Onésha Afrika 17

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Onésha Afrika Magazine

Août - Septembre 2015

MAGAZINE INTERNATIONAL Politique Économique Social Sportif… Numéro 17

Afrique :

Prolongation des mandats drame ou espoir ? RDC, Congo-Brazaville, Burundi ... MONDE La situation tragique des chrétiens de l’Orient

SOCIETE Mariages précoces, enfances volées

ECONOMIE Les investisseurs se ruent vers l’Afrique

SPORT Cyclisme, le 1er Noir Africain au Tour de France

page 33

www.oneshaafrika.net

L’Afrique intéresse à nouveau les investisseurs

page 34 L’Afrique centrale présente l’un des taux de bancarisation les plus faibles du continent

page 36 Echanges commerciaux entre partenaires inégaux


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Note de l’éditeur Par Victor OLEMBO

victorolembo@oneshaafrika.net

Onésha Afrika ÉDITEUR RESPONSABLE Victor OLEMBO LOMAMI DIRECTEUR DE PUBLICATION Cyrille MOMOTE KABANGE RÉDACTEUR EN CHEF Jean BOOLE RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Fifi MBAMBI KUMBU Photos / Caméra Bumba Balilonoso Gudule RÉVISION Louisyanne Pezzo COMITÉ DE RÉDACTION Persyde Doowo Jérôme Bigirimana, Emeline Segura, DIna Kitoko, Cornelis Landu, Israël Mutala, Cyrille Momote, Noella Kalanga, Sarah Mangaza Victor Olembo Lomami ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Donnay Ngalasi, Virginie Shako SERVICE MARKETING Olembo L. Onya Naomi DESIGN GRAPHIQUE Néo SONDI Christian, QommUnick

C’est urgent : il faut organiser les diasporas !

COMMENT FAIRE DE SA DIASPORA UN PARTENAIRE DU DÉVELOPPEMENT ?

Cas de la RDC De retour sur le marché, nous espérons que vous êtes toujours de cœur avec nous et que vous continuez à partager ce qui nous préoccupe en ce moment, à savoir, le développement des pays africains, ici la RDC tout particulièrement.

entendez des envois de fonds dans leurs pays d’origine. Un chiffre : en 2014, les émigrés ont envoyés 435 milliards d’euros. Cette somme est trois fois plus importante que la totalité de l’aide publique au développement dans le monde.

Dans ce sens nous pensons que la RDC ne peut se développer sans l’apport de tous ses enfants. En tenant compte de l’exemple que nous avons sous nos yeux, il y a un nombre croissant des pays en Afrique qui trouve dans leur diaspora un levier très important pour développer des programmes touchant de près la vie des gens.

En 2008, selon Eurostat (Office des statistiques de l’UE), c’étaient plus de 32 milliards d’euros que les seuls immigrés de l’Union européenne ont envoyé dans leurs pays d’origine. Alors que le montant de l’aide publique de l’UE est de 49, 5 milliards d’euros. Ces chiffres témoignent du potentiel en termes de contribution aux développements des différentes diasporas. Le problème est la traduction de ces possibilités dans des programmes nationaux du développement. Ici les responsabilités sont à partager entre tous les acteurs du développement : les membres de la diaspora, les pays d’accueil et ceux d’origine.

A titre d’exemple, Israël a été un des premier peuple qui a été poursuivi par le sort pendant des nombreux siècles et qui a tenu bon jusqu’à son émergence en tant qu’État grâce spécialement à l’apport des migrants. Selon l’ONU, il y aurait 181 millions d’émigrés dans le monde, en terme de population, ils constitueraient la sixième nation au monde, derrière la Chine, les Etats -unis, l’Inde ... Et ceux qui, parmi ces gens, vivent dans des pays développés, font régulièrement des rémittences,

Or, les Congolais brillent par leur dynamisme ! Dans le cas de la RDC, un pays dont de nombreux ressortissants ont fui soit pour des raisons liées aux conditions de

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vie précaires, à cause, à la fois de la mauvaise gouvernance et des guerres qui ont occasionnées des massacres, des viols dans toute l’étendu du territoire et plus particulièrement à l’est du pays. Même s’il n’existe pas des statistiques fiables sur le nombre, les congolais à l’étranger seraient plus de 200 milles concentrés en Europe, notamment en Belgique, pays colonisateur, en France, en Allemagne, au Pays-Bas, au Royaume-Uni, etc. En dehors de l’Europe c’est au Canada et aux Etats-Unis qu’on trouve la plus forte présence congolaise. Partout, où ils se trouvent, les Congolais brillent par leur dynamisme. N’entend-on pas souvent dire que les Congolais sont plus dynamiques à l’étran-

renforcer sa contribution au développement économique de la RDC. On l’a vu, pendant qu’il était ambassadeur en Belgique, Mr Henri Mova Sakania a régulièrement organisé des forums économiques qui réunissaient des éminents membres de la communauté congolaise de Belgique, et des hommes d’affaires belges. Quant à leurs résultats, là, c’est un autre débat. A l’instar d’autres communautés, la grande partie de transferts de fonds des migrants congolais est destinée à financer les dépenses de consommation, de santé, de l’éducation de leurs membres de famille. Ce qui veut dire rien ou presque pour l’investissement. Là-dessus, les statistiques font cruellement défaut.

Des participants à une édition du FECUE

ger qu’au pays ? Dernièrement, à Bruxelles, le 11 mars 2015 au Siège des ACP (groupement des États d’Afrique-Caraïbes et Pacifique), lors de l’inauguration de la Chambre de Commerce Panafricaine (CCPA en sigle), le rôle de la diaspora a été évoqué, en tant que trait d’union entre les pays d’accueil et les pays de provenance. La Diaspora congolaise, en l’occurrence, peut être ainsi un partenaire pour le développement de ce pays, c’est-à-dire peut Page 4 • www.oneshaafrika.net

Dans ces conditions, quelles sont les mesures à prendre ? Au niveau des Etats d’accueil, on doit oser la confiance ; en octroyant des crédits aux migrants qui veulent créer des entreprises en RDC. Bien sûr avec un accompagnement ou en partenariat avec les chefs d’entreprises étrangers sur le terrain. Il y a aussi l’insertion des migrants dans des structures économiques par l’emploi et les formations. Pour la République démocratique du Congo,

la bonne gouvernance, ce qui veut dire l’assainissement de l’environnement tant politique qu’économique. Mais surtout des mesures d’incitation en direction des congolais vivant à l’étranger pas seulement en Belgique, par exemple la suppression des visas pour les Congolais ayant acquis d’autres nationalités, des mesures préférentielles douanières, etc. Dans ce cas, le ministère des Congolais de l’Etranger se doit d’être un catalyseur, en prenant des initiatives audacieuses allant dans ce sens. L’exemple d’autres diasporas comme celles des pays de l’Afrique de l’ouest (Mali, Sénégal, Guinée...) doit inspirer la communauté congolaise de l’étranger. Comment ? En s’organisant dans des coopératives et par la création en son sein des structures afin des canaliser les envois dans des investissements divers, en travaillant avec des entreprises désireuses de soutenir de tels efforts ou par la voie d’organisations intermédiaires et des organisations nationales. Aujourd’hui où l’Union européenne en proie à la crise, les difficultés de la Grèce sont là pour en témoigner, elle va revoir son aide au développement à la baisse. D’où l’urgence et la nécessité de transformer, en tout cas, dans le cas du Congo, sa diaspora en pôle important du développement national.


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ÉDITORIAL

L’Austérité à l’épreuve de l’Histoire

N°17 Par Cyrille MOMOTE KABANGE

C

e qui s’est passé en cinq mois des négociations entre le gouvernement grec et ses créanciers regroupés au sein de la Troïka (F.M.I., Euro-group et la B.C.E.) marquera longtemps la mémoire des peuples du continent européen.

Voilà qu’une ardoise financière qui d’ordinaire relève d’un gentlemen’s agreement entre les différents protagonistes devient une pièce de théâtre à rebondissement et se transforme subitement en une fin angoissée pour le deux parties. Jusqu’à ce dimanche 12 juillet, le flou était total sur les résultats des négociations au finish relatives au maintien ou non de la Grèce dans la zone euro. Ce qui n’empêche pas qu’au vu des positions jusqu’au-boutistes prises par les Allemands, les Slovaques et les Finlandais, en vertu de la règle de consensus qui prévaut au sein de l’Union Européenne, les marrons pourraient être cuits au détriment d’une majorité de Grecs qui, dans cette perspective, adressaient des prières à la Madonne (on sait combien les Orthodoxes sont attachés au culte des icones, en particulier celle de la Vierge Marie). A moins que les Allemands et leurs suppôts se départissent d’un refus qui risquerait de passer aux yeux d’un grand nombre d’Européens pour un acte idéologique en face du recentrage dans les débats des poids lourds tels les Français et les Italiens.

Mais, Angela Merkel aurait eu une raison de plus pour éviter d’envoyer M. Tsipras et son gouvernement aux enfers. Sans doute la majorité qui soutient la chancelière est hétéroclite de par sa composition qui fait une place de choix à la mouvance sociale-démocrate qui est, ellemême influencée par des opinions allant de la gauche classique à l’extrême gauche. Cette frange de l’électorat indispensable à l’équilibre de sa majorité ne veut pas entendre parler d’une sortie de la Grèce alors que, pense-t-elle, tout aura été favorable. Au-delà de cette ligne d’horizon souvent hasardeuse à laquelle sont confrontés les spécialistes de tous bords. Les péripéties de “la dette grecque” renferment à la fois une leçon morale et une forte tonalité philosophique sur la manière dont l’économie (mot grec «oikonomios» qui désigne la façon de gérer sa maison) devenue une finalité concrétisant à tout point de vue le «Mythe de la caverne» de Platon. Il eut, en effet, une époque où l’esclavage a constitué pour les riches, un masque jeté sur la terrible

condition d’esclave dont la dureté intrinsèque aura été atténuée comme à Athènes par l’affranchissement et l’intégration dans la civilité, c’est-à-dire dans la politique, même si un citoyen vaincu est toujours préférable à un esclave affranchi. Mais, en ces temps immémoriaux, la servitude faisait partie de la nature des choses. La différence est que de nos jours, les grands de ce monde ont tout-à-fait conscience de l’écart entre l’illusion et la réalité. Ils ont trouvé sur la lancée un moyen efficace d’amadouer les pauvres en général en leur faisant croire que les deux mamelles du progrès social que sont la démocratie et la consommation de masse se tiennent à équidistance l’une par rapport à l’autre. A savoir que le premier pôle dès qu’il est conquis ouvre automatiquement sur le second. Les Grecs qui sont aujourd’hui dans le camp des pauvres d’Europe font l’amère expérience de la perfidie de leurs coreligionnaires devenus d’intraitables créanciers, près de leurs sous et n’ayant aucune espèce d’intérêt ... Lire la suite à la page 30

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Onésha Afrika

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SOMMAIRE

> ACTUALITÉ | pages 7 - 13

7 TCHAD : Peine de mort rétablie 8 ONU : Identifier un kamikaze 10 CAMEROUN et NIGERIA : Coopération rétablie 3 Note de l’éditeur 5 Editorial 6 Sommaire > POLITIQUE | pages 14 - 15

12 RCA : élections 13 CÔTE D’IVOIRE : Banny élu

> DOSSIER | pages 17 - 20

PROLONGATION DES MANDATS BURKINA-FASO ÉCHOS DU MOIS

> MONDE | pages 21 - 30

21 Les chrétiens d’orient

> SANTÉ | page 31

> ÉCONOMIE | pages 32 - 39

Tour de taille

31 Les investisseurs veulent

l’Afrique 32 Taux de Bancarisation en Afrique Centrale 34 Echanges commerciaux entre partenaires inégaux

> SOCIÉTÉ | pages 40 - 43

25 JAPON / CHINE

40 BRIGHT QUEST

26 L’ANGOLA s’éloigne du Portugal

42 Mariages précoces, enfances volées

28 Migration clandestine

> CULTURE | pages 44 - 46

> SPORT | pages 47 - 51

Cuisine africaine en Occident

47 Cyclisme 49 Football Fifa 50 Mondial 2018


> Actualité | Tchad

Le Tchad rétablit la peine de mort pour les auteurs d’actes terroristes

Q

uelques mois seulement après son abolition, le Tchad a réintroduit jeudi la peine de mort, afin de punir les auteurs d’actes “terroristes” dans ce pays devenu la cible des islamistes nigérians de Boko Haram.

Par AFP Le Tchad, en pointe dans la coalition régionale formée début 2015 contre les insurgés, a été frappé à deux reprises par des attentats-suicides en moins d’un mois, une première dans le pays.

a adopté dans la soirée le projet de loi antiterroriste soumis par le gouvernement. Mais en le durcissant considérablement. Les députés ont en effet remplacé les «peines à perpétuité» prévues dans le texte initial pour les cas les plus graves par des «peines de mort». Un choix qui a de quoi surprendre: la peine capitale avait été abolie au Tchad il y a environ six mois. De la même façon, les députés ont remplacé par des «peines à perpétuité» les peines de huit à 20 ans de prison prévues dans la première version du texte.

Idriss Déby, Président du Tchad

Le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 1990, a affirmé mi-juillet qu’il ne «reculerait jamais» devant les islamistes qui, après avoir subi de lourdes défaites, ont intensifié leurs raids ces dernières semaines. C’est dans ce contexte que, après plusieurs heures de vifs débats, le Parlement tchadien

La loi a été votée dans la soirée par 146 voix pour, 0 contre et 0 abstention. Une quarantaine de députés étaient absents, dans une assemblée largement dominée par les partis pro-pouvoir. S’agissant de la garde à vue, les députés ont là aussi nettement durci les choix du gouvernement. Alors que l’exécutif prévoyait déjà de faire passer à 15 jours, renouvelables deux fois, la durée maximale d’une garde à vue - jusque-là de 48 heures -, les députés se sont accordés sur une durée de «30 jours», renouvelable jusqu’à deux fois.

Les débats avaient été houleux tout l’après-midi. Ce sont des amendements proposés par la commission des lois qui ont permis de parvenir à un consensus. Dérives liberticides? Les débats ont surtout porté sur l’article 14 du texte de loi et sa définition du «terrorisme», jugée trop vague par l’opposition et les défenseurs des droits de l’Homme, qui redoutaient des dérives liberticides. Le texte vise en effet les auteurs «d’actes, de menaces (attentats, prises d’otages, etc...) commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, exercer un chantage sur le gouvernement ou satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système». Sont également visés les actes portant atteinte au «fonctionnement régulier du service public». Cette définition «expose les organisations de la société civile, les partis politiques à des répressions sous couvert du terrorisme», ont affirmé la Ligue tchadienne des droits de l’Homme Le Tchad, en pointe dans la coalition régionale formée début 2015 contre les insurgés, a été frappé à deux reprises par des attentats-suicides en moins d’un mois, une

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l’ONU dresse une liste d’éléments d’identifier un kamikaze Par lemonde.fr

« Une peau claire de la partie inférieure du visage prouvant un rasage récent » ou encore « très concentré et vigilant, se parlant à lui-même (peut-être en train de faire sa dernière prière) » : l’ONU a dispensé des conseils au personnel du Système des Nations unies (SNU) au Tchad pour permettre d’identifier un kamikaze. Cet avis de sécurité a été publié par le département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies au Tchad le 13 juillet, soit deux jours après un attentat suicide qui a fait au moins 15 morts sur le marché central de N’Djamena. Son but est de donner « des indications aidant à la détection d’individus suspects dont l’attitude suggère qu’ils sont porteurs d’engins explosifs artisanaux ». Contacté par Le Monde Afrique, l’UNDSS Tchad n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Pour identifier un kamikaze, l’ONU préconise de faire attention au « port de vêtements lourds et épais, quelle que soit la saison, ou très

première dans le pays. Le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 1990, a affirmé mi-juillet qu’il ne «reculerait jamais» devant les islamistes qui, après avoir subi de lourdes défaites, ont intensifié leurs raids ces dernières semaines. Page 8 • www.oneshaafrika.net

amples pour dissimuler des explosifs ». Et la note de poursuivre: « Par conséquent, le suspect transpire abondamment à cause de la tension, le stress et le port de vêtements

voit « la volonté de sentir bon en entrant au paradis ». « Toujours sur le qui-vive », le kamikaze « marche avec détermination », et peut être identifié grâce à un « port de sac ou

Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies

inappropriés au climat.» «L’attitude détachée de quelqu’un se sachant condamné» Le kamikaze peut aussi «dégager un parfum inhabituel aux notes fleuries ou végétales» pour l’ONU, qui y

C’est dans ce contexte que, après plusieurs heures de vifs débats, le Parlement tchadien a adopté dans la soirée le projet de loi antiterroriste soumis par le gouvernement. Mais en le durcissant considérablement. Les députés ont en effet rempla-

sac à dos » dont « les fils [de son engin explosif] partent du sac. » Pour identifier un «candidat au suicide», il est donc recommandé de veiller à «l’attitude détachée de quelqu’un se sachant condamné ». Il peut par exemple « ne pas réclamer

cé les « peines à perpétuité » prévues dans le texte initial pour les cas les plus graves par des « peines de mort ». Un choix qui a de quoi surprendre: la peine capitale avait été abolie au Tchad il y a environ six mois.


permettant sa marchandise ou son dû après achat.» L’avis stipule que ces «indications» sont fournies par l’ONU «dans le contexte de la récurrence d’attentats suicides à N’Djamena et probablement sur l’ensemble du territoire». Depuis le début du mois de juin, trois attentats suicides ont été perpétrés dans la capitale tchadienne. Le 11 juillet, un homme dissimulé sous un voile intégral avait fait exploser une charge explosive, tuant au moins 15 personnes. Le Tchad, avec le Cameroun et le Nigeria, est à la tête des opérations militaires contre les islamistes nigérians de Boko Haram, qui ont fait allégeance à l’Etat Islamique en mars devenant ainsi « l’Etat islamique (EI)-wilaya d’Afrique de l’Ouest ». Le Cameroun a renforcé le 28 juillet le nombre de soldats déployés dans la région de l’Extrême-Nord du pays, frontalière avec les territoires contrôlés par les djihadistes.

