PORTRAITS VIVRE DU PLEIN AIR À L'ÉTRANGER
CHIENNE DE VIE! DU TOUTOURISME AVEC NOTRE CHRONIQUEUR CANIN
ENTRAÎNEMENT DE LA MUSCU DÈS L'ÂGE DE 5 ANS?
LE QUÉBEC
TERRE PROMISE DE L'EAU VIVE VÉLOS 2016 LE CHOIX DES EXPERTS
7 ACTIVITÉS DE MI-SAISON
[DOSSIER COURSE]
Guide d'achat routes et sentiers Des événements courus dans le monde LE MAGAZINE PLEIN AIR ET AVENTURE #1 AU QUÉBEC
| MARS 2016 |
LA NATURE C’EST TROP je trouve ça extraordinaire quand
SAUVAGE CROSSTREK 2016 À l’achat à partir de
26 785
$*
Transport et préparation inclus, taxes en sus. 1
MEILLEUR CHOIX SÉCURITÉ+
• Traction intégrale symétrique à prise constante • Technologie PZEV (véhicule à émissions quasi nulles) de série • Moteur BOXER® SUBARU à quatre cylindres, 2,0 litres et 148 chevaux de puissance • Transmission manuelle à cinq rapports ou CVT Lineartronic ® (transmission à variation continue) en option • Climatiseur avec système de filtration d’air • Sièges avant chauffants • Caméra de recul
MODÈLES ÉQUIPÉS DU SYSTÈME EYESIGHT®
2
Te c h n o l o g i e d ’ a i d e à l a c o n d u i t e
VÉHICULES À ÉMISSIONS QUASI NULLES
Association des concessionnaires Subaru du Québec | quebecsubaru.ca *À l’achat à partir de 26 785 $ (taxes en sus) pour la Crosstrek 2.0i Tourisme 2016 (GX1 TP) à transmission manuelle. Les frais de transport et de préparation (1 675 $), la surcharge sur le climatiseur (100 $) et les droits spécifiques sur les pneus neufs (15 $) sont inclus. L’offre n’est pas applicable au modèle illustré. Financement à l’achat ou à la location également offerts. Le concessionnaire peut vendre à prix moindre. Photo(s) à titre indicatif seulement. Les spécifications techniques peuvent changer sans préavis. 1. Pour évaluer la résistance aux impacts, l’IIHS attribue à chaque véhicule une cote « bonne », « acceptable », « moyenne » ou « faible » selon sa performance dans cinq essais. Pour recevoir la mention Premier choix sécurité + 2016, un véhicule doit obtenir une cote « bonne » aux essais de collision frontale à chevauchement modéré et de collision latérale, aux essais de résistance de toit et d’efficacité des appuie-tête ainsi qu’une cote « bonne » à l’essai de collision frontale à faible chevauchement. Les véhicules doivent aussi offrir, en équipement optionnel, un système d’alerte de collision avant et/ou un système de freinage automatique (Subaru EyeSight®) en plus d’obtenir une évaluation « avancée » ou « supérieure » en matière de prévention des collisions frontales. Pour plus de détails, rendez-vous au iihs.org. 2. EyeSight® est un système d’aide à la conduite susceptible de ne pas fonctionner de manière optimale dans certaines conditions. EyeSight® n’est pas conçu pour se substituer à la vigilance et à l’attention du conducteur sur la route. Le système pourrait ne pas réagir dans toutes les situations. Il incombe en tout temps au conducteur d’adopter une conduite sécuritaire et prudente. L’efficacité du système dépend de nombreux facteurs, tels que l’entretien du véhicule ainsi que les conditions météorologiques et routières. Enfin, malgré toutes les technologies sophistiquées en place, un conducteur doté d’une bonne vision, qui est attentif à la route sera toujours le meilleur gage de sécurité sur la route. Consultez le Manuel du propriétaire pour les détails de fonctionnement et les limites. Visitez votre concessionnaire Subaru participant pour tous les détails.
Sommaire MARS 2016
04 En ligne à espaces.ca 06 Espace libre 07 TOUS AZIMUTS. L’actualité du plein air 12 D ESTINATIONS. Sept activités de mi-saison • Voyages au bout de la nuit 16 L ECTURES. Courir autour du monde, par Nathalie Rivard 18 CARTE. Seize courses à pied inusitées dans le monde 20 G UIDES D’ACHAT. Course à pied et en sentier : les incontournables du printemps • Vélo de route 2016 : choisir sa petite reine 27 R EPORTAGE. Kayak : chasseurs de vagues au pays de l’eau vive 32 TONIK. Trekfit : le gym des amateurs de plein air urbain • L’entraînement vu par la science : la musculation en famille dès l’âge de 5 ans 38 É QUIPEMENT. Tout beau tout neuf 42 PORTRAITS. Québécois à l'étranger : de passionnés du sport à expatriés en affaires 50 H ORS FRONTIÈRES. Maroc : retour aux sources 53 NUTRITION. Sécurité alimentaire : mieux vaut prévenir que gémir
© Maxim Petrichuk / Shutterstock.com
54 Chienne de vie! Le coup de griffe de Chaï, notre chroniqueur canin!
espaces.ca mars 2016
3
///MOT DE LIBRE ///ESPACE L’ÉDITEUR
LE GOÛT DE L’EAU © Sylvie Vartian
Plus que toute autre saison, le printemps se décline sous le signe de l’eau, au Québec. Celle-ci ruisselle en surface, se fait valoir en gonflant les ruisseaux, forme de solides vagues sur les rivières, invite les fleuves à sortir de leur lit. Ces derniers temps, l’eau du Québec présente cependant un arrière-goût désagréable: vieux rafiot qui pourrit dans le lac Saint-Louis, épée de Damoclès pétrolière au-dessus du golfe, projet de pipeline qui franchirait 830 cours d’eau, découverte récente de poissons difformes dans la rivière Chaudière, depuis le déversement de Lac-Mégantic... Quand ce ne sont pas ces menaces qui planent, ce sont des projets de microcentrales, de prospection gazière ou de fracturation hydraulique qui mettent l’eau à mal. Sans compter ces villes qui se font courtiser par des entreprises chinoises assoiffées, qui embouteilleraient tout le lac Saint-Jean si elles le pouvaient. Dans la présente parution d’Espaces, nous avons donc voulu faire la part belle à l’eau, pour souligner à quel point elle est à la fois essentielle et vulnérable, et pour rappeler qu’il ne faut jamais la tenir pour acquise. En plus de vous donner des trucs pour purifier l’eau lors de vos sorties (p. 53), nous brossons le portrait de quatre Québécois partis à l’étranger créer leur entreprise (p. 42), dont trois qui l’ont fait pour passer leurs journées sur ou dans l’eau. Plus près de chez nous, nous vous suggérons aussi d’oser le kayak de glace, entre autres activités à faire en cette saison… entre deux eaux (p. 12).
Si cette terre promise demeure méconnue, elle pourrait bientôt ne plus l'être. Dans Journeys of a Lifetime, National Geographic accorde ainsi à la Magpie le deuxième rang des rivières d’eau vive à dévaler en raft – le grand frère du kayak – dans son Top 10 planétaire. Depuis 2011, une rencontre internationale bisannuelle, les Grands Prix d’eau vive, se tient aussi régulièrement au Québec, sur certains de nos plus trépidants cours d’eau, comme la Mistassibi. Enfin, sur les réseaux sociaux, des casse-cou du kayak d’ici et d’ailleurs vantent les mérites de nos rivières, photos et vidéos à l’appui. Entre un saut, deux pirouettes et trois coups de pagaie, ces explorateurs de l’extrême mettent indirectement en lumière la splendeur et la richesse de nos cours d’eau, et nous ramènent à leur essence primitive en nous téléportant à l’époque où elles étaient inaltérées. Tout un contraste avec le flushgate montréalais, où 5 milliards de litres d’eaux usées se sont retrouvés à la flotte... forçant les kayakistes à éviter certains secteurs du fleuve. De quoi nous faire réfléchir sur le rapport ambigu que nous entretenons avec nos cours d’eau, à la fois source de plaisir, mais aussi, trop souvent, grand égout collecteur des résidus de notre mode de vie, de nos choix ou de notre négligence collective. Or, sans le vouloir, ces chasseurs de rapides, de chutes et de vagues nous redonnent le goût de l’eau, et nous rappellent que plus nous serons nombreux à aller jouer dans la nature, plus nous serons nombreux à vouloir la protéger.
Nous vous présentons surtout un reportage de Guillaume Roy, qui a suivi pendant plusieurs jours des kayakistes d’eau vive en quête de vagues et de rapides toujours plus costauds, sur les rivières du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord. En effet, depuis quelques années, des adeptes de rodéo aquatique de l’Ouest, des États-Unis et d’Europe – souvent des professionnels – débarquent de plus en plus souvent chez nous pour explorer nos rivières endiablées, surtout au printemps, lorsque le « gros jus » est à son meilleur. En fait, si on en croit ces cracks de la pagaie, la Belle Province serait rien de moins qu’une terre promise de l’eau vive, avec ses rivières tumultueuses, ses rapides encaissés, ses chutes spectaculaires et ses vagues qui compteraient parmi les plus belles du monde.
Gary Lawrence Rédacteur en chef
COLLABORATEUR DU MOIS
Passionné de territoire, de plein air et de sciences, Guillaume Roy est un journaliste boréal basé à SaintFélicien, au lac Saint-Jean. Curieux de nature, toujours à la recherche de nouvelles aventures, il s’efforce de jouer dehors le plus souvent possible en transmettant sa passion à ses trois enfants et aux lecteurs d’Espaces.
PHOTO DE LA PAGE COUVERTURE : © Pascal Ouellette, Wally’s photography Le kayakiste québécois Louis-Philippe Rivest vient de chevaucher la vague Molly, sur la rivière Mistassibi, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Mars 2016 :: Vol 21 :: No 4
ÉDITEUR : Stéphane Corbeil (scorbeil@groupeserdy.com)
DESIGN : Sève création www.seve.ca
RÉDACTEUR EN CHEF : Gary Lawrence (glawrence@groupeserdy.com)
RÉVISION : Isabelle Dowd, Hélène Pâquet et Louise Richer
JOURNALISTE, ADJOINT À LA RÉDACTION : Antoine Stab (astab@groupeserdy.com) COLLABORATEURS: Xavier Bonacorsi, Charles-Édouard Carrier, Véronique
Champagne, Evelyne Deblock, Guillaume Saint-Pierre, Nour Salah, Frédérique Sauvée, Nathalie Rivard, Guillaume Roy
PUBLICITÉ :
Richard Gamache, Directeur des ventes (rgamache@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 402 Julie Nonnon, Conseillère aux ventes Publications (jnonnon@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 426 Marie-Annick Lambert, Conseillère aux ventes (malambert@groupeserdy.com) / 514 970-8508 Joannie Armstrong, Conseillère aux ventes Publications (jarmstrong@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 400 Jérôme Lebel, Coordonnateur aux ventes jlebel@groupeserdy.com / 450 672-0052 poste 272
4
mars 2016 espaces.ca
MAGAZINE ESPACES
619 rue Le Breton, Longueuil (Québec) J4G 1R9 info@espaces.ca www.espaces.ca
Tirage : 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air. Le magazine ESPACES est la publication plein air ayant le plus grand tirage au Québec. Il est publié six fois par année par Espaces inc., une division de Serdy Media.
PROPOSITIONS D’ARTICLES. ESPACES accueille avec plaisir et attention toute proposition d’articles et de photographies. Communiquez avec le rédacteur en chef pour en discuter. Le matériel non sollicité sera retourné si accompagné d’une enveloppe affranchie. ESPACES n’est pas responsable des textes, photographies ou autre matériel envoyés à son attention. Si vous ne conservez pas le magazine ESPACES pour vos archives personnelles, veuillez vous assurer de le transmettre à un ami ou de le recycler. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par l’éditeur. Certaines activités présentées dans ESPACES comportent des risques importants de blessures pour ceux et celles qui les pratiquent. ESPACES et ses journalistes, collaborateurs, photographes et les autres membres de l’équipe ne recommandent pas la pratique de ces activités aux personnes qui n’en maîtrisent pas les techniques et qui n'ont pas les habiletés requises. ESPACES n’est pas responsable des informations contenues dans les publicités. Toute reproduction du matériel publié dans ESPACES est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. La forme masculine utilisée dans cette publication désigne aussi bien les femmes que les hommes. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 2015. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada 2015.
CIAO BYE
Laval - MontrĂŠal (rue Ste-Catherine et boul. St-Laurent) - St-Hubert / lacordee.com
EN LIGNE SUR espaces.ca PLUS QUE JAMAIS, NOTRE SITE REGORGE DE BONS CONSEILS SUR LES ÉQUIPEMENTS, LA NUTRITION ET LA MISE EN FORME, MAIS IL COMPTE AUSSI UNE FOULE DE DESTINATIONS AU QUÉBEC OU HORS DE SES FRONTIÈRES, DES PORTRAITS, DES ENTREVUES… EN TOUT, DES MILLIERS DE TEXTES POUR NOURRIR LE CORPS ET L’ESPRIT, LE TOUT AU BOUT DE VOS DOIGTS! EN VOICI UNE SÉLECTION.
GUIDEZ VOS ENFANTS Pas toujours facile, la vie de famille active! Voici quelques clés pour rester motivé et devenir le guide suprême de vos enfants en plein air.
SUR TABLETTE!
LA NOUVELLE ÉNERGIE DE LA COURSE
Le magazine Espaces est disponible intégralement sur votre tablette Apple ou Android. Toujours gratuit, peu importe où vous êtes!
KAYAK DE MER : DE BAIES EN ÎLES Plusieurs kayakistes reconnus et expérimentés nous révèlent leurs sites préférés de kayak de mer au Québec. Une sélection enrichie de nos propres suggestions. À vos pagaies, prêts... partez!
Courez-vous avec ou sans musique? Il y a des adeptes des deux options. Après avoir vu les résultats de l’étude publiée par Euromov, une entreprise européenne spécialisée dans les sciences du mouvement, vous voudrez peut-être réévaluer votre choix…
TROUVER LE BON YOGA Il existe des dizaines de styles de yoga, qui partagent tous la même intention de cohésion entre le corps et l’esprit. Mais lequel choisir? La réponse en cliquant sur le lien.
© iStockphoto
Que vous soyez seul sur votre monture, en équipe avec des amis ou encore avec les enfants, passez une année sportive sous le signe du dépassement de soi et fixezvous des objectifs à réaliser tout au long de la saison sur les plus belles routes du Québec!
© Courtoisie
© Robert Chiasson / Tourisme Charlevoix
5 DÉFIS CYCLISTES POUR L’ANNÉE
Espaces vous présente son nouveau collaborateur à quatre pattes : Chaï! Sa mission : tester des activités, de l’équipement et des destinations où les chiens sont les bienvenus. Vous verrez, il a du pif pour dénicher les trucs canins les plus cool à faire partout au Québec et dans les environs.
© Marco Weber
PETITES ANNONCES DU PLEIN AIR
6
Notre section Petites annonces est l’endroit parfait pour vendre ou acheter votre équipement de plein air. Gratuite et simple à utiliser, on y trouve une foule d’articles à bon prix. mars 2016 espaces.ca
© jpphotographie.com
CHIENNE DE VIE!
PAR ANTOINE STAB ET GARY LAWRENCE
© Frédéric Dion
OSEZ L’AVENTURE AVEC FRÉDÉRIC DION!
On ne présente plus Frédéric Dion : l’aventurier et conférencier a relevé de multiples défis au cours des dernières années, dont une traversée solo de l’Antarctique en ski, tracté par un cerf-volant et via le pôle Sud. En janvier dernier, en partenariat avec Mountain Hardwear et Espaces, Frédéric a créé une bourse de 10 000 $ (5000 $ en argent et 5000 $ en équipement) pour appuyer un aventurier ou un groupe d’aventuriers du Québec afin qu’ils réalisent le défi de leur choix. « Ce qui va être déterminant dans l’attribution de la bourse, c’est l’originalité et la créativité du projet, explique l’aventurier. Il y a finalement peu de critères de sélection, mais c’est voulu : ça laisse beaucoup de liberté aux gens pour exprimer ce qu’il y a de plus beau en eux, pour inspirer le rêve, le défi et le dépassement de soi. » La seule véritable restriction tient à la réalisation du projet, qui doit débuter avant le 15 février 2017. Les dossiers de candidature doivent avoir été transmis avant le 15 mars 2016 à 23 h 59. Pour financer la bourse, Frédéric Dion reversera tous les profits provenant de la vente de son livre Antarctique solo (éditions Perro). Saurez-vous répondre à l’appel de l’aventure? Plus de détails sur fredericdion.com
4:4:29
C’est le temps moyen d’un coureur qui participe à un marathon, au Canada. Une statistique établie par le toujours pertinent site runrepeat.com, qui a compilé les données et les temps (hors élite) de plus de 2 millions de marathons (2 195 588, pour être plus précis), dans 47 pays du monde, entre 2009 et 2014. Le Canada se classe ainsi au 8e rang des marathons les plus rapidement courus. Un classement dominé par les pays européens, qui monopolisent les sept premières places, l’Espagne caracolant en tête avec un temps moyen de course de 3 h 55 min 35 s. Entre 2009 et 2014, un marathon se courait en 4 h 21 min 21 s, tous pays confondus. Êtes-vous dans la moyenne? Retrouvez le classement complet sur runrepeat.com/ research-marathon.
8
mars 2016 espaces.ca
© Jonathan Marcotte
4 HEURES 4 MINUTES 29 SECONDES
LE FAT BIKE FRANCISÉ C’est incontestable, le fat bike devient de plus en plus populaire au Québec. En témoigne le nombre croissant d’endroits où en faire dans la province (voir notre infographie, dans l’édition de janvier d’Espaces, où on en a recensé une cinquantaine). Mais comment dit-on correctement fat bike, en français? En 2014, l’Office québécois de la langue française (OQLF) l’a traduit par « vélo à pneus surdimensionnés », une expression qui est loin de faire l’unanimité. Sur la page Facebook d’Espaces, nous avons donc sondé nos lecteurs en leur demandant de nous envoyer leurs propositions, sérieuses ou pas. Certains se sont concentrés davantage sur la thématique saisonnière : vélo neige, vélo de neige, hiverlo, véloski, VTT toutes saisons. Mais la majorité préfère retenir les mensurations hors normes des roues : mégacycle, vélo gros, vélo gras, vélo dodu, vélo joufflu, vélo jumbo, vélobèse, vélo-tracteur et même vélo guimauve. Un vélo-chausson avec ça?
© MEC
122 561 KM EN 1 AN ÇA BOUGE CHEZ MEC
La grande famille MEC s’agrandit : l’automne prochain, Mountain Equipment Co-op ouvrira un tout nouveau magasin à Laval, le cinquième dans la province. Située à proximité du Carrefour Laval et pourvue d’une superficie de 23 600 pieds carrés, la nouvelle succursale offrira le même type d’inventaire et de services que les magasins de Montréal (Marché Central), de Québec et de Longueuil : vêtements et équipement de plein air, ateliers de formation, courses à pieds chronométrées, ainsi que plus de 150 sorties de groupe et séances d'entraînement. « On veut se rapprocher de nos 40 000 membres de Laval, explique Jonathan Labonté, directeur général de l’Est du Canada de la coopérative canadienne. C’est aussi un moyen d’en attirer de nouveaux en s’implantant dans un bassin de population de plus de 400 000 habitants, à proximité des Laurentides et de Lanaudière ». L’arrivée de ce nouveau MEC est également la réponse du géant canadien à l’implantation
récente de magasins d'autres bannières, dans un marché de la distribution de plus en plus concurrentiel. Au début de l’hiver, l’enseigne Sail ouvrait ainsi deux magasins géants de sport, sous la nouvelle bannière Sportium, dans la région de Montréal (Saint-Hubert) et de Québec, dans le quartier Lebourgneuf. C’est justement dans ce dernier quartier que le MEC de Québec déménagera ses pénates, fin 2016-début 2017. L’objectif de cette relocalisation est double: disposer de plus d’espace (soit 33 000 pi2) et, encore ici, se rapprocher de la plupart de ses membres et des endroits où ils pratiquent leurs activités. À Québec, 80 % des 138 000 membres de MEC vivent ainsi à l’extérieur du centre-ville et pratiquent des activités en périphérie. MEC continue par ailleurs d’élargir son offre pour mieux répondre aux besoins et aux nouveaux dadas de ses membres. Parmi les derniers ajouts à son inventaire, soulignons des produits pour le yoga et, plus récemment, le ski alpin.
