JDP24

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Belgique - België

Le journal des

Parrains

P.P. - P.B. B-07

N°24

Janvier - Février - Mars 2008 Dépôt Bruxelles X P 405105

Trimestriel de la Croix‑Rouge de Belgique - Communauté francophone

Dans ce numéro : Actualité de nos programmes en faveur de l’enfance vulnérable

Echos de nos activités


Actualité de nos programmes en faveur de l’enfance vulnérable

Edito Chères Marraines, Chers Parrains,

Burkina Faso Le projet «Nutrition» : déjà 2000 enfants malnutris accompagnés

Vous verrez dans les pages qui suivent l’évolution des projets pays par pays. En toute humilité, «cela bouge !» tant dans la qualité des actions de prévention et de prise en charge, que sur le nombre d’enfants qui bénéficient de nos serv ices. Et je m’en réjouis ! Aussi, forts de nos modestes succès, votre générosité nous pousse à plus d’ambition. A ce jour, plusieurs missions d’expertises étudient, avec nos partenaires du Sud, les besoins en Afrique de l’Ouest. De nouveaux défis s’annoncent donc dans les prochains mois et nous sommes déjà enthousiastes de les relever avec vous.

Pour lutter contre un taux de mortalité infantile extrêmement important, et dû en grande partie à la malnutrition des nouveau-nés et des femmes enceintes, la Croix-Rouge du Burkina Faso et la Croix-Rouge de Belgique ont démarré, en juin 2007, un projet «Nutrition» prévu pour une durée initiale de 18 mois. Celui-ci s’inscrit

Depuis le 7 février 2008, les premiers enfants qui présentaient une malnutrition aiguë sévère ont été pris en charge dans le village de Kampti Lobi (province du Poni).

soutien

Pierre Hublet, Directeur du département International

Des dortoirs adaptés pour les filles, parfois déjà mères.

9 infirmiers supplémentaires pour renforcer les équipes locales. Et afin de permettre un accès à l’eau propre, cinq forages seront réalisés dans les provinces du Sud telles que Poni, Noumbiel et Bougouriba.

Projet Enfance vulnérable : dortoirs et sanitaires pour filles

«Sunga Bana» : Aider les enfants Le projet, débuté en 1998, se concentrait sur les enfants des rues de Kinshasa. Ces enfants abandonnés ou rejetés, orphelins de guerre ou du SIDA, accusés de sorcellerie, sont contraints à travailler ou à mendier.

Suite aux conclusions de l’évaluation de 2006 du projet « Enfance vulnérable », il apparut nécessaire de prendre en compte les filles en situation de rue dans la ville de Ouagadougou.

En janvier, Jan Eikennaar, de ECHO, analysait les avancées du projet en compagnie des différents responsables.

dans le cadre d’un plan global de lutte contre la malnutrition que déploie ECHO1 avec l’ensemble de ses partenaires dans la région du Sahel.

A ce jour, 60 villages sont opérationnels et les premiers dépistages ont permis d’identifier près de 2000 enfants malnutris.

Les intervenants ont ciblé 9 provinces réparties sur trois régions (Sahel, Nord, Sud-Ouest) où la

Suite à la dernière visite de nos délégués dans ces villages, il a été décidé le recrutement de

Témoignage Interv iew de KAYEMBE CEDOS (17 ans)

maison, mais quand je pensais au traitement qui m’attendait… Je ne pouvais pas y retourner.

maison et m’a placé ici. C’était aussi mon choix. Je me rends compte que je deviens utile.

Lors de vos causeries avec les autres enfants, as-tu entendu parler des raisons pour lesquelles d’autres enfants se sont retrouvés en rupture familiale ?

Quels conseils peux-tu donner aux enfants qui sont restés à la rue ?

Tu es resté un certain temps dans la rue. De quoi viviez-vous ? 10 ans. Nous faisions de petits travaux : nettoyer le marché, les assiettes dans un restaurant… Parfois, on vendait de petits articles. Ou alors, il y avait le vol ou la prostitution. Kayembe : “La place de l’enfant, c’est dans la famille et à l’école”.

A quel âge as-tu rejoint la rue ? A l’âge de 7 ans, et j’étais trop jeune. J’ai subi des traitements durs de la part des grands dans la rue. Parfois, je me persuadais de regagner la

De plus, peu d’acteurs humanitaires locaux leur offrent des services d’accueil et de réinsertion. Les filles, considérées comme particulièrement vulnérables, ont des besoins spécifiques et nécessitent des structures d’accueil plus élaborées permettant notamment la prise en charge d’enfants. Dans un premier temps, la Croix-Rouge burkinabé va uniquement, via ce projet, offrir l’hébergement et l’encadrement de ces filles, tandis que des partenaires spécialisés assureront leur réinsertion.