De la même façon, les députés ont remplacé par des «peines à perpétuité» les peines de huit à 20 ans de prison prévues dans la première version du texte. La loi a été votée dans la soirée par 146 voix pour, 0 contre

et 0 abstention. Une quarantaine de députés étaient absents, dans une assemblée largement dominée par les partis pro-pouvoir. S’agissant de la garde à vue, les députés ont là aussi nettement durci les choix du gouvernement. Alors que l’exécutif prévoyait déjà de faire passer à 15 jours, renouvelables deux fois, la durée maximale d’une garde à vue - jusque-là de 48 heures -, les députés se sont accordés sur une durée de « 30 jours », renouvelable jusqu’à deux fois. Les débats avaient été houleux tout l’après-midi. Ce sont des amendements proposés par la commission des lois qui ont permis de parvenir à un consensus. Dérives liberticides? Les débats ont surtout porté sur l’article 14 du texte de loi et sa définition du « terrorisme », jugée trop vague par l’opposition et les défenseurs des droits de l’Homme, qui redoutaient des dérives liberticides. Le texte vise en effet les auteurs « d’actes, de menaces (attentats, prises d’otages, etc...) commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, exercer un chantage sur le gouvernement ou satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système ». Sont également visés les actes portant atteinte au « fonctionnement régulier du service public ».

», ont affirmé la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH), l’Union des syndicats du Tchad et le Syndicat des enseignants du Tchad dans un communiqué conjoint. Mais le texte amendé par les députés stipule désormais qu’« est exclue du champ de cette définition (du terrorisme) toute action individuelle ou collective relevant de l’expression des droits et libertés reconnus par la Constitution et les lois de la République ». « Le gouvernement a lâché du lest, nous sommes relativement satisfaits, même s’il n’y a pas de quoi pavoiser », a réagi le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, à propos de l’article litigieux. « Personne n’est favorable au terrorisme », mais la lutte contre Boko Haram « est une aubaine pour le gouvernement tchadien », selon le député d’opposition, pour qui « cela lui permet d’organiser l’appareil répressif avant la présidentielle » prévue en 2016. Les autorités ont très nettement renforcé les mesures de sécurité après les attentats-suicides à N’Djamena en juin (38 morts) et en juillet (15 morts). Le maire de N’Djamena a annoncé jeudi l’interdiction de la mendicité dans la capitale. Le port du voile islamique, qui permet aux kamikazes de camoufler des explosifs, est déjà interdit, fouilles et perquisitions se multiplient, et plusieurs centaines d’arrestations ont eu lieu ces derniers mois à N’Djamena.

Cette définition « expose les organisations de la société civile, les partis politiques à des répressions sous couvert du terrorisme Onésha Afrika • Août - Septembre 2015 • Page 9


> Actualité | Cameroun - Nigéria

Le Cameroun et le Nigéria saluent “l’exemplarité” de leur coopération

E

changes entre services de renseignement, finalisation de la démarcation de la frontière terrestre entre les deux pays, dynamisation des échanges commerciaux. Le bilan du séjour de Muhammadu Buhari.

Par Eugène C. Shema

Le président nigérian Muhammadu Buhari (à gauche) a été reçu par son homologue camerounais Paul Biya, le 29 juillet 2015 à Yaoundé. (image : AFP.Mag)

Les soldats de la garde présidentielle, la police et la gendarmerie peuvent souffler. Le président nigérian a achevé son séjour en terre camerounaise le jeudi 30 juillet sans fausse note. Ayant craint une tentative d’attentats durant le séjour de Muhammadu Buhari, de nombreux hommes en tenue avaient été déployés durant son séjour dans les artères de la capitale politique, et tout un boulevard – jouxtant l’hôtel hébergeant le président nigérian et sa suite – Page 10 • www.oneshaafrika.net

avait été bouclé pour la cause. Muhammadu Buhari a qualifié son séjour d’«agréable», à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Dans le communiqué conjoint, lu en anglais et en français à l’aéroport quelques minutes avant l’envol de l’avion de l’hôte du Cameroun, Paul Biya et son homologue se sont félicités de «l’exemplarité» de leur coopération et des «excellentes» relations qu’ils entretiennent.

Coopération en matière de sécurité Aucune friction n’a été décelée dans le message des deux hommes d’Etat. Paul Biya et M. Buhari ont noté «avec satisfaction» «l’affaiblissement en cours des capacités opérationnelles de Boko Haram». Contre le groupe terroriste, le communiqué conjoint souligne que les deux pays ont convenu d’«intensifier l’échange de renseignements» entre leurs services respectifs; et de «renforcer la coopération


tout le long de leurs frontières communes». Rien n’a été mentionné sur la question du droit de poursuite des terroristes et autres groupes ennemis en territoire étranger. Les deux personnalités ont également apporté «leur soutien» à la Force multinationale mixte en gestation, tout en réitérant leur «détermination communique à éradiquer Boko Haram». La Force multinationale devrait être opérationnelle «d’ici à la fin de ce mois», a déclaré Muhammadu Buhari devant la presse ce 30 juillet, indiquant qu’elle compterait sur la formation et des équipements de la part des pays du G7. Yaoundé et Abuja ont salué la tenue prochaine d’un Sommet CEEAC-CEDEAO pour mutualiser les efforts dans la lutte contre la secte terroriste. Ils ont par ailleurs adressé leur «gratitude» à l’endroit de l’ONU, de l’Union africaine, de la CEDEAO, de la CEEAC et de multiples autres partenaires multilatéraux pour leur «solidarité agissante» contre Boko Haram. Le renforcement de la coopération sécuritaire entre les deux pays sur le plan maritime a également été l’objet des discussions entre les deux chefs d’Etat, l’objectif étant de faire des eaux territoriales partagées par le Cameroun et le Nigéria: «des lieux où règne la sécurité». Le Cameroun et le Nigéria partagent, selon le service des nouvelles et analyses humanitaires de l’ONU, une frontière d’une longueur de 2 100 km qui traverse des montagnes et un désert au Nord et une forêt dense au Sud. Elle compte 21

points frontaliers maritimes. A l’issue de la visite de travail du président nigérian, Paul Biya et Muhammadu Buhari «ont convenu d’accorder une suite favorable à la recommandation du secrétaire général de l’ONU, relative à la finalisation avant la fin de l’année 2015 des travaux de démarcation de la frontière terrestre, afin de se consacrer à l’amélioration de la coopération transfrontalière», a-t-on appris via le communiqué conjoint. Muhammadu Buhari était accompagné, dans sa suite, de six gouverneurs; à la tête d’Etats partageant des frontières avec le nord et le sud-ouest du Cameroun. La première est victime des incursions de Boko Haram tandis que la seconde abrite la péninsule de Bakassi, localité pétrolifère et halieutique longtemps disputée entre les deux pays mais rétrocédée en 2006 au Cameroun. Les présidents Biya et Buhari ont souhaité une tenue régulière des réunions entre les gouverneurs des Etats fédérés du Nigéria, et ceux des régions frontalières entre le Cameroun et le Nigéria. La première réunion de ce type s’est tenue au Nigéria, dans l’Etat fédéré de Akwa-Ibom, les 16 et 17 janvier derniers. Economie, circulation des biens et des hommes Le président camerounais a souhaité, lors du toast prononcé au dîner d’Etat le 29 juillet, que les opérateurs économiques camerounais et nigérians puissent mettre en place des joint-ventures et œuvrer pour une «dynamique nouvelle dans la relation économique». Paul Biya a ajouté

sur ce point qu’il faudrait «plus de solidarité et de complémentarité» dans les échanges. Le Nigéria est le deuxième fournisseur du Cameroun et la balance commerciale entre les deux pays est largement déficitaire côté camerounais. On a appris ce jeudi qu’un forum d’affaires Cameroun-Nigéria aura lieu à Abuja, à une date qui n’a pas encore été fixée. Celle dont on connait la date cependant, c’est la tenue à Abuja «d’ici octobre 2015», de la «première session du Comité des affaires consulaires et d’immigration Cameroun – Nigéria». Elle aura pour mission de procéder à la revue d’un protocole d’accord signé en 1963, et ayant trait à la libre circulation des hommes et des biens entre les deux pays. La visite du président nigérian au Cameroun les 29 et 30 juillet rentre dans le cadre d’un périple qui l’aura initialement mené au Niger et au Tchad, les 03, 04 et 05 juin derniers. Après il se rendra au Bénin pour rencontrer son homologue Thomas Yayi Boni. L’objectif étant, d’après les services de la présidence du Nigéria, de renforcer la coopération régionale contre le terrorisme et de rendre beaucoup plus difficile pour Boko Haram d’opérer à travers les frontières nationales. Le président nigérian a promis de rétablir l’intégrité territoriale du Nigéria «le plus tôt possible» et aussi d’éliminer ce phénomène «sans délai», en collaboration avec les autres pays de la région.

Onésha Afrika • Août - Septembre 2015 • Page 11


> Actualité | RCA

Elections en Centrafrique : Le calendrier est connu

L

e calendrier des élections en Centrafrique est désormais connu. Le référendum constitutionnel se tiendra le 4 octobre prochain. Le premier tour des législatives et de la présidentielle, le 18 octobre. L’éventuel second tour est prévu pour le 22 novembre. Quant au recensement électoral, il doit démarrer le 27 juin prochain et est prévu pour durer un mois, rapporte RFI ce 18 juin.

Par JDC l’avait fait savoir à la présidente de la Transition, Cathérine Samba Panza, en visite à Paris le 27 mai 2015.

Mme Catherine Samba-Panza : « la transition ne peut plus durer » (REUTER)

L’organisation des élections en RCA a connu plusieurs reports. L’Autorité nationale des élections (ANE), créée en novembre 2013, avait initialement décidé de fixer la tenue du scrutin en février 2015. Ce premier chronogramme électoral avait été rendu public en février 2014. En septembre 2014, Le président de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), Dieudonné Kombo-Yaya, décidait d’ajourner la tenue des élections sine die, du fait du manque de moyens. En novembre de la même année, l’ANE proposait ainsi un calendrier électoral révisé, prévoyant cette fois l’organisation des élections législatives et de Page 12 • www.oneshaafrika.net

la présidentielle à deux tours entre juin et juillet 2015. A la mi-décembre 2014, le Conseil national de transition adoptait la feuille de route de la Transition en retenant le mois de juillet 2015 pour le premier tour des élections présidentielle et législatives; et celui d’août pour le second tour. Lors du Forum de Bangui, tenu du 4 au 11 mai dernier dans la capitale, les délégués demandèrent encore le report des élections, afin de réunir des conditions d’organisation d’élections libres, transparentes et équitables. La France souhaitait cependant que les élections se tiennent avant la fin d’année 2015, et

La présidente de la Transition a indiqué au début de cette semaine, lors d’une interview accordée à RFI, qu’elle ne souhaitait pas voir la transition prolongée davantage. Elle a manifestement décidé de joindre la parole à l’acte avec le calendrier communiqué ce jeudi 18 juin. La Centrafrique s’est retrouvée en plein chaos après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d’une rébellion à dominante musulmane, la Séléka. Les exactions commises par la Séléka ont ensuite débouché sur la création de milices chrétiennes - les anti-balaka - qui s’en sont alors pris aux civils musulmans, déclenchant des violences inter-religieuses qui ont fait des milliers de victimes. Celles-ci ont conduit à l’intervention militaire de la France et de l’ONU, à l’éviction de Djotodia et à la mise en place d’une autorité de transition en janvier 2014.


> Actualité | Côte d’Ivoire

Charles Konan Banny désigné

président de la coalition anti-Ouattara

L

’ex-Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny a été désigné président de la coalition contre le chef d’Etat Alassane Ouattara, à trois mois de l’élection présidentielle, ont indiqué jeudi, 23 juillet 2015, plusieurs membres de ce mouvement.

Par AFP

Charles Konan Banny veut les commandes de la Côte d’Ivoire pour « mieux assurer la réconciliation » (image : laguneinfo.net)

Principale figure de la Coalition nationale pour le changement (CNC), M. Banny a été “désigné président de la CNC ” lors d’une réunion de ce mouvement, a déclaré Fabien Diby, un cadre du Lider, petit parti d’opposition membre de la CNC. Mais Charles Konan Banny “n’est pas le candidat” de la CNC, qui mène actuellement des “consultations”pour savoir si elle enverra un “candidat unique” à l’élection d’octobre pour affronter le président Ouattara qui brigue un nouveau mandat, a poursuivi M. Diby. “Il nous fallait un chef de file. Mais la désignation de M. Banny comme président n’a rien à voir avec celle d’un candidat au scrutin”, a confirmé Laurent Akoun, qui représente les “frondeurs” du Front populaire ivoirien (FPI, le parti de Gbagbo), également membres de la CNC. “Si le moment arrive, je pense que nous serons assez intelligents pour choi-

sir celui qui nous offre le plus de chances, que ce soit M. Koulibaly ou M. Banny”, a-t-il observé. Officiellement lancée le 15 mai, la CNC réunit une vingtaine de personnalités politiques ivoiriennes issues de la majorité comme de l’opposition. Deux de ces personnalités se sont déjà déclarées candidats pour la présidentielle : Mamadou Koulibaly, fondateur du Lider et ancien président de l’Assemblée nationale sous l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo, et le député de la majorité Bertin Konan Kouadio. Mais les chances de la coalition de s’imposer paraissent faibles au vu de ses difficultés à proposer une ligne commune à trois mois de la présidentielle. La Côte d’Ivoire vivra en octobre une élection qualifiée de cruciale pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011.

Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara. La CNC exige la dissolution de la Commission électorale indépendante, qu’elle considère favorable au président sortant, et demande la libération des “prisonniers politiques”, notamment de M. Gbagbo, détenu depuis trois ans par la Cour pénale internationale, où son procès pour “crimes contre l’humanité” débutera le 10 novembre. Alassane Ouattara est considéré comme le grand favori du scrutin à venir. Son bilan économique et social est loué par la communauté internationale, qui se montre plus sceptique quant à la réussite de la réconciliation qu’il prône.