LA VITRINE DU LIVRE
Tout un défi qu’a relevé Kurt Searvogel! Tout récemment, ce cycliste états-unien a roulé 122 561 km en 365 jours, battant de 1756 kilomètres le précédent record, établi par le Britannique Tommy Godwin en 1939. Entre le 10 janvier 2015 et le 9 janvier 2016, Kurt Searvogel a ainsi roulé 336 km en moyenne, chaque jour, principalement en Floride. L’équivalent de trois tours du monde par l’équateur! Le record a été validé par l’UltraMarathon Cycling Association (ultracycling.com), qui impose deux règles pour ce type de performance : rouler seul (sur le vélo de son choix) et fournir les relevés GPS de ses trajets.
Au Québec et un peu partout sur la planète plein air, les cabanes de bois juchées dans les feuilles ont de plus en plus la cote. Dans Rêvons perchés, les Éditions de La Martinière en présentent une quarantaine accrochées à des arbres en France, en Autriche, en Russie ou aux États-Unis – pour ne nommer que ces pays. Qu’elles servent de refuge, de lieu de retraite ou de résidence secondaire, toutes interpellent l’enfant – à moins que ce ne soit l’ermite ? – en nous, et toutes servent de tremplin à l’imagination, pour qui voudrait construire sa propre cabane dans les bois.
Quand l’un des meilleurs coureurs du Québec écrit un livre, on ne peut se résoudre qu’à une chose : le lire ! Car si Joan Roch court comme il respire, il a aussi la plume facile. Dans Ultra-ordinaire: journal d'un coureur, il partage ses expériences personnelles de coureur impénitent, que ce soit par de petites anecdotes, souvent drôles, ou par de grandes leçons apprises sur la route et les sentiers, au Québec ou ailleurs dans le monde. En parcourant les 256 pages de son ouvrage, on a l’impression de courir près de lui et de ressentir le plaisir immuable qui lui fait franchir des montagnes, des fleuves gelés et des ponts embrumés.
Rêvons perchés - Cabanes autour du monde, par Alain Laurens et al., Éditions de La Martinière, Paris, 2015, 240 p., 73 $
Ultra-ordinaire: journal d'un coureur, par Joan Roch, Les Éditions de l’Homme, Montréal, 2016, 30 $.
Offrez-vous virtuellement certaines des plus palpitantes virées à ski du globe, en parcourant les pages d’Extrême – Les 50 plus belles pistes et descentes du monde. En 222 pages, l’auteur Patrick Thorne, surnommé "le chasseur des neiges", raconte les expériences de ski qui l’ont le plus marqué, en 20 ans d’explorations. Outre le plus long dénivelé (le mont Saint-Élie) et la plus longue descente (les 22 km de la Vallée Blanche) de la planète, l’ouvrage aborde quatre pistes canadiennes, dont une au Québec. Laquelle? Suspense… Extrême – Les 50 plus belles pistes et descentes du monde, par Patrick Thorne, Éditions Prisma (GÉO), Paris, 2015, 222 p., 55 $
espaces.ca mars 2016
9
DE LA VIA FERRATA… MÊME EN HIVER!
TOUS
AZIMUTS
À mi-chemin entre la randonnée et l’escalade, la via ferrata forme traditionnellement une activité estivale. Depuis peu, l’entreprise Projet vertical la propose l’hiver, au Canyon Sainte-Anne, à Beaupré. Pour arpenter verticalement les flancs de falaise au son de la vigoureuse rivière Sainte-Anne, on évolue ici dans un univers sécurisé, bien harnaché à un câble unique tout au long du parcours. Mais contrairement à la majorité des vias ferratas, une fois assuré au départ, pas besoin de se détacher entre chaque structure grâce à un mécanisme spécial. Cela dit, mieux vaut ne pas tarder pour essayer l’activité avant la fin du présent hiver : celle-ci prend fin le 15 mars. Ailleurs au Québec, la via ferrata hivernale se pratique aussi au parc d’aventure en montagne Les Palissades, à Saint-Siméon (Charlevoix), organisée par l’entreprise Aventurex pour des groupes de quatre personnes minimum.
APRÈS LE SKI-RAQUETTE, VOICI LA RAQUETTE-SKI!
Information et tarifs : projetvertical.com • aventurex.net
© Projet Vertical
L’automne prochain, surveillez bien les présentoirs des boutiques de plein air du Québec : un nouveau joujou, la raquette-ski, y sera offert. « En la concevant, j’ai voulu faire l’inverse du ski-raquette, où on est parti du design du ski pour tendre vers celui de la raquette; j’ai donc pris la raquette comme point de départ pour aller vers un ski!», explique Guy Faber, président des raquettes du même nom, une entreprise québécoise fondée en 1870. À première vue, cette « raquette à pas glissé », baptisée S. Line, ressemble à un miniski à armature tubulaire, à la fois légère et robuste. Sur le terrain, ses huit tamis à ailes de traction – une technologie inventée par Faber – mordent dans la neige et facilitent la montée. En descente, la forme spéciale des tamis de la S. Line lui permet de glisser modérément. « Pour ne pas perdre l’équilibre, il faut fléchir les genoux en alternance, un peu comme en télémark », explique Guy Faber, vidéo à l’appui. Brevetée et déjà prête à être utilisée, la S. Line est soumise à l’heure actuelle à divers tests de robustesse. Déjà, plusieurs parcs et réserves du Québec ont fait part de leur intérêt à offrir la S. Line en location. Vivement l’hiver prochain!
© Courtoisie
fabersnowshoes.com
UNE PIONNIÈRE DU SURF QUÉBÉCOIS S’ÉTEINT La surfeuse et réalisatrice du film Surf boréal, Myriam Caron, s’est éteinte au début de janvier à l’âge de 41 ans, laissant dans le deuil le monde du surf et la communauté artistique de la Côte-Nord. Scénariste, réalisatrice et écrivaine, Myriam Caron était une artiste respectée dans sa région. Malgré une tumeur au cerveau qui l’accablait depuis quelques années, elle continuait à écrire, à créer et à partager sa vision du monde. « Elle a fait beaucoup pour promouvoir la Côte-Nord et elle a aussi donné un côté artistique au surf, en plus d’en propulser la popularité dans la région », dit son ex-conjoint et ami Mathieu Crépeau. 10
mars 2016 espaces.ca
En réalisant Surf boréal, Myriam Caron a été l’une des premières, en 2012, à parler de la communauté des surfeurs nord-côtiers, en pleine croissance. La réalisation de ce film était en quelque sorte une thérapie qui l’aidait à vivre autrement sa passion pour ce sport. Myriam avait même remporté le prix du meilleur film canadien au Canada International Film Festival, présenté à Vancouver en 2013. « Nous avons perdu une grande ambassadrice des richesses de la mer », dit Frédéric Dumoulin, propriétaire de la boutique de location Surf Shack, à Sept-Îles, qui a souvent surfé avec elle. En 2013, lors d’une entrevue accordée à Espaces, la jeune femme comparait son destin à celui des baleines, qui développent des tumeurs causées par la pollution marine. « La maladie n’a pas été facile, mais son art lui permettait de transmettre un message et de vivre pleinement, jusqu’au bout », ajoute Mathieu Crépeau. Myriam est partie avec encore un millier de projets en tête, dont l’écriture d’un roman, La Croqueuse, qu’elle voulait publier prochainement. (Guillaume Roy)
Photo Vincent Drouin | Coureur David Veilleux
|
vÉLOS. intelligence. vie
↘
|
|
SORTIR DU “PACK”
On a tous notre façon de prendre la route, d’autant plus quand c’est à vélo! Certains en mangent, d’autres la courent contre la montre… Certains la contemplent sur un parcours autour du globe. On la challenge d’un Gran Fondo. On va même jusqu’à lui grimper le col! Voilà plus de 25 ans que nous peaufinons nos modèles. C’est bien plus qu’une marque de commerce. C’est notre vocation. | devinci.com |
PAR FRÉDÉRIQUE SAUVÉE
C’EST LA FIN DE L’HIVER, OU LE DÉBUT DU PRINTEMPS? QU’IMPORTE : IL RESTE UNE RIBAMBELLE D’ACTIVITÉS À PRATIQUER DANS L’ENTRE-DEUX-SAISONS. EN VOICI SEPT, TRIÉES SUR LE VOLET.
1
BOBSLEIGH DES NEIGES, Laurentides
Vingt-trois ans après les aventures des Apprentis champions — ce célèbre film ou des Jamaïcains « remportent l’or » en bobsleigh aux Jeux olympiques —, leurs exploits sont encore bien gravés dans la mémoire des téléspectateurs. Si les sensations du bob filant sur la glace vous ont, vous aussi, toujours intrigué, faites vos premiers pas sur la glace des Glissades des Pays d’en Haut. Le bobsleigh des neiges est leur dernière activité à ce jour et permet aux néophytes de goûter à l’adrénaline de la discipline en toute sécurité. Dans un bob à quatre, dévalez à fond les ballons les trois pistes de plus d’un demi-kilomètre chacune, et cramponnez-vous dans les virages avant de reprendre vos esprits en vous laissant porter vers le sommet, sur un tapis roulant. Après cinq ou six descentes (90 s par descente, 5 min par remontée), vous pourrez varier les plaisirs de glisse en testant les autres glissades du site et en essayant le rafting des neiges, jusqu’à tard en soirée (les pistes sont éclairées). Grandeur requise de 1,32 m pour le bobsleigh. Coût : à partir de 32 $/pers. pour 2 h (toutes les activités). Jusqu’à fin mars, début avril. glissade.ca 12
mars 2016 espaces.ca
© Antoine Stab
activités de mi-saison
2
6
Coût : 94 $/adulte. katabatik.ca
adirondack.net
KAYAK HIVERNAL, Charlevoix
Les sensations de glisse sur l’eau sont tout autres, en kayak d’hiver. Au pied des colonnes de glace de Cap-à-l’Aigle, il faut louvoyer entre les congères ruisselantes à coups de pagaie pour se frayer un chemin, aux premières loges de la nature qui s’éveille de sa longue hibernation. Pour l’heure, seule l’entreprise d’aventure Katabatik propose ce genre d’excursion au Québec; elle fournit tout l’équipement nécessaire, c’est-à-dire une combinaison longue en néoprène, des bas, des gants et des bottes imperméables, des sacs étanches, ainsi que des embarcations doubles. Après 1,5 h de formation technique par des guides professionnels, les kayakistes des glaces partent sur l’eau pendant 2,5 h, au départ de La Malbaie. Inutile d’avoir de l’expérience pour prendre part à l’excursion : les risques de chavirage sont infimes. L’activité se pratique en matinée, selon les marées, du 25 au 28 mars, ainsi que les 2, 3 et 9 avril.
3
RANDO À LA CABANE À SUCRE, Montérégie
Cessez de vous plaindre d’avoir mal au ventre après un dîner à la cabane à sucre et facilitez plutôt la digestion en randonnant au cœur d’une érablière. Celle de la Sucrerie de la Montagne, par exemple, située au point de départ des sentiers de randonnée L’escapade de Rigaud. Les lieux, bien qu’achalandés en pleine saison, sont charmants à souhait avec leur four à pain artisanal, leurs belles maisonnettes d’autrefois et un magasin général plutôt bien rénové. Après avoir mangé comme quatre, rentrez le ventre et attachez vos raquettes, puis arpentez 27 km de sentiers à pente douce et réalisez des boucles ou des allers-retours faciles ou modérés, en fonction de l’état de votre digestion. Les enfants lâchent leur fou et font baisser le niveau de glucose dans leur sang, tandis que des bouffées d’air frais vous font le plus grand bien. Allez, peut-être arriverez-vous à perdre un cinquième des calories ingérées lors du repas? Accès gratuit aux sentiers. Coût : à partir de 29 $/pers. pour le repas à la cabane à sucre. sucreriedelamontagne.com, sentiersdelescapade.com
ASCENSION D’UN SOMMET, Adirondacks
Une saison de randonnée estivale, ça se prépare l’hiver précédent! Qu’il neige, qu’il vente ou qu’il pleuve, on part donc s’échauffer les mollets sur l’un des 46 sommets de plus de 1200 mètres des Adirondacks, dans l’État de New York. Si certains redoutent les conditions extrêmes de ce coin de pays en plein hiver, le début du printemps y est fort propice à la randonnée. Parmi les sommets les plus accessibles aux bons marcheurs (à pied ou en crampons), soulignons les monts Phelps (1268 m, 14,2 km aller-retour) et Algonquin (1559 m, 13,8 km). Plus difficile : le mont Giant (1410 m, 9,7 km); très difficiles : les monts Marcy (1629 m, 23,8 km) et Skylight (1501 m, 28,9 km). Avant de s’aventurer sur les sentiers, il faut s’inscrire sur le registre des randonneurs et laisser ses coordonnées. Les chiens tenus en laisse sont acceptés. Stationnement payant sur place, accès gratuit aux sentiers.
7
ESCALADE DE BLOC, Montréal
De plus en plus populaire en Amérique du Nord, l’escalade séduit toujours plus de sportifs urbains en quête d’une activité complète pour s’entraîner à l’intérieur, en semaine, et à laquelle ils peuvent s’adonner à l’extérieur, la fin de semaine. Parmi toutes les déclinaisons de l’escalade, le bloc a fait sa place ces dernières années. L’activité étant pratiquée à une hauteur maximale de 5 m audessus d’un gros matelas, le grimpeur — libre de ses mouvements, sans corde ni baudrier — se concentre sur sa technique, sans craindre les blessures. Récemment ouvert à Montréal, le centre Bloc Shop permet ainsi de se pratiquer sur 10 000 pieds carrés consacrés à l’escalade de bloc, pour tous les niveaux. Une section d’entraînement (machines de musculation, poids, etc.) ainsi qu’un espace café-bar à jus s’ajoutent aux installations. Une belle activité pour les journées pluvieuses du printemps ou les 5 à 7 sportifs. Coût : 14,50 $/pers./jour. 1370, rue Chabanel Ouest, Montréal, blocshop.ca
4
SKI DE PRINTEMPS AU MONT SUTTON Cantons-de-l’Est
Au Mont Sutton, le ski de printemps a un goût bien particulier. Dans cette station qui sait profiter de la fin de saison comme peu d’autres, la bière coule à flots à la terrasse du bar Le Tucker, et les plus audacieux s’aventurent à traverser le lac en ski ou en planche à neige, lors de l’événement Snow on the Beach (fin mars ou début avril). Inutile de ronger votre frein en attendant que les sentiers de randonnée sèchent; profitez plutôt des dernières descentes de l’année pour 99 $ jusqu’à ce que la neige ait totalement disparu (à compter du 1er avril). montsutton.com
OBTENEZ GRATUITEMENT
5
une location de FATBIKE et de SKI HOK lors d'un séjour en chalet
FAT BIKE, Centre-du-Québec
Si le Centre-du-Québec ne dispose pas de hautes montagnes, il compte de fort beaux sous-bois où pratiquer le vélo hivernal. C’est le cas du parc régional de la Rivière-Gentilly, qui a ainsi développé 13,5 km de sentiers de fat bike entretenus mécaniquement et répartis en quatre parcours de 2 à 5 km, de niveau débutant à expert. Les jeunes cyclistes ont accès à une flotte de vélos de location de petite taille (16, 20 et 24 po), en plus des montures pour adultes. Ce virage fat bike s’accompagne d’un volet ski Hok, qu’on peut pratiquer sur place; le parc propose d’ailleurs un forfait de découverte familiale à 60 $ pour ces deux activités — en plus de la raquette —, incluant la location de 2 h du matériel pour deux adultes et deux enfants, de même que les droits d’accès aux sentiers (ou 35 $/pers.). Essai de 2 h gratuit pour ceux qui louent un chalet sur place. rivieregentilly.com
FATBIKE - RAQUETTE -SKI HOK LOCATION DE CHALETS 1 800 944-1285
rivieregentilly.com espaces.ca mars 2016
13
Voyages au bout de la nuit PAR GUILLAUME ST-PIERRE
© Jonathan Tessier/Mont Ham
La nuit, tous les pleinairistes sont gris… sauf avec une lampe frontale. Tour d’horizon d’activités nocturnes à faire, à l’hiver comme au printemps.
n
’importe quel frémissement attire l’attention. Le bruit des pas devient nouveau, l’œil est hyperactif, la perception d’être aux aguets est à son paroxysme. Vous peinez à identifier les environs, tous vos sens sont mis à contribution, une légère crainte vous habite. La seule chose que vous maîtrisez est le faisceau de votre lampe.
L’humain n’est pas une créature nocturne : sa capacité à évoluer dans l’obscurité est faible. Si, selon l’adage, tous les chats y deviennent gris, c’est que notre œil est limité dans la noirceur. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que nous sommes défaillants dans 14
mars 2016 espaces.ca
les ténèbres. Il est tout à fait normal de vouloir fuir la pollution lumineuse et de ressentir l’envie d’évoluer dans l’inconnu. Alors que la lumière attire les insectes, la noirceur a tout pour séduire l’amateur de plein air, qui y voit... une façon originale et excitante de jouer dehors. L’expérience peut paraître inusitée, et peu s’y lancent; pratiquer le plein air la nuit, c’est entrer dans un monde complètement nouveau et… intrigant. La sortie de la zone de confort est assurée — tout comme les ressentis, qui s’en trouvent décuplés —, et le sentier emprunté maintes fois devient tout à coup inconnu. Afin que le plaisir soit de la partie, il ne faut pas y aller… les yeux fermés. La nuit porte conseil, dit-on : en voici quelques-uns.
Le mont Ham, dans les Cantons-de-l'Est
Dans cette optique, il n’est pas non plus nécessaire de se rendre aux confins de la terre afin de jouir des bénéfices d’une sortie nocturne : le plus connu et le plus simple des terrains de jeu prend assurément une dimension tout à fait nouvelle sous les étoiles. Afin d’optimiser votre expérience, prévoyez une période d’adaptation, une fois plongé dans le noir. Au moins 30 minutes sont nécessaires afin que chacun des sens s’équilibre. L’odorat et l’ouïe, tout comme la vision, se voient bonifiés lorsqu’on leur laisse le temps de s’habituer à leur nouvel environnement. Bien entendu, toutes les précautions de base d’une sortie en plein air s’appliquent, ce à quoi il est bon d’ajouter un éclairage adéquat. Quoique…
Lumière sur la nuit Inévitablement, la lumière frontale est aujourd’hui l’élément central d’un séjour nocturne : cependant, son utilisation n’est pas toujours appropriée. En fait, la réussite d’un périple nocturne réside souvent en… l’absence d’éclairage. Que ce soit la lune ou encore le tapis blanc offrant la réverbération de l’astre, les sources de lumière naturelle sont souvent suffisantes pour assurer une progression sans danger, et il n’est pas toujours obligatoire d’utiliser sa frontale la nuit. L’appréciation de l’environnement est majorée sans le faisceau lumineux et permet d’éviter la vision en tunnel, malheureusement réductrice. Bien évidemment, certaines situations exigent un éclairage adéquat, sécurité oblige. Si tel est le cas, l’ajout de piles supplémentaires est un passage obligé, surtout par temps froid. Gardez ces dernières à la chaleur, près du corps. Une certaine étiquette s’applique aussi, lors de l’utilisation de la lampe frontale. Quiconque a déjà été ébloui par les puissantes DEL s’en souvient : la vision, si un tel incident survient, est foutue pour la demi-heure à venir, les bâtonnets de l’œil ayant été traumatisés. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de frontales sont dotées d’une lumière rouge ou bleue. Vous ne l’avez jamais essayée? Cette simple modification augmentera votre sensibilité visuelle, et votre entourage vous en remerciera.
