vice à peine caché de ce genre de vacances prémâchées est dans sa formule. Certains comprennent que si tout est inclus c’est que tout leur est dû et donc, que tout est permis. Et c’est là que le dérapage vire au cauchemar. Aidé par la chaleur et appuyé par le soleil, l’alcool de mauvaise qualité monte vite à la tête des vacanciers grossiers. Ils ont amené dans leurs bagages le pire de notre société.
« Les tout-inclus sont en banlieue du voyage. Sans personnalité, ils sont
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l n’y a rien qui ressemble plus à un tout-inclus qu’un autre tout-inclus. Ce texte pourrait s’arrêter là. Pourquoi, en effet, choisir celui-ci plutôt que celui-là, alors qu’on aura l’impression d’être partout et d’être nulle part à la fois ? Bien sûr le besoin de soleil, de repos, d’azur et de playa. Mais saviez-vous qu’il y a du soleil en dehors des toutinclus ? Que l’eau est parfois aussi bleue ailleurs et qu’elle contient souvent moins de pipi ? Que les plages de sable chaud ne sont pas l’exclusivité des complexes hôteliers ? 18 ÉVASION_NOVembre 2016
fabriqués à la chaîne pour un maximum de commodité standardisée. » sentiers battus. Mais c’est là que le mot voyage prend tout son sens. Le tout-inclus est un concept intéressant pour celui qui veut passer des vacances dans une carte postale sans sortir du cadre. Il reste confiné dans l’espace limité où son bracelet de papier ciré lui sert de passeport illimité. Tout est calculé. Tout est prévu. Pas de surprises au menu. Et, à moins d’être sexuelles, il ne rencontrera pas beaucoup d’aventures. Car ce qu’on trouve ici se trouve aussi là-bas, et
inclus, c’est passer à côté de l’authenticité d’un peuple, des particularités d’une nation, des saveurs d’une communauté et des couleurs d’un pays. On peut avoir le droit d’aimer le confort lisse et rassurant d’un tout-inclus. Ça fait plus de bien que de mal au travailleur qui a trimé dur le reste de l’année. Mais a-t-on le droit d’imposer cette uniformité au monde entier ? A-t-on le droit de vouloir gommer la diversité des endroits visités pour reproduire partout le même confort béat de notre civilisation de consommation ?
Quand on les voit, on se demande pourquoi ils se tapent trois heures d’avion alors qu’en moins d’une heure de char, ils peuvent se retrouver à Pointe-Calumet avec le même sable, les mêmes parasols en feuilles de palmier, les mêmes quantités d’alcool et les mêmes corps huilés et lascifs (OK, l’hiver c’est moins rigolo). Si on profitait plutôt des vacances pour prendre un break de notre mode de vie et qu’on allait à la rencontre d’un autre monde ? Ce n’est pas toujours inclus, mais c’est toujours inclusif.
SELON UNE ÉTUDE RÉALISÉE EN 2011, LES SÉJOURS DANS LE SUD, EN INCLUANT LA FLORIDE, REPRÉSENTENT 42 % DES VOYAGES HORS QUÉBEC DES QUÉBÉCOIS.
… ou tout-inclus ? PAUL ARSENEAULT est notamment titulaire de la Chaire de tourisme Transat et professeur de gestion du tourisme et de l’hôtellerie à l’UQAM. Communicateur né, il œuvre dans l’industrie touristique depuis 25 ans.
J
e le dis d’emblée, haut et fort : J’AIME LES TOUT-INCLUS. Pas ces trucs haut-de- gamme, mais bien les gentils et simples tout-inclus, ceux de Cuba, par exemple. Ma vie professionnelle m’a donné la chance de voyager sur tous les continents, un rare privilège que je savoure encore aujourd’hui. Je suis donc à même de constater l’importance du tourisme, l’ouverture d’esprit que donne le voyage et comment la découverte de l’autre est essentielle pour comprendre le monde.
Cependant, aimer voyager n’entre pas en contradiction avec la saine volonté d’être en vacances. Vacances, compris ici dans le sens strict et précis du terme : une période d’arrêt, pour atteindre l’état de ce qui est vide, inoccupé. Dans notre société de performance, il semble qu’il faut aussi « performer » dans nos moments de repos – nos moments hors du temps. Voir plus, voir mieux, ne pas perdre une seconde ! Il faudrait donc se dépasser même dans nos voyages, faire plus que les autres et en témoigner au maximum sur les réseaux sociaux. Je m’oppose à cette vision. Acceptons notre oisiveté, élevons le farniente au statut de vertu cardinale. J’ai découvert les tout-inclus dans la vingtaine, avec un intérêt mitigé, mais j’en suis venu à en avoir un réel besoin – une dépendance ! – après la naissance de ma fille, en 2003. Rapidement, ma conjointe et moi, tous deux pris dans le tourbillon des responsabilités et de nos horaires surchargés de professionnels, nous sommes mis à fantasmer sur ces moments hors du temps, où nourriture et boissons nous sont servies, où le ménage de la chambre se fait tout seul, et où notre jeune enfant peut se faire des amis et s’occuper
sans notre intervention. Pas de dérangement, pas de pluie, pas même de wifi fiable pour me tenter ! Je ne compte plus les fois où mes amis et mes connaissances viennent me voir en cachette pour me demander des conseils sur les tout-inclus. Cette demande chuchotée est inévitablement accompagnée de l’excuse : « Tu sais, ce n’est tellement pas ma façon habituelle de voyager ! » Pourquoi cette honte ? Avoir eu la chance de me régaler chez Toqué! doit-il me priver du plaisir (coupable) de me goinfrer de Kraft Dinner? Mon amour de la musique symphonique doit-il interférer avec ma propension à écouter du Britney Spears à plein régime dans ma voiture en hurlant les paroles I don’t need permission, make my own decisions; That’s my prerogative ? Je soupçonne de surcroît une forme d’élitisme dans la position tranchée de certaines personnes. L’argument le plus connu : « Je ne veux pas voir de Québécois bedonnants (je ne donne pas ma place à ce titre...) et tonitruants pendant mes vacances... ». Donc, pour certains, les vacances seraient de ne pas voir nos compatriotes, comme si les côtoyer ailleurs qu’au Canadian
Tire ou au Wal-Mart serait une hérésie absolue ? Il existe des stratégies simples pour les éviter : demeurer loin des bars – de l’hôtel, de la plage, de la piscine (surtout de la piscine !), et vivre dans un autre espace temporel. En vacances, les journées commencent tôt pour ma famille et moi. Nous ne voyons jamais nos compatriotes arriver avant midi. Et quand nous retournons à la chambre, à 21 h, ils n’ont pas encore commencé leurs frasques ! Mon dernier séjour en toutinclus s’est déroulé presque entièrement dans un petit jardin attenant au café, sous une pergola couverte de végétaux, à boire expressos sur expressos, en lisant des tonnes de livres dans ma tablette. Le paradis n’est pas plus délectable que cela ! Vous l’aurez compris : il n’est pas question pour moi de privilégier ou d’opposer l’un à l’autre. À ceux qui ont la chance et le luxe de pouvoir faire les deux, soyez reconnaissants de votre chance. Mais n’oubliez pas que pour une majorité de Québécois, le tout-inclus dans le Sud demeure le seul type de voyage possible. L’accès à la planète entière ou à un chalet n’est pas donné à tout le monde. ÉVASION_NOVembre 2016 19