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> Politique | Burkina-Faso

“ Rien n’est

pire que l’orgueil de la vertu” Blaise Compaoré, l’ancien président du Burkina-Faso (image : rtl.fr)

Par Boniface Vignon

C

ette phrase de Saint Augustin pourrait s’appliquer à ce dernier épisode de la crise politique au « pays des hommes intègres », une traduction littérale du nom même de cet Etat d’Afrique Occidentale. L’après Blaise Compaoré s’illustre aujourd’hui par un nouveau round dans le développement du drame, au sens premier du mot, qui se joue. Appels sur l’actualité de Rfi, selon un connaisseur des arcanes du pouvoir à Ouagadougou, Boniface Vignon, illustre une certaine révolte face à une donnée courante sous nos latitudes, celui de régler un compte personnel en l’enrobant d’un juridisme reluisant. Page 14 • www.oneshaafrika.net

Appels sur l’actualité revient sur le vote des députés du parlement intérimaire du Burkina Faso, qui ont voté à une large majorité lune demande de mise en accusation de Blaise Compaoré par la Haute Cour de Justice pour “haute trahison” et “attentat à la Constitution”. L’ancien chef de l’Etat est notamment accusé de s’être “entêté à mettre en œuvre sa volonté de modifier la Constitution en vue de freiner le processus de l’alternance démocratique”. Les députés ont également mis en accusation l’ex-Premier ministre du président Compaoré, Luc-Adolphe Tiao, et tout son gouvernement pour “coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d’assassinats”. Analyse. La résolution de mise en accusation de Blaise Compaoré

présentée par 30 députés du Conseil national de transition a été adoptée le 16 juillet dernier en séance plénière par 60 députés - sur 63 votants dont 3 se sont abstenus ... En tout cas, les résolutions votées par les députés doivent maintenant être transmises sans délai par le président de l’Assemblée nationale au procureur général de la Cour de cassation. Il reviendra ensuite à la Haute Cour de justice de confirmer ou non les poursuites réclamées par les députés du Conseil national de transition. Elle pourrait aussi exiger l’extradition de Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire. Quelles sont ses prérogatives ? La Haute Cour de justice est inscrite dans la Constitution. Elle a été créée en 1995 sous le régime de Blaise Compaoré. C’est la ju-


ridiction habilitée à juger le chef de l’État burkinabè pour des actes commis alors qu’il était au pouvoir et relevant de haute trahison, d’attentat à la constitution ou de détournement de deniers publics. S’il était reconnu coupable, l’ex-président encourrait une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à la perpétuité, et même la peine de mort, toujours en vigueur au Burkina Faso, mais qui n’a pas été appliquée depuis les années 1980. Justement, Blaise Compaoré a dû quitter le pouvoir pour avoir tenté de violer la Constitution… Quel acte l’ancien président burkinabè a-t-il posé pour être accusé de « haute trahison » ?

membres du CNT, n’occupent leurs fonctions sur la base de cette constitution que tentait de violer le président déchu... Que voulez-vous dire ? Il me semble qu’aucune charte, qu’elle soit de transition ou non - je dis bien aucune charte - n’est au dessus de la loi fondamentale, c’est-à-dire la constitution. En d’autres termes, la charte de la transition ne peut pas être au-dessus de la constitution... On ne peut pas reprocher au président Compaoré de tout mettre en œuvre pour violer la constitution et la violer soimême ! Constitution qui a prévu que c’est le président de l’Assemblée nationale qui assure la vacance du pouvoir, le premier

signés en lieu et place de la représentation nationale qui a été dissoute ! Que signifie “haute trahison” ? Pour un président de la République, la haute trahison se définit comme l’action volontaire d’agir contre les principes que la constitution le charge de défendre. Constitution sur laquelle il a prêté serment. Autrement dit, l’acte ou l’action méritant la qualification de haute trahison pour un chef d’Etat, est un crime qui consiste en une extrême déloyauté à l’égard de son pays ou de ses institutions. En tout état de cause, il s’agit d’une question interne du ressort de la souveraineté de chaque pays, non recevable devant la Cour pénale internationale, par exemple. Donc, la haute trahison suppose une situation de crise …

Luc-Adolphe Tiao (image : africatopsports.com)

Ce qui est curieux, et je le dis depuis le début de cette transition, c’est que le président Blaise Compaoré a été contraint de quitter le pouvoir le 31 octobre 2014 suite à un règne de vingtsept ans, certes, mais surtout pour avoir tenté de violer la constitution. Or aucun acteur de la transition, que ce soit le président Michel Kafando ou les

vice-président de l’Assemblée nationale devenant, de facto, le président de l’Institution. Or ce n’est pas ce à quoi nous avons assisté au Burkina ... En tout cas, il y a une belle bataille juridique qui s’annonce... Ne serait-ce sur la légitimité du CNT dont les membres ne sont pas élus - car ceux-ci ont été dé-

Oui. Une situation de crise qui, comme telle, amène à des solutions hors normes, en fonction de la gravité ressentie et de la peur engendrée dans la population. Mais souvent, cette infraction est politique... Et l’accusation de haute trahison est alors employée, à défaut, pour résumer un faisceau de faits diffus, faute de pouvoir étayer suffisamment des chefs d’inculpation plus précis. L’accusation est d’ailleurs souvent prétexte à se débarrasser d’un adversaire politique ou à légitimer une révolution ou un coup d’État réussis.

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> Dossier | RDC, Congo-Brazaville, Burundi ...

Le dossier de

prolongation des mandats présidentiels en Afrique

RDC :

“le masque & la sagesse Par Cyrille Momote Kabange

L

a problématique de l’alternance au sommet du pouvoir politique s’impose avec fracas dans l’actualité politique de quelques pays subsahariens qui ont chacun leur point de vue sur le respect stricto sensus des dispositions constitutionnelles élaborées comme autant de costumes qui ne seyent pas à un corps social en butte un peu partout à des graves problèmes de survie. Sur un continent en proie à des contradictions liées à l’accélération de l’histoire, les populations prennent peu à peu conscience de l’enjeu qui les concerne au plus haut point à savoir leur place dans un dispositif institutionnel qui, en théorie leur confère une souveraineté à laquelle ils ne peuvent accéder en pratique. Cette distorsion de la réalité socio politique se retrouve dans les pays circonscrits dans le présent dossier de couverture. Au delà du caractère exemplatif du « Printemps de Ouagadougou » où l’on vit l’armée soutenir une révolte des membres de la société civile Burkinabée en vue de renverser Blaise Compaoré qui s’apprêtait à modifier

la constitution pour briguer un autre mandat présidentiel, les tensions qui agitent le landernau politique en RDC, les morts de Bujumbura (Burundi) et la perspective d’un embrasement entre factions rivales avec un

arrière plan de guerre ethnique, devrait faire réfléchir. Pourquoi ce remue-ménage qui vire dans certains cas en des lendemains tragiques ? N’y aurait-il pas moyens de procéder autrement que par des appels au meurtre ?

Onésha Afrika • Août - Septembre 2015 • Page 17


Pourquoi faut-il que ces péripéties dont le formalisme stupéfie les observateurs objectifs deviennent la priorité dans un contexte où la prépondérance des choix socio-économiques saute aux yeux ?

posé à se sortir de l’ornière mais compte mettre beaucoup d’atouts de son côté.

moins, dire que le Président KABILA n’a rien révélé au sujet des intentions dont on l’accable.

De peur de voir ce questionnement débouché sur une aporie, il faut exiger aux gouvernements de veiller comme à la prunelle de leurs yeux à libérer les médias pour aboutir à l’expression d’une critique responsable. Le rôle de la presse est écrasant dans ces circonstances où doivent se forger les opinions et les attitudes politiques valables. Une formule des débats publics pourrait s’enraciner dans la conscience des citoyens, lesquels se sentiraient associés de cette façon, à la prise de risque. Le travail en vue d’un changement des mentalités devrait être appréhendé dans tous les aspects de sa concrétisation pour donner pleinement ses effets. L’Etat doit subventionner une telle entreprise de mobilisation des esprits. En RDC, il y a en ce moment une tentative de conciliation mais les termes de cet engagement restent flous. Selon les déclarations de certains membres de l’opposition notamment Mr. Vital KAMERHE, qui rejette le principe même de la concertation : « A quoi servirait une telle concertation lorsqu’on sait qu’on a déjà eu l’année passée une concertation dont les recommandations sauf l’une d’elle relative à la formation d’un gouvernement dit de la cohésion nationale, les autres ont été renvoyées aux calendres grecques ». Le pouvoir semble bien disPage 18 • www.oneshaafrika.net

Joseph Kabila Kabange / RDC (image : bet.com)

Apparemment, le Président KABILA s’efforce de dissiper toute méfiance et tente d’obtenir un large consensus autour du concept de dialogue. Or l’opposition et certains membres de sa majorité n’en veulent pas pour des raisons qui se recoupent dans la crainte d’un coup politique le plus flamboyant étant la mise en branle de l’opération de découpage territorial dès le 30 Juin 2015. Certains commentaires mettent en rapport cette décision avec une prétendue manœuvre de déstabilisation d’un « adversaire » potentiel, le charismatique Moïse KATUMBI gouverneur du Katanga d’avant le saucissonnement du territoire national. Sans qu’il n’y ait aucune chance de vérifier une telle allégation, il faut, néan-

Entre temps, les jours passent et 2016 s’approche à grands pas. Pourtant ce ne sont pas des ressources d’imaginations et d’intelligence qui font défaut à la classe politique. Au lieu de s’enfermer dans une suspicion chronique et paranoïaque à chaque fois que l’autorité vous tend la main. En attendant, le risque est grand qu’un jour ou l’autre, les tensions s’exacerbant qu’il n’y ait aucune possibilité d’éviter une déflagration générale. Les frustrations se sont agglomérées et la société congolaise doit opérer son aggiornamento et la seule façon d’y parvenir est de taire les pulsions consuméristes des uns et des autres.


Le cas du Congo Brazzaville

Sassouo Nguesso / Congo-Brazaville (image : ponaekolo.net)

Dans ce pays indépendant de la France en 1960, les problèmes politiques ont toujours été tributaires d’une sorte d’atavisme ethnico-tribal et l’interventionnisme économique de l’étranger. Sur le matelas de ces deux réalités incontournables se superposent les luttes de pouvoir distribuées en tendances oscillant entre des têtes de turc marxistes au verbe haut de type Marien NGUOABI l’ancien Président assassiné et les velléitaires pro-occidentaux dans l’âme (ex : La majeure partie du ceux qui forment cette tendance ont fait une carrière militaire qui commence par l’Ecole des enfants de troupe sous la colonisation française en passant par Saint-Cyr). C’est le

type Denis SASSOU NGUESSO. L’autre mouvance, enfin, qui part des reflexes clientélistes sur base régionaliste est composée d’anciens bureaucrates coloniaux ou séminaristes type Fulbert YOULOU ou MASSAMBA Débat. Ce schéma correspond plus ou moins, aujourd’hui, au fonctionnement politique du Congo/Brazzaville. L’avènement du Président Pascal LISSOUBA généticien, professeur d’Université, a un moment, donné le change. Pourtant, la dernière guerre civile qui a provoqué la mort de milliers de gens et jetés sur la route de l’exil des centaines d’autres, n’est pas à mettre sur le compte du seul SASSOU NGUESSO.

surtout manqué d’imagination et de doigté face à un adversaire qui l’a vaincu grâce à l’utilisation de la stratégie connue du Cheval de Troie. C’est-àdire que « l’homme du 5 Février », celui-là même qui s’est faussement retiré sur la pointe des pieds du pouvoir n’a pas, a l’évidence, cessé de miner un terrain laissé friche. La carapace moderniste s’est hélas fendue en dès le surgissement de la guerre civile, exactement comme l’avait imaginé le stratège Denis SASSOU NGUESSO. Est-ce son intelligence tactique que redoutent ses opposants actuels qui ont, à ce jour, exprimé un refus net au dialogue que le Chef de l’Etat prône, en attendant les prochaines présidentielles ? La valse-hésitation entre une franche décision de se présenter à la magistrature suprême pour la troisième fois et la manière dont il s’essaie à couler sa volonté sous le couvert de « la chose instituée » ne risque-telle pas de projeter cette République sœur dans un tragique remake ?

Monsieur le Professeur avait Onésha Afrika • Août - Septembre 2015 • Page 19


Au Burundi

P

ierre Nkurunziza réélu pour un troisième mandat : Le Burundi va-t-il retrouver les anciens démons ? La Commission électorale burundaise a proclamé le vendredi 24 juillet 2015 les résultats de l’élection présidentielle de mardi 21 juillet. Pierre Nkurunziza est réélu président pour un troisième mandat avec plus de 69 % des voix, selon la Commission électorale. Derrière Pierre Nkurunziza, l’opposant Agathon Rwasa, 18,99 % avec sa coalition Amizero Y’abarundi. L’ex-chef de la rébellion FNL avait déjà dit que pour lui, le processus électoral n’était pas crédible et qu’il n’en reconnaîtrait pas les résultats même si on lui donnait la victoire. Comme lui, le reste de l’opposition ne devrait reconnaitre aucune des institutions issues de ce processus. C’est du moins ce que disent la plupart des ténors. Pour le président de la Commission électorale, ce sont les Burundais qui se sont exprimés et massivement. Le taux de participation annoncé lors de cette proclamation des résultats provisoires est 73,44 %. De l’avis des observateurs étrangers, il s’agit probablement de la seule surprise. Selon la mission d’observation électorale de la communauté est-africaine, par exemple, la participation dans les 80 bureaux de vote qu’elle a pu visiter était faible à moyenne. L’autre constat de la mission d’observation régionale est que le processus électoral au Burundi a échoué à atteindre les standards et les principes d’élections libres, Page 20 • www.oneshaafrika.net

justes, transparentes et crédibles. Même si le déroulement de la présidentielle s’est passé dans « une paix relative ». « Ce ne sont ni les journalistes, ni les observateurs qui valident le scrutin, c’est la Cour constitutionnelle », rétorque le président de la Commission électorale, ajoutant que c’était le peuple burundais qui avait rendu ces élections crédibles par sa participation massive. Pour Agathon Rwasa, représentant de la coalition d’opposition, il dénonce un « simulacre » d’élection. Les États-Unis quant à eux déclarent qu’elles ne sont « pas crédibles ». Le président de la commission électorale, Pierre Claver Ndayicariye, précise que quelques 2,8 millions d’électeurs se sont exprimés, soit 73,4% du nombre d’inscrits sur les listes électorales. A la radio des Nations unies, Abdoulaye Bathily, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, assurait que « les élections se sont bien déroulées ». Mais de préciser « qu’organiser des élections c’est une chose, mais apaiser la situation dans le pays en est une autre. »

Le 5 mai dernier, la Cour constitutionnelle burundaise autorisait le chef d’État sortant à briguer un troisième mandat à l’élection présidentielle. Cette décision, contestée par une partie de la population, a conduit à une tentative de coup d’État le 14 mai et près de trois mois de troubles dans les rues de la capitale. Plus d’une centaine de personnes aurait trouvé la mort lors de ces émeutes selon l’association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) et près de 127 000 burundais auraient déjà fui le pays selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. L’assassinat du bras droit du Président Nkurunziza est venu en manière d’oracle nous prévenir des meurtriers lendemains pour le Burundi. En effet, ce meurtre s’illustre comme la réponse de l’opposition à la hargne du pouvoir très déterminé à normaliser une situation qui risque de nous ramener dix ans en arrière.