Des activités jaillissantes
Des activités qui prennent une tout autre dimension la nuit // // // // //
La photo Le géocaching L’observation d’espèces nocturnes La lecture des constellations Un simple goûter en plein air
Les descentes aux flambeaux ainsi que les promenades en raquettes à la frontale faisant partie du quotidien hivernal, l’offre en plein air de nuit s’est aujourd’hui diversifiée et touche tous les environnements. À quelques minutes de la métropole, le parc national des Îles-de-Boucherville (sepaq.com/pq/bou) offre la très populaire expérience de la randonnée nocturne, de janvier à mars. Non loin de là, directement à Montréal, le mont Royal (lemontroyal. qc.ca) devient lui aussi le théâtre d’une virée, cette fois aux lueurs de la ville. Du côté des Cantons-de-l’Est, le mont Ham (montham.ca) propose deux parcours, l’un intermédiaire, l’autre difficile; dans les deux cas, une soupe chaude attend les pleinairistes au retour. Ceux qui sont à la recherche d’une expérience plus longue se tourneront vers le parc régional du Massif du Sud, dans Bellechasse (massifdusud.com) : la sortie pédestre de 2,5 h permet de sillonner le territoire en compagnie d’un guide. Toujours dans la dynamique hivernale, le parc national du Mont-Mégantic propose un « deux pour un » alliant astronomie et raquettes, une occasion privilégiée d’observation de la voûte céleste dans cette Réserve internationale de ciel étoilé (ricemm.org).
Planifiez votre sortie 17 h 40. Le crépuscule disparaît, plongeant les environs dans l’encre. Quelques peaux de lièvre virevoltent vers le sol, le mercure est idéal. Si les conditions de réalisation paraissent optimales, vous êtes toujours à la recherche d’une quelconque bravoure afin de vous lancer. Qu’à cela ne tienne : pour une première offense, nul besoin d’y aller seul. Une sortie en groupe ajoute agrément et réconfort pour tous, tout en détendant l’atmosphère.
Enfin, la majorité des établissements de plein air québécois membres de la Sépaq (sepaq.com) se joignent aussi au phénomène de la découverte nocturne, en ajoutant les interprétations d’un guide-naturaliste. Essentiellement une occasion accessible, gratuite et déroutante, la sortie de nuit s’adapte à toutes les activités. Plusieurs pensent à tort qu’elle s’adresse aux plus aguerris, alors qu’au contraire, son principal attrait demeure sa simplicité. Que ce soit sur le mode de la découverte avec les petits, en amoureux sous les étoiles ou entre amis autour du feu, les possibilités sont infinies. De toute manière, c’est bien connu : la nuit favorise les rapprochements... espaces.ca mars 2016
15
Courir autour du monde Avec la popularité grandissante de la course à pied, des milliers d'épreuves sont organisées partout dans le monde, chaque année. Dans son ouvrage Courir autour du monde, notre collaboratrice Nathalie Rivard en recense 200 parmi les plus amusantes, les plus mythiques, les plus singulières… En exclusivité, nous vous présentons des extraits de ce guide unique en son genre, disponible en librairie le 9 mars, et qui est abondamment illustré et agrémenté de témoignages de coureurs. PAR NATHALIE RIVARD
U LTRAMARATHON CABALLO BLANCO ET NORAWAS DE RARAMURI COPPER CANYON, MEXIQUE Mars
Vous avez déjà lu Born to Run, où on voit en photo Scott Jurek courir avec les Indiens Tarahumaras du Mexique ? En fait, cette course mythique a eu lieu à la suite de l’invitation de Micah True, que l’on surnommait Caballo Blanco (Cheval blanc), un coureur américain disparu en 2012 qui souhaitait ainsi recueillir des fonds pour préserver la culture de la course à pied de ce peuple autochtone. L’histoire de Micah et des Tarahumaras (ou Raramuri), inspirante et profondément humaine, est racontée dans le documentaire Run Free, sorti en 2015. Vous y apprendrez entre autres que chaque année ou presque, grâce à l’initiative de Micah True, un Ultra Trail est organisé à Urique, dans le Copper Canyon. Après une pause en 2015, la ville d’Urique prend le relais pour l’organisation en 2016, une excellente nouvelle, car tous ceux qui ont été en contact avec les Tarahumaras ont été touchés au plus profond de leur coeur par leur expérience. Autour de la même date, le Caballo Blanco Traditional Trail, un sentier névralgique pour les Raramuri d’environ 70 km, devrait être inauguré et reliera Urique à Batopilas. En 2014, Marc Séguin, de Blainville, a participé à l’Ultra Trail Caballo Blanco et il en est revenu transformé. « Courir parmi le peuple des Tarahumaras, les côtoyer, manger avec eux dans leur vie quotidienne a changé ma vision de la course et de la vie. Les paysages peuvent sembler inhospitaliers, mais sont combien extraordinaires ! Il se passe quelque chose de magique lorsque l’on fait la longue descente de deux à trois heures vers Urique dans le canyon. On en ressort bouleversé, changé, touché ! On ne pense qu’à y retourner ! » [...] Info: norawas.org
16
mars 2016 espaces.ca
© Masaki Nakamura/56th Parallel
Le Baikal Ice Marathon
L'Ultramarathon Caballo Blanco
UNE FILLE QUI COURT
TROIS-RIVIÈRES, QUÉBEC Mai Une fille qui court, c’est une course née du rêve de Nathalie Sanfaçon, une Trifluvienne qui a tellement aimé son expérience du demi-marathon Nike, à San Francisco, qu’elle a décidé de créer un gros événement de course au Québec pour rassembler des marcheuses et des coureuses, afin de leur faire vivre des moments magiques et de leur dire, à sa façon, qu’elles sont extraordinaires. Une course où chacune est appelée à réaliser son plein potentiel, que ce soit pour un 5 km, un 10 km ou un demi-marathon.
BAIKAL ICE MARATHON LAC BAÏKAL, RUSSIE Mars
Le Baikal Ice Marathon est la course la plus exotique de la Russie et le marathon sur glace le plus rapide au monde ! Son parcours traverse le lac Baïkal, le plus grand et le plus profond de la planète entre Tanhoi et Listvyanka. Bien entendu, il est gelé à cette époque de l’année, car sinon, on parlerait plutôt d’une traversée à la nage… Courir sur le lac gelé mettra votre technique de course à rude épreuve, mais si vous êtes un adepte de la technique « Pose » et que vous avez un entraîneur comme Peter Korsos, du Canada, qui fait courir ses adeptes sur des patinoires l’hiver, vous serez fin prêt pour affronter cette épreuve… ou presque ! En effet, aurez-vous le courage de vous mesurer au froid et aux vents de Sibérie… ? Info: baikal-marathon.org et 56thparallel.com/russia-tours/baikal-ice-marathon
T ENZING HILLARY EVEREST MARATHON
NÉPAL Mai
Il y a deux Marathons de l’Everest : un organisé par des Britanniques et ayant lieu tous les deux ans depuis 1985 ; et un autre qui a été créé par une compagnie népalaise sur l’Everest en 2003, le Tenzing Hillary Everest Marathon. Sa dénomination célèbre l’exploit du 29 mai 1953 de Tenzing Norgay et Edmund Hillary, les premiers à atteindre le « toit du monde ». Le parcours du Tenzing Hillary Everest Marathon passe par les sentiers empruntés par les sherpas à Lobuche, Pheriche, Dingboche, Tengboche, Khumjung, Khunde et le célèbre Namche Bazaar. Il compte 2777 m de dénivelé positif et 4579 m de descente. Guy Brouillette, de Saint-Eustache, l’a fait en 2013, pour célébrer ses 50 ans : « Vous commencerez votre course à 5362 m, à Gorak Shep, près du camp de base de l’Everest, pour terminer 2000 m plus bas, à Namche Bazaar. Sur le trajet, vous serpenterez à travers des plantations d’orchidées et des forêts de rhododendrons ; vous croiserez quelques ruisseaux, traverserez des ponts suspendus et pourrez admirer les panoramas parmi les plus photogéniques de la terre. L’aventure ne s’arrête pas au fil d’arrivée : quelques jours plus tard, tous les coureurs se réunissent à Katmandou pour une grande fête où on festoie, mange et boit en échangeant nos coordonnées. C’est la meilleure façon de clore cette course hors de l’ordinaire ! » Info: everestmarathon.com
Elle se rappellera toute sa vie les 500 derniers mètres, ce moment émouvant où une nuée de chandails roses s’étendait à perte de vue, et où les encouragements fusaient de partout. Comme aime le dire Nathalie Sanfaçon : « Une fille qui court, c’est une fille pour qui tout est possible ! » Pour certaines, ce défi de course est le début d’une belle aventure de dépassement de soi. [...] Info: unefillequicourt.com
BIRD IN HAND HALF MARATHON
LANCASTER COUNTY (PENNSYLVANIE), ÉTATS-UNIS Septembre Au coeur de la campagne bucolique de la communauté amish de Lancaster, en Pennsylvanie, se tient une course qui vous donnera l’impression de reculer dans le temps : ici, dans la vallée, vous ne verrez aucun poteau électrique, car les Amish vivent sans électricité. Les ravitaillements sont assurés par les enfants de cette communauté, vêtus de leurs costumes traditionnels ; les lapins de cadence sont en fait des carrioles tirées par des chevaux et l’assistance en cas de besoin se fait à l’aide d’une diligence. Autour de la course, il y a aussi la soirée pâtes et pizza, la veille, et le feu de camp traditionnel avec les délicieux S’mores. Le jour de la course, une randonnée à vélo le matin et un festival de montgolfières ajoutent au charme de l’événement. Pour ceux qui courent le demimarathon, la médaille est certainement l’une des plus belles que vous ajouterez à votre collection, car elle est faite à la main par un forgeron, avec un vrai fer à cheval ayant déjà été utilisé par un cheval de la communauté ; au lieu du traditionnel ruban, on y attache un cordon de cuir. À l’arrivée, on vous remet une Whoopie Pie, une célèbre pâtisserie « hollandaise » de Pennsylvanie qui ravira les dents sucrées. Info : bihhalf.com
Bird in Hand Half Marathon
© MLLatsha
© Luis Escobar
De sa course à San Francisco, Nathalie a emprunté des éléments qui l’ont marquée, comme la remise de médailles faite sur un tapis rouge par des pompiers en tuxedo. Sylvie Grenier, une résidente de Terrebonne, y a couru le demi-marathon en 2015, avec des amies, dont sa coach Isabel Boutin. Elle a beaucoup apprécié sa course : « Le parcours était parfait et bien balisé, il y avait beaucoup de monde partout pour nous encourager et la route choisie était intéressante, sur le bord du fleuve, traversant l’île Saint-Quentin et le Vieux-Trois-Rivières. Dans ce genre de course, les femmes sont solidaires les unes envers les autres et la pression de la performance est moins présente, quoique l’un n’empêche pas l’autre. »
6633 Arctic Ultra, Eagle Plains (Yukon)
193 km (120 miles) et 563 km (250 miles) sans arrêt, en autonomie complète. Les participants tirent un traîneau avec leurs provisions et leur équipement. 6633ultra.com
Perth’s World Record Kilt Run, Perth (Ontario)
La plus grande course en kilt au monde. perthkiltrun.blogspot.ca
Wings for Life World Run, Niagara Falls (Ontario)
Un événement organisé simultanément dans 35 villes à travers le monde. La ligne d’arrivée? Une voiture qui part après les coureurs; la dernière personne à se faire rattraper par le véhicule gagne. wingsforlifeworldrun.com • facebook.com/WingsForLifeWorldRun
Canadian Cheese Rolling, Whistler (Colombie-Britannique)
But de la course : franchir la ligne d’arrivée avant une meule de fromage de 4 kg qui dévale une colline. Les gagnants rapportent la meule et remportent deux laissez-passer annuels de ski à la station. canadiancheeserolling.ca
Not Since Moses, Five Islands (Nouvelle-Écosse)
Courses de 5 et 10 km à marée basse, dans la boue de la baie de Fundy. Les ravitaillements se font dans des bateaux échoués. notsincemoses.com • facebook.com/NotSinceMoses
Brain Freezer, Burlington (Vermont) Sandmine Challenge, Crystal City (Missouri) Course à obstacles d’environ 5 km, dans une ancienne mine de sable reconvertie en terrain de jeu multisports (kayak, disque-golf, volleyball, vélo). sandminechallenge.com • facebook.com/SpeRUNkingSand-Mine-Challenge-192464144121366/
À la mi-course du 5 km, les participants doivent engloutir le plus rapidement possible une pinte de crème glacée, avant de recommencer à courir pour rallier l’arrivée. brainfreezer5k.com
Jungle Marathon, Santarém (Brésil)
Course de survie extrême : 242 km à franchir en six étapes, en plein cœur de la jungle amazonienne. junglemarathon.com • facebook.com/JungleMarathon
18
mars 2016 espaces.ca
COURIR, C’EST BIEN; COURIR AVEC UNE TOUCHE D’ORIGINALITÉ, C’EST MIEUX! VOICI 16 COURSES SINGULIÈRES PARMI LES PLUS DÉJANTÉES DE LA PLANÈTE. PAR ANTOINE STAB ET NATHALIE RIVARD
Nakukymppi Nude Run, Padasjoki (Finlande) Sumo Run, Édimbourg (Écosse)
Un 5 km reconnu par le Livre Guinness des records comme le plus grand rassemblement mondial de gens courant en tenue de sumo. La course se tient également à Londres. sumorun.com • facebook.com/thesumorun
Un parcours de 10 km à franchir en tenue d’Adam et Ève. Flambants nus, les participants portent uniquement des souliers et des chaussettes. hhela.mbnet.fi/naku10/english.html
The Gorilla Run, Londres (Angleterre)
Baikal Ice Marathon, Listvyanka (Russie)
Course sur glace de 42 km, sur les eaux gelées du lac Baïkal. baikal-marathon.org
Des milliers de coureurs s’élancent déguisés en gorille, sur un parcours de 8 km. greatgorillarun.org
Race The Train, Tywyn (Pays de Galles) L’objectif de cette course de 23 km (14 miles) : franchir la ligne d’arrivée avant un vieux train à vapeur. racethetrain.com
The Whole Earth’s Man vs Horse Marathon, Powys (Pays de Galles) Qui arrivera le premier, le cheval ou le coureur? wholeearthfoods.com/events/man-v-horse
The Three Peaks Yacht Race, Barmouth (Pays de Galles) Une course de voile avec trois escales de course à pied : les deux coureurs d’une équipe de cinq participants doivent descendre du bateau pour gravir une montagne, puis réintégrer l’embarcation. threepeaksyachtrace.co.uk
Marathon du Médoc, Pauillac (France) Une course où les participants se gavent de foie gras et boivent du vin! marathondumedoc.com • facebook.com/marathon.dumedoc
espaces.ca mars 2016
19
COURSE SUR ROUTE ET EN SENTIER
QUELQUES INCONTOURNABLES DU PRINTEMPS Quoi porter, chausser ou enfiler pour prendre d’assaut bitume et sentiers, ce printemps et cet été? Tour de piste de produits essentiels recommandés par plusieurs spécialistes. PAR VÉRONIQUE CHAMPAGNE
02
Pieds secs et performants Les chaussures Gel-FujiEndurance, de ASICS, contiennent le matériel breveté Plasmaguard, qui garantit que les pieds resteront au sec, peu importe la boue, la pluie, la neige ou tout cocktail météo printanier avec lequel ils devront composer. Bien plus qu’un efficace adversaire contre l’eau, cette technologie — contrairement au Gore-Tex — offre une bonne respirabilité sans pour autant alourdir ou raidir la chaussure. ASICS Chaussures Gel-FujiEndurance, 200 $ asicscanada.com
01
L’essentiel à portée de main Il n’y a rien comme le sentiment de liberté totale qui accompagne une séance de course à pied. En pratique, ce doux moment d’évasion est souvent alourdi par toutes ces petites choses que l’on doit traîner avec soi pour son confort et sa sécurité : eau, clé, cartes, collation, téléphone… La ceinturebandeau Naked Running Band subvient à ces besoins sans nuire au pep de la foulée. Polyvalente, elle permet d’y glisser tous nos biens essentiels, en plus de limiter la désagréable friction et les insupportables rebonds. Les jambes courent librement, la tête est rassurée : la conciliation rêvée, quoi! NAKED RUNNING BAND 45 $ nakedrunningband.com
20
mars 2016 espaces.ca
03
04
Qui est mieux placé pour offrir des gels à base de sirop d’érable qu’une entreprise québécoise? Rekarb propose aux coureurs de miser sur les glucides performants naturels et les 63 antioxydants uniques de notre nectar national comme carburant lors de leurs entraînements. À cela s’ajoute une dose de sel de mer pour combler les besoins importants en sodium de toute séance éreintante. Bref, voici un gel tout naturel, agréablement sucré et vraiment efficace contre les coups de barre en pleine sortie.
L’entreprise montréalaise Ciele Athletics offre une grande variété de casquettes stylées et pratiques pour la course, ce qui nous évite de vivre le récurrent dilemme entre avoir une belle tête et s’essouffler en tout confort. C’est vers le modèle FastCap que les coureurs à la recherche de performance devraient d’abord se tourner : toile COOLwick pour une aération optimale, protection UV 40+, bandes réfléchissantes… Le tout est unisexe, assez léger et flexible pour se glisser aisément dans une poche de manteau et décliné en 11 coloris uniques.
REKARB 2,75 $ l’unité rekarb.com
CIELE ATHLETICS FastCap, 45 $ cieleathletics.com
Du sirop énergétique!
Ciele, une belle casquette!
05
Maximalisme performant La chaussure Speedgoat, de HOKA, est conçue pour les terrains très techniques… et les pieds douillets. Son épaisse semelle intercalaire en EVA promet une protection et une absorption maximales, alors que sa semelle Vibram se veut flexible et adhérente sur toute surface. Le résultat? Une foulée fluide et confortable, peu importe l’obstacle qui se dresse sous les pieds. HOKA Chaussures Speedgoat, 170 $ hokaoneone.com
06
07
La populaire ceinture Hipster, de Nathan, n’a qu’une fonction très simple : garder près du corps les biens indispensables lors d’une sortie. Mais elle le fait très bien, et joliment en plus. La large bande de tissu ne ballotte pas et recèle quatre poches refermables qui évitent les dégâts de gel collant sur un cellulaire ou la perte de sa clé de maison en cherchant distraitement un jujube énergétique. Disponible en quatre coloris et en quatre formats.
Le soutien-gorge Uprise Crossback, de Brooks, est d’un confort difficilement égalable pour les poitrines de bonnet A ou B. Sans compresser les seins désagréablement, il les maintient bien en place et limite les effets de rebond grâce à ses bretelles rigides à l’avant et flexibles à l’arrière. Alliant bon goût bien coloré et style performant, on le porte sans gêne tel quel, pour s’élancer sur le bitume ou les sentiers.