Comment te retrouves-tu ici où nous sommes ? Ici, c’est un garage où j’apprends la mécanique et me spécialise en électricité auto. C’est grâce à la Croix-Rouge qui m’a convaincu de rentrer à la

Rentrer en famille, car la place de l’enfant c’est dans la famille et à l’école. Je regrette aujourd’hui de n’avoir pas fait l’école formelle parce que je ne sais ni lire ni écrire. A la mort de mes parents, j’étais encore à l’école maternelle. J’ai accepté de rentrer en famille, pas chez mon oncle paternel mais chez ma tante maternelle. La vie de la rue a plusieurs conséquences et beaucoup d’enfants y meurent.

Tu as dit que certains enfants avaient fui la maison parce qu’ils étaient accusés de sorcellerie, as-tu eu l’occasion d’en côtoyer ? Oui, mais je n’ai jamais vu cette sorcellerie, c’est simplement quand on veut se décharger de toi qu’on t’accuse.

Le projet, initialement axé sur l’accueil au centre des Enfants des Rues, a évolué en 2006 : le volet «hébergement» est abandonné au profit d’une réinsertion directe dans les familles. Le travail de rue est renforcé et l’accent est mis sur la prévention afin de prévenir le départ à la rue des enfants. Ce projet a été reconduit pour un cycle de 3 ans, 2008-2010, avec pour objectifs son transfert définitif aux partenaires et la recherche de financements locaux. Parallèlement, le projet a été rebaptisé «Sunga Bana» qui signifie en lingala «Aider les enfants». Ce projet reflète le volet préventif et met l’accent sur la sensibilisation communautaire. On remarque effectivement que, depuis le développement de cette prévention et les nouvelles orientations du projet, la réinsertion des enfants est plus efficace. En 2007, le projet a permis, entre autres choses, de sensibiliser 5831 enfants de la rue et pour beaucoup d’aider leurs familles en situation vulnérable. 1017 enfants, filles et garçons, furent également soignés. Une approche spécifique pour les filles est également actuellement développée. On notera également que le programme de réinsertion a permis la rescolarisation de 63 enfants et la formation professionnelle de 89 autres (lire le témoignage de Kayembe Cedos en bas de page).

Bénin Le projet se termine Le projet « Enfance vulnérable » au Bénin est arrivé à terme pour la Croix-Rouge de Belgique. Celui-ci consistait en un soutien à la Croix-Rouge béninoise dans la mise en œuvre d’un programme de protection de l’enfance, ciblant principalement les enfants des rues, les enfants travailleurs et les enfants victimes de trafic. Le projet garde son volet curatif : le premier contact avec l’enfant se fait toujours lors de soins attribués en rue.

Service d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne

Oui. Les divorces, la pauvreté des parents, leur décès, comme pour moi, aussi la sorcellerie...

Kayembe a 17 ans. Orphelin de père et de mère depuis l’âge de 5 ans, il vivait chez son oncle. A 7 ans, il a fui son domicile. Il a vécu 10 ans dans la rue, avant d’être pris en charge par notre partenaire, la Croix-Rouge de République démocratique de Congo.

Bien sûr ! Je m’appelle Kayembe CEDOS, je suis fils unique et orphelin. A la mort de mes parents, c’est mon oncle paternel qui m’a pris pour habiter chez lui. Mais, à cause de la maltraitance, j’ai fui la maison.

République démocratique du Congo

La Croix-Rouge de Belgique est partenaire de la Croix-Rouge burkinabé depuis 1997 dans la réalisation d’un projet d’assistance aux enfants des rues.

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Bonjour Kayembe. Est-ce que tu peux te présenter ?

Les travaux encore en cours concernent la peinture des murs intérieurs, le plafonnage et la pose des sanitaires. La fin probable des travaux est prévue pour fin mars 2008.

Ce mois de février a vu le début de la prise en charge des enfants malnutris modérés ou sévères dans la quasi-totalité de la première grappe de villages sur les 9 provinces.

Si la problématique de l’enfance vulnérable est loin d’être résolue, sachez que si, chaque jour, nous arrivons à rendre à un enfant les Droits qui sont les siens, c’est un peu de bonheur et de dignité que nous lui rendons. Et cela n’a pas de prix ! Merci pour votre vraiment précieux !

Des installations adaptées pouvant permettre cet accueil et cet encadrement se sont, dès lors, avérées nécessaires. Les travaux ont commencé le 1er décembre 2007, grâce également au soutien de la section locale de Malmedy, et sont aujourd’hui terminés à 90%.

situation relevée est la plus critique. Le projet se déploie sur 180 villages identifiés comme présentant les populations les plus vulnérables.