> Monde

Les chrétiens d’Orient face à la terreur “ Rien qu’en février 2015, plus de 220 chrétiens assyriens ont été enlevés en Syrie ”

Par Anne Bernas Pour la première fois dans l’histoire des Nations unies, le sort des chrétiens d’Orient a été évoqué au Conseil de sécurité. C’est la France, pays qui depuis XVIe siècle offre « protection » aux chrétiens d’Orient, qui en a fait la demande. L’initiative est très symbolique tant la situation des chrétiens d’Orient est dramatique. Mais l’enjeu en vaut plus que jamais la peine pour que cette communauté plurimillénaire continue d’exister. C’est une première dans l’histoire de l’ONU : une « charte d’action » pour protéger les chrétiens d’Orient et les autres minorités « qui sont en train d’être éradiqués » a été évoquée devant le Conseil de sécurité. Le projet a été défendu par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, vendredi 27 mars. L’objectif affiché du ministre est de plancher sur un texte mettant un point final à la dynamique de disparition des minorités. Un document que

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, serait chargé d’élaborer par la suite. « L’initiative française à l’ONU est un signe positif, puisque jamais auparavant il n’y avait eu de réunion du Conseil de sécurité sur la question des chrétiens, confie Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient. Même s’il n’y a pas résolution, ça sera toujours une force d’entraînement, une force symbolique. » Un projet avec quatre priorités

Le plan d’action proposé par Laurent Fabius, la France présidant l’instance onusienne en mars, s’articule autour de quatre principaux points : un volet humanitaire qui permettrait le retour des déplacés, un volet sécuritaire offrant aux déplacés la possibilité de retourner chez eux sains et saufs bien que la coalition poursuive ses frappes. « A mesure que Daech recule, a affirmé le ministre, nous devons permettre le retour des minorités. […] Cela implique que les troupes

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aujourd’hui mobilisées au sol assurent la sécurisation de ce retour ». Sur le plan politique, troisième priorité affichée par la France, la nécessité pour les Etats (Syrie et Irak) d’assurer une place suffisante à leurs minorités via la mise en place d’un réel Etat de droit. Enfin, Paris entend lutter contre l’impunité et souhaite que le Conseil de sécurité saisisse la CPI, compétente pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, pour les crimes commis contre les minorités par, entre autres, le mouvement Etat islamique. Parce que les mouvements jihadistes n’ont de cesse de grimper en puissance face à des régimes qui flanchent et font craindre ainsi le pire. « On voit bien que les frappes aériennes n’ont pas été suffisantes jusqu’à maintenant pour provoquer un recul de Daech, même si elles l’ont stoppé dans son avance », témoigne Pascal Gollnisch. Car c’est en Syrie et en Irak bien entendu que la minorité des chrétiens d’Orient est la plus en danger. En Irak, tout le monde est à peu près d’accord sur la nécessité de neutraliser Daech. « Il faut cependant que l’actuel gouvernement irakien ne se situe pas dans une perspective de revanche contre les sunnites mais construise une véritable unité nationale », poursuit Mgr Gollnisch. En revanche, en Syrie, « nous sommes dans une guerre ciPage 22 • www.oneshaafrika.net

vile qui est totalement dans l’impasse,analyse le directeur de l’Œuvre d’Orient. Les diplomaties, qu’elles soient occidentales, russe ou iranienne, ne permettent pas d’arriver à une solution sur le terrain, et donc cette guerre risque de continuer encore plusieurs années avec encore des milliers de morts supplémentaires si aucune initiative forte n’est prise. Par conséquent, ce qu’il faut, c’est une grosse initiative diplomatique afin de re-

de la barbarie des jihadistes. Avant la guerre qui a mis à feu et à sang la Syrie, quelque 2 millions de chrétiens (10% de la population), dont 30 000 assyriens, vivaient relativement en sécurité sous Bachar el-Assad, qui prenait soin de « protéger » ses minorités pour mieux les contrôler. Depuis quatre ans maintenant, près de 40% d’entre eux ont quitté le pays, vers l’Occident ou vers des pays limitrophes (Liban, Jordanie, Tur-

Le pape François en conférence de presse, dans l’avion qui le ramenait des JMJ de Rio, lundi 29 juillet. REUTERS/Luca Zennaro/Pool (image : RFI)

mettre à plat le développement de Daech en Syrie ». Daech, l’ennemi numéro un des minorités Car Daech sème la terreur partout où il passe. Et les minorités - chrétienne, mais aussi yézidie etc. - sont la première cible

quie). Rien qu’en février dernier, plus de 220 chrétiens assyriens ont ainsi été enlevés en Syrie, provoquant l’exode de près de 1000 familles, soit quelque 5000 personnes. Il en va de même en Irak où la présence des chrétiens se réduit


comme une peau de chagrin : ils étaient environ 1,4 million en 1987, avant la première guerre du Golfe. Vingt-cinq ans plus tard, il en reste environ 400 000. Aujourd’hui, plus de 800 000 d’entre eux ont fui leur pays et plus d’un millier a été tué. Paris a déclaré le 21 mars dernier avoir accordé 1 500 visas d’asile à des chrétiens d’Orient depuis juillet 2014. Une annonce qui semble une goutte d’eau tant l’ampleur de la catastrophe est

reusement. En Turquie, même si la raison était plus nationaliste que religieuse, le génocide arménien (environ 1,5 million de morts) a fait disparaître une grande partie des chrétiens dans le pays. Il en est allé de même lors dugénocide assyrien, en 1915, qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Pour Laurent Fabius, ce qui se passe actuellement en Syrie et en Irak n’est rien d’autre qu’une « entreprise barbare d’éradication eth-

Dans le monde, les chrétiens dits « d’Orient », principalement des catholiques et des orthodoxes, sont environ 200 millions. Le chef de la diplomatie française l’a répété, la France « protectrice des chrétiens d’Orient, est une tradition constitutive de notre histoire, de notre identité même, mais aussi de celles du MoyenOrient ». Et Laurent Fabius de réclamer que l’Hexagone demeure fidèle à cette tradition.

Le Pape François : une croisade temps mise en coup réglée par contre le « capitalisme débridé » les multinational américaines. Les deux premier pays visités se Le Souverain pontife a effectué sont écarter du model éconopendant le mois de juillet un mique américain pour adopter périple plein d’enseignements comme a Cuba le système polidans trois pays d’Amérique latique du type marxiste le niniste tine (l’Equateur, la Bolivie te le Raphael Corréa de l’Equateur Paraguay). Les trois Etats en- dont les ressources proviennent tretien avec le saint siège des pour une grande partie de l’exrapports différentient ; Avec ploitation du pétrole et de l’exl’Equateur qui est dirigée par ploitation de la banane ; a faun économiste qui se dit chré- çonner le ... Espace politique et tiens de gauche est au beau fixe, économique de son pays a pris le gouvernement « équatorien plusieurs ... De dictature et mise affiche des positions qui vont au pays des forces prédatrices dans le sens souhaité par le des propriétaires ... Quant a la saint père à savoir une politique Bolivie, son chef Evo Morales a en retrait des ... du système ca- fait de la réhabilitation des popitaliste tel qu’il se présent dans pulations ... dont il est lui-même cette région du monde long- issu, son cheval de bataille. Il a

procédé a des nationalisations sélectives notamment dans les secteurs stratégiques de l’eau potable, de l’énergie et des mines en dépit d’une forte opposition de la classe bourgeoises et des multinational. Le Paraguay est un cas à part. Dans ce pays qui fait de la maire mis étrangères la norme, la paysannerie vit son la coupe des ... Qui ... à eux seuls 88% des terres laissant sur la ... majorité de la population. Le Pape n’a pas marché ses mots pour dénoncer une situation intenable: « A bas le capitalisme débridé » et il a carrément exhorté le Paraguay à changer le système économique.

énorme. Quant à la minorité Yézidie, selon une enquête des Nations unies publiée mi-mars, les attaques des jihadistes contre la communauté pourraient là aussi constituer un génocide. Et les précédents existent malheu-

nique et religieuse ». L’histoire des chrétiens d’Orient date en effet de plus de 2000 ans … Une histoire dans laquelle la France a toujours eu un rôle majeur. La France, « protectrice » des chrétiens d’Orient depuis François 1er

C’est en 1536, en effet, que

François Ier et Soliman le Magnifique scellent une alliance contre Charles Quint, un « pacte » considéré comme première alliance diplomatique non idéologique entre un empire chrétien et un empire musulman. La France s’engage dès lors à pro-

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téger les chrétiens d’Orient et plus particulièrement ceux du Mont-Liban et des Lieux saints. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, les écoles catholiques sont ainsi très nombreuses sur

il, c’est une sorte de laïcisme qui ne fait pas prendre en compte ces communautés chrétiennes, pour les autres, c’est la peur de froisser un certain islam. Pour d’autres encore qui ignorent

loin de jouir des droits de citoyens à part entière. La mention de la religion figure sur la carte d’identité dans de nombreux pays et l’interdiction de lieux de cultes est tout simple-

Manifestations des chrétiens en Syrie (image : journalchretien.net)

tout le territoire de l’empire Ottoman. Aujourd’hui, de nombreux conflits au Proche-Orient font craindre la disparition totale de ces chrétiens d’Orient. Et les appels lancés à la communauté internationale ont souvent été vains, au grand dam des défenseurs des minorités, « un tort de la communauté internationale », estime Pascal Gollnisch qui explique ce silence par la convergence de plusieurs facteurs. « Pour les uns, analyse-tPage 24 • www.oneshaafrika.net

tout de la religion, c’est s’imaginer que de parler des chrétiens c’est parler des alliés, des Occidentaux, ce qui n’est pas le cas. C’est oublier que les chrétiens d’Orient sont des citoyens souvent persécutés de ces pays-là. » En effet, à côté des conflits qui ensanglantent le Proche-Orient et qui fauchent une grande partie des chrétiens d’Orient, de nombreuses discriminations perdurent envers les minorités religieuses de nombreux Etats de la région et sont parfois bien

ment en vigueur dans certains pays notamment en Arabie saoudite. Avec l’initiative française à l’ONU, il n’est en tout cas plus possible d’ignorer « l’entreprise de purification ethnique et culturelle » qui se joue contre les chrétiens d’Orient en Irak et en Syrie.


> Monde | Japon - Chine

Le Japon tente de “déshonorer la Chine”, selon Pékin Par RFI – Heike Schmidt La Chine a vertement répliqué au Japon après la publication à Tokyo d’un rapport mettant en cause la politique chinoise en mer de Chine méridionale. Pour le ministère chinois de la Défense, le Japon « tente par tous les moyens de créer la tension ».

faires étrangères. « Le Japon n’a pas le droit d’accuser la Chine pour faire évoluer son armée. La Chine doit bâtir sa défense nationale, en cohérence avec son développement. Ceci ne se dirige contre aucun pays et ne menace aucun pays », affirmet-elle.

La Chine « recommande au Japon d’apprendre les leçons de l’Histoire » Le Japon n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Dans son livre blanc annuel de la Défense, rendu public le 21 juillet, Tokyo dénonce les ambitions militaires de Pékin. Selon ce document, « la Chine, en particulier en ce qui concerne les questions maritimes, continue à agir de manière autoritaire », dénonçant une stratégie chinoise « unilatérale et sans place au compromis ». LelLivre blanc japonais dénonce également les opérations de remblaiement menées par les

autorités chinoises pour gagner des terrains sur la mer de Chine méridionale. Le conflit qui oppose la Chine au Japon autour des îles Sensaku - Diaoyu est également pointé dans le document japonais, qui affirme que le nombre de navires chinois n’a cessé d’augmenter dans cette zone. La réaction chinoise ne s’est pas fait attendre. Hors de question pour Pékin de se laisser taper sur les doigts par Tokyo. Le Japon accuse le budget militaire chinois d’être à la fois trop opaque et démesuré ? C’est faux, rétorque sur un ton glacial Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Af-

Sans détour, Pékin assume aussi ses ambitions territoriales en mer de Chine méridionale, où des bulldozers ont transformé, ces derniers mois, des récifs coralliens en bases militaires. « Le Japon ne fait pas partie des pays concernés par la question de la mer de Chine méridionale, mais il tente par tous les moyens de déshonorer la Chine et de créer de la tension », accuse Hua Chunying. « C’est pour justifier auprès de son propre peuple l’important changement de sa politique de défense. A ce propos, nous voudrions vivement recommander au Japon d’apprendre les leçons de l’Histoire, d’être plus prudent et d’arrêter d’accuser la Chine pour rien. » Pour la Chine, qui n’a pas encore digéré la décision du gouvernement japonais de réviser sa Constitution pacifiste pour pouvoir engager ses troupes dans des missions internationales, la meilleure défense reste donc l’attaque.

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> Monde Angola

L’Angola, un mirage qui s’éloigne pour le Portugal

Poussés par la crise, les Portugais sont partis massivement travailler dans leur ancienne colonie, l’Angola, pays de la croissance à deux chiffres. A son tour, l’économie de ce pays vacille pour cause de pétrole bon marché. C’est, pour les Portugais, le spectre d’un retour anticipé en terre lusitanienne.

Par Marie-Line Darcy / Rfi Les Portugais sont 200 000 ou 250 000 à vivre en Angola. Difficile à dire avec exactitude, mais ils constituent la première communauté étrangère dans leur ancienne colonie africaine. Ces dernières années, la crise, le chômage ou le besoin de maintenir un niveau de vie désormais entamé par l’austérité ont poussé des milliers de travailleurs à rejoindre la capitale, Luanda, gagnée par une soif d’expansion sans précédent. L’Angola absorbe avec frénésie les professionnels qualifiés que sont les Portugais, favorisés par une langue et une histoire communes avec le pays d’accueil. Qualifiés et compétents, soucieux du travail bien fait et durs à la tâche, les architectes, ingénieurs, informaticiens et spécialistes des communications font merveille dans un Page 26 • www.oneshaafrika.net

pays qui a besoin de toutes les infrastructures. « L’Angola nous confie du travail parce que nous apportons la certification européenne, du matériel solide et nous pouvons garantir les finitions. De sérieux atouts face à la concurrence chinoise et brésilienne », explique Antonio Duarte, un architecte installé depuis trois ans en Angola. Un exemple d‘insertion réussie parmi beaucoup d’autres. Le baril de brut est passé de 85 à 45 dollars Pourtant, l’image d’eldorado des temps modernes qu’incarne pour beaucoup l’ancienne colonie portugaise se fissure. Le pays subit de plein fouet la chute du prix du pétrole : en quelques mois, le baril de brut est passé de 85 à 45 dollars. Le pétrole pour l’Angola, c’est 95

José Edouardo Dos Santos (Angola)

% des exportations, et 72 % des recettes. Une situation qui vient d’obliger le gouvernement de Luanda à concocter en urgence un budget rectificatif sur la base d’un baril à 40 euros. Avec, pour première conséquence concrète, la diminution de l’investissement public. « Nous savons que les mesures de


restrictions ne concernent pas uniquement les Portugais, mais nos entreprises n’ont pas les appuis financiers dont disposent les autres étrangers, à commencer par les Chinois », souligne Nicolau Santos, directeur-adjoint de l’hebdomadaire Expresso, fin connaisseur de l’Angola. La diminution des projets structuraux ou de l’immobilier peut menacer à court terme la survie des entreprises de construction ou d’installation de services, pourvoyeuses d’emploi sur place. A cela s’ajoute l’impact de la rareté de la devise - le pétrole se monnaie en dollars et non en kwanza, la monnaie angolaise. « Les paiements déjà bien souvent tardifs risquent de souffrir de nouveaux délais. Sans liquidité, les entreprises les moins solides vont mettre la clef sous la porte. Et les salariés vont devoir rentrer », estime Nicolau Santos. « Les perspectives ne sont pas brillantes : encore trois ou quatre mois comme ça et c’est la clef sous la porte pour les entreprises étrangères. J’ai préféré prendre les devants », explique Vitalino, qui vient de décrocher un emploi qu’il qualifie d’avantageux dans une société d’entretien d’immeubles. Il travaillait précédemment pour Sonangol, la compagnie pétrolière. Un pays aux abois, et des Portugais inquiets Les travailleurs et employés portugais sont sous la menace directe de la raréfaction de la devise. Ils envoient régulièrement une partie de leurs revenus aux

familles restées au Portugal. Or, Luanda veut ponctionner les transactions bancaires, imposer une taxe de l’ordre de 18%, pour retenir le plus possible les précieux euros ou dollars dans le pays. Une énorme ponction, alors que l’Angola représente désormais 10 % de l’ensemble des fonds renvoyés au pays par la diaspora lusitanienne dans le monde (quelque 5 millions de personnes vivent hors du pays).