NATHAN Hipster, 38 $ nathansports.com
BROOKS Soutien-gorge Moving Comfort Uprise Crossback, 50 $ brooksrunning.com
Mal nécessaire de bon goût
Anti-Gravité Confort et ventilation 3D
Maintenant disponible sur nos sacs d’hydratation Manta/Mira AG et sur les porte-bébés Poco AG
ospreypacks.com
Confort sans compromis
08
Le mal pour le bien Tout coureur reconnaît que les massages les plus efficaces pour enlever les points de tension sont rarement relaxants. Développée de concert avec le physiothérapeute Robert Forster, la gamme Addaday vise à reproduire les techniques utilisées par les professionnels pour améliorer la récupération après l’effort et pour éviter les blessures musculaires. Ainsi est né le rouleau de massage Pro, qui est doté de boules de massage de deux densités différentes (douce et ferme) et d’un point de précision lui conférant une polyvalence parfaite pour s’occuper des nombreux petits bobos susceptibles d’embêter un coureur. ADDADAY Rouleau de massage Pro, 50 $ addaday.com
11
Course dynamique et réactive
10
Un capri deux-en-un Le capri unisexe Greenlight, de Brooks, est offert dans des modèles imprimés réversibles, parfaits pour réinventer son allure au quotidien ou s’accommoder de la température changeante. En effet, le côté brossé (motif imprimé) contre la peau garde la cuisse bien au chaud devant les petites brises printanières, alors que l’autre (neutre) a une finition plus légère. Ce capri tient aussi bien en place sans cordon grâce à une large bande élastique, qui convient à toutes les silhouettes. Offert en plusieurs coloris, du neutre à l’éclaté.
Le soulier Neuro, de Brooks, est le résultat de plusieurs années de tests en laboratoire. L’objectif? Créer une chaussure de course réactive qui respecte bien la biomécanique du pied, sans pour autant être chiche en protection. On note en particulier le talon arrondi, qui encourage le déplacement de l’atterrissage vers le milieu du pied, ainsi qu’une segmentation de la chaussure, qui permet au talon et à l’avant du pied de travailler indépendamment, favorisant ainsi une poussée optimale. Les structures rondes sur la semelle — les Propulsion Pods — évitent quant à elles que la mousse de protection s’écrase sur les côtés, ce qui engendre un meilleur retour en énergie. Il en résulte une foulée plus efficace et naturelle. BROOKS Chaussures Neuro, 160 $ brooksrunning.com
BROOKS Capri Greenlight, 85 $ brooksrunning.com
09
Jupe performante Le cuissard sous la jupe S-LAB EXO permet d’éviter bien plus que l’insupportable problème des cuisses qui frottent ensemble : il favorise un maintien musculaire, diminue le temps de récupération et minimise les risques de blessure. La jupe donne un style d’enfer tout en offrant une couche supérieure appréciée par celles qui aiment les bienfaits des cuissards de compression, sans être particulièrement attirées par leur look « moulefesses ». Dans ses petites poches peuvent se glisser les articles essentiels, tandis que la large bande élastique à la taille permet un maintien confortable qui épargne tout serrement peu flatteur. SALOMON Jupe Salomon S-LAB EXO, 200$ salomonrunning.com 22
mars 2016 espaces.ca
12
Minimalisme bonifié Profiter des sensations d’une chaussure minimaliste en sentier, sans les (douloureux) inconvénients? C’est le gage de la nouvelle Vazee Summit, de New Balance, qui offre une foulée légère et sans contraintes tout en étant protégée par un cap rigide aux orteils et par la technologie Rockshield sous la semelle. Son adhérence est fiable, même sur des roches mouillées, et son matériel respire bien. L’athlète d’ultra-trail Anton Krupicka lui-même la qualifie de parfaite, rien de moins. NEW BALANCE Chaussures Vazee Summit, 130 $ newbalance.ca
espaces.ca mars 2016
23
VÉLOS
DE ROUTE
2016
CHOISIR SA PETITE REINE
PAR ANTOINE STAB
DIFFICILE DE S’Y RETROUVER QUAND VIENT LE TEMPS DE MAGASINER UN VÉLO DE ROUTE. POUR VOUS AIDER À FAIRE UN CHOIX ÉCLAIRÉ, NOUS AVONS TÂTÉ LE POULS DE PLUSIEURS ACHETEURS DE BOUTIQUES, QUI NOUS LIVRENT LEURS COUPS DE CŒUR DU CRU 2016. VOICI LEUR SÉLECTION D’EXPERTS.
ALEXANDRE SHARECK, COPROPRIÉTAIRE DE LA BOUTIQUE MOMENTUM SOLUTIONS, À MONTRÉAL | momentumvelo.com
« Le Marin Argenta Elite s’adapte à toutes sortes de cyclistes. Confortable, avec un éventail de positions assez large. Un vélo tout de même assez agressif, avec fourche en carbone. Monté avec le nouveau Shimano Tiagra, totalement revampé en 2016. Son prix et son look sont particulièrement attrayants. » PRIX 1 299 $ marinbikes.com
« Le BMC ALR 105 a de nombreux avantages. C’est la même géométrie de cadre que le Teammachine SLR en carbone, mais ici en version aluminium. Un métal de très bonne qualité à triple épaisseur. La colonne de direction est basse sur la fourche. Ça donne un vélo avec une bonne stabilité et une meilleure relance. » PRIX 1 799 $ bmc-switzerland.com
« Un choix plus difficile, car plus limité dans cette catégorie, mais je conseillerais le Marin Stelvio. La marque californienne arrive avec un nouveau cadre au look refait, mais surtout plus léger de 100 g (710 g). Avec sa fourche monocoque carbone, c’est un vélo très confortable, très intense. » PRIX 3 799 $, monté en Shimano Ultegra marinbikes.com
24
mars 2016 espaces.ca
NIVEAU DÉBUTANT
NIVEAU INTERMÉDIAIRE
NIVEAU EXPERT
Privilégiez un vélo robuste, le plus souvent en aluminium, polyvalent, davantage porté sur le confort que la performance, avec une position plus droite, pour des courtes ou moyennes sorties.
Cyclosportif, vous opterez pour un vélo performant et plus léger. Mais un choix s’offre à vous : un vélo en aluminium avec des pièces et composantes (comme le dérailleur) de très bonne qualité, ou un vélo tout en carbone, plus coûteux.
Le monde de la (haute) performance au service de l’effort intense et compétitif. Un vélo nerveux et puissant, pour un rendement maximal.
BUDGET | 2 000 $ et moins
BUDGET ESTIMÉ | entre 2000 et 4000 $
BUDGET ESTIMÉ | difficile de déterminer une fourchette précise tant la variété de prix est importante!
FRANÇOIS GARIÉPY, COPROPRIÉTAIRE DE LESSARD BICYCLES, À QUÉBEC | lessardbicycles.com
« Le Devinci Silverstone SL 4 est un vélo très polyvalent, qui inclut même un porte-bagages. Cadre en aluminium (garanti à vie), fourche en carbone : le meilleur des deux mondes. Chaque modèle existe en version pour femmes, avec une selle et une potence différentes. » PRIX 1 599 $, monté en Shimano 105, 11 vitesses devinci.com
« Le Kuota Kryon, un modèle multiusage. Léger, mais très rigide à l’arrière. C’est ce que l’on recherche sur un vélo avec un tempérament plus sportif. Son hauban court et très resserré en fait un vélo nerveux, mais agréable, agile et maniable. Pour certains, ça peut être insupportable, mais moi, il me plaît! » PRIX 3 499 $, monté en Shimano Ultegra kuotacycle.it
« Parlee, une compagnie de Boston, fait des vélos d’exception. C’est le cas avec l’Altum Disc. Il y a une certaine magie qui entoure cette marque, spécialisée dans les vélos sur mesure. Tout est fabriqué directement aux États-Unis. Elle peut répondre à toutes les exigences, les particularités physiques, tous les "caprices". Il faut juste y mettre le prix… » PRIX à partir de 13 000 $ parleecycles.com
espaces.ca mars 2016
25
ÉRIC DUFOUR, CONSEILLER CHEZ VELOMANIA, À SHERBROOKE | velomania.qc.ca
« Le Devinci Leo 105, un vélo tout en carbone d’entrée de gamme, axé sur la performance et avec un bon équilibre entre vitesse, stabilité et confort. Monté en Shimano 105, un très bon rapport qualité/prix avec une résistance intéressante des composantes. Je le recommande aux cyclistes qui roulent environ 3000 km par an. » PRIX 2 300 $ devinci.com
VINCENT LUCIER, GÉRANT DE LA BOUTIQUE VÉLO 2000 (DÉTAILLANT DE LA MARQUE LOUIS GARNEAU), À LONGUEUIL | velo2000.qc.ca «Le Louis Garneau série Gennix R est une machine de course! Beaucoup de recherche sur le cadre avec une position plus basse sur le vélo, pour améliorer l’aérodynamisme. Son empattement court le rend très réactif et nerveux, avec une très bonne relance. La peinture est personnalisable pour aller chercher un vélo unique. » PRIX 2 300 $, et jusqu’à 10 000 $, selon les composantes louisgarneau.com
Indécis de la route? Adoptez un gravel bike!
ANDRÉ BERGERON, DE LA VIE SPORTIVE : « L’Opus Allegro 3.0, un vélo tout en carbone, qui peut rouler partout, sur l’asphalte comme sur les chemins non pavés (gravelle, terre battue), grâce à un pneu plus gros (28 mm). Ça apporte encore plus de confort. Il est donc particulièrement adapté aux routes parfois chaotiques du Québec. C’est l’équivalent d’un Jeep Grand Cherokee! » PRIX 2 399 $, monté en Shimano Tiagra opusbike.com
VINCENT LUCIER, DE VÉLO 2000 : « Le Louis Garneau Garibaldi est une machine versatile, efficace aussi bien sur la route que les sentiers de gravelle. Il offre une meilleure tenue de route. Il est aussi plus confortable, avec un positionnement plus droit et un empattement plus long, pour un maximum de stabilité. » PRIX 1 300 $, monté en Shimano Claris et 1750 $, monté en Shimano Tiagra louisgarneau.com
26
mars 2016 espaces.ca
ÉRIC DUFOUR, DE VELOMANIA : « Beaucoup de cyclistes débutants ne savent pas sur quel type de surface ils vont préférer rouler. Le Specialized Diverge A1, un vélo d’entrée de gamme, mais tout de même performant, s’adapte à n’importe quelle route. Ça permet d’explorer toutes les facettes de la route et de déterminer ainsi ses goûts et ses habitudes. PRIX 1 299 $, monté en Shimano Claris specialized.com
En couverture
Chasseurs de vagues au pays de l’eau vive Avec plus de 4 500 rivières, le Québec offre une concentration de vagues de calibre international hors du commun, et plusieurs rivières qui n’ont jamais été descendues. Un véritable paradis pour les kayakistes d’eau vive, qui y viennent nombreux au printemps afin de profiter des généreuses crues. Incursion dans le fascinant monde du rodéo aquatique.
© Dylan Page
PAR GUILLAUME ROY
Une chute spectaculaire de la rivière Malbaie, pagayée par Emrick Blanchette. espaces.ca mars 2016
27
L
es rivières viennent à peine de dégeler dans le nord du Saguenay–Lac-SaintJean que déjà, les kayakistes casse-cou affluent pour profiter du « gros jus ». Un petit groupe a établi un campement à environ 60 km au nord de DolbeauMistassini, près de la rivière Mistassibi. Leur objectif : surfer Molly, une vague de calibre international découverte l’an dernier lors d’une descente exploratoire. « C’est l’une des 10 plus belles vagues au monde! », assure Louis-Philippe Rivest, alias LP, 26 ans, étoile montante du kayak de rivière. Lors de sa visite, Molly n’était pas encore à son apogée, car il y avait encore trop d’eau et la vague était submergée par les flots. Même si des kayakistes descendent la Mistassibi depuis longtemps, il fallait être là au bon moment pour découvrir cette vague légendaire. Car les cours d’eau sont vivants: ils bougent et gonflent au gré des précipitations et de la fonte des neiges, et ils se transforment tout au long de l’année, laissant apparaître des vagues et des obstacles en fonction de leur débit.
Pour LP, Ben Marr, Patrick Camblin et Ben Fraser, tous fanatiques d’eau vive, l’attente en vaut cependant la chandelle, car la vague parfaite ne se forme que quelques jours par année, parfois pour quelques heures seulement. L’an dernier, une vingtaine de kayakistes professionnels (ou, à tout le moins, commandités) – dont Mathieu Dumoulin (France), Nick Troutman (Canada), Gerd Serrasolces (Espagne) et Peter Csonka (République tchèque) – sont venus de partout sur la planète pour braver Molly. Certains ont dû toutefois repartir avant qu’elle se manifeste. Molly est une vague de plus de trois mètres, très inclinée, située près de la route et facilement accessible par les contre-courants, où les kayakistes peuvent enchaîner plusieurs figures, explique LP. « En partant du haut de la vague, on peut gagner beaucoup de vitesse, ce qui nous permet de faire deux ou trois figures aériennes d’affilée », dit-il.
200
AUTRES
MODÈLES
EN
MAGASIN
BELOEIL - BROSSARD - BURLINGTON - ETOBICOKE - LAVAL - OSHAWA - OTTAWA - QUÉBEC - VAUGHAN NOUVEAU MAGASIN À CAMBRIDGE MAINTENANT OUVERT
[ 28
J’adore ce coin de pays, car on y trouve l’une des plus grandes concentrations de tres grosses vagues sur la planete -Ben Marr, kayakiste professionnel de l'Ouest canadien.
mars 2016 espaces.ca
]
Ces figures, appelées combos, ont été popularisées par des pagayeurs professionnels comme Ben Marr, dès 2013. « J’adore ce coin de pays, car on y trouve l’une des plus grandes concentrations de très grosses vagues sur la planète », lance ce kayakiste ouest-canadien, qui passe au moins un mois par année au Québec.
Rever d’une possible vague
En attendant que Molly atteigne son apogée, les pagayeurs décident de se lancer à la recherche d’autres vagues monstre, en aval. Je les accompagne sur une petite route cahoteuse, jusqu’à un embranchement. Patrick Camblin sort alors son drone équipé d’une caméra, qui lui permettra d’explorer le secteur du haut des airs, afin de décider de quel côté on ira, après
de grosses rivières dans un même bassin versant constitue un phénomène unique en soi, dit-il. Chaque année, on trouve de nouvelles vagues! » Autrefois commandité par Red Bull, Patrick a pu gagner sa vie comme kayakiste professionnel, pendant quelques années. Mais en 2008, après avoir perdu sa commandite, il s’est remis en question. C’est à ce moment qu’il a eu l’idée de créer une nouvelle forme de compétition de kayak, pour laquelle il a lancé le portail Web du « kayakiste de l’année ». Dans ce portail, 150 des meilleurs pagayeurs extrêmes du monde partagent leurs exploits. En 2010, il apprend que le Championnat du monde de kayak freestyle allait encore se dérouler sur une petite rivière, alors qu’on surfe d’énormes vagues toute l’année. « Selon moi, ça n’allait pas du tout dans la bonne direction, dit-il. C’est ce qui m’a incité à lancer quelque chose de différent. » Au lieu de cibler une date et un endroit précis, Patrick a décidé de regrouper les 25 meilleurs pagayeurs sur les plus grosses vagues et les plus gros rapides de la planète, en tenant chaque fois ses compétitions dans une région donnée. C’est ainsi que sont nés les Grands Prix d’eau vive (GPEV) au Québec, en 2011. Après une reprise au Chili en 2012, l’événement était de retour au Québec en 2014, avec des
examen aérien des lieux. Pendant quelques heures, nous poursuivrons en vain notre quête de grosses vagues. C’est finalement en demandant à des amis qui possèdent un chalet dans le secteur que nos adeptes du rodéo aquatique trouveront l’accès à une vague de plus de quatre mètres, superbe, lisse et… difficile d’accès. En ce mois de mai 2015, le groupe a aussi voulu repérer une autre vague d’envergure : Ginormica, un monstre de 6 mètres surgissant entre deux rapides de classe 5, toujours sur la Mistassibi. « Elle semble très intéressante, mais nous n’avons pas encore trouvé le niveau d’eau optimal pour la surfer : c’est une vague en attente », explique Patrick Camblin. Depuis 2003, Patrick fait partie d’un groupe de kayakistes téméraires qui explorent les rivières du Lac-Saint-Jean en quête de sensations fortes et de précieuses données, pour savoir où pagayer peu importe les débits d’eau rencontrés. « Autant
participants de 11 pays. D’abord prévus pour 2016, les prochains Grands Prix auront finalement lieu en 2017, car en cette année marquée par El Niño, on craignait que le débit d’eau soit trop faible. Lors de la prochaine édition des GPEV, du 28 avril au 8 mai 2017, 50 kayakistes, dont une quinzaine de femmes, se mesureront aux vagues les plus redoutables. Ils se rendront d’abord sur la rivière des Outaouais, avant de poursuivre avec la rivière Rouge, puis la Petite Bostonnais et la rivière Mistassibi, pour ensuite gagner deux autres rivières que l’on choisira ultérieurement, selon les niveaux d’eau. L’une d’elles se trouvera dans la région de Québec. Rapidement, les GPEV se sont imposés comme l’un des événements les plus prestigieux sur la scène mondiale du kayak. « Rien ne se compare à cette compétition, qui est la plus difficile au monde ! », affirme Trevor L’Heureux, kayakiste aguerri qui a lancé la Série eau vive extrême Québec (SEVEQ) l’an dernier. Pour se qualifier aux GPEV, les kayakistes doivent d’abord remporter un championnat régional ou un événement de qualification, comme la SEVEQ. « On voulait faire un lien espaces.ca mars 2016
29
© Emrick Blanchette
Charles Arseneault sur la rivière Cabituquimats.
entre les régions du Québec afin que tous les pagayeurs se rassemblent quatre fois par année », explique Trevor L’Heureux, également coordonnateur du championnat qui conduira les pagayeurs sur les rivières Neilson, Rouge et Kipawa, ainsi qu’aux rapides de Lachine, en 2016. À terme, Trevor L’Heureux aimerait que l’événement devienne un incontournable de la scène du kayak d’eau vive de tout le Nord-est américain.
Soigner ses chutes
Le kayak n’est pas qu’une affaire de compétition : c’est aussi – et surtout – une occasion de passer du temps entre amis et de découvrir de nouveaux terrains de jeux. « C’est un sport unique, explique Emrick Blanchette. Quand tu t’engages dans une rivière difficile, tu dois avoir une confiance totale en tes partenaires. Ça crée des liens très solides ». Plutôt que de surfer sur de grosses vagues, Emrick préfère plonger du haut des chutes et faire du creek, c’est-à-dire descendre des séries de rapides, souvent extrêmes, dans des canyons encaissés. L’an dernier, il a relevé un défi qui lui trottait dans la tête depuis longtemps : effectuer un saut de 25 m du haut des chutes de la Chaudière, sur la Rive-Sud de Québec. Steve Fisher, légende du kayak de rivière, s’est fracturé le bras lorsqu’il a tenté la même chose, il y a 10 ans; personne ne s’était plus risqué au même exercice, depuis. Pour éviter de se blesser, Emrick a choisi de faire le grand saut lorsque le débit de la rivière était à son maximum. « Après des heures d’analyse, j’ai trouvé comment atteindre le bas de la chute, dit-il. La seule chose qui me rendait plus nerveux était l’instabilité de l’eau, lors de la mise à l’eau. Mais une fois en haut des 30
mars 2016 espaces.ca
Patrick Maheu, en pleine action sur la rivière Malbaie.
chutes, le pire était passé et il ne me restait plus qu’à contrôler la chute libre ».