Qu’espères-tu pour les autres enfants qui vivent dans la rue ? Que la Croix-Rouge trouve des moyens pour les aider et sensibilise les parents afin qu’ils acceptent de les recevoir quand ils veulent revenir.

Pourquoi seulement la Croix-Rouge ? Il y a plusieurs organismes qui aident les enfants. C’est vrai, mais les enfants d’ici ont confiance en la Croix-Rouge.

Je te remercie beaucoup pour ta confiance. C’est moi qui vous remercie. Propos recueillis par Matthieu MUSEPULU, Chef de Projet Sunga Bana à Kinshasa,

Débuté en 2001, le projet se focalisait sur la ville de Cotonou. Il se concentrait sur la satisfaction des besoins primaires (volet curatif), développait des activités d’encadrement (travail de rue, point d’accueil, hébergement à court terme…) et de réintégration (recherche des familles, médiation, réinsertion scolaire, formation professionnelle…). Il a déjà permis à de nombreux enfants de retrouver leur famille, d’être rescolarisés, et de bénéficier de formations. En partenariat avec la Croix-Rouge béninoise, fut notamment installé un lieu d’accueil et d’écoute au Grand marché de Cotonou, où beaucoup d’enfants circulent. Désormais, ce point d’écoute sera entièrement géré par la Croix-Rouge locale. De nombreux enfants ont déjà pu et pourront aussi encore y bénéficier de soutien. Dans le courant de l’année 2007, la Croix-Rouge de Belgique s’était progressivement retirée pour finalement, en décembre, laisser la pleine gestion à la Croix-Rouge locale.


Réunion sur la « Protection de l’Enfance » à Bruxelles Du 17 au 21 décembre 2007, s’est tenu à Bruxelles un atelier sur la protection de l’enfance vulnérable organisé par la Croix-Rouge de Belgique – Communauté francophone (CRB) à l’attention de ses partenaires de la Croix-Rouge burkinabé, de la Croix-Rouge du Burundi, de la Croix-Rouge de République démocratique du Congo et de la Croix-Rouge rwandaise.

Echos de nos activités Quand deux Sociétés nationales de Croix-Rouge se rencontrent…

Rouge proposeront à la population de soutenir leurs activités en achetant une vignette ou une pochette de

La Croix-Rouge de Belgique et la Croix-Rouge de République démocratique du Congo (CRRDC) entretiennent depuis de nombreuses années de bonnes relations et développent conjointement des projets : gestion et réhabilitation de l’hôpital pédiatrique de Kalembe Lembe, aide à l’enfance vulnérable, programme de réintégration familiale et communautaire des enfants démobilisés ou ayant fui les groupes armés, diffusion des normes humanitaires... Et il n’est pas rare que les responsables des projets et les équipes locales se rendent visite mutuellement.

Quinzaine de la Croix-Rouge : 15 jours pour récolter des fonds et promouvoir nos activités.

pansements à 5 EUR. Au-delà d’une opération de récolte de fonds qui nous permet d’agir sur le long terme et de répondre aux besoins des plus vulnérables, la Quinzaine nous aide à promouvoir nos activités, nos missions et nos valeurs ainsi que nos 7 Principes fondamentaux, et plus particulièrement celui du Volontariat. Dominique Lutula et Jacques Katshitshi ont été accueillis par la Présidente de la Croix-Rouge de Belgique – Communauté francophone, Danielle Mallinus.

Les acteurs des projets en faveur des enfants réunis à Bruxelles pour échanger leurs expériences.

Les participants étaient des chefs ou techniciens de projets en lien avec la Protection de l’Enfance (Enfants des Rues (EDR), Orphans and Vulnerable Children (OVC) et Enfants sortis des Forces et Groupes Armés (ESFGA), homologues ou référents sur la thématique Protection de l’Enfance/Jeunesse/Projets Sociaux au sein des Croix-Rouge partenaires. Ceux-ci ont exprimé leur grande satisfaction à l’opportunité d’avoir rencontré sur son sol les collègues de la Croix-Rouge de Belgique. Plusieurs participants avaient l’opportunité, pour la première fois, de rencontrer les intervenants des autres pays, et l’objectif de la Croix-Rouge de Belgique de mise en contact tant Sud/Sud que Nord/Sud a été pleinement atteint. L’échange sur différentes approches du travail avec les enfants a permis de stimuler l’intérêt pour collaborer davantage. Cette rencontre avec les partenaires burundais, burkinabés, congolais et rwandais marque en tout cas un jalon dans la mise en route d’un prochain cycle de partenariat, pour les trois et même six années à venir, et qui a pour ambition d’atteindre à plus de transparence et d’équilibre et à la recherche d’une action de qualité entre sociétés nationales au sein du Mouvement.