Anibal Cavaco Silva (Portugal)

Entre 2011 et 2013, les temps forts de la crise économique portugaise, les transferts en euros depuis l’Angola sont passés de 147 millions à 304 millions d’euros. Mais avec les premiers frémissements de la chute du prix du pétrole en 2014, ces transferts ont diminué de 15%, et de près de 50% en décembre dernier. Quelques Portugais sont rentrés, mais une nouvelle vague de retornados – les colons rentrés au pays après la révolution de 1974 - serait redoutable pour le Portugal en crise, frappé par un chômage à 14%. Les remous à Luanda inquiètent Lisbonne Plus menaçante encore, la décision angolaise d’imposer des quotas d’importation, notam-

ment sur les produits alimentaires, principalement fournis par le Portugal. « Nous constatons des retards dans les livraisons depuis Lisbonne. L’Angola, pour limiter ses dépenses, veut devenir autonome à 60 % sur le plan alimentaire. Cela va sans doute contraindre les Portugais à changer de stratégie, et les obliger à créer des entreprises sur place en Angola », déclare avec prudence Paulo Varela, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie Angola-Portugal. Il est l’un des rares a avoir accepté de s’exprimer sur la question. Ni le ministère de l’Economie, ni l’AICEP (Direction du commerce), ni les exportateurs n’ont voulu communiquer, au risque de confirmer l’existence du malaise. L’Angola est le 5e partenaire économique du Portugal, pays qui fait des exportations le moteur de sa reprise économique. Mais après une courte embellie, celles-ci stagnent à nouveau. Les freins mis par Luanda ne sont pas de bon augure, même si le baril de pétrole passe à nouveau au-dessus des 60 dollars fatidiques. L’Angola va sans doute poursuivre sur la voie de la diversification de ses recettes pour éviter la flambée des prix : le litre d’essence est passé de 65 centimes à 1,20 euro en quelques semaines, au moment où le pays s’avance vers une présidentielle qui marquera la fin de la domination directe de José Eduardo dos Santos. Quant au gouvernement de Lisbonne, il ne peut s’offrir le luxe de se passer de l’Angola, alors que se profilent les législatives d’octobre 2015.

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> Monde | Tragédie en Méditerranée Par JdC, source AFP

L’

Union européenne a admis lundi qu’elle devait enfin prendre à bras le corps la question des migrants en Méditerranée, où un navire transportant plus de 300 personnes était en train de sombrer, au lendemain d’un autre naufrage qui fait craindre des centaines de morts.

“C’en est trop” pour l’UE

Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l’UE (image: EurActiv)

«Nous n’avons plus d’alibi», a lancé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, avant une réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur de l’UE. «Les tragédies de ces derniers jours, de ces derniers mois, de ces dernières années, c’en est trop», a-t-elle martelé. La nouvelle du chavirement d’un chalutier dimanche au large de la Libye, avec potentiellement 950 personnes à bord selon un survivant, a choqué le monde entier. Mais l’urgence est devenue encore plus évidente après que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé à la mi-journée avoir reçu un appel à l’aide d’une personne affirmant que son navire, avec 300 personnes à bord, était en train de couler dans les eaux Page 28 • www.oneshaafrika.net

internationales. Vingt passagers sont déjà morts et deux autres bateaux à proximité sont également en difficulté, a précisé ce passager à l’OIM, qui a contacté les garde-côtés italiens. Selon l’OIM, ceuxci «n’ont pas les moyens de les secourir maintenant» car ils manquent de ressources en raison du naufrage d’un chalutier tôt dimanche au large de la Libye, probablement lorsque ses occupants se sont précipités du même côté en apercevant un cargo portugais venu porter secours. Seuls 24 corps et 28 survivants ont pu être repêchés alors que le chalutier de 20 mètres était capable de «transporter plusieurs centaines de personnes», selon les garde-côtes italiens. Les dépouilles des victimes ont été débarquées lundi matin sur l’île de

Malte. Les rescapés sont attendus plus tard dans la journée à Catane, en Sicile. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, le 20 avril 2015, s’adresse à la presse avant la tenue en urgence d’une réunion après la mort d’au moins 700 migrants dans un naufrage. Selon le récit d’un survivant, le bateau de pêche transportait quelque 950 personnes, dont une cinquantaine d’enfants et 200 femmes. Un autre a évoqué 700 passagers. Ces chiffres n’ont pas été confirmés de source officielle. La chancelière allemande Angela Merkel s’est dit «bouleversée», affirmant que l’Europe devait «trouver des réponses». Le pape François a appelé la communauté internationale à «agir avec décision et rapidité». «On a besoin de mesures immé-


Cartographie des migrations clandestines en Afrique L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’alarme du nombre de migrants qui sont entrés illégalement en Europe via la Méditerranée, depuis le début de l’année 2015. Ces personnes sont pour la plupart originaires d’Afrique de l’Ouest (du Mali, de la Côte d’Ivoire, de Guinée, etc.) et d’Afrique de l’Est (en particulier l’Erythrée et la Somalie). La principale raison du départ des migrants reste la crise économique. Bon nombre d’entre eux fuient la précarité économique et «la détérioration des sols, qui rendent l’agriculture plus complexe», explique un chercheur. Par ailleurs, les personnes fuient les zones de conflits. Au milieu des années 2000, énormément de migrants convergeaient vers les zones côtières, notamment au large du Sénégal et de la Gambie, pour embarquer dans des pirogues, qui avaient ensuite pour destination les côtes italiennes et espagnoles. Mais la mise en place

diates de la part de l’UE et des Etats membres», a assuré Mme Mogherini, citant le renforcement de l’opération européenne de surveillance maritime Triton, mais aussi une meilleure répartition de l’accueil des migrants au sein de l’Union, alors que l’Italie, la Grèce, Malte et l’Espagne portent la quasi-totalité du fardeau. Les Européens sont très réticents à renforcer le secours en mer et à accueillir plus de gens, craignant que cela ne crée un

de la surveillance des côtes a dangers de l’émigration clanquelque peu découragé les pas- destine et les illusions d’une seurs. vie meilleure en Europe. « Il y Pour échapper aux contrôles a des passeurs qui ont des pickmaritimes, de plus en plus ups. Ils les entassent, une bonne de migrants empruntent les trentaine, parfois 35, et les transroutes. Il y a notamment l’axe portent du Niger à TamanrasDakar-Nouakchott-Nouhadi- set, à l’entrée de l’Algérie ou vers bou-Oujda. D’autres, à pied ou la Namibie. Ils paient énorméà bord de véhicules, transitent ment d’argent avant d’arriver làpar le Niger, pour s’engager dans bas. Les passeurs leur prennent une traversée du Sahara souvent quelque chose, les gens qui les difficile. Leur objectif : la Tunisie logent, il y a des ghettos… Ils se ou la Libye, d’où ils embarquent cachent ici avant de partir, parce dans des bateaux pour traver- qu’il ne faut pas qu’on les voit. Des ser la Méditerranée. Des orga- fois ils vont à 50 km et ils tombent nisations locales de la société en panne. Il faut les ramener en civile prônent, pour leur part, ville. Ils ont perdu de l’argent. Ils une conférence euro-africaine doivent trouver le moyen de reafin de faire un état des lieux tourner ou de continuer, pour de l’émigration clandestine. Ce ceux qui ont les moyens. On vient type de rencontre, permettrait pour leur dire que, très sincèreselon un expert, de mener à une ment, il ne faut pas se faire d’ilréflexion commune sur des so- lusions sur l’Europe. Même là-bas vous allez dormir dans la rue, lutions à ce problème. vous allez manger dans des pouAl Mustapha Al Hacen travaille belles. Ça n’est pas tout de suite dans une association locale, à garanti. Même pour des gens Arlit, au nord du Niger, où bon qui ont des papiers, alors pour nombre de migrants transitent. les gens qui n’ont pas de papiers, Il tente de les sensibiliser sur les c’est encore pire.» appel d’air alors que le flot de migrants n’a jamais été aussi élevé. Selon le Haut commissariat aux réfugiés, 35.000 migrants sont arrivés par bateau dans le sud de l’Europe depuis le début de l’année, et 1.600 sont portés disparus. «Pas de solution magique» «La réputation de l’Union européenne est en jeu», a jugé le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni. A court terme, un renforcement de Triton se

profile. «Il y a aujourd’hui 21 bateaux, quatre avions, un hélicoptère. Il faut des moyens beaucoup plus conséquents», a pour sa part souligné le ministre français, Harlem Désir. L’UE veut renforcer la lutte contre les réseaux de trafiquants, «qui est une sorte d’esclavage du XXe siècle», selon M. Gentiloni. Les Européens misent aussi sur la coopération avec les pays d’origine et de transit pour

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mieux réguler les flux. Ils pèsent de toute leur force sur les parlements libyens rivaux, qui négocient la formation d’un gouvernement d’union pour mettre fin au chaos dans le pays, où l’organisation Etat islamique (EI) s’est implantée.

seul moyen d’endiguer durablement les départs de migrants africains et de réfugiés syriens massés sur ses côtes, alors que les trafiquants profitent de la situation. L’UE promet un «soutien», mais reste vague sur les options envisagées.

La stabilité en Libye semble le

Les négociations s’annoncent

en revanche très difficiles sur l’accueil des migrants. Mme Mogherini a reconnu qu’il n’y avait «pas de solution facile, de solution magique», mais elle a en même temps appelé «tous les Etats membres» à la «responsabilité» pour mettre au point «une véritable politique migratoire». Le commissaire européen en charge de la question, Dimitris Avramopoulos, doit présenter à la mi-mai une «stratégie» européenne. Mais le chef du gouvernement italien Matteo Renzi veut porter le sujet au plus haut niveau politique, et réclame un sommet des 28 chefs d’Etat dès cette semaine.

...

Suite de l’éditorial

pour la démocratie dont ils ne cessent pourtant de rabattre les oreilles de ceux qu’ils prennent de haut à chaque occasion de faiblesse anti-démocratique. Pour tout dire, le pays qui a inventé la démocratie, ne peut pas plonger dans une tragique désespérance. Suite à un accord obtenu le 15 juillet 2015, le gouvernement grec très affecté par les exigences boulimiques des créanciers, a déposé les armes. Pourtant rien ne présage d’une bonne harmonie entre européens qui réfléchissent par deux fois avant de rêver d’une Europe qui se sera imposée comme le centre universel de la démocratie et du droit. Même si le vent semble irrémédiablement tourné, ce peuple dont le courage a été immortalisé par l’Illiade d’Homère, l’intelligence par le Page 30 • www.oneshaafrika.net

miracle grec, trouvera des appuis nécessaires pour se sortir de la gadoue. Quant au reste de l’Europe, la tendance droitière qui s’est enclenchée et donne la configuration politique au sein de l’Union Européenne ouvre les yeux un peu endormis par les effets conjugués de la confusion des objectifs, particulièrement, en ce qui concerne le parti-pris des gouvernements dont les politiques d’austérité prônent l’orthodoxie budgétaire mais se prennent les pieds dans des atavismes idéologiques tels que «le tout au privé» et qui pour vendre leurs slogans enfumeurs, renchérissent sur des emplois qui ne sont pas encore créés. Une autre réflexion que je dois me faire est celle-ci : l’exemple

du traitement fait aux Grecs ne peut-il pas inspirer sérieusement les responsables politiques de nos Etats africains ? Quand il survient qu’un pays comme la Grèce, membre de l’U.E., berceau avec le christianisme de la civilisation et de la culture européenne, est de cette façon stigmatisé, humilié par ses pairs pour une affaire de gros sous sans que ne soit tenu aucun compte ni de la proximité culturelle, politique et stratégique, ni de la dimension humaine relative aux populations les plus pauvres, qu’en sera-t-il un jour de nos pays enfermés comme des crabes dans les programmes de prêts et remboursements du FMI et autres organismes financiers? Les masques sont tombés et c’est toujours bon à prendre.


> Santé

Surveiller son tour de taille pour vivre vieux... Par Célia d’Alméida avec Topsante.fr

P

lus vous avez de centimètres en trop sur votre tour de taille, moins vous vivrez longtemps. C’est une étude américaine qui le dit. Une raison de plus pour ne plus reporter votre régime. Avoir un gros ventre n’est pas qu’inesthétique. En effet, cumuler un surplus de graisse autour de la taille est dangereux pour la santé et augmente les risques de mourir plus jeune, d’après les résultats de cette étude publiée dans l’édition de Mars de la Mayo Clinic Proceedings.

Les chercheurs de la Mayo Clinic ont en effet mis en évidence que les hommes et les femmes avec un large tour de taille mais avec des IMC «normaux» étaient plus susceptibles de décéder plus jeunes, de mourir de maladies cardiaques, d’avoir de graves problèmes respiratoires et de développer des cancers. Les chercheurs ont mis en commun les données de 11 études de cohortes différentes. Ils ont donc analysé les données médicales de 600 000 personnes.

pal de l’étude.

«En raison de l’ampleur cette étude, les chercheurs ont pu montrer clairement la contribution indépendante du tour de taille sur la mauvaise santé», explique James Cerhan, médecin épidémiologiste de la Mayo Clinic et auteur princi-

Espérance de vie inférieure Ils ont constaté que les hommes avec un tour de taille de 109 centimètres ou plus augmentaient leur risque de mortalité précoce de 50% que les hommes dont la taille est inférieure à 88.9 cm, donc une espérance de vie inférieure de trois ans après 40 ans. Les femmes ayant un tour de taille de 94 cm ou plus avaient un risque de mortalité précoce

accrue de 80% que les femmes ayant un tour de taille de 68.5 cm ou moins, donc une espérance de vie inférieure de cinq ans après 40 ans. Les scientifiques ont aussi remarqué que le risque augmente de façon linéaire tous les 5 cm de circonférence supplémentaires et qu’il est observé même parmi les personnes aux IMC normaux. «L’IMC n’est pas une mesure parfaite» rappelle le Dr Cerhan. «Cette mesure ne fait pas la différence entre la masse maigre et la masse grasse et n’informe pas sur la localisation de votre masse grasse.» «Or, la localisation des graisses est cruciale pour déterminer son effet sur l’organisme. Les graisses placées sur les hanches n’ont pas les mêmes conséquences que les graisses abdominales ou celles qui se situent autour de certains organes vitaux comme le cœur, le pancréas ou le foie. On les appelle graisses ectopiques et ce sont les plus délétères. La graisse sur le ventre est associée à des maladies telles que le diabète et les maladies cardiaques» Dr Cerhan conclue que «les médecins doivent considérer à la fois l’IMC et le tour de taille pour évaluer le risque de mortalité prématurée liée à l’obésité. Le principal objectif devrait être d’éviter à la fois un IMC et un tour de taille élevés».

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ÉCONOMIE

N

ous publions dans ce numéro plusieurs articles d’experts internationaux sur l’Afrique en général, en particulier l’Afrique subsaharienne. Cette partie du continent d’avenir est aujourd’hui à la croisée des chemins. Plusieurs points d’achoppement sont soulevés et qui se trouvent pour l’essentiel dans les péripéties de ses relations internationales dont on sait qu’elles sont basées sur les rapports

de force. L’Afrique Noire a-telle réagi suffisamment aux entourloupes de leurs partenaires occidentaux qui au travers des mécanismes de régulation des rapports entre elle et les pays européens semblaient donner les gages pour une mondialisation basée sur l’équité et l’éradication des écarts scandaleux entre les économiques des pays du Nord et du Sud. Malheureusement entre les A.C.P et le monde occiden-

tal dans les conventions de Lomé I et Lomé II, les esprits restent tributaires d’une logique purement économiste. L’Afrique noir a réagi en ordre dispersé dans un débat qui mettait aux prises deux doctrines opposées. Les Africains protectionnistes et on les comprend face aux libre-échangistes européens pour la plupart, ces derniers étant les seuls à tirer les marrons du feu.

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L’Afrique intéresse à nouveau les investisseurs

L’Afrique centrale présente l’un des taux de bancarisation les plus faibles du continent

Echanges commerciaux entre partenaires inégaux

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> Economie | Afrique

L’Afrique intéresse à nouveau les investisseurs Les capitaux investis directement en Afrique en 2014 se sont élevés au total à 128 milliards de dollars, en hausse de 136% comparé à 2013, selon une enquête publiée lundi 15 juin 2015 à New York.