Pour la mise en valeur des rivieres d’ici
À 24 ans, Emrick, propriétaire d’une entreprise en construction, est aussi l’un des fondateurs du groupe Québec Connection, qui compte une quinzaine de kayakistes complètement crinqués (dont LP Rivest) et qui vise à mettre en valeur l’eau vive et à faire connaître les rivières du Québec. À l’été 2015, Emrick a aussi formé un groupe de neuf pagayeurs, dont trois États-Uniens, pour découvrir des rivières jamais descendues auparavant. « La première étape consiste à chercher des cours d’eau comportant des profils intéressants, dit-il. On calcule le pourcentage de pente moyenne de plusieurs sections. Ensuite, on tente de trouver des accès. Lorsqu’il y a des ponts, c’est très simple. Dans le cas contraire, il faut marcher ou pagayer plusieurs dizaines de kilomètres pour rejoindre la rivière ou en revenir. » De plus, la qualité du matériel, la technologie et les techniques plus évoluées permettent désormais de descendre des rapides qu’il n’était même pas envisageable de franchir, il y a quelques années. C’est ainsi que les membres du groupe ont pu descendre cinq nouvelles sections des rivières Boucher, Laval, des Cèdres, Volant et Sault-au-Cochon (en plus des rivières Cabituquimats et Leman, en 2014). Tous ces cours d’eau se trouvent sur la Côte-Nord, près de Portneuf-sur-Mer et de Forestville. « Réaliser que nous sommes peut-être les premiers humains à contempler certains endroits qui ne sont accessibles qu’en kayak crée un sentiment incroyable,
dit Emerick. C’est la même chose quand on franchit des enchaînements de rapides jamais descendus auparavant, ou qu’on ne sait pas quels seront les défis auxquels nous aurons à faire face en mettant à l’eau. Après une première descente, on éprouve toujours un grand sentiment de satisfaction et d’accomplissement, car c’est souvent le résultat de beaucoup de planification et de prises de décisions. » Dylan McKinley, un pagayeur de 21 ans de Caroline du Nord, en était à son premier séjour au Québec. Il a été estomaqué par la qualité des rapides et des cours d’eau. « C’est vraiment fantastique d’avoir accès à autant de belles rivières sauvages, dit-il. Personne n’avait descendu la rivière aux Brochets jusqu’ici, et ce fut l’une de mes plus belles descentes à vie. Et il y a encore tellement de rivières à découvrir! » On le voit, le Québec est de plus en plus prisé par les kayakistes internationaux. L’automne dernier, 19 jeunes kayakistes de 14 à 18 ans de la World Class Kayak Academy, un programme de sport-études des ÉtatsUnis, sont aussi venus profiter des rivières du Québec pendant un mois. À quand un programme kayak-études au Québec?
© Pascal Ouellette, Wally’s photography
© François Brassard
Une pirouette de Brent Orton, sur le rapide H20 de la Mistassibi.
EAU VIVE POUR TOUS « C’est bien beau de sauter du haut des chutes et de surfer sur d’énormes vagues, mais ce n’est pas une pratique accessible à tous », convient Patrick Lévesque, formateur de kayak d’expérience et kinésiologue. Pour faire avancer le sport et initier davantage de gens, il faut surtout miser sur ceux qui apprécient les expériences dans la nature. « Il ne faut pas insister sur le kayak extrême et dénigrer les pagayeurs qui s’amusent dans les petits rapides de classe 1 et 2, car on se tire dans le pied », dit-il. C’est l’approche sur laquelle mise Pink Water, un programme qui, en 2015, a permis à 85 femmes de s’initier au kayak. « Pas besoin d’aller dans les rapides les plus extrêmes pour s’amuser! », note Shéril Gravel, une kayakiste qui a lancé Pink Water avec deux amies. Au programme : kayak de rivière, rafting, luge d’eau, yoga, massothérapie et bonne bouffe pendant une fin de semaine, à la fin de juin.
À SURVEILLER CET ÉTÉ 14 MAI | SÉRIE EAU VIVE EXTRÊME QUÉBEC COURSE NELSON
OÙ : Saint-Raymond (Portneuf) STYLE : Contre-la-montre par équipes federationkayak.qc.ca
Le sport connaît un nouvel essor. Ainsi, à l’école de kayak Québec Raft, le nombre d’inscriptions à des cours de kayak est passé d’une dizaine, en 2011, à plus de 150, l’an dernier. Pascal Ouellette, propriétaire de cette école située à Saint-Stanislas, juste au nord de Dolbeau-Mistassini, souhaite d’ailleurs inciter les écoles de la région à lancer un programme kayak-études. Après une baisse de popularité au début des années 2000, le monde de l’eau vive semble susciter un regain d’intérêt, depuis quelques années. La Fédération de canoë-kayak d’eau vive (FQCKEV), qui vient d’ajouter le SUP à ses activités, a ainsi franchi le cap des 4 000 membres. De quoi voir l’avenir du bon œil, selon sa directrice générale, Julie Crépeau-Boisvert. Pour promouvoir la pratique récréative et compétitive en eau vive, la FQCKEV planche entre autres sur la création d’un parc d’eau vive à Montréal et sur l’aménagement d’une vague de surf à Sherbrooke.
25 JUIN | DUEL KIPAWA
14-15 AOÛT | MONTRÉAL EAU VIVE
FIN JUIN | PINK WATER
17 AU 21 AOÛT | CHAMPIONNATS
30 JUILLET | SLALOM SEPT-SŒURS
OÙ : Rivière-aux-Sables (Saguenay–LacSaint-Jean) STYLE : Initiation de kayak au féminin canoekayak.ca
OÙ : Laniel (Témiscamingue) STYLE : Duel d’élimination
OÙ : Saint-Stanislas (Saguenay–Lac-Saint-Jean) STYLE : Initiation de kayak au féminin pink-water.ca OÙ : Grenville (Laurentides) STYLE : Slalom Géant
OÙ : Montréal STYLE : Boater-cross
CANADIENS D’EAU VIVE
espaces.ca mars 2016
31
© Yannick McDonald photographe/TREKFIT
TREKFIT le gym des amateurs de plein air urbain PAR NATHALIE RIVARD
CES DERNIÈRES ANNÉES, UNE NOUVELLE ACTIVITÉ A FAIT SON APPARITION, DANS LES PARCS DU QUÉBEC. ELLE RALLIE AUSSI BIEN LES ADOS UN PEU REBELLES QUE LES ATHLÈTES DE HAUT NIVEAU, LES FEMMES ENCEINTES, LES AÎNÉS ET MÊME LES PERSONNES ÂGÉES OU EN FAUTEUIL ROULANT. GRATUITE ET ACCESSIBLE EN TOUT TEMPS, ELLE NE REQUIERT AUCUN ACHAT D’ÉQUIPEMENT. UTOPIE URBAINE? PAS DU TOUT, C’EST CE QUE PROPOSE LE TREKFIT.
QU’EST-CE QUE LE TREKFIT? En vous promenant dans certains parcs urbains du Québec, vous avez peut-être déjà remarqué des structures de métal et de béton de toutes sortes, des barres symétriques ou asymétriques, des échelles et des bancs de diverses hauteurs. En fait, ce mobilier urbain s’inspire des parcours d’hébertisme de notre enfance, mais on l’a actualisé afin qu’il puisse servir à l’entraînement fonctionnel, qui permet de faire travailler tout le corps en utilisant son propre poids comme résistance. Avec le TREKFIT, pas d’haltères, mais des mouvements fluides qui font appel à plusieurs groupes musculaires à la fois. L’entrepreneur Éric Tomeo, ancien directeur des ventes des boissons énergétiques GURU, a imaginé le TREKFIT lors d’un voyage à Cap Hatteras, en Caroline du Nord. C’est là qu’il a aperçu de vieilles structures d’hébertisme en bois datant d’une trentaine d’années. Il a alors réalisé que ceux qui ne sont pas adeptes des gyms et préfèrent bouger en plein air n’ont pas beaucoup de moyens de le faire. Il a donc décidé de moderniser ce type d’équipement et de créer du mobilier urbain destiné à encourager tout un chacun à s’entraîner, et ainsi contribuer à contrer les problèmes de santé et l’obésité. 32
mars 2016 espaces.ca
À son retour de voyage, Éric Tomeo fait part de son idée à Vincent Clarizio, un jeune designer industriel qui s’enthousiasme devant le concept du TREKFIT. Ensemble, ils conçoivent les premiers exemplaires de ces modules nouveau genre. Afin de s’assurer que ceux-ci seront ergonomiques, adéquats, fonctionnels et efficaces, Éric Tomeo s’associe aussi au kinésiologue Alexandre Paré. Avec Vincent, il forme alors une équipe de rêve, pour qui chaque nouveau parc est construit sur commande, avec une séquence de stations qui correspond aux besoins et au budget du client. Les modules de TREKFIT sont à des années-lumière des appareils d’entraînement aux couleurs acidulées que l’on retrouve dans les parcs d’Asie et qui font travailler isolément les divers groupes musculaires. Éric Tomeo reçoit d’ailleurs fréquemment des appels de représentants de Chine qui veulent lui vendre des modules de ce type. Il faut dire que la vision de l’entraînement a beaucoup évolué en Amérique du Nord. À l’heure actuelle, la tendance est à l’entraînement fonctionnel, plus efficace et plus près de la réalité de tous les jours. Quand on y pense, il est très rare qu’un de nos gestes quotidiens ne sollicite qu’un seul muscle. Si on soulève une boîte, par exemple, on fait notamment appel aux muscles de nos jambes et de nos bras, ainsi qu’aux stabilisateurs du dos et aux abdominaux.
Il y a cinq ans, on ne comptait que quelques circuits de TREKFIT, mais on en trouve aujourd’hui 75, un peu partout au Québec et en Ontario, dont 40 dans la Belle Province et 19 sur l’île de Montréal seulement. D’autres s’ajoutent chaque année. Parmi les plus intéressants, soulignons ceux du :
» Parc Laurier, à Montréal » Parc de la Cité, à Longueuil » Parc des Rapides, à LaSalle » Parc Maynard-Ferguson, à Verdun (quartier de L’Île-des-Sœurs) » Parc du Ruisseau, à Saint-Bruno-de-Montarville » Collège Mérici, à Québec
TREKFIT, MODE D’EMPLOI Les modules de TREKFIT sont accessibles à tous et en tout temps. Bien que plusieurs les délaissent l’hiver, ils sont déneigés dans certaines villes, par les services municipaux ou par des amateurs qui le font bénévolement. Pas besoin de réserver : on n’a qu’à se présenter au parc pour s’entraîner. C’est convivial et cette façon de faire crée un sentiment de communauté chez les utilisateurs. En plus de l’entraînement de base, TREKFIT ouvre aussi tout un monde de possibilités, car on peut ajouter des accessoires aux modules pour varier les séances. Par exemple, on peut travailler avec des ballons médicinaux ou accrocher des sangles de type TRX ou AK (de l’entreprise québécoise La voie athlétique), qui permettent une plus grande variété d’exercices. Chaque parc est unique et comporte des circuits de 6 à 16 stations dotées d’affichettes expliquant les exercices proposés, que l’on peut accomplir selon deux niveaux (intensité faible ou élevée). En complément, TREKFIT offre une application gratuite qui permet de repérer les installations et de choisir parmi des programmes adaptés aux adultes, aux aînés et aux personnes en fauteuil roulant, qu’ils visent une remise en forme, une perte de poids, un entraînement aérobique, anaérobique ou en résistance.
© Yannick McDonald photographe/TREKFIT
Sur sa chaîne YouTube, La voie athlétique suggère aussi une foule d’exercices à faire avec le système de sangles AK, tout en proposant de multiples variantes. Enfin, ceux qui souhaitent s’entraîner en groupe peuvent se rendre au parc Laurier de Montréal ou au parc de la Cité de Longueuil, pour des séances avec entraîneurs.
espaces.ca mars 2016
33
LA CALLISTHÉNIE, LE PLUS VASTE MOUVEMENT UNDERGROUND DE MISE EN FORME Le TREKFIT séduira aussi les adeptes de callisthénie, une discipline plus acrobatique. Bien qu’elle existe depuis plusieurs millénaires – c’est la plus ancienne forme connue de conditionnement physique –, la callisthénie a beaucoup évolué au cours des dernières années et s’apparente à la gymnastique artistique, dans une forme plus urbaine et à laquelle on aurait ajouté des exercices de mise en forme spectaculaires. La renaissance de la callisthénie s’est amorcée en juin 2008, lorsqu’un ami de Hannibal Lanham – alias Hannibal For King, l’un des fondateurs du street workout – a diffusé sur YouTube une vidéo d’une routine de callisthénie, visionnée plus de 10 millions de fois à ce jour, et qui a marqué le point de départ du plus grand mouvement underground de mise en forme de la planète.
Le premier à importer le bartendaz à Montréal a été Dazl St-Louis, fondateur du Regiment PSEM/Bartendaz Canada. Depuis, d’autres clubs d’entraînement de ce genre ont vu le jour. C’est le cas de Tribarta, dont les membres s’entraînent au parc Laurier et font des démonstrations dans des installations de TREKFIT un peu partout. L’un des entraîneurs du club Tribarta, Sylla Robillard, rappelle que ce sport évolue à une vitesse fulgurante et que ses figures repoussent toujours plus loin les limites du possible. C’est le cas du « drapeau », un exercice qui demande beaucoup de force et d’équilibre, et que seule une poignée d’athlètes réussit à maîtriser. Cette année, le drapeau est devenu un mouvement courant et on en propose déjà des versions plus complexes. Bien que le bartendaz soit encore relativement nouveau, il compte maintenant une fédération internationale, la World Calisthenics Organisation (WCO), et il fait l’objet de compétitions de haut niveau. Il se peut même qu’on l’ajoute aux disciplines des Jeux olympiques, d’ici quelques années. En plus des installations dans les parcs municipaux, l’équipe de TREKFIT planche sur une version résidentielle de ses modules. Très bientôt, il sera donc possible d’installer un véritable gym TREKFIT dans sa propre cour. D’ici là, Éric Tomeo et Sylla Robillard vous invitent à troquer le gym contre l’entraînement TREKFIT et la callisthénie en plein air.
Photos : © Yannick McDonald photographe/TREKFIT
Pendant que la plupart des hommes passaient beaucoup de temps à faire des haltères au gym pour renforcer leurs muscles, Hannibal s’entraînait avec la seule résistance de son corps, et avec des barres de métal comme unique équipement. Les exercices d’Hannibal étaient très impressionnants et qualifiés de « surhumains » par ses admirateurs. Chef d’une famille monoparentale, il n’avait à l’époque que 29 ans et vivait dans un refuge. Cet entraînement était sa façon de préserver sa santé mentale.
Aujourd’hui, Hannibal est devenu un modèle pour toute une génération de jeunes. Sa vidéo en a inspiré d’autres, comme celle du Newyorkais G.I.A.N.T. – autre père fondateur du street workout –, qui a créé le bartendaz, une forme d’entraînement visant à aider les jeunes Noirs qui flirtaient avec la violence de la rue à mieux canaliser leur énergie. Au lieu de sombrer dans la délinquance, ces jeunes ont commencé à s’entraîner sérieusement et à bien se nourrir, et ils ont appris qu’en travaillant fort et en devenant des modèles pour les autres, ils pouvaient transformer leur vie.
DÉCOUVRIR
VOIR
POUR TROUVER LES INSTALLATIONS TREKFIT près de chez vous, consultez le site trekfit.ca ou téléchargez l’application TREKFIT sur iTunes.
POUR LA FAMEUSE VIDÉO de Hannibal For King, rendez-vous sur youtube.com/watch?v=pfsTKfUT-RQ.
POUR DE L’INFORMATION sur le système de sangles AK, consultez athletickit.com ou la chaîne YouTube de cette entreprise montréalaise, à youtube.com/channel/UCX0JaAiLumovHIrz0xYxLDw.
UNE AUTRE DE SES VIDÉOS, visionnée plus de 17 millions de fois, se trouve à youtube.com/watch?v=Zk9jp9rJ3Ss.
POUR EN SAVOIR PLUS sur le bartendaz à New York et son influence sur les jeunes Afro-Américains, consultez bartendaznyc.com/stories.
S’informer
POUR DÉCOUVRIR la callisthénie, consultez le site de la World Calisthenics Organisation (WCO) worldcalisthenics.org.
34
mars 2016 espaces.ca
POUR JOINDRE Dazl St-Louis et Regiment PSEM/Bartendaz Canada, facebook.com/RegimentBartendazCanada/timeline POUR JOINDRE TRIBARTA, consultez facebook.com/pages/Tribarta/ 210954599060370?sk=info&tab=page_info
recettes.zeste.tv Vous offre une recette de barres énergétiques pour l’entraînement.
Barres énergétiques des marcheurs
par DANIEL VÉZINA Niveau cuisinier 6 portions Préparation : 30 min • Cuisson : 10 min • Repos : 24 h IngrédIents • 175 ml de dattes Yupik, dénoyautées • 45 ml de graines de lin moulues • 30 ml de graines de chanvre • 125 ml de poudre d’amandes • Quelques gouttes de vanille • 1 pincée de sel • 1 orange, en zeste • 125 ml de pacanes ou noix de Grenoble grillées, hachées grossièrement • 250 ml de mélange de graines de tournesol, de citrouille et de baies de goji • 125 ml de noix de coco râpée non sucrée
1. Mettre les dattes, les graines de lin, les graines de chanvre, la poudre d’amandes, la vanille, le sel et le zeste d’orange dans le robot culinaire et mélanger jusqu’à l’obtention d’une purée lisse. Réserver. 2. Dans une poêle, faire chauffer les noix de Grenoble, les graines de tournesol et les graines de citrouille pour leur donner une légère coloration. 3. Les laisser tempérer, puis les ajouter dans le bol du robot culinaire avec la noix de coco et la purée réservée. Mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte épaisse et collante. 4. Presser le mélange dans une assiette ou un moule en pyrex jusqu’à une épaisseur d’environ 2 cm (¾ po) et tailler en 6 barres. 5. Déguster aussitôt ou réfrigérer jusqu’au lendemain pour des barres plus fermes et plus savoureuses. 6. Vous pouvez également passer les barres au four à 190°C (375°F) environ 10 minutes, en les retournant à mi-cuisson pour les rendre croustillantes, puis les tremper dans le chocolat.
Suivez l’ambassadeur de Zeste, le chef Danial Vézina : VÉZINA, CHEF RESPONSABLE mardi 18 h, en rappel dimanche 9 h zeste.tv/vezina
Pour d’autres idées de collations nutritives, consultez : recettes.zeste.tv
L’ENTRAÎNEMENT, VU PAR LA SCIENCE
LA MUSCULATION EN FAMILLE DÈS L’ÂGE DE 5 ANS
© Shutterstock
PAR XAVIER BONACORSI
SPORT : TOUS NIVEAU : ENFANTS DE 5 ANS ET PLUS (DÉBUTANT À ÉLITE)
L
DÉBUTANT
es exercices de musculation font maintenant partie intégrante des programmes d’entraînement de tous les athlètes de haut niveau, tous sports confondus. En plus de contribuer au développement de la force, de la puissance et de l’endurance, la musculation aide à prévenir les blessures sportives. Ces effets bénéfiques sont aussi observés chez les sportifs amateurs et de loisir et si on a longtemps cru qu’on ne devait pas s’y adonner avant d’avoir atteint (ou presque) sa taille et sa carrure d’adulte, la recherche scientifique confirme aujourd’hui que même les enfants peuvent en tirer profit, et ce, dès l’âge de 5 ans. 36
mars 2016 espaces.ca
INITIÉ
AVANCÉ
ÉLITE
PLASTICITÉ NEUROMUSCULAIRE ET HABILETÉS MOTRICES Plus on est jeune, plus notre corps réagit et s’adapte rapidement aux éléments auxquels il est soumis. Ces adaptations neuromusculaires, sollicitées de manière régulière dès les premières années de l’enfance et de la préadolescence, auront tendance à s’installer de façon plus permanente que chez les adultes, et formeront ainsi une base solide sur laquelle il sera plus facile de développer toute autre forme de qualités physiques et athlétiques. Initier nos rejetons aux rudiments de la musculation doit toutefois se faire de façon très progressive. Outre le plaisir et la découverte d’une nouvelle activité, l’objectif premier devrait être le développement des habiletés motrices, c’est-à-dire de la capacité d’apprendre et d’exécuter des mouvements de plus en plus complexes. L’hypertrophie musculaire et la performance (en matière de charges soulevées) ne devraient en aucun cas être des sources principales de motivation. LES JEUNES ATHLÈTES On a observé, chez les jeunes athlètes évoluant dans une discipline précise, que ceux qui s’adonnaient à la musculation souffraient beaucoup moins de blessures
LE PLAN
Tout plan d’exercices en musculation chez les jeunes doit être élaboré en tenant compte de l’âge et des caractéristiques de chacun. Il doit aussi être sécuritaire et, surtout, agréable à faire. Effectuer de 2 à 3 séries de 8 à 15 répétitions à 60 à 80 % de 1RM* pour 6 à 8 exercices est une bonne formule de départ. La figure ci-dessous donne plus de précisions en fonction des habiletés des jeunes à exécuter les exercices. La progression d’une phase à l’autre se fait une fois que les mouvements sont parfaitement maîtrisés et que les charges sont devenues très faciles à soulever.