Vous désirez nous aider plus encore ?

Dans vos connaissances, des gens s’intéressent à notre action. Faites-leur lire ce journal et prolongez la chaîne de la solidarité ! Agrandissez la famille des Parrains ! Aidez-nous en diffusant nos coordonnées. Pour tout renseignement, contactez-nous : • par mail : service.parrainage@redcross-fr.be ; • par téléphone : 02 371 32 07 ; • par courrier : Croix‑Rouge de Belgique, Cellule parrainage : rue de Stalle 96 – 1180 Bruxelles. Retrouvez également nos autres activités sur notre site : www.croix‑rouge.be

En décembre 2007, Monsieur Dominique Lutula et le Docteur Jacques Katshitshi, respectivement Président national et Secrétaire général de la Croix-Rouge de République démocratique du Congo, étaient les invités de notre Société nationale.

Si elle est principalement portée par nos volontaires, la Quinzaine est une affaire de solidarité et concerne tout un chacun qui souhaite s’investir dans une démarche humanitaire : donner un peu de son temps en renforçant les équipes de vente en rue, dans les gares ou les grandes surfaces, en organisant des événements, ou tout simplement, en faisant un don en ligne… des gestes simples d’une importance capitale pour la Croix-Rouge.

Une visite de trois jours au programme chargé, basée sur de nombreux échanges concernant la problématique de l’enfance vulnérable et les projets développés de concert par les deux Sociétés. Cette rencontre a également permis aux représentants de la CRRDC de mieux cerner notre structure, nos différents métiers et activités dont celles qui touchent à l’action internationale et à l’accueil des demandeurs d’asile.

Aussi, si vous avez envie de vous investir quelques heures et nous aider à couvrir un maximum d’endroits de vente et au final, à développer nos projets en faveur de tous ceux et celles qui comptent sur une organisation comme la nôtre, envoyez-nous un mail à l’adresse quinzaine@ redcross-fr.be, nous vous mettrons en contact avec nos antennes locales. Toutes les infos sur www.quinzaine. be.

L’information allant dans les deux sens, Dominique Lutula et le Docteur Jacques Katshitshi ont présenté leur Société nationale à l’ensemble du personnel. Pour information, la CRRDC compte plus de 108 700 volontaires, répartis dans 1246 comités locaux. Les objectifs qu’elle poursuit sont assez similaires aux nôtres : organiser les services de secours d’urgence, contribuer à l’amélioration de la santé, contribuer au développement de la population, et particulièrement des groupes les plus vulnérables,… La CRRDC vise également à réduire sa dépendance extérieure et tendre vers un autofinancement de ses programmes humanitaires. De mémoire de participants, une expérience à renouveler !

La Quinzaine de la Croix-Rouge met la solidarité en avant Comme nous vous l’annoncions dans notre précédente édition, du 24 avril au 8 mai, les volontaires de la Croix-

Des parrains cette année encore La recherche de parrains pour soutenir les projets d’aide à l’enfance vulnérable reprend dans le courant du mois prochain. Des étudiants sensibles à l’action humanitaire de la Croix-Rouge se rendront dans les foires, salons, endroits publics et piétonniers, durant toute la saison 2008 (avril à octobre). Leur but est de rencontrer la population pour faire connaître le travail effectué par la Croix-Rouge et leur proposer d’apporter leur soutien. Si vous avez l’occasion de les croiser au détour d’une rue ou autre, n’hésitez pas à les encourager, car cette mission demande beaucoup d’énergie et un petit sourire peut faire tellement de bien. Merci pour eux !

Le journal des Parrains

Les projets Parrainage sont développés avec le soutien de :

Publication trimestrielle de la Croix‑Rouge de Belgique, Communauté francophone - 11e année - n°24 Janvier - Février - Mars 2008 rue de Stalle 96 - 1180 Bruxelles - Tél. 02 371 32 12 www.croix‑rouge.be Coordination : Didier Bytebier Secrétaire de rédaction : Anne-Marie Huygens Rédaction : Didier Bytebier et Anne-Marie Huygens Photos et illustrations : Croix‑Rouge de Belgique, Anne Ransquin. Graphisme & réalisation : Sébastien Jacqmin // TellThem.be Impression : Curium Ce numéro a été tiré à 12.500 exemplaires.

N° de compte réservé au parrainage

Editeur responsable : Danièle Sondag – rue de Stalle 96 – 1180 Bruxelles

096-9999999-96 N.B. Pour bénéficier d’une attestation fiscale, le montant de votre ordre permanent doit atteindre, au minimum, 2.50 € par mois. Les dons cumulés à partir de 30 € sur l’année 2008 vous donnent droit à une attestation fiscale qui vous sera délivrée en mars 2009. Imprimé sur papier recyclé


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