Par AFP L’Afrique est la deuxième destination mondiale des investissements étrangers, permettant la création d’un nombre record d’emplois sur le continent l’an dernier, selon une étude du cabinet de conseils et d’audit EY (ex-Ernst & Young). Le continent noir a attiré 17,1% des investissements directs étrangers dans le monde en 2014, contre 7,8% en 2013. Seule l’Asie-Pacifique a fait mieux, affirme EY. Les capitaux investis directement en Afrique en 2014 se sont élevés au total à 128 milliards de dollars, en hausse de 136% comparé à 2013, selon cette enquête publiée lundi 15 juin à New York. De retour en Afrique du Nord Les investisseurs sont revenus en Afrique du nord, notamment

au Maroc et en Egypte, attirés par les projets d’agrandissement du Canal de Suez, du métro du Caire, de la modernisation des chemins de fer égyptiens et de la construction d’installations portuaires, résume EY. Treize projets de construction en Afrique du nord ont attiré 40 milliards de dollars à eux seuls, selon le cabinet, qui observe aussi des investissements de groupes agroalimentaires comme Nestlé et Almarai qui veulent profiter de l’essor de la consommation. « Les investisseurs estiment que les incertitudes politiques créées par le Printemps arabe ont commencé à se dissiper », explique à l’AFP James Newlands, responsable chez EY du centre Amériques-Afrique. Explosion de projets hôteliers

L’Afrique sub-saharienne, qui devrait connaître un des taux de croissance les plus importants dans le monde cette année, devrait rester attirante grâce à ses ressources naturelles et à l’explosion de projets hôteliers, remarque EY. Le groupe Marriott International est en train de s’y développer. Dans l’ensemble, la plupart des fonds sont allés en 2014 vers des méga-projets: en moyenne, 174,5 millions de dollars ont été injectés par projet contre 67,8 millions de dollars en 2013. Le géant pétrolier français Total a par exemple investi 16 milliards de dollars dans un projet pétrolier en coentreprise en Angola baptisé Kaombo, dont les réserves pétrolières sont estimées à 650 millions de barils, selon EY.


Nouvelles tendances Si les infrastructures et les projets énergétiques se taillent toujours la part du lion, EY note l’émergence de nouvelles tendances: l’immobilier, l’hôtellerie, les médias et les télécommunications, la distribution, les services financiers et la technologie.

L’Afrique centrale bancarisation les

Ces capitaux ont permis de créer 188’400 emplois sur le continent, soit une hausse de 68% sur un an, selon EY. La plupart de ces fonds viennent des investisseurs américains, britannique, français, des Emirats arabes Unis, du Portugal, d’Allemagne, de Chine, d’Inde, d’Espagne, mais aussi d’Afrique du Sud. Encore du travail Toutefois, l’Afrique a encore beaucoup à faire pour complètement séduire les investisseurs, selon EY. Sur les 501 entrepreneurs et dirigeants d’entreprises interrogés par EY pour cette enquête, 55% estiment que l’instabilité politique en Afrique reste un frein aux investissements. Viennent ensuite la corruption, l’insécurité, le manque d’infrastructures, le manque de personnels compétents, l’absence de transparence en matière règlementaire et l’absence de mesures incitatives en matières fiscale et financière. Ces barrières ont affecté le nombre de projets lancés par les investisseurs étrangers en 2014: ceux-ci ont baissé de 8,4% contre 3,1% en moyenne dans le monde.

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Le ministre congolais de l’Economie, des Finances et du Budget, Gilbert Ondongo, a annoncé lundi à Brazzaville le faible taux de bancarisation en Afrique centrale qui est de 5 à 7 % contre en moyenne contre 50 à 60 % au Maghreb, à l’ouverture de la conférence régionale sur l’inclusion financière en Afrique centrale, a constaté la PANA. ‘’En fin d’année 2012, le taux de bancarisation n’y était que de 5 à 7 % en Afrique centrale en moyenne contre en moyenne 50 à 60 % au Maghreb. Le ratio du crédit privé au Produit intérieur brut (Pib) est à moins de 10% en Afrique centrale contre 142% en Afrique du sud, 127% en Chine, 30% au Sénégal et à peu près de

20% en Côte d’Ivoire, a déclaré Ondongo. Selon lui, l’insuffisante inclusion financière en Afrique centrale a tendance à entretenir la pauvreté et a freiné le rythme ainsi que la diffusion de la croissance dans les pays de la sous-région. « Les principales causes de la sous-financiarisation sont le


> Econimie | Afrique Centrale

présente l’un des taux de plus faibles du continent population adulte.

De son côté, la directrice adjointe, département Afrique du Fonds monétaire internationale, Anne-Marie Gulde-Wolf, a affirmé que « l’inclusion financière favorise la croissance inclusive. Il est maintenant reconnu qu’un système financier accessible peut contribuer à améliorer les perspectives économiques et sociales, en particulier dans les pays aspirant à l’émergence ».

Luc-Adolphe Tiao (image : africatopsports.com)

faible niveau des revenus nationaux et du revenu par habitant. Il est aujourd’hui établi que plus le revenu national et le revenu par habitant sont faibles, moins dense est le système financiers du pays », a-t-il précisé. « Dans plusieurs établissements bancaires, l’ouverture d’un compte, par exemple, n’a lieu qu’à la condition d’un premier versement minimum, consistant le plus souvent en montant élevé. A cette condition rédhibitoire s’ajoutent d’autres telle que l’obligation de disposer d’un revenu permanent, stable et suffisant pour alimenter régulièrement le compte », a dénoncé Ondongo. En Afrique centrale, l’offre du

crédit bancaire reste très sélective, même si l’on note que le volume de crédits octroyés est en constante augmentation depuis le milieu des années 2002. Selon une étude de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le nombre de prêts et de bénéficiaires de crédits en proportion des personnes adultes dans la zone Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) représente respectivement 1,8% et 1,9%. Presque en Afrique centrale, les conditions à remplir et les garanties à donner pour obtenir un prêt paraissent insurmontables à la grande majorité de la

« Un meilleur accès aux services financiers permet aux populations démunies de s’affranchir des contraintes rigides des transactions menées en espèces; de commencer à épargner; de recevoir des microcrédits pour investir », a ajouté Mme Gulde-Wolf. La conférence régionale sur l’inclusion financière en Afrique centrale, qui regroupe près de 200 praticiens du financement des infrastructures, des ministres des Finances, des gouverneurs de Banques centrales et autres décideurs, va leur permettre d’échanger sur les défis de politiques et les risques de supervision liés à l’élargissement de l’accès aux services financiers.

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> ECONOMIE | l’Afrique & l’UE

Echanges commerciaux entre partenaires inégaux Par Kingsley Ighobor

L’Afrique & l’UE

recherchent un accord jusquelà hors de portée. Confrontée aux défis de l’économie mondiale, l’Afrique est contrainte de faire des choix difficiles lors des négociations d’accords commerciaux avec ses principaux partenaires économiques, notamment l’UE et les Etats-Unis. Parallèlement, le commerce intra-africain réclame toujours des solutions. En mars de l’an 2014 à Bruxelles, 61 chefs de gouvernement et hauts responsables, africains et européens, se sont réunis. Après deux jours de délibérations, ils ont publié un accord de 63 points énonçant des platitudes telles que “Nous sommes fiers de l’étendue de notre partenariat” ou “Nous sommes convaincus Page 36 • www.oneshaafrika.net

que la croissance sera mutuellement bénéfique.” De tous les sujets abordés – les combats en République centrafricaine, la démocratie, l’intégration régionale, l’immigration, l’aide au développement - c’est le fléchissement des relations commerciales

entre l’Afrique et l’UE qui était le plus crucial. Le président sud-africain, Jacob Zuma, dont le pays est l’un des partenaires africains les plus importants de l’UE, n’a pas assisté au sommet, par solidarité avec le président zimbabwéen, Robert Mugabe, qui a refusé de se rendre en Belgique car sa femme n’a pas obtenu de visa. “Il faut cesser de nous considérer comme des sujets et nous dire qui doit ou ne doit pas venir”, a-t-il déclaré. Son boycott avait été l’un des incidents qui ont émaillé les négociations interminables. Le Président de la Commission européenne, José Manuel Bar-


être signés au plus tard en 2008. Les APE exigent la réduction des tarifs douaniers sur les importations et les exportations, mais les parties divergent sur les modalités. Néanmoins, 14 pays dont l’île Maurice, Madagascar, les Seychelles et le Zimbabwe, ont accepté des APE intérimaires permettant aux pays d’exporter vers le marché européen en franchise de droits et facilitant les importations de l’UE sur 15 à 25 ans. L’île Maurice a accepté d’ouvrir son marché aux produits européens sur 15 ans. Pour protéger les industries locales, les signataires peuvent exclure des produits comme Madagascar qui a exclu les exportations européennes de viande, de tabac, de sucre et de produits chimiques. Avec la Convention de Lomé de 1975, l’UE accordait des préférences commerciales “non réciproques” aux pays ACP pour l’exportation de matières premières agricoles et minérales roso, a réitéré que l’UE préférait établir un partenariat avec les pays africains sur un pied d’égalité, mais selon Christoph Hasselbach, rédacteur de la Deutsche Welle, seule l’Afrique du Sud, l’économie la plus sophistiquée du continent, pourrait l’être. Les négociations en vue d’un accord commercial ont débuté en 2000, après la signature par l’UE et 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) de l’Accord de Cotonou sur le commerce, l’aide et les relations politiques, qui stipulait que des accords de partenariat économique (APE) devaient

en franchise de droits vers l’UE. Aujourd’hui, elle veut les remplacer par les APE “réciproques”, de sorte que les pays

ACP puissent ouvrir leurs marchés aux exportations de l’UE. Or l’Afrique n’est pas pressée de libéraliser ses marchés. La pomme de discorde “Les pays africains sont dans l’ensemble protectionnistes, donc la libéralisation bénéficierait à l’UE”, écrit Paul Collier, directeur du Centre d’étude des économies africaines à l’Université d’Oxford. L’Afrique n’adhère pas aux APE car elle craint que les entreprises européennes l’inondent de produits meilleur marché, provoquant ainsi la destruction des industries locales naissantes. L’abaissement des tarifs douaniers provoquerait la réduction des recettes publiques nécessaires pour investir entre autres dans l’agriculture, la santé et l’éducation. James Asare-Adjei, le président de l’Association des industries du Ghana, affirme que le pays compte sur les recettes douanières pour financer son développement et qu’un APE

pourrait faire perdre jusqu’à 300 millions de dollars par an. Aliyu Modibo Umar, un ancien

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Ministre du commerce nigérian, déclare : “Si 30 années de libre accès au marché de l’UE non réciproque n’ont pas amélioré la situation, comment un accord réciproque pourrait-il mieux faire?” BinguwaMutharika, le défunt président du Malawi, a qualifié les APE de “tactique égoïste promue par l’UE visant à diviser pour mieux régner.” L’UE reconnaît que les APE vont créer plus d’emplois en Europe mais note que l’Afrique a tout à gagner d’une meilleure stabilité économique, des possibilités de formation, du transfert de connaissances, et d’exportations plus importantes. L’UE indique sur son site Internet que “pendant plus de 30 ans, les pays ACP ont bénéficié d’un accès préférentiel au marché européen qui n’a pas réussi à stimuler les économies locales ni la croissance.” Mise en œuvre provisoire L’UE promeut l’accord sur la facilitation des échanges (FE) de l’OMC, conclu l’an dernier à Bali, visant à réduire les coûts d’exploitation en minimisant les procédures nécessaires au transport de biens et de services entre pays. Cet accord émane du cycle de négociations de Doha en 2001 et exhorte les pays à adopter des procédures douanières efficaces. L’Afrique n’est pas convaincue de ses avantages supposés. Les ministres africains du commerce ont convenu d’une mise en œuvre provisoire selon une clause de l’accord de Bali. Mais l’UE est déterminée à engager un bras de fer pour une applicaPage 38 • www.oneshaafrika.net

Les Chefs d’Etat de la CEMAC (image : africasunu.com)

tion intégrale. Les négociateurs de l’UE qui étaient à Malabo au cours du sommet de juin de l’Union africaine (UA), ont accru la pression sur les dirigeants pour les amener à revoir leur position. Un responsable de l’UA a qualifié cette approche de “bras de fer sans précédent dans le cadre d’une rencontre des chefs d’État africains.” Irrités par ces pressions, le Nigéria, la plus grande économie d’Afrique, et l’île Maurice, l’une de ses économies les plus dynamiques, ont annon-

cé qu’ils pourraient revenir sur leur acceptation provisoire. Mais l’Afrique pourrait ne pas tenir longtemps face aux menaces de l’UE de supprimer l’aide et celles des États-Unis de ne pas renouveler la Loi sur la croissance et les potentialités de l’Afrique (AGOA) qui doit expirer en 2015. Adoptée en 2000, elle stipule que l’Afrique peut exporter certains produits en franchise de droits aux ÉtatsUnis.


Des failles dans la position de l’Afrique L’OMC milite pour la mise en œuvre totale de l’accord FE. Son Directeur général, Roberto Azevêdo, a averti qu’une mise en œuvre provisoire pourrait se traduire par une diminution de l’aide au développement. “Les décisions prises à Bali seraient compromises.” AngelosPangratis, l’envoyé de l’UE à l’OMC, affirme que “La crédibilité de la fonction de négociation de cette organisation [OMC] est une fois de plus en cause.” Mais Nelson

Ndirangu, directeur de l’économie et du commerce extérieur au ministère kényan des Affaires étrangères, s’étonne que l’UE s’oppose à la proposition “de mettre en œuvre l’accord de facilitation des échanges sur une base provisoire conformément à la Déclaration de Doha. Il y a deux poids deux mesures.”

constante, passant de 277 milliards (2,3 %) en 2001 à environ 1 000 milliards de dollars (4,6 %) en 2011, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement. Alors que l’UE est encore le partenaire commercial le plus important de l’Afrique, le commerce avec l’Asie a augmenté de 22 % durant cette période, contre 15% avec l’UE. En outre, la contribution de l’UE aux importations de produits manufacturés est tombée de 32 % en 2002 à 23 %, tandis que la part de l’Asie a augmenté de 13 % à 22 % en 2011.

À l’issue du sommet de Malabo, des divisions sont apparues. “Nous n’avons jamais dit que nous ne mettrons pas en œuvre l’accord FE, mais nous ne savons pas comment le faire,” affirme M. Ndirangu, renvoyant la balle dans le camp de l’UE. Mais l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie et le Zimbabwe ont exhorté l’Afrique à ne mettre l’accord en œuvre qu’une fois que l’UE aura concrètement démontré son engagement à fournir une aide. Or selon l’accord FE, cet engagement n’est pas contraignant.

Selon certains experts les craintes liées à l’accord FE peuvent être exagérées. Patrick Kanyimbo et Calvin Manduna, spécialistes du commerce auprès de la Banque africaine de développement, soutiennent qu’un accord FE permettra de réduire la complexité des opérations douanières et viendra compléter “les investissements d’infrastructure sur le continent, en particulier dans le secteur des transports.”

L’éveil de l’Asie La croissance des échanges de l’Afrique avec l’Asie, notamment la Chine, préoccupe l’UE, affirme M. Hasselbach. La part de l’Afrique dans le commerce mondial a augmenté de façon

Les relations commerciales entre l’UE et l’Afrique connaîtront sans doute de nouveaux aléas en cette année 2015, date butoir pour la mise en œuvre de l’accord FE. Les grandes économies comme le Nigéria et l’Afrique du Sud durcissent le ton, mais les autres sont plus réservées. Rashid Pelpuo, le ministre d’Etat ghanéen aux partenariats public-privé, note que les accords commerciaux sont toujours liés à “l’aide, l’assistance technique et politique ... Ne pas signer coûterait trop cher.”Seul le temps dira si, ou quand, l’Afrique acceptera ces accords.