BASSES
Séries : 1 à 2 Répétitions : variées Charge : ≤ 60 % de 1RM Fréquence : 2 fois par semaine
HABILETÉS À EXÉCUTER LES MOUVEMENTS DES EXERCICES DE MUSCULATION
Séries : 2 à 4 Répétitions : 6 à 12 Charge : ≤ 80 % de 1RM Fréquence : 2 à 3 fois par semaine
ÉLEVÉES
Séries : Multiple Répétitions : ≤ 6 Charge : ≥ 85 % de 1RM Fréquence : 2 à 4 fois par semaine
* 1RM : une répétition maximale. Correspond à la charge qu’on ne peut soulever qu’une seule fois.
sportives, démontraient beaucoup plus de facilité dans l’apprentissage de techniques et de mouvements nouveaux et plus complexes, et amélioraient davantage leur performance, d’année en année. Dans l’élaboration de programmes d’entraînement destinés aux jeunes, il est recommandé de choisir des exercices qui visent aussi des structures non sollicitées par les gestes de la discipline pratiquée par l’enfant, afin de favoriser un équilibre dans son développement neuromusculaire général. Par exemple, un joueur de tennis droitier gagnera énormément à faire des exercices de musculation avec son bras gauche.
être une activité pratiquée en famille. Vous n’avez maintenant plus d’excuses pour aller au gym sans vos rejetons! Prochaine chronique : L’entraînement à l’aide d’haltères kettlebells, une nouvelle approche qui développe aussi bien la force que l’endurance.
UN MYTHE DÉBOULONNÉ Les récentes études sur le sujet sont sans équivoque : pour les jeunes, il n’y a aucune contre-indication à faire des exercices de musculation. Le mythe du « squelette immature » ne tient plus. Au contraire, les jeunes qui s’entraînent ainsi « en résistance » augmentent considérablement leur densité osseuse, sans nuire à leur croissance. On a donc tout intérêt à encourager nos jeunes à profiter du haut degré de plasticité neuromusculaire dont ils bénéficient durant leur enfance et préadolescence en leur proposant des interventions bien structurées et supervisées. Il faut bien sûr user de gros bon sens et commencer avec des charges très légères, ou sans charge du tout. Les gestes et mouvements doivent être parfaitement maîtrisés avant toute augmentation de charge. L’intensité et la fréquence doivent augmenter en fonction du rythme de chacun. Hormis ces quelques directives, il n’y a aucune raison pour que la musculation ne puisse pas Référence Citius, Altius, Fortius: Beneficial effects of resistance training for young athletes, recensé sur ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26089321 espaces.ca mars 2016
37
PAR XAVIER BONACORSI
TOUT BEAU TOUT NEUF 01 Lumière de taille
Les coureurs et randonneurs nocturnes peuvent maintenant s’offrir une nouvelle façon d’éclairer les sentiers : la Lumen 600. Avec sa source de lumière située au niveau de la taille plutôt qu’au-dessus des yeux, elle permet d’obtenir une meilleure perception des détails et contours grâce à une accentuation des ombres sur les obstacles. Son caisson, en aluminium de qualité aéronautique, résiste aux chocs, à l’eau et à la poussière. La durée de sa pile rechargeable (lithium-ion) est plutôt impressionnante : jusqu’à 8 h à haute intensité (600 lumens) et jusqu’à 36 h à faible intensité (24 lumens). Sa ceinture est faite d’un tissu de mailles ultrarespirant, et elle comporte des pochettes très pratiques. Enfin, son large et puissant faisceau orientable ajoute un degré d’efficacité additionnel à cette nouvelle vision de la course nocturne. ULTRASPIRE Lumen 600, 230 $ ultraspire.com
02 Montre multifonction pour trekking et entraînement
La nouvelle Traverse, de Suunto, est dotée de tellement de fonctions qu’une revue complète ne tiendrait pas sur les deux pages de cette chronique! La montre est conçue autant pour l’entraînement et la course que pour les longues randonnées en nature. En plus d’indiquer vitesse, distance, coordonnées et autres données habituelles, elle propose une foule d’options de navigation, lorsqu’elle est connectée à l’appli (très sophistiquée) Movescount. À cela s’ajoutent baromètre, altimètre, calorimètre, podomètre, heures du lever et du coucher du soleil, et on peut aussi télécharger des cartes et itinéraires ou élaborer des parcours complexes avec données topographiques. À part le mode lance-flammes, elle n’a rien à envier aux montres utilisées par James Bond! SUUNTO Traverse, 545 $ suunto.com
03 Lunettes pour montagnard moderne
Depuis belle lurette, Julbo est reconnu comme spécialiste des lunettes de montagne. Avec ses Trek, le fabricant propose un modèle léger, solide et hyperventilé, spécialement conçu pour l’alpinisme, l’escalade et la course en montagne. Parmi ses caractéristiques les plus intéressantes, soulignons des branches malléables pour un ajustement extrêmement précis, des coques latérales détachables qui coupent les rayons latéraux, et une mousse antisueur qui protège les yeux de la sudation. À cela s’ajoute l’option de choisir l’un des trois types de verre (Spectron 4, Zebra, Cameleon), qui peuvent également recevoir une correction ophtalmique (RXTrem). La dimension des verres offre enfin un très large champ de vision, ainsi qu’une protection optimale. Bref, du pur Julbo, pour toute activité en condition de lumière extrême. JULBO Trek avec lentille Spectron 4, 135 $ Zebra, 195 $ Cameleon, 230 $ julbo-canada.ca
38
mars 2016 espaces.ca
04 Habit de couchage façon
06 Seconde peau à capuchon
Teletubbies
05 Un petit bijou de bracelet-outils Leatherman, le pionnier et chef de file en matière d’outils multifonctions, présente son tout dernier-né : le Tread. Ce bracelet, qu’on porte au poignet, est composé de dix maillons détachables (et remplaçables) qui comportent 29 outils différents! Tournevis, clés hexagonales, crochet, adaptateur à douilles, ouvrebouteille, nommez-les : on trouve de tout ou presque! Son acier inoxydable très durable et son design sophistiqué font de cet outil-bijou un objet très élégant et des plus pratiques, et qui passe sans encombre aux contrôles de sécurité aéroportuaires. Qui a dit que beauté et fonction ne faisaient pas bon ménage? LEATHERMAN Tread acier inox, 155 $ noir, 200 $ leatherman.com
Si, avec un peu de pratique, on peut se servir d’un Selk’bag 5G pour dormir, il se fait davantage apprécier lors d’activités autour du camp ou du chalet (pêche, photographie animalière, lecture…). Pour plus de dextérité et de mobilité, on retrouve ainsi des ouvertures aux poignets, qui laissent les mains se faufiler à l’extérieur, ainsi que des pieds amovibles permettant d’enfiler des bottes. Le 5G peut maintenir bien au chaud jusqu’à 7 °C lors des périodes d’immobilité, et jusqu’à –11 °C, lors d’activités plus vigoureuses. Avec un tel habit de « cosmonaute du plein air », le froid n’a littéralement plus d’accès direct à la peau! SELK’BAG 5G Original, 225 $ selkbagusa.com
Black Diamond nous a habitués à des vêtements d’une confection et d’une qualité remarquables; son nouveau CoEfficient Hoody ne fait nullement exception à la règle. Conçu principalement comme couche intermédiaire, ce chandail à capuchon peut très bien se porter seul, directement sur la peau, lors d’activités intenses. Son tissu en Polartec Power Dry High Efficiency présente un intérieur capitonné qui favorise l’évacuation de la transpiration et la respirabilité. Son capuchon est assez grand pour couvrir un casque. Son col, très haut et au fini intérieur en microsuède brossé (d’une très agréable douceur), assure une excellente protection. Indéniablement une pièce de vêtement qui a sa place dans l’arsenal de tout pleinairiste, peu importe la saison. BLACK DIAMOND CoEfficient Hoody, 180 $ blackdiamondequipment.com
espaces.ca mars 2016
39
Présentée par Tourisme Nunavik
© Pierre Dunnigan
CHRONIQUE EN DIRECT DU
À la rencontre du règne animal arctique Nul besoin de se rendre à l’étranger pour pouvoir contempler des animaux empreints d’exotisme, alors qu’ici même au Québec, dans notre arrière-cour, là-haut dans le Grand Nord, existe une ménagerie tout aussi légendaire que celle du livre de la jungle. Terre des Inuit, le Nunavik ouvre pour nous les portes de ce royaume fabuleux qu’est l’Arctique, repaire d’une faune fantastique qui, à elle seule, vaut le détour. De l’orée de la forêt boréale jusqu’aux confins de la toundra septentrionale, ce sont là des rencontres mémorables qui vous y attendent !
R
oyaume incontesté de l’illustre ours polaire, le Grand Nord, avec ses paysages époustouflants, est la toile de fond idéale pour y immortaliser en photo cet animal majestueux dans son habitat naturel où il trône en souverain. Si le roi de l’Arctique se dissimule plus facilement dans son habitat naturel qu’au zoo, vos guides Inuit, qui connaissent la région comme le dos de leurs mains basanées par le vent, réussiront tout de même à le dénicher pour vous lors de sorties estivales en mer dans leurs gros canots à moteur.
Votre cortège ne passera certes pas inaperçu auprès des loyaux sujets du roi Nanuq, qui font surface dès la fonte des glaces et viendront sans doute vous saluer au passage. Attisant ainsi la curiosité des nombreux phoques des environs, qui se montreront le bout du nez ici et là pour voir qui vient leur rendre visite, vous pourriez aussi être agréablement surpris par l’apparition soudaine d’un petit rorqual, voire même d’une baleine boréale, ou faire la rencontre d’un groupe de joyeux bélugas. Avec un peu de chance, vous pourriez peut-être apercevoir un
narval –la mythique licorne de mer– ou encore lorgner un troupeau de morses se chauffant la couenne au soleil sur d’énormes icebergs à la dérive. Une fois sur la terre ferme, on pourra profiter des longues journées de l’été polaire pour partir en randonnée, guidée par des Inuit et/ou de naturalistes éprouvés, à la recherche d’une harde de magnifiques bœufs musqués, des bêtes imposantes tirées tout droit de la préhistoire. L’une des plus anciennes espèces de mammifères encore présente sur Terre, ces bovidés cornus parcouraient les steppes du nord de l’Asie aux côtés des mammouths il y a de cela environ un million d’années, avant qu’ils ne traversent le détroit de Béring entre la Sibérie et l’Alaska, d’où ils se sont ensuite dispersés pour peupler le Nord du Canada. Étrangement, cette créature qui intime le respect a survécu aux bouleversements climatiques de l’ère de glace. Son pelage laineux et chaud aux allures de grande barbe –ce qui lui a valu le nom d’umimmak en inuktitut, la langue des Inuit– y est certes pour quelque chose. Pour peu qu’on veule bien faire le voyage jusque dans le Grand Nord, on peut encore
© Isabelle Dubois
ainsi aujourd’hui avoir le privilège de les observer en silence alors qu’ils sillonnent paisiblement le désert arctique, se régalant de mousses et de lichens. Une visite au Nunavik est aussi l’occasion par excellence d’être témoin de la migration d’un des plus grands troupeaux de caribous au monde. Foulant la toundra en petits groupes épars ou par milliers, devant parfois braver à la nage les grands cours d’eau de la région sur leur chemin, cet ongulé que les Inuit ont baptisé tuktu, a bien du panache, un trophée qu’on se plaira à mettre au mur dans le cadre d’une magnifique photo souvenir.
Le Grand Nord du Québec se révèlera aussi un véritable éden pour les amateurs d’ornithologie, qui auront tout le loisir d’observer un éventail d’oiseaux de toutes sortes. Lors de sorties sur l’eau aux abords des îles au large du Nunavik, on fera la connaissance de canards eider –dont les Inuit recueillent le duvet laissé dans les nids abandonnés une fois les petits devenus grands pour en isoler leurs parkas– et de certaines des plus grandes colonies de guillemots de Brünnich sur la planète qui nichent dans les falaises surplombant la mer. Les deux pieds sur terre, on pourra sonder la tundra pour repérer la timide perdrix des neiges, sans oublier le formidable harfang des neiges qui, de la prunelle de ses yeux perçants, veille sur cette contrée nordique grouillante de vie.
© Hans G. Pfaff
Ces grands animaux en tête du palmarès nordique ne sont pas les seuls spécimens de la gent animale qui méritent notre attention lors d’une virée hors des sentiers battus au Nunavik l’été. En restant vigilant, on pourra aussi entrevoir une variété d’espèces, toutes parfaitement adaptées aux rigueurs du Grand Nord québécois. On remarquera entre autres des lièvres, renards et loups arctiques, dont la fourrure blanche se démarque sur la toundra alors dépourvue de son manteau hivernal.
RÉPONDRE À L’APPEL DE LA NATURE SAUVAGE Si l’appel de la nature sauvage résonne dans votre cœur, un voyage dans le Grand Nord du Québec saura indubitablement y répondre en vous offrant des rencontres intimes avec la faune qui l’habite. Comme cette terre immense qu’est le Nunavik reste encore inapprivoisée, il est fortement recommandé de ne pas s’aventurer seul dans la forêt boréale ou sur la toundra. C’est plutôt guidé par des Inuit et/ou des naturalistes qu’on ira à la rencontre du règne animal arctique, avec les services d’un des producteurs d’aventure et d’écotourisme de la région. La connaissance approfondie qu’ont ceux-ci du territoire et de son climat, de même que des ressources locales, s’avèrera un atout indispensable lors de la planification et la réalisation de votre excursion d’observation de la faune, que celle-ci se fasse à partir de villages Inuit, dans un camp satellite au cœur de la nature, lors d’un safari aérien en petit avion de brousse ou d’une croisière d’expédition.
© Heiko Wittenborn
Pour plus d’information sur les opportunités d’observation de la faune arctique au Nunavik : TOURISME NUNAVIK Tél.: 819 964-2876 ou 1 855 NUNAVIK sans frais www.nunavik-tourism.com
Š Collection personnelle, Caroline Gauvin
Caroline Gauvin, au BrĂŠsil
Ils ont quitté le Québec pour se réaliser en tant qu’entrepreneurs. Pour eux, sport et affaires se négocient hors des frontières. Si certains vivent toujours à l’étranger sans songer à revenir au Québec, d’autres ont déjà bouclé la boucle d’un projet de vie, ailleurs dans le monde. Rencontres avec quatre sportifs québécois audacieux, qui ont osé s’installer dans un autre continent pour se lancer en affaires.
PAR CHARLES-ÉDOUARD CARRIER
CAROLINE GAUVIN | Icarai de Amontada, Brésil
ALEXANDRE VASSILATOS | Bali, Indonésie
S’exiler, c’était écrit dans le ciel de Caroline Gauvin, bien avant qu’elle ne déploie la voilure d’un kite. En 2010, cette jeune femme d’affaires, qui œuvre alors dans les domaines de la vente, du Web et du marketing, découvre le yoga et le kitesurf. Ces deux disciplines allaient bientôt donner une tout autre direction au chemin qu’elle s’était tracé.
Après avoir alterné sessions à l’université et étés dédiés au surf, et ce, aux quatre coins de la planète, le Montréalais Alexandre Vassilatos n’a pas attendu très longtemps pour quitter le pays et assouvir sa passion. « Dès que j’ai terminé l’université, je suis parti », dit-il.
C’est au Costa Rica, alors qu’elle suivait une formation pour enseigner le yoga, que le déclic s’est produit. « J’ai toujours eu le pressentiment que je vivrais au bord de la mer, mais lors de ce cours intensif, j’ai compris que ça se réaliserait vraiment, dit-elle. C’est là que j’ai officiellement pris la décision de tout vendre et de quitter le Québec ». Son rêve : acheter un terrain et ouvrir un petit hôtel avec une école de yoga. En quelques mois seulement, celle qui est aussi cofondatrice du magazine en ligne Ouikite.ca, destiné aux kitesurfeurs du Québec, était prête à faire le grand saut. Après avoir vendu sa grande maison de Sainte-Julie, et ne gardant que l’équivalent de trois valises, elle s’envole pour Icarai, un village de pêcheurs à 2 200 km au nord de Rio de Janeiro. Un paradis du kitesurf, où les vents soufflent à des vitesses de 15 à 25 nœuds, de juin à janvier. Pour faciliter la mise en œuvre de son projet, Caroline a pu compter sur sa famille, mais aussi sur l’aide d’amis français établis à Icarai depuis plus de 9 ans. Aujourd’hui, les choses vont bon train pour l’entrepreneure : l’ouverture de son hôtel-école, baptisé Villa Caribou, est prévue pour 2017. « J’espère bien créer un endroit où les gens pourront profiter du yoga et du kite dans un environnement zen et coloré! » villacaribou.com
À chacun de ses nombreux voyages à Bali, Alexandre comprenait quelque chose qui allait changer sa vie. « J’ai réalisé à quel point je n’avais pas besoin de beaucoup pour accéder au bonheur, dit-il. Avec 10 $ par jour, j’avais tout ce dont j’avais toujours rêvé : du surf, du temps et de la liberté ». Une fois de retour au pays, il fait un premier pas vers l’exil en lançant Barefoot Surf Travel, avec son ami et partenaire Gabriel Lanoix. En quelques années à peine, l’entreprise, qui offre des voyages de surf à des débutants et intermédiaires, s’établit au Nicaragua, puis en Équateur et, finalement, à Bali. « Après le Nicaragua, mettre sur pied l’entreprise à Bali était un jeu d’enfant, explique le surfeur. L’endroit est beaucoup plus touristique, les gens sont plus organisés. » Le plus difficile a été de trouver des « gens de la place » qui partageraient la vision qu’avait le Québécois de son entreprise; pour Alexandre, lorsqu’on s’établit à l’étranger, il faut créer des relations durables avec les membres de la communauté. C’est maintenant chose faite. Les premières années, Alexandre faisait la navette entre le Nicaragua, le Canada et Bali. « Ce fut un départ graduel; les gens de mon entourage n’ont pas réalisé que je partirais pour de bon. Aujourd’hui, je ne passe qu’un ou deux mois par année à Montréal. » Le reste du temps, il est quelque part en Indonésie, entre son bureau et quelques-unes des plus belles vagues du monde. barefootsurftravel.com espaces.ca mars 2016
43
FÉLIX TANGUAY | Verbier, Suisse
Alexandre Vassilatos, à Bali
© Collection personnelle, Alexandre Vassilatos
Mont Sainte-Marie, Sutton, Nouvelle-Zélande, Colorado, Whistler… Félix Tanguay, originaire d’Aylmer, enseigne le ski depuis l’âge de 16 ans. Un jour, certains de ses clients européens lui donnent l’idée de quitter le pays. « Ils me disaient que les montagnes étaient mieux en Europe, mais qu’ils ne trouvaient personne pour donner des cours de ski hors-piste comme à Whistler », dit celui qui a vécu cinq ans dans la célèbre station.