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> Société – BRIGHT QUEST

Poursuivez vos études universitaires aux ÉtatsUnis, en Angleterre ou au Canada grâce à

Les statistiques démontrent que 60% des candidats universitaires ne trouvent pas leur voie vers les cours qui leurs conviennent le mieux. Bright Quest est là pour contribuer à réduire ce pourcentage. Qu’est-ce que Bright Quest ? Nous sommes un cabinet de conseils qui fournit des services aux jeunes dynamiques, à travers le monde, désirant se diriger vers les universités anglophones situées aux États-Unis, au Royaume-Uni ou au Canada. Quels sont les services que votre entreprise fournit aux personnes intéressées ? Nous fournissons un service d’orientation académique permettant aux jeunes de trouver les études qui leurs correspondent le mieux. Nous localisons et sélectionnons les meilleures universités en fonction du programme choisi et prenons en charge TOUT le processus d’inscription universitaire (processus qui est assez comPage 40 • www.oneshaafrika.net

plexe dans le système éducatif anglophone). Par la suite, nous examinons et certifions tous les documents scolaires requis par l’université et accompagnons également l’étudiant dans ses demandes d’aides financières. Délivrez-vous, au sein de votre entreprise, des visas aux candidats ? Non, nous ne délivrons pas de visa, nous ne sommes pas une ambassade. Néanmoins, tous les candidats qui en ont besoin sont accompagnés par notre équipe tout au long de la procédure de demande de visa. Nous leurs délivrons des conseils efficaces qui leurs permettront l’octroi de leur visa. Vos services sont-ils payants ? Oui, nos services sont payants suite aux différents frais qu’engendrent les démarches d’inscription. Nos prix diffèrent également en fonction de la période d’inscription de l’étudiant et des services qu’il souhaite bé-

néficier. En promouvant les études américaines, anglaises et canadiennes vous mettez en avant le système anglophone. Selon vous, pourquoi ce type d’éducation est-il le meilleur ? Les universités anglophones sont souvent mieux positionnées parmi les meilleures au monde. En 2014, 89% des diplômés anglophones ont trouvé un emploi, par contre nous tombons à un taux de 64% dans les autres catégories d’universités. Ceci s’explique tout simplement par le fait que l’éducation anglophone est basée à 50% sur la théorie et 50% sur la pratique. Comparée aux autres systèmes éducatifs, ceci fait toute la différence et cela se traduit par le fait que ces diplômés ont beaucoup plus de valeurs aux yeux des employeurs car ils ont en plus de leur diplôme, de l’expérience pratique. De nos jours, les employeurs ne


prêtent plus seulement attention au diplôme mais également à l’expérience pratique. Les établissements universitaires anglophones sont-ils coûteux ?

l’Afrique Centrale? » Premièrement, le Congo est un grand pays et sa situation géographique nous donne plus de facilités pour atteindre les pays situés aux alentours.

De manière générale, il est vrai que les universités anglophones sont plutôt onéreuses. Mais, il faut savoir, que celles-ci disposent de beaucoup plus de moyens qui leurs permettent de recruter davantage de professeurs, et de mieux équiper leurs salles de classe avec des appareils à la pointe de la technologie, par exemple.

Deuxièmement, nous avons choisi une ville dynamique, qui évolue à grande vitesse grâce au nombre de jeunes talentueux.

D’ailleurs, beaucoup d’entreprises investissent dans ces institutions. Après leurs études, les étudiants ont donc beaucoup plus de chances de bénéficier d’un soutient en terme de demande d’emploi.

Quel sera l’impact du développement de vos services en République Démocratique du Congo ?

Il faut également savoir que les diplômes de la majorité des universités anglophones sont réputés au niveau mondial. Nous pensons donc que: « Certes c’est un investissement, mais qui vaut vraiment la peine ! » Dans quels pays sont situées vos filiales ? Notre siège social est établi à Londres mais nous avons une branche représentative à New York, Taiwan, et Kinshasa pour l’Afrique Centrale. Prochainement, nous ouvrirons trois nouvelles succursales, à Dakar (Sénégal) pour la branche d’Afrique de l’Ouest, à Marrakech pour l’Afrique du nord, et à Johannesburg pour l’Afrique anglophone. Pourquoi Kinshasa

avez-vous choisi pour représenter

Finalement, nous pensons, que dans l’avenir le Congo atteindra une croissance économique considérable au vue de sa composition démographique, principalement composée d’une population jeune.

Il faut savoir que pour notre mission d’implantation en Afrique centrale, notre but est de faciliter l’accès des jeunes africains au sein des meilleures écoles anglophones situées dans les trois pays cités précédemment. Nous voulons également créer une vague de jeunes qui retourneraient dans leur pays natal munis de leurs atouts et compétences nouvellement acquises. Nous voulons montrer les opportunités de développement et de croissance que présente

l’Afrique. Nous pensons que celle-ci représente le futur et qu’il est grand temps que ces jeunes construisent l’Afrique de demain. Nous voulons montrer les opportunités de développement et de croissance que présente l’Afrique. Nous pensons que celle-ci représente le futur et qu’il est grand temps que ces jeunes construisent l’Afrique de demain. Nous voulons donc sensibiliser les jeunes aux diverses opportunités que présente leur continent et surtout changer les mentalités de ceux qui pensent encore que l’Eldorado se trouve en Europe ou aux États-Unis. Au jour d’aujourd’hui, le marché européen est un marché complètement saturé et l’Afrique s’avère être l’endroit idéal pour développer une start-up. Filiale d’Afrique centrale 5B, avenue des Ambassadeurs, commune de la Gombe, Kinshasa, R.D.C. Téléphones : +243 84 104 9180 / +243 82 606 1414 E-mail : central.africa@thebrightquest.com Site web : www.thebrightquest.com

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> Société

Mariages précoces, enfances volées Par Juliette Gheerbrant, Rfi et Onésha Afrika

A

ujourd’hui, 700 millions de femmes dans le monde ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Et c’est toujours la pauvreté qui pousse les familles à marier leurs filles parfois dès l’âge de 10 ans. L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne sont les régions où cette pratique est la plus répandue. Regards croisés entre Heather Barr, de l’ONG Human Rights Watch, et le Dr Kadiatou Keïta, de l’ONG Iamaneh Mali, sur un phénomène qui a des conséquences sociales et sanitaires désastreuses. Le constat gagnerait à ne pas être généralisé. Le phénomène évoqué participe également de l’énorme diversité de sous-cultures en Afrique subsaharienne qui se conjugue à des systèmes d’évolution socio-économique. En RDC par exemple, où les populations notamment celles des zones rurales intermédiaires ont été impactées par les programmes des télévisions et radios éducatives, ces pratiques ont donc ainsi perdu de leur caractère inévitable et sont largement criminalisées.

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Une fille mariée est une bouche de moins à nourrir voire une dot qui améliorera temporairem ent l’ordinaire. Cette réalité concerne de nombreux pays. Le Bangladesh en fait partie. Heather Barr a dirigé une enquête approfondie sur les mariages d’enfants dans ce pays, où 29 % des fillettes sont mariées avant 15 ans. Lorsqu’une famille n’a pas, ou plus, les moyens d’envoyer sa fille à l’école, le mariage s’impose comme une norme sociale, explique le rapport. La dot pour changer l’ordinaire Mais au Bangladesh, un autre facteur intervient, lié à la vulnérabilité du pays face aux catastrophes naturelles et à l’environnement. Souvent, le lien avec le mariage est indirect. Ainsi, un cyclone ou un glissement de terrain vient appauvrir encore les foyers les plus fragiles, poursuit Heather Barr. Mais il est parfois direct : « Certaines familles perdent leur terre et leur

maison à cause de l’érosion des berges, indique la chercheuse. Elles voient arriver le phénomène, elles savent qu’elles vont perdre leur maison et donc se dépêchent de marier leur fille, parce qu’il sera plus difficile de lui trouver un mari après ».

La coutume joue également un rôle important dans les mariages d’enfants. Dans tous les pays, on remarque d’ailleurs de grandes disparités entre les capitales et les régions rurales, parfois très isolées, où les traditions sont plus ancrées. C’est le cas au Mali, explique le Dr Kadiatou Keita qui travaille pour l’ONG suisse de développement Iamaneh : « Chez nous, par exemple, on fiance parfois les enfants avant même la naissance. Entre parents, on peut se dire: quand tu accouches, si c’est une fille, je la réserve pour mon fils. A la naissance, on attache alors un morceau de pagne au poignet de la fille. » Par ailleurs, la société accorde plus d’importance aux garçons qu’aux filles, poursuit-elle, et ces dernières peuvent être considé-


rées comme un fardeau dont on se libère en les mariant.

sexuelles, physiques, psychologiques ».

Mariée pour éviter le viol

Les grossesses arrivent très vite, et là non plus ces jeunes ne sont pas prêtes. Une fille qui accouche avant l’âge de 15 ans risque cinq fois plus de mourir en couche qu’après 20 ans. Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement exposent ces filles à des risques de lésion comme la fistule obstétricale. Elles risquent aussi des hémorragies, des ruptures utérines. La mortalité maternelle et la mortalité infantile est très élevée chez les jeunes mariées trop tôt, conclut le médecin. Par ailleurs, ces dernières sont en général privées d’éducation et n’ont pas la possibilité d’accéder à une certaine autonomie économique, et elles sont souvent confinées au foyer.

Au Bangladesh, cette discrimination va plus loin : certaines familles marient leur fille simplement pour éviter qu’elles soient enlevées ou violées, a constaté Heather Barr : « Les filles sont souvent harcelées sur le chemin de l’école ou menacées. Il arrive qu’un garçon dise à une famille : « Je vais épouser votre fille et si vous ne voulez pas, je l’enlèverai «. Les familles que j’ai rencontrées semblaient dans l’incapacité de demander l’aide des autorités, souvent peu présentes dans ces régions isolées, et elles se disaient que le meilleur moyen de protéger leur fille était de la marier ». Mais un mariage précoce ne protège pas les jeunes filles de la violence, constate le Dr Keita, car elles ne sont pas prêtes à assumer le rôle d’épouse et de maîtresse de maison : « La jeune fille ne peut pas dire par exemple si elle souhaite ou non avoir des rapports sexuels, elle est toujours forcée et abusée par son mari. Si elle refuse, il peut y avoir des violences physiques. Si elle ne fait pas bien les travaux domestiques, elle peut recevoir des coups. Elle est exposée à toutes les violences,

Faire appliquer la loi Au Mali, l’âge légal du mariage des filles est fixé à 16 ans. Il est urgent de le relever à 18, estime le Dr Kadiatou Keita. Mais quel que soit l’âge légal ou le pays concerné, le principal souci, selon Heather Barr, réside dans l’application des textes. « Au Bangladesh, j’ai vu des responsables locaux très motivés, prêts à intervenir pendant des mariages ou à aller parler aux familles pour leur expliquer les

risques qu’elles font courir à leurs filles. Mais dans le même temps, lorsqu’on demande aux jeunes filles comment le mariage a eu lieu, la réponse est toujours la même : leur famille a payé pour obtenir un faux certificat de naissance. Les fonctionnaires territoriaux acceptent des pots-de-vin pour faciliter le mariage des enfants. La loi ne sert à rien si on ne met pas un terme à ces pratiques. Le gouvernement a le pouvoir de le faire mais cela demande des efforts pour contrôler l’application des textes à tous les niveaux administratifs du pays. » Des progrès à renforcer Aujourd’hui dans le monde, 700 millions de femmes ont été mariées avant l’âge de 18 ans (contre 150 millions de garçons). Une sur trois vit en Inde, deuxième pays le plus peuplé de la planète. En pourcentage de la population, les cinq pays les plus touchés sont le Niger, le Tchad et la République centrafricaine, le Bangladesh et le Mali. La tendance générale est à la baisse, surtout en ce qui concerne les enfants de moins de 15 ans, constate l’Unicef dans son rapport 2014 (en anglais). Mais si les efforts ne sont pas amplifiés, les chiffres risquent d’augmenter en raison de la démographie de l’Asie du Sud.


> Culture

La cuisine africaine en quête de nouveaux adeptes en France Par Akouavi Assogba-Migan

E

n France, la cuisine africaine peine à s’imposer auprès du grand public. Pas facile pour les restaurants sénégalais, ivoiriens ou camerounais, de rivaliser avec les cuisines françaises, italiennes ou chinoises. Pourtant, les adresses ne manquent pas et de nouveaux chefs émergent, bien déterminés à faire sortir leur art culinaire du “ghetto”. « Ce soir, italien ou chinois ? » : amorce usuelle, prélude au voyage culinaire. Mais, en France comme dans de nombreux pays européens, le réflexe reste moins évident pour les « restos africains ». Depuis quelques mois, pourtant, l’Afrique à la carte attise l’appétit des entrepreneurs, mais aussi celui de gourmets néophytes et de chefs se voyant ambassadeurs d’un continent largement sous-représenté.

concept « Osè - African Cuisine » (Paris Xe). Imaginé par Morlaye Touré, d’origine guinéenne, Gabriel Stein, métis malgache, et Hassoun Camara, d’origine sénégalaise. Quand on leur demande leur motivation, les trois amis trentenaires évoquent leur propre expérience et les difficultés rencontrées dans les restaurants africains classiques : décoration parfois caricaturale, salle trop bruyante et lenteur du service.

Une nouvelle vague de restaurants africains émerge, à la fois « exotiques », modernes et pratiques, comme en témoigne le

Décidés à faire mentir ces stéréotypes, et après une étude de marché, ils ont récemment ouvert « Osé ». « Notre but est

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d’interagir avec le client afin qu’il comprenne ce qu’il déguste et qu’il se familiarise avec les divers aspects de la cuisine africaine », souligne Gabriel. En entrant, un tableau en quatre étapes propose une offre à la fois variée et interchangeable : « la base », accompagnements au riz blanc ou riz rouge malgache, « les sauces », au nombre de sept différentes, un choix de viandes ou de crevettes et, enfin, « le piment maison » allant crescendo - du doux gingembre, on monte en gamme avec le tamarin puis la mangue, pour culminer avec le piment « Osè ». Et Morlaye Touré promet de prochaines nouveautés : « Des bananes plantains, des mets africains plus régionaux, un plat végétarien, et la livraison à domicile, sachant que c’est le début puisqu’on vise la franchise ! ». Si beaucoup d’autres adresses existent déjà, tel que « Best Africa » pour le fast-food ou dans un genre plus classique encore le « Mono », le « Dogon » ou en-


core le « Rio dos Camaros » qui, depuis 1994, s’évertue à s’ouvrir à une clientèle au-delà sa diaspora, « Osè » inaugure une manière résolument moderne d’enfin aborder l’Afrique par le menu ! Du « ghetto » aux « bobos » Les fruits, légumes et condiments africains ont longtemps été difficiles à trouver en France. Ce qui a contribué

igname, bissap, safou, viande de brousse, etc. « Nous sommes l’une des dernières cuisines où les produits sont bruts, non manufacturés », souligne le chef Alexandre Bella Ola du restaurant « Rio de Camaraos » et auteur du livre Cuisine actuelle de l’Afrique Noire ( éditions FirstGründ, 2012).

Dans les années 1960, ces restaurants s’adressaient pour la plupart aux seuls migrants travailleurs puis, par la suite, à une clientèle issue de la diaspora. À partir des années 1980, de nombreux restaurants africains ont ouvert, en région parisienne, mais la cuisine africaine peine à réellement sortir du « ghetto ». Certains tentent de rectifier le tir avec une cerL’art culinaire africain se dévoile en Occident ... taine créativité : « Le Stendhal » (Paris XXe), par exemple, met « les à la « ghettoïsation » de cette deux cultures dans l’établissegastronomie aux produits issus ment et dans l’assiette, tout en d’un terroir exotique : poissons faisant sortir la cuisine africaine séchés, gombo, sorgho, manioc, du ghetto », selon David Souma.

Ce Français d’origine sénégalo-guinéenne compte vingt ans d’expérience en restauration française. Son nouveau défi : jongler entre carte française le jour et cuisine africaine le soir, dans un cadre d’authentique bistrot parisien. Une approche contemporaine et atypique, dont le succès « surprend » le restaurateur au point qu’il prépare l’ouverture d’une seconde adresse parisienne… L’Afrique, mal exportée ? En province, des villes inattendues s’y mettent. Ainsi à Nice, le « Planet Mafé » ou encore « Le Duplex » font le plein d’une clientèle en quête de nouveauté et de convivialité. Cela dit, la cuisine africaine sort de l’ombre au moment où d’autres cuisines étrangères occupent le paysage gastronomique depuis de longues années. Comment expliquer un tel retard ? Sous la pression coloniale, puis dans un désir d’intégration, les générations à même de faire évoluer le commerce de cette cuisine ne se sont pas particulièrement investies dans le secteur de la restauration. En outre, au moment des premières migrations vers la France, la cuisine « afro » ne se

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trouvait que dans des cercles familiaux et n’a suscité de curiosité que chez les personnes ayant de sérieuses attaches avec le continent; la seule exposition/ marchandisation extérieure de cette cuisine se trouvant au sein de foyers de travailleurs. Il fut un temps où seuls les restaurants destinés à la diaspora, reprenant les codes du pays, avaient pignon sur rue, car « la commercialisation et la présentation culinaire ne font pas partie des habitudes africaines en milieu rural. Elles ont émer-

gé en milieu urbain avec l’exode rural depuis une cinquantaine d’années avec des formes de restauration informelles telles que les maquis ou le ganda, vers la restauration classique », précise Alexandre Bella Ola, qui s’est intéressé à la problématique. Une mosaïque de spécialités à découvrir Mais au juste, quand on parle Page 46 • www.oneshaafrika.net

de cuisine africaine, de quel pays parle-t-on ? L’Afrique, ce sont cinquante-quatre Etats recouvrant une réalité ethnique encore plus foisonnante, donc au moins autant de traditions culinaires. Or, pour le grand public non africain, seuls les plats sénégalo-maliens sont identifiés, comme le mafé (sauce arachide), le célèbre thiéboudienne (riz au poisson sénégalais) ou le yassa (plat au poulet ou au poisson à base d’oignons avec de la moutarde, du citron). Des plats moins traditionnels qu’il n’y paraît, selon le chef Alexandre

vivè au Bénin, ou de l’aloma au Togo) demande plus de dextérité et de patience : vingt-quatre heures de préparation.

Bella Ola : « Le thiéboudienne, le yassa, le mafé sont des plats urbains apparus il y a une cinquantaine d’années au Sénégal avec des brisures riz cuit façon risotto, mais à la vapeur et non mouillé comme à l’italienne. Leur seule particularité c’est leur nom, car ils sont simples à réaliser dans le monde entier ». En revanche, le n’dolé camerounais (plat à base de feuilles vertes amères, cousin de l’amen-

réservation en ligne. Mais pour Alexandre Bella Ola, l’autre clé de la réussite - essentielle - « c’est la connaissance du produit d’origine et la maîtrise du métier de la restauration par une formation dans une école (européenne) qui permettra de s’adapter à cette nouvelle clientèle. »

D’autres cuisines - notamment ivoirienne, togolaise ou éthiopienne - ont aussi leurs spécificités, mais sont encore mal connues du grand public. Pour déguster les mets d’autres pays africains, le néophyte doit donc avoir « le » bon carnet d’adresses, ce qui n’était pas tâche aisée avant l’arrivée d’internet et le succès des sites de


> Sport | Cyclisme

L’Erythrée honore l’Afrique Par Farid Achache

Le tour

de France b i e n qu’ayant son existence grâce aux Français et se déroule en France avec des étapes des débuts du tour dans certains pays européens, est devenu une compétition de portée mondiale par l’engouement qu’il suscite parmi les medias de toute la planète. Dans ce sens le fait qu’un Africain originaire d’un petit pays de la corne de l’Afrique ancien territoire colonisé par l’Italie et mis sous protectorat éthiopien après la chute de Mussolini peu avant la fin de la deuxième guerre mondial, se voit attribuer cet honneur qu’excite la fierté de ses compatriotes et de tous les Africains. Le journaliste FARI ACHACHE qui l’a rencontré trace de lui ce portait touchant.

A

vec son compatriote Merhawi Kudus, Daniel Teklehaimanot sera le premier Noir africain à courir le Tour de France depuis sa création en 1903. Avec l’équipe sud-africaine MTN-Qhubeka, l’Érythréen de 26 ans va écrire une nouvelle page de l’histoire de la Grande Boucle. Des montagnes d’Érythrée aux 21 lacets de la montée mythique de l’Alpe d’Huez, Teklehaimanot a réalisé un parcours incroyable. À Saint-Gervais dans les Alpes, en juin, il régnait comme un petit air de Tour de France durant le Critérium du Dauphiné : caravanes sur le bas-côté et cyclistes amateurs comme supporters… Sur la route, l’Erythréen Daniel Teklehaimanot, certainement le coureur le moins connu du peloton, maillot de meilleur grimpeur sur le dos, faisait le spectacle. Et au fil des jours, cet homme venu de l’Est de l’Afrique est devenu l’attraction du Critérium du Dauphiné. À chaque fin d’étape, le public découvrait sur le podium protocolaire ce jeune homme sec et élancé, venu d’un pays, l’Ery-

thrée, que beaucoup de personnes ne pourraient pas placer sur une carte, à commencer par son directeur sportif belge, Jean-Pierre Heynderickx. Il a dû consulter une mappemonde à son arrivée dans l’équipe. Lors de la prochaine Grande Boucle, ils seront sûrement nombreux à chercher la capitale Asmara sur le globe. Une opération cardiaque en Suisse Daniel Teklehaimanot pose ses valises en Suisse en janvier 2009 sans aucun problème de visa. Quelques mois plus tard, le président de la Fédération érythréenne de cyclisme profite

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des Championnats du monde en Italie pour se faire la belle. Depuis, les athlètes érythréens ont énormément de mal à sortir de leur pays, dirigé d’une main de fer. Daniel Teklehaimanot a donc eu chaud. Lors du Critérium du Dauphiné, Daniel Teklehaimanot et son futur mentor se sont parlé tous les jours. Michel Thèze a décroché le premier contrat professionnel de l’Erythréen et c’est encore lui qui a tout fait pour que le jeune homme se fasse opérer du cœur juste après son arrivée en Suisse. Les médecins lui avaient diagnostiqué un problème de tachycardie lors d’un test d’effort. « Il est comme mon fils, j’ai tout mis en œuvre pour qu’il soit opéré. Ce n’était pas simple. Il a même fallu trouver un interprète pour lui expliquer ce qu’il risquait ». « Il sera le premier représentant d’Afrique noire sur le Tour de France », avait prédit il y a trois ans Jean-Claude Hérault, le directeur de la Tropicale Amissa Bongo au Gabon. « Tout le monde veut faire le Tour de France, dit avec une pointe de timidité l’Érythréen. Je suis excité. Penser au Tour de France, c’est quelque chose de tellement spécial. Des fois, les rêves deviennent réalité. Quand j’étais jeune, je regardais les étapes du Tour de France et j’adorais le maillot à pois (de meilleur grimPage 48 • www.oneshaafrika.net

peur, ndlr( plus que le Maillot Jaune (de leader au classement général, ndlr). Je me disais : « Oh ! Ca a l’air génial «. Ça va bientôt être à mon tour de me battre. Je suis heureux d’avoir réussi cela. Les fans de cyclisme vont savoir où se trouve l’Érythrée. Faire le Tour, c’est devenir un exemple pour son pays et son continent ». « Tout le pays va me suivre et pas seulement ma famille »

Cela fait beaucoup de premières fois. « Tout le pays va me suivre et pas seulement ma famille », narre le jeune homme qui restera toujours « Daniel » pour ses proches et pour tous. La grosse tête, ce n’est pas son truc. Des montagnes d’Érythrée aux cols du Tour de France, Daniel Teklehaimanot a vécu l’exil pour réussir. Ce qui ne l’empêche pas d’être très attaché à sa famille. Alors, il n’est pas rare qu’il trouve du réconfort auprès

Daniel Teklehaimanot 1er Noir africain du Tour de France

Le poids de l’histoire semble tout de même difficile à porter pour Teklehaimanot. « Oui, c’est un sacré truc de faire le Tour de France en tant que premier Noir africain. J’ai une énorme pression sur les épaules ». Daniel Teklehaimanot avait déjà été le premier Noir africain à participer au Tour d’Espagne en 2012 et le premier à devenir professionnel dans l’équipe australienne Orica GreenEdge.

de ses deux compatriotes et coéquipiers : Merhawi Kudus et Natnael Berhane. « On est plus que des amis, on est des frères. On vit ensemble et on s’entraîne ensemble en Italie. C’est parfois difficile d’être loin de son pays, alors, c’est bien d’être avec eux ». Propos recueillis par Farid Achache au Critérium du Dauphiné 2015


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FIFA De la petite association au

E

géant du foot business

claboussé par des révélations et des scandales de corruption, le président de la Fifa Sepp Blatter a jeté l’éponge mardi 2 juin 2015. Il démissionne de son mandat à la tête de la fédération internationale de football. La Fifa, une petite association qui a grossi comme un ballon de baudruche et conduit au foot business.

Par Patricia Lecompte A l’origine la Fifa était une petite association au service du football. Ironie de l’histoire, de par son statut, c’est une association à but non lucratif… qui aujourd’hui est devenue une multinationale! Plus qu’un succès économique c’est la fulgurance de cette réussite financière qui étonne. Une ascension qui s’explique par l’habilité du maitre du football mondial Joseph Sepp Blatter. Preuve de la puissance de celui qui règne sur la planète foot depuis 17 ans. Des que Sepp Blatter arrive quelque part c’est tapis rouge et réception digne d un chef d’Etat.

sors. La Fifa tire 85 pourcents de sa richesse de l’organisation du mondial. Pour la dernière édition au Brésil, la Fédération internationale de football a récolté près de 5 milliards de dollars! Une somme colossale, au regard de ce qu’elle percevait il y a 10 ans. Le gain a augmenté de 60 pourcents. On comprend mieux que les caisses de la Fifa soient de plus en plus fournies. Du siège de Zurich, l’homme que l’on dit rusé et habile a fait du grand rendez-vous cathodique planétaire une grande messe mondiale. Et de

Des sommes brassées de manière colossale Puissante et riche, la Fifa regorge d’argent et brasse des milliards de dollars. Son bas de laine c’est la coupe du monde de football et ses spon-

Coupe du Monde en Coupe du Monde, les droits de retransmissions télé enflent au point de devenir des enchères. Ce sont les télévisions du monde entier qui abondent au pot et c’est la ressource la plus lucrative, loin devant les autres. Le deuxième financement vient des sponsors. Les grandes multinationales sont prêtes à payer très cher pour apparaitre sur les écrans lors du déroulement des matchs. Loin derrière viennent la vente des billets et le merchandising à savoir tous les produits dérivés estampillés Fifa. La dernière Coupe du Monde au Brésil a été une bonne affaire: près de 5 milliards de recettes contre 2,2 milliards de dépenses.

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Sepp Blatter

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Mondial 2018

mode d’emploi des éliminatoires en Afrique

L

a fédération internationale de football a dévoilé la formule des éliminatoires pour la Coupe du monde 2018, ce 9 juillet 2015. En Afrique, il y aura deux premiers tours avec des matches aller-retour, puis une phase de groupes décisive. Explications. C’est le 25 juillet 2015 à Saint-Pétersbourg que la Fifa procèdera au tirage au sort des éliminatoires pour la Coupe du monde 2018 en Russie. En attendant, la Fédération internationale de football a dévoilé la formule de qualification pour chaque confédération. En Afrique, 53 équipes devraient prendre part à ces éliminatoires, le Zimbabwe étant suspendu. Les 26 pays les moins bien placés au classement Fifa de Juillet 2015 devront disputer un premier tour, avec un match aller le 5 octobre 2015 et un match retour le 13 octobre 2015.

série de matches aller/retour, vingt sélections seront qualifiées pour le dernier tour décisif.

Les 13 équipes rescapées rejoindront les 27 autres nations qualifiées d’office pour le second tour, comme l’Algérie, la Cote d’ivoire ou le Ghana. A l’issue d’une autre

Les premiers de chaque groupe disputeront la phase finale de la Coupe du monde 2018 en Russie. L’Algérie, le Cameroun, la cote d’Ivoire, le Ghana et l’Algé-

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Un mini-championnat décisif Celui-ci se jouera sous la forme d’un mini-championnat avec cinq groupes de quatre équipes.

rie s’étaient qualifiées pour les Coupes du monde 2010 et 2014. Les 26 équipes qui participeront au premier tour : Djibouti, Somalie, Erythrée, Soudan du Sud, Sao Tome et Principe, Comores, Seychelles, Maurice, Tchad, Centrafrique, Liberia, Gambie, Tanzanie, Swaziland, Guinée-Bissau, Lesotho, Burundi, Mauritanie, Madagascar, Botswana, Kenya, Namibie, Sierra Leone, Malawi, Ethiopie, Niger. Les 27 équipes directement qualifiées pour le deuxième tour : Algérie, Cote d’ivoire, Ghana, Tunisie, Sénégal, Cameroun, Congo, Cap-Vert, Egypte, Nigeria, Guinée, RD Congo, Mali, Guinée équatoriale, Gabon, Afrique du Sud, Zambie, Burkina Faso, Ouganda, Rwanda, Togo, Maroc, Soudan,


Angola, Mozambique, Benin, Libye.

sée, contrairement a la Tunisie (32e ,3 places et au Sénégal (39e -3.

Classement Fifa : Algérie, Cote d’Ivoire et Ghana progressent

D’autres sélections ont en revanche bondi, comme le Rwanda (78e, +16), le Soudan (90e, +18), la Libye (96e ex-æquo, +23), le Niger (96e ex-æquo, +21), la Mauritanie (128e, +21), Les Léopards de la RDC la Guinée-Bissau (133e, +22) ou le Le Cameroun (42e, +7), le Swaziland (138e,+24). De bonnes Congo-Brazzaville (47e), le Cap- performances dues, dans certains Vert (52e,-14), l’Egypte (55e) et le cas, aux éliminatoires du Chan Nigeria (57e)complètent ce top 10 2016 dont les résultats sont déofficieux en Afrique. La plus forte sormais comptabilisés par la Fifa chute du mois concerne la Répu- dans son Classement. blique centrafricaine, désormais (170e -29 places).

Par RFI La fédération internationale de football (Fifa) a dévoile le classement Fifa des nations du mois de juillet 2015. L’Argentine est désormais en tête. Au niveau africain, l’Algérie (19e), la Cote d’Ivoire (21e) et le Ghana (25e) ont tous trois progressé. Si l’Argentine est la nouvelle patronne du Classement Fifa a la place de l’Allemagne, il n’y a pas de changement du côté africain, en revanche. L’Algérie (19e) reste la nation la mieux placée, devant la Cote d’Ivoire (21e) et le Ghana (25e), en ce mois de juillet 2015. Mais ces trois équipes ont progres-

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Les conditions d’attribution du mondial pointées du doigt Des accusations de corruption planent sérieusement autour des dirigeants ; or son fonctionnement est légal, et c’est la ligne de défense de la Fifa dont l’activité est transparente. Ses comptes ne présentent pas d’irrégularité. Là où le bât blesse, c’est sur les conditions d’attribution du mondial aux pays en compétition. Obtenir l’organisation du mondial pour un pays c’est l’assurance de retombées économiques importantes, même si cela nécessite des dépensés élevées. C’est aussi l’occasion de lancer de grands

chantiers publics générateurs d’emplois. C’est pourquoi les pays demandeurs sont prêts à accorder des largesses à la puissante Fifa. Tous les quatre ans, la fédération négocie les conditions d’attribution et ce sont ces derniers qui aujourd’hui font l’objet de toutes les attentions. Les prétendants sont nombreux et les critères pour les départager pourraient s’avérer opaques… Certains dirigeants de la Fifa peu scrupuleux auraient pu se laisser « graisser la patte » par des intermédiaires en vue de leur accorder le Graal. Ce sont ces soupçons de dessous de table, de pression et de corruption qui ont conduit le FBI a lancé une enquête à l’encontre de certains dirigeants de la Fifa.

Mauritanie et Niger boostés par le chan 2016

Une tempête sur la planète football Certains sponsors soucieux de leur image menacent de quitter la compétition, pas de quoi inquiéter la Fifa. En bonne gestionnaire, la fédération est loin d’être démunie. Il est peu probable que ces secousses ébranlent ses finances, d’autant qu’elle dispose de réserves suffisantes. Dans ses coffres repose un milliard et demi de dollars, de quoi faire face aux turbulences à venir. Pour autant, c’est tout de même une vraie tempête qui souffle sur la planète football… La bourse de Doha à chuté a l’ouverture ce matin de 3 pourcents. Les investisseurs s’inquiètent de la remise en question de l’organisation du prochain mondial au Qatar.

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