Félix Tanguay, en Suisse
Ensemble, Félix et ses clients ont alors l’idée d’ouvrir une école de ski hors-piste en Europe et s’entendent pour prendre le temps de bien choisir l’emplacement. C’est finalement Verbier, en Suisse, qui retient leur attention. « Il y a là des familles établies depuis des générations, c’est une vraie communauté qui existait avant la station de ski, dit-il. Je me sens mieux ici, c’est authentique, c’est le vrai monde ». La première année, Félix déniche un boulot dans une école de ski locale, ce qui lui laisse le temps de mettre sur pied son projet d’école de ski et de recruter ses premiers instructeurs. « Au départ, j’en avais trois; aujourd’hui, ils sont 55, répartis dans trois écoles. » Son entreprise, Powder Extreme, est entrée en activité en 2003; par la suite, Vivid, consacrée à la planche à neige, et Performance, pour l’enseignement du ski sur piste, sont venues compléter l’offre de service initiale. Désormais, l’épouse et les deux enfants de Félix passent l’hiver avec lui à Châbles, tout près de Verbier; l’été, toute la famille se déplace vers une résidence secondaire au Portugal, pour alimenter – et assouvir – leur passion pour le surf. Vont-ils un jour revenir au Québec? Pas du tout. « La Suisse, c’est le plus beau pays du monde, et en plus, c’est central : on passe nos week-ends au Maroc, en Bulgarie, en Italie... La qualité de vie est imbattable, c’est un petit paradis! » powder-extreme.com
© Collection personnelle, Yves Garneau
ANDRÉ ROY | Bocas del Toro, Panama
© Collection personnelle, Andre Roy
mars 2016 espaces.ca
De retour au Québec, André Roy fait l’acquisition d’une école de plongée au cœur de l’archipel de Bocas. « On n’a pas fait ça pour s'acheter un emploi, mais pour s'offrir une qualité de vie », dit-il. Quelques mois plus tard, il s’envole seul pour conclure la transaction et donner le coup d’envoi à ce grand projet. Bien vite, le mal du pays se fait sentir, malgré deux appels quotidiens par Skype et les visites fréquentes de sa femme et de ses enfants. « Le jour, c’est le paradis, mais le soir, la vraie vie prend le dessus et la solitude l’emporte, à moins de suivre les touristes dans les restaurants et les bars, et de faire la fête avec eux, explique le plongeur. C’est normal, ils sont en vacances. Mais toi, tu travailles le lendemain… »
André Roy, au Panama
44
Au départ, ce n’était qu’un long voyage en Amérique latine : une année sur la route, en famille. « On était au Costa Rica et tout le monde parlait de Bocas del Toro, dit André Roy, de Granby. Alors on y est allé! » Le hasard fait bien les choses, et la famille tombe rapidement en amour avec l’endroit : l’énergie, les gens, le surf et... la plongée.
C’est donc pour sa famille qu’André est revenu au Québec, après 2 ans. « Ça me manquait trop. On avait démarré ce projet-là pour vivre une belle expérience, et ça nous a rapprochés au début. Mais par la suite, c’est devenu trop difficile. Mon gars avait 14 ans et avait besoin de son père », explique l’entrepreneur. Bocas Diving Pirates lui appartient toujours, mais c’est un ami qui en assure la gestion pour l’instant. La famille retournera y passer ses étés, puis s’y installera à temps plein, mais plus tard. « Mon autre fils a fait des études en restauration et pour lui, c’est clair : il veut ouvrir son restaurant dans le Sud… » bocasdivingpirates.com
LA VITRINE DES PARTENAIRES COMPRESSPORT
Ridley (MEC)
Pro R2 Swiss (73 $) ProRacing V2.1 Run (27 $)
Vélo X-Trail CR50 (3500 $)
Voici un combo optimal pour des efforts intenses et explosifs, grâce à deux produits de qualité absolue avec fibres et fabrication exclusivement européennes. D’abord, le manchon de compression Pro R2 Swiss procure une sensation de tonicité et de liberté incomparable, en épousant parfaitement la forme du mollet tout en l’accompagnant lors de ses variations de mouvement. Une fois jumelé à ce manchon, le bas de course ProRacing V2.1 Run offre un confort extrême, une meilleure circulation sanguine et plusieurs avantages biomécaniques. En plus de bénéficier d’une technologie éprouvée pour la course, ce bas est d’autant plus performant qu’il comporte des zones de ventilation améliorées et qu’il est fabriqué à 100 % sans coutures au niveau des orteils.
Véritable vélo trois-en-un, polyvalent à souhait, le X-Trail se faufile partout. On veut s’attaquer à un sentier de gravier? On n’a qu’à garder les pneus de série. On songe à effectuer une virée en circuit fermé? On change pour les pneus de 25 mm. Un peu de cyclocross? Pas de problème, on opte pour des pneus qui conviennent à ce type de pratique. C’est aussi simple que ça! Uniquement offert chez Mountain Equipment Co-op (MEC). mec.ca
compressport.com
Icebreaker Haut à capuche pour hommes Atom (230 $) Idéal pour le ski, les randonnées hivernales et les sorties par temps froid, le haut à capuche Atom bénéficie d’une coupe ajustée et profilée, conçue pour suivre les mouvements du corps. Il est fabriqué en tissu RealFLEECE®, qui comprend un noyau de fibres de nylon enveloppé de mérinos et qui est brossé pour procurer plus de chaleur avec un minimum de poids. ca.icebreaker.com
The North Face Chaussure ULTRA MT (150 $) Prête à défier les sentiers les plus éprouvants, cette nouvelle chaussure de course offre une adhérence incomparable et une protection efficace sous le pied. Elle démontre tous ses talents dans la boue, la neige et sur les surfaces humides, et elle fait preuve de stabilité et d’une bonne prise sur tout type de terrain accidenté. thenorthface.com espaces.ca mars 2016
45
SECTION PRÉSENTÉE PAR ÉVASION
En quête d’inspiration, Antoine Sicotte a fait ses valises à la découverte de nouvelles saveurs en Suisse! Le rocker et cuisinier excentrique nous confie ses anecdotes de voyage, ses coups de cœur suisses, ses conseils voyages ainsi que ses plaisirs coupables gastronomiques! Afin de rassembler toutes tes passions, décris-nous la Suisse en trois mots (une chanson, un repas et un mot de ton choix). La chanson, n’importe laquelle du groupe The Two, que j’ai eu la chance de rencontrer à Montreuil ; le repas, assurément un carré d’agneau ; le mot, je choisirais éclectique. Pourquoi avoir décidé de parcourir la Suisse pour cette nouvelle saison ? Ma femme a eu la chance d’y aller, il y a quelques années, et elle m’en a tellement parlé en bien… Et c’était déjà une région qui m’inspirait par ses différents panoramas
SAVIEZ-VOUS QUE... • La randonnée whisky en Appenzell fera battre à coup sûr le cœur de tout connaisseur. Arrêt et dégustation dans différentes auberges qui vous feront découvrir leur whisky maison! • Dans bon nombre de domaines skiables de la Suisse, l’accès aux pistes est gratuit pour les enfants. L’âge varie selon les stations. • Airboard® est la marque déposée d’un engin de glisse très léger développé en Suisse. Vous pourrez l’essayer dans les 27 stations officielles d’airboard en Suisse! 46
mars 2016 espaces.ca
connus, soit les Alpes et toute la culture du terroir que cela implique. La Suisse me trottait donc en tête depuis quelque temps déjà! De plus, c’est un pays surprenant, car il y a plusieurs différentes facettes, toutes sortes de mélanges, que ce soit avec la musique grâce au Festival de Jazz de Montreuil, le clash avec la ville universitaire de Genève et les fermes d’élevage et les vignobles des montagnes! Quels sont les incontournables si l’on pose le pied dans le pays ? Il y en a plusieurs, vraiment, c’est d’ailleurs ça qui est intéressant! Les gens ont tendance à ne voir qu’un seul côté, soit la culture chocolatière ainsi que les vins et les fromages. Cependant, la Suisse est véritablement une destination versatile! D’abord, il y a Genève, qui est une ville très jeune, très dynamique et en pleine transformation. Ça bouge beaucoup et il faut absolument y manger de la viande séchée du Valais, qui fait la réputation de la Suisse! Puis ensuite, on arrive dans les montagnes et c’est un autre monde complètement! Les paysages sont hallucinants et il s’est développé une culture du terroir où le veau (visitez un élevage d’alpagas), le fromage, le vin (allez faire un tour au vignoble le Gammare) et, bien sur, le chocolat, sont exploités à leur meilleur! Il faut donc s’arrêter dans la grande ville puis
filer vers les Alpes et miser sur la thématique gastronomique. La Suisse est réellement un pays à découvrir par les saveurs! Quel a été le plus beau moment de ton voyage en Suisse ? Définitivement lorsque je suis allé faire du parapente dans les Alpes! C’était l’une des expériences les plus exaltantes de toute ma vie! C’était tellement unique de voler comme ça au dessus des montagnes… Il y avait quelque chose de transcendant même! Y a-t-il une rencontre suisse qui t’a marquée plus que les autres ? Paul, le producteur de moutons noirs que j’ai eu la chance de rencontrer dans les premiers épisodes de la série. C’est un être passionné, il a une relation unique avec ses bêtes, il les traite avec un grand respect. Il a une petite auberge, où les aliments proviennent de sa ferme et le Valais qu’il cuisine est à se jeter par terre! Toi qui voyages beaucoup, quelles sont tes astuces afin de découvrir la gastronomie locale d’un pays (pour trouver les véritables restaurants locaux, acheter les bons aliments de la saison, etc.) ? La chose la plus importante est de parler à des locaux, de parler aux gens hors du circuit touristique. Ils pourront
TOP 10
facilement vous conseiller de véritables restaurants locaux qui ne sont pas des pièges à touristes dispendieux! Plus personnellement, une des premières choses que je visite à mon arrivée dans un nouveau pays est le marché local! C’est la meilleure façon de rencontrer des gens, de voir les produits que les gens consomment, ceux qui sont populaires, les spécialités ainsi que les produits du terroir! Quelles destinations recommandestu aux amateurs de gastronomie qui désirent faire un voyage selon cette thématique ?
Les plus belles randonnées au Québec présenté par Évasion Découvrez tous nos tops 10: evasion.tv/incontournable 1
Mes coups de cœur, pour la diversité qu’ils offrent, seraient l’Argentine et l’Irlande. C’est également deux pays où la musique est très vivante, alors pour moi, c’est évidemment un plus ! Également, je reviens tout juste du Texas où j’ai été agréablement surpris par tout ce qui était offert au niveau de la gastronomie et des activités. Où as-tu envie de t’envoler en 2016 ?
2
3
Je dirais le Maroc ou la Grèce, pour leur culture culinaire différente de tout ce qu’il y a ailleurs. Toi qui es un autodidacte, tu as expérimenté beaucoup de choses dans ta cuisine. Quel est ton plus grand fail culinaire ? Il faut dire que ça nous arrive à tous, des échecs et des erreurs, et c’est essentiel car cela fait partie de n’importe quel processus de création. Dans mon cas, je me souviens d’une fois où je cuisinais un gigot d’agneau dans un plat Pyrex. Au milieu de la cuisson, je devais ajouter une sauce. Naturellement, au contact de ce liquide froid, le plat a éclaté et le gigot d’agneau s’est retrouvé au fond du four! La bouffe réconfort atteint son sommet de popularité dans la saison hivernale. Toi, quel est ton «comfort food» par excellence ? Mon premier amour est la cuisine italienne, celle que mon père m’a enseignée lorsque j’étais petit. Les pâtes ont toujours été mon plat de retour aux sources. Rien de plus rassembleur qu’un gros bol de pâtes fait maison au milieu de la table où tout le monde peut se servir!
4
5
6
7
8
9 6. Sentier des Murailles
2. Le tour du Mont-Albert
7. Sentier Les Loups
3. Tour Cap-à-l’Orignal
8. Sentier le Mont-Mégantic
4. Mont Saint-Joseph
9. Sentier du Mont-Brassard
5. La Grand Basque
10. Mont des Morios
Charlevoix Gaspésie
Bas-Saint-Laurent Gaspésie
Pour tout connaître sur la Suisse:
myswitzerland.com
1. Acropole des Draveurs
10
Côte-Nord
Saguenay
Laurentides Estrie
Lanaudière Charlevoix
ENTREVUE
Jean-Michel Dufaux présentée par Évasion Évasion a le plaisir d’accueillir de nouveau sur ses ondes l’animateur et passionné de voyages Jean-Michel Dufaux. Il coanimera, à partir du 6 avril prochain, la nouvelle émission AZIMUT, le mag télé 100% voyage! Même à l’autre bout du monde, Jean-Michel a accepté de répondre à nos questions! Avec plus de 50 pays à ton actif, on peut dire que le monde n’a « presque » plus de secrets pour toi! D’où vient cet intérêt marqué pour le voyage? Mon père, décédé aujourd’hui, était français d’origine et est arrivé au Québec dans les années 50. Il a toujours été un grand voyageur! Il a visité tous les continents et a même vécu 3 ans à Sao Paulo, au Brésil, avant de s’installer à Montréal. C’est mon père qui m’a donné le goût du voyage et de la curiosité. Mes parents ont toujours fait des voyages avec nous lorsque nous étions petits. Pour eux, c’était important de s’ouvrir sur le monde. Quelle est la première chose que tu as envie de découvrir quand tu mets les pieds dans un pays? Le quartier autour de l’hôtel, mais surtout, depuis quelques années, les meilleurs cafés de la ville! Qu’est-ce qui te donne envie de visiter un pays plutôt qu’un autre? L’architecture, les paysages, l’art de vivre, les gens… C’est un amalgame de choses qui font qu’une destination devient intéressante. Quelles sont tes astuces pour ceux qui désirent visiter un pays, tout en ayant une période de temps restreinte pour le faire? Avec le web, on peut vraiment bien s’organiser pour réussir son voyage: tout est là! Les informations et les expériences des voyageurs sont à la portée de tous et, contrairement aux guides de voyage, l’information est récente et constamment mise à jour.
Comment décrirais-tu un voyage signé Jean-Michel Dufaux ? Un bon café, de la bonne bouffe locale, du street food, un resto branché, du design, de l’architecture ainsi que de la marche pour apprivoiser les quartiers et prendre des photos. Et au Québec, as-tu une activité plein air coup de cœur à nous partager? Le Québec est un immense terrain de jeu. Depuis peu, je possède un chalet au bord d’un lac dans Lanaudière. Le bonheur pour moi se résume à lire sur un quai, accompagné d’une petite baignade entre les chapitres de mon livre. Entre vous et moi, j’ai parfois éprouvé de la difficulté à trouver la motivation pour courir à Montréal. Pourtant, quand je suis au chalet, courir devient soudainement beaucoup plus facile lorsque j’emprunte la route qui fait le tour du lac! Un beau projet débute avec AZIMUT, le mag télé 100% voyage… Que représente pour toi le fait de revenir devant les caméras d’Évasion? Je suis très content de ce retour à Évasion! Ayant fait partie de la famille au début des années 2000, c’est une chaîne pour laquelle j’accorde beaucoup d’importance. Et je sais qu’en tant que réel passionné de voyages, j’ai ma place à Évasion. Qu’est-ce qui t’a le plus séduit dans le concept de l’émission? Le monde du voyage est riche et complexe. J’adore l’idée d’un magazine qui survole chaque semaine différents aspects du voyage. Une équipe de vrais passionnés, un bon rythme avec plusieurs éléments dans le show: je crois que tout le potentiel est là pour en faire un rendez-vous hebdomadaire incontournable.
En quelques mots, pourquoi devrions-nous être au rendez-vous le 6 avril prochain lors de la première d’AZIMUT? Tout le monde s’intéresse de près ou de loin au voyage. Que ce soit pour des activités près de chez vous, pour rêver ou pour vous donner des idées de coins à découvrir, AZIMUT est LA référence pour tout ce qui touche le voyage et l’évasion.
SELON TOI, LE MEILLEUR ENDROIT DANS LE MONDE POUR… Pratiquer des activités de plein air? Le Québec est un endroit exceptionnel! Vivre? L’Italie, le sud de l’Espagne, Puerto Vallarta, Bangkok ou Chiang Mai… difficile de choisir! Boire un café? Une chose est certaine: peu importe où vous vous trouvez en Italie, même dans les haltes routières au bord de l’autoroute, votre café sera bon! Trouver l’âme sœur? La réponse politiquement correcte: il y a du beau monde partout! Se prélasser au soleil? Les plages au sud de la Thaïlande, Surin Beach et Krabi. Décrocher? Bali Un voyage de dernière minute? New York ou Chicago. Observer les étoiles? Au milieu d’un lac excentré au Québec. Manger un bon plat? Turin en Italie, ville sous-évaluée selon moi. Pour faire la fête? Ho Chi Minh, Viet Nam ou Malaga, Espagne.
Grande première le mercredi 6 avril 19h En rappel samedi 11h et dimanche 18h
Chaque semaine, Jean-Michel Dufaux et Véronique Daudelin vous proposent un tour d’horizon des actualités de l’industrie, des destinations tendance, des séjours inusités, des conseils d’experts et de tout ce qui étonne, détonne, surprend! Plusieurs invités et chroniqueurs dont :
Bruno Blanchet, Tamy Emma Pepin, Lydiane St-Onge, Stéphane Tellier, Marie-Julie Gagnon, Isabelle Marjorie-Tremblay et Evelyne Audet evasion.tv/azimut
mars 2016 espaces.ca
UNE QUÉBÉCOISE D’ORIGINE MAROCAINE REDÉCOUVRE SON PAYS NATAL EN TREKKING, LES PIEDS BIEN ANCRÉS SUR TERRE ET DANS SA RÉALITÉ. RÉCIT DE SON PÉRIPLE, PAS-À-PAS SUR LES SABLES, LES ERGS ROCAILLEUX ET DANS SON CŒUR. PAR NOUR SALAH
© Shutterstock
© Shutterstock
50
Retour aux sources au Maroc
© Maxim Galipeau
D
u Maroc, pays qui m’a vu naître et que j’ai quitté à l'âge de 9 ans, je ne me souvenais de presque rien. En novembre dernier, j’y suis retournée avec Maxim, mon conjoint québécois, pour un trek de 18 jours. Un retour aux sources créé sur mesure pour étancher ma soif de dépouillement et d’authenticité, entre l’exploration de la vallée du Drâa, les étendues dunaires du Sahara et l’ascension du djebel Toubkal (4162 m), plus haut sommet d’Afrique du Nord.
Pour renouer avec mes racines, il était primordial pour moi de redonner aux populations locales. En retour, je vivrais un trekking à dimension humaine, où la nature demeurerait souveraine. Je n’ai donc traité qu’avec des entreprises équitables et solidaires, qui profitent aux communautés marocaines, tant dans l’Atlas que dans le Sahara.
Au pays des sables émouvants
Marrakech, 7 h du matin. Nous quittons notre riad (maison d’hôte) de la médina (vieille ville) de Marrakech, où nous venons de passer la nuit, et nous trépignons d’enthousiasme. En effet, c’est aujourd’hui le grand départ, direction M’hamid. La route sera longue : huit heures de cavale qui nous éloigneront de la civilisation et du brouhaha de la ville rouge, pour côtoyer une immensité remplie de promesses. Pour nous rendre à M’hamid, nous longeons le djebel Tiffernine, dans le massif du Saghro, dans l’Anti-Atlas, et nous empruntons l’une des routes les plus dangereuses du Maroc : le col de Tizi n’Tichka. Gare à ceux qui ont le vertige, on monte vers les nuages! La route est sinueuse à souhait et côtoie des gouffres impressionnants. Notre chauffeur, greffé à son cellulaire, est pressé d’arriver, mais je ne rate rien du spectacle grandiose qui me rappelle par moments les canyons de l’Ouest américain ou les cratères lunaires. Je suis déjà sous le charme.
À Ouarzazate, nous passons devant les studios où ont eu lieu les tournages du Gladiateur, de Babel et de certaines scènes de Star Wars. Puis, nous arrivons à Zagora. Mouloud, le proprio de notre agence, son frère Khalifa, notre guide, et Abdou, son oncle cuisinier et chamelier, nous attendent. Khalifa nous raconte qu’il est né dans le désert et qu’il y est resté jusqu’à l’âge de 10 ans, vivant en nomade avec sa famille. « Tout a changé depuis, ce style de vie n’existe presque plus », lance-t-il, la mine un peu basse. Une centaine de kilomètres plus loin, nous voilà à M’hamid, aux confins de l’Algérie. Terminus! Je me couche immédiatement dans le sable et m’enlise dans sa douceur. Je soupe au coin du feu avec Maxim et notre équipe, composée de véritables bouteen-train. La nuit est magique, le temps n’existe plus, tout est en suspens. Je regarde les étoiles, belles, brillantes; j’ai l’impression de pouvoir les toucher. Je suis éblouie par ce tableau tandis que Maxim compte les étoiles filantes. Je passe ma première nuit dans une tente très rudimentaire. Notre sac de couchage est installé sur une couverture, posée à même un sol caillouteux, et je n’arrive pas à dormir. Mais rien ne m’ébranle : je fais corps avec le pays de mes ancêtres. « Expérimenter le mode de vie nomade et renoncer au confort fait partie de l’aventure! », tempère Maxim. À mon réveil, Khalifa et Abdou s’activent déjà pour allumer un feu et préparer le petit-déjeuner : thé, pain, huile d’olive et confitures. Ce rituel sera quotidien et le feu, son élément essentiel. Nous chargeons ensuite les deux dromadaires, et c’est le départ. La marche est agréable et au fil des pas, je m’habitue au sable. Nous visitons la kasbah de Bonou, où vivent encore les gardiens de la palmeraie qui, en cette période, foisonne de dattes – et aussi de mouches, hélas... Tous les jours, c’est sous un ciel pétant de bleu et sous une chaleur écrasante que nous marchons 25 km, entrecoupés d’une longue pause pour le dîner et pour la sieste, tradition bien ancrée qui nous prépare pour la marche de l’après-midi. Le désert nous tend les bras. Je tente l’expérience barefoot de nos guides, et je marche plusieurs jours sans mes souliers. C’est une sensation agréable et je m’adapte même au terrain rocailleux, car le désert n'est pas composé que de sable fin; les ergs et regs se succèdent au milieu des tamaris. Au loin, on aperçoit la chaîne
espaces.ca mars 2016
51
de Kraab, située à la frontière algérienne et sous haute surveillance militaire. L'équipe installe le bivouac pour la nuit, près du tombeau de Sidi Naji, lieu de pèlerinage des femmes sahraouies qui rêvent de se marier. Khalifa et Abdou, toujours de bonne humeur, racontent des anecdotes tout en entamant la fameuse cérémonie du thé. Le temps suspend son vol et pendant la préparation, plus rien n’a d’importance, la patience devient un art. Trois thés sont servis l’un à la suite de l’autre: Khalifa nous explique que le premier thé serait amer comme la vie, le second serait doux comme l'amour, et le dernier serait suave comme la mort... Déjà le sixième jour. Nous nous dirigeons vers les grandes dunes hurlantes. L’objectif est d’arriver à temps pour admirer le coucher du soleil. Nous traversons un plateau de pierres et un désert vierge, avant d’arriver aux grandioses dunes de Zahar. Dominées par une immense pyramide de sable, ces dunes ont été mon coup de foudre du désert. De leur sommet, j’ai le souffle coupé par l’immensité des vagues de sable environnantes, l’étendue de ce chaleureux vide, le coucher du soleil et les ombres qui flirtent avec les ocres chatoyants des sables... J’ai l’impression de dominer le monde. Maxim et moi nous allongeons bientôt sous les étoiles, puis je me creuse un trou dans le sable et je dors comme un bébé... Tous les matins, je trouve des empreintes de renards et de gerboises, aux abords du campement, preuve que la nuit, d’autres êtres prennent possession du désert. Parfois, le vent se lève violemment, le changement est soudain; couverte de la tête aux pieds, je goutte à ma première tempête de sable. Nous profitons d’une accalmie pour nous arrêter déjeuner sous les grands tamaris. Khalifa prépare la taguella – un pain cuit directement sur le sable brûlant, spécialité sahraouie – accompagnée d’un tajine. C’est tout simplement délicieux.
laine. La montagne est aride et désertique et à 2 900 m, le sommet est inatteignable sans crampons, à cause de la neige et de la glace. Après 4 heures de marche, nous arrivons enfin au refuge Toubkal, à 3 100 m. L’ambiance est excellente: tout le monde prend son repas ensemble et se raconte son trek. Taieb nous remet nos crampons pour le lendemain : nous partirons à 6 h, avec nos lampes frontales pour les derniers 1 000 m d’ascension. Au petit matin, j’avance prudemment avec mes compagnons de voyage, chaudement emmitouflés et à la queue leu leu dans la noirceur. Je ressens déjà les effets de l’altitude et j’avance comme une astronaute lestée. Chaque pas est un effort. La montée, à pic, est ardue et le sol, glissant. La température chute et un vent très fort souffle. Je maintiens la cadence et avance… en me répétant d’avancer. Le jour et le soleil se lèvent, l’ascension se poursuit sous un ciel dégagé. Nous rattrapons un groupe en difficulté parti une heure avant nous. Après l’avoir encouragé, nous installons nos crampons et continuons. Je reste concentrée sur mon mantra : « avancer petit à petit ». Après 4 heures de marche, j'aperçois le sommet et la pyramide métallique qui le marque. À bout de souffle, je franchis les derniers mètres et du haut des 4167 m, un panorama à 360° et toute la chaîne de l’Atlas apparaît devant moi, tandis qu’au sud s’ouvrent les portes du désert, avec le massif du Sarho. Je redescends, totalement émerveillée. Maxim et moi décidons de passer nos derniers jours à Imlil au lieu de Marrakech, car je me suis attachée à la région, à mon guide et à mes hôtes. Le repos du guerrier est aussi bien mérité et un peu de farniente, fort bienvenu, histoire de m’imprégner à jamais de cette aventure, de la graver dans ma mémoire et... de planifier notre prochain trek.
Le lendemain, nous nous dirigeons vers Erg Chegaga, les plus grandes dunes de la région, qui culminent à 300 m de hauteur et s’étendent sur plus de 40 km. Nous montons notre bivouac au milieu de cette immensité, coiffée une fois de plus de milliers d’étoiles. Nous y avons aussi vu quelques touristes, nos premiers du voyage. Chegaga est une destination populaire, et notre introspection contemplative est interrompue par les 4 x 4 et les méharées.
Cap sur le pays berbère
Après des adieux et des remerciements à notre équipe saharienne, nous entreprenons les 10 heures de route qui nous mèneront en territoire berbère. Quel changement de décor! Le Haut-Atlas, des rivières, de belles étendues vertes et de majestueuses montagnes couronnées de neige, qui imposent le respect. Je m’enivre de l’odeur des pommes fermentées, entreposées pour l’hiver dans le charmant petit village d’Imlil, fait de maisons en pierres et peuplé de gens souriants et accueillants. Demain, 17 novembre, je m’offrirai une montagne pour mon anniversaire : le djebel Toubkal. À mon réveil, de bon matin, il fait aussi froid qu’au Québec, mais les maisons ne sont pas chauffées. Après le petit-déjeuner, nous attaquons les 15 km de montée qui nous attendent en compagnie de Taieb, notre guide et sa mule, qui transportera nourriture et sacs. La première partie du parcours est plutôt facile, à travers des villages, des forêts et un sentier muletier très bien balisé. Quelques échoppes stratégiquement disposées en montée proposent du thé, du jus d’orange fraîchement pressé et des tuques de
52
mars 2016 espaces.ca
© Maxim Galipeau
Après une dernière soirée d’histoires autour du feu, notre marche matinale se poursuit à travers la Hamada du Drâa, vaste étendue désertique caillouteuse parsemée de pierres volcaniques. Nous arrivons enfin à Ouled Driss pour une vraie douche, un vrai dîner et une nuit paisible dans un vrai lit. Cette petite halte de deux jours est vraiment appréciée, et nous nous refaisons des forces en vue de notre prochaine épreuve.
BON À SAVOIR
• Royal Air Maroc relie Montréal à Casablanca par vol direct plusieurs fois par semaine, avec possibilité d’atterrir à Marrakech | ram.com. Les deux villes sont également desservies entre elles par train | durée du trajet : 3 h 30.
• La meilleure saison pour le désert est d’octobre à mars; les journées sont alors chaudes, et les soirées fraîches. Pour la région du djebel Toubkal, la période d’avril à octobre est à privilégier.
• Deux bonnes agences de tourisme équitable et solidaire : Loud Sahara,
à Zagora | loudsahara.com | et Riad Tourtit Imlil, à Imlil | riadtourtitimlil.com.
© Shutterstock
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GÉMIR
PAR EVELYNE DEBLOCK, M.SC. DT.P. NUTRITIONNISTE DU SPORT
POUR ÉVITER LES ENNUIS DIGESTIFS EN PLEIN AIR, UN PEU DE PLANIFICATION DES REPAS ET QUELQUES RÈGLES D’HYGIÈNE ET DE SALUBRITÉ S’IMPOSENT. Vous avez déjà ressenti des symptômes tels que maux de ventre, diarrhées, vomissements et maux de tête lors d’une activité de plein air ? Vous avez possiblement souffert d’une toxi-infection alimentaire. Si la plupart de ces infections sont bénignes et ne durent que quelques jours, les éviter, c’est encore mieux! Voici quelques conseils de base pour s'en prémunir. R
Tous les cours d’eau peuvent être contaminés par des agents pathogènes (microorganismes susceptibles de vous rendre malade). Évitez de traiter de l’eau stagnante et utilisez l’eau la plus limpide possible. Si vous devez absolument utiliser de l’eau trouble ou boueuse, laissez-la reposer dans une casserole, puis ne traitez l’eau qu'une fois qu'elle est devenue limpide. Faites-la bouillir au moins 5 minutes, si vous avez du temps et du combustible à votre disposition. Sinon, traitez-la avec un filtre de 0,1 micron ou utilisez un purificateur pour extraire tous les agents pathogènes possibles, sans avoir recours à des produits chimiques qui pourraient en affecter le goût. R
La préparation des aliments exige de la prudence. Il faut se laver les mains à l’eau chaude et savonneuse pendant au moins 20 secondes, avant de manipuler des aliments et après avoir touché à de la viande crue, être allé aux toilettes ou avoir touché un animal. Les gels antibactériens sont des désinfectants et non des nettoyants, et si vos mains sont souillées de terre ou de nourriture, ils seront peu efficaces. Rien de mieux que du bon vieux savon pour déloger la saleté. R
Tout comme l’eau, les aliments contaminés ne présentent pas toujours des signes de détérioration. On ne peut donc pas savoir s’il y a présence de bactéries dans l’aliment simplement par son aspect, son odeur ou son goût… R
Comme les bactéries se développent aussi dans les produits sous vide, évitez de consommer les aliments contenus dans une conserve bombée.
R
Attention à la contamination croisée, créée lorsque des aliments crus entrent en contact direct avec des aliments cuits ou prêts-à-manger. Ainsi, ne coupez pas vos fruits sur la planche sur laquelle vous avez déposé de la viande crue, et placez toujours votre nourriture dans un espace de rangement séparé dans des sacs Ziplock transparents pour congélateur. R
Au moment de remplir la glacière, enveloppez hermétiquement la viande crue et placez-la au fond pour éviter que les liquides coulent sur d’autres aliments. Gardez la glacière à l’endroit le plus frais de la voiture, à l’ombre et à l’abri des rayons directs du soleil, et ouvrez-la le moins souvent possible. Utilisez une glacière pour les breuvages et une autre pour les denrées périssables, car vous ouvrirez sans doute plus fréquemment la première. Jetez toutes les denrées périssables lorsque la glace est fondue ou que vos sachets réfrigérants ne sont plus froids. La règle est simple : en cas de doute, on jette. R
Enfin, si vous partez dans un pays étranger, offrez-vous une cure de probiotiques (1 capsule de plus de 25 milliards de probiotiques 5 jours avant, pendant et après le séjour): celle-ci pourrait vous aider à renforcer votre système digestif et immunitaire.
Pour en savoir plus 1. Site du MAPAQ, Toxi-infections alimentairesmapaq.gouv.qc.ca/fr/ Consommation/toxiinfections/Pages/Toxiinfections.aspx
2. Site de la MEC, Traitement de l’eau, mec.ca/AST/ContentPrimary/Learn/
HikingAndCamping/FoodAndWater/ChoosingAWaterTreatmentSystem.jsp espaces.ca mars 2016
53
© Jakub Cejpek, Shutterstock
PAR CHAÏ TRADUIT DU DIALECTE CANIN PAR NATHALIE RIVARD
WOUF! JE SUIS CHAÏ, UN BORDER COLLIE DE 15 MOIS. J’ADORE JOUER DANS LA NATURE AVEC MA MAÎTRESSE. MA MISSION : TESTER DES ACTIVITÉS, DE L’ÉQUIPEMENT ET DES DESTINATIONS OÙ MES AMIS ET MOI SOMMES LES BIENVENUS. Pour nous, dignes membres de la gent canine, l’année 2016 s’annonce réjouissante, côté accessibilité : certains parcs commencent à flairer la bonne affaire et acceptent qu’on aille s’y pointer le bout de la truffe. En tout cas, on sent une ouverture et c’est drôlement bon pour ma vie de chien coureur des bois. J’en bave déjà!
360 RAISONS D’ALLER GAMBADER AU MONT HAM
Le Parc régional du Mont-Ham, dans les Cantons-de-l’Est, ouvre le bal – même si je préférerais « la balle » – avec un projet-pilote pour lequel, pendant trois weekends de 2016, les chiens seront admis. Amène ton maître faire de la randonnée et profitez-en pour vous louer un refuge en bois rond ou une tente prospecteur à deux, parce qu’avec toutes les bonnes odeurs dont on peut profiter dans la nature, le camping c’est top, pour nous les cabots. Mets donc les 12 et 13 mars, les 7 et 8 mai et les 5 et 6 novembre à ton agenda. Du haut du mont Ham, la vue à 360 degrés est vraiment spectaculaire et j’ai bien hâte d’y faire un caboportrait (un selfie canin) avec ma meute d’amis humains et canidés. Je t’invite à faire la même chose et à t’afficher sur Instagram avec le motclic #chiennedevie. Côté consignes, les responsables du parc nous demandent 54
mars 2016 espaces.ca
d’être en laisse en tout temps et on permet un chien par adulte. Pas de quoi fouetter un chat, comme conditions! montham.ca
MON BALUCHON EST PRÊT POUR LA SÉPAQ
C’est officiel : dès le 20 mai, trois parcs nationaux de la Sépaq nous ouvriront leurs portes, et ce pour trois ans. Alors toi, moi et nos maîtres, on pourra enfin explorer les parcs de Frontenac, de la Jacques-Cartier et d’Oka, ensemble et dans les espaces désignés à cet effet. Tout un coup de bol! Avec ce projet, on veut évaluer les effets de notre présence sur les autres visiteurs et sur le milieu naturel. Pfff. Comme si on pouvait embêter quelqu’un ou quelque chose! Quoi qu’il en soit, toi et moi, on a avantage à se la jouer cool, mais surtout à montrer qu’on est des chiens avec de bonnes manières. Selon les lieux, on aura accès à certaines zones des terrains de camping, des sentiers et même à certains secteurs pour les activités nautiques, mais là encore, on demande de nous garder toujours en laisse. Bah!, il faut en prendre et en laisser, non? Pour l’heure, le projet se limite aux parcs désignés, qui s’ajoutent aux quelques réserves fauniques où nous étions déjà les bienvenus. Rien ne sert de faire les
TROTTINETTE DES NEIGES : LA FORMULE 1 DES CANIDÉS
yeux doux pour tenter d’amadouer les gardiens des autres parcs : pour le moment, c’est non! À la fin du projet-pilote, on évaluera son succès et on verra s’il y a lieu de le poursuivre et d’élargir l’accès au reste du réseau. Pour voir la liste complète des endroits où nous serons les bienvenus, visite sepaq.com/animaux. Puisque l’accès à la Sépaq sera gratuit pour nous, nos maîtres n’auront aucune excuse pour nous laisser à la maison ou chez la gardienne.
UN GPS POUR ME SUIVRE À LA TRACE DANS LES BOIS
Si ton maître est comme ma maîtresse, il est sans doute un peu stressé à l’idée que tu partes sur les traces d’un chevreuil ou que tu décides d’explorer les alentours du chalet sans l'avertir. Ma maîtresse a tellement peur de me perdre que j’ai plus de médailles dans le cou qu’un ancien combattant de la Légion canadienne. Et c’est sans compter ma micropuce – le seul type de puce que je tolère –, que je porte au cou et qu’on peut scanner pour savoir qui contacter si je m’égare et qu’on me retrouve. Pour ne plus du tout avoir la chienne (excusez-la), ma maîtresse m’a aussi équipé d’un collier GPS qui permet de suivre mes déplacements sur son téléphone intelligent. Grâce à ce bidule, elle est avertie dès que je sors d’un certain périmètre et elle peut suivre mes déplacements en direct. Impossible de filer à l’anglaise pour aller visiter mes amis : Big sister is watching me et elle sait toujours où je gambade, et avec qui! Plusieurs entreprises ont flairé la bonne affaire et offrent désormais ce type de GPS, souvent offert avec un abonnement mensuel ou annuel, afin d’être constamment branché. Certains ne fonctionnent qu’au Canada ou aux États-Unis, mais le mien, le Tractive GPS, permet de suivre mes traces même lorsque je suis à l’étranger – et c’est d’autant plus pratique que je ne jappe pas en anglais ni dans aucune autre langue humaine, d’ailleurs.
TESTÉ ET APPROUVÉ PAR CHAÏ (sur une échelle de 1 à 3
Je suis tout excitée : une amie m’a prêté une trottinette des neiges Esla, qui vient tout droit des pays scandinaves, où habite mon ami Rudolf. C’est pas mêlant, j’ai l’impression d’être devenue propriétaire d’une Formule 1! T’as le goût d’essayer? Outre la trottinette, il te faut un harnais de canicross et des tendeurs élastiques (bungee). Pour te lancer dans cette activité, selon Geneviève Baril, de Sirius Sports Canins, tu dois idéalement avoir de l’expérience en sports tractés, comme le canicross ou le ski joëring – ça aide à rester concentré – et être âgé d’au moins 15 mois. Ça tombe bien : au moment de griffonner ces lignes, c’était justement mon âge! Sache enfin que c’est aussi une bonne idée de suivre des cours privés ou de s’inscrire à une clinique pour apprendre les rudiments de la trottinette des neiges. Véritable paradis pour les sports canins, le parc régional des Appalaches est probablement le meilleur endroit au Québec où pratiquer cette activité et louer une trottinette des neiges. Enfin, si tu aimes la vitesse et que tu crois avoir des aptitudes pour devenir le prochain Gilles Villeneuve du genre, tu peux t’inscrire au Circuit québécois provincial des sports canins attelés. Sur ce, adios los perros, Esla me signale que c’est l’heure d’aller jouer dehors! POUR EN SAVOIR PLUS Sirius Sports Canins offre des cours privés. Renseignements : siriussportscanins.com Le Parc régional des Appalaches (parcappalaches.com) fournit aussi de l’information sur les activités sportives à faire en compagnie de son chien. Circuit provincial de sports canins attelés Québec: scaquebec.com
).
GPS Tractive – Ce GPS permet de suivre à la trace les déplacements d’un chien; pratique s’il fugue ou s’égare. Environ 199 $ + abonnement mensuel ou annuel. Disponible dans plusieurs boutiques ou en ligne. tractive.com Speed Sling de Major Dog – Un jouet solide et de conception allemande, fait de caoutchouc non dilué et non toxique, du même grade que celui utilisé pour les jouets de bébés. Parfait pour le camping. À partir de 15 $. majordog247.com
Un terrain de jeU extraordinaire! accédez à 130 descentes UniqUes sUr 3 500 km2
Trottinette des neiges Esla – Une trottinette de fabrication scandinave qui permet de se faire tirer par un ou plusieurs chiens. Légère, elle se transporte facilement. Nécessite un harnais de canicross (non inclus). Environ 300 $, livraison comprise. Offerte à laglisse.ca et dans les boutiques de plein air. esla.fi
espaces.ca mars 2016
55